Je m’étais approché du panonceau au bord du chemin vicinal qui expliquait pourquoi on s’amusait à couper la molinie bleue et les saules marsault (qui n’avaient fait de mal à personne). La raison, j’eus l’occasion de l’apprendre, c’est de permettre le retour de la gentiane pneumonanthe qui hantait autrefois ces parages. Non pas qu’on se soucie d’elle spécialement : ce qu’on vise, c’est qu’elle se fasse bouffer par la chenille de l’azuré des mouillères (je n’invente rien : je jure qu’aucun de ces noms n’a été inventé pour agrémenter mon histoire ; l’explication a d’ailleurs été capturée par l’œil infaillible de mon « téléphone malin », pour éviter que je dise des âneries).
Une fois la chenille en question gavée de feuilles de gentiane, elle choit au sol où elle se fait kidnapper par des myrmicae ruginodes qui l’emmènent dans leur fourmilière où ils la nourriront gratos à condition qu’elle sue abondamment une substance sucrée dont ces fourmis se régalent.
Au bout d’un moment, la chenille se métamorphose en ce fameux azuré des mouillères dont le retour espéré est en réalité le but de toute l’opération de coupe près de chez moi de la molinie bleue et du saule marsault (qui n’ont pourtant fait de mal à personne).
On dit à raison que nous sommes complètement tordus mais serait-ce beaucoup demander à la nature qu’elle ne donne pas, comme dans ce cas-ci, le mauvais exemple ?
68 réponses à “UN TRUC TORDU”
Ah, la gentiane…
Mais pourtant c’est bien simple, l’intérêt de tout ceci est évident en terme de valeur
et en terme d’offre et de demande ( demande des fourmis, offre des azurés, des gentianes,…)
Ne pas se laisser impressionner par l’effet « aile de papillon », une fois !
La Nature tordue ?
Je pense plutôt que ce sont nos interprétations qui sont tordues.
Difficulté de changer son point de vue sur les choses.
Utilitarisme, quand tu nous tiens …
Il n’est pas impossible que des responsables écologistes locaux aient été dans leur prime enfance inspirés par des pédagogistes qui ont fait si remarquablement progresser notre éducation nationale.
A moins qu’ils ne soient que des amateurs, qui à titre principal, sont ces mêmes pédagogistes.
La nature n’a qu’à bien se tenir,
Un petit lien (avec du vécu, comme Daniel Picouly à 16’13 », qui résume bien)
http://www.telleestmatele.com/article-video-on-n-est-pas-couche-26-mars-2011-sophie-coignard-le-pacte-immoral-parle-de-l-education-nationale-70305163.html
ECO-système.
Tordu?
Sans doute, mais tellement approprié sur un blog ECO.
Un bien bel exemple d’action tenant compte des contraintes systémiques.
Une moins bonne connaissance du système aurait peut-être conduit à importer des azurés en pure perte. Comme on injecte parfois des liquidités en pure perte dans un système qui les absorbe au fur et à mesure sans retrouver son équilibre.
Il y a longtemps que les écosystèmes dits naturels ne le sont plus en réalité car irrémédiablement transformés par l’anthropisation galopante.
Certains, aidés des scientifiques, tentent avec plus ou moins de réussite de retrouver les équilibres écosystémiques d’antan. Leurs efforts sont peut être vains mais ils permettent de croire encore en l’Homme: un être respectueux de la vie sous toutes ses formes.
A ma connaissance, nous sommes un produit de la nature, la nature est donc toute aussi tordue.
Mais ne vous inquiétez donc pas, Paul,
dans 20 ans, quand l’azuré des mouillères, si tout se passe bien, aura repris un peu de vigueur, on s’apercevra de la disparition inquiétante de tel insecte, papillon, ou autre animal, dont le biotope est lié à la molinie bleue et au saule Marsault. On détruira donc la gentiane pneumonanthe, pour replanter cette molinie et ce saule.
En attendant, on aura relancé l’économie locale avec cette politique de grands travaux.
Je trouve pour ma part fascinante la chaîne de développement systémique que représente la reproduction de l’azuré des mouillères. Cela ferait presque croire en dieu. Cela interroge aussi pas mal sur notre incompétence à envisager la complexité du vivant.
En passant, ce matin, je m’interrogeais sur le bruissement étourdissant devant la maison. Des milliers d’abeilles s’affairent sur le vieux prunus à peine en fleur. Mon coeur est bondissant de joie. Je vous en envoie un peu, Paul, même si cela ne compense pas la disparition de votre molinie et de vos saules.
@ ig
Je vous conseille la lecture, si ce n’est déjà fait, des Souvenirs entomologiques de Jean-Henri Fabre. Les stratégies de reproduction de certaines espèces d’insectes sont vraiment stupéfiantes et fascinantes.
@ claude animo :
Nos interprétations tordues ne sont-elles pas un produit de la nature ? 🙂
Ou réciproquement .
Ne serait-ce pas plutôt cette nature le produit de nos interprétations tordues ?
Les champs de torsion de la nature sont pervers, bref tordus majoritairement à droite, dextrogyre, mais il y a des poches de résistance.
Aux arènes Citoyens ! Formez vos classifications, rampons rampons… à petits patapons.
Certains micro-organismes sont capables de discerner, pour les métaboliser, parmi des molécules identiques, celles qui ont des propriétés optiques différentes: certaines qui polarisent la lumière à gauche d’autres qui polarisent la lumière à droite.
Faire la part de l’ombre et de la lumière: un programme d’étude qu’il serait aujourd’hui urgent de ré-activer.
@Claude Animo 20 mars 2012 à 15:04
J’ai beaucoup souffert de micropsies sans me prendre pour un micro-organisme face au miroir, mais c’est devenu lumineux en consultant un maquereaupsy qui m’a mis au travail en sortant de l’ombre.
Y a aussi des réac-tivés zombidextres calés à l’équateur pour éviter d’être polairisés.
Et en parlant de sytémique, à une autre échelle, voici quelques cartes que j’ai découvertes hier soir, à potasser…
http://www.worldmapper.org/display.php?selected=2
Et pour reparler de la Grèce, mais aussi de biens d’autres problématiques, vues par les humanitaires sur place.
http://humanitaire.blogs.liberation.fr/msf/2012/03/grece-bidonvilles-msf.html
Là on ne parle pas de molinies, saules, prunus, et autres.
Marrant, le hasard. Récemment, j’ai trouvé ceci
Tout s’explique …
http://www.futura-sciences.com/fr/news/t/zoologie/d/seize-espaces-de-papillons-en-danger-en-france_37538/
On notera que : Le mélibée, Coenonympha hero, est un papillon attiré par les prairies de molinie, une graminée.
Ainsi, couper la molinie bleue n’est peut-être pas une si bonne idée, si vous êtes aussi soucieux (comme moi) de l’avenir du mélibée.
Ce qui m’inquiète quand même c’est la question de savoir si ces mesures ne risquent pas d’avoir une incidence négative sur le développement des zigorniettes cendrées, lesquelles, comme on sait, contribuent largement à la stabilisation des populations de varomées aptères et des cédéhesses nus. Il pourrait alors en résulter une disparition du magroluste erectus qui, dès lors, pourrait céder la place à des espèces invasives telles que le mourlopion des marais ou la chorpinette à poil ras. (Voir à ce sujet la belle étude de Desrameaux, Lebranchu et Pygnouve in Acta Rathata 2011).
Une fois encore, un manque de vision macroscopique du problème !!!
A moins bien sûr que le lobby des éleveurs de mourlopions et des consommateurs de chorpinettes ne soient derrière tout ça, ce qui, sans tomber pour autant dans le complotisme, ne m’étonnerait vraiment pas.
(Mais reconnaissons qu’une bonne zigorniette à la béchamelle, c’est quand même quelque chose !)
Je ne comprends pas que vos histoires de zigounettes aient réussi à franchir le mur de la censure.
@ Piotr
Tout d’abord, il s’agit de zigorniettes et non de zigounettes, mais je sais que, malheureusement, on confond souvent les deux. (Il suffit pourtant d’examiner rapidement leur croupion pour tout de suite voir la différence).
Ensuite, je vous confierai, mais gardons ça entre nous, que les modérateurs du blog sont, m’a-t-on dit, de grands amateurs de zigorniettes à la béchamelle (surtout quand elles sont bien mûres) et ceci explique peut-être cela.
Mais, bien sûr, ce n’est qu’une hypothèse, j’ignore si les intéressés la confirmeront.
Thierry, n’abusez pas de la bonté de la modération : vous rendez là publique une information qui vous avait spécifiquement été confiée « off-the-record ».
À moins de 300 mètres des écoles d’économistes, il devrait être interdit de proposer en vitrine des cédéhesses nues.
En ce jour de printemps ,nous remercions chaleureusement Paul d’ouvrir cette parenthèse bucolique et de nous plonger dans un abîme de réflexion sur nature et culture.
Le procès qui s’intenterait aux Madeleines de Proust, mettrait hors cause Marcel Proust suivant la preuve ontologique!
Faudrait imaginer une madeleine tordue, une madeleine volante même, genre d’azurée des mouillères.
Alors on verrai que Proust ne citait pas cette sorte….,à moins que!
Tel « Heimat » est plus grand que tel autre…., et toujours détruisons nous pour mieux ne pas construire.
Qu’adviendra-t-il d’autant manipulées mémoires?
Les mémoires ne demandent rien d’elles-même, « elles sont juste là », et pourtant s’exigent quelques incarnations!
Alors pointe autant justement le devoir d’oublier.
Comment faire le procès de telles exigences?
C’est celui des détenteurs du pouvoir d’exiger!
A ce stade de l’exposé, il conviendrait de s’interroger sur les raisons pour lesquelles, actuellement, la gentiane pneumonanthe est menacée par la molinie bleue et les saules marsault. Quel est le rôle de l’anthropisation du milieu dans la présence, plus ou moins abondante, de ces espèces qui semblent entrer en concurence. Quel équilibre aurait été rompu ?
Il est parfois dérangeant de constater que, dans certains cas, l’anthropisation favorise la biodivesité. Un exemple, que j’ai déjà cité sur ce blog, celui des orchidées calcicoles et héliophiles. Ces dernières se sont développées sur les coteaux calcaires du Bassin Parisien grâce à des pratiques séculaires d’élevage ovin. Depuis que cette activité a disparu, les dites orchidées sont menacées par le reboisement naturel. Les conservatoires naturels régionaux font appel à des bénévoles afin de « préserver » ces habitats par un débroussaillage annuel des anciens savarts à mouton.
http://environnement.ecole.free.fr/images/ophrys.jpeg
Voici l’explication :
Cliquer pour agrandir
@ Paul Jorion
Merci.
Dans ce cas de figure, il semble que le choix a été fait de préserver l’espèce la plus menacée et la plus fragile, l’ébranchage des saules et la taille des touffes de molinie ne constituant pas une menace pour ces espèces très résistantes.
Le panneau n’indique pas les raisons de cette fermeture du milieu, mais on peut suggérer que l’abandon de la récolte des tiges de molinie (pour la vannerie) et des branches de saules (multiples usages dont les clayonnages) peuvent en être la cause.
énormément d’ orchis en bords de route favorisés par la taille des herbes .
Pour le sujet développé plus bas , il semble que c’est l’ ensemble du système (éco-système) qu’il faut considéré comme un système complexe . Le nombre d’acteurs et donc d’interactions devant a mon sens participer a la stabilité du système global et des systèmes partiels . Pour les insectes , il est difficile de parler de culture puisqu’il n’ y a pas (ou si peu ) d’ apprentissage, qui normalement est nécessaire a l’établissement d’ une mémoire culturelle (rites).
Un autre Belge de qualité sur le domaine , qui a bossé avec Prigogine . Malheureusement le podcast semble se bloquer a la moitié :
http://www.franceculture.fr/emission-continent-sciences-la-vie-une-question-de-rythme-2012-03-19
@Arnaud . :
Il y parle des fluctuation autours du point d’équilibre et surtout d ‘ un retour a d’autres stabilités (attracteurs) loin du point d’ équilibre .
Goldbeter, un copain d’autrefois !
Nous ne devons pas idéaliser la nature. Dans la nature, ce qui est faible meurt. Nous devons être fort pour survivre. L’enseignement fondamental de la nature, c’est que des stratégies de coopérations sont possibles. Il y a des alternatives à la prédation pure et dure.
L’éventail des stratégies pour se faciliter la vie déployées dans la nature ( certains parasites étant des champions niveau complexité stratégique ) nous renvoie à nos propres comportements. Dans une société, il y aura toujours des parasites. L’enjeu pour nous aujourd’hui c’est de trouver un système qui maximise le bien être global en tenant compte de notre nature. De capacité du pouvoir à corrompre, de la tendance à s’affranchir des règlements, de nos comportements face à l’incertitude, de nos comportements de groupe, de notre incapacité chronique à échanger ( chacun cherchant l’adhésion rapide de l’autre plutôt qu’une réelle compréhension mutuelle ) ..
Le problème c’est qu’aujourd’hui on utilise surtout les sciences humaines pour créer de la pub, alors qu’on a tellement besoin de ces talents pour construire des nouvelles institutions …
Une étude observe la course aux armements co-évolutionnaire entre les chenilles et les fourmis
[…]
[…]
Du même article:
Voila qui devrait intéresser Kercoz 😉
Le fait que nos âmes sont tordu et nous poussent à pêcher relève-t-elle de la structure sociale ou non?
Je me sent bien saule.
Un célébre entomologiste spécialiste des fourmis ornait le billet de mille francs suisse il fût un temps……
Ou les tenants de la « mimetis » .
Peut on tordre ou détordre une fractale ?
Peut on tordre ou détordre Kercoz ?
La vérité , est ce la réalité tordue ?
Si l’on croit , comme moi , que la réalité est plus tordue que la vérité , faut il pour autant se décourager et renoncer à la simplicité ?
A propos de coup tordu , Arkao a-t-il enfin trouvé son Ika ( ou Gammla selon les versions ) ?
Dans son émission radiophonique « sur les épaules de Darwin » Jean Claude Ameisen a détaillé sur une série de plusieurs émissions l’année passée la complexité des sociétés de fourmis et notamment l’existence de mutualisme entre plusieurs espèce ou avec d’autres espèces d’insecte comme les pucerons par exemple, ou aussi la symbiose entre certaines espèces de champignons et des fourmis agricultrices, entre grands prédateurs herbivores, espèces d’acacias et de fourmis dans la savane.
De même sur les structures des écosystèmes, ou l’on voit que toutes les espèces qui le composent sont nécessaire à son équilibre, si des fluctuations autour du point d’équilibre existent suivant des modèles mathématiques parfois simples, l’écart causé par des changements brutaux (anthropiques) notamment sur les populations de prédateurs, peut entrainer la disparition complète des écosystèmes et des espèces.
Ca vaudrait bien une série de billet! ON pourrait lui suggèrer sur le site de son emission.
Vitis vinifera, espèce vivant en parasite d’un hominidé moderne, s’est répandue à la suite de ces hominidés sur tous les continents. Ces hominidés favorisent l’établissement de Vitis vinifera sur leurs terres et lui fournissent des soins intensifs. On pense qu’en contrepartie, Vitis vinifera fournit à ses hôtes une sorte de super-stimulus, mais les chercheurs doivent encore approfondir ce sujet.
Bernard Werber dans « L’encyclopédie du savoir relatif et absolu » raconte l’exploit TORDU de la douve du foie. Ce très petit ver primitif doit s’implanter dans le foie d’un mouton pour se perpétuer.
Après avoir été expulsé avec ses congénères parmi les déjections du mouton, les voilà ingurgités par un escargot lequel, en bavant, les laisse dans un sillon perlé, dont sont friandes les fourmis. Lorsque les douves se retrouvent dans le corps de la fourmi, une d’entre elles, la plus apte, investi le cerveau de la fourmi et la pilote telle une machine.
La douve doit trouver un mouton pour se multiplier. Elle impose à la fourmi de quitter la fourmilière tous les soirs, ce qui est contre-nature pour une fourmi. Dans le pré d’herbes qu’affectionnent particulièrement les moutons, la fourmi va se poster tout en haut d’une herbe jusqu’au matin.
L’action est répétée chaque soir, jusqu’à ce que l’herbe gorgée de rosée du petit matin se fasse brouter par un mouton. Et la boucle est bouclée.
Enfin une information digne d’interet et qui m’a fait sourire 🙂
Merci pour ce billet qui me met de bonne humeur meme si j’en ignore la raison profonde…
Les étudiants de BTS Gestion et Protection de la Nature du lycée Keurploz à Auray se décarcasseraient -ils ainsi pour faire réapparaître les mouches à caca bleues? J’en doute.
Quelle inventivité ! Ca me rappelle les émissions «L’Aventure des Plantes» de Jean-Marie Pelt.
On pourrait faire un parallèle avec les innovations de nos chers financiers : crédits structurés = allongement de la chaîne de crédit = fragilisation du système. Insolvabilité des emprunteurs = panique à bord = sauvetage par la société.
Des vocations en chute, la finance n’a plus la cote aux US :
http://alternatives-economiques.fr/blogs/chavagneux/2012/03/20/les-etudiants-sont-ils-toujours-tentes-par-la-finance/
Moi ça me rappelle le lien entre le nombre de vieilles filles anglaises et la puissance de la marine de guerre anglaise, en passant par la population de bourdons dans les pâturages anglais.
Et ça me rappelle aussi la phrase d’Einstein… la théorie c’est quand on comprend tout mais que rien ne marche et la pratique c’est quand tout marche mais qu’on ignore pourquoi.
La moindre des choses dans ces conditions, ce serait de laisser faire la nature, qui est tellement tordue qu’elle semble avoir inventé la nanocybernétique avant nous quand on visualise ce qui se passe dans la réplication d’une chaine d’adn.
Après, il y a certes une limite… un jardinier qui se contente de regarder ce qui se passe dans son jardin n’est plus tout à-fait un jardinier comme on se le représente. Pourtant, il est bien connu que le simple fait d’observer une expérience en modifie le résultat…
» C’est le printemps »
l’azuré des mouillères
C’ est pathétique, un exercice de style pour « protéger » la diversité. Ménager des ilôts de survie à ces espéces … peut être, mais l’état du malade me semble dépassé, nos contrées sont écologiquement dévastée.
Tiens ça me fait penser au probléme Grecque et les dettes incommensurables, les mesures sont du même ordre face à l’Enormité du murs de dette.
La Nature y mettra bon ordre à terme, mais sans les humains.
salutations
A moins que les OGM ne (dé)règlent définitivement ( à notre échelle de temps humain ) le sujet par stérilisation accélérée de tout le vivant .
La recherche est en danger quand elle est soumise aux seuls intérêts de l’industrie agro-alimentaire, mais la CGT-INRA n’accepte pas que des organisations, revendiquant une légitimité supposée vis-à-vis de la population, viennent contrôler le caractère scientifique des recherches de l’INRA.
Il n’est pas admissible que des organisations se réclamant de l’écologie politique, investissent le champ de l’écologie scientifique, prétendant notamment que des résultats obtenus en conditions contrôlées seraient automatiquement valables en conditions du champ cultivé, et mettent un terme à des expériences à leurs yeux inutiles. Il n’est pas acceptable que l’INRA travaille sous la menace de l’intrusion de n’importe quel groupe de pression.
Nous appelons à agir avec nous tous ceux qui souhaitent le développement d’une autre agriculture satisfaisant efficacement les besoins sociaux, et d’une recherche résolument engagée vers une diversification des solutions génétiques : multi-échelles, multi-espèces et multi-critères. Cette orientation, qui doit être élaborée notamment dans des conseils de départements de recherche de l’INRA dotés de réels pouvoirs et de modalités de fonctionnement démocratiques, passe en particulier par un rééquilibrage des moyens accordés aux différentes disciplines grâce au renforcement de certaines approches sous estimées.
Dans les coms :
Dans le cas du cotonnier, en Inde ou au Burkina, les traitements insecticides se font à pied, avec le matériel sur le dos, et souvent sans protection. Le Bt, c’est des traitements en moins, des kilomètres en moins, des occasions d’entrer en contact avec l’insecticide en moins, tant pour l’applicateur que pour les femmes et les enfants.
http://sciences.blogs.liberation.fr/home/2012/03/ogm-en-agriculture-lavis-de-syndicalistes-de-linra.html
Moi je ne peux qu’adhérer « aux modalités de fonctionnement démocratiques » .
Mais je rigole un peu quand on prétend dans le même temps qu’il y a une « ecologie scientifique » et une » écologie politique » … forcément étanches si l’on veut que les syndicalistes maison , forcément désintéressés à l’affaire , poursuivent sans contrôle démocratique leurs expérimentations désintéressées .
Ceci étant on ne perd jamais son temps à écouter et lire ceux qui ont des faits concrets à mettre en évidence .
Démocratiquement .
la nature n’est pas tordue, elle est, tout simplement. Il n’y a que l’homme pour être tordu.
…et le reconnaître .
quand même, faire grimper les fourmis au sommet des herbes pour qu’elles se fassent manger par le mouton et assurer la reproduction de la douve du foie… c’est tordu…
Finalement allons y, tout systéme est tordu dès lors qu’il ne sert pas la cause humaine ou que l’on n’en comprend pas la finalité. Et la planète toute entière est tordue, des ruisseaux à écrevisses aux forêts de montagnes, de la reproduction des orchidées à wall street ou du maculinea à l’élysée, nous nous mouvons dans un monde qui n’a ni queue ni tête, ni sens ni explication, et n’avons que pour seuls gardes fous les concepts de l’évolution darwinienne: adaptes toi ou crève cher amis…
drôle d’affaire, de quoi rendre le saule pleureur… 🙁
Vous avez réussi à me faire sourire, tout comme Julien.
Hé oui, la nature a un prodigieux sens de l’économie 🙂 Rien ne se perd et tout se redistribue.
Moralité : on devrait obliger nos élus à faire des études de biologie LOL, à défaut de savoir l’observer et de la comprendre instinctivement, ils pourraient au moins en acquérir quelques notions intellectuelles.
Et paf, en coupant la molinie bleue, les experts suppriment aussi des lieux de nidification ! Dans un autre registre, l’homo boursoquitus doit-il être préservé au nom de la biodiversité ?
Cher Paul,
Merci pour ce billet qui nous fait découvrir un des processus remarquable par lequel l’évolution Darwinienne est arrivée à sélectionner un comportement d’une complexité étonnante pour nous humains trop prompts à raisonner par anthropocentrisme.
La nature regorge de tels processus contenant des « détours de production » inimaginables quand don n’a pas eu l’occasion de voir, lire ou entendre parler de tels processus…
Je ne me rappelle plus le nom de cette petite guêpe qui se sert d’une chenille venant d’une autre espèce d’insectes, comme d’un utérus protecteur pour ses œufs et nourricier pour ses propres larves.
Un oiseau de Nouvelle Zélande a un comportement en apparence peu écologique: il bâtit un nid de plusieurs mètres de diamètre avec des feuilles alors que sa taille est à peu près celle d’un petit faisant ou d’une grosse perdrix. En fait la fermentation des feuilles humides dégage de la chaleur qui permet aux œufs d’éclore.
Les castors construisent de retenues d’au pouvant atteindre des tailles imposantes, à la seule fin de pouvoir construire des abris les protégeant des prédateurs. Jusque là ça semble peu gênant d’un point de vue écologique, mais pour construire ces retenues, ils coupent des centaines de branches et même de petits arbres, utilisant comme toute vie sur terre les ressources naturelles qu’ils trouvent dans leur environnement. Mais il y a aussi un impact écologique d’une nature différente: les étendues d’eau ainsi créées provoquent la décomposition des végétaux qui y sont enfouis, et cette décomposition produit des quantités de méthane relativement importantes. En construisant nos barrages hydroélectriques ou pour d’autres utilisation (réserves d’eau potable ou agricole) nous créons aussi des quantités importantes de méthane.
D’une manière générale je recommande la lecture du livre de Dominique Lestel: « Les origines animales de la culture ».
Autre remarque il semblerait que notre anthropocentrisme nous ait conduit à chercher nos origines plus parmi les primates que parmi les autres branches du monde animal. J’ai récemment vu de nombreux documentaires montrant que d’un point de vue cognitif certaines espèces d’oiseaux sont capables de construire des raisonnements bien plus complexes que les autres primates que nous.On s’est même aperçu que certains perroquets ne se contentaient pas de reproduire des sons proches de la voix humaine, mais en comprenaient au moins une partie du sens dont ils se servent pour communiquer de manière pertinente.
Les primates et certains mammifères se servent d’outils, mais il semblerait bien que seuls certains oiseaux savent en fabriquer pour leur usage, et en fabriquer de relativement complexes…
Pascal Pic fait souvent remarquer que la distinction entre les comportements animaux et les comportements humains devient de plus en plus difficile à faire au fur et à mesure que nous en apprenons plus sur les comportements animaux.
Pour ma part, d’après les lectures que j’ai pu faire et les documentaires que j’ai pu voir depuis quelques années, il me semble que l’homme est le seul animal capable de construire des outils servant à construire d’autres outils.
Mais peut-être que d’autres spécialistes du règne animal non humain, auront des contre exemples à m’opposer.
Paul T.
pascal Picq
Au bord de la grande autoroute de la vie, il s’était demandé lui aussi s’il ne devait pas plutôt essayer de mieux préparer les gens à la perte, mais pas seulement au niveau des corps et du même langage premier du monde.
Tout ceci et cela expliquait un peu le pourquoi des choses, surtout au regard des premières valeurs très peu indigestes de son temps, et puis les choses s’emballèrent com par le passé. On en finissait même par vouloir mieux faire que la nature, fallait partout la battre, la violenter, la réformer, la rééduquer, par vouloir même davantage dénaturer la nature première des êtres com pour tout le vivant avant la grande apothéose.
Sans doute dans l’objet de pouvoir toujours en amasser et dénaturer un peu plus sur terre, évidemment en ce temps là on se souciait bien plus de sauvegarder en premier les plus absinthes, c’était partout devenu l’excellence, la sélection, le tri graduel aussi d’un plus grand marquage de l’espèce humaine, le monde des fourmis n’avait jamais paraît-il aussi bien évolué à toute vitesse dans les premiers médias du globe, c’était partout la concurrence.
Mais pourquoi en leur propre temps, ils n’étaient pas mieux crus les gens qui prenaient encore un peu le temps de s’arrêter au bord du chemin, de méditer sur les choses, du passé comme du présent, et bien tout simplement parce que c’était pas encore pleinement manifesté à plus grande échelle dans le tout visible végétal.
Ils étaient devenus tous pour ainsi dire les premiers Thomas du monde, je ne crois que ce que je vois.