Ce texte est un « article presslib’ » (*)
Dans notre système capitaliste, les « avances » qui sont consenties par certains, les détenteurs de capital ou « capitalistes », pour rendre possible un processus de production ou pour permettre à un consommateur de consommer, sont rémunérées par des versements d’intérêts. Dans mon livre Le prix (2010), je montre sur des exemples de « systèmes à la part », en Afrique ou en Europe, comment a dû apparaître ce système de l’intérêt : les intérêts étaient conçus à l’origine comme « part » d’une richesse nouvellement créée, attribuée à l’un des partenaires ayant contribué à sa création. La dimension qui subsiste de cette logique originaire dans le système capitaliste sous sa forme actuelle, c’est le fait que chaque fois que des intérêts doivent être versés, une nouvelle richesse aura ou devra être créée d’une manière ou d’une autre, pour en être la source. Cet aspect du problème reste le plus souvent inaperçu mais ses implications sont dramatiques parce qu’elles font que le système capitaliste est, sur le plan économique, une impasse.
Nous avons toujours traité les ressources non-renouvelables de la planète où nous vivons, comme une « aubaine » au sens de Proudhon : comme un « don du ciel » à nous partager – en suivant les lignes de partage que tracent les principes de la propriété privée. Le caractère non-renouvelable de certains de ces « dons du ciel » est resté invisible aussi longtemps que la terre nous a semblé infinie. Aujourd’hui elle nous apparaît beaucoup trop petite eu égard à nos appétits insatiables.
L’épuisement de la planète découlant de notre activité économique, c’est ce qu’on appelle pudiquement les externalités négatives, qui sont d’ailleurs – au titre d’aubaines – superbement ignorées dans la comptabilité du Produit Intérieur Brut. La « croissance », c’est-à-dire le PIB quand il est à la hausse, implique du coup la destruction irréversible de la planète et, comme le capitalisme nécessite – pour que des intérêts puissent être versés – cette même croissance, le fait que le capitalisme a pour implication logique la destruction de la planète, prend valeur de théorème.
(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction numérique en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.
329 réponses à “LA DESTRUCTION DE LA PLANÈTE EST PROGRAMMÉE”
Théorème imparable, du moins à population constante, et comme elle est en augmentation constante et même exponentielle pour des ressources de – en – accessibles… y en a qui devront faire ceinture.
Nous vivons une époque formidable, que les suivants ne vivront pas.
Je me demande parfois ce que nous penserions si on devait constater que nos ancêtres, disons à l’époque de Napoléon, avaient tout bouffé, pourri le climat, l’eau, la terre jusqu’à la rendre définitivement invivable par endroit.
Il me semble que la réponse sera insupportable et que la culture historique, et la culture actuelle en général, aura simplement disparu, pour que la question ne se pose plus et parce que les gens auront d’autre soucis.
Terre des hommes.
La Terre s’épuise dans un filet
De méridiens et de parallèles croisés,
Où, à chaque noeud, il y a une guerre,
Et entre deux la barbarie.
Comme une baleine dans l’univers,
Prise dans les mailles du prédateur,
Dans l’impériale bêtise
De la médiocrité humaine,
Elle pleure son abandon…
…Et je pleure avec elle,
Comme j’ai pleuré hier
Sur Saigon et sur Bagdad.
le tout par inadvertance
Bonjour
C’est bien de lier les ressources naturelles au PIB et à la croissance, Jean-Marc Jancovici l’explique plutôt bien sur cette page:
http://www.manicore.com/documentation/transition_energie.html
J’ai moi-même résumé cette page en quelques équations simples:
1. la croissance c’est le PIB;
2. le PIB c’est la transformation des ressources naturelles en produits artificiels;
3. les ressources naturelles c’est, notamment, l’énergie;
4. l’énergie c’est, notamment, le pétrole;
5. la production de pétrole n’augmente plus puis commencera à baisser.
Conclusion: la croissance n’augmentera plus puis commencera à baisser.
Et bien sûr pour payer la dette, il faut de la croissance…
Notre sort semble donc bien scellé?
Patrick .aut..a
Bonjour Paul,
Avec ce papier là, j’ai encore plus de mal à comprendre pourquoi vous tirez sur les objecteurs de croissance…
Peut-être un papier expliquant votre différence de point de vue serez le bienvenue ?
A bientôt 🙂
« vous tirez sur les objecteurs de croissance… »
Euh… quelqu’un m’a vu tirer sur un objecteur de croissance ? C’était quand et où ?
« Peut-être un papier expliquant votre différence de point de vue serez le bienvenu ? »
Vos désirs sont des ordres !
Pourquoi je ne suis pas en faveur de la décroissance, le 23 février 2008
« Pourquoi Paul Jorion est-il contre la décroissance ? », le 18 mars 2008
Critiquer la Décroissance en se basant sur les textes d’Alain de Benoist, c’est un peu léger… Ce chef de file d’une certaine « Nouvelle droite » s’approprie en les dévoyant les pensées autrement intéressantes de Ellul, Charbonneau, Georgescu-Roegen, du club de Rome, de Paul Ariès, de Serge Latouche… Nierez vous que ceux-là sont, tout comme vous, inspirés par l’esprit des Lumières ?
Quant à votre second argument : « l’espèce est colonisatrice par essence et on ne pourra jamais enclencher la marche arrière… mieux vaut canaliser l’énergie, développer des alternatives écologiques etc. » je vous invite à aller voir de plus près les propositions des objecteurs de Croissance, qui en ont de nombreuses et de très construites.
Il me semble que votre principal bloquage par rapport à la Décroissance vient en fait de là :
« La planète est trop petite et nous l’avons enfumée. Nettoyons la, je ne suis pas contre. Mais surtout, nom de Dieu, conquérons les étoiles ! »
En fait, vous ne pardonnez pas qu’on essaie de vous priver de votre rêve de gosse ?
Du reste, comme le dit Serge latouche, ne devrait-on pas parler d’a-croissance et non de décroissance ?
Par ailleurs, s’il faut être fou pour croire encore à une croissance infinie dans un monde fini – ou pour espérer la conquête rapide de nouveaux mondes – la meilleure manière d’aborder la question est certainement de faire la critique de l’idéologie dominante du progrès et des ravages accomplis par cette idéologie matérialisée par le capitalisme industriel, aujourd’hui à bout de souffle.
Je partage votre sentiment : renoncer à la fougue prométhéenne, c’est un peu renoncer à être homme.
Cependant, je trouve malencontreux d’associer cet élan de l’esprit humain, à la croissance physique, via les concepts contraires, « heimweh » et décroissance.
La décroissance comme action politique volontaire pourrait aussi être associée à la raison triomphante, au courage et à l’affirmation de la dignité de l’humanité. Porter un regard lucide sur l’antienne « la croissance du PIB résoud tous les problèmes » n’implique pas nécessairement le renoncement à l’ambition illimitée qui caractérise les enfants de Prométhée. A vous lire, on voit bien que vous êtes d’accord là-dessus.
C’est pourquoi le titre de votre billet « Pourquoi ne suis pas en faveur de la décroissance » dessert votre pensée, je trouve, et favorise les malentendus.
Marc Peltier vient d’écrire: « Je partage votre sentiment : renoncer à la fougue prométhéenne, c’est un peu renoncer à être homme. »
Qu’en pensent les femmes?
mais on s’en fout.
Le capitalisme permet-il la conquête des étoiles ou du virtuel, et de leurs ressources illimitées ? Pas avant d’avoir détruit la planète ? Avant 2008? Après 2008?
C’est « LE » grand débat de notre siecle et de notre civilisation .
En débattre est passionnant et ne peut nous permettre d’ésperer peu de choses …Surtouit pâs de changer la dynamique en cours , en raison de son inertie , mais peut etre :
1/ d’etre lucide
2/ de faire un choix individuel qui puisse minimiser la « casse » en se rapprochant volontairement (et si possible de façon confortable) du « point de chute » .
////////////La fuite en avant est trop enracinée dans sa nature et on perdrait moins de temps et on gaspillerait moins d’énergie en canalisant de manière plus réaliste cette fougue vers des objectifs de rationalisation, nettoyage, domestication avancée des énergies renouvelables, etc. /////////
Paul Jorion exprime avec d’autre mots la dynamique sociétale et son inertie inéluctable .
Je m’ecarte de son point de vue , dans ce qu’il pense possible de conserver un effet de croissance pour le système avec des gains sur l’interieur là ou il n’ y en a eu que sur l’ exterieur …
Notre système n’a pu fonctionner et a bati ses outils sur un système ouvert vers l’ infini …l’exploitation dispendieuse ou « gachi » etant la règle puisque ces gachis servaient d’autres interets ……celà commence des le spermatozoide …!
La question est de savoir si l’on peut , en vu du mur et des limites des ressources ,fonctionner ds un système ouvert ?
Il me semble que si un système a montré son incapacité a gérer un système « ouvert » , il sera a forciori infoutu de gerer un système fermé !
La décroissance , a peut etre autant d’arrogance a vouloir , elle , revenir a un niveau de consommation assez faible pour se payer l’ illusion de ressources de nouveau suffisantes sinon infinies……Il est sur qu’elle ne peut y parvenir que si ce n(‘est pas un choix , mais une contrainte physique …Et en accompagnant cette contrainte ,pour éviter des déséquilibres de répartition des biens essentiels , elle ne pourra que devenir a son tour une idéologie .
Message en provenance d’Alpha du Centaure :
« Dites, les terriens, y a pas que les ressources matérielles qui soient limitées sur cette bonne vieille Terre ! Y a votre capacité de voir au-delà ! »
Décroissance de quoi?
C’est très bête mais je suis pour la décroissance de certaines choses, pour la croissance d’autres choses et dans pas mal de cas j’hésite.
Parler de croissance/décroissance au singulier implique qu’on puisse mesurer chaque chose en utilisant la même unité.
Parler de décroissance au singulier c’est donc accepter de tout évaluer par l’argent (le prix que ça coûte, les choses qui sont impossibles parce que l’argent nécessaire n’est pas disponible, etc, etc.) !
Tout mesurer en dollars n’est pas je suppose ce que préconisent ceux qui se disent favorables à la décroissance, n’empêche que vus de loin ils ont l’air d’être coincés dans le même piège et d’essayer seulement de tirer le PIB en sens contraire.
Le constat posé par Paul Jorion de l’impossibilité d’une croissance infinie dans un monde fini est le postulat de base des philosophes de la Décroissance, que je suis surpris de ne voir évoqués nulle part ici. Loin de limiter sa critique au seul capitalisme, la Décroissance (en tant que mouvement de pensée) met en cause tous les productivismes. Ce qui est à dépasser, au fond, c’est le paradigme exprimé par Descartes, selon lequel l’homme aurait vocation à se rendre « maitre et dominateur de la nature ». On mesure aujourd’hui les conséquences d’une telle pensée, à l’oeuvre depuis 5 ou 6 siècles.
Voici la fin de l’article « Sur le problème de l’innovation » écrit par René Thom dans EU dans lesannées 1980.
Décourager l’innovation
« Les sociologues et les politologues modernes ont beaucoup insisté sur l’importance de l’innovation dans nos sociétés. On y voit l’indispensable moteur du progrès et -actuellement- le remède quasi-magique à la crise économique présente; les « élites novatrices » seraient le coeur même des nations, leur plus sûr garant d’efficacité dans le monde compétitif où nous vivons. Nous nous permettrons de soulever ici une question. Il est maintenant pratiquement admis que la croissance (de la population et de la production) ne peut être continuée car les ressources du globe terrestre approchent de la saturation. Une humanité consciente d’elle-même s’efforcerait d’atteindre au plus vite le régime stationnaire (croissance zéro) où la population maintenue constante en nombre trouverait, dans la production des biens issus des énergies renouvelable, exactement de quoi satisfaire ses besoins: l’humanité reviendrait ainsi, à l’échelle globale, au principe de maintes sociétés primitives qui ont pu -grâce, par exemple’ à un système matrimonial contraignant- vivre en équilibre avec les ressources écologiques de leur territoire (les sociétés froides de Lévi-Strauss). Or toute innovation, dans la mesure où elle a un impact social, est par essence déstabilisatrice. En pareil cas, progrès équivaut à déséquilibre. Dans une société en croissance, un tel déséquilibre peut facilement être compensé par une innovation meilleure qui supplante l’ancienne. On voit donc que notre société, si elle avait la lucidité qu’exige sa propre situation, devrait décourager l’innovation. Au lieu d’offrir aux innovateurs une « rente » que justifierait le progrès apporté par la découverte, notre économie devrait tendre à décourager l’innovation ou, en tout cas, ne la tolérer que si elle peut à long terme être sans impact sur la société (disons, par exemple, comme une création artistique qui n’apporterait qu’une satisfaction esthétique éphémère -à l’inverse des innovations technologiques, qui, elles, accroissent durablement l’emprise de l’homme sur l’environnement). Peut-être une nouvelle forme de sensibilité apparaîtra-t-elle qui favorisera cette nouvelle direction. Sinon, si nous continuons à priser par-dessus tout l’efficacité technologique, les inévitables corrections à l’équilibre entre l’homme et la Terre ne pourront être -au sens strict et usuel du terme- que catastrophiques. »
Un sondage effectué au moment du changement de millénaire a montré que l’innovation la plus utile du XXème siècle a été le lave linge.
On doit distinguer entre innovation et innovation. Celles qui changent nos support de mémoire et celles qui changent notre gestion de l’énergie, pour prendre deux fils.
Les premières (supports de mémoire) conduisent à une difficulté grave : la perte de savoir-faire et de savoir-vivre, la désublimation, ce qu’on ne surmonte qu’en cas (rare) de dépassement. Cas rare mais si important :
–>la langue comme moyen d’assumer le support de mémoire que furent les premiers outils (Leroi-Gourhan)
–> La langue comme support logique, s’éloignant d’une pensée « symétrique » (les grecs)
–>L’écrit (papyrus) puis l’imprimerie (livre)
–> les médias analogiques puis numériques, ces deux derniers n’étant pas encore « dépassés » et fournissant plus d’abêtissement que de sublimation. De plus les médias analogiques (télés surtout) n’ont pas fourni de « système associé » n’ayant que peu de réciprocité (les récepteurs n’y sont pas bcp émetteurs).
Pour ces systèmes, les dynamiques qui s’enclenchent sont très peu prévisibles (microprocesseurs, internet, facebook) et ont un impact immense (perte de la notion d’ »ami », une paille)
Les secondes sont les vraies inventions prométhéennes… leurs limites sont assez criantes et on peut imaginer agir de façon assez « rationnelle » à leur sujet… dans un monde où les effets d’accumulations capitalistiques seraient en effet maitrisé. C’est là qu’un discours de « décentralisation » (« kercozien ») me parait avoir un certain intérêt. On apprend aussi qu’en mettant les gens en situations de producteur d’énergie, on les responsabilise bcp plus pour leur conso d’énergie. Ainsi, l’installation de production solaire à l’échelle individuelle (maison) , même si elle a étét géré absurdement au niveau économique (effet d’aubaine, tarif de rachat infiniment trop élevé) a au moins conduit à rendre un certain nombre de gens attentifs à leur conso.
Le point commun de ces inventions est en effet l’attention, le soin, la « cura » , « l’otium ». A doser avec la « philia ». Yoraika fodrekon…
Bonjour Timiota : j’aimerais avoir votre point de vue sur Michel Serres, en particulier du point de vue de la question de l’inscription, donc de l’identité, de la subjectivité. Il constate quant à lui l’excorporation de la mémoire, mais se réjouit de la vaporisation de l’inscription, de la liquidation de toutes les appartenances. Cela me laisse perplexe. J’en viens à avoir des doutes sur le fait qu’il soit vraiment un penseur du corps (en même temps j’ai eu naguère le sentiment d’apprendre beaucoup de lui)… de quel corps est-il le penseur… est-ce encore un corps à vos yeux etc?
A bientôt donc.
@ Jicé
Serres, c’était mes lectures des années de jeunesse, une prof de philo nous l’avait fait venir en personne au lycée.
J’avoue que sa fortune médiatique et son côté grand-pére malicieux m’ont éloigné de lui, même s’il m’avait donné le goût des métaphores d’espace, là où il excelle (« le lion autour de la ville : … tanquem leo rugiens, non devorat ») . Je n’ai recollé à un peu de philo qu’avec Stiegler, après m’être désintoxiqué du Diplo, puis à l’occasion de la crise, les Jorion et autres (Michéa, Robert-Dufour, Moulier-Boutang), les Sennett par curiosité.
Quand je regarde le message global qu’on trouve dans le sillage d’un Serres, on trouve Bruno Latour, qui fut son élève… Et là je suis un peu comme Mowgli devant Kaa, Ca a l’air séduisant, (anthropologie symétrique, Cogitamus…) mais ce tissage des relativismes est aussi lessivant, même s’il est juste qu’aucune vérité simple ne puisse être brandie sur l’environnement par exemple. Disons que sur une échelle logarithmique, on peut mettre un Maffesoli ou autre prestataire de média à un bout, non loin d’un Attali (au moins au poids pour celui-là), un Jorion ou un Sennett à l’autre, et alors entre les deux un Latour et un Serres, je vous laisse placer finement.
Je m’aperçois, sinon, que je fais donc illusion grâce à mes lectures, si un lecteur madré comme vous en vient à m’interpeller !
Que je vous réponde quand même : Pour avoir un peu vu les débats à Grenoble avec Serres, j’ai l’impression qu’il n’a pas de construction à proposer pour un dépassement, mais il a une finesse pour trouver ce qui se prête à être dépassé, ce qui dessille certes un peu. En même temps, au vu du peu de construction intellectuelles qui auront agi dans la ligne que leur avait imaginée leur auteur, n’a-t-il pas raison de rester à cette place là ? Il dissout, sachant que l’instabilité de ce qui reste fera reprécipiter quelque chose ailleurs.
Comme vous le savez, la crainte ici à court ou moyen terme est que cet ailleurs ne soit pas « l’aube dorée » qui s’est mise en marche chez les hellènes.
Et peut être qu’il manque à Serres la capacité de puisage sur le flanc anthropologique (Leroi-Gourhan–> Sminondon–> Stiegler, le donner-rendre-recevoir de Michéa, dopé au neurone miroir de Rizzolati…)
@Timiota :
///// On doit distinguer entre innovation et innovation. Celles qui changent nos support de mémoire et celles qui changent notre gestion de l’énergie, pour prendre deux fils. ////
Vous soulevez un problème important et souvent ignoré……Mais a mon avis les 2 types d’ innovation font des dégats semblables dans le sens ou ils affaiblissent l’ intégrité de l’ individu (pour le seul bénéfice du système /organicisme).
-Pour les supports de mémoire , les CAO/DAO divisent par 100 l’expertise de chaque domaine …outre la connaissance il faut se rappeler que l’acces a celle ci par une gymnastique répétitive , va « muscler » le cognitif …pour d’autres usages ……le développement de l’ ubiquité (Net /portable) aboutit aux memes dégats
-pour la gestion de l’ énergie, l’innovation techno fait aussi de dégats collatéraux invisibles sinon ignorés sur les interactions et le maintien des rites structurants : l’ ex du congélo que j’ai développé autrefois en est un ex frappant .
( le surplus d’une recolte , peche ou chasse , ne pouvant etre stocké facilement etait distribué et devait etre implicitement rendu plus tard sous d’autres formes ……ces echanges forcés impliquaient des interractions d’affect qui faisaient qu’en cas de galère /incendie de la ferme , par ex , vous étiez « OBLIGE » de prendre 1 ou 2 des gamins …etc )…Le congélo permet de détourner la tete et de ne pas se sentir impliqué ……Le congélo implique donc un « cout caché » d’assurance vie ou social ….
@Kercoz : J’approuve la vision des « effets du second ordre » qui rentrent un peu dans le « déssertissage » économie-société d’un Polanyi. Même dans le technique lui-même, pour prendre le petit bout de la lorgnette, on ne prête pas attention à certains effets :
Ainsi, si on a un mitigeur Chaud/Froid pour l’eau au lavabo, on va souvent le laisser au milieu et se servir seulement pou run lavage de main rapide du 1/4 l d’eau fraiche dans le tuyau sans réaliser qu’on a fait débiter 1/4 l d’eau chaude au ballon, qui sera dissipé en pure perte. Ou en été on laissera venir l’eau tiède sans y prêter attention, parce que la position « froide » du mitigeur est trop de côté et malcommode. nano-Cas de la problématique d’absence de signal…
Je resterai au ras du sol pour ce post…
« Comme maître et possesseur de la nature ». La nature devant s’entendre au sens de la matière, ce que nous entendons par vivant n’étant qu’une partie (homogène à la matière inerte pour Descartes) de la nature tout entière.
Ne pas oublier non plus les fins que Descartes assigne à ce que nous nommons dorénavant la « techno-science » : « Ce qui n’est pas seulement à désirer pour l’invention d’une infinité d’artifices, qui feraient qu’on jouirait sans aucune peine des fruits de la terre et de toutes les commodités qui s’y trouvent, mais principalement aussi pour la conservation de la santé, laquelle est sans doute le premier bien et le fondement de tous les autres biens de cette vie ; car même l’esprit dépend si fort du tempérament et de la disposition des organes du corps, que, s’il est possible de trouver quelque moyen qui rende communément les hommes plus sages et plus habiles qu’ils n’ont été jusques ici, je crois que c’est dans la médecine qu’on doit le chercher. »
Et il faut aussi mettre dans la balance les effets socio-politiques du dualisme sujet-objet : tout le paradigme de l’émancipation (l’émancipation politique étant entrelacée à l’émancipation de l’hétéronomie des déterminations naturelles).
Ne négligez pas alors l’énormité de ce qu’il y a à penser, à arbitrer : un retour au religieux, vous en voulez? Un Bien transcendant quelconque, on aura du mal à s’y (re)faire (sauf liquidation de la culture de la pensée qui nous a aussi profondément constitué; Voir aussi, plus bas, l’échange Esope / baleine.).
Nb : et un formalisme de type Rawlsien, un quatrième principe incluant le rapport aux conditions pérennes de la vie? Je lance l’idée, si quelqu’un veut développer (Nb : Serres avait avancé dans cette voie avec Le contrat naturel).
7 milliards de petites bulles spéculatives( la vie est purement spéculative) sans le savoir ou sans vouloir l’admettre, 7 milliards de petites bulles sont dans une grande bulle, 7 milliards de petites bulles tombent à l’eau(-delà) que reste-il ? une bulle bleue perdue dans un univers de bulles etc ….les conversations sont-elles du bruit, du vacarme ou bien ont-elles un sens ? au sens capitalistique du terme, le monde,( en ce qu’il est une ressource), et bien plus ce monde deviendra rare ( épuisement des ressources )et plus il vaudra cher et plus il vaudra cher et plus il sera a deux doigts de sa crise finale : système pervers donc . je vois des dirigeants qui gèrent au centime leur empire et la race humaine est laissée à l’appréciation de la providence. attendons-nous inconsciemment un miracle ? non dieu ne laissera pas l’homme disparaître ! etc …l’humanité serait sous la responsabilité d’un miracle ? même les incroyants croient en ça ! c’est tellement profond cette idée que rien ne sera fait pour ce qui doit être fait. trop compliqué trop fatigant irréaliste utopique et puis ça rapporterait quoi ?etc …. la démographie est le véritable problème et la science n’y pourra rien car résoudre le problème c’est dévaloriser ce qui est rare autrement dit : la possibilité de s’en sortir . nada ! y’ en a plus rien dans les cartons depuis une cinquantaine d’années, le rock and roll est « la dernière fête de l’empire » comme dirait angelo rinaldi. à relire à l’occase, les chiens et les livres sont la meilleure compagnie des hommes-femmes mais ça c’est pas nouveau.
@Paul Jorion
Ceux que l’on appelle « investisseurs » n’ont ils pas intégré votre raisonnement: le Schatz allemand est assorti d’un taux d’intérêt nul (même légèrement négatif sur le marché secondaire ), sans perspective de rémunération par un coupon ou une plus value … sauf pour cette dernière si les taux devenaient franchement négatifs , ce qui ne ferait qu’accréditer le mécanisme souhaité de disparition du taux d’intérêt
Course effrénée vers « toujours plus » jusqu’à ce que la sagesse s’impose et que chacun puisse se réjouir de l’essentiel, »vivre simplement pour que d’autres puissent simplement vivre » !
Face aux épreuves générées par nos instincts guerriers au sein d’une dualité illusoire mise au rend de réalité,l’homme franchit cet inévitable et salutaire pas évolutif en réintégrant sa nature,en embrassant l’unité,en incarnant dignement sa place au sein du grand Tout !
Il y a tant de paramètres que nous ignorons !
Notre conscience,comme notre savoir sont encore bien limités et nous avons la prétention de croire que nous pouvons maitriser ce qui nous dépasse !
Nous percevons l’immensité de la création par un trou de serrure,prêt à vendre notre âme pour quelques sécurités.
Nous fixons des cadres rigides pour définir et atteindre une réussite toute matérielle et éphémère alors que la vie n’est en rien statique .Elle devrait être abordée avec l’esprit d’aventure,juste en réalisant que l’idée même de sécurité est incompatible avec la vie elle-même.Qui veut de la sécurité,la vendre ou l’acheter,reste coincé en mode survie.Or,l’heure est venue de Vivre en harmonie avec ce qui nous rend vivants,avec application et bienveillance.Je peux affirmer que quand on ose ce renversement intérieur,des synchronicités se mettent en place,une guidance intérieure se fait entendre par la seule décision de révéler le meilleur qui coule en nos coeurs.
Humilité et simplicité nous ramèneront à l’essentiel que notre avidité et notre prétention nous ont sournoisement volé.
L’heure du changement a sonné ! Un renversement des consciences s’opère,nous invitant fermement à revoir nos copies et à retrouver le sens de notre incarnation au sein d’un environnement puissant et illimité.
L’heure est venue de servir la vie,nous qui avons si longtemps exigé qu’elle nous serve.Personnellement je ne vois pas d’autres issues que d’abandonner,un à un,les rouages d’un système qui,actuellement,dévoile l’immensité de sa perversion et déverse avec violence et douleur toutes les terribles distorsions de nos inconséquences individuelles et collectives.
L’erreur : vouloir persister à fonctionner contre nature d’où le stress,suicides et autres expressions de vides existentiels poussés à leur paroxysme…
ça fait pas mal de temps que je lis ce blog , 1er fois que je la ramène ; peu me chaut que la race humaine fasse les frais de sa gloutonnerie et de sa monumentale connerie en disparaissant de la planête ;; je regrette profondément que la nature , sa faune , sa flore , toutes ses merveilles qu’elle nous offre , ses paysages , soit victimes de la cupidité ;
Si plus personne n’existe pour admirer les merveilles de la nature,elle cessera d’exister .
Nous sommes conscients de ce sur quoi nous portons attention.La question est où décidons nous de porter notre regard,à qui ou à quoi choisissons-nous d’offrir notre temps et notre énergie?
Tout est partie de soi.Ce qui semble s’effondrer à l’extérieur se déconstruit à l’intérieur et sera recréé sur des bases plus saines car la vie est ainsi faite…elle ne connaît pas de fin !
Trop pessimiste.
Certains pensent que le monde a été agencé pour que nous puissions
l’admirer.
De fait, un léger glissement dans une des lois de la Physique, la plus faible
altération d’un grandeur numérique fondamentale et nous ne parvenions pas à l’existence.
D’un bout à l’autre de la physique, de la chimie et de la biologie, il y a
une conspiration pour que la vie et la conscience soient.
De toutes les conséquences, j’en retiens deux:
– les humains ne sont pas indispensables. Après notre ère, d’autres espèces
parviendront à la conscience. Notre survie, normale ou abrégée, ne dépend
que de nous.
– La Vie et la conscience est un phénomène collectif et même social.
Sans l’ autre – le prochain de la Bible – une individualité n’est rien.
Votre message est sympathique ( répétition ) mais le retour sur soi
qu’il suppose n’est-il pas trop égocentrique ?
Suite à l’écoute de cette architecte:
http://www.youtube.com/watch?v=rNozfdE8jCM&feature=player_embedded
Je trouve intéressant de le faire partager.
(c’est bien de changer de perspective 🙂 )
Une seule chose sauvera l’humanite et resoudra tous les problemes poses: la maitrise de la demographie. Pour cela il faut limiter les naissances, par l’usage de la loi ou la force si le systeme capitaliste echoue. Pour l’instant la demographie des pays riches tend plutot vers une stabilisation par rapport aux pays pauvres. Donc on ne peut pas dire que le capitalisme soit un echec. Cependant il faut reussir a aider les pays pauvres plus efficacement, et peut etre meme deja reduire la population mondiale a terme. En serons nous capable ? C’est notre destin de petits etres seuls coinces dans un univers pardoxalement bien trop grand pour nous ! Qui se souvient de ce beau film qui traite de ce sujet fondamental sous un angle particulier: l’Age de cristal ?
http://au-bout-de-la-route.blogspot.fr/2012/06/les-dessins-satiriques-de-pawel.html
Impressionnant !
Encore plus ici : http://fr.toonpool.com/artists/pkuczy_357
Me fait penser à Serre, en plus costaud.
« Mes yeux ont vu la pensée pour la première fois » a dit René Magritte de sa découverte, en 1924, du Chant d’amour, peint en 1914 par De Chirico. Les miens l’ont vue, disons, « entrav-ail », en regardant cette reproduction numérique de Passion de Pawel Kuczynski.
schizo, Magritte… désencyclopédié :
http://desencyclopedie.wikia.com/wiki/Utilisateur:Monsieur_Brouillon/Les_%C3%89poux_Arnolfini
http://desencyclopedie.wikia.com/wiki/Ceci_n%27est_pas_une_pipe
C’est une pomme en fait, en non pas, comme dit Laurent Ruquier encyclopédié, une… hu ! hu !
A propos de pomme : Apple, Kuczynski encore. Ceci n’est pas une lettre ni un cube.
@schizosophie 4 juin 2012 à 23:34
Dur dur le perceptum. Et pour toucher au SMI je te dis pas.
Sage
Bouleversant
Souvent il me semble que chaque être humain est une cellule ,et que toutes ces cellules réunies…………
Quel est ce cancer qui multiplie et divise
@ Demobilier si me souviens ,l’on tente de suivre ,c’est pas facile les gants mapp a sont une prison
Ne pas prendre le U pour un A.
Il y a dessin et dessein.
Deux idées intéressantes à noter :
1) Que le système capitaliste et l’économie politique dans son ensemble mène inéluctablement à la destruction de la vie. Donc de la vie humaine sur cette terre. C’est un fait maintenant avéré.
2) Que les politiques s’obstinent à considérer le PIB comme la production marchande et le calculs des intérêts, et n’ont que le mot croissance dans la tête. (Je simplifie)
Suite à votre paragraphe :
L’épuisement de la planète découlant de notre activité économique, c’est ce qu’on appelle pudiquement les externalités négatives, qui sont d’ailleurs – au titre d’aubaines – superbement ignorées dans la comptabilité du Produit Intérieur Brut. La « croissance », c’est-à-dire le PIB quand il est à la hausse, implique du coup la destruction irréversible de la planète et, comme le capitalisme nécessite – pour que des intérêts puissent être versés – cette même croissance, le fait que le capitalisme a pour implication logique la destruction de la planète, prend valeur de théorème.
J’en déduit qu’il faut dépasser les échelles de valeurs et changer les règles en profondeur : Le PIB calculé sur la qualité de la vie des citoyens d’un pays. Déterminer les indicateurs de mesure applicables à tous les pays et établir une formule de calcul du PIB qui tienne compte de la qualité de la vie, de son respect dans tous ses aspects, et du bonheur humain. Des indicateurs pourront être rapportés aux logements, aux soins, à la bonne nourriture, à l’eau et à l’air de qualité, au temps de travail, aux nombre de demande d’immigration, etc.
Cela changerait tout!
amon,
Pourquoi d’abord « au nombre de demandes d’immigrations » ? Ensuite et alors pourquoi pas aux nombre d’immigrés, tout simplement ?
Puisqu’on en est a faire le lien avec notre système économique, notre mode de vie et les ressources nécessaires pour les rendre possibles, une animation (en anglais sous-titré) qui résume simplement la situation. La première ressource qui va décroître et en conséquence demander une réorganisation de nos sociétés « riches », c’est le pétrole.
En ce qui concerne la destruction programmée de la planète par le capitalisme, la vie fait preuve d’imagination débordante !!!
@ Pierre-Yves D.
« Il y a une unité en ce monde, essentielle celle-là, mais l’Un ne nous est pas donné entièrement dans une objectivité, et c’est la raison pour laquelle la conception que nous en avons ne peut être figée. Autant dire que cette objectivité nous ne cessons de la construire. »
C’est exactement ce que je dis: nous construisons nous-mêmes notre monde. Par essais/échecs. Et je considère que le système actuel est un échec.
« Ses lois de transformation topologique sont-elle le tout de la transformation du monde, ce qui ferait de lui un « chinois » à la manière du Livre des mutations, qui était un condensé de topologie avant l’heure, c’est à dire avant l’invention de la réalité et de la vérité, un univers qui se présente comme un ordre dynamique dont la cohérence peut être saisie par l’identification idoine de figures, ou bien est-il vraiment aristotélicien dans le sens où il met science et démocratie sur un plan d’égalité ? »
Je ne connais pas le livre des mutations mais je verrais bien la liste des catastrophes élémentaires comme le livre de la succession des formes locales signifiantes.
La théorie des catastrophes est issue de la période héraclitéenne de Thom.
La théorie des saillances et prégnances, le problème de la finalité en morphogénèse, sont issus de sa période aristotélicienne. Thom est opposé au dogme néo-darwinien: pour lui il y a des mécanismes d’action du soma sur le germen, des mécanismes lamarckiens et ce sont ces mécanismes qui font évoluer les espèces. Transposé à la société j’en déduis, peut-être à tort, que l’évolution des sociétés se fait de la même façon, par action démocratique des gueux somatiques sur l’élite germinale. J’ai d’ailleurs l’impression que nous allons incessamment vivre de tels instants…
En passant, Sarkozy appartient-il à l’élite germinale ou aux gueux somatiques ?
L’élite n’est pas germinale, ce vocabulaire n’a aucun sens. Voyez les abeilles, la reine est germinale et les ouvrières obéissent au doigt et à l’oeil, alors pourquoi nos élites soit disant germinales n’arrivent pas à se créer une société pacifiée ? Le germe ne crée pas un environnement qui menace sa suprématie. Les gènes dans le corps ne créent pas un foutoir, or la société en est un. En plus on voit mal comment un « soma » se révolterait, puisqu’il n’a pas de pensée.
@ Lisztfr
Les propos de Thom concernent l’embryologie animale. Je ne peux rien vous dire d’autre que de lire Esquisse d’une sémiophysique pp. 127 et 128 ainsi que Stabilité structurelle et morphogénèse pp. 204 à 206 et le chapitre 12.
Perso je pense que tout ce qui met en doute le TINA et le néo-darwinisme qui le fonde est bon à examiner. C’est le cas des modèles thomiens.
@BasicRabbit
Ok mais personnellement, gardez-vous de la métaphysique, voyez Nietzsche, le plus athée des philosophes qui retombe dans la métaphysique avec l’Eternel retour du même. C’est toujours pareil après avoir tué Dieu il n’a pu s’empêcher de relancer une religion.
@ Lisztfr
« Ok mais personnellement, gardez-vous de la métaphysique, »
Merci de votre sollicitude. 🙂
« Seule une métaphysique réaliste peut sauver le monde. »
Dernière phrase de la conclusion de « Esquisse d’une sémiophysique », dernier ouvrage philosophique de René Thom.
Hors sujet :
Les rédacteurs de la Constitution actuelle, issue des versions antérieures, avaient certainement en tête avec l’article premier, de mettre définitivement à l’abri la population du servage :
http://fr.wikisource.org/wiki/D%C3%A9claration_des_Droits_de_l%E2%80%99Homme_et_du_Citoyen
Article premier.
Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune.
I I.
Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l’Homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l’oppression.
==================================
Or, à mon avis, l’endettement de l’Etat, que le citoyen doit supporter et soutenir, d’une façon ou d’une autre, est en contradiction avec l’article 1 de la Constitution, pourquoi ?
On pourrait dire que la contrainte de la dette ne vise pas personnellement le citoyen, qu’il est donc tout aussi libre qu’avant, en tant qu’individu, qu’il ne dépend pas d’un maitre nominalement. Soit, et pourtant il est « l’obligé » du créancier en question, par voie indirecte.
On pourrait me répondre qu’en contrepartie de cette dette il a reçu avec l’ensemble de la nation, certains avantages de toutes sortes. Soit, mais l’intérêt de la dette l’oblige davantage que la somme des biens dont il a eu l’usage.
On pourrait encore affirmer que ces biens ont aussi généré une croissance de capital (de PIB), en ce cas il faudrait en faire le calcul exacte. On ne pourrait pas rembourser davantage en intérêts que l’argent prêté aurait contribué à la croissance. Sinon, sinon le citoyen n’est pas libre, qu’il ait ou non un maitre nominal. Car, la dette l’oblige à donner plus qu’il n’a reçu, c’est dont un travail extorqué qui sous une forme déguisée n’est rien d’autre que le retour du servage.
Donc il faudrait faire attention à tout ceci, je pense que les constitutionnalistes devraient se pencher sur cette question.
Comme ce sont les marchés qui fixent arbitrairement les taux, il y a de grandes chances pour que des pays qui reprennent en gros Constitution, se retrouvent en porte à faux vis-à-vis de l’esprit même de leur propre Constitution
Au lieu d’inscrire la règle d’Or dans la Constitution, on ferait bien de veiller à arrêter de piétiner ses articles fondamentaux !
Je partage cet avis. Il faut cependant créer de la richesse pour rembourser les intérêts mais aussi le capital. Il est donc nécessaire de bien s’entendre sur ce qu’est la richesse.
Intuitivement, je suis tenté de penser que la richesse c’est la « quantité de vie humaine » permise au sein d’un environnement déterminé.
Ce qui fait la différence entre la vie et la mort, c’est le fait que la mort ne consomme plus d’énergie alors que la vie a besoin de s’alimenter et de se protéger pour se maintenir en état de fonctionner et se perpétuer.
Sur notre planète, on peut extraire l’énergie (notamment alimentaire) sous forme renouvelable issue du rayonnement solaire et des flux qui en dépendent. On peut aussi en extraire des stocks non renouvelables sous forme d’énergie fossile, géothermique et nucléaire. Nous avons beaucoup puisé dans les stocks depuis 2 siècles.Nous avons donc consommé en puisant dans notre capital.
C’est probablement en partant de telles considérations que D. Meadows et P. Chefurka ont fait leurs études pour la planète entière. On a tout lieu de penser que des études du même type ont aussi été faites pour les grandes zones continentales : Amériques, Asie, Europe, Afrique. Des études plus circonscrites ont probablement aussi été faites, par exemple pour le bassin méditerranéen.
L’Europe du Sud qui est sur la sellette actuellement, ne me semble pas très bien placée en matière de « quantité de vie humaine » possible sur son territoire. Il est troublant, pour ne pas dire symptomatique, de voir que c’est cette zone qui fait précisément l’objet de troubles économiques très sérieux. Les perturbations enregistrées à partir des dettes difficiles à rembourser pourraient très bien refléter le fait qu’il y ait une relation directe entre la quantité de monnaie émise, y compris sous forme de crédits, et la « quantité de vie humaine » possible sur la zone considérée.
C’est ce qui m’a fait dire depuis plusieurs années que la cause racine de la crise est probablement énergétique, donc plus physique que financière. Il faut en effet bien voir que l’argent n’est qu’un agent de transmission qui relie chacun d’entre nous, consommateur d’énergie alimentaire et autres, aux producteurs d’énergie, agriculture, pêche, et industries de l’énergie.
Alors attribuer ce qui nous arrive au système capitaliste, me semble pour le moins hardi. Si en France, par exemple, nous n’avons plus de capital énergétique dans notre sous sol c’est parce que nous l’avons consommé à nous tous, les uns plus que les autres certes, mais tout le monde en a profité plus ou moins. Au niveau mondial, il y a de grandes disparités de réserves et de consommations énergétiques, tout comme de PIB par habitant. Il existe aussi des corrélations nettes entre niveau de vie moyen et consommation d’énergie.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Ressources_et_consommation_%C3%A9nerg%C3%A9tiques_mondiales#Consommation_d.27.C3.A9nergie_par_habitant
ça me semble un poil libertarien.
grosso modo ça fait deux milliards d’années que la vie se déploie sur cette planète…
deux milliards d’années pour arriver à l’intuition d’une corrélation quantitative vie humaine-environnement.
ça ne fonctionne pas comme ça. nous(humains) ne sommes pas les usagés de cette planète.
libre à vous de voir l’humain en tant que consommateur de ressources d’un environnement déterminé.
Alors on sort les cahiers et on calcule des belles stats sur les entrées sorties, ce qui reste en caisse etc.
Mais c’est quand même grâce à ce type de point de vue qu’on est dans ce monde si misérable.
avidité
pénuries
orgueil sans mesure
guerres et violences en tout genre
débilitation de la pensée
vie végétative du plus grand nombre.
voilà où nous mènes ces jolis calculs fort complexes mais hors de propos
@ joe chip 3 juin 2012 à 23:26
En disant que ce que je raconte est « un poil libertarien », n’est-ce pas empêcher de traiter le sujet au fond et, de fait, refuser de l’aborder rationnellement, calmement, sérieusement, objectivement, froidement ?
D’une certaine manière, c’est engager la discussion sur la voie de la polémique. Ça ne me semble plus de mise compte tenu de la gravité de la situation. Le temps des oppositions entre telle ou telle perception ou sensibilité, me semble bien dépassé. L’heure est à bien comprendre le fonctionnement de la communauté des humains et de bien voir quels sont les mécanismes de base qui règlent la marche du monde, l’évolution vers le futur.
D’accord, l’intuition pourrait être mauvaise. Mais quand une réflexion rationnelle la conforte, cela la crédibilise, et la transforme en une thèse qui peut être défendue. Où est votre antithèse ? Où sont vos arguments, les éléments que vous pouvez énoncer et qui démolissent cette proposition ?
Elle a été énoncée il y a 40 ans et à ma connaissance personne n’a été en mesure de la dénoncer.
Plus symptomatique encore. Il n’y a pas de débat scientifique à son sujet, comme si tout le monde préférait détourner le regard sur d’autres sujets moins critiques, comme le réchauffement ou le non réchauffement climatique ou autres débats politiques et sociaux. Ces sujets masquent le problème de fond auquel les humains sont confrontés. Pas tous avec la même urgence, la même criticité. Mais nous européens sommes les premiers concernés.
Au lieu de dire « ça ne fonctionne pas comme ça » prouvez-le ?
http://www.manicore.com/
@Jducac
///// Intuitivement, je suis tenté de penser que la richesse c’est la « quantité de vie humaine » permise au sein d’un environnement déterminé. //////
Vous posez le bon problème …….
Le fait que vous soyez vu, ici , comme réactionnaire ( qualificatif neutre ds mon esprit , sinon positif, puisque je l’entend au niveau sociologique et non politique), ne va pas valoriser cet aspect essentiel des « choses de la vie » .
Une sociologue américaine , sur FR.cult. montrait récemment comment des société s’ « extra-territorialisaient « de façon a placer ds chaque pays la fonction qui y etait la moins « pénalisée » ou la plus rentable …sorte de « ppcm « ….qui pourrait caractériser la globalisation.
Ce que vous dites prend le contre pied de cette démarche perverse …Vous avez donc raison .
La Beauce permet une certaine densité de population en regard de ses possibilités en blé , eau , energie
L’ irak permet une certaine densité de population en regard de ….
Le fait de mettre l’ Irak et la Beauce en communication virtuelle permet de multiplier chacune des populations par 1000 ……
Le problème vient du fait que les possibilités d’ accueil de ces territoires ont d’autres limites qui sont « évacuées » discretement : ….pollution, culture et surtout la notion de système « ouvert » qui semble etre plus important qu’on ne le pense …notion d’ouverture sur l’infini , abondance ou gachi indispensable .
Cette reflexion est bien sur theorique ….il est normal et tragiquement nécessaire que des échanges aient lieu entre deux vallées ou meme deux régions , mais le don d’ ubiquité n’est pas donné a l’homme ni a aucune espece. C’est , me semble t il , un Tabou qu’il faut , sinon respecter , du moins , etre conscient -lucide qd on l’ enfreint.
La crise n’est pas d’origine énergétique.
Bien sûr que non. Quel est l’imbécile qui pense encore ça ?
@octobre
Jducac :
« C’est ce qui m’a fait dire depuis plusieurs années que la cause racine de la crise est probablement énergétique, donc plus physique que financière. »
Le CAC 40 ne rafraichi pas les neurones.
Nous pourrions avoir une énergie gratuite et illimité qu’aucun problème n’en serait réglé pour autant, cela ne change rien à la donne entre le capital et le salariat. Bien sûr pour ceux qui veulent créer une diversion, la tentation d’attiser les peurs écologiques est grande, je rappelle que cette crise dure depuis la fin de ce que Hobsbawm appelle l’âge d’or, fin des années 60. Depuis 1973, on parle du chômage et de la crise.
« Nous pourrions avoir une énergie gratuite et illimité qu’aucun problème n’en serait réglé pour autant » : si, le problème énergétique serait globalement réglé, ce qui permettrait de relancer la croissance du PIB à fond la caisse, avec baisse du chômage, revanche du salariat sur l’actionnariat, x glorieuses en vue etc… jusqu’à ce que ça se fracasse sur la pénurie suivante ou sur le bouleversement climatique.
lisztfr,
Métal dur (d’oreille) et chair tendre (à canon).
http://www.ligotti.net/picture.php?albumid=89&pictureid=972
@ Lisztfr,
« La crise » ça ne veut rien dire . Pour votre affirmation, oui et non ! Exclure comme ça, d’un revers de main, cette problématique c’est voir à court terme et ne pas saisir le panorama dans son ensemble amha.
Objection votre honneur, l’âge d’or c’est un conte pour enfant de trois ans, et je crois des quelques lectures rapides que j’ai faite durant ma scolarité primaire que le chômage et la crise sont des constantes quasi stable depuis euh qu’on les compte.
[…] Books THE DESTRUCTION OF OUR PLANET IS PROGRAMMED June 3rd, 2012 by Paul Jorion | Translated from the French by Tim Gupwell.In our capitalist system, the « advances » which are consented to by some, the […]
jducac,
D’abord votre expression ‘quantité de vie humaine possible » est très ambigüe.
Je ne sais pas si je dois comprendre niveau de population ou bien niveau de vie, ou les deux.
En tous cas, le Japon n’aurait jamais dû décoller économiquement si comme vous dites ce sont les données physiques qui expliquent en priorité le niveau de sa population ou de sa consommation.
Peu de matières premières, peu de ressources fossiles dans son sous-sol et pourtant une grande consommation énergétique et une population nombreuse. Le modèle touche aujourd’hui ses limites, mais il a duré un bon moment. « La quantité de vie humaine » allait bien au delà du possible, en l’occurrence.
J’évoque le Japon, mais c’est en réalité toute l’histoire de l’humanité que celle de la transformation du rapport au monde physique et biologique. Vous écartez donc deux facteurs essentiels du développement économique : l’accroissement de la productivité, et le système économique.
On ne peut pas raisonner comme vous le faites uniquement en termes de stocks.
Un stock n’a de signification qu’en regard d’un certain état de la science ainsi qu’en regard d’un certain type d’organisation sociale, qui d’ailleurs figure elle-même au nombre des déterminants de l’évolution des sciences et techniques.
Mais vous finissez tout de même par reconnaître que la logique des intérêts — capitaliste donc — pousse à la roue, c’est à dire à un prélèvement sur les stocks, à rebours de votre préconisation habituelle qui est de dire qu’il faut économiser l’énergie.
La rente serait donc finalement pour vous un problème ?
Or cette rente, si elle n’est pas causée par des données physiques, que reste-t-il comme facteurs ?
N’est-ce pas à cause de l’inégale répartition des richesses due à un certain type d’organisation sociale, très inégalitaire.
Bon, sinon, dans le cas de la Grèce on fait quoi, si je suis votre raisonnement, lorsque la quantité de vie humaine possible diminue ?
On diminue le nombre des grecs ?
Remarquez c’est ce qui fut fait avec l’Irlande au XIX ème siècle quand de doctes esprits décrétèrent qu’il y avait trop de pauvres, parce que les pauvres faisaient trop d’enfants. Résultat, on laissa sans assistance tous ces gens, et ce fut une grande famine. Le darwinisme social dans toute sa splendeur !
@ Pierre-Yves D. 3 juin 2012 à 23:05
Bonjour Pierre-Yves D. heureux de vous retrouver.
C’est vrai j’aurais pu expliciter davantage. Mais grâce à ce manque, grâce à cette ambigüité, et au fait que la formulation vous a surpris, cela vous a permis de vous interroger et d’identifier deux des grandeurs qui interviennent dans la définition du problème soulevé. Il y en a plusieurs autres.
La durée de vie moyenne qui intervient directement sur la quantité d’énergie consommée dans une vie qu’elle soit productive ou non.
La durée de vie productive rapportée à la durée de vie totale, ce qui appelle à s’interroger sur d’autres éléments à prendre en compte :
-La durée et le coût (la quantité d’énergie) consacrés à la période depuis la naissance, jusqu’à l’entrée dans la vie productive,
-La durée et le coût consacrés à la période depuis la fin de vie productive et la mort.
-La productivité de la période de vie active.
-L’affectation de la production entre l’investissement, la consommation interne et l’exportation.
La quantité d’énergie primaire accessible, sur le territoire et hors du territoire, de même que la quantité d’énergie renouvelable captée.
La quantité d’énergie à importer en échange de notre solde de production exportée, ou l’inverse.
Il y en a certainement d’autres, pour déterminer la « quantité de vie possible » avant extinction d’un certain nombre de vies compte tenu de la pression que nos modes d’action actuels exercent sur notre environnement. Notre territoire ne dispose pas d’une « capacité de charge » infinie en prélèvements énergétiques globaux. L’homme occidental est devenu très vulnérable à l’énergie et pas seulement à celle issue du renouvelable.
http://biosphere.blog.lemonde.fr/2011/10/28/demographie-mondiale-et-capacite-de-charge-planetaire/
Tous ces paramètres et probablement d’autres, auraient dû être entrés dans les modèles type Meadews et Chéfurka commandés par les dirigeants chargés de la conduite des affaires au niveau de l’Europe ainsi que des zones et des pays qui la composent.
Hélas, on a tout lieu d’en douter quand on voit comment la conduite des affaires donne l’impression d’être laissée à l’improvisation et à l’amateurisme au lieu de résulter de l’exécution d’un plan issu d’un travail d’ingénierie classique, telle qu’on peut en connaître lors de la réalisation de grands projets industriels.
Certes « le suivi » d’indicateurs synthétiques tels que le PIB, le PIB par habitant et la croissance peuvent permettre de prendre des décisions mais, comme nous sommes entrés dans des zones très critiques et que les temps de réactions des systèmes économiques ne sont pas immédiats, il vaudrait mieux anticiper et « piloter au lieu de suivre »
http://perspective.usherbrooke.ca/bilan/servlet/ComprendreContextePIB?codePays=FRA&annee=2010
Votre commentaire aborde beaucoup d’autres sujets auxquels je me ferai un plaisir de répondre point par point lors d’une prochaine livraison. Dans l’immédiat ce serait bien de noter les points sur lesquels je suis dans l’erreur selon vous.
A bientôt.
jducac
Le gros défaut de cette approche, pour moi rédhibitoire, c’est que tout s’y ramène au quantitatif et que ce quantitatif s’inscrit implicitement dans un cadre bien particulier, celui du système capitaliste, d’où l’on ne sort jamais, parce que vous avez décrété qu’il est le meilleur système possible.
Quand l’on connaît vos écrits l’on sait fort bien quels sont vos postulats sociaux, philosophiques, mais devant le rejet que suscite vos valeurs (ordre sociale inégalitaire, compétition comme moteur de l’économie) vous battez en retraite et vous tentez de rendre votre vision des choses plus neutre en substituant une approche technicienne, d’ingénierie comme vous dites, à une approche qui partirait de l’humain.
L’approche de l’ingénieur c’est très bien, mais pour analyser un système clos, pour en comprendre mécanismes, par exemple ceux qui sont à l’oeuvre dans le système financier, mais cette approche ne suffit plus dès lors qu’il s’agit de mettre en perspective des problèmes qui ne peuvent être résolus que l’on les appréhende dans leur dimension sociale. AInsi, par exemple, lorsque Paul explique la crise des subprimes il met à contribution la sociologie. L’on y apprend qu’en l’occurrence cette crise n’a pas pour cause une crise énergétique, mais que c’est une crise sociale qui s’est traduite par le creusement vertigineux des disparités sociales, provoquant l’insolvabilité de toute une catégorie de la population, l’atavisme paysan de l’habitus étasunien qui fait de l’accession au logement spacieux une norme sociale constituant un autre facteur sociologique. Pour les analyses en détail je vous renvoie à la lecture de La crise du capitalisme américain.
Il faut donc partir de l’humain disais-je. Qu’est-ce donc que l’humain ? Est-ce d’abord une durée de vie, une logique de consommation, et de production, pour produire et reproduire à l’identique un même système ad vitam eternam ?
L’humain ce n’est pas cela, c’est essentiellement la capacité de s’extraire d’un cadre, parce que l’humain n’a cessé d’inventer les cadres de son existence. Parce qu’en tant qu’espèce l’humanité est perfectible.
Le pendant de sa faiblesse congénitale en termes de force physique, de vélocité musculaire, c’est ainsi le développement de l’esprit qui lui permet à la fois d’être un analyste hors pair de la diversité du vivant, des milieux et matérialités physiques, et un créateur en tant que producteur de systèmes sociaux et d’outils qui lui permettent d’avoir un rapport à son environnement selon des modes très diversifiés. La plasticité de son esprit est donc la condition de sa survie et finalement son destin, en tant que l’humain doit réfléchir aux conséquences de ses actions qui non seulement modifient son environnement naturel mais aussi rendent plus complexes les systèmes qu’il invente et déploie.
Bref, ce que je vous vous dire c’est que ce n’est pas une vision purement comptable qui va nous sortir de l’ornière, qu’il s’agisse de comptabilité énergétique ou de comptabilité financière qui répondent d’une vision économiciste des sociétés humaines et de leurs évolutions.
Les ressources les plus essentielles sont à chercher avant tout dans cette capacité qu’a l’espèce humaine de sortir des différents cadres sociaux, économiques, techniques qui sont les siens au cours des temps. Grâce à la grande plasticité de son esprit, qui implique de se représenter intérieurement des mondes par voie symbolique et grâce à sa faculté d’imagination, l’espèce humaine invente virtuellement des possibles, avant, le cas échéant de les concrétiser. Ces possibles constituent parfois une menace pour lui-même, pour cause de désajustement des divers systèmes qui font son milieu de vie, mais ils sont aussi la ressource dans laquelle il va puiser pour répondre aux défis à laquelle elle doit faire face. Bien entendu cette plasticité de l’esprit humain doit être comprise d’un point de vue générique, souvent, et on le constate aujourd’hui de manière aigüe, les transitions ne se font pas sans mal, sans résistances, des résistances dont l’origine est d’abord sociale, parce que nous sommes des êtres sociaux.
@ Pierre-Yves D. 4 juin 2012 à 12:18
D’abord, je n’ai rien décrété du tout. Je n’ai fait qu’observer l’évolution du monde et en tirer la conclusion que, malgré diverses tentatives d’une autre nature, le système capitaliste a fini par s’implanter pratiquement partout dans le monde y compris en Europe.
Ensuite, pourquoi serait-ce rédhibitoire d’aborder l’analyse de notre situation à partir de ce qui est essentiel à notre vie, à savoir la consommation d’énergie et donc sa disponibilité au regard des besoins matériels à satisfaire ?
Enfin, quand je vous vois rejeter la prise en compte des aspects matériels indispensables à notre vie et que par contre, vous citez par trois fois le mot ESPRIT dans votre plaidoyer final, je me demande vers où vous envisagez de nous emmener.
@ jducac
Ne vous en déplaise, Pierre Yves D. a parfaitement raison.
Je ne sais plus où j’ai écrit cela: A chaque seconde qui passe, le savoir devient de plus en plus le pouvoir à la place de celui de l’argent.
Ce qui m’avais valu un « Voeux pieux » de la part de Monsieur Jorion.
Et bien je persiste et signe, sans l’aspect humain dont parle PYD, il n’y a pas création et utilisation intelligente du savoir.
Il faudra que ce savoir comprenne quelles sont les limites de notre système et comment s’y adapter.
Ce n’est pas par une analyse quantitative d’ingénieur qu’on va y arriver mais en faisant appelle à d’autres ressorts tel que l’intuition, l’imagination ou le créativité qui sont essentiellemnet de nature humaine avec un aspect qualitatif.
Que vous le vouliez ou non, le 21 eme sièle sera spirituel ou ne sera pas.
Je reste convaincu que le petit épargnant à un rôle essentiel à jouer qui est d’ordre spirituel.
http://www.pauljorion.com/blog/?p=37737#comment-328806
@ Pierre-Yves D. 3 juin 2012 à 23:05
C’est très positif de vous appuyer sur le cas du Japon pour contre argumenter. Merci !
De mon temps (tout comme aujourd’hui) on n’étudiait pas l’histoire économique du Japon à l’école primaire donc, tout ce que je vais pouvoir dire sur le sujet résulte d’une déduction de bon sens et de la consultation de ces quelques pages :
http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89conomie_du_Japon
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pop_0032-4663_1958_num_13_1_5825
On y trouve que le Japon a été confronté à des problèmes de ressources énergétiques et d’excès démographique ce qui a nécessité des ajustements sur les deux plans, notamment en cherchant à étendre son territoire par la colonisation.
La France aussi a connu des problèmes de ressources qu’elle a fini par compenser avec de l’endettement, ce qui était une grave erreur puisqu’elle s’est appauvrie et est devenue moins influente dans le monde. On note que le début de l’endettement chronique de l’Etat, en période de paix, au début des années 70, est intervenu très peu de temps après la perte de l’empire colonial, donc la perte de ressources obtenues à bon compte. C’est aussi dû, selon moi, au fait d’une perte généralisée de la traditionnelle attitude prudente, de type capitaliste paysan, qui vise à consommer (dépenser) moins que ce que l’on gagne. Ce comportement prudent qui amène à recourir à l’épargne avant d’investir, s’est perdu en même temps que les populations d’origine rurale se sont urbanisées de plus en plus.
Le Japon, à la fin de la seconde guerre mondiale, a perdu lui aussi une partie des ressources extérieures sur lesquelles il pouvait vivre antérieurement depuis 1910 en Corée et depuis 1895 à Formose. Cela lui a posé des problèmes d’insuffisance de ressources énergétiques alimentaires.
Je suis tenté de penser que le peuple japonais, comme tous les autres, a aussi fait croître sa richesse en appliquant le principe « capitaliste » également développé en France y compris dans la paysannerie pauvre et qui a survécu jusqu’au début des années 70.
C’est d’ailleurs cette économie de la fourmi « travailler beaucoup et bien tout en consommant le moins possible » que notre première premier ministre française de l’époque, s’est employée, à mon avis bien à tort, à déconsidérer le Japon alors qu’il aurait mieux valu l’imiter.
Pourtant, compte tenu de son orientation politique qui se veut humaniste et sociale, E. Cresson, avait tout lieu d’être respectueuse du capital humain de ce pays. Il aurait fallu pour cela quelle comprenne les bases de l’économie. En effet, une population est une richesse pour un pays, et contribue à l’enrichir, à condition qu’elle consomme moins en énergie de tous types que ce qu’elle produit en travail.
Souvenez-vous de vos cours de physique où l’on vous enseignait qu’énergie et travail s’expriment dans les mêmes unités kWh, kJ, tep et autres. Parmi les autres unités, il ne faut pas oublier le $ qui est la monnaie dans laquelle s’échange l’énergie sur la planète entière.
Notez au passage que le seul pays producteur de pétrole qui a envisagé de vendre sa richesse en €, c’est l’Irak et qu’il l’a payé cher. Y avez-vous réfléchi et vous êtes-vous expliqué pourquoi ?
C’est bien là qu’il y a un problème. Le coût des investissements, donc la dépense d’énergie pour avoir accès à une certaine quantité d’énergie = « quantité de vie possible » est de plus en plus important, ce qui conduit non à un accroissement de la productivité, mais à une baisse.
Quant au système économique, le capital qui y est stocké sous forme d’entreprises de production compétitives telles qu’en Allemagne, en Chine, au Japon ou ailleurs, c’est une richesse qui n’a pas été consommée et qui représente une grande valeur, lorsqu’elle est exploitée par un capital humain de qualité, celui qui travaille beaucoup et bien tout en consommant le moins possible.
Je suis bien d’accord avec vous sur ce plan. Mais comme beaucoup, vous refusez d’admettre, qu’un stock constitue une réserve de ressources pour vivre notamment durant le temps nécessaire pour opérer des transitions, adapter, ou renouveler un investissement. C’est le cas maintenant où il nous faut changer de mode d’alimentation en énergie, alors qu’au lieu d’avoir du stock nous avons accumulé les dettes. Pardonnez-moi de vous rappeler encore une fois cette robinsonnade que d’ailleurs vous n’avez jamais été en mesure de mettre à bas.
http://www.pauljorion.com/blog/?p=19059#comment-129478
Aujourd’hui l’Europe du Sud doit opérer une transition énergétique, et au lieu d’avoir constitué des stocks sous forme de créances, elle s’est endettée à tel point que ses richesses exprimées dans sa monnaie perdent de leur valeur avec la dépréciation de sa monnaie, ce qui conduira à payer plus cher à terme, l’approvisionnement en énergie manquante.
Pas du tout, ce n’est pas le paiement d’intérêts qui épuise la planète c’est le fait que plus le stock d’énergie diminue, plus son prix augmente du fait de sa raréfaction. C’est ce qui fait qu’en plus du risque de non remboursement, il faut couvrir la dépréciation de l’argent.
On aide les Grecs à se sortir d’une situation dans laquelle ils ne seraient pas tombés s’ils avaient mieux géré leurs ressources en veillant à ne pas consommer plus de richesses que celles qu’ils avaient produites. Et on leur fait bien comprendre.
@ michel lambotte 4 juin 2012 à 21:58
Le problème vient du fait que pour être rationnel, imaginatif, créatif, intuitif comme un ingénieur et beaucoup d’autres professions, toutes utilisant avant tout la part immatérielle qui s’élabore dans leur cerveau, il faut de l’énergie nutritive pour les alimenter et d’autres pour leur permettre de vivre dans leur environnement et se perpétuer.
C’est ce que je veux faire comprendre et ce que Meadows et Chéfurka ont modélisé. Sauf accident l’humanité survivra à la grande crise qui nous occupe. Il s’opèrera nécessairement une sélection. Qui décidera des critères ? Les plus faibles ou les plus forts ou le tirage au sort ?
je ne sais pas si ça a été dit dans les commentaires précédent:
« celui qui crois que la croissance infinie est possible dans un monde fini est soit un fou, soit un économiste » Kenneth Boulding
Vous dites :
Dans notre système capitaliste, les « avances » qui sont consenties par certains, les détenteurs de capital ou « capitalistes », pour rendre possible un processus de production ou pour permettre à un consommateur de consommer, sont rémunérées par des versements d’intérêts.
Désolé mais je crois modestement que vous oubliez un part non négligeable du financement du processus de production par l’apport capitalistique qui se rémunérera par du dividende s’il y a bénéfice C’est quand même toutes les entreprises qui fonctionnent comme cela dans le système capitaliste avec d’abord et avant tout les apports capitalistiques des actionnaires et leurs prises de risque de gains ou de pertes de leurs mises dans l’outil de production. Il n’y a pas que l’endettement et leurs intérêts qui font fonctionner le système me semble t-il ?…..
Les gens ont envie de bosser, pas de se faire exploiter, mais d’agir. On est fait pour ça et non pour rester l’arme au pied j’allais dire à attendre que ça se passe; La pathologie générale que crée cette crise est celle qui consiste à parquer les gens dans un no-man’s land existentiel.
peut-être .
comment savoir ce qui se passe pour de vrai ?
on peut essayer de lire les journaux , la somme d’information y est conséquente . par quoi commencer ? ici ou là, des actions, des « occuper wall street » , ailleurs la campagne qui se vide et des gens qui émigrent afin de trouver des emplois . là où il y a de l’argent qui circule , là aussi l’argent est bloqué ( donné sous condition)
quand je pense qu’avec les outils dont on dispose , du moins qu’on peut bricoler , on pourrait travailler 3 ou4 heures , avoir du temps et des espaces à soi ( parce que tous les espaces ne sont pas occupés ) , vivre aussi près de gens qui font des choses ensemble et non sous la direction d’un tel ,
bref, je me dis, sans doute ne prend -on pas les bonnes initiatives ?
ou bien , tous ceux qui protestent , comme à Montréal et partout, ont raison , et eux seuls , pour réclamer leur dû ?
cela me parait étrange et insoluble que de demander à ceux qui font les lois financières et autres pour leur profit de rendre les clefs du coffre fort .
il me semble aussi qu’une nouvelle donne apparait : les mouvements collectifs sont de bon esprit . mais les moyens matériels manquent pour envisager autre chose .
et la « terre » effraie .
tout comme la vie fait parfois plus peur que la mort .
Comme Moise qui quitte la sécurité de l’emploi chez Pharaon, pour se trouver dans le désert 😉
« Le caractère non-renouvelable de certains de ces « dons du ciel » est resté invisible aussi longtemps que la terre nous a semblé infinie.»
Ce certains est-il un euphémisme ? Energies fossiles, métaux, eau douce, biodiversité, la liste non exhaustive de ces « dons du ciel » ressemble à un inventaire à la Prévert…
Face à ce monde fini, à ses ressources déclinantes, comment expliquer que l’espèce humaine persiste dans la croissance de ses effectifs ?
Rappel (pour mémoire) des chiffres de la population mondiale :
1804… 1 milliard
1927… 2 milliards..(+123 ans)
1960… 3 milliards….(+33 ans)
1974… 4 milliards….(+14 ans)
1987… 5 milliards….(+13 ans)
1999… 6 milliards….(+12 ans)
2011… 7 milliards….(+12 ans)
Il se trouve d’ailleurs que cette tragédie n’est pas terminée puisque l’ONU prévoit plus de 10 milliards d’êtres humains pour la fin du siècle et ce sans espoir de réelle stabilisation d’ailleurs.
Alors, on fait quoi ?
On attend.
« C’est quand on agit le moins que son action est la plus efficace »
(Lao Tse)
@ Monsieur Jorion
Vous expliquez, à juste titre, que le capitalisme est destructeur car il induit un cercle vicieux :
Le détenteur de capitaux les prête pour investir dans des nouveaux équipements de production – Pour couvrir le risque et pour rétribuer le service, il demande un intérêt – Pour payer cet intérêt, il faut créer plus de richesse que nécessaire pour le strict remboursement du crédit – La richesse supplémentaire grossit le capital initial et renforce le pouvoir capitalistique – Au passage, cette croissance auto-entretenue, amène à pomper de plus en plus sur les ressources de la planète et conduit au saccage de celle-ci – Par ailleurs, la nécessité de produire plus nécessite de consommer plus pour vendre plus – Pour consommer plus il faut mettre en circulation plus de liquidités, il faut financer non seulement la création des équipements, mais aussi la consommation – Le détenteur de capitaux est encore plus sollicité et peut facilement faire payer trop cher son service de créancier – Le cercle auto-accéléré est bouclé.
En fait, le vrai initiateur de ce cycle pervers est le besoin de consommation et le cercle ne s’installe que s’il y a des acheteurs pour les richesses produites. C’est ce qui explique aussi l’explosion publicitaire et la création de besoins artificiels ou futiles.
Historiquement, semble-t-il, l’usure s’st installée au détriment final des pauvres en quête de subsistance plutôt qu’à celui des riches en quête d’enrichissement. Globalement, c’est toujours le cas pour le financement capitaliste. Ce n’est qu’une remarque en passant qui ne change rien à la perversité du mécanisme.
Vous opposez à ce fonctionnement capitalistique une autre vision des choses, si je comprends bien :
Le détenteur de capitaux s’associe au producteur pour mettre en fonctionnement de nouveaux équipements – Ils créent de la richesse nouvelle – Ils se partagent cette richesse de manière consensuelle.
Sur le fond, je ne vois guère de changement car s’il y a richesse nouvelle, c’est pour faire face à des besoins nouveaux de consommation. C’est celle-ci qui est la clé du mécanisme. Ce fonctionnement est comparable à la participation, par achat d’actions, au capital d’une société de production, toutes proportions gardées. C’est à la base de l’explosion du capitalisme au 19ème siècle.
La principale différence tient à la taille de l’organisme concerné, qui implique ou non des dispositions systémiques importantes, et aux modalités pratiques du partage de la richesse créée. Le partage résulte forcément d’un rapport de force, même s’il se déroule courtoisement, et ses modalités sont évidemment différentes selon que les partenaires sont proches et se connaissent, ou bien sont lointains et ne sont en contact qu’à travers des intermédiaires et des formalités administratives.
Mais peut-être ai-je mal compris.
Toujours est-il que la « destruction de la planète » est en cours. Il en est de même de l’écartèlement de l’équilibre social. Ce n’est pas le fait du seul capitalisme soulignent certains commentateurs. La vraie cause de cette destruction est la consommation boulimique et anarchique. Le capitalisme facilite sa nuisance.
Pour revenir à des comportements plus sensés, je ne vois qu’un moyen : hiérarchiser les besoins de consommation et, en conséquence, les besoins de production. La régulation reste un problème politique, mais elle aurait alors une base pour s’organiser. Tous les régimes, dont le capitalisme, sont à recadrer.
Pour hiérarchiser de manière opérationnelle et acceptée, il faut disposer d’un référentiel commun, indépendant du point de vue égocentrique de chaque individu. Il faut s’appuyer sur « un système de valeurs supérieures à l’intérêt personnel à courte vue ». Je crois avoir perçu que vous partagez cette opinion, même si le vocable « une morale » n’est pas politiquement correct.
Cela conduit à purger, entre autres, les modes de pensée individualistes et hédonistes. Est-ce dans l’air du temps ? Je crains que ce soit plutôt là que se trouve la principale pierre d’achoppement.
La principale différence tient à la taille de l’organisme concerné, qui implique ou non des dispositions systémiques importantes, et aux modalités pratiques du partage de la richesse créée. Le partage résulte forcément d’un rapport de force, même s’il se déroule courtoisement, et ses modalités sont évidemment différentes selon que les partenaires sont proches et se connaissent, ou bien sont lointains et ne sont en contact qu’à travers des intermédiaires et des formalités administratives.
Illustration : Ça existe Lagos, c’est où, c’est une ville, ya des humains ?
Dimanche : crash d’un avion au Nigéria sur un quartier de Lagos, capitale du Nigeria. catastrophe naturelle bénigne. Simple brève de comptes noirs pour des ressources humaines épuisables. Chaos dérisoire : sans influence sur la finitude de la planète.
Sur le fond, je ne vois guère de changement car s’il y a richesse nouvelle, c’est pour faire face à des besoins nouveaux de consommation.
Consomme consume. Je vis, tu vis nous vivons, vous vivez ils vivent. Si sur le fond la richesse est la vie elle ne peut être ni ancienne ni nouvelle. Elle est ou pas. Est-il possible d’affirmer ancienne mort et nouvelle mort ?
idem pour les besoins. Vitaux. Mortels. Amalgamer ces besoins pour mieux les hiérarchiser hiérarchise le vivant, le mortel. C’est l’histoire présente de notre espèce caméra au poing (je te vois tu me vois par l’iphonette), images et besoins confondus. C’est l’histoire de « nous ». La planète est finie parce que nous n’est pas né, des milliers d’années de gestation et toujours pas là.
Cela conduit à purger, entre autres, les modes de pensée individualistes et hédonistes. Est-ce dans l’air du temps ?
Peut-être que nous ne vient pas parce que « on » pretend accoucher de nous dans la soie sous péridurable et que nous ne peut simplement pas parce qu’il a des corps d’on autour des coûts qui l’étouffent.
… et après moi le déluge …
Les intérêts étaient conçus à l’origine comme « part » d’une richesse nouvellement créée, attribuée à l’un des partenaires ayant contribué à sa création.
Ne faudrait-il pas dans ce cas la, changer le system d’investissement? avec la bourse les actionaires ponctuent la richesse crée (et même parfois plus) Ad Vitam Aeternam. Les actions proposez sur le marché devrait avoir une durée limitée.
La rente pose elle même ces besions de croissance à cause de l’augmentation permanent des retraités. Les gains de productivité ne résoud rien
L’économie actuelle ne prends pas en compte les problèmes planétaires, et les difficultés que ses mêmes problèmes peuvent engendrer. Pourtant de nombreuses études montrent les différents impacts des activités humaines sur les écosystèmes et la santé humaine.
Pourtant économiquement visiblement il est voulu progressivement de créer un système productif à l’occidental (qui consomme 5 à 6 planètes à ce rythme) au niveau des classes moyennes et populaires de la Chine et de l’Inde. La Chine représente 1 milliards 300 millions d’habitants et l’Inde 1 milliards d’habitants.
Ni les ressources actuelles ni la Terre ne peuvent supporter un rythme de consommation de cette masse, incluant les autres pays de la planète comme les Etats-Unis, le Canada, l’Europe ou encore le Brésil. Le pic pétrolier était non seulement déjà dépassé mais aucune énergie à ce jour ne peut la remplacer, alors que le réchauffement climatique a crée un emballement chimique, diminuant les capacités de renouvellement de la vie terrestre, en témoigne les nombreuses extinctions animales et végétales.
L’idéologie de la croissance infinie dans un monde fini, est dans une impasse biologique. L’ouverture des marchés et la surexploitation des ressources naturelles ont déjà causé de nombreux dégats allant jusqu’au fonds marins, les zones mortes en expansion dans les océans sont la conséquence des activités humaines.
Les classes moyennes indiennes ou chinoises sont tellement massives, et dépendantes de part notre système d’exploitation basé sur les énergies polluantes fossiles comme le pétrole ou le charbon, que ceci ne peut que générer très rapidemment des tensions. Une pollution massive qui ne va qu’accélerer le réchauffement, accentuant la chimie terrestre et mettre en difficulté la morphologie des espèces animales et végétales (et ses extinctions).
« Il n’y a pas de plutonium en trop dans ce pays » affirme Koichi Imafuku
…
Nuclear industry officials say they hope to start producing half a ton of toxic plutonium within months, in addition to the more than 35 tons Japan already has stored around the world.
…
« It’s crazy, » said Princeton University professor Frank von Hippel, a leading authority on nonproliferation issues and a former assistant director for national security in the White House Office of Science and Technology. « There is absolutely no reason to do that. »
…
Von Hippel stressed that only two other countries reprocess on a large scale: France and Britain, and Britain has decided to give it up. Japan’s civilian-use plutonium stockpile is already the fifth-largest in the world and has enough plutonium to make about 5,000 simple nuclear warheads, although it does not manufacture them.
…
In the meantime, Japan’s plutonium stockpile – most of which is stored in France and Britain – has swelled despite Tokyo’s promise to international regulators not to produce a plutonium surplus.
Officials stress that, like other plutonium-holding nations, Japan files a yearly report detailing its stockpile with the International Atomic Energy Agency. But it has repeatedly failed to live up to its own schedules for how the plutonium, which is highly toxic when inhaled, will be used.
—
Japan times 4 juin 2012
Il est clair que le moteur de notre civilisation agonisante est la rente financière, tant qu’on aura pas virer celle-ci et la remplacer par autre chose on n’en sortira pas.
Ceci dit, je vois que sur mon compte épargne on va bientôt arriver aux décimales et je m’en réjouis (cela ne va pas faire plaisir à mon épouse)
Pourquoi pas un intérêt zéro?
Bien sûr, les spéculateurs travaillent encore avec des taux à 2 chiffres, mais lorsque la grande partie des épargnants verra le taux d’intérêt de son épargne fleurté avec zéro, elle n’aura plus d’autre choix que de se demander où ou dans quoi investir.
On ne peut pas jeter la pierre au taux d’intérêt financier si on n’a pas d’alternative pour le remplacer.
Travaillant dans le secteur des économies d’énergie, je pense qu’on peut parler aujourd’hui de rente énergétique qui s’apparente à la productivité énergétique.
http://www.worldenergy.org/documents/efficacite.pdf
Le problème aujourd’hui c’est que cette productivité énergétique occasionne un effet rebond http://decroissance.free.fr/Schneider_l_Ecologiste.pdf qui annule ses effets.
Cet effet rebond est essentiellement du au formatage que la rente financière nous a fait subir depuis plusieurs siècles, il nous est encore impossible de penser autrement, or, il y a une différence fondamentale entre rente énergétique et rente financière.
Cette dernière concentre de plus en plus de richesses entre un nombre toujours plus restreints de mains tandis que le développement de la rente énergétique aurait tendance à partager des idées parceque justement on a besoin de beaucoup d’idées pour la créer.
La question qui reste en suspend est de savoir comment l’organiser pour qu’elle devienne le moteur de notre développement.
@ michel lambotte 4 juin 2012 à 21:21
Ce que révèle l’effet rebond, n’est-ce pas cette grave maladie qui affecte une forte proportion de l’humanité depuis toujours et qu’on peut appeler une addiction à la consommation maximum ?
Tout le monde n’est pas obligé de consommer au maximum de ses possibilités. Pourquoi imputez-vous cela à la rente financière ?
Si au lieu de consommer au maximum, ceux qui peuvent le faire épargnent, c’est-à-dire capitalisent l’économie patiemment réalisée, après un certain temps, ils deviennent capables d’investir, dans les économies d’énergies, par exemple.
Pouvez-vous expliciter cette déclaration ?
« l’économie rend la destinée humaine débile… »
Audrey Vernon
Aussi sur Arte ce soir, redif le 10 juin…
« Survivre au progrès »
http://www.arte.tv/fr/Programmes/242,dayPeriod=evening.html#anchor_6666820