L’actualité de la crise : L’IVRESSE DE LA PROFONDEUR DES COFFRES, par François Leclerc

Billet invité

Le résultat est tombé : la BCE a prêté lors du second round de son LTRO la modeste somme de 529,53 milliards d’euros à 800 banques, deux chiffres en nette augmentation par rapport au premier. Passons sur les commentaires hilarants du type « le nombre élevé de banques qui se sont présentées au guichet de la BCE témoigne de la dissipation du risque de stigmatisation » (sic) pour aborder les choses sérieuses, c’est à dire qui fâchent.

Le fait est acquis, favorisant l’achat par les banques de la dette souveraine, la BCE agit dans la pratique et sans le clamer sur les toits comme prêteur en dernier ressort des Etats, en contournant cette interdiction. Rien de très novateur dans le mécanisme, en réalité, car elle ne fait que s’inspirer de la politique menée par la Banque du Japon, qui a permis de rituellement affirmer, sans chercher plus loin, que tout allait bien dans ce pays qui finance lui-même sa dette (en n’oubliant que ce n’est pas uniquement grâce à une abondante épargne interne, la BoJ y étant via les banques pour quelque chose !). La poursuite de la détente sur les taux obligataires reste cependant à être confirmée à échéance des mois à venir.

Mais l’arbre ne doit pas cacher la forêt. Si l’un des buts poursuivis par la BCE est de ramener les marchés à la raison, afin que les banques et les Etats puissent se financer à des taux moins insupportables, on attend des banques qu’elles amplifient le volume du crédit à l’économie réelle. Or, il va falloir attendre pour savoir si cette seconde partie partie du plan fonctionne. Du dire même de Mario Draghi, le président de la BCE, c’était difficile à cerner à la suite de la première injection de liquidités de décembre dernier. Qu’en sera-t-il cette fois-ci ?

La BCE va-t-elle contribuer à la relance économique espérée, afin de diminuer la charge du désendettement ? Refinancer la dette comme elle le fait est une chose, faciliter grâce à la croissance un désendettement public et privé très chaotique dans les deux cas en est une autre, et c’est toute la clé du problème. Prudent à cet égard, Ewald Nowotny, le gouverneur de la banque centrale autrichienne, a montré le bout du nez en déclarant que « il n’y aura pas automatiquement de troisième round », ce qui signifie qu’il pourrait y en avoir un… Ce qui ne l’a pas empêché d’apercevoir « des premiers bourgeons » qui nous rappellent avec émotion les « pousses vertes de la croissance » de l’épisode précédent.

Dans l’immédiat, après que les banques ont accepté de prendre à leur charge une petite partie de la dette en restructurant celle de la Grèce, la BCE ne fait en finançant les banques que répartir autrement la charge de son risque en la reportant sur les banques – lorsqu’elles rachètent de la dette publique – et les Etats, qui en sont via les banques centrales nationales concernées les garants ultimes. Suivons la piste, car nous assistons à une course au trésor à l’envers…

Celle-ci est semée d’embûches. Constatons d’abord que si les banques sont soulagées du point de vue liquidité, il n’en va pas de même en ce qui concerne leur solvabilité. Sur ce terrain, c’est toujours à elles de faire face, au prétexte de ne pas impliquer des fonds publics et, en réalité, afin de ne pas porter atteinte à une indépendance jalousement revendiquée. Il faut donc leur donner du temps pour qu’elles se renforcent progressivement, soit en faisant appel au marché via l’émission de dette sous la forme de titres hybrides, soit en accumulant des réserves grâce à leurs résultats. Ce qui ne les dispense pas de réduire leurs coûts, ainsi que de céder des actifs et de diminuer leurs prêts afin d’améliorer leur ratio fonds propres/engagements. Trois ans seront-ils suffisants pour se renforcer suffisamment par cette méthode ? Cela reste à voir avec la récession qui sévit dans la zone euro.

Deuxième souci, la BCE n’inscrit pas à son bilan les actifs risqués de la dette souveraine qui sont achetés par les banques, à la différence de la Fed et de la Banque d’Angleterre qui les acquièrent directement. Ce faisant, elle pousse dangereusement les banques au crime, cette nouvelle accumulation de ces titres à leur bilan allant renforcer leurs liens consanguins avec les États. La BCE défait donc d’une main ce qu’elle aménage de l’autre en finançant les banques, alors qu’elles venaient de se délester de ces mêmes titres. Sans doute pourra-t-on constater plus tard, quand les détails de l’opération seront connus, que ce ne sont plus les mêmes banques qui vont être les plus lestées, mais cela sera pour observer que ce sont les plus vulnérables, comme les Espagnoles, à qui va échoir le mistigri !

Enfin, ce sont les banques centrales nationales (BCN) – tout du moins celles qui ont accepté à titre individuel de le faire, rompant pour l’occasion la solidarité de l’Eurosystème – qui vont recueillir le collatéral apporté en garantie par les banques. La BCE s’est défaussée sur ces BCN, qui la garantissent en retour de ses prêts aux banques. Ce mécanisme protège la BCE mais charge les BCN et par ricochet les États qui en sont les actionnaires. Ce sont eux qui, au bout de la chaîne, garantissent les prêts de la BCE aux banques, avec comme garantie propre des actifs dont les règles d’éligibilité ont été baissées. Mieux, il a été laissé licence aux BCN de déterminer la hauteur où elles placent la barre, en fonction des disponibilités en collatéral de leurs banques nationales et de leurs besoins…

Le bilan qui ressort sans attendre de l’opération est simple à dresser :

1/ Du temps a été gagné mais rien n’a été réglé, les facteurs structurels de fragilité du système financier européen sont toujours présents, voire dans certains pays renforcés (cas de l’Italie et de l’Espagne). Que les banques d’un pays soient créancières de leur État est un facteur de très grande fragilité quand les choses tournent mal.

2/ On constatera selon toute vraisemblance l’équivalent de ce qui se passe aux États-Unis : les grandes entreprises vont regorger de liquidités sans pour autant investir ; les moyennes entreprises vont continuer à souffrir car elles dépendent des banques et non du marché pour se financer. La relance espérée ne sera alors pas au bout du chemin, d’autant qu’il faudrait que se manifeste une demande destinée à financer l’investissement et non pas uniquement le roulement de la dette des entreprises.

A quoi vont être utilisées les nouvelles liquidités prêtées par la BCE ? Faute de transparence, il faudra procéder par estimations successives et recoupements. Au second round, le gâteau sera comme lors du premier, coupé en plusieurs parts. Une pour le roulement des dettes des banques, une autre pour des achats obligataires, une dernière pour des crédits à l’économie, une fois soustraits les fonds qui ne vont faire qu’un aller et retour et se retrouver confiés aux bons soins de la BCE, en attendant une possible affectation.

Lors du premier round, on a estimé que les achats obligataires avaient entre autres pour objet de se fournir en collatéral pour le coup d’après (atterrissant donc dans les bilans des BCN). Cette motivation disparue, qu’en sera-t-il cette fois-ci ? Beaucoup d’argent est déversé, créant beaucoup d’inconnues…

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149 réponses à “L’actualité de la crise : L’IVRESSE DE LA PROFONDEUR DES COFFRES, par François Leclerc”

  1. Avatar de Paul Tréhin
    Paul Tréhin

    Sur le fond des causes de la crise, écoutez l’émission de ce soir sur France Inter:

    http://www.franceinter.fr/emission-l-humeur-vagabonde-gilles-perret-et-henri-morandini

    « Marcel Eynard est aujourd’hui un homme âgé, le dos abîmé par une vie rude de maçon, employé pendant des années sur les chantiers d’altitude en Savoie pour la construction des barrages et des centrales hydro électriques. Homme âgé, certes, mais pas cassé pour autant. Il se souvient de ces années 50, 60 et 70 où la solidarité entre ouvriers et la lutte syndicale payaient encore. Un temps où les ouvriers gagnaient leur vie et pouvaient profiter de leur retraite sans craindre les délocalisations ni les fermetures d’usine. Un temps où nul ne pensait assister un jour à la disparition des industries de l’acier dans la vallée de la Maurienne. »

    Ce sont les vrais problèmes de l’économie réelle dont les problème financiers ne sont que la partie visible de l’Iceberg…
    Tant qu’on ne verra que le côté finance des problèmes rien ne se passera…

    Paul T.

    1. Avatar de Lisztfr
      Lisztfr

      Je l’ai entendu, magnifique ! surtout l’interview avec le super -riche !

      Ca barde en ce moment sur radio france, il y a comme un feu nourri tous azimuts, contre Sarkozy, les riches, les inégalité, etc.

      Hier c’était l’éloge de la lenteur, dans l’après midi, aujourd’hui Axel Kahn était l’invité je ne sais plus où, s’insurgeant contre les inégalités disproportionnées que rien ne justifie, et Mermet a fait un compte-rendu très intéressant au niveau de l’analyse linguistique des discours de NS.

      NS qui sera l’invité du 7-9 demain matin sur Fr Int.

      1. Avatar de Papimam
        Papimam

        Extra l’analyse linguistique : ça, on, je, ? ? ?
        Inné ou travaillé ?, en tous cas 1er prix de linguistique pour the artist.

  2. Avatar de Paul Tréhin
    Paul Tréhin

    Ces commentaires dans mon message précédent, N°31, pourraient facilement être étendus à bien d’autres régions de France d’Europe et du Monde…

    Paul T.

  3. Avatar de Le grec

    Retour en arriere? La BCE, une istitution independante, ne peut pas monetiser la dette public… emettre de la monnaie en contrepartie de dettes annulees. Une BCN de la eurozone est elle capable?

    1. Avatar de Paul Tréhin
      Paul Tréhin

      Ce n’est ni aux banques BCE, BCN ou autres, qu’il revient de réparer l’économie et la société : c’est aux femmes et hommes politiques de le faire en prenant des décisions vraiment courageuses, c’est à dire d’aller à l’encontre des FMI, BCE et autres « Agences de Notations) en faisant des politiques d’investissements publics massifs. Le plus efficace serait de le faire au niveau mondial, mais le faire déjà au niveau Européen serait un progrès, en effet aucun des états ne veut le faire car ce serait pour cet état signer un arrêt de mort face au FMI, BCE et Agences de Notations.

      Donner du fric aux banques c’est (excusez l’expression vulgaire) « Pisser dans un violon »… Les banques ne prendront aucune décision en matière industrielle, commerciales et encore moins pour financer des investissements publics car elles sont incapables de calculer une « retour sur investissement » dans l’état de décrépitude et d’incertitude des économies dans le monde, pas seulement en Europe ou en France ou même en Grèce…

      D’où la nécessité de prise de risques à un niveau supérieur car les marchés ne savent pas prendre de risques dans de telles situations.

      Paul T.

      1. Avatar de Le grec

        d’accord avec toi… mais la question persiste !

  4. Avatar de Paul Tréhin
    Paul Tréhin

    En écoutant les nouvelles de 21h à France Inter ce soir; j’ai entendu le journaliste dire que plus de 1500 classes seront fermées à la rentrée prochaine, et que 1882 postes de RASED seront aussi supprimées.
    Les RASED dispensent des aides spécialisées aux élèves d’écoles maternelles et élémentaires en grande difficulté.

    Si j’avais la charge d’une agence de notation je dégraderais donc la note des pays, qui comme la France réduisent le nombre de classes et de places d’enseignants, car le manque de jeunes formés d’ici quelques années aura fait de ces pays des « pays sous développés » incapables de participer à l’activité économique mondiale donc incapable de « rembourser leurs dettes donc d’emprunter… »

    Paul T.

    1. Avatar de Bruno
      Bruno

      Je trouve parfaitement dommage que l’on supprime les RASED: j’ai récemment écouter une émission à la radio (je ne me souviens plus laquelle), à ce sujet; le travail que font le personnel des RASED à l’égard des élèves les plus jeunes en grandes difficultés (problèmes sociaux conséquents), est remarquable. Et avec des résultats.

      Tout fout le camp…

      1. Avatar de Bruno
        Bruno

        J’allais oublié: c’est tout de même complètement nul de faire l’économie du meilleur « investissement » possible (avec « retour sur investissement » garanti, sous une forme et/ou sous une autre), à moyen terme, sur le type de population à qui ce système s’adresse!

        Cela ne choque personne? La France n’a même pas les moyens de financer cela? Une goutte d’eau comparée à l’océan que représente l’éducation nationale…

        Honteux!

    2. Avatar de Bergons
      Bergons

      Comme le dit le Canard Enchaîné du 22/02, s’en prendre aux plus défavorisés n’est pas une mauvaise idée pour Sarko. Les parents de ces élèves se plaignent moins que les autres, ils votent peu. Et d’après moi ceux qui votent ne doivent pas beaucoup voter pour Sarko.

  5. Avatar de eomenos
    eomenos

    Que faire des financiers, menteurs chroniques, fraudeurs systématiques, assassins économiques publics ?

    La réponse est dans la question.

    Nous règlerons nos problèmes quand la peur régnera non plus sur les peuples mais sur leurs dirigeants.

  6. Avatar de Paul Tréhin
    Paul Tréhin

    J’ai oublié de dire que le journaliste a parlé de 54000 places de prison… Yeahhh nous sommes sauvés 🙂

    Paul

  7. Avatar de Renou
    Renou

    Joli titre qui, à lire les commentaires, enivrent surtout ceux qui n’y descendent pas (dans les profondeurs). Ceux dont les pognes y plongent sont sereins.

  8. Avatar de Bruno
    Bruno

    J’ai cru comprendre que la France avait quelques soucis du côté de la CEE, sur les conditions de détention des prisonniers.

    Un autre sujet (encore que?…): http://www.youtube.com/watch?v=jEK4pOyBR1M

  9. Avatar de Patrick Juignet

    L’’idée de Mario Draghi, et de ses acolytes à la banque centrale Européenne, est que ces prêts pousse les banques à prêter aux Etats et aux entreprises. Pour l’économie réelle, cela n’a pas encore eu lieu, car les conditions de crédit aux entreprises, surtout aux petites, ne se sont pas assouplies. En revanche, les taux des emprunts des pays européens en difficulté ont chuté, mais ils restent quand même à 5 ou 6% pour l’Espagne ou l’Italie.

    Donc que se passe-t-il ? Les banques empruntent à 1% et prêtent aussitôt aux états à 5%. Complètement déconnant …sauf pour les banques. Calculons : 500 milliards empruntés à 1 % et prêtés à 5%, cela nous donne sur trois ans 60 milliard de bénéfices (payés avec l’argent des contribuables ). Quant est-ce que ça va cesser cette gigantesque arnaque ?

    1. Avatar de JEFF
      JEFF

      Patrick Juignet : « Quant est-ce que ça va cesser cette gigantesque arnaque ? »

      A ce niveau là, ce n’est plus une gigantesque arnaque, c’est tout un système.

      Voyez la promotion du bandit Mario Draghi qui a truqué les comptes de la Grèce. Au lieu d’être en prison, il a été promu au politburo, c’est dire si nous vivons dans un monde renversé…

      Sinon, d’autres nouvelles de la Grèce :  » UN SCANDALE EUROPÉEN DE PLUS
      Le déficit grec était bidonné !  » à lire : http://www.comite-valmy.org/spip.php?article2264

  10. Avatar de charly
    charly

    Bonsoir

    C’est ici que je me sens bien

    Lorsque la « Première « radio de France par la voix de Madame Levy laisse entendre au citoyen que les crapuleries et dérives de nos gouvernants seraient de l’ordre du banal,je me dis que fort heureusement les Français se souviennent : »Il n’est pas pensable,pas souhaitable ……….

    http://www.rtl.fr/emission/on-refait-le-monde/ecouter/on-refait-le-monde-du-13-sept-2011-7718113655

    1. Avatar de Jérémie
      Jérémie

      Le M.E.S passera d’abord en douce,

      Puis finira par s’imposer au fur et à mesure des choses,

      Quand bien même les diverses fourmis seraient plus ou moins d’accord avec cela,

      Faut voir parfois le front ou la tête des gens dans les sociétés, surtout lorsque les êtres ne veulent plus vraiment être traités comme des petites fourmis.

      Non je ne suis pas un bon voyant qui clignote, ni même une bonne fourmi, ni même une bonne cigale de première contrairement à tant d’idées reçues, faut voir parfois comment les systèmes deviennent extrêmement complexes.

      J’aimerais surtout avoir deux bonnes pattes palmées et un bon parachute doré sur le dos.

      Tant de gens plus branchés et si peu de changement en réalité dans les conduites.

      1. Avatar de 20100
        20100

        Il est vrai que les pertes de souverainetés du citoyen passent en procédures accélérées devant nos ‘représentant’ sans qu’ils se soucis de s’interroger sur la constitutionnalité de ces traités.

        Mais comme cet enchainement à des règles iniques, absurdes, ne résout en rien les problèmes qui se posent, notamment au niveau monétaire, financier, écologique, va bien falloir que sa s’arrête un jour.

        La complexité afficher des choses n’est qu’une illusion pour enfumer.
        Les choses sont simple quand on concentre son attention sur ce qui à de l’importance.
        Qu’on redonne aux mots leurs sens.

        Je préféré être optimiste, et penser qu’une fenêtre d’opportunité s’ouvre pour faire ce que l’Amérique du sud a su faire de façon pacifique.

        En tout cas, un travail de fond est à l’œuvre, ici comme au FG.

        Oui, cela me donne une sérénité qui, il y a encore peu de temps ,m’étais, inconnue.

  11. Avatar de Rumbo

    Outr répondre à certains qui voient (et c’est juste) dans les tout derniers développements de la crise bancaire européenne une situation à la japonaise, voici ce qu’écrivait Denis Gauci, président de l’Association pour les Droits Économiques et Démocratiques, ADED, dès le 4ème trimestre 2005:

    ADED – BP 83 – 93190 Livry-Gargan

    Courriel: droitsecodem@orange.fr – Site: http://assoc.pagespro-orange.fr/aded/

    (extrait du) Bulletin de LIAISON N° 28 quatrième trimestre 2005 (vous avez bien lu: 2005)

    Le zéro et l’infini

    Une dette éternelle et infiniment croissante nous est imposée pour disposer de cet instrument vital qu’est la monnaie. Dans le système monétaire aberrant qui est le nôtre, sans les emprunts publics ou privés il n’y aurait pas de monnaie en circulation. Ces emprunts ont un caractère éminemment collectif puisque l’Etat fera payer les contribuables et les entreprises industrielles ou commerciales feront payer les consommateurs. L’argent est tout d’abord mis en circulation par le crédit bancaire et donne naissance a un puissant flux de taux d’intérêts en retour vers les banques, après seulement nous avons le droit de le gagner par notre travail. Avec nos salaires ou revenus nous gagnons en même temps le droit de verser des intérêts au système bancaire. Il est atterrant de constater que nos élites politiques et universitaires ne puissent comprendre qu’un endettement sans fin ne puisse que s’amplifier avec le temps. Il tend vers l’infini (c’est ce que confirment les statistiques) et nous conduit fatalement au crash final. Une seule condition permet d’éviter ce crash final : les taux d’intérêt doivent tendre vers zéro. Nous pouvons écrire :

    I=Cxi
    Avec I=total des intérêts (charge de la dette)
    C=capital emprunté
    i=taux d’intérêt

    Pour compenser la baisse tendancielle des taux d’intérêt, la banque centrale va chercher à maximiser le produit de facteurs C(tend vers l’infini) x i(tend vers zéro) en tirant i vers le haut aussi longtemps qu’elle le pourra. La société civile étant soumise à une charge financière maximale, l’économie ne peut que sombrer d’abord dans la stagnation puis dans la récession. Autrement dit, au mieux, c’est un avenir de grisaille qui nous est promis.

    Le Japon nous précède dans cette direction, son endettement est égal (en 2005) à 150% du PIB (65% pour la France) et les taux d’intérêts sont à zéro. En bonne logique les banques devraient être en faillite puisqu’elles sont rémunérées par les intérêts. Mais ne nous inquiétons pas pour elles parce que pour l’avoir faite, elles sont seules à connaître la règle du jeu monétaire et à la faveur de l’obscurantisme ambiant elles peuvent la modifier à leur gré.

    La solution de secours est toute simple : La banque centrale japonaise accorde aux banques commerciales tout l’argent qu’elles demandent, c’est la technique dite de l’assouplissement quantitatif (information La Tribune). Ce flot de liquidités vers les banques constitue une escroquerie de grande envergure. La banque centrale est par nature un organisme à fonction publique. L’argent qu’elle émet au nom de la nation est donc de l’argent public ne pouvant avoir d’autre destination que le Trésor public. Affecter cet argent directement à telle ou telle corporation professionnelle, fussent les banques, constitue un détournement de fonds. C’est pourtant sur un tel principe que fonctionne l’économie japonaise, ce qui explique aussi tous ses ratés. Pour compenser l’hémorragie monétaire infligée à la nation on demande aux japonais d’accepter le chômage en même temps qu’une augmentation de la durée du travail, de retarder l’âge de la retraite, etc. Ce scénario réjouissant est celui qui nous attend si nous acceptons docilement de suivre le même chemin.

    Naturellement le taux zéro des intérêts ne permettra pas aux banques japonaises de rembourser tout l’argent acquis dans le cadre de l’assouplissement quantitatif, cet argent deviendra permanent et permettra à l’économie de tourner plutôt mal que bien durant une longue période. En effet, les banques abreuvées de liquidités par la banque centrale pourront faire face à leurs frais de fonctionnement et payer grassement leurs administrateurs tandis que le Trésor Public, privé des émissions qui lui sont dues, devra faire appel à l’impôt pour couvrir la totalité du budget. Ce scénario est celui du Japon contemporain. Pour l’imposer, la finance a du s’appuyer sur un obscurantisme soigneusement entretenu, mais cette condition sera-t-elle tenable à terme ? Il revient à chacun de nous de faire en sorte que non.
    (fin de l’extrait)

  12. Avatar de JEFF
    JEFF

    Grèce : l’Europe au secours des spéculateurs

    Le Point.fr – « Après avoir tout fait pour éviter l’activation des CDS, les Européens retournent leur veste. Au risque de récompenser la spéculation ».

    1. Avatar de ERIX le Belge
      ERIX le Belge

      C’est clair pourtant, enfin je crois. Après avoir tremblé qu’ils ne soient activés parce qu’ils auraient entrainé une réaction en chaîne, maintenant toute la clique se disent qu’ils peuvent laisser courir, tout est sous contrôle. Et en plus ça les arrange bien, une petite bombe qui explose sous cloche ça va renforcer le sentiment d’insécurité des politiques et des populations et servir de moyen de pression pour imposer l’austérité. Acceptez l’ultralibéralisme ou ce sera le chaos… Le modèle social européen est bien mort…
      J’espère que ça va leur péter à la figure…

  13. Avatar de Lisztfr
    Lisztfr

    Par hasard, je tombe aujourd’hui sur « 20 000 lieues sous les mers », film de 1954 avec Kirk Douglas, Peter Lorre… langage tenu, voire corseté, sec ? Non pas, car un retranchement n’est pas toujours une perte, comme cela le deviendra par la suite, avec Margueritte Duraille/Duras.

    Rien que le langage par son armature, impressionne. Fruit d’un esprit rigoureux, équilibré, ayant la raison inaltérable en partage. Rien que cette prose est une leçon de constance, davantage que tout ce que j’ai pu lire en fait. Et pourtant, il y a rupture :

    – Monsieur le professeur, répliqua vivement le commandant, je ne suis pas ce que vous appelez un homme civilisé! J’ai rompu avec la société tout entière pour des raisons que moi seul j’ai le droit d’apprécier. Je n’obéis donc point à ses règles, et je vous engage à ne
    jamais les invoquer devant moi!  »
    Ceci fut dit nettement. Un éclair de colère et de dédain avait allumé les yeux de l’inconnu, et dans la vie de cet homme, j’entrevis un passé formidable. Non seulement il s’était mis en dehors des lois humaines, mais il s’était fait indépendant, libre dans la plus rigoureuse acception du mot, hors de toute atteinte! Qui donc oserait le poursuivre au fond des mers (…)?

    Petit détail, les scaphandres de ce films ne sont pas sans évoquer un personnage de Hellboy 2, Johann Krauss.

    1. Avatar de vigneron
      vigneron

      langage tenu, voire corseté, sec ? Non pas car un retranchement n’est pas toujours une perte, comme cela le deviendra par la suite, avec Margueritte Duraille/Duras

      Mon pauvre Liszfr… il suffit d’avoir les oreilles qui vont bien pour entendre correctement les petites musiques moderato cantabile. J’ai peur que le coton-tige ne soit d’aucun secours pour les durailles des Marennes-Oléron ni fines ni claires de votre espèce.

      1. Avatar de écodouble
        écodouble

        Est-ce que quelqu’un(e) a des nouvelles de moderato cantabile ?

  14. Avatar de Piron
    Piron

    Encore un coin dans l’hégémonie du dollar : Forte baisse de l’exposition de la Chine à la dette publique des Etats-Unis

    Article du Parisien, une fois n’est pas coutume :

    http://www.leparisien.fr/flash-actualite-economie/forte-baisse-de-l-exposition-de-la-chine-a-la-dette-publique-des-etats-unis-29-02-2012-1883623.php

    extraits : « Au 31 décembre, les investisseurs chinois (Hong Kong compris), premiers détenteurs étrangers de la dette publique américaine, possédaient des obligations d’Etat américaines pour une valeur de 1.273,6 milliards de dollars soit 7,8% de moins qu’à la fin du mois de septembre, indiquent ces chiffres.

    Le Trésor ne donne aucune explication sur cette baisse. »

    « Si les Japonais restent en deuxième position, avec un portefeuille de 1.058,2 milliards de dollars, la Grande-Bretagne, qui était troisième, sombre à la onzième place, avec un portefeuille évalué à 112,4 milliards de dollars, sachant que la troisième et la quatrième sont occupés par deux groupes de pays, les « exportateurs de pétrole », et les « centres bancaires des Antilles ». »

    A relier au fait que l’Iran va faire payer son pétrole en or, roupie etc ?

    1. Avatar de Paul Tréhin
      Paul Tréhin

      Cette évolution pourrait donner de la crédibilité à un article parru en mai 2011 dans le « European Times, lequelq écrivait que DSK avait été piégé par le sur sa faiblesse en matière de meurs car il avait découvert que les caves de Fort Knox étaient prtiquement vide: plus asez d’or pour couvrir les dettes américaines.

      voir ici cet article sur lequel il n’y a pas eu de démenti, à ma connaissance.

      http://www.eutimes.net/2011/05/russia-says-imf-chief-jailed-for-discovering-all-us-gold-is-gone/

      Le risque que cette situation ait été éventée, était énorme pour le gouvernement américain, et pourrait expliquer les moyens extraordinaires employés pour stopper un avion sur sa piste d’envol et lancer un commando pour arrêter DSK dans les conditions théâtralement dramatiques que l’on connait.. S’il s’agissait purement d’une affaire de viol, bien sur tout à fait condamnable, les accords d’extradition entre les USA et la France auraient dû être une garantie suffisante.

      Se pourrait-il que les créanciers des USA aient eu connaissance du rapport du « Federal Security Service (FSB)  » en question. Et aient préféré se protéger contre une catastrophe financière en réduisant leur exposition à la dette publique des Etats-Unis.

      Paul T.

      1. Avatar de Nicks
        Nicks

        @Paul Tréhin

        Tiens, vous versez dans la théorie du complot anti-américaine maintenant ? Curieux que le bordelais ne vous ait pas aligné (les intérêts américains n’existent pas vous comprenez)…

      2. Avatar de Eg.O.bsolète
        Eg.O.bsolète

        Tout qui remet en cause le pétrodollar ou le dollar doit être éliminé car il remet en cause l’empire lui-même. Et comme le niveau de vie américain n’est pas négociable et que seul le niveau de vie des autres peuples l’est. Conclusion, l’empire sur le déclin (dont nous sommes les vassaux lâches et opportunistes) devient autant grotesque que mauvais.

  15. Avatar de Piron
    Piron

    Complément tiré d’un article de Bloomberg et où apparaissent les détenteurs européens de la dette américaine (absents de l’article du Parisien, à part le Royaume Uni), extraits (lien à la fin) :

    « As China’s demand for Treasuries has waned, buyers in Europe have taken up the slack as the region’s debt crisis worsened. Luxembourg increased its holdings by 74 percent to $150.6 billion last year, Switzerland boosted its stake 33 percent to $142.5 billion and Belgium’s position in the debt more-than-quadrupled to $135.2 billion. »

    The Fed remains the top holder of U.S. debt with $1.66 trillion on its balance sheet. The central bank said in September it would sell $400 billion of short-term debt in its holdings and buy an equal amount of longer-maturity Treasuries. Traders call the program Operation Twist after a similar effort in 1961 to contain borrowing costs for companies and consumers.

    “It makes sense that China would sell into the Fed’s twist, but while they are cutting their holdings they are still far and away one of the largest holders of U.S. debt, and that isn’t changing anytime soon,” said Thomas Simons, a government debt economist in New York at Jefferies Group Inc., another primary. “While there has been speculation that there would be potential alternative for Treasuries as a reserve asset, we’ve seen over the last year that that just isn’t true, and the U.S. is where it’s at.”

    http://www.bloomberg.com/news/2012-02-29/china-had-1-15-trillion-of-u-s-treasuries-in-december-revised-data-show.html

    1. Avatar de l'albatros
      l’albatros

      Les Etats-Unis aiment l’asymétrie. Le Luxembourg va se faire plumer !

  16. Avatar de roma

    La profondeur des coffres rencontre les liquidateurs de Fukushima. Pas prévu par le modèle; « à Timioka plus personne ne visite le centre de promotion du nucléaire de TEPCO ».
    C’est si rare; très bon récit-reportage de Georges Baumgartner, qui a pu retourner sur les lieux de la catastrophe.
    Eisaku Sato, ancien gouverneur de la préfecture de Fukushima : « L’organisme de surveillance des centrales nucléaires reste sous le joug du METI, le ministère de l’Industrie, le promoteur du nucléaire. Le METI pousse au redémarrage des centrales à l’arrêt, ce système de collusion est intact et plus puissant que jamais. L’agence de la sûreté nucléaire a une longue tradition de dissimulation des accidents nucléaires. J’ai pu constater moi-même ces dissimulations lorsque j’étais gouverneur. Je doute que cette agence puisse garantir la sûreté des centrales ».

  17. Avatar de danmaru touvabien
    danmaru touvabien

    les CDS grecs ne représentent qu’ une goutte d’ eau dans un océan de dérivés
    http://gillesbonafi.skyrock.com/3066389085-Reactualisation-des-chiffres-sur-les-produits-derives-de-la-finance.html

  18. Avatar de BA
    BA

    Jeudi 1er mars 2012 :

    Un groupe secret de créanciers de la Grèce se réunit en urgence aujourd’hui.

    Un groupe secret de représentants de 15 grandes banques, fonds d’investisements et fonds spéculatifs se réunit jeudi pour décider si la restructuration de la dette de la Grèce doit déclencher des paiements pour les détenteurs de titres dérivés, écrit mercredi le Wall Street Journal.

    Ces paiements peuvent représenter plusieurs milliards de dollars, alors que la Grèce est proche d’un défaut de paiement. Le groupe doit se réunir jeudi matin pour décider si la restructuration de dette de la Grèce est à même de déclencher des paiements pour les détenteurs de titres de couverture de défaillance ou « credit default swap » (CDS), qui fonctionnent comme une assurance contre un événement, explique le Wall Street Journal.

    L’impact de cette décision pourrait dépasser le marché de la dette grecque et est à même d’affecter les investisseurs à travers les marchés d’obligations européens ainsi que les détenteurs de 2.900 milliards de CDS sur la dette de gouvernements dans le monde. Mais certains investisseurs se plaignent du secret entourant le processus et l’accusent d’être plein de conflits d’intérêt, poursuit le quotidien financier.

    Aucune personne extérieure ne peut participer à la réunion qui est organisée par l’association des swaps et dérivés internationaux, et aucun transcript ne sera distribué.

    http://www.latribune.fr/actualites/economie/union-europeenne/20120301trib000685710/un-groupe-secret-de-creanciers-de-la-grece-se-reunit-en-urgence-aujourd-hui.html

    1. Avatar de Jérémie
      Jérémie

      A mon avis si ça devient partout secret c’est que ça pue davantage,

      Gardez le secret et alors forcément le monde repartira sur de meilleures bases,

      Si ça se trouve depuis la première secousse il y a des choses bien plus graves à cacher aux opinions,

    2. Avatar de vigneron
      vigneron

      Ces paiements peuvent représenter plusieurs milliards de dollars

      Oulala ! Plusieurs milliards $ ! Boudi con c’qu’on a crécré peur !
      3,2 milliards $ en jeu ! Soit pour un défaut de 53,5 %, la somme terrifique de plus de 1,6 milliards $ ! Après les 140 milliards $ perdus sur les titres eux-même ! Oh misère de misère ! On perd le slip kangourou de chez Kiabi après le costard Armani ! La gougoutte de trop…
      Tain la marrade… Sacré comique le Bèèè Ahhhh BA…

  19. Avatar de bertrand
    bertrand

    La BCE alloue 500 Md , elle ne les prête pas , elle les alloue pour de futurs prêts.
    Mr le banquier vous pouvez faire 500 Md de prêts sans demander mon accord , sans autre justification , au taux qui vous conviendra , dans 3 ans nous nous reverrons pour en parler.
    La monnaie étant crée par simple signature d’une BC sur une demande de crédit.
    Ce n’est pas de l’argent éxistant c’est de la création.
    D’autant qu’à ce taux 1% rien n’existe , sauf chez musulmans et japonais.
    C’est donc une porte à l’inflation ou perte de valeur de l’€.

    1. Avatar de bertrand
      bertrand

      http://chevallier.biz/2012/03/isda-cds-grece-et-logique/
      J’ai donc dit une bétise , les 500 Md ne sont pas de la création , ne peuvent donner lieu à prêt pour les banques , qui à l’info sur les cds ?
      Enfin moi ces 1000 Mds je crois que c’est de la planche , peut être pas tout , mais quand même une grosse partie car les collatéraux , à quelle valeur ? et puis 1 % c’est de l’intérêt , pas une écriture de chaque soir dans des livres.

  20. Avatar de Alainjrdva
    Alainjrdva

    Belfius : BEL pour Belgique, FI pour finances, US pour nous
    Lesoir.be – PATRICIA LABAR jeudi 01 mars 2012, 09:57

    Dexia Banque Belgique s’appelle désormais Belfius.
    Le nom et le logo seront officiellement présentés ce jeudi matin.
    ….Cela fait 5 mois que des publicistes planchaient sur le nouveau nom de Dexia. Le nom de

    Belfius a été choisi pour BEL, qui symbolise la Belgique, FI pour finances et US, pour nous en anglais, a commenté la porte-parole de Dexia sur la Première.

    Dexia Banque Belgique : une perte de 1,36 milliard en 2011
    jeudi 01 mars 2012, 10:34
    Une conférence de presse est en cours qui officialise le changement de nom et de logo.

    Anagramme de BELFIUS …BLE …FUIS !!!!

    Et pour rappel …extraits de CADTM …Communiqué de presse

    Dexia demande au Conseil d’Etat de rejeter le recours du CADTM et d’ATTAC contre les garanties de l’Etat belge

    22 février 2012
    Le groupe Dexia, qui doit annoncer officiellement ce jeudi 23 février ses résultats pour l’année 2011, vient de déposer une requête auprès du Conseil d’Etat belge pour intervenir dans l’affaire opposant l’État belge aux associations CADTM et ATTAC. L’objectif du groupe Dexia, tel qu’il est formulé dans la requête, est d’appuyer l’Etat belge pour que le recours du CADTM et ATTAC soit rejeté par les juges.

    Ces associations ont introduit le 23 décembre dernier un recours pour annuler l’arrêté royal du 18 octobre 2011, pris lors du deuxième sauvetage de Dexia (le deuxième en seulement trois ans !), octroyant une garantie d’État sur certains emprunts du groupe bancaire (Dexia SA et Dexia Crédit Local SA) à hauteur de 54,45 milliards d’euros, sans compter les intérêts et les accessoires.

    1. Avatar de Eric
      Eric

      Belfius… anagramme de… fusible 🙂

  21. Avatar de Lazarillo de Tormes
    Lazarillo de Tormes

    Un peu d’humour, ces malades qui nous gouvernent:
    http://sup.kathimerini.gr/kath/eng2/elements/a_Home/55/skitso2202012.jpg

  22. Avatar de jérôme
    jérôme

    Très bon article de psdj sur son blog :

    «  »
    La libre circulation des capitaux apparaît clairement comme mystification financière. La liberté en vigueur est simple alibi d’opacité pour prélever en toute impunité des plus-values fictives sur l’économie réelle. La zone euro a tout les moyens de mettre fin à la prédation financière par un marché interne de capitaux qui soit dissocié des intérêts de crédit, d’investissement, d’assurance et de change.
    «  »

    http://pierresartondujonchay.over-blog.com/article-surmonter-le-defaut-systemique-avant-la-panique-97837938.html

  23. Avatar de l'albatros
    l’albatros

    Bonjour,

    c’est quoi les titres hybrides dont il est fait cas dans l’article ?

    Quels actifs risqués ne sont pas inscrits au bilan de la BCE ? Ceux de la dette souveraine grecque ? Mais je croyais qu’elle n’acceptait plus ce genre de titres ?

    1. Avatar de vigneron
      vigneron

      Albatros. Les titres hybrides c’est les cocos, obligations COntingentes COnvertibles, convertibles en actions si ça tourne mal et donc assimilables à des pseudo-capitaux. Et si on transformait les 1030 milliards € de prêts aux banques commerciales des LTRO en cocos pour la BCE ? 🙂
      Les collatéraux apportés en garantie pour les LTRO ne sont pas inscrits au bilan des BCN ou de la BCE mais sont appelés à y entrer en cas de défaut des banques commerciales débitrices. Pour les appels de marge en cas de chute des prix de marché des titres apportés en collatéral en dessous du prix décoté enregistré par la BCE, je sais pas ce qui est prévu.

  24. Avatar de Macarel
    Macarel

    La seule question qui vaille est : « Sommes nous pour un système fondé sur la solidarité, ou pour un système fondé sur la guerre de tous contre tous »
    Actuellement c’est la seconde option qui nous est imposée par les néo-libéraux, il dépend de chacun de nous de ramener la première sur le devant de la scène.
    Car je suis convaincu, que seule la première option, nous permettra de surmonter les défis tant sociaux- économiques, qu’environnementaux auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui.

  25. Avatar de Mianne
    Mianne

    529 milliards et des poussières ? Faut pas mégoter . Au train où vont les choses, la prochaine fois ce seront 52 900 milliards d’euros . Quand on pense qu’ils ont fait des histoires à ce malheureux Kerviel pour avoir fait joujou avec une broutille de 4 milliards d’euros !
    Ces 529 milliards d’euros sont certainement une somme virtuelle, basée sur rien de tangible, ni produits, ni or, ni rien du tout .
    Quand un petit débiteur fait un tout petit chèque en bois basé sur rien pour s’acheter à manger, cela s’appelle un grave délit.
    Quand la BCE déverse 529 milliards qu’elle n’a pas ( et qu’elle a l’intention de prendre sur le dos de quelques générations de contribuables, s’ils les ont un jour, rien n’est moins sûr avec plus de 25 millions de jeunes Européens au chômage) dans les coffres de banquiers qui empochent sans sourciller leur bonus, c’est une action humanitaire .
    Au secours ! Il faut vraiment dézinguer ce système écoeurant et absurde s’il ne s’effondre pas tout seul .

    A propos, je viens d’acheter à un petit jardinier du marché ses dernières délicieuses pommes reinettes de la récolte 2011 à 0,90 euro le kilo. On a les plaisirs gastronomo-économico-financiers qu’on peut .

  26. Avatar de bertrand
    bertrand

    ISDA = pas défaut grec = CDS non activés = plus de confiance dans les CDS et les dettes souveraines.
    Tout les dés sont pipés.
    3 milliards de CDS grecs contre 3000 milliards de CDS monde.
    et ISDA déclare que tout va bien ????????? Ce monde est vraiment pourri et foutu , ou moi je suis un fou furieux.
    http://www.boursorama.com/actualites/merkel-consent-un-renforcement-du-mecanisme-de-sauvetage-europeen-fb4feb8b451c11731c8c36645fd2bc17
    Ben voilà Merkel attendait l’Isda pour faire son annonce.
    On va droit à 200 % de dette sur pib les gars , attachez vos euros , car ils ne valent plus que la moitié.

    1. Avatar de vigneron
      vigneron

      attachez vos euros , car ils ne valent plus que la moitié

      Super. Me v’là deux fois moins pauvre par rapport à ceux qu’ont plein d’z€ros et v’là ceux qu’en ont deux fois moins riches. Les inégalités en z€ros réduites de moitié d’un seul coup bertranien d’un seul entre les 1% les plus zalaizes et les 25% les moins zalaizes en z€ros… Youpi.

    2. Avatar de la m...
      la m…

      32 000 milliards de CDS / Monde.

      La valeur d’un continent, parait-il.

      Ce serait quand même un sacré effet boule de neige si les 3 Mds de CDS dits Grecs faisaient à l’arrivée dégringoler 32 000 milliards de CDS.

      Mais bon, les banques de l’ISDA n’ont pas voulu prendre le risque.

      Juste pour rigoler les noms:

      Liste des participants au comité de détermination de l’Isda sur la Grèce : Bank of America-Merrill Lynch, Barclays, Credit Suisse, Deutsche Bank, Goldman Sachs, JPMorgan Chase Bank, Morgan Stanley, UBS, BNP Paribas, Société Générale, Cital Investment Group, D.E.Shaw Group, BlueMontain Capital, Elliott Management Corporation, PIMCO. (Les Echos).

      Il manque juste le montant de CDS vendus, à mettre juste à coté du nom, rien que pour voir comme ça…

      1. Avatar de vigneron
        vigneron

        La m…. n’a rien pigé aux Cds. Normal.

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