Billet invité
La vérité sort de la bouche des banquiers centraux. Jörg Asmussen, qui est d’autant plus prolixe que Mario Draghi reste silencieux, vient de répondre à une interrogation portant sur un éventuel plan B pour la Grèce (le plan A étant son maintien dans la zone euro aux conditions déjà fixées). « Nous avons été critiqués sur le fait qu’il n’y en ait pas », admet-il. Mais, a-t-il poursuivi, « dès qu’on commence à parler d’un plan B ou C, le plan A n’a plus aucune chance de se réaliser ». Les enfants sont plus inventifs.
C’est pourtant à propos d’un plan A’ encore dans les limbes que les discussions viennent de rebondir, devant l’imminence des périls. Les lignes vont bouger, annoncent les dirigeants européens qui y poussent, utilisant la dernière scie à la mode. François Hollande, que la presse allemande accuse d’avoir choisi la confrontation, a déclaré qu’il allait mettre sur la table les euro-obligations, ce tabou dont la seule évocation suscite l’effroi. Parfois, des repoussoirs font progresser la négociation.
Figurent également au menu des discussions, pêle-mêle, l’obtention d’une licence bancaire par le FESF et le MES (les fonds de soutien européens), qui leur donneraient accès aux liquidités de la BCE, l’extension de leur mandat afin qu’ils puissent renflouer directement les banques, une garantie européenne des dépôts destinée à stopper les retraits aux guichets, et bien entendu les euro-obligations, ainsi même que la transgression suprême que représenterait la possibilité pour la BCE de financer les États en achetant leurs obligations à l’émission.
Une succession de rencontres et de réunions va permettre de séparer le bon grain de l’ivraie et de tenter d’aboutir à des mesures concrètes absentes des conclusions du G8. Sous la forme d’un compromis qui reste à trouver, qui ne peut pas se résumer à la seule adjonction d’un volet de croissance à une discipline budgétaire déjà adoptée. Un sommet informel va l’initier mercredi, qui va précéder une rencontre tripartite Merkel-Monti-Hollande, et le sommet formel pour conclure, fin juin.
Que peut-il raisonnablement en sortir pour tenter de régler les problèmes qui pressent ? Avant que la discussion n’entre dans le vif du sujet, le camp du refus a pris ses marques. La BCE affirme que la discipline budgétaire « ne doit pas être renégociée ou assouplie », car l’opposer avec la croissance est « un faux débat ». Une réforme du marché du travail sur le modèle de celle qui a été effectuée en Allemagne en 2005 sera à la base du retour de la croissance, étant donné que « l’Europe ne manque plus d’infrastructures » et que tout programme d’investissement devra reposer sur une identification des projets qu’il financera. Sans surprise, le gouvernement allemand réitère de son côté son rejet des euro-obligations.
Que reste-t-il comme grain à moudre, dans ces conditions ? En premier lieu, ce qui n’est pas excessivement étonnant, ce qui permettrait de mieux soutenir le système bancaire. La création évoquée plus haut d’une garantie européenne des dépôts et le financement direct des banques par le FESF (soulageant une BCE qui cherche à se retirer du jeu chaque fois que possible). Mais si de telles mesures accorderaient un répit à la crise espagnole – même si le ministre de l’économie Luis de Guindos assure contre toute vraisemblance qu’« aucun type d’aide extérieur n’est nécessaire » – il n’en sera rien pour la Grèce.
Une nouvelles fois encore, le porte-parole du gouvernement allemand vient de démentir la manœuvre référendaire d’Angela Merkel destinée à marginaliser la Syriza. Que reste-t-il alors, afin d’y parvenir, sinon d’accepter au moins le principe d’une renégociation du « mémorandum » signé avec la Grèce, afin de conforter le parti conservateur Nouvelle démocratie et de favoriser l’émergence d’une majorité parlementaire en alliance avec le Pasok ? Il pourrait s’agir pour commencer d’un étalement du plan de sauvetage, que les Portugais et les Irlandais attendent également sans le demander encore ouvertement. Le retour sur le marché obligataire des États bénéficiant du parapluie européen se présente en effet de manière aussi incertaine que le remboursement par les banques des prêts à trois ans de la BCE.
Des marges de manœuvre existent à propos des euro-obligations, déjà renommées project bonds en leur assignant comme objectif le financement de projets de développement. Mais, pour le reste, la crise est-elle arrivée à un stade assez aiguë pour qu’un plan A’ se concrétise ? Avancer à reculons n’évite pas de se retrouver devant un mur.
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VENTE EN LIGNE : Les CHRONIQUES DE LA GRANDE PERDITION viennent de paraître.
169 réponses à “L’actualité de la crise : DANS LA SERINGUE ! par François Leclerc”
Le Japon dégradé par Fitch . Le pays est désormais noté A+ avec une perspective négative.
http://leblogalupus.com/2012/05/21/ledito-du-lundi-21-mai-2012-une-triplice-dun-nouveau-genre-pour-sauver-les-kleptocrates-sur-le-dos-des-peuples-par-bruno-bertez/
« Pour remplir un agenda electoral, la France rejoint le camp des opposants a son alliée, l’Allemagne et signe un texte étonnant qui prone la productivité à tous crins, c’est à dire les licenciements,les réformes structurelles c’est à dire la flexibilité et la précarité, les changements des lois sur le travail.
Les paragraphes 7 et 8 du communiqué sont un modèle de reniement de ce pour quoi les électeurs de gauche ont voté: on met l’accent sur la productivité, les réformes structurelles, la poursuite de l’intégration du marché international, l’ouverture des marchés, lerefus du protectionnisme, l’insistance sur le role de l’OMC, les dérégulations etc etc; Mélenchon s’il n’etait pas pressé par son calendrier électoral personnel devrait déjà ètre en train,avec ses amis de l’ex LCR d’organiser les premières grèves de masse. »
cela me fait pensez a une video que paul a fait passer sur le blog…d un cadre de chevreux (ACA !°
« la poursuite de l’intégration du marché international, l’ouverture des marchés, lerefus du protectionnisme »
Vous vous trompez gravement, il n’y a qu’un seul parti qui a proposé du protectionnisme ainsi que la lutte contre l’europo-mondialisme. Et il n’est pas de gauche, encore moins socialiste (parti pour lequel les électeurs de gauche ont voté).
Peut on rester persuadé que la crise actuelle est conjoncturelle (ne dépend que de l’ outil économique) ?
Le « club de rome » , pourtant tres critiqué ….ne s’est pas beaucoup planté …..
http://blogs.mediapart.fr/blog/jean-paul-baquiast/080412/1972-2012-le-club-de-rome-confirme-la-date-de-la-catastrophe
et si ses prévisions sont assez justes , c’est qu’il s’est appuyé sur des données incontournables et …..structurelles .
« Le Club de Rome est un groupe de réflexion réunissant des scientifiques, des économistes, des fonctionnaires nationaux et internationaux, ainsi que des industriels de 53 pays, préoccupés des problèmes complexes auxquels doivent faire face toutes les sociétés, tant industrialisées qu’en développement. ».
Mais qui donc est au commande du naufrage? La préoccupation pourrait au moins suggérer l’action….A qui profite le crime? C’est facile de dire ensuite, je vous l’avais dit.
Cela me fait penser à une partie d’échecs. On peut tous changer nos comportements (intérêt générationnel).
Ce ne serait que la faute des journalistes (ne font pas leur boulot d’info) alors?
Et les guides, où sont-ils (politiques, industriels, scientifiques, économistes,…). C’est pas moi, c’est la faute de l’autre…Voilà, la vraie nature du capitalisme (intérêt individuel) !
Je ne parle pas non plus du socialisme (intérêt collectif), c’est la faute de personne !
C’est en partie l’excès qui est à l’origine du problème mais pas seulement…
Trouvons le bon sens.
La peur d’une panique bancaire saisit l’Europe
Soudain, la confiance a disparu. Dans la multitude de scénarios qu’envisagent les dirigeants européens depuis le début de la crise de la zone euro, ils avaient pensé à tout sauf à celui-ci : que les petits épargnants européens se mettent brusquement à douter de la monnaie unique et du système bancaire, et se retirent sur la pointe de pieds. C’est ce qui est en train de se passer depuis une semaine. Les responsables politiques sont pour beaucoup dans ce nouveau développement de la crise. En évoquant la semaine dernière la sortie de la Grèce de l’euro, comme une issue possible voire souhaitable, des responsables allemands et de la Banque centrale européenne ont ancré eux-mêmes l’idée d’une rupture de l’Europe et celle d’une contagion. …
http://www.mediapart.fr/journal/economie/210512/la-peur-dune-panique-bancaire-saisit-leurope
Bonjour;
je suis un citoyen lambda, et je viens de lire dans Leap 2020, cette phrase qui m’interpelle : » la monétisation massive et brutale de la dette US » . Est ce que quelqu’un peu m’expliquer sa signification ????
Aux Etats-Unis (comme dans beaucoup de pays mais pas dans la zone euro) le gouvernement a attribué à sa banque centrale (FED) le pouvoir de mettre l’argent en circulation (ça a été naguère en en imprimant des billets, d’où l’expression « faire fonctionner la planche à billet » .) Il pourrait donner l’ordre à la FED de l’utiliser pour payer les intérêts et rembourser les emprunts qu’il a fait, d’où l’expression « monétiser la dette ».
En fait ça n’est jamais aussi simple et direct que ça parce que l’effet d’une telle mesure est en principe de diminuer la valeur de la monnaie concernée (inflation, hyper-inflation.) Cependant, grâce au moyens détournés utilisés et plus probablement grâce au fait que le dollar est considéré comme une monnaie plus sure que les autres, ça a plutôt bien fonctionné jusqu’ici.
l’opinion générale est pourtant que ça ne pourra pas durer éternellement, des centaines de milliers de pages sont publiées chaque année pour dénoncer la chose et proposer un grand nombre d’autres solutions…
http://en.wikipedia.org/wiki/Monetization#Monetizing_debt
http://de.wikipedia.org/wiki/Monetarisierung#Monetarisierung_von_Staatsschulden
La Banque centrale allemande va émettre mercredi pour 5 milliards d’obligations à deux ans assorties d’un coupon de 0%. Du jamais vu !!!
HENRI-DOMINIQUE LACORDAIRE
« ENTRE LE FORT ET LE FAIBLE, ENTRE LE RICHE ET LE PAUVRE, ENTRE LE MAÎTRE ET LE SERVITEUR, C’EST LA LIBERTÉ QUI OPPRIME, ET LA LOI QUI AFFRANCHIT »
A méditer pour nos amis de la Finance.
Editorial du journal LE MONDE du 23 mai 2012
L’euro ou la drachme ? Aux Grecs de choisir
» Il faut tout faire pour garder la Grèce dans l’euro. » Après le G8, la Commission de Bruxelles et l’Eurogroupe, Pierre Moscovici et Wolfgang Schäuble, les ministres français et allemand des finances, ont réaffirmé, lundi 21 mai, à l’occasion de leur première rencontre, leur volonté de » tout faire » pour éviter… le pire. Et le pire serait une sortie précipitée de la Grèce de l’union monétaire.
L’hypothèse, mise en avant avec gourmandise par la presse anglo-saxonne, dont on connaît la sympathie pour l’euro, parcourt les couloirs des institutions européennes et les conseils des grandes entreprises. Alors, faut-il vraiment » tout faire » pour éviter le » Grexit « , selon la formule (Greece exit) des financiers ? Depuis plus de deux ans, beaucoup a en réalité déjà été fait par l’Europe. L’union monétaire fonctionne mal, c’est vrai.
L’absence d’un véritable fédéralisme se fait ressentir. Un énorme effort de solidarité a néanmoins été engagé en faveur de ce petit pays. Douze sommets de crise, deux mégaplans de sauvetage, des dispositifs de soutien exceptionnels, une dette effacée pour partie… Au total, chaque Grec (ils sont onze millions), le fonctionnaire d’Athènes comme l’armateur du Pirée, a déjà touché depuis janvier 2010 l’équivalent de 31 000 euros, acquittés d’une manière ou d’une autre par les contribuables européens.
Mercredi 23 mai, lors du sommet des chefs d’Etat européens, à Bruxelles, le débat sur la manière de marier rigueur et croissance sera à nouveau abordé.
Une sortie de la Grèce handicaperait les perspectives de reprise. Elle ferait peser une menace de désintégration sur la zone euro. Elle aurait surtout des effets désastreux pour les Grecs : dépréciation de la monnaie, alourdissement de la dette, envolée de l’inflation. Bref, un appauvrissement encore accéléré. Le retour à la drachme : un drame pour Athènes. » Tout faire » ? La première chose à faire, c’est de s’assurer que les Grecs veulent rester dans l’euro. Or le message qu’ils envoient depuis plusieurs semaines n’est pas clair. Les sondages disent qu’ils souhaitent majoritairement rester membres de l’Union, ce que nous aussi nous souhaitons.
Lors des dernières législatives, ils ont pourtant voté, aux deux tiers, pour des partis qui rejettent, sinon l’Europe, en tout cas les règles du jeu de l’union monétaire. Il leur faut sortir de cette schizophrénie. Si les Grecs veulent continuer à faire partie du club, ils doivent en accepter le règlement intérieur – et l’appliquer. D’autres pays ont fait ou font aujourd’hui les efforts nécessaires – l’Irlande et le Portugal, notamment.
Il n’est pas admissible qu’un petit pays, par son refus des règles du jeu, puisse continuer à mettre en danger l’ensemble du continent. En novembre dernier, Georges Papandréou, alors premier ministre, plaidait en faveur d’un référendum. Les législatives du 17 juin en font office. Aux Grecs de choisir. En espérant qu’ils feront le bon choix. Sinon, l’Europe devra en tirer les conséquences. Sans état d’âme.
Erik Izraelewicz LE MONDE
Manière de présenter fallacieuse.
L’U.E, tu l’aimes ou tu la quittes… c’est bien beau. L’Irlande et le Portugal sont également en train de plonger mais leurs populations se font plus silencieuses pour l’instant. Ces efforts s’avèrent donc inutiles.
Sinon, Erik Izraelewicz se veut donneur de leçon puis menaçant. Comme s’il cherchait la soumission d’un peuple qui ne lit pas ses absurdités…
« Si les Grecs veulent continuer à faire partie du club, ils doivent en accepter le règlement intérieur » Ah! Monsieur Erik!…
« Parce que j’aime autant vous dire que pour moi, Monsieur Eric, avec ses costumes tissés en Ecosse à Roubaix, ses boutons de manchette en simili et ses pompes à l’italienne fabriquées à Grenoble, eh ben, c’est rien qu’un demi-sel. Et là, je parle juste question présentation, parce que si je voulais me lancer dans la psychanalyse, j’ajouterais que c’est le roi des cons… «
On narre , on relate ,on saute de lien en liens
Mais on ne se marre pas , on retarde , on va sauter sans protection….
Est- ce toujours le moment de gloser ,d’analyser l’inextricable , alors que « ces » oligarques mafieux
nous préparent un de ces feux d’artifices (oui un « s » !!! ) dont on ne pourra se souvenir =
pulvérisation générale ,mémoire et mémoires,traités et maltraités :
tout s’évaporera du fait d’imbéciles peut-être,de diablotins haut gradés c’est certain…
Et après ?
Les européens parviendront à un accord …. encore un…..qui permettra de passer une nouvelle fois de gagner du temps. Pour s’en convaincre, il suffit d’entendre et de lire les déclarations des principaux responsables politiques qu’il est possible de résumer en « tout plutôt que la sortie de la Grèce ». Leur argumentation tient autant de l’économie que du politique. En lisant entre les lignes, on comprend qu’à leurs yeux la réduction de la zone Euro entrainerait la balkanisation voire la réduction de l’Union Européenne. Des décennies d’efforts perdus, des tonnes d’illusions envolées, des tonnes d’intérêts particuliers malmenés. Même le « Mélanchon » grec est bien pénétré de cette crainte lorsqu’il affirme que la Grèce restera dans la zone euro tout en rejetant les engagements des gouvernements précédents !
Pendant que le nuage européen obscurcit l’horizon de nos intérêts et mobilise nos jugements, le leader contesté ( en interne) de « la nation la plus puissante du monde » distribue les encouragements et les tapes amicales dans le dos. Il le peut puisque l’excellente orchestration de la crise européenne par le front anglo américain fait oublier le désastre US : plus de 40 millions de bons alimentaires distribués, une dette que ma calculette ne peut plus afficher, une croissance en berne, une sévère montée des intégrismes, une légitimité internationale battue en brèche,….
La crise européenne est réelle mais elle pourrait bien faire maigre figure devant ce qui nous arrive de l’outre atlantique.
Peur d’une panique bancaire
http://www.mediapart.fr/journal/economie/210512/la-peur-dune-panique-bancaire-saisit-leurope
Pas de problème; il est prévu une garantie de dépots au niveau Européens pour rassurer les épargnants et éviter la panique.
Dès que la commission, le parlement Européen, et les divers parlements des pays de la zone Euro auront validé le principe, on pourra commencer l’élaboration d’une recommandation.
lecture for free ici
Intéressant.
http://ftalphaville.ft.com/blog/2012/05/22/1009991/the-not-so-creeping-process-of-de-euroisation/
Les effets du LTRO s’estompent rapidement en Italie. Les sorties de capitaux ne sont plus compensées par les entrées de capitaux et mars 2012 accuse la plus forte dégradation jamais enregistrée du solde net de ce poste. Les détenteurs d’instruments italiens en ont liquidé pour 38 MiE en mars portant à 150 MiE le total des ventes depuis juillet 2011. La dette italienne est de plus en plus détenue par les résidents (les banques italiennes probablement). L’Italie semble suivre le chemin de l’Espagne, au moins pour ces opérations de portefeuille. Ce tarrissement des liquidités explique d’ailleurs ce phénomène nouveau des soldes Target2. Ca craque mais cela ne rompt pas.
Quand je vois que tout va s’effondrer, je me demande : comment en est-on arrivé là ?
De la crise des subprimes à cette accumulation de crises qui mènent l’Europe à la ruine, à la misère, et certainement à plus ou moins long terme à la guerre civile ?
Comment des inconscients cupides, égocentriques ont pu mettre les peuples dans une telle m**** ?
Existe-t-il quelque part un résumé de cette histoire qu’il me faudra expliquer à mon enfant dans quelques années ?
La BCE affirme que la discipline budgétaire « ne doit pas être renégociée ou assouplie », car l’opposer avec la croissance est « un faux débat ». Une réforme du marché du travail sur le modèle de celle qui a été effectuée en Allemagne en 2005 sera à la base du retour de la croissance.
Je croyais que ce machin était indépendant!
voilà une belle preuve de sa capacité de raisonement indépendant.
les allemands à 1€ de l’heure doivent être content d’être des acteurs de la relance.
Nous prennent encore et toujours pour des neuneus prêts à avaler n’importe quelle bêtise néo-libérale.
lien : http://www.acrimed.org/article3829.html
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Crise en Grèce, censure sur Arte (lettre ouverte)
par Henri Maler, le 22 mai 2012
Sous ce titre de notre choix, nous publions, avec l’autorisation de son auteure, une lettre de Vicky Skoumbi, rédactrice en chef de la revue grecque αληthεια (Acrimed).
Chères amies, chers amis,
Le jeudi 16 mai, j’ai participé à l’émission d’Arte 28 minutes sur le thème : La Grèce, talon d’Achille de l’Europe ?
Je viens de visionner l’émission telle qu’elle a été diffusée et j’en crois pas mes yeux : le passage où je disais que l’aide accordée à la Grèce a été en réalité une aide aux créanciers du pays, et que les plans de sauvetage successifs ont été conçus pour protéger les créanciers d’un défaut éventuel de la Grèce, tout en plongeant le pays dans une récession de l’ordre de 20 % en le menant tout droit à la faillite, a tout simplement disparu ! Si vous regardez attentivement, vous constaterez les traces de coupure par des enchaînements assez abrupts et la non-fluidité de la parole après la première intervention de Benjamin Coriat.
De même est passé à la trappe, un passage vers la fin où j’avais évoqué une confrontation qui n’est pas de nature nationale entre Grecs et Allemands, mais bel et bien entre deux camps transnationaux, c’est-à-dire entre ceux qui, en marchant littéralement sur des cadavres, défendent les intérêts du secteur financier d’une part, et d’autre part ceux qui défendent les droits démocratiques et sociaux et en fin de compte le droit à une vie digne de ce nom. Je prends à témoin Benjamin Coriat qui participait à l’émission et qui pourrait certifier que j’ai bien tenu ces propos dont la trace disparaît sous les ciseaux du censeur.
Car, cela relève tout simplement de la CENSURE. Une question s’impose : Qui donc contrôle Arte et qui filtre les infos ainsi ?
Je l’avoue, je n’en reviens pas. L’émission a été enregistrée « dans les conditions du direct » deux heures et demie avant sa diffusion et que je sache cette formule veut dire qu’on ne coupe pas, à la limite on refait une prise si on a un souci, ce qui a été le cas pour les présentations. Et même si la pratique établie est de couper un peu les longueurs, comment se fait-il que les deux coupes principales portent, comme par hasard, sur des propos concernant les vrais bénéficiaires de l’aide à la Grèce, c’est à dire les banques, ainsi que sur le caractère fallacieux de la supposée confrontation gréco-allemande ?
Comme vous pouvez d’ailleurs sans doute le constater vous-même, mon temps de parole correspond à un tiers – peut-être même moins – de celui de monsieur Prévelakis. Celui-ci, avec sa proposition d’un médiateur, sous la tutelle duquel devrait se mettre la Grèce, proposait rien de moins que de suspendre les procédures démocratiques en Grèce et de donner à Sarkozy (!) la position d’un tuteur du peuple grec qui ne saurait être représenté par ses élus, surtout si ceux-là appartiennent par malheur au Syriza. J’ai bondi mais on ne m’a pas laissé le temps de réagir en coupant là l’émission.
Conclure l’émission sur ce propos est absolument scandaleux. Cela n’honore pas, loin de là, Arte qui se revendique d’une sensibilité démocratique. D’ailleurs, si vous regardez un peu attentivement le déroulement juste avant la fin, vous verrez que la dernière question s’adresse à moi, madame Quin se tourne bien vers moi et non pas vers M. Prévélakis. Et ma réponse concernant les deux Europe qui s’affrontent et qui précédait la conclusion de Georges Prévélakis, est passée complètement à la trappe.
Bref, les coupures, la répartition inégale du temps de parole, la conclusion sur un appel à suspendre la démocratie en Grèce, tout cela, si n’est pas de la manipulation de l’information, c’est quoi au juste ?
Voilà bien des questions sur le traitement de l’information par une chaîne européenne qui se veut indépendante.
Merci de diffuser ce message le plus largement possible et de l’afficher sur les réseaux, si vous voulez bien.
Vicky Skoumbi,
rédactrice en chef de la revue grecque αληthεια
François….Y’a une petite » urgence » ici….On attend vos investigations 🙂
Du calme Martine… Elle fait partie d’acrimed Grèce, cette Vicky ? Si c’est le cas, sont pas biens chez Arte… C’était couru d’avance la scénette du petit théâtre agiprop de Maler/Acrimed. Quoique, avec eux entre la parano et le grand guignol, on sait jamais trop c’qui mène la danse…
Lu dans « El Païs » du 21 mai 2012 sous la plume d’ Andrès Oppenheimer:
L’Argentine hors du G 20 ? Un sénateur républicain propose des sanctions pour « le comportement de bandit » de l’Argentine. Ceci au sujet des dernières nationalisations , entre autres de Repsol. Quand on connait l’histoire de la prédation de l’économie argentine par les multinationales européennes et US , qui ont raflé pour 4 pesos le fleuron des entreprises bradées par la bande à Menem ! ça donne l’impression du gangster qui crie « au voleur! »
Toujours dans ce grand quotidien de gauche (pourtant!) un classement des pays à risque pour les investisseurs, l’Argentine et le Venezuela apparaissent en derniers…bien sûr !
Tu m’étonnes… « Bien sûr », oui c’est le mot.
Cela dit les gros pleins d’pèze du pinard par chez moi, j’ai pas ouï dire qu’ils s’inquiétaient plus que ça pour leurs milliers d’has dans la pampa. Le gvt « rouge » de M’dame Kirchner leurs envoie même une petite Evita pour leur faire la retape. Très rassurantes les avances de la demoiselle, très très libérales :
Y’abon Argentina… Le Vénez ? Ils s’en tapent, y’a pas d’vigne à planter chez ceux-là. Par contre ils vendent de plus en plus de pinard, argentin ou de Bordeaux, aux riches vénézuéliens…
http://www.lavigne-mag.fr/actualites/investissement-l-argentine-tend-les-bras-aux-bordelais-54843.html
@ Lars
« El País » est un journal de centre-gauche, et depuis que le groupe auquel il appartient (Prisa) a des dettes colossales il devient de plus en plus de centre et de moins en moins de gauche, allez savoir pourquoi…
Quant au classement des pays à risque pour les investisseurs d’Amérique latine, quand on est de gauche on doit être idiot au point de mettre le Venezuela en haut de la liste au lieu de dernier? Tu sais vraiment ce qui se passe au Venezuela ou tu t’en informes dans la presse trotskiste?
Je t’ accorde le risque pour le Venezuela, mais mettre l’Argentine sur le même plan ! Christina n’est pas une marxiste collectiviste quand même !
@ Lars
« Christina n’est pas une marxiste collectiviste quand même! »
Elle non, mais selon La Nación, le grand quotidien argentin, son vice-ministre d’économie Axel Kicillof, l’est:
http://www.lanacion.com.ar/1455874-axel-kicillof-el-marxista-que-desplazo-a-boudou
Mais bon, je t’avoue, que moi les salades entre Espagnols et Sud-américains en général et argentins en particulier, ça fait très longtemps qui ne me passionnent pas. Le chaos ibérique est déjà assez lourd pour que je m’intéresse en plus au chaos de l’Amérique latine. Je suis donc très loin de savoir la vérité sur ce qui se passe là-bas. La seule chose qui m’intéresse vraiment de l’Argentine c’est Borges, Cortázar et une demi douzaine d’autres écrivains moins importants.
……..Classement pour l’Amérique latine
Toujours dans la même veine. Ce petit graphique (blog du FT) qui montre comment s’opère le transfert du risque du privé au public, supposant que les dirigeants européens n’accepteront pas la faillites de banques commerciales de la zone euro. Les non résidents (privés et publics) peuvent remercier la BCE et ses LTRO.
http://av.r.ftdata.co.uk/files/2012/04/Rabo_deeuro2.png
L’argent des croissances précédentes rapportent encore de nos jours.
Il suffit d’aller (notamment) dans les paradis fiscaux, il y en a pour plein de pays :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Paradis_fiscal#Liste_grise
C’est trop long y’a beaucoup trop pour même en citer la moitié.
Donc la croissance fait croître l’argent créant des bénéfices, de facto il faut placer cette argent. Avec le temps, il y a des intérêts, puis de nouveaux intérêts, les intérêts des intérêts,ect…Vu la longue liste des pays et la hauteur des bénéfices réalisés, la comptabilité doit être colossale.
Le problème est que ce système des paradis fiscaux n’est pas citoyen, j’aurai bien écrit ceci est au bénéfice des populations mais personne ne m’aurait crû. Pourtant il y a bien eu des croissances successives, celle-ci ont amassé beaucoup d’argent, et encore de nos jours si on suit la logique des intérêts.
Une idée, je sais j’écris pour rien mais une idée. Il n’y a des personnes qui mettent de côté de l’argent en se disant, je mets de l’argent de côté en cas de problème et je les ressorts à ce moment-là.
Vu les sommes qui s’additionnent au gré des comptes, la notion de partage financier ne doit pas exister en économie.