Billet invité
Le plan bidon est une sinistre farce : ses auteurs eux-mêmes n’y croient pas !
Anders Borg, le ministre suédois des finances, a commenté ainsi les événements : « Bien sûr, tel le nouvel acte d’un long drame, les Grecs restent collés à leur tragédie. Mais si je ne crois pas que nous ayons réglé le problème, je suis persuadé que nous avons réussi à faire du problème grec le problème des Grecs ».
Gregorz Kolodko, le ministre polonais, n’y va pas non plus par quatre chemins : « …on pourrait dire que les choses sont en bonne voie, mais elles ne le sont pas. Elles annoncent une catastrophe qui a déjà débuté et qui progresse lentement. Tricher vis à vis de l’opinion publique et tromper le marché par de faux calculs n’est ni une stratégie ni une politique, c’est de la pure stupidité ».
Le sauvetage de la Grèce consiste à l’isoler pour la regarder lentement sombrer, après que ses créanciers privés aient fait la part du feu, substituant dans une très large mesure à leurs prêts des crédits sur fonds publics, dont les chances de remboursement sont ce qu’elles sont.
Tirant à sa manière les leçons du climat détestable qui se développe en Grèce, Werner Hoyer, président allemand de la Banque européenne d’investissement (BEI), a proposé à la Commission d’accorder un congé spécial à ses fonctionnaires grecs, afin qu’ils puissent contribuer aux réformes dans leur pays. Avec ce commentaire sublime : « Cela n’apporte pas grand-chose si ce ne sont que les Allemands ou d’autres Européens du nord qui annoncent les mauvaises nouvelles en Grèce ». Pour mémoire, la « task force » européenne qui va être dotée d’un pouvoir de contrôle sur leur mise en oeuvre est dirigée par un Allemand, Horst Reichenbach.
Pour que la zone euro survive, la Grèce doit périr en son sein : telle est la morale de l’histoire. Laissant le monde entier abasourdi, ne comprenant pas comment un si petit pays peut avoir menacé le système financier international !
Que va-t-il se passer dans l’immédiat ? L’échange des titres de la dette grecque va mobiliser l’attention : un volume insuffisant de titres présentés au gouvernement grec remettrait en question l’équilibre global du plan adopté. Entre 20 et 25% des titres concernés seraient détenus par des hedge funds, dont l’attitude, pas plus que celle de certaines banques, n’est connue. Devant cette menace, le gouvernement grec a engagé le processus législatif d’adoption d’une clause d’action collective rendant obligatoire jusqu’au seuil des 2/3 du volume des titres l’échange, la configurant ainsi afin de tenter d’esquiver l’activation des CDS, objectif également poursuivi par l’Institute of International Finance qui regroupe les grandes banques mondiales.
On attend par ailleurs la décision du FMI quant au niveau de sa participation au plan. Prudent, celui-ci voudrait la limiter au minimum possible de 13 milliards d’euros, soit 10% du total du prêt, étant donné qu’il lui est politiquement impossible de s’esquiver. Cela a comme conséquence d’accroître la part financée par l’Union européenne, qui espérait une participation du tiers.
Plus à terme, comme le Frankfurter Allgemeine Zeitung l’analyse ce matin, il ne va y avoir de choix qu’entre adopter un troisième plan de sauvetage ou laisser sortir la Grèce de la zone euro. Cela sera – peut-on ajouter – une question de calendrier, dépendant de la situation dans laquelle les suivants de la liste se trouveront.
C’est la raison pour laquelle Mariano Rajoy a sans doute considéré que le moment était favorable pour renégocier avec Bruxelles les objectifs de réduction du déficit public de l’Espagne. Descendre de 8% l’année dernière à 4,4% cette année se révèle totalement irréaliste, car cela demanderait un ajustement de 30 milliards d’euros dans le budget, deux fois ce que le plan d’austérité prévoit.
Sans surprise, l’histoire grecque se répète déjà.
146 réponses à “L’actualité de la crise : SINISTRE FARCE, par François Leclerc”
[…] Blog de Paul Jorion » L’actualité de la crise : SINISTRE FARCE, par François Leclerc. […]
« Là où la Troïka passe, l’économie trépasse ! »
ça je l’ai entendu pas plus tard qu’hier dans la bouche de Olivier Delamarche sur BFM Business!!!!
Bravo ! 🙂 Bon, malheureusement comme je suis au régime sec, crise oblige, je n’ai pas de lots à vous offrir!
ainsi finissent les salauds
Tout le fondement de la mythologie (grecque entre autres), où l’on voit celui qui, en essayant d’éviter qu’advienne une prophétie, ne fait que mettre en place les conditions de sa réalisation…
C’est la grande valse des milliards !!! 13 milliards à gauche 300 milliards à droite, 30 milliards devant, 70 milliards derrière… La valse, ça fait tourner la tête, mais nous ça va on n’est pas invité au bal.
Eh oui on met des sous de côté afin d’assurer ses arriéres et avoir un peu d’argent devant soit 🙂
Ben, on est au moins invités à régler la note, ça c’est sûr… Attendez bientôt de recevoir votre note d’impôts. Ou de devoir aller à l’hôpital sans disposer d’une assurance hospitalisation (et encore…). Les effets de la recapitalisation de Dexia (pour les Belges) et autres géants malades vont bientôt se faire sentir…
Dansons, dansons, les pauvres paieront, c’est bien à ça que ça sert les pauvres, non ?..
« il ne va y avoir de choix qu’entre adopter un troisième plan de sauvetage ou laisser sortir la Grèce de la zone euro. »
Compte-tenu des résultats des actuels « plans de sauvetage », on est en droit de se demander si la sortie de la zone Euro pourrait être pire? Et pire pour qui?
A ce jour (mais peut-être ai-je mal cherché), je n’ai pas trouvé de littérature décrivant les conséquences d’une telle sortie.
J’ai l’impression que la Grèce se rapproche de la situation dans laquelle était l’Argentine en 2001, avec en particulier la monnaie largement surévaluée (parce qu’accrochée à une monnaie forte étrangère : le dollar alors, l’euro aujourd’hui).
A l’époque, le décrochage de la monnaie argentine avait été un des moyens de la solution.
Dans ses grandes lignes, le scénario n’est pas compliqué.
Sauf si la BCE maintenait artificiellement en vie les banques grecques en les finançant à 100%, coupée des circuits financiers, la Grèce n’aurait d’autre choix que de sortir de la zone euro pour revenir au drachme et imprimer des billets pour payer ses factures.
Ce dernier subissant une très forte décote vis à vis de l’euro (au regard de sa conversion initiale), de fortes poussées inflationnistes seraient enregistrées vu l’ampleur de l’opération. Cette décote atteindrait de plein fouet les entreprises et les particuliers ayant des dettes en euro. Le pays serait entraîné dans une récession. Il devrait probablement sortir de l’Union européenne, dans l’obligation d’élever des barrières douanières qui en violeraient les lois.
La comparaison avec le cas de l’Argentine – pays exportateur alors que la Grèce est importatrice, y compris en produits agricoles – n’est pas fondée.
Le protectionnisme comme bouée de sauvetage ultime pour la Grèce?
Ce sont les théories de l’économiste Friedrich List qui doivent revenir au goût du jour. A son époque il s’était élevé sur les risques des politiques trop libre-échangistes préconisées par Adam Smith. Extrait:
« Le commerce est bon pour l’Humanité. Montesquieu dans « l’Esprit des lois » au chapitre du commerce écrit: « l’effet naturel du commerce est de porter à la paix. Deux nations qui négocient ensemble se rendent mutuellement dépendante.[…] toutes les unions sont fondées sur les besoins mutuels. » Partant de là, Adam Smith pense le monde de manière uniforme, le commerce comme fin ultime des hommes. Et c’est justement ce que conteste List : l’enrichissement matériel de l’Humanité n’explique ni ne peut justifier pourquoi certaines nations s’appauvrissent et déclinent. L’Humanité n’existe pas en ce sens qu’elle fait l’économie des classes, des intérêts, valeurs et idéaux qui mènent les peuples et les individus bien au delà du simple partage d’une planète que nous avons en commun. L’acuité avec laquelle ce constat est fait trouve écho de façon surprenante aujourd’hui : la Grande Bretagne que l’on sache n’a pas fait sa Révolution Industrielle sur des bons sentiments. Plutôt, elle préféra protéger ses marchés contre la concurrence Hollandaise et Hanséatique, puis contre celle des producteurs lainiers de l’Inde dont elle fit couler l’industrie naissante. Qui peut croire sérieusement que les émergents ont autre chose pour vocation que l’amélioration des conditions de vie de LEUR population, et accessoirement un accroissement de LEUR puissance.
La dépendance industrielle – ajoutons-y la dépendance financière – est tout sauf neutre. L’impasse sur le développement de certaines branches productives se paye en termes de subordination politique, économique et d’efficacité globale de la division du travail au sein même d’une nation. L’industrie charbon puis sidérurgique ne fut elle pas une condition fondamentale du « décollage» des grands pays au 19ème. Qui soutiendra que la spécialisation agricole d’un pays aux dépends du charbon et du rail eût été intelligente et stratégique. On pourra arguer que cette antagonisme agriculture/industrie n’est plus actuel. Pourtant la « primarisation » fut bien le choix fait par l’Argentine ou le Chili ces 30 dernières années (4), laissant naïvement le secteur industriel prospérer au Brésil. La France ou la Grande Bretagne ne se sont-elles point résignées à la tertiarisation de leurs économies ? Enfin, le drame persistant des économies agricoles et ouvertes de l’Afrique n’est il point la preuve d’une incapacité libérale à articuler correctement la Nation et les intérêts particuliers des Peuples avec le commerce. Au cœur de la Théorie Ricardienne, il y a la spécialisation, et donc l’abandon de pans entiers moins productifs. Pour List, la cohérence national justifie – c’est une question de survie – le maintien sur le territoire de tous les secteurs stratégiques de productions qui au minimum doivent alimenter le marché intérieur, à l’abri de tarifs douaniers. Vouloir acheter moins cher ailleurs, abandonner l’idée de produire soi même, quel qu’en soit le prix de départ est une faute grave qui repose sur l’illusion court termiste de l’enrichissement matériel. List écrit: « la richesse des anglais ressemble à celle d’un père de famille laborieux et économe. Par ses dépenses et par son luxe [l’Espagne] fera peut-être envie pendant quelques temps plus que [l’Angleterre] ; mais entre ses mains la richesse ne sert qu’à des prodigalités, qu’aux jouissances du moments, tandis que l’autre y voit surtout un moyen d’assurer l’existence morale et matérielle de sa plus lointaine postérité »…
L’article complet sur le lien suivant: http://lespoir.jimdo.com/2011/11/20/le-commerce-contre-les-peuples/
D’autant que je ne suis pas sûr du tout que les Grecs (les gens !) aient envie d’en sortir de l’euro.
Au moment de leur entrée, les 2/3 d’entre eux étaient pour. J’ignore les chiffres actuels. Mais comme un Grec c’est pas plus bête qu’un autre humain (vous avez remarqué j’ai prononcé des mots polis !), ils savent très bien qu’un retour à la drachme les plongeraient dans une situation tout aussi pire que de rester dans l’euro.
La sortie de la Grèce de l’euro n’a, il me semble, d’intérêt, que pour un groupe réduit de financiers internationaux (même pas tous !).
Le coup des « dévaluations compétitives » me fait toujours marrer ! (Façon de parler) Car il se fait toujours au détriment des petites gens, pas des gros.
Je répète ce que j’ai déjà dit : on aurait pu résoudre la « crise » grecque en 8 jours chrono, il y a deux ans, si on l’avait voulu. Sauf qu’on l’a pas voulu (suivez mon regard). Et j’ai bien peur que les mêmes n’aient toujours pas envie de la résoudre ! (alors qu’elle a, par le fait, empiré).
« Qui peut croire sérieusement que les émergents ont autre chose pour vocation que l’amélioration des conditions de vie de LEUR population, et accessoirement un accroissement de LEUR puissance. »
Je dirais plutôt : Qui peut croire sérieusement que les émergents ont autre chose pour vocation que un accroissement de LEUR puissance, et accessoirement l’amélioration des conditions de vie de LEUR population.
Oui, ce serait plutôt comme en Hongrie à la puissance N. On y a prêté en euros et francs suisse (faibles taux d’intérêts) mais le forint est fortement dévalué, avec pour résultat une augmentation des dettes en forint.
Si la Grèce sortait de l’euro, il faudrait faire défaut sur la dette publique, mais également sur la dette privée libellée en euro. Pourquoi pas? Cela éviterait une bonne partie de la récession, parce que les particuliers en entreprises grecques ne devraient pas mobiliser un grosse partie de leurs moyens financiers pour rembourser la dette (plutôt que de consommer ou investir).
Bonjour à tous (tes)!
Il y a une chose que je ne saisie pas bien.
J’ai lu plus haut qu’il ne serait pas bon pour la population grecque de sortir de l’euro mais que cela serait au bénéfice d’un groupe réduit de financier internationaux.
Ne serait-ce pas plutôt l’inverse à moyen ou long terme car aujourd’hui point de croissance en Grèce et au cours où vont les choses, ce n’est pas non plus pour demain.
Donc pour relancer leur économie (tourisme…), n’est-il pas dans l’intérêt de la majeure partie de la population de sortir de l’UE?
Deuxième question? Quel impact sur l’UE? Repli généralisé sur les économies nationales (mise en place de protectionnisme sous diverses formes?)? Radicalisation des vies politiques nationales?
Bien à vous.
Si l’italie ou la France sortent un jour de l’euro, dans des conditions analogues à celles évoquées ici pour la Gèce, ce sont ces dettes libellées en euros et qui prendraient de la valeur par rapport au franc réintroduit (il serait forcément faible, notre franc, non?) qui me font peur.
Ce qui se passe aujourd’hui en Grèce n’est qu’un ralenti de ce qui nous attend.
Sortir de l’euro est LA chose à ne pas faire pour le Grèce.
La Grèce peut parfaitement faire défaut en euro, pour ne pas fâcher les allemands en en imprimant selon ses besoins. L’euro est grec comme il est français ou hollandais, il n’est pas qu’allemand… D’ailleurs, 14 mds fin mars et quelques autres de temps en temps ne changeraient pas grand-chose à la valeur de l’euro, la Grèce en représente 2 ou 3%.
Si Merkel n’est pas contente elle peut toujours reprendre le mark, subir une réévaluation de 40% et l’arrêt instantané de ses exportations. Vu comme ça, l’impression de quelques mds par la banque centrale grecque devient un souci mineur, non?
@ Nab
Noursix et HP t’ont répondu.
La dette grecque est en « euros », s’ils en sortent et ont une drachme dévaluée ça revient à multiplier leur dette !
Ou à faire défaut.
Mais alors autant le faire en euro, ça gagnera du temps !
La « solution » évoquée par HP (quoique peu probable dans la réalité) serait la plus simple, et tant pis pour les hurlements …
La « vraie » solution était une prise en charge par l’ensemble de la zone euro de la dette grecque dès le début (je redis : moins de 2% du PIB de l’UE à l’époque). Et c’est ça qui n’a pas été fait et a détérioré encore plus la situation. De deux façons : ça a accru la dette grecque, ça a dit aux « marchés » la zone euro c’est du bidon.
Dans tous les cas, les Grecs auraient été amenés à faire des « sacrifices » (comme on dit) et de réformes. Mais ils n’y échapperont pas de toutes façons, et hors de l’euro ça risque d’être pire.
Ca c’est la vision promise par la Troika…
On n’est pas obligé de la croire.
-En sortant de l’euro, la Grèce peut faire défaut sur ses dettes, ce qui peut l’amener à sortir de la zone euro.
C’est le point essentiel, car l’Argentine et l’Islande s’en sortent en refusant de payer leurs dettes.
A ce moment la le drachme est en bien meilleure posture, et chose incongrue, des fonds peuvent preter considérant la situation plus saine!!! Au dépends des autres bien sur…
Mais savez vous le libéralisme est un monde impitoyable…Daallaas!
Signalons toutefois que l’inflation de la Grèce avant son introduction dans la zone euro était aussi bonne que le franc ou le mark…
Donc c’est un peu fastoche de taper sur les grecs….
Faudrait voir la poutre dans l’oeil chez les mieux portants…
@ izarn
Je ne sais pas à qui tu répondais, mais je vais faire comme si c’était à moi :
1- La Grèce n’a pas besoin de sortir de la zone euro pour faire défaut. Elle peut très bien le faire de l’intérieur (En gros lui suffit de dire « allez tous vous faire … »)
2- L’Argentine et l’Islande, rien à voir, mais Fr. Leclerc a déjà répondu.
3- Croire qu’une drachme serait en meilleure posture après c’est de l’illusion lyrique ! Examine avec quels pays la Grèce a des échanges économiques si tu ne me crois pas.
4- Si la Grèce sort (ou est sortie) de la zone euro, c’est encore plus simple : il n’y a plus d’euro. C’est d’ailleurs pourquoi certains aimeraient tant que …
Pourquoi ? Ben tout bête : si la Grèce en sort pourquoi pas moi dira Machin ou Machine. En six mois on détricotera 15 ans de boulot. (Tu remarqueras que j’ai même pas fait allusion que RIEN dans les traités ne le permet vraiment).
Ah oui, n’oublions pas quelques conséquences quasi immédiates : taux de chômage à 15% en France, éclatement de l’Espagne, faillite en environ un an de l’Allemagne, etc.
5- Pendant qu’on y est je reviens sur ma vieille proposition : Sortons la Corse de l’euro ! C’est vrai quoi son déficit structurel est pire que celui de la Grèce, alors hein …
Monsieur LECLERC,
N’est-ce pas parceque l’Argentine a quitté la « zone dollar » qu’ elle est devenu compétitive
à l’export ? Ceci pour apporterr de l’eau au moulin de ceux qui pensent que les pays « faibles »
devraient sortir de l’euro d’eux-mêmes.
@ jarrige
Oui et non. Voir par exemple
http://en.wikipedia.org/wiki/Foreign_trade_of_Argentina
Mr Santi semble dire que les banques centrales sont en train de gagner leur guerre contre la déflation.
http://www.gestionsuisse.com/2012/le-yen-instrument-de-protection-contre-linflation/
Si c’est le cas, alors le système n’implosera pas. En effet, la déflation c’est la mort du système capitaliste, puisqu’il n’y a plus aucun intérêt à préter de l’argent (avec des taux négatifs).
A la place, nous aurions, toujours d’après Mr Santi, une inflation. Cela rééquilibrera un tout petit peu la répartition de richesse entre les rentiers et les salariés, et on repartira pour un tour….
J’espère qu’il se trompe afin que le rééquilibrage soit plus juste!
« Pour que la zone euro survive, la Grèce doit périr en son sein : telle est la morale de l’histoire. »
D’après un article (dont je ne sais mesurer la crédibilité) relayé par dedefensa, la sortie de la Grèce de l’euro et le défaut qui s’ensuivra seraient programmés pour fin mars, et cela depuis quelque temps déjà.
C’est hautement symbolique, que tout ce beau monde s’acharne sur la Grèce, berceau de notre démocratie.
Ce qu’ils veulent c’est en finir avec cette démocratie, qui les empêche de spéculer en toute impunité sur le dos des peuples.
C’est en effet sinistre, car les dindons de la farce, ce sont les peuples.
+1
Au delà des détails « techniques » sur l’effondrement de la Grèce, qui, soit dit en passant, fabriquent un brouillard sans doute nécessaire, se montre, hideuse, une Eurodictature, destructrice d’état.
Question technique sur les ventes à nu.
Je sais que c’est un sujet ici maintes fois débattu.
Aussi, je me contenterai bien volontiers de réponses lapidaires ou à travers des liens.
Je lis ce matin dans Le Monde à propos des ventes à découvert que
Est-ce que quelqu’un saurait me dire pourquoi il y a encore de telles croyances si bien ancrées ?
Est-ce parce que cela est avéré dans quelque – très rares – cas ?
Est-ce parce qu’il y a un raisonnement erroné sous-jacent ?
Est-ce le fruit d’actions de lobbies très efficaces ?
Autre raison ?
Bref, j’aimerais faire le tri entre ce qui peut être très partiellement vrai et ce qui relève de la pure propagande.
Merci d’avance.
Pour les créanciers privés, l’échange entre les anciennes obligations grecques et les nouvelles devrait intervenir dans les prochains jours. On compte sur une réponse positive d’au moins 70 % des créanciers privés pour éviter l’activation des CDS. On a du mal à croire que les privés (fonds de pension, assurances etc..) qui auraient, pour « se protéger », acquis des CDS, renoncent à l’activation de ceux-ci.
Alors, ne serait-ce pas démontrer l’inutilité de ces CDS/obligations souveraines ? Et qu’en adviendrait-il de ce marché ?
Moi je dis que si le capitalisme est vraiment pas con (j’ai de sérieux doute mais bon), il devrait se créer des assurances de couverture sur les CDS et si possible que ces assurances soient échangeables en bourse.
Ça serait une bonne manière de se couvrir contre le risque de non activation des CDS, ça rassurerait LE marché et ce serait un élan formidable pour l’économie.
C’est toute la question !
A priori, si j’ai bien compris, c’est l’EBA ou un organisme du même genre qui décide en dernier ressort.
La question est : ont-ils (l’EBA, etc.) intérêt à déclencher les CDS sachant qu’ils risquent de faire pêter tout le système dont ils font partie (ce sont des banquiers !)
le coeur du probleme financier , vous l avez pointé!
« ….il devrait se créer des assurances de couverture sur les CDS.. »
en somme des « assurances sur les assurances » ?
c’est totalement inepte et dans la logique (l’alogique , plutôt !) de ces mêmes CDS , donc avec leurs graves inconvénients….
on recule l’échéance de la crise en l’aggravant +++
quel intérêt ?
C’était ironique, bien que toutes les assurances soient ré assurées 😉
[…] background-position: 50% 0px; background-color:#222222; background-repeat : no-repeat; } http://www.pauljorion.com – Today, 11:31 […]
Article dans contre-info concernant la souricière que constitue l’Euro pour les « pays faibles », si les pays « forts » ne jouent pas le jeu de la mutualisation au sens propre.
L’article est surtout intéressant dans sa description des options qui sont envisageables dedans ou hors de l’Euro.
Mercredi 22 février 2012 :
La Grèce table sur un déficit 2012 plus élevé que prévu à cause de la récession.
Le gouvernement grec table sur un déficit public de 6,7 % du PIB en 2012, contre 5,4 % prévu initialement, pour cause de récession plus importante que prévue en 2011, selon des chiffres officiels publiés mercredi.
« En raison de la récession plus importante, des écarts sont intervenus avec les prévisions initiales et les résultats de 2011, c’est pourquoi il faut réviser les chiffres de 2012 selon les objectifs posés dans le cadre de la loi sur l’assainissement des finances publiques », indique un projet de loi publié mercredi et qui décline les mesures de rigueur imposées à la Grèce par le nouveau plan d’aide européen.
http://www.romandie.com/news/n/_ALERTE___La_Grece_table_sur_un_deficit_2012_plus_eleve_a_cause_de_la_recession220220121202.asp
Bonjour à tous
On peut trouver sur Business insider ou zero hedge une référence à un mémo fuité de bruxelles qui décrirait le chemin à venir des Grecs. Je résume: cata lente et cruelle; chiffres avancés aujourd’hui totalement bidonnés…. Dans cinq ans les evzones n’auront plus que des strings à se mettre….!
Athénes fait la paix avec l’Europe et déclare la guerre aux Grecs!
Cessez de vous lamenter sur le sort des Grecs! N’oubliez pas: « Y ‘a qu’les Banques à nos potes qui comptent! » ( j’ai ouï dire que c’est ainsi que les avocats d’affaires au pouvoir parlent le français)
Rappel: Marcel Duchamp considérait que les cartes de crédit étaient l’équivalent du balancement du cul des putes montant l’escalier: faut entretenir le désir mes minous!
Cordialement!
Tout ceci n’est pas une sinistre farce, c’est la réalité d’un projet qui consiste à mettre en coupe réglée les petits et moyens contribuables européens et à mettre au pas la population. Le but étant de détruire dans les faits et dans les têtes l’état social des pays de l’ouest européen consistant en des systèmes institutionnalisés de solidarité de masse et de collectivisation des risques les plus avancés que n’ait jamais connu l’humanité à ce jour. C’est une contre-révolution réactionnaire et libérale qui est à l’oeuvre. Ce dessein est presque avoué tant il est criant que les meneurs de cette contre-révolution adoptent désormais sans honte des mesures qui se passent de la faible couche de vernis démocratique qu’ils croyaient pourtant indispensable d’appliquer dans un passé encore récent.
Le jeu de massacre commence comme d’habitude par les (assistés) salariés en général et les ouvriers et employés en particulier, le reste suivra.
Ce qui est « formidable » dans cette histoire, c’est le renversement total de perspective en si peu de temps: le néolibéralisme qui semblait à terre il y a 3 ans, a opéré un incroyable rétablissement, le faisant apparaître aujourd’hui comme l’alpha et l’oméga du fondement anthrologique. Celui qui ose émettre le moindre petit doute est aussitôt catalogué comme ennemi du genre humain par le fait même qu’il semble poser des limites à l’expression la plus débridée du désir, désir qui est, comme l’a bien remarqué A Smith dans sa » théorie des sentiments moraux » ( ouvrage important, indissociable de la « recherche sur les causes l’origines et et les causes dela richesses des nations) illimité. Mais « la main invisible » du marché a oublié que l’homme a une deuxième main bien peu visible elle aussi, et qui manipule, en boucles de rétroaction positive, la monopolisation du pouvoir par les puissants. L’accaparement des « richesses » rend aujourd’hui caduque la position de Rawls qui considérait que cela est supportable à partir du moment où cela profite aussi au plus faible…La finitude des ressources (n’en déplaise aux adeptes de la technoscience à jamais providentielle), face au désir insatiable et à « l’alourdissement » du détour technologique (Ivan Illich) pulvérisera tôt ou tard cette vision court termiste, et là, il, n’y aura plus aucune force de rappel pour éviter la destruction de notre monde…
Oui, dans tous les aspects de la vie humaine nous assistons à une course vers les points de non retour qui délimitent la frontière entre la vie, la survie ou la disparition de l’espèce.
La petite minorité des ploutocrates sentent bien que le vent va tourner contre eux c’est pourquoi ils nous en foutent tellement plein la gueule en ce moment en espérant atteindre et passer le cap du point de non retour économique ou sociétal avant d’être éjectés. Peu leur importe que les points de non retour moraux ou écologique soient allègrement franchis entre-temps.
Nous ne devons rien attendre d’eux car ce sont des sociopathes mal éduqués incapables de réfréner les plus bas instincts qui les animent au contraire des êtres humains moyens tels que nous qui sommes capables de vivre paisiblement en société. Nous leur avons permis de prendre en main notre destin car ils recherchent systématiquement les conflits et les exploitent autant que nous les détestons et cherchons à les éviter.
À « Au sud de nulle part » et à « jacquesson », pour vos 3 commentaires ( 22 février 2012 à 13:12, 22 février 2012 à 15:42 et 22 février 2012 à 17:55 ): une bonne vue d’ensemble de ce qui est en train de se passer!
Redonnons la parole aux personnes de la base et leurs organisations représentatives:
Par exemple l’EAPN: Réseau Européen de lutte contre la pauvreté :
EAPN interpelle le Président Barroso pour qu’il démontre que la solidarité avec l’humain, et non les marchés, est à la base du sauvetage financier
Mercredi, 22 Février 2012 10:10
http://www.eapn.eu/fr/nouvelles-a-publications/salle-de-presse/communiques-de-presse/3117-eapn-calls-on-president-barroso-to-demonstrate-that-solidarity-with-people-and-not-markets-is-the-bases-for-the-financial-aid-packages
En effet le chômage et les inégalités ne sont pas la conséquence de la crise que nous vivons, ils en sont les causes: c’est parce qu’il a du chômage et des inégalités que les économies sont dans le pétrin et que les capitalistes se sont lancés dans des plans financiers fumeux pour essayer de remplacer la demande finale sans laquelle les marchés de l’économie réelle ne peuvent fonctionner. Le chômage est aussi la cause principale des déficits publics la baisse des revenus salariaux entraine une baise des cotisations sociales et des rentrées d’impôts directs (sur les revenus) et indirects via la TVA sur la consommation.
Sans chômage les gouvernements n’auraient pas eu à faire des réformes sur l’âge de la retraite, ni besoin de faire semblant de rechercher des budgets en équilibres par la seule voie qu’ils connaissent: les restrictions budgétaires, lesquelles ne réduiront pas les déficits budgétaires, bien au contraire, et en plus ce seront les plus pauvres et les plus vulnérables qui vont le plus en souffrir.
C’est en gros le message de l’EAPN à la Commission Européenne. Message repris par les organisations sociales européennes et la confédération Européenne des Syndicats.
Aucune réforme financière ne pourra sauver les populations en Europe ou ailleurs dans le monde, seules des actions populaires fortes pourront y arriver en remettant en avant les principes qui font qu’une société existe: c’est à dire que ses buts soient que ses membres (le peuple) ait une vie meilleurs que si chacun vivait en autarcie en défendant individuellement son « bout de gras ».
Serez vous prêts à descendre dans la rue pour soutenir les syndicats lors de la grève générales organisée simultanément dans tous les pays de l’Union Européenne, le 29 février 2012 à l’initiative de la Confédération Européenne des syndicats. Montrons à nos dirigeants et à ceux qui aspirent à le devenir que les peuples européens ne veulent pas de leurs politiques néolibérales qui conduisent tous les citoyens européens droit à la catastrophe.
Ce serait un moyen concret de soutenir la cause du peuple grec et de prévenir peut-être que le scénario des restrictions budgétaires à répétition et cumulatives, ne se reproduise au Portugal, En Espagne, en Italie et en France jusqu’à ce que mort (des économies de ces pays) s’en suive.
Paul T.
Effectivement, l’heure est à l’inter luttes et à l’interprofessionnel.
J’y serai le 29, mais ne croyez pas que c’est un suivi de l’appel du CES. Le but de ce type de journée est clairement pour moi de tenter de déborder les structures dites représentatives, de pousser à l’autogestion des luttes pour construire l’autogestion de la société.
Alors oui, touTEs dans la rue le 29 février.
De toutes façons, c’est une journée offerte au patronat tous les 4 ans. Décrétons que ce jour ne peut être travaillé après tout, il n’est là que pour resynchroniser la course du temps, servons nous en pour reprendre notre temps en main et resynchroniser le temps économique et le temps humain.
tout ça pour ça :
sinistre farce
Fitch ne fait qu’anticiper l’inéluctable qui est le défaut de la Grèce… Il ne lui reste plus qu’une marche à descendre ! Mon Dieu, quelle lente agonie !
Une lente agonie qui a été voulu pour gagner du temps ! Mais le problème c’est que ce temps de gagner n’a pas servi pour éviter une catastrophe mais pour vider les fonds de tiroire…
@ Alain
Oui, nos « braves » dirigeants jouent au c.. depuis trois ans. Résultat: quel mécanisme pourront-ils nous inventer quand il sera temps de financer le Portugal, et l’Espagne?
Le bricolage a ses limites, la complexification du système financier européen aussi.
Une civilisation en se complexifiant perd en taux de retour énergétique (aka EROEI – Energy return on energy invested) au fur et à mesures que ces ressources naturelles s’épuisent. Notre système économique et financier est un puits sans fond exigeant toujours plus de ressources.
Avec la Grèce, ce qui est frappant, c’est l’obstination à préserver l’état actuel des choses, l’incapacité des nos dirigeants à penser au-delà des schémas préconçus, bref être des visionnaires… Il existe évidemment un certain confort (matériel et intellectuel) à cela.
L’idée de faire repartir la Grèce sur les bons rails avec les vieilles recettes libérales, déjà éprouvées (cf. l’appel des Premiers ministres européens), est une vue de l’esprit. La croissance implorée est arrivée à ses limites (physiques), il faut un autre modèle de développement, difficile à réaliser en peu de temps (je pense notamment à la question essentielle des infrastructures).
Alors aujourd’hui, on nous amène vers un nouveau « Temps de troubles » où tous les éléments sont réunis pour l’explosion.
!..Pour une Europe Forte..!
comment ce préparer à ces drames à venir..?
J’ai beaucoup d’interrogations mais aucunes reponses?
Pourtant, je regarde d’ou nous venons, mais je ne vois pas ou nous allons..!
HELP..!
Toute la question est de savoir
– quel niveau d’ actions populaires fortes ?.
La mobilisation pour les retraites a démontré qu’il fallait plus que des millions de personnes, même pour défendre un acquis.
Chaque bourgeoisie, dans la crise de la mondialisation capitaliste,
se bat pour maintenir sont taux de profit et s’en sortir dans la concurrence…
Il fallait que les grèves et occupations s’étendent, il fallait aller vers la grève générale.
– qui peut les initier et les appuyer ?
Dans le mouvement des retraites, les bureaucrates syndicaux,
comme politiques (PC, PG, PS), se sont opposés ouvertement à cette perspective,
faisant tout pour la saboter.
Tout démontre que ces dirigeants craignent les travailleurs plus que les patrons.
Donc ils nous balladent de manifs saute-moutons en
meetings électoraux et la fameuse introuvable « révolution par les urnes »
Il faut aller vers la grève générale.
Il faut, comme en 36 et 68 pour la France,
ne compter que sur l’indignation, le rassemblement croissant de ceux
qui ne veulent plus se faire tondre,
la multiplication des luttes, leur coordination, extension
jusqu’à paralyser les affaires et l’Etat de la ploutocratie.
C’est un peu long, mais pas d’alternative.
Il faut compter sur la colère en se gardant des récupérateurs de tous poils.
@ Charles A.
Vous posez la question:
« Toute la question est de savoir
– quel niveau d’ actions populaires fortes ?. »
Je pense que les actions populaires devront être à la mesure des affres de la mondialisation capitaliste, c’est à dire êttre elles-mêmes internationales.
Les mobilisations en France contre la réforme des retraites avait pour défauts premièrement de ne pas assez insister sur le fait que les protestataires considéraient eux aussi qu’une réforme du financement des retraites était nécessaire mais à un autre niveau: celui de l’assiette du financement des retraites et plus généralement du financement des politiques sociales que par les cotisations sociales. Ce manque de présence ou sa faibles expression par les syndicats et la gauche, a donné la facilité au gouvernement de stigmatiser l’inconscience des opposants à la réforme proposée, attitude dont les supporteurs de Sarko continuent de se servir aujourd’hui encore pour accuser la gauche d’irresponsabilité, même la gauche très « molle » de François Hollande.
L’autre grand défaut de ces manifestations fut de ne pas prendre en compte la dimension internationale du problème: les mouvements auraient dû aller chercher de l’aide auprès des organisations syndicales européennes.. Mais là ça aurait été difficile compte tenu de l’attribution de tous les maux à l’Europe, sans distinction de quelle Europe il s’agissait : « si on réforme les retraites, c’est la faute de l’Europe. » disaient les sarkosistes.
Nous assistons au même phénomène aujourd’hui : l’article du Figaro,(cité sur ce blog hier si je me rappelles) tirant à vue sur les protestataires grecs tient au fait que ces derniers n’ont pas été soutenus au niveau international par des mouvements de solidarité sociale.
Pour tout pays voulant se rebeller contre les politiques iniques de restriction budgétaires, il en ira de même si les protestataires n’agissent pas de manière concertée: il faut répondre à l’injustice internationale des marchés financiers par des révoltes internationales.
Paul T.
Tout à fait. Il faudra disperser au maximum les forces de répression du capital.
Une grève générale en France, jusqu’à se débarasser de sa tyrannie,
aboutira d’autant plus vite qu’elle sera une grève générale européenne.
Mais il va falloir que les travailleurs et la jeunesse
fassent encore un peu plus l’expérience de la nécessité
d’agir indépendamment des dirigeants réformistes,
sans se plier à leurs fausses mobilisations et leurs vrais campagnes électorales.
de la nécessité
36 et 68 n’était pas des révolutions. Il nous faut une Révolution, mais se fera-t-elle dans la rue? Je ne crois pas. Le niveau d’indignation n’est pas à son comble. Quand l’espoir est là, rien ne bouge. Si, peut-être, deux ou trois personnes ou plus, mais pas de mouvements de fond, de tsunamis qui chamboulent tout. La Révolution a commencé doucement sur internet, l’indignation monte. Bon, aujourd’hui, c’est la Grèce, après ce sera le Portugal. Elle en est où la Révolution, dans ses pays? Suivez http://greekcrisisnow.blogspot.com/ tous les jours et faites vous une idée.
N’étaient pas des révolutions…..( trop intellos ? )
Vous voulez quoi ? 1789 et des têtes qui tombent ?
Replaçons nous dans le contexte .
Je pense que l’indignation est à son comble mais l’instruction rend les gens moins sauvages.
Les gens ont bien mesuré leurs acquits et à l’instar de nos dirigeants ne sont pas prêts de les laisser filler sur un coup de tête.
Pourquoi seraient ils si différents de l’élite , ils sont humains également.
VOUS êtes le « troll » finalement
Pourriez-vous faire l’effort de faire moins de fautes d’aurtograffe svp – merci
Tous les modes de production dépassés ont mis longtemps à disparaitre.
Pour le capitalisme, nous entrons dans sa crise majeure, en plus écologique.
Les coups tombent, violemment déjà en Grèce, durement ailleurs,
violemment en France après les élections
(droite ou gauche de gouvernement pareil).
L’indignation et la souffrance ne sont pas la révolution,
mais le début des résistances qui peuvent y conduire.
A condition de rassembler les plus déterminés, dès maintenant.
Fitch abaisse de deux crans la note à long terme de la Grèce à « C ».
L’agence de notation Fitch a abaissé de deux crans la note de la dette à long terme de la Grèce à « C », contre « CCC » auparavant, à la suite de l’accord européen pour le déblocage d’un nouveau plan d’aide au pays et lui éviter ainsi un défaut de paiement en mars.
http://www.boursorama.com/actualites/fitch-abaisse-de-deux-crans-la-note-a-long-terme-de-la-grece-a-c-fd5525501ab0d291b5c68194d1141176
Voici les 10 notes que donne Fitch pour la dette à long terme :
AAA : meilleure qualité
AA : fourchette haute
A : notation supérieure – la qualité du crédit peut toutefois être influencée par la situation économique
BBB : notation moyenne, satisfaisante
BB : fourchette haute – éléments spéculatifs
B : notation spéculative moyenne – la situation financière peut varier
CCC : vulnérable, requiert des conditions économiques favorables pour respecter ses engagements
CC : obligation très spéculative et très risquée
C : hautement vulnérable, en faillite ou en retard de paiements, mais continue les paiements sur les obligations
D : défaut de paiement sur les obligations, Fitch estime que la plupart ou la totalité des obligations seront impayées.
Apres la note CCC de Fitch pour la Grece, il ne manque qu’un P… pour devenir revolutionnaires… CCCP
Des marques au fer étaient également employées comme punition pour les criminels condamnés, combinant la punition physique, les brûlures étant très douloureuses, avec l’humiliation publique (d’autant plus grande si la marque est sur une partie visible du corps) qui est ici l’intention première. Cette marque était une sorte de casier judiciaire indélébile.
La forme du marquage était souvent choisie comme code pour le crime.
Par exemple dans les prisons militaires canadiennes D pour la désertion, BC (Bad Character) pour le mauvais caractère, la plupart des hommes marqués étaient envoyés dans des colonies éloignées.
En 1810, le Code Pénal français prévoyait le marquage sur l’épaule droite du condamné d’un signe distinctif de sa faute : T pour les travaux forcés, TP pour les travaux à perpétuité et F pour les faussaires.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Marquage_au_fer
Ceci se passe de commentaires.
ça me donne du courage!
« Qui avait prédit la crise de 2008 ? », me demande l’un d’entre vous par mail. Comme on me pose assez souvent la question, voici ma réponse :
En français, en termes de mécanismes globaux : Michel Aglietta, dans une description très détaillée : moi-même.
En anglais : Nouriel Roubini, Wynne Godley, Bill Gross et Jeffrey A. Frankel.
Je n’ai pas connaissance de qui que ce soit d’autre qui ait véritablement prédit la crise en expliquant de manière globale quelle en serait la cause et quelles en seraient les conséquences.
Comme je le dis, c’est « à ma connaissance ». Je dis aussi « prédire » : la crise éclate au début février 2007 (chute brutale du prix des Asset-backed Securities BBB ; cf. L’implosion 2008 : 115), quiconque « prédit » la crise après le 7 février 2007, ne la « prédit » pas, mais se contente de la constater.
La crise de 2008 a été, me semble-t-il, assez peu prédite, mais l’aggravation des crises de société, et donc de l’économie, dans les temps modernes (deuxième partie du XXe siècle et années suivantes) est annoncée comme fort probable par des critiques radicaux depuis la fin de la deuxième guerre mondiale.
Je suis content !
Vous citez un des deux (ou trois) économistes que je préfère (après vous bien sûr ! 🙂 ) ! M. Aglietta.
Je ne connais pas les autres, donc je m’abstiens.
Mais je répète que ce qui m’énerve c’est le manque de coordination entre vous tous ! Julien Alexandre en a expliqué l’autre jour une des causes (déplorable d’ailleurs !), mais je m’en fous : cassez la gueule (vous ou un sbire) à ceux qui bloquent et essayez d’agir ensemble, malgré vos différences.
On en a besoin !
Vous parlez des économistes atterrés ?
Dommage en effet qu’il faille être universitaire jusqu’au trognon pour être atterrés !
Ils ont une certaine tendance à s’écouter et s’entradmirer car c’est – un peu – leur moment de gloire après tant d’années d’invisibilité au radar ! C’est un peu puérile de leur part mais on peut les comprendre, ils ont besoin d’assouvir leur soif de revanche et de reconnaissance.
@Thom…
Oui je parle des « économistes atterrés », et je suis moi-même atterré par ce que J.A. nous apprenait l’autre jour.
Il y a, dans leur bande, des gens que j’apprécie. Et ça m’exaspère au plus haut point que pour des raisons à la c.. ils n’arrivent pas à se coordonner avec des types comme Jorion que j’admire au moins autant !
On est dans l’urgence, et pour des querelles de chapelle, on tergiverse … Lamentable !
Ah ! Monsieur Jorion. Si avec la même pertinente efficacité, vous pouviez non seulement prédire les solutions mais surtout, les faire appliquer, en vous impliquant dans la vie politique. D’autres le font, avec semble-t-il pas plus de moyens que vous n’en disposez. Pourquoi pas vous ? L’anthropologie vous accapare-t-elle tant ?
Les solutions sont connues et simples.
Ce qui est vraiment compliqué, c’est de les mettre en place.
@toutouadi
Passons sur leurs mises en place, je suis impatient de lire « les (vos?) solutions simples et connues ».
La pax economica
Une constitution économique supra-national
Une mutualisation du système monétaire mondial.
Bref une sociabilisation et mutualisation de l’économie.
Aussi connue et simple que la paix dans le monde.
Je vous rejoins néanmoins sur la complexité de la mise en place.
Complexité peut être qu’apparente.
Simple hypothèse de travail:
Une économie bloqué par un dysfonctionnement structurel lié à la compétition et à une mauvaise redistribution.
+
Une impasse écologique et des ressources.
+
Une destruction d’une grande partie de la propriété privé, soit sous le coup d’une cupidité suicidaire (défaut généralisé), soit sous les coups de sauvageons révolutionnaires et affamés (insurrections).
= Nécessité d’un consensus économique face à un contre pouvoir extrêmement affaibli.
Ça simplifierait furieusement le problème….
@ sud
Alors donc vous êtes nouveau ici ?
Je pense que si ce n’est pas le cas vous n’avez rien compris.
Sachez que FAIRE de la politique est un métier
et que conseiller les « futurs » ou « actuels » politiques est un choix humain et pas un plan de carrière.
Vous n’avez pas compris la notion d’anthropologie mais seulement lu la définition dans un dictionnaire .
Honnêtement, je vois mal comment je pourrais m’impliquer dans la vie politique encore davantage que je ne le fais.
Peut être en créant des événements autour de votre blog, où les blogueurs pourraient se réunir et échanger, au delà de simples billets virtuels? Autour d’un thème, par exemple la convivialité… On a un activiste qui produit du vin sous le coude. Ca pourrait s’organiser. En général, ça commence par ça non?
@ Paul Jorion
Peut-être en acceptant un poste de conseiller, le plus pertinent possible, dans un futur ministère? 🙂
Euh… je passe !
@ Bruno
Voila.
Lançons une pétition internet pour que Jorion soit nommé Premier Ministre le 7 Mai prochain, ou, au pire, Ministre des Finances et de l’Économie !
😉
Même si cela en irritent peut-être ici je ne peux m’empêcher de rappeler que dès 2005 Colin Campbell avait prévu la crise bancaire et du crédit à venir. Depuis lors le FMI est venu discuter avec lui de son domaine d’expertise. Ce n’est pas rien qu’un telle instance se tourne ainsi vers un ptit géologue.
Les géologues sont, le plus souvent, des emmerdeurs, des casse-pied, des rabat-joie, des réalistes, des casse-c……, des cassandres et des écolos dans l’âme, qui l’ignorent parfois.
Dans les films américains, elles ou ils portent des chemises à carreaux, prévoient tout et sauvent tout le monde à la fin.
Meadows avait prévu pas mal de chose aussi dès 1972. Et Nicholas Georgescu Roegen aussi, un an plus tôt.
Dans ma boite, multinationale de l’ingénierie, ça fait 15 ans que j’annonce des trucs pas bons pour le Génie civil et les ressources énergétiques : personne n’a jamais voulu rien entendre dans la sphère Direction.
Résultats : La sphère tire toujours dans la mauvaise direction et on m’appelle « le chieur » ; ce que j’assume complètement ; et avec fierté ; parce que les trucs pas bons, ils commencent à pointer le bout de leur nez.
@ écodouble
Il est pas géologue aussi Claude Allègre ? 😉
Ah, ça arkao, c’est bas et c’est pas gentil. Vous appuyez là où ça fait mal :-).
Dans la profession on se console en disant que finalement c’est un géophysicien, et qu’il a du sécher tous ses cours de géole, ou alors, qu’il est l’exception qui confirme la règle.
Au fait ! Si c’est vous sur la photo, j’aimerais bien vous rencontrer ; en tant que néandertalien bien sûr. Mon rêve a toujours été de connaître des gens de l’Humanité de votre espèce.
Il me semble bien Paul que Pierre Larrouturou avait lui aussi prédit la crise de 2008, même si de façon différente de la votre, son analyse se rapprochait cependant de la votre.
Paul T.
Vous oubliez Steve Keen !
Il avait modélisé les 2 phases, de « grande modération », et de grande « récession ». Il en avait déduit que la « grande modération » annonçait la grande crise économique que nous connaissons aujourd’hui. Ce qui lui donne une sacrée avance sur les autres……
Rajouter Yannick Coleu (Roque) qui anticipait bien sur les rubriques Conjoncture de pro-at.com
Il me semble que François Chesnais avait anticipé, sans toutefois être précis dans sa description des détails fins de la crise actuelle, une part des mécanismes en jeu, notamment dans La Mondialisation du Capital et dans l’ouvrage collectif dont il fut le maître d’oeuvre, intitulé La mondialisation financière.
Je ne suis plus tout à fait sur de ce que je vais dire, mais il me semble qu’il avait d’ailleurs fait une bonne recension de votre premier ouvrage, la crise du capitalisme américain.
Il faut peut être aussi ajouter à votre liste les deux post-marxistes que sont Gérard Duménil et Dominique Lévy.
Là, je ne suis plus très sûr, mais il me semble bien avoir entendu un mec qui, en 2005, disait qu’un mec dont il avait entendu parler,… Non, en fait, je ne me souviens plus très bien.
>Jean-Yves
😛
J’ai acheté il y a quelques mois votre ouvrage « La crise du capitalisme Américain ». Fini de rédigé en 2005, et paru en 2007, votre ouvrage est tout simplement stupéfiant avec le recul d’aujourd’hui : la crise était écrite dans « les rouages » de la mécanique capitaliste, fallait-il encore être mécanicien et ne pas avoir d’œillère.
Ce blog partage votre analyse de la mécanique « post 2008 », ou à défaut en pointe l’opacité. Je crains cependant que là s’arrête ses vertus… cela n’hôte pas les œillères des mécaniciens de la Troïka (et suivants), malgré le fait que les rangs des « mécaniciens atterrés » gonflent de jour en jour.
J’attaque « Le capitalisme à l’agonie », histoire de boucler la boucle.
Hors sujet :
Je profite de ce post pour vous remercier, ainsi que vos compères de billets et les « posteurs » du dimanche.
Pour murir sa réflexion personnelle, il convient de diversifier ses littératures, la votre apportant clairement une importante pierre à l’édifice.
Héhé… Bill Gross… Pimco… un financier… milliardaire… ex joueur pro de blackjack à Las Vegas… philatéliste/philanthrope… acheteur/destructeur de baraques à 23 millions $… et gourou qu’a fait gagner 1,7 milliards $ à PIMCO en anticipant (en pariant sur…) la chute (et le sauvetage…) de Fannie & Freddie…
http://en.m.wikipedia.org/wiki/Bill_Gross
http://www.telegraph.co.uk/finance/newsbysector/banksandfinance/2795966/Fannie-Mae-and-Freddie-Mac-rescue-nets-%241.7bn-for-Bill-Gross.html
Bien vu !
Comme d’hab !
Moi en 2006 sur une plage d’Espagne et mon ami ne me croyait pas, si seulement j’avais écrit un bouquin lol !!! mais j’ai sauvé ses actions de la société générale au plus haut ou presque ..Je lisais alors au soleil Histoire mondiale de la spéculation financière de Charles Kindleberger. Ce qui est bien avec la finance c’est qu’on peut tout autant créer n’importe quoi que dire n’importe quoi à son sujet car tout est y marketing ….
Peut-on dire que E. Todd l’avais aussi anticipé ?
Pas ‘techniquement’ mais…Dans ‘après l’empire’ en 2002, on pouvait déjà en déduire la suite, 2007, etc…
« Par des voies mystérieuses, le mouvement d’argent conçu par les privilégiés de la périphérie comme un investissement en capital se transforme pour les Américains en signes monétaires servant à la consommation courante de biens achetés à travers le monde. L’investissement en capital devra donc, d’une façon ou d’une autre, être vaporisé. La science économique devrait spéculer, analyser, prévoir : la chute des indicateurs boursiers, la disparition d’Enron, l’implosion du cabinet d’audit Andersen fournissent des pistes et des hypothèses. Chaque faillite américaine se traduit pour les banques européennes ou japonaises par des volatilisations d’actifs. Et puis nous savons d’expérience en France que, du scandale du Crédit Lyonnais à la mégalomanie américanophile de Jean-Marie Messier, un investissement massif aux Etats-Unis est comme l’annonce d’une catastrophe imminente.
Nous ne savons pas encore comment, et à quel rythme, les investisseurs européens, japonais et autres seront plumés, mais ils le seront.
Le plus vraisemblable est une panique boursière d’une ampleur jamais vue suivie d’un effondrement du dollar, enchaînement qui aurait pour effet de mettre un terme au statut économique « impérial » des Etats-Unis.
Nous ne savons pas encore si la baisse du dollar qui s’est amorcée au début d’avril 2002, à la suite de l’affaire Enron-Andersen, n’est qu’un aléa du système ou le début de sa fin.
Rien de tout cela n’a été voulu ou pensé.
L’implosion du mécanisme sera aussi surprenante que l’a été son émergence »
Le premier paragraphe de la premières page de « La crise du capitalisme américain » (2007 ; rééd. 2009) :
Introduction
Dans Après l’empire. Essai sur la décomposition du système américain, publié en 2002, Emmanuel Todd envisageait une crise majeure du capitalisme américain. Ignorant cependant sous quelle forme précise celle-ci se manifesterait, il écrivait : « Le plus vraisemblable est une panique boursière d’une ampleur jamais vue suivie d’un effondrement du dollar, enchaînement qui aurait pour effet de mettre un terme au statut économique « impérial » des États-Unis ».
Ah ben, dans le mille…Et pris ‘la main dans le sac’ de ne pas avoir lu votre livre ! 😉
Mais on vient généreusement de m’offrir ‘le capitalisme à l’agonie’…Et je lis lentement !
Donc Todd et Jorion, conseillers ministériels ! Pouf pouf …
ou l’on s’aperçoit que les dirigeants pensent qu’une dette à 200 % n’est pas un problème , faisons comme le japon.
sauf que là bas les taux sont nuls et que la dette est détenue par les autochtones.
seule méthode pour les français revenir sur le passé de 30 ans , faire payer les profiteurs de 30 ans , condamner les dirigeants , absorber l’assvie.
sinon c’est 1929,1789 et tout et tout.
Le sauvetage de la Grèce consiste à l’isoler pour la regarder lentement sombrer…………
Je suis entièrement d’accord avec vous et je rajouterai qu’ils le font avec la complicité des politiciens grecs qui ne défendent pas les grecs , mais leurs créanciers.
Je suis dégoûté, démoralisé, déprimé ,…….ah si les grecs réalisaient ce qu’il se passe!
La dette grecque et les financiers, c’est pas compliqué : c’est l’histoire du mythe de Sisyphe.
Bonjour,
Bon voilà le plan voté pour la Grèce porte ses fruits
L’agence de notation Fitch a abaissé de deux crans la note de la dette à long terme de la Grèce à « C », contre « CCC » auparavant, à la suite de l’accord européen pour le déblocage d’un nouveau plan d’aide au pays et lui éviter ainsi un défaut de paiement en mars. Tout en indiquant qu’ »un défaut de paiement est fortement probable à court terme ». Donc maintenant que la dette privé est devenue une dette supportée par les peuples, on peut y aller gaiement , Faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages
@ Ardéchoix: quand les canards sauvages commencent à tirer eux aussi, la partie de chasse devient plus intéressante!
c’est ce qui va arriver!
@ Marx prénom Groucho
– J’ai bon caractère mais j’ai le glaive vengeur et le bras séculier. L’aigle va fondre sur la vieille buse.
– Ça c’est chouette comme métaphore.
– Ce n’est pas une métaphore c’est une périphrase.
– Ah fait pas chier !
– Ça c’est une métaphore.
(Michel Audiard )
Les « hedge funds », c’est comme les bisons!
« La théorie des marchés-efficients-qui s’autorégulent n’a jamais été scientifiquement prouvée. Et on peut dire qu’elle a montré ses limites. On arrive au bout de trente ans de vision libérale anglo-saxonne des marchés financiers, il est minuit moins le quart.,. Et c’est la galerie des horreurs!»
Plaidoyer d’un économiste d’Attac? Extrait du dernier meeting de Jean-Luc Mélenchon? Pas du tout! C’est Dominique Cerruti, directeur général adjoint de la Bourse NYSE Euronext, qui l’a affirmé, en clôture d’un débat a l’université Parls-Dauphine, le 16 Février.
Pour conclure une série de tables rondes sur la fin de la dictature des marchés? », organisées par son entreprise et le Cercle des Economistes, Cerruti s’est livré à un implacable réquisitoire contre les dysfonctionnements de marchés rongés par « une opacité galopante «, gouvernés â 60% aux Etats-Unis par le « trading haute fréquence » (via des ordinateurs) et « hyperfragmentès en Europe entre 132 places d’exécution pour les actions »…
Je n’ai rien contre les acteurs du marché, qui font tous individuellement leur travail, a précisé le patron de la Bourse. « mais les « hedge funds » [fonds spéculatifs,], c’est comme les bisons.’ Quand un bison passe, ça va… Quand il y en a 9000, à ta tête de 2000 milliards de dollars de capitaux, qui chargent tous en même temps – par exemple en « shortant » tes banques françaises -, ça peut faire beaucoup de dégâts! »
Tél. Rouge du Nouvel Observateur du 23 février 2012
Les bisons,c’est comme les auvergnats. Quand y en a un ça va…
Bonjour Leclerc, je ne comprends pas bien la clause d’action collective dont vous parlez, pourriez vous l’expliciter un peu plus en détail?
D’avance merci.
Le projet de loi qui va être proposé au vote du parlement n’est pas encore connu. Les clauses d’action collectives proposées à l’adoption contraindraient les créanciers à accepter l’échange, une fois un seuil de participation des 2/3 atteint.
est-ce que cela ne déclencherait pas automatiquement les CDS, puisque les créanciers seraient contraints ?
@ Gilles
Ces dispositions visent à tenter de l’éviter ! Au comité de l’International Swaps and Derivatives Association (ISDA) qui décide de trancher…
Donc, si on comprend bien, si les 2/3 sont atteints, le 1/3 restant doit accepter « l’échange volontaire » … ou se taire à tout jamais et de toutes les façons « prendre sa perte » comme a dit DSK.
ça me rappelle Lafontaine et sa fable apocryphe « Le tiers et la perte »
Un gros banquier ayant prêté toute sa vie,
Perdit son sourire une fois la crise venue.
Rien, pas même un petit soutien au FMI,
Sans le sou il se voyait finir à la rue.
Que de gens pourtant heureux il avait mi nus
Toujours affable, de fort coquette manière.
Tiens, se disait-il, je n’aurai jamais connu
Ce froid puissant que les gueux appellent misère.
Puis vinrent la crise et son frère le défaut,
La chute des cours et l’enfer fumant des dépôts.
Les banques run, tout comme la crise obligataire
Eurent tôt fait d’attrister notre mou janissaire.
Vite un CDS, disait-il, pour se refaire !
Du défaut je me joue, car je suis assuré.
M’envoyer ainsi à la soupe populaire ?
Allons ,allons, ce serait trop insensé !
Pourtant il vint et de fort bien belle manière
Ce défaut honni, jamais pensé, toujours craint.
Il fit un bruit sec, comme ceux qui sonnent le fer
C’était l’hiver, en février, un gris matin.
Deux tiers dedans lui exigea le beau Mario !
Un tiers dehors, gémit livide le vieux ballot !
Cela suffit, crétin, je vous ferai plier !
C’est bon, je cède et meurs, admit le vieux banquier.
Merci Monsieur Leclerc.
Eurocrise : Grèce, austérité, le retour des erreurs des années 1930, par Paul Krugman
http://contreinfo.info/article.php3?id_article=3222
‘Plus à terme’ est une expression dont j’ai la nette impression qu’elle ne signifie absolument rien…
‘A plus long terme’, ‘à plus court terme’, soit… mais là…
Excusez le ton de mon message: je continue d’être furieux contre les solutions financières à des problèmes créés par des financiers. Je redis que ce sont le chômage et les inégalités sociales qui ont créé la crise, et pas l’inverse comme les gouvernants voudraient nous le faire croire.
Que l’Europe, comme elle en a les moyens et même les instruments, lance des programmes de création d’emplois, par des plans d’investissements Keynésiens massifs en infrastructures industrielles (réseaux divers de transports de biens d’énergie, de données et de personnes) et en services sociaux d’éducation et de santé, en Grèce d’abord, cela redonnera de l’emploi aux grecs et donc des revenus, avec lesquels ils pourront faire repartir leur économie à court terme, et éventuellement renflouer leurs banques par leurs activités ou par leurs épargnes, s’ils en ont alors les moyens. Mais ce qu’il ne faut surtout pas faire en Grèce (ni ailleurs) c’est de renflouer directement les banques, l’argent repartant alors dans des opérations de spéculation qui n’apportent rien aux peuples.
Mais de plus ces investissements en infrastructures permettront par la suite aux grecs de redémarrer sur de meilleures bases.
Les plans actuels envisagés par les financiers européens ne résoudront rien. Ils continueront d’affaiblir les plus pauvres en Grèce ainsi que dans les autres pays soumis à la punition des plans de restrictions budgétaires.
Voir l’article très intéressant du Monde Diplomatique de ce jour:
Dette publique, la conjuration des bonnes idées
par Laurent Cordonnier, mercredi 22 février 2012
http://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2012-02-22-Dette
Paul T.