Dans La faillite de Dexia : un scandale plus grave que le Crédit lyonnais, l’article que Martine Orange consacrait avant-hier à la chute – et pire encore – de la banque franco-belge Dexia, la journaliste de Mediapart réclamait des sanctions contre les responsables de l’aventure calamiteuse dont les effets n’ont pas fini de se faire sentir (perte de 11,6 milliard d’euros en 2011, etc. etc. justifiant un appel au secours sans précédent en direction de la Commission européenne) :
« L’ancien dirigeant, Pierre Richard, inventeur de cette machine infernale, continue à couler des jours tranquilles comme conseiller de la Banque européenne d’investissement et parfois auprès du gouvernement sur la réforme des collectivités locales. Au titre d’ancien président de Dexia, il touche une retraite-chapeau, qui vient donc en supplément de sa pension normale, de 600.000 euros par an. Une provision de 11 millions a été constituée dans le bilan de Dexia pour assurer son versement. […]
Les autres anciens dirigeants de la banque bénéficient eux aussi de la totale impunité, reconnue au monde de la finance en général, aux inspecteurs des finances en particulier. Bruno Deletré, ancien responsable des produits structurés chez Dexia, est désormais directeur général du Crédit foncier. Gérard Bayol, ancien directeur général de Dexia Crédit Local, est devenu directeur général délégué en charge du pôle entreprises et institutionnels de Crédit Mutuel-Arkéa. Alain Delouis, ancien directeur Dexia SA, a trouvé refuge chez Natixis comme directeur des ressources humaines. Sans oublier Gilles Benoist, qui a présidé aux débuts de l’aventure de Dexia aux côtés de Pierre Richard, qui dirige maintenant la CNP et aspire à en devenir président. »
Cela m’a donné envie de relire d’une traite les excellents articles qu’elle a consacrés au fil des ans au cataclysme Dexia. Nulle grande surprise bien entendu, à part quelques errements dus à l’hubris personnelle : ces dirigeants ont mené Dexia à sa perte retentissante avec l’aval de tous ceux autour d’eux dont l’avis pouvait compter. Disons-le autrement : le Titanic a sombré dans l’enthousiasme général, non seulement de la classe financière mais aussi de la classe politique dans son ensemble ! Ce qui s’est passé, c’est en effet exactement ce qu’ils voulaient : privatisation à tout crin, dérégulation à toute pompe, pour faire place à une autorégulation dont on a découvert au grand regret de tout le monde qu’elle était morte à un moment difficile à préciser entre l’époque d’Adam Smith et la nôtre, sans qu’on s’en soit malheureusement aperçu en temps utile.
Le Titanic n’a pas sombré à la grande satisfaction des actionnaires de Dexia bien entendu, ni celle des contribuables belges et français à qui on demande maintenant de régler l’ardoise en leur disant : « C’est la faute à pas de chance ! »
Or, si ce n’est ni la faute à « pas de chance », ni la faute à ces individus particulièrement peu doués pour le métier qu’ils ont exercé chez Dexia – et qu’ils continuent d’exercer aujourd’hui ailleurs, à notre grande inquiétude – dont Martine Orange a dressé la liste plus haut, c’est bien la faute au fait que nous acceptons de nous lancer dans de grandes aventures comme Dexia sans avoir la moindre idée de la manière dont tout ce système financier fonctionne – c’est le « valideur de modèles financiers » que j’ai été à une époque, qui vous parle ici.
Pas la peine de convoquer d’outre-tombe M. Bérégovoy pour lui demander : « Mon pauvre ami, qu’est-ce qui a bien pu vous passer par la tête ? », pas la peine de convoquer tous ces « experts », dont la supposée « expertise » ne valait pas un clou à l’épreuve des faits, pour leur attribuer une responsabilité évaluée au pifomètre dans ce qui s’est passé.
Mais ce qu’il vaudrait la peine de faire – et je suggère qu’on s’en occupe toutes affaires cessantes – c’est de réunir tout ce beau monde pour leur faire dire devant un micro et une caméra – comme M. Greenspan dans ses petits souliers devant une commission du Congrès américain en octobre 2008 : « Je croyais ceci et cela et je me suis complètement planté : ce n’est pas du tout comme cela apparemment que ça marche », on apprendrait au moins quelque chose et – on peut toujours rêver – on pourrait peut-être tirer des leçons de toute cette ignorance, de toutes ces certitudes sans fondement, de toute cette arrogance d’apprenti-sorciers, la prochaine fois, c’est-à-dire demain matin lundi.
59 réponses à “LA PROCHAINE FOIS, C’EST-À-DIRE DEMAIN MATIN LUNDI”
deux extraits de cet article :
…Pour Bercy, pour l’Inspection des finances, il n’y a effectivement pas de scandale autour de Dexia. La banque va peut-être coûter plus cher aux finances publiques que le sauvetage de la Grèce mais l’important est que cela ne fasse pas de bruit. Les milliards de pertes sont en train d’être passés en douceur. Et désormais, on sait qui porte les pertes : les Etats….
…Il faut enfin gérer l’extinction de la banque. Dans le plan de démantèlement prévu, les Etats belge, français et luxembourgeois se sont portés garants de fin de vie du bilan de Dexia. Celui s’élève encore à 500 milliards d’euros, c’est juste une fois et demie l’endettement de la Grèce. Mais là aussi, les chiffres sont sobrement tus. Les Etats ont tout accepté sans faire le tri sur les risques….
http://www.mediapart.fr/journal/economie/240212/la-faillite-de-dexia-un-scandale-plus-grave-que-le-credit-lyonnais
http://rezo-travail-social.com/profiles/blogs/la-faillite-de-dexia-un-scandale-plus-grave-que-le-cr-dit
Merci pour le lien très intéressant.
Ne pas rater la photo des 4 lascars : « Jacques Guerber, Pierre Richard, Gilles Benoist et Rembert von Lovis au moment de la privatisation ».
Merci Dany pour ce lien à la loupe…Tous en chaloupes pour les futurs élections!
Merci pour le lien. J’aime beaucoup cette phrase:
Scandale ! Scandale ! Vous me faites marrer…. C’est tout le système financier qui est un scandale, tout le système politique pareil, tout le système scientifique de même, tout le système éducatif tout comme, tout le système de santé idem, tout le système social itou et vous vous branlottez sur ces sottises…
Suggestion à vigneron.
Ne devriez-vous pas écrire un livre ?
Voici le titre : La Société du Scandale.
En bref l’Homme ne serait pas cet animal naturellement social cher à Aristote mais plus simplement un animal mal socialisé qui malgré son génie des systèmes tenterait plus ou moins consciemment de retrouver son état de nature…. struggle for life reste donc son crédo, tout le reste n’étant que fumée.
@ Vigneron
+1
(pour le système scientifique – sans rien vouloir enlever aux autres scandales)
Z’êtes sûr qu’elle existait déjà à l’époque d’Adam Smith ?
🙂
Honnêtement, non. On m’a demandé récemment de proposer une liste de sujets de thèse, parmi ceux-ci : « L’économie au temps d’Adam Smith justifiait-elle sa thèse de la ‘main invisible’ ? »
Si j’étais pas si vieux, et encore thésardisable je prendrais !!
Mais je suis vieux ….
Un peu comme Sade a précédé l’époque pulsionnelle qui est la nôtre…
Bon, cette nuit, le modérateur de service a supprimé ma réponse. J’approuve ! Même que sans doute à sa place, j’en aurais fait autant !
Une fois pour toute : nous sommes sur un blog modéré, et je ne me plaindrais jamais qu’un de mes messages soit viré !
N’empêche (je vais essayer d’éviter les mots grossiers) : lisez Sade comme l’inventeur du catalogue (avant Kraft -Ebling) pas seulement comme un auteur érotique.
faut quand même avoir des goûts particuliers pour trouver les œuvres de Sade érotiques…
(et le « catalogue » existait déjà chez Rabelais)
Sade met en scène pour les dénoncer des individus à la philosophie particulière, uniquement guidés par leur sens et uniquement limités par leur propre puissance, ce que Rabelais plus d’un siècle avant avait déjà fait, son Pantagruel, avec son Gargantua, et son abbaye de thélème (abbaye du désir) au fronton de laquelle il faisait inscrire « fay ce que voudras ».
« Toute leur vie était dirigée non par les lois, statuts ou règles, mais selon leur bon vouloir et libre-arbitre. Ils se levaient du lit quand bon leur semblait, buvaient, mangeaient, travaillaient, dormaient quand le désir leur venait. Nul ne les éveillait, nul ne les forçait ni à boire, ni à manger, ni à faire quoi que ce soit… Ainsi l’avait établi Gargantua. Toute leur règle tenait en cette clause :
FAIS CE QUE VOUDRAS,
car des gens libres, bien nés, biens instruits, vivant en honnête compagnie, ont par nature un instinct et un aiguillon qui pousse toujours vers la vertu et retire du vice; c’est ce qu’ils nommaient l’honneur. Ceux-ci, quand ils sont écrasés et asservis par une vile sujétion et contrainte, se détournent de la noble passion par laquelle ils tendaient librement à la vertu, afin de démettre et enfreindre ce joug de servitude; car nous entreprenons toujours les choses défendues et convoitons ce qui nous est dénié.
Par cette liberté, ils entrèrent en une louable émulation à faire tout ce qu’ils voyaient plaire à un seul. Si l’un ou l’une disait : » Buvons « , tous buvaient. S’il disait: « Jouons « , tous jouaient. S’il disait: » Allons nous ébattre dans les champs « , tous y allaient. Si c’était pour chasser, les dames, montées sur de belles haquenées, avec leur palefroi richement harnaché, sur le poing mignonnement engantelé portaient chacune ou un épervier, ou un laneret, ou un émerillon; les hommes portaient les autres oiseaux. «
SYLLA,
Je découvre avec vos mots la signification du Gargantua de Rabelais, et je dois dire, la suffisance avec laquelle les biens nés meublent leur journée, persuadés qu’ils sont que leur simple existence justifie tout leur bon vouloir, ça existe encore de nos jours, pour la vivre quotidiennement à mon boulot, où il n’y a que des biens nés, fils ou fille de médecin, pharmacien, agent immobilier ayant pignon sur rue, pdg de boîtes…Et dont la vulgarité me paraît sans limite, et doivent donner au terme « Partie Fine » des lettres de noblesse…
Sade n’a t-il pas démontrer la victoire systématique du vice sur la vertu?
Or, sauf à considérer l’égoïsme et la cupidité comme des vertus, n’est-ce pas, aujourd’hui encore, le vice qui domine le monde?
Il ne disait pas autre chose me semble t-il…
Antoine, il est peut être abusif de généraliser, même à notre époque du consumérisme égocentrique.
@Alkali : démontré? Plutôt illustré ad nauseam des phrases comme » La justice sans la force est impuissante ; la force sans la justice est tyrannique. »(Pascal), ou répondu à l’avance à approches qui perçoivent l’être humain uniquement comme une machine désirante (pour reprendre les termes de Deleuze).
La liberté n’est que la liberté de pouvoir, in fine la liberté est celle de la puissance : sans un ordre supérieur ou superviseur pour canaliser l’hybris (Dieu pour les croyants, la conscience pour Rabelais (« science sans conscience n’est que ruine de l’âme »), l’idée ou le sens de la Justice chez Platon, la philia d’Aristote, l’État chez Hegel, l’intérêt général, la loi du contrat social etc…), elle mène donc à la tyrannie.
« Entre le fort et le faible entre le riche et le pauvre entre le maître et le serviteur c’est la liberté qui opprime et la loi qui affranchit. »(père Lacordaire)
ou « Si l’on recherche en quoi consiste précisément le plus grand bien de tous, qui doit être la fin de tout système de législation, on trouvera qu’il se réduit à ces deux objets principaux, la liberté et l’égalité. La liberté, parce que toute dépendance particulière est autant de force ôtée au corps de l’État ; l’égalité, parce que la liberté ne peut subsister sans elle »…« Mais si l’abus est inévitable, s’ensuit-il qu’il ne faille pas au moins le régler? C’est précisément parce que la force des choses tend toujours à détruire l’égalité que la force de la législation doit toujours tendre à la maintenir ». (Rousseau) etc…
SYLLA,
Oui, vous avez raison, confusion il y a certainement entre mon microcosme et la réalité.
Mais quand même, il y a des usages qui frisent l’indécence.. J’ai découvert par l’une de mes collègues l’existence de la chaluche, qui est un signe corporatiste des étudiants en médecine notamment… Il s’agit d’un béret où l’on y colle des pin’s. Pour pouvoir y ajouter des pin’s, il faut passer des épreuves imposés par les étudiants plus vieux… C’est d’une dépravation totale, à ce qu’on m’en a raconté avec le sourire. Et le pire, c’est qu’après ils en tirent gloire en exhibant fièrement le pin’s sur leur béret, et se font appeler commandeur ou ce genre de titres ronflant…
Malheureusement l’ivresse du pouvoir ne me paraît pas permettre le moindre mea culpa…
[…] Blog de Paul Jorion » LA PROCHAINE FOIS, C’EST-À-DIRE DEMAIN MATIN LUNDI. […]
Un monde ou l’impunité, l’immunité, le dispute au copinage, à la complaisance et à la connivence, le citoyen, abasourdi par les chiffres s’apprête à sortir son portefeuille pour régler l’ardoise, la presse, les médias parlent d’autre chose et le crime est donc parfait!
il se déroule dans l’indifférence la plus totale, donc, il n’existe pas.
dormez, braves gens, l’ordre règne.
Je crois en effet que tout ceci tiens d’abord des copinages, des gestionnaires, des conseils d’administrations, d’un groupe de gens qui vivent sans risque sur la bête aux risques des citoyens. La compétence n’a que peu d’importance.
L’impunité connait de petites exceptions.
L’une à l’oeuvre depuis un an s’est manifestée il y a quelques jours avenue Foch à Paris. Le dossier des BMA avance petit à petit, les juges d’instruction font leur travaille.
Une aiguille dans une botte de foin, mais les motifs de réjouissance en la matière sont rares ! Voir le sujet sur TV5
indifférence ou calme avant la tempête?
Ce n’ est pas la fin de l’ Etat Providence pour tous, on le savait.
Et-tout-va-très-bien, parfaitement-bien-même ..
chuut!
Je me demande s’ ils préfèrent qu’ on meure de rage ou de dégoût? Peut-être des deux ..
Allez savoir.
De faim c’est plus probable. Ou de maladies bénignes non soignées.
Dans les spheres des directions générales des grandes entreprise ( y compris industrielles), on n’abandonne pas ses « collègues ». La solidarité y est une règle normale. Un échec n’est pas définitif et de nouvelles opportunités sont proposées ailleurs ( souvent à la Dg de filiales).
Pour les partants,les retraites chapeau, stocks options, avantages véhicules, bons d’essence ( pratiques car ils se noient dans l’ensemble de ceux utilisés par les cadres de l’entreprise), notes de frais notamment restaurant,….. constituent un avantage ordinaire. Le tout est souvent couvert par une convention dite d’Assistance ou de Conseil qui permet le versement d’honoraires.
Pourquoi s’étonner dans l’affaire DEXIA. Intéressez vous plutôt à quelques anciens dirigeants du Credit Lyonnais qui ont plombé cette banque.
Dans l’ ex-URSS, on appelait cette classe de gens les apparatchiks.
Apparatchik (en russe : аппаратчик, apparat) désigne en Union soviétique et dans les démocraties populaires, les cadres supérieurs du gouvernement ou du parti communiste.
Par extension, l’apparatchik est un militant politique, permanent, c’est-à-dire rémunéré ou non qui fait carrière dans son parti, y prend des responsabilités ce qui lui permet d’obtenir des investitures et des mandats électoraux.
Le terme désigne aujourd’hui le membre d’un système politico-administratif ou, par extension, toute personne qui profite de son rang, de sa situation au sein d’un groupe social ou politique pour renforcer sa légitimité, son ascendant et son prestige, voire pour s’enrichir, faire carrière, etc. On parle aussi de bureaucrate.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Apparatchik
Les gens qui voulaient un peu plus que l’ ordinaire n’ avaient qu’ à se débrouiller.
On sait la suite.
Paul a parlé un jour de coup de balai…
Seuls les exploités auront la force,
car ils ne supporteront bientôt plus,
de se débarasser du régime capitaliste,
sans attendre les politiciens d’Alternance,
qui ont toujours détourné les énergies vers les urnes,
pour retourner à la soupe.
Concernant des problèmes autrement plus simples, j’ai vu les résistances, aussi les miennes, mais j’ai pris ma part. Mais quelle est cette maladie de n’être pas apte de revenir sur ses réflexions ?
Le point positif de cette affaire, comme d’autre, est qu’à force de résultats calamiteux joints à une impunité parfaite, nos élites françaises, au sein desquelles règnent l’inspection des finances, finira peut être par faire l’erreur de trop.
http://www.lejdd.fr/Economie/Entreprises/Actualite/Le-patron-du-Credit-agricole-denonce-la-pression-exercee-sur-les-banques-interview-489567/?from=cover
« Car désormais, dans ce monde, même quand les Etats paient les faillites privées, le contrat l’emporte sur la loi. » Résistance !!
Voilà, tout est dit ou presque – source Capital.fr
http://www.capital.fr/enquetes/hommes-et-affaires/scandale-dexia-tous-coupables-698009/%28offset%29/2
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Les agences de notation : elles ont bien noté Dexia jusqu’au dernier jour
Taos Fudji ne pouvait être plus loin du compte. En juillet dernier, deux mois et demi avant que les dettes souveraines acculent Dexia au démantèlement, cet expert de Standard & Poor’s lui attribuait les excellentes notes A et A1. «Son exposition à la dette souveraine grecque est substantielle, mais (…) absorbable compte tenu du capital élevé de Dexia», justifiait-il dans son analyse. En 2008, son homologue de Moody’s Reynold R. Leegerstee avait fait encore plus fort. A la veille de la recapitalisation de la banque à hauteur de 6 milliards d’euros, il notait encore sa dette AA1, soit le deuxième barreau d’une échelle qui en compte vingt. FSA, la fameuse filiale américaine principale cause de la chute de Dexia, arborait carrément AAA. «Nous ne lisons pas dans les boules de cristal !, se défend-on dans l’une des agences. Nous proposons des anticipations raisonnées.» Mais pas toujours très raisonnables…
Les mettre devant une caméra et leur faire avouer qu’ils se sont totalement plantés, qu’ils avaient tort et que forcément, un jour ou l’autre tout s’écroulerait, que c’est devenu visible d’abord pour eux, bien informés mais qui ne voulaient pas y croire, puis visible par le reste du monde. Oui, il faudrait.
Qu’ils ont valorisés leur égo et leurs stock-options parce qu’ils étaient en position de le faire sans contrôle, ceux de Dexia, crashée, et tout autant ceux des autres banques pas encore crashée, ainsi que leurs amis économistes renommés et toujours écoutés, et les politiques qui étaient si fiers de recevoir les conseils de gens si riches et puissants.
Mais comme dirigeants de l’économie et de la politique et maîtres de l’écran de fumée verbal, ils n’avoueront des erreurs de jugement que s’ils ne peuvent faire autrement, et ils sont tellement nombreux et puissants que ça n’arrivera jamais.
Même la proposition n’arrivera jamais à la télé, surtout en période électorale, y a trop à perdre.
Eh oui. Voir s’expliquer ces messieurs devant des caméras, faire leur méa culpa à l’américaine semble peu probable. On imagine leur rôle dans un « sénat » qui deviserait sur l’avenir du système capitaliste. Grands seigneurs, il nous dirait que finalement « tout n’est pas à jeter… »
Ah ce n’est pas à eux que vous pensiez pour méditer sur notre avenir ? Pourtant soyez sûr que ce sont bien eux qui auraient été les plus médiatisés et écoutés. Et non pas les parlementaires de Bruxelles ou quelques intellos dont « tout le monde »,c’est-à-dire les grands médias-chiens de garde, se contrefout.
Ce n’est pas de la résignation qu’ilo convient de distiller. Mais l’espoir vient de ce qui se passe vraiment et qui est tu. Comme par exemple la révolte du peuple grec et les alternatives qui tentent de se mettre en place sur le terrain.
Ah une question importante: « le dirigeant Pierre Richard »…
Cela rappelle un nom d’artiste que l’on ne voit plus guère.
S’est-il ainsi recyclé ? Où s’agit-il simplement d’un membre de la famille du célèbre comédien fantaisiste ?
Cela n’expliquerait-il pas bien choses ?…
Evidemment rien à voir…
Vous êtes sûr? Ce n’est pas le grand blond à la chaussure noire ? J’en aurais mis ma main à couper.
Un peu à voir quand même :
Je sais rien, mais je dirai tout
http://fr.wikipedia.org/wiki/Je_sais_rien,_mais_je_dirai_tout
« convoquer d’outre-tombe M. Bérégovoy pour lui demander : « Mon pauvre ami, qu’est-ce qui a bien pu vous passer par la tête ? », »
euhhh… une balle !
sinon s’il c’est suicidé ce mr , Bérégovoy un 1er mai jour de la fête du travail , j’ai toujours pensé qu’il laissait un message et exprimait ainsi la repentance vis à vis du fait de sa trahison (volontaire ? on peu se poser la question ) des travailleurs et du p’tit peuple dont il était issu
deux mondes qui se séparent , celui des élites mondiales et celui des peuples ….
la prise de pouvoir se faisant par l’argent , ce qui est rigolo , c’est que l’argent n’est qu’une convention entre individus, peuples , si l’on ne reconnait plus l’argent , plus d’échanges , mais ceux qui ont des sous vont avoir du mal à bouffer !
Il est temps de changer d’aristocratie pour nous gouverner. Notre aristocratie actuelle n’a plus aucune utilité sociale et devient donc nuisible.
Dexia intervenait dans des affaires de « Shipping Agency Service » en Grèce…les conférences de gestion d’actifs étaient remarquablement organisées à Luxembourg ( et il y avait du beau monde qui y assistait; ministre en tête) bref tout un tas d’activités autres que « l’objet social » qu’est le prêt aux collectivités.
Et dire que nos dirigeants ne veulent « RIEN SAVOIR » quant à la loi Glass-Steagall
à la rigueur le Royaume-Uni accepte les recommandations de la commission Vickers,
(mais ISOLER ce n’est pas SEPARER) les mots ont un sens..!
il est vrai que les banques de la City ont menacé de quitter le Royaume Uni en cas de « séparation » ….les mots en un sens…!
Le Conseil général de l’Ain s’apprête à poursuivre le Crédit Agricole au civil.
Voilà une occasion « d’entendre » les responsables !
420 millions d’encours dont 176 en prêts structurés et seulement 15 millions de frais fi, de deux choses l’une : ou bien l’édile se plante dans les zéros ou alors « vive les prêts structurés » !
« Pas la peine de convoquer d’outre-tombe M. Bérégovoy pour lui demander : « Mon pauvre ami, qu’est-ce qui a bien pu vous passer par la tête ? » »
Si c’est de l’humour, il est d’un gout douteux.
A propos de la Grèce.
Petite question :
J’entends souvent dire que la Grèce doit sortir de l’Euro (et revenir au Draghme)* et ainsi, elle pourra faire défaut. [ condition sine qua non pour pouvoir faire défaut ]
Ma question : Pourquoi ne pourrait-elle pas faire défaut et rester dans l’Euro ?
Merci à l’honorable membre de ce sérail qui pourra m’apporter sa réponse / lecture des faits. 🙂
à la mi-2012 l’Euroland se sera dotée de tout une série de nouveaux dirigeants nationaux (Espagne, Italie, Grèce, France..j’anticipe…Slovénie? Belgique…) et dans les mois qui suivront l’Allemagne entrera elle aussi dans un nouveau processus électoral.
L’Euroland sera donc dirigée par des hommes et des femmes qui pour la plupart seront arrivés au pouvoir après le déclenchement de la crise. Jusqu’à la fin 2011, ce n’était pas le cas…la plupart des dirigeants de la zone Euro étaient des « produits électoraux » du monde d’avant la crise.
Le fait que ces dirigeants, médiocres politiciens pour la plupart, et non préparés à l’effondrement des valeurs qui étaient les leurs jusqu’en 2008, aient néanmoins pu affronter la crise globale puis la crise grecque et ses conséquences sur fond d’attaque violente de la monnaie unique européenne par la City de Londres et Wall Street, est une preuve de la dynamique d’intégration européenne à l’oeuvre au sein de l’Euroland. (politicien trop sous la coupe des banques et de Washington).
Pour surmonter le problème grec, il faut casser la classe dirigeante parasitaire qui a conduit ce pays à la ruine. Or l’Euroland n’a pas beaucoup de moyen à ce jour pour ce faire, sinon bien montrer aux grecss que personne ne fait plus confiance à leurs dirigeants. C’est aussi un moyen dissuasif vis-à-vis des dirigeants des autres pays tentés par l’endettement pour essayer de garder le pouvoir.
.
Je ne sais pas si vous êtes au courant du recours devant le Conseil d’Etat belge visant l’annulation de l’arrêté royal octroyant une garantie de 54 milliards d’euros à Dexia SA et Dexia Crédit Local SA.
http://www.attac-bxl2.com/recours-contre-la-garantie-a-dexia.php
Pour mettre les banques TBTBe Saved comme Dexia (combien encore au bilan ? 500 milliards € ? ) en faillite et éviter l’intervention des contribuables, les libéraux, grands adorateurs de faillites devant l’Éternel Hayékien, ont des trucs en magasin, le « debt to equity swap » pour les créanciers façon Stiglitz/Zingales (mais avec une législation qui n’existe pas…) et, plus radical, « à la serbe » et à la serpe, façon Dinkik en 2001…
Attention ! Lien « turgoté » :
http://www.objectifeco.com/economie/economie-politique/article/vincent-benard-dettes-souveraines-vers-l-heure-de-verite-quelles-solutions
« Nothing is more important than the food we eat and the family farmers who grow it »
Willie Nelson, Anna Lappe, Vandana Shiva, Michael Pollan, Raj Patel, Marion Nestle and Many Others Join 60+ Occupy Groups and 30+ Environmental and Food Groups for Global Day of Action
Thursday, February 23, 2012
Monsanto and Cargill rise to top of food movement’s ire
SAN FRANCISCO (Thursday, February 23): On February 27, an unprecedented alliance of more than 60 Occupy groups and 30 environmental, food and corporate accountability organizations have joined together for Occupy our Food Supply, a global day of action resisting the corporate control of food systems.
The call to Occupy our Food Supply, facilitated by Rainforest Action Network, is being echoed by prominent thought leaders, authors, farmers and activists including the Indian environmentalist Vandana Shiva, Food Inc.’s Robert Kenner, music legend Willie Nelson, actor Woody Harrelson, and authors Michael Pollan, Raj Patel, Anna Lappe, Gary Paul Nabhan, and Marion Nestle, among others. (See quotes in release below). The central theme uniting this diverse coalition is a shared sense of urgency to resist the corporate consolidation of food systems and create socially and environmentally just local solutions.
« Nothing is more important than the food we eat and the family farmers who grow it, » said Willie Nelson, Founder and President of Farm Aid. « Corporate control of our food system has led to the loss of millions of family farmers, destruction of our soil, pollution of our water and health epidemics of obesity and diabetes. We simply cannot afford it. Our food system belongs in the hands of many family farmers, not under the control of a handful of corporations. » […]
c’est déjà ça 🙂
« Taux de syndicalisation excessif… » (sic)
« » » » » »Les autres anciens dirigeants de la banque bénéficient eux aussi de la totale impunité, reconnue au monde de la finance en général, aux inspecteurs des finances en particulier. Bruno Deletré, ancien responsable des produits structurés chez Dexia, est désormais directeur général du Crédit foncier. Gérard Bayol, ancien directeur général de Dexia Crédit Local, est devenu directeur général délégué en charge du pôle entreprises et institutionnels de Crédit Mutuel-Arkéa. Alain Delouis, ancien directeur Dexia SA, a trouvé refuge chez Natixis comme directeur des ressources humaines. Sans oublier Gilles Benoist, qui a présidé aux débuts de l’aventure de Dexia aux côtés de Pierre Richard, qui dirige maintenant la CNP et aspire à en devenir président. » » » » » » » » » »
Il peut y avoir bien des raisons de « récompenser » quelqu’un qui a, apparemment failli…
Malgré ma totale ignorance de ces milieux dits « d’affaires », je serais tenté de limiter ces choix à deux alternatives.
La 1ère serait l’achat du silence de personnes dont les fonctions ont été au coeur même de secrets dangereux pour le système.
La 2ème serait la récompense du boulot bien accompli.
Dans la 1ère hypothèse, tous ces patrons et hauts cadres sont payés et recasés dans des postes de prestige afin que leur intérêt coïncide avec leur silence.
Dans la seconde, ils le sont car ils ont brillament accompli leurs missions de casse des derniers bastions du bien publique et de la solidarité sociale.
Quoiqu’il en soit, ces gens devront être jugés et condamnés.
Quel est ce monde où un salarié qui subit un licenciement économique, sans faute de sa part, n’arrive pas à retrouver un emploi, alors que des décideurs qui se sont plantés dans les grandes largeurs retrouvent instantanément un poste de direction?
Justice à deux vitesses, monde du travail à deux vitesses, médecine à deux vitesses…
Je ne parle même pas des parachutes dorés et autres avantages…
En Belgique il y a une « commission spéciale Dexia ». C’est une commission parlementaire qui peut poser des questions aux responsables … mais ils ne sont pas vraiment obligés de répondre.
Par curiosité j’ai assisté a deux des auditions (Mr Thiry et Mr Mariani). Vous mentionnez votre « espoir » de « leur faire dire: Je croyais ceci et cela et je me suis complètement planté ». Mon impression des ces auditions est exactement le contraire de votre espoir. Les auditionnés jouent avec les mots (entre pertes comptables et économiques, entre bonus et primes, …) pour éviter de dire la vérité. Même après la faillite (pardon, l’arrêt du développement des activités commerciales) et la mise en évidence de toutes les erreurs (pardon, la possibilité de choix différents qui auraient pu mener a des résultats différents), il y a comme un chape de silence autour du passé, silence décrit dans l’article de Mme Orange.
Vous utilisez aussi le terme « arrogance d’apprenti-sorciers », cela me semble une bonne description de certaines auditions, en particulier pour Mr Mariani.
J’abonderai aussi dans votre sens pour ce qui est de « individus particulièrement peu doués pour le métier qu’ils ont exercé chez Dexia » et « sans avoir la moindre idée de la manière dont tout ce système financier fonctionne ». Cela semblait malheureusement la norme pour le management et le conseil d’administration de Dexia. Aucun des membres n’avait une vraie expérience de banquier, de compréhension en profondeur du système et de ses risques. J’ai travaillé dans la banque comme « expert technique » mais pas dans le haut management. Il y avait une « plaisanterie » dans les équipes techniques qui disait que aucun membre du management ne serait invité a une interview pour un poste dans ces équipes s’ils envoyaient leur CV pour un poste junior. Malheureusement ce n’était pas une plaisanterie. Malheureusement ce management ne comprenait pas vraiment ce que leurs experts disaient et faisaient en général le contraire.
J’ai donne quelques unes de mes impressions sur ces auditions dans mon blog:
http://citoyennaif.blogspot.com/2012/01/commission-dexia-audition-de-mr-mariani.html
http://citoyennaif.blogspot.com/2012/01/commission-dexia-audition-de-mr-thiry.html
Je recommande à tous l’interview de Jerôme Cazes par Jean Michel Billaut, et la lecture de son roman « 555 jeudi rouge », qui décrit la « prochaine » crise financière (et les pratiques d’aujourd’hui) dans le style « roman à suspense » qui se lit bien.
http://billaut.typepad.com/jm/2012/02/connaissez-vous-j%C3%A9r%C3%B4me-cazes-from-issy-les-moulineaux-555-jeudi-rouge-.html
Amitiés à tous.
Henri