Oui, je sais, ça bouge tout le temps la Bourse, et là, il ne s’agit que d’une capture d’écran à 13h08, mais il est rare de voir des chiffres comme ceux-là : – 3% au Portugal et en Espagne, – 4% en Italie, – 7% en Grèce.
On vous tient au courant.
© Dow Jones
Mise à jour 15h51
© Dow Jones
110 réponses à “LES BOURSES EUROPÉENNES EN TRÈS PETITE FORME”
Niarff !! Les prémices du grand soir ??
Pauvres décideurs … comme ils sont pitoyables : ils viennent d’interdire les ventes à découvert pour l’Espagne et l’Italie…
Ah bon c’était dangereux de laisser faire ? Quels minables ! Sont-ils justes des comparses imbéciles de ce vol qu’aura été la financiarisation globale ??
Ceux qui pensent que les indices boursiers sont sans importance devraient méditer sur cet affolement de dernière minute… Mais bon ça va sans doute durer, durer, jusqu’à la casse finale : le casse du millénaire va finir ainsi…
http://www.lastampa.it/_web/cmstp/tmplrubriche/giornalisti/grubrica.asp?ID_blog=113&ID_articolo=1210
Article comique de LA STAMPA. Après les métaphores maritimes évocatrices de naufrage (Le Radeau de la Méduse, Le Titanic), voici quelque chose de nouveau…
« L’Europa come Fort Alamo
Assedio alla baionetta contro tassi e spread. E i Ventisette non hanno più munizioni. Resta solo la Bce. Oppure un salto di qualità difficile . »
TRAD
« L’Europe pareille à Fort Alamo:
Siège à la baïonnette contre les taux et le spread. Et les 27 n’ont plus de munitions. Il ne reste plus que la BCE. Ou bien un saut qualitatif difficile. »
« E’ una situazione da Fort Alamo. In cui le truppe federali non arrivano, mentre Monti e Rajoy sono assediati come Davy Crockett. »
TRAD
« C’est une situation à la Fort Alamo dans laquelle les troupes fédérales n’arrivent pas, tandis que Monti et Rajoy sont assiégés comme Davy Crockett. »
Faut-il rappeler à ce journaliste que l’épisode de Fort Alamo, malgré le massacre des défenseurs du petit monastère, a eu une issue positive pour les Texans, puisqu’il laissa le temps à Sam Houston de conforter ses troupes (avec l’aide des U.S.A.) et de battre finalement Antonio Lopez de Santa Anna (personnage à la destinée assez extraordinaire et trop souvent dénigré). En revanche, c’est plutôt à cela qu’aurait dû faire allusion LA STAMPA :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_Little_Big_Horn
De quel coté?
Parce que l’extermination précaire d’un bataillon de bouchers bleus n’a pas arrêté d’une semaine celle, définitive, des indiens des USA.
C’est toujours la méthode US ça, commencer par agresser ou acculer à l’agression puis pleurer au martyr avant de déclencher les choses sérieuses.
Au Texas, ils étaient les envahisseurs. C’est d’ailleurs étonnant qu’on ne parle, jamais, jamais, jamais, et surtout pas dans la mythologie hollywoodienne du bataillon appelé les « San Patricio ».
C’était un bataillon « Mexicain » composé de déserteurs Irlandais de l’armée US. Près de 1000 bonhommes engagés dans l’armée yankee mais écoeurés par les persécutions dont ils étaient victimes en tant que catholiques et par l’avidité cruelle des colons yankees qui leur rappelaient les Anglais en Irlande.
Ce bataillon Saint Patrick, fut à la pointe de tous les combats de Santa Anna. Ce sont de vrais héros au Mexique. Inconnus chez nous. Et pour cause…
Merci pour ce précieux rappel, je me sens désormais moins seul… 😉
On peut creuser encore tout ça en évoquant les Wild Geese dont résonnent de bon goût et à notre bon souvenir les Hennessy, Dillon et autres Lynch. Aux dernières nouvelles les temps ne changent pas en ce qui concerne les vagues migratoires.
Pour rétablir quelques contre-vérités
La bulle immobilière espagnole a commence en 1998 pour se teminer en 2007
http://fr.wikipedia.org/wiki/Bulle_immobili%C3%A8re_espagnole
Depuis mai 2007 les prix de l’immobilier sont en baisse constante ( -33%) , et le nombre de constructions terminées s’est effondré ( 750000 en 2007 contre moins de 150000 en 2008)
La plus grande partie de cette bulle s’est faite sous Aznar ( gouvernement de 1996 à avril 2004)
La plupart des constructions terminées jusqu’en 2007 avaient été lancées sous Aznar et le début de Zapatero ( gouvernement de mai 2004 à novembre 2011) .
Les projets immobiliers concernés ( construction de résidence, aéroports , autoroute ) prennent à minima 3 à 4 ans entre la décision d’engager le projet et le terminer.
@ le bigourdan
vous avez sans doute raison; même chose avec la grèce
un seul bémôl, mais de taille, les « socialistes » de gouvernement ne veulent pas de rupture avec le capitalistes ; donc ils assument et bien leur fasse …..
socialisme ou barbarie
@ yvan
Fin du billet d’Attali:
« Le rôle de l’Etat dans l’affaire est clair : assurer les conversions sereines des travailleurs, et orienter, par la loi plus que par l’impôt, les entreprises vers l’innovation. »
Thom:
« Décourager l’innovation
Les sociologues et les politologues modernes ont beaucoup insité sur l’importance de l’innovation dans nos sociétés. on y voit l’indispensable moteur du progrès et -actuellement [années 1980]- le remède quasi-magique à la crise économique présente; les « élites novatrices » seraient le coeur même des nations, leur plus sûr garant d’efficacité dans le monde compétitif où nous vivons. Nous nous permettrons de soulever ici une question. Il est maintenant pratiquement admis que la croissance (de la population et de la production) ne peut être continuée car les ressources du globe terrestre approchent de la saturation. une humanité consciente d’elle-même s’efforcerait d’atteindre au plus vite le régime stationnaire (croissance zéro) où la population maintenue constante en nombre trouverait, dans la production des biens issus des énergies renouvelable, exactement de quoi satisfaire ses besoins: l’humanité reviendrait ainsi, à l’échelle globale, au principe de maintes sociétés primitives qui ont pu -grâce, par exemple’ à un système matrimonial contraignant- vivre en équilibre avec les ressources écologiques de leur territoire (les sociétés froides de Lévi-Strauss). Or toute innovation, dans la mesure où elle a un impact social, est par essence déstabilisatrice; En pareil cas, progrès équivaut à déséquilibre. Dans une société en croissance, un tel déséquilibre peut facilement être compensé par une innovation meilleure qui supplante l’ancienne. on voit donc que notre société, si elle avait la lucidité qu’exige sa propre situation, devrait décourager l’innovation. Au lieu d’offrir aux innovateurs une « rente » que justifierait le progrès apporté par la découverte, notre économie devrait tendre à décourager l’innovation ou, en tout cas, ne la tolérer que si elle peut à long terme être sans impact sur la société (disons, par exemple, comme une création artistique qui n’apporterait qu’une satisfaction esthétique éphémère_ à l’inverse des innovations technologiques, qui, elles, accroissent durablement l’emprise de l’homme sur l’environnement). Peut-être une nouvelle forme de sensibilité apparaîtra-t-elle qui favorisera cette nouvelle direction. Sinon, si nous continuons à priser par-dessus tout l’efficacité technologique, les inévitables corrections à l’équilibre entre l’homme et la Terre ne pourront être -au sens strict et usuel du terme- que catastrophiques. »
@Basic :
Vous prèchez ds le désert . (Ce qui est aussi débile que d’ y pècher ).
Tout le monde , meme ici est d’accord pour améliorer la « croissance » ou un gain de productivité , ce qui , ds un système en butée (fermé) , consiste a vivre au dépend du voisin , …lui piquer sa part de marché … C’est de l’ endophagie …et c’est la seule solution de ces pitres …qui ne savent que dire « regardez l’ allemagne » …..
Dans ce bordel condamné , il n’ y a que des solutions individuelles , en marge du système …ce système a sa dynamique et aucune intervention endogène ne pourra contrer son inertie ……le plus rationnel est d’aller a l’arrivée attendre les épaves qui ne pourront qu’y aboutir .
Tout le monde, même ici… Ben non, pas moi…
Par contre, solutions individuelles, oui… Je suis en train de m’entraîner à bouffer des criquets et insectes divers en prévision de la pénurie qui approche…
Et quand les épaves seront sous forme de nuages tchernobylesques, vous ferez quoi avec vos solutions indiduelles?
Les défis sont mondiaux et le niveau individuel voire clanique ne fait pas la taille pour y répondre.
Ca sert à rien de se cacher au fond d’un jardin en laissant le boulot aux autres et espèrant qu’ils protègeront les gazs de schisteurs de polluer votre beau petit lopin.
Juste pour info moi aussi j’ai un jardin, et figurez-vous qu’en bas de ce jardin de mémoire d’homme il coulait un ruisseau en permanence. Or depuis quelques années ce ruisseau ne coule plus que sous forme de ravine boueuse lors des fortes pluies tropicales (c’est normal je vis sous les Tropiques rien à voir avec le réchauffement).
Pourquoi ce ruisseau ne coule-t-il plus, aucune idée, mouvement de terrain sans doute.
Mais dites-moi, quand votre ruisseau sera à sec vous ferez quoi avec votre clan?
A un moment vous devrez bien y aller piquer la part de marché heu d’eau du clan voisin, avec vos petits pistolets…
Il faut au contraire lutter ensemble sous peine de disparaitre ensemble.
Comme disait Coluche ce sera pas facile.
Mais si l’idée d’être le dernier survivant de l’espèce humaine peut vous consoler d’un tel désastre , pas moi.
En tant qu’artiste j’innove pour pas me faire chier mais pourquoi les entreprises sont-elle obligées d’innover? Mais pour vendre pardi. Parce que la grande majorité des gens -appelons les consommateurs – aiment qu’on leur propose quelque chose de nouveau. Après le portable vert à pois jaunes voici le portable jaune à pois rouges. Nouveauté! Breakthrough! Vu à la Télé. Le consommateur moyen est quand même un peu zinzin faut bien reconnaitre. Ce goût maladif de l’innovation ne disparaitra pas sous l’effet de la raison mais sous l’effet de la pénurie; lorsque posséder un vieux truc qui fonctionne procurera plus de plaisir (ou moins d’emmerdes) qu’avoir un truc tout neuf qui attend tout juste l’expiration de la garantie pour vous laisser tomber. Mais bon, c’est peut-être une réflexion de vieux.
Ce qui me fait penser… Je trouve qu’il y a plein de nouveaux noms ces temps ci sur le blog de P.J. Avec des commentaires amusants. Un poil désabusés mais amusants. On dirait que ça se rajeunit. Désabusé ET amusant. Ca vaut peut-être mieux qu’enthousiaste ET sévère, va savoir.
J’ai lu votre billet avec intérêt Lapin de base mais je ne comprends pas, dans le dernier paragraphe, la section que vous avez mise entre parenthèse, à moins qu’il faille nous mettre d accord sur la définition de « création artistique ». Faire un portable jaune à pois verts n’est pas à mon sens de la « création artistique », expression que je réserve à des créations qui incluent la durabilité et la qualité en plus de la surprise.
N’importe, ce Thom dont vous êtes si bon et si fréquent promoteur me semble avoir quelque intérêt. Soyez aimable de m’en recommander un titre, pas trop long et pas ardu, pour commencer. Je vous fais confiance.
Merci d’avance.
@ Marcel Séjour
J’ai eu la même réaction que vous: le « éphémère » m’a gêné. Sinon ça m’a plutôt l’air favorable aux artistes!
Voici ce que dit Thom à propos de l’art dans « Stabilité structurelle et morphogénèse »:
« L’activité artistique se manifeste-t-elle à l’aide de modèles sémantiques? La chose est évidente pour la poésie, qui utilise le langage ordinaire, pour la musique qui repose sur l’emploi d’une notation discrète. Le cas des arts plastiques est moins clair; mais là aussi, la récurrence de formes ou de motifs typiques suggère que la notion de chréode -et avec elle, celle de modèle sémantique- y garde une certaine validité. Mais ce qui caractérise ces activités par rapport au langage ordinaire, c’est l’emploi de concepts, de chréodes systématiquement excités. Ceci a pour effet de nuire à l’intelligibilité globale du modèle, d’en rendre le sens obscur ou inexistant. D’où provient dès lors notre sentiment de beauté? De la sensation que l’oeuvre n’est pas arbitraire; bien qu’imprévisible, nous avons l’impression que son exécution a été dirigée par quelque centre organisateur de grande codimension, bien loin des structures habituelles de la pensée ordinaire, mais néanmoins en résonance avec les grandes structures affectives ou génétiques qui sous-tendent notre pensée consciente. l’oeuvre d’art agit donc comme un germe de catastrophe virtuelle dans l’esprit du spectateur. A la faveur du désordre, de l’excitation produits dans le champ sensoriel par la vision de l’oeuvre, certaines chréodes tdirès complexes -de trop grande complexité pour résister aux perturbations du métabolisme normal de la pensée- peuvent un moment se réaliser et subsister. Mais nous sommes en général incapables de formaliser, ou même de formuler, ce que sont ces chréodes dont la structure ne peut se plier à la codification du langage sans être détruite. »
Sinon il a écrit trois articles sur l’art dans « Apologie du logos: « Local et global dans l’oeuvre d’art », « La danse comme sémiurgie » et « L’art, lieu du conflit ».
Il a également écrit jadis un article dans EU « Sur l’invention » dont l’extrait ci-dessus constitue le dernier paragraphe.
Rq: Thom voit les mathématiques comme un jeu: « c’est le jeu signifiant par excellence, par lequel l’homme se délivre des servitudes biologiques qui pèsent sur son langage et sa pensée et s’assure les meilleurs chances de survie pour l’humanité. » Ama pas très loin de l’art…
La bleusaille dit-on en langage courant.
L’innovation alors que 1 milliard de personnes souffrent de faim ?
L’idée d’innovation, insiste comme vous le faites sur le côté de l’offre, ce qui la situe du côté de la panoplie de droite, à côté de la croissance et de la compétitivité. On pense qu’innover va stimuler l’offre et donc augmenter le marché.
Les politiques de l’offre sont inefficaces, car les marchés saturent par rapport à la demande solvable. De plus l’autre aspect de l’innovation est celle qui affecte les processus de fabrication, et là en contribuant à la productivité elle supprime du travail. Tout progrès humain supprime en définitive du travail.
Pour ceux qui ne l’aurait pas encore lu, j’ai découvert il y a peu un livre qui trainait dans un de mes cartons et que je n’avais pas pris le temps de lire.
C’est une « introduction à l’agriculture sauvage » mais pas seulement, c’est une approche philosophique profonde de ce que devrait être la vie tout simplement.
Le titre « la révolution d’un seul brin de paille »
L’auteur Masanobu Fukuoka , un microbiologiste japonais, un scientifique qui a compris les limites de la science et son implication souvent malheureuse dans la vie de l’homme et de la planète.
« La révolution d’un seul brin de paille : Une introduction à l’agriculture sauvage de Masanobu Fukuoka
Dans la nature il y a la vie et la mort et la nature est pleine de joie.
Dans la société humaine, il y a la vie et la mort et les gens
vivent dans la tristesse. »
http://www.babelio.com/auteur/Masanobu-Fukuoka/51668
@ BasicRabbit
Un peu compliqué pour moi votre Thom; déjà quelqu’un qui voit les maths comme un jeu!! Là on n’est pas du même quartier.
Plaisanteries mises à part j’ai aimé ses vues sur la société en général et sur l’humain qui la compose mais pas forcément d’accord avec l’aspect « révolutionnaire » de l’art. En proposant son regard sur le monde l’artiste change le regard des autres sur le monde. Et encore! il ne le change pas en profondeur, il le modifie tout juste, il ajoute une cellule à la rétine d’autrui. On peut parler d’évolution mais de révolution!… Pour moi l’artiste est d abord et avant tout un handicapé, quelqu’un incapable de s’exprimer correctement avec les moyens dont disposent ses congénères et qui va devoir inventer un langage à lui pour exprimer sa colère ou son plaisir, lequel langage ne sera qu’un assemblage de plus de médiums et de techniques. L’art est au contraire, me semble-t-il, extrêmement conservateur puisqu’il entend, dans le meilleur des cas, faire « durer » une émotion et cela même au rebours de la mode qui trotte. On m’opposera Basquiat, novateur énergique; les anglo saxon n’auraient aucune difficulté à utiliser ici le mot « éjaculateur » à la place de énergique. En quoi est-il « révolutionnaire »? Pour moi un révolutionnaire c’est quelqu’un qui entraine les foules dans la rue, pas celui qui les agglutine devant ses œuvres. Et puis on va attendre et voir ce que les foules et les esthètes penseront de Basquiat dans un siècle. L’art a besoin de temps et la vraie difficulté de son appréhension réside peut-être là puisque le temps qu’il requiert dépasse bien souvent l’espace d’une vie humaine.
Je continuerais volontiers pendant toute la journée mais il est tôt et si je ne bosse pas je vais encore être de méchante humeur et par les temps qui courent je n’ai pas besoin de ça.
@Liszt
« tout progrès humain supprime en définitive du travail »
Oui et non. Le progrès humain a tendance à supprimer, pardon, à diminuer la pénibilité du travail, c’est à dire qu’il va diminuer une sorte de travail, laissant place à du temps libre qui pourra être utilisé pour se livrer à d’autres activités qui seront elles aussi du travail. Travail pénible ou pas, distinction, par exemple entre travail et boulot, besoin de plusieurs mots selon la pénibilité ou le désir. Distinction intéressante certes mais la toute première, celle en tout cas qui me préoccupe, c’est la différence entre travailler pour soi et travailler pour quelqu’un d’autre.
Histoire à suivre et bonne journée à vous deux.
@ Marcel Séjour
« Un peu compliqué pour moi votre Thom »
Pour moi aussi!
» Pour moi l’artiste est d abord et avant tout un handicapé, quelqu’un incapable de s’exprimer correctement avec les moyens dont disposent ses congénères et qui va devoir inventer un langage à lui pour exprimer sa colère ou son plaisir, lequel langage ne sera qu’un assemblage de plus de médiums et de techniques »
» quelqu’un [Thom] qui voit les maths comme un jeu!! Là on n’est pas du même quartier »
Je développe un peu la remarque de mon précédent post où je disais que pour moi les maths étaient un jeu pas très éloigné de l’art (et peut-être, par symétrie, l’art était un jeu pas très éloigné des maths).
Je crois que les matheux comme les artistes ne voient pas le monde comme tout le monde. Là où les gens voient des choses, des objets, le matheux comme l’artiste voient des symboles. Là où les gens utilisent la langue vernaculaire pour l’interpréter ce qu’ils voient (ou plus généralement ressentent avec leurs cinq sens) le matheux comme l’artiste doivent inventer leur propre langage. Ils paraissent ainsi pour cette raison comme des handicapés aux yeux des gens « normaux » mais leur liberté, liberté chérie, est à ce prix. Le jeu mathématique naît ama du chaos primitif formé des symboles tels qu’ils nous apparaissent et le mathématicien tente de combiner ces symboles, de faire des mots avec, de façon à les organiser (les matheux parlent de monoïde libre -et c’est l’adjectif libre qui est ici important-). [Pour fixer les idées et partir petit, le matheux commence avec le monoïde libre à un symbole, une lettre, et vous avez reconnu les nombres entiers, magnifique terrain de jeu]. Son critère premier n’est pas de donner un sens: ce qui compte c’est la cohérence interne des combinaisons formées, cohérence mesurée par le nombre et la « profondeur » des théorèmes obtenus d’une part et par l’intérêt porté par les pairs d’autre part. Je pense que l’état d’esprit de l’artiste n’est pas, en ce sens, très éloigné de celui du matheux. Reste le problème sémantique. Quel sens donner à une théorie? Quel sens donner à une oeuvre d’art? Vous parlez d’exprimer la colère ou le plaisir. Je crois que le problème de donner un sens aux mathématiques est un problème très délicat. Perso je n’aime pas voir le matheux transformé en larbin du physicien ou du financier alors que c’est, je crois, comme ça qu’il est en général perçu par les non matheux. Il arrive qu’entre matheux on se recule devant un résultat, une théorie, une idée, qu’on se regarde entre nous et qu’on dise: « c’est beau ».
La citation de Thom sur l’art prend place dans un paragraphe sur l’art, le délire et le jeu. Je pense que, grâce à Thom, il est possible d’approfondir ce lien entre les mathématiques et l’art (en tentant d’éviter la case délire?). Car des catastrophes de Thom « jaillissent les formes les plus profondes » qui donnent un sens (et une portée universelle) aux mathématiques. Peut-être aussi, pourquoi pas, à l’art.
Un p’tit LTRO, et ça ira mieux pour deux semaines. Ou alors la BCE finira par financer directement les états, l’allemagne mangeant son chapeau, et ça ira mieux pour 2 ans. D’une façon ou d’une autre, on sait déjà comment va se régler cette surchauffe passagère : ça va re-re-re-re-sonner la cavalerie 🙂
Ben oui, on commence à être habitués à ces « crachs » boursiers à répétition… A chaque fois, c’est le même scénario catastrophe de l’écroulement général qui ne se réalise pourtant jamais…
et l’Islande qui s’en sort le mieux du monde, c’est le cas de le dire..et ça donne à réfléchir.
l’islande s’en sort , sen sort d’où? d’islande?
rien n’a changé dans les faits en islande, pas de nouvelle production de ressources
alors décryptage de l’islande?
comment font -ils?
et puis ce qui est possible en petit groupe solidarisé par un projet commun( s’en sortir) n’est pas forcément transposable ailleurs
auraient ils joué la carte de leur situation? d’etre justement dans une position très particulière au sein du monde?
c’est quoi la recette islandaise qui marche pour eux depuis qu’ils ont abandonné la soupe internationnale?
La bourse aux oubliettes ?
C ‘est quoi ce thermometre de merde ???
ça ne veut plus rien dire
Confiance aha ah ah truc de bonimenteur …
au plein milieu des vacances de l’hémisphère nord hop chute des bourses!
les petits actionnaires qui auraient lâché la rampe n’aurons pas le temps de dire ouf!
les autres ( qui pouvaient espérer sortir de derrière les écrans pour profiter du soleil) n’auront pas de répit
à l’usure ils auront les plus faibles et les moins vigilants
on ratisse les fonds comme les filets de haute pêche
ya pas de petits profits
autre analyse
comme la bourse depuis un moment ne vit qu’en créant artificiellement des mouvements plus proches de l’agitation que d’une mouvance réelle alors quand le soleil plombe et ralentit la cadence journalière normal que du coup cela soit perceptible en sus des autres problématiques de fond
quand le niveau d’eau baisse on voit les rochers pointer leur nez
les plus dangereux sont encore ceux qu’on ne voit pas mais qui qui affleurent la surface là où d’habitude il y a de la marge.
bref une humeur de basse eaux estivale
en pire puisque le niveau descend sans arrêt.
avant la crise on était parti du niveau 6000 points et plus
dans le mode régressif on a le franchissement du seuil des 3000 vers le bas qui signale un danger d’inversion du mouvement
à moins de 2500 ça va craindre grave
moins de 2000 éclatement garanti
on joue avec le feu?
l’idée serait de pratiquer une inversion positive
keskesé?
vu que la terre est ronde si vous opérez un virage en douceur à 180° vous retrouverez le soleil au milieu de l’horizon en ligne de mire sauf qu’au lieu d’aller vers lui vous courrez derrière
une façon ancestrale de se motiver vers quelque part. (lol)
et à partir d’un certain temps passé à un niveau ce niveau devient la référence.
bref je ne connais pas grand chose à la bourse
sauf le bulletin météo qui signale le rouge ou le bleu
HELP !!!
la touche « répondre » n’apparait pas à la fin du billet de Basic Rabbit N° 35 de 09::13 Comme si la discussion était close.
Je fais comment si je veux lui répondre?? Je vais jusqu’à la fin des commentaires?
Merci d’avance
Faites une citation (outil « blockquote » dans le formulaire de commentaire) et mettez le lien vers le commentaire auquel vous répondez.
à Basic Rabbit en réponse de son billet de 09:13
Là où je vois un point de convergence avec les matheux en général et votre Thom en particulier c’est lorsque vous écrivez: « ce qui compte c’est la cohérence interne des combinaisons formées, cohérence mesurée par le nombre et la « profondeur » des théorèmes obtenus d’une part et par l’intérêt porté par les pairs d’autre part. »
Si j’y comprends quelque chose j’appelle cette cohérence une harmonie et c’est effectivement tout un boulot, tout notre boulot que de faire résonner en harmonie des éléments que tout un chacun connait individuellement mais que les artistes ont pour tâche de mettre ensemble sous peine de n’être rien d’autre que des handicapés. Très en accord également avec l’ « intérêt porté par les pairs », auquel j’ajouterais l’intérêt porté par les générations suivantes, car enfin Van Gogh était-il un artiste avant qu’on en fasse cas? C’est le regard de l’autre, en dernier ressort, qui concrétise une oeuvre d’art. Ce qui en soi est ambigü puisqu’il ne faut pas travailler pour le regard de l’autre. Il faut juste travailler et espérer que le regard d’autrui, un jour, et de son vivant si c’est pas trop demander, d’autres appréciations que les siennes propres ou que celles des clients viennent « finir l’oeuvre ».
@ Marcel Séjour
« avec les matheux en général et votre Thom en particulier »
La position de Thom vis-à-vis des maths est ambigüe. Il est à la fois mathématicien et philosophe et, ama, c’est l’originalité de sa pensée « mixte » qui fait qu’il est sinon rejeté du moins marginalisé à la fois par les deux communautés.
« Si j’y comprends quelque chose j’appelle cette cohérence une harmonie et c’est effectivement tout un boulot, tout notre boulot que de faire résonner en harmonie des éléments que tout un chacun connait individuellement mais que les artistes ont pour tâche de mettre ensemble sous peine de n’être rien d’autre que des handicapés. »
Je pense que l’harmonie est fondamentale et que « faire résonner en harmonie » est tout un art: il faut faire chanter un tableau! A ce sujet Thom écrit ceci: « La compétition des résonances est de la plus haute importance et n’a jamais fait l’objet d’une étude mathématique. […] C’est, je pense, à un processus de ce genre qu’il faut attribuer le contrôle exercé par l’ADN chromosomique dans le développement. »
Thom voit le matheux comme un nouveau-né qui babille:
« On sait que vers l’âge de dix-huit mois, le nouveau-né commence son babillage; il prend conscience de ses possibilités articulatoires, et -disent les spécialistes- forme à cette époque les phonèmes de toutes les langues du monde. Les parents lui répondent dans leur propre langue, et, peu de temps après, le bébé n’émet plus que les phonèmes de cette langue, dont quelques mois plus tard il maîtrisera lui-même le vocabulaire et la syntaxe. Je verrais volontiers dans le mathématicien un perpétuel nouveau-né qui babille devant la nature; seuls ceux qui savent écouter la réponse de Mère Nature arriveront plus tard à ouvrir le dialogue avec elle, et à maîtriser une nouvelle langue. Les autres ne feront que bourdonner dans le vide -bombinans in vacuo-. Et où, me direz-vous, le mathématicien pourrait-il entendre la réponse de la nature? La voix de la réalité est dans le sens du symbole. »
Que pensez-vous de cette citation lorsqu’on remplace mathématicien par artiste?
Alors là ça m’épate! Sans comprendre goutte à la mathématique me serait-il possible de comprendre les matheux?! C’est vrai qu’à la lecture de vos morceaux choisis on serait tenté de remplacer matheux par artiste sans que nul n’y trouve à redire. Mais je crois que c’est par le mot « artisan » qu’il convient vraiment de remplacer le mot matheux; et là, tout colle. L’artiste a besoin de la postérité pour se dire artiste. On en revient à ma distinction personnelle entre travail pour soi même et travail pour autrui. Tout ce que vous m’avez fait lire de Thom s’applique à celui qui travaille pour lui même, qui conduit sa propre recherche en espérant que le monde y trouve aussi son compte. On n’est pas loin du concept de liberté, avec son lot d’ambiguïté. De même que c’est compliqué d’être simple c’est contraignant d’être libre.
Les remarques sur l’état de réceptivité de l’enfant en bas âge sur les phonèmes qui l’entourent me font immédiatement penser à cette phrase de Pïcasso qui disait qu’il lui avait fallu toute une vie pour pouvoir dessiner comme un enfant. « Il faut redevenir enfant » en concluront les profs d’arts plastiques, ce qui est d’une niaiserie absolue. Dans le cas des artistes redevenir est un verbe passif et non actif. C’est lorsque l’artiste, au milieu de tout ce qu’il peut percevoir, au milieu de tous les phonèmes, visuels ou auditifs, sera abandonné à lui même qu’il aura la possibilité de créer de nouvelles syntaxes, de nouvelles harmonies. La grande majorité des artistes n’y parviennent jamais. Ou en entrevoient la possibilité, fugitivement, comme ce fut mon cas, sans pouvoir en contrôler l’échéance. Vous savez quel est mon fantasme? Que la catastrophe que tout le monde annonce sur ce blog me force à être enfin ascète, me mette en position de l’être parce que de moi même je ne le peux pas. Je n’ai pas envie de soufrir et je n’ai surtout pas envie que mes proches soufrent mais j’ai envie de faire avec moins, voire avec peu. Et si j’y suis forcé je trouverais ça très bien.
Je n’ai pas tant bossé que ça aujourd’hui mais ça ne m’a pas coûté.
@ Marcel Séjour
« Mais je crois que c’est par le mot « artisan » qu’il convient vraiment de remplacer le mot matheux; et là, tout colle. L’artiste a besoin de la postérité pour se dire artiste. On en revient à ma distinction personnelle entre travail pour soi même et travail pour autrui. »
Ce que vous dites me serre le ventre car je pense sincèrement que nous faisons au fond le même boulot alors que l’un est publiquement subventionné et l’autre pas.
Je pense qu’une fois passé le terrible orage qui va nous péter à la gueule, l’armée des professeurs « je vous l’avais bien dit » nous diront qu’effectivement, oeuvres à l’appui, les artistes, avec leur sensibilité, l’avaient prédit longtemps avant tout le monde alors que les matheux, publiquement subventionnés pour cela, n’avaient rien vu venir. Peut-être alors la société aura-t-elle la sagesse de subventionner l’art et de s’interroger sur la raison d’être des matheux (pour moi clairement des gens libres, pas des larbins des physiciens et des financiers).
Vous me demandiez un bouquin sur Thom. Il a écrit « Prédire n’est pas expliquer ». Je vois ce qui précède comme une porte d’entrée des artistes pour y pénétrer*.
* Mon expérience perso m’a montré que si on lit Thom sans point d’entrée on a peu de chance de voir passer les balles, même si (surtout si?) on est matheux.
@Basic Rabbit & Kercoz
Et alors? Quelle est l’utilité sociale du « avoir raison avant tout le monde? » Les artistes ne sont pas les seuls à avoir vu avant les autres. Beaucoup de gens, y compris des matheux, y compris des vendangeurs, y compris des gens très simples voient parfaitement ce qui se passe et pressentent ce qui va se passer. Dans le cas de l’artiste cependant, une fois le traumatisme passé, on voit qu’il a vu, parce qu’il y a son œuvre. C’est son privilège; c’est ce pour quoi il a accepté de passer pour un con pendant une bonne partie de sa vie. Mais il est mort l’artiste, et son privilège lui fait une belle jambe. Sauf à attacher grand prix à la vantardise avoir raison avant les autres n’est utile que pour se préparer à l’évènement. Et encore! Connaissez-vous un moyen de se prémunir de ce qui va nous « péter à la gueule ». Ceux qui ont prévu l’holocauste ou autres massacres ont-il moins souffert en les voyant fondre sur ceux qu’ils aimaient? Peut-être les gens comme vous et moi et la grande majorité des participants à ce blog fonctionnons nous comme Eulenspiegel, ce personnage de conte allemand qui riait dans les montées parce qu’il savait qu’il allait redescendre et pleurait dans les descentes parce qu’il savait qu’il allait devoir regrimper. C’est quand tout ira mal que nous saurons si nous sommes pessimiistes ou simplement lucides.
Quand aux subventions pour l’art, beuark! Des commandes tant que vous voulez mais des subventions ja-mais! Pour les musées, oui; pour les artistes que dalle.
Merci à vous deux pour vos suggestions de lecture. et bonne soirée.
PS j’ai fait une faute d’orthographe en tapant « pessimiiste »; j’aurais du écrire « pessimiiiiiiiiiiste »
@ Marcel Séjour
« Quand aux subventions pour l’art, beuark! Des commandes tant que vous voulez mais des subventions ja-mais! Pour les musées, oui; pour les artistes que dalle. »
Vous avez peut-être raison. Mon propos était seulement que je pense que les matheux et les artistes doivent avoir des statuts voisins car ils ont ama une fonction sociale très proche. Et j’ai du mal à imaginer que l’on passe commande d’un théorème! Je vois les matheux et les artistes comme des rêveurs: « La rêverie n’est-elle pas en effet la catastrophe virtuelle en laquelle s’effectue la co-naissance? »
Les matheux sont parmi les derniers à échapper à la course au fric. Pour combien de temps? Les algorithmes commencent, je crois, à être brevetés. J’ai du mal à voir le prix qu’il faudrait fixer pour la commande d’un théorème. Le marché des maths comme le marché de l’art? J’avoue que je n’y avais jamais pensé!
@Marcel :
Essayez aussi GLEICK « Le chaos » ….facile d’acces et ludique (c’est un journaleux scientifique US ) .
[…] En parcourant la blogosphère je suis tombé sur truculent blog de Paul Jorion. Quel déconneur ce gars, on doit bien rire les dimanches avec ce sacré boute en train. En grattant pour m’assurer que les actions que je ne possède pas ne risquent pas de me ruiner par un effet de levier imprévu par mon courtier que j’aurai un jour, je suis tombé sur une réponse d’un adhérent dit Sergio –> LA […]