Billet invité
Placée devant un inacceptable fait accompli, la BCE a rejeté l’hétérodoxe plan de recapitalisation de Bankia tandis que, parallèlement, le gouverneur de la Banque d’Espagne démissionnait de ses fonctions, interdit de s’exprimer publiquement devant le Parlement. Ces deux événements concomitants laissent peu de marge de manœuvre à Mariano Rajoy, qui doit trouver 19 milliards d’euros et refuse tout sauvetage européen alors que les taux espagnols continuent de se tendre sur les marchés.
Le spectre d’une solution à l’Irlandaise, qui avait conduit le gouvernement de Dublin à sauver à tout prix les banques du pays, plane sur l’Espagne. L’alternative, rappelée dans un éditorial du Financial Times (non sans lui donner quelque saveur) consisterait à obliger les actionnaires et les créanciers à éponger les dettes des banques, les dépôts étant par ailleurs protégés et la BCE assurant la liquidité. Mais il n’en est pas plus question pour Mariano Rajoy.
Le gouvernement n’a pas davantage dévoilé toutes ses batteries à propos de l’audit des banques qu’il a confié aux cabinets BlackRock et Oliver Wyman, sous la supervision finale du FMI et de la BCE. Il serait question d’obliger les banques à créer des bad banks recueillant leurs actifs problématiques – ce qu’elles ne voulaient pas – dans des conditions qui n’ont pas été précisées, ainsi que de leur fixer des objectif de recapitalisation, une fois analysés les résultats des audits. Elles auraient ensuite toute latitude pour y parvenir soit par leurs propres moyens, soit en faisant appel au fonds gouvernemental (Frob). Pour y avoir accès, elles émettraient des obligations convertibles en action (CoCos) assorties d’un taux de 10 %, afin de tenir compte du taux que devra de son côté consentir le Frob afin de réunir sur le marché les fonds correspondants. Présenté comme une opération vérité qui n’a que trop tardé, ce processus est une course d’obstacles attendue.
Un tel montage risque, dans la pratique, d’être aussi tiré par les cheveux que celui du sauvetage mort-né de la Bankia. Dans ce contexte, les hispanobonos émis par les régions avec la garantie de l’État risquent de leur côté de recevoir un accueil frais de la part des investisseurs. Une des leçons qui peut être tirée est que la confiance des marchés a définitivement été perdue…
Les autorités européennes se retrouvent avec deux crises simultanées sur les bras. En Grèce, elles risquent de devoir enregistrer une victoire électorale de Syriza, qui défend le maintien de la Grèce dans l’euro tout en prétendant renégocier son plan de sauvetage (ou par défaut la perspective de nouvelles élections faute de majorité parlementaire). En Espagne, Mariano Rajoy tente une nouvelle fois de biaiser et refuse de jouer le jeu, cherchant ainsi à obtenir ce qu’il ne pourrait avoir par la négociation. Dans les deux cas, c’est au rapport de force que cela va se régler. Gare aux éclaboussures !
Seule à réagir, la Commission européenne étudie la possibilité d’accorder une année supplémentaire à l’Espagne pour réduire son déficit à 3 % du PIB. Mais elle a comme projet d’exiger en contrepartie de nouvelles mesures sur les retraites, la législation du travail et la TVA. Ce glissement du calendrier va en appeler d’autres, et pas seulement en Espagne ! Petit à petit, confrontée à l’impossibilité de la poursuivre, la stratégie européenne de désendettement se défait. La crise bancaire reste quant à elle en suspens.
Sans tenir compte des fonds nouveaux qui doivent être trouvés, le gouvernement n’est qu’à mi-chemin de son programme de financement de la dette : quelques 40 milliards sont encore à financer d’ici la fin de l’année. Il y est jusqu’à maintenant parvenu en émettant de la dette à court terme, avec pour effet de diminuer la maturité moyenne de celle-ci, et de le rendre encore plus vulnérable à la hausse des taux. Par ailleurs, la dette espagnole attire de moins en moins d’acheteurs étrangers et ce sont les banques du pays qui s’en portent principalement acquéreurs. Au moment où il est question de trancher ce nœud gordien, le gouvernement espagnol le resserre. Aboutissant à emprunter aux banques pour parvenir à les aider…
De même qu’il ne veut pas envisager une faillite bancaire, Mariano Rajoy se refuse à suivre ce raisonnement pour les régions. Le dispositif prévu repose sur l’équivalent au niveau espagnol de ce que pourraient être des euro-obligations à l’échelle de la zone euro. Mais à quel taux les hispanobonos vont-ils trouver preneur, même avec la garantie de l’État qui doit lui-même faire face à une forte tension sur le marché ?
L’État espagnol s’apparente à l’un de ces trous noirs de l’univers qui absorbent toute la matière qui s’en approche pour la faire disparaître. L’analogie s’arrête là, car la dette n’est pas cette matière noire indéfinissable dont les astrophysiciens ont un moment pensé qu’elle les constituaient.
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VENTE EN LIGNE : Les CHRONIQUES DE LA GRANDE PERDITION viennent de paraître.
216 réponses à “L’actualité de la crise : LE CANARD EST TOUJOURS VIVANT, par François Leclerc”
Que penser de cette info Reuters?
http://www.reuters.com/article/2012/05/29/us-eu-banks-idUSBRE84S0X120120529
EU proposes cross-border bank rescues: draft
En gros, un projet serait sur la table et étudié mercredi prochain afin de permettre aux états de nationaliser de fait leurs banques et les démanteler pour protéger les déposants. Les actionnaires et créanciers (les parts sociales sont considérées comme des créances?) seraient floués…..
Trop tard…
floués ?
Vincent, rien vu de tel dans le projet de l’UE. Tout au plus des pertes imposées aux détenteurs d’obligations bancaires (ça fait beaucoup de monde et très très gros…) et surtout un soutien tranfrontalier imposé des banques faillies. Il va de soi qu’actionnaires, détenteurs de bons de participation ou de parts sociales l’auraient dans l’os en cas de faillite, nationalisation ou pas. Vu la valorisation des actions t’façons…
Restons dans le sujet. Pour ceux qui ne connaissent pas,
le sens profond du titre de François:
http://www.youtube.com/watch?v=xKXTwBSAwYQ
De toute façon, quel que soit le scénario et sauf à convoquer des magiciens, la nationalisation du secteur bancaire comme la restructuration des dettes sont incontournables. A très court terme. Si ça tourne autour du pot, c’est seulement par dogmatisme idéologique. Mais plus ça atermoie, plus la situation sera difficile à résoudre. Ceci dit cela est loin de tout régler. La crise que nous connaissons ne se résoudra pas à grand coup de dispositifs ou de mesures techniques. Il va falloir une autre impulsion, un autre chemin. Pas sûr que la City cède, encore moins sûr que Wall Street recule. Le résultat des élections étatsuniennes ne sera à cet égard qu’un piètre indicateur tant Obama a été tiède. Car faire autrement, conduira inévitablement à s’affronter à ceux qui se nourrissent de la crise. L’empire étatsunien en premier lieu. Rester dans le camp des « fréquentables » a un prix, celui d’avaler tous les boas libéraux mâtinés de sauce néocons au prix de la souffrance des peuples Le camp des « infréquentables », les Chavez, Poutine, Kichner et autres diables, ne représentent certes pas des ilôts paradisiaques mais montrent au moins qu’il est possible de faire autrement.
Bonjour,
Cela me fait beaucoup penser au plan de Frédéric Lordon :
Etant entendu que :
(a) soit les actionnaires perdent tout,
(b) soit les porteurs et les actionnaires perdent tout,
il vaut mieux choisir (a).
Cela me fait plaisir de constater que cette idée se concrétise peu à peu…
Hors sujet, encore que !
un reportage fait par une télévision japonaise sur la piscine du réacteur n°4 ,ou comment l’équivalent de 5000 bombes nucléaire sont stockées dans une tour de Pise, tout en espérant qu’aucun séisme ne viendra frapper a nouveau la région de Fukushima pendant une période de trois ans mini, durée permettant le démantèlement de la dite piscine .Je ne peux m’empêcher de faire un rapprochement avec le bricolage de la dette en Europe.Mais comme vous le dites si bien François » L’analogie s’arrête là »
http://www.youtube.com/watch?v=zuxFQewzPjk&feature=colike
Pour traduction sous-titres ,cliquer sur cc (en bas à droite) et choisir la langue
ça a bougé en Italie , ça rebougera au Japon tantôt , la tectonique des plaques c’est exactement comme les mouvements boursiers : un gain quelque part egale une perta ailleurs !
à surveiller aussi certains volcans d’islande , certaines iles de l’atlantique -el hierro- qui perturberont beaucoup le trafic aérien d’ici peu et certaines prévisions météorologiques !
C’est les moyens de protection choisis qui déterminent ce contre quoi on se protège.
Après avoir suivi la vidéo, ce qui me parait le plus grave c’est que le gouvernement japonais considère que c’est à TEPCO de décider de ce qui doit être fait.
La situation est donc entre les mains d’un entreprise qui non seulement a prouvé quand elle était prospère qu’elle ne prenait pas les précautions qui s’imposaient (tsunami 2004 entre autres) mais qui en plus est maintenant dans une situation de complet désastre financier (et probablement pas seulement financier.)
Les tremblements de terre sont imprévisibles et leur effet sur une installation de stockage de combustible nucléaire dans un état aussi critique est encore plus imprévisible. (Au passage, il est hors de question d’envisager un nouveau tsunami, attitude habituelle en ce qui concerne le nucléaire pour lequel le niveau des circonstances défavorables envisagé est toujours limité par les moyens qu’on acceptera de mettre en oeuvre.)
Dans ces conditions, plutôt que de laisser TEPCO décider des moyens à mettre en oeuvre à Fukushima, il me semble évident que c’est au Japon tout entier qu’il appartient de décider ce qui peut être fait. Je ne trouverais d’ailleurs pas déplacé que d’autres pays soient mis à contribution (comme c’est le cas à Tchernobyl aussi bien pour le financement que pour les moyens techniques.)
Parallèle avec la situation économique et financière: là aussi on se limite à n’envisager que des situations suffisamment peu défavorables pour qu’elles puissent paraître compatibles avec les solutions qu’on préconise, là aussi le niveau auquel se font les interventions est toujours un ou plusieurs crans en dessous de celui auquel les conséquences se font sentir…
Comme pour la ligne Maginot, qui n’a pas été construite en fonction de la menace des armées d’Hitler mais en fonction de ce que ses promoteurs trouvaient convenable, on raisonne à l’envers.
Vos variantes sur le thème « on n’a perdu la clé sous le lampadaire, mais on la cherche là parce que c’est éclairé » sont éloquentes et amusantes, mais je trouve votre phrase « attitude habituelle en ce qui concerne le nucléaire pour lequel le niveau des circonstances défavorables envisagé est toujours limité par les moyens qu’on acceptera de mettre en oeuvre » assez injuste.
N’est-ce pas surtout vrai parce que dans les autres industries on se contente de ne rien envisager du tout et d’appeler les pompiers quand il y a un problème ? cf Seveso, Bhopal, Toulouse, le cargo d’ammonitrates dont l’explosion a rasé une deuxième fois Brest en 1947, etc.
Dans le nucléaire, pour ce que j’en lis, et en partie grâce aux opposants, la sécurité est quand même manifestement un souci majeur et constant.
Certes, mais les autres Etats filent à grande vitesse (que fait la police ?) sur la même autoroute.
Comme je viens d’aller sur le site de l’éditeur de la Grande Perdition, comme je lis depuis deux ans le blog de Paul et les chroniques de François, non seulement celles qui touchent au désastre financier, mais aussi celles qui touchent au désastre de l’industrie nucléaire et que je suis en train de relire un ouvrage traitant du catastrophisme, j’en livre ici quelques lignes, lignes qui sont bien entendu réservées à l’élite des lecteurs du blog.
« Nous qu’on a si souvent accusés de défaitisme, et plus que tout de catastrophisme justement, on s’étonnera peut-être de nous voir maintenant, alors que la catastrophe est comme la bande-annonce, projetée en boucle sur tous les écrans, des temps à venir, nous déclarer hostiles à ce qui pourrait tout de même passer pour une prise de conscience, ou du moins un début de lucidité. Ce sera pourtant à tort, car ce sera se tromper doublement : à la fois sur ce que nous avons dit antérieurement et sur ce que disent les experts devenus si alarmistes. Nous ne parlions pas de la même catastrophe*, et la catastrophe totale dont ils parlent n’est qu’un fragment de la réalité ».
Catastrophisme, administration du désastre et soumission durable, par René Riesel et Jaime Semprun, livre paru en juin 2008 aux Editions de l’Encyclopédie des Nuisances.
excellent bouquin ; assez iconoclaste mais avec Riesel rien d’étonnant
Dark flow, dark flow !
Au moins, en Europe, ce sera plus facile à observer.
Mais non, tout va bien ! Les coûts sociaux et salariaux vont baisser au Sud, et l’Allemagne prévoit une hausse historique de ses salaires. Bientôt, inflation en Allemagne, déflation et productivité au Sud. Dans vingt ans, l’illusion allemande fait place à la croissance au Sud. L’Euroland rembourse ses dettes avec un euro à parité avec le yuan. Tout va bien !
Tout va très bien madame la Marquise !
La version a changé depuis peu :
» Tout va très bien Madame Lagardise… »
S’agissant du château et des écuries en flamme, voyez le FMI (Fourniture en Matériel d’Incendie)
Bonjour,
vous êtes implacable et avec raison….
Jean Vinatier
Article très dur de Joaquín Estefanía (directeur de El País) sur le désastre financier de l’Espagne. Il y parle de 800 Mds € d’actifs douteux dans les banques espagnoles et de pertes possibles de 260 Mds €.
http://economia.elpais.com/economia/2012/05/27/actualidad/1338154088_491904.html
Lutte au sein du gouvernement espagnol entre De Guindos et Montoro pour la façon de faire les hispanobonos: le premier voulait un contrôle en amont, préalable, des Autonomías, le 2e un contrôle en aval, a posteriori. C’est Montoro qui aurait gagné. Et « les grands investisseurs » trouvent que ce « sauvetage à la grecque » c’est de la « folie » et que ça pourrait « achever » l’Espagne dans la situation actuelle.
http://www.libremercado.com/2012-05-29/los-grandes-inversores-sentencian-los-hispabonos-de-montoro-es-una-locura-1276459853/
Et pendant que le système financier espagnol coule, il y a des tarés en Andalousie qui ont décidé de permettre la construction, sur une plage vierge, de 1400 places hôtelières et 350 maisons.
http://ccaa.elpais.com/ccaa/2012/05/29/andalucia/1338290195_269377.html
Et puisqu’on parle d’échecs financiers, pour les amateurs des « vrais » échecs, des nouvelles du championnat du monde: après les 12 parties longues, Anand et Gelfand étant à égalité 6 à 6, ils se départageront aujourd’hui en parties semi-rapides. Et si ça ne suffit pas en blitz (parties très rapides).
http://www.chessbase.com/espanola/newsdetail2.asp?id=10793
La folie s amplifie…
… »hispanobonos »… la première fois que j’ai vu ça, j’ai lu : « hispano bonobos » !
…faites l’amour pas la guerre financière, ce serait tellement mieux pour désamorcer les conflits d’imiter nos plus proches cousins, non ?
Les financiers et les politiques font dans leurs slips.
Ils ne peuvent se résoudre aux solutions radicales, seules raisonnables.
Du coup tout le mode en prend pour son grade et vide ses poches pour ces irresponsables.
Ils sont fous. Au bagne !
Si jamais l’idée de mettre la banque en faillite, de protéger les déposants et de ratisser les actionnaires et détenteurs de dettes est appliquée, la population verra le coût qu’elle doit supporter. En comparant avec le plan actuel, elle sera pour ou le pays concerné n’est plus une démocratie.
Je pense que l’idée de lever l’argent des états sur les marchés rend l’admission de faillite des banques inadmissible. Ce serait admettre que ces banques n’ont plus d’argent et que l’indépendance des banques centrales est une mauvaise idée et en plus par contrecoup, la libre circulation des capitaux serait mise en question.
Tant que le déni actuel domine, l’illusion de pouvoir lever de l’argent sur les marchés persiste. Les banques peuvent prêter de l’argent qu’elles n’ont pas. Un processus qui rend cela possible est la création d’une chaîne de dettes. Le même argent étant prêté plusieurs fois. Ce n’est pas un processus de cavalerie (de l’argent frais rentre tout le temps) mais je pense que c’est tout aussi voué à l’échec. Ce déni permet de continuer à lever de l’argent sur les marchés. Ce déni permet de continuer à croire que la libre circulation des capitaux est une bonne chose puisqu’elle rapporte des intérêts.
La concurrence entre les débiteurs devient féroce. Les créanciers se retrouvent dans une position de force incroyable. Ils dominent le monde.
« Ce n’est pas un processus de cavalerie (de l’argent frais rentre tout le temps) »
Dans les pyramides de Ponzi (cf Madoff) aussi, de l’argent frais rentre tout le temps, et c’est la condition de fonctionnement de la pyramide.
J’avoue ne pas comprendre en quoi ce que vous décrivez se distingue d’une pyramide.
Pourriez-vous l’expliquer ?
Merci.
@François Leclerc (pas besoin de mettre le commentaire sur le blog.)
Au début de la 3ème ligne, après « démissionnait de ses fonctions, » et avant « interdit de s’exprimer publiquement devant le Parlement. », il manque un bout de phrase…
(à part ça bonjour, merci, et tout et tout !)
C’est un défaut dans Opera (Google) qui ne se produit pas avec Firefox…
A titre e d’ exemple, 300 milliards de pertes representent environ 5 fois le cout de l’ intervention de l’ Etat
neerlandais dans les banques neerlandaises fin 2008-2009. La valeur de la participation
restant est valorisee a 30 mds, sans aucune liquidite, qui equivaut-il faut ici donner’
quelques ordres de grandeur- au programmme de coupes budgetaires du gouvernement
demissionaire de Mark Rutte sur les annees 2012-2013 pour la mise en conformite
des finances publiques pour Bruxelles; on mesure la la taille du trou-cela releve plutot
du cratere-
Plus l’ estimation, les estimations donnees ici par Pablo…Un autre editorialiste d’ El Pais, demande avec raison le manuel d’ instructions- Manuel d’ une Annexion ?
Mais qui, mais où sont engloutis tous ces milliards de milliards ???
Complètement hors sujet et j’assume mais à chaque fois que je lis « hispanobonos » je me prends à rêver à un monde où l’on trouverait d’avantage de bonobonos. Vieilles cicatrices de soixante huitard sans doute.
…ah ah… ditto plus haut…j’étais donc pas le seul…
Merci pour ce titre que les amateurs de Robert Lamoureux apprécieront …
Je crains hélas que nous n’ayons à le répéter tous les lundis matins.
Le montant minimal du problème espagnol est trés facile à calculer.
3 000 000 000 de logement vacants.
Valeur moyenne d’un logement = 175 000 €.
3 000 000 000 x 175 000 = 525 000 000 000 €
Il y a mathématiquement un risque systémique.
Diantre, 3 milliards de logements vacants en Espagne !
Pour une population de 47 millions d’habitants, cela fait 63 logements par personne…
et les prix avant 2008?on doit refaire le calcul!
3 milliards de logements vacants, ça fait beaucoup pour l’Espagne…
3.000.000 ca suffit et c’est déjà bcp 🙂
3 000 000 ça suffit en effet et ça fait fait 525 000 000 000 d’actifs au final.
C’est ça qui compte !
🙂
SJA, tellement facile à calculer que vous le faites à la Poclain, mhh ? D’où tenez vous que l’engagement moyen des banques espagnoles par logement vide est égal au prix de marché pré-crise ? Et à, disons, 50 000 €, soit le prix auquel la commune de Madrid cède 10 000 apparts à ses locataires, z’acheteriez pas vous ?
Allez, les 180 milliards de pertes affichées ou potentielles déjà estimées pour les banques espagnoles sur l’immo, moitié pour risque de crédit, moitié pour actifs pourris refilés par les promoteurs en faillite pour solde de tous comptes (commes les dizaines de milliers d’ha de terres rurales ou désertiques inconstructibles – pour le moment…), ça suffira bien pour les couler va !
Et n’oubliez pas les ghost towns, i.e les « pueblos abandonados », les villages désertifiés, victimes de l’exode, un peu partout sur le territoire. Ils font partie aussi des « logements vides ». Té. ! 176 000€ justement : 5000 m2 avec 11 bâtiments. En plein centre ville de Rioja. Ça vous tente pas ?
http://www.pueblosabandonados.com/mapa
http://www.immobilier-finance-gestion.com/m/article-104653377.html
http://www.immobilier-finance-gestion.com/m/article-103367637.html
http://www.immobilier-finance-gestion.com/m/article-104669768.html
[quote]SJA, tellement facile à calculer que vous le faites à la Poclain, mhh ? D’où tenez vous que l’engagement moyen des banques espagnoles par logement vide est égal au prix de marché pré-crise ?[/quote]
L’important n’est pas le prix actuel mais le prix au moment du financement.
Les logements vacants représentent autant d’engagements des banques et des emprunteurs qui ne seront jamais remboursés faute de rentabilité des biens immobiliers.
La méthode est peut être expéditive mais elle chiffre les montants engagés et non remboursable.
Un appartement non occupé représente un prêt non remboursé.
SJA,
Y’avait déjà un souci d’alphabétisation me semble-t-il pour vous mais pour le calcul c’est kif kif. Où est-ce que vous êtes allé chercher qu’un promoteur emprunte le montant du prix de vente de ses lots ? Allez maxi 100 000 empruntés par logement à tarif initial de 175 000, 50 000 à récupérer pour la banque, sur 3 millions de logements ça nous fait un « dedans » de 150 milliards pour les prêteurs.
Le problème d’un point de vue macroéconomique est que l’Espagne a produit 3 million de logement en trop.
Ces logements trouvent leur contrepartie comptable à la fois dans des dettes qui ne seront pas remboursés mais également dans de la richesse détruite qui aurait pu être utilisée à autre chose.
Chaque logement inocupé correspond à des capitaux mal employés.
Donc montant des capitaux perdus : autour de 500 000 000 €.
Aprés je suis d’accord pour dire que les bilans des banques ne couvrent qu’une partie de ce cette somme.
Pfff… grave le SJA, les 3 millions de logements vides ont fourni du taf à l’économie espagnole via le secteur de la construction, sûrement pas pour 500 milliards certes, plutôt pour 100 ou 150 – et payé des vendeurs de terrain pour beaucoup moins.
Rappel, chiffres Insee 2006/2007 : marge brute moyenne du secteur de la promotion immobilière France = 66% du CA (ventes HT); EBE (Excédent Brut d’Exploitation) du secteur = 27,5% du CA… Et j’ai comme l’impression que c’était « pire » de l’autre coté des Pyrénées…
Bien sur,
Cela me fait penser à l’économie soviétique.
On produisait des tonnes de charbon, de bois … Le tout restait sur le bord des routes et n’était pas employé.
Et on se réjouissait du « taf » que cela avait fournir aux travailleurs libres.
Pour ce qui est de l’immobilier espagnol, que certains en aient tiré des bénéfices, c’est évident. Mais une partie de ces bénéfices est financée par de la dette qui ne sera jamais remboursée faute soit d’acquéreur final, soit d’absence de locataire, soit d’insolvabilité du propriétaire occupant.
Or un logement vide est soit non vendu, soit vendu et non loué.
Je suis d’accord pour dire que que les 3 millions de logement ne se retrouvent pas tous à l’actif des banques.
Mais pour l’économie espagnole, il y a une ressource qui a été employée à la construction de 3 millions de logements qui sont à peu prés aussi utilles et rentables que les milliers de tonnes de bois qui pourrissaient le long des routes de Sibérie.
@SJA
Bien que le calcul ne soit pas mon fort, il me semble que:
3 000 000 000 x 175 000 n’est pas égal à 525 000 000 000 mais à 525 000 000 000 000. Simple intuition visuelle!
Je crois que le bon calcul est : 3 000 000 x 175 000 = 525 000 000 000, ce qui fait déjà une belle somme même si on veut discuter le montant de 175 000 euros.
Oui, entrainons-nous à ce genre calcul… les nouveaux billets sont peut-être déjà en cour d’impression…
3 000 000 et pas 3 000 000 000, c’est déjà suffisant, et selon lu ci et la ce serait plutôt 2 millions de logements vides
Cela dépend si sont comptabilisés aussi les logements de vacances, du type de ceux dans les îles Canaries, qui, il y a quatre ans, étaient à la vente sur une base de 5000 euros le m².
François Leclerc..
Dans la même série, comme idée pour le titre :
« Y a comme un défaut ! »
Que c’est-il passé sur le CAC40 et l’Eurostock a 12H57.
Toutes bancaire étaient a la baisse et d »un seul coup elles se trouve propulsée en forte hausse.
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Ben oui ! C’est tres etrange comme courbe. Ca me rappelle le flash crash du 6 mai 2010 mais a l’envers. Sauf que la gravitation rappel toujours la courbe vers le bas…
@Gilloox
Les palomi étaient bien-pensants, ils étaient même catholiques et romains à la mode corse, c’est-à-dire que la femme ne manque pas la messe où elle prie pour deux, pendant que l’homme fait le beau sur le cours en attendant l’heure de l’apéro.
Citations de Jean-Pierre Chabrol
Mais … si toutes les femmes sont à la messe, pour qui l’homme fait-il le beau ??? 😉
@Agnès
il fait le beau pour lui-même, à ce stade là , la prétention est une noble qualité dame Agnés 🙂
C’est pas faux, Messire Ardéchoix. 🙂
http://bourse.lesechos.fr/bourse/cours.jsp?Code=FR0003500008&Place=XPAR&Codif=ISIN
Sur le Cac 40, le bond a lieu à 13h. En l’espace d’une minute grosso modo, le Cac a pris 50 points.
Même phénomène 45 minutes plus tard mais de façon moins amplifiée. Depuis le Cac a retrouvé ses niveaux d’avant 13h avec un beau décrochage entre 13h55 et 14h15.
Des événements qui sont contraires à l’idée de cotation en continu soit dit en passant.
@Gilloox
une rumeur de recapitalisation des banques par esm, à voir le graphe du cacarente à 15h30 elle était fausse
moi je dis ça , je dis rien .
C’est quoi esm ?
@MadMax
(ESM)European Stability Mechanism
(EFSM)European Financial Stability Mechanism
(EFSF)European Financial Stability Facility
(FLAN) Front Liberation Ardeche Nord
çui bête
Pour ce qui c’est passez a midi oris sur BFM Business explication : oui flash crash a la hausse
« Le fait du jour’, reste ce record de 45Pts de hausse sans aucune cotation (entre 3.030 et 3.075Pts) observés à 12H59/13H00 sur la ‘rumeur’ d’un sauvetage collectif des banques européennes (via le MES, sauf que les règlements européens interdisent une telle opération).
C’est -sauf erreur- le mouvement de hausse le plus rapide observé à ce jour sur le CAC40: un tel écart -sans transactions- démontre qu’il n’y a plus que des robots à la manoeuvre (les seuls à pouvoir purger intégralement les carnets d’ordres en quelques nanosecondes).
Mais plus inquiétant encore, la démonstration est faite que la liquidité peut disparaître à la vitesse de la lumière d’un marché représentant des trilliards de capitalisation.
Ce fut un ‘flash krach’ à la hausse… mais qu’arrivera t’il en cas de ‘flash krach’ à la baisse dans un marché déserté par les acheteurs ? »
C’est une milliseconde, et de l’ordre des microsecondes par ordre. La nanoseconde, c’est le temps de cycle du processeur. Avec les nombreux checks et entrée-sorties vers des périphériques, on passe à > 1000 cycles pour une opération sur le carnet (amha …)
Sauf s’ils ont fait des processeurs spécialisés (ASICs ?)
reponse a chris 13 ……le trou noir, pour rester dans des considerations de la physique
Et y a pas que le cac a 13 h presque toute les cotations ont pris un coup d’amphétamine
cordialement
chris13
je vous invite au post 40.
Merci pour votre compréhension.
Un clip sympa des casseroleurs du Québec:
http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=wX79_6eXJU0#!
Il parait que « L’ESPAGNE POURRAIT ACCROÎTRE SES RECETTES PAR UNE HAUSSE DE LA TVA, UNE TAXE SUR LE CARBURANT ET UNE RÉDUCTION DES NICHES FISCALES-COMMISSION »
Je suppose que ces « idées » seraient insuffisantes et arrivent trop tard.
elles sont surtout contreproductives.
Pour résoudre la crise de l’immobilier en Espagne, il faudrait une hausse de l’indice de fécondité couplée à une immigration qualifiée (venant d’Amérique du Sud mais ça n’a pas l’air d’être le cas, c’est plutôt le contraire).
Une réorganisation de l’administration (et du couple État-Régions autonomes en premier lieu) ne serait pas chère payer.
Si on regarde l’augmentation du chômage en Espagne, bizarre qu’un esprit lumineux n’est pas suggère la suppression des allocations chômage et des congés payes!!!
« couplée à une immigration qualifiée »
Zapatero avait commencé son mandat par la régularisation d’un million de sans-papiers (1 000 000), en prétextant que cela rapporterait dans les 50 milliards/an grâce aux charges patronales et autres (de mémoire, mais ça peut être différent). 2 ans plus tard il proposait des aides au retour (2/3000 euros/personne), même pas 5% des étrangers régularisés ont postulé.
La fin de l’histoire, c’est que Zapatero a avancé les élections législatives pour anticiper la fin de son propre calvaire. Et la droite est revenue au pouvoir alors qu’elle en avait été écartée pour 2 raisons principales : les nombreux scandales de corruption, et la manipulation autour des attentats de Madrid.
Les euros obligations.
http://www.margincall.fr/2012/05/euro-obligations-le-come-back.html#more
Eyes wide shut et droit dans le mur. This is the end, beautiful friend, of our elaborate plans, the end!
Je continue à ne pas comprendre l’aveuglement des politiques, des responsables, des grands financiers. A ce point! Ils ne peuvent pas être à ce point stupides, ça ne peut pas être uniquement idéologique? Ils seraient incapables d’imaginer une solution? Allons! Avec tous ces économistes et anthropologues atterrés qui n’arrêtent pas de leur souffler des idées! Alors quoi? Qu’espèrent-ils? Qu’ils s’en tireront toujours et que périsse le monde?
…….
Pendant ce temps, à Todmorden (petite ville anglaise anciennement industrielle, aujourd’hui sinistrée).
(Finalement, un retour au Néolithique ne serait peut-être pas aussi cauchemardesque qu’on le pense. 😀 )
Todmorden : Quoi? Et les marchands n’ont pas encore mis la main là dessus?! Je suis perplexe…
@ Agnès
Je lis toujours vos petits billets avec beaucoup d’attention chère Agnès et je vois, je vois
http://www.generique-cinema.net/analyses/eyeswideshut.html
Il serait bon peut-être de conseiller à nos grands responsables de fermer les yeux et regarder au loin… Regarder au-delà du cadre fermé. Voir qu’au mur, il y a une fenêtre !
Baissons le store, tirons les rideaux et …
BONNE NUIT KUBRICK !
petit supplément rigolo : http://www.youtube.com/watch?v=Ri7Bns5CkHc
@ PHILGILL. Merci 🙂
@ Au sud de nulle part
Je n’en sais pas plus que ce qui est sur leur site. Mais pour moi cette info apporte comme une petite bouffée de brise rafraîchissante dans une atmosphère générale lourde et plombée. Je n’ai pas la naïveté de prétendre que c’est LA solution à la crise, mais je sais le rôle qu’ont joué les potagers urbains à Cuba pour alimenter les gens sous le blocus, et les jardins de datcha en Russie en 1991. C’est UNE solution pour des gens en difficulté. (Une béquille, une béquille …! Peut-être, mais quand on boîte? 😉 ).
Cela dit, non, je ne sais pas comment a réagi le supermarché local. D’un autre côté si les gens n’ont même plus les moyens d’acheter du bas de gamme, il n’y perd pas grand chose. 😀
« Je continue à ne pas comprendre l’aveuglement des politiques, des responsables, des grands financiers. »
Pendant l’entre-deux tours de 2007, S. Royal tenait meeting commun avec Zapatero à Toulouse, à cette occasion elle vantait le miracle économique espagnol. Plus tard, en décembre 2008 M. Aubry publiait un texte accusant Sarkozy de ne pas en faire assez sur la relance et vantait l’audace des relances massives par Brown et Zapatero. Avez-vous entendu un seul socialiste reconnaître avoir eu faux sur toute la ligne ?
@Pignouf 1er
Il se fait que j’inclus aussi Royal, Zapatero, Aubry et Brown parmi les politiques.
Et par ailleurs, avez-vous jamais entendu un seul libéral (néo- ou pas) reconnaître avoir eu faux sur toute la ligne? 😀
Les sociétés figées par la bureaucratie ont souvent beaucoup gagné à adopter un modèle plus libéral. Lorsque l’Etat se mêle des choses qui ne le regardent pas (comme l’économie ou le contrôle de la monnaie), les choses tournent mal à plus ou moins longue échéance.
Je vais encore me faire des amis ici 🙂
Les sociétés figées par la loi du marché ont souvent beaucoup à gagner à adopter un modèle plus social. Lorsque la finance se mêle des choses qui ne la regardent pas (comme spéculer bêtement avec l’argent qu’elle n’a pas sur les fluctuations de prix), les choses tournent mal à plus ou moins longue échéance.
Ah? L’amitié est cotée en bourse? 🙂
Un vrai bonheur, la banque paralysée par une rumba catalana
http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=zpgr9Ysa7AE
Si ces consommateurs là se mettaient au travail comme de bons capitalistes plutôt que de passer leur temps à chanter et à danser alors les banques espagnoles ne se trouveraient pas dans leur déplorable situation actuelle et ils pourraient épargner pour se procurer à vil prix l’un ou plusieurs des 3 millions de logements vacants qu’ils seraient en mesure de léguer à leur descendance le moment venu.
Je préfère prévenir que guérir. On ne sait jamais, si jducac devait se pointer…
Vous me fîtes peur!
Ps: mais tout le monde ne connait pas notre ami jducac
@Piotr,
Il gagne pourtant à être connu. Que serait ce blog, l’internet, la France, le monde, la galaxie et l’univers sans lui et ses congénères? Imaginez un monde de partage et de convivialité dont seraient absents la rapacité et la prédation mâtinées de cette bonne conscience si caractéristique de ceux qui se pensent moralement supérieurs car ils croient avoir réussi dans la vie selon les canons imposés par leur propre caste à grand renfort de publicité et autres formes de propagande. Imaginez l’enfer sur Terre.
Au contraire, quelqu’un, spéculateur, » Bankias » et constructeurs (qui dominent les politiques) ont pensé et fait trop et tout pour grandir: une gare d’AVE, la proximité de Madrid, des prix compétitifs Valdeluz, Sesena villes fantômes.
Et viola une énorme bulle qui allait faire pffuit ! La frénésie du travail immobilière a dessiné une carte étrange, un urbanisme de terrains et d’appartements vides, de rues sans nom, où une ou deux lumières solitaires s’allument la nuit, où un immeuble se dresse, seul, dans un désert. A la périphérie des grandes villes, il n’est pas rare de trouver des blocs entiers d’immeubles où ne résident que cinq ou six familles. Leurs fenêtres donnent sur des squelettes de béton et de rouille – des cadavres de la bulle immobilière. En Espagne, si on le voulait, on pourrait loger toute la Norvège. Ah ¡ la croissance ¡ Et, surtout, l’addition au peuple ¡ Risquer et profiter … Combien de Banques ont échoué aux USA ? Pour quoi non cette ruine de « Bankia » au service de constructeurs banques et politiciens vendus ?
http://www.youtube.com/watch?v=f8-ub-04QeQ&feature=related
Merci beaucoup Charles
Je suis peut-être en retard d’une guerre, mais comment va Hypo Real Estate ?
@ l’albatros :
Morte, et enterrée il y a 3 ans.
Son épitaphe : De profundis.
Morte ou nationalisée ?
Profondément nationalisée.
nationalisée mais plombant la dette moins endettant que prévu : http://www.rtl.be/info/monde/europe/833846/la-dette-allemande-allegee-de-56-milliards-d-euros- 🙂
Le Liban serait immunisé contre la crise bancaire, leurs banques doivent avoir 30% de réserves.
http://doumanico.com/file/Lebanon%20immune%20to%20financial%20crisis%20(1).pdf
Quelqu’un a d’autres sources? Cette info resemble un peu trop à du publi-reportage …
Bof, ils sont à la veille d’être massacrés dans une nouvelle guerre civile : regardez une carte, ils sont coincés entre la Syrie et Israël.
[…] Blog de Paul Jorion » L’actualité de la crise : LE CANARD EST TOUJOURS VIVANT, par François Lec…. […]
Le bon espagnol à 10 ans: 6,67 %. L’italien: 6,03 %. L’allemand: 1,29 %,
Oui, on se demande même s’il y aura encore un sujet sur lequel voter pour les Grecs d’ici le 17 juin.
Le 10 ans espagnol à 7 % et les carottes sont cuites.
Ce que je ne comprends pas, c’est pourquoi les taux peuvent changer alors que l’Etat ne fait pas de nouvelles obligations. C’est sur le marche secondaire me dirait vous. OK mais une personne qui achete des obli a 5% et qui les revends sur le marche secondaire a 7%, cette personne donc, doit-elle payer 7% au nouvel acquereur tout en recevant 5% de l’Etat Espagnol, ou bien est-ce un autre mecanisme ?
Auto-sabordage…
Voulais accommoder le canard de François avec les carottes de Julien.
@MadMax
C’est un autre mécanisme : un investisseur achète une obligation à 5%; il paye 1000€ et compte toucher 50€ par an pendant la durée de vie du prêt et à récupérer son capital au bout.
Au bout d’un an il a peur et veut se débarraser de ces titres qui risquent de ne pas être remboursés; il tente par exemple de vendre son obligation 1000€ juste après avoir encaissé le coupon. Mais il ne trouve pas d’acquéreur car tout le monde se méfie. Il accepte alors de vendre par exemple à 720€ (il préfère perdre tout de suite 280€ et disposer de son argent pour le placer ailleurs).
L’acquéreur qui a payé 720€ et qui touchera chaque année 50€ de coupon recevra un intérêt de 50/720 = 7% (car pour l’état émetteur rien n’a changé et il doit payer le montant des intérêts promis).
Le calcul exact est un peu plus compliqué car il faut prendre en compte le remboursement final.
Mais l’idée générale est bien que le montant des intérêts payés reste en valeur absolu constant car fixé dès l’émission, et c’est la valeur à laquelle on se procure les obligations sur le marché secondaire qui est traduit par les financiers comme une modification du taux.
Quand les taux Italiens ont passé les 7% c’est ce que j’avais dit, mais finalement ils sont retombés ces taux…
Bon, ok, à force de mijoter, ça fini par sentir vraiment le roussi 🙂
Référendum-législatives : « voulez-vous que le 10 ans grec soit à 7% ? »
Oui, à 90% !! (euh, dans les 10% restants, j’inclus les néo-nazis, les néo-schtroumpf grecs, …)
@ Piotr :
J’ai une autre recette, plus bas.
Mais sans carottes.
L’acheteur se porte acquéreur de l’oblig à 5% avec une décotte (perte en capital pour le vendeur), augmentant mécaniquement le rendement de l’obligation à taux fixe pour le nouveau porteur.
Une oblig de 100 rapporte 5, soit un rendement de 5%. Si je la rachète 71, et qu’elle me verse toujours 5, elle me rapporte 7%.
Madrid a vu son déficit atteindre 8,9% du PIB l’an dernier et prévoit de le réduire à 5,3% cette année et 3% en 2013, mais ces objectifs sont jugés hors de portée par la plupart des observateurs en raison de la récession qui frappe le pays.
Olli Rehn a expliqué que l’Espagne pourrait échapper aux sanctions qui la menacent en cas de non respect des objectifs si elle présente un plan pluri-annuel de réduction des déficits.
http://www.investir.fr/infos-conseils-boursiers/actus-des-marches/infos-marches/deficits-la-ce-pourrait-accorder-un-repit-a-l-espagne-rehn-432789.php
La banque centrale espagnole annonçait plus tôt que l’économie, entrée en récession au premier trimestre avec un recul de son PIB de 0,3%, poursuivra son repli au deuxième, confirmant la tendance déjà avancée par le gouvernement.
http://www.forexpros.fr/news/actualit%C3%A9s-bourse/le-cac-40-plomb%C3%A9-par-les-craintes-pour-l%E2%80%99espagne-39725
Sauver les banques espagnoles, l’état espagnol et les provinces espagnoles en un an dans un contexte de récession et sous peine de sanction? euh… je sais déjà comment ça va finir.
En France :
Selon les chiffres publiés mercredi par le ministère du Logement, les ventes de logements neufs par les promoteurs ont chuté de 14,4% sur un an au premier trimestre 2012.
Les mises en chantier ont pour leur part plongé de 22,5% pour la période février-avril, comparée aux trois mêmes mois de 2011. Le recul est moins sévère sur le front des permis de construire, mais le nombre de permis accordé accuse tout de même un repli de 2,0% sur les deux mêmes périodes.
http://www.ouest-france.fr/ofdernmin_-Logement.-Les-ventes-et-les-mises-en-chantier-en-chute-libre_6346-2081982-fils-tous_filDMA.Htm
Si l’immo a fait plonger l’Espagne, préparez vos palmes, c’est commencé ici.
En Grèce tout va bien ou presque, pourvu que ça dure…
La Grèce serait menacée de coupure d’électricité en juin a-t-on appris auprès du site d’information grec Kathimerini.
Les producteurs d’électricité ne peuvent plus payer leurs factures de gaz a averti le président et chef de l’exécutif de la Corporation publique de gaz (DEPA), Haris Sachinis aux ministres compétents dans une lettre.
Faute de solution trouvée quant au paiement, la DEPA sera contrainte de couper l’approvisionnement en gaz aux producteurs d’électricité.
http://www.lomniscience.com/2012/05/la-grece-bientot-privee-delectricite.html
L’assureur crédit Coface, filiale de la banque d’investissement Natixis, a indiqué mercredi qu’il avait cessé de fournir des contrats d’assurance crédit pour les exportations à destination de la Grèce, en raison de la difficulté croissante à recouvrer les créances des importateurs grecs.
Coface a commencé de réduire progressivement son exposition à la Grèce à l’automne dernier, après avoir constaté « des incidents de paiement significatifs […] auxquels s’ajoutaient des perspectives inquiétantes sur le plan macroéconomique », a-t-il précisé.
http://www.zonebourse.com/NATIXIS-4673/actualite/NATIXIS-Coface-a-cesse-d-assurer-les-exportations-vers-la-Grece-14349258/
Les grecs ne payent plus mais ce ne sont que des faillites, ce n’est pas encore un défaut, même si la restructuration de la dette en est objectivement un. Mais faut pas le dire.
Demain 31 mai, les Irlandais sont appelés à voter par référendum pour dire s’ils autorisent ou pas leur gouvernement à ratifier le traité budgétaire européen, adopté fin janvier par 25 des 27 pays membres de l’UE et visant à instaurer une plus grande discipline en matière de finances publiques.
http://www.presseurop.eu/fr/content/article/2075741-non-mais-oui-au-pacte-fiscal
Je ne parierais pas qu’ils choisiront l’austérité si chère à Angela.
http://www.youtube.com/watch?v=aGmAmJFUvzM
Et oui, this is the end… my friend
« le canard est toujours vivant » : j’ai un moyen sûr de le tuer : la science médicale
La science médicale, une industrie comme une autre, avide et aveugle…
Cancer : études bidons, scientifiques douteux, médocs dangereux… : http://www.lesmotsontunsens.com/cancer-etudes-bidons-scientifiques-douteux-medocs-dangereux-12834
ceci pourrait sembler hors sujet, mais pas du tout, ce n’est qu’une des conséquences du système actuel.
Avec le bon à 10 ans à 6,703% et la prime de risque à 540 pb, le ministre de l’économie espagnol De Guindos voyage à Berlin pour rencontrer son homologue allemand Wolfgang Schaüble pendant que le ministre du Budget, C.Montoro, annonce qu’il montera la TVA.
On comprend que les gens, dans les couloirs du Parlement espagnol, soient très nerveux…
http://economia.elpais.com/economia/2012/05/30/actualidad/1338376102_783913.html
http://www.elmundo.es/elmundo/2012/05/30/economia/1338393630.html
http://politica.elpais.com/politica/2012/05/30/actualidad/1338378189_101908.html
Si la solution était à Berlin, on le saurait… A moins que ce ne soit pour prévenir les Allemands des mesures programmées pour le week-end prochain (cf. le commentaire 30 plus bas)
Pour annoncer le retour prochain de la peseta ?
Arh, les Allemands ont l’occasion en or d’annexer un (ou plusieurs) pays !
Un clou chasse l’autre on dirait.
A présent c’est l’Espagne… difficile de s’occuper de tout le monde à la fois !
La Grèce est-elle sauvée ?
En tous cas, l’huile d’olive est à la baisse, on peut faire un peu de stock, c’est déjà ça.
Pour ceux qui ne l’aurait pas entendu ce matin, voici 3 minutes de Philippe Meyer qui valent 10 sur 10 :
http://www.franceculture.fr/emission-la-chronique-de-philippe-meyer-chronique-de-philippe-meyer-2012-05-30
Désolée de coller dans un article sur l’Espagne, je n’étais pas sûre qu’il y en ait un sur la Grèce demain… 🙁
Lagarde aurait dû citer ce texte au lieu de dire des vérités de son cru, comment lui reprocher alors un diagnostic d’il y a près de 2 siècles ?
Ah, si on avait su ça avant de les laisser entrer dans l’euro !…
Quelque chose me dit qu’on devait s’en douter, tout de même.
A quoi a donc joué on ?
En tout cas, si les grecs sont fraudeurs de tradition, ce doit être à force de résister à l’occupant turc : enfin, un autre bouc émissaire, les grecs sont sauvés !
Bonjour Cassandre (dangereux pseudo) 🙂
Je pense que Lagarde n’a jamais eu l’Europe du XIXe dans son cursus. A vérifier. Elle est née le 1.1.56. On pourrait l’imprimer et le lui envoyer en recommandé ? 😉
Il faut dire que Philippe Meyer est très doué pour dénicher des textes qui s’inscrivent opportunément dans le contexte social et économique actuel.
L’humain a la mémoire courte, surtout quand on se … garde de la lui entretenir durant son passage à l’école.
C’est vrai la Turquie pourra faire l’affaire comme bouc émissaire, c’est une idée à creuser.
Quant aux Grecs, on pourrait leur demander de rembourser 1% de leur dette et éponger le reste, ça irait plus vite et ça nous coûterait sûrement moins cher.
PS Et Michard, qu’est-ce qu’il en dit ? 🙂
Resucée du blog…( voir sujets traités ici il y a quelques mois….!)..J’espère que ce Philippe MEYER aura alimenté la caisse de PJ en reconnaissance…
il y a un canard dans la mélodie des bulles immobilières qui pètent, il n’a pas de nom, il n’a pas de tête, il est décapitalisé ! La guillotine et le billot feront valser les têtes de l’aristocratie financière.
Il y a des gens déjà qui voient l’Espagne sortir de l’euro avant la Grèce:
http://www.eleconomista.es/economia/noticias/4005242/05/12/Llega-la-Spexit-Espana-saldra-del-euro-antes-que-Grecia.html
Normalement, c’est pour le week-end prochain…
Luxy Luxe, tu sors les états de la zone euro plus vite que ton ombre …
Selon qui? Ton voyant?
Non, évidemment, je ne sais rien… sauf que si cela doit se produire, ce ne sera pas un lundi soir…
Blague à part, quelles sont les options dont Rajoy dispose ? Comme il ne peut plus se financer sur les marchés, la seule option qui lui reste est de demander l’aide des FESF/MES, avec comme corollaire la mise sous tutelle de la triplette… Or, manifestement, il ne veut pas de cette tutelle, ce qui fait qu’il essaie des solutions bizarres, comme l’émission de titres de dette en blanc à échanger contre des prêts à la BCE… Et comme cette dernière ne veut pas, que reste-t-il ? La faillite de Bankia ? Ou la sortie de l’euro pour recouvrer la souveraineté monétaire ?
Vous avez d’autres idées ?
Est-ce qu’il imprime des pesetas e cachette (enfin : la monnaie d’avant l’euro ) ?