Billet invité : la complexité, suite…
Un événement déjà intervenu, dont on ne connait pas encore tous les effets, ainsi qu’un autre tout proche, donnent la mesure des dysfonctionnements que l’on peut attendre d’un système financier devenu immaîtrisable.
Dans le premier cas, les mégapertes enregistrées par JP Morgan Chase – dont l’étendue finale n’est pas encore connue – sanctionnent la version financière de l’arroseur arrosé. Le maître reconnu de la gestion du risque n’a pas su l’estimer. Pis, voulant s’en prémunir, il l’a accentué, si l’on comprend bien ce qui lui est arrivé.
Dans le second, on observe avec effarement la multiplication des mesures de précaution prises dans l’attente du résultat des élections grecques. La mobilisation sur le pied de guerre des banques centrales n’est pas annoncée. Ainsi, un modeste pays contribuant à 3 % du PIB de la zone euro serait donc susceptible de mettre en déroute toute une armée ?
C’est sous la forme d’un paradoxe que la suite pourrait être écrite : plus le système donne des signes de sa fragilité, moins il parvient à se doter des règles qui le consolideraient. Sans doute serait-il injuste de prendre pour quantité totalement négligeable les efforts qui sont fait ici ou là afin de réguler les activités financières folles. Mais c’est à condition de reconnaître qu’elles restent très timides, hors de propos et vivement combattues par ceux qui ne veulent pas en être les victimes, et qui en chaque occasion obtiennent leur assouplissement.
Devant les réticences des investisseurs à s’y aventurer à nouveau, des pans entiers de la finance ne sont plus ce qu’ils étaient, comme le marché des Credit Default Swaps (CDS) ou bien celui de la titrisation ; mais d’autres instruments ou marchés ont pris le relais. Les produits indiciels, par exemple, ou bien le High-frequency trading (HFT). Surtout, les grands terrain de jeu du Forex, le marché des changes, ainsi que celui des matières premières, sont intacts et toujours très fréquentés. Par leur dimension et par leur structuration, ils échappent à tout contrôle, y compris des banques centrales, et les jeux qui s’y déroulent sont le principal vecteur d’accomplissement de la crise. Avec le bénéfice des juridictions non coopératives (les paradis fiscaux), les acteurs du shadow banking règnent sans partage et dans le plus grand désordre.
Pour revenir à la Grèce et à la crise européenne de la dette, certains, comme la Bundesbank, affectent de pouvoir maîtriser les conséquences d’une sortie grecque de l’euro, d’autres, comme l’Institute of International Finance, appellent à l’éviter. Cette indécision est plus troublante qu’autre chose, comme l’expression d’une profonde incapacité à évaluer la situation et à se rabattre sur des postures de négociation.
Les dérapages incontrôlés vont se poursuivre, avec comme seul espoir de les contenir l’action des banques centrales, sauveurs en dernier ressort. Mais, comme vient de conclure après avoir analysé les limites de leur rôle Mohamed El-Erian (*) dans un article publié par le Financial Times, « cela met les banques centrales dans le rôle d’une brigade de pompiers toujours au feu, dont l’efficacité diminue au fur et à mesure qu’elle doit faire face à un nombre sans cesse croissant d’incendies ».
(*) dirigeant du fonds PIMCO, premier intervenant sur le marché obligataire.
56 réponses à “L’actualité de la crise : LES PIEDS DANS LE TAPIS, par François Leclerc”
Une sortie de l’euro de la Grèce provoquerait une pagaille, évidemment, mais elle ne sera finalement pas si coûteuse que beaucoup ne craignent. En effet, un abandon de l’euro entraînera des ajustements et des dévaluations, les échanges commerciaux vont à nouveau tendre vers un équilibre, et cela est beaucoup plus important que les pertes qu’il faudra bien acter.
Le système diverge , le capital se concentre , mais notre desir converge .
vigneron, tu vas rue des vignobles demain ? au CNT ?
@ JF
Il y a plusieurs effets possibles et probables dans le résultat des élections, car pour l’instant ce sont les élections qui créent problème, la possible sortie de l’Euro par la grèce en étant une des possibles conséquences.
D’abord pour les grands enfants qui nous gouvernent :
– ils ont créé un joujou appelé l’euro et ils n’aimeraient pas qu’on leur casse leur joujou
– les plus grands esprits sont à la base de la création de l’euro, la fin de l’euro est à l’évidence un échec pour ces grands esprits
– ces grands esprits qui ont pensé et créé l’euro démontre à cette occasion leur manque de clairvoyance, ce faisant comment croire aujourd’hui à ces mêmes esprits qui prétendent nous mener vers la sté du XXI eme siècle
– ils pensaient être élus et donc tranquilles, ils savent désormais, il ne faut pas oublier le printemps arabe, que les médias modernes que représentent internet, twitter entre autre, que désormais les peuples ont un moyen pour se concerter et disons le, les foutre dehors.
– une des mesures de tsipras s’il est élu est de rendre possible la condamnation des anciens dirigeants politiques… sans doute sur ce point que la démocratie a fauté, les hommes politiques ne sont condamnés que lors des révolutions, ils ne sont parfois pas réélus mais ils font rarement de la prison quant bien même les décisions qu’ils ont prises ont été gravissimes pour leurs administrés…
– ces grands hommes, convaincus de leur réflexion n’ont même pas envisagé la fin de l’euro, rien n’est prévu dans les textes initiaux, ce faisant suis curieux de voir si tsipras obtient la majorité s’il ne va pas tout simplement créer de la monnaie avec la banque centrale de Grèce, conserver l’euro car fondamentalement que peut faire l’Europe contre une Grèce qui conserverait l’euro, entre la Grèce et les pays de la zone euro, bien évidemment cela sera simple à bloquer, mais quid de la relation de la Grèce avec les autres nations, je crois que l’on peut faire confiance à la finance pour laisser aller sa créativité dans ce cas bien particulier
– un vote Tsiras serait un désaveu patent pour tous ceux dont notre président qui ont tout fait pour que les grecques votent pour les partis pro-européens
Liste bien évidemment non exhaustive
– quant à l’euro, la sortie d’un seul de ces membres signifierait désormais que la chose est possible, l’être humain est parfois singulier, il se voie mal changer parfois de vie ou de voie, souvent il se rend compte après coup combien un changement brutal est simple et peut avoir des effets bénéfiques.
Bref personne n’imagine la sortie car personne n’y avait réellement pensé, la sortie de la Grèce serait un précédent, le soucis d’un précédent c’est qu’il précède, ne suis pas certain que les espagnols, les portugais, au vu de leur taux de chômage ne serait pas eu aussi tenté de faire la même chose, éviter le précédent voilà le risque majeur …
Bourdon, c’etait y pas le bon Raymond le grand-Babar de l’euro, commissaire européen en 69 nommé par de Gaulle et initiateur-inspirateur du rapport Werner de 70 ? Rapport Werner dont les conclusions sont scrupuleusement reprises dans le rapport d’experts de 89 sur l’Union Économique et Monétaire, rapport ouvrant vers Maastricht ?
Ach ! quel dommage qu’il soit plus là pour le pestacle le plus gros cap-ferratien de l’Histoire… va y’en avoir des « victimes innocentes » si ça pète le truc…
En clair, je sens que l’abandon de l’euro est de moins en moins tabou! Tant pis pour nos élites, on s’en fout un peu!
Et aussi traducteur ….
Wikipedia: En 1953, il (Raymond Barre) traduit l’ouvrage du libéral Friedrich Hayek paru l’année précédente : Scientisme et sciences sociales, Essai sur le mauvais usage de la raison.
Je suis heureux de vous retrouver, vigneron.
Malgré la petite pointe de mauvaise foi, parfois. Malgré l’esquisse de soupçon d’agressivité, rarement. Malgré la certitude de détenir la vérité, exceptionnellement…
Pour votre logique implacable, souvent. Pour vos connaissances, toujours. Pour le travail de recherche et de documentation constamment fourni et qui m’apprend beaucoup. Pour votre facilité rare à clouer au pilori l’importun qui avance masqué…
Et pour le vrai vigneron, en filigrane.
Delphinium
@ Vigneron
Quitte a vous effarer un peu plus, ….pas mécontente de votre retour ! on n’a pas idée aussi de se mettre au coin soi même ! Vos ceps, mes cèpes, .. et roule ma poule !
Le précédent du Chili d’Allende montre toutefois le risque qu’il y a à vouloir mener une transformation réelle de la société en étant minoritaire…
@ Lien
Allende minoritaire ? Il avait tout de même remporté les élections. Plutôt que minoritaire je dirais en position de faiblesse dans le rapport de force ultime, celui de la violence armée.
johannes finckh
» les échanges commerciaux vont à nouveau tendre vers un équilibre, et cela est beaucoup plus important que les pertes qu’il faudra bien acter. »
Comment pouvez vous estimer que les échanges commerciaux aient jamais tendu vers un quelconque équilibre ?
Je n’y ai vu pour ma part qu’une compétition de plus en plus féroce à mesure que les pays développés entraient en surproduction pour être justement celui qui va pouvoir continuer à écouler ses productions sur les marchés mondiaux, ou pour réussir à mettre la main sur telle ou telle matières premières dans des pays où souvent une partie de la population meurt de faim parce qu’elle n’a pas l’argent pour se procurer une nourriture pourtant disponible sur ces fameux marchés..
. Rien ne semble plus éloigné de la notion d’équilibre qu’une telle situation qu’il conviendrait mieux de nommer guerre économique…
Question de point de vue sans doute
Nuançons.
J’ai dit « tendre vers un équilibre », en tout cas au niveau européen.
Car la monnaie allemande s’apprécierait fortement, et toutes les autres baisseraient fortement. cela obtiendrait quand même un meilleur équilibre en Europe.
Entre la Chine et les USA, cela nécessiterait que la Chine le permette, mais ce n’est pas gagné, car le capital a tendance à aller vers les USA. J’y répondrai une autre fois.
L’urgence me semble être l’abandon pur et simple de l’Euro pour que l’Europe avance enfin!
Les déséquilibres dont souffrent tant de pays pauvres sont effectivement aussi la conséquence d’un système monétaire foireux doublé d’une corruption prodigieuse.
« Ainsi, un modeste pays contribuant à 3 % du PIB de la zone euro serait donc susceptible de mettre en déroute toute une armée ? »
Je ne sais pas vous, mais moi, je trouve ça presque rassurant, non ? Mais j’ai aussi lu ça :
« Bourses européennes en hausse, espoir d’intervention des banques centrales »
Des mômes ! De vrais mômes croyant dur comme fer à l’existence du père Noël ! Savoureux ! Cette « Grande perdition » est vraiment décoiffante pour ce qui est de mettre à nu les limites à la vanité humaine.
Inttéressant
Les créateurs du Debtocracy, reviennent avec une nouvelle production. CATASTROIKA cherche les conséquences de la liquidation totale de la Grèce.
Révisant des exemples de privatisations dans des pays développées, CATASTROIKA essaie de prévoir ce qui va se passer si le même modèle s΄applique à un pays sous surveillance économique.
http://www.catastroika.com/indexfr.php
Vraiment merci pour ce lien , que je diffuse autour de moi , autant que je le peux .
http://www.latribune.fr/entreprises-finance/banques-finance/industrie-financiere/20120615trib000704133/kerviel-coupable-forcement-coupable.html
Pot de fer, contre pot de terre.
Samedi 16 juin 2012 :
Allemagne : un responsable conservateur lance un avertissement aux Grecs.
L’un des responsables conservateurs allemands, Wolfgang Bosbach, a estimé samedi que si la gauche radicale grecque l’emporte lors des élections de dimanche, la sortie de la Grèce de la zone euro ne « sera qu’une question de temps ».
« Si la gauche radicale s’obstine à dire qu’elle souhaite avoir les aides des autres pays de la zone euro dans leur intégralité mais qu’elle ne veut pas apporter de contreparties, alors ce ne sera qu’une question de temps avant que la Grèce ne sorte » de la zone euro, a souligné M. Bosbach, président de la commission des Affaires intérieures à la chambre des députés, et proche de la chancelière Angela Merkel.
Ce responsable de l’Union démocrate-chrétienne (CDU) assure en outre qu’indépendamment du vote de dimanche, la Grèce ne remplit pas les conditions pour être membre de la zone euro.
« Il manque au pays le dynamisme de son économie, de la compétitivité et une administration efficace. Et ce ne sont pas les nouveaux milliards d’aide qui vont changer ça fondamentalement », a souligné M. Bosbach dans l’édition dominicale du « Frankfurter Allgemeine Zeitung », selon des extraits diffusés samedi.
Selon lui, toutefois, une sortie éventuelle de la Grèce ne sera pas décidée « dans les semaines à venir » mais l’Europe devra aider le pays économiquement dans la phase de transition.
http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/finance-marches/actu/afp-00449674-allemagne-un-responsable-conservateur-lance-un-avertissement-aux-grecs-334541.php
La seule chose qu’ils savent faire: des menaces, toujours des menaces…
La Grèce peut très bien refuser de payer la dette et rester dans l’Euro tout en revenant à une monnaie nationale, voire des monnaies régionales. Toutes ces monnaies seraient utilisables en Grèce, et l’Euro aussi qui permettrait, entre autres, aux touristes étrangers de l’utiliser pendant leurs vacances.
« Pourtant, au fur et à mesure qu’une sortie ordonnée de la Grèce de la zone euro est envisagée, des solutions alternatives commencent à émerger. Et en ce qui concerne la monnaie unique, les regards se tournent de plus en plus du côté des Balkans. »
http://www.challenges.fr/economie/20120604.CHA7100/et-si-la-grece-retournait-a-la-drachme-tout-en-gardant-l-euro.html
La Grèce n’ayant plus à payer sa dette, son budget serait très allégé, à ce moment elle devra tout même faire très attention à soigner sa gestion, car le défaut est un fusil à un coup, les prêteurs mettront du temps avant d’être convaincus de pouvoir revenir en Grèce.
L’Espagne pourrait bien alors être tentée de suivre l’exemple, s’ensuivra que des banques vont souffrir, quitte à rejoindre le cimetière aux éléphants :
« Une banque non viable doit être liquidée. »
http://alternatives-economiques.fr/blogs/vauplane/2012/06/10/une-banque-en-difficulte-serieuse-doit-elle-disparaitre/
@FL« La mobilisation sur le pied de guerre des banques centrales n’est pas annoncée. »
Ne vouliez-vous pas dire: « La mobilisation sur le pied de guerre des banques centrales n’est-elle pas annoncée ?«
Elle est effective mais pas revendiquée !
MES/TSCG NON! NEIN! NO!
François,
La dynamique en spirale de la faillite. Tout simplement. Ce qui est vrai pour une entreprise, voire un ménage, est extensible à tout un système financiaro-économico-politique mondialisé. Le nez dans le guidon, de plus en plus dans le guidon à mesure que le lactique inonde les cuisses. Que certains soient dans la frauduleuse et d’autres dans la « régulière » ne change rien à l’affaire. Step by step c’est de plus en plus inexorable. Pas de marche arrière, pas de pause possible, pas de roue libre, on brûlera les vaisseaux, le plus tard possible, mais on les brûlera.
C’est beau comme de l’ac(n)tique !
A propos de votre chute: d’autant que l’ »on » a mis les pyromanes au rang de chefs des pompiers?
Et pendant ce temps-là…
http://www3.lastampa.it/politica/sezioni/articolo/lstp/458672/
«L’Italia si è spostata dall’orlo del precipizio, ma il cratere si è allargato e siamo di nuovo in crisi. Prendere provvedimenti per la crescita è un percorso lungo e faticoso, presto vedremo alcuni effetti, ma non sono cose che possono essere misurate nel mese o nel trimestre».
Je traduis ces propos hallucinants:
« L’Italie s’est déplacée du bord du précipice, mais le cratère s’est élargi et nous sommes à nouveau en crise. Prendre des mesures pour la croissance est un parcours long et fastidieux, mais bientôt nous verrons certains effets, mais ce ne sont pas des choses qui peuvent être mesurées dans le mois courant ou dans le trimestre. »
Le méchant cratère qui ne veut pas jouer le jeu…
en voici un bel exemple
http://www.accessoweb.com/Guatemala-Apparition-d-un-gouffre-dans-Guatemala-City_a6580.html
Il paraît même que les « sinkhole » sont en train de se multiplier partout dans le monde :
http://www.google.fr/search?q=sinkhole%22&hl=fr&rlz=1T4GGLL_frFR406FR406&prmd=imvns&tbm=isch&tbo=u&source=univ&sa=X&ei=oqTcT8_eEeGl0QW-w_TCCg&ved=0CFYQsAQ&biw=1920&bih=836
Sans doute s’agit-il de trappes à Phynance
http://www.pataphysiquelibre.org/concepts.html
Mère Ubu. – Il n’y a qu’un parti à prendre, Père Ubu.
Père Ubu. – Lequel, mon amour ?
Mère Ubu. – La guerre ! !
Tous. – Vive Dieu ! Voilà qui est noble !
Père Ubu. – Oui, et je recevrai encore des coups.
Premier Conseiller. – Courons, courons organiser l’armée.
Deuxième. – Et réunir les vivres.
Troisième. – Et préparer l’artillerie et les forteresses.
Quatrième. – Et prendre l’argent pour les troupes.
Père Ubu. – Ah ! non, par exemple ! Je vais te tuer, toi, je ne veux pas donner d’argent.
En voilà d’une autre ! j’étais payé pour faire la guerre et maintenant il faut la faire à mes dépens. Non, de par ma chandelle verte, faisons la guerre, puisque vous en êtes enragés, mais ne déboursons pas un sou.
Tous. – Vive la guerre !
http://www.les-crises.fr/meadows-croissance-mondiale/
La croissance mondiale va donc inéluctablement s’arrêter ?
La croissance va s’arrêter en partie en raison de la dynamique interne du système et en partie en raison de facteurs externes, comme l’énergie. L’énergie a une très grande influence. La production pétrolière a passé son pic et va commencer à décroître. Or il n’y a pas de substitut rapide au pétrole pour les transports, pour l’aviation… Les problèmes économiques des pays occidentaux sont en partie dus au prix élevé de l’énergie.
Dans les vingt prochaines années, entre aujourd’hui et 2030, vous verrez plus de changements qu’il n’y en a eu depuis un siècle, dans les domaines de la politique, de l’environnement, de l’économie, la technique. Les troubles de la zone euro ne représentent qu’une petite part de ce que nous allons voir. Et ces changements ne se feront pas de manière pacifique.
Un bémol cependant, notre mode de vie peut durer encore un peu en détruisant les derniers espaces encore non colonisés comme l’Arctique (c’est en route aux USA avec Shell; les sables bitumeux au Canada, etc.) et l’Antarctique. On y viendra.
https://www.youtube.com/watch?v=4Q8OoIZOyG8
N’y a-t-il pas une logique toute simple à l’oeuvre, menant du déplacement du risque privé vers les dettes souveraines, de celles-ci vers la BCE ou d’autres instances européennes, puis de ces dernières vers le FMI ?
La logique du capitalisme actuel, débridé et sans entraves.
Le système cherche sa limite, et si le mouvement social ne lui en donne pas une avant, il la trouvera au stade planétaire ultime, celui au-delà duquel il n’y a plus de fuite en avant possible.
Ainsi la Grèce serait le talon de cet Achille qu’est censée être la zone Euro ?
Et si la Grèce était, pour son malheur, un bouc émissaire ?
Nous le saurons bientôt.
Le singulier (un seul capitalisme, une seule logique, un seul système) me gêne.
Etant donné qu’un capitaliste ne peut triompher de tous les autres seul et sans aucun soutient mais qu’en même temps chacun d’entre eux n’est censé se soucier que de lui même, il me semble qu’il en est résulté un vaste merdier mondial dans lequel aucun d’entre eux n’arrive plus à classer les autres dans une hiérarchie même approximative allant des ses « amis » (sur lesquels il peut plus ou moins compter) à ses pires ennemis (ceux qu’il doit s’efforcer de faire disparaître en priorité.)
Quand dans une guerre ou une bataille la confusion atteint un degré tel que continuer le combat n’est plus possible, chacun s’enfuit là où il peut. Dans le cas du grand désordre en cours il n’y a aucun refuge disponible.
Dans cette foire d’empoigne, la seule chose qui soit claire est qu’elle est bien trop compliquée pour qu’aucun des participants n’arrive encore à comprendre où est son intérêt. Parler de logique me semble conduire à imaginer un capitalisme qui n’existe pas (ou du moins n’existe plus, même si ça n’empêche pas beaucoup de participants de tenter de continuer à faire comme avant.)
[…] […]
« Ainsi, un modeste pays contribuant à 3 % du PIB de la zone euro serait donc susceptible de mettre en déroute toute une armée ? »
Cela me fait penser au film « 300« …
Tiens tiens, il me semblait qu’il n’y avait aucune ‘condition’ au plan d’aide pour les banques en Espagne?
…le FMI, qui a obtenu un rôle de supervision du plan d’aide européen de jusqu’à 100 milliards d’euros, a formulé vendredi ses premières instructions, en prônant notamment une hausse immédiate de la TVA et la baisse des salaires des fonctionnaires.
http://www.rtbf.be/info/economie/detail_espagne-suite-a-l-appel-du-fmi-mariano-rajoy-promet-plus-de-reformes?id=7788316
Le FMI, le Parlement euroếen, les assemblée nationales européennes, l’Elysée, la city, wall street, …..que de bastion de l’incompétence qui devraient déjà avoir flambés !!!!!
Ça va certainement passer a la modération hein ?? puisque mes propos sont modérés !
Rajoy dit aujourd’hui que « pour le moment, il n’y aura ni hausse de la TVA ni baisse des salaires des fonctionnaires »
Sachant que c’est d’abord un fieffé menteur et manipulateur, espérons que cette fois il pourrait tenir parole ? Ceci dit, nous somme convaincus que c’est encore un effet d’annonce pour gagner du temps et que des le 18 juin, le chantage du FMI sera mis à exécution…
c’est surtout une mise en condition
« un moment » … çà va pas loin
Tout à fait, dire « pour le moment », c’est simplement préparer la population à une hausse de la TVA et baisse des salaires. Rajoy annonce la couleur.
Bonjour,
Personnellement ce qui continue toujours de m’étonner c’est qu’en 2008, après le tsunami financier, qui rappelelons- le nous est venu des USA, et qui s’est cumulé aux effets de la dette monumentale de la république bananière américaine, le dollar n’ait même pas baissé ou fait semblanr de le faire. Tois ans et demi plus tard, les effets de la crise sont en Europe et le dollar semble plus fort que jamais, il se renforce significativement face aux autres monnaies et commence a perturber sérieusement les balances commerciales des pays émergents d’Amérique Latine parmi lesquels le Brésil, l’Argentine et le Mexique, ce dernier pourtant associé priviligié des USA avec le Canada à travers le TLC. Après les évènements, qu’un jour on devra probablement acceper d’appeler catastrophiques, de cette période, le marché n’aurait-il pas du châtier le dollar? Le marché est-il la chose des américains pour un usage discrétionnel et l’Europe peut-elle seulement regarder et essayer de comprendre comment ca marche?
J’aime beaucoup vos commentaires et le les lis régulièrement- Merci
!Hasta pronto!
La finance est en guerre contre les peuples, quand est-ce que les peuples vont « prendre les armes » contre la tyrannie de la finance ?
@ Macarel
Okay , okay , ils font comment , les peuples ?
Ils envahissent les îles Caïmans avec leurs canonnières ?
Ils envoient des missiles sur Jersey à partir de la côte ?
Ils font sauter les ordinateurs américains qui servent les bourses du monde entier ?
Si t’as une idée …
ne plus payer d’impots. On arrete d’alimenter le systeme.
Puisque ça sert uniquement à payer des interrets à la finance, il suffit de ne plus payer.
Je ne sais pas comment mais à travers un collectif, une union citoyenne il doit y avoir un moyen.
« Dans le premier cas, les mégapertes enregistrées par JP Morgan Chase – dont l’étendue finale n’est pas encore connue – sanctionnent la version financière de l’arroseur arrosé. «
François, pensez vous que les pertes ne sont pas encore connues alors que les gains, lorsqu’ils existent, le sont ?
Je crois que ces pertes sont inavouables pour des raisons politiques, sociales, etc …
Trop de risques à rendre publique ce genre d’information au vu de »l’euphorie » économique ambiante.
Ils ne sont pas encore connus car il faut déboucler leurs positions et pour cela trouver des contreparties… Je traduis : trouver des acheteurs pour acheter leurs actifs de couverture. Mais à quel prix ?
Et ça y est, on a sorti les pronostics !
Estimation des pertes pour la filiale Grecque du Crédit Agricole, Emporiki :
Si sortie de la Grèce de la zone ET maintien dans la filiale : perte max : 7,1 milliards d’€
Si sortie de la Grèce ET non maintien dans la filiale, perte max : 3,8 milliards d’€
Si maintien de la Grèce de la zone : perte max : 2,8 milliards d’€
Donc finalement on apprend que le montant des pertes est ‘soutenable’ grâce aux fonds propres.
Source : http://www.latribune.fr/entreprises-finance/banques-finance/industrie-financiere/20120615trib000704145/les-fonds-propres-du-credit-agricole-seront-suffisants-en-cas-de-grexit-.html
Par contre, il y a un truc qui me fait tiquer, c’est cela :
« La décision de sortie d’Emporiki si la Grèce sort de l’euro permettrait de « plafonner » les pertes de manière plus définitive à 3,8 milliards, selon l’analyste de Keefe, Bruyette & Woods et pourrait ouvrir droit à des déductions fiscales pour le groupe. »
Il me semble en avoir entendu parler lors des pertes de la SG suite à son gros plantage, mais quel est ce miracle donnant droit à des déductions fiscales en cas de pertes ?
@ NiFuNiFa
C’est le droit des sociétés : en cas de pertes exceptionnelles sur un exercice donné, il y a déductibilité fiscale. Sur les 4,9 milliards annoncés par la SG par exemple, elle en a récupéré 1,7.
Tout d’abord , merci à tous, tous ceux qui contribuent à faire vivre les pensées raisonnables , au travers de ce blog , un adn posé au milieu d’une Histoire qui se cherche.
Je ne suis pas economiste mais lecteur assidu de ce blog , et ce que je lis me révolte souvent. La vérité est là, les regards affutés ciblant parfaitement les éléments qui dysfonctionnent , les mettant au grand jour , qualité inestimable.
Mon intervention est sans prétention, juste une remarque, une parenthèse.
La plaie restera grande ouverte si l’on ne redonne pas du temps au temps.
Il n’y a , à mon avis , que deux options si l’on tient compte que le systeme actuel ne changera pas ( nos dirigeants n’ayant pas d’autre systeme à proposer et l’evolution demandant du temps , ce que l’on ne se donne pas , dans l’urgence des mesures conséquentes à prendre , pour éponger l’hémoragie ) , hormis l’éjection des petits joueurs dans ce monopoly géant ( en esperant que la Grece ne joue pas l’effet papillon, et en n’oubliant pas qu’il n’y a pas que la Grèce qui se débat dans la tourmente, les prétendants au canot de sauvetage bientôt plus nombreux que les places disponibles …).
Actuellement, un combat est engagé, confrontant l’action humaine ( avec tout ce qu’elle contient de perspicacité, de reflexion et d’intelligence , même si certains en doutent ) au progrès technologique qu’elle a su engendrée .
L’enjeu ? Reprendre la main sur ce qui nous échappe, ou tout au moins sur ce qui a basculé dans un univers où l’échelle de temps n’est plus celui de l’Homme. A des fins d’efficacité, de rentabilité, d’opacité aussi , celui-ci a choisi de jouer avec un instrument qui exclut ou qui élimine tout acteur qui ne le maitriserait pas , la vitesse ,pire encore, l’infiniment petit de l’échelle du temps, rendant invulnérables certaines actions , les meilleures comme les médiocres.
La solution ? On la connaît , puisque pour réduire la mortalité sur les routes , on a installé des radars , des mesures répréhensives au cas où certains petits malins chercheraient à en oublier leur présence (par simple égoïsme et goût du risque), et des polices aussi rapides que ces chauffards. Ainsi, n’ayant pas les moyens d’interagir sur des excès de vitesse réguliers sur l’autoroute des marchés financiers , on a compris que lorsque les machines faisaient devisser la Bourse, autant les debrancher comme on arréterait le flux des voitures pendant un moment . Autant admettre que finalement, l’Homme est devenu , pour l’instant , spectateur de ces excès, en espérant qu’il ne soit pas dans un carambolage dont le risque est omniprésent .
Les options ?
Ou l’on choisit ce terrain de jeu (même si , ce n’est pas un jeu , mais bien le moyen sensé permettre à l’Homme d’améliorer sa condition ) et l’on se munit d’outils qui permettent d’avoir le contrôle de tous et sur toutes les routes, et là , ce n’est pas gagné , les progrès ne le permettant pas pour l’instant . Ainsi, action et réaction aurait un sens, car pour l’instant, les réactions sont ridicules face aux actions, en raison de leur lourdeur, de leur lenteur ( un G20 , un G7 tous les 15 du trimestre…, un point G quoi^^)
Ou l’on change de terrain de jeu , on limite les vitesses d’exécution d’ordres diverses et variés, on contrôle les objectifs de ceux-ci , on redonne la main aux dirigeants afin de savoir si tout va dans le sens de leur politique, dans l’intéret de la société ( si cela interesse encore quelqu’un …) , on verbalise lourdement les chauffards , les contrevenants( donc légiférer ) , tous ceux qui agissent dans leur propre intéret, en espérant qu’il y ait un brin de conscience dans leurs actes.
Je sais, je suis naïf, mais une chose est sûre : au départ, tout ça n’avait qu’un centre : l’humanité et son environnement . Aujourd’hui , qu’en est-il ?
Je repars dans ma grotte , au plaisir de vous lire.
Dimanche 17 juin 2012 :
Le président sortant de la Banque mondiale Robert Zoellick a estimé que l’Europe risque d’être confrontée à une situation comparable à celle provoquée par la faillite de la banque Lehman Brothers en 2008 et que l’effondrement de l’euro pourrait déclencher une crise mondiale.
Dans un entretien publié aujourd’hui par l’hebdomadaire britannique The Observer, Zoellick a indiqué qu’il avertira devant le sommet du G20 du risque d’un krach financier en Europe qui aurait des conséquences désastreuses pour les pays développés.
« L’Europe peut être capable de s’en sortir mais le risque grandit », a-t-il déclaré, ajoutant qu’ »une situation comparable à celle de Lehman peut se produire si les choses ne sont pas traitées comme il faut ».
La faillite de la banque d’affaires Lehman Brothers avait provoqué un choc mondial précipitant l’ensemble du système financier de la planète au bord du gouffre et nécessitant que les gouvernements se portent à l’aide de leurs banques menacées à leur tour de faillite. Elle avait été suivie d’une profonde crise économique.
http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2012/06/17/97002-20120617FILWWW00087-zoellick-vers-une-crise-proche-de-lehman.php
Entendu sur France cul hier matin dans l’économie en question :
Pour olivier pastré, rien d’anormal dans le fait que dans la semaine écoulée :
Les agences de notation abaissent la note de l’Espagne
Puis les marchés financiers continuent à spéculer sur la dette de d’Espagne
Tout est normal
Surtout ne pas interdire la spéculation sur la dette.
Mais plutôt, encourager la mafia russe à aider les banques de Chypre
http://www.presseurop.eu/fr/content/article/1474151-l-ile-aux-russes
En fin d’émission, courte critique de 10 secondes sur le shadow banking à la sauce anglo saxonne, mais jamais citer jp morgan chase.
Trop de liens pour pastré à dubaï et ailleurs entre international maghreb merchant bank et jp morgan chase ?
Merci de ces remarques,
Après avoir lu le livre de Mauduit, on n’écoute plus Pastré pareil…
Le soleil brille enfin…
Comme disait Maria-Letizia Ramolino…………
Je suis allé voter.
Tout est calme. C’est l’oeil du cyclone sans doute.
» Selon le Journal du dimanche, François Hollande a proposé cette semaine aux chef d’Etat européens plusieurs mesures « à effet immédiat » pour relancer la croissance en Europe, moyennant une enveloppe de 120 milliards d’euros, en prévision du sommet des 28 et 29 juin à Bruxelles.
Ces propositions sont résumées dans un document de 11 pages intitulé Pacte pour la croissance en Europe transmis aux dirigeants de l’UE, selon le quotidien.
Dans ce document, François Hollande évoque trois sources de financement: les fonds structurels de l’Union européenne à hauteur de 55 milliards d’euros, dont une part « significative » pourraient être débloqués avant la fin de l’année, 60 milliards d’emprunts réalisés par la Banque européenne d’investissement pour financer des projets d’infrastructure dans l’Union européenne, et enfin 4,5 milliards d’emprunts communs (les fameux « project bonds » proposés par François Hollande pendant la campagne présidentielle).
A ces mesures s’ajouteraient une taxe sur les transactions financières (à laquelle l’Allemagne est aussi favorable), des mesures pour l’emploi des jeunes, et des projets d’investissements « à long terme» dans « les nanotechnologies, les biotechnologies, les nouveaux matériaux », l’efficacité énergétique des bâtiments ou les réseaux d’eau.
Depuis le début du mois de juin, Berlin, qui refuse toute relance à crédit, insiste aussi sur la nécessité de relancer la croissance mais prône au contraire des mesures structurelles (plus de privatisations, flexibilité du marché du travail…). Ces derniers jours, le ton est monté entre Paris et Berlin. Le gouvernement conservateur-libéraux de la chancelière Angela Merkel a critiqué ouvertement le manque de compétitivité de l’économie française, ce qui lui a valu en retour des remarques sèches de dirigeants français, dont Jean-Marc Ayrault et Arnaud Montebourg. »
(brève de Médiapart)
eh oui, le vilain mot est lâché!
La France n’est pas assez compétitive.
Tout cela largement en raison de la monnaie unique qui a d’emblée favorisé l’industrie allemande sans aucune possibilité d’ajustement monétaire depuis bientôt vingt ans (le traité de Maastricht.
De fait l’Allemagne a gagné exactement autant d’emplois industriels depuis vingt ans que la France a perdu.
Cherchez l’erreur!
Les français travaillent-ils à ce point moins bien?
Une union monétaire sans réelle union politique ne marchera jamais, dès lors que les conditions de travail, les salaires et surtout les budgets et la fiscalité ne sont pas réellement régulièrement ajustés et compensés.
Dans une telle situation, les zones qui sont plus compétitives deviendront toujours plus compétitives, attirent le capital, et les déséquilibres ne peuvent que se creuser.
Si je comprend bien , la Grèce reste ingouvernable.
Bien fait pour la jp Morgan , j’espére que la baleine de Londres a une gastro qu’elle leur a commu-
-niqué .