Sur le site Atlantico.fr, « Fin des élections : la rigueur, c’est maintenant ? » un entretien mené par Alexandre Devecchio, avec Jean Peyrelevade et moi-même.
Bien que les élections grecques aient temporairement rassuré les marchés financiers, l’Europe reste plus exposée que jamais à une nouvelle hausse des taux d’intérêt, doublée d’une crise bancaire généralisée. Pour les économistes Jean Peyrelevade et Paul Jorion, le président François Hollande ne pourra ni ne voudra défendre son programme économique, notamment face à la pression allemande.
Atlantico : Jean Peyrelevade, vous affirmez que si le programme économique de François Hollande est maintenu tel quel, la France va être attaquée par les marchés financiers et pourrait voir ses taux d’intérêt s’envoler. Le gouvernement Ayrault va-t-il devoir opérer un tournant de la rigueur comme le gouvernement Mauroy en 1983 ?
Jean Peyrelevade : Un tournant est inévitable. J’ai été nommé directeur adjoint du cabinet Mauroy et conseiller économique du Premier ministre en 1981. J’ai dû gérer le programme de nationalisation. Mais dès le départ, j’ai affiché un certain scepticisme.
Deux ans après, l’Histoire me donnait raison. Mais cette fois, François Hollande n’attendra pas deux ans pour changer de cap. Les dirigeants européens vont devoir bouger vite pour défendre la zone euro qui est attaquée. Nous avons besoin d’un accord avec l’Allemagne. Nous n’obtiendrons pas cet accord sans engager notre propre effort de redressement. Tant que notre politique économique sera considérée par les Allemands comme insuffisamment sérieuse, tout accord avec eux sera impossible et la zone euro ne sera pas sortie d’affaire.
Paul Jorion : En réalité, la politique promise par François Hollande ne représente aucun danger pour les marchés. François Hollande va s’aligner sur la politique allemande, qui est une politique libérale de droite. Il y aura une vague discussion au sujet de la croissance. On va redéfinir le terme pour qu’il s’intègre dans le programme libéral définit par l’Allemagne.
Il n’y a pas de raison a priori que les marchés ne soient pas satisfaits. Il y a un abus de langage lorsqu’on dit que le programme de François Hollande est un programme de gauche. François Hollande est dans la norme européenne, qui se situe entre le centre-droit et la droite. Le problème, c’est que la plupart des gens n’ont pas lu le programme sur lequel François Hollande s’est fait élire.
C’est vrai, François Hollande a dit lors de son discours au Bourget que « son adversaire » était « le monde de la finance ». Mais une semaine plus tard, il s’est rendu à la City à Londres pour dire le contraire. La deuxième annonce le futur de la politique socialiste. Et François Hollande va, comme prévu, remettre en question le contrat à durée indéterminée.
En définitive, le président français va suivre de manière servile la politique qui a été menée depuis 50 ans par le Fond monétaire international, la Banque mondiale et l’Union européenne. La seule variable d’ajustement sera les salaires. C’est ce qu’on a fait en Grèce. Le Portugal, l’Irlande, l’Espagne et l’Italie suivront. Il n’y a pas de raison que la France reste une exception.
Jean Peyrelevade : Le mot « aligné » me paraît exagéré. François Hollande sera obligé de montrer à l’Allemagne qu’il fait des efforts pour rétablir l’équilibre des finances françaises et relancer la compétitivité de notre pays.
Le retour de la compétitivité passe nécessairement par une modération salariale, par une augmentation des marges des entreprises et par un effort d’investissement dans l’appareil productif. Il faut mettre d’avantage d’argent dans l’appareil productif et vérifier que cet argent est correctement utilisé.
Comment François Hollande pourra-t-il faire accepter des mesures de restriction budgétaire en dépit de sa campagne ? L’opinion est-elle suffisamment préparée ?
Jean Peyrelevade : C’est son problème. A lui de trouver la meilleure façon de prendre le virage. Il sera nécessairement un peu chaotique. Il y aura probablement un phénomène de désillusion comme en 1983. Mais tout gouvernement qui prend des mesures courageuses s’expose à ce type de perte de popularité.
Je pense néanmoins qu’il a la place pour trouver le bon langage, à condition qu’il décide d’aller jusqu’au bout de la vérité. Il aurait d’ailleurs sans doute dû dire la vérité avant. Mais François Bayrou, le seul candidat qui a dit la vérité, a été éliminé dès le premier tour.
Paul Jorion : François Hollande a tiré les leçons de l’expérience Mitterrand avant même d’être élu, puisqu’il n’a rien promis, si ce n’est une politique de droite.
Mais, les gens qui imaginent par erreur qu’ils ont voté pour un gouvernement de gauche, comprendront au moment où les mesures passeront qu’il y avait un malentendu. C’est évident. De la même manière que les Grecs ont compris qu’il y avait malentendu au cours des récentes élections.
François Hollande dispose de la majorité absolue, et l’opposition en interne représentée par Jean-Luc Mélenchon est dans l’impasse. Cela va-t-il lui faciliter la tâche ? Martine Aubry peut-elle représenter un obstacle ?
Jean Peyrelevade : La majorité absolue met François Hollande en face de ses responsabilités. Il est président de la République, dispose de tous les pouvoirs, et sera seul face à l’Histoire. Il contrôle le Parlement, le Sénat, les collectivités locales. S’il le veut vraiment, il contrôlera aussi Martine Aubry.
Paul Jorion : Il faut retenir les leçons de l’Histoire. Quand un parti obtient la majorité absolue, l’éventail des opinions commence à se refléter. Le Parti socialiste est désormais un parti de centre-droit.
Au sein même du PS, on va voir apparaître une aile droite, un centre et une aile gauche au sein de la majorité. Je ne sais pas si Martine Aubry pourra réellement incarner l’aile gauche. Henri Emmanuelli devrait revenir lui sur le devant de la scène pour jouer ce rôle.
Les politiques de restriction des dépenses publiques ont montré leurs limites en Europe. A titre d’exemple, la dette grecque qui, malgré la multiplication des plans de rigueur, continue d’exploser. L’austérité est-elle vraiment la seule solution ?
Jean Peyrelevade : Il ne faut pas opposer rigueur et croissance. De toutes les façons, nous sommes condamnés à la rigueur.
Si nous voulons de la croissance, cela passe nécessairement par l’Europe car nous n’avons plus les moyens de la financer nous-mêmes. Encore une fois, il nous faut un accord européen. Pour cela, nous devons faire preuve de discipline. Nous sommes dans un cercle parfaitement fermé. Nous avons besoin de rigueur, et ce n’est qu’à cette condition que nous pourrons trouver un accord avec l’Allemagne.
Paul Jorion : La logique de compétitivité signifie que l’on va aligner les salaires français sur ceux du Bangladesh. Il faut un pouvoir d’achat minimum pour que les gens achètent les produits qu’ils fabriquent. On ne peut pas remplacer tous les salaires par des crédits. Tout simplement parce que les crédits, il faut bien les rembourser un jour ! Il faut donc augmenter les salaires et baisser la rémunération des actionnaires, ainsi que celle de certains chefs d’entreprise.
Il est impossible de conjuguer rigueur et croissance : c’est l’un ou c’est l’autre. A l’échelle de l’Europe, il faut remettre les compteurs à zéro. L’Europe est insolvable. Il faut restructurer la dette avec une dévaluation de la monnaie, en instaurant une véritable solidarité entre les États. Si les Allemands refusent cette solidarité, ils n’ont qu’à sortir de la zone euro. Cela facilitera les choses pour tout le monde.
Propos recueillis par Alexandre Devecchio
178 réponses à “ATLANTICO.fr, Fin des élections : la rigueur, c’est maintenant ? Jean Peyrelevade et Paul Jorion”
Ben oui!, C’est pour cela que ce « pauvre » François Bayrou ne trouve plus de place sur l’échiquier politique. Lui qui est censé vraiment incarner ce centre droit c’est un comble !!!
Encore une fois dans son histoire faite de trahisons des espérances populaires, le parti socialiste avance masqué. Les désillusions seront à la hauteur.
On sait que cela profite in fine à l’extrême droite nationaliste.
Pour ceux qui ne voient pas de différence entre la Droite conservatrice de Cameron et la Gauche, voir l’article ci dessous. La Droite détient toujours le premier pouvoir, celui de l’argent.
http://www.lemonde.fr/economie/article/2012/06/19/cameron-pret-a-accueillir-les-entreprises-qui-fuient-l-impot-en-france_1720840_3234.html
Le premier ministre britannique, David Cameron, s’est déclaré lundi 18 juin prêt à accueillir les entreprises qui fuiraient l’impôt en France, où le président François Hollande compte alourdir les taxes pour les plus hauts revenus.
« Quand la France instituera un taux de 75 % pour la tranche supérieure de l’impôt sur le revenu, nous déroulerons le tapis rouge et nous accueillerons plus d’entreprises françaises, qui paieront leurs impôts au Royaume-Uni », a ainsi déclaré David Cameron devant des chefs d’entreprise, en marge du sommet du G20 de Los Cabos, au Mexique. « Cela paiera nos services publics et nos écoles et tout le reste », a-t-il ajouté.
MICHEL SAPIN IRONISE
Interrogé à ce sujet, le ministre du travail français, Michel Sapin, a répondu sur le ton de l’ironie. « Je ne sais pas comment on fait pour dérouler un tapis rouge au travers du Channel [la Manche], ça peut prendre l’eau », a-t-il dit à la presse en marge d’une rencontre des partenaires sociaux du G20. « Je pense que c’est un propos qui lui a échappé », a-t-il ajouté.
De son côté, le ministre français des affaires européennes Bernard Cazeneuve s’est dit confiant dans le patriotisme des patrons. « Il y a des mesures que nous allons prendre qui favoriseront l’investissement et qui favoriseront l’innovation, et qui permettront aussi d’accompagner la croissance », a-t-il précisé.
François Hollande s’est engagé pendant la campagne présidentielle à porter à 75 % le taux de l’imposition pour les revenus annuels supérieurs à un million d’euros. Entre 3 000 et 3 500 foyers seraient concernés par cette mesure, qui rapporterait quelques centaines de millions d’euros par an à l’Etat. Une large majorité de Français y est favorable, selon plusieurs sondages.
c’est pas l’inverse ?
Le premier pouvoir, celui de l’argent, détient toujours la Droite.
@Merlmokeur
Il y a certainement des différences de sensibilités et d’intentions initiales entre droite conservatrice et gauche libérale. Mais au moment crucial du rapport de force, la gauche social-démocrate ou libérale s’incline devant les forces de l’argent.
C’est ainsi, l’histoire nous l’apprend. En 1936, sans le puissant mouvement social qui a suivi l’élection de Léon Blum et du Front Populaire, les forces de l’argent n’auraient jamais accordé spontanément: les congés payés, la semaine de 40 heures et les conventions collectives.
Ce n’était d’ailleurs pas, me semble-t-il, dans le programme du Front Populaire.
Pour les forces conservatrices, le progrès social est toujours impossible: par principe!
C’est sans doute regrettable, que ça se passe ainsi, mais le capitalisme est un système par nature brutal, qui n’est pas capable de résoudre ses contradictions sans rapports de forces.
Tous les politiciens dits de « gauche » ou de droite,
ont, en France et ailleurs, fait du dumping fiscal,
le PS en tête, abaissant en 20 ans de 10 % la part des salaires
dans la valeur ajoutée des pays OCDE.
C’est la règle obligée pour les serviteurs du capital
à son stade mondialisé.
La seule alternative, que tous les politiciens combattent,
c’est de sortir du cadre capitaliste.
Angela – « Alors mes amis, comment trouvez-vous ma salade ? »
François – « Excellente très chère ! Mario, auriez-vous la bonté de me passer le sel et la croissance s’il vous plaît ? »
http://www.liberation.fr/terre/2012/06/15/le-scenario-de-l-effondrement-l-emporte_826664
J’aime les gens qui parlent vrais et donc j’aime bien Mr- Jorion.
Ce discours est ressassé par Peyrelevade. Et c’est sans compter la « pertinence » de son argumentation économique :
Et le reste est du même tonneau. L’apothéose pour le fun :
Donc si on suit bien le « raisonnement », la croissance « passe » par l’Europe ( mais on ne saura jamais pourquoi, c’est un peu comme le Paris-Lyon qui passe par Mâcon, en somme, l’important à ce niveau étant probablement de placer le mot clef « Europe » juste après « croissance »).
« Car nous n’avons plus les moyens de la financer nous même ». L’Europe, par contre, a vachement de moyens de financement, d’ailleurs c’est fou tous ces investissements « européens »‘ qui relancent la croissance en Grèce et en Espagne…
« Encore une fois il faut un accord européen ». On tombe ici dans le psittacisme. Il « faut » un « accord européen ». Pourquoi ? Quel accord ? Encore une fois on en saura rien. Il s’agit probablement d’un « élément de langage ». On comprendra en lisant la suite à quoi est destiné en réalité cet « accord européen » (dont on ne saura rien sur le contenu).
« Pour cela, nous devons faire preuve de discipline. » Et ben voilà le fin mot de l’histoire. Toutes les circonvolutions précédentes n’étaient destinées qu’à introduire la « discipline » (dont on se doute qu’elle sera germanique).
« Nous sommes dans un cercle parfaitement fermé. » Petit rappel pour ceux qui n’auraient pas compris : y a pas le choix, TINA, de toute façon c’est comme çà ! Où l’on voit que l’argument massue d’autorité est en définitive le seul…
« Nous avons besoin de rigueur, et ce n’est qu’à cette condition que nous pourrons trouver un accord avec l’Allemagne. » Très jolie conclusion qui résume et qui vient clore le développement précédent en ajoutant une nuance intéressante sur laquelle rebondir : nous avons « besoin » de rigueur. Car après tout, s’il s’agit de satisfaire un « besoin » quoi de plus naturel ?
Blague à part, merci pour votre discours, M Jorion, c’est comme un ballon d’oxygène. Aller je le repasse, ça fait tellement de bien :
« La lutte pour ou contre la vérité est la plus impitoyable et la plus acharnée des luttes »
A. Zinoviev
Croissance et europe ?… « la croissance « passe » par l’Europe ( mais on ne saura jamais pourquoi »
Ben arrêtez tout commerce français dans la zone europe … vous finirez peut-être par comprendre le lien ?
Raté : notre balance des paiements est déficitaire depuis 2004 au sein de la zone euro (et notre déficit ne fait que s’aggraver…)
Je répète arrêtez tout commerce … vous m’accordez simplement que vous pouvez faire pire : bravo !
Ah mais c’était du premier degré alors ? Il serait intéressant que vous développiez 🙂
A ce propos, Olivier nous fait encore un merveilleux cadeau
avec ses graphiques sur les déséquilibre des paiements
et plus encore sur les désordres inouis du secteur bancaire.
Un régal:
http://www.les-crises.fr/systemes-bancaires-conclusion/?utm_source=feedburner&utm_medium=feed&utm_campaign=Feed%3A+les-crises-fr+%28Les-Crises.fr%29
@Charles A: ouaip, cadeau mais à condition de pas lire ses explications du genre « le crédit se restreint parce que les banques deviennent sages ».
« la croissance « passe » par l’Europe »
– la zone euro diminue le risque monétaire, et le coût de couverture de ce risque, pour la plus grande partie de notre commerce.
En taux de change flottant ($, £…) il faut se couvrir sur la durée du contrat. Si nous facturons 1000$ avec payement à trois mois, nous empruntons simultanément 1000$ que nous rembourserons dans trois mois avec le payement du client. L’emprunt rentre tout de suite en caisse (ouf!) cela a un coût évidemment mais suprime un risque de change qui peut être catastrophique car notre marge sur la vente est faible vu la concurrence, chinoise entre-autres.
Le change flottant est notre premier ennemis commercial, surtout depuis 1971. Ce change systématique « financiarise » massivement l’économie … il faut couvrir le moindre contrat dans un monde aux flux commerciaux énormes … les banksters et autres spéculateurs adorent multiplier ces risques et leurs juteuses couvertures financières. Pensez au racket du change flottant organisé par le $ sur les factures pharamineuses du pétrole ! L’économie se compterait en milliards si nos achat de pétrole étaient facturés en euro !
– stopper TOUT commerce avec l’eurozone, est une explication adaptée à ceux qui ne comprennent pas les variations et le coté « marginal » de la rentabilité. Un argument binaire. (Au marché 42% des gens croient que ce qui rentre dans la caisse est ce qui va dans la poche du commerçant …)
– baisser son commerce avec l’eurozone, comme actuellement, n’amène évidemment pas de croissance : la démonstration en devient catastrophique. Pensez vous que la France vendra encore beaucoup de Nuit St George (il y a un scandale de 2 millions de bouteilles « fraudées ») ?
Le non respect de nos propres lois est la « première trahison commerciale » … c’est la voie grecque. Athène regorge de voitures de luxe, de piscines et de yachts … mais pas d’administration. Et toujours pas plus depuis 2009.
En Belgique il n’y a quasi plus de « caroussel TVA » … par contre en France les pilleurs à la TVA se régalent. La France pond des lois ou des anathèmes révolutionnaires puis les fraudeurs et autres voleurs profitent interminablement. Malgré un « pouvoir présidentiel fort » avec des majorités « nettes » qui « permettent de gouverner » … reste la tentation grecque, le farniente politico-administratif. Tentation ? Plus de trente ans que nos gouvernants renient leurs paroles budgétaires et se moquent de notre propre Cour des Comptes. Tous nos impôts servent maintenant à payer les intérêts de « notre » dette souveraine … ses taux restent bas mais ça ne durera plus … ils se multiplieront aussi rapidement qu’en Espagne. Nos politicards joueront les ahuris, pas les banksters affidés qui l’organisent.
– augmenter notre commerce avec l’eurozone (nos clients les plus importants, habituels, avec la même devise et souvent les plus rentables) reste une nécéssité vitale.
Redresser le commerce extérieur dépend de notre volonté politique surtout. La France a l’intelligence si elle n’a pas de pétrole.
Contrairement à l’angleterre qui a du pétrole en plus de ses banksters de la City. Ceux ci organisent massivement la fuite des fonds grecs, espagnols, italiens et déjà … français : les fraudeurs de Nuit St George y planquent sans doute les résultats de leurs fraudes selon les conseils de leurs fiscalistes.
En tout cas Cameron se vante déjà d’accueillir les riches français, en bon bateleur de la « Cour des miracles » de la City.
Pourquoi y aurait’il une volonté politique maintenant, ni un respect budgétaire ? Mr Fouquets a changé ou Me Pompadour lui a twitté sa volonté ?
On en revient donc toujours aux exhortations incantatoires. Sauf que nous ne sommes plus une économie d’exportation depuis la désindustrialisation massive et « l’externalisation des coûts » liée à la mondialisation. On ne peut tout simplement pas plaquer la recette allemande aux autres pays de l’eurozone, il ne s’agit pas des mêmes économies. La Grèce, l’Espagne, et la France, ne peuvent tout simplement pas se muer en économies d’exportations du jour au lendemain parce qu’on leur demande (quoi que pour la France le problème est différent, il « suffirait » de relocaliser) !
Ce fut la politique du FMI en Afrique durant les dernières décennies, qui a invariablement conduit les « bénéficiaires » à la catastrophe. La théorie des avantages comparatifs et de la spécialisation internationale du travail ne tient tout simplement pas. Certains pays d’Amérique du sud, avec une approche développementaliste, ont montré que la recette Keynésienne de développement du tissu industriel et d’une large autonomie nationale étaient au contraire de bien meilleurs moteurs à la croissance et permettaient de rétablir de manière durable la balance des paiements en réduisant la dépendance aux fluctuations du commerce international. Mais de toute manière cette question de la « croissance » est dépassée…
« De l’autosuffisance nationale » John Maynard Keynes :
http://www.les-crises.fr/documents/2012/de-l-autosuffisance-nationale-keynes.pdf
Oui mais alors … pourquoi la Belgique
– qui n’a pas de ressources ni minières ni énergétiques (sauf la bière)
– qui n’a aucune entreprise de dimension ni européenne ni mondiale (auto, aviation, armement, nucléaire etc)
– qui n’a pas de gouvernement, en pleine crise économique … plus de 500 jours
(alors que la France jouit d’un système Présidentiel « fort » avec scrutin « Majoritaire » etc)
– qui a un chomage important compensé quasi à perpète
– qui ses salaires indexés (hors énergie) et un coût du travail important
– qui est syndiqué à plus de 90%
– qui a une dette souveraine de près de 100%
– qui va jusqu’à louer cher (en hollande) les prisons qu’ils ne peut plus financer
– qui n’a pas un secteur « au noir » comme l’Ialie (35% du PIB, €540 milliards, selon l’institut Eurispes. Les PIB de la Finlande, du Portugal, de la Roumanie et de la Hongrie réunis)
– qui a une économie parmis les plus ouvertes à tout vent du monde et du surréel (les péripapéticiennes françaises suivies de leur fidèle clientèle)
– qui a des faillites bancaires hallucinantes (Fortis, Dexia …) ou en difficulté (KBC…)
et certainement pas la dimension financière du Luxembourg
– qui à l’air de se foutre de tout mais rachète doucement une bonne part de sa dette sans le dire
– qui un gouvernement socialiste voletant joliment par ci par là en noeud papillon
Pourquoi est ce que ce pays fait mieux que de Grands voisins ?
Plus un Grand pays cause plus il est impuissant ?
Même en Couple franco-germanique que l’on va voir ce qu’on va voir, non mais !
Ces gens sont aussi déplaisants qu’impertinents, d’ailleurs c’est jamais rien que pour enquiquiner les Grands théoriciens.
Comment peut on être belge ?
Le site et celui qui fait mine de conduire l’entretien mentent effrontément.
Jean Peyrelevade n’est pas un économiste.
Paul Jorion n’est pas un économiste. C’est un critique de l’économie politique.
Si, comme je le pense aussi, le parti dit socialiste français est un parti du centre-droit, cela signifie que le FdG est un parti de centre-gauche.
Le FDG, parti radical, le PS, parti des opportunistes ?
@ Marlowe
Pour moi un économiste est quelqu’un qui a un diplôme d’économie comme un biologiste est quelqu’un qui a un diplôme de biologie. C’est cette reconnaissance qui fait qu’ils sont subventionnés directement par des fonds publics ou indirectement par des fonds privés. Le pouvoir en place tient donc quasiment toute la chaîne. C’est ainsi que le néodarwinisme et l’économie capitaliste se sont imposés comme des vérités. René Thom n’est pas biologiste et Paul Jorion n’est pas économiste. Et pourtant…
FdG radical*, non, radsoc, probablement, mais avec une dose insignifiante de cet humanisme du passé qui faisait le charme de ceux qui ne voulaient obéir ni à Berlin, ni à Rome, ni à Moscou.
* pour moi, l’unique sens dans lequel il convient d’employer le mot radical est qui va à la racine, comme dans gauche radicale.
Il n’y a pas à ergoter là dessus.
Les dirigeants du FdG ont toujours servi le capital,
au service d’éxécutifs PS ou de gouvernements bourgeois,
comme dans l’oppositon en freinant ou sabotant les mouvements sociaux.
Et ils ont multiplié les déclarations d’allégeance.
Un seul exemple, mais je pourrai en citer bien d’autres:
« Les investisseurs n’ont pas à avoir peur » (JLM)
A la radio et à la télé, le FdG est désormais catalogué d’extrême gauche, pour laisser croire que le PS serait la vraie gauche, réellement de gauche ….
« On ne peut pas remplacer tous les salaires par des crédits. Tout simplement parce que les crédits, il faut bien les rembourser un jour ! Il faut donc augmenter les salaires et baisser la rémunération des actionnaires, ainsi que celle de certains chefs d’entreprise ».
Augmenter les salaires? Doux rêveur! Dans un nombre croissant de professions, on incite vivement les gens à se mettre à leur compte, en leur faisant miroiter des avantages bidon: possibilité de vendre ses prestations sur le marché mondial, liberté (de travailler comme on veut, de fixer ses tarifs, etc). La réalité est toute autre. La seule liberté que vous avez, c’est d’accepter des tarifs en baisse et des conditions de moins en moins bonnes ou de ne plus avoir de boulot. Tant pis pour la retraite. Quand un % suffisant de personnes se sont mises à leur compte, il n’y a plus moyen pour les autres d’être salariées, donc c’est toute la profession qui bascule dans la précarité. De plus en plus de prestataires sont obligés d’avoir une autre activité a côté, leur métier initial devient pour eux un job d’appoint, donc ils peuvent se contenter de tarifs intérieurs et de délais de paiement de plus en plus long. Cercle vicieux.
Le petit patron est une victime du système. Il ne peut pas rivaliser avec les grandes entreprises (oligopoles). C’est la représentation de la concentration des richesses : la cartellisation. Le marché est maîtrisé (défiscalisation, dumping,…) inéquitablement. Et les grandes entreprises n’assurent plus la paix sociale (embauches). Lorsque l’on est petit patron et que l’on vote, a-t-on réellement à l’esprit où le problème se situe? Le rêveur est le petit patron qui s’imagine avant de commencer son activité, tout un univers! Puis, il tombe de haut alors il ne rejette pas le système, il rejette l’autre……
La concurrence, l’information, tous les dés sont pipés…La concentration des richesses empêche les initiatives individuelles.
Enfin, le choix des économistes est le reflet des attentes de nos modélistes libéraux. Si pour vous, l’inflation et le crédit posent un problème alors vous n’avez aucune chance d’être économiste. Les pères de l’économie moderne veille à la survie de leurs idées…
Parle-t-on par ex de la spéculation en sciences éco ? Non…
L’économiste est devenu un petit technicien de bas étage (la science inexacte) alors qu’il devrait nous édifier des fondations solides (débat philosophique)?
@Olivier69
Patrons, c’est vite dit! Beaucoup de travailleurs indépendants sont en réalité des quasi-salariés car ils ont juste un ou deux donneurs d’ordres. C’est-à-dire qu’ils ont les inconvénients du salariat, mais sans aucun des avantages. D’autres font semblant d’être des patrons. Ils choisissent d’avoir une SA pour pouvoir mettre « PDG » sur leur carte de visite et épater leur entourage, ce qui leur procure une sensation de réussite sociale même s’ils savent qu’ils n’embaucheront jamais. Ils font aussi cela pour payer moins d’impôts, bien sûr, mais sans penser à ce qu’ils auront à débourser le jour où ils liquideront leur société.
La fin du CDI, c’est à terme la fin du salariat, sauf pour certaines catégories de la population. Bienvenue dans la jungle, où la concurrence « libre et non faussée » ne bénéficie qu’aux gros opérateurs économiques qui peuvent mettre la pression sur les autres, casser les prix et délocaliser. Même les clients qui étaient vraiment réglo hier encore imposent de plus en plus de contraintes du jour au lendemain, sans même essayer de négocier – quand ils ne sont pas purement et simplement rachetés par des concurrents sans foi ni loi qui continuent le massacre en toute impunité. Vous n’aurez pas de retraite? Tant pis pour vous, vous avez choisi votre vie!
Il y a quelques mois, quelqu’un disait sur ce blog que le mouvement des « 99% » n’avait aucun avenir car trop de gens ont l’illusion de faire partie des « 1% ». C’est tellement vrai…
@A
Si trop de gens ont l’illusion de faire partie des « 1% » c’est qu’il faut s’interroger sur la fabrication de l’image qu’ils ont d’eux-mêmes.
@A,
Patrons au sens large ou sens restreint ?
Au sens large, alors peu importe le nombre de donneurs d’ordres ou le statut (dirigeant salarié), un patron est un entrepreneur, un meneur d’hommes. Par contre, au sens restreint, le patron ressemble beaucoup plus à un artisan qui dispose d’un savoir-faire technique. La différence est cruciale car vous noterez que c’est le savoir-faire que la concentration des richesses veut absorber. La disparition des corps de métier se traduit par la faible volonté d’orientations des jeunes vers l’apprentissage (les codes ont leur responsabilité). C’est rendre dépendantes les populations au lieu d’être autonomes. Il reste des coiffeurs, des boulangers pour combien de temps ? Trouver un bon artisan dans le bâtiment ? C’est pourtant la force de la France, son savoir faire technique et sa diversité…
Toutes les professions sont attaquées par la distribution (marque repère) ou par les grands groupes (appel d’offres par ex), c’est le résultat d’un modèle que l’on ose appeler « libéral ». Mais libéral signifie donc remplacer la nation au sens du communisme par l’entreprise au sens du libéralisme, c’est la même chose. Seul le nom change : nation devient entreprise. Voilà des codes solides pour l’identité des futures générations qui auront une culture peut-être d’entreprises? En fait, c’est ne pas penser, ne pas décider, ne pas réclamer, ne pas être autonome et rester dans le rang. Ce n’est pas de l’émancipation mais de la dominance de caste. Regardons les exemples : au lieu de développer l’énergie domestique individuelle (solaire, éolien,..), aucun effort n’a été fourni pour obtenir notre indépendance mais plutôt notre dépendance aux grands groupes. Ainsi, après avoir retenu le développement des programmes (pression du nucléaire français), nous assistons à la multiplication des projets de grande ampleur. Ensuite, l’information gratuite pour combien de temps dans l’audiovisuel ? Regardons nos autoroutes ? Le modèle rend marchand ce qui était acquis ou source d’autonomie. Il va peu à peu accroître les tensions ! La santé ? La justice, l’ordre, l’éducation ? C’est de la marchandisation excessive des services ! Les uns fustigent les autres (droite contre gauche) en tirant sur la couverture mais la chaleur appartient en attendant toujours aux mêmes responsables. Cela devient génétique, cette histoire de sciences….
Voilà comment réserver le meilleur pour une classe sociale sur des principes financiers et non pas d’équité. C’est une façon de refuser les droits de l’homme. Pour moi, le combat salarié-patron est dépassé !
@Olivier 07:52
Pas de bouton « Répondre » sous votre dernière intervention alors je réponds à nouveau ici.
Vous mettez en évidence une plaie majeure: les appels d’offres, qui verrouillent le marché pendant des années. Hélas le phénomène prend de l’ampleur. Seuls les gros opérateurs ont les chances de les remporter, ils n’hésitent pas à diviser les prix par deux et à réduire encore les délais de livraison. Et comme ensuite les clients (forcément gros) sont ensuite obligés de faire appel à eux, ils ont la mainmise sur le marché. Malheureusement, trop de sous-traitants cèdent à ce chantage, alors qu’ils devraient maintenir leurs prix, en pensant à leur propre rentabilité (et santé!) au lieu de celle des intermédiaires. La création de PME n’est pas une témoignage de dynamisme de la population active, c’est juste de l’externalisation.
On vous pousse dehors pour ne plus avoir à vous fournir de locaux ni d’outils et pour réduire les salaires (rebaptisés « honoraires ») et ne plus avoir à payer de cotisations pour vous. Ensuite, démerdez-vous. Alors que vous avez d’emblée affiché vos tarifs, on vous demande toujours quel est votre « meilleur prix » et on eset prompt à souligner qu’il y en a d’autres qui sont moins chers que vous (alors
On vous demande de vous tenir disponible à telle période en insinuant qu’on donnera le boulot à quelqu’un d’autre si vous faites faux bond, et finalement, les choses traînent en longueur et prennent un mois de plus que prévu.
Et bien entendu, vous ne choisissez plus vos outils de travail. On vous pousse à acheter des logiciels hors de prix qui mettent votre travail en miettes pour que des amateurs puissent prendre le relais dans un avenir pas trop éloigné, pour réduire encore les coûts.
N’allez pas croire que les travailleurs indépendants ont une mentalité de patron! Même dans les professions intellectuelles, ce sont de simples « prolétaires » trop contents de pouvoir vivoter, alors que je me tue à leur dire qu’ils ont leur part de responsabilité et qu’ils n’auront pas de retraite s’ils se laissent faire. C’est peine perdue, ils refusent de voir la réalité en face et ils préfèrent nous entraîner dans l’abîme avec eux.
Voilà ce que c’est, la « concurrence libre et non faussée ».
à A,
Sachez que je n’ai rien contre les patrons, bien au contraire.
Et je regrette qu’ils disparaissent pour laisser la place à une autre catégorie de patron : les managers ! Le savoir-faire qui permettait notre autonomie et l’égalité des chances est en train de disparaitre. De mon vécu, les cartes sont truquées depuis au moins 30 ans. Si les salariés et les patrons restants (artisans, commerçants, pme,…) se mettent d’accord, ils peuvent reprendre la main sur les financiers par le politique. Le patron était également un garant de l’ordre social. Aujourd’hui, ils ont perdu leur statut ! C’est pourquoi la reconquête passera forcement par le consensus avec la base (le salariat). Ce que je veux dire, c’est que la gauche et la droite nous mettent dans des cases. La gauche fait de la droite et vis versa depuis bien longtemps et la direction est la même : la concentration…
@Olivier 20 juin 2012 à 10:48
Je réponds ici puisqu’il n’y a pas de bouton Répondre sous votre dernier message.
Je n’écrivais pas cela par rapport à vous, je voulais simplement souligner qu’il y a un malentendu très répandu sur le pouvoir et les revenus des « patrons ».
Quoi qu’il en soit, les hausses de salaire pour relancer la croissance sont une utopie. Tout est fait pour empêcher cela. D’une part on supprime purement et simplement le salariat dans certaines professions pour mettre les gens en concurrence les uns avec les autres (à chaque fois qu’on les sollicite, on leur demande quel est leur « meilleur prix » alors qu’on est censé connaître leurs tarifs). D’autre part on essaie de faire sauter le CDI, bien évidemment pour généraliser la précarité et couper toutes velléités de revendications salariales. Pendant la campagne, Hollande a prétendu vouloir embaucher des dizaines de milliers de fonctionnaires, mais en a-t-il les moyens et même la volonté? J’en doute. Donc les éventuelles hausses de salaire ne concerneront finalement pas grand monde.
Cela dit il est exact que « nous » aurons besoin de rigueur…
Ne serait-ce que commencer par la rigueur intellectuelle qui rend douteuse l’idée d’une croissance infinie sur une planète aux ressources finies.
L’Europe est insolvable. Il faut restructurer la dette avec une dévaluation de la monnaie, en instaurant une véritable solidarité entre les États.
Il faut restructurer la dette avec une dévaluation de la monnaie, mais pourquoi faudrait-il, en plus, instaurer une véritable solidarité entre les États?
Si les Allemands refusent cette solidarité, ils n’ont qu’à sortir de la zone euro
C’est entendu mais, dans ce cas, serions-nous nous-mêmes prêts à prendre le relais des allemands et à assumer plus ou moins seuls cet effort de solidarité que nous leur demandons? Et quand bien même le voudrions nous, ce que je ne crois pas, le pourrions-nous? Aurions-nous véritablement les moyens de nous porter, encore une fois plus ou moins seuls, au secours de la Grèce, du Portugal, de l’Espagne et peut-être de l’Italie?
Allons, allons, Carlo, redirigez votre peur. Ce qui mérite votre peur, c’est le sort fait en Grèce à la multitude, un processus qui va encore s’approfondir, et qui s’étend déjà ailleurs, même en Allemagne !
Et il n’y a pas d’autre voie à écouter les dirigeants actuels, qu’encore plus de « discipline ». Le seul résultat, il est partout le même: aggravation.
(Au cas vous seriez tenté par le dernier argument des « troïkans », qui prétend que leurs préconisations réussissent en … Lettonie , 2.200.000 habitants, je vous envoie tout de suite à la démolition de l’argument par Paul Krugman: la remontée ne s’explique que par la chute des deux années précédentes, et c’est la moitié de la hausse qu’ont connus les USA encore en pleine crise en 1934 – détails sur le post suivant)
La peur doit changer de camp, et la discipline aussi.
Paul Krugman démolit l’argument de la réussite lettonne avancé par le représentant allemand à la BCE:
(Début de la citation)
Voyons par exemple ce que Joerg Asmussen, le représentant allemand du directoire de la Banque Centrale Européenne, vient de déclarer en Lettonie, qui incarne désormais le soi-disant succès de l’austérité. (C’était l’Irlande autrefois mais l’économie irlandaise poursuit son refus de relance). « La différence majeure entre, disons, la Lettonie et la Grèce« , explique Asmussen, « réside dans la façon dont le pays embrasse les programmes d’ajustement – pas seulement de la part des hommes politiques mais également de la part de la population elle-même. »
Appelons ça une approche de la politique économique à la Dark Vador ; en substance, Asmussen dit aux Grecs, « Votre manque de confiance me dérange ».
Ah, quant au succès letton, il consiste à une année de croissance plutôt bonne après un déclin économique digne d’une Dépression lors des trois années précédentes. Il est vrai qu’une croissance de 5,5 pour-cent est bien meilleure que rien du tout. Mais il est bon de noter que l’économie américaine avait augmenté presque deux fois plus vite – de 10,9 pour-cent ! – en 1934, rebondissant ainsi après la pire période de la Grande Dépression. Et pourtant la Dépression était loin d’être terminée.
(Fin de la citation)
« La façon dont les gens embrassent les programmes d’ajustement… »
Il veut dire: couchés ou debout ?
@carlo
je ne savais pas qu’on leur avait porté secours
je croyais qu’on essayait plutôt de les noyer en attendant de sombrer nous mêmes
si l’on veut porter réellement secours a ces pays, c’est nous mêmes que nous sauverons!
@ Leboutte
Pourriez-vous m’expliquer en quoi je vous semble avoir peur?
@Laurent Tirel
je ne savais pas qu’on leur avait porté secours
Les différents plans dont l’Europe a accouché dans la douleur se voulaient des plans de sauvetage. Si l’Allemagne quittait l’euro, c’est à la France qu’il appartiendrait de prendre le relais, dans le respect des institutions européennes qui sont malheureusement ce qu’elles sont. La France le souhaiterait-elle? Je n’en suis pas sûr. En aurait-elle les moyens? Certainement pas.
je croyais qu’on essayait plutôt de les noyer
On n’essaie pas de les noyer; on aggrave leur situation en cherchant à les sauver. Mais ne se noieraient-ils pas également si nous ne les « aidions » pas? S’ils se noyaient seulement parce qu’on cherche à les « aider », pourquoi, d’après vous, les grecs voudraient-ils autant rester dans la zone euro?
Aurions-nous véritablement les moyens de nous porter, encore une fois plus ou moins seuls, au secours de la Grèce, du Portugal, de l’Espagne et peut-être de l’Italie?
Dans cette phrase « encore une fois » signifie « je le répète ». Peut-être cette ambiguïté est-elle source d’un malentendu?
Carlo:
J’ai pris ceci pour une réflexion inspirée par la peur, ou reflétant une peur :
« serions-nous nous-mêmes prêts à prendre le relais des allemands et à assumer plus ou moins seuls cet effort de solidarité que nous leur demandons? Et quand bien même le voudrions nous, ce que je ne crois pas, le pourrions-nous? Aurions-nous véritablement les moyens de nous porter, encore une fois plus ou moins seuls, au secours de la Grèce, du Portugal, de l’Espagne et peut-être de l’Italie? »
« seuls » ou « plus ou moins seuls« …
Bien à vous.
C’est très violent. Mais puisque le Front de Gauche en France et Syriza en Grèce, ou d’autres partis équivalents en Europe, sont visiblement dans l’impossibilité de faire quoi que ce soit… C’est quoi le plan B pour un simple citoyen?
Un vote FN serait synonyme de Révolution. C’est probablement le seul plan B. On est mal barré…
@Kaiserrman.
Le Front Népotique? Bientôt le seul élu sera la petite fille. G.Colliard ne va pas tarder à se barrer pour pouvoir se faire réélire ensuite.
Citation de leo poulain:
« …sont visiblement dans l’impossibilité de faire quoi que ce soit… »
Pas d’accord.
Il y a bien une chose qui n’a pas encore été faite en Europe, c’est une grève générale ! Un genre de coup de massue dans les dents des zélites. Une grève générale mondiale serait un acte unique et salvateur dans l’Histoire.
Papillon
Du côté des grèves, il faut populariser l’idée de faire des grèves du paiement des billets dans les transports en commun.
Une grève, ça doit faire mal au patron et à l’actionnaire, pas aux usagers.
…Jusqu’à présent, on m’a répondu du côté des syndicats, « c’est illégal ».
Eh bien voilà, retour aux sources ! Ce sera un vrai bain de jouvence pour les centrales!
Leboutte a totalement raison.
Avant la grève générale, qu’elle soit pour forcer une avancée historique,
comme en 36 ou 68, ou mettre un terme à la dictature du capital,
elle est nécessairement précédée par une guerre de position,
avec mille formes de résistance.
La grève des paiements, pratiquée ici ou là,
doit s’étendre, comme beaucoup d’autres formes de défense légitime.
Le légitime, par définition sous le droit bourgeois, est illégal.
Et alors ? La loi est l’enregistrement d’un rapport de force
qu’il convient justement de modifier.
Un de mes meilleurs souvenirs, comme militant et délégué CGT,
c’est une grève perlée, illégale, et qui s’est vite terminée
par une belle négo, en sablant le champagne !
Et la section CGT en est sortie en organisant la moitié des salariés.
Ce n’est pas l’audace qui écarte des luttes, ni des syndicats et des partis,
c’est la collaboration de classe.
Patience et courage à tous!
L’agonie du capitalisme n’est pas (encore) celle de notre espèce.
à Charles A
N’oublie pas le sabotage.
Il fallait voter pour eux, c’est le seul moyen démocratique
je vous laisse déterminer les autres, qui si il ne sont démocrasseux peuvent rester républicain
bien, ce n’est pas le discours dominant, mais de tels effets finiront par générer une forme de dévaluation de l’euro et finalement un boom des exportations allemandes.
pas facile de mener une politique de gauche dans la jungle de la mondialisation calamiteuse. Et les anglais tirent les premiers this morning… 🙁
La Grèce, et de nombreux pays d’Europe n’ont plus grand chose à offrir au reste du monde en échange des matières premières, de l’énergie et des produis manufacturés qu’ils doivent importer.
Qu’est-ce qui justifie encore que la population de nos pays jouissent encore d’un pouvoir d’achat plus du triple de la moyenne mondiale?
Pour diviser par trois notre pouvoir d’achat en Europe, faire sortir l’Allemagne qui est pratiquement la seule en Europe a vendre plus de « made in Germany » au reste du monde qu’il n’importe en énergie, matière première et produits manufacturés, est un moyen très efficace.
Pour diviser par trois notre pouvoir d’achat en Europe, dévaluer et restructurer sa dette, et faire donc aveu d’insolvabilité, est également un moyen très efficace.
A partir d’une division par trois de notre pouvoir d’achat, « augmenter les salaires et baisser la rémunération des actionnaires, ainsi que celle de certains chefs d’entreprise » permettra de regagner un petit pourcentage en salaires et un gros sentiment de justice sociale.
Rêver une impossible croissance, critiquer une indispensable frugalité, gagner du temps sur l’inévitable décroissance de l’Europe, aider les plus pauvres à survivre, et encourager les autres à vivre avec trois fois moins, voilà les dernières perspectives réalistes et enthousiasmantes du pouvoir politique!
Y a-t-il une autre solution que de proposer de vivre beaucoup mieux avec beaucoup moins ?
Donner un prix aux illusions pour l’introduire dans le PIB ?
Pas aux illusions, surtout pas.
Aux rêves, oui.
@Agequodagix
« Diviser par trois le pouvoir d’achat »? Attention! Avec ce programme tu risques de dépasser 0,1% aux élections…
Ce qui justifie un pouvoir d’achat du triple, à terme, j’espère, rien. C’est une histoire passée, celle de l’hérédité, comme ici entre Français. Ensuite, nous n’avons pas les mêmes organisations, les mêmes infrastructures, les mêmes richesses, les mêmes climats,… En fait, il y a des tas d’explications, qui ne justifient rien.
Redéfinir ce qu’on appelle le pouvoir d’achat, à remplacer par une qualité de vie, avec des moyens d’apréciations moins chiffrés et plus qualitatifs.
Vivre mieux avec moins. C’est l’éloge de la frugalité ou de l’austérité. Un discours allemand ! Les Grecs ne sont pas chauds !
Sur la sobriété en Grèce
Grèce 2 : Quand l’écologie apporte des réponses concrètes pour traverser la crise
Emission « terre à terre » du 16 juin 2012
Description « Même si l’écologie, pas plus qu’un autre mouvement, ne saurait prétendre avoir de « solution » à apporter à la profonde crise, nombre des alternatives explorées depuis longtemps par les mouvements écologistes s’avèrent aujourd’hui utiles. »
lien =>
http://terreaterre.ww7.be/
Peugeot : Se sépare de son jet privé
http://www.tradingsat.com/actu-bourse-228641-UG.html
« L’idée d’une présidence normale ferait-elle son chemin au sein du CAC40 ? … PSA Peugeot Citroën serait en train d’étudier la vente du jet privé, un Falcon 50, qu’il utilise depuis une trentaine d’années pour le transport occasionnel de ses dirigeants. »
La rigueur se limitera t’elle à la vente de « Air Sarko One » ?
Probablement dans la suite de plus de 30 ans (tiens aussi ?) de mépris de la « Cour des Comptes », de nos propres lois et Traités Internatonaux … et des promesses répétées de nos politiciens, réélus ainsi à déni continu.
LOL : « Le retour de la compétitivité passe nécessairement par une modération salariale ».
Ben tient.
En gros, notre travail coute cher, nous devons voir notre salaire diminué, sinon…..
Quand les travailleurs comprendront que leur travail est la richesse du monde mais que cette richesse est détournée au profit d’une poignée, le monde changera.
J’attends de voir le principe de la progressivité s’appliquer à l’envers : que les plus gros salaires soient d’autant plus diminués.
Quand le salaire de Peyrelevade aura été diminué de 90%, on pourra alors envisager le débat.
Messieurs les riches, réduisez les premiers !!
L’un des hommes les plus riches du monde, dont la fortune avoisinerait les 40 milliards, est espagnol, marchand de fringues.
Voilà une piste pour commencer à boucher un trou.
Si un travailleur de chez nous vaut un travailleur du monde, nos salaires seront divisés par trois environ.
Si nous valons trois fois plus qu’un travailleur du monde, comment le justifions-nous?
Sachant que si les riches partagent avec les pauvres ce qu’ils ont détourné, cela ne triplera pas les salaires du monde.
Sachant aussi que si nous parvenions à tripler les salaires du monde, il faudrait radicalement changer nos habitudes de consommation et y inclure une grande part de rêve, comme le pressent Marlowe.
Votre détour pour quoi ?
Pour donner raison aux prêcheurs des remèdes qui ne s’appliquent pas à eux-mêmes ?
🙂
Tout n’est pas dans les chiffres. La valeur en monnaie d’une chose est très tès relative, parfois même fictive.
@Leboutte
Effectivement, un dermatologue couvert d’acné n’inspire pas confiance.
Un cardiologue couvert d’acné, cela passe mieux, surtout après une crise cardiaque !
Quand le cœur bat à nouveau, soigner l’acné du malade lui redonne une bonne image de lui-même et l’envie de vivre malgré un cœur malade.
Surtout si le malade est dermatologue…
@Toine
Le raisonnement est le même en parlant de parité de pouvoir d’achat (PPA).
Evidemment, il fait bon vivre dans les favelas de Rio, près des plages ensoleillées. Celui qui a l’équivalent d’un euro par jour y est riche ! Le Grec qui peut squatter des ruines antiques sur les bords de la Mer Egée, ne nous contredira pas !
Alors si tu commences à parler des situations réelles et vécues, ça me va mieux (je n’ai jamais voulu dire que tout est relatif dans le sens où la majorité des habitants de la planète seraient heureux comme ça). Je pense que l’approche est insuffisante, l’approche du pouvoir d’achat, de la parité de pouvoir d’achat, du trois fois plus ou du trois fois moins. Pourquoi trois fois? Pourquoi pas vingt fois? Parce-que trois fois, c’est impressionnant, mais ne paraît pas déraisonnable. Tandis que vingt fois, il me semble que le raisonnement ne tient plus ou qu’il faut changer d’approche. Qui divise son « pouvoir d’achat » par vingt? – déraisonnable, ou inintelligible au choix. Inutile donc de chercher à tripler quoi que ce soit, et d’additionner ou soustraire les choux et les carottes, je ne pense pas que ce soit la bonne approche. Ou bien il me manque un gros maillon dans ton propos.
Il me semble que l’austérité ou la frugalité sont inévitables et que plus grand-chose ne justifie notre pouvoir d’achat actuel. Pourtant, ici, l’austérité semble être une faute, et la croissance un espoir toujours vivace.
« Vivre mieux avec moins » deviendra une nécessité, dont peu semblent se réjouir.
.
« Si nous valons trois fois plus qu’un travailleur du monde, comment le justifions-nous? »
Il faut comparer ce qui est comparable. Le salaire ne veut rien dire si on ne prend pas en considération le coût de la vie, le taux d’imposition, les cotisations sociales, le marché de l’immobilier, la sécurité de l’emploi, etc.
@A Sommes-nous d’une essence supérieure ?
Qu’est-ce qui justifie que, à coût de la vie équivalent, ou à parité de pouvoir d’achat, nous trouvions normal de consommer trois fois plus de tout, d’habiter un logement trois fois plus spacieux, d’avoir une plus grande sécurité d’emploi et une meilleure couverture sociale avec un salaire trois fois plus élevé, par rapport au Terrien moyen ?
Même chez nous, si nous occupons dix mètres carrés par famille, ne mangeons de la viande qu’une fois par semaine, portons toujours les mêmes vêtements que nous lavons la nuit, et roulons à bicyclette et prenons les transports en commun, il est possible de vivre avec trois fois moins de pouvoir d’achat.
Enfin un peu de verité.
Ca fait du bien, c est un peu mieux que la langue de bois, des journalites, sauf quand il tweet !!
Edifiante cette confrontation Peyrelevade-Jorion en tant que Peyrelevade fut un des défenseurs du fameux tournant de la rigueur. Où l’on apprend, ou plutôt où l’on voit confirmée, martelée, l’idée que l’horloge du PS s’est bien arrêtée en 1983.
Depuis, la vague néo-libérale a déferlée, mais non, ce n’est pas elle qu’il faut endiguer d’après monsieur Peyrehollande. Non, rien de plus urgent que d’appareiller et mettre le cap sur la route des glaces !
1983 : l’avenir à reculons !
Bravo bien envoyé ! Un résumé clair de la situation. Juste un petit commentaire sur
. Mouais.. l’origine de toutes les guerres du monde donc..
A mon humble avis, l’enjeu caché de tout cela, l’endettement depuis 40 ans des états, est la diminution des postes santé retraité éducation, diminution des charges patronales pour mieux s’aligner sur les pays quasi-esclavagistes. Le petit détail est que nous avons goûté au confort et surtout nous l’avons fabriqué, nous ne reviendrons pas en arrière. Le cerveau pervers narcissique du libéral va devoir comprendre ça.
« Le petit détail est que nous avons goûté au confort et surtout nous l’avons fabriqué, nous ne reviendrons pas en arrière.»
Et cela justifie donc que notre pouvoir d’achat soit plus du triple de la moyenne mondiale.
Qu’en pensent les travailleurs des « pays quasi-esclavagistes» ? Qu’il faut tripler leurs salaires ? Pour consommer du rêve ?
La guerre est l’arme des puissants,
(les réactionnaires d’hier qui clamaient de leurs « plutôt Hitler que le Front Populaire », allant de caricaturer le bolchevik avec son couteau entre les dents et co, et co ….
sont-ils déjà fin prêt d’avancer leur retour ???
et de traiter le FdG d’extrême gauche, et d’en revenir à bavasser que de la faute des humbles serait les causes de la guerre, et co, et co
Bien d’accord. L’Europe consomme chaque année plus d’énergie que ce qu’elle peut capter sur les flux de renouvelables (y compris financiers) et ce qu’elle peut extraire de ses propres réserves de non renouvelables. Ça ne peut pas durer. Depuis 40 ans que le problème est connu et signalé par D. Meadows, les responsables politiques chargés de diriger leurs pays ont refusé de le voir car cela implique une baisse de niveau de vie.
Oui, il faut viser une solidarité entre les Etats, mais cela implique que les plus faibles se plient aux exigences des plus forts. C’est hélas la triste loi de la nature, même si cela contrevient aux lois plus humanistes que nous aimerions voir s’imposer à l’échelle planétaire.
L’Allemagne est actuellement la plus forte (la moins faible) en Europe, parce qu’elle a fait des efforts depuis 10 ans en améliorant sa compétitivité et en freinant sa consommation en même temps que le freinage de l’augmentation de ses salaires. Cela a conduit ses partenaires européens à s’enfoncer davantage dans l’endettement parce que de manière idiote ils n’ont pas vu que pour éviter de s’effondrer il faut avant tout réduire sa consommation. Cela permet de réduire le coût du travail et de pouvoir « pomper » « siphonner » l’énergie et autres richesses que certains pays consentent à vendre (mais au plus offrant) pour continuer à bien vivre tant qu’ils n’auront pas compris comment fonctionne le monde.
Si l’on compare la situation de l’Europe à celle des autres régions dans le monde on s’aperçoit qu’elle est loin d’être la plus enviable du point de vue des réserves de richesses rapportées à son standing de vie moyen. L’occident dans son ensemble n’est plus non plus en situation de force comme ce fut le cas durant les trente glorieuses au cours desquelles il n’était préoccupé que de mieux vivre, sans se soucier des autres et sans même se rendre compte qu’il était en train de consommer son capital de richesses non renouvelables.
Je pense que cela ne profiterait à personne, ce serait donc une erreur. L’Europe n’est pas en situation de force dans le monde, vu sa pauvreté en richesses naturelles non renouvelables. La division, la désagrégation, l’émiettement, ne ferait qu’accélérer la perte d’influence (et de force) de chacun des Etats européens dans le monde.
Il me semble primordial de renforcer au contraire l’entente franco-allemande, en reconnaissant que l’Allemagne a été plus clairvoyante que la France. Elle a réagit comme il convenait de le faire il y a 10 ans. Cela prouvela maturité de la gauche allemande, et d’Europe du Nord en général.
Seriez-vous un de ces hérétiques qui croit à l’austérité et ne croit plus à la croissance ?
@ Agequodagix 19 juin 2012 à 12:14
Ça n’est pas une question de croyance ou d’hérésie, mais une question d’objectivité et de constats indéniables. La prospérité de l’Europe s’est grandement construite sur l’exploitation de son capital qui, comme chacun sait, comprend deux parts complémentaires : le capital matériel et le capital humain. Le capital matériel, après avoir atteint la première place mondiale a lentement périclité (pertes de ressources non renouvelables et d’outils industriels) alors que le capital humain s’est fait dépasser par de nouveaux venus dans les pays du BRICS qui peuvent produire à des coûts bien moindre, parce qu’ils se contentent d’un train de vie moyen nettement plus faible.
Au lieu de réagir dès qu’il est apparu nécessaire de recourir à l’endettement il y a 40 ans, le manque de courage des responsables politiques, traduisant en partie celui de la population en général, s’est maintenu jusqu’à ce que les créanciers témoignent de leur perte de confiance, et finissent par ne plus vouloir prêter à une Europe surendettée. Ça n’est pas glorieux, mais il faut se rendre à l’évidence. Nous ne sommes plus dignes de la confiance que l’on nous faisait. Pour regagner cette confiance, il faut maintenant démontrer notre capacité à fournir des efforts et à faire preuve de courage, collectivement.
Il me semble vain d’envisager de s’en sortir par de la croissance, ce qui impliquerait une croissance de nos prélèvements sur notre capital de richesses non renouvelables, lequel aujourd’hui, est pratiquement épuisé, surtout en Europe du Sud.
Que ne sommes-nous pas prêts à faire comme efforts courageux pour regagner la confiance des créanciers !
L’espoir de pouvoir emprunter à nouveau nous redonnera le goût de vivre.
Suivi du fameux « fil rouge » de M. Jorion, la Grèce souhaite mettre en place un gouvernement de Salut National. Nous y sommes.
http://www.euractiv.com/node/513398?utm_source=EurActiv+Newsletter&utm_campaign=82eced825c-newsletter_dernieres_infos&utm_medium=email
Pour rappel : http://www.pauljorion.com/blog/?p=10003 (2010!)
» Si les Allemands refusent cette solidarité, ils n’ont qu’à sortir de la zone euro. Cela facilitera les choses pour tout le monde. »
Les Allemands, qui ont de la mémoire, ne refusent pas la solidarité, ils la conditionnent à une prise en compte de la réalité qui nous affectera de toutes façons avec ou sans l’Allemagne.
Sans volonté Européenne sincère, l’Allemagne se serait déjà engagée dans une « ostpolitik » bien plus décomplexée, avec la Tchéquie, la Slovaquie, l’Autriche, la Hongrie,et même la Pologne, avec en plus les pays du nord et du Bénélux, voire la Slovaquie et la Croatie, et pourquoi pas l’Alsace et la Lorraine
Est ce que quelqu’un à commencé à discuter sérieusement avec l’Allemagne, à partir de ses posiitions à elle, sans penser uniquement à sa carte bleue, pour arriver à des orientations acceptables pour tous ?
Mais c’est tellement plus facile de trouver des excuses, un fautif ou une fautive; avec la complicité d’une presse toute acquise …
une prise en compte de la réalité serait aussi de bien vouloir constater que l’austérité telle quelle infligée à la Grèce a encore et surtout aggravé sa situation financière,
(vu l’étant donné de chute du PIB grec, l’augmentation de la dette greque
de toute façon ,
qu’ils prélevent ..
qu’ils taxent …
qu’ils vendent à des prix exhorbitants ..
qu’ils proposent des crédits à taux usuraire …
pas de sous , plus de consommation c’est aussi implacable que leur logique …
Alors quoi des jobs à 0,5 € / H. rien que pour faire plaisir à l’Allemagne ?
C’est pas 1983 c’est plutôt 1883 et des bonniches à nettoyer les cabinets du bourgeois-rentier-spéculateur-capitaliste-ultra quelque chose.
Sûr, un tel avenir ça donne envie de participer à la grande aventure humaine.
@ octobre 19 juin 2012 à 11:27
L’aventure humaine est avant tout une aventure du vivant, donc une aventure de biophysique qui dépend de lois qui s’imposent à nous, sans que nous puissions y échapper.
Parmi ces lois, il y a la pesanteur qui est en relation directe avec celle du moindre effort. Le niveau de vie lui, est en rapport direct avec le niveau d’énergie que l’on peut s’approprier. On en ingère une partie indispensable pour entretenir la vie et une autre partie pour créer une ambiance compatible avec le mode de vie. L’ambiance comprend une partie atmosphérique nécessitant de maintenir notre corps à l’intérieur de certaines limites climatiques grâce aux vêtements et à l’habitat. Mais l’ambiance comprend aussi une part moins indispensable qui concourt aux agréments de la vie. Il vise à réduire nos efforts ou à flatter nos sens, à seule fin de mieux jouir de la vie.
Je ne crois pas que ce soit bon de systématiquement mettre en évidence le fait que certains individus parviennent à capter plus d’énergie que d’autres et de suggérer ainsi une opposition haineuse entre les uns et les autres. Pourquoi ne pas chercher à mieux comprendre et à faire comprendre comment fonctionne le monde des humains ? Il est inégal comme la nature, depuis toujours et probablement pour longtemps encore. Aujourd’hui il s’agit de la survie de la communauté européenne mise en cause par la communauté mondiale qui ne lui fait plus confiance.
« Le niveau de vie lui, est en rapport direct avec le niveau d’énergie que l’on peut s’approprier ».
Quelques considérations non ngélieables qui semblent absentes de votre raisonnement:
D’abord, le niveau de vie dépend aussi grandement de la manière dont on s’approprie le « niveau d’énergie », ou bien de ce qu’on en fait, même sans vouloir vous dérouter complètement et parler de décroissance. Je gagne trois fois moins que mon frère, et j’estime pourtant que ma qualité de vie est meilleure. Est-ce possible ou cela représente t’il pour vous une dissonnance cognitive majeure? Je peux acheter une ampoule qui dure 20ans pour 20% de plus qu’une ampoule qui dure 5 ans, ainsi sans niveau d’énergie supérieur, j’ai un meilleur niveau de vie. Quelques dizaines d’exemples vous convaincraient de l’importance de définir ce qu’on fait de notre « niveau d’énergie »?
Ensuite, le débat pourrait se recentrer sur d’où vient le niveau d’énergie que l’on peut s’approprier (ce n’est pas un capital figé) comment peut-on se l’approprier (si on pense que c’est un capital, la seule voie est se battre pour l’avoir?), comment peut-on le développer… est-ce que les sciences et techniques ont participé à une hausse de productivité, oui ou non? As-t’on aboli, plus ou moins, l’esclavage? Grâce à l’humanisme ou au pétrole? Où sont passés les gains de productivités? Qu’est-ce qu’un investissement sur l’avenir? Qu’est-ce que le progrès? Certainement pas la main invisible, certainement pas la finance actuelle et les raisonnements sur la dette ou le crédit qui oublient simplement de parler du réel et des possibles.
Enfin, le partage du niveau d’énergie ne semble pas faire sens pour vous, ni avoir d’intérêt particulier. Pourtant il me semble que M. Jorion a démontré que la répartition actuelle, l’accroissement excessif des inégalités, est très problématique pour un possible développement ou un fonctionnement normal de l’économie. Vous n’êtes peut être pas d’accord. Mais même sans cela, il me semble que les libéraux concèdent que la paix découle sans aucun doute de ce partage, et que la paix est plus que favorable au développement des moyens de s’approprier des niveaux d’énergie supplémentaires.
Au fait: nourriture, vêtements, habitat: c’est pas encore gagné pour tout le monde. Rien de choquant? c’est l’ordre naturel des choses.
« L’aventure humaine est avant tout une aventure du vivant, donc une aventure de biophysique qui dépend de lois qui s’imposent à nous, sans que nous puissions y échapper. »
Sans doute pour un conservateur ne voulant remettre en cause ses vieilles croyances et dès lors rejetterait toute forme de dialogue.
Mais du seul point de vue politique c’est d’une très grande indigence. Et mort d’une parole vivante.
@ Toine 19 juin 2012 à 15:30
Je suis heureux que vous vous intéressiez à mon raisonnement. Je suis prêt à le développer, et à l’affiner en approfondissant nos échanges sur les relations que l’on peut voir entre niveau de vie et énergie
Il convient d’abord de bien distinguer ce qui différencie « niveau de vie » « coût de la vie » « mode de vie » « genre de vie » « train de vie » « manière de vivre » « style de vie » « qualité de vie» . Pour mieux se comprendre, il est possible de se référer aux définitions qu’en donne Wikipédia.
Ainsi, quand vous comparez votre niveau de vie, qui peut se mesurer en €uros, à celui de votre frère, et qu’en partant de là, vous en arrivez à estimer vos qualités de vie respectives, vous changez d’instrument de mesure en cours de route. Avec la qualité, vous entrez dans le registre de la satisfaction des besoins laquelle est plutôt personnelle et subjective, tout en dépendant aussi du mode de vie adopté et du coût de la vie dans l’endroit considéré.
La façon d’utiliser le pouvoir d’achat, lequel est directement lié au niveau de vie, caractérise le mode de vie, le genre de vie, le style de vie etc…..
Entre 2 personnes ayant un niveau de vie initial égal, on peut aboutir, au bout d’un certain temps, à des niveaux de vie très différents. Si l’une adopte un comportement économe, de » type capitaliste » veillant à ne pas dépenser plus, et si possible moins, que ce que permet son niveau de vie, elle finit par faire des économies (=épargne= capital), ainsi elle s’enrichit. C’est le contraire pour l’autre qui adopte une attitude de « type anticapitaliste », visant à consommer au fur et à mesure la totalité de son pouvoir d’achat (niveau de vie) en étant peut même tentée d’aller jusqu’à s’endetter pour vivre mieux, mais au dessus de ses moyens.
L’endettement, peut aussi simplement résulter d’une interruption dans la perception de revenus de personnes qui, à force de vivre à la limite de leurs possibilités deviennent vulnérables, alors que d’autres, disposant du même niveau de vie le sont moins.
Cette différence de comportement existe au niveau des pays comme des personnes.
En entrant dans le domaine de la vulnérabilité, on aborde la question des risques et de leur gravité. Il est évident que pour un être vivant, le risque de gravité maximum est celui qui peut faire passer de l’état de vie à l’état de mort. Ce qui différencie les deux états, c’est que l’un a besoin d’un apport en énergie pour se maintenir alors que l’autre n’a besoin de rien.
D’une manière ou d’une autre, chacun de nous accède à cette énergie indispensable à la vie, en utilisant un processus indirect. En effet, seulement une faible proportion de la population s’emploie à produire l’énergie nutritionnelle que nous ingérons ou l’énergie de maintien d’ambiance que nous utilisons pour satisfaire nos sens ou réduire nos efforts et pourtant nous en consommons tous.
Ce qui nous permet d’y accéder, c’est l’argent, la monnaie qui sert d’instrument d’échange de biens et services entre-nous à l’intérieur de nos communautés, nationales, régionales ou mondiale.
En échangeant des biens et services par l’intermédiaire de l’argent, nous échangeons de l’énergie, parce qu’en final c’est elle qui conditionne notre vie, sous réserve bien sûr que l’atmosphère physique, mentale et morale dans laquelle nous baignons reste vivable. En fait, avec de l’argent nous échangeons de l’énergie contre du travail, ce qui est tout à fait compatible étant donné que le travail et l’énergie s’expriment dans les mêmes unités : Joules, kWh, tep ….
On peut même dire que le dollar est une autre unité d’énergie, et c’est bien ce qui fait sa différence avec d’autres monnaies.
Parmi la longue liste d’interrogations que vous posez, comme autant de sujets à discuter, vous citez le capital. Il se trouve que j’ai abordé le capital à partir de l’épargne constituée en dépensant moins pour vivre que ce que permet le niveau de vie, lequel est de fait, le niveau de captation d’énergie.
Avec votre exemple d’ampoule basse consommation, on voit que le fait d’épargner=économiser, cela permet d’investir dans une ampoule économe en énergie, ce qui permet d’entrer dans une « spirale vertueuse » et de consommer encore moins. En fait, cela permet tout en dépensant moins, de s’enrichir en permettant à un certain nombre de personnes (concepteurs, producteurs, distributeurs) de vivre sur ce capital d’économie d’énergie. Cela montre tout l’intérêt d’adopter au niveau des individus, des Etats et de la terre entière, une attitude capitaliste associée aux économies d’énergie.
Cela me semble nettement plus prometteur qu’une « attitude anticapitaliste » visant à donner pour seule raison d’être à la vie, la consommation autant qu’il est possible.
@ octobre 19 juin 2012 à 19:34
Le dialogue est un échange. On peut échanger des points de vue, des façons de voir, des interprétations. On peut aussi justifier ses positions, en apportant des démonstrations, des preuves du bien fondé d’un parti adopté, et des conclusions tirées à partir de l’analyse d’un certain nombre de données dans un contexte donné.
Dans un dialogue, personne n’est obligé de se rallier à l’avis de l’interlocuteur. Enregistrer ce qui vous est dit et y apporter des remarques justifiées et même des objections est, selon moi, le témoignage de l’intérêt porté à ce qui est dit et du désir d’aider son interlocuteur à cerner au mieux la résolution du problème auquel il s’attaque. D’autant que bien souvent la tendance est de n’évoquer qu’une seule thèse. Il ne s’agit pas pour moi de remettre en cause une personne, mais de mettre l’idée qu’elle expose sur la sellette afin de tester sa validité.
Je « conserve » ici en tant que « conservateur » la méthode que j’ai toujours employée jusqu’à ce qu’on me prouve que je suis dans l’erreur, ce qui m’arrive comme à tout le monde. C’est une façon d’apporter une valeur ajoutée dans un échange. Je la crois nettement supérieure, à celle qui consiste à adopter le point de vue du plus grand nombre. Ce point de vue peut très bien s’établir sur des bases insuffisamment critiquées, discutées, argumentées telles celles visant à emporter un choix ou une décision par la seule force du nombre d’adeptes suiveurs.
En conséquence, je ne refuse en général jamais le dialogue dès lors qu’il se fait dans la cordialité et le respect mutuel.
Les deux derniers paragraphes de Paul expriment à la perfection ce que je pense moi-même. Et tout particulièrement sur la vraie solution que constituerait la sortie de l’Allemagne de la zone euro. En parfait accord d’ailleurs avec une grosse majorité d’Allemands. Mais l’inévitable (et très significative) réévaluation de la monnaie nationale allemande porterait alors un préjudice grave à sa balance des paiements. Donc AM continuera de prôner une rigueur qui lui réussit à merveille, à ELLE, et peu importe qu’elle précipite à peu près tous les autres européens dans la misère.
Si sa balance des paiements chute, sa monnaie suivra rapidement, d’où retour à la compétitivité.
Il y a un problème. S’il y a dévaluation, l’état ne peut plus emprunter hors banques centrales : les taux d’intêrets intégreront la dévaluation. Et si l’état continue d’emprunter à la banque centrale sans tenir compte de cette dévaluation, on aura une dévaluation sans fin. Jusqu’a ce que la monaie ne vale strictement plus rien, style zimbabwe ou weimar.
Et dévaluation, ça veut dire que toutes les importations vont augmenter. Y compris l’énergie (pétrole, gaz qui ne sont pas extraits sur place: mer du nord = hors zone euro) ou matières premières (métaux acier cuive alu, coton textile et autre agriculture hors climat UE).
Donc inflation énorme.
En gros répétition de ce qui s’est passé dans les années 1970-1975. Sauf que avant 1970-1975, il n’y avait ni chomage ni déficit. Maintenant, on va partir dans la crise avec dès le départ un très gros chomage ET un très gros déficit.
Ca risque de pas être joyeux.
Ce n’est pas cela la stagflation justement ?
De toute façon pas 36 solutions, mais 3 selon moi :
– inflation, hyperinflation pour rembourser (enfin plutôt re-structurer) les dettes
– ou, large imposition des plus riches notamment, pour rembourser les dettes (mais à qui, aux plus riches justement): politiquement cela ne passera pas
– ou défaut, ce qui revient à éliminer une partie des retraites par capitalisation des anglo-saxons, allemands et compagnie, ce qui revient en partie à la solution 2 : politiquement, et géo-politquement très difficile
L’objectif d’une dévaluation est de renchérir le coût des biens et services achetés à l’étranger, de manière à rendre plus intéressant l’achat des mêmes biens et services fabriqués dans le pays. De même, vue de l’étranger, elle rend plus intéressant l’achat de bien et services dans le pays qui a dévalué.
C’est un moyen de récupérer un déficit de compétitivité.
J’ouvre une parenthèse.
Il y a d’autres moyens qui peuvent être envisagés : si vous préférez, vous pouvez tenter de casser les reins aux syndicats et si vous déprimez suffisamment les travailleurs, ils finiront par se résigner à des baisses de salaires qui vous permettront de concurrencer les travailleurs allemands, puis roumains, puis chinois, puis bangladeshis… Évidemment, pour arriver à museler les travailleurs, il faudra peut-être passer par une bonne dictature (Mussolini, je crois, a assez bien réussi à ce sport-là).
Je ferme la parenthèse.
Quoi qu’il en soit, la dévaluation renchérit les prix des marchandises importées pour procéder à un rééquilibrage en faveur de la production intérieure. En ce sens, elle comporte un effet inflationniste, dans la mesure où le rééquilibrage n’intervient pas immédiatement.
En outre, pour un certain nombre de produits et services, la substitution vers une production nationale n’existe pas : vous pointez avec raison les matières premières, notamment l’énergie, pétrole et gaz.
Il faut cependant noter que le renchérissement de l’énergie, pour l’utilisateur final, n’intervient pas dans une proportion identique à l’affaiblissement de la monnaie : une grande partie du prix payé par cet utilisateur est en effet constitué de taxes fixes (la tppi) insensibles, par construction, aux variations du prix de la matière première. Si une dévaluation de 15 % intervient, le renchérissement de ces matières premières sera inférieur.
En ce qui concerne les autres matières premières que vous citez (métaux, produits agricoles, etc), il y en a pour lesquelles la substitution est possible (produits agricoles) et d’autre pas. Encore faut-il, pour ces dernières, voir les quantités en cause.
En conclusion, si la dévaluation pousse effectivement l’inflation à la hausse, il est exagéré de lui prêter un effet hyperinflationniste..
La facture énergétique (énergie importée) représente un peu moins de 3% du PIB, ce qui, somme toute, reste modéré. Pour mémoire elle représentait près de 5% du PIB à la fin des années 1970…
Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites.
La dévaluation ne crée pas un rééquilibrage vers la production intérieure. Les matières premières seront toujours importées. Et il n’y aura rééquilibrage que si les salaires ne suivent PAS l’inflation. Si les salaires suivent, l’effet de la dévaluation sur le rééquilbrage est NUL.
Pour le rechérissement de l’énergie importé, vous ne considérez que le carburant type automobile pour le consommateur final. Toute le carburant INDUSTRIEL (entreprises, pécheurs, agriculteurs, taxi, transporteurs ou utilisé comme matière première genre Chimie) n’est pas taxé. Et va donc se prendre l’augmentation de plein fouet, qu’ils vont forcément répercuter sur le consommateur final. Sans parler du chauffage.
Pour moi, la dévaluation entrainera, si les salaires suivent, une hyper inflation. Parce que on aura rien changé en fait. il faudra augmenter les minimas sociaux, les retraites, etc etc . et on en revient au départ. Le deficit sera toujours là, même augmenté par la dévaluation qui aura fait augmenter les nouveaux besoins de financement.
Et si les salaires ne suivent pas une stagflation. Les prix ne pourront que augmenter (matières premières importées, énergie). Les salaires n’augmentent pas, donc la demande ne suivra pas. On aura surcapacité de production, et donc chomage de masse. Création de chomage de masse alors qu’il y a déjà 10% de chomage, à la fin, on aura rien à envier aux 25% de la Grèce ou l’Espagne.
@Ivan
Raisonnement bizarre.
Imaginez qu’on arrête TOUTES les importations d’énergie. soit 3% du PIB.
quel serait l’état de l’économie francaise ? Pourtant 3% du PIB, c’est ridicule.
Cf le site http://www.manicore.com de JM Jancovici qui explique très bien la relation entre énergie et économie.
Dévaluons et dans les trois mois on lance
l’exploitation de toutes les réserves de gaz de schiste disponibles. Sous les vivas de la foule impavide. Et on exportera encore un peu plus et plus longtemps d’électricité nucléaire (20 milliards d’excédent en 2011, 1% du Pib pour 80 milliards d’énergie importée).
ivan, c’est essentiellement le nucléaire qui a grignoté le poids des importations nettes d’énergie en France en pourcent de Pib depuis les années 70.
Je donne juste les chiffres. Et si l’on s’en réfère à l’hypothèse de la dévaluation « inflationniste » telle qu’évoquée plus haut, l’impact reste limité concernant la facture énergétique. Je ne dis pas qu’il n’y a pas d’effet inflationniste mais on ne peut pas parler d’hyperinflation sur la base de 3% du pib.
Cela dit il semble admis que la facture énergétique a un effet récessif au delà d’un certain seuil. On parle généralement d’une facture pétrolière supérieure à 5% du PIB (pour les états-unis).
http://www.daily-bourse.fr/Brent-La-hausse-des-prix-du-petrole-sera-la-prochaine-source-d-inquietude-analyse-5173.php
http://www.transition-energie.com/petrole-augmentation-cout-energie-recession/
@Vigneron
pas d’accord,
on se mettra à fabriquer nos propres panneaux solaires, nos propres centrales à bio masse.
J’ai appris que les Allemands nous ont venu de l’électricité, à nous les nuke-addict, aux temps les plus forts du froid d’hiver pour deux raisons, dixit un ponte d’EDF sur France Info:
-les particuliers Allemands sont presque tous équipés de chauffe-eau solaires ce qui représente une masse colossale d’économie pour le réseau(surtout à la pire ‘heure de pointe où tout le monde prend sa douche ou son bain au même moment)
– les Allemands ont développé le plus gros parc mondial d’eolienne.
Dévaluons, dévaluons en masse, nous arrêterons d’acheter de l’electronique chinoise, des fruits et légumes espagnols, Arabes ou Israeliens, des fringues bengali. On se remettra peut-être à fabriquer nos panneaux, nos éoliennes et qui sait, peut-être qu’alors, notre charbon deviendra assez bon marché localement pour refaire vivre notre sidérurgie.
On arrêtera aussi d’acheter les piquettes sud-américaines, californiennes, néo-zelandaises ou sud africaines.
Qu’est ce t’en pense?
On achète de l’electricité aux allemands les jours de pointe, et on leur en vendait tous les autres jours. Cause chauffage electrique en france qui fait un très gros pic les jours de grand froid. Tout se passait bien tant que les allemands avaient des centrales nucléaires. Suite à leur décision, maintenant, on leur achète très cher les jours de point de l’electricité produite avec du charbon/lignite.
Pour les légumes israéliens ou arabes, et electronique chinoise, on les achète simplement parce que ces biens sont moins chers que ceux produits en france.
Si on dévalue la monnaie, ces biens importés seront plus chers. Mais aussi ceux produits en France, parce qu’ils nécéssitent du pétrole (engrais, transport) ou d’autres matières premières importées (métaux rares …)
Donc déja qu’on achetait pas beaucoup français car c’était cher, là, ça sera encore plus cher. Donc on achétera encore moins = gros chomage à prévoir, en plus de celui déja présent.
La seule issue de la dévaluation, c’est que les salaires Français finissent par être moins cher que les salaires chinois. Dans ce cas, les « autres » viendront faire fabriquer chez nous.
François,
croyez-vous que l’on consomme toute la production nucléaire française uniquement en France ? Les radiateurs électriques ont bon dos ! C’est la volonté de gagner toujours plus qui pousse la vente d’énergie française à nos voisins (d’où le manque par grand froid). Ce n’est pas par charité….Commençons par regagner notre autosuffisance (services publiques) plutôt que de spéculer sur une dévaluation. Mais c’est une jolie démonstration de la face cachée du libéralisme, le progrès : pas d’argent, pas d’électricité ! par ex : EDF et ERDF, génial l’astuce entre la propriété et la distribution. Libéraliser le marché et l’électricité sera moins cher comme slogan !
Les matières premières sont un coût marginal dans la production. C’est la main d’oeuvre qui en constitue le coût principal en France, ce pourquoi d’ailleurs elle a été délocalisée.
Les matières premières dont vous parlez sont DEJA importées plus chères, car importées par des filiales à l’étranger ou par des boites chinoises, indonésiennes etc… donc dans une monnaie « dévaluée » par rapport à l’euro, sans que cela s’en ressente sur le coût final pour le consommateur français. Votre raisonnement ne tient pas.
http://lexpansion.lexpress.fr/economie/la-france-a-quasi-double-ses-exportations-d-electricite-en-2011_279228.html??skip_mobile_check
Et là aussi :
http://sciences.blogs.liberation.fr/home/2012/01/le-bilan-%C3%A9lectrique-de-la-france-en-2011.html
Et là :
http://www.rte-france.com/fr/actualites-dossiers/a-la-une/rte-publie-le-bilan-electrique-2011
Vers l’Allemagne en direct le solde est passé de négatif de 6,7 térawatts en 2010 à positif de 2,4 térawatts en 2011, mais il faut compter les exportations vers la SOuisse qui transfère vers l’Allemagne et l’Italie et là le solde positif est passé de 19,5 à 25,2 térawatts, soit + 5,7.
Bref au total les exportations nettes d’électricité vers l’Allemagne ont augmenté entre 2010 et 2011 de 7,1 + (≈) 3 = 10 térawatts, 10 millions de mégawatts, plus de 2% de la conso française, soit autour de 500 millions €.
Si les matières premières sont un cout marginal dans la production, pourquoi une malheureuse augmentation du pétrole a autant d’effets économiques ????
Pas une « malheureuse » augmentation du pétrole mais une facture pétrolière supérieure à 5% du PIB (ce qui est énorme ! Notre facture énergétique totale se montant actuellement à environ 3% du PIB) . Ceci concerne l’économie américaine, je n’ai pas le chiffre pour la France, ceci dit on peut penser qu’il est du même ordre de grandeur… quoiqu’il en soit, rapporté à la part du coût de la main d’oeuvre, c’est marginal (sauf évidemment dans certains secteurs à forte dépendance énergétique comme l’agriculture ou les transports…)
François,
« Et dévaluation, ça veut dire que toutes les importations vont augmenter. » en montant ou en quantité ? Sachez que nous accrocher aux énergies fossiles n’est pas une stratégie d’avenir. Alors pourquoi, voir la société avec des ressources qui sont au bord de l’épuisement ?
C’est de la gestion au jour le jour mais si on s’en tient là alors le choc sera encore plus grand demain.
Ne croyez pas que la France peut maîtriser le commerce internationale (les prix). Quelle garantie avons-nous sur les prix futures ? un OPEP bis des ressources nécessaires au développement n’est-il pas possible ? Moi, je ne parierai pas, c’est pourquoi il faut anticiper. Payer plus cher le pétrole nous forcera à mieux gérer notre environnement et sans doute notre avenir…
Comme pour le nucléaire (trop dangereux), il faudrait moins de pétrole pour moins de consommation gaspillée avec un développement des énergies domestiques renouvelables. Notre dépendance à l’électricité a été programmée.
[…] Atlantico : Jean Peyrelevade, vous affirmez que si le programme économique de François Hollande est maintenu tel quel, la France va être attaquée par les marchés financiers et pourrait voir ses taux d’intérêt s’envoler. Le gouvernement Ayrault va-t-il devoir opérer un tournant de la rigueur comme le gouvernement Mauroy en 1983 ? Jean Peyrelevade : Un tournant est inévitable. J’ai été nommé directeur adjoint du cabinet Mauroy et conseiller économique du Premier ministre en 1981. J’ai dû gérer le programme de nationalisation. Mais dès le départ, j’ai affiché un certain scepticisme. Deux ans après, l’Histoire me donnait raison. Mais cette fois, François Hollande n’attendra pas deux ans pour changer de cap. Les dirigeants européens vont devoir bouger vite pour défendre la zone euro qui est attaquée. Nous avons besoin d’un accord avec l’Allemagne. Nous n’obtiendrons pas cet accord sans engager notre propre effort de redressement. Tant que notre politique économique sera considérée par les Allemands comme insuffisamment sérieuse, tout accord avec eux sera impossible et la zone euro ne sera pas sortie d’affaire. Paul Jorion : En réalité, la politique promise par François Hollande ne représente aucun danger pour les marchés. François Hollande va s’aligner sur la politique allemande, qui est une politique libérale de droite. Il y aura une vague discussion au sujet de la croissance. On va redéfinir le terme pour qu’il s’intègre dans le programme libéral définit par l’Allemagne. Il n’y a pas de raison a priori que les marchés ne soient pas satisfaits. Il y a un abus de langage lorsqu’on dit que le programme de François Hollande est un programme de gauche. François Hollande est dans la norme européenne, qui se situe entre le centre-droit et la droite. Le problème, c’est que la plupart des gens n’ont pas lu le programme sur lequel François Hollande s’est fait élire. C’est vrai, François Hollande a dit lors de son discours au Bourget que « son adversaire » était « le monde de la finance ». Mais une semaine plus tard, il s’est rendu à la City à Londres pour dire le contraire. La deuxième annonce le futur de la politique socialiste. Et François Hollande va, comme prévu, remettre en question le contrat à durée indéterminée. En définitive, le président français va suivre de manière servile la politique qui a été menée depuis 50 ans par le Fond monétaire international, la Banque mondiale et l’Union européenne. La seule variable d’ajustement sera les salaires. C’est ce qu’on a fait en Grèce. Le Portugal, l’Irlande, l’Espagne et l’Italie suivront. Il n’y a pas de raison que la France reste une exception. (Pour lire l' article en entier à a source, cliquez sur le titre ou la photo) […]
« Si les Allemands refusent cette solidarité, ils n’ont qu’à sortir de la zone euro. Cela facilitera les choses pour tout le monde. »
Et bien … il y aura du monde à sortir AVEC l’allemagne … parlons plutôt de scission.
Nous reverrons si la dévaluation à répétition est autant LA solution que par le passé.
Quand à la solidarité je la trouve plutôt allemande, depuis le début.
Imagineriez vous la France proposer son « parapluie nucléaire » à d’autres européens ?
Même pour rigoler … au vu du nombre des victimes françaises des bombes au Sahara comme dans le Pacifique, il vaut peut-être mieux rester soigneusement à l’écart ?
http://sciencepourvousetmoi.blogs.sciencesetavenir.fr/archive/2012/05/07/beryl-la-catastrophe-cachee-de-la-bombe-a-francaise.html
Je ne suis pas contre la sortie de l’Allemagne mais impatient que ce soit la France qui « facilite les choses pour tout le monde » … au nom de la Grandeur qui est évidemment. française autant que millénaire(s).
Logiquement il suffit de libérer le Franc CFA de l’euro et de le rejoindre !
C’est pas de la solidarité ça ?
J’en suis déjà tout béat d’admiration.
Il existe aussi le franc du pacifique (ex : Nlle Calédonie)
Le Franc du pacifique … j’adore. Est-ce dieu possible ?
Sur la question de la solvabilité et de l’endettement, « Des patrons de PME de plus en plus inquiets »
« Près des trois quarts d’entre eux (73%) constatent au moins une mesure de durcissement de leurs conditions de financement par les banques, contre 68% lors des deux précédentes vagues d’enquête. Parmi les mesures de durcissement les plus souvent citées : les frais élevés ou les montants plus faibles que souhaités (47%, +3 points), les demandes de garanties supplémentaires, qui connaissent une forte hausse (41%, +8 points) et la réduction des crédits ou facilités de trésorerie (29%). »
« La banque publique d’investissement que le gouvernement souhaite mettre en place début 2013 doit s’occuper de ce chantier. »
Début 2013 …
Hallucinant.
Le gouvernement croit vraiment qu’il a l’éternité pour lui …
Autre problème, en lien : « Poursuite au même rythme de la progression de l’endettement des sociétés non financières »
Sur le dernier graphique (par source de financement), le point de rupture se situe en novembre 2011 et l’explosion du financement par titre sur les marchés aux mêmes dates que les LTRO.
Evidemment, les PME, qui créent les emplois, n’ont pas dans leur grande majorité, accès à ce type de financements …
Sachant que l’accès au crédit (par les banques) se restreint, on coupe progressivement l’accès aux liquidités aux PME, en préservant cet accès aux grandes entreprises.
Inéluctable.
Les PME ont souvent pour clients les grandes entreprises qui exercent des pressions de plus en plus fortes, c’est le rapport de force entre acheteurs et vendeurs, rapport de force qui devient insupportable dès que l’offre se retrouve confrontée à une demande moins importante.
Un exemple : les prix de l’impression des livres de littérature et au format poche n’ont cessé de baisser depuis 10 ans, alors qu’il y a eu très peu d’investissements et de gains de productivité chez les imprimeurs européens et que, dans ce domaine, il n’y a pas de concurrence asiatique.
La baisse cumulée sur 10 ans est de 15 à 20 %.
Mais le prix de vente des livres augmente, un peu, régulièrement alors que la production française a sérieusement baissé depuis deux ans.
Il faut dire aussi que 20 à 30 % des livres produits sont rapidement détruits.
J’ai refusé, en tant que détective, de chercher la croissance.
Les PME ont TOUT LE TEMPS pour fournisseur des grandes entreprises qui ont le pouvoir de mettre n’importe quoi dans leurs conditions générales de vente.
Et là, le contrat prime la loi.
Aujourd »hui, les conditions générales des grandes entreprises, dont banques, disent en substance:
-il est prévu des frais pour les livraisons prévues gratuitement au contrat.
-il est prévu des frais pour la facturation
-il est prévu des frais pour la respiration.
– il est prévu un forfait « service » de …non expliqué au contrat
-il est prévu un forfait « premium » de….
-il est prévu un forfait « partenariat » de
-si je n’assure pas un caramel, c’est pas de ma faute
-si je ne rend pas le service prévu au contrat, t’as aucun recours
-si je surfacture, même par erreur, tu casques et on discute après
-si tu casques pas, quelque soit la raison, le contrat est annulé.
-si tu déroges à une seule des 12925 » obligations du Client », le contrat est annulé.
-si t’attends ta livraison prévue sous 48H au contrat depuis 2 mois, tu vas te faire foutre.
-si après être allé te faire foutre, tu nous parles mal, le contrat est annulé.
-dans tous les cas d’annulation du contrat, en plus de tout ton pognon, ton indemnité comprend, ta maison, ton cul, celui de ta femme de ta fille et de tes descendants pour 25 générations.
Voilà le rêve de M; Kessler et du MEDEF, avec la bienveillance du supposé syndicat des PME(financé par qui?), la CGPME.
Bienvenue en Freedom.
Non.
Il existe une distinction à faire entre l’industrie et la grande distribution. Mais le souci reste globalement le même. Trop de concurrence tue la concurrence.
Dans l’industrie, nous pouvons voir, par exemple, la vague de « rationalisation » des fournisseurs et sous-traitants qui a entrainé des sources réduites à deux, voire une et une dépendance qui a donc inversé les rapports de force.
Dans l’automobile, ce sont maintenant les fournisseurs qui imposent leur produits.
Dans la grande distribution, ils essaient d’éviter l’écueil en faisant fabriquer sous « marque de distributeur ». Cela n’est pas non plus une solution car le fabricant n’ayant pas d’image à défendre, la qualité baisse systématiquement.
Ce que n’a absolument pas compris Carrefour, d’ailleurs.
En 1994, un imprimeur venait essayer de nous convaincre d’acheter avec une marge plus importante. Ils s’adressait alors à des donneurs d’ordres gérant plusieurs dizaines de millions chacun.
Personne d’entre nous n’a réagi car nous savions qu’il y avait beaucoup trop d’imprimeurs sur le marché.
Autre dimension : un particulier est là pour payer. Point.
Un rapport de force n’est pas forcément simple, même pour un détective.
à Kerjean,
Je remarque un lapsus : « les PME ont tout le temps comme fournisseurs des grandes entreprises ».
Ne vouliez-vous pas dire clients et non fournisseurs ?
@Marlowe
si vous lisez mon post vous voyez bien qu’il s’agit de « fournisseur » et pas « client ». Mon post n’aurai aucun sens dans ce cas.
C’est le problème des salariés qui ne connaissent absolument pas les problèmes des chef d’entreprises que par ce qu’ils lisent ou entendent.
Chacun se focalise sur la distribution, gros client des PME.
Moi je parle d’un problème beaucoup plus large, celui où les grosses entreprises sont FOUR-NIS-SEURS des PME et TPE. Et presque tous les fournisseurs de TPE sont de grandes entreprises: banques, assurances, energie, telecom, services bureautiques, achats de marchandises, ect….
Et le salarié moyen , protégé qu’il est par tout un tas de codes, comme celui du travail, ou celui de la consommation en tant que particulier, ignore totalement l’enfer du tout petit patron livré pieds et points liés à l’arbitraire de fournisseurs qui, s’étant méchamment réduits ces trente dernières années, abusent de leur position dominante et de la loi pour mettre ce qu’ils veulent dans les conditions générales de leurs contrats.
Or, si un particulier est protégé(relativement) par le code de la consommation, un professionnel lui, n’a aucun recours.
Or, tous les gros fournisseurs imposent des conditions monstrueuses qui valent loi du moment que c’est signé.
Prenez par exemple un truc à la mode en BtoB, le cloud. Et bien les vendeurs, sans vergogne vous affirment, les yeux dans les yeux, que vos données sont hyper sécurisées, que c’est encadré légalement, qu’il y a des assurances, qu’évidemment l’hébergeur est responsable.
Et bien si vous lisez les 7 pages de conditions générales tout petit, il y est indiqué clairement que la sécurité des données est du ressort et de la responsabilité du seul client en cas de vol, de détournement ou de destruction.
Vous pouvez vous passez du cloud.
Mais il en va ainsi pour toutes les conditions générales de vente des gros faiseurs.
à Kerjean,
Vous avez raison et nos paroles n’avaient pas le même objet, ni la même manière.
Le patron d’une PME est effectivement coincé entre l’intransigeance destructrice de ses fournisseurs et celle, identique, de ses clients.
Comment se fait-il qu’il existe encore ce genre d’individus ? la quête d’un Graal inconnu ? la haine du salariat ? quoi d »autre ?
Merci paul jorion et vous tous cela me rappel du vécu et une discussion sur le seul forum que j’ais trouvé à l’époque : http://forums.france3.fr/france3/documentaires/travail-mort-mise-sujet_161_1.htm
courrage.
@Marlowe
pas la haine du salariat, le sentiment de ne plus pouvoir supporter l’arbitraire d’un patron. Sinon, pour beaucoup, surtout après 45 ans, c’est un chomage qui commence à durer.
Et puis surtout, il y a le miel des gouvernements.
Je m’explique. Le rêve du gros patronat, c’est d’en finir avec le salariat et n’avoir que des indépendants qui seraient livrés pieds et points liés aux loi des chambres de commerce, sans aucune protection d’aucune sorte. Alors, les gouvernements font qu’il est très attractif d’être à son compte, pour vaincre les réticences.
Autour de moi, je vois de plus en plus de gens qui pensent que l’entreprise n’est plus une zone d’évolution, de sécurité et de réalisation et , en constatant les « réussites » chez ceux qui ont passé le pas l’envisagent.
Mais croyez moi, quand ce mouvement se généralisera, les masques tomberont et là, on verra le vrai visage de ce marché de dupe.
C’est exactement ce qui se passe en Grèce.
L’austérité bancaire. Très classe, dans les tons gris anthracite ou gris souris. Même pas prince de Galles, tweed ou pied de poule, non non, uni, uniforme, strict et sobre. Le charme discret, et mortel, du deleveraging des bons pères de famille. Swiss made.
Peut-être qu’il faudrait soulager ces bons pères de famille, de tout ce poids de la dette qui les écrase.
A commencer par l’intérêt, qu’ils perçoivent ‘uni, uniforme, strict et sobre’.
Et un part de leurs actifs, comme une livre de chair payée, chère payée mais ô combien légère face à l’impérieuse nécessité de se soulager du fardeau qui pèse sur leur âme ‘uni, uniforme, strict et sobre’.
La dévaluation de l’Euro c’est la voie royale pour la décroissance Européenne car cela va brider la capacité de l’Europe à se fournir en matières premières et en produits finis.
Etonnant donc d’entendre des croicanssistes européens courir après une décroissance sélective de l’Europe. Drôle d’époque où plus grand-chose n’a vraiment de sens.
Je me demande pourquoi les Chinois ou les Suisses essaient de contenir la réévaluation de leurs monnaies respectives, alors qu’il suffirait de les laisser augmenter pour qu’ils puissent s’offrir les matières premières et produits finis pour pas un balle….
Ah, oui, cela a peut-être à voir avec le fait qu’une monnaie plus faible permet de vendre plus facilement ses propres produits à l’étranger (et accessoirement, cela fait rentrer des devises que l’on peut utiliser pour acheter les matières premières…)
Oui, une monnaie plus faible permet de vendre à l’étranger (et PAS sur son propre marché), à condition de contenir les salaires.
si vous dévaluez de 25 % et laissez les salaires filer de 10 % sur 3 ans, vous avez encore gagné 15 %
Une monnaie plus faible permet de vendre à l’étranger … Sauf si ce que nous produisons à l’export est plus cher car le coût des matières premières nécessaires à la production augmente à cause de la faiblesse de la monnaie (c’est le serpent qui se mange la queue) … Et ce outre le fait que le coût des matière premières au niveau mondial ne peut qu’augmenter à cause de leur raréfaction.
Je crois que l’Europe plongera si elle devait être amenée à dévaluer significativement l’Euro pour tenter d’éponger sa montagne de dettes parce qu’elle n’a aucune production de richesse primaire, très peu de production de richesse secondaire, et une masse de production de richesse tertiaire … Rien de très concret en somme … Beaucoup de blabla !
Fascinant. Tout est dit et avec une grande clarté. Merci à Jean Peyrelevade d’avoir assumé si brillamment son rôle de sparring partner. Cet homme est un symbole vivant.
il est certain qu’en avançant en reculant on ne fait pas de grands pas.
Formidable, Paul! Je vous tire mon chapeau (virtuel, ou idéal 🙂 .)
Merci Paul,
Merci de mettre votre « grain »… de sable dans la sacro-sainte mécanique de l’économie officielle.
Ne changez rien!
Un lecteur régulier
Comment Peyrelevade peut-il se permettre d’affirmer qu’il faut augmenter les marges des entreprises ALORS QU’ELLES N’ONT JAMAIS DISTRIBUE AUTANT DE DIVIDENDES????
« Il faut rétribuer les actionnaires, sinon ils vont s’en aller et alors il n’y aura plus personne pour investir dans l’économie réelle, etc, etc… »
Dans nos zones industrielles et commerciales, la banque est-elle à considérer comme un commerce ou une entreprise ?
C’est pas mal cette idée de poser la même question à deux personnes différentes ayant un point de vue de gauche et un point de vue de droite. Là où je m’inquiète c’est que le point de vue de droite est exprimé par un type qui se dit socialiste ou du moins de centre-gauche. C’est quoi les idées des gars qui se disent à droite? L’esclavage pour les manants?
C’est ce que disait Paul dans un autre billet : ce qu’on appelle « social-démocratie » en Europe, c’est le centre-droit.
Et ce positionnement politique serait considéré comme d’extrème gauche aux Etats Unis!
alors c’est pour cela que l’on me taxe maintenant « d’extrême-gauchiste »:)
mais alors quelles sont les partis d’extrême gauche maintenant?
Est-ce à dire qu’en dehors de l’Europe la social-démocratie est de gauche?
Au passage le sujet des universités des Gracques (Think Tank de ‘centre droit’?):
« La post social-démocratie à l’épreuve du changement »
Je sens que ça devient compliqué…
@hubert: mais non, mais non. 🙂
Tu dois faire la différence entre ce que l’on appelle la « social-démocratie » et la social-démocratie. Disons pour faire court: la « social-démocratie » qui est de centre-droit (PS) et la social-démocratie qui est de centre-gauche (FdG) et qu’on appelle « extrême-gauche ». Je pense d’ailleurs que le programme du FdG ne doit pas être très éloigné du programme de Mitterand de 81.
Tout ceci permet au passage d ‘éjecter l’ancienne extrême-gauche (les vrais communistes) du champs du pensable sérieusement. On ne peut ainsi pas discuter sans sourire des propositions du NPA; ça fait rigoler, c’est ridicule, c’est utopique, c’est au-delà de « l’extrême-gauche ».
Malheureusement c’est vrai et correspond à l’évolution à droite,
avant disparition, des vieux partis staliniens.
Le programme du Front de gauche (FDG) affiche
sa « volonté inflexible de résister à la finance » (page 11)
mais celle-ci se fracasse sur la position concernant la dette dite publique :
« Nous agirons pour le réaménagement négocié des dettes publiques,
l’échelonnement des remboursements, la baisse des taux d’intérêts les concernant
et leur annulation partielle » (page 70).
En réalité, le FDG limite volontairement ses ambitions
à « un gouvernement de gauche [qui] fasse du bon travail
et ouvre une issue à la crise » (page 11).
Ce qui place la barre en deçà du Programme commun de la gauche de 1972,
Alors que le modèle de Jean-Luc Mélenchon reste un certain François Mitterrand,
ce n’est même pas cela…
En effet, dans le préambule de ce programme on lisait que le PS et le PCF
« affirment ensemble leur volonté de mettre fin aux injustices
et aux incohérences du régime actuel »,
ce qui correspond à la logique des organisations composant le FDG.
Mais le programme de 1972 présentait cet objectif comme une étape préalable
« pour ouvrir la voie au socialisme », ce qui n’est pas le cas du FDG.
Quarante plus tard, avec quarante ans de retard,
les mêmes partis, des politiciens aussi florentins que Mitterand,
avec un programme qui refuse le socialisme, et qui dans la crise,
ne ferait qu’ouvrir un boulevard aux fascistes,
si les travailleurs ne se décidaient pas un jour de les mettre « Tous dehors ».
L’hypothèse intéressante est la suivante: l’opposition droite-gauche, y compris les communistes post léninistes ou post trotskistes, n’est pas un axe de réflexion fécond.
La gauche et la droite, c’est le même monde, celui des Lumières, dit Michéa dans Impasse Adam Smith.
Les socialistes utopiques et pré-marxistes, et les anarchistes de tout poil et plume, voilà le vivier politique le plus calomnié et le plus vilipendé par le monde bourgeois bien sûr, mais aussi par l’énorme machinerie de propagande du Moscou de la belle époque. Calomnié et assassiné, et des deux côtés. (On vient de traduire en français les mémoires écrits en yiddish par Sygmunt Stein: Ma guerre d’Espagne – Brigades internationales : la fin d’un mythe, qui a tout ce qu’il faut pour dessiller les derniers yeux encore fermés sur les tueurs de Staline à l’oeuvre dans la guerre d’Espagne.) C’est donc logiquement de ce côté-là, pré-marxistes et anarchistes – et Marx himself dans la liberté d’avant le marxisme 🙂 – que l’inspiration la plus intéressante est à trouver. Une inspiration, c’est un début, pas un système préformaté.
Pour revenir à la social-démocratie chaude ou tiède, les élections telles qu’elles fonctionnent dans notre régime sont déjà quasiment une raison pour l’honnête homme de ne pas s’y présenter, voire de ne pas voter. J’adore entendre Mélenchon faire son numéro, le seul un peu cohérent, mais sa position de politicien professionnel me le rend douteux, y a rien à faire. Il ne sera vraiment utile que dépassé par le mouvement qui le poussera encore, si cela doit arriver. Autour et à côté et en-dessous de lui, il y a, comme d’hab, une pléthore de candidats à la classe sociale dominante de rechange.
Tsipras est aussi dans ce grand bazar des egos médiatisés. Je vote pour lui en attendant mieux. C’est le mieux qui m’intéresse.
Je signe au Cabernet Sauvignon de la famille Gallo, de Californie – « famille », c’est un argument de marketing chez eux – et quand ils ajoutent « quatrième génération », c’est le top du top. Un bon petit vin bien assez grand pour moi, et pour mes souvenirs.
@Leboutte: « Les socialistes utopiques et pré-marxistes, et les anarchistes de tout poil et plume, voilà le vivier politique le plus calomnié et le plus vilipendé par le monde bourgeois bien sûr, mais aussi par l’énorme machinerie de propagande du Moscou de la belle époque. »
Hum… Les socialistes utopiques ont été beaucoup critiqués par les marxistes et par les staliniens, nul doute là-dessus. Par contre, les critiques bourgeoises ont surtout porté sur Marx, Lénine, et beaucoup Staline aussi (à tel point que c’est devenu un point Godwin comme Hitler, c’est-à-dire une insulte); rarement sur les Fourier, Saint-Simon, etc.
Les anarchistes ont été calomniés aussi bien par la propagande de Moscou que par la propagande bourgeoise, là oui, c’est vrai.
En fait, les foudres de la propagande bourgeoise se sont abattues et continuent de s’abattre (le mouvement des black panthers il y a quelques décennies ou de nos jours l’islamisme, par exemple) sur toute idéologie prônant la subversion, y compris violente, à l’ordre bourgeois. Les socialistes utopiques ne dérangent personne et surtout pas les bourgeois. Au contraire, ils cherchent à les placer comme interlocuteurs et représentants du camp de la subversion, ce qui leur facilite grandement les choses pour se donner une image conciliante et morale à peu de frais. Plus récemment, ils ont encore fait ça avec les figures de saints éthérés type Gandhi, Martin Luther King ou Mandela (le Mandela vieux et fatigué, pas le jeune terroriste communiste qu’ils ont cassé en taule).
Moi, les saints-simoniens ont même été au(x) pouvoir(s) en France, hommes de haute influence en tous cas, quasiment de la monarchie de juillet jusqu’au XXe en passant par le Second Empire bien sûr, en Algérie aussi évidemment. La grande industrie, la grande finance, la grande bourgeoisie, les bons becs de Paris, Saint-Simon c’était pour eux, plus les hauts gradés de l’armée, les ministres et conseillers, sans parler des adeptes d’Auguste Comte (Polytechnique…) pour les milieux scientifiques qu’en étaient pas bien éloignés. Pour les petits industriels, les petits bourgeois de province, y’avait le fouriérisme…
Albert Thibaudet, Les Idées politiques de la France, Paris, 1932 cité par Walter Benjamin dans Paris, capitale du XIXe siècle.
Bohh, y’en a plein de traces encore, bien vivantes, du saint-simonisme en France, à « droite » à « gauche », pas au « centre » par contre… normal c’est là qu’on débusque les plus purs libéraux et la droite la plus dure (l’ex Udf, les Madelin, Barre, Marini, ). Un exemple ? Méluche ? Méluche et Péreire même combat…
@vigneron: 100% d’accord. Merci pour les infos.
Bref , nous nous battrons contre les lapins cocaïnomanes (ce dernier est lu dans « Le monarque,son fils,son fief » de Marie-Cécile Guillaume ), pour partager les quignons de pain rassis ,pain récupéré sous les tables des « 6000 » (+ ? – ? ) oligarques mentionnés dans le livre sur le turbo capitalisme de Edward.N. Luttwak.
Quant au G20 de ces jours et autres réunions » de travail à venir , je n’en attends rien bien sûr.
Et ,grâce à Dieu, le blog de P Jorion/ F Leclerc and C° permet encore la survie,voire l’espérance …
Berruyer venant à point et avec beaucoup d’humour indispensable nous apporter sa pierre de l’édifice ,lequel mine de rien ,se met en place…du moins au niveau des idées…
Faites en votre affaire,Messieurs des ministères,commissions et autres gracques + ou – mélenchonnés sauce grecque anti quignon de pain