Le format de mes chroniques dans Le Monde est passé de 3.500 à 4.600 signes, ceci permet de développer davantage une véritable argumentation.
Candidats, encore un effort pour refonder le capitalisme !
Il y a trois ans et demi, dans son discours de Toulon, M. Sarkozy, Président de la République Française, et aujourd’hui candidat à sa réélection, expliquait ce qu’il convenait de faire pour sauver nos systèmes économique et financier : refonder le capitalisme.
Le plan proposé était cohérent mais, dans le contexte d’effondrement généralisé d’alors, loin d’être véritablement radical : il y avait encore dans cette proposition de « refondation » du capitalisme, un relent d’optimisme. Qu’en est-il advenu ? Rien : c’est à Toulon qu’elle a été évoquée et c’est là aussi qu’il en a été question pour la dernière fois. Est-elle présente dans la campagne présidentielle ? On en trouvait des éléments épars dans le programme des candidats numéros 3 et 4 dans les sondages de la semaine dernière, mais rien dans celui des deux candidats qui caracolaient en tête.
Serait-ce que l’économie et la finance ont connu une telle embellie depuis l’automne 2008 que ce projet refondateur a perdu de son actualité ? La question prête à sourire. En 2010, la Grèce était au bord de l’abîme – petite économie nationale que la solidarité européenne aurait pu alors sauver à peu de frais. Aujourd’hui, ce sont l’Espagne, voire même l’Italie qui s’y retrouvent. Être au bord de l’abîme, c’est comme toute chose apparemment : on finit par s’y habituer.
Qu’est-ce qui explique qu’il ait surtout été question durant la campagne d’obtention accélérée du permis de conduire ou de distribution de la viande de boucherie dans les écoles ?
Deux hypothèses sont envisageables : l’une charitable, l’autre beaucoup moins. L’hypothèse charitable, c’est que toutes les décisions qui comptent sont prises aujourd’hui, dans le meilleur des cas à Bruxelles, et dans le pire des cas, à Washington, et qu’il ne resterait plus, en effet, comme prérogatives pour un Président de la République que celles dont disposait un sous-préfet sous la IIIe République. De la même manière qu’un sous-préfet pouvait alors tempêter aux comices agricoles contre « Les directives de Paris, qui créent la révolution chez nous ! », un Président français peut à la fois régler avec autorité les affaires de permis de conduire et de viande de boucherie et tonner sans inquiéter personne à l’encontre de Bruxelles et de Washington.
L’hypothèse peu charitable, c’est celle du manque d’ambition et d’envergure qui fait qu’un Président français n’arriverait à se faire entendre ni à Washington, ni à Bruxelles, et si cela se trouve, pas même à Paris.
Seule bonne nouvelle, si l’on peut dire, le mal n’est pas spécifiquement français : confusionnisme, cacophonie, absence totale de courage politique, règnent aujourd’hui en maître dans l’ensemble des pays occidentaux. On en est même venu dans certains à mettre à la tête des affaires d’anciens banquiers dont les décisions calamiteuses il y a seulement quatre ou cinq ans provoquaient alors la consternation, faute de volontaires parmi les politiques.
La conclusion s’énonce simplement : ce n’est pas d’un Président français qui serait seulement « audible » à Bruxelles ou à Washington que l’on a besoin mais de quelqu’un qui indiquerait la voie à suivre, brisant la paralysie stupéfaite qui règne aujourd’hui dans ces lieux. Car ce ne sont pas les projets de société de haute volée, économiques et financiers, qui manquent, bien au contraire :
* Accorder à nouveau la priorité aux salaires plutôt que favoriser l’accès au crédit, lequel est nécessairement cher et se contente de repousser à plus tard la solution des problèmes se posant d’ores et déjà.
* Mettre hors-la-loi la spéculation en rétablissant les articles de la loi française qui l’interdisaient jusqu’en 1885.
* Mettre hors d’état de nuire les paradis fiscaux en interdisant aux chambres de compensation de communiquer avec eux dans un sens comme dans l’autre.
* Abolir les privilèges des personnes morales par rapport aux personnes physiques, privilèges ayant permis de transformer de manière subreptice dans nos démocraties le suffrage universel en suffrage censitaire.
* Redéfinir l’actionnaire d’une société comme étant l’un de ses créanciers et non l’un de ses propriétaires ; établir les cours à la Bourse par fixing journalier.
* Éliminer le concept de « prix de transfert » qui permet aux sociétés d’échapper à l’impôt par des jeux d’écriture entre maison-mère et filiales.
* Supprimer les stock-options pour instaurer une authentique participation universelle.
* Ré-imaginer les systèmes de solidarité collectifs, au lieu des dispositifs spéculatifs voués à l’échec en raison de leur nature pyramidale que sont l’immobilier ou l’assurance-vie, par lesquels on a cherché à les remplacer.
Enfin, dans un monde où le travail disparaît, la question des revenus doit être mise à plat et faire l’objet d’un véritable débat.
On assisterait alors au retour de l’ambition et du courage, désespérément absents aujourd’hui.
162 réponses à “LE MONDE-ÉCONOMIE, Candidats, encore un effort…, lundi 23 – mardi 24 avril 2012”
En démocratie représentative, les caractéristiques requises pour accéder au pouvoir sont différentes de celles qui permettraient d’y bien gouverner.
C’est connu depuis le 19ème siècle (Tocqueville), mais le système politique ne parvient pas à s’améliorer, en dépit de l’accumulation des catastrophes. On peut donc le supposer verrouillé au système économique et social (en espérant que ce ne soit pas une limite génétique de notre espèce), ou verrouillé par la classe dirigeante qui s’est constituée sur cette base de démocratie représentative, ou les deux.
Ici, rien ne changera donc avant l’effondrement. Un candidat présentant votre programme, M. Jorion, n’aurait même pas recueilli les 500 signatures pour se présenter. Espérons que quelque part ailleurs dans le monde un pays parvienne un jour à élaborer quelque chose qui garde le principe démocratique sans les inconvénients de sa pratique actuelle, et que ça s’étende par vertu d’exemple.
« * Abolir les privilèges des personnes morales par rapport aux personnes physiques, privilèges ayant permis de transformer de manière subreptice dans nos démocraties le suffrage universel en suffrage censitaire. »
pouvez vous développer ce point svp?
RÉFLEXIONS SUR LA NOTION D’ABUSUS DANS LE DROIT DE PROPRIÉTÉ (Partie 2), par Cédric Mas
« Refonder le capitalisme. » A-t-il dit ?
Venant d’un président post-moderne – Marcel Gauchet dans Le Monde, il y a peu, je retrouverai la référence si nécessaire- comment peut-on accorder la moindre crédibilité à cette déclaration ou à n’importe quelle autre de ses paroles ?
Car nous en sommes bien là : il a parlé pour ne pas dire grand-chose pendant 5 ans et il veut 3 débats pour ne rien dire de plus. Et vous y accorderiez le moindre sérieux ? Parole d’avocat ! Il y en a forcément parmi vos lecteurs qui savent de quoi je parle ! On a le droit de dire une chose ET son contraire pour impressionner le jury pourvu qu’il ne le perçoive qu’avec un peu de retard – après avoir voté !
Maintenant, je ne suis pas sûr qu’il faille accorder plus de valeur à une parole d’énarque qui fait carrière (pléonasme !). Alors nous sommes dans un cul de sac et heureusement, lentement mais sûrement, c’est sans doute le Net et ses blogs – donc quelques milliers de lecteurs investis ! – qui nous permettront de grandir et de dépasser les professionnels du « n’importe quoi » !
OK je sais qu’il en va ainsi depuis que le monde est monde. Mais la terre a été plate et même le centre du monde avant que l’on prenne conscience qu’il existait des cohérences plus profondes mais contre intuitives : il en va ainsi de la politique. Le droit au « Grand n’importe quoi » semble encore un principe sacré ! Hier soir, à la télé, vers 22h30, un des conseillers préférés affirmait que le Président candidat a parlé de renforcer la protection économique mais pas de protectionnisme ! Il s’en est suivi de quelques autres affirmations paradoxales du même acabit toutes aussi post-modernes. C’est-à-dire : j’ai le droit de dire une chose ET son contraire car « vous n’avez pas le monopole de Jaurès, ni de Guy Môquet, ni du « relativisme, etc.. ». Sous-entendu, je fais ce que bon me semble et je raconte l’histoire qui endormira le mieux l’électeur fatigué de mes sornettes! Je ne suis pas sûr du tout que ce monsieur sache ce qu’est le relativisme !
C’est affligeant et il faut des heures à un esprit même peu éduqué pour démonter le masochisme ambiant à une personne qui n’a pas la culture suffisante pour analyser le contexte et qui n’en a surtout pas envie ! « La démocratie des imbéciles est la pire tyrannie » (cherchez l’auteur, elle est chez Ruquier !). Le post moderne est un individu – le contraire d’un citoyen – qui ne supporte pas les Lumières – et le concept d’intérêt général -, c’est-à-dire le partage de la connaissance car l’éducation, c’est un investissement personnel long, qu’on peut vivre sans et même devenir Président d’une république (= Bush)
Grâce à quelques pédagogues investis dans leur mission et au Web, on rame dans le bon sens, celui d’une connaissance partagée qui s’appelle encore le Progrès ! Mais il faut vraiment en avoir envie car l’ignorance vous accorde une réelle paresse d’esprit. Vous êtes alors tellement plus libre de dire n’importe quoi sans le moindre remords et c’est tellement plus facile à plaider dans ce monde pseudo libéral.
Merci Mr Paul !
« qui s’appelle encore le Progrès ».
Pas trop d’illusion mon cher Julio Béa
IL faut prendre en compte l’aspect « pharmaka » (pharmacologique) du progrès. Nous savons qu’il est remède et poison, et nous devrons toujours faire avec.
C’est sans doute cela qui pourra être une prochaine révolution. Mais pas forcément avec le fracas de la précédente. Cette compréhension pourra se développer par ilots, par filaments, et quand ce sera fait, nous serons surpris d’avoir eu un tel changement.
Alors la vitupération contre les industries médiatiques sera une inutilité face à des pratiques qui inclueront la réaction aux « côtés poisons » dans le cours d’une nouvelle éducation et d’une nouvelle Université, qui aura entièrement repensé le côté « pharmacologique » des savoirs qu’elle transmets.
(prose d’après un certain Bernard Stiegler)
(
Évidemment, le simple fait d’évoquer ces sujets et d’apporter quelques réponses dénoterait un signe distinctif de la part d’un des partis politiques soutenant les candidats ; d’accord ou pas d’ailleurs avec ces observations.
Mais je crains que la couleur dominante à ce sujet soit la couleur : « passe-muraille ».
Bravo Paul, ils étaient plus de quatre millions à penser comme vous ! Dont beaucoup d’intellectuels, mais pas du courant média main-stream.
Sur les causes de l’échec provisoire de ces idées, Carole Widmaier a publié le texte suivant :
TITRE : La crise actuelle est aussi une crise du jugement politique
Spécialiste de philosophie politique, enseignante à l’université de Franche-Comté, Carole Widmaier analyse le désintérêt croissant des citoyens pour la politique.
Les médias soulignent depuis plusieurs semaines l’indifférence d’une grande partie de la population à l’égard de la campagne électorale, les sondages annoncent une forte abstention: qu’en pensez-vous?
Je ne défends pas l’idée de l’engagement pour t’engagement, ça n’a pas de valeur en soi. Le
discours sur l’impuissance politique est compréhensible, puisqu’on ne peut effectivement rien faire seul, ni en petit groupe. Mais la crise actuelle, qui s’exprime par cette indifférence et le mépris à l’égard des militants, est aussi une crise du jugement politique: on se refuse à penser, ce qui vient évidemment corroborer l’impuissance. Ça arrange finalement un peu tout le monde de pouvoir se considérer comme impuissants.
Il y a certes des forces sur lesquelles on n’a pas de prise directe, mais on a tendance à considérer comme « historiques» ou « naturelles» des forces sur lesquelles on aurait prise si on s’emparait du pouvoir, au sens du jugement et de l’action collectifs. Quand on parle d’action collective, les gens répondent qu’il faudrait que « tout le monde se bouge ». Du coup, on ne fait rien, chacun attend un signal des autres. L’erreur consiste à penser qu’agir, c’est s’adjoindre à une action qui est déjà manifeste, alors que c’est d’abord imaginer une communauté d’action.
Agir, ce n’est pas forcément changer les choses soi-même: c’est aussi, et déjà, entrer dans le dialogue, la délibération. Dans la vie quotidienne, cette impression d’impuissance est renforcée par la crise du sens, que l’on observe notamment dans les services publics, et qui est l’un des éléments fondamentaux de la crise actuelle. Avec la domination des logiques gestionnaire et budgétaire, l’importation du modèle économique dans tous les domaines de la société, les gens ont l’impression d’être impuissants dans leur travail, ne savent plus pourquoi ils l’exercent. Les entreprises et les institutions elles-mêmes ont tendance à enlever aux actes le sens qu’ils devraient avoir.
Deux conditions pour retrouver le chemin, des urnes: surmonter le sentiment d’impuissance et reconsidérer l’idée d’une indifférenciation des partis. (légende de la photo : devant un bureau de vote)
Outre cette question de l’impuissance, revient de plus en plus souvent le thème de l’indifférenciation entre la droite et la gauche dites « de gouvernement » …
Oui, on prétend que les programmes se valent, alors que si on les regardait vraiment, on verrait les différences. C’est un peu facile de dire que rien ne se passe pendant la campagne, parce qu’on l’a décrété. Il y a des débats, des délibérations, des postures … Les thèmes ne sont pas forcément surprenants, et même parfois secondaires, mais ce sont souvent les choix des médias, qui occultent l’essentiel.
Avec ce discours d’indifférenciation, beaucoup se disent: « peu importe ». Du coup, même si on n’en a pas réellement envie, il y a la tentation des extrêmes, de vouloir changer les choses coûte que coûte, même en mal.
Au-delà des milieux intellectuels, la philosophie a-t-elle un rôle à jouer ?
La philosophie n’a pas vocation à inspirer les programmes ou l’action politique, les intellectuels
ne sont pas là pour donner des leçons. Tout le monde devrait pratiquer la délibération et la réflexion politique. Il ne faut pas considérer qu’on ne peut pas se prononcer parce qu’on ne connaît pas la question posée. Chacun devrait apprendre à penser, développer l’esprit critique – et non se contenter du rejet systématique – et pour cela, il n’y a pas de meilleur apprentissage que la philosophie. Celle-ci n’a rien d’abstrait: d’une manière ou d’une autre, ce sont toujours des réalités qui sont pensées. La philosophie n’est pas dans une approche strictement descriptive de la réalité. Il ne s’agit pas non plus de produire des idées à mettre directement en pratique. Il s’agit plutôt de penser la réalité sans jamais s’en satisfaire. Car si on se soumet à la réalité, on ne fera jamais rien changer .
Propos recueillis par Olivier Brégeard
LIRE : Carole Widmaier : « Fin de la philosophie politique? Hannah Arendt contre Leo Strauss »
Recopié du quotidien « l’Alsace », du dimanche 22 avril 2012.
« penser la réalité sans jamais s’en satisfaire », mais en ayant les moyens pour cela, et donc sans souffrir de la dé-liaison des pulsions que provoquent aujourd’hui les industries média-cratiques, capable de ruiner tous les chemins de l’attention et de la « protention », qui pousserait à vouloir contre-réagir, pour le bien commun, la « philia« , quand la réalité fait voir l’injustice, injustice collective souvent plus qu’individuelle.
La guerre de vitesse est ici une question à poser, car jamais les géniteurs n’ont eu si peu de chance de transmettre leur savoir-faire et savoir-vivre à leur pro-géniture, dans le mouvement rapide des objets et flux des industries cultu(r)elles (nouveau culte : FaceBook, nouveau missel =iPhone, nouveau griot=Google…)
« La philosophie n’a pas vocation à inspirer les programmes ou l’action politique. »
Je pense exactement le contraire et j’ai la faiblesse de croire que si le programme du FdG est le seul à avoir quelque profondeur et quelque cohérence c’est parce que c’est le seul parti dont l’action politique est éclairée par la philosophie.
A ce propos JLM fait fréquemment appel aux mânes des Lumières. Lesquelles? Car il y en a beaucoup. Maintenant qu’il engage le FdG dans l’écologie politique est-ce de J.J. Rousseau qu’il s’agit?
[…] background-position: 50% 0px ; background-color:#202025; background-repeat : no-repeat; } http://www.pauljorion.com – Today, 4:23 […]
Au début fut le verbe….
Accorder à nouveau la priorité…….. à la vie
Mettre hors-la-loi…. le mensonge par omission.
Mettre hors d’état de nuire….. les désinformateurs professionnels
Abolir ….. la pensée unique
Redéfinir …. le crime d’état
Éliminer… le concept d’empire
Supprimer…. les suppresseurs d’espoir du TINA
On assisterait alors au retour non de l’ambition mais du courage, désespérément absents aujourd’hui, ici comme ailleurs.
36% de nos militaire votent FN.
50% chez nos officiers…..
10% sont de gauche.
Tout le monde s’en fout !
Les soldats aiment la France, eux !
@Pierre
Est-ce vraiment étonnant ? L’ordre, la sécurité, la hiérarchie, l’obéissance aveugle, tant de valeurs militaires que partage…l’extrême droite. Ecoutez Parachutiste, une chanson bien connue des années 1970 de Maxime Leforestier.
Les mêmes causes provoquent invariablement les mêmes effets. Est-ce si difficile d’admettre que cette politique est savamment mise en œuvre sans verser dans le complotisme paranoïaque ? C’est pourtant le prérequis pour commencer réellement à sortir du discours et enfin élaborer des moyens d’en sortir.
D’abime en abime, la mise en abyme.
Sinon : « Éliminer le concept de « prix de transfert » »
Pour le remplacer par quoi ?
Les différentes entités d’une entreprise, y compris industrielle, accompagnent leur logistique de biens avec des prix de transferts, coûts directs et indirects, y compris à l’intérieur d’un même pays, donc à fiscalité homogène. C’est un outil de comptabilité interne, ni plus, ni moins.
L’outil comptable, quel qu’il soit, peut être tordu et distordu, comme tout le reste, si les données
sont établies par des faussaires. On ne va pas pour autant supprimer la comptabilité.
C’est le truandage sur les prix de transferts qui pose problème, surtout via les paradis fiscaux, et qui n’est pas réellement surveillé par Bercy en France, par exemple, pas le fait qu’il y ait des prix de transfert.
Problème très bien analysé et détaillé par Chavagneux.
… et par Nicholas Shaxson dans son livre « Les Paradis fiscaux. Enquête sur les ravages de la finance néolibérale ».
Extrait de ma critique du livre – concernant les prix de transfert :
Entre les multinationales et les paradis fiscaux, c’est l’amour fou. Ainsi, en 2009, selon l’ONG Tax Justice Network, 99 des 100 plus grosses entreprises européennes avaient des filiales dans les paradis fiscaux. Pourquoi cette présence massive ? La gestion des « prix de transfert ». De quoi s’agit-il ? C’est une stratégie d’optimisation fiscale portant sur les prix de facturation auxquels les filiales d’une même multinationale s’échangent des biens et services (rappelons que les deux tiers du commerce international se réalise inter-groupes) : elle consiste à faire apparaître les profits dans des lieux à faible imposition (i.e. les paradis fiscaux) et les coûts dans les lieux à forte imposition (i.e. les autres Etats).
Il s’ensuit que le parcours physique d’une marchandise est complètement déconnecté de son parcours comptable. Soit un régime de bananes au Honduras. Celui-ci est récolté par l’employé local d’une multinationale américaine, expédié par bateau en Grande-Bretagne et vendu aux consommateurs dans un supermarché. Du point de vue fiscal, la question est la suivante : où est taxé le profit ? Théoriquement, une partie devrait l’être au Honduras (lieu de production), une autre au Royaume-Uni (lieu de consommation), et une autre encore aux Etats-Unis (où est enregistrée la société), en fonction de la localisation des différentes activités qui participent aux bénéfices et aux coûts.
Mais supposons maintenant que la multinationale ait établi son centre d’achat aux îles Caïmans, ses services financiers au Luxembourg, la gestion de la marque en Irlande, sa filiale transports sur l’île de Man, ses services juridiques à Jersey et sa filiale assurances aux Bermudes. Sur le papier, le régime de bananes suit alors un tout autre parcours que celui décrit précédemment : il quitte bien le Honduras mais, avant d’arriver en Grande-Bretagne, il transite par tous ces territoires où chaque filiale facture sa prestation (même si ladite prestation est réalisée physiquement dans des bureaux situés aux Etats-Unis ou en Grande-Bretagne) sur laquelle aucune taxe n’est perçue, puisque la filiale est enregistrée dans un paradis fiscal. En fin de course, c’est une part substantielle du profit total qui échappe à l’imposition des Etats.
La gestion des prix de transfert revient ainsi à structurer le prix des biens de façon à payer le moins d’impôts possible. En théorie, il est interdit aux filiales d’une multinationale de se facturer des biens et des prestations à des prix inférieurs à ceux pratiqués sur le marché entre deux entreprises indépendantes (principe du « prix de pleine concurrence »). En pratique, non seulement il est parfois difficile de déterminer un prix de marché (notamment quand il s’agit d’actifs immatériels), mais la complexité des montages juridiques et comptables permet souvent de nombreuses manipulations. Nous sommes au cœur d’une vaste « zone grise », entre l’absolument illégal et le complètement légal, où tout est possible ou presque.
Les paradis fiscaux aiment à dire qu’ils rendent les marchés plus « efficients » ; jusqu’à présent, toutefois, la manipulation des prix de transfert n’a jamais rendu les bananes moins chères et meilleures ; la seule chose qu’elle a réussi à créer, c’est une formidable bureaucratie juridique et comptable monopolisant des ressources qui seraient bien plus utiles ailleurs. En revanche, l’impact de cette pratique sur les finances publiques des Etats est énorme. En 2007, un tiers des 700 entreprises les plus importantes du Royaume-Uni n’avaient payé aucun impôt sur les sociétés dans leur pays. Shaxson aurait pu prendre l’exemple de la France : en 2009, selon le rapport d’octobre 2010 du Conseil des prélèvements obligatoires, les entreprises du CAC (qui possèdent environ 1 500 filiales dans les paradis fiscaux) étaient en moyenne imposées à hauteur de 8 % de leurs bénéfices (contre 33 % en théorie), grâce notamment à une utilisation abusive des prix de transfert.
Si toutefois les multinationales payent encore un peu d’impôts dans les pays développés, c’est que les Etats réagissent et mettent en place des défenses. Mais ces défenses sont aussitôt contournées par les multinationales qui élaborent de nouveaux montages juridiques, poussant les Etats à adopter de nouvelles lois, etc., etc. In fine, ce jeu du chat et de la souris – dans lequel les grandes sociétés ont toujours un coup d’avance – aboutit à créer un droit fiscal extraordinairement complexe.
(http://bloginlondon.wordpress.com/2011/06/12/les-paradis-fiscaux-en-7-vers-illustres/)
Je conseille vivement de lire l’intégralité de cet article sur bloginlondon :il décrit très clairement et dans toute son ampleur le rôle que jouent les paradis fiscaux au sein du système financier dont ils sont un rouage essentiel, éclaircissant par des éléments historiques comment ils ont été les précurseurs de la dérégulation financière.
Merci E. Quilgars
(V. Hugo, Eviradnus)
De fait, toujours selon Chavagneux, la plus grosse part des évasions fiscales passe par les prix de transfert via les paradis fiscaux. Celles de Johnny Hallyday et consorts n’étant que des amuses gueules pour le JT de 20 heures. Ensuite, on doit probablement trouver l’argent des trafics en tous genres de produits pas très licites cherchant un pressing discret.
Assez peu sont au courant de cette partie immergée de l’iceberg, et pour cause, les
médias mainstream sont peu diserts à ce sujet dont il faut bien avouer qu’il n’est
pas très distrayant.
Les projets de refondation du capitalisme n’ont jamais manqué.
Ils surgissent du sein de la classe dominante et des politiciens professionnels
dès que le capitalisme est mis en question.
Ils font tous leurs discours Toulon change pour ne rien changer.
Ils savent parfaitement que le capitalisme en crise économique comme écologique
a sa dynamique que rien ne peut désormais réorienter, refonder, réformer.
Un seul exemple: les « prix de transfert » font l’objet depuis des dizaines d’années
de tonnes de rapport, et de quantités de volontés de conrôle et de décisions.
Mais tant que les multinationales ne seront pas expropriées,
puis socialisées , donc leur gestion publique et transparente,
elles auront la liberté de faire apparaitre les profits là où ils sont le moins imposés.
Les candidats de tous les partis de gauche qui se désignent eux-mêmes
comme non révolutionnaires mais « partisan l’un du changement » et l’autre « keynésien »,
cad infirmier du capital, connaissent parfaitement le degré de concentration de la propriété,
et la dictature de la ploutocratie sur la planète entière qui en découle.
Ils savent aussi la force de répression dont dispose cette dictature.
Mais l’un comme l’autre demande plus de police et de militaires,
et rivalisent dans la promotion des pires engins de mort, des Rafales
aux sous-marins, tous devant continuer à menacer l’humanité entière
avec des bombes nucléaires chaque année plus destructrices.
Ils n’appellent pas à la révolution, au soulèvement pour exproprier les capitalistes
et entamer une démocratie réelle, car ils sont prêts à se satisfaire du désastre à venir,
pour peu qu’on leur laisse y occuper les meilleures places en attendant.
Pas rassurant ? Peu importe.
Seule la vérité, avec l’action qui en découle,
pourrait sans doute contribuer a éviter que notre espèce disparaîsse si vite.
Tout le raisonnement tient la route mais repose sur des bases fausses (comme beaucoup de démonstrations, il suffit d’en trouver le postulat erroné pour la démonter et tout détricoter).
Ainsi, tout se déciderait à Bruxelles et les pouvoirs accordés aux barons locaux ne seraient qu’illusions. Or ces personnes nommées à Bruxelles sont issues des mêmes partis que les barons sans pouvoirs, quand elles ne sont carrément pas les mêmes via les cumuls de mandats si chers à nos représentants élus de façon démocratique et honnête (la fraude par chaussettes remplies de bulletins de votes existant certes en France mais de façon anecdotique).
64 % des électeurs de M. Sarkozy souhaitent une alliance avec le FN pour les législatives
« Les électeurs de Marine Le Pen et ceux de Nicolas Sarkozy y sont en revanche favorables dans des proportions similaires – respectivement 59 % et 64 %. »
C’est marrant : les électeurs de Sarkozy y sont plus favorables que ceux de MLP.
Une question d’envie, certainement.
Un quidam télévisible nous racontait ce midi, l’air très pénétré que les cotations des entreprises du Cac40 avait baissé de plus de x % (pas retenu) depuis 6 mois.
je me demande toujours en quoi cela est important pour l’économie en général.
Par contre ils avaient l’air, tous très affectés sur le plateau (de télé)
Ils ont pas du avoir le widget réflexion livré avec!
Paul, vous évoquez deux hypothèses – l’une charitable, l’autre moins charitable qui au fond se rejoignent.
Nos dirigeant seraient soit des incapables (des impuissants), soit des marionnettes, des courroies de transmission.
Il y en a une autre, encore moins charitable; s’ils étaient les acteurs, les complices, les facilitateurs d’un vaste plan libertarien et liberticide (c’est là le paradoxe), cf « le grand bond en arrière » de Serge Halimi ou Jacques Généreux, « La grande régression », ou ‘L’État prédateur » de James K Gailbraith, ou vos propres ouvrages…
Candidats? Un des deux a-t-il abordé un sujet d’économie pendant sa campagne? Ne serait-ce qu’en surface?
Le niveau du discours se situe à « le travail rend libre », dont on connaît vaguement l’expression dans une autre langue. C’est dire si quelque chose d’un peu complexe comme la régulation de la finance par les états les intéressent.
Quand bien même l’un voudrait faire quelque chose, le pourrait-il?
Bien sûr vous avez raison sur tous les points, et ils sont tous indispensables pour étouffer la finance, je n’ai pas dit occire, mais en ce moment, qui peut vous entendre?
M. Jorion, en disant que » (…) toutes les décisions qui comptent sont prises aujourd’hui, dans le meilleur des cas à Bruxelles, et dans le pire des cas, à Washington (…) », qui visez-vous en particulier:
– Tim Geithner
– Ben Bernanke
– Goldman Sachs….?
Peut-être pas Paul Volcker puisqu’après lui avoir pourri sa loi, ils l’ont carrément refusée au Sénat US (Geithner et consorts doivent le prendre pour un vieux con réac, sans daoute…)
Bonsoir Paul
Vous recherchez un homme qui aurait à la fois les qualités de morale et de justice du Christ et les moyens et la volonté d’aboutir d’un Adolph Hitler. En fait presqu’ un Dieu. Mais il ne pourra rien faire seul.
La majorité des gens veulent la justice mais n’entrevoient pas que celle-ci ne pourra être obtenue au moins pour un temps que par l’épuration des brebis galeuses.
riva marc
Vous m’inquiétez un peu. Hitler puis l’épuration … On a mieux comme références. Roosevelt par exemple ! Je crois que tout le monde est un sous tension en ce moment, moi y compris comme me le rappelait Lou dans un autre commentaire. 😉
Sur le fond, je n’ai pas fait la même lecture du billet.
Pour moi quand Paul évoque les individus courageux, ambitieux, ici en l’occurrence les décideurs politiques, c’est toujours dans l’idée que les personnes en question infléchissent un certain cours de l’histoire par leur action, non pas comme démiurges mais en tant qu’ils sont capables de saisir la situation dans laquelle ils se trouvent, à l’endroit qu’ils occupent en agissant sur les structures.
D’ailleurs cette compréhension d’une situation il n’est pas nécessaire qu’elle soit le fruit d’une inspiration exceptionnelle, il suffit qu’il soientt suffisamment à l’écoute des personnalités susceptibles de leur fournir un diagnostic correct et les solutions vraisemblables. Leur rôle consistant alors principalement à mettre tout cela en musique.
Comme l’on peut le dire dans ce billet, toutes les mesures proposées n’impliquent guère quelque révolution sanglante pour être appliquées, il suffit juste de « frapper » aux points névralgiques du système. Question de « chirurgie » comme disait aussi Paul Jorion dans des billets plus anciens.
Il est assez inquiétant que quand on dit « courageux » aujourd’hui, l’image qui vient spontanément est celle d’une créature mythique de type « Transformer » ! Un être de fiction en tout cas, pas quelque chose qui existe vraiment !
« Pauvre France ! », comme disait l’un de mes contradicteurs l’autre jour 😉
Courageux. Adj. Qui a des couilles. Ex: » T’as le courage d’aller chercher des clopes? «
Bonsoir Pierre-Yves D.
Cette réponse s’adresse à vous ainsi qu’à Paul.
Vous comptez frapper avec quoi? Des bons sentiments? Je pense qu’arrivé à un certain point de cessité d’un système il est nécessaire de se poser et de faire preuve de lucidité.
Les points névralgiques dont vous faites état sont vérouillés par la loi, l’argent et si cela ne suffit pas par la force (l’été dernier une loi a été votée, dans l’indiférence générale, autorisant les forces de police à utiliser les armes de guerre si elles sont submergées et en danger pendant les manifestations) et on prétend les faire sauter avec un sermon ou des conseils.
Toutes les mesures qui sont proposées et qui sont justes impliquent nécessairement au minimum un coup de force parcequ’elles sont unilatérales, vous n’obtiendrez jamais le consentement de ceux qui en feront les frais par la voie législative, celle-ci leur appartient.
Il ne semble pas non plus qu’il soit pris conscience qu’il s’agit de mettre sous tutelle toute l’économie d’un pays et la réorganiser. Seul un pouvoir fort et déterminé de type révolutionnaire soutenu par la population peut mener à bien les réformes préconnisées en interne et résister aux pressions de l’étranger qui ne manqueront pas.
Demain dans les rues, si nous sommes courageux pour nos enfants et les générations à venir, avant d’affronter les rangées de CRS, nous chanterons le chant des partisants non par nostalgie ou pour le folklore mais parceque la situation s’y prêtera. Un être de fiction, un « transformer » qui prend des coups au cinéma se relève mais là, beaucoup ne se relèveront pas.
Autre chose, de grâce, ne prenez pas pour exemple un monsieur Roosevelt, un handicapé, tardif certe, n’est pas pour autant un humaniste, il ne valait pas mieux qu’un Hitler ou un Staline, il faut relire l’ histoire, pas la scolaire, la vraie. Roosevelt ne s’en ai pas pris directement à la population de son pays, il l’a « seulement » envoyée à la mort pour éradiquer le chômage, relancer l’économie par la guerre (Pearl Harbourg ou comment rompre une promesse électorale, le 11 septembre de l’époque, n’a pas été une surprise) et assoir l’égémonie des états unis par l’occupation « bienveillante » des pays « libérés ». Truman a pofiné le travail.
Roosevelt ? Ah oui, l’homme qui a échoué dans tous les domaines sauf à financer des programmes sociaux sans en avoir les moyens, et faire entrer son pays en guerre coûte que coûte.
C’est dingue qu’en 2012 des keynésianistes passent encore pour de grands génies y compris sur ce site, alors qu’ils ne sont que des obstinés de la dépense publique.
La capacité des commentateurs à se choisir le pseudo qui leur convient m’épatera toujours.
http://www.roosevelt2012.fr/
La capacité du révisionnisme américain, initié dans les années 70 par Murray Rothbard, à franchir les frontières est tout aussi étonnante. La vitesse a laquelle les analyses des populistes et spéculateurs libertariens circulent sur Internet est prodigieuse. Il est urgent d’en revenir aux bases de ce que fut le New Deal et de disqualifier scientifiquement tous les mensonges qu’on peut lire sur cette période de l’histoire des Etats-Unis. Nos « amis » républicains extrémistes s’amusent de plus en plus à la revisiter : en dépit des chiffres de l’économie US, en dépit d’une analyse complexe des relations avec la cour suprème et en dépit de tout comparatif avec la situation européenne.
Ils font du reste comme si la guerre en Europe avait été déclenchée intentionnellement par le New Deal, plutôt que par l’imbécile course à la déflation compétitive, aux replis identitaires et à la chasse aux boucs, dans un effet de calque à ce qui se produit aujourd’hui.
Il faut croire que les pignouf de toutes espèces aiment lire ce qui les arrange. A l’instar d’un créationniste qui s’exprimait hier dans le show de Stephen Colbert (www.colbertnation.com) et dont le comédien s’est bien moqué :
I have personaly chosen that it’s true.
I like reality by majority of vote.
Si l’homme est in-foutu de tirer des leçons de l’Histoire, c’est aussi parce que certains s’amusent à la ré-écrire, comme ça les arrange. Et contre des centaines d’historiens sérieux, les pignoufs préfèreront lire un seul Rothbard malgré tous ses sophismes et la médiocrité méthodologique de ses analyses… simplement parce qu’il dit les choses que veulent entendre les pignoufs.
Un fils de dieu pourrait-il faire l’affaire ?
LANCE AVIS DE RECHERCHE POUR AVATAR !!
Sa mission :
– Etablir en vérité la nature ultime du réel. Porter la loi universelle et soutenir l’action juste recouvrant l’ensemble des normes et lois, sociales, politiques, familiales, personnelles, ou naturelles.
– Transmettre par l’enseignement ces lois régissant le monde à l’unisson avec l’Ordre Universel Cosmique.
Bon … c’est à peu près tout, je crois. Difficile mais pas impossible.
– Date limite de dépôt des dossiers : le 6 mai 2012
S.V.P. CHIMÈRES et autres Lions, Chèvres et Dragons : S’ABSTENIR !!
https://lh4.googleusercontent.com/-WcFfdfsc9mU/T5b51GsFD7I/AAAAAAAAALo/SbHoh_JUFnw/w443-h631-k/HOLA-MARINE.jpg
https://lh5.googleusercontent.com/-9KpXhbQjjFY/T5b54KoChEI/AAAAAAAAALw/e483Xgy5L6g/w209-h293-k/LA-FRAFRA.jpg
https://lh5.googleusercontent.com/-iUbyxjQjpRc/T5b580EPCII/AAAAAAAAAL4/zEhWGvqZJ2Y/w209-h293-k/TETE-DE-PIOCHE.jpg
« Dans un monde ou le travail disparait, la question des revenus doit etre mise à plat et faire l’objet d’un véritable débat ».Nous y avons pensé, PJ l’a fait .PJ est un Sony marxiste.A Longjumeau, Sarkozy veut faire réapparaitre le travail pour ne pas poser la question des revenus.Nous n’y avons pas pensé, Sarkozy l’a fait. Sarkozy est un Majax libéral.
Structurer, élaguer et choisir… Sachant que ces trois trilemnes bien connus des économistes, si nous les croisons, sachant que les 3 choix ne sont jamais conciliables, nous permettent de faire des choix en faveur de ce que nous considérons comme prioritaire:
par exemple, nous choisissons de conserver la démocratie dans le trilemne de RODRICK; Il faut donc modifier l’un des deux autres paramètres: soit la souveraineté Nationale (en matière d’économie), soit l’intégration économique Européenne.. etc…
A 1 2 3
MUNDELL Ratios de Change Fixes-Politique Financière Indépendante-Libre Circulation des Capitaux
RODRICK Démocratie -Souveraineté Nationale- Intégration économique poussée
PISANI Union Monétaire – Absence de solidarité fiscale- Systèmes bancaires Nationaux
Propositions judicieuses, guidées par la réflexion ou l’expérience.
Problème : elles demandent simplement au libéralisme de se faire
hara-kiri pour la beauté du geste ou par altruisme ou désintéressement.
Le libéralisme est totalitaire. Le compromis, la négociation, il ne connait pas
et ne peut pas. C’est dans son être. C’est surtout dans son vécu.
30 ans que les gouvernements pressurent les peuples ( » réformes »)
pour favoriser le libéralisme. 30 ans de distorsion fondent des habitudes et des réflexes tenaces.
Donc établir d’abord un rapport de force qui le mette sur la défensive et le rende réceptif.
Rien qui ne soit impossible mais d’ordre politique.
Ces propositions sont donc un pas en avant, en quelque sorte prématurées.
[C’est pourquoi, j’ai voté Mélenchon, pour sa volonté réaffirmée d’affronter la bête.
Un point en passant: autant le discours de Toulon marquait la prise de conscience des capitulations à venir. – il lui suffisait de rien faire – et , donc, ne suscitait que la dérision, autant la volonté d’en découdre affirmée par Mélenchon est digne de mémoire…]
Par exemple comme ceci au niveau local.
http://reseaupotcol.jimdo.com/
Enfoncer un coin dans toutes les failles du système pour y faire germer quelque chose de nouveau.
Rassurant : vos vues, votre manière de décortiquer les tenants et aboutissant de ce malaise profond afin d’en déterminer au plus près possible, les raisons.
Rassurant : les propositions qui apparaissent plus pertinentes et judicieuses que les phrases populistes à l’emporte pièce prononcées par nos deux candidats interchangeables.
Inquiétant : le fait que la plupart d’entre nous semblent complètement désinformés plus ou moins volontairement, Peu de personnes semblent effectivement pré-sentir l’importance des enjeux. Ils n’hésiteront pas à dire « je ne savais pas » quand il sera tard, très tard.
Inquiétant : voter pour l’un ou l’autre ne changera strictement rien. Il s’agir de voter pour/entre des promesses éculées, déphasées destinées à un autre pays.
Mais il y en a un qui pliera sous la pression de la rue face aux marchés alors que l’autre va faire diversions sécuritaire et immigrationnelle médiatique pour nous enfler!!!!! et Là est la différence… Nous avons la partie qui saurait nous représenter, mais plutôt celle qui nous représentera le moins mal….
« Mais il y en a un qui pliera sous la pression de la rue face aux marchés »
Le ciel vous entende!
J’ajouterais :
– donner leur réelle place aux salariés dans l’entreprise, en termes de définition des stratégies et de rémunération du travail;
– refonder l’ONU pour qu’elle soit l’agora de tous les peuples et non le pré-carré des gros payeurs, pour une démilitarisation globale et une coexistence pacifique.
Mais là, on sort peut-être des possibilités du capitalisme…
Que vous inspire cet appel?
http://www.roosevelt2012.fr/
« Le 32e Président des Etats-unis d’Amérique, Franklin Delano Roosevelt, » FDR » ne fut pas ce démocrate de légende, ce sauveur de l’économie des USA grâce au New Deal, ni l’ange de la paix, contraint malgré lui à voler de façon désintéressée au secours de démocraties submergées par le » démon nazi » et le » militarisme japonais « , pas plus qu’il ne fut un homme trop confiant et de ce fait honteusement trompé par Staline.
Déçu par la reprise de la crise économique en 1937, il veut lancer les USA à l’assaut des marchés de tous les continents. Chef d’une nation pacifiste et isolationniste, il construit le plus gros complexe militaro-industriel de son époque, à la fois pour résorber un chômage massif qu’il a été incapable de traiter autrement, mais aussi pour transformer les USA en gendarme du monde » libéral « , un monde qui sera dominé par l’industrie et le négoce des USA, surveillé par les forces armées et les services de renseignements des USA, un monde dont il veut unir les peuples et les rendre heureux par le don de l’american way of live, superbe machine à standardiser la consommation et l’opinion publique dans tous les continents.
Voulant conquérir le marché chinois, il s’arrange pour amener les gouvernants du Japon à se lancer dans une guerre suicidaire. S’il pousse les » démocrates » à la guerre en Europe, en 1938-1939, c’est à la fois pour se débarrasser de la concurrence industrielle et commerciale fort puissante du IIIe Reich, mais aussi pour obliger les peuples européens, ruinés par une nouvelle guerre fratricide, à se débarrasser de leurs colonies et protectorats, offrant ainsi de nouveaux marchés, libérés de tout protectionnisme colonial, à l’industrie et au négoce des USA.
La décolonisation offre aussi la possibilité d’implanter les industries grosses consommatrices de personnel dans des pays à populations peu exigeantes en matière de salaire et de protection sociale. En plus d’être le prophète de la mondialisation de la vie politique et (sous)-culturelle, FDR est le premier théoricien de » l’économie globale « . Dans son plan, l’Armée Rouge de Staline joue un rôle majeur.
Elle doit terrifier les Etats européens que l’ogre soviétique n’a pas occupés en 1944-1945, et les forcer à concentrer leurs forces armées sur le territoire national, ce qui les oblige à libérer ces peuples exotiques dont FDR veut faire des clients de son Amérique, à la fois maître et modèle d’un nouveau monde à créer. La mort prématurée de FDR a simplement retardé d’un demi-siècle la réalisation de ce plan. »
Bernard Plouvier, in L’énigme Roosevelt, faux naïf et vrai machiavel
Ce Plouvier, dans quelle bande dessinée a-t-il appris l’Histoire ?
« S’il pousse les » démocrates » à la guerre en Europe, en 1938-1939, c’est à la fois pour se débarrasser de la concurrence industrielle et commerciale fort puissante du IIIe Reich, mais aussi pour obliger les peuples européens, ruinés par une nouvelle guerre fratricide, à se débarrasser de leurs colonies et protectorats, offrant ainsi de nouveaux marchés, libérés de tout protectionnisme colonial, à l’industrie et au négoce des USA. »
C’est encore plus simpliste que Tintin chez les soviets, son truc. Les républicains n’ont aucune part de responsabilité quant à la reprise de l’économie américaine par la guerre, bien sûr. Ils n’ont pas bloqué tous les budgets à la Keynes que Roosevelt présentaient afin de relancer l’emploi et contrecarrer la misère grandissante. Ils n’ont pas acclamé l’entrée en guerre ni ouvert immédiatement les vannes du fric à gogo pour faire travailler les femmes pendant que leurs moitiés allaient se faire réduire à des quarts pour la Liberté.
C’est la faute à Roosevelt selon le roi de l’audace à tout va. Mince, essayez d’oser un peu moins ambitieusement, quand-même.
@Mor
Ce Plouvier fait partie de l’Académie des Sciences de New-York. Et vous, vous avez appris l’Histoire où ?
Faible sur la lutte contre la spéculation, les paradis fiscaux et surtout l’arrêt des délocalisations. On reste dans un consensus de mesure plutôt libérales qui ne touchent qu’à la marge aux racines, l’exploitation forcenée des hommes et des ressources par les multinationales, la mise en marché des finances des états.
C’est d’ailleurs signé par une gde majorité de gens à droite et atlantiste, Fourest, Fleury, Rocard et d’ardents partisans d’une action qui ne fâche pas l’économie de marché.
[…] ce que rappelle Paul Jorion dans son dernier article publié au Monde-économie (et sur son blog). Si l’élection n’était qu’un débat sur le malaise dû à l’évolution […]
Bonjour. je me permets d’évoquer à nouveau une hypothèse, dont je vous ai déjà fait part, susceptible d’enrichir votre argumentation. Les hommes politiques européens, actuellement, ne sont pas exempts de courage ou de talent, ils sont simplement partie prenante dans la financiarisation des économie mondiales. Ils en sont des agents actifs. Il y a consubstantialité entre nombre d’entre eux et le système économique qu’ils devraient recadrer. C’est très clair avec M. Sarkozy. Cela l’est moins avec M. Hollande, mais la réalité est la même. Nos élites aujourd’hui sont formées pour intégrer le « main street » de l’oligarchie financière et plus largement économique, et sur le plan du fonctionnement des démocraties, le système est en grande partie bloqué. Un totalitarisme mou, qui maîtrise en gros les pensées, les partis, les médias de masse pèse d’un poids idéologique terrible sur les citoyens. L’histoire nous montre que les systèmes bloqués ne se réforment pas. Seul un cataclysme pourra redistribuer les cartes (implosion de la zone euro, écroulement financier des Etats Unis etc…). A écouter la plupart des politiques ou des « experts », je suis moins frappé par leur inanité que par leur engagement militant au service de la finance. Nous sommes (mal) dirigés et informés par des gens souvent très intelligents, cultivés, courageux aussi, mais attachés à la défense de leurs intérêts, voire à ceux de leurs patrons officieux dont on arrive parfois à connaître le pedigree. Tout comme il me paraissait inutile d’appeler les gens de pouvoir à la sagesse en matière de crise européenne (Grèce), ce que vous avez tenté il y a quelques mois, je crois vain de dire à ces militants dorés sur tranche que l’intérêt général vaut mieux que l’intérêt particulier, et que sauver le système assurerait leur avenir de privilégiés. Tous les totalitarismes se croient éternels. Les leçons de l’histoire sont généralement oubliées. J’attends donc la fin de ce cycle de l’histoire humaine avec crainte et rage. Que de misère, que de souffrances! L’extrême droite, avec la haine et la rancoeur qui submergent des pans entiers de nos sociétés, a un boulevard devant elle en Europe. Mme Le Pen peut dormir tranquille, l’avenir est à elle. Cordialement.
Le problème de l’intérêt général est d’en déterminer le périmètre : cela s’arrête-t-il à votre foyer, votre immeuble, votre commune, votre pays, ou continent ou même planète ? En gros, dois-je limiter ma consommation de riz pour qu’un chinois en ait plus ?
Evidemment la réponse nationaliste apporte un début de réponse en définissant un périmètre au niveau national. Et en suggérant une forme de diplomatie basée sur la non-ingérence mais aussi, si possible, l’entente courtoise entre voisins. Contrairement au modèle mondialiste qui ne se gêne pas pour trouver des prétextes aux actions militaires en territoire étranger, quand la seule ingérence via des révolutions de jasmin ne suffisent pas.
L’embêtant dans votre système est que si les chinois manquent de riz, votre périmètre va ressembler à un village cerné par les envahisseurs fortifiés à Petibonum, Babaorum et je ne me souviens plus quel autre poste avancé de l’invasion. Romantique mais très incommode situation, je trouve.
Salut 1er,
… Oui, tout à fait… comme en 14-18… à l’époque, on savait s’embrocher en toute courtoisie…
« Je te tiens, tu me tiens… par la baïonnet…teuuuuu…. »
Salut « alain »,
Là, il y a contradiction…
« … des gens souvent très intelligents, cultivés, courageux aussi, mais attachés à la défense de leurs intérêts, voire à ceux de leurs patrons officieux… »
… On peut, à la rigueur, en mettant de côté l’éthique, imaginer un type courageux qui se battrait pour son propre intérêt, même si l’on n’est pas d’accord avec lui … mais pas celui qui dans un système avantageux, suivrait le mouvement pour plaire à ses « patrons officieux »… là, ça n’est plus du courage, c’est de l’opportunisme…
Le courage, en dehors de toute considération moral, se calcule à l’aulne des risques encourus… et il n’y a aucun risque à plaire aux puissants… à faire leurs quatre volontés…
Quant au « boulevard » qu’aurait l’extrème droite… je vous trouve un peu trop allarmiste…
Il est vrai qu’il ne faut rien lacher mais il ne faut surtout pas leur donner l’importance qu’ils n’ont pas… c’est combattre sur leur terrain…
En étant dépité et abattu, vous leur ouvrez les portes, les fenêtres et la niche du chien…
Il faut au contraire les considérer pour ce qu’ils sont… des guignols malfaisants… menteurs et craintifs… veules et grégaires…
Et puis surtout, il est plus facil de passer de 12/13% à 18…. que de 18 à 50….
Non, le vrai problème c’est le clivage « gauche droite »… et l’attitude d’une partie de l’UMP qui part en sucette depuis maintenant pas mal de temps…
Que d’atermoiements et de bla-bla !! Vous voulez encore 5 ans de Sarko? non.
Alors une seule solution: votez Hollande et ne vous réfugiez pas derriere des votes blancs ou nuls ou des abstentions.
Jean-François Kahn qui fit campagne pour François Bayrou : « Pour la première fois depuis des lustres, on entend un discours ouvertement pétainiste sortir de la bouche d’un président de la République encore en place. Quoi qu’on pense de son challenger social-démocrate, l’hésitation n’est plus possible, plus tolérable : tous les républicains, tous les démocrates qui refusent, par patriotisme, le discours de guerre civile et de lacération de notre nation commune, qu’ils se réclament de Jaurès, de Clemenceau, de De Gaulle, de Mendes France ou de Robert Schuman, doivent voter de façon à barrer la route à l’apprenti sorcier et à permettre qu’on tourne cette page ».
Edwy plenel: » L’élection présidentielle est un moyen, et non pas une fin. Aucun chèque en blanc, aucun état de grâce n’attend François Hollande s’il l’emporte. Voter pour lui, utiliser massivement le bulletin de vote à son nom, est le moyen aujourd’hui à notre portée pour rendre possible l’avènement des fins démocratiques et sociales qu’exige la crise française. Et ces fins-là dépendront de nous autant que de lui : de nos exigences, de nos vigilances, de nos mobilisations. »
« Alors une seule solution: votez Hollande et ne vous réfugiez pas derriere des votes blancs ou nuls ou des abstentions »
On fera un peu ce qu’on veut. Un vote massif pour Hollande et celui-ci se croirait investi des pleins pouvoirs (c’est un peu ce qui est arrivé à Sarkozy, les statuts de la Ve République allant aussi dans ce sens). Malheureusement je crains que pour une existence vraie du Parlement, il faille encore une fois forcer les 2 grands partis à une cohabitation plus ou moins humiliante pour le futur Président quel qu’il soit.
pour éviter ce problème « Un vote massif pour Hollande et celui-ci se croirait investi des pleins pouvoirs « , il faudra élire des députés du FDG, des verts, des modems .
quant à la cohabitation entre le PS et l’UMP, elle devient de moin en moins possible: On avait Merkozy pour la politique européenne, on aura Sarkopen pour la politique Française si Hollande ne l’emporte pas!!
« il faudra élire des députés du FDG, des verts, des modems »
Je ne marcherai pas dans cette combine, car c’est bien d’une combine dont il s’agit.
On a ainsi vu le PS et EELV mettre la France en coupe réglée en vue des législatives, ce qui empêchera automatiquement de voter à certains endroits pour le PS ou pour EELV. Cela a été traité (avec d’autres sujets) après des élections où EELV s’en sortait honorablement alors que l’on a constaté le week-end dernier l’inexistence de EELV. Voter ? oui, si un minimum de choix existe. Mais voter pour un parti pour en soutenir un autre indirectement parce qu’ils ont des cadres en manque de mandat électoral et qu’il faut bien les entretenir : jamais. S’ils sont inoccupés et qu’ils sont dans le besoin, qu’ils aillent travailler et ils n’en seront pas déshonorés. Au contraire, même. Autrefois nous avions des politiques dont certains étaient médecins, ou instituteurs, ou agriculteurs ! Aujourd’hui nous avons des professionnels dont le programme scolaire consiste à l’articulation, l’élocution, et la relance keynésienne. Autant les envoyer chez un orthophoniste quelques temps, et 2 jours chez Michel Sapin pour l’économie.
@Paul,
Peut-il y avoir une vraie propriété ?
Chaque mot a sa valeur propre dans cette pétition. Sinon le mot « actionnaire » doit être abandonné au profit du terme « créancier » ce qui suppose alors qu’il ne peut plus y avoir de propriétaire d’une société. Avant 1885 en France, où la négociation des titres de capital et de créance était sans valeur juridique en dehors d’un marché public contrôlé par l’État ; et avant 1865 où la responsabilité des propriétaires du capital ne pouvait pas être limitée à leurs apports, l’actionnaire ne pouvait pas être anonyme et se trouvait indéfiniment responsable de « l’action » de la société constituée par contrat entre les actionnaires. Avant 1865, la responsabilité financière de l’action sociale est illimitée et par conséquent obligatoirement et rationnellement définie. La « propriété » d’une société a donc un autre sens que celui que nous lui prêtons aujourd’hui après 150 ans de capitalisme sans responsabilité.
Concrètement, avant 1865, l’actionnaire n’est pas un créancier mais un débiteur potentiel de l’action. Le gérant ou dirigeant exécutif de la société contracte des dettes pour entreprendre. Comme il n’est pas personnellement assez riche pour rembourser toutes les dettes de la société au cas où les affaires tournent mal, les actionnaires viennent garantir les dettes de l’action. Ainsi les créanciers de la société peuvent-ils avoir confiance dans le prix de ce que la société produit et vendra. Ainsi les actionnaires sont-ils conseillers de l’action du gérant pour l’informer sur la meilleure manière de produire et sur les perspectives raisonnables de vente. Ainsi la « propriété » de la société n’est-elle pas le droit d’abuser les créanciers mais la responsabilité d’user du crédit de la société par l’investissement dans l’action de la société d’entreprise.
Si la propriété de la société redevient la responsabilité de ce que l’actionnaire y investit, alors la cotation en continu des actions n’a plus de sens. Il devient proprement insensé de vendre ou d’acheter des actions ou des obligations d’une société sans en discuter préalablement avec des acheteurs et des vendeurs formulant leur opinion personnelle sur la qualité des actions du gérant et le prix de ses obligations. La fixation (fixing) du prix de négociation des titres ne peut intervenir qu’à intervalles réguliers quand suffisamment d’acheteurs et de vendeurs ont confronté leurs opinions pour prendre position.
Du retour à la négociation des titres à des instants fixant (fixing) un équilibre possible de l’offre et de la demande réciproquement informées, il découle une « réalisation » du marché par la responsabilité et par la loi publique de l’entreprise. L’actuel jeu du sophisme où une affirmation et son contraire sont vraies en même temps est remplacé par l’équilibre provisoire et responsable des hypothèses de vérité. Dans la finance réelle de la matière formée par des fins effectives, il n’est plus possible de s’en tenir à de subtils bavardages. Une obligation n’est engagée qu’en présence d’un actionnaire porteur de la réalisation incertaine de l’action qui fera le prix du titre acheté et vendu.
Pour sortir de la virtualité qui nous détruit, il faut revenir à la distinction que la politique et la finance spéculative ont éliminée entre le réel et le discours sur le réel. Pour qu’un discours soit possiblement vrai, il faut qu’il soit titrisé au nom d’un actionnaire engagé dans la réalité sous-jacente au discours ; il faut que le titre soit acheté par un obligataire prêtant la réalité du prix attribué au discours ; il faut que le discours soit porté par le gérant de l’action ; il faut que l’action titrisée du gérant soit achetée par l’actionnaire garant du prix des obligations ; il faut que le gérant vende le prix de ses obligations aux obligataires.
La négociation financière aristotélicienne de la réalité est à quatre dimensions : objet titrisé, obligation, action, monnaie. La monnaie ne peut être émise qu’à la condition de l’existence effective achetée et vendue de l’objet ; lequel est obligé par l’action du gérant de la réalité. En supprimant l’une des quatre dimensions du réel, la politique platonicienne de la finance supprime la réalité, c’est à dire le vivre ensemble. Ainsi les monnaies ne valent plus rien et la liquidité des échanges disparaît inexorablement. Jusqu’à ce qu’un jour peut-être la politique demandée à un président français se remette à financer le réel.
Raffarin se surpasse (en raffarinades) et …. penche nettement du coté droit :
Il y a deux jours :
« Jean-Pierre Raffarin se « retrouve bien » dans cette campagne de second tour « à condition que nous fassions entendre ce message humaniste ».Dans une vidéo, ils leurs rappellent « une vérité historique », à savoir que « le centre n’est pas de gauche », et leur demandent de préférer le « candidat de l’énergie humaine au service d’une France forte » au candidat PS François Hollande. » (source Le Figaro)
Aujourd’hui :
« La campagne électorale menée par les socialistes démontre que leur vision de la France est incompatible avec celle du centre humaniste », l’humanisme n’étant pas, à leurs yeux, « la victimisation de l’Homme dans une société fondée sur le déterminisme et l’assistanat ». (source Le Monde)
Ah oui parce que son mentor Sarkozy ne s’adresse pas aux victimes, aux hommes qui souffrent du FN ?
Y’a vraiment des claques qui se perdent …