C’était avant-hier, le mercredi 16 mai. C’est Jean-Claude Michéa qui a la gentillesse de me présenter et d’introduire avec brio mon exposé.
J’ai l’explication : https://www.francebleu.fr/emissions/circuit-bleu-cote-saveur-avec-les-toques-en-drome-ardeche/drome-ardeche/circuit-bleu-cote-saveurs-avec-les-toques-de-drome-ardeche-102
14 réponses à “AGORA DES SAVOIRS, Où en sommes-nous ?, Montpellier, avec Jean-Claude Michéa”
Super, merci beaucoup.
Je viens d’écouter votre intervention et le délicieux chapeau de Michéa (Alain Minneque). Un très bon moment.
Vous évoquez à un moment les précurseurs de cette crise là (une demi-douzaine de noms). Je crois que d’une certaine manière -ça va peut-être vous paraître bizarre- qu’on peut y adjoindre M. Moore. Je m’explique : si j’ai un jour atterri chez vous, c’est par une suite de hasards dont le fil rouge est une remarque issu de Rodger and Me (je crois que la séquence vient de là). Moore y explique comment l’ancien col bleu de chez GM survit par une cavalerie bancaire rendue possible par sa douzaine de cartes de crédit… Alors est-ce ma mémoire qui reconstruit le truc? Je crois qu’il explique ceci : le signe de la crise c’est que cette cavalerie ne sert plus à consommer mais à assurer le quotidien (on paie ses courses avec); et que cela ne marche que parce que l’immobilier monte, que tout s’effondrera avec le retournement de l’immobilier; ça ressemble furieusement à ce qui s’est produit, subprime exclus, le fameux mécanisme à la Ponzi devenu mode de régulation de l’économie, de distribution du revenu.
C’était il y a huit ou neuf ans; je cherchais donc des éléments, des signes quoi… (Puis : Lester Brown, qui s’est planté sur les facteurs donc sur la nature de la crise, mais dont la prévision de crise (2008) était correcte etc : jusqu’ici).
J’aimerais bien retrouver la séquence de Moore. Si ça dit quelque chose à quelqu’un?
C’est pas dans Capitalism, a love story ?
Non, c’est pas dans Capitalism… qui date de 2009, après l’éclatement donc. Roger and Me, ça me semble finalement douteux aussi, ça colle pas exactement à ce qu’il racontait, les quelques images qu’il me reste en mémoire, c’est franchement plus années 80, franchement plus industriel. Peut-être un doc avec Moore, vu alentour 2006, 2007. C’est un peu une affaire de mémoire personnelle, j’essaie de retracer les raisons qui font que je n’ai pas abouti là par hasard mais pour y trouver confirmation de trucs vus ailleurs alors que je n’avais pas de connaissances en économie. Pour Moore, à condition que je n’invente pas, c’est le croisement « dette roulée par de la dette et indexé sur de l’immobilier » qui est frappant dans mon souvenir. Mais rien de garanti (heureusement je ne dois témoigner dans aucun procès). Merci de votre aide.
Je me souviens pas de cette scène de Roger et moi. Ce que me rappelle par contre c’est que j’ai du voir ce film en 90. Assez éloigné en tout cas de 2007…
Et le vieux truc de l’amerloque qui s’en sort avec sa collec de cartes de crédit, alors là… au moins trente ou quarante ans qu’on se la raconte c’t’affaire, bien avant que GM ferme à Flint j’veux dire.
Euh en 2006
http://en.wikipedia.org/wiki/Maxed_Out
P’tet
Oui, c’est probablement dans Roger and me. Ceci dit, vous retrouverez tout cette logique de l’endettement abondamment documentée dans mon livre La crise du capitalisme américain (2007 ; 2009), et pour la partie dynamique de la crise des subprimes, dans L’implosion (2008). Curieusement, je n’ai vu nulle part – et j’inclus évidemment tous les livres en anglais sur le sujet – la dynamique de la crise expliquée de la manière dont je le fais dans L’implosion.
J’ai bien écouté votre intervention, et une question me taraude. Vous dites que le cadre est en général informel, non formulé.. et j’aimerais savoir pourquoi. Pourquoi n’est-il pas explicite, s’il est si vital pour l’activité?
Parce que ce n’est pas nécessaire. Pire : cela jouerait comme obstacle. Lisez mon billet : NOTRE CERVEAU : CONSCIENCE ET VOLONTÉ.
Si l’on cherche à survivre dans la guerre marchande de tous contre tous. Mais si la volonté est d’en sortir, la rencontre d’avec l’ »obstacle » devient inévitable.
Lors de l’affrontement d’avec les multinationales sur le terrain de la propriété intellectuelle au Parlement européen, dès le début un développeur m’a rassurée « ce ne sont que des géants de lumière ». J’ai changé de croyance. Comprendre que la filia est le cadre informel sous-tendu dans toute organisation humaine est aussi source de joie et d’émancipation. La formulation claire et précise de la « philosophie GNU » est une base de puissance pour la communauté.
L’introduction de Michéa est formidable. Ses remarques sur les analyses des visiteurs du soir que sont Minc et Attali sont cruelles pour leurs auteurs. Dommage que personne ou si peu ne décrypte leur vrai talent de parolier. Cela nous permettrait peut-être de nous débarrasser d’eux et de leurs compères et de sortir vos travaux (entre autres) de leur confidentialité.
PS : par confidentialité, j’entends auprès du plus grand nombre.
j’ai trouvé aussi Michéa très bon à l’oral, très bon pédagogue, précis et incisif, peut-être meilleur qu’à l’écrit d’ailleurs.
C’était une conférence intéressante, reprenant plusieurs de vos précédent billets, malgré toutes les poupées russes que vous déployer l’une après l’autre, ceux qui sont attentif retiendrons la pertinence et la cohérence de l’exposé.
Cependant quel déception de n’avoir pu assister qu’à une simple vidéo conférence sans possibilité d’intervenir et de vous poser toutes les questions qui m’intéressent. J’espère que vous envisagez un passage physique à Montpellier pour la prochaine fois…
Par avance merci, excellente continuation
Beaucoup apprécié, particulièrement les informations sur les pêcheurs. Ce qui m’a rappelé une circonstance professionnelle un peu semblable à la « taxation ».
Je travaillais en sous-traitance avec 2 collègues pour une petite entreprise. Survient la perte d’un gros contrat, qui met particulèrement en danger l’un de nous trois qui s’occupait de ce budget perdu.
La solution que nous avons choisie fut de réduire nos heures de prestation, ce qui permit à notre collègue d’avoir un revenu suffisant. L’entreprise a fait le sacrifice de son « droit d’aubaine » (sa part du gâteau) en ne couvrant que ses frais fixes dans le partage de revenus.