J’ai accepté une proposition qui m’a été faite par le Théâtre du Rond-Point à Paris, de présenter un spectacle à la fin de l’année (je ne suis pas le seul à qui cette proposition a été faite : d’autres, que vous aimez bien, se sont vu faire la même offre et l’ont eux aussi acceptée).
Le thème que j’ai choisi, c’est le peuple. J’ai déjà eu l’occasion de le dire : je suis ulcéré que le populisme (une valeur de ma tradition familiale) ait été abandonné de gaieté de cœur à l’extrême-droite, comme synonyme de « haine », du fait que le peuple (les gens ordinaires : les gens qui travaillent) n’intéresse plus personne.
Je ne suis pas de ceux qui imaginent qu’on s’improvise « génie » dans un domaine qu’on ne maîtrise pas, et comme j’ai été très impressionné l’autre jour par le spectacle d’Audrey Vernon, je lui ai demandé de me conseiller dans ce domaine, ce qu’elle a accepté et a déjà commencé de faire.
Parmi les images qui me serviront de décor, j’aimerais prendre certains tableaux de mon « pays » (Bruxellois comme moi-même), Eugène Laermans (1864-1940), peintre « populiste » et, j’imagine, fier de l’être.
Les intrus (1903)
Un soir de grève (1893)
137 réponses à “Le peuple et ceux qui l’aiment (I)”
La lumière, et l’ombre en contraste, qui se dégagent du tableau « Les Intrus » est magnifique, elle traverse le tableau pour venir nous parler de ces gens !
Super… Félicitations…
Avec Audrey Vernon, dans le théâtre de J-M. Ribes… Ben, vous vous gênez pas…
Alors, moi… j’ai pas grand chose pour la fin de l’année… si vous avez besoin de quoique ce soit, n’hésitez surtout pas… je peux tenir une hallebarde en fond de scène sans problème, par exemple…
C’est Al le barde .
très bon Louise!
Et puis avec des Hallebardes sur scènes, ça peut continuer
« comme en 1830 » (création de la Belgique après la représentation d’un opéra d’Auber).
Quel frisson !
@ louf hoc Louise
On avait dit, pas de calembour… ça va barder…!
certains commencent à réassumer ce mot.. peut-être pas un hasard que le peuple s’y retrouve de plus en plus d’ailleurs 🙂
De quel type de spectacle s’agira-t-il dans la forme ? petite pièce ? saynète ?
dans un spectacle commun avec les autres participants à l’exercice ?
One-man-show
C’est l’occasion de vous lancer comme chanteur Country?
Paul, y aurait-il dans cette annonce, un lien quelconque avec votre « sinusite chronique » révélée dans votre vidéo d’il y a 1 an ? Réponse probable…disons…dimanche ? 😉
Un pont vers un pouvoir politique, la direction du FMI?
Vaclav Havel a parfaitement réussi à gérer l’art et le pouvoir politique.
Tous mes encouragements et bon succès !
Très bien, surtout la première. Sinon il y avait ça aussi :
http://www.flickr.com/photos/freeparking/6967869495/in/photostream
http://www.flickr.com/photos/freeparking/6821742748/in/photostream
http://www.flickr.com/photos/freeparking/6967861157/in/photostream
http://www.sciencesetavenir.fr/galeries-photos/nature-environnement/20110329.OBS0489/regards-cousins-exposition-un-face-a-face-avec-les-grands-singes.html
Magnifiques ces tableaux! Félicitations pour la proposition!
Finalement, vous êtes assez proche de Naomi KLEIN dont je conseille la lecture de « NO LOGO » – Ouvrage tout aussi important, voire plus que « La stratégie du choc » souvent cité sur ce blog par les intervenants. L’avez-vous déjà rencontré lors d’un forum ?
Ayant été un temps scénographe, et peintre le plus souvent possible, j’approuve votre choix de décor. Merci et bon courage à vous et à Audrey.
Bonjour à tous,
Il y aurait beaucoup à dire sur la diabolisation du populisme. C’est une histoire très triste et je ne suis pas d’humeur à resservir cette soupe d’amalgames puants.
Mais le Peuple, lui, s’est bel et bien laissé désarmer en abandonnant la lutte des classes.
Dès lors, doit-il, pour autant et par confort, se contenter de voter et de consommer suivant les prescriptions de l’Élite?
A propos de l’Élite justement. Avez-vous remarqué comme elle brandit le spectre du populisme dès qu’elle se sent contrariée dans la concrétisation de ses chimères libérales?
Donc, oui à un retour de la lutte des classes, à la condition qu’elle redéfinisse clairement les adversaires. Le capitalisme n’est pas l’ennemi. Seules certaines de ses excroissances sont nuisibles et la pire d’entre-elles s’appelle « auto-régulation ».
Laisserait-on le Peuple s’auto-réguler?
D’ailleurs on dit:
» Nous, peuple de France… « ( ou du Monde )
Le « je » du peuple, c’est le » nous ».
L’auto-régulation du capitalisme repose sur l’exclusion des :
– mécanismes nuisibles à l’accumulation de profit
– règles morales contraignantes
Est-ce applicable au Peuple?
Autrement dit n’y-a-t-il pas quelque part un « Je » qui parasite le « Nous ».
L’Elite a toujours peur des Jacques…
impressionné par le spectacle, le spectacle… le fond ou les formes ???
http://www.swissinfo.ch/fre/culture/sortir/index/Frans_Masereel.html?theView=big&aliasTitle=Oeuvre%20du%20graveur%20belge%20Frans%20Masereel.&view=popup&cid=29690164
http://www.mac-s.be/index.php?option=com_content&task=view&id=29&Itemid=30
http://charleroi-museum.be/2012/01/12/jeunesse-de-pierre-paulus/
J’ajoute que ce tableau « Les intrus », que je ne connaissais pas, me parle et me touche profondément.
Bravo, choix remarquable!
Après Lordon, Jorion… Le monde est un théatre.
Plus d’affection pour « un soir de grève ».
C’est en général dans les recoins de musées de province ou de l’étranger – pas toujours étrange – qu’on découvre quelques toiles qui mettent en scène le peuple, au travail dans les champs ou à l’usine ; ça change des bondieuseries-nobleseries-bourgeoiseries, dominantes mais les peupleseries sont rares. Le réalisme socialiste avait pris l’option inverse, d’exposer le peuple au boulot, mais les œuvres sur commande d’État n’ont pas toujours le talent que l’église, l’aristocratie ou la bourgeoisie discernait. Avant 90 dans les musées d’Europe de l’est quelques curiosités méritaient le regard, mais elles sont passées depuis dans les sous-sol, ceux que montraient le film de Wajda, « l’homme de marbre ».
Le 18 mars dernier à l’Opéra Bastille il avait au dessus de la video du jour, une banderole pour un spectacle qui reprenait cette image d’introduction du film « Novecento ». Je l’ai vue dans un musée en Italie, oublié lequel, le nom du tableau, celui de l’artiste, mais le voilà.
« Un soir de grève » m’a rappelé cette toile… bien connue… !
« le Quart-État »
Merci !
Rosebud,
Ah bon ? Vraiment vraiment ? Sûr ?
Le droit à la paresse c’est pas mal non plus.
Vigneron, sincèrement, franchement, véritablement, mon dire est vérité assurée – bien sûr – mais sans garantie assurantielle de défaut partiel. Vérifie à Bordeaux si une toile du peuple (en groupe) est absente d’une salle obscure. Et pis si dol et dam, constatés par huissier, porte plainte. Le tribunal tranchera tes frais des sens indemnisables après conversion en carton de rouge.
J’dis bien en groupe, en masse, en nombre, (comme le Quart-état ou un soir de grève, hein) et pas les petites bouilles solitaires que t’évoques plus bas, mais les bouilles solidaires.
Bon ben Rosebud, au hasard… ton quart-état mélAnchono-bertoluccien, il a l’air très à l’honneur à Milan…
http://fr.m.wikipedia.org/wiki/Museo_del_Novecento
Bon ouais je sais, tu vas me dire que le truc s’appelle Musée du Dix-neivième, alors 1900 patins-couffins… mais non justement… p’têt ben qu’c’est plus bon qu’pour les musées… et les opéras-Bastille-populaires c’t’affaire.
@Vigneron
Seriez vous un moderne ? Vous savez que vous savez parfaitement vous peindre comme un beau néolib. Je ne sais pas si c’est un autoportrait mais on jurerait que c’est vrai !
@vigneron 26 mars 2012 à 19:45
Bon ben Vigneron, au hasard…
ça a déjà été repéré la confusion entre milan et vautour dans la traduction du Leonard de SF. Merci de nous signaler les nouveaux fonds milan.
Pour les musées, STP appelle-moi momie, avec l’accent anglais.
Pis pour ta mélAncholia, une prise de la Bastille, matin midi et soir, à renouveler, jusqu’à épuisement.
Aujourd’hui, il me suffit seulement de taper « paul j » dans Google et déjà je peux cliquer sur votre site,
( même que c’est le premier lien, en haut de la page)
De cela, je suis toute contente
(et donc à tous, et bien évidemment à Paul aussi, je vous remercie
Plus fort : tapez paulj dans la barre d’adresse de votre navigateur… 😉
Chez moi, suffit que je tape p ! 😀
Et chez moi, quand j’OUVRE mon ordinateur, il est écrit « Paul Jorion » en toutes lettres !!! Incroyable mais vrai !
Plus fort encore ! Chez, moi, la nuit venue, je ferme les yeux et Paul Jorion peuple mes rêves 😉
Paul, J’ai tout de suite pensé à Courbet, peintre des pauvres gens.
Moi aussi j’ai pensé à Courbet.
Sans oublier l’admirable Van Gogh dont Bram Van Velde disait de lui que c’était le plus pur. Van Velde a lui aussi entièrement voué sa vie à la peinture : cependant pas la moindre trace d’un sacrifice pour une cause perdue dans leurs chefs-d’œuvre, au contraire, beaucoup d’intensité et une vision. Et c’est sans compter sur Rembrandt. Ah ces peintres hollandais, ils ont une âme bien trempée !
C’est par la misère que j’ai approché la vie. La toile est liée à un drame fondamental. Je peins l’impossibilité de peindre. La peinture, c’est un œil, un œil aveuglé, qui continue de voir, qui voit ce qui l’aveugle. N’être rien. Simplement rien. C’est une expérience qui fait peur. Il faut tout lâcher. Pour être vrai, il faut plonger, toucher le fond. La toile ne vient pas de la tête, mais de la vie. Je ne fais que chercher la vie. Tout ça échappe à la pensée, à la volonté. Bram Van Velde.
Me suis emmêlé les pinceaux. C’est à Jean-François Millet auquel je pensais et non à Gustave Courbet. Sans chercher à écarter ce dernier naturellement.
Oui oui Octobre, Millet bien sûr, Les Glaneuses, l’Angelus, etc. Mais Courbet c’est encore mieux… Et puis y’en a eu tellement de peintres du « petit peuple », déjà Velasquez ou Vermeer…
Vigneron, je comprends ce que tu veux dire. Bonne remarque.
Oui. Parmi nos grands ainés contemporains ne pas oublier Léger, Pignon, Picasso.
Ne pas oublier Manet
Léger lourd ; Pignon sur rue ; Picasso et assiette.
Hé ! on peut plaisanter un peu quand on a le moral dans les chaussettes non ?
Allez, une deuxième série ; j’invoque les Supers Masters :
Pollock pas du toc ; Rothkoko pas d’ la noix ; Zao Wou-l’Kiki pas sot.
‘tain plus qu’un vivant, mais bien vivant !
.. et Daumier, il ne faut pas l’oublier, ce grand peintre du peuple: http://fr.wahooart.com/A55A04/w.nsf/Opra/BRUE-7Z3NHS
Je crois que vous connaissez ce Monsieur :
http://www.dailymotion.com/video/xwywe_taisez-vous-elkabbach_news
Un mensonge mille fois répété devient une réalité...
Contrairement à ce que suggère le titre de cet extrait vidéo – contredit par son visionage – et contrairement a ce qu’a toujours affirmé J.P. Elkabach, qui n’a jamais été à une approximation près dès lors que cela le servait, Georges Marchais n’a jamais prononcé cette phrase (il en a fait d’autres, comme « Liliane, fais les valises »…).
Delphin
« je suis ulcéré que le populisme (une valeur de ma tradition familiale) ait été abandonné … »
Dans cette transaction, il y a deux étapes (cf. L’argent mode d’emploi).
Encore un petit pas et vous allez nous aider à comprendre pourquoi certaines valeurs ont été, non pas bradées (comme si ont leur attachait un prix résiduel), mais tout simplement jetées à la poubelle.
Bon spectacle à monsieur Jorion et au spectacle de l’apport madame Vernon.
Je ne sais pas pourquoi mais je me méfie toujours des mots en « isme ». Trop idéologique peut être.
C’est toujours par ces « isme » que le peuple s’est fait avoir.
Parfois il est bon d’inventer des mots pour se démarquer de ceux dont le sens à trop dévié.
Vous me semblez un adepte du scepticisme. On n’y échappe pas !
Je vois que les répèt’ ont commencé 😀
Blague à part, ça faisait longtemps que j’attendais une occasion de « descendre » à nouveau sur Paris (comme on dit chez moi, dans le Namurois).
Fin de l’année…pour les fêtes?
Vive les clowns et le clonisme !!!!! 🙂
Je ne vois pas de scepticisme dans ce qui est écrit par Alkali.
Celui du sceptique Pyrrhon par exemple, il y en a d’autre, ne fait qu’essayer de montrer le possible d’une vie heureuse débarrassée du dualisme platonicien.
Il y a pas mal des ismes dont il faut se méfier.
@Campos Philippe
« ‘anti-isme’-isme » te convient mieux? (c’est magnifique, hein?)
Bon, OK, tu peux me bananer en me répondant: « non, ismophobie »
Sur le populisme, voir les travaux d’Annie Collovald qui ont remis les pendules à l’heure depuis un certain temps déjà.
Sur les classes, il me semble que nous souffrons de l’absence de travail sur la réalité des classes sociales aujourd’hui qui ne peuvent être définies par la seule dimension des revenus ( même pas en lui adjoignant la prise en compte du capital symbolique). Cette lacune est à l’origine de l’absence d’une véritable stratégie de changement sociale et politique. Pas sur que le FdG avance sur la question.
Les classes sociales, chez Marx, ne sont jamais définies par les revenus.
Elles sont définies par leur rapport au rapport social capital-travail. C’est un rapport de rapport donc.
Qui travaille, qui possède les outils de production, qui possède le capital détermine l’appartenance ou non à telle ou telle classe.
Le FdG fait comprendre que les possesseurs du capital refusent d’investir leurs profits dans l’appareil de production, ils préfèrent de loin la finance-casino qui rapporte plus aux initiés (ceux qui font des délits du même nom).
Reprendre la main démocratiquement sur l’économie, donc s’appuyer sur une économie politique, est l’objectif du FdG. Jusqu’où ce processus pourra aller, les contradictions qu’il va rencontrer, font parties de la vie, personne ne peut le dire.
Mais beaucoup s’y engagent car aucune autre piste raisonnable n’apparaît pour résoudre la situation critique de l’écosystème humain, les injustices sociales, les désorganisations improductives, les gaspillages d’énergies, la non inscription dans des processus de production où tout intrant est un extrant d’une autre phase, où tout extrant est intrant d’une autre phase.
Ce qui touche tous les secteurs de production, sans exception.
La règle de base, d’analyse et d’action, est que ce sont les besoins humains qui déterminent la production, ses processus, et les institutions nécessaires.
Ce qui n’est pas contradictoire avec l’idée qu’en « dernier ressort c’est l’économie qui détermine », car les besoins peuvent être plus ou moins satisfaits selon le mode de production et le niveau de développement des forces de production. Le mode de production capitaliste par exemple n’est visiblement pas capable de résoudre les crises écologiques, sociales et économiques actuelles sans faire souffrir davantage les peuples par une politique austéritaire, récessionniste.
@ JeanNimes
Mais Hollywood définit bien les classes sociales par le niveau du revenu.
C’est le cinéma qui est devenu le vecteur principal de la représentation du peuple.
C’est peut-être dans cette direction qu’il faut chercher la subvertion de la représentation du populisme, le lynchage par exemple ou des foules menaçantes ou des foules béates devant les puissants.
Très beau tableau « Un soir de grève »
http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/2/20/Girardet-L%27arrestation_de_Louise_Michel..jpg/485px-Girardet-L%27arrestation_de_Louise_Michel..jpg
à Paul Jorion,
si vous cherchez de l’iconographie pour illustrer votre spectacle sur le thème du peuple, je pense que les premiers peintres, parmi les plus connus, à l’avoir mis en scène furent Pieter Brueghel l’ancien (1525-1569) puis son fils Pieter Brueghel le jeune (1564-1636).
… dont Laermans s’inspire manifestement.
Ses tableaux sont encore plus beaux et puissants en réalité que sur les photos.
J’aime beaucoup celui-ci:
http://www.art-memoires.com/4lmqtro/lm5860/58vieart19e777.htm
vous avez vu d’ailleurs « Bruegel, le moulin et la croix » sorti au cinoche il y a peu ?
Lech Majewski se balade litteralement à l’interieur des tableaux de Bruegel, c’est assez hallucinant comme travail, un peu comme une extension « 3D » des celebres videos de ZBIGNIEW RYBCZYNSKI (oui j’ai copié collé son nom, aucune chance d’arriver à l’ecrire sans faute autrement 🙂
à PJ,
apparemment oui. Vous pouvez être fier de partager la même nationalité avec ces peintres. 😉
A tout hasard, sauriez-vous pourquoi ces 1ères représentations sont nées en Flandre? Y aurait-il un rapport avec l’émergence du protestantisme bien que l’on ne sache pas avec précision à quel clan religieux appartenait Brueghel ?
@ Fod
Les premières représentations du peuple ?
Comparez les commanditaires des « adoration des mages » et celles des « bergers »
Je ne l’ai pas fait mais les bergers, c’est le peuple et les « mages » sont les puissants et l’élite.
C ‘est mon opinion, rien que mon opinion.
Le peuple… Ah oui, les hommes?
Un peuple au travail, et quelques millions d’aristos sans emploi… la monarchie elle au moins avait compris que moins on s’agite, que moins on transpire, et mieux on décide. T’as un emploi du temps de ministre ? Et t’en es fier ? Quelles sales manières !
Sinon, jolis tableaux, il ne manque que celui du dodo.
Oh, dans ce domaine là pour vous satisfaire, on peu trouver ce tableau-ci : cinq heures du mat’, paris s’éveille, DSK, Paris Hilton et Selma Hayek sortent d’un club sélect, et croisent une famille de prolétaires qui s’en vont au turbin. 😉
(je ne dis rien du style, ici, un peu trop maniériste et pompier pour mon goût) 😉
Il était, est, et sera nécessaire de dénigrer le populisme car ce faisant on dénigre les valeurs populaires. On enjoint au peuple de se taire au profit de ceux qui savent, les économistes par exemple…
je pense que les « élites » ou supposés telles n’ont jamais aimé le » peuple » ou s’en sont toujours méfiés bien que disant « agir » en son nom, d’où la défiance vis à vis des référendums
,ceci pour la droite comme pour la gauche du moins la « récente » = le peuple : on est là pour le guider ,le diriger mais dans le fond qu’il » ferme sa gueule » nous sommes plus intelligent que lui ,nous sommes ses représentants légitimes ,c’est à nous de parler,qu’il nous fasse confiance.On connait les résultats !!
Je propose deux tableaux pour illustrer votre commentaire.
Premièrement : « La Parabole des aveugles » de Pieter Bruegel l’Ancien me semble tomber sous le sens, avec des « élites » qui n’en sont pas et nous entraînent inéluctablement dans la grande perdition.
Deuxièmement, si l’on considère que tout n’est pas perdu, peuvent refaire surface de hautes valeurs où viendraient se mêler la réalité, le réel, le symbole, la nécessité et la lumière. Des périodes tourmentés certes mais exaltantes (enfin j’imagine); lorsque nous savons et ne voulons plus être le jouet de leurs seuls caprices. Alors « La Liberté guidant le peuple » de Eugène Delacroix.
(deux peintures déjà mises en lien sur le blog, et pour cause.)
Ok, et que penser de celle-ci (Gérard Rancinan) ?
Que penser de celle-ci ?
Après 2 guerres mondiales, aujourd’hui le consumérisme ravageur, la folie du capitalisme, les injustices étendues à la planète entière etc ; le tableau est plus noir que jamais : revisité au goût du jour si je puis dire. Que les artistes contemporains sont déchirés, les peuples également. Peu importe la couleur du bout d’étoffe brandi dans le ciel, c’est comme un signe ou un appel à la liberté, et fondamentalement, le combat reste le même. Le Printemps arabe est là pour nous le rappeler et il y en aura d’autres de ces élans printaniers, je pense. Ou un hiver très long ?
@octobre
La couleur de l’étendard est noire… couleur de l’anarchie, des pirates (informatiques ou pas) et des talibans.
Dingue comme une image peut être éloquente !
Que penser du Radeau des illusions du bordelais et ancien de Sud-Ouest, Rancinan ?
Un Géricault post-post-moderne..
Drouot a décidé en 2008 : 71 000€ le tirage de 2,6m/1,90m.
Ça fait juste de lui, et grâce à ce boulot sublime (aucun trucage, fait d’un mois de préparation puis de deux jours de mise en place, répétitions et prise de vue…).
http://www.generation-nt.com/reponses/gerard-rancinan-photographe-francais-contemporain-plus-cote-encheres-entraide-1264801.html
Peuple qui opprime et peuple opprimé, tous (ou presque) solidaires, certains pour se défendre, d’autres pour attaquer; qu’est ce qui les différencie: certains ont un peu (une maison, un petite aisance,…) d’autres n’ont rien à perdre…
Pourquoi , dés qu’on a un peu, se met on rejeter l’autre, quels sont les mécanismes qui amènent à ça, sont-ils endogènes (la fameuse nature humaine), sont t’ils sociétaux ?
« Populisme », voilà un mot que nombre de politiques (et leurs chiens de garde) envoient à la figure de leurs adversaires, de droite, de gauche, du centre, du bas, du haut, de l’au-delà, lorsqu’ils sont à court d’arguments. Il est grand temps d’en fournir une définition claire !
« Sans la croyance en l’homme aucun art n’existe. »
Antonio Tabucchi
(Extrait d’un Entretien avec Catherine Argand – Été 1995)
L’écrivain italien Antonio Tabucchi est mort (dimanche 25 mars)
Le peuple , c’est pas mal non plus quand il est comme ça !
Napoleon, Hitler …
« Le mot de révolution est un mot pour lequel on tue, pour lequel on meurt, pour lequel on envoie les masses populaires à la mort, mais qui n’a aucun contenu. »
« Les opprimés en révolte n’ont jamais réussi à fonder une société non oppressive. »
de Simone Weil
Extrait des Réflexions sur les causes de la liberté et de l’oppression sociale
Hélas !
« Napoleon, Hitler … »
Difficile d’associer ces deux noms avec ce tableau .
« Les opprimés en révolte n’ont jamais réussi à fonder une société non oppressive. »
Certes , mais une révolution est généralement la conséquence d’une société oppressive ( ancien régime , Russie tsariste par exemple ) .
J’ai le plus grand respect pour Simone Weil , et sa vie est une excellente illustration de sa pensée , mais je suis persuadé que les oppresseurs quel qu’ils soient se foutent pas mal du message d’amour délivré pas le christianisme .
Je suis tout de même persuadé de la nécessité du moment révolutionnaire . Ce qu’on en fait après …
Vous avez raison avec le tableau, les masses populaires.
Je pensais aux risque et à ce texte plutôt:
Il n’y a pas de » France éternelle « , tout au moins en ce qui concerne la paix et la liberté. Napoléon n’a pas inspiré au monde moins de terreur et d’horreur qu’Hitler, ni moins justement. Quiconque parcourt, par exemple, le Tyrol, y trouve à chaque pas des inscriptions rappelant les cruautés commises alors par les soldats français contre un peuple pauvre, laborieux et heureux pour autant qu’il est libre. Oublie-t-on ce que la France a fait subir à la Hollande, à la Suisse, à l’Espagne ? On prétend que Napoléon a propagé, les armes à la main, les idées de liberté et d’égalité de la Révolution française ; mais ce qu’il a principalement propagé, c’est l’idée de l’État centralisé, l’État comme source unique d’autorité et objet exclusif de dévouement ; l’État ainsi conçu, inventé pour ainsi dire par Richelieu, conduit à un point plus haut de perfection par Louis XIV, à un point plus haut encore par la Révolution, puis par Napoléon, a trouvé aujourd’hui sa forme suprême en Allemagne. Il nous fait à présent horreur, et cette horreur est juste ; n’oublions pas pourtant qu’il est venu de chez nous. (…) (S. Weil)
Entièrement d’accord .
Pour aller dans votre sens , je me rappelle avoir lu que certains communards déportés en Nouvelle Calédonie avaient donnés un coup de main à l’armée coloniale afin de mater une révolte Kanake ( la seule ayant défendu ces derniers fut Louise Michel ) .
Bonne fin de week- end à vous .
Oui, les instincts des humbles manipulés par les instincts d’ érudits égarés et de puissants de l’ordre établi.
Qui dit mieux, dans le genre? Période électorale oblige… 🙂