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La Tribune : Les épargnants jouent avec les nerfs des assureurs
Laura Fort (AFP)
La collecte nette d’assurance vie est de nouveau repassée dans le rouge, négative de 1.2 milliard d’euros. Les versements sont en baisse et les rachats en hausse.
Elle était timidement repassée dans le vert en février. […] Le mois de février avait été positif de 300 millions d’euros grâce à de moindres retraits sur les contrats. Mais en mars, la collecte nette a pâti à la fois d’une hausse des retraits (+6%) et d’une baisse des versements (-8.8%). Avec l’assurance vie, depuis l’été dernier, c’est l’amour vache… Pendant six mois consécutifs, d’août 2011 à janvier 2012, la collecte nette d’assurance vie (versements moins retraits) a été négative, c’est-à-dire que les retraits effectués sur les contrats n’ont pas été compensés par les versements. Décembre a enregistré la plus forte décollecte, de 3.8 milliards d’euros.
La notion de participation, dont la participation « gaullienne » est l’une des variétés, renvoie à une tentative délibérée, de type proudhonien, de faire l’économie d’une révolution grâce à une réforme de fond du système capitaliste et ceci, en brouillant les rapports de classe.
L’une des options envisageables pour sortir des difficultés qui sont les nôtres aujourd’hui, consiste à remplacer le système en place par un autre, par exemple, par une dictature (provisoire) du prolétariat, comme le suggère Karl Marx. Une autre option, c’est de procéder comme le proposaient les Saint-Simoniens ou Proudhon, c’est-à-dire en faisant disparaître les classes sociales antagonistes par le moyen d’un mélange des rôles, en opérant des combinaisons qui font que chacun est d’une certaine manière salarié, capitaliste et dirigeant d’entreprise à la fois. En arrière-plan du label auto-entrepreneur français se trouve une notion de cet ordre-là ; mais il ne suffit pas bien sûr de modifier les étiquettes : il faut que la réalité réponde elle aussi à l’appel.
La participation fait partie du projet bismarckien, qui en est probablement la première manifestation. Bismarck met en place les rudiments d’un État-providence, parce qu’il est conscient que si rien n’est fait pour modifier la donne sociale, l’Allemagne est en passe de basculer dans une situation révolutionnaire. Il y a là aussi ce souci de combiner les différents rôles : on fera en sorte que chacun s’identifie partiellement aux soucis des représentants des autres classes sociales au sein du système. Il faut pour cela que le salarié soit simultanément aussi dirigeant d’entreprise et actionnaire. Ce sont les préoccupations qui prévalent encore quand on s’efforce de remplacer des entreprises de type classique par des coopératives ou, aujourd’hui, par des Scoops.
Le mouvement coopératif n’est pas mort bien entendu : il existe encore. Mais le même projet de solution de la lutte des classes par une appartenance de classe « imbriquée » pour chacun, a également été promu sous une forme différente, même si cela n’est pas déclaré ouvertement, dans la formule de l’assurance vie.
Le principe de l’assurance vie, c’est en effet d’engager les salariés dans des projets capitalistes proprement dits, bien au-delà de ce qu’impliquait déjà le fonctionnement des caisses d’épargne. Les portefeuilles des compagnies d’assurance, dont ils tirent les rendements qui leur permettront de rémunérer leurs souscripteurs, sont constitués d’obligations d’État mais aussi de créances sur des sociétés et d’actions de sociétés. Dans une perspective proprement marxiste, dans un cas comme celui-ci, le salarié s’auto-exploite puisqu’une partie de la richesse qu’il a créée en tant que salarié d’une entreprise, et dont il a été spolié puisqu’elle a été ponctionnée sous la forme d’intérêts payés à un détenteur de capital, lui reviendra partiellement sous la forme du rendement de l’assurance vie, où en tant que souscripteur, il est lui-même exploiteur.
C’est intentionnellement que l’assurance vie a été conçue dans cette perspective. Il suffit de lire les textes d’inspiration néo-libérale qui ont justifié ce projet : il y est présenté précisément comme une manière de pacifier les relations entre les classes sociales. Si on fait en sorte que le salarié se préoccupe de la bonne santé du système capitaliste parce qu’il est détenteur d’une assurance vie, son potentiel de rébellion en est d’autant réduit, et le maintien de l’ordre en période de tensions en est considérablement simplifié. Il suffit pour se convaincre de ce que j’avance, de consulter dans la presse financière, les articles relatifs au fait que les particuliers retirent en masse leur argent des plans d’assurance vie, et d’y déceler la panique qui saisit les milieux dirigeants à la nouvelle. Il s’agit là de petites choses qui ne transparaissent pas nécessairement dans la grande presse, mais peuvent être lues dans la presse financière spécialisée. Si une grande peur se développe à ce sujet dans ce secteur de l’assurance vie, c’est parce qu’une désaffection de ce type, en défaisant la combinaison des intérêts antagonistes propre à la participation, conduit les sociétés à se polariser à nouveau sur le plan politique, en suivant les lignes de fracture que dessinent le partage des populations en différentes classes sociales.
La désaffection vis-à-vis de l’assurance vie s’apparente à la stratégie suggérée par Éric Cantona quand il a conseillé aux particuliers de retirer leur argent des banques, avis émis au sein d’une opinion exprimée par lui quant au meilleur moyen de faire la révolution, et qui, en temps normal, n’aurait jamais dû bénéficier d’un véritable écho dans la population. On se souviendra cependant que deux ministres sont aussitôt montés au créneau pour contrer les arguments du footballeur, confirmant qu’il existait sur ce plan-là une véritable inquiétude du côté des autorités en place.
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79 réponses à “ASSURANCE VIE ET PAIX SOCIALE”
J’ai pas lu mais je ne peux pas m’empêcher de contrepéter le titre: « Assurance paix et vie sociale ».
un petit LTRO là -dessus
en passant par la bande,
ni vu, ni connu !
je vais me racheter une 2ème brouette !
« Si on fait en sorte que le salarié se préoccupe de la bonne santé du système capitaliste parce qu’il est détenteur d’une assurance vie, son potentiel de rébellion en est d’autant réduit, et le maintien de l’ordre en période de tensions en est considérablement simplifié. »
C’est marrant , c’est pas comme ça que mon banquier m’avait présenté la chose quand j’ai souscrit une AV il y a 10 ans !
« dictature (provisoire) du prolétariat » ! Po-po-po « revolutionäre » : pas « (provisoire) » :
« Zwischen der kapitalistischen und der kommunistischen Gesellschaft liegt die Periode der revolutionären Umwandlung der einen in die andre. Der entspricht auch eine politische Übergangsperiode, deren Staat nichts andres sein kann als die revolutionäre Diktatur des Proletariats. »
Révolutionnaire ET provisoire !
Comme « Combien de temps met le fût du canon pour refroidir ? » : « un certain temps ».
Non !
Tartempion, n’est pas soluble dans ses diverses postures à son identité policière auto-risée.
Tartempion est salarié au boulot, et proprio au Conseil d’ administration.
Pour l’auto voyez c’est Dingo hein ! Mister Walker Vs Mister Weeler.
@Paul Jorion, le 19 avril 2012 à 19 h 49
D’accord pour le « et ». L’adjectif « passagère » me sied mieux. Ce qui m’importe dans cette expression est que revolutionäre, choisi pour son origine française liée à cette révolution bourgeoise, entendue comme un premier assaut émancipateur – un précédent – donne son caractère à la séquence ultérieure. En tout cas surtout pas « permanente ». Quel temps ouvre l’âme refroidie du canon ?
Sinon, présenter cela comme une option m’étonne toujours. Cela relève-t-il d’un pari ?
D’ailleurs, jamais les assurances vie semblent avoir mis une telle mauvaise foi et une telle mauvaise volonté à régler les bénéficiaires après les décès des titulaires. Il suffit d’aller sur les forums correspondant pour avoir l »impression de subir une hallucination.
On semble être très loin de ce qu’assure l’AGIRA: on fait passer, l’AGIRA informe et dans le mois qui suis l’assureur paye.
Pas de ça, vas-y que je te demande de prouver ceci, puis celà, puis que je te demande telle pièce, et encore telle autre, et vas y que ça peut durer des mois, des années.
Sans compter les X milliards (entre 1 et 5…) non versés aux bénéficiaires des assurés décédés, que les « assureurs » évitent surtout de contacter ou de rechercher.
Il ne faut pas confondre assurance-vie (capital en cas de vie) et assurance décès (indemnisation d’un aléa, le décès).
L’assurance-vie joue sur cette ambiguïté pour se déclarer assurance, grâce à l’aléa que constitue l’inconnue à la souscription de qui percevra le capital ou la rente – le souscripteur s’il le décide tant qu’il est en vie, ou son bénéficiaire s’il ne l’est plus – mais c’est bien avant tout un placement pour sa retraite ou pour transmettre sa richesse.
Cette entourloupe, défendue mordicus par les assureurs qui ont de puissants relais (cf. N. Sarkozy, détenteur officiel de 2 gros contrats), permet l’opacité totale sur cette richesse (considérée hors succession) et la défiscalisation maximale (l’un va avec l’autre).
Il y a une jurisprudence impressionnante de la Cour de Cassation sur le sujet. Le fisc est régulièrement débouté de ses objections (échapper à l’imposition sur les grosses successions).
Amicalement,
Delphin
Pas d’accord. La JP de la CCass ne dit pas ça. Et le Fisc se plante pour les raisons qui suivent.
1) Que ce soit dans l’assurance-vie ou l’assurance-décès, l’aléa n’est pas le décès, c’est le moment où vous allez mourir qui contitue l’aléa (aléa temporel)
2) Dans les assurances-décès, ce sont les circontances de la mort qui constituent un aléa supplémentaire, si cette mort est accidentelle (accident de la route par exemple) ou due à la faute d’une tierce personne (meurtre). (aléa factuel ou de circonstance)
Le décès est une certitude, à moins d’être immortel. Et ça c’est la position du Fisc.
Bonjour Tano,
Vous confondez allègrement deux choses :
– Ce qui fait, d’une façon générale, qu’un contrat d’assurance-vie est bien une assurance et non pas un contrat de capitalisation.
– Le cas particulier de la souscription très tardive d’un contrat, qui s’inscrit effectivement dans le cas général par l’absence d’aléa temporel, donc la conviction qu’au moment de la souscription, l’incertitude de qui bénéficierait du contrat ( le souscripteur ou le bénéficiaire désigné) n’existe pas.
Le principe général :
Pour ne pas usurper la qualification juridique d’assurance – avec ce que cela entraîne, d’échapper à la succession entre autres – une assurance-vie doit clairement comporter l’aléa inhérent à toute assurance : la réalisation de l’événement doit être incertaine, autrement on n’est plus dans l’assurance. Ce qui signifie donc qu’à la souscription, celui qui bénéficiera du contrat, souscripteur ou bénéficiaire désigné, doit être non prévisible.
S’il est ultérieurement prouvé (au moment d’une succession) que l’incertitude n’existait pas, alors le contrat est requalifié en contrat de capitalisation (bénéficiaire certain) et est alors réintégré dans la succession, ce qui signifie le partage entre tous les héritiers.
Un arrêt de la Cour de Cassation du 1 mars 2006:
« Mais attendu que le contrat d’assurance dont les effets dépendent de la durée de la vie humaine comporte un aléa au sens des articles 1964 du Code civil, L. 310-1,1 et R 321-1,20. du Code des assurances et constitue un contrat sur la vie;
Et attendu que la Cour d’appel ayant relevé qu‘à la date de souscription des contrats litigieux Mme X ignorait qui d’elle ou des bénéficiaires recevrait le capital, puisque le créancier de l’obligation de l’assureur différait selon que l’adhérent était vivant ou non au moment ou le versement du capital devait intervenir,
a caractérisé l’aléa inhérent aux contrats au sens des textes précités et ainsi légalement justifié sa décision; … »
———————————————————————————————————————————
Dans cet arrêt, l’aléa de référence n’est pas – contrairement à ce que pourrait laisser croire une lecture rapide – temporel. L’aléa temporel est simplement celui sur lequel la cour s’appuie pour caractériser l’existence de l’aléa de référence (incertitude de bénéficiaire).
C’est parce qu’il y a bien aléa temporel au moment de la souscription (on ne savait alors quelle serait la durée d’avenir terrestre du souscripteur), que l’aléa inhérent à l’assurance est respecté : on ne savait donc qui du souscripteur ou du bénéficiaire désigné percevra le capital.
Delphin, ni dans l’assurance, ni dans les impôts (libre)
@ Delphin
J’ai relu mon intervention. Et je suis désolé mais je ne confonds rien. Peut-être ai-je été imprécis. Donc je vais essayer d’être plus clair.
Vous avez raison sur un point: pas d’aléa, pas d’assurance.
Ce que je dis c’est que ce qui permet la distinction ass-vie/ ass-décès, c’est l’aléa. Il est différent selon que l’on se place dans une assurance-vie ou une assurance-décès (aléa temporel vs aléa factuel)
Puis, je définis quelle est la position du Fisc: pour l’administration, le décès étant une certitude, il n’y a plus d’aléa.
Il peut ainsi requalifier en contrat de capitalisation des assurances-vie souscrites par des personnes condamnées à brève échéance ou dont l’âge (trop vieux) efface l’aléa temporel.
Sur votre exemple, on ne pas se prononcer sans la réf complète (légifrance par exemple)
Enfin, je souligne qu’au-delà d’un certain plafond, 152 400 euros soit anciennement 1 million de francs, l’assurance-vie est soumise aux droits de succession.
Il me semble me souvenir qu’il y a bien longtemps, la création des caisses d’Epargne avait déjà répondu à un embryon d’objectif similaire, non ?
On pourrait faire la même analyse des petits épargnants qui ont souscrits à d’autres « produits ». L’épargne, sauf produits spécifiquement garantis (il en existe, à la NEF, par exemple), est la base même du système financier qui réclame des rendements conduisant à l’exploitation accrue du souscripteur, ou à la délocalisation, et donc au possible licenciement du même souscripteur. Le petit épargnant, et ils sont particulièrement nombreux en France, est effectivement à la fois autant victime que bourreau, un peu comme le furet qui goûte à son propre sang en léchant la lame du couteau…
Mais de toute manière, placer un capital contre intérêt, c’est déjà péché non ?
Oui, en théologie chrétienne non pragmatisée.
(pure, comme en math.)
Le social dit oui aussi. La rente c’est mal.
Mais il y a un arrangement provisoire avec le diable:
le taux caisse d’épargne est acceptable.
l’argent étant un corps mort par excellence , impossible d’en faire du vivant . C’est une parole éteinte . Un lapin mort, on en fait du vivant dans notre corps. L’argent , parole mise en conserve, sert fatalement à demander , exiger, imposer à autrui de fournir le vivant qu’on n’ a pas . C’est pernicieux , surtout si se niche derrière l’argent l’intention pernicieuse . à la limite dans un monde de saints, l’argent ne poserait pas de problème. ce serait un outil comme un autre servant à rendre le bien qu’on reçoit .
Et comme dans les sphères les plus hautes, puis en descendant forcément, ce sens de servir est remplacé par celui d’asservir, on peut faire le bilan à chaque cycle.
les programmes politiques sont indigents. impossible qu’il en soit autrement. Ils n’ont pas pour vocation de restituer les motifs de l’évolution des esprits, des consciences ou des cœurs . Et sans cette transmission de vérités incluses et oubliées, quelle société peut survivre ? on verra toujours des gens qui tombent dans toutes sortes de déchéances, des millions de gens comme de pauvres hères dans les pièges de l’alcool, de l’abrutissement télévisuel, bref, un monde en rade, pour ne pas dire mort.
lien : http://www.boursorama.com/actualites/trop-de-centres-commerciaux-en-france-pour-plus-d-un-quart-de-francais-35d976d938b185d151c671042232994a
Forum
grigal il y a 8 heures
Imaginons un effondrement de notre système, comme de plus en plus de personnes le prédisent.
Si ces grands groupes disparaissent, même pour un temps limité, les petits commerce ayant disparu, on ne trouve plus rien, même pour manger !!!
Cela me fait penser aux évènements de 2009 dans les DOM,que j’ai vécu pour ma part en Martinique.
Les grandes surfaces étaient fermées alors par les grévistes en lutte contre « la vie chère »(pwofitasyon en kreyol) et seules les petites épiceries arrivaient à se faire livrer.
Trop peu nombreux et pas assez bien organisés pour pouvoir prendre le relais, ces « ti-lolos » ont fait ce qu’ils ont pu pour vendre (souvent à prix d’or) de quoi se nourrir à la population.
Par exemple pour la première fois les entrées dans le magasin étaient filtrées et le steak haché « congelé » se vendait à la pièce!
Dans les campagnes, les choses étaient plus faciles car on y trouve plus de petits commerces, de pêcheurs et de jardins.
Pour ajouter un peu de piment à la situation des Foyalais (habitants de la capitale Fort de France) il se trouve que les stations service aussi étaient en grève, transformant donc tout déplacement pour trouver de quoi manger en une sorte de pari PETROLE (j’investis une part de mon essence) contre la NOURRITURE que je vais peut être trouver…
Bon ne dramatisons pas non plus, personne n’est mort de faim et c’est sur que la proximité avec un petit commerce ça aide à mieux vivre, surtout dans ce cas là.
Entendu cet après midi sur RTL, en rentrant du travail… :
C’étaient « Les Grosses Têtes », la fin de l’émission, l’invité était Patrick Partouche, casinotier de son état. Le casinotier pestait contre la taxation des gains qui lui était imposée par l’état, mais manifestement supportait encore plus mal le fait d’être un collecteur d’impôts. Un collecteur privé qui plus est. Vraiment, ça ne lui plaisait pas de collecter des impôts pour l’état, « ils n’ont qu’a demander ça aussi à la Finance, à la spéculation » a-t-il dit !!! S’empressant d’étayer son raisonnement : « après tout eux aussi jouent sur des valeurs dépendant d’un grand nombre de variables extérieures, non modélisables mathématiquement ! Ils jouent eux aussi, ils devraient être imposés au même titre que nous »
Impressionnant, non ?
Vous avez vu, Monsieur Jorion, Monsieur Leclerc, vos idées commencent à percoler !
Le podcast des Grosses Têtes doit être disponible sur http://www.rtl.fr , c’était dans les dernières minutes de l’émission.
Partouche aux Grosses Têtes
çà relève pas un peu du masochisme ?
[…] Blog de Paul Jorion » ASSURANCE VIE ET PAIX SOCIALE. […]
oui… mais pour l’instant, les encours restent suffisants pour consolider et maintenir la participation active au système. Vous ne croyez pas ?
c’est ponzifiant ce que vous me dites là!
Ben… peut-être, mais aussi grotesquement psychologique !
Une remarque: attention à la signification de la statistique! Un solde négatif peut signifier qu’un ensemble de personnes soldent leur assurance-vie conformément à leur projet (achat, départ à la retraite) et qu’il y a peu de nouveaux souscripteurs. Comment s’en étonner? Ce n’est pas la nouvelle génération qui oscille entre CDD et chomage qui va se lancer dedans. La génération intermédiaire, mieux installée, fait souvent face à des crédits immobiliers lourds qui laissent une marge faible pour l’épargne. Il reste une tranche étoite, de cinquantenaires qui pourraient avoir cette possibilités. Et là également, des salaires comprimés, des enfants qui peinent à s’émanciper, limitent le bas de laine. Sans oublier, la charge d’un parent, souvent très lourde.
Bref, rien de plus logique. Il est probable qu’en suivant cette tendance, une masse de plus en plus importante de la population vivront au jour le jour, pendant qu’une élite accumulera. Est-ce que l’article finalement ne révèle pas que l’accumulation des possédants se fait hors des placements habituels ‘assurance-vie) et hors des frontières?
une o.p.a machiavélique sur le mouton de panurge.
le problème avec machiavel, c’est qu’à force de contorsions, les perspectives d’avenir et de progrès finissent par s’évaporer pour laisser place à la peur du vide et au sentiment d’expropriation.
c’est l’histoire d’une vie,
en leasing.
La participation d’un grand nombre à la stabilité du capitalisme est nécessaire .
Mais, pour reprendre l’ argumentation du discours ultralibéral,
atteint-on un optimum en faisant de la sorte ?
Si la réponse est négative, il va y avoir du sport …
Car ils sont bien capable de détricoter cela comme ils ont défait les garanties provenant du domaine public .
Hollande n’a-t-il pas proposer de taxer l’AV ?
Petite polémique au passage à propos de canto le révolutionnaire sponsorisé par Nike, Pepsi, L’oréal etc… http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89ric_Cantona#Publicit.C3.A9
A croire que son appel à la révolution et la réaction des ministres à cet appel font parti du spectacle…
L’assurance vie et la clé de voute du systéme de libéralisation financiére. Il est l’escroquerie morale la plus élaboré de la fin du siécle dernier. Il n’as servi qu’as permettre aux banques et autres institut financier de participer a la création du crédit pour tous, mais surtout du crédit pour les entreprises et pour les états. En fait c’est l’outils parfait pour devellopper les fond spéculatif. La rentabilité des assurance vie et tout simplement dérisoire comparer aux revenu qu’elles ont générer pour les gestionnaire de fond. C’est vraiment la plus grosse arnaque et il me semble normal que cela finisse par se savoir. M’enfin c’est beaucoup plus efficace qu’un bank run.
Le candidat François Hollande n’envisage-t-il pas de lancer un grand emprunt public si d’aventure il est élu ?
Bof, si déjà on remettait en cause la fiscalité des revenus fonciers comme le propose Sterdyniak, ça changerait la donne.
http://www.ofce.sciences-po.fr/blog/?p=1494
Paul , n’êtes-vous pas en train de mélanger répartition bismarckienne,
et capitalisation , comme son nom l’indique ?
Ou du moins ne pas mettre en évidence la différence entre les 2, le jour et la nuit.
L’ « assurance » à financement par répartition est socialement très recommandable.
» Assurer » ses vieux jours ou sa vie par une rente, c’est complicité active et consciente avec l’ennemi.
( D’ac , je me fais petit et me cache sous la table: ce n’est pas le sujet principal de votre billet…)
Toutes les formes de rémunération par participation au capital
visent ouvertement à associer exploiteur et exploité, depuis longtemps,
de certains rêveurs à certains prélâts les pieds dans le pouvoir
(Encyclique Rerum Novarum par exemple).
Elles visent à masquer l’expropriation croissante par une classe parasite:
– le nombre croissant dans le monde de prolétaires
(ceux qui vendent leur force de travail manuelle ou intellectuelle,
ne pouvant continuer dans la production individuelle,
ni disposer du capital pour vivre de l’exploitation des autres)
– la concentration continuelle du capital, qui fait un bond dans la crise
– et parallèlement des inégalités qui ne cessent de s’accroitre.
Ce qui communément est appelé « assurance-vie » en France est un double contrat d’assurance décès et d’assurance en cas de vie (dans ce cas avec une échéance déterminée à l’avance.) Ceci permet de présenter un quasi-produit d’épargne, doté des avantages fiscaux de l’assurance (d’après Wikipédia.)
Pour les classes moyennes les revenus s’accroissent en fin de carrière alors que les dépenses (acquisition d’un logement, études des enfants, etc) se situent avant (comme d’habitude l’argent n’est pas disponible là où où on en a besoin!)
L’assurance vie me semble être perçue comme un moyen plus avantageux que d’autres (rendement et fiscalité) de « mettre de l’argent de côté » à un moment où, étant déjà propriétaires de leur habitation, les gens aisés disposent de revenus supérieurs à ce qui leur semble normal de dépenser (compte tenu de leur position dans la société.) Si c’est bien le cas, l’assurance vie s’adresse donc à des gens ayant déjà une tendance naturelle à se satisfaire du fonctionnement de la société telle qu’elle est et considérant que les changements qui pourraient survenir ne seraient pas à leur avantage.
j’étais au cimetière sur la tombe d’une aïeule de ma compagne dont l’arbre généalogique remonte aux carolingiens. un cimetière perdu de haute-loire dans un pays magnifique.
à la sortie du cimetière celle-ci me dit: je suis contente, ce cimetière est bien entretenu et toujours fleuri, aucune tombe n’est à l’abandon, c’est rare.
réponse de ma part: oui, ce n’est pas un cimetière de défavorisés déracinés comme il y en a tant à lyon.
concession à perpétuité bien sûr.
flippant
représentatif
On s’en doutait , vous n’êtes pas du genre à faire des concessions …
si, quand vous arrêterez de descendre mélanchon avec des arguments indignes…
je vais creuser la question
@methode 20 avril 2012 à 17:25 Soyez plus explicite pour béber : Il est proposé une concession de 5 ans, aux candidats, JLM compris, en les gardant à l’œil sans concession ce qui exclut la perpétuité même provisoire. Mais je lis que Béber va creuser sa concession…
Il ne faudrait pas que la passion, même en politique , nous prive de l’aspect dérisoire de nos vies .
Je note que méthode n’est pas resté de marbre devant les cimetières de déracinés lyonnais , ni devant la beauté des paysages de Haute Loire .
Cela ne mérite pas de mettre une croix sur nos différences , mais de lui préciser que le prochain verre de beaujolais sera à sa santé .
@béber Croque moeurs 21 avril 2012 à 11:04
J’ai visité le cimetière de Ouessant récemment. On y perdure plus longtemps là, qu’on y a séjourné : îlien + marin ça craint. Oui au dérisoire de la vie non à sa dérision. On m’a petit, tellement promené le dimanche au cimetière, que je laisserai de la place pour les autres : tant pis pour l’énergie fossile que je consommerai une dernière fois.
Vous devriez essayer la dérision , c’est un échapatoire à la déraison .
Privilégier un cimetière comme promenade pour un enfant , c’était la marque de quoi ?
Çà sent la tristesse envasive, celle qui croit pouvoir se partager avec qui ne peut la porter .
@Béber le cancre 22 avril 2012 à 12:11
Le dérisoire est un constat après-coup, la dérision l’anticipe : ça ne produit pas la même vie.
Pour répondre à votre curiosité, c’était des deuils frais pour mes parents, rituels dont l’origine s’est révélée bien plus tard.
Étonnant.
Bonsoir,
Que font les épargnants de l’argent retiré de l’assurance vie?
Réinvestissent ils dans autre chose?
L’utilisent-ils pour payer les frais de la vie courante?
Quelqu’un doit savoir. Quelqu’un comme le banquier.
http://www.banque-france.fr/fileadmin/user_upload/banque_de_france/Economie_et_Statistiques/TBE_2011T4.pdf
Désolé M Jorion mais je ne suis pas d’accord avec cela, du moins partiellement : » Ce sont les préoccupations qui prévalent encore quand on s’efforce de remplacer des entreprises de type classique par des coopératives ou, aujourd’hui, par des Scoops. »
Dans le cadre de coop agricole où ce sont les fournisseurs qui sont actionnaires, les intérets du fournisseur et de l’actionnaire convergent puisque la seule rémunération perçues l’est en tant que fournisseurs (pas de bénéfices et encore moins de dividendes à reverser).
Il est vrai, que parfois certaines idées capitalistes ont fait déviés de leurs statuts initial certaines structures qui se revendiquent encore coopérative alors qu’elles ont oubliés depuis longtemps leurs idées fondatrices
Ah ça, un p’tit appel aux retraits (accélérés) de l’ass-vie … ? 😉
On risque là de toucher au socle dur, celui du social.
Le pacte fait l’a été avec quelques 24 millions de français, parmi les plus assidus en Europe à ce type là.
Pacte entre l’Etat qui abandonne ses recettes pour un accès au financement de sa dette par l’épargne ainsi ‘fléchée’.
Pacte entre le capitalisme mondialisé et l’épargnante de Carpentras.
Etc.
Concernant CASA par exemple, 2ème assureur derrière CNP en 2009 (13,5%), chiffres wiki.
Cela donne du ‘poids’ à l’analyse du p’tit gars de Chevreux, un poids de rentiers d’ass-vie, de ceux qu’exigent pas vraiment qu’il y ait défaut partiel ou pas sur la dette publique, rapport au fait que 85% en moyenne de l’ass-vie est en obligations.
Une certaine stabilité, qu’on dira.
Me souviens de quelques débats ardus icite même : au fond, le roc est-frais …
SAUF que, pour que le système continue de fonctionner, encore faut-il qu’il y ait un ‘surplus’ d’épargne, de celle que l’on peut mettre de côté à long terme, parce que :
1/ l’on ne criant pas l’avenir et que l’on sait que l’on peut l’immobiliser pendant plusieurs années
2/ le prix des actifs et plus largement de la vie quotidienne augmente ou a augmenté tant et tant (essence, logement, achat immobilier, santé, dépendance, …) que l’on ne peut plus ou plus autant qu’avant mettre le ‘surplus’ dans l’ass-vie et que l’on met de plus en plus en dépôt à court terme, pour voir venir
3/ l’Etat n’a plus les moyens de garantir la défiscalisation totale d’une telle épargne, eu égards ses propres problèmes de dette publique et de recettes fiscales, sachant de surcroît que la dette est aux deux-tiers financés non pas par l’épargnante de Carpentras mais bien par celui d’Orlando ou de Kobé.
Le capitalisme, c’est l’histoire du voleur qui se rend compte trop tard que ses mains se son trop crispées sur le cou de la poule aux oeufs d’or et qui constate trop tard qu’il est en train de l’étrangler.
Et de tuer son propre job.
à zébu,
Comme je l’ai déjà signalé, j’ai entendu hier François Hollande sur Canal+ annoncer de grands emprunts de l’Etat pour financer des travaux d’infrastructure mais aussi pour soulager la charge de la dette. Il a précisé que les taux de ces emprunts devront être proches de ceux demandés par les marchés.
Si ces emprunts (ou ce grand emprunt) voient le jour ce sera sûrement au détriment de l’assurance-vie et cela pourrait régler le délicat problème de la défiscalisation.
Les « communicants » pourront alors parler de « placements citoyens » ou « d’épargne sociale ».
Normal que les épargnants commencent à retirer leur argent investi en assurance-vie!
S’il s’agit de supports en actions la volatilité des cours les effraie; s’il s’agit de fonds en euros -et qu’il arrivent à avoir copie du portefeuille- ils voient des obligations souveraines de pays à la solvabilité de plus en plus douteuse, de banques dont ils commencent à douter sérieusement de la solidité affichée; comme dit ma femme, ce ne sont plus vraiment des « fonds garantis »…
Si un défaut de paiement d’un pays comme l’Espagne survenait – ce qui est très probable – , ou une remise de dette comme pour la Grèce – ce qui est aussi très probable – cela déclencherait une véritable panique sur le marché de l’assurance vie, car il y aurait perte en capital. Pour la Grèce cela a seulement impacté à la baisse les intérêts annuels.
L’assurance vie est un produit que le simple bon sens commande de fuir, avant que tout le monde ait réalisé que le navire va couler.
Quant aux guignols qui nous gouvernent – ou qui voudraient le faire bientôt n’est ce pas! – ils auraient quand même pu se douter que des pays endettés à 100 % du PIB ou qui s’en rapprochent sont insolvables et que le système ne peut que s’écrouler après une période d’instabilité dont la longueur nous échappe (comme « le fût du canon » là aussi!).
« en opérant des combinaisons qui font que chacun est d’une certaine manière salarié, capitaliste et dirigeant d’entreprise à la fois. En arrière-plan du label auto-entrepreneur français se trouve une notion de cet ordre-là »
Petite précision. L’entrepreneur individuel est dirigeant et capitaliste, pas salarié (se verse une rémunération, pas un salaire).
Concernant l’auto-entreprise, ce n’est qu’un statut fiscal spécifique et une simplification de déclaration au CFE, rien de plus, c’est toujours une EI.
En fait, ce statut a été créé en 2009 et initié en 2008, par l’ordo-libéral Hervé Novelli, ancien : d’Occident, d’Ordre nouveau, du GUD, du Front National (kamême, dirait Vigneron), entre autres.
L’auto-entreprise fait partie du dispositif de la LME, Loi de Modernisation de l’Economie, votée à l’été 2008, en pleine crise financière. Elle permet de créer des centaines de milliers ‘d’entreprises’, soit bon nombre de chômeurs dont les pouvoirs publics ne savent plus trop quoi faire (les ‘incitations’ de Pôle Emploi en ce sens ont été massives et … sans retour : le chômeur devient radié de Pôle Emploi et sort des stats du chômage).
Comme le fameux ‘travailler plus pour gagner plus’ patine aussi, l’AE permet de contourner toutes les difficultés et d’augmenter potentiellement les revenus, y compris (et même surtout) des salariés et des retraités, parfois même en sous-traitants de leurs propres boîtes dans lesquels ils sont salariés : la boucle est bouclée.
Sans l’auto-entreprise, plus de chômeurs et moins de revenus complémentaires.
Les revenus moyens mensuels sont de l’ordre de 800€ TTC mensuels.
50% des AE n’ont pas fait un € de CA annuel.
Le taux de turn-over dans ce type de statut est des plus élevé dans certaines branches professionnelles, ce qui permet de ‘faire tourner la machine’.
En fait, c’est ça le truc : ‘faire tourner la machine’, pas celle de l’économie, mais celle du social.
‘Soupape’, qu’on dit.
Mais pas de sécurité, au contraire : de flexibilité/intégration.
On a retrouvé Big Brother !
@ Zébu
« Poulet farci » de Rupert Morgan.
Excellent billet.
Pendant le tapage électoral il y a des transformations plus silencieuses, mais semble-t-il, non moins décisives. Le système se détricote de lui-même : la perte des acquis sociaux facteur d’insécurité sociale se paie du démêlage des rôles, ce qui fragilise le système et précipite sa mutation.
Dans le même ordre d’idée s’agissant du sort mêlé des salariés, des investisseurs et ici spécifiquement des dirigeants d’entreprises, l’on apprend aujourd’hui que l’assemblée des actionnaires de Citygroup a rejeté le salaire de son PdG. Le vote n’a qu’une valeur indicative toutefois mais pourrait faire jurisprudence.
Cela ne préfigure-t-il pas une tendance de fond, c’est à dire la fragilisation de la logique court-termiste qui était la norme ces trente dernières années au sein des entreprises ?
La « révolte », nous précise le journal Le Monde, a été menée par les actionnaires (à bulletins secrets – une disposition de la loi Dodd-Franck). Les « petits porteurs » liés en l’occurrence à deux fonds de pensions des fonctionnaires ne voulaient plus des salaires « obscènes » exigeant désormais des résultats ponctuels et à long terme. (source : Le Monde.)
Les actionnaires de Citygroup refusent de voter la rémunération indécente de leurs dirigeants
Quand c’était sorti en 1978, je m’étais dit que c’était une machine anti programme commun, pour faire adhérer les cadres au capitalisme via la rente boursière.
J’ai constaté que dès cette année là, dans ma famille ceux qui faisaient des économies (en fait, ils vivaient bien mais n’étaient pas dépensiers, ou ils gagnaient trop et n’avaient pas assez de « besoins ») sont entrés dans l’astuce.
35 ans après, le cumul a essentiellement servi pour l’acquisition immobilière de leurs héritiers, et le solde pour maison de retraite : quelle affaire ! Le manque a gagner du fisc est dans la dette !
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• la loi Monory du 13 juillet 1978 qui a autorisé la déduction du revenu imposable du montant des investissements en actions, dans la limite de 5000F par an ;
• le compte d’épargne en actions (CEA) qui a remplacé le système Monory en 1983. Il a donné droit jusqu’en 1988 à une réduction d’impôt, égale à 25% des achats nets d’actions françaises et plafonnée à 3500F par an ;
• la création du plan d’épargne en vue de la retraite (PER) en 1987. Les versements sur ce plan étaient déductibles du revenu imposable. Ce plan est aujourd’hui remplacé par le plan d’épargne populaire (PEP) ;
• la création du plan d’épargne populaire (PEP) en 1990. Il offre une exonération totale des revenus des sommes investies, sous réserve que l’investissement soit conservé au moins pendant huit ans ;
• la création du plan d’épargne en actions (PEA) en 1991. Les revenus des versements effectués dans un PEA et investis en actions sont, dans la limite de 600000F par personne, exonérés d’impôt.
Par ailleurs, les placements en valeurs mobilières n’auraient pas connu un tel succès sans le vecteur des OPCVM. C’est à partir de 1979 que les OPCVM se sont développés très rapidement pour des raisons liées à des incitations fiscales et aux restrictions apportées en 1981 à la rémunération des dépôts.