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Dans mes billets ici, j’ai l’habitude de m’adresser à quiconque peut me lire, une fois n’est pas coutume, j’aimerais m’adresser plus particulièrement à mes confrères ingénieurs financiers, sur le mode d’ailleurs, une fois n’est pas coutume non plus, de la provocation grossière mais, espérons-le, néanmoins efficace.
Voilà : une zone monétaire doit pouvoir faire défaut dans son ensemble et restructurer sa dette (à savoir, dire : « Je peux seulement vous rembourser X centimes par euro emprunté ») et doit pouvoir réévaluer sa devise, la dévaluer en particulier.
La zone euro s’est privée de ces deux médecines. Pas étonnant alors qu’elle soit aujourd’hui moribonde.
Solution : la nuit de dimanche prochain (avant l’ouverture de Tokyo), toute la dette des 17 nations de la zone euro est rebaptisée Eurodette (OATs, Bunds, etc.) et la minute suivante, la zone euro fait défaut dans son ensemble.
Lundi matin l’Eurodette est restructurée (d’un seul bloc) et la parité euro / autres devises ira se placer où elle le peut.
Les 17 pays de la zone euro se retrouvent non seulement avec la monnaie commune (qu’ils avaient déjà) mais avec une dette commune ayant subi la décote correspondant à la restructuration. La zone euro aura opéré sa métamorphose : elle peut désormais fonctionner comme une zone monétaire ordinaire. Elle est sauvée.
P.S. : commentateurs éventuels prônant qu’il ne faut PAS sauver l’euro, soyez gentils d’aller mettre vos commentaires ailleurs, ce n’est ni du « pour » ni du « contre » que je parle ici.
Re-P.S. : Tim Gupwell ou moi-même pourrons traduire ceci en anglais mais si l’un ou l’une d’entre vous pouvaient traduire mon billet en allemand, je lui en serais très reconnaissant.
349 réponses à “LE SEUL MOYEN QUI RESTE ENCORE DE SAUVER L’EURO”
je pense évidement qu’ils ne le feront pas…mais je doit être trop jeune pour savoir que les hommes politiques peuvent prendre des vraies décisions.
Pour l’avenir, je pencherais plutôt pour un euro zombie.. un peu mort, mais toujours vivant !
Et si on ouvrait des paris qu’ils le feront ?
Après tout, il y a des paris sur n’importe quoi.
Moi, je parie que oui, ils le feront. 10 contre 1.
je verrai plutot une probabilité de -0,005% pour cette proposition 🙂
@ThomBilabong
a un moment donne (et le plus tôt sera le mieux) ils n’auront pas d’autre choix que d’organiser le défaut général de la zone euro. Tu ne prends pas beaucoup de risque avec ton 10 contre 1 😉
Précisez une date limite sinon c’est trop facile.
A long terme, tous les états font défaut.
OK, je réponds à rototo, romain et bergerpi
Je monte à 20 contre 1 pour le défaut.
Dans les 3 mois.
Le GEAB dit que ca se fera inevitablement…
Apres, dans l’ordre ou en plein desordre, ca dependra…….
A une autre échelle…et plus difficile…(désolé).
« Le malheur de l’homme, semble-t-il, vient de ce qu’il n’a pas trouvé le moyen de transformer la régulation individuelle en servomécanisme inclus dans l’espèce, il s’arrête toujours en chemin à des groupes, des sous-ensembles qui ne conceptualisent pas eux-mêmes leur appartenance à cette espèce ni ne découvrent les moyens d’être englobés par elle. «
L’idée me plaît. Même sans résoudre les problèmes de l’euro, elle remettrait les états approximativement au niveau des années ’70. L’obligation d’emprunter au privé, au taux du privé, est un non-sens et une confiscation de la souveraineté de la population. Les taux usuraires empêchent une bonne « gouvernance », et depuis 30 ans la mécanique de domination par la finance, à travers et avec la complicité des politiques, est un désastre.
Je ne crois plus, après m’être plongé depuis 2007 pour m’informer, dans de multiples livres parlant d’économie, de finance, de dette et d’escroqueries allant de celle des caisses d’épargne US aux achats d’entreprises grâce aux effets de levier pour finir par le vaste cirque des subprimes et des CDS. Je ne crois plus que des hommes (politiques ou techniciens) vont arrêter cette machine à faire du profit qu’est la dette des états. Même si le malade en meurt. Quand je lis le déroulement du choc des subprimes, je découvre l’incompétence et la complicité des acteurs (agences de notation, cadres et P-DG, politiques…), la volonté d’empêcher toute régulation, le pardon des fautes (avec cadeaux en milliards de dollars ou d’euros), et l’empressement à oublier l’épisode en enfuissant les titres/bombes.
Je ne crois pas en la volonté de nos classes politiques nationales de décider le défaut des dettes. Au niveau européen, ils ne décideront plus rien en commun, sauf à poursuivre dans la même direction: les restrictions. Parce que c’est leur méthode de fonctionnement, tout simplement, de contribuer à la pérennité de LEUR monde. Désolé d’être pessimiste pour la durée de la « crise ».
Mais si je pouvais faire un voeux, il serait en relation avec nos jeunes gens: tous les espoirs que le monde change de comportement dans l’avenir repose sur eux désormais. Et il va falloir les aider. Déjà maintenant, à voir clair, à agir sur le petites choses pour commencer.
PS. Lorsque les banques l’une après l’autre ont été introduites en Bourse, la responsabilité bancaire à été déplacée sur leurs actionnaires. Lorsque les banques privées ont socialisé leur pertes, la responsabilité de leur mauvaise gestion a été déplacée sur les peuples. Lorsque les peuples ont voulu se débarrasser de leurs dettes, ils en ont fait cadeau aux holding financiers prêteurs… Morale de l’histoire: il y a toujours quelqu’un qui doit payer.
J’ai relu hier soir « Les dettes illégitimes », François Chesnais (Ed.Raisons d’agir / 8,60 euro) et je pense que quelques-un de ses raisonnements peuvent contribuer au but de ce billet. J’ai fait une petite synthèse de son dernier chapitre.
…/ » Première étape: il faut exiger un audit de la dette pour dénoncer les dettes illégitimes. Ne pas accepter une restructuration. Ce peut être un mot d’ordre de mobilisation des masses, car il annonce un clivage, un face à face.: Le comportement de la finance ces dernières années et sa collusion avec l’état ne sont pas passé inaperçus.
Il y a eu jusqu’ici un exemple, l’Equateur en 2007. Il a forcé les banquiers et racheté des titres d’une valeur de 3,2 milliards de $ pour un peu moins de 1 milliard de $. Un seul pays a créé un comité national avec des comités locaux: laGrèce. Voici un extrait de ses objectifs:
Clarifier le passé: Qu’est devenu l’argent de tel emprunt, à quelles conditions cet emprunt à-t-il été conclu? Combien d’intérêts ont été payés, à quel taux, quelle part de principal a déjà été remboursé? Comment la dette a-t-elle enflé sans que cela profite au peuple? Quel chemin ont suivi les capitaux? A quoi ont-ils servi? Quelle part a été détournée, par qui et comment? Qui a emprunté et au nom de qui? Qui a prêté et quel a été son rôle? Comment l’état s’est-il trouvé engagé, par quelle décision, prise à quel titre?Comment les dettes privées sont-elles devenue publiques?Qui a engagé des projets inadaptés, qui a poussé en ce sens, qui en a profité? Des délits, voire des crimes ont-ils été commis avec cet argent? ¨Pourquoi n’établit-on pas les responsabilités civiles, pénales et administratives?…
Un audit de la dette publique n’a rien à voir avec sa caricature qui le réduit à une simple vérification des chiffres fait par des comptables routiniers. Il 2 besoins fondamentaux de la société: la transparence et le contrôle démocratique de l’état et des gouvernants par les citoyens. Il s’agit là de besoins qui se réfèrent à des droits démocratiques élémentaires, reconnus par le droit international, bien que violés en permanence. Le droit de regard des citoyens sur les acte et les motivations de ceux qui les gouvernent est fondamental. Cet exercice élémentaire est aujourd’hui vu par les gouvernants presque comme une déclaration de guerre à leur système par « ceux d’en bas ». Et traitée en conséquence de manière répressive.
L’audit est une manière quasi subversive socialement salutaire, car elle la voie à des processus qui pourraient s’avérer extrêmement dangereux pour le pouvoir établi et libérateur pour la majorité des citoyens. En effet, en exigeant d’ouvrir et d’auditer les livres de la dette publique le mouvement contre la dette illégitime ose L’IMPENSABLE ! Il pénètre dans la zone interdite, dans le saint des saints du système capitaliste, là ou par définition n’est toléré aucun intrus !
Conclusion. Il n’y aura pas de sortie de crise sans 2 mesures concomitantes: l’annulation de la dette publique et la hausse des salaires.
S’agissant des détenteurs de la dette publique, la sauvegarde de la petite épargne est souvent soulevée, comme question importante quand ce n’est pas comme obstacle (idem dans le renflouement des banques). Elle ne poserait aucun problème. Lors des déclarations d’impôt,les banques calculent, au centime près, les montants afférents aux épargnes des ménages. « …
L’annulation de la dette ne peut rester isolée. D’autres mesures doivent être prise ensuite. Attac les propose dans son livre « les pièges de la dette ».Elles portent sur la fiscalité,la socialisation des banques à l’échelle européenne, la politique monétaire dans la zone euro, la politique économique et sociale dans l’UE et le désarmement de la finance. Reconfigurer les banques de façon à restaurer leurs fonctions essentielles . Un contrôle démocratique de l’usage de l’impôt national et local. Contrôle social de l’investissement: que produit-on, pour quels besoins individuels et collectifs, où localise-t-on la production avec quelle dépense d’énergie, et quelle conception de l’activité de travail est-t-elle organisée? Ceci afin d’éviter une subordination aux stratégies de profit maximum des entreprises. /…
Voilà. On peut plus accepter sans réagir « d’accepter des sacrifices » afin que le pays paie ses dettes, comme l’exige la coalition des gouvernements, – UE – banque centrale – FMI – etc. Nous n’avons pas vécu au-dessus de nos moyens. Pas en ce qui me concerne, en tout cas, plutôt l’inverse.
C’est exactement ce qu’il faut faire et toujours entre le 15 Juillet et le 15 Aout…………..
http://www.debtocracy.gr/
à voir et à revoir tous les mécanismes de l’audit y sont expliqués
Là ,je suis très embêté,parce que j’aimerai ,mettre mon grain de sel,malheureusement ou heureusement (pour l’avenir de la planète),je ne suis pas ingénieur financier.
Pareil pour moi !
je note simplement que ce billet ne fait que proposer une application numérique d’opportunité ( et éventuellement stratégiquement géniale ) de la piste » restructuration de la dette » patiemment défendue par François Leclerc ,et qui , à défaut de provoquer la réaction massive des ingénieurs financiers lecteurs du blog , fait sortir certains du bois .
L’orée du bois est à la frontière du remboursement de la dette et de la mise hors la loi de la spéculation ( ou de l’intediction des….).
Tout pareil Piotr !! Une petite remarque pour Paul à ce sujet : Vouloir changer de cadre en demandant leur réflexion aux seuls acteurs du fonctionnement de ce cadre, les ingénieurs financiers donc, me semble une méthode pour le moins singulière…
@Un naïf
Justement vous touchez la du doigt un des principaux « paradoxes » de ce blog, la continuelle exhortation à sortir du cadre pour néanmoins finir avec des propositions somme toutes extrêmement « réformistes »,mais quand même totalement irréalistes par leur degré zéro de probabilité… je me rappelle très bien d’affiches de Lutte Ouvrière qui exigeaient l’interdiction de tous les licenciements… autant demander immédiatement « tout le pouvoir aux conseils ouvriers » ce sera plus clair et moins démagogique et avec à peu près autant de chance de succès…
Il est vrai que « l’interdiction des paris… », c’est à peu près de la même eau car ce type de proposition bien évidemment éminemment souhaitable n’est pas acceptable dans le cadre socio-politique dans lequel nous vivons… Ce qui veut dire bien sur sortir du cadre « capitaliste » et pour cela il est difficile de s’en tenir à invoquer « l’interdiction de la spéculation » dans le cadre du code civil ou pénal, que ce soit dans la France de 1855 ou celle de 2012…
[…] Blog de Paul Jorion » LE SEUL MOYEN QUI RESTE ENCORE DE SAUVER L’EURO. […]
Franchement Paul, je veux bien ne pas verser dans la paranoïa et le complotisme.
Mais quand même….
ça fait deux ans et plus…. DEUX ANS ET PLUS(!!!!!!!!!) qu’on laisse la catastrophe venir alors qu’on la voit parfaitement et qu’on connait parfaitement les solutions.
Ceci ne peut-il s’expliquer que par la stupide avidité des uns et la pathétique lâcheté incompétente des autres?
C’est vraiment ainsi que tourne le monde?
Vous m’excuserez de voir dans cet enchainement implacable, prévisible et qui semble réglé comme du papier à musique, autre chose que les errements de l’esprit humain.
Tout à fait d’accord avec vous Kerjean.
Toutefois on ( en l’occurrence Paul Jorion ) peut jouer le candide et proposer des solutions.
Les riches aiment le sang, les 0,1% sont tellement protégés qu’ils veulent voir le chaos du haut de leur tour d’ivoire, c’est la dernière chose qui les excite. Et je suis sérieux.
Ils ont réussi a faire croire, ou plutôt accepter, aux citoyens que leurs problèmes étaient de leur faute, et que s’ils sont malheureux, sans emploi, ils ne le doivent qu’à eux-même. Et ils les distraient, endorme, à coupe de loisirs (emission tv etc..) en leur disant bien qu’ils ne doivent pas s’exprimer parcequ’ils ne peuvent pas comprendre. Et c’est ce qui fait que tout ça ne s’effondre pas.
Aux intellectuels de sortir du café de flore, et d’exprimer clairement qu’ils ne doivent plus l’accepter, que ce système ne cherche qu’à poursuivre son fonctionnement de captation des richesses vers les 0,1%. Et le répeter encore et encore. Comme Paul Jorion.
Ce système ne cherche pas à subvenir aux besoins de tous, sinon les technologies auraient été mises au centre du système au profit de l’humain. La, il ne cherche qu’à s’auto entretenir, sans direction.
Les 0,1 % finiront-ils comme les immortels du film Zardoz ?
Je ne connais pas, je vais me renseigner pour connaître leur fin!
Pourquoi pas, finalement les riches remercierait la majorité de les sortir de leurs sables mouvants qui constituent leur vie
Relisez Shakespeare… 🙂
Ce qui n’empêche pas les manœuvres plus ou moins orchestrée des uns ou des autres pour la disparition physique des « inadaptés » de la conjoncture…
Voilà une belle provocation, chiche !
Mais quelles conséquences pour les peuples ?
je ne pense pas à une provocation, mais au moins pire des remèdes. Quelle conséquence ? Ben régime sec, fini la vie à crédit. On dépense les sous qu’on a, pas plus. L’argentine pratique et arrive à vivre correctement, mais tous les très grandes fortunes sont ruinées, le pole bancaire est saisi à 1 Euro symbolique et devient public/mutualiste. Tout les comptes au delà de …. se retrouve avec un montant garanti, pas plus. Les impots deviennent lourdement progressif pour assurer le fonctionnement de l’état.
Je ne pense pas du tout que ce soit une provocation.
C’est au contraire une idée simplissime, donc parfaitement séduisante et faisable.
Les belles choses, les coups de génie, les solutions miracle, etc. sont TOUJOURS SIMPLES et souvent TRES SIMPLES à mettre en oeuvre.
En revanche, les trucs tordus et autres usines à gaz sont toujours lents.
Faites le test sur les grandes décisions historiques, vous verrez que c’est toujours comme ça.
Premier commentaire à chaud.
1 – Une restructuration des dettes publiques, au moins, de la zone euro, est quasiincontournable. On ne fait que gagner du temps à l’éviter.
2 – Outre le précédent fâcheux que cela constituerait, ce qui n’est pas à négliger dans la réflexion, le solde de dette sera libellé dans une devise réévaluée à la baisse (manque de confiance, mais perspectiveradieuse, car impossibilité de déficits dans cette zone à l’avenir);
3- EN revanche, le vrai soucis est qui fera partie de la zone devise forte, qui sera dans la zone devise faible. Tout est là.
Le 3 implique qu’il n’y aura pas big bang pour tout le monde, mais big bang pour au moins deux groupes. Les vertueux réunis et les autres se démerderont (en groupe ou individuellement).
Première conclusion: Il est vraisemblablequ’il y ait big bang, mais il y aura au mons deux groupes. Le pire pour la France serait d’être dans le groupe des vertueux !!!
précédent fâcheux ? Mais la france à plus de 5 défauts à son actif, l’allemagne 3 ou 4 et en moyenne un pays fait défaut tous les 3/5 ans. On est très très loin du précédent, on est par contre au delà du pétard mouillé en terme de puissance. Le principe est très usité, par contre c’est la première fois qu’un aussi gros camion prend cette route.
En pratique, je précise que tout est loin d’être simple, tant juridiquement qu’en pratique, pensez aux couvertures ou aux repos avec des titres d’une devise incertaine. Comment réévaluer les appels de marge? Comment éviter les défauts dignes de passagers clandestins? C’est vite vu, si vous avez un repo avec des titres d’un état qui sort de la zone euro, vous les laissez au créancier (sauf éthique réapparue récemment dans le business :))
Pendant tout le temps où nos financiers tenteront de trouver quoi faire face à la nouvelle donne ainsi créée ils cesseront d’inventer de nouveaux instruments et ils suspendront peut être quelues heures leur spéculation faute de savoir quelle direction prendre.
Le problème? C’est la crédibilité-même, auprès des investisseurs sur les marchés financiers, que l’on flingue, en se comportant ainsi, ceci pour des années.
C’est vrai que la crédibilité de la zone euro est actuellement bien mise à mal…
L’Union est le premier marché mondial. Il ne faudra pas une semaine avant que les capitaux ne reviennent…En revanche, le compte à rebours est déclenché pour que ce genre de solutions soit appliquée. Vu la façon dont nos dirigeants sont en train de ruiner l’économie, dans quelques années, ce sera effectivement trop tard pour espérer avoir quelque poids que ce soit vis vis des autres blocs.
Le seul obstacle à la répudiation des dettes,
c’est la bourgeoisie et ses politiciens.
Les ploutocrates sont en effet bénéficiaires d’une double rapine:
la baisse des recettes fiscales qui a créé le déficit du budget
puis la spéculation sur la dette engendrée par ce déficit.
Dans tous les pays concernés,
la bourgeoisie entend poursuivre la rapine le plus longtemps possible.
Autrement dit, jusqu’aux révoltes qui suivront l’indignation.
Et en tentant de les écraser, comme elle l’a toujours fait,
sans renoncer à aucune barbarie.
Aux peuples d’en tirer à temps la conclusion qui s’impose:
eux, les 1 % ou nous, les 99%.
Bravo , Charles.
A encadrer et à ressortir:
Le cercle magique qui transforme le budget de l’ Etat
en vache à lait pour ceux en puissance d’épargne.
Notons que l’amorce de cette rapine est purement idéologique,
tout impôt sur les riches est illégitime.
Alors que notre texte de base pour le vivre ensemble
précise que l’impôt est dû à proportion de la faculté contributrice.
La progressivité de l’impôt implémente cette disposition.
Quand bien même ce plan parviendrait aux oreilles des pouvoirs Européens, et venaient à être débattus dans le plus grand sérieux, selon le calendrier préconisé, on peut douter qu’une décision comme la mise en défaut soit acceptée : il a bien trop d’intérêts particuliers en jeu, sans parler des montages financiers complexes, pour qu’un tel accord puisse aboutir.
Sauver l’euro ? Ils préféreront se sauver eux-même d’abord (ce qui est tout à fait humain et compréhensible). Pour le reste, le monde se débrouillera.
Sauf votre respect, M. Jorion, il est à supposer que sauver l’euro soit, en juillet 2012, d’une parfaite vacuité.
Lors d’un sauve-qui-peut, on n’accorde pas de substance à quelque chose qui n’en a pas.
il a bien trop d’intérêts particuliers en jeu, sans parler des montages financiers complexes, pour qu’un tel accord puisse aboutir.
bref la solution n’est pas la même pour tous puisque « l’interet général » qui devrait être leur seul et unique job à nos grands politiques n’est absolument plus pratiqué.
A-t’il jamais été réellement pratiqué ?
… Sauf lorsqu’il rejoignait celui des dominants, ceux-ci maquillant alors leur intéret particulier en intérêt général.
Delphin
Ce genre de décision doit se prendre rapidement et sans fuite sinon ce sont les spéculateurs informés qui encaissent. Ce fût déjà difficile pour la France de dévaluer sans fuite alors pour tous les pays la zone euro, c’est inimaginable.
Sauf que les intérêts particuliers sont tributaires de l’intérêt général. Etre fortuné dans un désert ne sauve pas de la mort.
Dans un monde qui se jauge à la mesure du court terme, votre réflexion ne pèse pas plus qu’une cacahuète : ma fortune est immédiate, et après moi, le désert !
A quand un billet intitulé: « Le seul moyen qui reste encore de supprimer l’Euro » ?
D’habitude même si je suis rarement d’accord avec Paul Jorion je lui reconnais un certain talent et surtout une bonne capacité d’analyse mais pour ce coup je suis déçus.
1- Pourquoi rebaptiser la dette des 17 nations de la zone euro Eurodette si c’est pour faire défaut dans la minutes qui suit? Autant qui les 17 se mettent d’accort et fassent faillite le même jour.
2- Pourquoi des pays riches comme l’Allemagne ou la Finlande ne rempliraient-ils pas leurs engagements face à leurs créanciers (qui le plus souvent viennent de pays moins riches) alors qu’on va exiger d’Haïti ou du Bangladesh qu’ils remboursent rubis sur l’ongle leurs dettes?
3- Et si la Finlande. l’Allemagne ou les Pays-Bas n’avaient pas envie de faire faillite? Après tout une réputation de bon payeur cela vaut de l’or
4- Le surendettement de certains pays de la zone euro n’est que la conséquence de leur manque de compétitivité. Si on ne s’attaque pas à la source du problème celui reviendra régulièrement sauf qu’une fois qu’on a fait faillite les créanciers ne reviendront pas de sitôt.
Vous êtes déçu ? Eh bien moi, je ne le suis pas : vous êtes égal à vous-même.
Faire la course à la compétitivité avec les prisonniers chinois non merci, et tant mieux si ces usuriers d’investisseurs ne reviennent pas par ici.
Cher Madame ou Monsieur,
vous confondez la compétitivité avec la productivité. D’ailleurs sur ce point, la zone euro va devoir trouver un moyen d’équilibrer la compétitivité de ses économies; l’Allemagne et les Pays-bas sont en effet trop compétitifs par rapport aux autres. Ceci dit la compétitivité est un concept relatif, elle dépend de la forme que prennent les zones d’échange économiques.
Pour ne pas faire la course -à la productivité!- avec les Chinois, une solution consiste à faire du protectionnisme; cela augmentera la compétitivité vis-à-vis des autres zone d’échange..
La compétivité ce n’est pas la solution, c’est le problème !
« Si on ne s’attaque pas à la source du problème… »
Chiche, alors plus de capitalisme ?
Comme 95% des Français j’ai pas envie que mon pays ressemble à Cuba ou à la Corée du Nord.
@ Letaulier
Vous ne voulez peut-être pas que votre pays ressemble un jour à Cuba ou à la Corée du nord, et ça je peux le comprendre de la part d’un taulier, mais si ça se trouve dans la société vous vous conduisez pas moins comme un petit tyran.
Comment réellement savoir à travers la petite lucarne, si vous êtes réellement un être de changement moins coûteux pour le pays, vous savez à travers l’image de votre propre avatar vous m’en donnez pas trop l’impression.
Notre très regretté Président ne voulait absolument pas que la France bascule dans le socialisme, et puis qu’est-ce que nous avons vu se produire grâce à ses premières préférences de conduite.
Le monde ne vit-il pas déjà sous une certaine forme de dictature et donc à partir de ce propre constat des choses, comment les petites gens se sentiraient-ils moins poussés à vouloir passer à autre chose surtout dans un tel monde conditionnant si bien partout les peuples pour faire plus de chiffre d’affaires ?
Peut-être que vous auriez bien plus besoin alors dans la vie, de rencontrer les petites gens de Cuba, pensez-y tout le monde n’a peut-être pas non plus envie de vous ressembler à 95%, enfin je vous dis comme ça.
Les sociétés qui tirent le mieux leur épingle du jeux sont celles qui se préoccupent de la qualité de ce qu’elles produisent et non de la compétitivité. Cf les LVMH et autres, et moi même à titre personnel, mais c’est un autre débat.
Vouloir gagner en compétitivité, cela signifie avoir moins de salariés pour produire le même nombre de produits, c’est à dire engendrer du chômage d’un coté (ce qui coute cher à la collectivité) et du surmenage de l’autre(ce qui coute tout aussi cher à la collectivité) , et au bout du compte faire en sorte que tout le monde y perde.
il y a de très nombreuses pistes à explorer, mais certainement pas celles du gain de compétitivité qui n’est que relative et qui ne s’arrêtera,si on prend cette voie, que lorsque plus personne ne pourra vivre de son travail, et que les gens préfèreront se révolter que de continuer à travailler pour rien ou à peine plus.
Les problèmes de l’Espagne ne viennent pas du fait qu’elle a bétonné ses cotes avec des produits trop chers, qui auraient gagné de la valeur avec le temps, mais avec des produits trop bas de gamme (hyper compétitif sur le papier, mais sans le moindre intérêt) qui commencent à perdre de la valeur dès qu’ils sont commercialisés, et dont les propriétaires ne peuvent se débarrasser à bon prix (permettant de rembourser les dettes) en cas de revers de fortune.
Les Tunisiens se demandent s’ils vont rembourser les dettes contractées sous la dictature des Ben Ali. Il serait bon que les européens réfléchissent sérieusement à l’opportunité ou non de rembourser les dettes contractées sous la dictatures des marché financiers, qui méritent totalement ce qui leur arrive pour avoir financé quantité de projets non viables. Ce qu’ils n’auraient pas fait s’ils avaient correctement fait le travail pour lequel ils ont été gracieusement payés.
Même les résidences de luxe avec vue sur golf ne trouvent pas preneur. C’est pas un problème de gamme mais de volume. Tous les retraités allemands et des autres pays du Nord n’ont pas envient de finir leurs jours sur la Costa brava.
Ce que propose Paul Jorion évitera à la France de ressembler à Cuba où à la Corée du Nord.
Car c’est précisément vers ces destinés que nous mènent la pusillanimité de nos gouvernants arrimés au bateau ivre de la Finance en délire.
il est pourtant clair que cette « proposition » a -0,005% de chances d’etre retenue ^^
@ Le Taulier
A propos de ‘compétitivité’, prenez donc le temps de lire ceci :
de J.C. Werrebrouck
http://www.lacrisedesannees2010.com/article-une-crise-qui-nous-vient-de-si-loin-99239161.html
et le reste de son blog
et de J. Gadrey
http://alternatives-economiques.fr/blogs/gadrey/2009/10/26/la-baisse-tendancielle-du-taux-de-croissance-14-les-constats/
http://alternatives-economiques.fr/blogs/gadrey/2009/10/30/la-baisse-tendancielle-du-taux-de-croissance-24-facteurs-structurels/
http://alternatives-economiques.fr/blogs/gadrey/2009/11/03/la-baisse-tendancielle-du-taux-de-croissance-34-surexploitation-de-la-nature-et-«-externalites-»/
http://alternatives-economiques.fr/blogs/gadrey/2009/11/06/la-baisse-tendancielle-du-taux-de-croissance-44/
Et l’ensemble de son blog, en fait
Après, nous en reparlerons, de votre ‘compétitivité’.
tôt ou tard ce sera la bonne solution : il vaut mieux tôt que tard !!
…mais je crains qu’ils continuent d’aller dans le mur, même en klaxonnant !
Un défaut généralisé de la zone Euro, tout à fait, excellente solution.
Juste un petit problème, mais tellement mineur … pour tenir la date de dimanche prochain
D’abord, qui va prendre la responsabilité de réveiller le président en pleine nuit ? Et un dimanche soir (lundi très tôt) ! J’espère qu’il aura une meilleure excuse.
Ensuite, Il faudra obtenir l’assentiment des 17 membres, ce qui pourrait heureusement prendre moins de quelques mois (on est quand même dans l’urgence !). Et le le gouvernement Allemand devra bien sûr obtenir l’accord du Bundestag, dès qu’il aura expédié les affaires en attente.
Et si en représailles, des pays créanciers nationalisaient toutes les implantations Européennes et bloquaient tous les avoirs ?
Comment continuer à vivre décemment s’ils augmentaient unilatéralement le prix des composants des Iphones ?.
Et pire encore, si le Qatar annulait tout financement du PSG ? Aaarrrgh !
L’Union est la première puissance économique mondiale. C’est un élément qu’il faut prendre en compte et qui permet la faisabilité de ce scenario, du moins pour le moment, parce que le temps est compté vu la dégradation auto-organisée de l’économie européenne.
@Nicks
Et un nain politique, qui a apparemment comme vocation à se faire entuber à répétition par tous les autres blocs de la planète…
Pourtant, un jour d’Août 1971, certains ne se sont pas gênés…
Ce serait peut-être l’occasion pour l’Europe de s’affirmer enfin sur la scène internationale et de prendre la place politique qui correspond à sa place économique (il restera juste un petit problème de budget militaire… mais je pense qu’il pourra être surmonté, ils vont faire quoi les autres ? nous envahir ??, c’est déjà fait : les américains avec leurs bases militaires et leur culture, les chinois avec leur camelote…)
« …Who gains from these crisis ? Not the working man. Not the investor. Not the real producer of wealth. The gainers are the international money speculators… »
« …The strengt of a nation currency is based on the strength of that nation’s economy, and the american economy is by far the strongest in the world. Accordingly, I asked the Secretary of the Treasury to take the actions necessary to defend the dollar against the speculators… »
« …Qui profite de ces crises ? Pas le travailleur. Pas l’investisseur. Pas le producteur de la richesse réelle. Ceux qui en profitent ce sont les spéculateurs…. »
« …La force d’une monnaie nationale est basée sur la force de l’économie de cette nation, et l’économie américaine est de loin la plus forte du monde. En conséquence, j’ai demandé au Secrétaire au Trésor de prendre les mesures nécessaires pour protéger le dollar contre les spéculateurs… »
Je vois très bien la scène : il suffit de changer quelques mots, rassurer les partenaires internationaux, communiquer sur le fait que cela va améliorer le sort de tous les Européens, que ça ne changera rien à l’intérieur de la zone Euro… et d’imaginer Van Rompuy à la place de Nixon…
On peut toujours rêver… 🙂
@Erix
Votre parallèle est pertinent mais en effet, il faudrait que l’Union parle d’une seule voix et pour aller dans le sens inverse de tout ce qui s’est fait jusqu’à présent. Ce qui est à peu près sûr, c’est que les dirigeants actuels en sont incapables et ne le veulent pas. Cela n’empêche pas de diffuser l’idée, on ne sait jamais…
Rassurez-vous, pour le PSG, il n’y a aucune chance. Ou alors, il faudrait remettre en cause l’idée que le summum de l’évolution humaine est de donner des coups de pieds dans un ballon qui ne vous a rien fait. Vous n’y pensez pas.
Et surtout, imaginez que les humains se mettent à réfléchir à autre chose qu’au résultat du prochain match. Ce serait hautement subversif.
Ce qu’il nous faut, c’est du pain et des jeux. Quoique pour le pain, ce n’est pas vraiment nécessaire, ça n’a aucun impact sur l’audimat.
Ou alors, solution bis:
Jim Sinclair a envoyé une information aux abonnés de sa lettre confidentielle, qu’un QE mondial allait être lancé sans préavis lors d’un week-end proche. Il y évoquait la possibilité que cela se passe ce dimanche-ci. Toutes les banques centrales annonceraient simultanément des mesures d’urgence pour fournir des liquidités aux banques et aux Etats en difficultés.
Cette solution respecte peut être plus le principe de réalité des rapports de forces… ainsi que celui d’aveuglement des créanciers…
« La zone euro aura opéré sa métamorphose : elle peut désormais fonctionner comme une zone monétaire ordinaire. »
Sans être dans le « pour ou contre » zone euro, (je suis pour une monnaie commune non unique) je ne crois pas à la solution « une dévaluation et ça repart ». Les déséquilibres structurels réapparaitront. La zone euro avec une monnaie unique ne correspond pas à une « zone monétaire optimale » au sens de Mundell…
La dévaluation de l’euro elle est déjà en train de se faire. Ce n’est pas la question.
Quant au défaut, le problème de la zone euro est dans des déséquilibres internes, pas dans des dettes excessives envers des pays hors de la zone euro. Donc je ne vois pas pourquoi il faut en arriver nécessairement au défaut pour sauver l’euro au lieu de faire de gros transferts de fonds intra-européens (des transferts, pas des prêts). Cela sauverait aussi l’euro, résoudrait le vrai problème de fonds de la zone euro (contrairement au défaut qui ne fait que reporter le problème) et éviterait des difficultés de la zone euro vis-à-vis de l’extérieur et des autres créanciers.
PS: ceci ne préjuge pas de ma position ni sur l’euro ni sur la nécessité d’un défaut, je crois que tout le monde sait que l’euro je m’en fout et que je veux un défaut généralisé.
cela présume que des pays comme l’allemagne aurait des budgets en excédent, ce qui est inexact. L’allemagne n’a rien à transferer à la grêce si ce n’est ses 90% du pib de dette.
Les budgets publics ne sont pas non plus en excédent en Allemagne, c’est vrai. Mais les Allemands (pas tous, certes) s’enrichissent avec l’excédent commercial, donc l’épargne nationale (qui ensuite se réinvestit en prêts dans les pays en difficulté).
La marge de manoeuvre est donc plus importante pour le gouvernement allemand, « il en a beaucoup plus sous la pédale » au niveau des impôts. Les transferts devraient venir d’un impôt fédéral européen sur les personnes. Les Allemands ayant plus de millionnaires, payeraient plus au total.
http://www.ouvroir.info/libresfeuillets/?p=291
Un audit de la dette est nécessaire. Casser le jouet pour casser le jouet, ça n’a pas de sens.
A partir de cette audit, on pourra départager la dette remboursable de la dette odieuse.
Sinon, votre plan, appliqué brutalement implique :
la déclaration de la loi martiale (vous sortez dans la rue à 23h, ne soyez pas étonnés si vous prenez une balle dans la tête)
la fermeture des guichets de banque et la nationalisation de tout le système bancaire européen, fermeture des bourses
le rationnement de tous les biens dont l’alimentaire (oui, retour du ticket de rationnement, pas plus de 200g de pain par personne)
mise en résidence surveillée de tous les éléments susceptibles de sédition.
coupure d’internet
mise sous tutelle militaire du Luxembourg, de la Suisse, des îles anglo-normandes donc rupture diplomatique avec le RU et donc les USA
etc.
Albatros, vous avez oublié la spoliation des bijoux de famille et la séquestration des animaux de compagnie, non ?
Parce qu’à part la nationalisation du système financier qui est inévitable…
Ma liste est certes foutraque mais un défaut, ça ne peut pas s’improviser…ça peut faire des centaines de morts, bousiller toute organisation sociale en quelques heures.
Si la zone euro fait défaut, on est certain que le système bancaire européen serait totalement HS.
Donc plus d’argent dans les guichets, donc plus de sous pour acheter ses pâtes. Il y aurait rapidement des émeutes, du marché noir. Et je ne parle pas de ceux qui auraient quelques pièces d’or ou pire des armes.
Donc la loi martiale est nécessaire, tout comme la nationalisation par l’U.E (l’U.E deviendrait une nation) du système bancaire européen.
Moi, je suis plutôt d’accord avec Albatros 🙂 sauf que :
– il n’est pas question qu’on touche à mon chat,
– une coupure d’internet nous priverait de ses indispensables commentaires.
@Julien
Et la BCE, elle devient quoi dans ce scénario, une fois les banques nationnalisées?
@Garorock
Elle fait son boulot de banque centrale, éventualité qu’oublient manifestement l’albatros et François 78…
Sur internet, personne ne sait que vous êtes un chat…
Pour ce qui est du paradis fiscal monégasque, ce furoncle accroché au menton de la face orientale de notre Janus hexagonal, pas besoin d’user du bistouri militaire. Interdisez à nos hauts fonctionnaires d’y être détachés en sinécure et hop ! plus d’administration, plus de principauté. La solution m’a été soufflée par un haut fonctionnaire…
Ah bon BRL ? Really ? Que de Gaulle ne s’en était-il contenté alors, plutôt que d’improviser un blocus militaire contre Rainier en pure perte ?
« Les ressources nationales [en eau potable] contribuent pour environ 25% de la consommation annuelle de la Principauté. le reste des besoins provenant des aquifères en France et en Italie »
http://www.un.org/esa/agenda21/natlinfo/countr/monaco/freshwater2004.pdf
…’blocus militaire »… ‘en pure perte » … comme il y va, lui, et où sa haine de de Gaulle le mène…
La France a bien gagné, même si la principauté n’a pas trop perdu…
http://www.sahm06.com/spip.php?article115
…car, depuis, c’est effectivement un protectorat français qu’il serait très aisé de mettre parfaitement au pas ou même d’assimiler, s’il n’y avait pas cette collusion oligarque, banquière, financière, pipolesque, tsétéra, entre les zélites de la fRance et les grotesques du microbe où l’on croit encore Rainier…
« Si Monaco nous emmerde, on fait un blocus, rien de plus facile, il suffit de deux panneaux de sens interdit ! » (Charles de Gaulle)
…même pas besoin de couper l’eau comme il en avait aussi été question, alors…
L’audit de la dette me parait une opération très ambiguë : Refuse-t-on de payer nos dettes ou certaines d’entre elles par ce qu’elles sont odieuse ou par ce qu’elles sont excessives ? Quelle est la crédibilité d’un audit dont on sait d’avance qu’il doit découvrir le caractère odieux d’une partie de la dette ?
Lénine dans les mois qi suivirent la révolution d’octobre envoyait des ordres pour qu’on juge les bourgeois et les traîtres en précisant qu’ils représentaient 3% de la population. On a vu les jugements qui en ont résulté.
Cela dit je suis totalement partisan d’une répudiation de la plupart des dettes d’État.
Remarquons que l’une des conséquences de la mesure proposée par ce billet serait la ruine des fonds de pension; le minimum d’équité sera alors d’alloué au cotisants ruinés des droits à pension de l’état équivalent à ce qu’ils ont perdu. Ce qui aurait ce résultat paradoxal : la dette correspondante ne disparaitrait pas mais cesserait d’être comptabilisée ce qui rassurerait les investisseurs interdirait toute spéculation. Une fois de plus en matière financière on confond apparence et réalité.
Certains commencent à avoir de l’expérience en la matière et des protocoles d’analyse ont été mis au point.
Voyez par exemple , et pour débuter :
http://cadtm.org/Eric-Toussaint-Les-banques-sont-le
Ah, un disciple de FH… à belles plumes, mais ça ne marche pas car faudrait pas couper les ailes à PJ.
Haircut de 50% (allons y) sur les dettes de la zone euro:
-les fonds propres des banques ne vont pas résister. Donc nationalisation immédiate (pourquoi les banques seraient mieux gérées par le publc est une autre question).
-les marchés de la dette se ferme immédiatement pour les Etats de la zone euro. Donc probable très grosses difficultés de (re)financement pour les Etats.
– chute des bourses mondiales et perte de confiance de tous les agents économiques. Chute de la consommation en Europe
– risque de déflation
Au pire (ou au mieux), le Nord de l’Europe quitte la zone euro sous l’influence des populations qui n’accepteront pas cette politique.
Les conséquences pourrainet être à peine moins brutales si les investisseurs ont intégré ce passage en force.
Le défaut est précisément réalisé pour sortir de cette logique de marché et restructurer la finance. Dans ce cas un changement des statuts de la BCE est obligatoire au préalable, pour qu’elle puisse compenser par l’émission de monnaie, ce qui privera les spéculateurs de leur moyen de chantage : la dette des états. On peut ensuite s’occuper de leur cas.
@Nicks
Oui, au préalable… Parce que les traités vont pas se changer tout seuls dans la nuit de dimanche à lundi.
@Garorock
Avant que la décision politique ne soit entérinée, il faut bien l’exposer et la promouvoir…La politique est une question de rapports de force, beaucoup l’ont oublié ou font semblant de l’ignorer. Malheureusement, il faut bouger l’Allemagne sur cette question et nous n’avons pas élu quelqu’un pour le faire. Dommage car à moins désormais d’une réaction populaire massive, je ne vois pas quelle représentation politique en place pourrait avoir la volonté de porter ce projet.
Sam,
1) ils sont déjà fermés ou à peu près pour l’Irlande, la Grèce, le Portugal, Chypre, l’Espagne et l’Italie, soit pas loin de la moitié des plus de 8 000 milliards de dette souveraine €zonarde.
2) confirmation après l’annonce de Moody’s sur RFA et PB que plus aucun émetteur de la zone n’est assuré du triple A.
3) croyez-vous réellement que le système financier européen et/ou mondial puisse se passer du plus gros fournisseur mondial de titres de marché encore hyper-liquides, « sécurisés » ou pas ?
A un moment donné, il faut prendre ses pertes et je rappelle qu’un haircut combiné à une dévaluation pour un défaut total de disons 30% sur la dette eurozonarde (2 400 milliards €) ne représenteraient par exemple que 10% des fonds planqués dans les paradis fiscaux et 10% aussi du patrimoine financier officiel des ménages de l’UE.
1) pour le moment, ils restent ouverts pour les autres. Et que ces autres pourraient rencontrer des difficultés de (re)financement.
3) vous faites des comparaisons qui me semblent ne pas devoir être faites dans la mesure où il est peu probable que ces « réserves » d’épargne soient mobilisables.
Le scénario provocateur qui nous est soumis, si il n’est pas anticipé, risque de provoquer un choc de confiance négatif. je pense un peu comme vous que la zone euro reste incontournable dans l’économie mondiale mais dans une optique de moyen terme. Dans les 12/24 mois qui suivent une telle décision, il est probable que la récession se creuse si la défiance s’intalle. Un peu comme un krach boursier: à terme il y a une remontée mais en attendant, la défiance est sévère, surtout si tout le système bancaire est nationalisé, l’économie ralentit…. Et sans confiance, l’économie ne tourne plus comme on le voit maintenant.
Sam,
1) « Les autres » en rencontreront quoi qu’il arrive des « difficultés de (re) financement », so ?
2)
, qui parle de les « mobiliser » ? Il s’agit de les annihiler, à hauteur de 10% dans mon exemple, et vite. A un moment donné il faut savoir prendre les pertes, pas que les profits. Ya pas d’raison pour que seuls les actionnaires des banques, des assurances, de PSA ou la piétaille hellène ou ibère se fassent rincer quand ça mouille sévère, pas vrai biquet ? En commençant par exemple par interdire tous, je dis bien tous, les placements à K garanti…
Le jour ou l’Argentine a décidé de dire merdre et de faire défaut, les créanciers faisaient la queue dès le lendemain pour lui préter de nouveau.
Ce n’est en soit ni une bonne ni une mauvaise chose, mais cela devrait être de nature à vous rassurer Sam.
Non Mathieu, faut pas rêver, l’Argentine n’a plus accés au crédit international depuis son défaut de 100 milliards $, à part les prêts du gentil voisin Chavez. Les réserves en devises commencent à montrer leurs limites et le Peso… avec une inflation estimée à 25%, fuite des capitaux… ça sent pas bon pour les gauchos.
http://www.lexpress.fr/actualites/1/monde/face-a-la-fuite-des-capitaux-l-argentine-limite-encore-la-circulation-du-dollar_1138347.html?skip_mobile_check
Il me faut revoir tout cela donc 😉
Comme dirait l’autre, la finance c’est de la politique concentrée. Votre fiction n’en tient pas compte. On peut toujours s’amuser….
Si c’est l’autre qui le dit …
La proposition de Jorion est de la politique concentrée – un appel à un Etat européen – rompant délibérément avec la finance qui est de la politique diffuse.
Quant aux conditions de possibilité de sa réalisation invoquées via les incidences d’un appel aux « ingénieurs financiers » à un sauvetage par l’expertise, se réaliseraient-elles qu’elles laisseraient intactes la dépendance envers la valeur d’échange en Europe, elles n’en changeraient que le prix.
Bonjour à l’autre.
Pas grand chose à ajouter.
Eh ben non Mr Jorion, ça marche pas!!!
Démonstration en trois points:
1- oui, i faut restructurer les dettes et je suis favorable à ce que la zone Euro face défaut ensemble, ça sera toujours beaucoup beaucoup mieux qu’un défaut désordonné avec effet domino et fuites de capitaux successives. Ca apurera le passé d’un financiarisme court-termiste scandaleux qui aura réussi à remettre les inégalités de patrimoine au niveau de ce qu’elles étaient avant la crise de 1929.
2- NON, ça ne résout pas la crise de l’Euro! La crise de l’euro vient du fait qu’on a choisi de faire une zone monétaire commune sans organiser aucun transfert permettant de rééquilibrer les écarts de compétitivité. En fixant les parités Euro / Drachme et Euro / Marklors de la création de la zone, on a figé dans le marbre l’écart de compétitivité entre la Grèce et l’ Allemagne (idem pour l’Espagne et la France évidemment). Or l’Allemagne a fait des efforts considérables de compétitivité (partiellement pour de bonnes raisons d’ailleurs, vu sa démographie). Sans possibilité de dévaluer, ni de mettre des droits de douane à leur frontière, les grecs sont privés de toute solution pour faire face à cette concurrence devenue déloyale. Ils paient donc avec des dettes (il suffit de voir l’évolution de TARGET2 qui permet à la BCE de faire l’interface entre les pays depuis que les banques ne se prêtent plus entre elles…) et se retrouvent désormais dans une situation intenable.
3- dans une zone monétaire commune il y a plusieurs moyen de résoudre ce type d’asymétrie, mais elles sont toutes à peu près impraticables politiquement (on pourrait discuter de la dernière, même si je n’y crois guère non plus):
– envoyer les Grecs en Allemagne ou il y a encore un peu de boulot (ce qui poserait quelques petits problèmes linguistiques et sociaux quand même…)
– organiser une dévaluation massive en Grèce via plans d’austérité et réformes ‘structurelles’ massifs (ce qu’on a essayé de faire et qui a une légère tendance à mettre nos amis hellènes dans la rue et des nazillons au parlement)
– organiser des transferts massifs de l’Allemagne vers la Grèce (oups, ce ne serait pas interdit par Maastricht, ça?). Bon, de toute façon c’est hors de question pour nos amis teutons.
– augmenter massivement les salaires allemands pour diminuer leur compétitivité et rééquilibrer ainsi les échanges. Bien que la plus séduisante, cette dernière solution présente quelques inconvénients majeurs: elle augmente mécaniquement le chômage en Allemagne, a un effet inflationniste auquel les allemands sont allergiques, et, plus grave, déséquilibrera les échanges avec le reste du Monde (je rappelle que la balance commerciale européenne est globalement équilibrée malgré des déséquilibres internes très importants), ce qui reposera le problème de la parité notamment avec le yuan pour éviter de se retrouver dans le dilemme américain de la ‘Chinamérique’.
Moralité, conséquence et conclusion:
La restructuration des dettes est inévitable et il serait effectivement préférable qu’elle soit un brin organisée (par exemple, en faisant un défaut commun sur la partie de la dette mutualisable, ie au % de PIB du pays le moins endetté de la zone euro, qui doit probablement quand même dépassé largement les 60 ou 65%). A mon avis, ça ne se passera pas comme ça, nos gouvernements sont bien trop lâches pour ça (en espérant que ce ne soit que de la lâcheté…), donc ça finira par une nouvelle envolée des taux intenable qui forcera la main à l’Espagne et provoquera une cascade de défauts souverains la semaine suivante, mais on peut toujours espérer un sursaut de lucidité de nos chères élites pour faire un peu mieux…
Mais ça ne solutionne EN RIEN les problèmes internes à la zone euro.
Monsieur Jorion, revoyez donc votre copie… 🙂
NB: je ne suis pas un financier, mais un lecteur assidu d’un de vos confrères dont je partage largement les opinions et analyses, celui d’O. Berruyer (www. les-crises.fr)
Ne peut-on envisager des solutions en plusieurs parties ? Le problème de l’euro repose sur des déséquilibres internes certes. Il faut en effet créer une zone de transfert à l’image de ce qui se fait en France par exemple. Mais pour cela il faut les mains libres et du temps, ce que ne nous laissent pas les marchés financiers qui utilisent la dette des états pour faire pression et continuer de s’amuser comme des petits fous au casino.
La première mesure à prendre pour sauver la monnaie unique c’est donc de court-circuiter les marchés financiers et reprendre le contrôle de la monnaie avant de procéder au défaut qui ne laissera d’autre choix que de restructurer la finance. Cela pourrait régler la question de la dette publique (émission de monnaie souveraine et défaut), le désendettement privé (inflation modérée et contrôlée par les pertes infligées à certains acteurs économiques) et permettre de retrouver le pouvoir politique pour ramener la finance à son rôle premier, à savoir alimenter l’économie réelle.
Ensuite, les conditions seront réunies pour que l’euro soit une véritable monnaie souveraine et que la continuité territoriale ne soit pas inexistante au sein de l’Union, par le biais d’une politique de transfert et d’aménagements.
La restructuration des dettes aura lieu de toute façon (il suffit de voir l’augmentation rapide des taux auxquels les pays se refinancent pour s’en rendre compte). La proposition de M. Jorion de faire ‘dette commune’ et défaut ensemble aurait pour avantage d’organiser un peu la débâcle.
Ce que je discutais c’est de ce qu’implique le fait de partager une monnaie, et, balayant les options qui permettraient de rééquilibrer les échanges commerciaux entre les pays de la zone euro, j’affirme qu’aucune ne semble viable a priori (ou alors, hors champ démocratique). Après je veux bien qu’on trouve soudain des élites politiques pro-européennes (i.e. pas que dans le bla-bla), prêtes à d’énormes transferts de souveraineté et… d’argent, suffisamment pédagogues pour expliquer aux allemands que leur bonne santé économique se fait au détriment de leurs voisins, et assez intelligents pour organiser tout ça ensemble, mais en l’état, ça me paraît très très improbable!
Donc en l’état, monnaie non viable et c’est très triste parce que je suis très pro-européen et qu’assister à la déconstruction politique de l’Europe me parait un retour en arrière désastreux…
Totor : « Donc en l’état, monnaie non viable et c’est très triste parce que je suis très pro-européen ».
Heureusement que vous êtes très ( je dirai même plus, très très ) pro-européen, à l’instar de Berruyer. Elles pourraient trembler, l’UE et l’eurozone, si vous étiez ses ennemis, mais elles n’ont pas du tout besoin d’ennemis avec des amis tels que vous. Admettez, au moins, que jamais la création de l’eurozone ne vous a paru une solution viable à cause du partage de souveraineté qu’elle implique. Implication connue de tous depuis longtemps malgré que l’on veuille bien croire que ce n’est qu’une invention de dernière heure afin de sauver les meubles. C’est la raison pour laquelle la solution proposée par Jorion ( dans ce billet d’aujourd’hui ) est loin d’être originale par contre son premier PS m’a beaucoup plu. Mais vous vous êtes cru obligé de sauter à pieds joints dessus.
Si la situation n’était pas aussi grave ( les fonctionnaires espagnols viennent de se faire sucrer un mois de salaire mais c’est la faute à l’euro, bien sûr ) on serait morts de rire tous les jours, comme des Prométhée, le foie bouffé par la récitation lancinante de décalogues à la con du genre solidarité avec la Corrèze, pas avec le Péloponèse comme si les parisiens ( où n’importe quels autres français ) payaient leurs impôts par simple instinct de solidarité nationale. Le chemin vers la découverte du gène bleu-blanc-rouge est ouvert, ne vous bousculez pas au portillon, il y en a un pour chaque FdS.
@Mor:
Vous vous trompez, j’étais jeune mais très favorable à l’euro, jusqu’à ce que je sois ramené à la raison par les arguments des sceptiques. Les conditions politiques d’une monnaie commune à 17 me paraissent très loin d’être réunies. Au mieux on pourrait espérer deux ou trois zones monétaires avec une monnaie pivot comme l’était l’écu avec parité fixe et changement annuel concerté.
Le PS indiquait qu’il ne s’agissait pas ici de débattre sur l’opportunité de garder ou non l’euro, mais des conditions pratiques de sa conservation. J’ai répondu en disant que la mutualisation des dettes suivie d’un défaut ne suffirait pas à conserver l’euro et en apporte une argumentation qui me semble assez solide (en tout cas, j’attends sa réfutation).
En ce qui concerne votre dernier paragraphe, vos insinuations sont au mieux dénuées de fondement, au pire assez insultantes, donc no comment…
@ totor
« vos insinuations sont au mieux dénuées de fondement, au pire assez insultantes, donc no comment… »
Il est coutumier du fait (je suis pour lui un créationniste). Mais ne vous inquiétez pas: il ne mor pas. 🙂
Parce que vous ne trouvez pas insultante l’argutie tellement répandue qui consiste à dire : avant j’aimais bien mais maintenant je me suis rendu aux évidences farageuses des euro sceptiquement septiques de toujours ? C’est du même tonneau que ceux qui ne sont ni de droite ni de gauche et encore moins du centre dans leur parfaitement hallucinée compréhension du cul-de-sac démocratique où nous nous sommes fourrés. Vous demandez quoi ? D’être cru sur parole ?
Quant à votre argumentation psychologique sur la lâcheté politique, imparable, effectivement. Les courageux seraient ceux qui veulent sonner la retraite de la zone euro et parachever ainsi le boulot de Ron et Maggie en se rangeant derrière les grands guerriers médiatiques Delamarche et Farage ? Deux beaux clowns, ces deux-là, d’ailleurs. Je comprends mieux votre béguin pour les salades à la Berruyer.
Et voilà le lapin magique qui lâche la pastèque sur le pet de nonne. Je vous qualifie de créationniste ( tiens je vais faire une lapinade moi aussi [néo]-créationniste ) parce que c’est ainsi que se définissent les tenants d’un dessein intelligent inscrit dans la Nature et la majeure partie de ce que vous déblatérez ici, s’inscrit dans cette théorie, lamarckisme inclu.
N’en déplaise à Desproges, le progrès des connaissances ne peut se faire qu’en appelant un chat un chat, fût-il de Schrödinger. L’hypocrisie réclamant courtoisie ! On aura tout lu.
@BasicRabbit: merci pour l’info
@Mor: Vous comprendrez, je suppose qu’avec un tel degré d’agressivité, il est difficile d’engager un débat constructif. Je vous laisse donc à vos éructations virtuelles sans grand intérêt…
Merci totor.
J’allais moi-même essayer de répondre à M. Jorion, mais tout est dit :
1. politiquement infaisable (zone de transfert)
2. union économique et monétaire incomplète donc solution de moyen-terme seulement
3. écarts de compétitivité et de fondamentaux macro trop importants pour se résoudre sans ajustements au sein de la zone
Un défaut généralisé ne me semble pas infaisable, mais plutôt indésirable et insuffisant. L’étendu des pertes générées par une restructuration massive implique nécessairement un sauvetage tous azimuts des banques par la BCE, soit une nationalisation totale du secteur bancaire. Cela nous permettrait de sauver l’euro, certes, mais sans sortir l’Europe de la crise.
PS: si vous ne pensez pas qu’une dépréciation de l’euro de 1.40 à 1.20 équivaut à une dévaluation de 15%, je suis perdu
A mon sens, un défaut généralisé, aussi indésirable soit-il, me paraît juste incontournable. La BCE ne sauvera rien du tout (sauf à provoquer une inflation incontrôlable ou plutôt provoquer la sortie de la zone euro sine die de l’Allemagne), ce sera aux États (i.e. aux contribuables) de nationaliser leurs banques, et vu l’étendue de leur bilan, ils feront ce qu’ils pourront pour sauver l’épargne de leurs citoyens et envoyer paître les engagements ‘hors bilans’, les produits dérivés en tout genre et autres foutaises de banquiers.
Et… ça ne sauve toujours pas l’euro, vu que les peuples des pays du nord ne sont prêts à aucun transfert financier (du moins pas de l’ordre de grandeur nécessaire) et qu’on reste donc toujours avec sur les bras notre problème indépassable d’écart de compétitivité.
PS: c’est vrai que c’est l’avantage: avec la crise de la monnaie, ça permet une dévaluation implicite, ce qui ajuste l’eurodollar à une parité un peu plus raisonnable. Comme quoi, ce que Bruxelles n’arrive pas à décider, une bonne petite crise monétaire arrive à le faire 😉
Si la BCE injectait des sommes considérables, le danger immédiat n’est pas l’inflation. Cela fait deux ans que la base monétaire augmente sensiblement tandis que l’aggrégat monétaire M3 (essentiellement constitué de crédits bancaires) continue de stagner. Le multiplicateur de la monnaie est cassé et la relation habituelle entre création monétaire et inflation n’est plus valable. Elle peut le redevenir à terme mais la BCE devrait avoir le temps de retirer du système ce qu’elle y a injecté.
Le risque se trouve plutôt dans l’inflation d’actifs financiers, donc de bulles monétaires. Si les banques se refinancent pour nada, que la conjoncture économique et désastreuse et donc que la qualité des crédits accordés se détériore, les banques se concentreront sur leurs activités d’investissement ou sur leurs marchés extérieurs… et c’est reparti pour bulles, « guerre des monnaies », super volatilité, etc…
Vu le tournant des évènements, je pense qu’on n’échappera pas à une nouvelle intervention massive de la BCE… mais il faut que celle-ci serve en priorité au rachat d’obligations des pays en difficulté pour aider à financier leurs déficits.
@Julien:
Oui, on peut continuer Ponzi encore quelques temps: la BCE injecte de la monnaie en récupérant des collatéraux de plus en plus dégradés. Et on va où comme ça, en transformant la BCE en bad bank? Dès qu’un état ou une banque fera défaut, il faudra bien qu’elle demande des appels de fonds pour compenser ses collatéraux pourris. Alors soit elle crée cet argent et on aura de l’inflation, soit elle augmente la dette des Etats non encore faillis et augmente le risque de défaut de ceux-ci. Cercle vicieux… Ce qui m’amène à un désaccord avec vous sur le refinancement des Etats en difficulté par la BCE. Il faut que tout ce petit monde fasse défaut (ce qui revient à appeler les impôts impayés des 40 dernières années en les faisant supporter par les détenteurs d’assurances vie, soit à 70% détenues par les 10% des plus riches, dixit Berruyer), puis à augmenter légèrement les impôts pour compenser notre déficit primaire (d’environ 20Mds d’euros). Ca ne résout absolument pas la crise de l’euro, mais apure au moins le n’importe quoi décidé dans tout le monde occidental depuis la fin des années 70.
Cela dit, vous avez raison sur plusieurs points:
– l’inflation dépendant aussi de la fameuse ‘vitesse de la monnaie’, on peut se retrouver avec une masse monétaire plus importante sans que cela ne déclenche d’inflation immédiate. Mais comme le disait assez justement Trichet, l’inflation, c’est comme le dentifrice, une fois que c’est sorti du tube, c’est difficile de le faire rentrer 😉
– il me semble aussi juste de souligner qu’en plus de l’inflation, il y a le risque des bulles sur les actifs financiers (finalement les subprimes et l’économie casino du début des années 2000 a été largement favorisée par la politique super accommodante décidée par Greenspan à la fin de la bulle internet)
Si la BCE intervient, point de raison pour un Etat ou banque de faire défaut vu qu’il y aura toujours des liquidités disponibles pour faire face à leurs engagements. Loin d’être une panacée, mais le problème de collatéral devient donc accessoir. De plus si un Etat de la taille de l’Italie faisait défaut, les autres pays de la zone se retrouveraient à renflouer leurs banques en plus de recapitaliser la BCE, et la crise qui s’ensuivrait pousserait les comptes budgétaires dans le rouge, bref une situation qui ne satisferait vraiment personne…
Un défaut généralisé me paraît tout simplement infaisable, les seules solutions restantes étant donc la création d’eurobonds (sans faire défaut) ou création monétaire de la BCE. Une double impasse politique donc… mais de ces deux options, la seconde me paraît moins dangereuse pour les raisons expliquées précédemment, quoique je reconnais le danger de jouer à ce jeu-là. Mais y a-t-il une alternative ?
@Julien
Attention, aujourd’hui, la BCE ne crée pas vraiment d’argent, elle prête aux banques en échange d’un collatéral placé en garantie, mais qui reste à rembourser (avec des échéances allant jusqu’à 3 ans pour les deux LTRO du début de l’année qui ont repoussé une première fois la catastrophe). C’est la grande hypocrisie actuelle: faire semblant qu’on a une crise de liquidité alors que la crise réelle est une crise de solvabilité générale (i.e. public ET privé, Jorion et Leclerc ont bien raison de le souligner). C’est la logique du sapeur Camembert: creuser des trous pour en boucher d’autres…
Mais si la BCE commence à renflouer les Etats (elle l’a fait un peu, de manière planquée et hors de son mandat, mais pas de façon massive), alors on aura bien création monétaire. Ce qui aura deux conséquences possibles:
1- l’Allemagne sort direct de la zone euro (le plus probable)
2- l’Allemagne mange son chapeau (peu probable), mais on indique aux marchés financiers qu’on va les rembourser en monnaie de singe. Les marchés anticipent alors une inflation à venir importante et réclament des taux toujours plus élevés ce qui précipite le défaut, soit par hyperinflation (tous les prêts sont remboursés par création monétaire pure et simple) soit par restructuration de la dette (le plus probable).
Et personnellement, j’aimerais autant qu’on ne démolisse pas la monnaie en faisant de la création monétaire, parce que ça, ça revient à faire payer par tout le monde (par l’inflation) les impôts que n’ont pas payés les plus riches depuis 40 ans!
Bref, il n’y a pas de solution: d’une manière ou d’une autre, on fera défaut, et sans doute dans des échéances relativement courtes maintenant. Tout cela ne repose encore que sur la confiance de plus en plus fragile (et en réalité pas vraiment justifiée!) des investisseurs dans la capacité de la zone euro à se maintenir et aux États à rembourser leur dette….
Juste une dernière petite remarque: savez-vous combien de fois dans l’histoire des pays ayant atteint ce niveau d’endettement n’ont pas fait défaut d’une manière ou d’une autre?
…
zéro!
« la BCE ne crée pas vraiment d’argent, elle prête aux banques en échange d’un collatéral placé en garantie »
D’où lui vient l’argent qu’elle prête en échange d’une reconnaissance de dette ?
NB: Un petit article de Berruyer sur ce sujet publié sur ce blog l’année dernière, au moment de la crise du relèvement de plafond de la dette américaine: http://www.pauljorion.com/blog/?p=26727. (Il vaut mieux prier Dieu que ses saints!!!)
@paul: ravi de voir se joindre à nous le maître des lieux! Ce que je voulais dire c’est que tant qu’on est dans une logique de reconnaissance de dette, la BCE a toujours la possibilité de détruire cet argent à la fin de l’emprunt et donc de ne pas faire réellement de la création monetaire. Bon évidemment, maintenant qu’elle fait des prêts de plusieurs années à des établissements bancaires à fonds propres négatifs, elle commence à prendre des risques de plus en plus élevés… Ce qui pourrait l’amener à en faire ou à précipiter la chute des états en leur demandant de la renflouer!
Je sais bien que la BCE prête contre collatéral, mais vous ne suivez pas ma logique jusqu’au bout. Regardez cette logique simplifiée, étape par étape :
1. les Etats prennent leur temps pour réduire leur déficit afin d’éviter de casser la croissance ; ils continuent d’émettre d’énormes montants de dette
2. les banques se gorgent de dette souveraine, en se finançant pas cher à la BCE pour ramasser le « carry » des obligations de la périphérie ; cela leur permet en plus de faire pression sur le gouvernement de leur pays au moment propice
3. la BCE prête des montants illimités aux banques contre du collatéral de qualité et rating de plus en plus discutable (c’est-à-dire des obligations d’Etat)
C’est exactement ce qui s’est passé lors de LTRO I et II. Personne n’a trouvé à y redire, et ce petit jeu peut continuer pendant un moment. La BCE respecte son code de conduite puisqu’elle prête aux banques qui peuvent faire ce qu’elles veulent de cet argent, ce qui est complètement hypocrite et revient à financer la dette publique des Etats, certes, mais assure au moins à court-terme la survie du système. Et si la BCE a besoin d’être recapitalisée, le principe de création monétaire fonctionne tout aussi bien (même si, encore une fois, ce n’est pas idéal).
Le même petit jeu fonctionnera tout aussi bien avec le MES à la place des banques, soit dit en passant. L’intérêt étant pour les pays créditeurs d’y ajouter l’aspect « conditionalité » et de réduire le risque d’inflation, à mes yeux en tout cas. Quelque chose devra céder : la réticence des Allemands à arroser le système bancaire, la réticence de la BCE à prêter aux Etats via le MES, ou la réticence des pays créditeurs à prêter directement aux Etats endettés.
Contrairement à vous, et aux analystes de Citi qui estiment la probabilté de sortie de la Grèce à 90%, je pense que l’Allemagne fera le nécessaire pour sauver l’euro, même si cela doit coûter au CDU la Chancellerie.
Combien de fois dans l’histoire un pays a atteint ce niveau de dette sans faire défaut ? Une fois au moins, le Japon. Regardez aussi la dette des Etats Unis et du Royaume Uni entre l’après-guerre et 1980, je n’ai plus les chiffres en tête mais l’expansion monétaire peut faire des miracles.
Oui je suis d’accord avec vous, à court terme, on peut continuer encore à faire du ponzi quelques mois si on arrive a tordre le bras a l’Allemagne. Ça risque quand même d’être difficile pour les banques de trouver du ‘collatéral de qualité’ après les 2 derniers LTRO, elles ont déjà mis en gage tout ce qu’elles avaient ou pas loin. Avec votre solution on met juste en danger la crédibilité de l’euro jusqu’à risquer un weimar gigantesque à terme. C’est toujours la même logique en fait, repousser les problèmes du jour en les rendant toujours plus insolubles demain.
Cela dit je pense quand même qu’aux premiers signes de véritable création monétaire, la tension sur les taux sera telle que les états seront pris de court et devront faire défaut purement et simplement. L’avenir nous le dira…
Vous m’accorderez que les cas du japon et des US sont très particuliers, ce qui aura retardé le game over un peu plus. Mais ca ne changera rien sur me fond. Il suffit de voir l’Asie se débarrasser progressivement du dollar comme monnaie de référence pour s’en rendre compte. Attendez de voir ce qui va se passer si les US se mettent à faire un troisième QE et que les chinois fâchés se mettent à vendre du TBond. Ça risque d’être amusant sur les marchés financiers, ça… Quand aux RU, c’est juste et ça m’intrigue, je vais regarder ça plus en détail et essayer de comprendre comment ils s’en sont sortis (cela dit ils avaient leur pays à reconstruire à cette époque, alors avec inflation et croissance forte, ça a du aider, mais je serai bien curieux de savoir s’il n’y a pas eu un petit défaut bien planqué quand même juste après guerre 😉 )
Le rêve pour ceux qui ont tout à y gagner, l’ inacceptable pour ceux qui ont tout à y perdre, donc utopique.
Illustration:
http://www.romandie.com/news/n/_La_Finlande_annonce_des_negociations_avec_l_Espagne_sur_des_collateraux87050720121408.asp
Deux questions:
1)Quid du lundi suivant dans l’ordre monétaire international?
2)Quel autre défaut serait entraîné par le défaut européen?
Pourquoi ne pas demander aux US et aux UK de se joindre à nous dans cette opération?Ils seraient surement très intéressés..
Je viens de regarder une longue vidéo de Lordon, il dit en résumé que c’est aussi sa solution favorite, mais que ça n’arrivera JAMAIS car tout ce qui se passe depuis 2008 est voulu de A à Z.
Il dit que les politiques du FMI et de la Troika ont l’air stupides(austérité) à première vue, mais pense que comme ces gens sont tout sauf idiots, que c’est exactement ce qu’il cherchent cad détruire la croissance, supprimer les droits sociaux etc..
Donc ils préfèreront foncer dans le mur à 200 km/h que d’appuyer sur le frein.
Comment voulez-vous que ces technocrates, économistes mainstream et surtout politiciens de tous bords, entrent dans ce scénario?Un monde qui s’écroule, ils perdraient le peu de crédit qu’ils leurs reste.
Faire défaut de manière généralisée c’est toucher de facto à l’épargne donc à la partie supérieure de la population(les posédants), je ne vois aucun politicien Européen avoir ce courage car pour lui cela serait un suicide.
Les pays du Nord quitteront l’Euro plutôt que de faire défaut pour des raisons culturelles et religieuses(pas seulement économiques).
Je ne vois pas Angela à la télé au 20h00 annoncer le défaut de l’Europe(dont l’Allemagne).
Il y a plus de chance de gagner le gros lot au lotto que de voir cela de son vivant.
Pour les pays du Sud dont la France et la Belgique, par contre c’est tout à fait possible..
Bonjour
vous avez le lien de cette vidéo ?
Cordialement
+1
+2
http://www.livestream.com/lateleduplateau/video?clipId=pla_7d68d68f-21ce-490b-98c2-d0ce73ec4f48
Il y a deux vidéos via le livestream enregistré.Ca bloque parfois(il suffit de patienter). Je ne sais plus si c’est sur la partie 1 ou 2,mais si vous avez le temps écoutez les deux.C’est assez long..mais très intéressant.
Bonne écoute.
nb:et merci à Morvandiaux d’avoir signalé le lien hier soir sur ce blog.
Sur la dévaluation de l’Euro, ça ne résoudra pas le fait qu’une grande partie des problèmes vient de déséquilibres commerciaux à l’intérieur même de la zone Euro. En Espagne, 60% des exportations sont libellés en € traduisant le fait que ses principaux clients sont des membres de la zone Euro. Une dévaluation de l’Euro, n’aurait un impact que sur 40% de son commerce extérieur. L’arme de la dévaluation compétitive est d’autant plus limitée que beaucoup de pays du monde espèrent relancer leur croissance en partie par une amélioration de leur balance commerciale. Malheureusement, c’est un jeu à somme nulle où il y a forcément des perdants et des gagnants. De plus comment justifier, une dévaluation de l’Euro alors que la balance commerciale de la zone Euro prise dans son ensemble est équilibrée ? Ensuite comment y parvenir si la règle est toujours la libre circulation des mouvements de capitaux ?
La restructuration des dettes souveraines des pays membres aura probablement un impact sur l’ensemble des banques Européennes qui ont en portefeuille les emprunts de ces pays. Un défaut partiel de certains pays sans accompagnement conduirait à la réalisation d’une déflagration systémique de l’ensemble du secteur financier européen. Je préfère amplement la solution de Jacques Sapir qui propose de tuer l’Euro, et de convertir les dettes contractées en Euro dans les nouvelles monnaies nationales avec une parité de 1 pour 1. Ce serait un défaut partiel déguisé. L’Espagne ou la Grèce bénéficierait de la dévaluation pour faire repartir leur croissance sans voir alourdir le service de la dette. Cette restructuration implicite serait plus soft, 1) les banques nationales ont surtout souscrit aux émissions d’emprunts de leur propre pays, et 2) pour le reste, elle ne pénaliserait que les banques des pays qui ont accumulé des excédents d’épargne (placés en emprunts étrangers) en raison de leurs excédents commerciaux (je pense bien entendu à l’Allemagne).
Pourquoi vous adressez vous à des ingénieurs financiers?
Parce que ce sont eux qui ont conçu la libéralisation financière, sur décision politique, et qu’ils peuvent mettre leur expertise pour réaliser l’inverse. Mais il faut que ce soient les représentants politiques ou les citoyens eux-mêmes qui donnent la feuille de route. Les experts servent à ça : mettre en oeuvre les choix politiques.
Parce que l’évaluation des répercussions du chantier en perspective, d’un point de vue strictement financier, dépasse d’un gros chouïa les compétences du comptable de ton boulanger syllabique et que l’avis du comptable, du boulanger ou du Sylla, Paul s’en contrefout ici cordialement et ouvertement (« P.S. : commentateurs éventuels prônant qu’il ne faut PAS sauver l’euro, soyez gentils d’aller mettre vos commentaires ailleurs, ce n’est ni du « pour » ni du « contre » que je parle ici. »)
Parce que je voudrais que ce soit une discussion purement technique sur la faisabilité pratique de ma proposition. Des discussions sur toutes les questions de principe que soulève l’euro ont déjà eu lieu ici et ailleurs.
D’accord…il faudrait alors aussi un avis juridique, non?
Pour la réévaluation, j’avais cru comprendre que çà ne procédait pas d’une décision, à cause des changes flottants (quoique qu’un défaut général…).
L’avis juridique le voici:
Les fondements juridiques de l’annulation des dettes publiques
http://cadtm.org/IMG/pdf/Fondements_juridiques_de_l_annulation_Eric_T.pdf
Je pensais plutôt à la mutualisation, rétrospective qui plus est, des dettes.
La mutualisation ? Un mort-né, comme déjà annoncé ici depuis longtemps.
Le FESF, avant même sa naissance, est déjà sous perspective négative…
http://www.latribune.fr/actualites/economie/union-europeenne/20120725trib000710787/apres-l-allemagne-moody-s-place-la-note-du-fesf-sous-perspective-negative.html
Avant de fixer une date, il faut juste s’assurer que la BCE ait bien collecté toutes les mauvaises créances des banques européennes et celles libellées dans une autre devise que l’Euro. Disons quelques jours au plus.
Le défaut collectif, oui.
Mais après, l’élan collectif devra être entretenu, comme le feu dans la cheminée quand le blizzard rêgne en maître.
Il y a d’autres solutions permettant de conserver l’Euro :
Thomas Mayer, le chef économiste de Deutsche Bank, propose d’introduire une monnaie parallèle pour fournir à la Grèce les bénéfices d’une dévaluation partielle. L’Etat grec ne réglerait plus qu’en reconnaissances de dettes, qui, au fil du temps, se transformeraient en une nouvelle monnaie. Thomas Mayer suggère de la nommer « geuro ». La plupart des transactions domestiques pourraient se faire dans cette devise.
http://www.lesechos.fr/economie-politique/monde/actu/0202075083178-deutsche-bank-propose-a-la-grece-le-geuro-326023.php
La solution se trouve donc dans la diversité monétaire par l’introduction de monnaies autres
que les monnaies conventionnelles : des monnaies locales, régionales, ou fonctionnelles.
Lorsqu’elles apparaissent, ces monnaies augmentent la diversité et les interconnections du
système économique. Elles diminuent son efficacité, mais améliorent sa capacité de résilience.
Elles permettent par ailleurs de résoudre des problèmes très divers auxquels nous devons faire
face aujourd’hui, depuis la gestion des conséquences économiques du vieillissement de la
population, ou les problèmes de développement durable.
http://docs.eclm.fr/pdf_annexe/AnnexeMonnaiesRegionales.pdf
Le défaut généralisé et organisé (tiens, pour une fois), en voilà un coup de tonnerre qui vaudrait la peine d’être machiné. J’en rêve depuis que je consulte ce blog. Quant aux mesures de rétorsion évoquées par les uns et les autres, elles devraient être limitées par le fait que, comme je l’ai écrit ailleurs, et comme François et Paul le répètent, tout le monde se tient par la barbichette. Le premier bloc qui change les règles du jeu, force les autres à faire de même. Que perd-on à tabler là-dessus ? Les risques que nous ferait courir un effondrement désordonné du système sont infinis, puisqu’on n’en a jamais fait l’expérience. Les risques d’un défaut sont déjà mieux connus ; cela s’est déjà produit et le chaos n’était pas certain. Le rapport des forces est à l’avantage de la zone euro, vu son poids économique. On dirait que les Européens ne sentent pas leur force. La source d’inquiétude provient, comme d’habitude, de l’aptitude des dirigeants européens à discerner les enjeux et à saisir l’occasion (kairos). Malheureusement, jusqu’à présent, j’ai surtout vu des Européens « convaincus », hommes de chapelle plus qu’hommes d’État, travailler, compétitivité oblige, à la destruction de l’Europe avec un acharnement qui rendrait jaloux le plus acharné des eurosceptiques.
+1
Bonjour à tous,
N’étant ni économiste, ni un financier, seulement un ancien manager d’entreprise, je ne peux proposer de solutions techniques sur ce sujet.
J’ai régulièrement évoqué, soutenu cette solution de défaut coordonné européen, sur d’autres sites, mais sans pouvoir citer en référence des travaux, thèses, rapports qui semblent rester confidentiels.
La solution est très séduisante mais se heurte à des difficultés de mise en oeuvre pratiques.
Il faudrait ajouter deux audits (indépendants) : un pour la dette, un pour le système financier européen
Mais aussi inscrire dans ce qui tient lieu de Constitution Européenne et dans toutes les Constitutions nationales cet article abrogé :
« Les paris qui auront été faits sur la hausse ou la baisse des effets publics, seront punis d’un emprisonnement d’un mois au moins, d’un an au plus. » [Article 421 du Code pénal, abrogé en 1885. NB : « effet » = obligation]
« Sera réputée pari de ce genre, toute convention de vendre ou de livrer des effets publics qui ne seront pas prouvés par le vendeur avoir existé à sa disposition au temps de la convention, ou avoir dû s’y trouver au temps de la livraison. » [Article 422 du Code pénal, abrogé en 1885]
Merci bigglop !
En Belgique, ils sont pas près de mettre cet article dans la Constitution:
« Quelque 97 % des dossiers de délit d’initié, de manipulation de cours de bourses et autres « délits boursiers » sont classés sans suites par la justice belge. »
http://www.lesoir.be/actualite/economie/2012-07-24/les-delits-boursiers-impunis-en-belgique-928351.php
L’article 123 du Traité de Lisbonne stipule que : « . Il est interdit à la Banque centrale européenne et aux banques centrales des États membres, ci-après dénommées « banques centrales nationales », d’accorder des découverts ou tout autre type de crédit aux institutions, organes ou organismes de l’Union, aux administrations centrales, aux autorités régionales ou locales, aux autres autorités publiques, aux autres organismes ou entreprises publics des États membres ; l’acquisition directe, auprès d’eux, par la Banque centrale européenne ou les banques centrales nationales des instruments de leur dette est également interdite »
En clair les états signataires s’interdisent de se financer directement à taux zéro auprès de leur banque centrale ou de la BCE. Ils sont obligés de s’adresser aux banques privées qui leur proposent les taux qu’elles décident tout en se finançant actuellement elles mêmes à un taux quasi nul auprès de la BCE.
Cette situation est identique pour tous les pays du monde occidental et dure en France depuis 1973.
Ce n’est pas la dette en capital qui pose problème ce sont les intérêts qu’elle génère.
Espagnols, Grecques, Portugais rêver d’emprunt à 0%.
Mais ils peuvent toujours rêver et nous aussi.
D’accord cela ne règle pas le problème de l’euro ni les inégalités économiques des pays de l’UE, mais cela pourrait alléger de quelques milliards nos dépenses.
@ jvario
« Alain Peyrefitte- – Le traité de Rome n’a rien prévu pour qu’un de ses membres le quitte.
Général de Gaulle. – C’est de la rigolade ! Vous avez déjà vu un grand pays s’engager à rester couillonné, sous prétexte qu’un traité n’a rien prévu pour le cas où il serait couillonné ? Non. Quand on est couillonné, on dit : « Je suis couillonné. Eh bien, voilà, je fous le camp ! » Ce sont des histoires de juristes et de diplomates, tout ça. »
@Bigglop
Donc des lois sont déjà là ,il suffit de les activé ,ok .Mais alors pourquoi ne pas appliquer ce système au niveau mondiale , par exemple supprimé déjà les intérêts sur les prêts aux nations
Exemple : pas un G10 .G20 etc ,non une réunion mondiale ,sur le faite que tout les peuples plient l’échine devant les intérêts de la dette .
Je suis parano , mais qu’elle est la personne qui mettrait 10000€ sur la dette espagnole , même si elle est à 7% à part placer de l’argent mal gagné , donc celui qui perdrait les intérêts sur cette action , qui a parier sur le toujours plus,au détriment du bon sens humain perdrait ,tout versement d’intérêt deviendrait illégal . On remet les compteur à zéro au niveau mondial .
OK je suis pas ingénieur dans la finance , cela doit se sentir un peu 🙂
@ Jvario
Chaque fois que j’ai entendu un homme politique ou un « expert » interrogé sur le pourquoi de cette clause, il (ou elle ) a botté en touche.(par exemple la question a été posé par hollande dans le débat de l’entre deux tours. Pas de réponse et pas de relance de la question)
Est-ce que quelqu’un pourrait enfin clairement dire par qui et pourquoi cet article a été pondu.
@ Abel Lovi
L’idée était simple : si l’État peut se financer à taux zéro ou très faible, il ne se comporte pas de façon responsable et tend à utiliser la planche à billet qui provoque de l’inflation, laquelle est l’ennemi du rentier/investisseur/capitaliste, etc. Donc on responsabilise l’État en l’obligeant à se fournir sur les marchés à un taux plus élevé.
A @Paul Jorion. Je vous remercie de votre réponse et de cet article. Cependant, je n’ai pas développé dans le cadre de ce défaut coordonné une vision plus globale de changement de société, de modèle économique, pour une gestion non marchande des ressources naturelles, eau, énergie, agriculture, dans le respect de la biodiversité, donc un modèle écologique auquel peu d’entre nous sont préparés.
Les systèmes totalitaires économiques et politiques montrent rapidement leurs limites. Le « communisme » s’est écroulé (1917-1991), le capitalisme avec ses dérives comme la globalisation et la financiarisation des échanges économiques est à l’agonie. Les responsables politiques le maintiennent sous perfusion, en pratiquant l’art de la proscratination pour « rassurer », convaincre les marchés pour quelques jours tout en maintenant les citoyens dans une douce léthargie.
A @Ardéchois, concernant l’achat de dette espagnole certains en achètent mais en se couvrant par des CDS et d’autres spéculent directement sur les CDS.
Mais si ce défaut partiel (ou total) coordonné était mis en oeuvre (soyons fous, rêvons) avec succès, quelle sera la valeur de ces CDS ?
@Bigglop
Bon et bien tant qu’on y est , on rend hors la loi les CDS ,ce qui en soit est un bien ,voir un très bien
Hélas fort juste!
@BRL
Vous n’avez pas que du talent.
@Saule
Ne flattez pas trop mon talent d’Achille. Je n’ai pas le pied léger.
Paul, ce qu’il y a de certain c’est que le meilleur moyen pour que tout le bin’s ne soit plus une solution serait de le claironner à l’avance, non ? Dévaluation ou réévaluation, qu’elles se fassent de façon volontaire, directe et arbitraire en régime de change fixe ou de façon indirecte par émission monétaire et défaut sur la dette en change flottant, ça supporte pas trop les menaces, bluffs ou ballons d’essai… Cela dit, vu le merdier, toute initiative imprévue ou au moins hétérodoxe, mais surtout unitaire de la part de l’€zone, est susceptible de faire bouger le jeu favorablement.
@ Whistleblower, hors-sujet, il s’agit précisément de dépasser l’artificielle séparation bons débiteurs/mauvais débiteurs en € en liant tous les titres de dette souveraine €zonards via une initiative de défaut/restructuration généralisée.
@ L’albatros, bon courage pour discriminer la dette odieuse de la légitime…
Pas d accord vigneron.
Defaut commun innenvisageable pour pays en excedents de balance des paiements courants.
Risques de retorsions trop important pour les seuls beaux yeux de la concoree europeenne.
Car ne nous y trompons pas. Les creanciers externes de la zone vont reagir et tres durement. Le droit anglo saxons plaisante pas avec les debiteurs defaillants pour le confort.
L ue est peut etre une grande puissance eco mais un nain militaire.
Donc la reflexion hors cadre doit se faire avec deux groupes vertueux vs aventureux.
Un « nain militaire » l’UE avec deux puissances nucléaires parmi les 5 officielles et 9 officieuses, et deux des cinq armées les plus importantes de la planète. Certes, si on ne retient que la zone euro, le chiffre tombe à 1 puissance nucléaire et la 4ème armée au monde. Pas exactement du nanisme.
Tss tss du vent du vent whistleblower, qu’est donc la fin véritable, la menace nucléaire, cachée derrière la poussée inexorable du fédéralisme soutenu par la RFA, en première ligne et première de classe, si ce n’est donner aux émetteurs de la dette euro un poids de négociation (de rétorsion) à hauteur de celui dont profitent ceux de la dette dollar ? En pesant sensiblement le même poids dans la consommation ou les importations mondiale que les EU, porte-avions nucléaires ou pas, personne ne peut s’asseoir impunément sur un emprunteur pareil comme sur l’Argentine, l’Islande, la Grèce, l’Espagne ou, prochainement (sans doute) sur vos écrans, le RU (qui n’a toujours pas de porte-avions, comme une vulgaire Russie, pfff ya vraiment que God pour sauver la reine…).
Julien alexandre,
Je ne pense pas que l on en soit a envisager le recours aux armes de destruction massive pour empecher des saisies bancaires (imaginez la gestion des contraintes si les banques devaient venir a etre nationalisees avec leurs comptes a l etranger) ou la saisie d actifs. Je pense davantage a l amicale pression des us pour bloquer tout business avec societes europennees, a l idntique de ce qui est fait avec l iran.
Whistleblower, une petite info en passant, comme ça : Clearstream et Swift, c’est pas dans le monde anglo-saxon, c’est en Belgique et au Luxembourg, dans l’eurozone.
Et ça, ça vaut toutes les bombes atomiques du monde.
puissance nucléaire… clearstream et vendeurs d’armes… Vous voulez jouer à la Baie des PIGS ?
Bien vu ja,
Swift est proche de l otan et la localisation n est pas due au hasard.
Etat stable pour ce noeud strategique, ou comme pour clearstream l anglais est la langue commune. On pourrait mettre euroclear aussi.
On a des arguments mais cote track record volonte des europeens depuis suez et les malouines c est pas terrible. L esoagne est restee bien seule avec repsol.
« bon courage pour discriminer la dette odieuse de la légitime… »
La dette odieuse a une définition précise ; elle est reconnue en droit international. Mais il y a aussi la dette illégitime. Voir le CADTM.
Mais cela aura surtout l’avantage de forcer les créanciers à sortir du bois : « Investisseurs, épargnants… l’heurre de vérité a sonné. Montrez patte blanche. Prouvez que vos créances sont légitimes.. Et si vous êtes planqué dans un paradis fiscal, en Suisse, Luxembourg… allez vous faire voir. »
Ce que vous proposez pour sauver l’euro me semble aller dans le bon sens; mais faut-il en arriver là ? N’est-ce pas un tantinet trop provocateur ? Ne pourrions-nous pas tout simplement faire tourner la planche à billets au profit des pays en difficulté et laisser tout naturellement les cours étrangers s’adapter à l’euro sans faire de bruit ?
« Les 139 pays aux revenus les plus bas dans le monde qui sont considérés comme traditionnellement débiteurs net, affichent, selon les statistiques officielles, une dette extérieure de 4 900 de milliards d’euros, à la fin 2010. Mais si les réserves en devises étrangères et les comptes extérieurs, y compris off shore, de leurs riches ressortissants sont inclus, l’image s’inverse totalement : ils sont créanciers nets à l’égard du reste du monde à hauteur de 12 200 à 15 800 milliards d’euros. Le problème est que les actifs sont détenus par un petit nombre d’individus riches tandis que la dette est supportée par l’ensemble de la population de leur pays », note James Henry.
Mais l’Europe, en pleine crise financière, est dans le même cas. Si l’évasion fiscale et l’opacité financière ne minaient pas le système, la zone euro serait aussi créancière nette à l’égard du reste du monde, assure Thomas Piketty. Et les dettes jugées insupportables des pays comme la Grèce, l’Espagne, l’Italie, diminueraient de façon spectaculaire si l’argent exilé en Suisse, au Luxembourg ou à Londres revenait dans les pays d’origine et payait normalement l’impôt. »
http://www.mediapart.fr/journal/international/240712/le-prix-exorbitant-des-paradis-fiscaux
(par Martine Orange)
ça me rappelle le scénario d’un épisode de la porte des étoiles
face au problème posé par les réplicators( espèces de monstres métalliques qui bouffent tout et se reproduisent à gogo) organisation d’une rencontre intersidérale entre les maitres des mondes( les bons les méchants les perfides les abrutis le gentil, le grand sage, les humains ( les héros…) les justiciers les affreux les rêveur les primitifs( heu non ceux là on les a pas invités) les costauds les hyperpuissants, on n’a pas invité les impuissants)
enfin une grosse réunion avec dépôts des armes à l’entrée et serment d’innocuité pendant le temps de la semaine de causette
ils conviennent que ce problème les met tous en danger et qu’il faut laisser tomber les discordes habituelles pour faire front d’un seul coup et tenter une action unifiée
bon dans les couloirs c’est pas encore ça pour la cordiale entente et chacun cherche tirer un petit profit du risque à participer
je crois qu’ils arrivent à mener une action qui fonctionne mais le réplicator est plus retors que ça et ça promet un autre épisode un de ces jours
mais comme au moins une fois la grande concertation a fonctionné c’est un grand pas en avant, une première réussie même si chacun ergote sur le prix individuel à payer qui n’est pas équitable (encore un autre épisode)
en gros la stratégie était d’attirer le réplicator ( qui n’a qu’une seule logique : bouffer du métal et se répliquer) en lui faisant croire qu’on va lui faire la guerre , comme on utilise pour ce faire beaucoup d’armes et donc de métal, tous les réplicators se précipitent dans le piège qui vise à les coincer sur une galaxie dont on condamne l’accès définitivement d’un commun accord. ( mais chez les réplicators yen a des plus lents que les autres qui n’avaient pas fini leur 4heure dans un coin)
je ne regarde plus la télé
le monde est assez divertissant comme ça au réel
le problème ne me semble pas de sauver la zone euro seulement.
à moins que de sauver le foie d’un cancéreux quand la maladie est généralisée suffise à le guérir
c’est sur que sans le foie… il n’ira pas loin
et je ne parle pas assez sérieusement bien allemand pour traduire
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