Billet invité
Avec la restructuration de la dette grecque, un tabou est tombé a souligné Paul Jorion dans son intervention du 24 février dans « Le temps qu’il fait ». Il a en effet été admis, au terme de longues négociations, que les investisseurs de la dette souveraine étaient susceptibles d’enregistrer des pertes et qu’ils admettaient d’être mis à contribution pour assurer un sauvetage considéré comme essentiel. Un précédent, quoi qu’en disent ceux qui assurent en croisant les doigts qu’il ne sera pas renouvelé .
Mais voilà que la BCE à son tour surprend. Elle frise le reniement de ses principes – et le viol de ses statuts – en aidant les banques à acquérir des titres de la dette souveraine, une aide indirecte manifeste à leur financement. Jean-Claude Trichet avait déjà du accomplir quelque gymnastique, en prétextant la nécessité d’assurer la bonne transmission de la politique monétaire de la BCE, pour justifier ses achats obligataires sur le marché secondaire, mais la banque centrale s’aventure encore plus loin sur des terres inconnues.
Les chiffres publiés par ses soins montrent en effet que les banques italiennes et espagnoles ont soutenu le cours des obligations de leurs pays respectifs en les achetant à l’émission, contribuant à une baisse des cours qui se confirme. En janvier dernier, les banques espagnoles et italiennes ont acheté de la dette de leurs pays pour plus de 23 milliards et 21 milliards d’euros respectivement, permettant à la BCE d’interrompre ses propres rachats sur le marché secondaire.
Autre cas à charge, un consortium de banques espagnoles et de l’Institut du crédit devrait utiliser les liquidités de la BCE pour régler des impayés des administrations publiques à des entreprises espagnoles en difficulté, estimés de 30 à 50 milliards d’euros, leur donnant trois ans de répit pour rembourser, à moins que des montages financiers à la grecque ne soient utilisés pour faire disparaitre la dette.
Certes, Mario Draghi, actuel président de la BCE, a pris la précaution de rappeler sur tous les tons que les banques faisaient ce qu’elles voulaient des fonds qu’elles empruntaient, une manière de nier toute responsabilité dans leurs achats obligataires, mais quand même…
La BCE ne s’en est pas tenue à cette première entorse, car l’opération dans laquelle elle s’est engagée a été globalement qualifiée parmi les analystes de « quantitative easing indirect », de quasi-création monétaire, alors que depuis des mois elle se défend de s’engager sur cette voie au nom d’un danger inflationniste dont on cherche la manifestation. Si ce n’est du Q.E., cela y ressemble fort pourtant, comme un proche cousinage.
Une seconde vague de prêts à trois ans au taux de 1 % et disponibles en quantités illimitées (LTRO, pour Long Term Refinancing Operations ou opérations de refinancement à long terme) va être lancée demain 29 février, comme prévu. Afin de baisser au maximum toutes les barrières permettant d’y accéder, la BCE a diminué les exigences de qualité des titres apportés en garantie de leur remboursement par les banques. Si l’on considère les flux nets – pour prendre en compte le roulement des opérations des banques avec la BCE – l’apport net en liquidités a été estimé à 190 milliards d’euros lors du premier LTRO du 21 décembre. Les prévisions des analystes pour celui qui s’annonce demain oscillent entre 200 et 500 milliards d’euros, toujours en net.
La BCE est depuis son premier acte de gloire de décembre dernier encensée de partout, sans que nul ne songe à évoquer publiquement ces dérives pour ne pas la déranger, et encore moins lui reprocher. Seule réserve timidement émise, le risque existerait que les banques s’accoutument à ce traitement de roi, ce que l’on ne peut pas croire… Des commentaires s’interrogent donc, fort à propos, sur la fermeture prochaine de cette fenêtre d’opportunité, afin que les banques, comme Mario Draghi n’a pas manqué de les inciter à plusieurs reprises, n’aient pas honte (sic) de se présenter au guichet de la banque centrale pendant qu’il en est encore temps.
Aider les établissements à refinancer leurs opérations, soutenir leurs émissions obligataires destinées à renforcer leurs fonds propres en détendant le marché, juguler le danger d’un crédit crunch qui s’annonçait : la BCE ne manquait pas d’objectifs, qui vont continuer à être poursuivis. On constate aujourd’hui une stabilisation du crédit à l’économie, après la chute enregistrée en décembre. Les émissions obligatoires engagées ont été couronnées de succès et le roulement de la dette des banques entrepris sans anicroche. Avec la détente constatée sur le marché de la dette souveraine – à l’exception du Portugal dont les taux continuent de grimper – le bilan de l’opération peut être considéré comme flatteur.
Quel gros bémol peut-il être apporté à cet idyllique tableau ? L’action de la BCE permet de gagner du temps, rien de plus. Son soutien est prévu pour tenir trois ans – la durée de ses prêts – mais après ? On sait déjà, Moody’s venant de le rappeler ce matin pour le premier d’entre eux, que la Grèce, l’Irlande et le Portugal ne pourront pas retourner sur le marché à l’échéance de leurs plans de sauvetage. Et qu’il faudra renouveler ces plans, comme vient d’ailleurs de le prédire Peer Steinbrück, ancien ministre des finances et député du SPD, lors du débat à propos de la Grèce au Bundestag.
Les banques parviendront-elles à remplir un contrat que les États ne pourront pas honorer ? Trois ans seront-ils suffisants pour les banques, dans le contexte d’une Europe plombée par la récession ? Le renforcement de leurs fonds propres est loin d’être achevé, un délai de deux ans a par exemple été accordé aux banques espagnoles pour leur permettre de retomber sur leurs pieds. On est encore loin d’une opération vérité. La BCE a donc tenté un pari qui n’est pas gagné, risquant de simplement faire durer le plaisir. D’autres transgressions seront-elles nécessaires, à l’initiative des uns ou des autres, lorsqu’il apparaîtra que la récession perdure et que la croissance promise à coup de réformes structurelles d’inspiration libérales ne se manifeste pas ?
Anticipation implicite de ce sombre nuage encore au loin, la mise sur pied d’un pare-feu efficace est revenue au centre des débats, les pays en ayant besoin – comme l’Espagne et l’Italie – attendant le moment où ils vont pouvoir solliciter une aide anodinement présentée comme une précaution, tandis que les pays susceptibles de financer le pare-feu continuent de se faire tirer l’oreille.
Standard & Poor’s vient de lancer un mauvais signal en abaissant à « négative » la perspective du FESF (fonds européen de stabilité financière), à la suite de la dégradation des notes de la France et de l’Autriche du 13 janvier dernier. L’annulation du sommet de la zone euro qui devait suivre celui de l’Union européenne de cette semaine en est un autre. L’acceptation ou non par l’Allemagne du principe de la mise au pot commun des moyens du FESF et du futur MES (mécanisme européen de stabilité) donne lieu à des rumeurs contradictoires, alors que le malaise au sein du Bundestag, appelé si nécessaire à le ratifier, est de plus en plus perceptible et que la presse à grand tirage poursuit sa campagne contre les soutiens financiers à la Grèce. Le prochain examen du renforcement des moyens du FMI, en avril prochain, ne va pas être une sinécure dans ces conditions, d’autant que l’absence de participation financière des États-Unis rend improbable la possibilité de réunir les 500 milliards de dollars recherchés par le FMI. Comme à chaque fois qu’il faut mettre de l’argent sur la table, les vocations sont conditionnelles quand elles ne s’évanouissent pas.
Que peut-il être espéré de mieux des mesures combinées de la BCE et des États qui se substituent au marché pour maintenir les banques et les pays en difficulté le nez hors de l’eau ? Une accalmie peut-être, pendant le temps qu’elles produiront leurs effets ou qu’elles resteront en place. Cela ne fait pas une politique, même s’il en résultera un approfondissement de la crise sociale et le renforcement des incertitudes dont elle est porteuse.
La mise en place du pare-feu du FMI va renforcer une dynamique déjà engagée, même s’il va reposer sur des accords de prêts bilatéraux, afin d’écarter l’épineuse question des quotas et des droits de vote des pays émergents. Sortie par la porte de derrière, la question va se présenter de nouveau par celle de devant. Combinée avec le retour dans l’actualité de la crise de la dette américaine, elle ne peut qu’accroître la pression en vue de la refonte d’un système monétaire international obsolète et précipiter le déclin américain.
Les marges de manœuvre se rétrécissent : déjà, la Fed finance les obligations à maturité longues, dont les investisseurs se détournent, en les échangeant contre les titres à court terme qu’elle a précédemment acquis. L’Asie prépare dès à présent un nouvel ordre monétaire en s’organisant afin de réduire le rôle du dollar dans ses échanges commerciaux régionaux. L’Europe n’a assuré que la première partie du spectacle en tentant de préserver l’euro.
106 réponses à “L’actualité de la crise : LE PARI HASARDEUX DE LA BCE, par François Leclerc”
Si in fine il y avait d’autre solution, celà se saurait !
Le grand retour de Tina 😀
Allons allons…
Renseignez-vous avant de lancer des enormités !
Pour soigner le malade, seule une bonne saignée sera efficace !
Si je prête $100 a mon ami grec sur 2 ans au taux de 25% par an (prix d’ami…) en exigeant qu’il me paie tous les intérêts dés la fin de la première année. Donc la première année je touche 50% de mon prêt, la seconde année, due aux négociations, je touche seulement 55% du capital prêté. Soit au total: $50+$55= $105 Conclusion: J’ai rien perdu, plutôt gagné 2.5%. N’est-ce pas la la filouterie?
Primo, ce que paie une obligation chaque année, c’est le montant du coupon, qui lui même n’a rien à voir avec le taux d’intérêt à terme de ladite obligation côté sur le marché. La Grèce n’a jamais émise d’obligations payant un coupon de 25% annuel. Tout au plus 5%.
Secundo, où avez vous vu que les obligations grecques se comprométaient à payer tous les coupons annuels la première année?
C’est sur qu’en imaginant des choses qui n’ont absolument pas lieu en réalité on peut arriver à démontrer n’importe quoi.
+1 Chris L, sauf que pour le hedge fund qui a déjà touché un coupon sur un titre acheté à moitié ou au tiers du facial c’est bien l’opération décrite par atanguy qui se produit…
si ce Hedge Fundl a payé l’obligation 50 (moitié du facial) et touche 2 coupons de 5 et la garde à maturité et se voit rembourser 55, il aura fait 15 de profit pour 50 d’investissement
s’il l’a payé 33 il aura fait 32 de profit pour 33 d’investissement
Mais s’il la payé 80 il fera une perte de 15 pour 80 d’investissement
aucun de ces cas de figure ne correspond à celui décrit par antanguy, jamais un hedge fund, en achetant une obligation sur le marché, ne prête t’il de l’argent à l’émetteur en exigeant de lui payer 50% d’intérêts la première année!
Christelle, fais pas le mariolle, tout le monde a compris sauf ceux qui font semblant ou les déficients de la comprenette. Évidemment qu’il a pas prêté 100, le HF, il a rien prêté du tout, mais évidemment aussi qu’au bout du compte on est bien, comme dans l’approche d’atanguy, dans une situation de retours sur investissement plus que confortables malgré des haircuts de 45 ou 67 %, à hauteur de respectivement 30 % et 97 % en deux ans, point final.
Tout dépend du prix payé par l’investisseur. Certains finiront avec un retour sur investissement plus que confortable, d’autres négatif..
« certains investisseurs en dette souveraine sont susceptibles d’enregistrer des pertes »
chercez vous à montrer que c’est impossible?
http://www.latribune.fr/entreprises-finance/banques-finance/industrie-financiere/20120228trib000685475/l-intervention-de-la-bce-ne-sauvera-pas-les-banques-les-plus-malades.html
Les acrobates contorsionnistes se tiennent par la barbe. Libres de saltos ineffables, règles ni traités ne leur résistent. Ils tiennent le jeu. Gagner du temps, n’est-ce pas déjà gagner?… Trois ans est une éternité. Alors la guerre sera là. Et l’ordre enfin redonnera le sommeil. Vivez.
L’action de la BCE permet de gagner du temps, rien de plus…
C’est bien la première conclusion qui m’apparaissait à la lecture de la première partie du texte de Francois Leclerc.
Je me demande comment il arrive à produire des textes d’une telle qualité, à une telle cadence… Cela me décourage, moi qui n’arrive pas à pondre une demi-page par jour.
Il y aurait de quoi sourire à voir ces pitoyables acrobaties de financiers. Si toutes ces clowneries ne retombaient pas sur la téte des peuples…
Me trouvant à Mexico, après la réunion du G20, on peut apprécier la réussite de ces conciliabules à la tronche que tire ces messieurs-dames, et aussi á la lecture des articles alarmistes qu’on peut lire dans la presse un tant soit peu éclairée, comme la Jornada.
J’ai une question !
Le reste de l’article de Fr. Leclerc me convient parfaitement.
Mais est-ce que quelqu’un pourrait m’expliquer en quoi la « création » monétaire est initiatrice d’inflation ? (Attention : je ne dis pas qu’il faut monétiser la dette, ce qui serait une stupidité parfaite). Je pose juste la question : « pourquoi créer de la monnaie crée de l’inflation ? »
(Sauf à être un libéral pur jus et à croire à la théorie quantitative de la monnaie, bien sûr).
@ Léoned
Tapez « inflation » sur wikipedia et vous aurez l’essentiel des théories sur l’inflation comme phénomène économique. C’est plus simple.
Par contre je suis curieux de savoir dans quel type d’inflation sommes-nous, selon M. Leclerc. (l’essence à la pompe, qu’est-ce qu’on prend!)
Alors inflation monétariste friedmanienne, keynésienne ou post-keynésienne, classique…?
L’équation de Fisher est-elle encore d’actualité?
Etc, etc…
Pourquoi une parfaite stupidité ?
Avez-vous des arguments contre ?
😉
Bonjour,
Alors l’inflation. Initialement, ce terme relatait une augmentation de la masse monétaire. Aujourd’hui, plus souvent une augmentation générale des prix, dont une augmentation de la masse monétaire en circulation peut être à l’origine … ou non.
La monnaie est un outil qui a pour fonction de faciliter les échanges, par dématérialisation (on évite le troc) et étalonnage (on crée des sous-multiples de l’étalon permettant un grand degré de précision dans les échanges).
Dans une monnaie de type Fiat comme nous utilisons actuellement, comme l’euro, la valeur de l’étalon monnaie est fixée conventionnellement, indépendamment de tout support, comme l’or dans le passé. Notre monnaie n’a que valeur conventionnelle, pas de valeur intrinsèque, créer de la monnaie dématérialisée est à peu près gratuit.
C’est la banque centrale qui est chargée de la gestion de « l’outil monnaie ». Sa première mission est normalement de veiller à ce que la quantité de monnaie en circulation corresponde grossièrement au volume de biens et services à l’échange, afin que la monnaie conserve une des caractéristiques nécessaires à son bon fonctionnement, la confiance.
Car si la monnaie en circulation a tendance à augmenter par rapport au volume des biens et services à l’échange, un ajustement se fait automatiquement : le prix des biens et services à l’échange augmente, de manière à conserver l’équilibre entre masse monétaire en circulation et biens et services à l’échange. Matériellement, cet ajustement se met en place car les vendeurs, soumis à une demande qu’ils ne peuvent satisfaire, peuvent augmenter leur prix pour augmenter leur bénéfice et ce au moins tant qu’ils vendent la totalité de leur production.
Dans ce cas de figure, on assiste donc à une montée générale des prix, appelée aujourd’hui inflation, qui est techniquement la contrepartie d’une dévaluation de la monnaie.
Car pour une même quantité de monnaie, vous pourrez dorénavant avoir une quantité moindre de biens et services. Dommage pour ceux qui ont utilisé la monnaie pour épargner, leur épargne se dévalue au même rythme que la monnaie. Et vous aurez l’impression que le pain augmente, ce qui en 1789, peut avoir eu quelque impact sur l’histoire. Mais sur ce dernier aspect, si les salaires augmentent au même rythme que la dévaluation monétaire, la perception d’augmentation est trompeuse, le pouvoir d’achat reste identique.
Voici une théorie que je crois assez classique de l’inflation en résultante d’une augmentation de la masse monétaire en circulation. Mais cette théorie s’inscrit dans une réalité plus complexe. L’augmentation des prix peut résulter d’autres choses que d’une augmentation de la masse monétaire en circulation : par exemple, les difficultés d’accès aux matières premières sont à l’ordre du jour.
Par ailleurs, la quantité perçue de monnaie en circulation dépend de la quantité de monnaie en circulation, mais également de la vitesse à laquelle celle-ci circule. Or, lorsqu’on constate un ralentissement économique, comme actuellement, il en résulte un ralentissement de la vitesse de circulation de la monnaie, qui se traduit par une perception baissière de la monnaie en circulation, et donc une tendance à la déflation, les vendeurs étant portés à baisser leurs prix pour écouler leurs stocks. Dans ces circonstances particulières, une augmentation de la quantité de monnaie mise en circulation peut avoir pour seul effet de contrer la tendance déflationniste.
Je crois qu’il y a consensus sur le fait que l’inflation peut être un outil économique à l’usage des dirigeants, mais que son contrôle est particulièrement délicat. Et la perte de contrôle, l’hyperinflation, peut avoir des conséquences fâcheuses pour la confiance dans la monnaie en question. Et donc pour sa survie. Or, la monnaie est un outils très pratique et utile socialement.
@ François Leclerc : Je souscris à votre analyse et vous félicite pour le niveau de vulgarisation financière auquel vous procédez.
@Jean-Phillippe : je vous conseille fortement la lecture des livres « L’argent, mode d’emploi » et « Le prix »
Je vous propose de developper 3 points :
« Car si la monnaie en circulation a tendance à augmenter par rapport au volume des biens et services à l’échange, un ajustement se fait automatiquement »
Le mot « automatique » est tres lourd de sous-entendus.
« Matériellement, cet ajustement se met en place car les vendeurs, soumis à une demande qu’ils ne peuvent satisfaire, peuvent augmenter leur prix pour augmenter leur bénéfice et ce au moins tant qu’ils vendent la totalité de leur production »
Que faites-vous alors de la crise de surproduction qui nous obligent a detruire des quantités phenomenales de nourriture chaque année ?
« Mais sur ce dernier aspect, si les salaires augmentent au même rythme que la dévaluation monétaire, la perception d’augmentation est trompeuse, le pouvoir d’achat reste identique »
C’est vrai seulement si vous depensez l’integralite de votre salaire chaque mois.
@Jean Philippe
Votre description de l’inflation est correcte,
@Julien
Il ne suffit pas de lire, il faut comprendre !
@Julien
On appelle « effet king » une dose additionnelle d’un produit sur un marché (p.e. pommes) qui fait chuter le prix plus que proportionnellement. Dès lors, le prix tombe très au dessous de son côut de revient. Une seule solution existe pour un retour du produit sur le marché: la destruction de stock. Aucune autre solution n’est pensable pour retrouver un prix rentable. Pour éviter ce phénomène, les producteurs ne récoltent qu’une partie de leur production, et approvisionnent le marché en règlant le prix. Observez les cerisiers pendant la saison, seule une partie d’entre eux est récoltée. Lorsqu’il y a anarchie (p.e. importation non pertinente) il y a crise et destruction obligatoire.
C’est un postulat de dire que l émission monétaire, création de la monnaie, ex nihilo, à partir de rien, crée automatiquement l’inflation.
Ce qui crée l’inflation, voire l’hyperinflation, c’est l’émission de crédit et de monnaie qui ne crée pas, comme contrepartie à la valeur financière, une vraie richesse dans l’économie réelle.
Aujourd’hui les banques centrales créent des quantités fabuleuses de liquidités pour éponger les dettes de jeu des banques. Ca on ne dit rien, on estime même que c’est bien et que cela ne pose aucun problème.
Rappelons que pendant les « trente glorieuses », quand on avait des taux de croissance de 3, 4 voire 5 pourcent, il y avait de l’inflation, mais tout le monde s’en foutait parce que par ailleurs les salaires et la société progressaient.
La monnaie et le crédit sont deux notions distinctes. On émet du numéraire pour faire circuler les biens et faire fonctionner les services.
Pour un crédit, à faible taux d’intérêt, attribué en fonction de la densité « capitalistique » d’un projet (emploi qualifié, innovation technologique, densité énergétique, etc.), -c’est le potentiel du travail qu’on puisse accomplir,- ne crée pas d’inflation.
Autrement dit, si je donne un crédit de 1000 milliards à un pays qui n’e peut qu’en dépenser 20 dans des projets utiles, alors là oui, j’aurais pas mal d’inflation car ma création de capital fictif sera nettement fictive, c’est-à-dire sans rapport avec la création de la richesse réelle.
@bea
Vvous dîtes d’une part:
et d’autre part:
N’est-ce pas contradictoire ?
L’inflation est toujours causée par la création ex-nihilo de monnaie par une banque centrale.
@bea
Votre introduction et votre conclusion sont contradictoires.
L’inflation endogène est toujours causée par la création de monnaie sans contrepartie de bien ou service, par une banque centrale.
C’est marrant comme quand je pose une question « naïve » (!!) on me répond juste à côté de ce qui m’intéresse.
@ Jean-Philippe
Merci pour le cours, mais je savais déjà tout ça. (Même sans Wikipedia, heureusement d’ailleurs pour « ce » sujet !)
@ Julien
Comment dire ? Imaginons un instant que la BCF (France donc) émettent 1700 milliards d’euros pour que la France rembourse sa dette (si, si, elle a le droit !) : vous croyez vraiment que là on n’aurait pas inflation, justement ?
Pour revenir à « ma » question : en quoi créer de la monnaie (pour produire des richesses, style investissements publics par exemple) est-il générateur d’inflation ?
Bonjour,
J’ai pris soin de préciser un équilibre entre « monnaie en circulation » et « biens et services à l’échange », dans ma réponse.
Il en découle que :
– si de la monnaie est créée, mais non mise en circulation, ou si des biens et services sont créés, mais non proposés à l’échange, ils n’affectent pas l’état du système.
Le problème n’est donc pas, comme voulait le souligner Bea, un problème de création monétaire en lui même, mais plutôt un problème de maintenir l’équilibre du système, et que donc si l’on stimule le système par création monétaire mise en circulation , il y ait bien en conséquence création équivalente de biens et services à l’échange. Si la création monétaire mise en circulation excède les biens et services proposés à l’échange, il y aura inflation, (dans le cas théorique qui n’arrive jamais où toutes choses sont égales par ailleurs).
La question revient donc à se demander pourquoi une injection monétaire ne générerait pas une mise en circulation de biens et services en proportion équivalente.
On atteint là la principale faille de la théorie macro-économique actuelle : elle postule que l’accès au matières premières est illimité, et dans ce postulat, une injection monétaire illimitée dans le système doit générer une mise en circulation de biens et services illimitée proportionnelle.
Mais ce n’est pas vrai dans la réalité économique observable, et encore moins vrai dans la réalité physique.
Ce postulat au sein de la macro-économie était une simplification valide jusqu’à environ il y a une quarantaine d’années., la disponibilité en matières premières était relativement constante voire s’améliorant. Car les difficultés d’accès aux ressources (on puise en premier dans les ressources les plus accessibles, ne reste ensuite que les moins en moins accessibles) étaient compensées par le progrès technique, qui d’une part facilitait l’accès aux ressources existantes, et d’autre part, donnait accès à de nouvelles ressources plus faciles d’accès, en sorte qu’au bilan, l’évolution était en fait favorable.
Ce n’est plus vrai
Chaque crise pétrolière (1973, 1981, 2008, 20012 ?) a été suivie d’une nette crise soulignant la dépendance de l’économie à l’accès aux ressources, et la situation dans ce domaine semble se dégrader de plus en plus vite, car le progrès technique semble peiner.
Il est donc de plus en plus judicieux de craindre qu’une injection monétaire soit de moins en moins suivie de mise en circulation de biens et services, et que son résultat net génère un déséquilibre lui-même de nature à générer de l’inflation.
Pour en revenir à des considérations économiques, il est important de remarquer que jusqu’en 2008, l’essentiel des mesures de relance économique pouvait s’appuyer sur de l’épargne principalement mise à disposition par les marchés, et que la création monétaire était généralement marginale. C’est maintenant qu’elle tend à devenir massive …
@ Jean-Philippe
Rien à redire sur ce texte.
Même si je vous trouve pessimiste sur les « ressources » : il n’ a pas que les matières premières dans la vie !
Ainsi, je trouve que les « émirs » ont eu bon dos lors des « chocs pétroliers ». Bien sûr que ça a joué, mais je pense que la finance qui venait juste de se déréguler en 1973, leur a mis tous les péchés sur le dos. Belle dérobade.
Par ailleurs, j’ai toujours mon problème avec les « taux » des marchés : de quel droit prêtent-ils si chers ?
Pensez-vous que l’ISDA assentira demain à 17hgmt le défaut de la Grèce ?
En tout cas tout a été fait pour que ça se passe bien, toutes les banques s’en sont débarassés, vendus aux hedge funds qui espèrent faire un petit profit sur le cadavre de la Grèce.
A un moment il faut bien voir la réalité en face et l’acter pour rester crédible, on verra…
Par contre ce serait de nouveau un fait symbolique, à ajouter aux autres (restructuration de la dette privée etc). Et ils doivent croiser les doigts en espérant qu’il n’y ait pas un effet papillon caché à l’intérieur de la machine… Mouahahahahh
Il paraît que la demande vient d’un créancier privé « non identifié ». Serions-nous au bord du gouffre sans le savoir ? Et puis ce qe de la bce où va encore aller le fric. Ils inondent d’argent mais le petit peuple n’a droit qu’à l’augmentation des prix…. Cela paraît tellement facile pour certains de multiplier les billets comme d’autres multiplièrent les pains. Dans la rue tout est comme d’habitude, les stations de ski sont bondées, et il parait qu’on a trouvé l’enzyme tueuse de mémoire, peut-être qu’un jour on suppliera son injection pour oublier qu’un jour nous aurions pu agir pour devenir libre mais nous ne l’avons pas fait.
On peut d’ores et déjà parler de « La Grande crise ».
On tergiverse, on atermoie, on diffère, on tarde et, ce faisant,
on attise, on envenime, on exacerbe et on aggrave.
On ne sait plus à quoi ressemblera l’avenir.
On oscille entre la peur et l’espoir.
Au chevet du capitalisme :
avec un peu d’incompétence,
il n’y a qu’un pas des premiers soins au dernier soupir…
Que penseriez-vous de La grande perdition ?
Mille soutiens pour la dénomination : La grande perdition
Et, qu’après le naufrage, la perte soit vite bondée d’une créative liquidité…
qui ébaubira le plus sceptique de nos Vignerons….
Encore merci pour votre travail.
Remerçions aussi le site « Lexilogos » :
Expr. Avoir des yeux à la perdition de l’âme. Avoir des yeux extrêmement beaux. Sainte Vierge, mademoiselle, vous avez les yeux à la perdition de votre âme! Ne regardez donc pas le monde comme ça (Balzac, E. Grandet,1834, p. 185).
♦ P. anal. À la vérité presque aucun n’ose affronter, les yeux ouverts, le grand jour de l’amour en quoi se confondent, pour la suprême édification de l’homme, les obsédantes idées de salut et de perdition de l’esprit (Breton, Manif. Surréal.,2eManif., 1930, p. 172).
♦ P. ext. État d’immoralité et de corruption. Et des sourires par-là, des dents blanches et mouillées sous le retroussis rouge des lèvres, des frôlements en sourdine, avec ces yeux toujours brûlants, à la sûre perdition de cette âme de femelle (Genevoix, Raboliot,1925, p. 33).
3. Je donne et lègue, comme héritier de Mademoiselle Esther Gobseck, une somme de sept cent soixante mille francs aux hospices de Paris pour fonder un asile spécialement consacré aux filles publiques qui voudront quitter leur carrière de vice et de perdition. Balzac, Splend. et mis.,1846, p. 471.
…pression en vue de la refonte d’un système monétaire international obsolète et précipiter le déclin américain.
Comment peut-on imaginer la mise en place d’un tel nouveau système? Entre la réticence à revenir à l’étalon-or (http://www.reuters.com/article/2012/02/28/us-gold-markets-idUSTRE81R18020120228) et les luttes certaines entre les Etats pour influer sur la constitution d’un panier de devises et de commodities, l’accouchement d’un tel système pourrait se révéler bien laborieux!
mardi : « FRANCFORT (Allemagne) – La Banque centrale européenne (BCE) a annoncé mardi qu’elle n’acceptait plus pour le moment les titres de dette émis par la Grèce en garantie, prenant en compte l’abaissement par l’agence Standard & Poor’s de la notation du pays à défaut sélectif. »
http://www.romandie.com/news/n/_La_BCE_n_accepte_temporairement_plus_la_dette_grecque_en_garantie280220121002.asp
« KARLSRUHE (Allemagne) – Les juges suprêmes allemands ont déclaré illégale mardi une mini-commission du Bundestag censée statuer sans débat public sur le sauvetage de l’euro, compliquant encore un peu la donne dans une Allemagne où les aides européennes sont de plus en plus contestées. »
http://www.romandie.com/news/n/_AllemagneBundestag_la_justice_interdit_des_decisions_sur_l_euro_sans_debat280220121202.asp
Union européenne : pourquoi refuser le FESF et le MES ?
MILLET Damien, TOUSSAINT Eric, SANA François
http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article24403
Lien qui indique de façon claire les objectifs du MES :
« D’après l’accord de décembre 2011, le MES sera géré suivant la règle de la majorité qualifiée : une décision devra recueillir au moins 85 % des droits de vote pour être valide, alors que l’unanimité était prévue auparavant. Cela confère un droit de veto de fait à trois pays qui ont plus de 15 % des voix : Allemagne (27,1 %), France (20,4 %) et Italie (17,9 %). Un des autres pays ne pourra pas seul s’opposer à une décision du MES, comme ce fut le cas à l’automne 2011 pour la Finlande ou la Slovaquie.
En somme, voilà une institution qui sera permanente, antidémocratique, inattaquable sur le plan juridique, occulte, et qui pourra exiger de n’importe quel pays de la zone euro, dans un délai d’une semaine, des milliards d’euros « de manière irrévocable et inconditionnelle » ! Autant de signes qui ne trompent pas : l’Europe de la finance utilise la crise et la question de la dette publique pour prendre les pleins pouvoirs. «
Je suis consterné de voir le peu de réactions à ce sujet.
Plusieurs traités européens ont déjà dépossédé les citoyens de la possibilité de choisir les orientations de l’Union européenne.
Aujourd’hui, la Grèce mais aussi le Portugal, l’Irlande et l’Italie se voient imposer des décisions majeures dans des domaines qui ne sont de la compétence, ni de la commission, ni du conseil européens. Les dirigeants et les technocrates de l’Europe, au service de la finance, enfoncent les populations dans la récession, la régression sociale et la misère, renforçant ainsi les inégalités, les discriminations et la xénophobie.
Le sommet européen a adopté le 9 décembre, le projet du TSCG (Traité sur la stabilité, la coordination, et la gouvernance dans l’Union), dit traité Merkozy. Il cherche à donner une base légale à la répression, la régression sociale et aux dénis de démocratie, durcissant les règles qui figuraient déjà dans le Traité de Maastricht puis dans celui de Lisbonne, imposant de lourdes sanctions «immédiates» et «automatiques» aux pays contrevenants. Cet accord a vocation à engager l’ensemble des pays de l’Union et l’ensemble des décisions politiques.
Les gouvernants qui entendent limiter aux parlements la ratification du traité manifestent leur mépris des exigences démocratiques.
Ils se font les complices de la remise en cause du principe démocratique fondamental: la souveraineté du peuple.
Nous refusons de renoncer à nos droits !!
http://www.referendum-europe.org/
Le MES n’est pas vraiment antidémocratique… En tout cas le mot est trop fort. Dans le sens que son pouvoir et ses décisions n’ira pas à l’encontre de l’orientation politique que désir les peuples européens.
En effet, le conseil du MES est constitué des ministres de Finance respectif de chaque pays. La politique du MES sera celle de la droite libérale. Cela sera le reflet efficace de la majorité des gouvernements européens démocratiquement élus : Droite conservatrice soumise aux lobbies bancaires et aux marchés.
Soyons honnêtes, si les peuples européens faisaient élire des majorités de Gauche (la vrai, pas les socialistes…), cela se refléterait immédiatement dans la composition du conseil du MES.
J’ai déjà mis ce lien ailleurs sur le blog, mais comme le sujet réapparait ici je le redonne :
un article de Raoul Jennar aujourd’hui sur son blog, qui traite notamment du MES
http://www.jennar.fr/?p=2295
Où va l’Union européenne ? de Raoul Marc Jennar – 28 février 2012
@ feox
Bonne précision,
à ceci près que la bourgeoisie n ‘a jamais cédé la place devant les urnes.
La « révolution par les urnes » a toujours conduit à des trahisons sans nombre
de politiciens pratiquant la lutte des places,
ou à des défaites sanglantes (par ex Espagne ou Chili)
La « vraie gauche » ne peut gouverner que sur la base de l’expropriation
des capitalistes et du démantèlement de son appareil d’Etat.
Les réactions contre à l’assemblée :
Titre :
2012-02-21 Résistance du FDG, de EELV et de NDA au sabordage UMP-PS-NC
http://www.youtube.com/watch?v=pPexcBkWCa8
55 minutes env.
Belle soirée, trouve plus le lien intégral (cca 2h13)
Déclaration de Mario Draghi ( » ex » Goldman Sachs ) au wall street journal ce vendredi 24 février 2012 , en substance » pour sauver l’euro , il n’y a pas d’échappatoire : le modèle social européen EST MORT » )
Voilà ,en résumé , le but ultime de ces « démocrates »
C’est la continuité de ce qu’a très bien analysé Naomi Klein » la stratégie du choc »
Mr Jorion , qu’en pensez vous ?
Il y a 10 ans, j’ai lu « le grand bond en arrière » de Serge Halimi. Pas une ride.
« les banques italiennes et espagnoles ont soutenu le cours des obligations de leurs pays réciproques »
réciproques : ne faudrait-il pas lire respectifs ?
(inutile de publier)
respectables?
Sur le même sujet. Je lis dans Le Monde que les banques espagnoles ont souscrit 29% de la première opération de 489 M de la BCE soit 141.81 milliards et je lis ici qu’elles ont soutenu l’Espagne a hauteur de 23 soit 16% de ce qu’elles ont emprunté à la BCE. Pour l’Italie, les chiffres sont 24% de 489 M soit 117.36 M pour un soutien de 21 soit 18% de la somme souscrite. Tu parles d’un soutien !
J’ai entendu ce matin un expert – oui, je sais faut se méfier – que les banques en fait replaçaient les sommes souscrites à la BCE.
Ne confondez pas pas le brut et le net.
Bah bah bah, Didier, 250 milliards des 489 du LTRO n’étaient que la reconduction sur 3 ans et par la BCE de prêts à un an, à des banques des gipsi essentiellement, par les banques nationales de ces pays.
Par ailleurs l’augmentation de l’encours des dépôts des banques à la BCE n’a pas été du niveau du montant net de l’émission de fin décembre, soit de l’ordre de 240 milliards (490 – 250 des prêts un an reconduits pour trois), mais de la moitié. Le reste a financé les banques pour trois ans à très très bon compte et détendu le marché obligataire pour l’Italie et l’Espagne.
La BCE est prêteuse de dernier recours jusqu’à trois ans aux banques et aux États de l’eurozone incapables de se refinancer à prix supportable, seul moyen dans ce dernier cas de contourner le traité de Lisbonne.
C’est ça qu’il faut retenir. La seule échappatoire qu’on ait trouvée pour sortir momentanément les banques et les États de l’eurozone de la merde noire où elles et ils se trouvaient cet automne.
« L’enfance de l’art : la BCE déverse des centaines de milliards à 1% au guichet des principales banques européennes. Ces dernières s’empressent d’aller souscrire aux émissions de bons du Trésor des pays offrant 5% et plus pour des maturités de 5 à 10 ans.
Emprunter de l’argent gratuitement pour l’investir à 5,5% en Italie, c’est le rêve de n’importe quel épargnant… mais une petite voix intérieure vous susurre que c’est certainement trop beau pour être vrai.
Les banques semblent l’entendre elles aussi : pas question de courir le risque d’un nouveau défaut de solvabilité comme avec la Grèce… Alors, courageuses mais pas téméraires, elles refilent les bons du Trésor fraîchement imprimés en guise de collatéral à la BCE – en l’échange de nouvelles liquidités pas chères qu’elles misent cette fois sur du concret (à l’image de la Chine, qui a recommencé à accumuler pétrole et métaux industriels depuis l’automne dernier).
Et voilà, le tour est joué ! La BCE ne refinance pas directement les pays en difficulté, et elle n’achète pas les dettes souveraines : elle les prend juste en pension de telle sorte que le propriétaire reste d’un point de vue formel l’acheteur initial.
Mario Draghi a bien conscience que les titres qui séjournent dans ses coffres pour quelques semaines, quelques mois – et désormais trois ans –, c’est potentiellement de la dynamite… Mais lors de son précédent point presse, le message était le suivant : il y a plus de risque mais on apprend à le gérer. C’est exactement le discours que tenaient les packageurs de subprime à la belle époque. »
http://la-chronique-agora.com/ltro-et-pomo-les-armes-de-la-fed-et-de-la-bce/
et la suite est toute tracée
Avant ces 2 opérations colossales d’open market, l’offre était hebdomadaire, limitée, et l’argent prêté par la BCE aux banques pour quelques semaines au plus.
En contrepartie de la prise en pension, la BCE fixe une clause de rachat des titres à une échéance donnée et à un prix déterminé. Premier vrai problème : qui sera là dans 3 ans pour racheter des titres en majorité incertains (dettes des Etats).
Différence sensible avec les USA, l’achat de titres souverains est suspendu à la bonne volonté des banques. Or, le premier réflexe de celles-ci, lors de la 1ère opération, a été de retourner l’argent en dépôt journalier à la BCE (à un taux inférieur à celui de l’émission). Que de confiance en l’avenir !
D’autre part, on peut aujourd’hui légitimement s’interroger : ces émissions massives ont-elles pour but réel de financer l’économie ? On sait que le résultat est négatif, puisque les banques ne font plus confiance aux acteurs économiques, ni même à leurs consœurs.
Ne visent-elles pas plutôt à protéger le temple de la rente ? Ce circuit vicieux qui voit les Etats emprunter de en plus en plus d’argent au circuit financier de la rente, tout en se privant de recettes fiscales. Car, en France, l’assurance-vie, par exemple, est défiscalisée, ce qui permet aux rentiers de prêter à l’Etat, tout en déduisant les sommes de leur revenu imposable. Circuit (+immobilier) privilégié par nos principaux politiques, de Mélenchon à Sarkozy, dans leur gestion patrimoniale (Dernier n° de l’Express).
Alors quand on voit nos chers candidats pleurer sur le sort des PME, asphyxiées par le manque de crédit, et plaider pour les relocalisations…
Circuit qui permet enfin de continuer de financer à prix d’or, sans aucune visibilité économique, un modèle social qui repose de moins en moins sur des acteurs économiques étranglés par la crise. Par exemple, aux USA, les prix de l’immobilier, pilier de la richesse des ménages, ont quasiment doublé de 2000 à 2008 mais reviennent maintenant aux niveaux des années 80.
Espère-t-on que tout va s’arranger par miracle ? Que les Q.E et autres prêts gratuits à 3 ans vont solutionner tous les maux et se substituer à l’économie ? Que l’emploi, en voie de raréfaction, désormais relégué au rang de variable accessoire, va refleurir sans intervention étatique d’envergure ?
Jean-yves, et que dire d’un MélAnchon dénonçant le non-relèvement des taux de l’épargne défiscalisée, véritable « spoliation des classes populaires »…
Arf arf.
@Vigneron
On peut penser que de l’épargne à 3% est, si elle est contrôlée, un peu moins génératrice de spéculation et peut être mobilisée pour des projets d’utilité sociale comme le logement public. Ca vous embête ? Où c’est juste que votre ennemi c’est Mélenchon et pas un autre ? Quelle espèce de frustration ou d’héritage persistant d’une ancienne situation trainez vous pour que vous en veniez à apparaître comme un hyper individualiste incapable de prendre une position claire et positive ?
C’est c’la NiCr, du 3% net d’impôts et de toutes charges c’est pas générateur de spéculation sachant que la soi-disant « dette odieuse » de la Nation se paye justement à un prix sensiblement de ce niveau… Odieux d’un coté de payer du 3% aux rentiers sur la dette jacobibine ou de ne pas l’avoir à 0% en sortie des rotatives de Chamalières, légitime et vertueux d’un autre coté de payer 3% totalement defiscalisés aux pôôvres classes moyennes de l’électorat petit bourgeois mélAnchonicks. La vie est belle en Front de mer de la Gaucherie…
Le logement social (pas public, social) serait-il social parce-qu’il remunère très socialement les petits zépargnants za épargner prioritairement (de l’ordre de 6,5 milliards d’intérêts financiers, de revenus du Kapital, total free tax, total guarantee, total free speculative et total liquidity distribués l’an dernier, un rêve de bankster…) ? Uh ? Mister le pré-Messie ultragauchiste ?
Il ne faut pas s’inquiéter Vigneron, Noyer veille sur les formules de calcul afin que les banquiers « zéclairés » ne soient pas pris au piège de la formule et que les « petits bourgeois » (sic) du Front de Gauche ne s’engraissent honteusement avec 15 300 euros à 2.75 %… Pourquoi logement « social », et pas logement « public » : au regard des aberrations du marché privé de l’immobilier français, qui nous gratifie d’une des plus belles bulles d’Europe, on aurait tout intérêt, en effet, à développer le service public du logement… Quant à une monétisation partiellement directe, elle permettrait de guider l’investissement public, sans passer par les dérivations bancaires… L’isomorphisme Etats-banques privées, ça va un moment : ce ne sont pas les Etats qui ont inventé le shadow banking, donc on pourrait laisser le beau monde goldmanien assumer l’ineptie de sa leviérisation…
@Vigneron
Voir Oysterhead. Perdu. Et si vous pouviez parler de façon intelligible, je pense que cela arrangerait tout le monde…
J’assume pleinement le logement public, c’était volontaire.
Tête d’huître. Politique publique de logement social pas nécessairement logement public, capito la nuance ? Aucune envie d’être logé par l’État ou ses avatars et suis pas sûr du tout que ça relève particulièrement de ses fonctions essentielles ni de ses compétences.
Et oui le quidam qu’a accumulé quinze mois de smic sur son livret A, c’est bel et bien un petit bourgeois, quelquefois électeur ou militant de Jean-Lumère, en tous cas assez souventement pour que le Chevalier Blanc en question s’indigne des 500 millions perdus par les classes populaires épargnantes quand on (Noyer, pour une fois bien avisé…) se permet de ne pas relever le taux un demi punkt au dessus de l’inflation. C’est les chômeurs longue durée qu’on assassine ? Les RsAstes qu’on assaisonne à la sauce Goldman ? Des sans-logis qu’on asticote ? Des Smicards précaires qu’on assommé en traître ? Le « petit épargnant » à 50 000 sur trois ou quatre livrets sur autant d’têtes de veaux, c’est pas plus qu’un smic, bien plus qu’une ppe au taquet qu’il se fait à 2,25/an, net de chez net ?
Pour la monétisation, directe ou pas, ètatique ou pas, il me semble que le sujet a déjà été traité ad nauseam ici et je me range dans le camp de ceux qui n’y voient qu’une impasse et non une sortie par le haut, une solution de toutes façons très démonétisée.
Quant à votre « isomorphisme État/banques », remettez le bien proprement dans votre fondement d’huitre savante si vous ne pouvez nous éclairer un peu sur cette matière obscure, svp, sinon j’y adjoindrais volontiers l’isomorphisme coercitif étatique.
L’épargne populaire est illégitime parce qu’il y a des chômeurs de longue durée, des Rsastes, des travailleurs précaires, etc. ? C’est en effet un raisonnement lumineux, la vignette, et pas du tout régressiste… Les ROE de 15% et autres LBO ne seraient-ils pas, en l’espèce, des cibles plus appropriées ? Sur la monétisation directe et partielle, en liaison directe avec les Trésors nationaux et à destination de projets collectifs de long terme, si vous ne comprenez pas (ou plutôt, feignez de ne pas comprendre), c’est sans doute en raison d’un tropisme pro-marché (ou d’un rejet primaire de l’Etat) que l’on retrouve assez fréquemment sur ce blog, et qui doit s’expliquer par des trajectoires biographiques spécifiques. Quand je critique l’isomorphisme Etats-banques, je dénonce le fait que les premiers encaissent toujours les pertes, quelle que soit l’ampleur du cycle à contrer quand les secondes s’amusent avec leur shadow banking system, qui participe à une leviérisation aberrante et confronte les Etats à des risques sans cesse plus élevés. En clair, la crise est avant tout une crise des dettes privées et de l’innovation pseudo-assurantielle des dérivés, ce que certains ont un peu vite tendance à oublier. Enfin, où est le déshonneur d’être logé par l’Etat ? N’ y-a-t-il pas urgence à intervenir, d’une manière ou d’une autre, dans les centre-villes gentrifiés ? Cette intervention ne profiterait-elle pas en premier lieu aux travailleurs précaires, chômeurs, etc. ?
Dernier point, savez-vous vous exprimer autrement que par l’injure, les « capito » suffisants et la gouaille à deux balles ?
@Vigneron
Vous vous rangez à quoi alors ? A une sortie de crise après un pic-nic champêtre entre sages expertisant autour d’un Sancerre rosé ? Je vous avais déjà un pu coincé là-dessus mais la politique, ça ne fonctionne pas comme ça et je crois que c’est heureux, malgré les « accidents » que cela peut entrainer. Vous êtes parfois très dangereusement proche des thèses européistes et c’est peu de dire que la démocratie n’est pas trop leur préoccupation première, malgré leur profession de foi d’ultra-démocrates (ben oui, ils sont pour la libre circulation des capitaux).
Pourquoi ne pas exprimer clairement vos idées ?
Où la BCE trouve-t-elle ces centaines de milliards?
Sur votre compte en banque…
C’est d’ailleurs bien ce qui est fait par les banques pour ces épargnants auxquels s’adressent le sieur Béchade et son Maître Bill Bonner…
Les « seulement » 3% de rendement sur les « seulement » 1450 milliards d’encours d’ass-vie françaises, faut bien les sortir de kek part, uh ? C’est juste plus de 40 milliards €, à peine moins que la charge de la dette française.
Une traduction de l’interview de Draghi dans le Wall Street Journal, sur le site lescrises .fr :
http://www.les-crises.fr/modele-social-draghi/
Il n’y a pas que le modèle social européen qui soit mort, la démocratie renifle aussi fortement le cadavre en décomposition.
Âmes sensibles s’abstenir…
@Philippe
« Une traduction de l’interview de Draghi dans le Wall Street Journal, sur le site lescrises .fr : »
A rapprocher de l’interview de Hollande en G.B.
Si l’on veut savoir ce qui se mijote réellement, il ne faut pas écouter leurs boniments ici mais ce qu’ils racontent chez leurs patrons de la haute finance anglo-saxonne.
Dramatique.
L’intervention de la BCE a toujours fait partie d’un faisceau de mesures indispensables pour sortir de la crise par le haut. Mais nous ne sommes qu’à mi-chemin. L’intervention doit se faire en direction des états (ou d’un budget européen unifié) et servir à court-circuiter les marchés, afin de les restructurer en même temps que sera organisé un défaut, partiellement compensé par la monétisation. Pris à l’échelle de l’Union, cette décision entrainerait probablement une discussion à propos d’un nouveau système monétaire international, auquel il faudrait en priorité intéresser la Chine, pour que les Etats-Unis réalisent définitivement leur intérêt à venir à la table des négociations.
A défaut d’une décision volontariste, je ne vois pas de sortie de crise possible…
Évangile selon St Jean-Luc, chap 1, 25-36, dite de l’Annonciation, homélie de frère Nicks.
@Vigneron
Sur ce sujet, je l’ai précédé le Messie. Et quand vous aurez amené quelques arguments pour non seulement invalider cette solution, mais aussi pour convaincre que la grande cène chère au patron est possible à réunir, avec à la clé un gouvernement des sages qui sera illico adopté par les hommes soudainement transfigurés, peut-être que je vous prendrai un peu moins pour un guignol qui ne supporte pas d’être pour…
Nicks le pré-messie nickel, « volontarisme politique », oui oui oui ! c’est le bon mot, mieux que « opération du Saint-Esprit » ou « au bon vouloir hu-jintaonien anti-washingtonien », quoique… :
@Vigneron
Je n’ai bien cerné la vôtre, d’intelligence. Et à preuve du contraire, sans volonté d’application, les meilleurs raisonnements ne vont pas bien loin. En l’occurrence, je propose l’un et l’autre…
@ Nicks
La voie est juste, persévérez et maintenez-vous en joie !
Les agités ne changent pas le cours des choses
La voie est juste, persévérez et maintenez-vous en joie !
Les agités ne changent pas le cours des choses
Traduction ?
il s’agit d’une video sur Fukushima, où il est question d’analyses californiennes constatant la présence de soufre radioactif dans l’air, ceci ne pouvant résulter que de l’interaction de neutrons avec de l’eau salée. A suivre
http://economicedge.blogspot.com/2012/02/weekly-open-thread_27.html
Oui mais le malheur des uns fait le bonheur des autres :
https://secure.publications-agora.fr/NTI14/WNTIN202/index.htm?pageNumber=1
Pardon Lisztfr pour mon cynisme, mais il semble que le raccord entre les mondes soit en train de se jouer maintenant.
Bonne journée quand même et bonne continuation.
L’ISDA accepte de se pencher sur la demande de déclenchement des CDS grecs.
Qui a un avis sur l’issue de cette réunion ? merci pour vos éclairages.
Penchement condescendant de l’ISDA de pure forme. Très important les formes. Sur le fond c’est écrit dans le marbre : « No Credit-Event. No Triggering ! »
Laissez-les se gratter la tête, car ils sont pris entre des impératifs contradictoires : ne pas déclarer le défaut en jouant sur les mots, c’est entériner que les CDS n’ont plus leur valeur assurancielle pour la dette souveraine et ne leur laisser que leur valeur spéculative !
Vendredi passé, S&P a assorti son D d’un S (comme dans « défaut sélectif ») – soit dit en passant, je pensais qu’après CCC, c’était D point barre – Visiblement, cette argutie juridique permettra d’éviter le déclenchement des CDS.
Kohagen, S&P ne décide de rien sur le sujet, n’a même aucune influence directe sur les décisions de l’ISDA. C’est pas S&P qui est citée dans les clauses précisant les credit-events dans les contrats de Cds, mais l’ISDA, point.
Non le vrai problème est celui soulevé par François et auquel sont confrontés les acteurs du marché des couvertures de risque de crédit comme aux instances supervisant les normes comptables : comment justifier l’utilisation et la valeur de couverture des Cds (et pas seulement souverains) après l’épisode grec, i.e s’ils n’ont bel et bien plus qu’une fonction spéculative…
Je signale à ce sujet le rapport d’enquête de 2010 (président de commission Emmanuelli) de l’Assemblée Nationale sur « les mécanismes de spéculation affectant le fonctionnement des économies », aller au lien sur les Cds, no 119 dans le sommaire.
http://www.assemblee-nationale.fr/13/rap-enq/r3034.asp#P1400_323187
http://www.zonebourse.com/CITIGROUP-INC-4818/actualite/CITIGROUP-USD0-01-Une-enquete-de-Citi-Prime-Finance-fait-ressortir-une-reorientation-rapide-des-fond-13683423/
Main gauche, main droite, main pas visible…quels Etats font quoi avec leurs fonds « souverains » ? Les retraites privées à l’assaut des modèles sociaux publics ? Think liberal, c’est ça vigneron ?
Jérôme, vois pas le rapport. Que les fonds de pension et fonds souverains aient mis 3% de leurs 30 000 milliards dans des hedge-funds ou que Citigroup fasse la retape pour les petits hefge-funds (small is beautiful and very very miam-miam pour Citi), je m’en tape le coquillard.
Bonjour,
La crise vous avez dit , la crise !!! Mais non regardez la télé , le tout est de savoir qui sera au deuxième tour , le génocide Arménien , l’imposition de ces gros revenues , les six mois pour Petroplus , Jelaby qui fait des sacs , Seafrance en scoop non SNCF non ,ah je sais plus ,la TIPP qui flotte avec mon pouvoir d’achat qui coule , tout baigne aurait dit le capitaine du Concordia .
Petite réflexion politique :
Dans le théâtre de guignol de la campagne électorale, le rôle que l’on fait jouer au F.N. est équivalent à celui des talibans sur la scène internationale. Le rôle médiatique du F.N, qui rend bien des services à l’UMP et au PS, est de polluer le débat et d’assombrir l’atmosphère avec des polémiques nauséabondes, en même de temps dramatiser la campagne de sorte qu’on ait l’impression d’un remplissage du vide thématique, pour qu’en dernière analyse les vraies questions n’émergent pas, celles portées par la gauche de la gauche, sur l’expropriation des banques par exemple, etc.
Car à qui profite le crime ? Aux partis traditionnels, qui exploitent des situations de rente morale, face au FN, qui lui se positionne en face comme victime et recueille les suffrages du vote de frustration des milieux populaires. C’est un jeu à trois bien rodé, consciemment ou non.
Les bénéfices en termes stratégiques pour ces trois partis sont évidents. Reste pour moi une interrogation sur le climat vicié de cette campagne… jamais le climat n’a été aussi chargé de haines diverses qui ne sont pourtant que des contre-feux destinés à parer au vide, et ces polémiques ne sont même pas prises au sérieux, pourtant il reste ce climat acide, rempli de vaine violence, violence sans réel objet, stérile, car à côté de la plaque.
Il y a une collusion stratégique entre les trois partis en question, qui se connaissent bien, et à laquelle les médias participent en ne cessant d’évoquer le FN, orientant en même temps la thématique générale de la campagne. En effet, il n’y a pas de meilleur ennemi que celui qu’on se choisit.
Entièrement d’accord. Ces trois larrons mènent le bal, au détriment d’une vraie respiration de la démocratie.
Question : »C’est un jeu à trois bien rodé, consciemment ou non. »?
Réponse : » Il y a une collusion stratégique entre les trois partis en question, qui se connaissent bien, et à laquelle les médias participent en ne cessant d’évoquer le FN, orientant en même temps la thématique générale de la campagne. En effet, il n’y a pas de meilleur ennemi que celui qu’on se choisit. »
Merci Lisztfr, cette petite réflexion mériterais la « Une » de tous les quotidiens écrits et télévisuels.
Variante :
« Qui vit de combattre un ennemi a tout intérêt de le laisser en vie. »
de Friedrich Nietzsche
Interrompre ses achats, façon de parler, puisque c’est bien les liquidités faciles qu’elle a émises qui ont financé ces achats obligataires et c’est bien elle qui va prendre en pension ces mêmes obligations pourries pendant trois ans… Allez, tout au plus peut-on dire qu’elle les acquiert à 70 ou 75% du par, mais les auraient-elles acquises sur le marché secondaire qu’elle ne les aurait pas payées plus cher. De toutes façons dans trois ans elle les mettra au bilan, y’a fort à parier, et à quel prix de marché seront-elles à ce moment là ? 50% du par ? 40% ? 25 % ?…
Le Royaume-Uni est-il au bord du gouffre ?
Et pourtant nos voisins d’Outre-Manche ne sont pas soumis à la BCE de Francfort !!!
Ce qui prouve bien que le problème ce n’est pas l’euro, ce sont les politiques néo-libérales qui sont menées, et qui privilégient l’intérêt des créanciers, au détriment de celui des salariés.
Un exemple ne fait pas une règle (car sinon Suède: croissance à 4,5% en 2010 et 4% en 2011 ) : les pays hors zone euro s’en tirent mieux que ceux en zone euro en moyenne, et en moyenne l’UE est la lanterne rouge de la croissance mondiale depuis bientôt vingt ans.
L’angleterre conserve des marges de manoeuvre et n’est pas obligée de demander l’accord des 26 autres pays de l’UE pour conduire ses choix dans certains domaines importants (hors euro+clauses dérogatoires. Ils sont bien libéraux, mais c’est un choix de leurs propres gouvernements…voire c’est culturel chez eux).
Mercredi 29 février 2012 :
La BCE a alloué 529,53 milliards d’euros à 800 banques de la zone euro mercredi lors de sa deuxième opération exceptionnelle de prêts à 3 ans, soit un nouveau record pour cette mesure destinée à stabiliser le système financier européen et relancer le crédit.
http://www.romandie.com/news/n/BCE_pret_de_52953_mrd_EUR_a_800_banques_sur_3_ans_montant_record290220121140.asp
Mercredi 22 février 2012 :
Resserrement « marqué » du crédit en France selon l’IIF.
La France a connu fin 2011 un resserrement « marqué » du crédit bancaire, ce qui devrait fortement limiter sa croissance économique cette année et l’an prochain, a estimé l’Institut de la finance internationale mercredi.
« Dans la zone euro, les conditions des prêts bancaires ont continué à se resserrer fortement au quatrième trimestre 2011, exacerbant les inquiétudes quant aux perspectives de croissance de la région », a indiqué l’IIF dans une note de conjoncture.
« Le degré de resserrement du crédit a été particulièrement marqué en France et en Italie, tandis qu’il y en avait moins de manifestations en Espagne. Et, comme prévu, les critères des prêts ont continué à s’assouplir en Allemagne », a ajouté cet institut de recherche des grandes banques.
http://www.boursorama.com/actualites/resserrement-marque-du-credit-en-france-selon-l-iif-50b5d2a8fd56af19deb37e3f84673256
Avec 0,1% de croissance prévue en 2012, on s’approche de la ligne rouge, celle où l’austérité est totalement contreproductive et où un pays se retrouve enfermé dans un cercle vicieux, si ce n’est une spirale de délitement, l’austérité alimentant la récession et inversement.
C’était Olivier Berruyer qui faisait remarquer très justement qu’il y avait une corrélation assez forte entre déficit et croissance en France. Pour obtenir approximativement le déficit de la France sur une année, il suffisait d’ôter 5 points au taux de croissance.
Avec une croissance nulle, la France devrait respecter très difficilement ses prévisions de déficit pour 2012, notifiées à 4,6% du PIB.
François Hollande, qui est le favori pour succéder à Nicolas Sarkozy, devra composer avec les pressions du monde financier qui s’accentueront, via une hausse des taux d’emprunt (historiquement bas pour le moment), une nouvelle poussée des CDS qui assoira l’idée que la dette française présente un risque très sensible et incitera probablement les agences de notation à baisser la note de la France.
Il devra composer avec les aspirations d’un pays qui veut rompre avec cinq années de sarkozysme tapageur et trente années de rigueur qui ne dit pas son nom (cette rigueur n’a pas eu d’autre but que de diminuer les transferts de richesse des catégories les plus aisés vers les plus pauvres, obligeant l’état à s’endetter auprès des marchés pour financer un modèle dont les rognures prennent petit à petit la forme d’une atrophie. Des mesures d’austérité qui n’auraient d’autres conséquences que de défigurer (achever ?) le modèle social français, fruit d’un compromis entre gaullistes et communistes, sera probablement vécu par une frange importante (si ce n’est majoritaire) de la population comme un casus belli.
Les néo-communistes, sous l’étiquette front de gauche, prendraient alors leur distance avec leurs alliés traditionnels socialistes et pourraient redevenir majoritaire à gauche. De même, le FN (autrefois reaganien, dorénavant pseudo-gaulliste en terme de gestion économique) pourrait attirer une partie de la droite qui rejetterait l’idée de gouvernement d’union nationale réunissant les partis dits de gouvernement (PS,Modem,UMP).
L’équilibre de la cinquième république, reposant lui-même sur des équilibres internes (alliance socialo-communiste, alliance gaullo-centriste, partis de gouvernement réunissant deux-tiers des voix et rejet de l’extrême-droite), serait grandement menacé. Des émeutes violentes et meurtrières (qui pourraient partir des banlieues) accompagnées de manifestations de grande ampleur, voire d’une grève générale ou encore l’intervention de l’armée scelleraient le sort de la cinquième république (fruit d’un coup d’état, chose qui est trop souvent oublié et qui pose une réelle question sur sa légitimité démocratique).
François Hollande pourrait également choisir la confrontation face à ce qu’il définit (parfois) comme son ennemi. Marchant sur les pas d’un Léon Blum, élu en 1936 alors qu’il n’avait aucun programme et qui improvisa, suite aux grèves populaires de juin, une série de réformes qui allaient révolutionner la vie de millions de travailleurs, il accompagnerait la volonté de changement du peuple. Un combat mortel opposerait la finance et la France alors que les tensions géopolitiques ne cessent d’être exacerbées (conflit en Syrie, nucléaire iranien, le projet de bombardement de l’Iran par Israël…). Une guerre (militaire) étant toujours une échappatoire possible…
Au gré des événements, je ne vois aucun fait comme beau présage, en avez vous vu certains ?
Incurie des institutions ne sachant pas se rénover préférent bafouer sans le dire les réglements qui les fondent, Je croyais que la BCE avait comme objectif la lutte contre l’inflation …. à la guerre comme à la guerre diront certains car il faut sauver le systéme bancaire et les équilibres de la finance mondiale, le probléme c’est que c’est toujours les mêmes qui vont crever le ventre à l’air : les citoyens qui bossent vaille que vaille.
Et le chef de la BCE qui va dire trés clairement au Wall Street Journal que le systéme social européen est mort … j’enrage : pour lui le systéme social européen est donc moins important que le systéme bancaire, ce dernier survivra lui, grace à la carcasse des sociétés Européenne et cela pendant que les capitaux s’éclipsent vers d’autres contrées plus accueillantes, avec le Luxembourg par exemple comme arriére porte de sortie.
La Gréce est un exemple de ce qui va se passer pour les autres pays, de ce qu’ils sont capable de faire avec leurs « politique économique » : c’est en fait de la politique tout cours où il faut faire payer les masses humaines au profit des entités accumulatrices de fric.
Incurie des politiques et des institutions : quand va donc se réveiller (alors qu’il est encore temps) la masse des « votants » .
La grande perdition allégrement en chemin, c’est un torrent de boue qui va tous nous emporter.
L’industrie de la finance et l’industrie du nucléaire même danger pour nos sociétés.
Tout cela alors que des solutions existent pour nous sauver, situations extrêmes, mesures radicales mais rien n’est fait, sidération de nos dirigeants pleutres.
Cordialement
Je pense qu’il manque à votre analyse un volet important. La démocratie que nous pratiquons conduit à demander leur avis aux citoyens sur des sujets qui les dépassent. De ce fait, les réponses sont étranges et font plus appel aux sentiments qu’ à la raison – Solution ? Elle existe sans doute, mais comme aujourd’hui le statut quo convient à une majorité de « sachants », rien ne peut bouger – ceci peut changer un jour ou l’autre (ex: Keynes et Roosevelt)
@Baillergeau
Si les grands médias mettaient en scène des vrai débats , avec des vrais contradicteurs ( à ce système pourri ) les »gens » s’y intéresseraient beaucoup plus , et voteraient plus nombreux .
Tout est fait pour enfumer les vrais débats !
c’est ce qui doit expliquer le « run » des bourses et leurs futures progression!pendant encore trois ans?à votre avis?merci
regardez : chevallier.biz pour infos banques.
J’ai une question simple à poser : où va donc tout cet argent ? J’ai une réponse simple et sans doute caricaturale : dans l’industrie financière qui fait joue-joue avec sans aucune utilité pour la société. Je me trompe ?
Rachat des obligations des banques par elles-memes ou materialisation des plus-values fictives : en rachetant, une de ses obligations a prix cassés (50% du prix d’origine), la banque evite d’avoir a rembourser une fois le titre a maturité.
Achat des obligations d’etats pour le 1er LTRO afin de les refourguer a la BCE en prevision du 2e LTRO d’ou la detente sur le marché obligataire court terme (< 3ans) constaté ces dernieres semaines, mais…
Pour le 2e LTRO, impossible de savoir si les banques vont continuer a acheter de la dette des etats…
On risque donc de voir a nouveau des tensions lors des prochaines abjudications. A surveiller de pres…
@Julien
« des tensions lors des prochaines abjudications »
Alors, la prochaine fois, la Finance va abjurer ? J’y croyais plus !
Et en quoi est-ce utile à l’économie ?
Plus encore que de savoir si les banques espagnoles, italiennes et autres vont continuer à acheter de la dette souveraine – ce qu’elles vont probablement faire quelques temps, il serait bon de se demander si elles vont cesser d’en vendre et si elles vont pouvoir réaffronter le grand air des marchés après cette séance de deux mois de gavage au chaud à l’étable en bon maïs label LTRO, se désaccoutumer des perfusions en continu et des bons soins attentionnés de maman-saucisse de Franfort pour se refinancer à moyen et long terme toutes seules, comme des grandes filles… j’ai comme un doute.
Encore une question :FMI, BCE, FESF, MES etc … quelle est l’origine et la répartition des fonds dont ces organismes disposent, et surtout, comment font les états, nombreux , si fortement endettés, pour les alimenter en urgence ? Quel rapport avec la maturité et le roulement des dettes dont il est question ?
Pourrait-on avoir sur ce blog, en provenance des spécialistes hyper-efficaces qui nous enseignent, si c’est possible un tableau, changeant évidemment, du mouvement de ces fonds curieusement, miraculeusement disponibles ?
Cette question a-t-elle un sens ?
A quoi ça sert que M. Leclerc se décarcasse tous les jours, alors ?
Plus sérieusement, tu as le choix : lire attentivement ce blog ou retenir le concept suivant :
« A la source de tout ce pognon, il y a uniquement des promesses de remboursement ». C’est vieux de chez vieux le Ponzi.
Avez-vous remarqué que l’anagramme de Papandreou est NAPPADEURO ?
Il est aussi surnommé GAP (trou en anglais en référence au trou dans les finances) vu que son nom complet c’est Georgios Andreas Papandreou.
A 89 ans, Manolis Glezos est toujours une figure active de la résistance. Celui qui a décroché le drapeau nazi de l’Acropole souhaite aujourd’hui faire entendre la voix du peuple grec.
http://www.lemonde.fr/europe/article/2012/02/29/l-oracle-de-naxos-resiste-toujours_1649358_3214.html#ens_id=1508090
Ce qui se passe aujourd’hui en Grèce, c’est un peu ce qui se passait dans les années 30 bien sur c progressif.
De toutes façons quand bien même il y aurait davantage de nantis sur le globe, il n’y aurait pas plus de responsabilité et meilleure économie humaine parmi les peuples, oui ça commence à faire beaucoup je trouve.
C’est pourquoi la voix de ceux qui gagnent peu aussi bien en Grèce que partout ailleurs ne vaut strictement rien, quand bien même il y aurait graduellement plus guère d’éthique dans les sociétés.
http://fr.news.yahoo.com/riches-comportent-manière-moins-morale-105904557.html
A moins bien sur que le tout économisme dans les sociétés puisse mieux remédier à la chose avant la prochaine, mais ca m’étonnerait quand même car les choses sont quand même assez bien graves à voir partout.