Billet invité.
Les débats actuels sur l’avenir de la zone euro sont extrêmement confus et empreints de non-dits. Une clarification est nécessaire.
1) Aujourd’hui, la survie de la construction européenne implique nécessairement un pas important vers plus d’union. En l’absence d’un tel pas, la survie de la zone euro paraît impossible et les mesures prises au coup par coup ne font que retarder son éclatement.
2) Contrairement à ce que l’on entend dire, les peuples de l’Europe – en particulier, le nôtre – ne sont pas opposés à une telle progression de l’Union, en d’autres termes à plus de fédéralisme, à l’image des structures qui charpentent les grandes unions de pays.
3) Mais, il ne peut pas s’agir de n’importe quel fédéralisme et la conception qu’en ont l’actuelle Commission européenne et certains gouvernements, en particulier celui de l’Allemagne, ne permet pas d’envisager de fonder de façon satisfaisante un tel fédéralisme.
4) Si le fédéralisme est la meilleure voie pour sauver la construction européenne, il reste à formuler quelles sont les bases correctes pour sa fondation et, face à la confusion des esprits et à la domination de l’idéologie néo-libérale, la France a un rôle capital à jouer. Encore faut-il qu’elle le joue.
1 L’Euro et, au-delà, la construction européenne, ne peuvent être sauvés que par un saut vers le fédéralisme.
De nombreuses analyses ont mis en évidence les vices originels de la zone euro. On ne reviendra pas là-dessus ? Dans sa configuration actuelle, la zone euro n’est pas viable et les mesures que l’on prend pour y remédier ne font que retarder son éclatement.
Mais il est non moins vrai que cet éclatement et le retour aux monnaies nationales que cela impliquerait, non seulement serait extrêmement coûteux pour les peuples (cela a été clairement démontré), mais ouvrirait une boîte de Pandore. L’abandon de l’euro, en permettant à chaque nation de dévaluer, aurait une probabilité élevée de conduire à une guerre économique entre les pays qui pourrait se transformer en guerre politique et serait contraire à l’esprit de la construction européenne et libérerait la voie pour un retour aux nationalismes. Ne nous faisons pas d’illusions : ce serait, très probablement, avec un impressionnant retour en arrière, la fin d’une grande aventure en laquelle l’Europe a mis ses espoirs.
Il n’y a donc pas d’autre solution satisfaisante qu’un saut en avant de l’Europe vers plus d’union, en un mot qu’il ne faut pas avoir peur de prononcer, de fédéralisme, mais pas de n’importe quel fédéralisme !
2 Contrairement à ce que l’on entend dire souvent, les peuples de l’Europe ne sont pas opposés au fédéralisme.
Certes, il y a les exceptions : celle de la Grande Bretagne qui n’a toujours conçu sa participation à l’aventure européenne que comme à un grand marché. Il y a aussi les excentricités d’un Vaclav Klaus. Mais sa présence à la tête de l’Etat Tchèque n’est pas éternelle et il est loin de représenter son peuple en la matière. Contrairement à ce que l’on entend dire parfois, les pays de l’Europe de l’Est ne sont pas majoritairement opposés à plus d’union : la Pologne qui est devenue une locomotive de la construction européenne le prouve ; les Pays Baltes, la Slovaquie et la Slovénie, en adhérant, ou en voulant adhérer, à la zone euro, aussi. Il y a tout lieu de penser que la grande majorité des peuples européens préfèrent la perspective d’un approfondissement de la construction européenne à l’incertitude apocalyptique que constituerait son démantèlement (et les Grecs malgré le traitement qu’ils endurent le démontrent) et seraient prêts à accepter un vrai système fédéral à la condition qu’il soit intelligent. Soulignons au passage que leurs réticences peuvent être expliquées, pour une part importante, par leur crainte de voir la protection sociale, qui reste dans le domaine des Etats et à laquelle ils sont très attachés, sérieusement écornée par un passage à un fédéralisme prôné par une Commission européenne dominée actuellement par une idéologie néo-libérale très prégnante.
Nos compatriotes eux-mêmes ne sont pas aussi opposés au fédéralisme qu’on veut parfois le dire. Le rappel du référendum sur le « Traité Constitutionnel », comme le dénigrement actuel du fédéralisme accusé de promouvoir l’abandon de souveraineté, sont bien souvent des prétextes qu’utilisent des responsables politiques pour asseoir leur pouvoir en flattant les (supposés) penchants nationalistes de nos concitoyens, ou, tout simplement, par paresse ou pusillanimité pour éviter d’avoir à mettre sur la table les vraies questions en débat. Il y a tout lieu de penser que beaucoup de nos compatriotes, si on leur expliquait clairement les enjeux, plutôt qu’au désordre dangereux qu’impliquerait l’éclatement de la zone euro, et, par voie de conséquence, de l’Europe, préféreraient le saut dans plus d’union, plus de fédéralisme, y compris, parmi eux, nombre de ceux qui ont voté non au référendum.
3 Mais il ne saurait s’agir de n’importe quel fédéralisme, en particulier de celui auquel pensent de nombreux responsables de la Commission européenne et certains gouvernements, en particulier celui de l’Allemagne.
Il y a, en effet, une mode à la Commission européenne (non, peut-être sans arrières pensées, parce que cela renforcerait le pouvoir des eurocrates) et au sein de la coalition au pouvoir en Allemagne pour préconiser un saut vers le fédéralisme ou, en d’autres termes, l’Union politique chère à Angela Merkel (sans que l’on sache bien de quelle union il s’agit).
Il y a là un grand danger et un gros risque d’imposture. Ceux qui poussent ces idées sont les victimes, conscientes ou involontaires, de l’idéologie néo-libérale.
C’est pourtant cette idéologie néo-libérale qui, en portant à l’extrême la dérégulation des marchés, a conduit aux excès de financiarisation, est responsable des désordres actuels de l’économie européenne et, au-delà, occidentale (n’oublions pas que ces désordres sont venus des Etats-Unis). Alors que l’on aurait pu penser que la crise des années 2008-2009 aurait ouvert les esprits à la conscience des excès du néo-libéralisme, au contraire, on assiste depuis deux ans au retour des méthodes libérales dans ce qu’elles ont de plus néfaste.
La menace du blocage en 2008-2009 de l’économie occidentale en raison des conséquences de la crise des subprimes aux Etats-Unis a d’abord produit le réflexe salutaire qui, avec le retour à des méthodes keynésiennes, a permis de sortir de la récession et remettre en marche la machine économique. On savait, à l’époque, que ceci, en accroissant mécaniquement la dette publique de tous les pays pour recapitaliser les banques et relancer l’économie, allait poser un problème majeur pour résorber cette dette. On a évoqué, alors, la hausse de la fiscalité ou l’inflation, mais beaucoup moins la doctrine qui allait refaire surface : celle de la réduction des dépenses publiques. En effet, les néo-libéraux, appuyés sur leur bras séculier qu’est le FMI, et comptant sur leurs supporters à la Commission européenne ou à la Bundesbank, ont imposé partout en Europe (mais pas aux Etats-Unis) le nouveau remède à la mode : l’austérité.
Ce faisant, ils faisaient d’une pierre deux coups : d’une part, ils étaient censés promouvoir le retour à l’équilibre des finances publiques des pays considérés, d’autre part, comme l’a rappelé Jean-Claude Guillebaud[1], ils pouvaient enfin s’attaquer, dans une réminiscence de la « Stratégie du Choc »[2], aux règlementations et contraintes sociales qui, selon eux, étaient des obstacles à l’expansion d’un capitalisme au souffle court. On a vu à ce moment ressurgir l’icône libérale qu’est demeurée Margaret Thatcher et préconiser ses méthodes. On a vu aussi préconiser le modèle allemand avec la réforme Hartz IV mise en œuvre sous l’égide du Chancelier Schröder, en oubliant que cette méthode n’était pas applicable telle quelle dans d’autres pays et, surtout, qu’en Allemagne même, elle avait eu l’inconvénient d’accroître (ou même créer) la pauvreté et la précarité dans les classes les plus modestes, ce que les succès économiques de l’Allemagne ont masqué. Ceci est de nature à fortement relativiser les propos de ceux qui se plaisent actuellement, en France, à agiter l’épouvantail du retard de compétitivité, entendu plus particulièrement comme dû au manque de flexibilité du marché du travail
On connaît aujourd’hui les résultats catastrophiques de ces positions : la généralisation des politiques d’austérité dans des pays fragiles a, non seulement, empêché de résorber les dettes (qui ont, en fait, augmenté sous l’impact des taux d’intérêt demandés par les prêteurs), mais aussi plongé les pays les plus faibles dans la récession et menace de communiquer le mal à la zone euro tout entière avant de contaminer tout l’Occident. Ceci est maintenant avéré et reconnu par la majorité des économistes.
On retrouve malheureusement là des phénomènes économiques qui se sont produits au cours des années 30 quand les gouvernements ont entrepris de restaurer les équilibres mis à mal par la crise de 1929. Comme quoi, malheureusement, les expériences de l’Histoire, par méconnaissance ou simple oubli, ne suffisent pas à prévenir la répétition des mêmes erreurs.
Le plus grave est que ceux qui ont initié ce processus pervers, loin d’en reconnaître les vices, persistent et signent en voulant fonder le passage vers le fédéralisme qu’ils mettent en avant pour sauver la zone euro sur une union budgétaire entendue comme une pérennisation et une accentuation de l’austérité imposée aux peuples ! Comme s’ils voulaient, a posteriori, donner raison à ceux qui ont voté non à l’Europe que proposait le Traité Constitutionnel !
4 Ce que pourrait être un fédéralisme intelligent.
L’Union européenne, dans ses dimensions économique, monétaire et sociale, reste une construction inachevée, bancale, ce dont la démonstration éloquente est faite aujourd’hui. Et les projets de fédération qui sont évoqués, à Bruxelles comme à Berlin, restent insatisfaisants car ils se limitent à une union budgétaire réduite à sa dimension disciplinaire et à des « réformes structurelles » censées tenir lieu de politique économique.
Pourtant, il ne s’en faudrait pas de beaucoup pour que l’ébauche actuelle prenne la forme d’une véritable et effective union fédérale.
C’est dans le domaine monétaire qu’elle est le plus avancée et les instruments permettant de la parachever sont déjà largement en place avec la Banque Centrale Européenne (BCE), le Mécanisme Européen de Stabilité et la Banque Européenne d’Investissement (BEI). Il suffirait de faire un pas de plus en autorisant la BCE à racheter les dettes souveraines des Etats membres et le Mécanisme Européen de Stabilité, ou la BEI, à émettre des eurobonds. Les dispositions déjà adoptées en ce qui concerne l’union budgétaire (voir ci-après) devraient suffire pour garantir que ces innovations ne soient pas utilisées dans un sens laxiste. Bien entendu, il est indispensable aussi que des progrès soient accomplis dans le domaine de la supervision des banques, afin d’éviter les mauvaises surprises que nous connaissons actuellement, compte tenu de la dimension des risques.
Certaines bases d’une union budgétaire ont, d’ores et déjà, fait l’objet d’un accord des pays-membres. Mais l’Union budgétaire, pour être opérationnelle, ne saurait se ramener aux seuls mécanismes disciplinaires assortis de sanctions qui ont été adoptés. Pour que cette union devienne complète et opérationnelle, il suffirait de la compléter de deux manières :
– En premier lieu, en dotant l’Union européenne d’un budget fédéral digne de ce nom, au lieu de l‘avorton qui en tient lieu. Cela pourrait être amorcé par l’émission de nouvelles taxes (taxe sur les opérations financières, taxe « carbone »….), puis par le rapatriement progressif d’une partie des impôts prélevés au niveau national.
– En second lieu, en instaurant un mécanisme permettant, comme dans toutes les grandes unions fédérales (Etats-Unis d’Amérique, Fédération de Russie, République Fédérale d’Allemagne), des transferts de ressources des parties les plus riches de l’Union vers les plus pauvres. Ce n’est qu’ainsi que l’aspect disciplinaire qui domine dans le montage actuel (en particulier, la « règle d’or ») pourra être accepté par les peuples. La mise en place d’un tel mécanisme, par exemple sous la forme d’un « Fonds de solidarité », est une condition indispensable pour que le « Pacte Budgétaire », actuellement en cours de ratification, puisse devenir effectif. Il faut bien prendre conscience de ce que la solidarité est le corollaire obligé de la rigueur dans l’exercice budgétaire.
Enfin, l’union économique ne saurait se limiter à l’adoption de réformes structurelles en vue d’accroître la concurrence et la compétitivité des économies des différentes parties de l’Union, comme c’est le cas actuellement. Une véritable union de pays doit pouvoir mener une politique économique d’ensemble, utilisant les moyens monétaires et budgétaires à sa disposition, en fonction de sa situation économique et du contexte extérieur à l’Union. Cette politique économique ne saurait se réduire à des normes, recommandations ou directives adressées à chacun des pays – ce qui semble beaucoup trop être la conception qu’en ont aujourd’hui les dirigeants de l’Europe –, mais devrait être définie globalement pour l’ensemble de l’Union, par exemple sous l’autorité d’un ministre de l’Economie (et pas seulement des Finances car l’économie ne se réduit pas aux finances), comme aux Etats-Unis. C’est, en ce sens, que l’Union européenne a un pressant besoin d’un gouvernement économique qui ne se réduise pas à des réunions périodiques, sous la présidence de l’un d’eux, des responsables économiques des pays-membres. Bien entendu, ces progrès dans le sens de l’union ne sauraient être accomplis sans un approfondissement en son sein de la démocratie en vue d’assurer un solide contrôle sur les dispositifs ainsi créés.
Que l’on n’aille pas dire que tout ceci est hors de portée. Il suffit de vouloir commencer et il appartient à notre pays d’en prendre l’initiative en définissant une vision claire et à long terme du chemin à parcourir. Les mesures de relance ponctuelle en discussion sont nécessaires, mais l’Europe ne s’en sortira pas sans un saut institutionnel important. Notons en conclusion que, si ceci est de nature à sauver l’Europe, cela ne dispense pas de remettre en chantier les fondements d’une société sous l’emprise d’un capitalisme à la dérive. Mais il s’agit là d’une autre affaire.
[1] Dans le Nouvel Observateur du 26 avril 2012.
[2] Expression popularisée par Naomi Klein dans le cadre de son ouvrage de ce nom : « La Stratégie du choc. La montée d’un capitalisme du désastre ». Traduction en français : Lemeac/Actes Sud, ed.
219 réponses à “PROPOSITIONS POUR L’EUROPE, par Jean-Pierre Pagé”
C’EST PROPREMENT INSUPPORTABLE!!!!!
Voilà l’erreur fondamentale des eurolâtres. L’oubli de la volonté du peuple. L’oubli de la démocratie. Où est le contrôle populaire dans ce fatras de mesures?
aveuglement? bêtise? incohérence?
Pourquoi donc, chaque fois qu’un eurobéat parle de fédération et de ce qui fâche les peuples(qui sont, avant tout des gens) à ce sujet et débite ses mesures supposées réconciliées ceux ci avec celle là; pourquoi faut-il donc qu’alors qu’ils parlent de système politique, ils donnent des os économique, fiscaux et sociaux.
C’est pas vrai à la fin.
Il est inconcevable qu’un ouiouiste passe 100 ligne à parler des conditions préalable à une fédéralisation de l’Union sans parler UN SEUL INSTANT, de démocratie.
Et contrairement à ce que prétend à faux l’auteur, les Allemands ont une longueur d’avance sur le sujet et ce sont les Français qui freinent des 4 fers, préférant les « commodités » de l’intergouvernementabilité.
Alors personnellement, pour qu’une fédération naisse, qui ne soit pas un système de type URSS totalitaire bureaucratique, j’estime que l’essentiel passe par les points suivants:
Eurogroupe en chambre haute pour représenter les états, députés européens de l’euroland siègeant en parlement de l’euroland. Excecutif de l’euro assumé par une émanation du parlement ou des électeurs en direct.
POURQUOI LES FEDERASTES OUBLIENT-ILS TOUJOURS LA DEMOCRATIE?
Le peuple pue sous les bras?
Et en plus, il GUEULE !!
(c’te peuple, franchement …)
Si, si, il utilise une fois le mot « démocratie » à la fin juste avant la conclusion. Il oublie juste de détailler si c’est la version « traité de Lisbonne » (vous dites non, c’est oui quand même) ou islandaise (les élites disent oui, le référendum dit non et c’est vraiment non)
Un oubli sans doute.
Vous oubliez la dernière phrase de l’avant-dernier paragraphe. Je suis d’accord avec vous que tout ceci n’est concevable et supportable que dans un cadre démocratiue qui n’existe pas vraiment actuellement et qu’il faut construire et que les allemands ont un longueur d’avance sur nous.
La question de la démocratisation est la première à traiter pour que l’Europe retrouve le soutien de ses peuples. Les questions économiques peuvent toujours se discuter dans une arène réellement démocratique.
Dans les faits, je constate un refus absolu et permanent de transformer l’UE en démocratie. Je refuse donc absolument mon soutien à ce projet que j’ai pourtant tant aimé.
Merci pour la précision. Mais deux lignes sur 100…
Mais comme Laurent K, je pense, comme les Allemands et contrairement aux Français qui trainent les pieds et surtout Moscovici qui ose dire « le fédéralisme à papa, c’est terminé », que la priorité est dans le constitutionnel.
Un système propre à rassurer LE peuple Eurolandais et LES peuples Eurolandais que ce sont eux qui restent les patrons nomminaux aux moins autant que dans le cadre de leur état nation.
ça fait deux fois que les Allemands nous proposent un saut fédéral décisif. Deux fois qu’on a lamentablement fait foirer. Une fois sous Ballamou et une fois grâce à Jospin-Vedrines. Ce qui explique un peu le cavalier seul Allemand de la dernière décennie.
Il serait impardonnable que Hollande fasse foirer la dernière chance. Je trouve les Allemands tout à fait raisonnable d’exiger un cadre institutionnel. Or les Allemands exigent un cadre démocratique. EUX.
Contrairement aux apparatchiks Français qui se verraient bien se partager les places des cabinets et agences « d’experts éclairés »
jean-pierre pagé,
la remarque de kerjean méritait un peu plus que vôtre brève et désinvolte réponse. est-ce révélateur de l’intérêt que vous portez au soutien de la population pour le projet européen?
sans elle(s), vous ne ferez rien.
Oui c’est un peu la même méthode que les banques:
trop gros pour réfléchir, enfin …
un peu plus d’argent et on vous déterrera, on va vous expliquer
un tissage de lien privilégiant le commerce aurait suffit, la simplicité quoi
bonne soirée
@ l’auteur,
Et qu’est ce qui vaut mieux? Un retour en arrière ou tous ensemble vers le gouffre?
Bien entendu, l’auteur avance des « certitudes » qui n’en sont pas, notamment en prédisant un large soutien populaire à son fédéralisme. La méthode Coué a ses limites, celles de la confrontation avec la réalité.
D’autre part, si les pays de l’Est sont encore favorables à l’Europe, c’est surtout parce que c ‘est leur « vache à lait » qui paie leurs autoroutes, hopitaux et budets. On les comprend.
Pour le reste, bien d’accord avec Kerjean, si on demandait aujourd’hui aux peuples s’ils veulent plus d’europe, Français, Espagnols, Iltaliens …etc.., répondraient surement largement « NON ». Aucune chance donc que cela arrive à nouveau.
Juste une tentative de reprise en main des eurpoéistes …
@ALPO47
Attention, je n’ai pas dit ça.
Je pense au contraire que si un référendum était fait sur un vrai projet fédéraliste avec transfert de DEMOCRATIE en même temps que de souveraineté, il pourrait gagner.
Mais je hais ce projet fédéraliste d’apparatchiks.
Science Po est une école inutile, at-on encore besoin de Komsomols de nos jours? A démonter, pierre par pierre.
@ Kerjean : OK pour « le vrai projet fédéraliste avec transfert de démocratie ». C’est très convaincant.
Non, ce n’est pas AUTRE affaire.
La démocratie réelle, qui implique la fin de la dictature du capital, c’est TOUTE l’affaire.
Et j’en témoigne par mon itinéraire:
pour des raisons familiales sans doute,
(les désastres de la guerre),
et une éducation « classique », je suis devenu très jeune
un suporter très actif de l’unité européenne,
et rapidement fédéraliste actif.
Mais j’ai découvert, au delà des sentiments, avec l’étude des faits,
que c’est le capital qui fait l’Europe, contre les peuples et l’environnement.
Et qui donc la détruisent.
Oui, je suis toujours fédéraliste, mais pour que l’Europe soit faite
par les peuples soulevés contre la dictature du capital.
Leur Europe est finie.
La notre peut naitre: les Etats Unis Socialistes d’Europe.
Mes chers enfants soyez réalistes, la démocratie, au- delà de deux à trois mille personnes, cela n’a jamais marché.
Dans quelques cantons Suisses, peut-être ? Dans les kibboutz ?
Regardez, les USA, la Chine, la Russie, l’Inde ne sont pas des démocraties.
Et puis une démocratie avec 27 langues ? 27 cultures …
J’entends certains dire qu’il faudrait commencer par fusionner la France et l’Allemagne, pour donner l’exemple. Je ne sais pas si c’est de la naïveté ou de la bêtise.
Vous voyez un allemand accepter d’être gouverné par un grec ?
Essayons déjà d’approfondir la démocratie au niveau national, ce serait déjà très bien. Et il y a du boulot !!
Mais oui, la démocratie ce n’est pas une autre affaire; c’est TOUTE l’affaire
Bonjour,
Sans doute parce les néolibéraux savent que les peuples ne seraient pas d’accords avec leur programme, s’ils le demandaient.
Il me semble qu’une Europe fédérale qui n’ intégrerait pas la nécessité de créer une Europe plus sociale et plus soucieuse de l’aspect environnemental en raison d’un soi disant « équilibre budgétaire » aura mécaniquement pour corrolaire de mettre à mal la démocratie.
Les peuples européens votent massivement depuis des années pour des gouvernements dont les programmes n’ont fait que se libéralisés. Alors que les alternatives idéologiques existaient pour qui voulait les chercher. C’est une réalité. D’ou viendrait cette soit-disante sagesse des peuples ?
J’ai aussi un désir de démocratie, pleins d’espoirs de changement de société. Mais dans une situation comme celle là je ne vois pas l’impulsion venir du peuple.
Je ne vois pas pourquoi faire une Europe fédérale serait moins démocratique que d’entretenir artificiellement l’État-Nation. Ce n’est sans doute pas l’élection du Guignol de la République qui légitime qui que ce soit.
Je ne suis pas d’accord avec cet article sur la forme de la fédération qu’on pourrait mettre en place, mais je pense qu’il ne pourra y avoir de continuation de démocratisation qu’en localisant d’avantage nos institutions, notre administration, notre économie.
D’après moi le fédéralisme va mettre du temps à prendre forme au niveau de l’Europe, mais, effectivement, vue la situation actuelle, nous pouvons commencer par le mettre en place en France.
Monsieur Kerjean, c’est bien d’invoquer la démocratie à grands renforts de majuscules, mais pourriez-vous préciser ? Il y a mille manières d’ implémenter la démocratie. La voie européenne vous paraît défaillante (bien que les organes dirigeants de l’UE soient tous issus indirectement du suffrage populaire). Précisez ce qui vous paraîtrait acceptable et ce qui selon vous serait un fédéralisme réellement démocratique, là seulement la discussion aura un intérêt.
Le fédéralisme façon Pierre Berger :
Pierre Berger, gaucho, Hollande, and so on,
quitte sa maison de vente de Paris, avec ses commissaires priseurs.
Il vient de démenager son local en face de Drouot pour s’installer ….à Bruxelles !
« faites ce que je dis… »
Encore un qui affirme mais ne démontre pas.
1) Confusion entre Union européenne et zone euro. L’Union pourrait très bien fonctionner sans une monnaie commune. La fin de l’Euro ne signe pas la mort de l’UE et personne ne remet en cause l’appartenance du Danemark ou de l’a Suède à l’Ue même si ces pays sont hors zone euro. Le Royaumi-uni est aussi très attaché à l’Union sinon ils nous aurait quitté depuis longtemps.
2) Qui es-tu pour parler au nom du « peuple », je me permet de te tutoyer puisque tu as l’air de si bien nous connaitre que tu dois être un vieil ami. Il faut savoir ce que veut dire « plus de fédéralisme ». Si c’est pour que les Français ou les Allemands paient à la place des armateurs grecs ou des promoteurs immobiliers espagnols qui se sont planté je ne crois pas que grand monde soit ok.
3) la conception allemande est la seule valable: « je t’aide mais en échange on négocie une feuille de route ». La conception « française » , « tu me file la carte bleue et le code et tu ne viens pas me faire chier », n’est pas viable.
4) Si « la France a un rôle capital » cela signifie que d’autre on des rôle mineur. C’est pas vraiment l’esprit d’un fédéralisme respectueux de tous les partenaires. Le fédéralisme « socialisme » on sait comment cela finit; « je décide et si t’es pas d’accord et que tu bronches j’envoie les chars ». Le fédéralisme ne peut être que d’inspiration libérale sinon c’est une prison pour les peuples.
« Confusion entre Union européenne et zone euro. L’Union pourrait très bien fonctionner sans une monnaie commune. »
Rien que l’entame, déjà : monnaie … unique.
Apparemment, z’avez pas été courant du changement depuis la fin … de la monnaie commune.
Le reste est à l’avenant : peu (et c’est rien de le dire).
Tu cherches la petite bête, surtout que l’Euro est plus une monnaie commune qu’unique puisque il existe encore de nombreuses monnaies en Europe (Livre sterling, Couronnes danoise, suédoise, etc…) et qu’en plus rien n’empêche un Allemand de payer en dollar un fournisseurs.
« L’Union pourrait très bien fonctionner sans une monnaie commune. »
L’euro est une monnaie unique.. Justement l’une des possibilités pour répondre aux soucis de productivités des pays du sud serait de passer à la monnaie « commune ». (Retour aux monnaies nationales avec des règles au niveau des parités pour éviter les guerres monétaires.. tout en gardant l’euro comme monnaie de référence )
Ça évitera au pays du sud de passer par la déflation salariale prônée actuellement par l’Allemagne, le FMI et la Commission Européenne.
« Si c’est pour que les Français ou les Allemands paient à la place des armateurs grecs ou des promoteurs immobiliers espagnols qui se sont planté je ne crois pas que grand monde soit ok. »
Le texte ne dit pas ça…
« la conception allemande est la seule valable: « je t’aide mais en échange on négocie une feuille de route ». La conception « française » , « tu me file la carte bleue et le code et tu ne viens pas me faire chier », n’est pas viable. »
La relative réussite de l’Allemagne se base sur.. l’échec des autres.. Les excédents commerciaux de l’Allemagne sont fait avec les pays du sud. Donc en quelque sorte ils ont déjà payé et très cher payé même l’égoïsme (Nationalisme?) allemand avec les réformes du Chancelier Schröder
Voilà un texte dont les 4 volets sont prêts à être repris,et si possible enrichis par les un(e)s et les
autres.Pour ma part,je suggère qu’une réflexion soit menée dans le cadre d’une connaissance
toute nouvelle:celle élaborée par le Professeur Bernard Schmitt.Il s’agit du mécanisme du
doublement des intérêts qui sont payés par les pays emprunteurs auprès de l’extérieur (voir
sur le Web et sur le site de l’Université de Lugano,Prof.Alvaro Cencini).Ce mécanisme explique
en bonne partie l’emballement des endettements extérieurs depuis disons une quinzaine
d’années.Négliger ce point serait se condamner à ne jamais traiter les problèmes en cours
dans toutes leurs dimensions.(Voir le manifeste de Lugano, »quantum analysis of economics » )
Or,il ne faut rien laisser au hasard en matière de monnaie.
Héhé, revoilà Scmitt et Cencini…
Que signifie exactement « héhé » et « revoilà » ? Celà respire le sous-entendu…Alors clarifiez SVP.
Pour ma part je pense que les travaux du Professeur Bernard Schmitt (avec un h ) n’ont reçu qu’un
accueil assez misérable dans la communauté (scientifique..) des économistes,tant dans le monde qu’en France même.Les découvertes de Bernard non seulement mettent à jour les insuffisances des pensées « dominantes » ,notamment « néo-classiques »,mais son antériorité et
ses découvertes récentes (sur le doublement des intérêts nets des emprunts extérieurs) ne sont
autres qu’une remise en cause complète de ce que croyaient auparavant les économistes de tout
poil.(les publications notamment de 1977,puis de 1984,préparent la découverte sur les intérêts.
Non non professeur Devillebichot, rien de ce que vous sur-entendez comme sous-entendus, mais je constate que vous intervenez préférentiellement à propos des billets de JPP (Pagé) et en y évoquant systématiquement votre ami Bernard ou vos propres travaux dans le cadre de cette école économique (j’ai pas dit chapelle). Rien que de très normal. Et j’invite les lecteurs à consulter vos travaux et rajoute même quelques liens. Sans sous-entendus.
http://www.idref.fr/026829592
http://books.google.com/books/about/Pour_sortir_enfin_d_un_r%C3%A9gime_inepte_de.html?id=5FjAOAAACAAJ
http://www.quantum-macroeconomics.info/biography/
Est-ce que le fédéralisme améliorera notre souveraineté monétaire? Sans doute un peu, mais nous resterons quand même dans une logique de monnaie-crédit. Or est-ce que le problème principal ne serait pas là? Parmi les solutions qui permettraient de retrouver plus de souveraineté monétaire (monnaie et pouvoir politique en adéquation géographique), il y a le Bancor qui génère un système d’écluses entre les économies, il y a le SMT de Johannes Finck et il y a le MMT (Modern Monetary Theory) ou chartalisme.
Que pensez vous du MMT?
Je suis de gauche, mais pas cette gauche là et ne vote jamais pour ce parti.
je suis européenne mais pas cette europe là.
Je pense que la nation peut s’inscrire dans une europe constructive..et la région aussi.
Le « grand » n’est pas obligé d’effacer le « petit » : différentes cultures, différents modes de vie, consommer local, et tant d’autres choses, ne me paraissent pas en contradiction avec une vision globale de l’europe….et même du monde. Car en effet, parler d’immigration, par exemple, c’est permettre à certains continents de vivre de façon décente. La pollution est aussi un problème mondiale.
Alors oui à une europe forte….mais juste et qui nous tire vers le haut.
Et que la structure Européenne coute moins cher ! A eux seuls, ils nous ruinent.
J’approuve l’ensemble mais
Et que la structure Européenne coute moins cher
n’ est pas prouvé. En fait, comparativement la bureaucratie européenne
n’est pas « chère ». Un exemple, combien de fonctionnaires parisiens, quelle évolution
de l’effectif alors que le nombre de la population administrée diminue ?
De fait, toute étape vers l’intégration obligera à une augmentation
du budget européen. Les priver de moyens ne serait pas compréhensible.
Et puis, c’est une question subalterne.
Il y a plus important : quelle démocratie?, quelle idéologie obligatoire ?
Pourquoi l’idéologie inscrite dans les traités n’admet pas la coexistence avec d’autres organisations économiques, ou les lois et règlements locaux ?
( pour le premier point: service public à la française.Pour le second:
directive dont Zébu a montré les subtilités destructrices du droit du travail local.)
Penser à inscrire la subsidiarité dans les règles (c’est déjà fait) et dans les faits, peut-être une piste pour réduire les pesanteurs bureaucratiques?
pour essayer d’avancer, quelques idées, à attraper en vol
2011 : Année indignée, 2012 année de tous les dangers
Les retours du dimanche, par Agnès Chaveau et Nicolas Truong
Invité(s) : Michel Serres et Bernard Stiegler
http://arsindustrialis.org/les-retours-du-dimanche-2011-ann%C3%A9e-indign%C3%A9e-2012-ann%C3%A9e-de-tous-les-dangers
Périodiquement, lorsqu’une douce nonchalance s’installe sur le blog, un billet autour d’un thème bien controversé apparaît pour secouer un peu l’atmosphère. C’est bien de ça qu’il s’agit dans ce cas?
La base parfaite d’un argumentaire biaisé dès ses fondements: prendre ses désirs pour des réalités. Vous vous basez sur quels éléments objectifs pour avancer ces fragiles prémisses?
A valérie. Pour moi, fédéralisme n’est pas incompatible avec le maintien des cultures nationales et régionales. Encore une idée reçue qu’il faut combattre !
je serais plus à songer le possible d’une Europe confédérale que d’une Europe fédérale
(l’Europe fédérale, telle qu’elle s’annonce – primauté à la langue usaméricaine, inféodée de cet esprit néolibérale … est déjà minée
A Lazarillo de Tormes
Mon argumentation se fonde sur des débats au sein d’un Cercle de réflexion que je préside. J’ai pu constater que des amis qui ont voté Non au « Référendum » m’ont dit : « aujourd’hui, je suis pour le fédéralisme. C’est la seule manière de sauver l’Europe (et nous en même temps !) ».
Jean-Pierre Pagé
C’est la seule manière de sauver l’Europe
Nous n’avons pas le devoir de sauver l’Europe.
Nous n’avons aucun devoir à son égard.
Votre réflexion relève de l’idéologie de la rustine, appliquée
par un Boy-Scout : votre fédéralisme est instrumenté en vue de votre confort.
Il n’est qu’une fuite en avant.
Oui, mais quel féndéralisme.
Dés le moment du « non » , tous les nonistes que je connaissais, et j’en étais, étaient TOUS fédéralistes.
Mais vous, vous trichez avec les mots, Aristote je crois avait déjà dit que c’était le début de la corruption des cités.
Vous parlez fédération, et sous pretexte de contrat social , vous nous vendez une sorte d’URSS, dirigée et contrôlée par des agences, élues par personnes, contrôlées par personne, où le président du seul organe élu, le Parlement, est congédié comme un larbin d’un sommet où pourtant , en plus des chefs d’état, il y a le prédisent de la commission et celui de la BCE.
D’ailleurs, vous ne répondez pas à ma première indignation.
Où est votre projet de PO-LI-TI-QUE de fédération? Comment voyez vous la démocratie dans votre gourbis?
Je note que, comme tous les européistes, vous ne répondez qu’à ce qui vous arrange. Vous parlez de compatibilité entre les cultureset à aucun moment vous ne me répondez en disant « mais monsieur, évidemment, c’est un préalable ».
Non, vous faites profil bas montrant bien ainsi votre dessein de direction « éclairée » par des « initiés ».
A la lanterne.
Alors ce doit être un très grand cercle, pour en tirer de telles généralisations!
@ Jean-Pierre Pagé
Alors l’échantillon n’ est probablement pas assez nombreux ni représentatif de la population pour extrapoler une adhésion aussi massive que celle que laisse supposer l’entrée en matière de votre exposé.
Si cette volonté massive ne peut être prouvée je ne vois pas de raison de faire plus d’europe juste pour la beauté du geste. Soixante années d’expériences plus ou moins heureuses devraient constituer une raison suffisante pour, au minimum, arrêter d’envisager d’office l’option du démantèlement comme plus génératrice d’incertitude apocalyptique -je trouve la terminologie légèrement superlative- qu’une intégration plus poussée.
Questions simples que je me pose:
-est que la taille d’une entité administrative est proportionnelle au bonheur des administrés y vivant?
-est-ce que le bonheur de ces administrés n’est pas plutôt lié à la structure de l’administration, à l’aptitude des administrateurs à bien administrer, aux modes d’interaction des différentes entités administratives? Vous envisagez la question d’ailleurs mais pourquoi vouloir forcer à que cela se fasse au niveau européen?
-est-ce que la proximité entre administrés et administrateurs est un critère de qualité de l’administration?
-à qui profite le crime? (c’est une de préférées de Monsieur Jorion)
Small is beautiful Monsieur Pagé. Il faudra bien un jour l’envisager parmi les hypothèses de travail. Et in fine, que celle qui le moins provoquera l’incertitude apocalyptique ou, soyons ambitieux rendra le bonheur aux gens de bonne volonté, s’impose.
Vous allez avoir du turbin ces prochains jours 🙂
Cercle !!! Tout est dit !
L’Europe telle que conçue au départ je n’en voulais pas et j’ai voté non en ce temps là , les évènements m’incitent à « croire » que j’avais raison , comme bien d’autres qui avaient senti le piège de la financiarisation et des joies de la concurrences abusive envers des biens nationaux (communications , transports , soins , énergies) créée par des marchés de prédation nouveaux !
A cette époque j’avais lu les nombreuses pages du traité de Maastricht avec grande attention , il était clair pour de nombreuses connaissances et moi même que ce traité négligeait violemment le volet social de l’affaire , j’ai réitéré ce refus pour celui de Lisbonne qui ne fut qu’une resucée néo-libérale , si bien que cette Europe là , c’en est assez !
A 53 ans je n’ai toujours pas compris l’apport réel de cette Europe , si ce n’est ses contraintes au détriment du plus grand nombre et à l’avantage de peu !
J’adhère à la réflexion de Daniel ci-dessous !
Monsieur Pagé risque d’essuyer ,pas mal de, non Jean-Pierre.
Coagulation d’opposants disparates…
Souverainistes,anti-capitalistes,millénaristes,aquabonistes,désespérés,écœurés,ultra-écologistes,anarchistes…
Non Jean Pierre ! une anticapitaliste, ultra écologiste, anarchiste, écoeurée ! 🙂
Et simple démocrates.
C’est pas bien ,d’être démocrate? C’est devenu un gros mot?
Voir « La haine de la démocratie » de Jacques Rancière, Ed La Fabrique, 13 €
Je les classe dans le écoeurés…
les
>De nombreuses analyses ont mis en évidence les vices originels de la zone euro. On ne reviendra pas là-dessus ?
Heureusement que je vois votre point d’interrogation. Parce qu’il faut revenir dessus. Pourquoi la crème de l’élite politique et les doctes économistes nous ont amené à la situation présente ? Et si le maximum qui a pu être fait par cette crème de l’élite a été ce qui est aujourd’hui, comment peut-on envisager mieux ? Avec quelles ressources humaines ? Quelles procédures ? Alors que les peuples votent (en partie, mais quelle partie !) pour les nationalismes de l’extrême droite ? ???? Alors que les solutions préconisées jusque maintenant par cette crème de l’élite sont manifestement néfastes ?
« Contrairement à ce que l’on entend dire souvent, les peuples de l’Europe ne sont pas opposés au fédéralisme. »
Sur quoi vous appuyez-vous pour sortir une telle affirmation ? La dernière fois que le peuple français a été consulté sur l’Europe, c’était en 2005 (ça date…), et il a rejeté cette constitution qui prévoyait justement plus d’intégration et plus de pouvoir pour l’Europe.
A Rostov
Voir réponse à Lazarillo de Tormes
Ha bon, et votre cercle d’amis, ça vous suffit pour vous éclairer sur 400 millions d’Européens????
ça devient comique là. Votre cercle d’ami, c’est ça le peuple qui n’est pas opposé au fédéralisme???
« Contrairement à ce que l’on entend dire, les peuples de l’Europe – en particulier, le nôtre – ne sont pas opposés à une telle progression de l’Union, en d’autres termes à plus de fédéralisme, à l’image des structures qui charpentent les grandes unions de pays. »
WOUUAAAT ?
Je voudrais le nom et l’adresse de Ce peuple français afin de lui poser la question directement !!
« Si le fédéralisme est la meilleure voie pour sauver la construction européenne… »
Mais quelqu’un a-t-il démontré que sauver la construction européenne (ce qu’elle est aujourd’hui, tout au moins ) était le souci fondamental du peuple ci-dessus cité ?
Laissez tomber, puisque c’est son cercle d’ami qui le dit.
Il n’y aura jamais d’Europe fédérale.
Il n’y aura jamais de fédéralisme en Europe.
La solidarité existe dans un cadre amical, dans un cadre familial, dans un cadre communal, dans un cadre départemental, dans un cadre régional, dans un cadre national.
Mais en revanche, la solidarité n’existe pas dans un cadre supranational.
Quatre exemples :
1- Depuis le début de la crise grecque, les pays européens riches auraient dû DONNER des dizaines de milliards d’euros à la Grèce.
Or les pays européens riches n’ont pas voulu DONNER des dizaines de milliards d’euros à la Grèce.
En revanche, chaque pays européen riche accepte de sauver ses propres banques privées de la faillite : là, oui, la solidarité existe, car chaque pays européen riche accepte de DONNER de l’argent pour sauver ses propres banques privées.
2- Deuxième exemple : les pays européens riches auraient dû DONNER plus d’argent au budget de l’Union Européenne pour la période 2014-2020.
Or les pays européens riches ont refusé de DONNER un seul euro supplémentaire au budget de l’Union Européenne pour la période 2014-2020.
Résultat : le budget de l’Union Européenne restera au niveau minable de 1 % du PIB de l’Union Européenne pour la période 2014-2020. Par comparaison, le budget fédéral des Etats-Unis est de 25,3 % du PIB des Etats-Unis.
3- Troisième exemple : les pays européens riches auraient dû accepter de payer des taux d’intérêt plus élevés en créant des euro-obligations.
Or les pays européens riches ont refusé de payer des taux d’intérêt plus élevés : les pays européens riches ont refusé la création des euro-obligations.
4- Quatrième exemple : les pays européens riches auraient dû accepter de créer une union de transfert dans la zone euro.
Or les pays européens riches ont refusé de transformer la zone euro en une union de transfert, avec des DONS d’argent partant des Etats du Nord en direction des Etats européens périphériques.
Conclusion : la solidarité supranationale, ça n’existe pas. La Grèce va quitter la zone euro, et les autres Etats européens périphériques aussi. La zone euro va se disloquer.
Les ouistes ont fait une expérience. Cette expérience a foiré.
Certes, mais les cadres nationaux se sont souvent constitués par le fer et par le feu. Les différentes régions ont été soumises militairement par la puissance dominante.
Simplement, certains ont déjà essayé moultes fois de faire l’Europe de la même façon, mais chaque fois cela s’est soldé par des échecs. Il n’y a jamais eu une puissance assez forte pour soumettre toutes les autres.
Nous sommes donc « condamnés » à nous entendre et à faire des compromis…
Bien sur, l’Europe continuera à coups de compromis (et de coups tordus; dernier ex en date Sir Cameron)
L’europe construite militairement (LouisXIV, Napoléon, Hitler…), pour le moment c’est du passé, mais ça peut revenir (exemple l’ex Yougoslavie, qui était une fédération…)
Je suis d’accord avec BA;
J’irais même plus loin; si par malheur cela arrivait, c’est de nouveau la guerre assurée, pour la raison simple qu’il faut toujours un bouc-émissaire en cas de conflit (ou en cas de crise), et que des crises et des conflits il y en aura à la pelle dans une Europe improbablement fédérale.
Se soumettre au pseudo ‘fédéralisme’ Européen c’est renoncer à jamais à une Europe sociale et progressiste, donc non merci.
Comme les gouvernements de droite sont souvent majoritaires,c’est pour les minoritaires le chemin vers une dictature permanente(souvent Allemande).
Les Etats Unis d’Europe ça ne marche pas et ça ne marchera JAMAIS.Nos cultures sont trop anciennes et différentes, pourquoi faudrait’il tout normaliser (par le bas bien entendu) ?
De plus les langues différentes n’aident pas.L’UE est juste une tentative montée par les US via les Allemands pour bloquer toute concurrence monétaire et faire survivre le dollar le plus longtemps possible.Je n’ai pas entendu parler d’austérité aux USA depuis 4 ans, étonnant non?Alors qu’ils sont dans une situation bien pire que celle de l’Europe.
La naiveté a ses limites.A qui profite le crime?Poser la question c’est y répondre.
Plus on essayera d’imposer cette fausse Europe la (du fric)plus elle sera rejetée par les différents peuples.Et puis on s’étonne d’assister à la naissance de partis d’extrême droite un peu partout ou pire carrément néo nazis en Grèce.L’Europe c’est la paix disaient ils?Et bien continuez comme ça Messieurs Dames et ce sera bientôt tout sauf la paix.
Il me semble que vous vous laissez prendre au piège de la recherche d’un « mécanisme » pouvant sauver « l’europe », c’est à dire au piège de cette course à l’échalote très à la mode en ce moment.
Vous éliminez bien vite, et la démocratie, comme le souligne Kerjean, et la nécessité de la fondation d’une nouvelle société, ceci étant « un autre problème ».
Ce n’est pas un autre problème, dans une approche systémique telle que celle qui se veut être menée ici, on ne peut dissocier les fonctions, le cadre, l’idéologie et le mythe, les places…
Bonjour,
Je ne suis pas d’accord avec cette formule « Le fédéralisme ou le chaos ». On croirait entendre Jacques Attali ou les néo-libéraux les plus extrêmes…
Il faut arrêter d’idéaliser les choses. En 83 la gauche a fait un sacrifice humain digne des civilisations les plus primaires au nom d’un « idéal » Européen.. On va pas recommencer ?
Au diable les idéaux(Nationalisme, Internationalisme, Européisme..)!!
Je pense que la pire des choses qui puissent nous arriver aujourd’hui se serait de passer d’un aveuglement Européiste à un aveuglement Nationaliste. Il faut donc agir avec raison.
Si nos voisins, notamment l’Allemagne (qui a une démographie très différente de la notre..) refuse le fédéralisme que vous décrivez (ultimatum de 6 mois par exemple comme proposé par l’économiste Jacques Sapir.). Et bien il faudra une sortie « organisé » (Pourquoi éclatement?) de la zone Euro (Pas de l’union Européenne..) avec transformation de la monnaie unique en monnaie commune .
Bon nombres d’économistes « keynésiens » envisagent cette possibilité comme étant tout à fait réalisable: Frédéric Lordon, Jacques Sapir, Emmanuel Todd…etc
Sinon je ne vois que 2 issues possibles face à un blocage allemand : Se soumettre ou faire la guerre à l’Allemagne..
Une augmentation des salaires pour sauver le système Capitaliste implique forcément du protectionnisme.. Il faudra donc le faire à l’échelle nationale. Mais pas au nom d’un quelconque nationalisme… Mais parce que c’est un moyen technique indispensable pour l’augmentation des salaires..
Non, nous n’avons pas le choix entre « le fédéralisme ou le chaos » mais entre l’aveuglement idéologique (qu’il soit libéral, nationaliste, internationaliste, européiste..etc) et le retour de l’économie politique au service de intérêt général !
Et après tout le fédéralisme Européen ce n’est dans le fond que du nationalisme à plus grande échelle.. Les extrêmes droites sont tout aussi néfastes à l’échelle de la nation que de l’Europe..
Pour terminer, je dirais qu’un pas en arrière dans la construction Européenne n’est en rien définitif, on peut déconstruire pour répondre immédiatement à la souffrance des populations, et mieux reconstruire plus tard..
Je ne suis qu’un simple observateur (passionné certes..). Donc si j’ai loupé un truc qui fausse mon analyse faite le moi savoir.
Cordialement.
Voilà ce que nous loupons tous : nous avons masqué notre déclin économique et idéologique en créant une Union Economique et en nous endettant. Maintenant que nous avons les créanciers aux trousses, nous cherchons des coupables.
Et les coupables, c’est toujours les autres :
Parmi les bons coupables, pourquoi pas l’Union Economique, ou les riches, ou les travailleurs émigrés, ou l’immigration, ou le transfert des revenus vers le capital et pas vers le travail, ou l’évasion fiscale, ou le manque d’éthique financière, ou l’abrogation du Glass-Steagall Act, ou l’échec de la Volker Rule, ou l’intégrisme, ou le terrorisme, ou l’invasion musulmane, ou le renouveau religieux, ou le déclin des valeurs de l’Occident Chrétien, ou les idéologies dominantes, ou les idéologie nouvelles, ou le manque d’idéologie, nouvelle ou non, ou le capitalisme à l’agonie, ou la complexité du monde, ou les ordinateurs qui prennent le travail des sténodactylos, ou la navette volante, ou les robots, ou les délocalisations, ou la chute du Mur, ou la Fin de l’Histoire, ou les banques, c’est-à-dire les créanciers eux-mêmes, ou les salaires chinois, ou la faiblesse du Yuan, ou le cours du pétrole manipulé par les spéculateurs ou les Saoudiens, ou la crise des subprimes, ou l’immobilier américain et espagnol, ou les Grecs, ou les juifs de Lehman, Goldman, Morgan &Co, ou les CDS, ou la spéculation financière, ou les spreads délirants, ou la volatilité et le high frequency trading, ou trop ou trop peu de démocratie, de contrôles, de fédéralisme, de lois, de gouvernance mondiale, ou la démographie galopante, ou la pollution, ou le réchauffement climatique, ou les inégalités Nord-Sud, ou les écarts entre riches et pauvres, ou le pouvoir des 1% sur les 99%, ou les indignés dans l’indifférence, ou la fraude sociale, ou les paradis fiscaux, ou l’hégémonisme américain, ou la suprématie du dollar, ou la cupidité et la peur, ou la nature humaine qui cherche chez les autres une excuse pour ses dettes, son chômage, son smic minable, ses déficits, ses aveuglements, sa confiance dans nos élus qui nous ressemblent… ?
Aussi longtemps que nous empruntions sans problème à du trois pourcent avec un PIB et un déficit budgétaire en hausse, tout allait bien…
@Mohamed
+1
Et pour ceux qui ne seraient pas convaincus qu’un fédéralisme européen est – au mieux – une gentille utopie, souvenons-nous de l’ex Yougoslavie, une autre fédération
Comme c’est curieux! Depuis 30 ans que je regarde passer les trains des réformes institutionnelles liés au fédéralisme à la belge, je constate que c’est le chacun (Flandre, Bruxelles, Wallonie) pour soi, la division de tout, les multiplications contradictoires des règles au sein des entités fédérées, la tentation d’une solidarité à deux vitesses… etc . Tout cela au nom de la nation(unité) belge pour essayer de faire plaisir à l’une des communautés qui menace de…..quitter la « Belgique » !!
Bien sûr, une des communautés est plus riche que l’autre…. ceci explique cela ! Oui, oui, le Président de l’Union Européenne est belge, un fédéraliste convaincu…. quel hasard !
N’en déplaise à tous les bons démocrates minoritaires (bolchéviks?) qui hantent ce blog, je suis entièrement d’accord avec les propositions de ce billet.
Ouf, enfin une voix populaire (la mienne) pour soutenir cette ouverture fédéraliste ((;)) !
Ouverture fédéraliste c’est une chose. Aveuglement fédéraliste en est une autre.
« démocrates minoritaires » ? Avec 55% des voix ?
😀
bonjour a l ump , seuls les gens de droite dure sont encore assez arriérés pour traiter de bolcheviks ceux qui rejettent leur délire consumériste et libéral !!
Désolé, pas concerné. Vérifier la traduction de bolchevik.
@ EOLE
La traduction littérale de Bolchevik est « majoritaire ». Les gens de droite étaient donc en France, et jusqu’en mai dernier, des Bolcheviks. 😀
@ Agnès
Je prends la claque… (pas celle du Bolchoï).
Je ne suis pas certain que la démocratie se résume à une lutte de représentativité entre minorités.
Tout cela est bien beau , mais je suis contre le machin europeen , je suis bruxellois et rien d ‘autre…
Pour moi l europe peut mourir a l instant…
D’accord, mais attention; ne pas confondre le mot et la chose
Les peuples de l’europe ne sont pas opposés au fédéralisme . Certainement , çà dépend de ce
qu’on y met .
Si comme votre billet le laisse entendre , c’est une question comptable , çà va coincer .
Les peuples Européens s’opposent surtout par leur , on va dire… culture .
çà imbibe les comportements les plus quotidiens . Je m’explique . Si vous étes Anglais et que vous postulez un emploi ou un logement , on ne va pas vous enquiquiner avec un tas de références comme en France , on vous mets à l’essai . par contre si vous ne faites pas l’affaire , vous étes viré , illico . En France , une fois que vous avez votre CDI ou votre logement méme si vous ne payez pas , c’est un chemin de croix pour le propriétaire ou le patron .
En Allemagne , voire les conflits sur Airbus , vous n’étes pas dirigeant parce que bardé de diplomes et parachuté sur un poste où vous ne connaissez rien , vous commandez aprés une longue carriére sur le terrain , diplomes éventuels acquis par la pratique .
Tout çà fait les différences qu’on constate . Les contraintes comptables peuvent amener les
uns et les autres à moduler mais se heurtent à des comportements vécus comme naturels
qui ne vont pas changer comme çà , aussi vite que les bilans , fussent-ils sur trente ans !
A mon avis l’Euro et l’Europe sont des compromis , pour nous alléger des conséquences de la gabegie US , rien de plus . Le plus pourrait étre un dépassement des supertitions locales , par éducation mutuelle , mais ce plus suit un temps beaucoup plus long que les contraintes comptables US , en l’occurrence préssées de remodeler le Moyen-Orient pétrolier .
Le fédéralisme en Europe est parfaitement utopique. Tous ces vieux pays sont presque tous identifiés à une culture et à une langue. Vingt six langues pour 27 pays, je crois ! Quel homme aussi polyglotte soit-il, pourrait participer à une campagne électorale globale ? Aucun. Dans les pays multilingues (2 ou 3 langues) tels que le Canada, la Belgique, la Suisse, on voit déjà les tensions, les sous-entendus et les rancunes que génèrent la non compréhension immédiate de leurs citoyens. Nous sommes condamnés à « l’Europe des patries » c’est à dire à ce club de dirigeants démocratiquement élus soit au niveau du Conseil européen pour les Chefs d’État et de gouvernement, soit au niveau du Parlement de Strasbourg pour les députés.
Quant à la solidarité entre pays qui s’exerce déjà beaucoup et qui doit sans doute être amplifiée, elle ne peut être que librement consentie, poste par poste, année après année, par accord entre les représentants politiques. Il ne peut en être autrement si on ne veut pas voir se développer des rancunes destructrices qui aboutiraient à un éclatement inexorable.
Voyez l’Euro, construction fédérale qui, contrairement à ce qui est dit, ne comportait pas de tare originelle : il fallait respecter la règle du déficit maximum de 3% et de l’endettement maxi de 60% du PIB (et en plus contrairement à la Grèce, présenter des comptes honnêtes). Le problème, c’est que tous les pays, y compris l’Allemagne, ont jetés ces contraintes par dessus bord. Et maintenant, on le paie. Plus fondamentalement, on se demande comment faire pour rendre ces règles impérieuses et incontournables. En 2009, on a fait appel à un « policier » international, le FMI, pour crédibiliser les injonctions de ce qui est devenu la Toïka. Tout se résume à cette question : Comment faire plier un État membre récalcitrant qui abuse de votre carte de crédit commune sans en venir à l’exclure du club ? Une solution intéressante était sortie de l’accord du 19 décembre 2011 : respecter à terme la règle d’or du déficit zéro et ensuite, après plusieurs années de stricte observance, rémission des péchés, pardon, mutualisation progressive de la dette.
A ma connaissance, juqu’à aujourd’hui, il n’y a jamais eu de véritable fédération en dehors du cas suisse qui se veut confédération. Les états fédéraux actuels sont nés soit par agrégation autour d’un puissant état noyau (Russie) soit par agrégation additive de nouveaux territoires conquis (Etats Unis) soit par redécoupage par effet de subsidiarité d’un état préexistant ou d’une colonie avec ou sans problèmes d’élongation des communications internes (Etats Unis de l’indépendance, Canada, RFA, etc.).
L’humanité a, pour la première fois, dans un contexte qui n’est pas celui d’une menace de conquête territoriale, l’opportunité d’une association libre d’états acceptant de déléguer et de fédérer une part de leur souveraineté dans un ensemble civilisationnel commun riche de la multiplicité des cultures qu’il a lui-même engendrée. Il ne s’agit pas de substituer un état fédéral a des états nationaux; il s’agit de regrouper à un niveau commun les principales fonctions régaliennes pour, d’une part, résoudre les trop fortes disparités à l’intérieur de la zone fédérée et, d’autre part, mieux faire valoir à l’extérieur les intérêts communs aux états fédérés.
Pour moi, les « nonistes » à l’extrème droite comme à l’extrème gauche ont tout simplement peur qu’un élargissement du cadre institutionnel ne leur permette plus leurs rêves de prise de pouvoir pour y imposer une idéologie désuète, quel qu’en soit le bord.
Défendre les services publics, défendre les acquis sociaux (en Italie, au Portugal, on réduit ou on veut réduire les congés payés), défendre la retraite, protéger son industrie, défendre le pouvoir d’achat, lutter (vraiment, pas en paroles) contre les paradis fiscaux, mettre hors d’état de nuire les lobbys de tous poils et la finance…. etc, etc…., vous appelez ça une idéologie désuète.
Vous voulez regrouper et déléguer au niveau fédéral les principales fonctions régaliennes de l’État. Mais c’est déjà le cas !
Regardez la liste des compétences exclusives de l’UE (Union douanière et règles de concurrence nécessaires au fonctionnement du marché intérieur (privatisation de la poste…), politique monétaire pour les États dont la monnaie est l’euro (taux de change..), …, politique commerciale commune (OMC…))
On en est là, et vous voulez en rajouter, ou plutôt en soustraire (de la souveraineté)
Mais cette question a déjà été tranchée par un référendum non? Ou voulez vous qu’on en refasse un autre ? Non ?
Il est vrai que ce sont des idéologies désuètes.
@ Merlinll
Je ne parle pas de ce qui a cours mais d’idéologie par nature pas concrète.
Ceci dit, vous semblez vouloir changer (sans rapport avec un slogan en cours) en conservant ce qui existe; le changement s’accorde mal du conservatisme; il suppose que l’on fasse bouger les lignes. Me référant à un précédent billet sur la France et le déni, il me semble impossible de conserver tous les avantages acquis: il faudra faire des choix, pourquoi pas démocratiquement?
Le Fédéralisme dans une Europe Néolibérale ne peut pas être le Fédéralisme dans une Europe sociale et solidaire.
Et comme cette Europe Sociale et Solidaire n’est pas dans les projets, le Fédéralisme proposé ici ne peut être qu’un enchaînement supplémentaire des producteurs de richesses aux prédateurs de richesses pourvoyeurs de Crise, d’Austérité, de Récession.
Nous ne pouvons pas faire confiance au fédéralisme car il s’agit d’un air que nous avons connu:l’Europe de l’amitié(voir Allemagne -Grèce);l’Europe du progrès social et autre(écoles,hôpitaux,bas salaires) ,enfin Europe de la paix(demandez en Afghanistan et tous les bienfaits en Lybie),enfin Europe équilibrant les relations internationales(voir Sarko emboîtant le pas de l’Amérique) et posons nous la question à quoi sert l’OTAN pour une Europe dite indépendante….Sûr que plus de fédéralisme aurait pu sauver l’Europe ,mais l’Europe est purement une dictature inféodée à la finance….Nous ne sommes plus tout à fait au temps où certains Bisounours PSCEntristes faisaient croire que Barroso est un démocrate…L’Europe des montages financiers doit disparaître et comme elle est conçue pour ces montages et par ces montages( voir le rôle de la BCE) qu’elle coule au plus vite
il va falloir choisir une capitale pour l’Europe fédérale; BERLIN car ce sont eux qui ont les sous.
Aux états unis peu de choses ne différencie un texan d’un californien, en Europe ce sont de vrai peuples qui sont intrinsèquement différent. j’aimerai comme vous vivre dans un monde de bisounours, mais ça finira comme l’union yougoslave.
Mais non, voyons, LUXEMBOURG, parce que c’est un petit état au coeur de la zone… et que les fonctionnaires fédéraux n’auront pas de mal à y planquer leurs revenus! (;))
Monsieur Pagé,
Vous dites : « En second lieu, en instaurant un mécanisme permettant, comme dans toutes les grandes unions fédérales (Etats-Unis d’Amérique, Fédération de Russie, République Fédérale d’Allemagne), des transferts de ressources des parties les plus riches de l’Union vers les plus pauvres. », comment pouvez-vous affirmer cela ? Vous perdez en crédibilité…
Comment pouvez-vous croire encore en l’Europe face à la crise systémique mondiale ? Quel est l’objectif de (et pour) l’Europe ? Prendra-t-elle en considération le concept de diversité, de ressources, de concentration ? Pourquoi l’Europe maintenant ? Que peut-elle nous offrir comme garantie de la diversité, des enjeux liés à l’exploitation des ressources, et de la concentration des richesses ? Peut-elle se remettre en cause, elle même (ses dirigeants et sa gouvernance) ? Si ce n’est que de s’associer comme vassal du monde anglo-saxon (alignement des structures de financement sur US) et comme puissance prête à en découdre (cf l’histoire des guerres dans leur dimension croissante)…..Que veut-on nous vendre ? Qu’est-ce que le progrès ? Et après l’Europe politique, c’est « l’Europe démonétarisée » (avec sa monnaie électronique?). Donc, encore plus de concentration serait notre salut ? Le vrai problème n’est pas réellement l’Europe mais la conception de l’échange (notion de valeurs, de monnaies, de capitaux,….). Et la souveraineté (quelle définition)? C’est la productivité et la rentabilité à tous les étages sauf pour les hommes politiques (A croire qu’ils ne sont jamais assez nombreux) ! Je vous informe que les dirigeants mondiaux les plus détestés par leurs citoyens sont aujourd’hui les représentants de l’Europe.
Comme vous êtes économiste, je suis curieux de savoir ce que vous pensez des théories monétaires contemporaines et comprenez-vous ce que l’équation de Fisher implique ? Les agrégats (l’imagination illimitée) et la vitesse de circulation (technique informatisée) qu’impliquent-t-ils sur la vie réelle (prix relatifs)? Que pensez-vous du crédit et de l’inflation (question précise)? Cautionnez-vous la valeur d’échange au détriment de la valeur d’usage ? La technique sans la philosophie ne comprendra jamais les comportements humains. Que pensez-vous du mot « fidus » ?
Enfin, je préfère finir sur une morale : si vous semez le vent, vous récolterez la tempête..
J’abonde , Mr Pagé semble ignorer (ou masque) que certains états américains souhaitent une sécession , les états riches ne voulant plus payer pour les états pauvres.
Pour l’exemple russe , j’y ai séjourné , le pseudo « mécanisme » de transferts n’est aucunement visible sur le terrain , à Moscou les Hummer , à Irkutsk les Lada , je n’ose même pas penser au Kamchatka ! Le problème de la concentration de la richesse y est flagrant , thème souvent évoqué à raison par Paul et bien d’autres ici maintenant !
On peut également penser à la partition Libyenne en cours , partition directement liée au partage inégal des richesses de ce pays , se fédéreront-ils eux aussi ?
Nous savons que les États-Nations ne sont plus opérants, qu’il faut aller vers une localisation de l’économie et de la démocratie. On n’arrivera pas, sauf cataclysme (et disparition d’au moins 75% de la population), à faire cette localisation en re-territorialisant les organisations sociales (c’est ce qui se passe en Lybie, il ne s’agit pas de fédéralisme mais d’une tentative de résurgence de féodalité), en restant sur le mode de l’État mais à un niveau cantonal ou quelque chose de ce type.
Le fédéralisme est à envisager, même si à mon avis il n’y a pas de modèle existant qui puisse répondre à toutes les problématiques actuelles (le fédéralisme allemand est sans doute plus intéressant que le fédéralisme américain, mais de toutes façons il y a un certain nombre de manques à combler). Il nous faut inventer de nouvelles solutions, car l’organisation centralisée des moyens de gestion et d’administration au niveau de l’état va de pair avec la centralisation des capitaux dans les mains de certains, qu’ils soient basés sur la perception d’impôts ou d’intérêts de crédit. On le voit d’ailleurs avec la crise actuelle où la dette privée et la dette publique s’interpénètrent de plus en plus.
Il faut aller de l’avant dans l’organisation collective afin de nous abstraire (un peu) plus du territoire, de la matérialité de la vie et de la nature en face de laquelle l’Homme est faible et assez peu armé. Le piège serait de se refermer sur soi-même.
Je ne connais pas très bien mais il me semble que l’idée de fédéralisme de de Rougemont est une base de départ pour la réflexion. Il faudrait réussir à mettre en place des régions formées sur des projets de collaboration, qui pourraient donc être interpénétrées, concentriques, superposées… plus ou moins versatiles. Mais il est nécessaire de pouvoir « piloter » ces projets de collaboration de manière autonome, sans couper les ponts avec un espace de collaboration plus large et plus abstrait, en faisant par exemple de l’euro une monnaie de référence et l’utilisation de monnaies locales et dédiées (Paul Jorion avait par exemple parlé de tickets de rationnement, je pense à quelque chose de ce type avec un peu plus de comlexité) et des critères de convergence sur les balances commerciales directement liés (l’usage de monnaies locales, mais aussi dédiées, j’insiste, car la « localité » n’est pas la même pour toutes les activités, semblant être un bon outil pour ça).
Que le mot « fédéralisme » ne soit pas magique, évidemment. En revanche je m’étonne à croire déceler dans tous ces commentaires une foi totale envers l’État-Nation. Je l’interprète (je l’exprime en toute transparence, parce que je me sens bloqué sur cette idée et je ne demande qu’à avoir une autre lecture du phénomène) comme étant une croyance qu’il existe une alternative à la flèche du temps: que le fédéralisme, dans une forme connue, mais aussi dans une forme à inventer (ce qui me surprend donc), ne soit pas une alternative suffisante, ok, qu’on puisse revenir sur l’explosion effective de l’État-Nation… ce serait réussir à faire jouer l’entropie en sens inverse.
ropib,
je suis d’accord avec vous. Mais cela va pas être une mince affaire de redonner de l’autonomie aux régions. Les Etats-Nations ne sont plus opérants parce que le modèle tend vers une volonté de déstabiliser les nations au détriment des oligopoles (système économique historique). La nation n’est pas un gros mot, c’est une structuration qui prend en compte un peuple, une langue, une culture, une histoire,…Il peut y avoir plusieurs façons de concevoir son fonctionnement et son rapport avec ses voisins. La nation comme structure intermédiaire a davantage de poids pour créer une liaison entre la base et le sommet (tout dépend de son fonctionnement). Elle comprend mieux les sensibilités des uns et des autres car c’est le résultat d’une histoire (commune dont prioritairement le langage).
Le fédéralisme, c’est donner de l’autonomie aux régions avec le respect des spécificités de chaque département qui s’ordonnent autour de plusieurs communautés de communes dans le cadre d’un projet collectif (la Nation comme élément rassembleur) au sein d’une structure conventionnelle (l’Europe comme cadre fonctionnel). Ainsi, il est un consensus avec ses spécificités. C’est le domaine de définition de chaque niveau qu’il faut définir (domaine de compétences et pouvoirs). L’Europe ne peut pas le faire car les centres de décision sont déjà trop éloignés des besoins de la base. D’ailleurs, nous observons une volonté farouche de concentration des pouvoirs (souveraineté) vers les organismes Européens, c’est de la concentration et de l’uniformisation. Le fédéralisme doit commencer de la commune, au département, à la région, à la nation dans le cadre de l’Europe fédérale. Ce sont les pouvoirs qu’il faut correctement répartir (si tous les pays avait été déjà fédéraux). L’idée d’une monnaie centrale avec des monnaies satellites constitue une avancée dans le bon sens. C’est la distinction entre l’échange intra-communautaire et extra-communautaire (redonner de la flexibilité au système monétaire). Enfin, prévoir qu’une monnaie satellite ne devra jamais remplacer la monnaie centrale est élémentaire (du domaine du législatif européen par ex).
L’UE sera fédérale si ce fédéralisme débute de la base jusqu’au sommet, ce que l’Europe ne fera jamais (concentration des pouvoirs au sommet, et la monnaie unique en est son illustration). Elle est rigide avec la Grèce, le Portugal, l’Espagne, l’Italie, l’Irlande et demain la France…..
Sa logique est invariable malheureusement et je pense que l’on manquera de temps (cf US) pour mettre en place un système aussi équitable.
Je pense qu’il faut détricoter « consensuellement » pour mieux retricoter. Lorsqu’un travail est mal fait, il est souvent plus judicieux de recommencer du début….
Une europe fédérale pour plus de démocratie: vaste rigolade!
Toujours la fameuse formule du pas en avant.
Allez les gens encore un petit pas et ça va aller mieux. Puisqu’on vous le dit, z’êtes têtus quand même!
Avant de penser à fédérer pour plus de démocratie, faudrait déja que chaque pays soit une vraie démocratie!
Abandon de la monnaie unique et instauration de la monnaie commune.
Application du Jorion’s pack.
Développement local et solidaire.
Après on verra pour le pas en avant, qui n’est qu’une variante du coup de pied au cul!
Ou alors qu’ils tendent leurs fesses les premiers!
Ah ça y est le discours sur le fédéralisme, on l’attendait tellement c’est le passage obligé des eurocrates.
A mon avis la clarté d’une idée est inversement proportionnelle au nombre de mots qu’il faut pour la décrire. On est donc ici un peu mal barré.
Mais pourquoi vouloir « sauver » l’Europe ou l’€ ? Il faudrait peut-être faire leur bilan non avant de tout y sacrifier ?
J’ai déjà du mal avec la tutelle de la France, alors celle de l’Europe, non merci !
Ce que veut le peuple, on le connait par les urnes, et son dernier avis sur l’Europe date de 2005, il faut peut-être s’en rappeler.
L’auteur de cet article a tendance à surestimer le potentiel quant à l’attitude positive des peuples d’Europe pour une évolution vers une Europe fédérale. Je suis d’ailleurs toujours à nouveau surpris de la relative naiveté que témoigne une partie des Francais en ce qui concerne la fameuse « construction européenne » qui découle, disons-le, d’un soucis d’élargir l’influence francaise (ou allemande) en Europe.
Les freins sont multiples: Merkel a raison quand elle dit que la différence entre les pays européens est trop importante en terme de compétivité (elle l’a compris, enfin!) , il faudrait des décennies pour atteindre un équilibre approximatif. Il y a des obstacles juridiques aussi, le droit constitutionnel allemand par exemple. Il y a aussi la question du « qui payera quoi ».
L’UE est basée sur l’économie essentiellement, il n’y a pas d’identité européenne, même pas un langue officielle. Demandez à un danois ce qu’il a en commun avec un sicilien – ce sont deux univers différents.
Le projet dont il est question ici restera, à mon avis, un projet chimérique, une idée séduisante pour certains, mais qui pourrait céder aux épreuves de la réalité et se révéler comme du donquichottisme.
A mon avis, il faudrait mettre les compteurs à zéro, conserver ce qui a fait ses preuves durant les crises, revenir à un status quo ante, pour recommencer à ébaucher une Europe des patries.
Le reste c’est du « romantic nonsense ».
L’ Europe n’est pas aimée.
Normal, elle est devenue acariâtre et une machine répressive contre les peuples.
Elle s’est fait l’implémentation pratique d’une idéologie sans nuance, n’admettant pas de compromis.
Pas d’amour, pas de générosité, pas d’intelligence politique,
un leadership en berne, un charisme à la ramasse.
Perso: que l’objectif de liberté de circulation des capitaux priment la liberté de circulation des personnes est inacceptable. Les rédacteurs -dont des français- ne pouvaient mieux afficher la primauté de l’argent sur les Hommes.
D’où le déficit démocratique et la servilité envers la finance.
Cette Europe-là est irréformable.( Lordon et d’autres.)
Votre proposition est une rustine (si on l’estime
encore en vie) ou bien un pansement sur une jambe de bois.
Aujourd’hui, la survie de la construction européenne implique nécessairement un pas important vers plus d’union.
La solution préconisée n’est autre que la fuite en avant. Je crains que ce soit celle que choisira FH.
Je constate que les mentalités ont bien évolué depuis le dernier article de Mr Pagé, qui date d’avril. Les commentateurs du blog se rendent de plus en plus compte de la supercherie, qu’on appelle l’union européenne.
A ceux qui parlent de démocratie: Je vous invite à visionner la video suivante. Il s’agit d’une conférence de Jacques Attali, où il nous parle de « ses plans » pour l’europe. Si vous trouvez la video un peu trop longue, je vous invite à écouter seulement la partie entre 11:30 et 12:30.
http://www.dailymotion.com/video/xgr0l8_j-attali-intervention-a-l-universite-crise-de-l-euro_news?start=23
Merci pour le lien
Ce que j’en ai retenu c’est que ceux qui ont fait l’Europe l’on fait de telle sorte que de revenir en arrière soit très compliqué, ils ont verrouillé le machin. J’ai compris que les States sont à poil et nous , l’ Europe sommes en slip, c’est pourquoi nous devons faire comme les Etats Unis. Constituer une Europe fédérale pour pouvoir nous endetter comme les Etats Unis et finir à poil.
Quelque chose m’échappe, il y a derrière cette démonstration une autre trame que je devine et qui m’irrite profondément. Soit il en a trop dit, soit pas assez.
On ne peut être plus clair; l’Europe des marchands et des financiers qu’on nous fabrique depuis 60 ans, est une machine à enfumer tout le monde et Serge Halimi l’avait bien vu dans son bouquin « Le grand bond en arrière » ou il démontre comment « ILS » procèdent: en faisant sauter systématiquement tous les ponts derrière eux.
Ce sont des crânes d’œuf (Attali est polytechnicien), ils sont efficace et cynique avec ça.
Et maintenant ils viennent nous dire, la bouche en cul de poule, « Ne sortez pas de l’Europe, ne sortez pas de l’euro, ce serait le chaos ». Et ça marche ! les grecs l’ont cru (pour l’instant).