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Paul Jorion* a travaillé de 1998 à 2007 dans le milieu bancaire américain en tant que spécialiste de la formation des prix. Il livre sa vision du « Liborgate » qui éclabousse les banques britanniques.
Le Point.fr : Qu’est-ce que le taux « Libor » et à quoi sert-il ?
Paul Jorion : C’est le taux auquel les banques se prêtent entre elles. Chaque établissement déclare les taux qu’exigent les concurrents pour prêter à trois mois, à six mois, à un an. C’est un taux qui est ensuite essentiellement utilisé pour définir les taux des prêts (à la consommation, au logement), surtout lorsqu’ils sont variables.
Comment les banques britanniques ont-elles manipulé le Libor ?
Dans la période 2004-2007, les banques ont un peu triché dans leurs déclarations, soit à la hausse, soit à la baisse. Mais elles ont triché dans des limites modestes, c’est-à-dire d’un point de base à un point et demi de base, soit un centième de pour cent. Comme une banque seulement trichait parmi un panel de 16, qui sert à établir le Libor, l’impact était extrêmement modeste, sauf en cas d’entente entre elles, bien sûr.
Pourquoi les banques ont-elles cherché à manipuler ce taux Libor, alors ?
Pendant la période de 2004 à 2007, dont je viens de parler, il s’agit d’initiatives individuelles de traders dans les banques. Ils appellent un copain dans le service qui déclare le taux et lui demandent une petite baisse ou une petite hausse, qui va arranger leurs positions de marchés.
Pendant une seconde période, de 2007 à 2009, le mécanisme était tout à fait différent. Les hommes politiques appelaient les dirigeants de la banque centrale, la Banque d’Angleterre, pour leur dire de faire baisser massivement le Libor et sauver le système financier. Ces derniers appelaient à leur tour les dirigeants des banques pour faire baisser les taux. Mais, cette fois, la baisse atteignait de 20 à 30 points de base, c’est-à-dire 20 à 30 fois plus que les manipulations de la période précédente ! Cela s’explique, car le taux demandé à une banque est une information sensible : il comprend une prime de risque – la part prédominante de ce taux en cas de crise -, qui reflète le degré de confiance des autres banques en sa capacité de remboursement et de versement des intérêts. Plus le risque de non-remboursement est important, plus le taux réclamé augmente.
Le scandale du Libor a donc servi à prévenir une faillite du système financier mondial ?
Tout à fait. Quand un banquier comme le directeur des opérations Jerry del Missier est interrogé sur son manque de réaction face à des ordres de manipulations des taux, il répond que c’était une décision raisonnable puisqu’elle permettait de sauver le système…
Pourquoi cette affaire suscite-t-elle aujourd’hui autant d’indignation ?
Tout d’abord, ce scandale est relativement ancien puisque la dernière manipulation remonte à 2009. La raison pour laquelle cela a déclenché un scandale aujourd’hui, c’est l’état de l’opinion publique britannique. Il y a trois ou quatre semaines, elle apprend la condamnation d’une première banque, la Barclays, à quelque 365 millions d’euros d’amende (non pas que les autres soient innocentes, mais parce que le processus se fait une banque à la fois). Cette annonce intervient dans un contexte où l’opinion est extrêmement remontée contre la classe dirigeante. Elle surréagit. Le président de la banque centrale d’Angleterre et le président de la Financial Services Autority ont d’ailleurs avoué avoir été étonnés par l’ampleur de l’indignation. C’est aussi parce qu’elle intervient dans le sillage de l’affaire Murdoch. L’opinion a découvert en juillet dernier que Rupert Murdoch avait pris un ascendant sur les affaires d’une manière extraordinaire, avec 4 000 téléphones portables piratés ! Par ailleurs, on peut trouver tous les jours des informations défavorables à l’establishment financier, comme le scandale de blanchiment d’argent par HSBC. L’indignation, voire l’écœurement, a atteint un tel niveau que toutes les nouvelles qui occupaient auparavant la 17e page des journaux apparaissent maintenant en une.
Comment les banques ont-elles pu en arriver à un tel sentiment d’impunité ?
D’abord à cause du mouvement de déréglementation et la suppression, aux États-Unis, du Glass-Steagall Act (loi de séparation des banques de marché et de dépôts, NDLR) en 1999. Les administrations américaines ont ensuite été extrêmement favorables aux milieux des affaires et les fonds des services de surveillance ont été coupés. Il y a eu aussi la dépénalisation des crimes financiers. C’était un des grands projets de monsieur Sarkozy en particulier.
La séparation des banques de marché et des banques qui collectent les dépôts des épargnants est-elle une solution ?
Pour moi, le problème n’est pas de séparer l’activité de spéculation des banques de l’activité classique d’intermédiation. Il faut interdire purement et simplement la spéculation. Le fait d’interdire aux banques d’utiliser l’argent de leurs déposants sur les marchés ne sera qu’un frein à la spéculation, elles emprunteront l’argent ailleurs. Il ne faut pas se contenter de spécialiser certaines banques dans la spéculation, cela n’a aucun sens économique. La spéculation ne joue aucun rôle économique. Elle était interdite en France jusqu’en 1885. Il existe trois articles dans le Code pénal et le Code civil qui interdisent la spéculation. Il suffit de revenir sur leur abrogation.
* Auteur de Misère de la pensée économique, à paraître chez Fayard le 3 octobre.
121 réponses à “LE POINT, Comprendre le Liborgate, le 18 juillet 2012”
[…] Blog de Paul Jorion » LE POINT, Comprendre le Liborgate, le 18 juillet 2012. […]
http://fr.wikipedia.org/wiki/Délit_de_manipulation_des_cours
Je viens d’apprendre qu’en France n’existe plus le délit de manipulation des cours. Raisons: financières.
Ce cas « libor » (qui font confiance les banques), cela n’est pas « manipuler les prix » (Euribor) ?
. ».. en cas d’entente entre elles (…), bien sûr. »
En tout cas Paul ne l’envoie pas dire. Ca shoote! 🙂
D’accord, mais on dit que les banques sont to « big to fail », voire to big to check (contrôler).
En séparant les banques d’affaires et de dépôts, cela ne permettrait -il pas de diminuer leur taille? Et par ailleurs, les banques qui perdent en spéculant feraient alors faillite, tout naturellement.
Une des questions qui se pose est celle de la sanction àpplcables aux tenanciers du vaste casino mondial et à leurs complices.
Ma femme est opposée à ce qu’ils soient mis en prison. Cela coûterait trop cher aux contribuables. Sa propôsition est de les mettre dans la rue et de les condamner à vivre’ avec le revenu d’un ouvrier (ce qui est très genti). Il leur sera naturellement interdit de faire appel à un ami.
Vu le nombre de livres écrits par des hommes politiques ou du monde des affaires appelant à une transformation des conditions carcérales après qu’is aient goûté à la prison,
j’attends avec impatience le prrochain livre d’un banquier intitulé ma vie d’ouvrier ou l’impossible survie »
C’est Mao qui serait content…
Un point précis !
http://www.youtube.com/watch?v=TUVHv7Q-jh0
Bonjour. J’assiste avec une joie triste à l’émiettement du « rêve » néolibéral, empêtré dans des contradictions grandissantes. Je pense à tous ces gens qui souffrent tous les jours du chômage et de l’austérité imposée par les financiers, via leurs sbires politiques et médiatiques, la crise n’existant que pour ceux qui la subissent quand on se sent à l’abri. Cette Europe est devenue pour une majorité d’Européens un carcan, et de toute évidence, nous courons au désastre, seules pour l’instant les oligarchies, aux manettes, s’en tirant avec les « honneurs ». Il faudra bien un de ces quatre que le président de la République française nous explique comment il compte nous sortir de la nasse dès lors qu’il paraît fort timide face à la finance, et très enclin à promouvoir cette Europe fédérale qui nous tue. Nous apprenons aujourd’hui avec le Libor ce que les élites savent depuis longtemps, tout comme M. Jorion qui, courageusement, sonne l’alarme depuis des années dans le désert. Il est l’ »imprécateur » que nul n’écoute, tant son verbe dérange. Nous sommes entre les mains d’une mafia et de ses complices. En col blanc la mafia, mais la mafia. Il paraît que c’est pire dans d’autre pays « non démocratiques ». Nous souffrirons donc avec bonne conscience en continuant à regarder une infime minorité s’enrichir sans frein. Comment nous dépétrer de tout cela sans mettre en cause l’Euro, l’Union eurpéenne et le libre échange fou qui nous saigne? Ainsi que la toute puissance du fric? Allons-nous subir jusqu’à son terme cette course folle au cataclysme? Mais trêve de pessimisme: les fonctionnaires français n’auront pas d’augmentation de salaire, quand d’autres fonctionnaires en Europe voient leurs revenus amputés. Nous sommes sauvés! L’avenir me paraît bien sombre, sans doute parce que je ne suis pas un patrimonial. Au vu du nombre de voitures de très grand luxe qui sillonnent les autoroutes du Sud de la France, tout ne va pas forcément mal pour tout le monde. Cordialement.
Laissez-les partir en vacances, laissez-les plutôt fonctionner à plus de 150 à l’heure sur les autoroutes, à force l’humanité en finira par moins descendre du singe vous ne croyez pas ? Laissez-les plutôt avoir de grosses voitures de luxe c’est parfois pas moins vivre dans la peur.
On ira pas tous au paradis dans un tel monde
Qu’on soit vendu ou enchaîné, on ira pas tous
Toutes les bonnes salopes et tous les p’tites gens
Tous les loups et autres gens de plus dans la chose
On ira pas tous au paradis même toi peut-être
Qu’on soit vendu ou enchaîné, on ira pas tous
Avec les malsains, les puants, et les mafieux
Les marques du monde et tant de déformées partout
On ira pas tous au paradis avec tant de …
C’est pas mon derrière qui te raconte des histoires
Croient plutôt ceux qui sentent déjà le soufre qui vient
Dépèche-toi de quitter leurs premières valeurs de perdition
Regarde beaucoup préfèrent encore oublier leur Ame ici-bas
Qu’on croit en la chair ou en la rente, on ira pas tous
On ira pas tous au paradis même avec le tourne disque
Qu’on achète ou qu’on achète pas, on ira pas tous
Qu’on ait partout moins aimés faire entendre la chose
On sera pas tous invités en première au bal des maudits
J’en suis sûr on ira pas tous au paradis fiscal, même toi
Qu’on croit en la chair ou la rente, on ira pas ainsi
Qu’on achète ou qu’on achète pas du luxe, on ira pas
On ira pas tous au paradis ça sent trop le malheur
Avec les joueurs de flûte où de pipos pour tous
Et même les plus possédants et tous les rats
On ira pas tous au paradis fiscal même toi
Qu’on soit vendu où enchaîné, on ira pas tous
Tous les hypocrites et tous les vendeurs d’Ames
Tous les relativiseurs de choses depuis la chair
On ira pas tous au paradis dans un tel monde
On ira pas tous au paradis fiscal même toi
Qu’on soit vendu ou enchaîné on ira pas tous
Et puis lorsque cela viendra par un autre signe
Ils feront déjà moins les malins aux images
On ira pas tous au paradis avec tant de fourches
On ira pas tous au paradis fiscal même toi junior
Qu’on soit vendu où enchaîné peu à peu on ira pas tous
Pas toutes les bonnes salopes et tous les ususiers de l’ame humaine
Pas tous les loups et certainement pas tous les hypocrites
En vérité le monde préfère bien plus aller aux enfers
On ira pas tous au paradis parole de jérémie
Si je dis parfois des choses en étant en bas de la pyramide
c’est peut-être pour pas trop faire rêver les gens de la gravir.
Comment les gens qui auront préférés davantage enferrer l’ame de leur prochain,
peuvent-ils encore se dire qu’ils aurons tous au Paradis avec mon derrière ?
Au vu du nombre de voitures de très grand luxe qui sillonnent les autoroutes du Sud de la France, tout ne va pas forcément mal pour tout le monde.
Certes mais toutes achetées à crédit…. la faute au libor ?
autant rouler alors…
Très bien mis en perspective et clairement expliqué.
Vigneron. J’ai besoin de toi.
Tu m’as cité le De Gaulle acceptant du matériel américain malgré sa méfiance. Ressors-moi la société et les circonstances.
Tu sais aussi que le SWIFT est maîtrisé par les mêmes. Et déjà piraté deux fois.
Je viens de croiser une info montrant que le matériel chinois est soupçonné de back-door, ce qui serait une preuve de plus que la guerre de l’espionnage a commencé de longue date.
Fais, et reviens.
Jorion, je te réponds plus tard, là, je peux juste dire que tu fais bien mais tu as intérêt à bétonner l’ENSEMBLE de la solution, fils.
Sinon, ils t’attendront au coin du bois et je ne voudrais pas être à ta place.
Nous sommes évidemment des continuations naturelles de ton combat qui est devenu celui des Indignés.
Vire donc attali de ton site et de ton esprit.
Réfléchis, et reviens.
(à la modération : vous prenez tout ou jetez)
Message cryptique pour happy few, confidentiel apparemment, mais qui a le mérite de souligner qu’il y a des niveaux dans la gnose et des élus. T’aurais du ajouter #FF, Yvan.
Je sais.
D’autres scientifiques et ingénieurs me l’ont déjà avoué.
Au delà du matériel, que nous essayons de maitriser, existe aussi le bien des autres.
Pas vraiment dans ton « sens » individualiste, bien sûr.
Mais ça, tu vas bientôt le découvrir.
L’Histoire est en marche.
Peut-on marcher avec l’Histoire et pas à côté ? Nous attendons donc la prochaine surprise!
En tous cas, ce blog nous aura bien dégourdi les pattes : nous sommes prêts pour le grand sport;
@Yvan
Je ne crois pas être individualiste, Yvan, contrairement à beaucoup de gens ici qui utilisent des connaissances à seule fin de projeter quelques paillettes, impressionner à peu de frais.
L’histoire est en marche, dis-tu. Ça ne mange pas de pain…
Un feuilleton de l’été à suivre : Les coulisses de la finance – Acte 1
2012 – 1885 = 127 ans,
Durant tout ce temps aucun gouvernement n’a pensé nécessaire d’interdire à nouveau la spéculation.
On peut légitimement penser que cela ne sera pas fait la semaine prochaine.
Ce qui est marrant, c’est que Paul Jorion soit admis à faire une interview dans l’hedomadaire le Point!
Alors là, qu’est-ce qui leur prend à la rédaction du Point? Sentent-ils que le vent tourne?
Les habitués qui écrivent dans ce mag doivent avoir envie de vomir…
Je me marre quand je pense à la tête de FRANZ OLIVIER GIESBERT qui demandait (et demande encore) à ce qu’on vire la Grèce et qu’on la livre aux Turcs (cf site d’Olivier Berruyer)
Et celle de NICOLAS BAVEREZ qui ne jure que par le néo-libéralisme, qui vomit dès qu’on lui dit que l’euro pourrait éclater, qui gémit quand on lui parle Etat-Providence, qui blêmit quand on lui parle de hausses de salaires…
Je le cite: « (…) redressement de la compétitivité, qui passe par les réformes structurelles, notamment du marché du travail, mais aussi par la relance du grand marché dans le domaine des services. »
Bravo! Rien que de savoir qu’ils vont avoir des boutons d’être sur le même support que vous M. Jorion, ça me réjouit !!!
@ Tano
Vous vous réjouissez… Vraiment ?
Enfin « mieux vaut tard que jamais »
@ PHILGILL
Disons que ce qui me réjouit, c’est de voir qu’on commence enfin à donner la parole à d’autres que ces deux-là par exemple, Giesbert et Baverez.
Je vous mets le lien pour lire l’édito de Giesbert sur la Grèce.
C’est insupportable de penser que quelqu’un qui a table ouverte dans n’importe quelle émission sur France2, France5, Canal+ ou bien d’autres puisse dire autant de… enfin je vous laisse juge mais pour moi, c’est minable.
http://www.lepoint.fr/editos-du-point/franz-olivier-giesbert/et-si-l-on-rendait-la-grece-a-la-turquie-07-06-2012-1470412_70.php
+ Dominique Seux sur France Inter (religion libérale), Jean Marc Vittori (secte voisine) et sur France Culture, le figariste Alain-Gérard Slama + le duo feutré satisfait Jean Claude Casanova, Jean Marie Colombani + Alain Finkielkraut, dont le babillage « problématise le monde » (sic).
Et Brice Couturier.
Delphin
une intervention à l’assemblée nationale, dans le cadre de la loi de finances :
Monsieur le président,
Mesdames et messieurs les ministres,
Chers collègues,
Au travers de ce compte d’affectation spéciale, qui retrace seulement une partie des sommes que nous devons engager pour maintenir de force la Grèce dans l’euro, nous payons les conséquences des manœuvres comptables orchestrées par la tristement célèbre banque d’affaires Goldman Sachs.
Celle-ci a en effet conseillé le gouvernement grec lors de son entrée dans la zone euro, en 2001, l’invitant, par des mécanismes sophistiqués dits de swap, à masquer une partie de sa dette déjà préoccupante.
Sans ces dissimulations, la Grèce n’aurait probablement pas rempli les critères de convergence et nous n’en serions pas là.
Cette même banque accumule parallèlement des profits indécents à coup de milliards de dollars sans pour autant voir sa responsabilité recherchée.
Guère étonnant lorsque l’on constate que, de la BCE au département du Trésor américain en passant par la présidence du conseil italien, les ex-dirigeants de cette firme tentaculaire sont partout aux avant-postes.
Mais le scénario est toujours le même, pour les emprunts toxiques aux collectivités, la crise des subprimes ou le brûlant scandale du Libor : les banquiers spéculent, les contribuables payent.
N’est-il pas étonnant de retrouver les banques impliquées dans ces affaires aux premières places du palmarès des établissements conseils en fusions acquisitions en Europe et en France ?
Je serais du reste intéressée de savoir si des entreprises publiques ou recevant des aides publiques leur confient encore des mandats. Il est à craindre que oui.
Monsieur Cahuzac, vous appeliez à juste titre ce matin ces banquiers à être traduits en justice voire à être mis en prison. Le président Hollande fustigeait, lui, l’ennemi sans visage qu’est la finance internationale.
Que comptez-vous faire concrètement, à part subir, pour que les contribuables français ne soient pas toujours les éternels pigeons face à la cupidité sans fond des requins de cette finance internationale ?
C’est tellement nul dans le style en plus de faux sur le fond que l’énigme se résout d’elle-même : ce texte ne peut émaner que de la benjamine « nous voilà » de l’assemblée.
BRAVO !
Bonne réponse.
Ouais ouais, et dans la transcription officielle de l’Assemblée on trouve même, à la suite de cette daube maréchalo-le Pénis-te, la contre-signature de son probable co-auteur Collard, en deux mots et un point d’exclamation :
http://www.assemblee-nationale.fr/14/cri/2011-2012-extra/20121013.asp
« Les hommes politiques appelaient les dirigeants de la banque centrale, la Banque d’Angleterre, pour leur dire de faire baisser massivement le Libor et sauver le système financier. »
Ah bon?…
Je précise que mon étonnement ne concerne pas ce « coup de fil », mais plutôt le fait que vous l’affirmiez. Source?
Il n’y a aucun doute là-dessus (par exemple http://afr.com/p/opinion/libor_scandal_raises_question_of_GvW81Jqa7LqMM79tt4xTWJ). Bob Diamond l’a avoué.
En écoutant les auditions de Bob Diamond et de Jerry del Missier (http://www.pauljorion.com/blog/?p=39637), ce qui me choque c’est qu’UN SEUL coup de téléphone (de Paul à Bob) ai suffi pour que Bob décide de manipuler les cours.Est-ce que je me trompe ?
Pour manipuler l’EURIBOR, suffit-il d’avoir le numéro de Frederic Oudéa et d’imiter la voix de Mario Draghi ?
LIBOR or not LIBOR
Bien regrettable que ce taux important soit sujet au bon vouloir du capital, aux facéties de nos libéraux, aux mensonges de nos patrons et, qui sait, à l’âge du capitaine.
Doit-on le réguler, le fixer ?
En fait, le LIBOR est presque régulé à 100% par la FED, puisqu’il y a une corrélation si belle de 1999 à 2012 entre le LIBOR à échéance un mois et le taux de la FED (http://www.fedprimerate.com/usprimerate-vs-libor-vs-fedfundstargetrate-chart.htm). Pour ne pas perdre complètement son froque un libéral doit donc avoir une banque centrale indépendante. Independant, isn’t it, my dear?
Alors, pourquoi ne pas fixer ce LIBOR sur le taux de la FED ? Pour mettre des picaillons dans les poches des banques, pour laisser la main invisible faire son oeuvre ? Cette main, bien baladeuse de nos jours, nourrit les fluctuations entre le LIBOR et le taux de la FED. Les fluctuations et ce pour toutes les maturités, sont toujours (sauf sept-08) inférieures à 1%, ie, si la FED est à 2%, le LIBOR est au grand max à 3%. Triste de vivre dans un monde où l’on jazze à 5 heures du mat pour la manipulation d’un dixième de ce pourcent 🙂
Le liberalisme est bien une dictature , et meme une des plus dure , rien a envier a bachard !!:
http://www.7sur7.be/7s7/fr/1505/Monde/article/detail/1473170/2012/07/20/Les-chomeurs-espagnols-interdits-de-quitter-le-pays.dhtml
heureusement les marchandises circulent librement .
et sinon l’ascenseur social ?
Et comment ils vont contrôler ? Vont faire pointer les chômeurs au commissariat tous les quinze jours ? Rétablir les contrôles systématiques aux frontières ? Pour le reste rien de bien neuf. Essayez donc en fRance de toucher le Rsa en résidant plus de trois mois de l’année ne serait-ce qu’hors Métropolitaine… Oh c’est possible oui bien sûr, en fraudant.
http://www.rsa-revenu-de-solidarite-active.com/conditions-rsa/7-condition-de-residence.html
pas au commissariat,
plutôt au pôle-emploi espagnol, par exemple: une fois par mois un papier à signer sur place en face d’un conseiller quelconque (voir même pas quelconque du tout genre nominatif). c’est très facile.
pour les contrôles au frontière ça peut s’envisager avec les connexions web et les puces de mobile, faut commencer par des contrôles au hasard histoire d’amener doucement l’idée et amorcer une crainte*. suffira de les généraliser plus tard, quand l’opinion sera au poil.
* essentiel la crainte, c’est pas 400 dollars par tête de pipe qui vont ruiner le pays, non ce qui ruine le pays c’est des pauvres qui se contentent de peu, ça les capitalistes supportent pas. faut dire qu’ils sont bien placés pour le savoir : le temps c’est de l’argent (lol) donc tout est fait pour gâcher la vie de ceux qui tentent de l’aborder différemment.
J’ai le souvenir qu’en Belgique dans les années 70 , après le premier « choc pétrolier »,le chômeur devait pointer à l’heure précise chaque jour ouvrable à la mairie, où il prenait connaissance de l’heure de pointage du lendemain.
Pour cela je fais confiance à « nos » dirigeants, leur créativité est sans limite….
Ah non! Une légère différence quand même: pas encore de sécurité d’Etat, pas encore de torture, pas de missiles dans la gueule, pas de villes bombardées par l’armée, pas encore 20000 ou je ne sais combien de morts sous les ruines fumantes. Faut pas confondre. Ici malgré l’immense galère qui commence on peut encore en causer au bistrot. Je ne dis pas que ça va durer mais pour l’heure ce n’est pas comparable.
Ils ne vont pas chasser les parados (terrible polysémie : gauche, timide, oisif en même temps que « chômeur ») comme on appelle ordinairement les desempleados touchant 426 € d’allocation mensuelle avec une douane volante les chopant comme de vulgaires pajaros (petits oiseaux).
La phrase du Boletin Oficial del Estado « La salida al extranjero, por cualquier motivo o duración, interrumpe la inscripción como demandante de empleo a estos efectos » en suit une autre qui dit qu’il faut cherche activement, accepter n’importe quoi…
Le truc c’est pour accéder à cette allocation, il faut avoir été chômeur pendant un an et « suivre un itinéraire de compromis d’activité que facilite le gouvernement » (traduc mot à mot tellement c’est dit clairement par El Mundo). Cet itinéraire implique des rendez-vous avec les Oficinas de Empleo (plus grand employeur d’Espagne) auxquelles il faut demander une autorisation pour voyager à l’étranger… qu’elle ne donnera (presque) jamais.
La ministre Fatima Banez peut ainsi atténuer la netteté de l’annonce : « Los cambios introducidos sólo se refieren a los nuevos solicitantes de la RAI » (les changements introduits n’affecteront que les nouveaux demandeurs de l’allocation) et parader à Voz populi titrant : « Empleo aclara que los parados no pierden la prestación por viajar al extranjero », soit l’exact contraire de la vérité.
Pour compléter cette brillante synthèse, la lettre de Wall Street de Sylvain Cypel résume assez bien la situation (Le Monde 18 juillet, abonnés).
« Toujours la même histoire »
Extrait
« De temps à autre, on jette un oeil sur Dealbreaker. Le site se présente comme un « Wall Street insider », un « initié » de l’intérieur de la finance. Les acteurs de la place laissent fuiter vers lui des échos de toute sorte. On y trouve quelquefois des informations exclusives. On y lit beaucoup les mille et un cancans qui font le délice des membres d’un milieu où l’on croule plus souvent sous les chiffres que de rire. Mais surtout, on surfe sur Dealbreaker pour humer le buzz du moment. Vendredi 13 juillet, le titre de l’article de Matt Levine, l’un de ses bloggeurs attitrés, disait tout : « Toujours la même vieille et ennuyeuse histoire. » L’anglais sonne plus tranchant : « Same Olid Boring Story. »
Du fait des scandales la finance apparaît quelque peu dénudée mais les régulateurs « apparaissent dénués de moyens législatifs, financiers, humains en personnel et en qualifications pour parvenir à imposer la loi à ceux qu’ils doivent contrôler. »
Bref on joue au chat et à la souris.
Maxime : « je sais que tu sais que je sais » (comme nos journalistes et politiciens le soir des élections entre 18h00 et 20h00).
Ames sensibles s’abstenir de me lire et là je suis très sérieux.
Oui je me demande bien qu’est-ce qui pourrait arrêter les hommes d’affaires du monde, peut-être bien les divers scandales constamment étouffés aux organes de presse officiels.
Ah ça y est Eureka j’ai trouvé, les premiers clubs de réflexions innovantes en matière de ceci ou cela dans les divers médias économiques du monde, ça ne vous dit rien.
Pensons d’abord à la seule innovation commerciale, pour mieux s’en rendre graduellement partout esclave dans les corps, pour ça que je me fais plus trop d’illusions sur cette civilisation qui nous tue à petit feu.
Tu nous fait chier Jérémie, tu nous fait plus beaucoup rêver, tu va nous gâcher nos vacances, et plus nous en discutons et plus si ça se trouve l’humanité s’est bien mise dans un sale piège avec autant de dés pipés.
C’est en cela que je fatigue bien peu Paul et Julien sur le blog, c’est en cela que je ne pourrais pas toujours maintenir l’appréciation et la modération sur le blog.
C’est en cela que nous rendons aucunement service aux gens censaient mieux maintenir la cohésion, la paix civile, l’espoir et la vie, mieux représenter les intérêts de tous à moindre frais.
Et puis après tout ce n’est peut-être pas moi le plus affligeant, surtout face à tant de gens en portant bien la première déformation manuelle ou intellectuelle de leur temps en tête.
Avez-vous vu?
Les rats quittent le Titanic. Enfin, un seul rat pour l’instant…
http://www.zerohedge.com/news/scandal-imf-senior-economist-resigns-says-ashamed-have-had-any-association-fund-all
« Misère de la pensée économique, à paraître chez Fayard le 3 octobre. »
Déjà le titre est excellent.
Le titre aurait pu être : Misère de l’économie, économie de la misère.
Ne dit-on pas …
Que la misère des uns fait la richesse des autres.
Que la misère d’une pensée, l’agonie d’un système, la fin d’un monde sont autant d’occasions pour que se développe dans ces terrains vagues abandonnés aux marécages, une autre réalité, pas forcément celle que l’on souhaiterait…
Essayons d’être plus précis, mais d’abord, un petit hommage à De Gaulle.
Je ne l’ai pas connu. Je n’ai pas lu, non plus ses mémoires. Cependant, il me semble que si le Général était là, aujourd’hui, il nous dirait de sa grosse voix :
« Mes chers concitoyens, françaises, français. Je vous admire pour votre bravoure et votre combativité face à l’adversité…de cette pensée égoïste néo-libérale devenue folle, de ce système capitaliste toujours plus prédateur et dangereux, enfin pour votre opposition et dégoût à voir ce monde ultra-matérialiste, vider la planète de toutes ses ressources de jour en jour faisant votre malheur en agissant dans le mépris des générations à venir.
Mais cela n’est rien, oui je dis bien RIEN, devant cette autre pensée, cet autre système, cet autre monde qui se profile déjà…. Et qui tout comme vous, pourrait se « réjouir » de ce naufrage que certains prédisent pour les mois ou les années à venir, selon leurs nombreuses déductions précises et pertinentes. Quelle est cet autre méfait, cette autre réalité dont on sous-estimerait tout le danger grandissant?…. »
Voilà, pour moi, l’intérêt de ce blog. Nous poser de bonnes questions, dans un contexte pas seulement financier ou économique, mais qui touche aussi largement aux sciences humaines.
Il serait intéressant de mettre face à face des chercheurs comme par exemple Gérard Pommier et Daniel Cohen. Ou que pourquoi pas, Paul Jorion nous parle plus de R. Thom, sur un grand média. (Je dis ça en pensant à Yves Montand, je sais pas pourquoi.)
Deux rappels en textes ( le 1er pour Pommier, le second, pour Cohen)
– » Le corps humain se régit-il lui-même comme une horloge, de façon autonome, à partir de données génétiques fixées » .
– » Je pense que pour échapper à notre comportement primitif, une petite chiquenaude génétique serait envisageable dans plusieurs années….( propos recueillis en 1993).
Alors pourquoi s’en priver ?……… Où en est-on exactement dans les laboratoires ?
Aujourd’hui taxés et imposés. DEMAIN, PUCÉS ET CONTRÔLÉS ?
Quelle société voulons-nous ? J’en vois déjà regretter les années 2010.
Aurons-nous encore des cornes dans les années 20 et qui sera le maître demain ?
La Société, oui bien-sûr, mais laquelle ? Malin qui pourra le dire, nom d’un petit lapin !
Je pense que le public assistera à une cascade d’apologies de la part des gangster du milieu financier. Ils parleront de complots (ce que font des dictateurs quand leur fin de regne approche), de « malentendus » dont ils sont les victimes (dixit Josef Ackermann, ancien chef der Detusche Bank, et d’autres)………
Bref, ils s’attribueront le rôle de la pauvre victime. Le seul moyen pour se défendre contre la ganstérisation des banques et organismes financiers: une ou des lois pénales avec possibilité d’extradition; sinon les textes resteront phrases mortes.
[…] "il faut interdire purement et simplement la spéculation" […]
Je salue la démarche citoyenne et bien courageuse de tous ceux et toutes celles qui essaient encore de donner de l’espoir et de la vie à ceux qui baissent les bras, en essayant de proposer telle ou telle chose sur le moment.
Mais partont de l’hypothèse de travail, de discussion, de réflexion, que le monde moderne aurait dépassé le point de non retour, dans le trop grand optimiste béat et affiché des premières images publicitaires du monde.
Cette grosse borne financière, bancaire, que plus personne ne semble plus pouvoir déplacer, surtout au regard d’une telle tendance mondiale dans l’asservissement général, et ça aussi bien au sujet de Fukushima, des marchés, du monde très respectable de la finance, où alors du graduel dérèglement climatique sur toute la terre.
Bref que les jours de l’espèce humaine était comptés, comment pourrions-nous alors vérifier ou contredire cette bien dérangeante hypothèse de travail, sans trop vouloir rechercher non plus à l’éviter d’un simple revers de main. Moi voyez-vous ce qui me fait le plus chier, c’est que beaucoup en font graduellement le même constat bien amer des choses et cela à tous les niveaux de la société.
Pas étonnant qu’il y est de temps en temps des jeunes qui pètent les plombs aux Etats-Unis, le pays des armes à feu,
d’Al Capone, de tous les excès, aussi bien dans la malbouffe que dans la finance, et la corruption des lois et des choses partout. Finalement tout ce qui arrive ça vient peut-être de gens qui ne veulent pas du tout que l’Amérique passe au second plan dans l’histoire, alors après eux le déluge.
Moi à mon avis ce sera bien plus les puissants de la terre, les grands dévoyés de ce monde dans le confort et le luxe, les chefs militaires, les riches, les puissants, les banquiers, les voleurs, les technocrates, les marchands qui pourront davantage y échapper jusqu’au bout dans les cavernes et dans les rochers des montagnes. ( voir le film 2012 )
Et rémunérer à quel taux les modestes économies des petits contribuables contribuables
Accessoirement : quel va être l’indemnité chômage des traders et autres licenciés ?
« Pour moi, le problème n’est pas de séparer l’activité de spéculation des banques de l’activité classique d’intermédiation. Il faut interdire purement et simplement la spéculation. »
Entièrement d’accord avec vous sur le fond. Sur la forme, il est difficile d’être très concret car la spéculation se niche partout.
Il est facile d’interdire certaines pratiques évidemment de pure spéculation, comme le high speed trading, Déjà, vous faites remarquer que le rétablissement du Glass-Steagall Act ne résoudrait pas le problème. La spéculation n’est pas limitée aux établissements financiers, elle peut aussi être faite par n’importe quelle personne, physique ou morale. Les introductions en bourse des sociétés, les augmentations de capital, beaucoup d’OPA ou d’opérations de croissance externe ont une énorme composante spéculative (www.zenon-elee.fr/article-le-revelateur-facebook-106309722.html). Pour une multinationale, garder de préférence ses réserves immédiates de trésorerie en euros, en dollars, en livres ou en francs suisses (je pense par exemple à Nestlé) est aussi de la spéculation.
Il est de plus très difficile de faire la part entre investissement et spéculation. Investir dans un fonds spéculatif est clairement de la spéculation. Acheter des titres d’autres organismes n’est pas pour autant innocent. Je connais des particuliers qui se débrouillent pas mal à ce petit jeu.
Cela va encore plus loin. Celui qui place ses économies dans un logement locatif pour bénéficier à la fois d’un loyer et de la plus-value à la revente le cas échéant, souvent très coquette de nos jours, fait de la spéculation.
Il existe bien sûr une réponse rapide, il faut déjà commencer par le plus évident, ce sera toujours cela de fait. Est-ce une bonne réponse ?
Les liquidités ainsi rendues disponibles, croyez-vous qu’elles iront vers la consommation ou vers l’investissement pur et dur, c’est-à-dire risqué ? Pour ma part j’ai de gros doutes. Il existe des potentiels de spéculation encore très ouverts du côté de l’immobilier, des ressources naturelles ou des matières premières, et ce n’est pas cela qui favoriserait la relance de la croissance.
Ceci dit, sur le fond, vous avez raison et j’approuve totalement votre remarque.
Décidément je souscris aux idées de Jérémie et de quelques uns.
L’interview donnée à l’hebdo « Le Point » tient la route bien sûr..
Mais je le redis:
Finance ou non ,l’éthique existe en totalité ou n’existe pas.
Pas de demi mesure dont l’une,qui serait modérément de la falsification mais versus salvifique…(Libor/Euribor) et le reste aux gémonies ?
Non ,je ne peux pas.
Déçu ,vraiment déçu.!
Vous ne devriez pas souscrire à mes idées.
Vous savez il m’arrive parfois de spéculer grave sur les choses.
Pourquoi je vous dis ça sur le moment je ne sais pas, peut-être bien parce que sont les dernières plus belles vacances pour les hommes.
Vous voyez tous ces cons qui nous parlent constamment de 2012, et bien si ça se trouve en 2013 je vous raconte pas, tant de maya mondiale aux images.
Pour moins vous en affecter, vous devriez plutôt regarder les premières publicités soporifiques du monde, ça au moins ça en jette plus, ça donne plus d’espoir et de la vie tout le temps aux hommes.
Ca c’est du visible, du concret, ça répond mieux à un premier objectif de conduite. C’est du palpable, du physique, de la matière, de l’atome, du positif, du tangible, bref bien plus réel que mes propres propos à deux balles.
Vous comprenez pourquoi un plophète n’ait jamais bien reçu commerzialement, et ça dans tous les temps, ça au moins ce sont des choses qui sont, qui font mieux vendre, endormir, rêver, qui sont plus ou moins réelles selon votre …
Ca au moins ce sont des choses qui font mieux tourner la terre, le monde en rond, qui font mieux du bien aux plus grands groupes commerciaux de la planète en concurrence.
Je ne suis homme de progrès, de raison, de lumière et de bon sens, que si je sais toujours mieux accaparer l’attention du monde pour les plus grands groupes commerciaux du globe sur les ondes.
Et puis vous savez, les divers thinks thanks privés du globe ce ne sont pas tous des cons, faut voir parfois ce qui sortent principalement de leurs labos expérimentaux pour les animaux.
A mon avis vous ne devriez pas souscrire à mes idées, je suis si ignorant des premières choses économiques du monde, de la vente, de la rente et de l’usure.
Si vous deviez vous engager à me suivre dans la pauvreté et la frugalité d’une vie, vous vous risquerez à montrer un tout autre visage des choses du meilleur des mondes ( civilisation ) à votre prochain, vos proches, vos enfants.
Au lieu de vouloir souscrire à mes idées, si vous pouviez voir à quel point je m’afffecte de prier longuement la croissance pour les premiers pharisiens du monde.
Et puis vous savez mon propos, est encore comparable à une chose qui finira bien par passer inaperçue, étouffée, faut juste que le monde moderne fasse bien plus de bruit que la chose qui pourrait trop confondre le monde.
Je vous en cause comme ça, si ça se trouve demain je passerais à autre chose. Car je me rends bien compte que le monde se montre bien peu digne de mes chevilles.
et si ces manipulations n’avaient au fond pour but que d’empêcher la bulle immobilière de crever, le prix de la pierre flambée (pardon ; des « actifs immobiliers ») d’atterir, les loyers de s’ajuster aux réelles possibilités de solvabilité des vrais actifs?
continuer à dealer des crédits à des taux de plus en plus bas pour empêcher la déflation des « actifs » non productifs – et le brouillard de se lever sur une évidence : la vraie richesse a changé de camp…
+1
Je pense que la spéculation n’est qu’un pari sur l avenir, le problème c’est plutôt que les parieurs n’honorent pas leur dette de jeu, sinon cela serait déjà résolu.
Pour la bulle elle est en train d’éclater, dans mon petit village les ventes au dessus de 300 000e
ne trouvent pas acheteur. la spéculation sur l’immobilier bureaux suivra ou précèdera : bulle dans la bulle.
Qui peut acheter un bien au dessus de 150 000 euros aujourd’hui ? sur 20 ans =1400e par mois ?
non, en fait, selon les cas, 150 000 euros sur 20 ans ça fait 922 par mois dans le meilleurs des cas bien sûr. C’est de toute façon hors de portée de beaucoup et dans certaines régions cela ne laisse qu’un choix très restreint genre studio ou F1 maxi… http://www.meilleurtaux.com/credit-immobilier/simulation-de-pret-immobilier/calcul-des-mensualites.html
Malgré tous les défauts que je vous reproche , je suis contraint de reconnaitre que vous avez un remarquable talent pédagogique . C’eut été parfait sans la touche finale sur la spéculation .
Je comprends bien , à la louche , et j’approuve , puisqu’actuellement c’est l’activité principale des banques et qu’elle nuit à l’activité réelle .
Mais brut de pomme , comme çà , çà m’apparait démago , parce que comme le souligne un post précedent la spéculation tout le monde en fait et ne serait-ce qu’un crédit aussi modeste soit-il le suppose .
Allez : Aristote : il n’est pas possible de dire à propos d’un futur contingent s’il est vrai ou s’il est faux . Version moderne : si avec un calcul de risque ….
Votre définition de la spéculation n’a rien à voir avec l’activité parasitaire dont parle Paul.
Cette excuse bidon évoquée à chaque fois que l’on met en cause la spéculation – « mais tout le monde en fait mon bon Monsieur, regardez donc ce Monsieur qui a acheté un appartement pour le revendre plus tard » – est une bien piètre justification qui ne tient la route que lorsqu’on est économiste ou qu’on passe sur TF1.
Je vois que la garde prétorienne est là . J’aurais préféré qu’on discute ‘calcul des risques’ .Les dérivés sont basés sur une notion débile mais NORMATIVE de corrélation Gaussienne .
çà commence par un béte jeu de pile ou face , Pierre joue 1 euro sur pile , tandis que Paul 1 e sur face , au bout de combien de coups Pierre peut-il l’emporter sur Paul .
Le vrai jeu c’est que Pierre (la banque joue mon argent , et que quand il perd c’est moi Paul qui paye comme contribuable ) , non seulement Pierre ne prend pas de risques comme un vrai capitaliste devrait le faire , mais il mise plus que moi .
C’est ce que j’eu préféré entendre de Paul Jorion plutot qu’une suggestion selon laquelle la vie pourrait étre un long fleuve tranquille , comme si la vie était exempte de risques , méme le paysan Inca doit faire un calcul de risques en choisissant la quantité de pommes de terre résistantes à l’humidité mais pas au gel (les 2 sont incompatibles) ou à l’inverse celles résistantes au gel mais pas à l’humidité selon la maniére dont le temps se présente . C’est pas du TF1 avec ses
‘paysans’ folklos pour touristes . C’est une question économique : qui prend l’initiative du risque ?
La spéculation ne s’apprécie pas en fonction du risque encouru par celui qui le prend, mais par le parasitisme et le risque systémique qu’elle génère pour les autres.
Ben non, les crédits immobiliers aux US et en Espagne, ce sont bien des personnes physiques qui ont signé le contrat. Ils en espéraient un gain spéculatif ces bougres.
Je connais des gens de gôche classe moyenne qui ont fait ce pari, et s’en sortent pas mal finalement. Ils ont des biens immobiliers sur la côte d’azur, sont enseignants, de gôche participative, fument des pétards à l’occasion, mais leur magot ils le gèrent bien. Je les ai toujours trouvés bizarre ces anti capitalistes cools qui étaient de parfaits capitalistes dans les faits, bien plus que moi, qui ne me suis intéressé que très tardivement à acquérir un bien immobilier dont je me fous éperdument.
L’acquisition d’un bien est si chiante, notaire, banquier, vendeur… que ma fainéantise en a eu raison la plupart du temps, j’en étais dissuadé de tant de cupidité. J’aime la cupidité, la peur de mourir en fait, car elle est l’explication de toutes choses, la peur, la sournoiserie, le mensonge, la manipulation, le moteur de toutes les exactions inutiles de l’être humain au service, bien entendu, de l’humain. Toutes ces cloches tortillées comme un fil en spirale de téléphone.
@fnur :
Si vous pensez avoir trouver l’explication de toutes choses , vous allez au devant de cruelles désillusions . Mais si vous venez sur ce blog , c’est peut être que cette certitude a encore besoin d’être confortée .
Moi , si j’ai une certitude , c’est que je n’ai jamais pu entortiller des cloches sur un fil de téléphone , et pourtant je suis haut savoyard depuis 20 ans .
Au passage , perdre ses illusions, si c’en est vraiment, fait partie du mieux qui puisse nous arriver , et c’est une bonne façon d’identifier vérité et réalité .
Et , à mon avis , donner un caractère sacré à la spéculation ou à la cupidité , est plus un anesthésiant , une illusion ,qu’une vérité d’avenir .
Mais moi je suis vieux et je connais mon avenir , tandis que vous êtes encore heureusement trop jeune pour imaginer ce qui vous attend !
@25
« tout le monde en fait »
Pas tout le monde quand même, et significativement moins qu’avant, mais il est vrai qu’une partie de la population partage les idées néolibérales pour cette raison-là. Ce gens font partie du « système ».
Je suis pour une interdiction de la spéculation, car elle fait beaucoup de mal, les dégâts sont considérables. Il faut se demander dans quel type de société nous voulons vivre. Je refuse celle des spéculateurs dont le seul but consiste à maximer un gain. Le « modèle » ultralibéral a échoué, les personnages politiques actuellement en place sont déjà « has been », ce ne sont que des figures de transition.
@Germanicus
Ce qui rend la spéculation financière néfaste, ce n’est pas qu’elle soit ou non libérale. Elle existe sous tous les régimes, plus ou moins masquée et plus ou moins massive. Elle est factuellement un abus systématique de pouvoir, à des fins très particulières au détriment général de la collectivité, par un effet systémique spécifique permis par l’utilisation de richesses à disposition, que le manipulateur en soit propriétaire ou non (voir les fonds souverains de placement par exemple).
Ce qui la rend condamnable, c’est son caractère d’abus de pouvoir nuisible. Toute autre considération relève d’un dogmatisme que l’on n’est pas tenu de suivre.
Selon les pays, les abus de pouvoir à des fins particulières par la spéculation financière sont plus ou moins régulés, mais la cupidité individuelle trouve toujours des échappatoires pour engendrer des dégâts. La corruption, les traffics d’influence, le parasitisme clanique, la spoliation tyrannique ou maffieuse, etc., cela existe aussi, … plus ou moins régulé.
@jean
Au passage , perdre ses illusions, si c’en est vraiment, fait partie du mieux qui puisse nous arriver , et c’est une bonne façon d’identifier vérité et réalité .
vos dire sont triste mais tellement vrai
et j ai 37 ans ………………………
@Marc :
Si vous l’avez ressenti avec tristesse c’est que vous n’êtes qu’un nouvel arrivant dans ce début d’âge adulte . En fait petit à petit on se sent plus fort et serein , même s’il y a toujours des jours plus lourds .
37 ans ? Vous êtes en avance sur moi .
En y réfléchissant je crois que c’est vers 40 ans que j’ai commencé à être conscient . Bizarrement je crois que j’avais aussi un niveau de conscience très fort entre 13 et 18 ans , qui s’est mis en sommeil pendant plus de vingt ans donc .
La nature , bonne mère , aura , j’espère , la bonté de me priver de ma conscience dans les derniers jours .
Effectivement, la spéculation à l’époque du capitalisme à l’agonie
n’est pas la prise de risque.
C’est la fuite en avant imposée par un telle concentration de richesse
que l’investissement lui-même devient de plus en plus risqué.
Cette époque implique de sortir du cadre,
de mettre fin au capitalisme, seule façon de mettre fin aux délires de son agonie:
économiques, sociaux, politiques et écologiques.
Et la boucle est bouclée !
La Russie vient d’adhérer officiellement à l’OMC :
Lien
Je cite :
Tiens, tiens, il y a pas comme un air de déjà entendu ?
Sinon dans le genre auto-flagellation, je vous propose cet article, un must dans le genre : http://www.atlantico.fr/decryptage/destruction-creatrice-cessons-avoir-peur-delocalisation-elles-peuvent-avoir-bon-erwan-noan-426436.html
Et un article démonstratif très intéréssant sur les prix de transfert : http://www.les-crises.fr/les-prix-de-transferts/
çà m’apparait démago
Faute d’argument ?
Je vous conseille de relire sur le blog, les exposés concernant la « valeur travail »…
Interdire cette forme de spéculation malsaine comme peut être celle inventée et instituée par la finance, vous trouvez cela « démago » dans le sens : pour le bien de tous ! OK
En quoi la démagogie serait-elle malsaine dans ce cas précis ?
Allez revenez en deuxième session après avoir lu et relu les méfaits sur cette spéculation étatisée et légalisée qui a perverti l’économie et la vie de tous les citoyens.
C’est très drôle « la valeur travail » d’ailleurs
Moi je suis plutôt pour la valeur « farniente » c’est pas plus con non ?
En tous cas avec une bonne campagne de pub et un peu de pognon je suis sûr de faire passer
mon message….
Pas si sûr tant la publicité est la fille de la logique de la marchandise et donc du salariat.
Regardez donc comme le travail est respecté comme il doit l’être, même quand il est absent.
Il est certain que cette valeur va prendre plus d’importance dans les années futures.
La sieste et la lecture du blog de Paul deviendront nos occupations favorites, avec la culture de notre carré de jardin….
Mon absence sera largement compensée par la présence de Crapaud Rouge.
Il est aussi gestionnaire et impartial que moi.
Soit, il réalisera aussi.
Oups..
Crapaud Rouge : il faudrait que tu n’hésites pas à engueuler ceux qui essaient d’influencer tout en faisant semblant de te laisser manipuler…
Je sais aussi : la critique est facile autant que l’art est difficile.
Je ne vais pas te souhaiter bon courage car le courage est souvent de simplement … vivre.
Yvan, je ne comprends rien à ce que tu racontes, n’ai jamais rien « géré » sur ce blog et ne compte pas commencer, et je ne crois pas y avoir joué le moindre rôle. Je ne fais rien d’autre que chercher à comprendre, et parfois, quand il me semble avoir compris quelque chose, – un sentiment toujours très éphémère -, j’éprouve le besoin de le faire comprendre aux autres. C’est ma façon de participer à l’époque, et ça n’ira jamais plus loin. Merci quand même de ton intention, fort sympathique.
Vous n’êtes pas le seul!
oh non !
(hors sujet)
BON ANNIVERSAIRE, PAUL JORION !
J’espère que j’aurai autant que vous la pêche à votre âge. Je suis né, pour ma part, un peu moins de 22 ans après vous, je verrai donc ça dans 22 ans…
Maybe one day…
Je m’associe à vos voeux.
Merci !
C’est beau ça « One day », je ne connaissais pas !
Une année de plus en sagesse Paul, préservez-vous pour nous distiller encore chaque jour un peu plus de celle-ci et de votre magnifique approche de la vie.
Cela mérite bien un bon verre de vin blanc (bio s’entend) , plaisir que je ne me prive pas en cet instant.
A votre santé !
Hors série (quoique) :
Les fortunes accumulées dans les Paradis fiscaux auraient été considérablement sous-estimées, nous apprend cet article du magazine anglais The Observer. La somme totale serait d’au moins 13 milliards de milliards de livres sterling (peut-être vingt), soit autant que les PNB des USA et du Japon additionnés. Conséquence : sur notre planète, les inégalités seraient beaucoup plus graves que ce qu’on croyait jusqu’ici. Cet article mériterait d’être traduit dans son intégralité :
http://www.guardian.co.uk/business/2012/jul/21/global-elite-tax-offshore-economy
13 milliards de milliards ?? Plutôt 13.000 milliards (bon, c’est déjà pas mal…)
Sur un autre registre, c’est amusant de voir la presse de caniveau britannique attaquer les super riches et les paradis fiscaux plutôt que de casser du sucre sur le dos de l’Europe et de l’euro…
Lire les commentaires aussi :
« its not that the world is poor – its just that its unequal »
« I’m shocked, shocked to find that this is going on.
How are « private banks » allowed to exist? » etc…
Les idées percolent tout doucement ? Je maintiens que Paul devrait développer une stratégie pour être publier dans une journal anglophone à grand tirage… (pas nécessairement le Gardian…:))
Le mot d’origine était « trillion », j’ai cherché sa définition dans l’encyclopédie du journal « L’Internaute » ici :
http://www.linternaute.com/dictionnaire/fr/definition/trillion/
Elle donne comme traduction : un trillion = un milliard de milliard.
Echelle courte/échelle longue, Emilie. Pour les anglo-saxons (comme ici) c’est la courte, donc mille milliards, soit un billion en échelle longue (où un trillion = un million puissance trois, donc un milliard de milliards).