QUESTIONS À RÉSOUDRE (VI) DILEMMES DE LA PROPRIÉTÉ PRIVÉE

Ce texte est un « article presslib’ » (*)

La propriété privée, comme nous l’avons vu, permet à l’un ou à l’autre, de s’approprier la générosité dont notre planète fait preuve à notre égard grâce à ce qui se trouve en son sein ou par ce qu’elle produit spontanément à l’aide du soleil, du vent, de la pluie, et d’en tirer une rente.

L’injustice d’une telle institution est criante. La Révolution française, s’est cependant arrêtée sur son bord. La Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 affirme même que « la propriété étant un droit inviolable et sacré, nul ne peut en être privé, si ce n’est lorsque la nécessité publique, légalement constatée, l’exige évidemment, et sous la condition d’une juste et préalable indemnité ».

Gide et Rist commentent l’attitude des révolutionnaires à ce sujet : « La Révolution a fait disparaître les avantages de caste ; elle a supprimé le droit d’aînesse qui consacrait dans la famille l’inégalité des enfants. Et elle a maintenu la propriété individuelle – la propriété, qui consacre le plus injuste des privilèges, le droit du propriétaire de « lever une prime sur le travail d’autrui » » (1909 : 247).

Pourquoi cette tolérance vis-à-vis de la propriété privée, alors qu’aucun principe ne vient la justifier et que sa redistribution devient arbitraire après quelques générations de transmission par l’héritage ?

La propriété privée, affirment ses défenseurs, au premier rang desquels les Physiocrates tels que Richard Cantillon (1680-1734), François Quesnay (1694-1774) ou Turgot (1727-1781), stimule la production et la création de richesses.

La propriété privée serait le meilleur moyen de tirer le meilleur des hommes, d’abord pour eux-mêmes mais surtout, à leurs propres yeux, parce qu’ils peuvent transmettre leurs biens à leurs propres enfants. C’est cet aiguillon-là : le soin de leur progéniture, qui constituerait le meilleur moyen pour que les hommes tirent le meilleur d’eux-mêmes.

Mais là, les Saint-Simoniens s’insurgent : si la propriété privée permet peut-être une certaine « optimisation » dans la production en raison de l’incitation qu’elle procure, l’héritage va lui à l’encontre d’une telle optimisation : il cesse d’assurer les intérêts de la production en transmettant la propriété selon le « hasard de la naissance ».

Gide & Rist observent à ce sujet avec un certain fatalisme : « On ne peut s’accommoder de l’héritage qu’en y voyant pour les pères un stimulant énergique à l’accumulation des capitaux, – ou encore en admettant que, à défaut de toute méthode rationnelle, le hasard de la naissance n’est pas une méthode de distribution plus critiquable qu’une autre » (1909 : 251).

La propriété privée institutionnalise une spoliation de la communauté, que l’héritage consolide en en amplifiant l’arbitraire ; nos tentatives pour l’éliminer se sont toutefois révélées jusqu’ici au mieux, peu concluantes, au pire, catastrophiques. La Terre s’est montrée jusqu’à présent très patiente envers nos petites manies comme celle-là, mais le moment approche certainement où elle jugera avoir assez donné.

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Gide, Charles & Charles Rist, Histoire des doctrines économiques depuis les physiocrates jusqu’à nos jours, Paris : Sirey 1909

(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction numérique en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.

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226 réponses à “QUESTIONS À RÉSOUDRE (VI) DILEMMES DE LA PROPRIÉTÉ PRIVÉE

  1. Avatar de objectionvotrehonneur
    objectionvotrehonneur

    « La théorie, c’est quand on sait tout et que rien ne fonctionne. La pratique, c’est quand tout fonctionne et que personne ne sait pourquoi. Ici, nous avons réuni théorie et pratique : rien ne fonctionne et personne ne sait pourquoi.  »
    Albert Einstein

  2. Avatar de Christophe SELLIER
    Christophe SELLIER

    Mmmmh, locataire pendant 10 ans je suis resté, puis les années passant et les enfants naissant, on se dit (on nous dit, ils nous disent tous) « il est temps d’acheter » !
    Alors on achète, on signe -à la banque pour 20 ans, -chez le notaire ensuite qui nous dit « vous en avez pour jusqu’en 2024 » en agitant sa grosse gourmette en argent. Brrrr, Merci Maître….

    Un doute me gagne, mais trop tard on a signé… me gourre-je ??

    Or donc nous sommes prrrroprrrriétaires ; le temps passe et les choses s’arrangent : les subprimes subpriment, les indignés s’indignent, les banques s’écroulent spéculent s’écroulent re-spéculent, les centrales explosent, on ferme à tour de bras des usines, des bureaux, des commerces, les troïkas sillonnent le paysage avec distribution de purge amère, le tout avec promesses d’avenir radieux qui brille …

    C’est là je crois qu’il y a quelques types qui m’ont fait avaler une pastille rouge (ou verte ou jaune chai plus) et je me suis réveillé assis en sueur, la verrière ouverte juste au dessus, avec des tuyaux un peu partout. Ca secoue au réveil, c’était il y a environ 5 ans maintenant. (un des types en question porte une barbe, la soixantaine, pull rouge souvent, vous voyez ? un autre est clerc je crois, qq chose comme ça, un autre est tonton-des-cévennes, mais yavait pas qu’eux…)

    Finalement, le propriétaire c’est la banque, c’est pas moi, ni ma femme, ni mes gosses ; c’est la banque tant que le prêt n’est pas remboursé, et en cas de retard dans les mensualités, c’est dehors illico. Entretemps donc, nous payons l’entretien, les réparations d’une maison qui n’est pas notre. 20 ans au bout desquels on aura financé cette maison additionnée d’un sacré paquet d’intérêts, d’assurances en-ka-de-decès-avec-questionnaire-de-santé-ignoble. Avec ces intérêts, il serait possible de financer un logement à quelqu’un d’autre.

    Je compare de temps en temps nos mensualités de remboursement à celle d’un loyer locatif pour une maison ou appartement de même surface/catégorie. Les montants sont sensiblement les mêmes… Revendre pour louer à nouveau ne change donc rien, on est toujours au même sous-niveau.

    Aujourd’hui, de réformes géniales en crise-de-subprimes-et-tout-ça, et en dégringolades démocratiques, j’ai bien compris qu’on ne pourra pas le rembourser ce foutu prêt immobilier. Ou alors ce sera au prix de restrictions sévères sur l’ensemble de notre vie quotidienne, restrictions qui sont déjà en place pour un certain nombre de choses d’ailleurs. Tout ça pour pouvoir disposer d’un habitat en bon état. Va falloir trouver autre chose. Sept ans que nous remboursons comme de bons élèves, il en reste 13. En 7 ans, que de restrictions supplémentaires et de désillusions ; la télé-micro-onde ne manque pas de me rappeler que je vis au dessus de mes moyens, et qu’en plus je suis un fainéant de fonctionnaire parasite (marié à une enseignante elle aussi fainéante de fonctionnaire parasitossi donc). Dans 13 ans nous en serons où ? Dans une voiture dortoir sur un parking ?

    Bon sur ce je vous laisse, j’ai une banque, non pardon, une prrroprrriété à payer et surtout une alternative à trouver pour mes mômes et pour ceux qui m’entourent, parce que là ça commence à urger sévère.

    1. Avatar de juan nessy
      juan nessy

      Si vous voulez essayer de trouver  » l’alternative » que vous citez in fine , c’est peut être ici qu’il faut rester ( et non pas nous laisser) pour tenter de trouver une issue à vos douleurs .

      Votre femme a peut être plus d’idées que vous .

      Demandez lui .

    2. Avatar de jducac
      jducac

      @ Christophe SELLIER 14 mars 2012 à 11:28
      Pourquoi regrettez-vous d’avoir acheté votre logement il y 5ans, alors que vous êtes un couple de fonctionnaires ?

      Avec ma femme (institutrice)nous étions en 1973, dans une situation identique à la vôtre, sauf qu’au lieu d’avoir attendu 10 ans, nous avions été locataires pendant 15 ans. Nous nous sommes lancés en sollicitant un emprunt sur 25 ans, dont les remboursements se trouvaient être équivalents au prix d’un loyer, compte tenu de notre apport réalisé grâce à des économies sur notre train de vie.
      Nous avions eu auprès de notre banque, un prêt avantageux cautionné par le CSF et, comme mon poste de fonctionnaire dans un établissement industriel de l’Etat, n’était pas très fiable, j’avais pris auprès du CSF, une assurance perte d’emploi. J’ai perdu mon emploi de fonctionnaire sans perdre de revenu, au contraire, et ce qui avait été payé au titre de l’assurance (qui n’avait pas été déclenchée), nous a été restitué lorsque nous avons remboursé notre prêt par anticipation, 5 ans avant l’échéance contractuelle.

      Gardez confiance ! En persévérant, vous amènerez cette acquisition à terme, même si le contexte général a changé en 40 ans. Vous serez bien content d’avoir un toit, même si certains jaloux vous traitent de capitaliste.

      1. Avatar de zenblabla

        Ce qui apparait toujours extraordinaire dans ce genre d’histoire, c’est la raison pour laquelle ce qui été déjà, ce qui déjà est apparu ou apparaît, dans votre cas un logement, tout cela restait, reste, et restera encore à prouver d’un paiement bien au delà du moment de l’apparition, même si cela était, est, et même sera vraisemblablement plus tard….

        Finalement n’est payé que le droit de propriété ou de regard dessus, c’est une drôle de convention, et c’est même la seule convention qui tienne, coûte que coûte…
        Ainsi votre anthologie apologétique, qui dresse de telles manières, tenait, tient et tiendra la route suivant toutes vraisemblances….
        Tandis que nos mieux valeureux propriétaires passent leur temps hors de chez eux…

        Comment faire si bouger de sa propriété fait croissance, alors qu’y demeurer ne financera plus rien?
        Pourquoi tant de logements évidés, et tant de gens dehors?
        Sans doute ignorent-ils, ces gens dehors, votre enseignement!

  3. Avatar de Greg
    Greg

    J’aimerai apporté aussi ma modeste contribution à la réflexion sur la propriété privée. Je rejoins ici le camp de ceux qui pensent qu’un monde où l’on aurait supprimé la notion de propriété privée relève de l’utopie.

    Pourquoi utopie ? Car le principe de propriété privée est, entre autres, à la base même de l’humanité en tant que mécanisme de sélection des individus et d’évolution de l’espèce.

    Comme l’a écrit Abiram :

    L’avidité est une maladie mentale, malheureusement l’évolution de notre espèce a sélectionné ceux qui en étaient atteints, car ce sont les plus violents.

    Oui car c’est elle qui a donné l’impulsion qui a permis à l’homme de se lever un jour pour conquérir ce qui lui était nécessaire pour assurer sa propre survie, d’apprendre comment le conserver et comment le transmettre à sa descendance.

    et aussi quand Makaevitch écrit :

    Le jeune chasseur vigoureux qui ramène une belle pièce de gibier au groupe en fait profiter à tous mais en échange il reçoit les honneurs du groupe.
    La propriété a pour objectif de permettre à des individus de s’élever au-dessus de leur groupe en délimitant ce qui leur revient. Sans propriété privée, la motivation serait sans doute beaucoup plus faible

    En effet, c’est elle aussi qui contribue au maintien de l’équilibre social d’un groupement d’individus, d’une part en incitant un individu isolé à participer activement au développement du modèle de société mis en place pour en obtenir les mérites qui y sont liés et d’autre part en permettant de dégager une hiérarchie au sein même de ce groupement d’individu, vitale pour pouvoir fonctionner efficacement dans l’intérêt de toute la communauté.

    En définitive, vouloir supprimer la propriété privée reviendrait à vouloir nier notre humanité et ne pourrait aboutir qu’à des résultats néfastes pour l’espèce humaine, car le besoin de posséder ce que l’on ne possède pas, ce que l’autre possède, et de le posséder plus que l’autre est inscrit quelque part dans notre patrimoine génétique comme une condition nécessaire à notre bonheur.

    Ce qui m’amène à citer ici cette réplique tirée d’une oeuvre des frères Wachovski :

    Saviez-vous que la première matrice était censée produire un monde idéal… où personne n’aurait souffert… Le bonheur parfait pour chaque être humain ! Ce fut un désastre ! Personne n’a accepté ce programme, une catastrophe pour les récoltes. Certains croyaient à l’époque qu’il faudrait qu’on reprogramme l’algorithme du concept d’un monde parfait, mais moi je crois que de tout temps l’espèce humaine a défini la réalité comme un purgatoire, une souffrance. Le monde parfait n’était donc, pour le cérébrum primitif, qu’une sorte de rêve… dont on ne s’éveille qu’en mourant. Voilà pourquoi la matrice fut remaniée dans ce sens ! Le point culminant de votre civilisation, et je dis votre civilisation, mais depuis que nous pensons à votre place c’est aussi la formule ultime de notre civilisation puisqu’en fin de compte c’est la seule chose qui nous importe..

    A méditer

    1. Avatar de lou
      lou

      « en permettant de dégager une hiérarchie au sein même de ce groupement d’individu, vitale pour pouvoir fonctionner efficacement dans l’intérêt de toute la communauté. » Au moins, les choses sont dites sans détour. Et celle-là: « car le besoin de posséder ce que l’on ne possède pas, ce que l’autre possède, et de le posséder plus que l’autre est inscrit quelque part dans notre patrimoine génétique comme une condition nécessaire à notre bonheur. » Je vous conseille la lecture des oeuvres de Jducac, sur ce blog et sa géniale théorie du spermatozoïde capitaliste. « inscrit quelque part « : Jducac va vous aider à trouver l’endroit exact.C’est un généticien hors pair.

  4. Avatar de Renou
    Renou

    Arriver à comprendre qu’on ne possède jamais rien serait déjà une première étape.
    Je suis possédé donc… je suis libre.
    Plus prosaïquement, nul besoin d’être propriétaire de quelque chose pour en jouir.
    En supprimant l’héritage on supprimerait une bonne partie du désir d’accumulation.
    Un linceul n’a pas de poche.

  5. Avatar de Pirouli
    Pirouli

    Certaines réflexions sur la propriété privée sont excessives. Elles rejoignent le principe des Khmers rouges où même l’humain doit disparaitre au profit de la communauté.

    De plus. En France vous n’êtes propriétaire de rien. Juste du droit de payer les fonciers et les impôts qui vont avec. D’une simple enquête publique on vous exproprie à vil prix (j’y suis passé au tourniquet).

    Si les politiques voulaient réellement rendre la propriété accessible à tous. Ils libéreraient le foncier à bâtir au lieu de continuer à le limiter volontairement pour créer une pénurie artificielle qui maintient les prix.

    Chez moi. Le terrain à bâtir se négociait 50 francs le m2 au milieu des années 80.
    30 ans plus tard il est à 150 euros le m2 (20 fois plus).

    En libérant le foncier on faciliterait donc l’échange et le partage de la propriété.
    Mais pour ca, il faudrait que les candidats aient la volonté de s’attaquer à la rente des seniors de gauche comme de droite. Ce qui est loin d’être le cas.

    On pourrait aussi parler de la SAFER et de son droit de préemption qui empêche n’importe quelle personne d’accéder à la propriété privée si elle n’a pas un statut agricole.

    1. Avatar de juan nessy
      juan nessy

      Consternant .

      1. Avatar de Pirouli
        Pirouli

        J’avais appris à faire du feu en frottant des morceaux d’assiettes contre du métal. Les étincelles enflammaient le coton des fruits du kapok, dans un bambou.
        Mais un cadre khmer rouge s’est avancé : « Pourquoi faites vous du feu ? C’est interdit !
        Le feu est réservé à la coopérative. »
        Des fouilles ont eu lieu et on nous a tout confisqué, y compris les bidons et les seaux. Rien ne nous appartenait plus. J’ai donc suivi l’exemple de mes camarades : prenant mon courage à deux mains, j’ai bu l’eau des flaques et des champs.

        Rithy Panh – L’élimination – Grasset

        Effectivement c’est consternant !

    2. Avatar de ERIX le Belge
      ERIX le Belge

      Si les politiques voulaient réellement rendre la propriété accessible à tous. Ils libéreraient le foncier à bâtir au lieu de continuer à le limiter volontairement pour créer une pénurie artificielle qui maintient les prix.

      c’est peut-être aussi pour limiter les maisons 4 facades en dehors des villes ?, impliquant une utilisation non-rationnelle des terrains disponibles, des coûts de déplacement, des coûts de construction etc… le tout atteignant des niveaux astronomiques en terme d’impact sur l’environnement. Pas la bonne piste…

      1. Avatar de RV
        RV

        Oui, on en est plutôt à la densification, de nos jours, dans un souci « écologiste »

  6. Avatar de Bloggy Bag
    Bloggy Bag

    Toute la propriété privée n’est pas à remettre en cause. A mon sens (pour les biens matériels), faire disparaître la nu-propriété et ne garder que les propriétés d’usage et de bénéfice des fruits serait un pas cohérent.

    La numérisation de nos sociétés pousse aussi dans ce sens.

  7. Avatar de Contempteur
    Contempteur

    Le problème n’est pas tant la propriété que les possessions intimes – souvenirs, dons – et la nécessité d’un minimum pour survivre.
    Il ne faut pas moralement priver un homme de ses objets souvenirs et des dons qu’on lui a fait. Mais où s’arrête le légitime souvenir quand un noble parle de son patrimoine « depuis des genérations » assimilant une fortune à un bien intime ?
    Et où est la limite entre le bien nécessaire à la survie – toit, nourriture, vêtement – et la propriété des choses sans limites ?

    A tout cela nous n’aurons jamais de réponses fixes. Tout dépend des paradigmes culturels valorisés à une époque et des rapports de force entre ceux qui travaillent ou ont travaillé et les parasites à particules ou non.
    Il convient de fixer des arbitraires avec volontarisme.

    Je propose une ligne, un concept qui peut-être décliné en terme de propriété, de justice, d’économie et d’éducation.
    Un maximum de contrôle – réglementation, limitation, vérification – sur les choses, un maximum de liberté pour les hommes.

    En termes de propriété, cela signifie qu’on vérifiera ce que possèdent ceux qui posent – les riches -. Aujourd’hui ce n’est pas le cas – Pincon-Charlot a déjà dit il y a pas mal de temps qu’on obtenait les données sur les revenus des riches avec grande difficulté et très peu de données sur leur patrimoine -.
    On limitera la possession, à commencer par les revenus et les salaires qui sont tout à fait quantifiables; on contrôlera les biens en intégralité pour les personnalités publiques. On limitera la possession à un maximum fixé dans la constitution, indexé et révisable tous les cinq ans. La possession intime sera définie comme invendable et inaliénable – ceci visant à prévenir la fraude.

    L’inventaire des biens et les définitions des limites seront assurées par des jurys citoyens, dont la compétence sera totale et définitive, libre à eux de faire appel à des experts à vocation consultative. Les majorités et décisions seront les mêmes que pour des assemblées connues. La fonction de juré citoyen sera forfaitairement rémunérée, et on ne pourra être juré qu’une fois dans sa vie.

    La liberté sera définie selon deux axes performatifs. Tout ce qui n’est pas interdit est autorisé, tout ce qui est interdit doit être examiné, actualisé, modifié ou supprimé dans l’optique de rendre le comportement, l’objet, le travail ou autre permis.

  8. Avatar de El JEm
    El JEm

    je pense aussi qu’il faut différencier les types de propriétés privées, notamment les moyens de production des biens personnels non productifs (maison, etc.).

    Pour traiter la propriété des biens de production :

    1/ système sans capitaliste, pas de propriété privée des moyens de production et des résultats

    2/ système avec capitaliste et propriété privée des moyens de production et des résultats mais à durée limitée

    3/ système avec capitaliste, propriété privée des moyens de production et des résultats, mais choix du prix par la communauté

    cf. commentaire précédent

  9. Avatar de Rostov
    Rostov

    Pour les personnes intéressées, le livre dont parle monsieur Jorion, « Histoire des doctrines économiques depuis les physiocrates jusqu’à nos jours », est consultable et téléchargeable gratuitement (et en toute légalité bien sûr) sur le site de la BNF: http://bit.ly/zQHPXq

  10. Avatar de Béotienne
    Béotienne

    Après lecture de l’article, une réflexion s’impose, la propriété privée transmise par héritage procède aussi de  » la reconnaissance éternelle » laissée en patrimoine, une irrationnelle volonté de survivre dans les mémoires et la vie des héritiers.
    Une survie après la mort, une trace pour la postérité.
    Bien lutter contre cela c’est pas de la tarte aux pommes du jardin des Hespérides.

  11. Avatar de sylla
    sylla

    bonjour,

    à mon sens ce n’est pas tant la propriété privée qui pose problème, au contraire peut être même, mais son usage et l’accumulation qu’elle peut permettre (passé un certain seuil, le profit ne fait qu’engraisser sans nourrir).

    dans « RÉFLEXIONS SUR LA NOTION D’ABUSUS DANS LE DROIT DE PROPRIÉTÉ(Cédric Mas) » ( http://www.pauljorion.com/blog/?p=32572 ), j’avais écrit en gros la même chose :

    « parmi les inspirateurs de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen, il y a Rousseau et Locke, qui tous deux définissent la propriété comme étant issue, légitimée, par le travail de cette même propriété mais aussi plus essentiellement par le droit (qualifié de naturel par Locke) à la conservation (à la vie dirait on aujourd’hui).

    Ensuite ce droit à la conservation n’est pas seulement face aux puissances féodales, mais à toute puissance, politique ou coercitive. La liberté était définie par rapport à son absence, l’esclavage (déjà Solon avait fondé la première constitution athénienne sur l’impossibilité de réduire en esclavage pour dettes), ou la soumission, et trouve aussi son fondement dans ce droit à la conservation.

    La liberté réelle est celle qui n’est soumise ni à la volonté du prince, ni à aucune autre ; elle ne devient réelle qu’ancrée dans une propriété (un capital selon une autre terminologie) car pour paraphraser Marx, celui qui n’a que sa force de travail à vendre n’est pas libre, et elle est limité uniquement selon les principes de bonne société « ma liberté s’arrête où commence celle d’autrui » et l’idée d’intérêt général : le droit à la conservation, à la vie, est d’emblée défini comme réciproque et constitutif d’une société.

    Une autre approche de la liberté réelle consiste à la définir comme capacité, cad comme puissance. Là encore la propriété est le moyen de cette puissance.

    Sans cette ancrage garanti par le droit quelle que soit la source qui le légitime (dieu, nature, état), et sans ce principe de limitation, nulle liberté, et nuls citoyens (et nulle cité ou société).

    De nombreux articles le rappellent (1789 : Article IV « La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui : ainsi l’exercice des droits naturels de chaque homme n’a de bornes que celles qui assurent aux autres Membres de la Société, la jouissance de ces mêmes droits. Ces bornes ne peuvent être déterminées que par la Loi. » ; 1793 : Article 6 « La liberté est le pouvoir qui appartient à l’homme de faire tout ce qui ne nuit pas aux droits d’autrui ; elle a pour principe la nature ; pour règle la justice ; pour sauvegarde la loi ; sa limite morale est dans cette maxime : Ne fais pas à un autre ce que tu ne veux pas qu’il te soit fait. »),
    dont ceux que vous citez (« si ce n’est lorsque la nécessité publique, légalement constatée » ; « jouir et disposer des choses de la manière la plus absolue, pourvu qu’on n’en fasse pas un usage prohibé par les lois »). »

  12. Avatar de DUCASSE
    DUCASSE

    De quelques réflexions :

    De quelle propriété privée s’agit-il ? Celle de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789, qui avait, semble-t-il exclusivement en vue la propriété foncière ?
    Aujourd’hui, certains biens incorporels ont bien plus de valeur que les biens corporels : voyez avec quels biens Steeve Jobs a bâti sa colossale fortune, ce n’est ni avec la terre, (le sol) ni avec ce qu’elle renferme dans son tréfonds, c’est avec sa matière grise. Dans les biens incorporels , les oeuvres de l’esprit, entendues ici au sens le plus large (inventions, brevets, écrits littéraires, oeuvres audiovisuelles, logiciels, musique etc..) ont aujourd’hui une valeur de plus en plus grande. Ces biens sont l’émanation propre et individuelle de l’Homme et à ce titre, leur propriété doit restée protégée et inaliénable. Elle est l’Homme lui-même !
    Tout au contraire, la propriété de biens tels que ceux dits « immeubles » pourraient recevoir un statut à redéfinir , car enfin beaucoup de ces appropriations qui ont permis l’émergence de fortunes immenses l’ont été par la force ( comment, par exemple, justifier que les champs de pétrole de l’Arabie Saoudite et des Émirats appartiennent à quelques potentats ?), par l’appropriation frauduleuse,aussi ( on pense ici à tous les pillages consommés dans les forêts, les mines, le sous-sol, de l’Afrique, notamment. On pense aussi aux anciens dirigeants de l’URSS qui se sont emparés des biens de l’ancien État communiste ).
    La réflexion sur ce sujet devra inclure les fortunes frauduleusement bâties à l’aide de l’argent sale, ou de la finance malhonnête.

    Bref,on est encore loin du Règlement universel du Droit de propriété…homo hominis lupus !

    1. Avatar de ERIX le Belge
      ERIX le Belge

      Dans les biens incorporels , les oeuvres de l’esprit, entendues ici au sens le plus large (inventions, brevets, écrits littéraires, oeuvres audiovisuelles, logiciels, musique etc..) ont aujourd’hui une valeur de plus en plus grande. Ces biens sont l’émanation propre et individuelle de l’Homme et à ce titre, leur propriété doit restée protégée et inaliénable.

      A mon avis cela va trop loin. Sans limites dans le temps ? Vous n’évoquez pas le risque d’accumulation dans lequel on se débat aujourd’hui…

    2. Avatar de juan nessy
      juan nessy

      A vous lire , on est effectivement encore loin de …..

      De quoi au juste ?

      Le loup que vous évoquez est assez équivoque , et on se demande quel homo vous pensez ou souhaitez être .

  13. Avatar de toutouadi
    toutouadi

    Laurence Parisot: La vie est précaire, l’amour est précaire, pourquoi le travail ne le serait-il pas aussi.

    Réponse d’un AMG sur le répondeur de Daniel Mermet: Pourquoi la propriété privée ne serait-elle pas précaire aussi?

  14. Avatar de millesime
    millesime

    Lors des débats sur la Constitution, James Madison (quatrième président des US 1809 à 1817) fit remarquer que si les élections en Angleterre « étaient ouvertes à toutes les classes du peuple, les droits des propriétaires terriens ne seraient pas en sécurité et une loi agraire ne tarderait pas à être votée » pour donner à ceux qui n’en ont pas. Le système constitutionnel devait donc être conçu pour prévenir de telles injustices et « assurer les intérêts permanents du pays », c’est-à-dire les droits de propriété.
    Tous les spécialistes de Madison s’accordent à dire que « la Constitution était, intrinsèquement, un document aristocratique destiné à contrer les tendances démocratiques de la période », livrant le pouvoir « aux meilleurs » et empêchant ceux qui n’étaient ni riches, ni bien nés, ni connus, de l’exercer.
    Madison déclara ainsi que la première responsabilité de l’Etat était « de protéger la minorité opulente contre la majorité ».
    Dans un gouvernement juste et libre, les droits de propriété, comme ceux des personnes, devraient être efficacement accordés. Il n’existe pas de droits « de » propriété, mais des droits « à » propriété- c’est-à-dire ceux des personnes qui possèdent des biens.
    J’ai peut-être le droit de posséder ma voiture, mais celle-ci n’a aucun droit.
    Le droit à la propriété diffère également des autres en ce que la possession d’un bien par un individu en prive quelqu’un d’autre. (Si ma voiture est à moi, vous ne pouvez la posséder);
    Mais dans une société juste et libre, ma liberté de parole ne peut limiter la vôtre. Le principe madisonnien est donc que l’Etat doit assurer le droit des personnes en général, mais aussi fournir des garanties particulières en ce qui concerne les droits d’une classe de personne, celle des propriétaires.

  15. Avatar de Michel Martin

    Bien que je sois pour amender le droit de propriété afin d’en limiter l’accumulation et les capacités de décision assorties, je ne suis pas pour son abolition sans songer profondément à la question de la sécurité et, outre la gestion de mimesis, j’ai quelques questions et commentaires dans ce sens.

    Pourquoi la propriété privée a t-elle tant de défenseurs?

    Pour quelles bonnes raisons un propriétaire abandonnerait-il ses propriétés?

    Le droit individuel est protecteur vis à vis du fait du prince (ou d’un quelconque pouvoir bureaucratique centralisé, des décisions administratives . C’est la raison que donne Amin Maalouf à la prospérité des paysans musulmans sous protectorat Franc en terres Saintes lors des croisades dans « Les croisades vues par les Arabes », en comparaison des paysans musulmans régis par le fait du prince. Le droit de propriété fait partie des droits individuels protecteurs de l’arbitraire venu du groupe.

    La propriété doit être replacée dans un cadre de subsidiarité, c’est à dire de cohérence entre les décisions et leurs conséquences (responsabilité de fait).

    Dans le Larzac, les exploitants agricoles ne sont pas propriétaires de leur ferme. Ils ne paient pas non plus de loyer, mais ils ont l’entretien de l’outil (bâtiments, matériel et champs à leur charge – je ne sais pas s’il y a une certaine mutualisation à ce niveau). Quand ils partent en retraite, ils cèdent la place à un autre exploitant pour aller passer leur retraite ailleurs (je ne sais pas où). Le système est assez sécurisant pour être accepté et bien fonctionner. Conclusion, on peut se passer de propriété, mais à condition d’établir un contrat clair et sécurisant avec le collectif.

  16. Avatar de yoananda
    yoananda

    Rassurez vous Paul la propriété n’est plus vraiment privée : http://yoananda.wordpress.com/2012/01/13/prive-de-propriete/

    La propriété est en train de passer essentiellement (via la personne morale) sous une forme de propriété hybride.
    Par les temps qui courent, le coté héritage / patrimoine fonds comme neige au soleil, ce sont les corporation qui s’accaparent la part du lion, et quelques familles qui parviennent à se maintenir.
    Pour la grande majorité, le rêve de posséder une maison ne sera bientôt plus d’actualité.
    Au début je pensais que nous étions dans une bulle, mais je pense plutôt que nous sommes dans un changement d’époque. Les milliers de milliards de liquidités fantômes cherchent des actifs sur lesquels se « fixer » et l’immo est le choix préférentiel de ceux qui sont sous la pompe a fric.

    1. Avatar de ThomBilabong
      ThomBilabong

      @ Yoananda

      Bravo pour l’article repris sur votre blog. Touffu et riche. Merci.

  17. Avatar de juan nessy
    juan nessy

    Je me suis demandé un instant s’il valait mieux réagir à  » dilemnes ( pourquoi au pluriel?)  » , « propriété  » , ou  » privée » .

    Je me suis replonger dans mon dico préféré pour remonter aux sources de dilemne , propriété , propre , privé , privatif .

    En mon nom propre , pour n’être pas mal-propre et finir victime du dilemne , j’aimerais que le « bien commun » , via dans un premier temps une revisite démocratique de « l’usus , le fructus et l’abusus » , remette à un pas plus mesurable et mesuré , le capital , le marché et le libéralisme .

    La propriété privée n’est pas la garantie , sine qua non , quoi que l’idéologie du moment l’affirme , de la survie et du bonheur de l’espèce .

    « Je pense donc je suis » et  » connais toi toi même  » : je comprends ( même si ce rapprochement de Descartes et Socrate peut en faire frémir certains ) .

    « Je fais donc je suis « : je peux aussi comprendre et récupérer au passage l’énergie vitale de l’anarchisme vrai .

    « Je possède donc je suis  » : est sans fondement , mais surtout sans issue . Au mieux un moyen parmi d’autres . Certainement pas une fin humaine .

    La propriété privéeà l’oeuvre et à l’épreuve du temps , aurait plutôt tendance à saloper les âmes , les corps ,et notre vaisseau bleu . Sans barques de sauvetage pour quiconque .

    Le fil de l’épée à brandir pour trancher le noeud du dilemne est bien là . Mais Michel Serres , après et avec d’autres , l’a déjà énoncé mieux que moi

    Il reste deux courtes générations pour multiplier les « incitations » et anihiler les » hasards et accomodements ».

    Sous les contraintes sociale et écologique ( qui ne sont qu’une ).

    PS : Quand je suis optimiste , je me dis qu’on s’est arrêté à deux doigts du désastre en France , quand la merdification de la côte d’Azur , a fini par amener la loi » littoral » ( ou , de la même façon , à la loi  » Montagne » ) . Quand je suis pessimiste , je note tous les coups qui sont portés à ces lois..

    1. Avatar de Renou
      Renou

      Dilemme ou dilemne? Pas de dilemme…

      1. Avatar de juan nessy
        juan nessy

        Entre lemme et dilemme , je ne suis pas indemne d’erreur orthographique .

  18. Avatar de juan nessy
    juan nessy

    La propriété ne serait elle pas une des solutions que nous avons « imaginées  » pour nous rassurer et nous persuader que la vérité peut » s’approprier » la réalité ?

    C’est alors peut être bien la réalité qui va résoudre les dilemnes du mythe de la propriété ( dont privéed’abord ) .

    Trop tard pour nous ?

  19. Avatar de jeanne R
    jeanne R

    @ juan nessy 47 il vaut mieux réagir à « dilemme(s) » voir l’intitulé de P.J. !!

    1. Avatar de juan nessy
      juan nessy

      C’est fait, autant que j’ai pu , que l’on considère dilemne dans sa défintion philosophique , ou comme  » une alternative contenant deux propositions contraires et entre lesquelles on est mis en demeure de choisir « .

      Pour sortir d’un dilemne, le mieux est de ne pas s’y laisser enfermé .

      De « sortir du cadre » en quelque sorte .

      Ce cadre , je finis par ne plus pouvoir l’encadrer !

      1. Avatar de Béotienne
        Béotienne

        Comment démonter un cadre ?
        Réponse: par l’arrière.

  20. Avatar de Christophe Dumont
    Christophe Dumont

    En France, la propriété devient un droit en même temps que l’émergence d’autres droits dont les droits civiques.
    Pourquoi l’un est un droit d’achat alors que l’autre (au final) est un droit gratuit, c’est à dire non adossé à une contrepartie financière.
    Bref, en gardant le droit de propriété, mais en faisant en sorte que celle ci ne soit pas achetée
    mais soumise à conditions (comme les droits civiques), ne pourrait-on pas garder le meilleur des 2 paradigmes ?

    1. Avatar de gruau
      gruau

      Je crois que, comme beaucoup ici, vous vous trompez sur cette supposée ‘émergence’ de la propriété à la Révolution.
      Je ne suis pas un grand expert en histoire du droit, mais il me semble que la propriété existait bel et bien dans l’Antiquité ! et que des formes de propriété existaient bel et bien aussi sous l’Ancien Régime et même dès le Haut Moyen Age, comme en font foi tous les ouvrages, y compris les plus récents, consacrés à ces périodes.
      Bien sûr, si l’on est ‘contre’ la propriété, il est toujours tentant de croire ou de faire croire qu’elle est tout à fait récente et non enracinée dans l’espèce humaine depuis fort longtemps. Mais, hélas, j’ai bien peur qu’elle ne soit présente, chez nous autres homo sapiens sapiens, depuis beaucoup plus longtemps que vous ne le souhaiteriez sans doute…

      1. Avatar de Christophe Dumont
        Christophe Dumont

        Je n’écris pas que la propriété a émergé à ce moment, mais que c’est à ce moment qu’elle devient UN DROIT POUR TOUS (je n’avais pas mis « pour tous » pensant que c’était implicite parlant de la révolution)

  21. Avatar de Cassandre
    Cassandre

    Chef d’oeuvre à lire sur ce sujet : Les Dépossédés, d’Ursula Le Guin (cf article de Wikipedia, qui ne parle cepoendant pas de la structure très originale de ce roman).

  22. Avatar de Franck
    Franck

    La crise actuelle des finances publiques va peut-etre poser la question de la propriete de facon differente car une augmentation massive des impots touchant le patrimoine sera necessaire. La propriete perdra beaucoup de son attrait. Il faudra du temps car ca va a l’encontre de la tendence historique recente, mais ca se fera.

  23. Avatar de toutouadi
    toutouadi

    La propriété privée a trouvée sa légitimité dans le financement de l’économie, souvent à l’encontre de l’intérêt public mais jamais à l’encontre des siens.
    Affranchissons nous de ses frasques et mutualisons le financement.

    Bien sur … elle ne voudra pas se laisser faire, étant donné sa puissance hégémonique, il serait donc relativement raisonnable d’envisager sa destruction. (Au diable mon PEP)

  24. Avatar de Au sud de nulle part
    Au sud de nulle part

    Ca me rappelle une séquence d’un film avec Sean Penn, « la ligne rouge » je crois. Pendant la seconde guerre mondiale des soldats étatsuniens débarquent sur une île du Pacifique pour la reprendre au japonais et connaissent un véritable enfer. Juste avant de partir à l’assaut d’une colline Sean Penn se tourne vers l’un de ses camarades et lui dit en substance : « et dire que l’on nous fait faire tout ça pour la propriété privée ».

  25. Avatar de Mathieu
    Mathieu

    J’ai assisté récemment à la conférence de David Bollier sur les « Biens Communs » (The Commons) en anglais.

    Cela avait des accents assez proches de ceux de ce blog: il y a un énorme travail à faire sur des normes (juridiques, sociales) capables de réguler ces biens communs. Quelques expériences récentes sont des succès, surtout dans le cadre du net et du développement de software: les creative commons, les GNU Public License, l’Open Source etc…
    Mais il y a un gros travail à faire pour inventer tout un corpus juridique, financier, et les structures sociales permettant de réguler et faire évoluer tout ça!

  26. Avatar de Laurent Tirel
    Laurent Tirel

    je suis propriétaire d’une villa
    je suis propriétaire d’un arbre
    je suis propriétaire d’un chien
    je suis propriétaire d’un singe
    ou cela s’arrête t’il?
    a quel moment on dit stop?
    a quel niveau de pensée une espèce ne peut plus être la propriété d’une autre?
    si vous pensez être propriétaire d’un singe, alors pourquoi pas d’un humain…

  27. Avatar de Bertrand_M
    Bertrand_M

    Le problème n’a jamais été une propriété à minima pour vivre, le problème vient des accapareurs. On peut tout à fait imaginer une société qui déclarerait la propriété privée illégale car spoliatrice, elle serait aussi condamner à poursuivre pénalement ses ‘accapareurs du droit’. Alors la spoliation par la propriété privée n’est résolue qu’en Anarchie.

  28. Avatar de Mianne
    Mianne

    Le nombre de personnes qui vivent dans la rue va croissant ainsi que le nombre de personnes squattant et dégradant des logements de personnes qui n’ont pas les moyens financiers de se défendre ( les beaux immeubles des Champs Elysées sont rarement squattés) et cette situation ne peut plus durer. En naissant,tout Terrien se pose, et c’est un droit, sur notre planète qui n’appartient en fait qu’à elle-même.
    Mes amis Hongrois, transfuges de la Hongrie soviétique, sont tombés de très haut en arrivant en France quand ils ont découvert que l’attribution d’un emploi correspondant aux qualifications n’était pas automatique et que l’emploi ne donnait pas droit à un logement tout près du lieu de travail . En France, rien n’est planifié puisque l’Etat ne possède pas les logements . Que de temps , d’argent et d’énergie perdus dans des moyens de transports pour se rendre au travail et en revenir .
    L’idée d’une nationalisation des logements est à retenir . Evidemment, celui qui, avec un même revenu, s »est privé de tout pendant vingt-cinq ans pour acheter le sien se trouvera injustement pénalisé par rapport à celui qui se sera offert des vacances tous les ans en restant locataire, mais il doit bien exister un moyen de lui offrir une compensation .

    Augmentation massive des impôts touchant le patrimoine ?
    Cela n’influencera que les un peu riches : Ceux qui ont la chance d’avoir une seconde résidence, le logement de la grand-mère décédée dans un patelin, mer, montagne, s’en déferont , ce qui suppose que ceux qui actuellement ne sont pas logés trouveront un logement pas cher dans un lieu de vacances pour y habiter à l’année.

    Mais ceux qui possèdent des immeubles entiers dans tous les quartiers , dans le XVIe et des parts dans des multinationales s’en trouveront-ils vraiment affectés? Ils ont tant de moyens de réduire leurs impôts .Vous dites qu’il faudra du temps pour que la propriété perde de son attrait et je vous crois .
    L’Etat est-il prêt à racheter toutes les propriétés dont les gens ( et les Sociétés Immobilières ???) se déferaient ou s’agira-t-il, comme d’hab, de riches étrangers ? Ce sont rarement les gens du coin qui ont bénéficié de la baisse du prix de l’immobilier dans nos villages de province .
    En supposant que les municipalités, l’Etat , rachètent à bas prix tous les logements redondants, il faudra faire un sérieux planning pour accorder un logement à faible loyer à tout le monde , dans le quartier du lieu de travail (ou de celui susceptible de leur en fournir un) leur évitant les déplacements inutiles .
    Les soviétiques y étaient arrivés !

  29. Avatar de JEFF
    JEFF

    « M. Smith est inquiet pour ses clients, à tel point qu’il « n’arrive plus à regarder les stagiaires dans les yeux » lorsqu’il leur vante le travail de sa banque. Il accuse les responsables de Goldman Sachs de « mettre de côté » les intérêts de leurs clients, de les considérer comme des vaches à lait imbéciles et de ne plus chercher qu’à s’enrichir sur leur dos. »

    « Pourquoi je quitte Goldman Sachs » : http://bigbrowser.blog.lemonde.fr/2012/03/14/mea-culpa-pourquoi-je-quitte-goldman-sachs/#xtor=RSS-3208

    1. Avatar de Julien Alexandre

      Un article qui fait pas mal de buzz depuis ce matin, mais qui n’apporte pas grand-chose à ceux qui ont suivi les interviews des GS boys par la Commission du Sénat américain il y a 2 ans…

      1. Avatar de Renou
        Renou

        Salut Julien, t’es aux manettes? Deux commentaires modérés, une définition du dictionnaire de l’académie et un extrait de War is a racket de S. Butler. I’m perplexe…

        1. Avatar de Julien Alexandre

          @ Renou le perplexe 😉

          Ton Butler, ce n’est qu’un vieil hoax aka en bon français qui s’est amusé à pas mal raconter n’importe quoi. Il y en a un de genre là au moins par génération. L’autre commentaire, pas souvenir…

      2. Avatar de Renou
        Renou

        Julien le pressé, « qui s’est amusé à pas mal raconter n’importe quoi. » De ce point de vue-là, un homme bien commun. Quoique placé…
        Et lui, hoax aussi?…
        …si l’on en croit la chambre de commerce des Etats-Unis dont la mission est  » de favoriser le progrès humain à travers un système économique, politique et social reposant sur la liberté individuelle, l’incitation, l’initiative, l’opportunité et la responsabilité. » Miam!…

        1. Avatar de Julien Alexandre

          Hoax et re-hoax à la con Renou ton Perkins illuminé comme un sapin de Noël. Faut revoir tes sources rapido, sinon bientôt tu vas nous sortir les invasions d’ovnis secrètes et les illuminatis à ce rythme là.

      3. Avatar de Renou
        Renou

        Julien, ne le répète pas mais il y a même des gens qui croient en Dieu. :-X

  30. Avatar de Ivan

    Proudhon, il me semble, a largement débroussaillé ce problème dans son essai : « Qu’est-ce que la propriété ? » en répondant « la propriété c’est le vol ». Reste effectivement à mettre sur pied un système d’usufruit…
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre-Joseph_Proudhon

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