JOEL-PETER WITKIN, à la Bibliothèque Nationale de France, jusqu’au 1er juillet, par Asami Sato

Billet invité

Ces photos sont horribles. Certaines vous soulèvent le cœur. Ce fut aussi ma première réaction quand j’ai découvert, il y a une dizaine d’années, les œuvres ‘monstrueuses’ de Joel-Peter Witkin. Il me fallait encore reconnaître ce qui fait leur essence.

La popularisation de l’appareil photo numérique a facilité notre capacité à créer des ‘images’ qui sont autant d’extensions du soi. Cette nouvelle manière de communiquer est devenue le moyen qui permet à chacun d’entre nous d’être sa propre source de ‘mass médias’. Son instantanéité et sa redoutable efficacité nous attirent davantage que le dessin ou l’écriture. Avec l’ordinateur, la possibilité s’élargit même jusqu’aux limites de l’imaginable. Cette forme d’appréhension du monde constitue désormais le quotidien de nos contemporains. Tout d’un coup, la photographie est tombée dans le cadre du ‘Visuel-Media’ qui convient à la société ‘Cyber’. Maintenant, tout le monde peut être ‘Artiste’.

Mais les œuvres de Joel-Peter Witkin sont tout autre chose. Il expose un monde d’horreur qui nous donne envie de refermer les yeux. Pourtant cette horreur est bien là au sein de notre propre vie, même si nous sommes incapables de l’accepter. Il dispose de cette force qui nous oblige à nous confronter à notre destinée faite de mortalité, d’animalité sous forme humaine, de compassion. Ce qu’il exprime à travers ses photographies, ce n’est certainement pas la folie, ce ne sont pas non plus des insultes adressées à Dieu, c’est l‘amour absolu.

L’appareil photo est une machine à visualiser la différence, la distance qui nous sépare de tout, en les passant au filtre de notre sincérité.

Nous sommes aujourd’hui obligés de partager notre vie avec le machinique, mais tant que les images de Witkin nous soulèveront le cœur, nous, êtres humains, ne serons jamais pleinement robots, et rien ne sera tout à fait perdu !

Joel-Peter Witkin
Enfer ou Ciel
Exposition du 27 mars au 1er juillet 2012
BnF / Richelieu / 5 rue Vivienne, Paris 2e

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17 réponses à “JOEL-PETER WITKIN, à la Bibliothèque Nationale de France, jusqu’au 1er juillet, par Asami Sato”

  1. Avatar de karluss
    karluss

    le roi du morbide, ce n’est pas de l’art, c’est trop vulgaire et laid.

  2. Avatar de jonsnow
    jonsnow

    Je ne connaissais que ces photos jusqu’à maintenant: impressionnantes, belles, violentes. Mais voir la création des tableaux en « vrai » … : CHOCKING!

    1. Avatar de Moi
      Moi

      Tu devrais pas être à te battre sur le mur au lieu de passer ton temps à mater de l’art? 🙂

      1. Avatar de jonsnow
        jonsnow

        un mur ? en france ? où ça ?

  3. Avatar de Tigue
    Tigue

    Parmenide, un des fondateurs de l ontologie, disait que le penser et l être sont une seule et même chose, il exprimait dans son poème que celui qui cherche la vérité doit le faire avec volonté et une certaine audace afin d’ atteindre sont but.
    Il faut avoir l ‘ audace et la volonté de ne pas regarder cela, ni aucun autre sacrifice pervers réel ou idéel-pseudovirtuel (pour Platon, c’ est l idée qui est réelle ).
    De ce qu’ on peut deviner sur la vignette (je n ai pas été plus loin), et d’ après ce qui est dit dans le texte, ces actes n’ ont pas d autre finalité qu’ eux même, comme s’ ils aspiraient à l’ être.
    La volonté de ne pas regarder cela , de ne pas donner a etre ce qui n’ est pas, est ce qui nous distingue des statues de sel .
    Il faut en revanche, se demander pourquoi « l’ artiste  » produit cela. C’ est lui l’ être, et ses raisons qui sont dignes de sentiments, comme la compassion.

    Son poème expliqué ci après (attention pollution par des pubs)
    http://membres.multimania.fr/patderam/parmen0.htm

  4. Avatar de et alors
    et alors

    Y a-t-il un anthropologue sur ce blog pour commenter ce billet ? et nous présenter Asami Sato ?

  5. Avatar de RV
    RV

    Nous sommes aujourd’hui obligés de partager notre vie avec le machinique, mais tant que les images de Witkin nous soulèveront le cœur, nous, êtres humains, ne serons jamais pleinement robots, et rien ne sera tout à fait perdu !

    En quoi l’horreur de la morbidité serait-elle au fondement de l’humanité ? Drôle d’idée. Vie et mort sont inséparables et la manière dont est appréhendée la mort diffère suivant les âges et les civilisations.
    Je préfère la définir par l’horreur de l’injustice, qui est une valeur « humaine ».

  6. Avatar de Vincent
    Vincent

    Lu sur lwiki à propos de l’auteur :

    Witkin est témoin à l’age de six ans d’un accident de voiture prémonitoire de son univers photographique : la tête coupé d’une petite fille roule à ses pieds. Dès l’âge de 16 ans, Witkin prend en photo des monstres.

    […]

    Compris. Son œuvre est une tentative de psychothérapie violente, de type Rosen, dans la surenchère morbide. Il essaye sans doute de nous faire partager ses psychoses cauchemardesques afin d’alléger ce trauma, bien compréhensible au demeurant.
    N’ayant pas de vocation à l’empathie voyeuriste, ce sera sans moi.

  7. Avatar de d917291
    d917291

    bonjour,

    il faut d’abord prendre conscience que la mort en général, la mort de proches, le traitement de la mort dans des centres très fermés du dehors des vivants, c’est du déni

    refuser de mourir, refuser de voir la mort de ses proches, la mort des animaux domestiques, des autres espèces animales, des animaux que nous mangeons c’est amoindrir la force de la vie, la force de vivre

    ces pertes de temps que nous consacrons à nous divertir, à nous détourner de nos vies, de ce qu’on veut réaliser est morbide

    la morbidité en soit c’est nous qui la créons, par le refus de nous consacrer à l’essentiel de nos vies, en refusant de consacrer la vie & en la remplaçant par des futilités

    peut-être le but de cet artiste & bien d’autres, est de nous mettre en face de nos dénis occidentaux & très contemporains, contemporains car ce n’était pas le cas de nos anciens, eux n’avaient pas peur de la vie & de la mort
    peut-être son but est tout autre, quoiqu’il en soit nos sociétés sont je trouve très morbides dans leur conception de la vie, par ce perpétuelle désir de ne pas mourir, de la vie éternelle, c’est nauséabond & enfantile

    s’intéresser à la mort, au traitement psychologique des derniers instants, à la peur & au passage d’après la vie, à la mort dans d’autres cultures est revigorant & responsables, responsables car nous traitons le sujet au niveau social & revigorant car nous nous rappelons que nous sommes qu’un organisme vivant, vivant pour l’instant & que donc nous nous devons de forcer nos vies à l’essentiel

  8. Avatar de lau
    lau

    Ca me surprend toujours cette idée, souvent évoquée,qu’un artiste puisse avoir un BUT.

    Il est davantage il me semble dans l’ obligation d’ exprimer son univers intérieur, son chaos intime, que ne régit aucun « but », aucune « morale ».
    C’est sans doute davantage un monde de pulsions, avec lesquelles il se débat et doit composer et auxquelles il doit donner formes sous peine d’ être englouti par elles…

    Etre artiste n’ est ni être pédagogue, ni moralisateur. Peut-être justement tout le contraire puisqu’il met au jour le refoulé, le sale, le caché, la part d’ ombre, l’ inavoué, l’ inavouable…..

    1. Avatar de d917291
      d917291

      certains artistes maîtrisent leurs émotions & leurs pulsions, & là alors c’est par défaut un message de leur part, sinon c’est évident que ce sont des comportements bestiaux, ou peut-être pour utiliser une analogie plus contemporaine, ce sont des comportements impulsifs, émotifs, il n’y a pas de pilote à bord

      montrer cela peut aussi une demande d’aide détournée, un acte démonstratif pédagogique voire même imposer une morale, mais l’acte de montrer signifie implicitement une inscription dans le temps & demande toujours une réponse

      pour le dire autrement pour me faire comprendre, montrer est du domaine du dialogue, donc nécessite une réponse, n’importe quelle réponse mais une réponse

    2. Avatar de Eric L
      Eric L

      @ lau

      doit composer et auxquelles il doit donner formes sous peine d’ être englouti par elles…

      leur donner forme risque de leur donner force .

      je ne sais pas si quelqu’un a une réelle ignorance de sa part d’ombre , de son laid .
      je me demande dans quelle mesure le laid exprimé, si c’est possible , n’enlaidit pas . à la rigueur , on pourrait dire que tout est beau , que c’est une donnée universelle , mais qui n’est jamais objective . c’est pour cette raison qu’il est plus difficile et plus rare de faire un lit à la beauté si on souhaite évacuer le laid, qui n’est peut être pas plus objectif non plus, mais exprime une certaine souffrance , tout le mal être .
      d’ailleurs, les constructions ayant une beauté qui en émane dans n’importe quelle discipline sont toujours plus délicates à réaliser que les monstruosités, les formes chaotiques .
      chez l’enfant qui dessine , ce qui le guide , sa naïveté montre que le laid ne s’y est pas encore introduit .

      par contre , celui qui exprime le sali, le blessé , le meurtri , fait œuvre d’art , ça d’accord .
      tout est loin d’être rose bonbon .
      alors pour nuancer mon propos , juste dire qu’il n’est peut-être pas souhaitable d’exprimer son laid, intime , dont on serait cause pour la bonne raison que cela peut éclabousser autour de soi , mais essayer , autant que possible de restituer les fins fonds où les hommes s’abiment , si l’on veut s’élever .
      Chez Mozart, par exemple , je ne vois pas trace de laid . Chez Soulages, le noir peut sembler lumineux, en tous cas pur .etc. l’art brut n’est pas laid .
      bref, la beauté serait un but , non ? tout en sachant qu’elle demeure inaccessible .
      je ne crois pas à l’effet d’épuration du laid en l’exprimant . ( ceci reste très personnel ) sauf si un extérieur nous indique à quel point le laid est laid, à éviter .
      ce qui revient à ne pas donner de la voix à la culpabilité , mais susciter l’innocence qui git en chacun .

  9. Avatar de roma

    le gars est habile, il te fournit même le mode d’emploi blabla de son Å’uvre, un dessert parfait pour les universitaires malheureux
    http://www.youtube.com/watch?v=5EkTH22jvgk (présentation bnf)

  10. Avatar de muche
    muche

    Merci Asami Sato de nous faire connaître Witkin.

    Le filtre avec lequel nous appréhendons le monde est à la fois ce qui nous permet d’y vivre malgré l’horreur qui se dégage de lui, et à la fois ce qui nous empêche de le voir, malgré l’horreur qui se dégage de lui.

    La balance de l’un à l’autre est subtile.

    Aimer le monde, vouloir du monde au-delà de l’effroi qu’il nous inspire, que nous inspire notre condition n’est pas une mince affaire, avouons-le.

    C’est pourquoi sans doute nous avons, ai-je eu du mal avec les images de Witkin.

    Dans le tout début de la vidéo, quand Witkin entreprend de travailler la tête du cheval, afin d’accepter cette image comme expression artistique j’ai convoqué des images de natures mortes représentant de la viande. Ce qui du coup amenait une dimension alimentaire qui complexifiait mon affaire. Peut-être était-ce pire finalement. Zut.

    Il me fallait revenir à ce que je trouvais de choquant dans les images que nous propose Witkin. Car la répulsion fut mon premier mouvement. La place qu’il donne à l’animal, je dirais. Par les gestes dont il entoure l’animal, nous pouvons nous identifier au sujet du « tableau », j’y reviendrai. Tandis que sur les natures mortes, la place de l’animal, sur la table, n’est pas la nôtre. Nous identifions-nous à tel lapin mort, sujet suspendu par les pattes et « posant » en compagnie d’autres victuailles, ou pour l’animal dont la viande est exposée en tranches sur un coin de table ? Oui, peut-être, quand on y pense.. Nous sommes cependant ramenés à notre animalité par le fait de manger. Par ailleurs, nous avons comme une supériorité sur l’être que nous mangeons, car nous ne sommes pas mangés par lui, c’est nous qui le mangeons, donc c’est nous qui produisons des gestes maltraitants autour du corps de l’animal en le mangeant, en le découpant pour le manger, en cuisant sa chair, en la mâchant. C’est bien pour cette raison qu’on doit y mettre de la culture j’imagine.

    Anecdote animalière.

    J’ai connu la mort d’un cochon de ferme. Enfin presque. Je me rappelle de ses cris, des enfants dont j’étais et qu’on éloigne, de risquer un œil dans l’entrebâillement de la porte de la pièce consacrée à l’abattoir et d’apercevoir la tête du cochon, le regard vitreux, la langue pendue, une grosse veine bleue sortant du cou tout blanc par une obscure plaie béante et couenneuse, et plus tard de voir sortir les femmes les bras chargés de plats garnis d’une viande baignant dans un jus de sang, d’être horrifiée à cette vue. C’était donc comme cela que les choses se passaient !?

    Et… de manger des rillettes qu’on avait fait de sa viande, un peu plus tard, ayant fait abstraction de ce que j’avais vu. Sans doute parce que tout était redevenu « normal » ou familier. Dresser la table, préparer le pain, se retrouver autour du repas, retrouver le bon goût de larillette.. Je me convainquais qu’il valait mieux mourir pour faire de bonne rillettes que pour en faire de mauvaises. Qu’il avait eu en cela une mort acceptable. Qu’il avait été bien cuisiné. C’est atroce.

    Face à notre repas, il y a la distance de la table qui est celle de la culture, de la gastronomie, qui permet de « régler » ? cette distance de façon à ce que si nous nous identifions à l’animal, nous l’ayons traité avec respect. Je veux dire par là que par identification à l’autre, bien traiter l’autre c’est aussi bien se traiter soi. Ce qui me fait dire que l’abattage industrielle des animaux est une violence que nous faisons au monde animal, mais aussi à nous-mêmes qui nous y identifions, parce que nous savons que nous sommes nous aussi des animaux. J’imagine que la culture est cette distance qui nous préserve de l’effroi. De quel effroi… ?

    Plus tôt j’avais aussi pensé au peintre Soutine. A ce tableau du Bœuf écartelé. J’y revenais. La position du corps de l’animal dans le tableau, les tableaux en général très torturés de Soutine, me firent associer l’image de la carcasse au corps du Christ sur la Croix, suscitant une identification à notre souffrance d’êtres de chairs et de sang qui souffrons dans nos corps, qui souffrons physiquement. De notre condition animale d’êtres de chair et de sang. Mais aussi de bouchers. De ces Hommes qui ont inventé le supplice du Calvaire. De la violence que nous nous infligions entre nous les Hommes. Voilà peut-être une des raisons de notre effroi. Nous sommes effrayés par nous-mêmes, de la violence dont nous sommes capables les uns envers les autres. D’être susceptibles de faire souffrir donc de souffrir, de tuer, donc de mourir.

    Puis quand je me suis repassée les images de la vidéos, -j’ai dû faire beaucoup d’aller-retours sur la vidéo car mon esprit partait vite ailleurs- quand j’ai vu Witkin, quand je l’ai revu découper le museau du cheval, j’ai dû à nouveau convoquer des images pour rendre son geste acceptable, chose que je ne fais pas quand je regarde une émission de cuisine sur la cuisson du filet mignon.

    D’ailleurs, je remarque qu’il a choisi une tête de cheval, et non de mouton ou de vache, ou de cochon. Il arrive souvent que nous ayons une répulsion à manger du cheval et pas pour d’autres animaux . Quelle vision ethno centrée ! En fait concernant la vache, le cochon, ou même d’autres animaux, ça dépend des cultures bien sûr ! Mais le cheval demeure un animal auquel nous nous identifions facilement semble-t-il. Parce qu’il nous paraît plus proche de nous peut-être, de notre propre intelligence affective ? Sachant que dans ce cas précis, l’identification est renforcée par la composition que fait Witkin de son « tableau ». J’y reviendrai.

    J’ai donc convoqué d’autres images jugées acceptables par moi, introduisant un scalpel.
    Et j’ai vu celle du médecin légiste qui entoure le corps du mort de pensées et de gestes tout entiers consacrés à l’élucidation d’éléments biographiques concernant la personne. Je me suis dit que pour pratiquer une telle médecine, il fallait sans doute être habité d’un profond respect et amour pour la vie. Que le médecin était une personne qui avait intégré notre animalité, avec sa dimension de souffrance physique et de finitude, de pourrissement du corps, de disparition, ayant intégré cette dimension, qu’il en était peut-être terrifié mais qu’il créait du rituel autour du corps, un rituel de soin. En quoi la pratique du médecin légiste est-elle associable au soin ? Puisque la personne est morte. C’est un soin pour les vivants. Pour une vérité sur sa mort dont les vivants ont besoin pour se représenter cette mort, lui donner du sens, par exemple. De par le même processus d’identification dont je parlais plus haut. Prendre soin de l’autre, c’est prendre soin de nous.

    Puis quand je me suis repassée cette image où on voit Witkin accrocher comme une décoration à l’oreille du cheval, j’ai pensé à l’employé des pompes funèbre qui doit maquiller et habiller le défunt pour rendre son apparence respectable et acceptable à ses proches, en particulier quand le corps est très abîmé, comme c’est le cas des corps mutilés par la guerre ou par la maladie. Furtivement aussi, j’ai pensé que la culture ce n’était pas seulement les arts, c’était aussi tous ces métiers où s’élabore un savoir-faire qui transforme et améliore celui qui fait, mais aussi ceux qui bénéficient de ce savoir-faire.

    D’ailleurs je pense à des copains qui ont travaillé à la préparation industrielle de saucisses, qui ont détesté faire ça, et par extension aux ouvriers de l’agro-alimentaire en général, souvent maltraités par leur condition professionnelle et qui dans le monde rural-industriel, sont aussi fréquemment à la fois ouvriers agricoles, héritiers souvent eux-mêmes d’une culture rurale, et ouvriers de l’industrie. J’en ai connus qui travaillaient à la fabrication d’œufs en poudre pour l’industrie du biscuit, et de toutes autres sortes d’industries du même ordre. Des femmes. Je me souviens de l’ambiance détestable qui régnait dans l’équipe. J’y voyais comme l’expression d’une souffrance, peut-être cela avait-il à voir avec le travail lui-même. J’en profite pour dire que je trouve très détestable cette attitude qui consiste, sous couvert d’écologie, à mépriser les ouvriers de l’industrie. Bien sûr, nous devons changer de modèle de production, mais les ouvriers sont me semblent-ils les premiers à en souffrir, à en faire les frais, et donc à avoir quelque chose à en dire, à en penser, et à en faire. Je m’en sens solidaire et je me réjouis d’en voir ici ou là qui s’emparent de la question écologique, étant aux premières loges de pratiques non seulement nuisibles pour l’environnement biologique, mais aussi pour cet environnement disons immatériel, et parce qu’ils aspirent comme chacun à pouvoir trouver dans leurs conditions de travail, la possibilité de se faire disons, ouvreurs potentiels de l’être qu’ils sont et des êtres que nous sommes.

    Nous sommes impuissants face au phénomène de la vie et de la mort. Mais nous sommes responsables des gestes et des actes que nous posons autour. Il me semble qu’il se trouve dans ces gestes autour du corps et de la mort, quelque chose d’un apprivoisement de l’impensable et d’un soin pour nous-mêmes, face à notre animalité, notre finitude, notre pourrissement, notre disparition… et face à cet enjeu que constitue la préservation de notre espèce !

    Bonne nouvelle, nous sommes vivants ! Haut les cœurs !

    Sur ce, j’ai un petit creux 😉

    Réflexion du jour: reprendre le pouvoir… par la culture ?

    1. Avatar de muche
      muche

      Arf, à relire mes mots, je vois des sauts ou des biais dans l’analyse. J’aurais dû passer plus de temps à la relecture, ça m’aurait permis de dénouer le fil de la réflexion en certains endroits.

  11. Avatar de Renou
    Renou

    Soulever le coeur?… Ah bon… Donc ça aussi je suppose.
    Si l’humain dérange, précisez en bandeau.

    1. Avatar de Renou
      Renou

      Jorion: Ce qu’il exprime à travers ses photographies, ce n’est certainement pas la folie, ce ne sont pas non plus des insultes adressées à Dieu, c’est l‘amour absolu. Voilà.

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