L’article « Évolution morphologique et culturelle humaine : l’apport des modèles fractals » a été publié en 2002. Ses auteurs sont Pierre Grou, un sociologue, Laurent Nottale, un astrophysicien, et Jean Chaline, un paléontologue. Sa publication précède donc le début de la crise du « grand tournant » de six années.
L’apport principal de l’article est de mettre en évidence que les crises économiques que subissent les sociétés humaines ont lieu à une échelle de temps que l’on peut caractériser comme « log-périodique », l’expression « log » renvoyant aux logarithmes « naturels » ou « népériens ». Ceci veut dire – pour ceux qui décrochent déjà – que d’un point de vue graphique, si les crises sont représentées comme des points séparés à intervalles réguliers le long d’un axe (« l’axe des x ») et qu’elles sont situées dans le temps, le long d’un autre axe (« l’axe des y »), par rapport à une échelle « log-périodique », elles s’aligneront sur une droite.
Je laisse les mathématiques de la chose à ceux qu’elles intéressent et qu’ils découvriront dans le corps de l’article lui-même, pour m’adresser à tous – y compris à ceux qui sont fâchés avec celles-ci – parce que les enseignements de cet article méritent de retenir l’attention d’absolument tout le monde.
Voici un premier graphique extrait de l’article, illustrant ce que je viens de dire.
La droite que je viens de mentionner est bien visible. Le principe de l’échelle des ordonnées (« l’axe des y ») est défini comme
-ln (Tc – T).
« ln », c’est pour logarithme « naturel » ou « népérien », T, c’est la date de l’événement particulier représenté, Tc c’est le moment d’un point culminant dans la série : en gros, le moment, appelé « époque critique », où une accélération dans la succession des crises s’inverse en une décélération. En ce qui nous concerne, vous et moi, une époque critique, c’est ce que nous appelons la date d’un effondrement. Ce qui est représenté dans ce premier graphique, ce sont les crises économiques en Occident. Le graphique secondaire à droite, montre la date de Tc : la date de l’effondrement telle qu’on peut la situer à l’aide d’un indice statistique très familier des gens de la branche (le t de Student). La valeur de Tc se situe aux alentours de 2080. Les auteurs de l’article tiennent cependant à préciser que
On peut donc considérer, si l’on admet la validité de la loi, que nous sommes dès maintenant entrés dans la phase finale critique […]. D’une part la date de 2080 ± 30 n’est qu’une date butoir théorique, le vrai pic de crise devant se produire forcément avant en raison des effets de seuil. D’autre part, cette « super-crise » correspond à une autre échelle de temps que celle des crises individuelles qui la définissent, et ne doit donc pas être considérée comme une époque précise, car elle n’est en fait rien d’autre que le processus d’accélération des crises lui-même dont nous voyons d’ores et déjà les effets actuellement (2002 : 7).
Dans la grande tradition scientifique, l’article de Grou, Notalle et Chaline, laisse au lecteur le soin de tirer de ce qu’il vient de lire les conclusions qui lui semblent pertinentes, sans chercher à lui en imposer aucune. C’est ce qui explique pourquoi l’article ne dit pas explicitement : « Nous sommes entrés dans la phase d’effondrement de notre civilisation et celle-ci sera morte avant 2080 ».
Faut-il en rester là ? Si oui, mon expression de « grand tournant » ferait bien mieux d’être remplacée par celle de « grande perdition » qui a, comme vous le savez, la préférence de François Leclerc ici-même. C’est possible. Ce qui me fait penser qu’il y a un certain espoir, c’est un autre graphique similaire, extrait du même article, relatif cette fois aux civilisations précolombiennes d’Amérique Centrale. Le voici.
L’époque critique, ici, c’est 1800. Or, il existe encore aujourd’hui de grands centres urbains en Amérique Centrale : la civilisation ne s’y est pas effondrée, même si des problèmes extrêmement sérieux de maintien de l’ordre s’y posent en ce moment. La raison en est bien sûr l’irruption dans cette civilisation amérindienne d’une autre, européenne, porteuse d’une énorme capacité de nuisance sans doute, mais susceptible aussi de faire embrayer la civilisation locale à l’intérieur d’une autre prenant partiellement mais massivement, le relais.
On s’est souvent interrogé sur la capacité de quelques centaines d’hommes – montés sur des chevaux et armés de canons sans doute – à faire s’écrouler aux Amériques, des empires, et certains analystes sont allés rechercher dans les témoignages de l’époque les signes de fragilisation des sociétés envahies, comme des conflits internes entre dirigeants ou des manifestations de guerre civile, qui expliqueraient la facilité avec laquelle la conquête d’origine européenne a pu avoir lieu.
Quoi qu’il en soit, l’irruption extérieure (facteur « extrinsèque ») empêcha que n’intervienne un effondrement apparemment « programmé » aux alentours de 1800 selon une logique interne (« intrinsèque »).
Est-ce à dire que – si nous ajoutons foi à cette analyse de type physique – notre salut ne peut provenir que de l’intervention cette fois d’extraterrestres ? Je ne le pense pas : je crois que nous possédons en nous-mêmes la capacité de nous extraire d’un cadre tout tracé et qui semble avoir la rigueur de la physique.
Ce cadre tout tracé est en effet celui de cette « machine à concentrer la richesse » que nous laissons intacte au fil de nos guerres et de nos révolutions : c’est elle qui fait que nous assistons indéfiniment au retour du même, c’est elle qu’il faut casser si nous voulons échapper à la logique inexorable qui fait que notre civilisation disparaîtra sinon inéluctablement au plus tard en 2080.
151 réponses à “ÉCLAIRAGES CONVERGENTS SUR LE « GRAND TOURNANT » (II) « Évolution morphologique et culturelle humaine : l’apport des modèles fractals »”
@ Paul Jorion
La machine à concentrer les richesses, c’est… nous, notre civilisation ! 😀
Depuis L’invention de l’Agriculture. C’est le seul soliton qui dure. Une seule et même civilisation qui va s’effondrer. L’autre c’est celle des nomades. Abel et caïn, quoi. En 2080 ? Je ne sais pas, pourquoi pas entre demain matin et un siècle tout à fait possible. Mais oui, un jour badadoum.
Merci de lire ceci qui donne la mesure du degré de rapacité du système.
Le pétrole, une espèce en voie de disparition ?
Le parc des Virunga menacé par les pétroliers
La machine a concentrer les richesses , c est …notre comportement, c est notre facon d etre avec l autre, c est les contraintes que nous avons créees au fil du temps , c est « NOUS » , et le saut dans le vide , comme le dit francois, va commencer…et le cadre va exploser, vite , vite, reconstruisons un nouveau cadre
Carpe diem…
Et j’ajouterais, dans le fil de mon billet d’il y a quelques jours, que cela implique sans doute non seulement un vigoureux combat politique, mais aussi un difficile changement d’ethos, un changement de mentalité, un changement d’attitude auquel peut nous aider ce qu’il y a de commun dans les traditions de sagesse et de « spiritualité » tant orientales qu’occidentales.
Thierry
Ah bon ? Vous cherchez le changement dans les traditions ? C’est drôle….
Pour moi, il est plutôt enfoui en chacun de nous, mais qu’il s’agit précisément du contraire de toute tradition.
Dans les traditions, quelles qu’elles soient, il y a des choses à prendre, d’autres non, je pense.
Dans les courants de sagesse, ce n’est pas spécifiquement le fait qu’ils appartiennent à des « traditions » que je trouve intéressant, c’est ce qu’ils peuvent nous apporter pour nous aider à sortir de l’addiction au culte de la « performance » et au consumérisme.
D’autre part, dans la « common decency » à laquelle se réfèrent Orwell ou Michéa, il y a aussi pas mal de choses qui font partie des « traditions » et qui peuvent être bénéfiques, ne crachez pas dessus.
Les rejeter toutes, comme, par exemple, dans la Grande Révolution Culturelle de Mao, ça n’apporte pas grand chose de bon…
Le « nous » que vous évoquez est précisément une donnée, un reçu, de la tradition. Impossible de ne rien faire sans partir de ce nous et donc de cette tradition. C’est le plancher qui donne à vos muscles la résistance pour sauter (y compris pour aller au-delà de la tradition). Sans plancher…
Il faut resserrer l’Ethos sur le capitalisme…
Allez, je la refait:
Plus l’étau se resserre (sur la Grèce), plus les taux montent.
Bon 2080 ce n’est pas si loin.
Après avoir lu Yves Paccalet (l’humanité disparaîtra, bon débarras), et après avoir vu le film de Coline Serrau « solutions locales pour désordre global », je ne sais même pas si l’on ira jusque là.
A moins que ? Un sursaut ? un changement de paradigme ? une série de catastrophes qui ouvrirait les yeux et les consciences ? un coup de balai à Goldman Sachs, Monsanto et consorts ? la fin de l’hubris ?
On veut y croire.
http://www.youtube.com/watch?v=CI7nMaLnUa4
http://www.dailymotion.com/video/xcskps_coline-serreau-solutions-locales-po_webcam
Après l’effet rebond et la possibilité inverse l’effet débond qui pourrait nous sortir du cadre, http://www.pauljorion.com/blog/?p=36740 il faut réfléchir à l’effet limitant
http://fr.wikipedia.org/wiki/Loi_de_Liebig_sur_le_minimum
La loi du minimum peut être aujourd’hui appliquée au pétrole avec toutes les conséquences sur notre civilisation.
2080 me semble trop lointain, mais ce n’est pas l’essentiel.
Aujourd’hui l’essentiel est de déterminer un agenda du changement de paradigme qu’il nous faut entreprendre.
L’Etat impose des règlements qui se révèlent parfois lourds de conséquences, modifiant même la morphologie des Français. Le fils d’un ami me racontait l’autre jour comment les jambes des Français étaient devenues majoritairement variqueuses à la fin du XIX e siècle et au début du XXe siècle.C’est à cause de Napoléon. Il avait donné la consigne d’engager de « bons soldats ».
Mais que signifiait de « bons soldats ». Finalement, compte tenu des déplacements pédestres nécessaires, on s’était accordé pour dire que de « bons soldats » voulait dire « de belles jambes ».
On engageait donc en priorité ceux qui en avaient (des belles jambes). Et ce sont eux qui finirent par disparaitre sous le feu des combats. Ne restaient plus que les variqueux pour continuer à procréer. Evolution génétique qui ne fut pas irrémédiable puisqu’on eut quand même par la suite des beaux mecs et surtout des belles filles, quelque soit leur mentalité, telle Brigitte Bardot.
Vous voyez: rien n’est jamais vraiment perdu…
Ça me fait une belle jambe :-))
Alors ?
On se la tente scientifique et cartésien ?
Histoire d’asseoir un peu plus les analyses et les prédictions ?
J’aimerais bien savoir sur quoi repose ces belles droites et courbes.
Personnellement, je suis très sceptique : montrer que des évènements passés se produisent avec une certaine régularité pour prédire l’avenir ou le présent en devenir proche, me semble très douteux.
Cela me rappelle l’étude qui démontrait la taille des pieds corrélée au QI… Où l’on y montrait que des petits pieds donnaient une faible intelligence….jusqu’à ce qu’un sceptique démontre que l’intelligence d’un bébé, évaluée selon des critères d’adultes, ne peut que se rapprocher de celle d’un poisson rouge. La taille des pieds ici n’étant que secondaire !
Je ne demande pas mieux que de porter crédit à ce genre d’assertion mais il va m’en falloir davantage pour me convaincre.
Je préfère les autres analyses présentées ici. Très souvent « humaines » à un très haut degré.
Bon, je peux me tromper. A suivre.
Tenez, peut-être cela vous servira à dissiper quelques doutes, ou non… La relativité d’échelle de Laurent Nottale.
Edifiant ! Pas de commentaire de Paul Jorion ?
Un de Jean Zin ( une seule fois ) peut-il servir ? http://jeanzin.fr/index.php?post/2007/04/26/86-la-relativite-d-echelle
.@Mor .
Intéressant l’intervention de Jean Zin et des commentaires (ne pas louper le 39).
Je n’ai pas trop de pertinence ds le domaine ( exogène hétérodoxe double peine) , mais il me semble que l’invariance d’échelle (sans aller chercher une relativité), suffit a octroyer a un système ou a un sous système , une stabilité que l’on retrouve ds l’attracteur …….tout a fait intuitif , mais il me semblerait que l’invariance d’échelle n’est qu’une caracteristique du vrai sujet d’ interet qui est l’attracteur .
Ce que je trouve lamentable est qu’une théorie développée dans le contexte actuel de la recherche de l’unification des deux grandes théories physiques puisse chercher une application dans les sciences sociales avant d’avoir pu résoudre les grandes questions que posent toutes les théories qui poursuivent cette unification. Imaginez ce qui se passerait si les cordistes ou tous ceux qui cherchent une gravitation quantique s’y mettaient eux-aussi.
Il est incontestable que des effets d’échelle affectent la mesure que l’homme tente sur la nature. Par exemple, une fourmi qui voudrait mesurer le périmètre de l’île où elle vit trouverait une distance considérablement majeure que celle que mesurerait un homme, là n’est pas le problème. Le réel problème n’est pas l’existence de la théorie de la relativité d’échelle de Nottale, sinon son utilisation manipulatoire ( comme l’ont très bien remarqué plusieurs commentateurs en pointant le doigt sur le choix arbitraire des variables considérées ) dans le champ des sciences sociales afin de tenter de la valider hors de son contexte, la physique théorique . Nous n’avons pas l’air d’avoir appris la leçon des dérives provoquées par les interprétations pseudo-scientifiques de la théorie de Darwin et leurs retombées sous forme de racisme scientifique, eugénisme et darwinisme social.
@Mor :
///// Ce que je trouve lamentable est qu’une théorie développée dans le contexte actuel de la recherche de l’unification des deux grandes théories physiques puisse chercher une application dans les sciences sociales avant d’avoir pu résoudre les grandes questions que posent toutes les théories qui poursuivent cette unification. ///////
Pourtant certains comme Prigogine n’hésitent pas a le faire , qui écrit au conseil de l’ Europe pour l’avertir du danger du centralisme et que tous les systèmes vivants sont auto-organisés , jamais centralisés …….
Le fait de critiquer la démarche de l’usage des sciences dures ds les sciences « molles » est suspect puisque cette approche risque de remettre en questions des paradigmes qui passaient pour logiques ou « rationnels » comme l’agriculture « conventionnelle » , la mondialisation et toute centralisation necessaire a l’économie pour des raisons vulgaires de « gains de productivité » fussent elles obtenues sur le dos de la stabilité sociétale , sanitaires ….
Il ne faut pas ignorer que les avancées actuelles en math, bio et physiques ; (donc sciences dures) sont obtenues grace a l’observation du vivant ou de la cosmologie , pour qui les cercles carrés et autres equa linéaires n’existent pas …..L’ observation donc du vivant nous a poussé a ne pkus refuser la complexité des modélisations …….IL faudrait ensuite refuser l’application de ces modélisations aux systèmes qui les ont inspiré ? ……ça ne me semble pas cohérent.
@ Mor: Tout à fait d’accord, mais un doute m’habite. Comme il l’est suggeré plus bas dans ce forum, ne s’agit-il pas d’un canular de PJ ?
Kercoz, vous dites :
Il me semble que vous oubliez l’importance de la position idéologique de l’observateur au moment où il tire les conclusions de son observation. C’est très précisément ce qui me préoccupe. Encore une gifle de main invisible ou un culte à un dessein intelligent de plus, ne va pas arranger grand-chose, à mon avis.
Je ne peux pas vous dire, moi je suis Mor.
Alors que pensez-vous de celle là :
http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/0/0d/Norvege_Hubbert.svg
(Théorie de Hubbert appliquée à la Norvège – Production de pétrole brut et de gaz naturel additionnés et convertie en barrils/jours )
Parce que, faut pas déconner comme même !
Et même du groin, vos coups de boutoir n’inverseront pas ces courbes.
le choc risque d’être frontal et pas très élastique! Devant cette perte en courbe accélérée, d’énergie fossile, à nous de réduire sa vitesse de chute en regroupant nos énergies, renouvelables, elles.
Et ne me parler pas de l’énergie nucléaire : C’EST DU FOSSILE AUSSI, AVEC EN PRIME DU RADIOACTIF, À METTRE AU FOND… PAS DE MON JARDIN !
« Toutes ces courbes, ça pique les yeux ! « , comme dirait Jamel Debbouze.
Nous disons la même chose.
Vous, vous prenez le mord aux dents dans un sens. Moi dans l’autre.
Paul Jorion utilise ici un chemin qu’il veut scientifique (au sens qu’on veut bien donner à ce mot) et suffisamment éloigné du sien pour étayer les propos généralement ici défendus (et que je partage le plus souvent).
Je dis simplement qu’une courbe d’observation du passé, si séduisante est-elle, n’explique rien. Elle ne fait que mettre visuellement en évidence des évènements. De là à chercher des variables explicatives dans le passé pour en faire des projections, il n’y a qu’un pas que je ne saute pas. Niet. Nada. Rien.
En l’occurrence la fonction Log à laquelle il est fait référence ici a pour mérite « d’écraser » les échelles de temps par son principe mathématique. En soi rien de choquant : on obtient une belle droite.
Mais cela n’explique rien. Ne démontre rien. Tout juste bon à dire « tiens, tiens, eux aussi ! Bon sang mais c’est bien sûr ! ».
Mon groin, comme vous dites, se rit de votre museau snob et levé vers le ciel à la façon des dandys confits de certitudes qui n’ont jamais douté.
Et en 2011, la Norvège a produit 1,7 million de barils par jour. Ils en prévoient 1,6 cette année, de sorte qu’ils sont encore et toujours pile poil sur la courbe ! Ceci s’explique par une gestion publique, ouverte et rigoureuse des champs pétrolifères, dans un contexte pacifique.
@ ThomBilabong
Ce qui est bien avec vous, enfin c’est la première impression que j’ai,
c’est que vous aurez toujours du répondant.
« always, to have a ready reply ».
(Ne dit-t-on pas du cochon, aussi, qu’il a toujours de l’argent en réserve ?)
– Qu’il fait toujours « GroinGroin ! » au lieu d’un seul Groin, qui n’ aurait aucun style, répétons-le.
Oui, les bulles avec des onomatopées, ça me plait.
quand j’étais enfant, on m’appellait « piou-piou ! »
On connaissait déjà le « bling-bling ! » pour viser Sarkozy
… pour Hollande, il faudrait trouver aussi qqchose… mmmh, peut-être : «peuh-peuh ! »
C’est pas peu dire !
http://french-news-online.com/wordpress/wp-content/uploads/2012/04/zollanamreverse.jpg
Grand merci en cette occasion à Étienne Bonnot de Condillac, dont il faut lire et relire le « Traité des sensations » (1754)
Enfin, quelle interjection utiliser pour colorer spontanément la crise actuelle ? : Pin-pon ? !!
Et pour le Blog, je l’ai déjà dit : Hardi ! mais chut ! on va réveiller Laurel.
Mais que dites-vous là ?… vous vous distinguez d’autant plus, à ne pas vouloir patauger avec les autres, dans la mare aux canards, confits de bonnes certitudes. Il est vrai que vous avez la peau fragile et préférez vous rouler plutôt dans la boue… de, la ferme.
Non, plus simplement dans ce blog, le doute, présent à chaque instant !… croyez-moi, ne doit pas nous empêcher d’avancer ensemble, dans la réflexion et dans le combat, ThomBilabong.
@ PHILGILL
Laissons tomber l’esbroufe qui nous fait perdre du temps, SVP.
Votre nez même hautain me plaît quand-même, voilà c’est dit.
Quant à mon groin, qui sait s’il ne sera pas un jour truffier ? 🙂
Vous doutez ? Mois aussi.
Eh bien j’ai un très gros doute sur la signification d’une courbe qui met en évidence le passé et qui pourrait , par projection, annoncer l’avenir.
Surtout en période de complexité extrême qui peut à tout moment générer le chaos.
Paul J est d’ailleurs le premier à railler les boursicoteurs qui, à base de courbes, prennent des positions pour l’avenir. Des tendances ? La belle affaire ! Lorsque celles-ci se retournent, il est toujours temps d’annoncer a posteriori que c’était la fin du trend. Et de plumer quelques bleusailles qui ne font pas la tendance ! Ah qu’il est bon d’être « market maker » dans ce cas et de prendre tout le monde à contre-pied… avec un maximum de profit !
J’attends donc qu’on m’explique calmement – en français – quels sont les facteurs « certains » qui ont annoncé les précédentes crises et en quoi les mêmes causes ayant les mêmes effets, on peut s’attendre bientôt au cataclysme.
Attention, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit : j’ai déjà l’impression que la catastrophe a commencé et que nous y assistons avec une sorte de ralenti. Ce qui m’intéresse, c’est de comprendre en quoi une courbe vient conforter cette impression de fin du monde que de nombreuses preuves quotidiennes (je ne vous fais pas un dessin) viennent déjà renforcer.
-ln (Tc – T),
L’expression entre parenthèse doit être positive, donc Tc est le moment critique, T l’origine, le moment de référence. Je préfère comme ça. Le log prend comme origine le néolithique, -10000
Je suppose qu’il s’agit d’un canular 😉
… qui a d’ailleurs l’air de prendre !
Plus sérieusement, ce qui apparaît fascinant à la lecture des commentaires, c’est la facilité avec laquelle le délire de chacun vient se cristalliser sur une parodie si évidente 😉
Gare à l’Apocalypse pour les pêcheurs… si vous m’en croyez 😉
Aïe aïe aïe…au suivant…
Pourquoi dites-vous cela?
Est-ce intuitif ou est-ce parceque vous le tirez de conclusions relatives à votre blog où il semble y avoir une convergeance sur le sujet.
Rassurez-vous, cette convergeance je la rencontre aussi ailleurs.
Puisqu’il n’y aura très probablement pas l’arrivée d’extraterrestres dans les prochaines décennies et qu’aucune civilisation actuelle ne semble devoir proposer un modèle alternatif à celui, occidental, qui domine les esprits et, par conséquent, le monde, l’homme ne semble guère avoir d’autre alternative que d’accomplir sa révolution culturelle. Là-dessus, je suis d’accord.
Toutefois, je ne vois pas de signes, suffisamment puissants, indiquant que l’homme se prépare à accomplir cette révolution dans les toutes prochaines années.Faudra-t-il attendre 2070 ou 2080 ? Mais ce qui me fait surtout douter tient à ce qu’est profondément enraciné en l’homme la volonté de « concentrer la richesse ». L’homme est-il capable d’un saut qualitatif qui lui ferait perdre cette volonté ? Je voudrais le croire, mais je dois avouer que je suis très sceptique quant à cette capacité.
Par conséquent, je crois et crains que la crise actuelle, aussi sérieuse soit-elle, se résoudra sans accoucher d’un nouveau modèle de civilisation. Il y aura des heurts et des soubresauts, des révolutions et des guerres, des pertes et profits, des comités de salut public et l’instauration de nouvelles dictatures, eu un mot la tempête. Et puis cela se calmera un peu, nous aurons l’illusion d’une libération et d’une purge. Mais cela sera pour mieux reproduire le même.
J’aimerais avoir tort, j’aimerais l’avènement d’un homme nouveau à la faveur d’une culture de masse nouvelle. Mais je n’y crois guère.
A la bonne heure. Là, je vous rejoins !
Au pire, apprenons à changer de civilisation alors ! Pourquoi serait-ce si terrible ?
Bonne semaine.
Et bien voilà, selon René Thom … La fin du monde, c’est pour Le 21 décembre 2012 !
Trop tôt… j’ai pas fini le toit de la grange…
Ouille ! On devrait demander un sursis d’une quinzaine de jours afin de laisser tout ça pour après les fêtes.
J’émets l’hypothèse qu’à travers les millénaires des gens, des prophètes, aient pu « voir » ou « sentir » ces choses, c’est-à-dire cette « existence de lois plus profondes » comme disent les auteurs, déterminant en partie notre destin. Étrange convergence de la science et de la religion…
D’ailleurs, certains d’entre nous ne sentent-ils pas qu’il va se passer quelque chose bientôt ? Illusion ou réalité ?
Aurons-nous un jour une gestion de la planète et de l’humanité empruntant à une théorie événementielle ?
C’est un saut qualitatif que nous sommes en train d’accomplir ! Il s’effectue à notre insu actuellement dans nos consciences. Le rythme s’accélère.
Les changements ne sont visibles que pour ceux et celles voyant ces choses ! …. J’emploie sciemment le terme « voyant » !
C’est notre âme – ce qui nous anime – donc évidemment nos désirs qui sont en train de se modifier ainsi que nos corps (mental & physique) !
Le capitalisme aura accompli sa mission ! Nos tentatives avortées et périlleuses de socialismes aussi.
Le nouveau monde est déjà PRÉSENT ! Tout est là ! Tout est dit !
Nous allons recevoir La Révélation ultime ! Nos rêves en cela nous avertiront. Nous n’aurons plus la mémoire de l’ancien monde uniquement quelques bribes ! Le mental sera « nettoyé » de scories inutiles ! Beaucoup seront surpris, d’autres pleureront, d’autres se réveilleront comme avec la gueule de bois avec l’impression de n’avoir jamais vécu ! Les Coeurs seront à l’Unisson car La Vibration finale sera pour tous ! Mais ces effets, son impact aura des conséquences inouïes pour certains. Et pour d’autres catastrophiques ! Il ne s’agit pas d’un jugement moral, mais d’une disposition objective, réelle, d’une capacité d’accueillir « ce qui vient, ce qui EST au niveau des valeurs du coeur, là où sont les vraies richesses ! …
Il s’agit d’une mort-naissance (remarquez le trait d’union, lequel relie les deux points (alpha-oméga, Occident-Orient, Nord-Sud, yin-yang, …) du Passage (les Pâques 2012 et celles qui viendront …)
Nous serons comme des soldats revenant d’un combat désespéré, nous appuyant les uns sur les autres, retrouvant le goût de la veillée et des petites joies que nous procurent Sa Présence !
et leurs Présences ! car, ils n’ont jamais été vraiment absents.
Amen
Dans votre dernier billet » le temps qu’il fait », vous parlez des cycles du capitalisme qui n’ont jamais pu être mis en évidence par des mathématiciens sérieux, et que ceux qui ont pu mettre des cycles en évidence utilisaient des hypothèses saturantes d’emblée, ce qui génère une sorte de biais dans leur analyse. Ce que vous montrez dans le billet de ce jour met en évidence ce qui me paraît être des cycles dans le déclin des civilisations. N’est-ce pas en contradiction avec ce que vous affirmiez dans le temps qu’il fait du 11 mai?
Bien à vous.
@Olivier
Cela m’évoque plutôt la loi de Moore.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Loi_de_Moore
J’aurois dit une loi de Zipf
Ce que l’article montre va dans le sens de ce que j’ai l’habitude de dire : que nous prenons pour des cycles le fait que souvent nous arrivons à surmonter des difficultés en mobilisant la totalité des moyens dont nous disposons. Quand nous n’y arrivons pas, nous disons : « Zut ! », mais tout cela, ce ne sont pas des cycles.
Le fait que les crises s’accélèrent témoignent du fait qu’il reste une « mémoire » des ratages précédents dans la situation présente, les réparations ne sont jamais que partielles, et les parties non réparées combinent leur fragilité en une fragilité croissante.
Oui, une fragilité croissante… on entend souvent cette citation de Nietzsche «Tout ce qui ne tue pas rend plus fort», extraite de son essai Le crépuscule des idoles, je pense au contraire que tout ce qui ne tue pas fragilise, fendille, et il suffira d’un coup inoffensif pour que tout s’effondre…
Merci pour ces précisions
Je ne suis pas tant sur que ça de la « mémoire » dont vous parlez; je suis pas si assuré que l’humanité dans son ensemble ait autant progressé. Parce qu’elle en a fait des conneries! Et elle les a refaites et refaites encore. Et c’est pas fini. Alors la mémoire…
Mais peut-être n’y comprends-je rien, ce qui est tout à fait possible.
Je crois que je vais retourner cultiver mon jardin.
Mais si, Marcel. Prenez l’exemple simple du billard. Le ratage millimétrique du joueur au moment d’imprimer un effet à la boule se répercutera lors de chaque carambole. C’est cela la mémoire dont il est question, la dépendance des conditions initiales dont les effets postérieurs sont difficilement prévisibles et malgré que le système que représente le billard soit largement moins complexe qu’un groupe humain qui modifie le système au fur et à mesure de son évolution tandis que la carambole du billard se joue sur un unique coup initial.
Je pense plutot que paul pense a rétroaction pour la « mémoire » . Mais la rfétroaction , si elle corrige immédiatement une déviance, en crée souvent d’autres qui apparaitrons plus ou moins vite par itération ….Un peu comme on perd le controle d’ une voiture : La premiere correction est efficace mais induit un plongeon incontrolable de l’autre coté de la route .
Il est remarquable que ds le système naturel , la « mémoire » (des eres glaciaires ou guerres..) confie ses rétroactions a des rites plutot qu’a la raison !
Qu’entendez-vous par rétroactions, Kercoz ? Je vois mal comment celles-ci pourraient constituer une mémoire avant d’avoir produit au moins un effet. Lorsque les effets se produisent, ils s’incorporent à la mémoire du système constituant de nouvelles conditions initiales puisque celles qui leurs sont immédiatement antérieures et à fortiori celles à l’origine du système ne sont plus accessibles à la modification. Je pense donc que cette mémoire est le cumul des modifications du système depuis ses conditions initiales. Votre exemple de la voiture est parfaitement en accord avec ce point de vue.
« cette « machine à concentrer la richesse » que nous laissons intacte au fil de nos guerres et de nos révolutions : c’est elle qui fait que nous assistons indéfiniment au retour du même, c’est elle qu’il faut casser si nous voulons échapper à la logique inexorable qui fait que notre civilisation disparaîtra sinon inéluctablement au plus tard en 2080. »
Cette machine à concentrer la richesse s’appelle le désir humain. Et la seule façon de la casser est une révolution spirituelle qui change l’intérieur de l’homme en profondeur. Autrement dit, la seule chance que nous avons sur cette planète c’est que l’Humanité entière devienne d’un coup, et très vite, bouddhiste.
Mais pour que ce miracle arrive il faudra beaucoup de catastrophes, une suite inouïe de désastres qui obligent les terriens à se réveiller enfin. Ce qui n’est pas gagné d’avance, vues les calamités qui ont jalonné notre Histoire pour un résultat presque nul – l’être humain étant aussi con et fou qu’il y a 6 000 ans…
Bonsoir Paul, bonsoir à tous
Merci pour cette présentation!
La « victoire » des européens sur les amérindiens est due avant tout au virus de la variole: passé l’effet de surprise du aux chevaux, aux canons et surmontée la prophétie de Quetzalcoatl, les Aztecs ont commencé de tenir tête avec succès aux espagnols de Cortez c’est alors que le virus a commencé ses ravages… il est vrai qu’en retour, nous avons reçu celui de la siphyllis mais ce fut inégal ( il y a eu un épisode de « Sur les épaules de Darwin » qui l’a rappelé il n’y a pas longtemps)
les cycles présentés et étudiés sont assez eurocentristes; si on prend un peu plus d’altitude, on peut considérer une continuité ( Ur – Egypte)> Grèce>Rome> Europe puis extension spatiale US comme avatars d’un même groupe. J’ai mis l’Egypte entre parenthèse car s’il y a des bases qui se sont transmises, avec les Grecs on passe du monde à l’univers) par ailleurs, il y a la civilisation chinoise qui elle fut jusqu’à présent « monde » et qui est en contact d’ouverture avec notre univers depuis le début du XXème. L’effondrement possible de notre propre civilisation n’implique pas nécessairement l’effondrement de toute civilisation sur terre bien que la mondialisation change assez la donne. Donc on pourrait envisager une variante du scénario américain ou ce serait une civilisation terrestre qui viendrait supplanter, peut être violemment, la civilisation occidentale.
(Rappelons aussi que c’est enfin l’or des Incas qui a crée une hyperinflation dans l’empire l’espagnol et l’a mené à sa perte..)
Sur la capacité à s’extraire de la répétition modèle ancien je suis d’accord avec vous car la nouveauté, apparue avec la mondialisation et les développements de la recherche, c’est la prise de conscience lente mais effective de l’unité du vivant sur la terre et de sa fragilité…
Mais cela ne signifie en aucun cas que la transition se fera en douceur! Ni que le modèle qui prendra la suite sera conform à nos aspirations du moment!
En 2050 je ne serais trépassé. Cela ne me désengage pas d ce que nous devenons et léguons aux générations suivantes mais m’impose d’accepter:
1) que je ne comprends pas nécessairement ce qui advient et que donc ce n’est pas forcément moins bon du fait que mon monde disparait.
2) que je n’ai aucun moyen d’influer sur une évolution historique massive.
3) qu’il m’est cependant possible, en vivant chaque jour au mieux selon les valeurs les plus élevées que notre civilisation ait inventées, de « rayonner » sinon transmettre ces valeurs autour de moi.
( On peut relire les pages de Murray Kendall sur Chilpéric soupirant sur les ruines de l’empire romain pour s’entraîner…. )
Ce que vous nous annoncez n’est pas pour nous plaire, mais en même temps, ce matin j’ai planté un arbre et quoi qu’il m’arrive, l’idée qu’il croisse de longues années me sourit.
( D’ailleurs dans la tradition de la pensée hébraïque, il est bien spécifié que si le Messie arrive quand tu es en train de planter un arbre, tu continues ta plantation….)
Cordialement.
steeve,
la variole n’explique pas tout, loin de là.
l’audace de ces vétérans des guerres d’italie et de reconquista y est pour beaucoup. ces hommes étaient des maîtres de guerre affrontant un empire divisé ne connaissant ni la roue, ni les animaux de trait, une civilisation à peine sortie du néolithique qui usait de frondes… bernal diaz del castillo relate 119 batailles auxquels il aurait assisté en quelques années et si l’on se fie à ses écrits les espagnols eurent beaucoup de chance (et l’intelligence de s’allier ‘la malinche’).
http://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_d%27Otumba
Le problème des Aztèques face à Cortez, c’est que ce dernier avait noué des alliances avec d’autres peuples amérindiens tels les Tlaxcaltèques qui étaient des ennemis des Aztèques et puis les choses n’étaient pas aussi faciles que ça pour les Espagnols, il faut se rappeler l’épisode de la « Noche triste » où ils ont subi de très lourdes pertes. Il y avait une division entre les Tlaxcaltèques, une favorable aux espagnols et l’autre pas. C’est la première qui a gagné. Cortez avait dû se replier et avait ensuite reçu des renforts, tout comme les Aztèques qui avaient également trouvé des alliés. Alors la variole oui mais pas uniquement.
Sans compter sur la croyance qui voulait qu’on fasse d’abord des prisonniers, vifs, afin de pouvoir ensuite les sacrifier et les manger tout ou partie. Les Espagnols, convoités comme prisonniers de choix, ont pu faire une hécatombe dans les rangs de l’armée de Moctézuma. Superstition quand tu nous tiens ! Remarquez les libéraux ou les néo-keynésiens d’aujourd’hui…
Méfions nous de la richesse des mathématiques.
C’est quoi ce repère??
Une date en x et une date en y, c’est normal que tous les évènements forment une droite.
J’ai loupé quelque chose?
Ah, j’y suis, vous parlez donc de la fréquence des évènements… mouais.
Que dire de la fréquence de l’utilisation du pétrole ainsi que de la multiplicité des inventions dans tout les domaines? Faudrait intégrer ça aussi, sinon ça veut pas dire grand chose.
Une périodicité équivalente dans un monde qui se ressemble, je veux bien, mais après le XIXe, le monde ne se ressemble plus vraiment. A moins que?
D’autre part, cette « super-crise » correspond à une autre échelle de temps que celle des crises individuelles qui la définissent, et ne doit donc pas être considérée comme une époque précise, car elle n’est en fait rien d’autre que le processus d’accélération des crises lui-même dont nous voyons d’ores et déjà les effets actuellement (2002 : 7).
Pour le dire autrement, l’ »autre échelle de temps » est celle que l’observateur définit lui-même lorsqu’il observe la succession des évènements et qu’il cherche à en faire émerger un sens. Ce n’est pas une donnée qui appartient à l’évènement lui-même. C’est d’une certaine manière une création, voire une opinion puisqu’à ces évolutions est corrélée une échelle de valeurs (« effondrement », « crise ») alors que l’on peut se contenter d’évoquer simplement une transformation. L’empire romain a mis plusieurs siècle pour « s’effondrer » puis disparaître, et son apport civilisationnel (ex: le droit) a perduré puis fructifié dans d’autres civilisations. Puisqu’il n’existe rien qui ait la capacité de se survivre à lui-même dans sa forme d’origine pourquoi une civilisation échapperait-elle à cette impermanence ? Il n’y a pas de cycle, simplement un flux. Débarrassé du fardeau insupportable du destin on peut alors agir.
Vaudrait mieux éviter, surtout s’il s’agissait d’une espèce prédatrice comme la notre, mais bien supérieure technologiquement…
A tout prendre vaut mieux nous sortir de l’ornière par nos propres moyens… 😉
On peut en effet dire que les civilisations/culture sud-américaines ont été mangées par les occidentales, le point d’équilibre critique d’influence entre les deux se situant vers 1800, ou un peu avant, lorsque la colonisation portugaise et espagnole et la christianisation ont couvert l’intérieur du continent. Par contre on ne peut pas dire que cette colonisation s’est faite pacifiquement et sans heurts… Si la contreverse de Valladolid sur l’humanité des indiens d’amérique date du mi-16ème, leur condition d’exploitation n’a pas été adoucies avant les révolutions du 19ème. Le 18ème marque aussi l’importation massive de colons et d’esclaves, et un déplacement de la culture populaire des ex-empires andins vers la culture européenne et ex-africaine dans les régions côtières en raison de la disparition des populations locales.
On sait que les cultures nord-amérindiennes ont été quasi-totalement détruites par les occidentaux en un gros demi-siècle seulement, entre 1780 et 1850.
On peut noter que le terme t est d’un petit 60 pour le second, contre plus de 140 pour le premier, et que la courbe s’infléchit sérieusement vers 2040.
Si l’effondrement, ou remplacement culturel, devient bien marqué vers t= 30 ou 40, on y est déjà presque.
On peut penser qu’un changement de paradigme commencera à s’imposer à tous dans les prochaines années (2015-2020), et se développera jusqu’à sa complétude vers 2060-2080.
Je serais très curieux de voir les mêmes graphiques pour la Chine et les Etats-unis.
Faudrait commencer par financer, avec un immense sérieux, n’importe quoi!
Le capitalisme, pas encore motivé en endettements, y trouverait tous les motifs.
Hélas, le voila fournisseur de dettes….
Plutôt que financer les dettes, il ferait mieux de se desciller et financer n’importe quoi, pourvu que cela vienne de simples individus!!!
Financer n’importe quoi ?
Capitalisme fournisseur ou financeur de dettes de quoi?
Dessiller la crise de la dette ou la dette due à la crise ?
Je crains qu’on si perde un peu, comme dans un rêve ou un cauchemar.
Je vois le capitalisme comme un cheval fou ou mieux comme une locomotive filant droit devant sur des rails invisibles, où le malheur, c’est que nous sommes dans les wagons qui suivent.
Et si par chance, nous réussissions à reprendre contrôle de la machine, nous serions au regret de constater qu’elle n’avait pas de patins ni de sabots de freinage. Non, elle n’en n’avait pas, à notre grand dam.
Ne fusse que penser que d’autres auraient eu l’idée de la faire dérailler ou carrément faire sauter la voie…
Youpi !, La locomotive est morte et ne nous foncera plus dessus. Oui mais là je crains que nous ayons déjà oublier toute la ligne de compartiments, qui les uns après les autres vont à la queue-leu-leu, venir nous percuter…
Le capitalisme à l’agonie est très dangereux, comme une bête blessée, ne sachant pas encore sa fin proche.
Et que surtout dans son dernier sillon, nous ne voyons pas qu’il entraîne avec lui toute une série de conséquences en wagons (on peut leur donner presque des noms)…
Attention donc au grand tournant, les événements risquent de s’enchaîner à une vitesse folle.
Faudra bien suivre toutes les courbeS et ne pas rater un carrefour X et autre fourche en Y.
Mais il est 4 h du mat. et j’commence vraiment à avoir des hallucinations.
Je vais donc rejoindre mon wagon-lit, maintenant.
Un graphique un peu plus simple à comprendre:
Crise de la dette, ou dette due à la crise ?
Si seulement la crise devant nous n’était que la crise de l’Euro….! Ah ça serait un peu plus chouette, mais malheureusement celle de l’Euro n’est qu’une tentative désespérée de sauver le $ comme monnaie de réserve+ auto -mutilation (spéculation contre l’Euroland des européens eux-même hors et dans la eurozone) d’une monnaie mal naît; l’euro.
A Paul Jorion
Précédemment, lors d’une conférence, vous dites: « Ce n’est pas l’ensemble des intérêts égoïstes
qui fait le bien commun( dogme prôné par Adam Smith, et adopté par les néo-libéraux du XXI siècle), mais ce doit être l’ensemble des intérêts tournés vers le bien commun ».
En effet, une société fonctionne car il y a un ensemble et la synergie du groupe est supérieure à la somme de chacune des énergies individuelles. Cela ne veut pas dire que le groupe prime sur l’individu incluant une idée de sacrifice.
C’est plutôt l’idée que nous sommes tous inter- dépendants fonctionnant dans « un cadre général ».
Pourquoi ne revisiterions nous pas Alexander Hamilton (1755-1804) à l’opposé d’Adam Smith?
En effet, le principe hamiltonien selon lequel l’émission de monnaie et de crédit au service de l’intérêt général appartient exclusivement au Congrès et non à des intérêts privés, est un des fondements de la Constitution Américaine( Article 1, section 8).
Or, il semblerait qu’elle ne soit pas respectée,ne demandant qu’à l’ être à nouveau aujourd’hui..
Il y a beaucoup d’idées chez Hamilton qui semblent pertinentes pour nous aider à résoudre la crise d’aujourd’hui.
Qu’en pensez-vous?
Merci
Je ne sais pas pour vous, mais cette histoire de civilisation qui s’effondre, de germe qui permet d’éviter une longue période de chaos, ça me fait furieusement penser au cycle de Fondation d’Isaac Asimov.
Paul Jorion = Hari Seldon avec 10 millénaires d’avance ?
@ FabriceM
Oui, c’est aussi la première idée qui m’était venue à l’esprit en lisant le texte de P.J….
On dirait qu’on nage en pleine Psychohistoire…
Oui mais « Fondation » porte sur le déterminisme historique.
Il faut donc prouver que ce déterminisme historique existe; or tant d’impondérables interviennent, ce serait donc le graphique de concentrations d’impondérables déterminants ?
et le mulet ?
@ Béotienne
ALLUMETTE ?
où : A est avancé en qualité d’exception, vis-à-vis du E
selon le Proverbe et précepte médiéval latin :
« Exceptio probat regulam ».
Soit : L’exception teste la règle (dans le sens où l’exception éprouve le disciple plus qu’elle ne confirme le maître)
Et du mulet ?…
« Elle alluma lentement une cigarette et en considéra lentement le bout rougeoyant. Les lois de l’histoire sont aussi absolues que celles de la physique, et si les probabilités d’erreurs sont plus grandes, c’est seulement parce que l’histoire ne traite pas avec des humains en aussi grand nombre que la physique avec des atomes, si bien que les variations individuelles comptent d’avantage. Seldon a prédit une série de crises durant ces mille ans de croissance, dont chacune devait amener un nouveau tournant de notre histoire, suivant une trajectoire précalculée. Ce sont ces crises qui nous dirigent… et donc une crise doit éclater maintenant. » (extrait, « Fondation et empire », par Asimov)
ce qui implique que, dans le moment, Adam également à Eve, tous deux éprouvés, s’égarèrent hors du jardin. (comme une lettre qui s’égare…)
Oui, cela semble furieusement pipeau…
Quand un systéme s’effondre enfin c’est qu’il est déja mort…
C’est comme les arbres morts, un jour ils tombent….
L’événement important, ce ‘est pas le jour de sa chute, mais le moment ou il a cessé de vivre.
(Bon, je fais du Lao Tseu la!)
Posons: Le capitalisme est mort, il est en train de tomber.
Question: Depuis quand est-il mort?
Oui, mais sans vaisseau spaciaux pour aller construire une alternative a l autre bout de la galaxie …
« Est-ce à dire que – si nous ajoutons foi à cette analyse de type physique – notre salut ne peut provenir que de l’intervention cette fois d’extraterrestres ? Je ne le pense pas : je crois que nous possédons en nous-mêmes la capacité de nous extraire d’un cadre tout tracé et qui semble avoir la rigueur de la physique. »
Moi aussi, ces deux phrases m’ont fait tiquer (il faut reconnaître que les maths ont dû m’électriser..). D’abord, quand je vois un ‘je crois’ je sors mon révolver ! Ensuite je ne connais pas de moment de l’humanité où elle ait pu se passer sans dommage d’une ressource essentielle.
La crise du phylloxéra, qui a tué le vin européen, c’est moindre que le peak oil !
Plus sérieusement, je considère que la question « comment réussir la fin de l’humanité de manière pas trop foireuse ? » devient la seule vraie question à examiner. Question impensable pour autant !
C’est bête qu’on n’ait pas de dates pour les événements chinois, japonais, indiens d’Inde, iraniens, les invasions de Gengis-Khan (dont les conséquences ont été catastrophiques sur des milliers de kilomètres), Tamerlan etc…Est-ce que cela n’est pas un peu occidento-centré ?
Quant aux événements de la préhistoire, en connaît-on assez pour choisir des dates dans ces longues périodes ? De plus, la chronologie varie beaucoup suivant la région où on se trouve. Le néolithique a commencé à des dates extrêmement variées en occident, en partant du foyer initial au Moyen-Orient et en se propageant vers l’Ouest et vers le Nord au rythme d’un km par an. Enfin, l’agriculture est apparue de façon indépendante dans 4 ou 5 foyers à travers le monde, à des dates très variées. Pourquoi ne garder que le foyer du Moyen-Orient ? C’est toujours occidento-centré ! C’est trop ambitieux par rapport à la complexité du réel.
Je suis surpris par cette phrase : « La dynamique des dates en notre disposition concernant l’Afrique et l’Asie s’est révélée insuffisante, par contre une étude est possible en ce qui concerne l’Amérique. »
Qu’entendent par ‘dynamique des dates’ ces auteurs ?
La mésopotamie, l’Egypte, le Japon n’ont pas de ‘dynamiques de dates’ ?
« L’évolution historique de l’Amérique précolombienne, par son isolation du reste du monde et la disparition de cette civilisation dans le passé, nous offre une occasion intéressante de tester l’universalité de la loi postulée. » : le choix de l’Amérique précolombienne, selon cette configuration, peut s’expliquer, bien que l’on puisse il me semble parler plutôt que de ‘disparition’, ‘d’enfouissement’ , au sens propre même (des corps dans les mines, des cités dans la jungle, des croyances dans les nouvelles pratiques religieuses, …).
Par contre, suivant cette même configuration, pourquoi ne pas avoir aussi choisi l’Amérique du Nord ? Toujours cette ‘dynamique des dates’ en cause ?
Un élément à verser au dossier, concernant la civilisation Maya. Et son effondrement ‘globalisé’.
« Pour Richard Hansen (université de l’Idaho), « un effondrement est toujours causé par plusieurs facteurs ». « Mais la particularité d’un tel effondrement est que la population, une fois qu’elle a quitté les centres urbains, n’y revient pas, ajoute l’archéologue américain. Cette absence de toute réinstallation ne peut être le fait que d’une dégradation de l’environnement : les gens ne reviennent pas simplement parce qu’ils ne le peuvent pas. Aujourd’hui, si personne ne retourne vivre à Tchernobyl, c’est parce que l’environnement ne le permet pas. »
« Je ne crois pas que la guerre puisse pousser les populations à partir et à ne jamais revenir : la guerre peut susciter un abandon momentané, pas un effondrement, estime Richard Hansen, qui fouille El Mirador depuis les années 1980. Pendant la seconde guerre mondiale, Dresde, Tokyo ont été bombardées, Hiroshima et Nagasaki ont chacune reçu une bombe atomique… Or toutes ces villes sont aujourd’hui assez bien peuplées ! »
Un élément viendrait corroborer l’analyse que tu en tires, Paul, quant à la concentration des richesses et à sa machine, qui perdure par-delà même les effondrements localisés ou temporels, concernant les civilisations Maya : le stuc.
« Je pense que ce qui a suscité cette déforestation n’est pas l’agriculture, mais plutôt la production de stuc. » Tout au long de la période préclassique, à mesure que les siècles passent, les parements de stuc qui recouvrent les murs des monuments, des maisons, voire le pavement des chaussées, s’épaississent. Les signes ostentatoires de richesse et de pouvoir de la classe dirigeante se paient en stuc. Donc en arbres. Car cet enduit, qui permet de recouvrir les maçonneries grossières, s’obtient au prix d’un long chauffage du calcaire, très coûteux en bois. »
« C’est une situation que l’on ne retrouve pas forcément ailleurs et il ne faut donc pas généraliser », tempère Charlotte Arnauld. Mais, malicieusement, cette dernière fait remarquer que les derniers grands monuments de la période classique, érigés peu avant l’effondrement, sont constitués de petits blocs de calcaire, plus petits et bien mieux taillés que ceux utilisés dans les siècles précédents et bien plus soigneusement ajustés les uns aux autres.
« Peut-être précisément pour économiser le stuc« , avance-t-elle. Et donc pour économiser le bois, signe qu’il commençait sérieusement à se faire rare… »
La machine à concentrer la richesse perdure donc, malgré la raréfaction des ressources : elle ne fait que s’adapter, aux effets qu’elle produit.
Mais arrivé à un certain stade, soit de concentration de richesses, soit de prédation de l’environnement naturel, la civilisation fondée sur cette machine là s’effondre. Globalement.
S’en créée alors une autre, différente. Parfois dans son système politique (exemple de l’adaptation du système politique Maya à l’effondrement du système de royauté maya, par une ‘gouvernance partagée’), parfois sur un territoire différent (Toltèques), parfois sur un même territoire et reprenant les éléments mythiques précédents (aztèques, ‘descendants’ de Teotihuacan).
Mais avec la même machine à concentrer les richesses.
Concernant Teotihuacan, sa richesse provenait de son contrôle monopolistique des mines d’obsidienne, plus précieuse que l’or.
« On croyait initialement qu’aux alentours des VIIe-VIIIe siècles, la ville avait été mise à sac et brûlée par des envahisseurs, probablement des Chichimèques. Cependant, des fouilles plus récentes semblent indiquer que l’incendie de la cité s’est limité aux structures et habitations associées avant tout à la classe dirigeante. Les taudis et les districts plus pauvres ne furent presque pas touchés. Beaucoup affirment désormais que c’est la preuve que l’incendie a été provoqué par une émeute à l’intérieur de la ville et que la théorie de l’invasion est inexacte. »
http://fr.wikipedia.org/wiki/Teotihuacan#Effondrement
On peut aussi distinguer différents types de concentration de richesses et de causes d’effondrements.
Celle de Teotihuacan semblerait être ‘sociale’, à savoir la concentration par une caste de la richesse, la mauvaise ou l’absence de répartition des richesses produisant un effondrement social interne. Pour les Mayas, ce serait à la fois cette concentration sociale des richesses par une caste mais surtout la surexploitation de l’environnement naturel (dont dépend la création de richesses) qui produit l’effondrement.
Pour les aztèques comme pour les incas, c’est la concentration de la richesse sous forme d’or et la conjonction de l’intrusion exogène (européenne) de l’avidité pour celui-ci qui précipite la chute des empires et des civilisations qui les portent.
Il me semble que nous concentrons actuellement les trois en même temps : social, environnemental et éthique.
Les cités mayas, tout comme les cités occidentales antiques, étaient organisées autour de monuments qui étaient des lieux de culte et non pas des habitations. Celles-ci étaient essentiellement à la périphérie, constituées de constructions très modestes toute proche de l’environnemenr naturel.
Dans un milieu peu propice à l’agriculture – la forêt tropicale – et donc pauvre en ressources vivrières compte tenu d’un accroissement dez la population, il devenait difficile de continuer à construire de tels monuments qui soustrayaient à la société une somme considérable de la force de travail ne s’investissant plus dans les cultures.
Ce qui était produit ne pouvait que diminuer à mesure que la maind’oeuvre se concentrait dans lesdites constructions monumentales. On peut ici trouver une explication à la « désertion » des Mayas des « villes ».
Les Mayas n’ont pas disparus mais plutôt évolué ezn cxhoisissant un autre mode de vie. Leursz descendants furent irréductibles, résistant aux Espagnols qui ne purent jamais prendre pied à l’intérieur du Yucatan. La région n’accepta la tutelle des autorités mexicaine que vers 1920;
J’attends avec curiosité celle des physiciens, pour parler d’une autre manière de voir les choses.
D’envisager une autre représentation du monde.
On pourra alors, sur ces données collectées et en tout état de cause, poursuivre nos commentaires en convergence. Et il y a beaucoup à dire.
Or, on devrait déjà pouvoir affirmer :
qu’il semble de plus en plus probable que nous entrons dans un nouveau paradigme tant social que physique.
Quant à l’existence ou non d’un boson de Higgs avant peu… Qui sait ?
Mais il est déjà troublant de constater que des signes convergent.
En préambule et dans un genre plus « particule-liée » que pensez-vous de ce pic là ?
Les physiciens du CERN détectent une nouvelle particule fondamentale,
« beauté » :
http://cms.web.cern.ch/news/observation-new-xib0-beauty-particle
2080… Ouf! Nous avons plus de temps que je ne pensais pour savourer quelques grands crus.
Mmoui
N’ai pas lu l’autre vision indépendante mentionné par les auteurs.
1) (Sauter à 2° pour aller à du plus « dur ») : Le mot fractal(e) est clairement chez les auteurs, je me suis demandé pourquoi l’avoir rayé de l’exposition au profit du log-périodique. Crainte d’être assailli par les fans envahissant du farctal qui n’en comprennent pas les complexités ? Je pense aussi que Nassim Nicholas Taleb (dont l’ego suit sans doute une loi de puissance) aurait dit qu’il disait la même chose autrement, par Cygne Noir interposé.
2) Il me semble que, vite dit, quelques hypothèses sur la densité de population, en gros la limite ressentie de « monde plein » (telle que l’emploie Todd) (ou les seuils braudéliens) articulé au fait que si on a pu densifier la population à l’étape n, c’est qu’on a développer des techniques permettant de sortir du « monde plein » vers un monde n+1 « un peu plus grand » (d’un facteur g) , cela expliquerait le fonctionnement « microscopique » de la loi Log-périodique.
Et ça s’accélère car l’usage de l’énergie est de meilleur en meilleur (l’énergie humaine jusqu’aux romains, se faire raconter l’industrie du cloutage des chaussures de la soldatesque romaine au musée de la chaussure de Lausanne (9m2 bien originaux) ).
En cela, on recoupe la loi de Zipf/Mandelbrot (en généralisant les paramètres « utilisation »/ »stockage » sous la forme « expansion »/ »remplissage du monde » (un stockage qui est une ‘grammatisation’ et une exploitation des terres)
Ce serait, dans un régime par à-coup, le mixte d’une loi de diffusion autour de(s) centre(s), accompagnée d’un moteur qui est la croissance démographique. La nature n’avait pas prévu qu’un cerveau outillé saurait se défendre de façon inattendue contre les maladies, par vêtements, armes, et outils. Et avec des limites certes.
3)Pour le futur et pour la date critique de 2080 nous rencontrons en effet le même « problème » qu’avec tous les fractals naturels : au bout de l’arbre, on ne divise plus les branches, on met des feuilles, au bout des nervures feuilles des cellules spéciales, et cætera : Au bout des alvéole bronchiques des cellules épithéliales. Pour la loi de Moore des puces électroniques, de même, on ne fera guère plus loin que du Si 4 ou 5 nm, après c’est l’architecture de toute la puce qui changera, elle sera extrêmement multi-coeur etc.
Dans notre cas, en effet, la crise du Grand Tournant produira autre chose qu’un bond en efficacité énergétique et un remplissage d’un monde plein, car le monde sera assez « absolument plein » (aaaah, Cheminaaaade), et que l’efficacité énergétique sera plus proche de sa butée. Il n’en resterait pas mons un mystère de 2080 n : comment le passé a-t-il su que le monde allait être plein en 2080 ? Ou bien les évolutions critiques log-périodiques passées intègrent DEJA la taille du globe? Les ancêtres Homo Erectus ont déjà un peu intégré la finitude de la planète quand ils ont juger que l’herbe n’était pas si verte ailleurs que ça ?
Beau sujet en tout cas
Belle analyse Timiota.
A chaque résolution de crise est apparue une organisation nouvelle permettant de mieux utiliser les ressources jusqu’à un optimum de taille, cette nouvelle taille induisant une inadaptation de l’organisation même.
L’effet mémoire est simplement l’effet conjoint de l’efficacité de l’organisation et de l’utilisation des ressources accessibles.
De plus, il me semble que l’on regarde les événements anciens de taille beaucoup plus importante que les événements récents.
La crise de 2008 serait-elle visible dans 3000 ans ?
Imaginons une perte de nos archives numériques, un autodafé numérique d’importance, l’étude de nos cimetières et de nos poubelles ne nous montrera qu’une stabilité voire un age d’or de la consommation et de l’utilisation des ressources naturelles.
Depuis 1950, il n’y a pas eu de chute massive de la population, il n’y a pas eu d’abandon de site d’importance, pas d’invention révolutionnaire, pas de saut significatif au niveau de l’humanité.
Le seul saut que l’on puisse imaginer est le départ de l’homme de cette planète.
ça c’est significatif à l’échelle d’une civilisation.
Merci
En effet, c’est un peu paradoxal à l’âge de la civilisation dite matérielle, on ne bascule pas énormément de choses, les maisons ont 4 murs, les routes entre 2 et 4 voies, les oeuvres d’art sont souvent sur des tableaux.
Mais c’est la désublimation générale qui s’est introduite par le biais de la ruine des éléments rétentionnels longs, par la sape de l’attention profonde, dans la pochette suprise du numérique et de sa capacité de support de mémoire hénaurme. Le Pharmakon a son côté négatif (de Star’ac à l’addiction des jeunes au jeu, de la « prison » Apple-Ipad-itunes à la ruine de la représentation qu’es PauwrePoint) et son côté positif (wikipedia, le blog d’ici); Hein, Stiegler encore quoi.
Donc le XXIeme siècle est peut être mal parti sur sa composante vraiment spirituelle, pas tant que ça sur sa composante matérielle (ou justement cette dernière est trop plan-plan face à l’enjeu du « pharmakon » numérique).
Tout ça dit trop vite un lundi matin…
@ Upwind
Pas vraiment. Nous sommes dans une période de changement très net en matière de pratiques funéraires. La crémation se développe très fortement (surtout en Europe du nord), contrastant avec deux millénaires d’usage quasi exclusif de l’inhumation. Il y a une révolution silencieuse en marche, celle de nos rapports avec la mort, avec nos conceptions de l’au-delà. Pour les futurs historiens des mentalités le passage du millénaire constituera à n’en pas douter une véritable césure.
http://agora.qc.ca/thematiques/mort.nsf/Documents/Cremation–Europe__cremation
Quant aux poubelles, c’est une autre question. Dès les années 70, des archéologues américains ont réalisé des études très intéressantes sur les poubelles de leurs contemporains (Garbage Archéology). Leurs résultats mériteraient de longs commentaires.
Voir aussi en France cette expérience très polémique:
http://www.20minutes.fr/article/575137/Culture-Ils-debarrassent-la-table-27-ans-apres.php
@ Arkao :
Tiens, j’te cherchais …
Je pense que tu dois être au courant de ça :
http://www.fabula.org/actualites/appel-international-des-archeologues-grecs-pour-soutenir-le-patrimoine-culturel-grec_50072.php
Jean-Paul Demoule en parle sur son blog : « La Grèce comme ligne d’horizon ? »
« On sait que les mesures d’austérité drastiques mises en œuvre par la « troïka » (FMI, Union européenne, Banque centrale européenne) sont au mieux schizophréniques et stupides, au pire froidement cyniques, puisqu’elles prétendent à la fois baisser salaires et retraites et exiger que l’argent rentre dans les caisses de l’Etat. On sait aussi qu’aucune des mesures imposées ne constitue un « plan de sauvetage » économique et social global, mais juste un plan de sauvetage des créanciers dans l’immédiat, pour des sommes qui restent minimes, sinon dérisoires, au regard de ce qui s’échange quotidiennement dans le monde. L’intérêt financier à court terme, mais aussi l’idéologie, sinon la volonté de punir semblent en être les seuls moteurs. »
Une analyse très juste, qui va bien au-delà de son domaine de compétence. (correction : je veux dire d’une analyse qui se limiterait strictement au champ de l’archéologie telle que traditionnellement défendue).
Sur son blog, il analyse d’ailleurs aussi récemment le discours de Sarkozy, sur la ‘France éternelle’.
Je me pose la question : existe-t-il une possibilité que les citoyens puisse participer directement au sauvetage de l’archéologie grecque ?
Je veux dire, de la même manière que certains ici ont financé le projet d’Etienne sur ‘Chroniques d’un hiver européen’, est-il possible d’imaginer un financement solidaire (crowd funding), avec ou sans ‘contreparties’ ? Je n’aime pas trop le terme ‘contreparties’ mais l’idée est de proposer aux financeurs solidaires de les tenir au courant des travaux réalisés (par mail, par site internet) ou de bénéficier d’entrées gratuites, etc. Je rejoins d’ailleurs l’idée avec le fait aussi que les donateurs peuvent potentiellement bénéficier d’aides fiscales pour des donations à des organismes à but non lucratifs en UE.
Est-ce que cela s’est déjà fait en archéologie ?
@Arkao,
Ok, en effet.
Je voulais parler des résidus laissés par les différentes sociétés et ai été un peu réducteur.
Les cimetières et les poubelles sont souvent les éléments utilisés pour établir des éléments tangibles sur les civilisations passées.
Nos poubelles n’ont jamais été aussi pleines.
Le tournant spirituel est peut-être significatif d’ailleurs.
Il sera peut être interprété comme un manque de place dans les cimetières et donc comme un besoin de réduction de la taille des sépultures (ce qui est partiellement vrai) et un tournant des grandes religions monothéistes.
récemment sur Fr culture , des emissions sur les romains et leurs pratiques mortuaires parlaient aussi d’alternance locales ou temporelles entre l’ incinération et l’ enterrement ……La qualité du sol a du aussi jouer sur les pratiques .
Tres bonne émission cette apres midi (fr culture) sur les glissements sélectifs (couleurs papillons , viande cuite /crue …adaptation a l’enzyme du lait pour les peuples qui ont domestiqué une espece mamifere , longueur des intestins , variant de 40% etc ….( auteur du livre « pourquoi je n’ai pas inventé la roue « ) ……ces adaptations sélectives assez rapides seraient réversibles et indique une certaine élasticité appuyé sur les variantes génétiques , sans la rendre irréversible .
@ Zébu
Ta suggestion d’un financement solidaire de l’archéologie grecque est généreuse mais j’ai des doutes sur la possibilité de la concrétiser. On touche là, hélas, au sujet sensible des « identités » nationales. Le souvenir de Schliemann (ach!) est encore vivace sans oublier les polémiques sur la frise du Parthénon.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Heinrich_Schliemann
En France, avec la mise en concurrence de l’archéologie préventive en 2003, l’arrivée des Anglais d’ Oxford n’a pas été très bien perçue (malgré leurs compétences certaines).
Pas encore d’archéologues polonais ou roumains dans nos campagnes, mais qui sait à l’avenir ?
Dernier point, d’ordre méthodologique: Contrairement à certaines idées reçues, fouiller, c’est détruire. Dans le cas des villes, par exemple, les strates s’accumulent sur plusieurs mètres, de l’époque gallo-romaine (pour plus de la moitié d’entre elles) jusqu’à nos jours. Pour arriver aux niveaux les plus anciens, il faut bien démonter ce qu’il y a au dessus, mais je te rassure, avec méthode, afin de récolter le maximum d’informations. Fouiller, cela consiste à transformer les archives du sol en archives papier, puis en archives numérique actuellement. Démanteler pour mieux comprendre.
La préservation in situ du bâti ancien relève d’une autre problématique, la conservation du patrimoine.
Par ailleurs, il faut prendre conscience que l’essentiel des fouilles archéologiques interviennent dans le cadre de travaux d’aménagement du territoire. C’est à dire que la destruction des vestiges est déjà actée en amont, au nom des intérêts supérieurs du progrès, de la croissance, de l’emploi, et ce avec la bénédiction de nos merveilleux élus locaux, toutes tendances politiques confondues.
@ Arkao :
Ah, j’ai dû mal m’exprimer, alors. Non, je ne voulais pas parler de participer au mouvement de privatisation des fouilles archéologiques (tel que tu le décris d’ailleurs aussi en France) et encore moins de financer des équipes d’archéologues étrangères qui viendraient réaliser des fouilles en Grèce !
Non, je pensais à un financement solidaire par des citoyens européens des fouilles et surtout du maintien de l’ouverture des sites qui ne peuvent le rester par manque de personnels (gardiens, etc.), en finançant les équipes hellènes sur place (of course de chars de combat).
Sans gardiens, les sites ne sont plus sécurisés, risquent les vols et la plupart du temps, la fermeture pure et simple, fermant ainsi des centaines de sites déjà ouverts (et fouillés) ainsi que des musées sur ces sites à de potentiels touristes, lesquels pourraient par ailleurs contribuer à faire en sorte que ces sites restent ouverts grâce aux paiements de leurs entrées.
Bref, le serpent qui se mord la queue.
Permettre de payer des salaires permettrait à minima que ces sites puissent être sous surveillance et ouverts aux visiteurs. Cela permettrait aussi de payer tout court des gardiens et/ou des archéologues.
Je pensais à cette association d’archéologues grecs qui ont signés ce manifeste relayé par Demoule (950), association qui pourrait peut-être avec des dons financiers, financer ces types de dépenses et d’autres.
Peut-être que le fait que ce soit des sites publics rend les choses impossibles, je ne sais pas …
L’idée sous-jacente, si tu veux, c’est que le citoyen français ou espagnol finance la sécurisation des sites et des musées, en lieu et place de l’Etat grec défaillant (ou au contraire, très performant comme cost-killer de l’archéologie), jusqu’à ce que celui-ci puisse prendre le relais, en espérant que des changements puissent se produire en ce sens.
Et bien évidemment ces mêmes citoyens pourraient en bénéficier quand ils se transformeront en touristes en Grèce pour visiter ces mêmes sites, qu’ils n’auraient pas pu visiter s’ils ne les avaient pas subventionnés. On peut très bien imaginer un tarif réduit pour le droit d’entrée par exemple, type ‘amis de l’association des archéologues’, pour ces contributeurs.
Ou alors, puisque l’organisme en question est une association, que celle-ci sollicite auprès du Ministère des Finances français l’agrément qui lui permettra de faire bénéficier par convention fiscale de la réduction d’impôts pour les dons que les citoyens européens peuvent faire à un organisme à but non lucratif situé en UE (cf. mon billet en partie sur le sujet).
Bref, pas tant pour financer des fouilles mais plutôt permettre à l’archéologie de rester ‘ouverte’.
Quoique, sans évidemment parler de privatisation des fouilles, rien n’empêche non plus de penser à des financements de campagnes de fouilles par le biais de l’association des archéologues … (une association d’archéologues a-t-elle le droit de réaliser des campagnes de fouilles, si elle obtient l’autorisation des pouvoirs publics mais pas leurs financements ?)
Mais bon, je sais pas si c’est effectivement très réaliste, tout ça.
PS : c’est pas ça, du tout par exemple : http://www.france24.com/fr/20120118-grece-loue-sites-archeologiques-tournages-pub-acropole-tournage