Billet invité.
Les dirigeants européens sont dans l’attente inquiète des résultats des prochaines élections législatives grecques, dans moins d’un mois. À constater la multiplication des tentatives d’en cerner les conséquences, l’accent est manifestement davantage mis par les commentateurs sur la sortie de la Grèce de la zone euro que sur son maintien.
Le souhait qu’elle y reste est émis de tout côté, mais en y ajoutant que cela dépend en fin de compte des Grecs eux-mêmes (oubliant que la BCE dispose du moyen de prendre la décision à leur place). Les pressions ne manquent pas dans la perspective des élections. En préconisant la tenue d’un referendum sur la sortie de l’euro afin de biaiser la consultation, Angela Merkel s’est fourvoyée sur ce terrain scabreux et a dû vite faire machine-arrière. Der Spiegel confirmera demain lundi qu’elle a effectivement tenté cette manœuvre ratée. Wolfgang Schäuble, le ministre allemand des finances, vient d’ailleurs de revenir à la charge dans une interview accordée à Kathimérini, expliquant que les Grecs ne voteront pas seulement pour un parti le 17 juin prochain, mais également pour le maintien ou non de la Grèce dans l’euro. Un « oui » à l’euro signifiant selon lui un « oui » à l’austérité.
Ces pressions qui vont se renouveler ne sont pas sans naïveté, car même si une coalition Nouvelle Démocratie-Pasok trouve en fin de compte une majorité parlementaire, celle-ci reposera sur la promesse d’une renégociation du « mémorandum » de la Troïka, qui pourra très difficilement être reniée, quitte à l’engager à minima. Par ailleurs, plus personne n’a foi dans le business plan de la Troïka, ce qui imposera tôt ou tard de le revoir de toute façon.
Dans l’immédiat, les dirigeants européens naviguent entre deux écueils. L’Allemagne craint qu’un souhait trop prononcé de voir la Grèce rester au sein de la famille euro ne soit traduit par les Grecs comme la possibilité d’une négociation, mais à l’inverse la reconnaissance que la Commission fait des préparatifs dans l’éventualité d’une sortie pourrait être comprise comme l’annonce qu’une décision en ce sens a déjà été prise.
Les conséquences financières de cette dernière sont très difficilement chiffrables, elles ne le sont pas davantage au plan politique. Certains s’y essayent et cela donne des montants qui font réfléchir. Pour les finances publiques, les coûts directs pourraient être au maximum de 350 milliards d’euros pour les pays de la zone euro, Grèce exclue. Cela comprend les prêts consentis au pays, y compris la quote-part du FMI qui revient aux pays européens, ainsi que le montant des obligations grecques détenues par la BCE et les banques centrales nationales. Cette somme correspondrait à un défaut total et pourrait être moindre en cas de défaut partiel. Suivant l’ampleur de celui-ci, le coût pourrait varier entre 150 et 225 milliards d’euros (42% et 64% de dépréciation), selon Barclays Capital et UBS. Pour mémoire, la restructuration de la dette grecque détenue par les banques qui a déjà été opérée a porté sur une réduction de la valeur des actifs de 53,5%. Pour les créanciers privés, les banques et compagnies d’assurance, il est estimé qu’elles perdraient dans l’affaire une centaine de milliards d’euros.
L’évaluation des coûts indirects induits est une toute autre affaire. Les retraits massifs des dépôts enregistrés dans les banques grecques et à la Bankia espagnole suggèrent que ce scénario pourrait se répéter, cette fois-ci sous une forme plus aigüe et atteindre toutes les banques espagnoles, ainsi que les italiennes. Les marchés boursiers et obligataires connaitraient un sévère coup de tabac, à la baisse pour le premier et à la hausse pour le second.
Il pourrait en résulter la mise sur pied dans l’urgence d’un système de garantie de l’épargne, afin de stopper les retraits et de limiter leurs conséquences pour les banques. Ainsi que l’activation du Fonds de stabilité (FESF) au profit des banques espagnoles, et probablement de l’État. La mise sur pied du Mécanisme européen de stabilité serait accélérée à toutes fins utiles, et les banques centrales nationales pourraient être recapitalisées. Enfin, la BCE pourrait également lancer une troisième opération massive de prêts en direction des banques.
L’Irlande et le Portugal obtiendraient une renégociation du calendrier de sortie de leurs plans de sauvetage respectifs et l’Espagne une nouvelle révision à la baisse de ses objectifs de réduction du déficit. Le sort de l’Italie est l’inconnue majeure. La Grèce, enfin, dans le pire des états, devrait tout de même être aidée au nom d’une solidarité politique européenne qui ne pourrait pas être totalement abandonnée.
Le paradoxe de cette accumulation d’événements est qu’ils reviendraient à réaliser ce que l’Allemagne se refuse à négocier !
Le coût politique est tout aussi difficile à cerner. La sortie de la Grèce pourrait donner le coup d’envoi d’un détricotage de la zone euro, au lieu de la poursuite de son élargissement. D’autres pays pourraient être tentés de suivre son exemple, si les épreuves endurées devenaient par trop insupportables. Au plan symbolique, le coup serait rude car l’entrée de la Grèce au sortir de la dictature visait à la prémunir du retour de ce genre d’expérience.
L’élan européen, déjà bien affaibli, serait brisé au profit du repli sur les intérêts nationaux, ou présumés tels. Seuls d’incorrigibles optimistes (ou d’aveugles idéalistes) veulent encore croire aux vertus d’une saignée qui préluderait à son rebondissement. Mais un nouvel épisode de la construction européenne devrait se faire cette fois-ci aux conditions allemandes, ce qui le rend irréaliste. Un nouveau deal, à l’image de celui qui avait présidé à la naissance de l’euro il y a treize ans, ne se présente pas du tout dans les mêmes conditions. Et la crise financière ne peut être réduite à celle de la dette publique.
Depuis le début, la Grèce a été présentée comme le laboratoire de la stratégie européenne. Elle le reste, mais d’une manière imprévue. Au jeu des comparaisons, la renégociation du sauvetage de la Grèce coûterait moins cher que sa sortie de l’euro. Mais cela ouvrirait la porte à d’autres négociations qui, de fil en aiguille, risqueraient de mettre en question les bases mêmes de la stratégie actuelle. Si l’affaire se conclut par une sortie grecque, on saura au moins combien coûtera la volonté de persévérer dans l’erreur, entre le coût d’un nouveau sauvetage et celui du défaut.
Une dernière question : ce défaut peut-il ou non intervenir ? Devant l’inconnue qu’il représente, les dirigeants européens vont chercher à reprendre la main par tous les moyens. Mais la situation est en train de leur échapper des doigts. Stay tuned ! Restez à l’écoute !
160 réponses à “L’actualité de la crise : SCÉNARIO D’UN DÉFAUT GREC, par François Leclerc”
Pourquoi l’UE ne ferait-elle pas avec un de ses Etats ce que les US ne se sont pas gêné de faire avec une de leurs banques To Big To Fail : une bonne petite faillite, rien que pour montrer qu’elle en est capable elle aussi !
Lehman Bros a disparu, corps et âme, so what ? on fait les comptes, on bouffe les restes et puis tout le monde s’en branle. Un État, une Nation, même failli(e), est toujours là. 10 millions de grecs, c’est pas quelques milliers d’employés, traders et actionnaires en plus de quelques dizaines de milliards de $ de dettes à recycler.
Ce que NOUS, citoyens de l’UE devons faire
Créer, une deux, trois Grèces
Discours de Sonia Mitralia prononcé à la grande manifestation anticapitaliste de Frankfort, le 19 mai
http://www.cadtm.org/Creons-une-deux-trois-plusieurs
Un peu de musique….?
http://www.franceculture.fr/emission-les-idees-claires-d-agnes-benassy-quere-la-grece-va-t-elle-faillite-2012-05-10
Très éloquent cette chronique !
Merci pour le lien
Peut être parce qu’un état n’est pas une banque ?
Peut être parce que la position géostratégique de la Grèce en fait un territoire que l’empire ne veut pas refiler tranquillement à l’influence de Poutine …
Plus je regarde la carte de la méditerranée et plus j’envisage une connexion possible entre la position géographique de la Grèce et les troubles en Syrie. Certaines sources comme Imad Fawzi Shueibi expliquent le conflit syrien comme une lutte entre bloc occidental et bloc russe pour le passage -donc le contrôle – d’un gazoduc exploitant le gaz de la mer Noire et de l’Azerbaïdjan.
Le projet « South Stream » de Gazprom passerait entre autres par la Grèce pour alimenter le sud de l’Europe via l’Italie. Son concurrent, le projet étasunien Nabucco, soutenu par l’Union européenne contourne soigneusement la Grèce pour alimenter l’Europe centrale via la Tchéquie.
Transformer la Grèce en une plateforme tiers mondiste n’est donc pas nécessairement sans intérêt (pour certains…)
Mais sans doute divague je ?
On voit que vous lu le blog de Caroline Porteu :
http://blogs.mediapart.fr/blog/marie-caroline-porteu/100512/ceci-nest-pas-un-complot-cest-une-strategie-reposant-sur-des-
merci pour le lien…. mais je ne connaissais pas Caroline Porteu. Je me suis simplement amusé à mettre sous calques les idées soulevées sur le blog de Paul Jorion et celles avancées par le réseau Voltaire !
au fait : une idée avancée n’est pas toujours la migration d’un argument d’un blog à l’autre !
Oui, enfin, le blog Jorion n’est pas un blog complotiste et paranoïde comme le réseau voltaire, merci de ne pas les mêler…
D’autant plus que ce soir les nationalistes Serbes l’emportent.La solidarité des pays Orthodoxes pourrait aussi jouer(Serbie,Grèce et …Russie de Poutine). Sans compter que le pétrole Iranien est fourni aux Grecs à des conditions plus favorables…
Même Bayrou s’y met ce soir(la situation doit être vraiment désespérée pour qu’il envisage une possible fin de l’Euro).
La fin de l’euro est « possible » selon Bayrou.
http://www.lemonde.fr/politique/article/2012/05/20/la-fin-de-l-euro-est-possible-selon-bayrou_1704421_823448.html
http://www.lemonde.fr/europe/article/2012/05/20/le-nationaliste-tomislav-nikolic-donne-en-tete-de-la-presidentielle-en-serbie_1704422_3214.html
Pourriez vous être plus explicite sur ce point : oubliant que la BCE dispose du moyen de prendre la décision à leur place
Il me semblait que rien ne pouvait forcer un pays à quitter l’Euror ?
Dans le sens où , si la BCE ferme le robinet , l’état grec (hésitera à se tourner ?) (se tournera ?) vers sa BC pour lui faire imprimer des euros.. (!!!!!!!!!!!….marqués,codés pour leur origine…!!!!!!!! = nouvelle source de polémique intra-européenne = tentative de séparation du bon grain et de l’ivraie…) …..et ainsi de suite….amen.
Quelqu’un pourrait me dire ou sont les codes sur les billets? Des fois que j’aurais deja des euros grecques dans ma tirelire 🙂
Belgique Z
Allemagne X
Estonie D
Irlande T
Grèce Y
Espagne V
France U
Italie S
Chypre G
Luxembourg ( 1 )
Malte F
Pays-Bas P
Autriche N
Portugal M
Slovénie H
Slovaquie E
Finlande L
Dans le cadre de l’Eurosystème, une banque centrale nationale ne peut faire bénéficier ses banques de liquidités qu’avec l’autorisation de la BCE, au titre des « aides exceptionnelles ». Cela a été le cas de la Banque d’Irlande et actuellement de celle de Grèce. Si ces facilités sont supprimées, les banques grecques s’écroulent.
D’après RTE,il semblerait que les banques Irlandaises vont avoir ‘besoin’ d’un rabiot de 5 milliards suite aux défauts hypothécaires plus nombreux que prévu(quelle surprise…).Que se passe t’il si les Irlandais votent NON au référendum du 31 mai?
Mais est-ce que cette garantie n’est pas déjà imposée par une directive européenne, qui en fixe le montant à 100.000 € par compte ?
Et puis, de manière plus fondamentale, à partir du moment où le bank run est motivé par la crainte de voir les avoirs en compte convertis d’autorité en monnaie nationale, j’avoue ne pas voir en quoi une garantie de l’épargne va inciter les dépositaires à conserver leur argent en compte.
Comment osez-vous adhérer à ce mensonge qui affirme que le maintien de la Grèce dans la zone euro coûterait moins cher que le détricotage de la zone euro?!
Je rappelle encore une fois que l’euro est une très mauvaise monnaie au regard des balances commerciales toujours plus déséquilibrées qu’il engendre.
Pratiquement tous les pays, sauf l’Allemagne, se trouvent avec une monnaie qui compromet plus ou moins définitivement leur compétitivité.
Et tous pourraient rapidement se refaire une santé avec une monnaie nationale adaptée à leurs besoins.
Bien sûr, une collecte d’impôts convenable y contribue aussi, mais l’austérité imposée ne peut qu’affaiblir les pays soumis à un tel dictat, car elle signifie une production moindre et une distribution moindre. de plus, elle ruine toute chance de retour à une compétitivité avant longtemps. Aucune réduction d’aucune dette n’est possible par cette voie.
et Puisqu’il ne semble pas être question d’un SMT (ou monnaie fondante) ni d’un budget réellement fédéral européen, le retour aux monnaies nationales serait de toute évidence le moindre mal!
@johannes
« monnaie fondante »!!! Miam!
L’intérêt de ne pas être un spécialiste de la question économique, je le découvre à l’instant, c’est qu’on est parfois régalé par des nouveautés charmantes. Monnaie fondante en est assurément une. On peut donc payer sa bonne ou son jardinier, ses impôts peut-être, avec des caramels mous?
Et les Shaddocks pendant ce temps…
http://fr.ekopedia.org/Monnaie_fondante
Juste pour comprendre….
Merci à alkali pour son lien. En relisant l’article je me suis souvenu avoir lu quelque chose à ce sujet dans « Nous on peut » de J. Généreux; je ne me souvenais pas du « fondant ».
@JF
Ce qui est évident, c’est la pauvreté de vos arguments !
Revenez sur terre, il n’y aura pas de sortie de la Grèce de la zone €
Ouaip, et pis y’a pas plus équilibré et vertueux qu’l’€zone quoi. Balance commerciale à l’équilibre en 2011. La vie est belle !
en fait d’arguments pauvres, les vôtres sont plutôt inexistants… et si vous partagiez avec nous ce qui fonde vos certitudes…
J’ose !
La monaie peut beaucoup de choses , mais pas ça:
En fait, c’est équivalent à dire » le thermomètre fait la température »
Nous somme bien d’accord sur « des balances commerciales toujours plus déséquilibrées ».
La raison primaire est la désindustrialisation par la fuite des productions les plus
basiques, à faible intensité technologique.
La raison principale, pour la France, est que la technologie et la technique
n’ont pas bonne presse dans tous les compartiments du pays,
surtout à l’Éducation nationale. Mais elle reflète la profonde
désaffection du pays.
Et bien sûr 15% pour la finance contre 3% au mieux dans une industrie qui marche… la pente va être rude.
Je ne vois pas pour autant qu’une monnaie fondante aide.
Quand une « classe » dirigeante ne veut plus faire son travail, il faut en changer
ou la plonger dans un autre cadre.
Quand une « classe » dirigeante ne veut plus faire son travail, il faut en changer
ou la plonger dans un autre cadre.
ou le goudron et les plumes !
A Johannes Finckh
Hélas, l’euro est en quelque sorte l’otage d’une croyance collective qui l’identifie à l’Europe. Ceci n’existait pas dans le cas argentin ou dans le cas russe et constitue un obstacle supplémentaire à sa disparition. Combien de grecs en effet n’osent pas franchir le pas de la revendication du retour à la drachme à cause de cette croyance et de peur d’être perçus comme hostiles aux peuples européens, aussi fallacieux que soit ce raisonnement?
Malheureusement, les gouvernements ne sortiront pas de l’euro par eux-mêmes, et ils préfèreront, comme la BCE, la récession à la fin de l’euro, parce que l’euro est un outil efficace du néolibéralisme, idéologie qu’ils servent tous plus ou moins à l’heure actuelle. La puissance politique de cette idéologie n’est pas à sous-estimer.
Seule la révolte populaire les poussera à changer de politique, mais cette révolte, à son tour, buttera sur cette association malsaine de l’euro à la construction européenne.
Le journaliste Halimi n’hésite pas à affirmer que les politiques néolibérales de rigueur sont « rationnelles » puisqu’elles ne visent pas à la croissance mais à la libéralisation complète de l’économie en asphixiant les Etats. Et la seule croissance qu’elles entendent est non pas une quelconque croissance Keynésienne car nos pays sont dotés « d’infrastuctures suffisants », mais d’une croissance par la compétitivité et donc la dérégulation du marché du travail.
Ca fait froid dans le dos.
Merci pour ce soutien, et merci aux autres d’avoir au moins essayé de répondre.
Je rappelle que mes arguments ne sont plus « pauvres » que ceux que l’on m’oppose.
En effet, comment soutenir qu’une monnaie qui est trop forte pour tous les pays sauf pour l’Allemagne (l’euro est trop « faible » pour elle!) pourrait un jour apporter un équilibre?
Avec le DM trop fort, l’ex-RDA avait été ruinée en une nuit après l’union monétaire allemande.
On peut observer que l’Europe du Sud a résisté quelques années-à cause d’une ambiance spéculative- mais à l’arrivée, la catastrophe est là
pour revenir à la monnaie dite « fondante », ce ne sont aps exactement des « caramels mous », c’est un peu plus subtil. J’invite le lecteur intéressé de m’écrire directement à johannes.finckh@wanadoo.fr, je lui expliquerai volontiers.
Il reste que l’euro est une tragique erreur qui complique considérablement tous les ajustements possibles et ne permettra pas un désendettement indolore.
Je précise tout de même que la Grèce pourrait immédiatement se relever comme l’avaient fait l’Argentine ou la Russie en se soustrayant à sa dette et en retournant à une monnaie nationale unilatéralement.
je précise aussi que des devises différentes n’empêchent pas les échanges. Les pays de la zone euro n’échangent pas qu’entre eux.
A François Leclerc: c’est noté, vous osez le mensonge!
Je pense que c’est beaucoup plus grave que cela.
Parler de « combien ça coûte » n’a juste aucun sens.
Cette question a un sens micro-économique, quand vous êtes dans une entreprises, que vous savez résoudre une crise en mobilisant des moyens financiers. Vous pouvez dire « solution A coûte x, solution B coûte y » et comparer avantages et inconvénients. .
Ici ce n’est pas le cas.
D’abord, il n’y a pas de solution proprement dite. Ni dans le maintien dans l’Euro, ni dans la sortie. Pour le plan A, on est dans la situation actuelle, on n’a su faire que des plans qui ne marchent pas. Je ne vois pas d’éléments nouveaux et la crise est chaque jour plus profonde.
La seule chose qui me semble évidente est que tout ce qui a été fait jusqu’ici a aggravé la crise.
Pour la sortie (plan B), personne ne semble savoir réellement comment procéder. L’idée que « tous pourraient rapidement se refaire une santé avec une monnaie adaptée à leur besoin » me semble simpliste. La plupart de ces économies sont dépendante d’énergie importée. Toute dévaluation fait exploser le prix de l’énergie (comme ceux de tous les produits importés). Elle va réduire massivement à nouveau le niveau de vie des grecs, propager de la récession chez les exportateurs, et alourdir le fardeau financier supporté par les autres pays qui vont devoir passer la dette grecque par pertes et profits.
A quoi arrivera-t-on, à quelle distance entre crash et atterrissage ??? Aujourd’hui, nul ne le sait réellement.
Je suis allé consulter récemment le site http://www.garantiedesdepots.fr
S’y lit ce qu’on s’attend à y trouver … sauf la fin de phrase » à condition que cette garantie ne mette pas le système bancaire EN PERIL ».
Je cite de mémoire, mais c’est plus ou moins cela.
Trop de marché TUE le marché !
Ben oui ! toujours la petite phrase qui tue en tout petit caractère. La « fameuse » garantie sautera des lors qu’il s’agira de préserver les vautours et leurs belles plumes.
Quelqu’un peut-il indiquer le montant des engagement des banques françaises, le trio du rire, sur la Grèce et tant qu’on y est sur l’Espagne et l’Italie?
Pour l’humour, en rouble ou en yuan? ou encore en année….
En attendant, maintenant que je viens d’apprendre qu’il y a des codes de pays émetteurs je viens de vérifier d’où venaient les billets que je possède. Ca ne m’a pas pris une heure mais quand même je me suis senti bizarre. Je n’ai que 64 ans, je n’ai pas connu 40 mais je me suis vu faisant partie d’une scène de film décrivant une situation pré-catastrophique. Manquait plus qu’une lumière vacillante et le bruit des chenilles char dans le lointain. Poésie, quand tu nous tient…
On vit vraiment une époque formidable!
billet précédent écrit trop vite. On doit lire « chenilles de char » et poésie quand tu nous tiens.
On vit vraiment une époque formidable!
Ah ça oui, une intrigue a couper le souffle, des rebondissements divers et variés, du suspens, faut pas louper un épisode du feuilleton, des têtes d’affiches du tonnerre, ……bon on a quelques doutes sur le happy end ! mais les décors sont de Roger Harth et les costumes de Donald Cardwell .
C’est la planche à billet qui nous attend… Pas de disparition de qui que se soit de l’Euro mais pas non plus de remboursement des dettes souveraines… Les LTRO régleront le problème… et les allemands l’auront à nouveau dans le baba!!! Il faut que nos politiques habillent tout cela autour du mot croissance ce qui redonnera la confiance pour le bien de la finance…
Les LTRO ne règlent rien. Ils permettent simplement au marché interbancaire de continuer à fonctionner mais n’alimentent pas, ou très peu, l’économie réelle. Les LTRO permettent beaucoup de choses, entre autre de gonfler les bulles spéculatives existantes, d’en créer de nouvelles, d’acheter de la dette espagnole, mais pas de relancer l’économie…
D’ailleurs l’exemple US, malgré les trillions injectés dans le circuit bancaire par Bernanke, montre que la croissance ne s’achète pas à coups de QE, ils permettent seulement de donner de nouveaux jetons aux joueurs de casino (voir récemment JP Morgan…) lorsque ces derniers refusent de se les prêter entre eux.
Certes, mais nos dirigents sont condamnés à produire des QE, des LTRO et autres pour gagner du temps pour nous embrouiller… De trouver d’autres astuces pour relancer la croissance à coups de dettes euros machins et autres… Cette création monétaire redescendra par la force des choses dans l’économie réelle conduisant à l’inflation de manière quasi inéluctable!!!
Ainsi va la vie… Les créanciers seront dillués spoliés par la finance et l’infation. Si le tout se passe dans la confiance d’une croissance retrouvée, organisée, la pillule passera!!!
@Arthur
Vous avez globalement raison
Bon,je fais simple trop simple .
La Grèce dépose le bilan , elle mets une ardoise à ses créanciers ,mais bon l intérêt des prêts est l assurance ,donc pas de blême .
La Grèce garde l euro et l Europe
Et la vie continue , ce ne sera pas facile , mais apparament l autre chemin n est pas le bon , il faut simplement le reconnaître.
A grands maux, les grands remèdes
La Grèce sort de l’euro (ou l’Allemagne)
On arrête progressivement de commercer avec les chinois (on taxe fortement ou on met des quotas).
On construit des usines des textile, d’habillement, de chaussures…. en Grèce en Espagne, au Portugal. En France, en Italie, on re-développe la chimie, la pharmacie, la mécanique, l’électronique, l’agriculture raisonnée, les énergies renouvelables… Un vrai plan Marshall.
Bien entendu, ceci suppose une très forte volonté politique (genre vraie démocratie), et une dénonciation des traités de l’OMC, du Gatt, du traité de Lisbonne et autres carcans
Retour aux banques centrales aux ordres des États avec obligation de prêter à taux zéro ou 1%
Nationalisation des grandes banques privées.
C’est qui qui commande en Europe ?
+ un zeste d’inflation……!……(contrôlée…contrôlable…?? )
Rappel : une inflation moyenne annuelle de 5% pendant 40 ans réduit le montant global du stock actuel de dettes au dixième de sa valeur actuelle……une paille!
[ ln(0.10) / ln(0.95) ]
( Bien entendu le point de vue du retraité allemand ( et de beaucoup d’autres , généralement assimilés dans ce blog à l’état de « rentier » ) n’est pas pris en considération…..)
@Otromeros
Vous avez globalement raison
Merlin,
Dans votre projet enchanteur, n’oubliez pas que le baril est à 100 euros, et que nous ne sommes pas psychologiquement dans le même schéma que ceux qui 1) venaient de vivre la guerre et 2) avaient l’europe à reconstruire….
Notre état général, c’est plutot « La peur de perdre » ce qui n’est pas idéal pour affronter des problèmes…
D’autant que la démographie joue, l’Europe du papyboom n’est guère aventureuse…
[Rien contre les personnes d’âge avancé qui ont su rester jeunes d’esprit; mais les autres, les électeurs du Sarkôme…]
in: « Les tontons flingueurs »
« les chacals se disputent l’empire…
enfin, on ne peut pas demander plus aux Wolfonis qu’aux fils de Charlemagne ! »
Même source.
Refuser l’utilisation des textiles étranger ca me rapelle quelque chose :
« jeunes et les vieux doivent manier le taldi, filer et tisser abondamment tous les jours. Les textiles étrangers doivent être brûlés » .Mahatma Gandhi
Oui.
Vous êtes sur la bonne voie.
Elle n’est pas idéale, mais toutes les autres ont échouées.
Ce que l’ Asie fabrique pour nous l’est au prix
d’un mépris maximum des Hommes et de la nature.
Nous sommes beaucoup plus efficaces ou respectueux
sur tous ces critères.
Du moins jusqu’à présent, car rien n’est garanti.
Par exemple, une dictature ou un régime autoritaire
ne sont pas une impossibilité ici. Du côté asiatique, ils peuvent améliorer
leur intensité énergétique, mais la Démocratie semble très lointaine,
sans parler des droits de l’homme. Quant à l’ écologie,
au mieux juste un sujet de dissertation.
Ainsi, il apparaît que fabriquer nous-mêmes ce que nous consommons
soit satisfaisant à tout point de vue.
Il faut prévoir une réduction de l’activité financière et surtout détruire
son pouvoir d’influence. C’est un préalable.
Nous savons, au moins pour la France, que la finance prend ses racines
dans la multitude tombée dans le panneau de la capitalisation.
Ce sera sans doute douloureux:
faire tomber l’idéologie libérale, rien de moins.
Je comprends le dilemme de Mme Merkel. Elle est obligée de dire ce qu’elle n’a pas pu faire dire par d’autres (rappelez vous l’épisode des droits de l’homme lors des jeux olympiques de Pékin, où elle a magistralement instrumentalisé Nicolas Sarkosy).
Sous sa pression, Nicolas Sarkosy aurait dû être en pointe sur l’éviction d’un membre de la zone Euro, ou décider de la sortie de la France. Mais il a tout accepté.
Maintenant la Grèce lui offre la possibilité de ne pas prendre la « décision historique » qui marquerait l’histoire Européenne (négativement à priori). Si la Grèce sort, ce seront les Grecs les coupables. Sinon ???
Gageons que tout sera fait pour forcer coûte que coûte la Grèce à prendre les « bonnes décisions », de façon tout à fait démocratique, sincère et transparente, bien évidemment.
Mais aussi, alternativement, on commence à lire ce quoi je crois depuis un moment, à savoir que la Grèce conservera l’Euro comme monnaie commune, et réinstiituera le Drachme comme monnais locale. Le périmètre du défaut prévisible dépendra des élections peut être, et de « tractations complexes » (et opaques) sûrement.
@ François 78 :
La Grèce ne peut pas ‘conserver’ l’euro comme monnaie commune puisque celle-ci … n’existe pas.
De sorte que ce type de sortie, qui pourrait être une solution, n’en n’est qu’une que si et seulement les participants l’identifient comme telle. Et acceptent de transformer l’euro monnaie unique en monnaie commune.
Mais on en est très très très loin (on fait, assez loin pour que l’on ne puisse pas voir quoique ce soit qui y corresponde sur la photo).
Zeb, la drachme plus l’€ ? En quoi serait-ce une quelconque solution ?
Hé bien, une Drachme à usage interne, qui ne serait convertible qu’en Euro vis-à-vis du monde hors-Euro, permettrait aux Grecs de dévaluer tout en ne subissant pas la spéculation des marchés, non?
L’euro, en tant que monnaie commune, plus en tant que monnaie unique (ou alors, monnaie unique, comme n’importe quelle monnaie ‘nationale’ au sein d’une zone de monnaie commune, solution d’ailleurs dont personne ne parle : laisser perdurer, aussi, l’euro comme monnaie unique au sein d’une zone de monnaie commune, pour ceux qui n’en veulent).
Je précise : monnaie commune de compensation, of course.
@ Amsterdamois :
Dans ce cas, l’euro n’est plus une monnaie unique mais bien une monnaie commune.
A moinsss … que vous ne considériez que l’euro monnaie unique le soit, unique, pour les pays l’acceptant comme tel, et monnaie commune pour ceux qui n’appartiennent pas (ou plus) à la zone euro monnaie unique, afin de pouvoir utiliser l’euro pour les échanges hors UE.
Intra-zone UE, il me semble que le système TARGET 2 qui est un système de compensation monétaire entre BC nationales est bien libellé en euro, y compris pour les pays ayant conservés leurs monnaies nationales.
Mais bon, c’est un système de compensation des paiements …
Pour le reste, si c’est pour revenir au SME, je n’en vois pas l’intérêt.
Sans intérêt votre truc. Ça ne change absolument rien aux problèmes que doit et devra se fader le peuple grec. L’illusion parfaite de la solution bâtarde.
@ Vigneron :
Une monnaie commune européenne de compensation ne peut pas être une solution ?
Je ne parle pas de la dette, sur laquelle il faudra faire défaut. Mais une fois le défaut, organisé ou pas, réalisé, quelle solution pour la drachme ?
En tout cas, l’idée d’une monnaie commune finit par quitter les cercles restreints où elle était évoquée (cf. Sapir) et apparaît dans les médias mainstream
C’est ça qui me fait, peur dans votre proposition: qui a industrialisé l’Italie, l’Espagne, le Portugal, la Russie? Ou la Chine…
Des dictatures!
une « dictature industrielle » n’est peut-être pas pire qu’une « démocratie Grecque », c’est chacun qui voit…
Le pire est-il soluble dans une dictature mercantile?
@Bruno
C’est cela oui…. ! Dictature = démocratie
Merci pour la démonstration
Je pense que jusqu’aux élections en Grèce, la classe politique européenne ne pourra faire grande chose, sauf d’essayer de tranquiliser les marchés et investisseurs. En d’autres termes: wait and see – and drink a tea.
0 MAI 2012 – 20H25
François Bayrou déclare que la fin de l’euro est possible
Le président du Modem François Bayrou a estimé dimanche que la fin de l’euro était possible en raison de la crise en Grèce et en Espagne, ajoutant qu’il disait cela, « sans joie et avec de très grandes craintes ».
AFP – Le président du Modem François Bayrou a estimé dimanche que la fin de l’euro était possible en raison de la crise en Grèce et en Espagne, ajoutant qu’il disait cela, « sans joie et avec de très grandes craintes ».
Invité du « Grand Jury » RTL/LCI/Le Figaro, à la question « la fin de l’euro est possible ? », l’ancien candidat centriste à l’élection présidentielle a répondu : « oui, et je dis cela sans joie, et je dis cela avec de très grandes craintes, mais je pense que si on ne fait pas attention, on peut avoir de graves accidents ».
A lire absolument……. :
http://www.huffingtonpost.fr/yanis-varoufakis/crise-grece-economie-espagne_b_1524405.html?ref=france
(amha…!)
la suite fait peur
Très clair effectivement… merci !!
Je ne vois qu’une solution :
« Hang a banker a week, until they improve… » Ken Livingstone
Mais quelle mascarade grotesque toutes ces manoeuvres. Et Ils espèrent s’en tirer comme ça ?? Le peuple est lent à s’éveiller, mais quand il finira par comprendre qu’il a été trompé de manière aussi délibérée, rien ne l’arrêtera. Quand on commencera à toucher aux pensions par exemple… Ou quand le prix du pain va monter, sans raison apparente…
« je pense que si on ne fait pas attention, on peut avoir de graves accidents »
C’est exact.
Si on ne fait pas attention en traversant la route, on peut avoir de graves accidents (de la circulation, le plus souvent).
Peut-être que François Bayrou attire notre attention sur les risques des accidents de la route.
Ou peut-être même des accidents domestiques.
Ou peut-être autre chose encore …
« et je dis cela avec de très grandes craintes »
A mon avis, tout le monde va sortir de l’Euro. Dès que le premier l’aura fait, les autres suivront, à la queue leu leu. Et l’Allemagne ne sera pas la dernière, vu qu’elle a déjà imprimé ses réserves de Marks.
Et vous, Jmemel, vous sortez ?
@Leboutte
De mes gonds parfois oui 😉
Et si vous sortiez votre souris du sable Leboutte, pour valider un commentaire du 18 sur votre blog ?
Blog que j’ai d’ailleurs fait suivre au grand plaisir de certains.
Vous avez vu que c’est fait, je crois.
Paul Krugman prédit la fin de l’euro dans les mois qui viennent : http://www.rtbf.be/info/chroniques/chronique_l-apocalypse-est-pour-bientot-paul-krugman?id=7771849&chroniqueurId=5032403 sauf si l’Allemagne et la BCE prennent les bonnes décisions
C’est quoi « les bonnes décisions » ? Un truc qui relancerait la machine capitaliste destructrice pour un tour ? Marre aussi de lire tout le temps que c’est la BCE qui serait devenue l’alpha et l’oméga de l’univers. On en est donc arrivés au point où le salut ultime de la société des hommes et des femmes d’Europe résiderait dans la politique monétaire d’une pseudo-banque centrale ??? Eh ben… Faudrait fumer des tonnes de ganja pour redevenir optimiste dans ce monde-ci…
Si cela arrive ou pas, il pourra dans les deux cas garder la tête haute …. Facile d’être économiste dans de telles conditions…
@Kohaagen
Non la BCE n’est pas la solution universelle, elle n’est que la clé du début du règlement de la crise, le point de départ de toute solution viable, en dehors bien entendu d’un réunion spontanée des sagesses du monde entier sous l’arbre de la paix et de la sérénité. Une fois le changement de statut de la BCE opéré pour qu’elle prête directement aux états ou à une structure qui aurait le même rôle, contrôlée par les instances européennes, elles-même sous supervision citoyenne, le défaut pourrait être organisé, allant de pair avec la restructuration du secteur financier. l’UE pourrait ensuite solliciter ses partenaires pour discuter d’un nouveau système monétaire international.
Si les allemands continuent leur intransigeance et la Troika sa politique inepte , une éjection de la zone euro signera tout simplement la fin de l’Europe .. en ayant démontré son incapacité à régler un problème qui aurait pu être mineur , si le politique et l’humain avaient prédominé sur le financier ..
Voir un très bon article sur le sujet de Clive Crook
http://www.bloomberg.com/news/2012-05-15/if-greece-quits-euro-its-ruin-will-be-pointless.html
http://bruxelles.blogs.liberation.fr/coulisses/2012/05/et-si-la-gr%C3%A8ce-d%C3%A9cidait-de-faire-faillite-en-restant-dans-leuro.html
Un article de Quatremer qui envisage une possibilité jamais envisagée : la Grèce fait défaut sur sa dette mais ne sort pas de l’UE ni de l’€….
Idée originale mais parfaitement plausible puisque juridiquement rien ne s’y oppose dans les traités. Définitivement mal ficelés…
Je me trompe peut-être,
mais si un pays peut se faire mettre à la porte d’une union,
personne ne peut l’empêcher d’utiliser la monnaie qu’il veut.
Mais quel avantage retire-t-on à utiliser la monnaie d’un autre, gérée par celui-ci dans son seul intérêt ?
Cela risque de donner des idées à d’autres…suivez mon regard.
çà règle le problème de la dette de la Grèce, pas le problème fondamental économique, et çà ne marchera qu’une fois, et donc de toute façon la Grèce sera obligée de prendre des mesures d’austérité, il n’y aura plus la moindre aide, ni de l’UE ni des banques, la Grèce sortira d’elle même dans ce cas un jour ou l’autre, et en plus dans la douleur. Pour moi çà donne du temps et çà repousse le problème ; çà peut marcher pour un pays comme l’Argentine qui a un POTENTIEL réel, par pour la Grèce. Je suis désolé, mais j’ai beau, comme beaucoup ici tourner le « rubik’s cube » dans tous les sens, à chaque fois que je déplace une couleur, çà me fou en l’air le reste, et je ne vois pas comment la Grèce pourrait rester dans la zone Euro.
En changeant la politique monétaire, tout simplement. Bien sûr, il va falloir revoir les traités et remettre en cause l’ordo-libéralisme. Mais c’est ça où la fin de l’Union, très probablement, parce qu’une sortie de la Grèce ressemble beaucoup au début de la fin…
Bete question : si l’euro s’effondre quid de tous les contrats exprimés en euros ? Genre j’ai un emprunt à rembourser à ma banque libellé en euros, je dois rembourser tous les mois mais je suis payé désormais en monnaie locale complètement dévaluée donc en gros je suis incapable de rembourser. Ca va faire effet boule de neige ou je me trompe ?
Pour les entreprises, c’est une des questions à régler, sur lesquelles les juristes travaillent ! Les Hongrois ont eu à régler ce genre de problème, et les banques ont pratiqué des remises de peine.
Les assurés-vie en € aussi devront faire dans la «remise de peine» alors… ben oui, donnant-donnant.
Merci monsieur Leclerc . Ne pensez vous pas, les discussions sur le budget américain arrivant qu’ils n’imaginent d’autre solution que l’or . Vous ne croyez pas qu’ils ne voient pas plus loin ou qu’ils n’aient en définitif aucune intention de changer le cadre.
http://www.20min.ch/ro/economie/news/story/Initiative-populaire-pour-le-franc-or–29392799?redirect=mobi&nocache=0.6431704424321651
m’enguirlandez pas j’ai conscience que ça n’arrangera rien. Mais il faut convenir que la valeur réel d’un euro ou d’un dollar aujourd’hui les suisses et les chinois réfléchissent.
@Vigneron
Les assurance-vie est « un droit de créance » envers la compagnie d’assurance. Ce droit sera converti de l’euro à la nouvelle monnaie, et pour le reste, à charge pouir l’assureur de gérer les actifs … et on lui souhaite bon courage.
Et mon crédit immobilier je le rembourse en euros …???
Si ma monnaie nationale est dévalue , je fais faillite ?
@ Stéphane Monin :
Si vous avez souscrit votre crédit immobilier auprès d’une banque du pays où vous résidez, le solde restant dû sera converti, selon toute probabilité, au taux de un pour un.
La sortie de l’euro ne pose de problème que pour les débiteurs qui ont des créanciers étrangers. Et encore : uniquement pour les débiteurs qui ont des biens à l’étranger ou qui sont en relation d’affaire continue avec des fournisseurs étrangers… Les autres, ils envoient simplement promener leur créancier.
Mathieu, 🙂 voui voui un droit à créance – avec option gratuite de paiement immédiat même – mais tout comme les prêts en euros des banques, d’un montant lisiblement inscrit en chiffres (et en lettres) et en € dans le contrat de prêt comme au bureau des hypothèques…
En gros :
– à l’intérieur de la Grèce, le législateur national peut imposer au créancier d’accepter le remboursement des emprunts en euros avec la nouvelle monnaie au taux de 1 drachme pour 1 euro.
– à l’extérieur du pays, les choses sont plus compliquées. Les autres systèmes juridiques ne doivent pas obligatoirement reconnaître cette conversion de 1 pour 1. De ce fait, le créancier étranger pourrait toujours réclamer à son propre juge une condamnation à payer en euro. Mais la question est alors de savoir comment il va se faire payer… S’il essaie de saisir les biens de son débiteur en Grèce, on ne le laissera pas faire. Le seul danger, c’est donc si le débiteur grec a des biens à l’étranger…
Evidemment, ce raisonnement ne vaut plus lorsqu’on est en relation d’affaire continue avec l’étranger : on peut sans doute envoyer promener son créancier, mais c’est un fusil à un coup… Après, il n’est plus question de continuer à faire affaire avec lui.
Rhaaaaa lovely ! Payer ses traites sur ses dettes en gros euros avec ses petits francs. Ça a un gros avantage : faire bien comprendre à certains ce que signifie une crise financière et monétaire et ce que signifiait l’€… Et un petit : pouvoir raconter un jour à ses arrière-petits enfants l’époque inouïe où la France avait la même monnaie que l’Allemagne, saudade plein le gosier.
A condition qu’il n’y ait pas de dévaluation, non ?
Sans dévaluation et malgré la balance commerciale équilibrée (à quel prix …), la Grèce peut-elle tenir ?
C’est dévaluation OU remboursement en monnaie de singe de la dette, ou pas ?
La bataille au sein de la fabrique de l’opinion fait rage.
Après un sondage qui donnait ND première devant Syriza (jeudi), on ne peut constater qu’une évolution inverse ces derniers jours :
– une quasi inversion des données pour un sondage samedi (25,1% Syriza, 23,8% ND)
http://fr.reuters.com/article/frEuroRpt/idFRL5E8GJ27A20120519
– puis un ‘décollage’ pour un sondage paru dimanche (28% Syriza, 24% ND)
http://www.lepoint.fr/monde/grece-la-gauche-syriza-a-paris-pour-s-entretenir-avec-la-gauche-europeenne-20-05-2012-1463304_24.php
Entre-temps, il y a eu Mme Merkel et M. Schaüble …
Quelque soit le résultat, on constate néanmoins une plus grande polarisation, avec un ‘retour’ à un bipartisme mais qui s’est radicalisé. La pulvérisation du ‘premier tour’ semble avoir été stoppée. Le ‘second tour’ dira quel choix les grecs auront fait.
A supposer que la fabrique du consentement leur en laisse le choix et sans préjuger du choix que feront les gouvernants allemands de l’ouvrir, ou pas.
Laisse tomber Zeb. Syriza ou ND dans un mois ? anecdotique.
Tu penses que le système, non pas s’effondrera mais révèlera son effondrement avant un mois ?
Zeb, http://www.pauljorion.com/blog/?p=37203#comment-322998
@ Vigneron :
Ah, je comprends mieux.
Sur ce type d’analyse, lire aussi ça : « Etat des lieux de la « nouvelle » Grèce, par Mehdi Zaaf »
Ou même les nombreuses analyses récurrentes de greek crisis de Panagiotis Grigoriou sur le sujet :
« Intervenant brièvement à ce débat, j’ai alors fait remarquer que peut-être « cet autre moment », c’est peut-être pour bientôt, dans quelques mois, voire dans quelques semaines. Tout le monde a rigolé, orateurs compris, car il n’y a pas d’autre réponse possible peut-être ; si ce n’est, que seules les contradictions nous feront bouger dans un sens ou dans un autre, et ceci tend à devenir la règle, régissant la gestation du futur. »
http://greekcrisisnow.blogspot.fr/2012/05/la-dette-la-dote-et-la-litote.html
Je ne suis pas un inconditionnel de Syriza. Ils ont leurs propres incohérences, comme tous les partis politiques en Europe. Sur ça et bien d’autres choses.
Mais ils ont au moins le mérite de ‘faire bouger des choses’ selon moi, qui sans quoi, seraient restées dans l’ordre des choses, telles que définies depuis 4 ans.
Cet ordre là n’est plus possible.
Un nouvel ordre des choses n’est pas encore possible, pour le pire comme pour le meilleur.
Il appartient aux grecs de le définir. Mais pas seulement.
Car il est par trop facile, comme le fait cet auteur dans Slate.fr d’exonérer l’UE et les gouvernements de la zone euro de leurs propres responsabilités, à savoir que veulent-ils, que veulent-ils VRAIMENT pour la Grèce et surtout pour l’euro et l’Europe.
Et là, force est de constater que face aux incohérences de ceux-là, les incohérences de Syriza ne sont que roupies de sansonnet : on ne peut pas demander à quelqu’un d’être cohérent s’il est dépendant d’un ensemble plus vaste encore plus incohérent …
Tous ces enfoirés d’européistes sans gonades me font gerber : tous à répéter que tout cela ne relève QUE du choix des grecs, ’cause « pas de leçons à donner » (dixit le fourbe en chef de Fabius), ’cause non ingérence dans la démocratie grecque (mais qui n’empêche pas de donner des « conseils aux z’amis »), sans jamais dire non plus, à leurs propres citoyens européens, combien la question est EUROPEENNE et qu’il est évidemment de leurs responsabilités d’enfin dire, clairement, ce qu’ils veulent.
Soit, le maintien en l’état de l’Europe telle qu’elle est, sa transformation et en quoi, le rôle de l’euro et les suites qui seront données, etc.
Mais ça, tu peux être sûr que tu pourras te gratter pour savoir quoique ce soit sur le sujet.
Parce qu’ils n’en savent rien eux mêmes et ne VEULENT surtout rien en savoir.
Quitte à choisir, je préfère l’incohérence de Syriza.
« Les dirigeants européens ont aujourd’hui une responsabilité immense : soit ils acceptent le retour des années 30, avec des faillites en chaîne en Europe et la montée inquiétante des mouvements néonazis, comme en Grèce, soit ils mettent toutes les cartes sur la table et changent de politique. »
« La question de la dette doit désormais faire l’objet d’une concertation européenne. Si on veut maintenir une politique monétaire commune, on ne peut pas se contenter de punir les pays endettés. »
http://www.liberation.fr/monde/2012/05/20/on-ne-peut-pas-se-contenter-de-punir-les-pays-endettes_820111
Il faut marteler en Grèce que la stratégie « révolution par les urnes »,
a toujours et partout mené à la déroute, par soumission ou écrasement.
La responsabilité des révolutionnaires qui se trouvent,
même encore minoritaires dans Syriza, et ailleurs, est immense
pour forger l’unité d’action et construire les organes d’auto-organisation,
puis d’auto-défense, et de prise du pouvoir
et d’exercice des premiers pas du pouvoir des travailleurs,
prélude à une assemblée constituante et une démocratie réelle,
débarassée de la dictature du capital.
Car la bourgeoisie, elle, ne cache à peine sa volonté d’écraser les urnes:
AFP/Les Echos
« Raconter aux Grecs qu’ils n’ont pas besoin de tenir les programmes d’économies déjà acceptés, c’est leur mentir » a déclaré le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble dans un entretien au Bild am Sonntag…
« Je n’ai pas l’intention de me mêler de la campagne électorale grecque. Je peux seulement dire que la direction que nous avons choisie avec la Grèce doit être prise, et selon moi elle sera prise (par le peuple grec) », a poursuivi le ministre.
» On est gouverné par des lascards qui fixent le prix de la betterave et qui ne sauraient pas faire pousser des radis. »
H.Verneuil / Audiard ( 1960 ) Le Président
Hors sujet peut être et peut être pas
Un peitit lien sur le scandale de la manipulation du Libor:
http://trends.levif.be/economie/actualite/banque-et-finance/le-scandale-financier-du-siecle/article-4000089738341.htm#
Echos du G8
La Presse .fr est-elle à suivre François Hollande ou sa compagne ??
http://www.marianne2.fr/obj-washington/Avant-l-epreuve-sur-l-Afghanistan-Obama-a-forge-son-alliance-avec-Hollande_a73.html
http://www.marianne2.fr/obj-washington/Comment-Hollande-a-pris-de-court-le-G8_a70.html
La BCE pacifiquement assiégée par les manifestants malgré la police.
http://blogs.mediapart.fr/blog/jjmu/200512/comment-la-police-et-les-medias-ont-garde-la-bce-de-la-manifestation-indignee
Bonjour à tous
@spécialistes:
http://www.zerohedge.com/news/mortgage-crisis-hits-france-front-and-center-are-french-bank-nationalizations-imminent
Traduction: un gros évènement possible sur le Crédit Immobilier de France
Cordialement
Que se passerait il si l’on réservait les mouvements de capitaux à la zone Euro, au lieu de se laisser « coloniser » par les fonds de pension Russes, Chinois, ou Américains?
Après avoir restreint la circulation des capitaux, la BCE pourrait rembourser les créances étrangères, et remplacer celles là par des créances Européennes.
Ensuite, il me semble que les financiers retrouveraient le sens des responsabilités, le sens de la mesure en demandant des taux d’intérêt non confiscatoires, et retrouveraient le sens des investissements productifs, recréant le cercle vertueux de la croissance, qui seul permettrait le remboursement des créances etc….
Bon, on peut toujours rêver…
Le sens des responsabilités ?
Vous voulez dire que les Euro-financiers sont plus « humains » que les Russes et les Chinois ?
C’est oublier je crois, que dans ce domaine (de la prédation financière), l’ingénierie est le plus souvent bien de chez nous !
« Pourquoi il est difficile de faire confiance aux partis grecs.
Le Pasok et Néa Dimokratia se sont discrédités auprès des citoyens et des Européens. Et Syrisa n’est pas plus cohérent. »
http://www.slate.fr/story/56329/grece-confiance-partis-pasok-nea-dimokratia-syriza
Il a fallut 4 ans pour établir un plan grec nullissime.
Il faut maintenant décider en 30 jours.
Impossible , l’ensemble de la construction européenne va s’écrouler , il est plus facile de ne rien faire.
Rien ne sera fait.
Histoire d’un garçon pauvre qui voulait faire partie d’un groupe de riches.
Au début çà va , il est accepté , ensuite on lui prête afin qu’il continue les sorties endiablées , après il doit trop et on l’écarte , il finira ruiné , moqué , s’il n’est pas assassiné par ses préteurs.
N’oubliez jamais que l’euro à tué les grecs , que c’était une volonté dès le départ des plus riches.
En outre je ressent comme un arrêt total de tout investissement en france , il me semble qu’une large partie de la population vit dans les familles sur une retraite , les retraités subviendraient à la nourriture de leurs enfants et petits enfants , 3/4 de la population serait dépendant du 1/4 retraité.
Les dirigeants ne dirigent plus rien , tout leur échappe , ils sont submergés……..
Les entreprises sont à genoux , les banques itou.
Reste le soleil pour se chauffer et le jardin pour manger.
C’est pas la guerre , c’est pire.
Donc Mme Merkel songe à un référendum sur la sortie de l’€ pour les grecs ? ça ne manque pas de piquant quand on se souvient de la façon dont Papandreou a été traité sur la côte d’ Azur il y a quelques mois. Le faquin avait osé évoquer un référendum sur les mesures imposées par nos grands banquiers, oups!, pardon, par Bruxelles ! Notre Génie Franco-hongrois l’avait laissé poireauter une heure avant de l’inviter à se faire humilier par la bande…
Marrant ça. Tout le monde va vérifier s’il n’a pas de billets grecs – de bons gros vilains billets marqués « Y » – , et, évidemment, les refuser à l’occasion.
C’est déjà le début de la sortie de la zone Euro pour la Grèce, car la monnaie c’est avant tout de la confiance !