Billet invité
C’est à qui le joli dessin là ? Moi ! M’dame ! Moi !
Et la vilaine pelure là ? C’est Bruxelles M’dame ! C’est Bruxelles !
Les élections en cours mettent en évidence un profond rejet de la construction européenne, telle qu’elle est, pour de nombreux Français. L’Europe qui fut longtemps présentée a minima comme LA solution aux conflits séculaires entre Européens qui débouchaient régulièrement sur des massacres et causaient la ruine de nos tribus – pardon des Nations – devient une bonne candidate pour remplacer la peste et le choléra dans l’imaginaire calamiteux collectif !
Que l’on discute avec un consommateur, un artisan, un agriculteur, un éleveur ou un petit industriel, « lafauteàBruxelles » est un des termes qui apparait le plus vite dans la litanie des afflictions qui nous gâchent la vie en général ! Et force est de constater que je ne suis hélas pas exempt de cette facilité !
« Bruxelles » ! Commence par un B comme Belzébuth ! Baal-Zebub en version originale. D’ailleurs, diront les conspirationnistes, ce n’est certainement pas un hasard si l’initiale du nom de ce méta-pouvoir qui nous harasse est la même que celle du Seigneur des Mouches étant donné que la plupart des normes qui nous font ch… si vous voulez mon avis mon cher Monsieur, semblent bien élaborées par et pour le plaisir des enc… des dites mouches !
Voilà à peu près où nous en sommes dans l’esprit de pas mal de gens ! Et cela devient un vrai filon pour certains ! (Si on y ajoute les Ploutocrates, ou les Cosmopolites, les Capitalistes, les Hedge Funds, nous ne sommes plus loin des dix plaies d’Égypte…) Comme c’est commode ces exutoires !
Il faut tout de même le dire « LafauteàBruxelles » « Lesmarchés » « Lafinance » sont de fort belles marottes pour bien des tartuffes qui, lorsque l’on regarde d’un peu trop près leurs agissements, les agitent frénétiquement devant nos nez afin de nous détourner de leurs responsabilités !
Comment peut on oublier que « Bruxelles », réellement, consiste en un ensemble d’administrations faisant travailler des gens intelligents et compétents de tous les pays d’Europe, neutres par statut, aux fins de nous permettre de vivre ensemble sans trop de heurts en notre péninsule eurasiatique et obéissant aux ordres des chefs des 27 tribus d’Europe !
Il n’est pas une directive européenne, pas une norme, qui ne soit édictée sans l’accord de nos gouvernants et des parlements ! Que ces décisions intéressant l’avenir de 450 millions de personnes en gênent quelques-unes, c’est assez inévitable. Que certaines soient le fruit de compromis parfois boiteux des administrations entre elles et/ou représentants de différentes tribus ou groupes d’intérêts économiques, c’est certain.
Qu’il y ait des cas de corruption étant donné l’importance des enjeux c’est aussi probable : comme je l’ai déjà dit, il est devenu plus efficace et moins coûteux, pour faire vendre un produit, de créer une obligation légale ou règlementaire à l’achat que de financer une gigantesque campagne publicitaire aux résultats incertains et éphémères !
Il est aussi vrai qu’une norme ISO9000 ou autre garantit une qualité de produit au consommateur et aussi une qualité de travail aux ouvriers ! Pour avoir travaillé à la chaîne, il y a longtemps, dans un atelier de presses dans un vieux bâtiment en briques, je ne puis que m’en réjouir ! Personne ne va se plaindre de ces efforts accomplis pour les biens industriels.
Mais il en va autrement, du moins en ce qui concerne la France, pour tous les biens ayant une connotation culturelle – notamment tous les produits alimentaires. Il est vrai qu’un fromage industriel, même fabriqué selon la norme la plus exigeante, n’aura pas le même goût qu’un fromage fermier ! Et que le jeune diplômé de Sciences Po, issu d’une famille de cadres, fraîchement nommé « à Bruxelles » à l’agro-alimentaire n’aura que peu de compétences pratiques en matière de cave et d’affinage, ce qui fera sans doute que le fermier soumis à sa directive sera persuadé d’être victime d’un crétin …
Il est aussi vrai que la mise en application de ces directives et normes rend le travail impossible à certains, soit parce que l’investissement nécessaire à la conformité « normesque » est trop lourd, ou plombe la rentabilité, ou fait disparaître le produit ou rend la tâche administrative insupportable – par exemple, un agriculteur moyen passe désormais environ la moitié de son temps de travail à remplir des formulaires adressé à diverses administrations…
S’il y a progrès, il y a bien aussi destruction de valeur induite par l’avalanche de directives et normes ! Par exemple : la « madeleine de Proust » fabriquée artisanalement à Illiers-Combray a une valeur objective, qui peut être énoncée en langage chimique et économique mais aussi une valeur subjective liant et l’esprit singulier de notre langue et les gestes traditionnels élaborés par des générations de pâtissiers : cette madeleine là ne peut en aucun cas être remplacée par une madeleine industrielle ISO9009 CEE !
Car elle participe de notre « identité narrative » de Français. Cette identité narrative qui nous constitue comprend les gestes des métiers qui nous entourent ; qu’un avionneur se déplace n’a pas le même impact sur le « tissu » de nos jours que la fermeture à jamais de la boulangerie, de la poste ou de l’école communale !
Détruire cette identité narrative, c’est, si l’on se réfère à « Bâtir, habiter, penser » de Heidegger, rendre notre monde littéralement inhabitable, détruire ce mode d’être au monde qui nous est spécifique et que toutes les générations qui nous ont précédé ont lentement élaboré.
Lorsque l’ouvrier Chaplin au début des Temps Modernes s’applique avec peine à suivre le rythme de la chaîne sur laquelle il travaille, il y arrive parce qu’il participe d’une culture ! Lorsque sa culture est détruite symboliquement par la machine à manger détraquée qu’on le force à expérimenter pour améliorer sa productivité, il perd, de ce fait, tous ses repères spatiaux et temporels et alors ne peut plus s’adapter au nouveau monde dans lequel on le force : il retourne à la barbarie, aux pulsions primitives comme le montre la scène où il signifie le rut de l’âne…
Pour une partie de nos concitoyens, il se pourrait que nous en arrivions là ! Nous connaissons désormais ce que vivent certains peuples des forêts, certains aborigènes déracinés, jetés en des bidonvilles et saoulés pour oublier !
Et pourtant, si l’on interrogeait chacun des agents de « Bruxelles » il nierait farouchement, avec raison, que tel soit leur objectif : ils ne font qu’appliquer la politique décidée par les gouvernants !
Il faut aussi bien comprendre que pour certains Européens, le problème n’est pas « Bruxelles » mais la dictature exercée par le couple franco-allemand qui décide de tout ! Merkozy ou bientôt peut-être Horkel, voilà leur problème !
Que nos gouvernants, qui entérinent toutes les décisions de l’entité « Bruxelles » après les avoir suscitées, rappelons-le encore et encore, se défaussent ainsi de leur responsabilités et de leurs devoirs envers les plus vulnérables au changement est d’une indignité sans nom.
Il ne serait pourtant pas impossible de créer un statut de « trésor national vivant » pour certains métiers forgés depuis des siècles, à l’instar des Japonais, et de les classer ainsi parmi les éléments identitaires fondamentaux de la France.
Mais il y a une idolâtrie de la technique qui aveugle nos élites : productif, efficace, rentable sont des adjectifs pouvant justement s’appliquer à des machines, à des appareils, à des processus industriels mais en aucun cas à des êtres humains. Un tel point de vue mécaniste et financier sur l’humain contient en filigrane la notion de déclassé si non conforme et donc de rebut. Et c’est là le premier pas, le plus important, sur le chemin du crime contre l’humanité.
Alors, Auschwitz ne serait pas une des pages les plus noires du passé de notre société industrielle occidentale mais le sacrifice premier, fondateur selon René Girard, d’une société criminelle, terrifiante, cruelle et impitoyable à venir dont la pérennité serait assurée par les drones, les nanotechnologies et les écoutes totalitaires de la N.S.A.
Les responsables ne sont pas à Bruxelles, ils ne sont pas seulement parmi nous mais aussi en nous, en chacun de nous dans la mesure où nous élisons les représentants qui auront à décider des politiques menées.
Je m’aperçois ici que ce billet qui au départ voulait attirer l’attention sur un faux problème de régulations est intimement lié à la notion d’identité qui a tellement ravagé le débat en France ces dernières années…
Ceux qui, comme moi, ont eu le bonheur d’écouter la dernière émission de Jean-Claude Ameisen, « Sur les Épaules de Darwin » (France Inter tous les samedis à 11h), consacrée à l’émergence du processus démocratique par débat contradictoire et décision majoritaire chez les abeilles à miel l’ont trouvée fort à propos. On peut partir de cet exemple pour penser un peu plus le processus identitaire car au milieu de ces débats, les abeilles ont une reine qui n’intervient pas. Son seul rôle est de pondre de futures abeilles porteuses de la culture de la ruche, porteuse du même ADN…
En quelque sorte sa seule charge est de maintenir l’identité de la ruche tandis que toute la population s’adapte aux changements. Si elle meurt, la ruche meurt ! Si les prémices d’un processus démocratique dans une société d’abeilles peuvent nous dire quelque chose de notre propre société, que pourrait bien nous dire la reine des abeilles ? Une reine et un environnement floral aux alentours nous mènent tout droit à la reine d’Angleterre avec ses chapeaux en forme de jardin kitsch ! Honni soit qui mal y pense…
Ayant terminé mes études en Angleterre, j’ai mis du temps à comprendre le rapport des Britanniques à leur souveraine et en fait j’ai compris après bien des discussions que tout ce que les Britanniques attendent d’elle, c’est qu’elle soit et demeure objectivement anglaise au premier coup d’œil, comme les bus ou les pubs ! Sa très gracieuse majesté britannique a en fait comme seul mais indispensable rôle d’être un « ancrage » culturel, une « prise » au sens montagnard du terme, permettant ainsi à chacun de ses sujets de vaquer à ses affaires en s’adaptant au changement sans trop de problèmes : au moindre doute, il leur suffit de lever les yeux vers Buckingham pour vérifier que leur reine est bien anglaise et toujours là, qu’il neige ou qu’il vente des normes ou des directives émanant des Kraut ou des Froggies pour être sûrs d’être là, chez eux, bien en Angleterre ! Alors l’avenir n’inspire pas de peur insurmontable !
En adoptant dès son élection une attitude de parvenu américain, Nicolas Sarkozy n’a ni compris ni su incarner « l’éternel français » comme ont su le faire ses prédécesseurs, chacun à leur manière. Et lorsqu’il a fallu adopter des mesures assez étrangères dans leur conception à la culture de notre pays, ni lui ni aucun homme politique n’a pu procurer à nos concitoyens les « ancrages » culturels nécessaires pour amortir les effets du changement. Pour rassurer et accompagner les plus inquiets de voir leur monde ancien, constitutif de leur identité, disparaître. C’est peut être là la faute majeure de Nicolas Sarkozy qui lui vaut d’être si rejeté !
Mais cela est difficile à concevoir, encore plus à formuler ! Alors accuser une entité « Bruxelles » ainsi fantasmée, chimérique, d’être responsable de notre diminution devient une facilité presque inévitable, confortable pour les exploiteurs, mais trompeuse et létale à terme !
Pour notre survie, nous devons désormais refuser absolument à nos politiciens, comme à nous-mêmes, de cacher lâchetés, erreurs et combines à subventions derrière « Bruxelles » ! Et que notre prochain président incarne dans tous ses faits gestes et paroles notre « identité narrative » en progrès vivante et vivace.
Oui M’dame !
191 réponses à “« LA FAUTE À BRUXELLES », par Steve”
[…] Blog de Paul Jorion » « LA FAUTE À BRUXELLES », par Steve. […]
excellent article
à écouter « terre à terre » du 28/4/2012
http://www.franceculture.fr/emission-terre-a-terre-producteurs-de-lait-au-pays-basque-rapport-de-l%E2%80%99ong-grain-sur-le-lait-2012-04
sur la règlementation, normes,
(les fameuses obligations de pasteurisation, pas seulement du camembert en Europe, derrière ou après nous, celle du lait en Colombie, en Afghanistan et ailleurs…..
-et pourtant, le si merveilleux lait demi-écrémé, vitaminé, si bon, mais si bon, ah c’est si bon, pr la santé , -mais aussi celle des marchés- n’est pas abordé,
c’est bien dommage …)
et le sujet du lait, fromage ….
(pas de règle contre la com industrielle, du bon fromage de pays fait avec du lait de brebis hors sol, ..
la charcuterie de pays faite avec de la viande d’élevage hors sol ou importée n’est pas abordée, dommage ..)
à commencer par, du sujet de la main basse des terres arables
(dont notre gd Bolloré national ,
ce proche du candidat Sarkosy, lequel candidat se dit défendre et des invisibles du travail, et de la France silencieuse, et blabla ….
mais laisse son ami, ss nul reproche de faire dégager -seulement de l’exemple ici cité- tt un village, cela quoique de tant, -vers une vingtaine- d’arrestations, de tant -et même si c’est peu- de morts … )
NB à si ts ceux, à ce point écoeurés, qu’ils ne voteront pas, ou sinon nul ou blanc
car même pas « Hollande »,
( non pas parce que pour Hollande, mais parce que contre Sarkosy)
je préconiserai d’aller voter et de voter « nul »,
de s’accorder de quelques messages
– « messages », qui finissent transmis des bureaux de dépouillements à celui du ministère de l’intérieur-
par exemple « Sarkosy dégage », « tous du flan », « Hollande, nous voilà », …
je ne sais pas, mais s’accorder de un à quelques messages, pour un même bulletin « nul », qui de sa répétition, lui en fasse d’être audible, et qu’il en soit parlé … )
@Cecile : Il faut écouter toutes les émissions de Ruth …sur terra a terre …Cette derniere parlait de l’ accaparement des terres par de groupes d’investisseurs comme des fonds de pension ou vos assurances vies …qui achètent des milliers d’ Ha en Afrique pour expulser les autochtones et cultiver des palmiers a huiles pour alimenter nos 4×4 ……. c’est caricaturale mais ça tend vers ce modèle et ce modèle est celui de la globalisation , de la putain de « gouvernance » mondiale qu’on présente comme « allant de soi » …..
Bravo
« Pour notre survie, nous devons désormais refuser absolument à nos politiciens, comme à nous-mêmes, de cacher lâchetés, erreurs et combines à subventions derrière « Bruxelles » ! Et que notre prochain président incarne dans tous ses faits gestes et paroles notre « identité narrative » en progrès vivante et vivace. »
C est tout à fait cette conclusion, même si tout ce qui a été dit avant ne fait que vider de son sens cette position par noyade argumentaire touffue, éloignant hors de portee toute action, et renforçant le désespoir.
En fait c est plus simple que ça, c est un problème de souveraineté tranquille-tranquilité-calme-pas de drame en cela-coolitude-pas écouter bla bla dramatisation itou itou.
Comme ils disent à Marseille quand tu t’ impatientes, avec bonhommie et avec l accent : Trannnnquiiiiiillle….
Il me vient une citation d’Adorno:
« Auschwitz commence partout où quelqu’un regarde un abattoir et pense : ce sont seulement des animaux. »
Finalement, la barbarie moderne n’est-elle pas de vouloir faire rentrer des êtres vivants dans un processus industriel? La pensée selon laquelle on pourrait regarder toutes les activités humaines selon les seuls angles de la rentabilité, de l’utilité économique…
Cela me fait penser aussi à ce discours de Sarkozy qui voudrait réformer l’éducation autour de la seule satisfaction des besoins des entreprises.
@Baric
Vous avez des sources?
Si c’est vrai, alors c’est qu’il est temps de se replonger dans les écrits de Condorcet.
@ baric
« la barbarie moderne »
« La barbarrie consiste en une relation sociale organisée par un pouvoir non plus symbolique mais réel. » L’homme sans gravité p.79 Charles Melman (lacanien).
Julien , que penser de ceci ?
http://benedictekibler.wordpress.com/2012/04/26/dissonance-cognitive-et-deni-de-realite/
Que ça n’a rien à voir avec le sujet ?
mais que c’est bien rigolo.
Que ça a à voir avec tous les sujets.
Pas de vraie liberté de pensée pour qui n’est pas conscient de ce phénomène.
J’accuse la BCE d’avoir fait pire que mieux :
inflation sur les prix courant
bulles sur tout et n’importe quoi
dettes des états comme jamais.
austérité
donc pour l’indépendance des banques centrales vous repasserez s’il vous plait.
Oui, la BCE avait le microscope braqué sur le prix de la baguette de pain, et quelques autres micro bulles, mais n’a rien rien vu des méga bulles, immobilières, dettes publiques…
L’UE ce sont les administrations nationales, mais en plus labyrinthiques, quand un problème se pose, le premier guichet dit d’aller voir au guichet d’après, qui à son tour dit d’aller voir au guichet d’après…puis retour au premier guichet.
Ok, à condition que chaque personne soit castrée, exceptée notre présidente, qui outre le port d’un chapeau identitaire sélectionnera grâce aux biotechnologies les meilleures semences brevetées.
Plus sérieusement, l’impact déterminant des actions lobbyistes menées au parlement européen est le grand absent de votre billet; dont le propos n’a pas plus de chance de m’arracher un « cocorico » que de me convaincre de l’utilité d’un représentant de la nation.
La métonymie, même employée sans réserve, ne suffira pas à dissimuler le nom des responsables dont le procès a déjà commencé.
« Plus sérieusement, l’impact déterminant des actions lobbyistes menées au parlement européen est le grand absent de votre billet; »…Bien vu Cyber, j’ai eu la même réaction que vous en lisant le billet de Steve !
J’aurais probablement entamé ce billet différemment :
Qui a fait cette vilaine tâche : c’est pas moi M’dme, c’est pas moi, c’est lui !
Et pour la situation économique : c’est pas nous, c’est Bruxelles ! ou les vilains martiens venus sans nous prévenir !
Question de point de vue bien sûr ! mais c’est pourtant bien ce que nous entendons chaque jour !
Bien à vous
Une supposition : une norme bruxelloise s’en prend à l’image de la Reine
et voilà une prise alpine so british qui est menacée.
C’est ce qui nous arrive.
La France et ses constantes, ce sont ses fromages, ses vins et sa production agricole en bloc. C’est EDF, ses services publics. Toutes choses démolies, ou en cours de démolition.
( Un Président, c’est marginal. Il faut être jeune pour croire le contraire. Un peu de distance donne de la modération sur les personnes, précaires en République, symbolisant les hautes autorités…)
Comment ne pas se sentir menacé ?
La rage mercuriale, normative, ou législative procède de la croyance à la chose écrite comme sacrée.
Un rêve totalitaire. VIvre et laisser vivre en ne sanctionnant que les déviances seraient trop simple.
Non, il faut agir et contraindre.
L ‘exemple type , très symbolique, est l’heure d’été. ( en avance de deux heures sur le rythme solaire naturel.)
On sait depuis longtemps que les raisons pour son impositions sont nulles: pas d’économie.
La gêne pour les éleveurs est réelle. Le cultivateur du coin s’en plaint régulièrement.
Mais elle est maintenue. La simplicité ne prévaudra pas. Notons qu’elle n’est même pas universelle en Europe. Cet exemple n’est qu’un détail. ( autre détail: introduite en France par l’occupation allemande …) mais il est symbolique de la volonté administrative de ne pas laisser vivre.
La force d’une bureaucratie se mesure à sa capacité à contraindre pour des raisons non évidentes.
La destruction des organismes de liens sociaux sera rendue plus facile.
Une règle du libéralisme : disséquer pour régner, un pas après l’autre.
Une progression montagnarde.
La gène pour les éleveurs est réelle.. 🙁 , à moins qu’il est des marmots à emmener à l’école il peut traire à l’ancienne heure ou faire une transition par un décalage de dix minutes sur 6 jours. On a cette liberté, de toute façon y à pas de jours fériés ou de weekend en élevage, alors le temps c’est comme les méridiens, il sont là, mais y à pas à les chercher à la surface du globe, c’est une invention humaine et la nature ce fou pas mal de ce genre d’invention, elle a son rythme et on essaye d’y concilier le notre.
Votre analyse du processus de décision à Bruxelles n’est pas tout-à-fait exacte. En réalité il est entre les mains des fonctionnaires nationaux et européens qui n’ont aucune légitimité. A u niveau des commissaires , ce sont les chefs de cabinet qui font la pluie et le beau temps et lors des conseils des ministres ce sont les conseillers des ministres qui font la décision de leur gouvernement.. J’ai été un lobbyste qui a travaillé pendant un certain nombre d’années à Bruxelles et je me suis aperçu que les ministres faisaient une entière confiance aux fonctionnaires qui les accompagnaient et avaient parfois une connaissance imprécise des dossiers discutés (j’ai le souvenir d’un ministre de l’agriculture français lors des accords de Blair House…). Notre activité était d’influencer ces fonctionnaires qui étaient très au fait des dossiers maisi n’avaient qu’une vision technique, voire technocratique et non des enjeux politiques. A cela s’ajoutait le rôle des délégations permanentes qui étaient souvent composées de fonctionnaires complètement, acquis à l’idéologie européïste à force de vivre dans le « bocal bruxellois » ,n’avaient que faire des intérêts nationaux ( cette réaction des Français n’était pas celle des Allemands beaucoup plus réaliste….).
J’en ai tiré l’enseignement que nous faisons fausse route et qu’ il faut revenir à une Europe de la coopération à géométrie variable où chaque état agit selon ses intérêts sans avoir à rechercher des majorités ou un consensus, bref, une tout autre Europe avec beaucoup moins d’administrations.
Parole de lobyiste français… A moins que les lobbyistes allemands fussent alors meilleurs que les français…
Ps : avec un i après le y lobyiste. Signé : vignerrond.
C pas moi qui le dit.
Bonjour,
@ Coligny,
enfin quelque chose de tangible et de précis et non pas ce qui me semble relever pour partie d’un contre fantasme.
Cordialement.
J’ai compris un peu malgré votre article assez touffu, que vous pourriez être un honorable défenseur du camembert au lait cru et du principe de subsidiarité.
Un petit bémol cependant, c’est que j’ai souvent vu Bruxelles monter au créneau dès qu’il s’agissait de mettre en application ce principe. Est-ce un principe bidon uniquement fait pour rassurer ?
Et puis « Reine de abeilles » … Formidable. Mais je ne sais pas pourquoi, j’ai pensé à Ashton, puis à Van Rompuy …
Il y aurait quand même quelques petites choses à revoir …
Touffu ? Exercice de style… Un modérateur doit se lâcher de temps en temps…
L’auteur du billet est Steve, comme indiqué. Il intervient d’ailleurs dans les commentaires.
je vote pour les deux.
Toutefois, si je lutte activement pour sauver le camembert au lait cru de sa disparition par une consommation excessive, j’espère en l’avènement du subsidiarisme qui n’est encore qu’un mot, sauf en ce qui concerne ce que je fais dans ma cuisine et dans mon jardin.
Tu as bien compris que la cinquième République en France fait place à l’ancienne figure du monarche (acquisition culturel datant de 12 aines de siècles), arbitres/ juge de paix et clef de voûte de l’identité nationale…..
Mais je ne suis pas d’accord sur le fait que Bruxelles n’as rien à ce reprocher; si les institutions européennes servent de prétextes aux politiciens nationaux pour faire ce qu’il ne pourrait faire directement c’est parce que ces institutions le laisse faire. La seule limite à ce que je dis ce que n’étant pas elle -même issues d’un vote, elle n’ont pas la force légitime pour s’opposer comme autorité aux gouvernements laissant à ces derniers le soins de cachés le débat et de mener les presque 500 millions de personnes en l’absence de toute démocratie. Et sur de l’autre côté en rendant inopérante la démocratie au niveau nationale….
C’est ce que j’ai fais ressortir sur plusieurs thème du blog. Mon idée force étant de dire qu’en s’arrêtant à ce point intermédiaire de la construction européenne il y a un danger pour la population de voir son droit à disposer de son destin abattu en brèche entre des institutions nationales vidées de ses missions et des institutions européennes oligarchique…. Un mouvement des citoyens, des médias, une société politique européenne doit émergé sinon c’est la mort de la démocratie, dans un compromis vaseux dans un entre deux interlopes…
n’as de pique?
Bruxelles nexiste, comme le marsupilami?
Ce n’est pas la faute « que » a Sarkozy … c’est toute l’oligarchie qui s’est progressivement coupée du monde a coup de jet privés, de caviar et de putes.
L’Europe c’est quoi au juste ?
Moi je suis un « pékin lambda », et pour moi et la plupart des gens « normaux » (le boulanger du coin, la caissière, mon banquier, etc…à l’Europe ne signifie strictement rien.
Il n’y a pas de culture européenne, pas d’artiste européen, pas de projet industriel de pointe européen, pas de langue européenne … rien, pas de rêve européen.
Contrairement aux USA ou l’union monétaire était la concrétisation d’une union de fait : tous les expulsés d’Europe sont venus tenter leur chance et ont prouvé au monde ce dont ils étaient capable. Il y a donc une solidarité naturelle entre eux, et une immigration constitutive.
En Europe on essaye de calquer le modèle américain bêtement, en se disant, on va suivre le modèle de NewYork.
Mais ca ne marche pas, ni économiquement parlant, ni culturellement parlant.
Quand on demande aux gens « ‘L’europe c’est quoi ? » ils répondent tous la même chose (preuve que lavage de cerveau fonctionne encore bien) : si on était pas dans l’Europe on serait trop petit… face a l’hostilité du reste du monde.
Barf, le voila le projet européen dans toute sa splendeur. C’est franchement pas bandant, surtout depuis que l’Allemagne a enterrée l’Europe sociale.
Mais il n’y a rien la dedans qui justifie aux yeux d’un Allemand méthodique et appliqué dans son travail d’aider le producteur d’olive grec qui s’est fait installer une piscine avec l’argent détourné de l’aide européene (je ne dis pas que c’est la réalité, mais c’est la réalité perçue par les gens)
La faute a Bruxelle, donc oui, un peu quand même. Faute d’avoir voulu mettre la charrue avant les boeufs. Le projet européen, s’il est beau en soi demandait plusieurs générations pour voir le jour, le temps que les peuples et les cultures s’harmonisent un peu. La on est en train de construire une EURSS au forceps parce qu’une élite technocratique cosmopolite apatride a des délires de grandeur et vit dans un monde virtuel déconnecté des réalités quotidiennes qu’elle impose a son propre peuple !
Une partie du monstre que voila la !
Papier tout à fait intéressant et stimulant. Merci.
Il m’arrive parfois aussi de me demander si cette complainte sur « la faute à Bruxelles » ne finissait pas par ressembler, par certains côtés, au « c’est la faute au gouvernement fédéral » d’une certaine droite américaine.
Bonjour
C’est pas tranché là votre billet, ça hésite entre biens des choses. Que souhaitez-vous dire précisément? N’hésitez pas à être brutal s’il le faut, quitte à préciser au fur et à mesure.
D’avance merci.
Que Bruxelles a bon dos mais qu’il faut absolument placer les fromages au lait cru, la baguette parisienne, le béret basco-landais et les petits métiers d’antan sous la protection de l’ONU. Sinon c’est Auschwitz.
mdr 😀
Rigole Vigneron….. au train où ça va, un de ces jours tu ouvriras ton manteau dans les squares non pas pour être un pervers pépère mais pour revendre en douce tes 10 vrais fromages de chèvre fait maison, et si tu te fais prendre = au gnouf !
Salut Vigneron
Tu as sans doute remarqué que cela tourne autour du pot depuis un certain temps sur la question du « lieu » (heimat en allemand, hein? Ouais ouais, je sais heimatloss etc) et du « collectif » qui lui correspond. Généralement tu lui adresses une fin de non-recevoir assez sèche, pour le dire sobrement. Je te résume : un seul lieu : le monde, quelquefois « la planète »; un seul collectif : l’humanité, et le reste en découle (même si tu es obstinément injuste avec JLM). Je partage tout cela dans mes moments d’optimisme (les meilleurs, bien entendu). Mais je crois que la préoccupation du lieu qui transparaît dans nombres de propos ne doit pas pas être réglée à coup de taloches parce qu’elle confond inscription dans l’histoire, la société, la politique, forcément cosmopolitique (mais pas « hors-sol » ou en satabulation) et dans le vernaculaire d’une appartenance… C’est là aussi un terrain à regagner, un chemin à retracer depuis l’effondrement de la vectorisation utopique et du dispositif qui la soutenait (le progrès de la rationalité, donc aussi de la maîtrise, dont il n’est pas sûr, comme cela semble être un lieu commun sur ce blog, qu’il soit tant que cela dans l’impasse). Les contour d’un lieu politique et donc aussi d’un sujet qui fait peuple sont donc à re-tracer, sans quoi effectivement ils se retraceront sur le national, le vernaculaire, les sottes fierté du drapeau et la fureur de l’appartenance.
‘
Que Bruxelles a bon dos mais qu’il faut absolument placer les fromages au lait cru, la baguette parisienne, le béret basco-landais et les petits métiers d’antan sous la protection de l’ONU. Sinon c’est Auschwitz.’
Sans doute.
J’ai été stupéfaite d’apprendre qu’une société brésilienne avait décidé de s’implanter au Portugal pour développer des matériaux d’isolation écologique. Rien d’inquiétant jusqu’ici.
Ce qui est stupéfiant c’est qu’il s’agit de 3 usines implantées au même endroit dans une zone un peu désertique et représentant chacune la surface d’un stade de foot.
On peut imaginer la vie des ouvriers dans ces méga usines…..
Je suis un peu surpris qu’en quatre pages vous n’arriviez pas à parler du lobbying.
Encore eût-il fallu les lire les quatre pages, Marlowe. Au moins la première… Paragraphes huit et neuf.
L’évocation est si légère que le terme n’est même pas utilisé.
Par ailleurs, Marlowe, je serais fort surpris qu’il n’y ait ou n’y ait eu quelque représentant bruxellois chargé de façon plus ou moins constante de défendre les grands et petits intérêts des grandes et/ou petites entreprises de l’édition ou de l’imprimerie tricocolore. Les Pme de façon générale n’en parlons pas… Évidemment ça coûte un peu, hein ? Mais pas un bras kamême…
à vigneron.
Pour l’imprimerie et l’édition françaises, vous parlez encore une fois de quelque chose que vous ne connaissez pas et comme je pense qu’il n’y a aucun dialogue possible avec des gens de votre sorte, je n’en dirai pas plus.
Étrange billet pour ce blog qui se distingue habituellement par ses analyses de fond sur la structure économique et financière de notre société.
Voilà un auteur qui identifie le sentiment de la « faute à Bruxelles » comme un simple réflexe de beaufitude identitaire, tout bon à rejoindre l’évocation de la « fête à Neuneu » au café du commerce, dans un pays où l’on serait uniquement sensible à la qualité des fromages…
Peut-on lui rappeler plus prosaïquement les trois règles de ce néolibéralisme que l’administration bruxelloise a imposé à marche forcée à l’Union Européenne:
Il s’agit de la libre circulation des capitaux, des marchandises, et des personnes.
C’est ainsi que le schéma bancal d’une monnaie unique pour des économies dissemblables a été la principale cause de l’acuité spécifique de la crise des dettes en zone euro; c’est ainsi que la soumission idéologique inconditionnelle au libre-échangisme de « tous ces gens intelligents et compétents » a apporté à la finance sa principale nourriture: jouer avec cette vulnérabilité aux différences (de taux, de coûts, de profits, de niveaux de vie, etc.) pour se constituer en superstructure de l’économie mondiale qui dicte sa loi au profit d’une oligarchie dans l’accumulation du capital; c’est encore ainsi que l’ouverture immigrationniste amènant à nos portes « l’armée de réserve » propre à faire plier toute résistance syndicale et sociale a reveillé partout en Europe une extrême-droite que l’on croyait condamnée au rôle de vestige depuis la dernière guerre mondiale.
Au regard de cette actualité brûlante, qui donc peut encore croire que « C’est-pas-la-faute-à-Bruxelles » ?
C’est justement ce que l’auteur dénonce, cette pseudo-idée que l’administration bruxelloise impose quoi que ce soit à des États falots. Billevesée !
Dans ce cas, nous serons d’accord, car voici la version voisine du même commentaire que j’ai posté sur le blog de P. Moscovici:
» Étrange débat que celui sur ces miettes de croissance que l’on pourrait encore arracher à un traité européen modifié, car vicié à la base. C’est bien là toute la contradiction du programme social-démocrate…
Peut-on rappeler tout simplement les trois règles du néolibéralisme que l’administration bruxelloise a imposé à marche forcée à l’Union Européenne, avec la bénédiction de la social-démocratie européenne:
Il s’agit … »
Il n’empêche que votre billet prête pour le moins à confusion:
De Pompidou / Giscard, avec leur loi de « démonétisation » au bénéfice des marchés le 3 janvier 1973, surlendemain de l’entrée du Royaume-Uni dans le marché commun, jusqu’à Jospin / DSK, avec l’adoption sans précaution de la monnaie unique, les gouvernemements européens se sont certes montrés complices de l’euro-libéralisme à tout prix.
Mais Bruxelles a été pour eux un vecteur irréversible de mesures qui n’auraient jamais pu se maintenir sans le verrouillage européen.
Claude Bébéar n’est-il pas connu pour avoir déclaré à un parterre de patrons: « C’est merveilleux ! Avec l’Europe, la France se réforme toute seule dans notre sens… » ?
J. Alexandre : vous entendez quoi par « Bruxelles »? Une localité? La capitale de la Belgique? Il m’a paru précisément que l’auteur hésitait à ce propos : siège de la commission « émanation des Etats et des Parlements » ou lieu de l’arraisonnement technocratique? A l’auteur de clarifier.
Dans ce contexte précis, Bruxelles fait référence évidemment aux autorités européennes sises dans la capitale belge.
Vous pensez qu’il y a sérieusement des lecteurs qui pensent que l’auteur fait référence à l’autorité administrative de la ville elle-même ?!?
Pardon Julien, mais votre réponse est-elle un gag? « Arraisonnement » est un concept heideggerien, technocratique est d’ailleurs de trop. Je me permets de citer Steve : « Détruire cette identité narrative, c’est, si l’on se réfère à « Bâtir, habiter, penser » de Heidegger, rendre notre monde littéralement inhabitable, détruire ce mode d’être au monde qui nous est spécifique et que toutes les générations qui nous ont précédé ont lentement élaboré. » et lui réitère ma demande de précision, parce que son billet engage tout ce qu’il y a d’épineux dans nombre de discussions tendues sur ce blog dernièrement.
Question gag, réponse gag jicé.
Re-bonsoir : en fait la question n’était pas une totale plaisanterie : le billet entrelace bizarrement deux idées qui ne sont pas entièrement cohérentes : 1/ Il dénonce la « dénonciation de Bruxelles » : argument : la commission a la longueur de laisse que lui consentent les Etats; 2/ Il voit dans Bruxelles une instance du processus de rationalisation de l’existence avec les effets « hors-sol » (voir le billet que j’adresse à Vigneron) que cela implique. Remarquez qu’au final c’est une bien surprenante disculpation de « l’Europe », parce que les deux péchés ne sont pas de même poids : peccadille pour le premier, huitième cercle de l’enfer pour le second.
« Billevesée ! » : joli.
Avec l’exclamation, de surcroît.
Bruxelles, c’est dans le pays orange ?
Reflexion de mon cru parue dans le courrier des lecteurs du Monde de ce soir sous le titre « la patrie en danger… pour deux semaines » :
Pendant 4 ans et 50 semaines, on nous vante sans retenue les bienfaits de l’Europe, de la mondialisation, du libéralisme. Cela provoque un vote massif de protestation. On s’en dit surpris. On crie à la patrie en danger. On assure les électeurs qu’on les a compris. Pour leur plaire, pendant 2 semaines, on se met, sans vergogne, à vanter la France, la régulation, la liberté. Et, élection faite, quel qu’en soit le résultat, on oubliera, on se pliera aux diktats des marchés. Pour se justifier, on vantera derechef les bienfaits de l’Europe, de la mondialisation, du libéralisme. Mais, 4 ans et 50 semaines plus tard, ça recommencera, sauf catastrophe. Catastrophe qui, dans ces conditions, finira tôt ou tard, inéluctablement, par arriver. Car ce n’est pas pendant ces 2 semaines de l’entre-deux-tours tous les 5 ans que la patrie est en danger c’est tout le reste du temps, sous les coups de boutoir de l’idéologie de l’Europe, de la mondialisation, du libéralisme.
Les élections en cours mettent en évidence un profond rejet de la construction européenne, telle qu’elle est, pour de nombreux Français.
C’était encore plus évident lors du référendum constitutionnel de 2005! les français ne sont pas des girouettes!
Si les prémices d’un processus démocratique dans une société d’abeilles peuvent nous dire quelque chose de notre propre société
Les abeilles, l’Europe, la démocratie, l’identité française … on butine large! Sans rire, en rentrant ces 5 termes sur Google on tombe sur la Ligue Savoisienne de Patrice Abeille en n°3 et sur le site Démocratie royale en n°1!
Sa très gracieuse majesté britannique a en fait comme seul mais indispensable rôle d’être un « ancrage » culturel, une « prise » au sens montagnard du terme, permettant ainsi à chacun de ses sujets de vaquer à ses affaires en s’adaptant au changement sans trop de problèmes Alors l’avenir n’inspire pas de peur insurmontable !
Rien de tel qu’un souverain pour incarner l’identité nationale, cela évite un ministère du même nom et l’Espagne supporte avec un flegme tout britannique les désordres monétaires et financiers indument et conspirationnistement attribués aux failles de la construction européenne. Mais leur Roi ne les a-t-il pas transposés en un charme soudain de Franco à la Démocratie puis à l’Europe, il vante d’ailleurs dans cette vidéo: http://www.youtube.com/watch?v=M6x4KDhSynU&feature=player_embedded tout le bien que son maitre a apporté à l’Espagne éternelle! Mais un éléphant,ça trompe…
D’ailleurs, diront les conspirationnistes
Il me semble alors qu’il y a beaucoup de conspirationnistes sur ce blog!
Un point intéressant concernant le rôle de la royauté au RU, le point d’ancrage culturel ( on pourrait ajouter affectif également ), l’argument choc en fait des nostalgiques de la royauté en France, les gouvernements et les modes passent, le roi reste, symbole du pays, etc..etc..
Enfin en ce qui concerne la Queen, elle montre aussi l’exemple à sa nation de boutiquiers ( dixit Napo 1er) histoire de leur rappeler what life is about. :
http://www.rue89.com/2011/09/25/lunion-europeenne-subventionne-la-reine-dangleterre-223587
Pour Sarko je ne suis pas sûr qu’il n’ait pas su incarner « l’éternel français comme ses prédécesseurs », au contraire je trouve qu’il en a bien incarné certains aspects, hâbleurs, grandes gueules, agités, vulgaires, malins et méprisants …..je parle des aspects, bien sûr 😉
Mais qu’aurait fait Bruxelles si les peuples n’avaient laissé faire ? Pourtant les peuples en redemande puisqu’ils ne trouvent rien de mieux que de se précipiter aux urnes, comme médias et politiques leur en font l’injonction, afin de déléguer leur pouvoir à ceux, tous partis confondus, qui ne feront rien d’autre que de perpétuer capitalisme et état.
on est dans les brassica !!! on est dans les choux … de Bruxelles !!!
le chou , plante crucifere … et oui , une croix à porter ….
libre cicrulation des biens , des flux financiers et des personnes mais sans avoir fait une europe sociale , c’etait voué à l’echec ! mais hélas la seule libre circulation du pognon satisfait à tous les lobbyings ….
il ne reste plus que la norme iso 1664 pour consoler nos concitoyens européens !
La construction européenne est rapidement devenue une machine à casser l’action politique afin de mieux imposer une vision économique du monde, censé apporter le bien-être et éviter les dérives totalitaires que le continent avait connu. Il y a donc une idéologie à l’oeuvre , qui prospère derrière le paravent de l’Union, un mélange de néolibéralisme et d’ordo-libéralisme, dont la toxicité a fini par nous apparaître, à mesure qu’elle investissait tous les capillaires des états membres, dont les représentants sont ceux qui ont poursuivi la construction, en toute conscience.
En cela, il est vrai que tout mettre sur le dos de Bruxelles est une façon d’attaquer du vide et d’oublier la responsabilité de ceux que nous avons élus. Mais c’est plus compliqué que cela. J’ai en d’autres lieux et par souci de schématisation, inventé la théorie du ping-pong pour illustrer le fonctionnement du système européen : nos dirigeants, qui sont pourtant partie prenante au conseil, s’abritent derrière l’Union pour justifier les mesures impopulaires, s’en dédouanant par conséquent. L’union elle rétorque bien souvent quand on lui reproche sa législation aux conséquences sociales négatives, qu’il n’est pas de son ressort justement de traiter les questions sociales et elle renvoie à la subsidiarité. C’est pas moi, c’est l’autre, qui est en fait toujours le même, avec un masque différent.
En attendant, toutes les avancées sont unidirectionnelles, l’idéologie néolibérale, pour utiliser le concept global, est toujours la seule qui est mise en oeuvre, que les gouvernements européens soient en majorité de gauche, comme dans les années 90 ou de droite comme aujourd’hui. Il y a donc bien un réel problème démocratique au sein de l’Union, mais ce n’est pas l’idée même d’union qui en est responsable. En revanche, son fonctionnement institutionnel actuel pose un sérieux problème et il interdit de fait un véritable choix de politiques alternatives. C’est à ce niveau que le concept de souveraineté citoyenne peut intervenir et qu’il doit d’ailleurs être rapidement discuté.
Sur le sujet de l’europe comme au fond de ce papiert me paraît ce trouver le thème de la différence ou de la complémentarité des notions de gouvernance et de démocratie en matière de l’exercice du pouvoir politique. Ce n’est pas pour rien que la notion de gouvernance est d’origine anglo-saxonne.
Si nous étions des boulons et des écrous, on pourrait prétendre à l’obtention de notre certificat!
Je propose le concept, sérieusement suivi par sa marche législative, du citoyen certifié.
Oups, faut faire gaffe, les grandes oreilles normatives de Bruxelles sont ultrasensible et pourraient vous prendre aux maux!
« Les responsables ne sont pas à Bruxelles, ils ne sont pas seulement parmi nous mais aussi en nous, en chacun de nous dans la mesure où nous élisons les représentants qui auront à décider des politiques menées. »
Je ne pensais pas lire un jour ce genre d’affirmation sur ce blog, dans un billet publié…
On en est encore là ??
Eh oui, on en est encore là. Y en a qui comprennent pas le jeu de la patate chaude qui va dans les deux sens.
Je pense aussi que nous sommes, sans nous l’avouer de religion animiste, religions de ceux qui donnaient une âme et donc une existence plus ou moins humaine aux phénomènes inexpliqués, au soleil, à la lune, à … aujourd’hui on accorde cette existence à des concepts, les marchés, Bruxelles, Wall Street. le Système, … sans nous dire par facilité ou lâchété que derrière tout ça se trouvent des êtres de chair et d’os qui tirent les ficelles. Je dirais tout de suite que je ne suis pas un adpete des théories du complot, mais je ne suis pas, non plus adepte, de la théorie : « c’est la faute à personne ».
… sans nous dire par facilité ou lâchété que derrière tout ça se trouvent des êtres de chair et d’os qui tirent les ficelles.
L’ écrivaine suisse Alice Miller insistait sur ce point, mais ce point on ne veut pas en tenir compte et il est pourtant essentiel ; l’ avènement d’ Hitler, du nazisme, n’ eût jamais pu avoir lieu si les gens de cette époque n’ avaient étés élevés dans un esprit d’ obéissance totale (aveugle) au père.
Il faut regarder quelle fut l’ enfance des dictateurs pour comprendre leurs actes. Et ceci appliqué à chacun peut également expliquer bien des comportements.
Mais nous préférons faire l’ économie de cette souffrance quitte à .. souffrir davantage.
Des centaines de livres d’ histoire ont été écrits quand au nazisme,il n’ est venu à l’ idée de personne de s’ interroger sur l’ enfance de son instigateur ; normal, le faire obligerait à s’ interroger sur sa propre enfance et les souffrances y subies.
Il n’ est bien sur pas question de nier ici les circonstances historiques entourant un évènement, néanmoins tant que ces points de vue ne seront pas mieux pris en compte, je crains qu’ on n’ avance guère dans notre humanité.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Alice_Miller
@Carlos,
Je dirais plutôt de sensibilité animiste parce que la religion demande quand même un peu plus d’accompagnement rituel. Et alors, c’est mal?
Quelques trucs qui manquent, l’agriculture souffre de la vision anglo-saxonne de l’alimentation (deux choix s’offrent aux consommateurs, soit bas de gamme, soit haut de gamme, deux références suffisent, alors nos AOC, nos milieux gammes à géométrie variable en modalité de productions, c’est à classer avec les ovnis ou l’Atlantide), car c’est la seule politique et la seule vision (ils ont que ça à normé et à traduire, qu’ils s’attaquent à l’homogénéisation des niveaux de vies, là ils auraient de quoi s’occuper).
L’alimentation identitaire n’est pas uniquement Française, c’est plutôt Méditerranéen.
Et sinon au delà du couple Franco-Allemand, c’est aussi une façade utile, car l’Europe n’a pas qu’une vitesse (Euro, Schengen, etc..), c’est grâce à ce couple qu’on peut le laisser croire. Il faudrait déjà assumer qu’elle en a plusieurs (y à une coupe d’Europe en foot avec des Turques il me semble).
Des objectifs sportifs, culturelles, techniques, économiques, sociales devraient pouvoir ce réaliser selon différente géométrie (sans en faire une marche forcé ou tout les pays doivent adhérer). Et ces différentes vitesses devraient permettre (bon pas tout le temps) d’être débrayer (que scission de l’Euro en plusieurs zones ne soient pas la fin de l’Europe, mais une adoption, à une réalité nouvelle).
Sinon c’est vrai on dit toujours « grâce à ma politique » et « à cause de l’Europe »
(n’empêche un jeu vidéo comme GTA basé Bruxelles, ça apaiserai 🙂 )
Au Brésil, de méga-moissonneuses à maïs avec GPS on le droit de passer sur les routes….
Pour la vache laitière en Allemagne, faut trois cent hectares mini, et barillets pour t rayages des vaches automatiques, là où elle se rendent de leur propre chef pour le plaisir d’être « traitées » sinon, d’ici 15 ans c’est fichu…
http://videos.arte.tv/fr/videos/x_enius-6605512.html
Archhh!
ça va paraitre étonnent, mais c’est la vision à la base Israélienne de l’élevage laitier, le lait est un produit de luxe dans le moyen Orient, le rendre accessible (en sol sec) c’est un peu comme nos champagnes à 12 euros, c’est un moyen de tranquillisé le peuple en lui donnant accès à un produit haut de gamme à pas cher.
Mais d’ici 15 ans, entre les problèmes énergétiques et l’accès aux ressources, on pensera différemment et une part de notre productivité est à crédit.
Les décisions européennes pourraient- être filtrées par la coutume, où siégeraient entre autre les trésors vivants, comme à Wallis, Futuna, Nouvelle Calédonie, pour chaque région.
Ou trouver une étude anthropologique sur le sujet? Merci
je ne sais pas trop pour l’étude, mais comment dire, un trésor vivant, a un aspect figé, un peu comme le décor d’un parc d’attraction; non pas que l’art ou l’artisanat ne mérite une intention(et il est intéressant qu’en ce pays, on aime bien l’idée d’artiste/artisan, que le sculpteur ne commande pas à un objet à sa demande, que le compositeur ne commande pas un interprète à son désir). Mais c’est un peu passé à coté de l’idée, ce rassurer par le savoir lointain d’un usage, plutôt que de son accès.
http://www.youtube.com/watch?v=d2WL7TTxlKw
La Salamandre (1971)
Tout à fait !
« Bruxelles », c’est aussi la redistribution des fonds structurels : FSE, FEDER etc . il conviendrait de suivre chaque dossier, de son « montage » politique à sa réalisation suivie et son « contrôle » La gestion de ces fond procède d’accord intergeouvenementaux, puis d’arbitrage politiques au niveau national afin de satisfaire les gestions clientélistes régionales et locales : c’est tout un monde – à part – .
Pour la Grèce, « Bruxelles » prépare les PPP de façon à couvrir le risque des prêts grâce aux Fonds structurels
business as usual , les affaires continuent …
A+
C’est deux logiques parfaitement distinctes. Il faut comprendre que les institutions européennes ne sont pas homogènes en terme même d’attitude idéologique…. Certaines pensent comme le pacte de lisbonne:
Elles ont une vision néo-libérale des choses (Commission, l’Europe inter-Etatiques)alors que d’autres sont beaucoup aménagiste, c’est à dire font beaucoup plus de place à l’intervention publique dans les processus économiques, des documents tels que des plan d’aménagement durable avait été émis dans les années 2000, les fonds structurels y joiuer une place importante….
En effet, ceux -ci sont attribués en fonction de zone de projets locaux porter par des collectivités publiques locales de Niveau II ( en France les Régions)…. Le problème s’est que ces fonds les projets de territoires n’étant pas discuter au niveau des citoyens en france, cela à servir effectivement comme un guichet de plus où la personne publique locale va demander des subsides…. Les tentatives de transposition en France de ce genre de logique loi pasqua Développement du Territoire et Loi Voynet se heurte à l’état d’esprit cloche-merle de la démocratie locale française. En france, le fait d’être Ump ou Ps a prévalut dans énormément de projet territoire pour zone de manière politicienne le territoire du projet, chaque camp (PS/ UMP) trouvant sa martingale.
Il y a deux raisons pour lesquels cela ne fonctions que difficilement: d’une part cela emprunte la circonvolution nationale des démocratie (ou absence de démocratie locale); de l’autre côté le point de vue aménagiste virtualisée qui essaye de trouver des cohérence là ou sur le terrain il n’y a rien (comme on le fait en sémiologie). Cela sans vérification matérielle ou étude préalable sur la seule fois des collectivités locales….
Voilà ce que j’en ais vu en France, pour la Grèce je suppose qu’un certain nombre d’effets pervers c’est fait jour; mais si une personne ayant eu une expérience du système de gestion publique ou parapublique des fonds veut compléter.
@ Mazeran Jean-Marc
Bonjour,
Ne croyez-vous pas que les citoyens européens peuvent faire avancer la démocratie en Europe en conjuguant le « global » de la construction de l’Europe politique, en agissant localement en contrôlant, par eux même l’emploi, des Fonds Structuraux qui se fait devant leur porte ?
Dans ce sens, le cas de la Grèce serait exemplaire. Par exemple, sur les 20 milliards actuellement attribués , 15 milliards restent à dépenser. La liste des parlementaires grecs au parlement européen est connue, et « l’Administration bruxelloise » est parfaitement à même de fournir la liste des projets en cours : leurs objectifs, budgétisation, en cours de réalisation, etc. ; pour l’information, l’internet évite le voyage à Bruxelles . De façon plus précise, dans le contexte de « la révolution des patates » ne serait-il pas temps que les citoyens s’informent et évaluent par eux-mêmes, projet par projet, les résultats du plan de développement rural 2007 2012, afin de mieux préparer la sortie du prochain.
§
Reprendre « par le haut » le contrôle démocratique populaire est peut être une option ?
N’est-il pas quelque peu reconnu que la décentralisation, de par la proximité et les connivences entre acteurs, facilite les arrangements entre amis, plus que ne l’autoriserait une administration centralisée ?
La gestion (l’emploi local) des fonds européens me paraît produire une décentralisation « par le haut », dans le sens ou un milieu local rompu à la complexité de l’introduction des dossiers et de leur suivi finit par en capter les usages en dehors de toute transparence démocratique.
Par contre, la strate moyenne de l’administration bruxelloise, celle qui se situe sous le plafond de verre, pour reprendre l’expression de P. Jorion, a assurément le désir de servir efficacement la construction européenne et de collaborer avec les citoyens, à ce niveau, le lobbying mafieux ne donne pas d’ordre, je crois.
à+
La dessus nous sommes parfaitement d’accord, il est temps que la démocratie directe au plan européen arrive sur le tapis… Exemple élection de la commission ( scrutin direct de liste), ou du très envier poste de président de la BCE. Il faut pour moi en terminer avec les réunion du conseils des ministres ou les sommet qui en fait n’ont la puissance de légitimation politique nécessaire à décider au stade d’intégration économique ou nous en sommes, du fait la désintégration menace…. L’inter-gouvernemental reste dans la méfiance et le détournement de sens. Les paramètres ne pouvant être clairement affichées dans les conflits cela laisse grand place aux aigrefins des lobbys, des projets d’une oligarchie…
De plus comme vous le dites les groupes politiques locaux ont un don détourné l’action politique et économique européenne à leur profit de carrière politique….
En outre je le redis le fait que l’Europe (les institutions européennes prises dans leurs ensemble même les inter-gouvernementale conseil des ministres par exemple) n’assume pas d’être productrice de l’ordre juridique par le truchement du droit dérivé et une situation de de quasi -pouvoir économique pose un très grave problème de démocratique. Cette gouvernance tenant peu compte des affects des démocraties nationales finit par avoir ces limites. Le principes de gouvernance n’est pas démocratique … Le pouvoir tient compte des situations et rapports de force politique m’ais flotte au-dessus du débat n’est pas responsable de ces actes devant le peuple comme on le fait en démocratie. Et voilà toute l’histoire: des Etats qui se cramponnent a leur pouvoir, et tente de détourner la visée réelle des actes européens, et des Europes qui ne souhaitent pas être démocratiquement responsables ou peu (la députation) mais vide les instances nationales de leur contenu.
Moi je pense que c’est un mouvement politique qui se base sur la notion de gouvernance , une pensée très méfiante à l’égard du système de démocratie directe et du peuple…..
En fait on observe le même phénomène dans la démocratie locale française regroupement intercommunaux: le périmètre démocratique et celui de l’action politique sont disjoints.
Moi j’assimile cela à un procédé rhétorique pour affaiblir la démocratie au profit de la notion de gouvernance. Et je pense que cette réflexion vaut tant au niveau du politique que de l’Economique.