Billet invité
Des manifestations monstres se sont déroulées aujourd’hui dans soixante villes espagnoles, comme une répétition de la grève générale organisée par les deux grandes centrales UGT et CCOO (les Commissions Ouvrières) le 29 mars prochain. Plusieurs centaines de milliers de personne sont descendues dans les rues de Madrid, Barcelone, Valence et Séville pour manifester leur rejet de la politique du gouvernement Rajoy. L’Espagne est en train de prendre la succession de la Grèce.
Peut-on dans ces conditions penser que l’accalmie intervenue sur le marché obligataire, grâce à la BCE, et la restructuration réussie de la dette grecque, sous les auspices des mégabanques, vaut solde de tout compte de la crise européenne ? Les avis ont été plutôt nuancés, lorsque l’on se réfère aux déclarations des dirigeants européens. Si Nicolas Sarkozy, fidèle à ses habitudes, a jugé que « la page financière [de la crise] est en train de se tourner », Herman Van Rompuy s’est contenté d’un « nous allons vers une mer plus calme » et Wolfgang Schäuble de « nous ne sommes pas sortis d’affaire, mais nous avons fait un grand pas en avant » et d’un « personne ne peut prédire l’avenir »… La prudence est devenue de mise.
Comme à la suite de la restructuration précédente de la dette grecque, Charles Dallara a tenté, au nom de l’Institute of International Finance, de prévenir les tentations en expliquant que l’on ne l’y reprendrait pas. C’est de bonne guerre mais ce n’est qu’un voeu pieux. Il va en effet falloir prolonger les plans de sauvetage irlandais et portugais, si l’on veut éviter de se retrouver contraint à de nouvelles restructurations, et pour cela mettre en service le grand pare-feu financier européen (le MES). En faisant mentir Christine Lagarde, directrice générale du FMI, qui pour trouver des fonds utilise l’argument qu’il sera d’autant moins utilisé qu’il sera volumineux et impressionnant.
Les discussions ont donc changé de terrain, avec comme objectif de trouver d’ici fin mars un compromis européen permettant de renforcer les moyens du pare-feu, au-delà des 500 milliards d’euros initialement prévus pour le futur MES, à propos duquel le Bundestag ne se prononcera qu’en juin prochain. Mi-avril, les ministres des finances du G20 devront entretemps décider de l’augmentation des ressources du FMI, afin qu’il puisse venir conforter les Européens.
Sur cette question, on tente de contourner l’épineux sujet de la nouvelle répartition des quotes-parts et des droits de vote au sein du FMI, en recherchant des accords de prêt bilatéraux. On a toutefois appris que les discussions sur cette répartition se poursuivaient, et qu’elles pourraient aboutir à un nouveau mode de calcul de celle-ci qui donnerait plus de poids aux pays émergents. Le modeste objectif poursuivi est de parvenir à un accord de principe en janvier 2013… ce qui ne signifiera pas qu’il sera pour autant appliqué. Les Brésiliens, dont le pays a été consacré sixième puissance économique mondiale, mènent la danse au nom des BRICS, tandis que les Occidentaux traînent des pieds.
Dans l’immédiat, la participation des émergents au plan de renforcement des moyens financiers du FMI risque d’être effectuée a minima, à titre d’encouragement pour faire avancer ces laborieuses discussions. Les Américains n’y contribueront pas financièrement, le Japon envisageant de prêter 50 milliards de dollars et les Européens 197 milliards (qu’il va falloir réunir).
Le gouvernement espagnol n’a pas attendu la conclusion de tous ces pourparlers pour mettre les points sur les « i », car il a été forcé de reconnaître impossibles à atteindre les objectifs de réduction de la dette publique qui lui ont été assignés. Il va falloir pénétrer dans les méandres de la comptabilité nationale espagnole pour voir ce que cache son déficit et comment il peut évoluer, ce que les autorités de Bruxelles ont finalement décidé de faire en envoyant à Madrid leurs meilleurs experts. Le moins qu’ils pouvaient faire pour ne pas prononcer immédiatement de sanctions, en attendant la suite.
Les calculettes vont chauffer, afin de déterminer sur quelle pente ascendante le déficit public se trouve, avant de mesurer comment il va pouvoir en redescendre. La dette était chiffrée à 66% du PIB en septembre dernier, soit 706 milliards d’euros, ce qui restait plus que raisonnable dans le contexte général, mais on craint qu’elle ne dépasse très vite la barre des 90%.
Afin d’aider les régions et les municipalités à honorer leurs factures, et éviter des faillites en cascades des PME, le gouvernement va les éponger grâce à un prêt syndiqué (sous la responsabilité des banques) de 35 milliards d’euros sur dix ans et à 5%. Ce qui va permettre de tirer un trait sur le passé mais ne règlera rien pour l’avenir, les collectivités étant désormais elles aussi soumises à la rigueur ambiante, ce qui affecte le financement de l’éducation, des aides sociales et de la santé. Puis il s’apprête à lutter contre la fraude fiscale, en espérant ainsi récupérer 8 milliards d’euros. Le dossier des privatisations, qui a montré le peu qui pouvait en être effectivement attendu, est par contre au point mort.
Si l’on fait le bilan de ce qui a été déjà effectué depuis 2008, des coupes budgétaires de près de 9 milliards d’euros sont enregistrées et des hausses d’impôt de plus de 6 milliards. Aboutissant à bien peu de résultats pour beaucoup de conséquences économiques et sociales désastreuses. Réduire le déficit pour revenir à une dette de 60% du PIB, quand on estime qu’elle a déjà dépassé 80% si l’on prend tout en compte, représente un mur qui ne pourra pas être franchi quand le chômage a déjà atteint les plafonds que l’on connait.
D’après les estimations de Mc Kinsey, le montant de la dette publique et privée additionnées serait de 363% du PIB. Ce qui par une simple soustraction permet de chiffrer la dette privée à pas loin de 300% de celui-ci, en raison notamment de la bulle immobilière. Or celle-ci n’a que commencé à se dégonfler, et son éclatement brutal est contenu au prix d’accommodements comptables.
Certes, la dette publique s’est développée à un rythme soutenu (elle augmentera de 60 milliard d’euros en 2012), résultat de la folie des années de prospérité à crédit et des dépenses somptuaires enregistrées à tous les niveaux, central, régional et municipal. Mais de nouveaux facteurs y contribuent désormais : aides au secteur bancaire, moindres recettes fiscales résultant de la récession et dettes des entreprises et des fonds de pension publics. Tous comptes faits, un gros nuage sombre s’annonce. Un nouveau sauvetage du système bancaire qui pourra difficilement être éludé, la crise immobilière ne donnant aucun signe d’être terminée, risque encore de les alourdir.
300.000 expulsions ont eu lieu depuis 2008, le gouvernement tentant de freiner le mouvement. Au prétexte de venir en aide aux familles surendettées et au chômage, mais avec l’intention d’éviter que se retrouvent sur le marché un nombre de plus en plus important de logements ne trouvant pas acquéreur en dépit de la baisse des prix, ce qui l’accentue, obligeant les banques à déprécier les stocks en leur possession et faire apparaître des besoins de recapitalisation cachés, ou bien conduisant inéluctablement le gouvernement à un sauvetage financier à forte incidence sur le déficit public.
Pour l’Espagne, comme d’ailleurs pour l’Italie, le seul choix possible réside dans le moment où il va falloir leur tendre un bras secourable. Les dirigeants européens ayant montré des capacités limitées à agir à froid et à anticiper, ils seront dans l’obligation de le faire à chaud, dans de mauvaises conditions, s’ils suivent le même pli. A quoi cela va-t-il revenir ? A poursuivre la mutualisation de la dette publique européenne, qui a été engagée dans des conditions scabreuses et à contre-coeur, et à finir par l’assortir d’une réduction de peine sous forme de nouvelles restructurations de la dette.
L’étape suivante pourra être de s’interroger sur les moyens et la nature de la relance économique européenne, car il ne suffit pas de parler de croissance sur le mode de l’incantation. L’image d’une prospérité retrouvée s’appuyant sur une Europe redevenue compétitive et toute entière tournée vers les exportations, car la stratégie libérale revient à cela, est une franche absurdité.
52 réponses à “L’actualité de la crise : AUX SUIVANTS ! par François Leclerc”
L’immobilier n’a été provisionné, en Espagne, qu’à hauteur de 10% dans les bilans, ce qui est largement inférieur à la valeur réelle de sa dévaluation, à ce que j’ai compris. Il y a encore de la marge pour présenter des bilans correspondant à la réalité, à ce sujet…
Portugal, Irlande, Italie, Grèce, Espagne : la situation est de pire en pire.
Dans ces cinq pays, l’économie réelle agonise.
1- Le Portugal :
Le Portugal pourrait être contraint à demander une aide supplémentaire à ses créanciers.
« Il y a un risque que l’ajustement budgétaire conduise à une contraction plus grande » que prévu a indiqué au quotidien Jornal de Negocios, l’Ethiopien Abebe Selassié, représentant le FMI au sein de la « Troïka » (UE-FMI-BCE) des créanciers du Portugal.
En raison des mesures de rigueur – réduction des salaires des fonctionnaires, des retraites et des prestations sociales, hausse généralisée des impôts – l’économie portugaise devrait reculer cette année de – 3,3 % et le chômage atteindre 14,5 % fin 2012.
Ces mauvaises prévisions ont suscité des craintes selon lesquelles le Portugal pourrait être contraint à demander une aide supplémentaire à ses créanciers voire même une restructuration de sa dette.
2- L’Irlande :
http://www.irishtimes.com/newspaper/breaking/2012/0305/breaking27.html
3- L’Italie :
http://www.romandie.com/news/n/Italie_chute_de_25_de_la_production_industrielle_en_janvier090320121031.asp
4- La Grèce :
http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/finance-marches/actu/0201940494675-un-nouveau-plan-pour-la-grece-probable-d-ici-deux-a-trois-ans-300159.php
5- L’Espagne :
http://www.latribune.fr/actualites/economie/union-europeenne/20120302trib000686003/chomage-dette-recession-le-cocktail-perdant-de-l-espagne-en-2012.html
J’aime bien ce proverbe rapporté par un ex-collègue d’origine Kabyle, assez approprié à notre situation : « A l’indépendance, l’Algérie était au bord du gouffre … depuis, elle a fait un grand pas en avant« .
J’ai travaillé 25 ans en Algerie à partir de 1980 . Un autre Kabyle m’a dit : « les Algériens ont creusé pour atteindre le fond . Ils y sont arrivés, ils creusent toujours … »
Le régionalisme -ethnique ici qui plus est- n’explique pas tout .
Le système planificateur « soviétique » algérien était en cause, nous, en Europe, le veau d’or nous fascine au fil de la démocratisation de l’instruction et du monde de la communication aux mains des ultra-libéraux .
C’est marrant, j’écoute les infos à la télé et à la radio, et aucuns ne parlent de ce qu’il se passe en Espagne… étrange, vous êtes sur de ce que vous dites? 😉 🙂
La « une » de El Pais…
http://politica.elpais.com/politica/2012/03/11/actualidad/1331464468_374117.html
La France dort, grâce aux somnifères puissants qui lui sont administrés par les médias de grande diffusion.
@ François
D’abord c’est l’occasion de dire merci. Tu ne perds pas ton temps, camarade!
Juste une question: tu écris plusieurs fois déficit de 60 % du PIB,
mais je crois qu’il s’agit d’un lapsus, quand le mot juste serait dette publique.
Où alors, je n’ai pas bien compris. Cela m’arrive ici souvent…
J’avais tout télescopé, merci !
[…] Blog de Paul Jorion » L’actualité de la crise : AUX SUIVANTS ! par François Leclerc. […]
[…] AUX SUIVANTS ! par François Leclerc Les discussions ont donc changé de terrain, avec comme objectif de trouver d’ici fin mars un compromis européen permettant de renforcer les moyens du pare-feu, au-delà des 500 milliards de dollars initialement prévus pour le futur MES, à propos duquel le Bundestag ne se prononcera qu’en juin prochain. Mi-avril, les ministres des finances du G20 devront entretemps décider de l’augmentation des ressources du FMI, afin qu’il puisse venir conforter les Européens. Sur cette question, on tente de contourner l’épineux sujet de la nouvelle répartition des quotes-parts et des droits de vote au sein du FMI, en recherchant des accords de prêt bilatéraux. […]
Je me souviens de la propagande qui nous a fait croire que lever de l’argent sur les marchés financiers était un immense pas en avant, les pays auraient moins besoin d’argent, tout le monde allait s’y retrouver, etc…
Ça a resservi avec l’Euro, avec la téléphonie mobile privatisée, la bulle internet, celle des starts up, la montée des fonds de pension, toutes les délocalisations.
Je pense pouvoir prendre en considération l’idée de l’éventualité qu’un doute pourrait être émis sur ce très beau et très séduisant discours. Je suggère de se chercher un autre critère de vérité que la séduction et la cohérence du discours.
…rien d’autre à dire que…
http://www.dailymotion.com/video/x2qwj0_jacques-brel-au-suivant_music
Merci Brel
Je ne suis pas certaine d’être hors sujet ou non, mais je sors bouleversée de la vision d’un discours déjà ancien – de Thomas Sankara sur la dette – africaine cette fois. Il peut être replacé mot pour mot, phrase pour phrase, idée pour idée, dans l’Europe actuelle. Allez directement à 0’50 » et regardez jusqu’au bout (assez long, 16’58 »).
On comprend mieux pourquoi cet homme exceptionnel a été assassiné.
http://www.youtube.com/watch?v=DbqyXxqcOPE&feature=player_embedded#!
@ Agnès
En plein dans le sujet !
En plus Sankara, victime de la Francafrique, a mené un combat archarné
contre la corruption, pour les droits humains, et singulièrement les droits des femmes !
Ici un bel hommage
http://www.cadtm.org/Hommage-a-Thomas-Sankara
Beaucoup d’autres informations en faisant recherche Sankara sur le même site.
Le texte du discours se trouvé à http://thomassankara.net/spip.php?article8
Vraiment, vous êtes formidables les filles et les gars… merci de pointer et de faire découvrir ce genre de document.
Très impressionnant, et en effet… bouleversant.
Longue vie à l’Internet Libre !
Merci pour les liens. 🙂
D’autant plus impressionnant et bouleversant qu’il était parfaitement conscient des risques qu’il courait (il y fait allusion à 13’07 »). Discours prononcé le 29 juillet 1987, assassiné le 16 octobre suivant. Triste et révoltant.
(On comprend aussi pourquoi nos valeureux politiciens d’Europe se couchent en jappant comme des chiens aux pieds de leurs maîtres. Qu’ils préfèrent un bon nonosse juteux à un mauvais coup de fusil, ça peut se comprendre. Tout le monde n’a pas le courage et la noblesse d’un Sankara).
Les Grecs ont été accusés d’être coupables de la faillite de leur pays.
Les esprits européens crédules ont chargé le bourricot athénien et les opinions publiques
se sont rassurées en se disant : c’est pas chez-nous que ça arriverait vu qu’on n’est pas
de cette « race »-là.
Mais mais mais…!!!???
Pourquoi alors, l’Espagne est-elle exactement sur la même planche savonnée que la Grèce?
Et il n’y a pas que l’Espagne. Voyez le Portugal, l’Irlande, l’Italie et la France…
Aurait-on oublié de nous dire que ces pays-là sont aussi peuplés de Grecs?
On dirait bien qu’il y a une faille dans la fable moralisatrice du vilain petit canard grec.
Et si nous étions simplement victimes d’un système détraqué car géré par des déments?
Ce n’est pas son chapeau que Big Brother mangera, mais bien l’entonnoir qu’il a sur la tête.
S’il y avait la place, ceci ferait sans aucun doute un bon candidat au remplacement du sous-titre du blog 😉
Big Brother mangera son entonnoir
C’est complètement cryptique mais c’est joli.
Et puis y’a un coté Radio Londres qui ne déplaira pas à tout le monde, non ?
Bonsoir,
Pas de probleme, on accusera les espagnols d’ etre responsables de la faillte de leur pays, et Big Brother s’ en mettra encore plein les poches.
Puis: Au suivant!
Le systeme n’ est pas gere par des dements, mais par des gangsters.
Ergo Big Brother mangera son borsalino!
@J-P Monfort
Michael Moore rebaptisait les USA, ‘the Big One’…
Comment pourrions-nous renommer cette ‘union européenne’ ?
Big Mother ?
.systeme gere par des demonts oooo
L’argument « ça n’arrivera pas chez nous qui sommes civilisés » a été définitivement réfuté avec l’arrivée (démocratique) des nazis en Allemagne. Et puis avec les expériences de Milgram et de Stanford.
Si, si, tout peut arriver chez nous, surtout si et parce que nous sommes persuadés du contraire…
C’est l’etat economique de l’Allemagne qui a poussé les allemands vers le seul homme politique qui avait une réponse à l’époque…
Réponse tragique si il fallait le rappeler, nous verrons bientot le meme genre d’individu surgir en Grece, espagne ou Italie 🙁
C’est arrivé déjà dans les pays cités, sans parler des pleins pouvoirs à Pétain.
Dans la crise en cours: « Socialisme ou barbarie » (Rosa Luxembourg)
J’ai revu « Pandora » ce soir, de Georg Wilhelm Pabst. Effectivement… le fait que les personnages meurent dans les romans (policiers et autres), les films, et même dans Carmen, The barefoot Contessa, et tant d’autres et la tragédie en général, l’Opéra, s’apparente à leur conservation, ou transposition, à un niveau supérieur, définitif… ou bien est-ce seulement l’activation du manque ? La disparition nous les rend dans l’absence, et permet de mieux les voir… Ceci dit, rien ne surpasse la séduction de Loulou dans ce film de 1929.
Plan de rigueur no 2 Belgique(suite):
Après une semaine de travail, les 1,82 milliard ont donc été trouvés, par le comité ministériel restreint, pour l’assainissement budgétaire. 350 millions d’économies en plus, et 150 millions de réserve complémentaire, ont également été dégotés et mis de côté, sous forme de « réserve ».
http://www.lalibre.be/actu/politique-belge/article/725248/on-ne-touche-pas-au-pouvoir-d-achat-du-citoyen.html
refelemele : 1 spéculé du double =2
acheté à crédit 30 ans = 6
dévalué de moitié = 0,5
l’écart est de 12 fois
30 ans * 12 = 360 ans = la durée pour sortir de la crise immobilière.
CADTM dénonce la campagne de désinformation sur la dette grecque et le plan de sauvetage des créanciers privés
Plus de 85% des créanciers privés (banques, assurances, fonds de pension…) ont accepté jeudi soir de participer à la restructuration de la dette grecque en effaçant 107 milliards d’euros. Sur le papier, ces créanciers renoncent ainsi à 53,5% de leurs créances. Mais contrairement aux apparences, le CADTM affirme que cette opération est surtout une bonne nouvelle pour les banques grecques et européennes (principalement françaises et allemandes), pas pour le peuple grec à qui on promet de nouvelles détériorations de ses conditions de vie….
http://www.cadtm.org/Le-CADTM-denonce-la-campagne-de
Ceci est connu. D’ où je me demande pourquoi les médias continuent à parler de sauvetage de la Grèce.
Ne me répondez pas, ça fait un moment que je connais la réponse.
Les CDS sur la Grèce seront débouclés
L’échange sur la dette grecque, devenu coercitif, est un événement de crédit, d’après l’Isda
Par Violaine Le Gall le 12/03/2012 pour L’AGEFI Quotidien – Edition de 7H
Evénement de crédit. Voici le résultat des discussions conduites entre les banques et les fonds actifs sur les CDS grecs. Les responsables de l’ISDA ont pris à l’unanimité cette décision qui se traduira par le débouclage des contrats de protection contre le risque de défaut de la Grèce, pour environ 3,2 milliards de dollars. Ce dédommagement des porteurs de CDS que les autorités ont longtemps voulu éviter en raison de son risque systémique potentiel aura finalement lieu, les craintes sur les conséquences d’un tel événement s’étant apaisées.
(…)
«Bien que nous ne pouvions pas exclure des problèmes inattendus dans le processus de règlement des CDS ni l’incapacité d’une contrepartie à respecter ses engagements, nous estimons que le montant relativement faible de l’exposition notionnelle nette (3,16 milliards d’euros, ndlr) et les progrès dans la gestion du risque de contrepartie sur les trois dernières années signifie que le processus sera relativement sans histoire», analysent les spécialistes taux de Barclays Capital. A ce propos, les données publiées par l’Autorité bancaire européenne (EBA en anglais) sont effectivement rassurantes pour les banques européennes. A fin septembre 2011, l’établissement de la région le plus exposé était UniCredit avec un montant notionnel net à la vente de 300 millions d’euros.
(…)
Hors sujet , mais j’aime bien .
DEXIA vient de changer de nom , date de dépot le 23 /01 /2012 cout de l’opération 35 millions €
http://bases-marques.inpi.fr/Typo3_INPI_Marques/marques_fiche_resultats.html?index=1
Problème , une société basée aux U.S porte déjà ce nom
http://start.cortera.com/company/research/k8q2ous5p/belfius-corporate-llc/
Comme on dit chez nous quand ça veux pas….. ça veux pas
http://www.dailymotion.com/video/x70nf8_quand-ca-veux-pas-ca-veux-pas_fun
Merci encore pour vos billets. Je serais tenté de tout traduire pour l’Espagne mais c’est du boulot! Décryptage essentiel en ces temps qui courent.
traduis déjà un billet (même tout petit), ça va stimuler tous les traducteurs potentiels. ¡Ánimo, Gladiador!
Oh, c’est déjà fait. Ici le dernier en date!
@Gladiador
Oui, pardon, je l’avais peut-être vu, en plus (bravo). Mais continuons de traduire!
Es-tu preneur, au vu de ton blog (… Nash…), pour un article sur des logiciens (Chaitin, Tsujii, Doria, da Costa) ayant démontré (disent-ils) que le théorème Arrow-Debreu ne marche pas? (la preuve est par Tsujii, utilisant des résultats abstraits de Doria et da Costa) J’ai une vulgarisation (longue mais très/trop light?) en portugais (les articles techniques sont en anglais, publiées dans des revues de logique) et sa traduction française par mes soins (déjà envoyée à Paul il y a quelques jours). En théorie ça touche l’applicabilité de la notion d’équilibre de Nash à l’économie
Cela paraît passionnant mais malheureusement, malgré ce que mon pseudo laisserai penser, mon anglais est très rudimentaire, quoique avec l’aide de l’outil de traduction… Cependant je pourrais chercher des contenus en espagnol si tu veux bien.
http://www.imdb.com/title/tt1214962/maindetails
Est-ce que quelqu’un sait quel est le concerto que joue January Jones dans ce film ? merci…
Ça n’est pas un concerto, mais l’ouverture de l’opéra Didon et Enée de Purcell http://www.youtube.com/watch?v=yG7nzNr4gLk
2 magnifiques versions : celles de René Jacobs et de William Christie
@ Agnés, Charles A, Bruno Jaffré, (message 10 au sujet de Sankara)
Thomas Sankara a été assassiné car il s’opposait à l’impérialisme.
Personne ne peut empêcher ce mouvement et nous sommes condamnés à voir nos économies s’effondrer lentement et irrégulièrement.
La seule chose qu’on puisse faire, c’est d’arriver à déterminer ce qu’il se passera pour arriver à s’y préparer.
Merci à Paul Jorion et aux commentateurs de ce site de haut niveau.
http://www.youtube.com/watch?v=w68qZ8JvBds
OT: Recycling Old Hardware
Nous nous acheminons vers une récession sans précédents de tous les pays européens, poussés petit à petit de plus en plus vite par des plans d’austérité se succédant les uns derrière les autres.
Nous allons devenir le tiers monde du monde, ce qui ne gênera pas nos grands argentiers déjà bien à l’abri un peu partout ailleurs.
Déjà chacun s’en accommode et se recroqueville sur son petit avoir, louchant avec envie sur le peu que le voisin pourrait avoir de plus que soi et oubliant les vrais possédants très habile pour se cacher.
« Le cabinet d’avocats Gröpper & Köpke a créé une structure de défense pour les détenteurs d’obligations grecques et défend les revendications de plus de 110 victimes d’emprunts grecs », écrivent les avocats dans un communiqué publié sur leur site web.
Les avocats de ces investisseurs privés « préparent la première demande de dommages et intérêts contre des banques et l’Etat grec ».
L’Etat grec est accusé de « spoliation » pour avoir voté une « clause d’action collective » qui lui permet de forcer la main des créanciers récalcitrants à participer à la restructuration de sa dette.
Cette clause « est illégale. Il existe un traité sur la protection des investissements entre l’Allemagne et la Grèce. Ce traité protège les épargnants allemands investissant en Grèce de tout risque politique. La Grèce doit dédommager les épargnants en cas d’expropriation, ce qui est le cas ici, selon nous », argumentent-ils.
Me Gröpper assure que la Grèce reste solvable, malgré son défaut partiel, et il suggère des saisies de propriétés grecques à l’étranger, comme les « ambassades (qui) sont des biens fonciers de valeur », assure l’avocat.
http://www.lexpress.fr/actualites/1/economie/dette-grecque-des-avocats-allemands-preparent-une-plainte-collective_1092637.html
Pour l’Espagne, on peut rappeler que le budget serait en boni sans la reprise des dettes privées des banques dans le budget de l’état.
« 300.000 expulsions ont eu lieu depuis 2008, le gouvernement tentant de freiner le mouvement. »
Y a t-il l’équivalent d’un mouvement de protestation type ‘foreclosuregate’ en Espagne !?
Ai lu il y quelques mois que les Indignés s’étaient investis dans les quartiers sur le sujet, mais à vérifier, car n’en sais pas plus…
Merci François Leclerc pour vos articles d’une grande justesse et que je ne manque pas d’apprécier au fil des jours de cette longue crise ou du moins dur et long changement d’époque…
Ceci-dit, je me permet de poster cette vidéos, qui montre comment la situation espagnole, qui est pour le moins dramatique, fait rire les grands argentiers de l’Europe, dont De Guindos (pourant ministre espagnol des finance) et ce cher Juncker qui fait mine d’étrangler son collègue De Guindos…Humour plus que douteux dans la situation actuelle de l’Espagne, mais cela montre bien que les problèmes du bas peuple ne les concernent absolument pas, cela les fait rire. Draghi retrouve apperemment en De Guindos un ex-collègue ou confrère, dont l’accession au poste de ministre des finances espagnoles semble susciter le rire de certains.
Cette vidéo, me semble bien illustrer la déconnection complète entre le peuple et les dirigeants étroitement liés au secteur bancaire.
http://www.youtube.com/watch?v=EJd09gEN6a0
http://contreinfo.info/article.php3?id_article=3227
Un article de Paul Krugman, qui prends l’Europe comme un exemple de surtout ce qu’il ne faut pas faire aux USA:
Fin de l’article, mais le contenu est tout aussi limpide:
…Pour nous, cependant, comprendre ce qui se passe en Europe fait une énorme différence, car les lectures erronées de la situation de l’Europe sont utilisées pour mener des politiques qui seraient cruelles, destructrices, ou les deux à la fois. La prochaine fois que vous entendrez des gens qui invoquent l’exemple européen pour exiger que nous détruisions notre filet social de sécurité ou sabrions dans les dépenses au moment où l’économie reste profondément déprimée, voici ce que vous devrez garder en tête : ils ne savent pas de quoi ils parlent.
Paul Krugman.
Rendez vous le 18 mars à la bastille
Je ne sais pas si l’avis de J.Sapir a déjà été posté. Dans le doute..
http://fr.rian.ru/tribune/20120313/193874247.html