L’actualité de la crise : LA CROISSANCE, MIRAGE AUX ALOUETTES ? par François Leclerc

Billet invité

Tout en soulignant que « l’incertitude prédomine », mais sans annoncer pour l’instant de nouvelles mesures, Mario Draghi, le président de la BCE, a déclaré jeudi dernier vouloir désormais « remettre la croissance au centre du l’agenda européen ». Sans crainte de le contredire, Herman Van Rompuy, le président de l’Union européenne, a le lendemain affirmé que « la croissance, nous ne la découvrons pas au milieu de la campagne électorale française, nous y travaillons depuis longtemps », tout en confirmant la tenue début juin d’un sommet européen informel pour en débattre. Pour ne pas être en reste, le commissaire européen Olli Rehn a pour une fois fait dans la nuance : « La consolidation budgétaire, bien que nécessaire, doit s’appliquer de manière à favoriser la croissance et de façon différenciée, pour parvenir à un équilibre entre consolidation budgétaire et croissance ». Tout le monde s’est sans exception engouffré à la suite, pour faire de la croissance la scie du moment.

Si elle n’en reste pas, pour en définir le moteur, à l’opposition entre réformes structurelles et investissements financés par le déficit, la discussion va s’engager sur les « project bonds », appellation trouvée pour éviter le terme qui fâche d’euro-obligation et en restreindre l’utilisation au financement de projets et non pas de déficits. Afin d’amorcer la pompe, la Commission propose de mettre à la disposition de la Banque européenne d’investissement (BEI) un véritable pactole de 230 millions de dollars, qui lui permettra de lever entre 3,5 et 4,6 milliards d’euros sur les marchés, pour financer entre 15 et 20 grands projets transnationaux. Quand les politiques se mettent à l’œuvre, ils ne répugnent pas aux symboles.

Mais la plume des chroniqueurs reste en l’air en attendant que se précisent les termes du compromis déjà en cours de négociation entre les équipes d’Angela Merkel et de François Hollande.

En s’employant à tracer une perspective à dix ans, non sans témérité dans un contexte où l’on vit à la petite semaine, Mario Draghi a levé le nez du guidon. L’exercice prend toutefois son sens s’il identifie le délai nécessaire à la réalisation du désendettement et à la concrétisation des effets bénéfiques sur la croissance attendus des « réformes structurelles » qui devraient l’accompagner. La promesse n’est cependant pas exaltante.

Fitch vient opportunément de choisir ce moment pour rendre publique une étude intitulée « Le futur de l’Eurozone : scénarios alternatifs ». Mélangeant conformisme de bon teint et audaces mesurées, l’agence de notation tente de voir plus loin que le bout de son nez. Cinq scénarios possibles sont ébauchés, dont l’un a sa préférence. Figurent dans la liste deux éventualités extrêmes, les moins probables : le repoussoir de l’éclatement de la zone et à l’inverse la réalisation des « États-Unis d’Europe ». Ce dernier concept témoignant d’un manque affirmé d’imagination pour aller ainsi chercher son inspiration.

Restent trois options, dont deux qui envisagent encore des solutions symétriquement opposées : la sortie de la Grèce de la zone euro et la naissance de l’« euromark », dont le nom épargne toute explication. Subsiste enfin, par élimination si l’on peut dire, la dernière d’entre elles : « Fitch s’attend à ce que l’eurozone traverse la crise en se tirant tant bien mal d’affaires », est-il pronostiqué non sans inquiétude. Mais comment ?

Sans surprise, la vision de l’Europe du futur par l’agence de notation ne manque pas de conformisme, fixant comme objectif central la réalisation d’une « structure viable » – qui ne l’était donc pas – dont la construction est déjà entamée grâce à un triptyque : intégration fiscale et partage de souveraineté, austérité fiscale et réformes structurelles, assortis d’une substantielle assistance aux pays « périphériques » (dans les rangs desquels figure l’Espagne).

Ce tableau dressé, Fitch est néanmoins réaliste et s’attend à ce que de nouveaux épisodes de « sévère volatilité financière » interviennent, reconnaissant que « le risque de crises de liquidités relevant de prophéties auto-réalisatrices et atteignant les États solvables n’a pas disparu. » Mais l’agence voit une issue dans le fait que « au dernier moment, les responsables politiques feront ce qu’il faut pour éviter un effondrement ».

C’est là qu’interviennent les audaces. Elles sont cependant bien timides, faisant appel à la nécessité – placée en tête de liste des mesures à prendre – de fournir une aide financière directe aux banques, sans que celle-ci transite par les États comme c’est actuellement prévu. « Cela affaiblira la boucle rétroactive pernicieuse qui existe entre les finances publiques et les banques nationales, l’accès du secteur privé à son financement et la croissance. »

En second lieu, des « nouvelles euro-obligations » apparaissent au détour d’une parenthèse, à condition que leur emploi soit limité au financement des organismes européens en charge du soutien aux banques et aux sauvetages (présumés des États, bien que cela ne soit pas écrit). Troisième et dernier volet, il est prévu que la BCE soit à nouveau mise à contribution et accroisse d’autant son bilan, « aussi longtemps que le secteur privé ne parvient pas à procurer des liquidités aux institutions financières ».

Au final, le but est d’atteindre une « quasi-union fiscale », étant entendu que « sans retour de la croissance, même une union fiscale totale ne serait pas forcément une solution pérenne à la crise de l’eurozone. » On bute toujours sur le même problème.

Si une chose doit être retenue de cette vision, c’est que l’interconnexion de la dette privée et publique, après avoir été longtemps superbement ignorée, est désormais reconnue comme un vice de construction à réparer. Cela conduit à accorder la priorité au renflouement des banques qui en ont besoin – et dont la chute entraînerait celles qui se débrouillent vaille que vaille – les injections de liquidités de la BCE n’ayant comme fonction que d’en donner le temps.

Ce qui laisse toutefois toujours la même question pendante : qui va apporter sa garantie à cette opération ? Les États sont bien partis pour le faire, rebouclant la boucle que l’on prétend déboucler. Outre le problème politique qu’il posera, ce montage financier sera à terme d’autant plus fragilisant qu’il reposera sur des finances publiques déjà très malmenées et condamnées à une cure d’amaigrissement expéditive. On n’est pas à une contradiction près. Ou à construire un dispositif de plus présenté comme destiné à ne pas servir et dont l’effet résulterait de sa seule existence. Pour mémoire, c’est aussi le cas des bazookas et autres pare-feu déjà longuement évoqués ici-même…

Revient de nouveau sur le tapis la référence à la croissance, à laquelle tout le monde se raccroche à sa façon et non sans ambiguïtés, suivant qu’elle est d’inspiration keynésienne ou qu’elle repose sur des réformes affectant prioritairement le marché du travail et l’État providence. Elle ne peut dans ce dernier cas que produire d’hypothétiques effets ultérieurs, au prix d’une contraction du pouvoir d’achat et de la consommation, le principal moteur de la croissance. Sans le dire, la croissance est donc dans le meilleur des cas remise à plus tard. La stratégie en cours est assortie d’une conception du rééquilibrage économique européen qui repose sur la récession pour les uns et la croissance pour les autres, avec pour résultat d’accentuer le déséquilibre auquel on prétend remédier. On tourne en rond afin d’éviter un transfert financier de longue haleine. Pourtant, c’est d’une manière ou d’une autre cela, ou à terme l’éclatement.

Les marges de négociation sont étroites et vont le rester, car il faudrait sinon briser ce cadre tabou. L’économiste Jean Pisany-Ferry a tenté de dégager une alternative dans La Tribune, suite à un constat lucide bien qu’incomplet. Il préconise que soit maintenu l’objectif d’une inflation moyenne de 2 % pour la zone euro, mais d’accepter qu’elle soit plus élevée en Europe du Nord afin de contrebalancer une déflation au Sud ; de substituer à une politique de rigueur axée sur le respect de ratios intangibles comme l’est la limite de 3 % du PIB de déficit budgétaire annuel (car « il était censé nous empêcher de partir dans le décor, [or]nous sommes partis dans le décor ») des politiques « correctement dosées » dont il s’efforce de cerner les principes ; de recapitaliser les banques ; puis enfin de mettre en place des « chantiers communs », dont il fait la revue des financements possibles en soulignant qu’ils resteront réduits.

Enfin, Jean Pisany-Ferry se place sur le terrain politique de l’évolution des rapports franco-allemands et des compromis à rechercher, restreignant encore par là même le champ du possible… Faut-il en tirer comme conclusion que, plus que jamais, c’est dans la crise elle-même que se trouve le moteur de son approfondissement ou alternativement de sa solution ?

L’argumentation allemande, selon laquelle il est absurde de créer de nouvelles dettes pour régler les précédentes, est pleine de bon sens. À condition de ne pas en tirer comme conclusion qu’il suffit pour la résorber de combattre la dette publique comme s’il s’agissait d’une infection à stopper au plus tôt. Tout cela pour en fin de compte accepter sous la contrainte les mesures exceptionnelles sans fin de la BCE, qui aboutissent à… combattre la dette par de nouvelles dettes !

Sortir du cadre, dans ce domaine, cela implique de ne pas la rembourser dans sa totalité et d’en assumer les conséquences. Mais qui s’y prépare aujourd’hui en procédant à son inventaire ? Qui se penche sur un mode opératoire ? Qui réfléchit à ce que peut bien représenter la croissance économique ?

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109 réponses à “L’actualité de la crise : LA CROISSANCE, MIRAGE AUX ALOUETTES ? par François Leclerc”

  1. Avatar de Julien Alexandre

    Qui réfléchit à ce que peut bien représenter la croissance économique ?

    Nous, ici-même !

    1. Avatar de Hervey

      J’allais le dire… et c’est le sujet de @perso envoyé à des amis hier soir pour apaiser l’euphorie de la journée précédante.

    2. Avatar de Marlowe
      Marlowe

      Sortir de l’économie.

      Si la croissance économique c’est toujours plus de richesses économiques créées, c’est toujours plus de richesses pour le petit nombre qui achète le travail de la majorité au plus bas prix et pour ceux (qui font partie de la même classe sociale que les propriétaires de moyens de production) qui prêtent, contre intérêt, l’argent qui manque à ceux qui produisent et qui achètent les marchandises.
      La croissance est l’accumulation du capital et la croissance introuvable est l’accumulation du capital visiblement confrontée à ses limites, internes (la production ne génère plus assez de plus-value et les capitaux vont à la spéculation) et externes (les limites de la planète)
      La croissance est devenue impossible.
      Ce qu’il faut c’est :
      Sortir de l’économie (ou plutôt comment l’économie a été inventée…)
      Un débat avec Serge Latouche et Anselm Jappe sur : http://palim-psao.over-blog.fr

      1. Avatar de Bruno
        Bruno

        Croissance = emploi, décroissance = chômage

        Certes, il y a croissance et croissance (et toute valeur ajoutée n’est pas égale à n’importe quelle autre…).

      2. Avatar de Mathieu
        Mathieu

        @Bruno

        C’est ce problème auquel Tim Jackson essaie de trouver une solution dans « Prospérité sans croissance ». Je suis d’accord avec lui sur le problème: tant que nous n’aurons pas trouvé un système au sein duquel la croissance n’est pas nécessaire (c’est à dire où, sans croissance, il y a encore du travail et/ou de l’argent pour tout le monde) alors on ne s’en sortira pas. Mais je précise: ce n’est pas parce qu’on vit dans un système qui *peut* s’accommoder de l’absence de croissance, qu’on ne peut pas en avoir, de la croissance. Mais cette croissance ne devrait être possible que si une amélioration technologique ou sociale nous permet effectivement de faire plus à l’intérieur des limites écologiques de notre biosphère.

      3. Avatar de Nemo3637
        Nemo3637

        Sortir de l’économie…
        Marlowe énonce ici l’essentiel.

    3. Avatar de yvan
      yvan

      Bel amour de l’argent…
      Molière, par son avare, n’aurait dit mieux.

      La « croissance » ne sert que les financiers qui nous asservissent et les directeurs de pensée qui « veulent notre bien » ».
      Dire qu’un article de ce blog a été repris par ailleurs car excellent dans sa démonstration de l’asservissement par l’ « assurance » -vie…
      Et vous dire le dream de la retraite par capitalisation. Les cowboys retraités repartent au boulot, pauvres résignés idiots… Lapalissade.

  2. Avatar de Paul Jorion

    C’est vrai ! François, lis Le blog de Paul Jorion – jeune et captivant : en vente dans toutes les bonnes librairies !

    1. Avatar de BasicRabbit
      BasicRabbit

      Belle définition de la croissance en effet: « go to » (en français « gau tau »). Le moteur de la croissance? Le hamster dans son cylindre: « go to » barreau suivant.

      Croissance sans sens.

    2. Avatar de Tano
      Tano

      C’est une impression que j’ai, ou bien de plus en plus de billets récents de François Leclerc se termine par des questions?

      M. Leclerc serait-il devenu plus sombre et dubitatif au fur et à mesure des développements de cette crise qui n’en finit pas? ( et y a de quoi être sombre! )

  3. Avatar de Stéphanie Gernez
    Stéphanie Gernez

    Bonjour,
    Veuillez m’excuser de mettre ce lien ici, complètement hors sujet, mais il me semble suffisamment important pour être diffusé.
    Je n’ai pas retrouvé le sujet sur le nucléaire.

    Le Japon demanderait l’aide internationale et de l’ONU pour le réacteur 4.
    Si c’est vérifié, c’est à mon avis, que le risque doit être vraiment très important
    ici

    1. Avatar de Marlowe
      Marlowe

      Pas hors sujet.
      Le nucléaire est l’exemple de la croissance devenue visiblement impossible.

      1. Avatar de Eric L
        Eric L

        les pétrodollars aussi . Jusqu’à quand va -t-on construire des tours dans le désert ? alors qu’il y faudrait d’abord de l’eau .

    2. Avatar de RUTILY

      Oui la piscine de l’unité 4 pose un grave problème qui mériterait une mobilisation internationale car le temps joue contre la résolution. Malheureusement ce n’est pas « le Japon » qui fait cette demande mais des ONGs : il s’agit d’une pétition signée par plusieurs organisations et des personnalités mais pas d’une demande du gouvernement Japonais. On est dans l’incompétence et le déni d’incompétence depuis le début.

    1. Avatar de G L
      G L

      Le sénateur démocrate Wyden, senior member of the U.S. Senate Committee on Energy and Natural Resources, a expédié des lettres à ce sujet aux ministres des affaires étrangères et de l’énergie, à la Nuclear Regulatory Commission américaine et à l’ambassadeur des Etats Unis au Japon.

      Problèmes:
      – il estime que les Etats-Unis sont directement et gravement menacés
      – ça remet en cause la sécurité de quelques douzaines de réacteurs implantés aux US, du même modèle que ceux de Fukushima, dont les piscines de stockage sont situées en hauteur et seraient insuffisamment protégées contre les accidents
      – il est question dans les liens ci-dessus de « 10 893 assemblages de combustible usé à l’usine de Fukushima Daiichi » Comme – je résume Wikipedia – « Le combustible est constitué par des pastilles de dioxyde d’uranium empilées dans des tubes en alliage de zirconium. Ces tubes d’environ 4 mètres de longueur sont aussi appelés gaines. Les crayons sont ensuite réunis en assemblages constitués de 264 éléments pour ce qui est des assemblages les plus courant utilisés en France (17 X 17 = 289 – 24 tubes guides – 1 tube d’instrumentation ⇒ soit 264). » ce chiffre voisin de 10 000 me semble surprenant car il correspondrait à un grand nombre d’années de fonctionnement des réacteurs de la centrale.

    2. Avatar de jeanpaulmichel
      jeanpaulmichel

      Merci pour ces liens.
      Malheureusement comme dit plus haut, vous n’êtes pas hors sujet mais en plein dedans.

      Et dire que notre précédent Président avait attribué l’accident de Fukushima au tsunami, dédouanant la fillière et la logique sous-jacente du toujours plus de production et donc de production d’énergie.
      Fukushima risque de nous exploser au visage, dans quinze jours, dans 6 mois, dans 5 ans.
      Peut-être faudra t’il en passer par là pour que cela change.

      La problématique du réchauffement climatique tient de la même logique de la consommation effrenée. Certes c’est moins violent et plus lent que l’atome mais nous en mesurons progressivement les conséquences : désertification, météo capricieuse, etc, etc …

      A court terme, il ne vous aura pas échappé que le nouveau gouvernement envisage un gel du prix des carburants pour une durée de 3 mois au nom … de la croissance et du pouvoir d’achat …

      1. Avatar de Jmemeledetout
        Jmemeledetout

        Et dire que l’actuel président, celui que vous venez d’élire, ne veut fermer qu’une seule centrale…

        Alors que Mélenchon avait un programme écologique hyper travaillé et cohérent.

        C’est à désespérer du genre humain qui ne réagit que lorsqu’il est confronté à l’irréparable.

  4. Avatar de loindevant
    loindevant

    Pourquoi parlez-vous si rarement d’un audit des dettes UE ?
    n’est ce pas une voie envisageable pour justifier votre conclusion ?

    1. Avatar de Mathieu
      Mathieu

      Une voie necessaire, certes.

  5. Avatar de mike
    mike

    Nous qui avons ouvert nos yeux et notre conscience à la question : ou est comment la plante « homme » a-t-elle jusqu’ici connu la plus vigoureuse et la plus haute croissance, nous qui pensons que ce fut toujours dans des conditions opposées, et qu’il a fallu d’abord que les dangers qui menacent la vie de l’homme prissent des proportions gigantesques pour en arriver là. Qu’une longue pression et une longue contrainte ont seules permis à l’imagination de l’homme et à sa puissance de dissimulation (à son « esprit ») de s’affiner, de s’enhardir : que sa volonté de vivre a du s’intensifier jusqu’à devenir une volonté absolue de puissance. Nietzsche, L’esprit libre

  6. Avatar de Oyantais
    Oyantais

    Bonjour,

    La croissance économique doit représenter l’augmentation de la quantité de richesses crées que le bon peuple peut se partager pour assurer sa subsistence.

    Peu d’activités qualifient.

  7. Avatar de Kerjean
    Kerjean

    Ho la!

    c’est le printemps ou l’élection présidentielle qui rend si primesautiers nos estimés tauliers?

  8. Avatar de Macarel
    Macarel

    Qui réfléchit à ce que peut bien représenter la croissance économique ?

    A ce propos, le point de vue d’un sage, un vrai bol d’air frais dans ce monde de brutes où l’argent est roi.

    1. Avatar de BasicRabbit
      BasicRabbit

      Tout à fait d’accord avec BasicRahbi. 🙂

    2. Avatar de arkao
      arkao

      @ Macarel
      Pierre Rahbi est bien sympathique, mais il se trompe complètement quand il dit:

      Nous sommes revenus au néolithique : nous sommes des cueilleurs, nous passons dans les rayons et nous cueillons.

      Le Néolithique, c’est à l’inverse le passage d’une économie de chasse et de cueillette à l’élevage et à la production de nourriture.

      1. Avatar de Macarel
        Macarel

        @arkao

        Oui en effet, il aurait du dire: « Nous sommes revenus au paléolithique… »

        Et je rajouterais un paléolithique postmoderne puisque l’on cueille dans les rayons des supermarchés des marchandises, moyennant paiement à la caisse tout de même.

      2. Avatar de arkao
        arkao

        @ Macarel
        En fait, ni l’un ni l’autre. Nous ne sommes revenus nulle part. Nous sommes au paroxysme d’un système de prédation des ressources rarement atteint au cours de l’histoire de l’humanité.

      3. Avatar de Macarel
        Macarel

        @arkao

        On va peut-être tomber d’accord, en disant que nous n’allons nulle part, ou plutôt dans le gouffre…

        système de prédation des ressources rarement atteint au cours de l’histoire de l’humanité.

        Je dirais même plus « jamais » atteint !

        Ce système c’est le CAPITALISME, et l’époque actuelle qui ne va pas durer au delà d’un siècle ou deux: c’est l’anthropocène ou oléocène.

        99% de l’humanité (riche en particulier) s’en contrefout, donc fonçons dans le vide en klaxonnant.

        Après tout, notre espèce n’est pas indispensable au reste du Cosmos. Et si nous on s’en fiche, personne d’autre ne va s’émouvoir de la disparition d’un bestiau qui n’a d’autre obsession que de faire croître la taille de sa pelote: jusqu’à finir écrasé dessous.

  9. Avatar de ERIX le Belge
    ERIX le Belge

    Mais qui s’y prépare aujourd’hui en procédant à son inventaire ? Qui se penche sur un mode opératoire ?

    On peut se mobiliser en interpellant les parlementaires Ce sera un début de réflexion et d’action…

  10. Avatar de gaillard1
    gaillard1

    Ne jamais oublier ceci, les responsables…

    Parce que le temps passe, et que nous voyons gentiment les dirigeants et autres bancocrates faire comme si tout venait de l’impéritie du consommateur avide, sans controle de ses pulsions.

    Su ZH y’avait cette phrase ci-dessous. J’y ai répondu par les mots plus bas. Avec pas mal de succès.

    « when you borrow too much money as a nation – you become ungovernable – as there is no painless way out. »

    Hey, super moron, did’nt you notice that this debt has been doubled since those countries payed huge amounts of money just to save the rigged financial system.

    Come Down !

  11. Avatar de Eric L
    Eric L

    la croissance telle qu’elle est, est une forme de prosélytisme, de dissuasion par la force , le plus souvent au détriment du reste . Comment concevoir une croissance qualitative , une amélioration de la condition humaine, des êtres exilés que nous sommes , vivant un « temps » , isolés dans ce temps , plus bref que ce que nos sens nous disent ? c’est pour cela que les vies humaines sont précieuses, elles servent bien ( ou mal ), d’une façon ou d’une autre une éternité . Trouver l’équilibre entre le nécessaire et le suffisant .
    Il n’est pas souhaitable de devoir vivre comme nos ancêtres ou comme les aborigènes qui cheminaient et improvisaient constamment leurs quête matérielle, quoique cette méthode d’exister avec une intuition extraordinairement forte puisse nous apporter des lumières sur le fonctionnement de la psyché , eux qui ont à juste titre refusé l’automobile pour leur mobilité, y voyant plus d’inconvénients que d’avantages . ( ce que personnellement je ne refuse pas, mais dont je trouve excessivement déraisonnable l’usage, vitesses donc dépenses , etc. )
    Sous ce prétexte de confort, de facilité, sécurité et de progrès on est tout de même pris à notre piège . est-ce que cette croissance est réellement partagée et donne à chacun une amélioration ? la famine a -t-elle disparue ? L’obésité, donc une mauvaise nourriture quelque part . etc. sans parler des cancers qui sont tout de même un indice, non ? la peur qui favorise les replis nationalistes .
    si seulement on pouvait mesurer le bonheur … ou le malheur . Là, on ne peut pas prendre des chiffres , c’est l’oreille attentive qui prend la mesure . c’est lié au féminin , comme l’art .

    (bref, la croissance d’un côté , la misère de l’autre )

  12. Avatar de BA
    BA

    Lundi 7 mai 2012, François Lenglet explique ce qui va se passer en Europe : la vidéo dure 3 minutes.

    http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=hFVA8aonJwA

  13. Avatar de G L
    G L

    un véritable pactole de 230 millions de dollars, qui lui permettra de lever entre 3,5 et 4,6 milliards d’euros sur les marchés, pour financer entre 15 et 20 grands projets transnationaux.

    🙂
    … ou la moitié environ d’un réacteur nucléaire : coût global prévu pour l’EPR en construction en Finlande: 6,6 milliards d’euros (il faudrait à la louche une centaine de réacteurs de ce type pour disposer de toute la puissance électrique que peut fournir EDF)

  14. Avatar de Bruno
    Bruno

    Le coup d’Etat permanent
    Pour paraphraser le titre d’un livre d’un socialiste célèbre, la politique en période de crise se résume le plus souvent à des négociations informelles réunissant banquiers, responsables politiques et banquiers centraux qui orientent la politique. « Tout le pouvoir aux soviets de la finance! »
    Si l’on ne peut plus évoquer les alternatives possibles: croissance, répudiation de la dette etc… c’est la fin de la démocratie. Certes on continuera d’ aller voter mais les gens n’auront plus le droit de choisir. Ils ne pourront que dire « Amen » à une politique irrévocable. La démocratie ne servira plus dès lors qu’à entériner. Nous assistons à ce qu’ Emmanuel Todd appelle « Après la démocratie » ou en d’autres termes la fin de la souveraineté du peuple.
    C’est ce que montrent les résultats des élections en Grèce et dans une moindre mesure en France: d’un côté les déclarations des uns et des autres, FMI, BCE, UE qui exigent le remboursement de la dette et le retour à l’équilibre des finances publiques. De l’autre, des millions d’hommes et de femmes qui refusent de subir le sort qui leur est fait. Et qui le font savoir!
    Décidément, le peuple est un détail gênant.

  15. Avatar de Karlu$$
    Karlu$$

    pour la dette : elle doit rouler dans des conditions apaisantes, avec des taux de 1% seulement et une échéance dilatée. Karluss, inventeur du « roulement bas à dilatation programmée ». Le fameux RBDP ; dans la bouche d’un Mario, ce serait la classe… « roll over debt »

  16. Avatar de Jérôme
    Jérôme

    http://www.pluzz.fr/jt-20h-2012-05-07-20h00.html

    45’45, intervention de J.Attali, où il est question du secteur bancaire espagnol, qui serait éventuellement et au moins partiellement « européanisé ».

    J.Attali et P.Lamy :
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2012/05/08/construisons-une-europe-de-la-relance_1697621_3232.html

    Belle journée.

  17. Avatar de KIMPORTE
    KIMPORTE

    Ma premiere intervention sur ce blog, il y a quelques mois , etait une reponse a Paul Jorion  » la revolution est en route et les consciences doivent evoluées »
    D ans votre billet , Francois, je ressens plus que jamais, une impression de mur, de fin de quelque chose, donnez du temps au temps touche a sa fin.

  18. Avatar de Denis Monod-Broca
    Denis Monod-Broca

    Pour que le peuple puisse exprimer le pouvoir qui est le sien en régime démocratique, encore faut-il qu’il puisse choisir, encore faut-il que les partis en lisse lui offre une alternative. Ce n’est plus le cas en France. Traditionnellement la gauche c’est le changement et la droite c’est la conservation. Il n’en est plus rien. Droite et gauche se veulent identiquement ennemies du si méprisable immobilisme, identiquement adeptes du si bienfaisant changement, identiquement déterminées à adapter la France, comme elles disent à l’unisson, au « XXIème siècle » et à « un monde qui bouge ». Comment choisir alors, puisque ça revient au même ? Que reste-t-il de la démocratie quand le peuple ne peut plus choisir ? Il y a bien quelques différences entre les recettes de droite et les recettes de gauche, mais les unes et les autres visent au même objectif, « toujours plus », toujours plus de nouveauté et de modernisme, toujours plus de science et de technique, toujours plus d’argent et de confort, toujours plus de consommation, toujours plus de richesse et de force, toujours plus de performance et de réussite… Il conviendrait, pour ranimer la démocratie, que les partis se distinguent à nouveau les uns des autres sur ce point essentiel, que sur l’échiquier politique réapparaisse une alternative véritable, que l’une, droite ou gauche, persévère dans la défense du toujours plus mais que l’autre à l’opposé s’engage résolument dans la défense du moins, avec pour mots d’ordre : frugalité, conservation, persévérance, retenue, effort, manque… Ce renoncement au changement perpétuel, ça, ce serait un changement ! Véritable cure de désintoxication, ce serait un changement oh combien salutaire ! Encore faudrait-il que le peuple puisse choisir une telle voie. Et pour cela qu’elle lui soit résolument proposée.

    1. Avatar de Eric L
      Eric L

      Pour cela il faudrait que ceux qui détiennent des grosses dettes renoncent à leurs intérêts . On pourrait rembourser le capital et relancer l’économie , l’activité , selon d’autres critères .

      1. Avatar de Denis Monod-Broca
        Denis Monod-Broca

        Sur d’autres critères, oui, tout est là. Que voulons-nous ? Question essentielle et que nous ne nous posons pas assez. Que voulons-nous ? comment voulons-nous vivre ? de quoi avons-nous vraiment besoin ?…
        Quant à nos dettes, oui, c’est vrai aussi, il faut imaginer que nous aurons un jour ou l’autre à sauter le pas. Cela passera par défaut partiel, ou restructuration, ou non-paiement des intérêts, ou moratoire sur le remboursement, etc. ou un peu de tout cela à la fois. « Sortir du cadre » comme on dit dans les parages.

  19. Avatar de JB
    JB

    Et pendant ce temps en Espagne, Bankia (ex-Caja Madrid) a besoin d’argent frais de l’Etat avec démission de son Président en prime….

    http://www.latribune.fr/entreprises-finance/banques-finance/industrie-financiere/20120507trib000697398/bankia-change-de-president-et-pourrait-recevoir-jusqu-a-10-milliards-d-aide-publique.html

  20. Avatar de Libor_Mon_Amor
    Libor_Mon_Amor

    lien : http://alternatives-economiques.fr/blogs/parienty/2012/05/05/l%E2%80%99affaire-du-libor-ce-qu%E2%80%99un-enorme-scandale-financier-nous-apprend-du-fonctionnement-des-marches/

    Arnaud Parienty

    © Arnaud Parienty pour Alternatives Economiques

    L’affaire du Libor : ce qu’un (énorme) scandale financier nous apprend du fonctionnement des marchés

    Pendant que la France se demande s’il vaut mieux élire un président normal plutôt qu’un anormal, le monde continue à tourner et la machine médiatique à cracher des infos.

    En particulier, depuis deux mois, la planète financière est choquée par le scandale de la manipulation du LIBOR.

    L’histoire n’est pas très originale : les plus grandes banques du monde se sont entendues pour s’enrichir aux dépens de leurs clients. Une telle banalité, reconnaissons-le, ne vaut pas plus d’une brève… sauf si l’escroquerie en question se chiffre en milliards d’euros. Surtout, s’intéresser à cette histoire apprend des choses étonnantes sur le fonctionnement concret des marchés financiers.

    LIBOR, qu’es a quo ?

    Le Libor est le London Inter Bank Offered Rate.

    C’est le taux d’intérêt sur le marché interbancaire à blanc de Londres.

    A blanc, c’est-à-dire sans que la banque emprunteuse ne fournisse de titres en gage pour obtenir les sommes qu’elle emprunte.

    Il existe une gamme de taux LIBOR, qui couvrent dix devises différentes et quinze échéances allant de un jour à un an. Ces taux sont très importants, car ils servent de référence pour la conclusion de nombreuses opérations de prêt, pour la révision des taux des prêts à taux variable et pour les marchés de dérivés de crédit. Au total, plus de 300000 milliards d’euros de produits financiers divers voient leur prix dépendre du LIBOR (pour donner une vague idée de ce que représente cette somme, c’est 1500 ans de production de la France).

    D’autre part, comme tout prix de marché, le LIBOR indique quelles sont les tensions entre offre et demande. Il sert donc de guide pour lire la situation financière, par exemple pour savoir si les grandes banques éprouvent des difficultés pour se refinancer à court terme ou pas.

    Or, pendant plusieurs années, ce taux (ainsi que le Tibor, qui concerne le marché de Tokyo) semble avoir été manipulé par les grandes banques qui y jouaient le rôle principal. Le soupçon s’est dessiné lorsque des observateurs perspicaces ont remarqué que les tensions sur les marchés devenaient énormes, la crise de confiance entre les banques faisant exploser les taux d’intérêt, mais que le Libor restait très bas. Le soupçon est devenu certitude lorsque, caché dans les centaines de pages du rapport de la grande banque suisse UBS pour le quatrième trimestre 2011, on trouve le passage suivant, à la page 83 (traduction perso) :
    Plusieurs agences gouvernementales, notamment la SEC, l’USCFTC, le Ministère de la justice et la FSA, enquêtent sur la détermination du taux LIBOR de la BBA (association des banquiers britanniques). Il semble que ces investigations se focalisent sur le point de savoir si des tentatives inappropriées de la part de UBS (parmi d’autres), seule ou avec d’autres, ont eu lieu en vue de manipuler le taux LIBOR à certains moments.(…)
    UBS a obtenu une immunité conditionnelle des autorités de certaines juridictions, notamment le ministère américain de la justice et la commission de la concurrence suisse, en relation avec d’éventuelles violations de la loi concernant le soumissionnement du (…) LIBOR. (…) En conséquence de ces garanties conditionnelles, nous ne serons soumis à aucune poursuite, amende ou sanction pour violation des lois anti-trust en lien avec les éléments que nous avons rapportés à ces autorités, sous réserve de notre coopération permanente. »

    La conclusion évidente est qu’il y a eu des entorses au droit de la concurrence, qui ont été dénoncées aux autorités par UBS, l’un des participants, en vue d’éviter des poursuites. La question est de savoir pourquoi.

    A qui profite le crime ?

    Si certaines banques manipulent le LIBOR, à quoi cela peut-il leur servir et qui en est victime ? Plusieurs hypothèses ont été avancées ces dernières semaines. On peut penser que minorer le LIBOR aide ces banques à se procurer des ressources à bas prix et à rassurer le marché sur leur santé financière (le taux payé informant sur la confiance du marché envers l’emprunteur, comme le grand public le sait depuis la crise grecque), ce en pleine tourmente financière. En même temps, ces banques sont également prêteuses et la baisse du LIBOR réduit les taux variables sur les emprunts immobiliers, par exemple, ce qui fait perdre de l’argent à la banque. La situation est donc confuse et cette explication n’a rien d’évident.

    Une hypothèse plus gênante est qu’orienter les taux à la hausse ou à la baisse permet de gagner de l’argent sur les marchés de produits dérivés, car cela revient à connaître l’avenir, donc à gagner à tous les coups en pariant sur l’évolution des taux. Mais cela supposerait que le département qui fait du courtage au sein des grandes banques communique avec le département qui fait du trading, notamment en compte propre ; ce qui est interdit.

    Il y aurait donc eu une manipulation géante… mais sans qu’on sache comment les banques qui l’ont réalisée en ont tiré profit. Mieux vaut donc s’arrêter là avant d’en savoir plus et nous intéresser à une autre question fort intéressante : comment peut-on manipuler un taux essentiel comme le LIBOR ?

    Un marché est-il un club ?

    Pour un économiste naïf (moi, par exemple), un prix de marché se détermine par la confrontation, réalisé par un teneur de marché, d’une offre et d’une demande. Les prêteurs d’euros à trois mois envoient leurs offres, les emprunteurs font part de leurs demandes, un taux d’équilibre est annoncé. Manipuler le marché supposerait donc une manœuvre assez sophistiquée, impliquant pas mal d’argent.

    La réalité est toute autre.

    Chaque matin, sur le coup de 11h40, 18 banques internationales (pourquoi elles ?) font part du taux auquel elles pensent pouvoir emprunter ce jour-là. La BBA fait une petite moyenne de tout cela, après avoir écarté les quatre taux les plus bas et les quatre plus élevés, et annonce le LIBOR du jour. Très précisément, selon la BBA, les banques sélectionnées, car jugées les plus actives sur le marché, répondent à la question suivante : « à quel taux pourriez-vous emprunter des fonds, si vous deviez le faire en demandant puis en acceptant des offres interbancaires dans un marché de taille raisonnable juste avant 11 heures du matin ? »

    Cette question est tellement extraordinaire dans sa formulation qu’on se demande vraiment comment un tribunal (et de nombreuses plaintes sont déjà déposées) va pouvoir juger quoi que ce soit. En effet, il ne s’agit pas de transactions réelles, ni même de promesses de transactions, mais d’une question purement hypothétique. D’autre part, la notion de marché de taille raisonnable est d’une imprécision remarquable. Lorsque le marché interbancaire est gelé, comme ce fut le cas fréquemment ces dernières années, cette formulation est une invitation à décrire ce que devrait être le taux interbancaire, en se moquant éperdument de la réalité des forces en présence sur le marché. C’est à peu près aussi pertinent que si on demandait à la météo de nous dire, compte tenu de ce que nous sommes le 6 mai, quel temps il devrait faire s’il n’y avait aucun aléa climatique particulier.

    Remarquons également la méthode employée par la BBA pour établir sa moyenne : écarter les taux extrêmes revient à supposer que ces taux n’ont rien à nous dire, que les éventuelles difficultés d’approvisionnement en liquidités qu’anticiperait une grande banque ne sont pas une information pertinente, digne d’être incorporée dans les prix. Ce mode de calcul traduit donc une conception étonnante de ce qu’est un prix.

    Cette affaire illustre donc de manière spectaculaire l’écart qui sépare la présentation du marché comme ensemble de forces impersonnelles, objectives, qui produiraient des verdicts inattaquables (« le marché a toujours raison »), de la réalité : un club de banquiers qui fabriquent chaque jour, au gré de leurs intérêts et à l’abri des regards, les règles du jeu auquel eux-mêmes participent.

    Cet article a été posté le Samedi 5 mai 2012 dans la catégorie Non classé. Vous pouvez envoyer un commentaire en utilisant le formulaire ci-dessous.

    Un commentaire de “L’affaire du Libor : ce qu’un (énorme) scandale financier nous apprend du fonctionnement des marchés”

    Maule dit :
    le 5 mai 2012 à 19:05

    Merci pour ce post intéressant. Je ne te crois pas du tout naïf, je ne pense pas l’être trop… et pourtant on reste sidéré quand ce genre de pratique est dévoilé.

  21. Avatar de Papillon
    Papillon

    Bonjour à toutes et à tous ! Paul, quand sortira ton prochain livre ? Merci.

    Effectivement, la croissance est un mirage aux alouettes ! Une omelette sans œufs, un couteau sans lame ni manche !

    J’entends beaucoup parler de décentralisation. Cela me rappelle Frédéric L.:

    « Invasion de la charité privée

    Le Monde Diplomatique, avril 2006

    Frédéric Lordon

    Une annonce récente parmi tant d’autres : la restauration de la première partie de la
    galerie des Glaces à Versailles est achevée. On la doit à la générosité de l’entreprise de
    travaux publics Vinci. Son directeur de la communication explique à France 2 (1) que
    l’entreprise est fière d’avoir « offert » à la nation l’entretien de son patrimoine. Rien de plus
    n’est dit mais tout le monde comprend : l’Etat est au choix démissionnaire ou financièrement
    incapable, les entreprises sont citoyennes, au surplus elles ont les moyens, les capitalistes ne
    sont pas émus que par les dividendes – par la culture aussi.

    Il y a plusieurs manières de considérer cette tendance munificente du capital, certes
    pas tout à fait neuve, mais d’ampleur croissante. On peut y voir les compétitions de
    philanthropie ostentatoire ou les manoeuvres de légitimation de fortunes faites dans des
    conditions plus ou moins avouables (2). Mais ces opérations, quoique encore ponctuelles en
    France, dessinent en fait un horizon beaucoup plus général, une nouvelle frontière libérale
    dont la cohérence s’annonce autrement radicale que tout ce que le libéralisme a pu montrer
    jusqu’à présent. Comme toujours, il suffit de tourner le regard vers l’autre côté de l’Atlantique
    pour en avoir une préfiguration déjà parlante, à ceci près que, même là-bas, le modèle en est
    encore au seul stade de la pratique, et qu’il lui faudra probablement le passage à l’étape
    « doctrinale » pour lui donner l’impulsion décisive vers sa réalisation complète. Or il est
    possible qu’il y ait avantage à devancer les doctrinaires libéraux dans leur effort même. Dire
    avant eux ce qu’ils ne tarderont de toute façon pas à dire eux-mêmes est moins leur prêter
    assistance que désamorcer par anticipation l’effet de surprise intellectuelle.
    Les chaires d’université portent le nom des industriels qui les financent, la banque
    d’affaire sponsorise les expositions, des fortunes privées soutiennent la recherche médicale…
    Il faut saisir la cohérence d’ensemble que dessine de manière pointilliste cette multiplicité

    (1) Journal de 13h, 19 décembre 2005.
    (2) Voir N. Guilhot, Financiers, Philanthropes, Raisons d’agir, 2004.

    d’initiatives séparées : tous les domaines de l’action publique sont potentiellement candidats à
    l’envahissement par la charité privée. Mais alors, s’il en est ainsi, quelle raison d’être reste-t-il
    à l’Etat ? Poser la question sur fond de ce paysage charitable généralisé, c’est y répondre.
    C’est bien ce que diront – et ce que disent déjà – les libéraux : l’Etat n’est plus seulement
    importun et inefficace, il est inutile.

    C’est ici que commencera l’effort doctrinal, avec pour projet d’appeler à penser l’ordre
    politique de l’action collective sur le même modèle que l’ordre économique du marché, à
    savoir comme ordre décentralisé. La défaite historique du socialisme a favorisé l’idée qu’une
    économie ne saurait être organisée depuis un centre unique. La force du marché, répète de
    longue date le dogme néoclassique, consiste à ne requérir aucune instance de coordination
    centrale et à laisser les agents à leurs seules décisions privées, sans pour autant qu’il en résulte aucun chaos : le mécanisme impersonnel des prix se charge d’ajuster ces myriades d’offres et de demandes individuelles. La multiplicité des constructions sociales qui coordonnent de fait les agents économiques – le droit, la monnaie, les règlements,… l’Etat ! – et sans lesquelles le capitalisme ne saurait fonctionner, n’empêche pas un instant les libéraux de croire au marché comme horloge autorégulée, pure collection d’individus promis à l’harmonie marchande spontanée pourvu que personne ne se mêle « d’en haut » de leurs petites affaires.

    Mais puisque l’ordre décentralisé a fait ses preuves dans le domaine économique sous
    la figure du « marché », disent déjà certains, pourquoi ne pas en finir avec l’Etat, « centre »
    nécessairement importun dans une philosophie sociale qui ne veut connaître que les individus
    séparés et leurs libres interactions ? Pourquoi la vie collective devrait-elle être organisée par
    un pouvoir central, les transferts financiers passer par un impôt autoritaire et spoliateur ? Le
    Gosplan a échoué comme opérateur économique ; l’Etat n’est-il pas en train d’échouer
    comme opérateur politique, et sa « faillite » financière ne l’atteste-t-elle pas déjà ?

    Mais, au fait, une fois l’Etat disparu, et l’ordre politique pareil au marché, quel motif
    convaincra les agents privés de s’engager dans le financement des besoins collectifs ? La
    réponse américaine est déjà prête : c’est la morale. A l’unicité totalitaire du circuit financier
    de l’Etat fiscal se substituera la prolifération des transferts caritatifs privés, chacun étant bien
    mieux placé que la puissance publique pour savoir à qui et à quelle cause il entend donner,
    comme il était mieux placé pour savoir ce qu’il voulait offrir et demander sur le marché. Ce
    que faisait faire de mauvais gré la coercition de l’impôt, le libre élan charitable le prendra
    désormais en charge.
    Qui peut assurer, dans cette nouvelle configuration, que sera satisfaite la variété des
    besoins collectifs ? La doctrine libérale répondra que les choix de donation sont souvent le
    reflet d’une sensibilité particulière du donateur, contractée à l’occasion d’une expérience
    personnelle : ceux qui ont eu à souffrir des accidents de la route donnent à la prévention
    routière, de telle maladie à la recherche médicale spécialisée, etc. C’est donc, poursuivra la
    doctrine, la diversité des expériences, qui garantira l’harmonieuse répartition de l’effort
    charitable global.
    L’impulsion générale de la morale, supposée uniformément partagée, et la
    « variété naturelle des sensibilités » joueront donc ensemble dans l’ordre politique
    décentralisé le même rôle d’harmonisation spontanée que le système des prix dans l’ordre du
    marché. Mais la « variété des sensibilités » de qui, au juste ? Des donateurs potentiels
    significatifs – les plus fortunés. Diversité assez restreinte à vrai dire, celle d’un isolat social
    qui saura sans doute s’émouvoir pour la haute culture ou déplorer les ravages des mines antipersonnel, mais qui, passée « naturellement » et sans problème, c’est-à-dire sans
    problématisation, par les grandes universités, pensera peut-être plus difficilement au
    financement des écoles de quartier, pour ne rien dire de l’assistance aux chômeurs
    responsables de leur sort.

    Il ne faut pas s’y tromper : remettre ainsi aux agents privés le soin de se faire les
    opérateurs de l’action collective est autrement plus radical qu’une simple stratégie de
    privatisations et de concessions de services publics. C’est une extinction pure et simple de
    l’idée d’action publique, et peut-être même de la catégorie du politique, entièrement dissoute
    dans la morale du transfert charitable. De ce point de vue, il y a là une fracture dans l’unité du
    projet moderne entendu comme visée simultanée de l’autonomie individuelle et de
    l’autonomie collective. Si la dynamique historique de la modernité a porté un idéal
    d’émancipation des individus des liens de la tradition et des assignations coutumières, elle a
    également formulé le projet d’une maîtrise par les hommes de leur destinée collective,
    laquelle suppose alors un lieu central de la délibération politique. Or l’idée d’un ordre
    politique décentralisé en est la négation même, et la collectivité n’y existe plus que sous la
    forme inférieure de l’agrégation. Le destin « collectif » n’est plus ni désiré ni discuté par
    personne. Nul n’a voulu le résultat d’ensemble, nul ne l’a forcé. C’est bien de cette
    inintentionnalité que se félicitent les apôtres du marché pur et parfait, sans voir que son
    extension à l’ordre politique détruirait ipso facto l’idée moderne du gouvernement, non pas
    des hommes, mais du corps politique par lui-même. Après une alliance efficace de plusieurs
    siècles, la pensée économique individualiste du marché évincerait la philosophie politique des
    Lumières, avec laquelle elle aura eu un long compagnonnage, mais qui a fini par lui faire
    obstacle à force de s’accrocher ainsi à l’idée de l’autodétermination collective – le marché,
    lui, a horreur du collectif et ne veut voir que des individus.

    Tout se tient : l’évanouissement du politique comme pratique collective, supposant par
    construction un degré minimal de centralisation, abandonne le terrain à la morale individuelle,
    seule forme de régulation sociale tolérée par le libéralisme. Des lois pour personne, de
    l’éthique pour tout le monde ! On peut sans doute mesurer les progrès du libéralisme à ceux
    du moralisme généralisé, substitué sur des échelles de plus en plus larges à l’action de l’Etat
    social réputé totalitaire, même si, par un paradoxe typique du libéralisme, seul l’Etat policier-carcéral échappe à ce glissement de terrain et n’a aucune inquiétude à se faire ; le noyau dur
    résistant de l’Etat, une fois tout le reste enlevé, ce sera lui : s’il est une chose que les plus
    riches continueront d’accepter de financer de leurs impôts, ce sera le maintien de leur ordre.

    Pour le reste la morale fera l’affaire. Faire de la politique publique un moralisme
    ploutocratique, et prononcer ainsi la dissolution définitive de l’Etat social, voilà peut-être la
    nouvelle – l’ultime – frontière libérale. »

  22. Avatar de BasicRabbit
    BasicRabbit

    « un véritable pactole de 230 millions de dollars, qui lui permettra de lever entre 3,5 et 4,6 milliards d’euros sur les marchés »

    Donc un effet de « lever » (de levier?) entre 15 et 20 cad un ratio de solvabilité entre 5% et 6,7%.
    A condition que les 230 millions de dollars soient du « sûr » et non obtenus à la Ponzi par la méthode ci-dessus (ce qui est ama, hélas, plus que vraisemblable).

  23. Avatar de Makaevitch
    Makaevitch

    Une courte question: pourquoi l’Allemagne s’oppose-t-elle à une dévaluation de l’euro?
    Quelles sont les arguments avancés par l’Allemagne?
    Dit autrement: en quoi une monnaie forte favorise-t-elle un pays exportateur?

    1. Avatar de Marlowe
      Marlowe

      Les entreprises industrielles capitalistes allemandes réalisent environ 70 % de leur chiffre d’affaire à l’exportation avec la zone euro.
      Mettez vous à leur place ; aimeriez-vous être payé en monnaie dévaluable et dévaluée (franc, lire, pesetas, etc.)
      Bien entendu, ce que je viens d’écrire n’est pas un « argument avancé ».
      Par ailleurs, je peux vous assurer que le prix de vente de la même marchandise n’est pas du tout le même en fonction du pays de la zone euro dans lequel se réalise la vente.

    2. Avatar de daniel
      daniel

      Votre question est pertinente.
      Les réponses possibles dépassent nettement le simple cadre
      éco. Elles auraient tout a voir avec le retour à l’équilibre des échanges en Europe.
      Ce qui suppose une ré-industrialisation locale, -industrialisation étant à prendre comme production de toutes catégories, matérielles d’abord et non matérielles.
      Pourquoi laisser indéfiniment l’ Allemagne être une pompe à Euro ?
      C’est un déséquilibre destructeur pour la plupart des pays débiteurs,
      ajoutant une crise structurelle particulière à beaucoup d’autres.
      Car on l’oublie trop souvent , parmi les productions qui assurent à l’ Allemagne
      son hégémonie ( 1 producteur, plus de 20 débiteurs…) il y a un certain
      nombre de daubes ( je dis daube), ou bien sans valeur technologique
      particulière. C’est un non sens économique, mais aussi écologique,
      beaucoup moins cependant que le commerce déséquilibré avec la Chine.

      Donc votre question aux vastes réponses n’en recevra aucune.
      L ‘Allemagne est dans un angle mort à cet égard.
      Elles en diraient long aussi sur notre prévention vis à vis des usines.

      Mais peut-être vous dira-t-on que la cause est dans sa crise
      démographique, très réelle au demeurant.
      Les voies psychologiques du Seigneur… impénétrables.

      Persiflage:
      Une observation sur 30 ans montre que le commerce extérieur de
      l’ Allemagne est très largement indépendant , comme découplé,
      des taux de change (à l’époque Mark/Dollar) .
      Un taux élevé assure des rentrées substantielles,
      sans peine supplémentaire. Pourquoi baisser, dans ces conditions?
      Il va sans dire qu’un commerce extérieur largement découplé
      des taux de change ne peut pas exister. Une hérésie.
      Un truc qui nie les avantages comparatifs: impossible.

      Chose vécue.
      Un allemand me disait, plus de 20 ans en arrière: ( Killy et le Club de Rome?)
      « C’est tout bon.
      Le mark monte ? on gagne.
      Le Mark descend ? on gagne.
      La dernière goutte de pétrole sera payé en Mark. »
      Et il partait dans un grand éclat de rire.
      Mais bon, c’est le type qui rentrait le charbon avant l’ hiver….

    3. Avatar de Hervey

      Avec les paradis fiscaux, tous les arrangements sont permis. La valeur de la monnaie n’est plus un problème.

  24. Avatar de Ivan
    Ivan

    Une fois de plus ces causeries sur la « croissance » ne sont que des effets de manche destinés à masquer les véritables mesures qu’aura à faire passer la nouvelle majorité d’ici peu. En gros, un « assouplissement » du marché du travail allié à d’autres mesures de « contention » de la dépense publique. Seuls les naïfs peuvent croire que les politiques économiques vont véritablement changer au niveau européen de part la décision des élites en place actuellement, qu’elles soient de centre droit ou de centre gauche elles partagent la même idéologie politico-économique issue du « consensus de Washington » et de la mainmise des monétaristes sur les outils de gouvernance.
    On ne peut aujourd’hui parler sérieusement de politique de « croissance » sans évoquer la baisse des recettes fiscales et les transferts toujours plus importants qui s’opèrent sur le PIB en faveur du secteur financier, entre autres par le « service de la dette ». Ainsi, les politiques actuelles prétendant ramener l’équilibre budgétaire en amplifiant davantage le transfert de la richesse vers le secteur financier par le biais des politiques de rigueur, de modération salariale et de compression de la dépense publique ont produit logiquement l’effet inverse. Ces politiques d’austérité et de compression des coûts n’ont jamais permis de stimuler une quelconque croissance sauf à avoir une économie entièrement tournée vers l’exportation puisque la demande est atone et le sera demain davantage. Appliquer la « recette » de l’Allemagne à des pays quasiment dépourvus d’industrie relève de l’idiotie ou de la mauvaise foi délibérée. Je penche personnellement pour la mauvaise foi et la stratégie du choc appliquée à l’Europe qui permet aux détenteurs de la rente de réaliser un véritable hold-up sur l’économie et le patrimoine des nations. Ce hold-up de l’oligarchie financière n’aurait jamais été possible sans une situation de crise exceptionnelle qui permet de faire passer des mesures elles mêmes exceptionnelles et qui en temps normal n’auraient jamais pu s’imposer. Il est intéressant de noter que ce sont les politiques de rigueur mises en place qui aggravent la crise dans des proportions exceptionnelles et qui permettent ensuite de justifier… des mesures de rigueur exceptionnelles.
    Les seuls partis politiques qui évoquent le fond du problème sont l’extrême gauche et l’extrême droite, notamment sur la question du financement de la dette publique par les marchés financiers plutôt que par le biais de la banque centrale, noeud coulant essentiel. Les grecs semblent enfin l’avoir compris, mais jusqu’où faudra t-il aller en France, avant que les citoyens comprennent et réagissent ?

  25. Avatar de Pablo75
    Pablo75

    La crise bancaire de plus en plus visible en Espagne. Le gouvernement vire le pdg de Bankia, et y injecte entre 7 et 10 Mds €.

    Bankia, fusion de 7 anciennes Caisses d’épargne, est la 3e banque espagnole par ses actifs (339 Mds € en 2009) et la première par le volume d’affaires (376 Mds €). C’est la banque la plus engagée dans l’immobilier (secteur où elle aurait 31,8 Mds d’actifs « problématiques »). Elle a besoin cette année de 17 Mds pour rembourser ses dettes.

    Elle possède 10 millions de clients et 400 000 actionnaires. Son action a chuté de 42 % depuis son introduction en Bourse en 2010.

    Le pdg viré est Rodrigo Rato, l’un des pontes du PP (Partido Popular) de Rajoy, ancien ministre de l’économie entre 1996 et 2004 (et donc l’un de principaux responsables de la bulle immobilière espagnole) et ancien directeur général du FMI.

    Certains journaux économiques affirment que Bankia sera nationalisée vendredi.

    http://www.cotizalia.com/noticias/2012/05/08/bankia-se-hunde-en-bolsa-ante-la-probable-supresion-del-dividendo-y-en-un-ambiente-de-incertidumbre-sobre-su-futuro-898/

    http://www.elmundo.es/elmundo/2012/05/07/economia/1336411669.html

    http://economia.elpais.com/economia/2012/05/08/actualidad/1336464761_705874.html

    http://www.libremercado.com/2012-05-07/las-claves-de-futuro-de-bankia-tras-la-marcha-de-rato-1276457846/

    1. Avatar de KIMPORTE
      KIMPORTE

      tiens donc le pdg viré , ancien DG du FMI , et lagourde qui en 2008 :  » la crise est derriere nous »

    2. Avatar de bertrand
      bertrand

      Prix de la faillite Fortis 100 Md€ avec 10 ils sont perdus d’avance.
      Nationaliser = grave erreur les actionnaires doivent raquer , perdre leur valeur d’action et compenser les pertes.
      380 Md€ en actif = 380 Md€ de crédits irrécouvrables et non 38 Md€ sur immo.
      Pov espagnols vous allez payer durant des siècles.
      31 Md€ problématiques en immo ????? et avec 17 Md€ pour cette année ?????? On se fout vraiment de la figure de celui qui le lira.

      1. Avatar de Otroméros
        Otroméros

        @ bertrand

        Voudriez-vous faire l’effort de rendre clair votre raisonnement-argument qui me semble intéressant.
        Un texte en langue française d’une quinzaine de lignes , avec ponctuation adéquate , me semblerait extrêmement bienvenu.
        Mes remerciements anticipés.

  26. Avatar de martin
    martin

    Croissance?

    Les sociétés anciennes maintenaient leur structure sans croissance quantitative.

    Les sociétés capitalistes maintiennent leurs structure par la croissance quantitative.

    La société qui vient devra maintenir sa structure par une croissance qualitative, ou intensive.

    M.

    1. Avatar de Marlowe
      Marlowe

      Allez voir le site que je cite en 1.

  27. […] Blog de Paul Jorion » L’actualité de la crise : LA CROISSANCE, MIRAGE AUX ALOUETTES ? par Franç…. […]

  28. Avatar de Mathieu
    Mathieu

    Ah… Monsieur LECLERC, merci.

    On peut retourner ce problème de dette dans tous les sens, on le constate comme systématiquement insoluble.
    Les solutions conventionnelles évoquées publiquement ou les plus alternatives de la blogosphère, qu’elles soient simples ou d’une extrême complexité, buttent sur l’incertitude des conditions suffisantes et, le cas échéant, des effets positifs incertains de la croissance telle qu’on la définit aujourd’hui.

    L’inévitable premier pas vers la sortie du cadre consiste à faire fi de ce problème sans solution, c’est-à-dire constater la fin d’un système qui courait à sa perte par essence. Et pour ce faire il convient d’analyser les conséquences qui émanent de ce constat afin de les gérer au mieux, c’est-à-dire au regard de l’intérêt général, ce qui en soit serait une véritable révolution.

    Le second, c’est bien évidemment de réfléchir à l’après, c’est à dire au « comment ne plus revivre ça, jamais ».

    Après la révolution industrielle, ça sent la révolution financière (et tout ce qui en découle). Il y a beaucoup de boulot, et pour ma part vous (toutes & tous ici) faites avancer le schmilblik.

    Merci.

  29. Avatar de Abiram
    Abiram

    Tout cela est bien gentil mais franchement, la croissance pour favoriser l’emploi tout en maintenant la compétitivité…. sooooo 20th century François 🙂

    C’est fini tout ça, et plus vite on l’admettra, mieux ça ira. Il n’y aura pas d’emploi, parce qu’on en a plus besoin. Les banques le savent mieux que les autres, celles « tout en ligne » ont à présent les mêmes encours que les banques traditionnelles mais 10 fois moins d’employés.

    La révolution industrielle a réussi, les machines nous libèrent du travail. Cessons de prétendre avoir besoin de croissance, le temps est à travailler moins, gagner moins et vivre mieux.

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  1. « Que diriez-vous de demander à un LLM de lire et si possible écouter attentivement Annie Le Brun et de vous…

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