L’actualité de la crise : SCÉNARIO D’UN DÉFAUT GREC, par François Leclerc

Billet invité.

Les dirigeants européens sont dans l’attente inquiète des résultats des prochaines élections législatives grecques, dans moins d’un mois. À constater la multiplication des tentatives d’en cerner les conséquences, l’accent est manifestement davantage mis par les commentateurs sur la sortie de la Grèce de la zone euro que sur son maintien.

Le souhait qu’elle y reste est émis de tout côté, mais en y ajoutant que cela dépend en fin de compte des Grecs eux-mêmes (oubliant que la BCE dispose du moyen de prendre la décision à leur place). Les pressions ne manquent pas dans la perspective des élections. En préconisant la tenue d’un referendum sur la sortie de l’euro afin de biaiser la consultation, Angela Merkel s’est fourvoyée sur ce terrain scabreux et a dû vite faire machine-arrière. Der Spiegel confirmera demain lundi qu’elle a effectivement tenté cette manœuvre ratée. Wolfgang Schäuble, le ministre allemand des finances, vient d’ailleurs de revenir à la charge dans une interview accordée à Kathimérini, expliquant que les Grecs ne voteront pas seulement pour un parti le 17 juin prochain, mais également pour le maintien ou non de la Grèce dans l’euro. Un « oui » à l’euro signifiant selon lui un « oui » à l’austérité.

Ces pressions qui vont se renouveler ne sont pas sans naïveté, car même si une coalition Nouvelle Démocratie-Pasok trouve en fin de compte une majorité parlementaire, celle-ci reposera sur la promesse d’une renégociation du « mémorandum » de la Troïka, qui pourra très difficilement être reniée, quitte à l’engager à minima. Par ailleurs, plus personne n’a foi dans le business plan de la Troïka, ce qui imposera tôt ou tard de le revoir de toute façon.

Dans l’immédiat, les dirigeants européens naviguent entre deux écueils. L’Allemagne craint qu’un souhait trop prononcé de voir la Grèce rester au sein de la famille euro ne soit traduit par les Grecs comme la possibilité d’une négociation, mais à l’inverse la reconnaissance que la Commission fait des préparatifs dans l’éventualité d’une sortie pourrait être comprise comme l’annonce qu’une décision en ce sens a déjà été prise.

Les conséquences financières de cette dernière sont très difficilement chiffrables, elles ne le sont pas davantage au plan politique. Certains s’y essayent et cela donne des montants qui font réfléchir. Pour les finances publiques, les coûts directs pourraient être au maximum de 350 milliards d’euros pour les pays de la zone euro, Grèce exclue. Cela comprend les prêts consentis au pays, y compris la quote-part du FMI qui revient aux pays européens, ainsi que le montant des obligations grecques détenues par la BCE et les banques centrales nationales. Cette somme correspondrait à un défaut total et pourrait être moindre en cas de défaut partiel. Suivant l’ampleur de celui-ci, le coût pourrait varier entre 150 et 225 milliards d’euros (42% et 64% de dépréciation), selon Barclays Capital et UBS. Pour mémoire, la restructuration de la dette grecque détenue par les banques qui a déjà été opérée a porté sur une réduction de la valeur des actifs de 53,5%. Pour les créanciers privés, les banques et compagnies d’assurance, il est estimé qu’elles perdraient dans l’affaire une centaine de milliards d’euros.

L’évaluation des coûts indirects induits est une toute autre affaire. Les retraits massifs des dépôts enregistrés dans les banques grecques et à la Bankia espagnole suggèrent que ce scénario pourrait se répéter, cette fois-ci sous une forme plus aigüe et atteindre toutes les banques espagnoles, ainsi que les italiennes. Les marchés boursiers et obligataires connaitraient un sévère coup de tabac, à la baisse pour le premier et à la hausse pour le second.

Il pourrait en résulter la mise sur pied dans l’urgence d’un système de garantie de l’épargne, afin de stopper les retraits et de limiter leurs conséquences pour les banques. Ainsi que l’activation du Fonds de stabilité (FESF) au profit des banques espagnoles, et probablement de l’État. La mise sur pied du Mécanisme européen de stabilité serait accélérée à toutes fins utiles, et les banques centrales nationales pourraient être recapitalisées. Enfin, la BCE pourrait également lancer une troisième opération massive de prêts en direction des banques.

L’Irlande et le Portugal obtiendraient une renégociation du calendrier de sortie de leurs plans de sauvetage respectifs et l’Espagne une nouvelle révision à la baisse de ses objectifs de réduction du déficit. Le sort de l’Italie est l’inconnue majeure. La Grèce, enfin, dans le pire des états, devrait tout de même être aidée au nom d’une solidarité politique européenne qui ne pourrait pas être totalement abandonnée.

Le paradoxe de cette accumulation d’événements est qu’ils reviendraient à réaliser ce que l’Allemagne se refuse à négocier !

Le coût politique est tout aussi difficile à cerner. La sortie de la Grèce pourrait donner le coup d’envoi d’un détricotage de la zone euro, au lieu de la poursuite de son élargissement. D’autres pays pourraient être tentés de suivre son exemple, si les épreuves endurées devenaient par trop insupportables. Au plan symbolique, le coup serait rude car l’entrée de la Grèce au sortir de la dictature visait à la prémunir du retour de ce genre d’expérience.

L’élan européen, déjà bien affaibli, serait brisé au profit du repli sur les intérêts nationaux, ou présumés tels. Seuls d’incorrigibles optimistes (ou d’aveugles idéalistes) veulent encore croire aux vertus d’une saignée qui préluderait à son rebondissement. Mais un nouvel épisode de la construction européenne devrait se faire cette fois-ci aux conditions allemandes, ce qui le rend irréaliste. Un nouveau deal, à l’image de celui qui avait présidé à la naissance de l’euro il y a treize ans, ne se présente pas du tout dans les mêmes conditions. Et la crise financière ne peut être réduite à celle de la dette publique.

Depuis le début, la Grèce a été présentée comme le laboratoire de la stratégie européenne. Elle le reste, mais d’une manière imprévue. Au jeu des comparaisons, la renégociation du sauvetage de la Grèce coûterait moins cher que sa sortie de l’euro. Mais cela ouvrirait la porte à d’autres négociations qui, de fil en aiguille, risqueraient de mettre en question les bases mêmes de la stratégie actuelle. Si l’affaire se conclut par une sortie grecque, on saura au moins combien coûtera la volonté de persévérer dans l’erreur, entre le coût d’un nouveau sauvetage et celui du défaut.

Une dernière question : ce défaut peut-il ou non intervenir ? Devant l’inconnue qu’il représente, les dirigeants européens vont chercher à reprendre la main par tous les moyens. Mais la situation est en train de leur échapper des doigts. Stay tuned ! Restez à l’écoute !

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160 réponses à “L’actualité de la crise : SCÉNARIO D’UN DÉFAUT GREC, par François Leclerc”

  1. Avatar de zébu
    zébu

    « Législatives grecques : Fabius s’inquiète d’un vote contre l’euro »
    Superbe.
    Après Peillon et son impayable annonce de la semaine de 5 jours sans concertation le jour même de sa prise de fonction (qui lui a valu la ‘précision’ la plus rapide de la Vème République donnée par un premier ministre entrant en fonction), Fabius et son inquiétude, ‘sans donner de leçons’.

    « Lolo » a attendu le lendemain matin de la déclaration finale du G8 où son Président déclarait combien il était impérieux que les grecs restent dans l’euro pour s’épancher dans les médias, sur un ton certes moins comminatoire que le ton allemand mais néanmoins franchement Schaübelien.
    Pour quelqu’un qu’a voté ‘non’ au référendum de 2005, bel exercice de solidarité européenne au nom de la défense de l’euro-euroïsant et ce, quelques jours à peine après sa prise de fonction …

    Hollande disait que le pire d’entre tous était Fabius.
    L’a pas tort.
    L’a pas changé.

    1. Avatar de Nicks
      Nicks

      Je n’ai pas manqué de le remarquer. La Syriza peut se brosser pour avoir le soutien de la France, en cas de victoire le 17 Avril (tout sera fait pour que ce ne soit pas le cas) sauf si les législatives changent un peu la donne vers la gauche (là aussi tout va être fait pour que ce ne soit pas le cas).

      1. Avatar de Nicks
        Nicks

        A propos, un meeting est organisé aujourd’hui à 18h30 place Edouard Hériot par le Front de gauche avec la présence d’Alexis Tsipras.

        http://www.placeaupeuple2012.fr/alexis-tsipras-syriza-en-meeting-avec-le-front-de-gauche-lundi-21-mai/

      2. Avatar de Bruno
        Bruno

        Édouard Herriot? « La politique, c’est comme l’andouillette: il faut que ça sente la m…, mais pas trop! »

    2. Avatar de Pierre-Yves D.
      Pierre-Yves D.

      Quelle hypocrisie de la part de Fabius en effet que de faire de la question de la sortie de l’Euro qui serait provoquée par la victoire de Syriza (il faut le rappeler pour ceux qui auraient manqué un épisode Tsipras n’est pas pour la sortie de l’Euro) aux prochaines élections en juin une question centrale alors qu’il s’agit seulement en l’occurrence de contrer l’émancipation politique d’une Grèce qui n’en peut plus de l’austérité.

      Tenez bon les grecs, n’écoutez pas toutes les sornettes que peuvent vous débiter nos chers dirigeants, même socialistes ! 😉

    3. Avatar de schizosophie
      schizosophie

      La fonction créerait-elle l’organe ?

      1. Avatar de zébu
        zébu

        @ Schizo :
        A moinsss que ce ne soit l’organe (dans les basses, oeuvres) qui ne créée la fonction.

  2. Avatar de Renard
    Renard

    Encore une fois le blog de P.J. prend les désirs de la City pour une réalité.
    Il n’y aura pas de sortie de l’Euro. La France, l’Allemagne et la BCE allongeront ce qu’il conviendra. On ne pourra pas faire jouer les CDS et JP Morgan ne pourra pas se renflouer.
    Laisser tomber la Grèce, ce serait claironner qu’on va laisser tomber les autres.
    Plus tard, peut-être, l’Espagne, l’Italie, la Belgique ou la France. Mais pas la Grèce aujourd’hui.
    Je sens qu’on va reparler d’une forme limitée d’Eurobonds d’ici peu.

    1. Avatar de vigneron
      vigneron

      Oui Renard. Mais les désirs du Telegraph (le « Torygraph » d’Ambrose E.P.) plus encore que ceux de la City…

      1. Avatar de Moi
        Moi

        C’est un peu la même chose. Pour l’anecdote, trouvé sur wiki concernant les proprio du journal: « En 1993, les frères ont acheté la petite île de Brecqhou, une dépendance de Sercq, dans les îles Anglo-normandes où ils se sont fait construire un château en style néo-gothique. Ils ont largement influé sur la vie de l’île et de ses habitants, induisant des procédures devant les tribunaux britanniques et européens afin que soit modifié le régime féodal, qui régissait encore la seigneurie de Sercq et gênait leurs installations et affaires. Mais ils se sont heurtés à l’hostilité d’une grande partie de la population locale. En décembre 2008, la première élection démocratique qui se déroule sur l’île, et qu’ils ont provoquée, leur est largement défavorable. En représailles, les deux frères ferment tous les établissements (mais sans vouloir les revendre) qu’ils possèdent sur Sercq, provoquant le chômage du quart de la population. »

        Des vrais libéraux donc des vrais démocrates, comme dirait Gu Si Fang.

      2. Avatar de vigneron
        vigneron

        Oui oui Moi tu devrais me survoler plus souvent, l’histoire des Barclay bros et de leur île je l’ai déjà citée un jour. Et non, la City, definitively, c’est le FT, pas le Torygraph.

      3. Avatar de Moi
        Moi

        Bon ok, mais dans les faits, conservateurs et financiers, ça mange au même râtelier non? http://www.bbc.co.uk/news/uk-politics-17512814

      4. Avatar de vigneron
        vigneron

        Hmmm… de loin alors. En très schématique hein ? Comme Blair et Maggie aussi, isn’t it ? Si la City était juste réductible au Telegraph comme organe ou aux tory comme parti, y’a un bail que Paris aurait pris sa place. Et pis t’façons c’est le même râtelier pour tout le monde non ? «Le tien le mien le nôtre s’enfilent l’un dans l’autre…»

  3. Avatar de loïc

    bonjour,
    j’ai récupéré une info ici.
    quelqu’un pourrait-il m’expliquer les tenants et aboutissants de ces infos?

    1. Avatar de vigneron
      vigneron

      Ouais le CIF & co qu’il faut nationaliser, et les sociétés d’Hlm qui sont derrière le merdier; ça traîne depuis un moment. Ils adorent se palucher avec ce genre de trucs les traders de 0hedge. En soi ça pèse pas lourd, une vingtaine de milliards d’encours je crois (2% des prêts immos, ou l’équivalent de 20% des emprunts des sociétés d’Hlm), sauf si c’est juste l’avant-garde, le cracker Belin avant le hors-d’oeuvre puis le « gros oeuvre » de résistance…. Mais elle finira bien par péter la bulle gauloise, comme l’libère ou l’irlandaise, faut pas rêver.

      1. Avatar de zébu
        zébu

        Exact. Le CIF n’est pas une banque de dépôts.
        Mais le risque pourrait revenir … par la titrisation des OF, Obligations Foncières.
        Comme indiqué sur son site internet, CIF Euromortgage, filiale de CIF, a cessé toute activité en lien avec les fameux RMBS (residential mortgage-backed security) :
        http://www.cif-euromortgage.com/structure-et-cover-pool

        SAUF que, en France, on a recréé pour les besoins les SFH, Sociétés de Financement à l’Habitat, titrisation de crédits hypothécaires.
        Si CIF s’écroule, on repart pour un tour avec le risque systémique en crédit hypothécaire.
        C’est peut-être bien pour ça que l’on lance des appels frénétiques au renflouement par l’Etat …

        Voir aussi l’analyse de Fitch sur CIF :
        « The Long-term Issuer Default Rating (IDR) of Credit Immobilier de France Developpement (CIFD) has been affirmed at ‘A’/’F1’ following the high likelihood of the group being sold to a solid European banking group in the short-to medium term and the high probability of support from the French government (see « CIFD affirmed at ‘A’ », published on 11 May 2012 at http://www.fitchratings.com).
        In Fitch’s view, CIF Euromortgage is currently not under pressure as the next OF maturity is due in October 2012 and the issuer has enough liquid assets to ensure full and timely payment on this OF.
        However, the agency will closely monitor the future developments of the group and especially its
        ability, in an uncertain period, to manage the level of overcollateralisation (OC) between the cover pool and the OF in a dynamic manner.
        Independently, Fitch will review the OF rating and the OC supporting this rating by early July 2012. As of end of April 2012, the total cover pool amounts to EUR27.3bn and total outstanding OF amounts to EUR25.65bn, resulting in an OC of 6.42%, whereas the OC supporting the rating is 6.40%. »

      2. Avatar de vigneron
        vigneron

        Zeb, c’est €CIF qui pose problème pour Moody’s et subséquemment pour les commissaires aux comptes (qui sont-ils ? ) qui n’ont toujours pas validé les résultats 2011 de CIF, pas CIF euromortgage. Tu te méprends apparemment.
        En fait j’ai l’impression que les agences, en s’en prenant à la note de crédit des branches de refinancement de marché du CIF (et donc des sociétés d’HLM qui le constituent), sont en train de faire le boulot pour Bercy qui rêvait depuis la dernière grande crise immobilière des années 90 d’adosser le dernier petit réseau de prêts à l’habitant encore indépendant (et ses 2,4 milliards de fonds propres…) à une Big banque privée ou publique (Banque Postale apparemment). Le financement tout marché de Cif lui aura coûté sa peau. La liquidité insuffisante et la bienveillante surveillance des agences auront suffi.
        Me demande ce que pensent de tout ça les dirigeants des sociétés HLM…
        http://www.lefigaro.fr/societes/2012/05/10/20005-20120510ARTFIG00755-alerte-sur-le-credit-immobilier-de-france.php

      3. Avatar de loic
        loic

        merci

  4. Avatar de Lazarillo de Tormes
    Lazarillo de Tormes

    Quelques infos sur le bénéficiaire du non défaut grec de la semaine dernière. Quels messages cautionne-t-on en n’envoyant pas des énergumènes de ce genre se faire voir?

    An American tax exile living in the Cayman Islands has emerged as a winner from the chaos engulfing Greece, even as the political and economic turmoil in the beleaguered nation deepened yesterday, with Athens putting a senior judge in charge of an emergency government to lead it to fresh elections.

    http://www.nytimes.com/2012/05/16/business/global/bet-on-greek-bonds-paid-off-for-vulture-fund.html

  5. Avatar de Pablo75
    Pablo75

    Dernières nouvelles du Titanic espagnol:

    Bankia n’aura pas besoin de 4,5 Mds € comme le dit le gouvernement, mais de 50.
    La sortie des capitaux s’accélère en Espagne: 31 Mds € en avril.
    Rodríguez Rato, le fossoyeur de Bankia, touchera entre 4 et 20 millions € d’indemnisations.
    Dans les « hautes sphères du pouvoir » tout le monde sait déjà que l’Espagne aura besoin très vite d’une aide de l’Europe.
    Le ministre de l’économie, De Guindos, dit que « le destin de notre économie n’est plus dans nos mains », mais laisse intact le système des Autonomías (surcout annuel: 34 Mds €), des Diputaciones (22 Mds €), les 4 000 entreprises publiques crées pour employer les amis et cacher de la dette (40 Mds €), etc, etc.
    Les vrais comptes des régions et des banques ne sont toujours pas connus, ce que Bruxelles a compris, d’où l’envoi d’experts pour savoir la vérité.
    À part ça, en Espagne, la caste politique (corrompue, lâche et incompétente à la fois) possède 54 % du système financier et coûte au pays 12 % du PIB.
    http://www.cotizalia.com/opinion/disparate-economico/2012/05/21/el-equipo-economico-en-estado-de-panico-7039/

    La dette des 5 plus grosses entreprises espagnoles de la construction est de 19,2 Mds €
    http://www.cincodias.com/articulo/empresas/inmobiliarias-deben-estado-proveedores/20120521cdscdiemp_8/

    Malgré l’austérité, le gouvernement espagnol double en catimini le salaire des dirigeants des entreprises publiques.
    http://www.elconfidencial.com/espana/2012/05/21/hacienda-duplica-el-sueldo-con-variables-y-complementos-a-los-directivos-de-las-empresas-publicas-98273/

    De Guindos dit que Bankia recevra des aides pour un montant de 7-7,5 Mds € et que le PIB espagnol au 2e trimestre 2012 sera, comme au premier trimestre, de -0,3 %. Selon Bruxelles la chute du PIB espagnol en 2012 sera de -1,8 %
    http://www.eleconomista.es/economia/noticias/3980756/05/12/De-Guindos-el-ajuste-acordado-para-este-ano-compensa-la-desviacion-de-deficit.html

    Selon ABC, Bankia demandera cette semaine une aide à l’Etat de 10 Mds €
    http://www.abc.es/20120521/economia/abci-bankia-ayudas-capital-201205211057.html

    Le problème des banques espagnoles n’est pas seulement « el ladrillo » (la brique): elles ont presque 1 700 Mds € de crédits, dont « seulement » 184 Mds € dans le secteur de la construction. Et rien que dans le premier trimestre de cette année 1 958 entreprises espagnoles ont fait faillite.
    http://www.eleconomista.es/economia/noticias/3979728/05/12/La-banca-espanola-puede-poner-en-jaque-a-toda-la-economia.html

    Malgré cela, De Guindos dit que le secteur bancaire espagnol n’aura pas besoin d’une aide de l’étranger.
    http://www.abc.es/20120521/economia/abci-guindos-bankia-segura-201205210949.html

    Les banques espagnoles craignent que le gouvernement leur demande plus de 20 Mds € pour le FGD (Fond de garantie de dépôts).
    http://www.expansion.com/2012/05/20/empresas/banca/1337508409.html

    Malgré la crise, le gaspillage digne d’une république bananière continue dans les régions. En Catalogne on a inauguré ce week-end 7 kms d’autoroute qui mènent nulle part. Coût de la blague: 37 millions d’euros.
    http://www.lavanguardia.com/vida/20120521/54296330741/lleida-abre-autovia-ninguna-parte.html

    Et pour finir, et pour tous les amateurs d’échecs (dont je suis), événement dans le championnat du monde qui se célèbre actuellement à Moscou: « Gelfand fait le break en gagnant la 7ème partie ».
    http://blog.lefigaro.fr/echec/2012/05/gelfand-fait-le-break-en-gagnant-la-7eme-partie.html

    1. Avatar de KIMPORTE
      KIMPORTE

      tout va bien madame la marquise…tout va bien

    2. Avatar de BAIN
      BAIN

      Bain, merci Pablo ! Je me jette dans le bain !

      1. Avatar de Ardéchoix
        Ardéchoix

        @Pablo75
        BANKIA Tout un avenir ensemble
        http://vimeo.com/40148365

    3. Avatar de Pablo75
      Pablo75

      @ Ardéchoix

      Ils ont fait bien mieux, question « foutement de gueule »:

      http://www.youtube.com/watch?v=AoGnsUWTTiI

      http://www.youtube.com/watch?v=94-2zg0rCrY&feature=related

      Et pour inciter à devenir actionnaire:
      http://www.youtube.com/watch?v=6zXR43hsy5o&feature=related

    4. Avatar de Pablo75
      Pablo75

      Le gouvernement espagnol a choisi les entreprises Roland Berger (Allemagne) et Oliver Wyman (USA) pour faire un audit du système bancaire espagnol.

      L’américaine avait qualifié de « modèle » en 2006 une banque irlandaise nationalisée 2 ans plus tard. « Además, incumple la ley de sociedades de capital y el plan general de contabilidad en sus propias cuentas, según la auditoría que realizó Deloitte a su memoria de 2010, la última depositada en el Registro mercantil. »

      Ça promet.

      http://economia.elpais.com/economia/2012/05/21/actualidad/1337600521_190073.html

  6. Avatar de PKD
    PKD

    J’accuse.

    J’accuse le système monétaire d’être responsable du génocide du tiers-monde. On n’y meurt pas faute de médicaments, de nourriture, ou d’eau salubre. Ces ressources existent en quantité. On meurt faute d’argent pour les acquérir.

    J’accuse le système monétaire d’être responsable de la vaste majorité des comportements socialement déviants. La guerre, le vol, l’escroquerie, et le commerce de la drogue sont des crimes économiquement motivés, et qui n’ont lieu de se produire que dans un environnement de manque, comme celui qui est artificiellement induit par le système monétaire.

    J’accuse le système monétaire d’être responsable de la dissolution progressive du tissu social. Le comportement compétitif dont ce dernier est à l’origine, et le stress permanent que ce système induit, sape la confiance fondamentale qui devrait exister entre êtres humains. L’entre-aide et le don, qui sont pourtant les bases de notre fonctionnement en tant qu’espèce sociale, sont sacrifiés quotidiennement sur l’autel de la planche à billets. Nous monnayons tout, même ce dont nous n’avons pas besoin, même ce qui nous est indispensable pour vivre.

    J’accuse le système monétaire d’être responsable de la destruction de la planète, de ses écosystèmes et de la dilapidation effrénée de ressources naturelles limitées. La considération première de tout système monétaire étant le profit, les autres facteurs, comme le recyclage, la protection de la nature, et de manière ultime, la survie de l’espèce humaine, sont nécessairement des facteurs secondaires.

    J’accuse le système monétaire d’être responsable de l’obsolescence programmée, des poisons déversés dans notre nourriture et nos médicaments, de la lenteur avec laquelle se développent les énergies renouvelables et propres. Il est plus rentable de vendre une marchandise qu’il faudra racheter après deux ans d’usage. Il est plus rentable de produire des OGM que du Bio. Il est plus rentable de traiter le cancer que de le guérir. Une énergie abondante et renouvelable pour tous serait une hérésie économique.

    J’accuse le système monétaire d’induire, de perpétuer, et de justifier son existence par des mythes et des mensonges. La nature humaine, qui serait violente, cupide et compétitive. L’idée que nous ne pouvons vivre et produire que sous la menace perpétuelle de manquer. La légende commode que nous avons toujours fonctionné de cette manière, que l’échange et le marchandage sont le fondement des civilisations, la base souhaitable des rapports humains, et qu’il n’existe aucun autre système possible.

    J’accuse le système monétaire de nous avoir dépossédés de notre libre-arbitre, que ce soit à titre personnel ou social. La politique nationale est impuissante face au pouvoir des marchés, aujourd’hui la Grèce, demain le monde, la liberté de manœuvre d’un pays est, et a toujours été, déterminé par le montant de sa dette. De même, dans un pays qui se dit libre, le citoyen ne dispose que d’une liberté proportionnelle au montant de son compte en banque.

    Enfin, j’accuse le système monétaire de nous tromper sur sa nature, sous le fard bénin d’un système d’échange commode. Pourtant, la monnaie, au sein d’un système monétaire, sert surtout à déterminer qui a accès à quelles ressources, et dans quelle mesure. L’analyse est pourtant simple : de fait, le système monétaire n’est pas un système d’échange, mais un système de rationnement. Son origine remonte à une époque ancienne où les ressources étaient rares, et où un tel système était pertinent. Aujourd’hui, l’avancée technologique a rendu les ressources abondantes. Le système économique monétaire est devenu obsolète, pire, il est devenu nuisible, puisqu’il perpétue un manque artificiel qui coute cher en vies humaines, empêche une gestion intelligente de notre héritage commun -les ressources de la planète que nous habitons, et compromet dramatiquement notre développement, comme notre avenir en tant qu’espèce.

    Euro, Dollar, Yen, Bonds, New Deal, Bretton Woods, différents visages d’un même jeu. Croire que l’on peut rafistoler, bricoler, améliorer un système qui par essence n’a -et ne peut avoir, aucune considération pour le bien-être de ses créateurs, est parfaitement illusoire, comme l’histoire nous l’a montré d’une manière systématique, tous les efforts que nous avons fait pour nous en protéger, pour rééquilibrer ce qui était bancal, ont été balayés d’une manière répétitive. Et c’est normal, il en va de la nature de ce système. Il est pourtant clair que changer les joueurs et les règles n’a jamais servi à rien.

    Peut-être faudrait-il plutôt changer de jeu ?

    1. Avatar de Julien Alexandre

      Si au lieu de « système monétaire », qui n’est qu’un sous-produit et une contrainte technique, on lit « capitalisme » ou « système économique », le texte gagne en force et en pertinence.

      1. Avatar de PKD
        PKD

        Pourtant, c’est bien le système monétaire dont il est question.

        Le capitalisme n’est qu’une des variations du monétarisme, peut-être une des formes vers lesquels ce système tend mathématiquement d’une façon naturelle, mais néanmoins un sous-produit du monétarisme lui-même. Un système économique n’est qu’un mécanisme de distribution des ressources, et n’est pas forcément monétaire.

      2. Avatar de Daniel
        Daniel

        libéralisme , pour faire simple.

        Texte à charge, absolument justifié.
        Mais même avec « capitalisme » j’adhère.
        Ce système économique TUE.
        A bas bruit, en esquivant ses responsabilités,
        en exaltant l’égoisme sans limite,il tue.

    1. Avatar de l'albatros
      l’albatros

      et Barry ?

  7. Avatar de Chris
    Chris

    Bonjour,
    Hors sujet mais il vaut mieux être au courant, de plus François Leclerc suit de près la situation au Japon.
    http://www.jma.go.jp/en/quake/quake_local_index.html

  8. Avatar de Christophe Foulon
    Christophe Foulon

    « …La sortie de la Grèce pourrait donner le coup d’envoi d’un détricotage de la zone euro,… »

    Enfin un peu d’optimisme, il est grand temps d’abatre cette prison des peuples.

    1. Avatar de louise
      louise

      Mais attention de ne pas en retricoter une autre (prison !)

  9. Avatar de Ivan
    Ivan

    @Arthur : l’hyperinflation, tout le monde en parle, mais personne ne la voit venir. Depuis le début de la crise, 2008, on parle de 7000 milliards de dollars injectés par la Fed dans le circuit bancaire US. Ces billions n’ont pas créé d’inflation aux US, ils n’ont pas rejoint l’économie réelle, mais ont alimenté la spéculation, et formé de nouvelles bulles spéculatives, notamment sur les matières premières (là il y a bien eu un effet inflationniste). Quel effet sur la croissance US ? Aucun. Concrètement c’est comme fournir de la drogue à un drogué en espérant que ça finisse par le « calmer »…
    Selon Krugman et quelques autres qui commencent à donner de la voix, une inflation modérée, de l’ordre de 5% environ, serait pourtant le seul moyen de résorber la dette. Pour ça il faudrait par exemple que la BCE puisse acheter directement des obligations souveraines, et donc injecte de la monnaie dans l’économie sans passer par les banques. Il n’y a pas actuellement un accroissement de la masse monétaire suffisant dans la zone euro pour « créer » de l’inflation au sens strict du terme, c’est à dire une baisse de la valeur de la monnaie.

    1. Avatar de Polaire
      Polaire

      @Ivan

      Selon Krugman et quelques autres qui commencent à donner de la voix, une inflation modérée, de l’ordre de 5% environ, serait pourtant le seul moyen de résorber la dette. Pour ça il faudrait par exemple que la BCE puisse acheter directement des obligations souveraines, et donc injecte de la monnaie dans l’économie sans passer par les banques. Il n’y a pas actuellement un accroissement de la masse monétaire suffisant dans la zone euro pour « créer » de l’inflation au sens strict du terme, c’est à dire une baisse de la valeur de la monnaie.

      Exact !
      La planche à billet (que la BCE ne manquera pas d’activer) devrait alimenter une hausse des bas salaires, minimum sociaux et retraites. L’enjeu de la sortie de crise est ici et nulle autre part.

  10. Avatar de hafidi jacqueline

    ODYSSEE D’UN SOU
    Une variation, une divagation

    « un cauri, un cauri, mon royaume pour un cauri !»

    Voilà ce que criait, vagissait, gémissait morceau de papier en perdition, froissé, plié, maculé, rabiboché, chahuté, brinqueballé, manipulé, dilapidé, déchiqueté aux deux bouts. Il errait jusqu’aux confins d’une planète où des animaux humains (dont je suis une infime et j’espère indispensable partie) s’accumulaient et sa plainte grinçante cisaillait les musiques les plus mélodiquement symphoniques.

    Il errait dans un monde en décomposition, et ne trouvait nulle part aucun appui pour entreprendre des métamorphoses à rebours dans ses anciens avatars, pelles miniatures de la Chine reculée, pièces d’or et d’argent de la Grèce et de Rome, ou bien mieux le cauri brillant lissé par les vagues et le vent, condensé de la seule nature, concentré de sable concassé et de coquillages écrasés, échoué pour de bon, rondeur appelant la caresse, sur une grève.

    Mais quel royaume à échanger ? Il n’existait plus de royaume, sinon en miettes ravaudées, rafistolées, fragments d’une fragilité obèse qui se cachait et prospérait derrière les façades rutilantes des bourses, des banques, des compagnies assurant un néant à venir à coups de produits dérivés dérivants, de multiplications, de divisions, d’additions, de soustractions se heurtant à un rythme infernal dans les logiciels et qui n’avaient pour but que de reconstituer des fortunes, simulacres tenaces, soigneusement dissimulées dans des prisons d’opacité dorée.

    Ce pauvre billet abimé avait bien du mal à éviter les trous noirs de la finance jamais rassasiée et il ressassait, ressassait, ressassait ses interrogations historiennes. Y avait-il vraiment une différence, depuis que l’homme avait enclos ses possessions, entre le serf pressuré par le seigneur-chevalier avide de croisades, à l’occasion exterminateur de récoltes ou l’évèque prônant la pauvreté sur la façade de cathédrales tout en adornant ses châsses de rutilants bijoux, tributs volontaires, ruineux, du manant soucieux de son paradis à venir (sans oublier les ratages des révolutions, y compris la Grande) et le temps présent ? Ce temps présent où des petits royaumes se reconstituaient, se chamaillaient comme dans les cours de récréation, amassaient des fortunes au détriment de la terre et de ses habitants, sans vraiment se rendre compte que, dans une ombre savamment dosée, une «main invisible», plus ou moins factice, pagailleuse absurdement efficace, agitait les remous et s’efforçait, en douce, de résoudre, de dissoudre les débris des problèmes de l’endettement du monde.

    Alors que faire ? Aller chercher sur la vaste planète en cours de rétrécissement d’autres morceaux encore utilisables pour reconstituer un puzzle novateur, exterminateur des mensonges boursouflés, ou bien plutôt organiser une insurrection des cauris qui deviendraient une monnaie universellement abondante et domestiquerait les ubris délétères ?

    !

    .

    .

  11. Avatar de Pyrrhogaster
    Pyrrhogaster

    Finalement cette manière d’affirmer « vous restez dans l’euro aux conditions que nous vous avons fixées ou vous le quittez » n’est qu’un avatar de plus de l’affirmation provocante : « si vous n’êtes pas pour l’Union Européenne telle qu’elle est, vous n’êtes pas européen » .

    En 1958 on nous a promis une Europe sociale et nous l’attendons toujours, une Europe de la coopération et non de la compétition entre États….

    1. Avatar de Daniel
      Daniel

      @ Pyrrhogaster

      Je crois que vous faites erreur. Le social a toujours été laissé
      aux niveaux infra européen . C’était là d’ailleurs le piège des libéraux,
      puisque l’alignement vers le bas est contenu dans la pratique
      du libéralisme. ( ou est son résultat pratique.)
      Personne (?) ne s’est rendu compte que la recherche du moins disant
      économique par la mise en concurrence de tous déborderait
      finalement vers le moins disant social…. ( Y’a un point d’interrogation.)

      La seule promesse inscrite dans les textes de base organisant le libéralisme
      européen était la recherche d’ « une union sans cesse plus étroite ».
      Cela aurait pu entraîner une convergence : on prend le mieux de chaque
      pays. Les gardiens du libéralisme veillaient…

    2. Avatar de JEFF
      JEFF

       » You’re either with us, or against us « …

  12. Avatar de Daniel
    Daniel

    [Ce soir, 21/05 , France -Culture, vers 18h30.
    Jacques Sapir, économiste distingué, à mon goût.]

    A entendre le pro-soviétique mais néanmoins économiste
    Sapir, quelque soit la solution, le peuple Grec va salement
    morfler.

    Son optimiste est mal placé selon lequel « seule une petite
    frange de la population supportera le coût d’une dévaluation. »
    La Grèce n’est pas économiquement autonome,
    elle importe quasi toute sa consommation industrielle,
    une dévaluation frappera toutes ces importations à
    proportion. C’est déja ce qui se passe avec la dévaluation
    « interne » que sont les baisses de salaires et prestations.

    Avec ou sans l’ Euro et l’Europe
    la Grèce est contrainte à une importante baisse
    du niveau de vie. Vu sa structure sociale inégalitaire
    et la rareté du travail, ce coût sera très élevé pour
    ceux qui sont déja démunis, ou déja affaiblis.
    ( L’ inégalité de base est encore aggravée par les exigences de la Troika…)

    Sapir préconise la Drachme, mettant en avant une certaine
    reconstruction de l’ Economie et des exportations.
    Sans doute, mais la Tunisie, le Maroc etc… sont peut-être
    mieux placés.

    Le futur de la Grèce ? la Tunisie…
    On voit bien que le libéralisme ficelle toutes les options
    et emprisonne les peuples.

  13. Avatar de tchoo
    tchoo

    L’agitation de cette sortie ou pas de l’Euro de la Grèce est un leurre pour faire peur aux Grecs pour les inciter à « bien voter » et Angela avec ses gros sabots teutons, à cru bon d’en rajouter une couche de peur que l’on ai pas compris.

    Quelle soit la solution, rester ou partir, si l’on ne change ps de système tout va s’écrouler

  14. Avatar de Nemo3637
    Nemo3637

    Je relis une seconde fois le billet de François Leclerc et je me dis que l’addition en cas de sortie de la Grèce de la zone euro risque d’être plus que salée. Donc logiquement on devrait la garder dans la zone. Mais après le nouveau gouvernement grec, le peuple grec, va encore ruer de tous côtés…
    Et de l’autre côté de l’Atlantique que devient notre malade, JP Morgan ?

    1. Avatar de ERIX le Belge
      ERIX le Belge

      Et de l’autre côté de l’Atlantique que devient notre malade, JP Morgan ?

      Ca ne s’arrange pas et ça pourrait durer. Le fait significatif c’est l’enquête des autorités américaines. Ils n’ont pas beaucoup bougé depuis 2008 (pas le FBI en tout cas…) et voilà qu’ils s’agitent. Un indice de la gravité de la situation ?

  15. Avatar de olivier69
    olivier69

    défaut grec et qualité allemande, nous ne trouvez pas qu’il y a un problème de noir et blanc. La vision de l’Europe parait bien sombre alors qu’elle aurait du être en format colorisé. Si on a pas la couleur alors on est pas prêt d’avoir la 3D….

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