6e ÉTAGE OU 6e AVENUE ?, par Panagiotis Grigoriou

Billet invité. Panagiotis Grigoriou dirige le blog greek crisis.

En Grèce, depuis l’arrivée de la Troïka nous devenons tous une… atmosphère. Dans des conditions de  laboratoire et sous pression. Par modélisation exemplaire et accélération des particules, élémentaires si l’on préfère. Et ces particules c’est bien nous. L’accélérateur quant à lui, relève de la mécanique du dernier méta-capitalisme bancocrate. Cela a bien fonctionné à un tel point que maintenant nous pouvons sans peur nous regarder dans le miroir du futur pour nous apercevoir que nous sommes déjà des mutants.

A commencer par notre régime politique, cette pseudo-democratie, mollement parlementaire et durement affairiste, devenue désormais une quasi-dictature après trois putschs réussis. Le premier, en 2009, s’est déroulé lors des élections, alors encore « libres ». Le PASOK (P.S. grec) arrive au pouvoir devançant de dix points la droite. Georges Papandréou, ami de Geοrges Soros, grand cosmopolite (l’expression est de lui-même) et apparemment plus à l’aise dans la syntaxe de son pays natal, les États-Unis, que dans la grammaire balkanisée du grec moderne, habille alors sa piètre rhétorique comme il le peut. Et les grands médias lui orchestrent convenablement l’image. Sa campagne est déjà un Case Study mais je parie qu’il y en a d’autres en Europe en ce moment en passe de devenir aussi cas d’école. « Le citoyen d’abord », « rupture avec les pesanteurs du passé », « gouvernance électronique », « allons-y, tous ensemble », « finissons-en avec la dictature des marchés », « prenons des mesures pour réconforter les citoyens les plus fragiles, surtout ceux qui ont emprunté de l’argent et doivent faire face à la crise », « faisons de la Grèce, le Danemark du Sud », « de l’argent il y en a », « nous sommes prêts pour la croissance verte, les nouvelles technologies et l’écologie», « augmenter les impôts, la TVA par exemple, est un crime contre les plus faibles et conduirait l’économie tout droit à la récession ». Voilà le synopsis de la rhétorique de ce premier coup d’État.

Aussitôt au poste de Premier Ministre, élu le 4 octobre, et prenant ses fonctions le 6, le socialiste Georges Papandréou ayant donc mené toute sa campagne sur la redistribution des richesses et la hausse des salaires de fonctionnaires, il annonce encore son intention de « prendre des mesures d’urgence pour améliorer la compétitivité du pays car l’économie se trouve dans une situation critique, ayant hérité des dettes cachées du précèdent gouvernement, mais tout en protégeant les revenus des plus fragiles, augmentant les petites retraites, augmentant dès 2010 les salaires et les retraites plus que l’inflation, en gelant les tarifs du gaz et de l’électricité, en rénovant le système de santé, en renforçant également les moyens de la Sécurité sociale, afin de permettre finalement au citoyen l’accès à un système de santé de haute qualité et gratuit, en renforçant aussi le système éducatif, lui attribuant dès le budget 2010, un milliard d’euros supplémentaires ». Enfin Papandréou s’est dit « déterminé à renforcer le rôle du Parlement dans le processus décisionnel de notre régime démocratique ».

La suite est désormais connue. Georges Papandréou, en bon préparateur de commandes, a apporté le pays entier et sur un plateau, aux banquiers charognards impériaux (BCI !). Nous en avons déjà eu la confirmation en découvrant le documentaire de Canal + « Un an avec DSK – Au cœur du FMI » en mars 2011. Nous apprenons alors par Dominique Strauss-Kahn en personne, que le premier ministre grec fraîchement élu avait contacté très discrètement le FMI fin 2009. Or, il proclamait haut et fort dans le même temps que son pays s’en sortirait très bien tout seul, et ceci jusqu’au printemps 2010. « Papandréou m’avait appelé très tôt, dès novembre-décembre 2009 en disant qu’il avait besoin d’aide », révèle dans la vidéo Dominique Strauss-Kahn. « Le premier ministre avait très bien conscience qu’il avait besoin d’aide [du FMI]. » Or, la demande officielle du gouvernement grec est seulement intervenue au printemps 2010. Le plan de 110 milliards d’euros de prêts octroyés conjointement par le FMI et l’Union européenne sera rapidement mis sur pied, malgré la cacophonie apparente entre les dirigeants européens. « Quand le FMI est venu, on a fait le travail en 15 jours », s’est vanté Dominique Strauss-Kahn. « C’est parce que durant les mois précédents, on avait travaillé souterrainement avec les Grecs. (…) Tout ça parce que les Grecs eux souhaitaient une intervention du FMI même si Papandréou pour des raisons politiques n’affirmait pas ça. »

Ce scénario fait désormais partie de notre vécu… en pédagogie politique. L’agence de notation Fitch dégrade la note de la Grèce de Α à Α- le 22 octobre 2009, pratiquement dès la mise en fonction du nouveau gouvernement. Le 21 janvier 2010 le « spread » entre les obligations allemandes et grecques à 10 ans atteint les 300 points de base (3%). Comme par hasard, une semaine plus tard au Forum Économique de Davos, Georges Papandréou est invité à prendre des mesures d’austérité. La Grèce « accepte » le Mécanisme dit officiellement « de soutien économique », institué par le Fond Monétaire International, l’Union Européenne et la Banque Centrale Européenne, mécanisme alors connu depuis, sous le nom de « Troïka », ainsi que ses représentants ou émissaires – contrôleurs en route pour Athènes autour du 23 avril 2010. Cinq jours plus tard, l’agence de notation Standard & Poor’s dégrade la note de la Grèce de Î’Î’Î’+ à Î’Î’+ et le « spread » des obligations grecques à 10 ans atteint les 1000 points (10%).

Au départ, il était question de la dette dite souveraine du pays, 300 milliards d’euros et 143% de son PIB en 2010, pour en arriver après la « thérapie de choc », infligée à la majorité des Grecs, à une dette … encore plus souveraine atteignant les 360 milliards d’euros, représentant 166% du PIB du pays en 2012. La Troïka et le gouvernement grec, ont alors signé trois documents liés, le Traité du Nouveau Prêt et l’accord avec le FMI, accompagnés d’un Mémorandum, une feuille de route en somme obligatoire, sur les mesures à prendre … « pour s’en sortir ». Aucun gouvernement grec depuis n’a osé faire valider ce Traité devant les parlementaires, suivant la procédure prévue par la Constitution pour ce type d’engagement si crucial pour le pays (analyse de Giorgos Kasimatis, universitaire et juriste constitutionnaliste). C’est finalement seulement le Mémorandum qui fut approuvé après maintes péripéties à l’Assemblée le 6 mai 2010, provoquant la première défection de trois députés socialistes. La Grèce Mémorandienne s’embourbe depuis, dans une série de réformes prétendument censées la rendre compétitive, s’agissant plutôt, d’une variante de la Stratégie du choc et de l’interminable montée de son capitalisme du désastre (Naomi Klein). Baisse des salaires dans la fonction publique et dans le secteur privé, augmentation en flèche des impôts, dérégulation de l’accès à certaines professions, démantèlement des conventions collectives, réduction des effectifs partout. Nous avons alors connu des grèves à répétition, et nos manifestants, surtout très nombreux du temps des « Indignés » durant l’été 2011, furent violemment réprimés devant le Parlement et sur la Place de la Constitution (Syntagma). Toute la planète avait alors compris qu’il fait désormais un temps de chien à l’ombre du Parthénon, découvrant par la même occasion notre célèbre chien-manifestant, Loukanikos (Saucisson). Voilà pour un sommaire du deuxième putsch.

La troisième phase du Putsch en Grèce fut la mise en place de la gouvernance directement bancocrate de Papadémos, début novembre 2011. Initialement « composée de trois formations, P.S., droite et extrême droite, ayant comme seule mission de parapher le Mémorandum II, autrement dit le nouvel accord avec les « marchés » et aussitôt conduire le pays aux élections prévues pour février 2012 ». Son vrai rôle est d’achever la mise en place de l’occupation. Ce que les Papadémiens viennent de parapher hier soir paraît-il, est tout simplement la première occupation officielle des temps nouveaux en Europe. Soulignons que la « dette » deviendra alors « applicable law » suivant le droit anglais, les « évaluations » des agents de l’État seront faites par une structure française en vue de licenciements dans la fonction publique ; la collecte des impôts, la gestion en somme de l’État profond, est en passe d’être transférée vers l’Allemagne, laquelle a déjà créé un Secrétariat d’État aux affaires grecques. Il s’agit du secrétaire d’État allemand à l’Emploi et aux Affaires sociales, Hans-Joachim Fuchtel, homme de confiance d’Angela Merkel. En expérimentant le premier défaut (contrôlé ?) d’un pays de la zone euro, c’est à dire déjà l’intérieur d’une zone d’occupation monétaire (pays classé ZOM !), préalablement établie depuis une décennie sous un nuage de propagande. C’est la variante applicable aux Baronnies sous mandat, de la Règle d’or.

Dès hier (mercredi) des parlementaires socialistes ont fait circuler une pétition au sein du Parlement pour soutenir une prolongation du mandat Papadémien, jusqu’à la fin de la législature, à savoir 2013. Les structures alors « définitives » du « pays réel » bancocrate se referment sur nous. Et jusqu’ici, pas de révolte. Car nous avons déjà été déconnectés du vrai lien politique (comprendre, agir, prendre en main la situation collective, contrôler les politiques notamment) en plus de la corruption gonflée par les fonds structurels de l’U.E. et par les pots de vin divers et variés. La culture, la langue, la musique furent en quelque sorte détruites et avec elles, tout un système de réflexion et d’action. Ce processus a pris trente ans, télévision, « life style », consommation, argent et crédit faciles, la musique de Theodorakis, d’Hadjidakis, étant entièrement bannies des radios, et en dernière instance, une culture « loisirs domestiques » dont la composante désastreuse consiste à nous tenir enfermés chez nous.

Depuis la mise en place de la Troïka, les nouvelles mesures tombent quotidiennement : nous apprenons de mauvaises nouvelles tous les jours et nous subissons une mithridatisation certaine. D’où notre mutation. Déjà dans le vocabulaire, « CDS », « spreads », « PSI », « FMI », « Debt », « Agences de notation », « triple A », « double C », termes relevant déjà de la sémantique du désastre. Nos neurones explosent, nous devenons incapables d’aller au-delà, nous sombrons dans les psychotropes (le gouvernement Papadémien vient tout juste de dépénaliser l’usage de la drogue dite « légère »), nous sombrons aussi dans l’alcool et le suicide. Ainsi, leur stratégie est digne du meilleur interrogatoire des temps totalitaires. Tantôt on annonce l’arrêt des mesures d’austérité, mais c’est pour en annoncer d’autres. Les règles concernant les retraites ont changé une bonne douzaine de fois depuis 2010. Et les gens sont perdus. Certains se referment dans le monde du silence, se laissant mourir à petit feu. Notre sociabilité se trouve grièvement blessée. Des amis se cachent pour ne plus avoir à exposer publiquement leur nouvelle situation, où nous avons cessé de pouvoir encore nous payer un café ensemble. Si on y ajoute le combat pour la survie, la destruction des repères, et plus « pratiquement », l’impossibilité d’instaurer des entractes réellement festifs dans l’immédiat ou dans le moyen terme, pour retrouver les siens, voyager, c’est alors l’effondrement psychologique, donc l’apraxie. Avec en plus, la répression policière et la mise en place d’un terrorisme économique via les impôts dignes du servage, le fichage, le chantage, dans la fonction publique notamment. Croyez-moi, chers amis, cette stratégie du choc n’est pas une illusion. Je le savais fort bien et je le disais haut et fort lors des manifestations massives de 2010 et 2011, tant que les gens et leurs proches avaient encore un petit salaire ou des réserves pour tenir, ils étaient encore capables d’analyses et de revendications, disons de type « classique », mais les partis de gauche n’ont pas pu ou voulu saisir le tournant et la droite dite populaire (pas populiste) était encore inexistante pour en constituer un nouveau pôle anti-Mémorandum, faisant par exemple scission avec son principal parti. Ajoutant in fine l’abolition accélérée de notre économie et nous aboutissons à un tableau bien triste !

Nous nous sentant déjà ancrés à la solution finale bancocrate, nous tenterons sans aucun doute autre chose. Mais quoi ? Tout est dans l’air. C’est la raison pour laquelle, selon certaines informations de la presse grecque (mercredi 8/2/2012), la chaîne CNN serait en train de louer l’ensemble du 6eme étage au prestigieux hôtel « Grande Bretagne », place de la Constitution (Syntagma), en face du Parlement et ceci parait-il pour plusieurs semaines, « s’attendant à la bataille d’Athènes ». Alors, 6e étage comme 6e avenue à New York (Bank of America Tower et Rockefeller Center) ?

Il semblerait aussi que les ambassades ici à Athènes, préviennent leurs ressortissants d’un manque à craindre de produits alimentaires et de carburant. Nous, nous avons déjà constitué des réserves dans les caves et dans les placards. Avez vous évoqué la possibilité d’une guerre ? Ou d’une « Règle d’or » comme équivalent d’une « Conférence de Wannsee » ?

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124 réponses à “6e ÉTAGE OU 6e AVENUE ?, par Panagiotis Grigoriou”

  1. Avatar de Léoned
    Léoned

    J’en ai marre de cette « dette » grecque ! [je ne critique pas le moins du monde votre article, au contraire je l’approuve]

    Je redis ce que j’ai déjà dit : si un pays comme la France (le pays, pas ses banques) avait pris entièrement à son compte la dette initiale de la Grèce (~ 300 milliards d’euros), elle aurait elle-même porté sa propre dette à en gros 100% de son PIB, aurait, au passage perdu son triple A, ce qui s’est de toute façon produit, et c’était fini !

    A la place : on a augmenté la dette grecque, réduit les capacités de vie des grecs, etc.
    Tout ça, pour satisfaire le « financier » !

    Je redis : marre !

    1. Avatar de tomate
      tomate

      Bonsoir !

      Un monsieur de 89 ans, avec qui je conversais en ce jour ensoleillé et un peu moins froid que le jours précedents, a rétorqué à une personne commune connue appréciée qui se plaignait , en employant votre terme : « MARRE ».
      La réplique fut :  » Gardez précieusement vos MARRE…vous en aurez besoin, pour plus tard  » !

      PS :
      faut vous préciser , ceci :
      – Il a connu le STO durant la 2ème WW
      – Il a subit l’après 1929 ( ses conséquences) , et toutes modifications de structures , évènements locaux, nationaux et internationaux…
      -Il a connu le froid … et la faim … en parcourant la campagne  » toue la journée , pour ramener pas grand chose : 1 noisette de beurre , 50 gr peut être … et des glands !!! Le gland , ca tient à l’estomac !!! ».

      1. Avatar de Léoned
        Léoned

        Justement ai-je envie de dire.

        Si vous revoyez ce brave homme (l’âge de mon père qui a l’époque eut plus de chance, un peu plus) dites lui que si je dis « marre », c’est par anticipation.

        Même par pour moi (60 berges), mais pour ma fille qui va sur sa trentaine, son mec , ses éventuels futurs enfants, ma nièce (même âge que ma fille), son mec, sa fille de 2 ans, tous le mômes que j’ai eu comme élèves (dont le plus vieux doit avoir dans les 45 ans), etc.

        Pas envie, qu’ils vivent ce que lui a vécu, alors qu’on y va tout droit.

        Donc je le maintiens mon marre !

  2. Avatar de julien
    julien

    C’est un désastre…
    Un échec total…

    Les Grecs ont renoncé à se battre…
    C’est ce qui pouvaient arriver de pire 🙁

    1. Avatar de Franck
      Franck

      Vous ne pouvez pas dire cela :

      ils sont victimes d’un holocauste financier : cela fait deux ans déjà qu’ils se battent : des dizaines de grèves générales : mais depuis novembre 2011 : ils ne peuvent plus, ils sont à bout : n’ont plus d’argent et la grande majorité bascule dans la lutte quotidienne pour la survie. Les rares qui résistent encore et se battent sont devenus donc ultra-minoritaires (mais que ferions nous à leur place ?) et doivent être soutenus et aidés de toutes nos forces : si la Grèce tombe, l’Europe démocratique tombe.

      Et nous, que faisons nous ?
      http://solidarity-greece.blogspot.com/

    2. Avatar de Hervey

      Non, les grecs n’ont pas renoncé à se battre, mais comme on nous le fait remarquer pour la météo, il y a deux types de température:
      La température sous abris
      et
      La température ressentie.

    3. Avatar de Alain
      Alain

      Je ne pense pas, c’est juste que le point de rupture n’a pas encore été atteint mais avec les nouvelles mesures d’austérité il va certainement l’être. Ça va certainement bientôt barder en Grèce et je n’aimerais pas êtres les hommes et les femmes qui ont signé ses mesures d’austérité (mais bon ils se sont mis eu même la corde autour du cou).

      Tout mon soutien aux peuples Grecs !

    4. Avatar de taratata
      taratata

      @ julien
       » Les Grecs ont renoncé à se battre… »
      allons , allons , va donc faire un tour sur le  » jura libertaire  » .

  3. Avatar de Garorock
    Garorock

    « Les troïka boy’s font chez nos amis grecs, un remake du Chili 70’s en format Hollywood! »
    C’est le commentaire que j’allais poster sous le billet de F.Leclerc quand j’ai vu le votre, Monsieur. Et j’ai presque honte d’avoir été peut être en dessous de la sinistre vérité…
    Votre témoignage est à pleurer de rage d’appartenir à l’espèce humaine.
    J’aimerais pouvoir vous dire, tenez encore deux mois et nous allons vous sortir de là, chasser Sarkosy et reconstruire la démocratie en Europe… Mais chez nous, le chouchou des sondages, dejeunait encore hier avec le « libérateur de la Lybie » alors je crois bien que cela ne vous servira à rien…
    Et puis deux mois pour vous, c’est deux siècles!
    Et puis je ne sais plus quoi vous dire…
    C’est à pleurer!

  4. Avatar de Cyberpipas
    Cyberpipas

    La Grèce, où quelques idiots pensent encore pouvoir vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué, est plus une tentative désespérée de prorogation capitaliste qu’une vitrine (brisée) du futur européen…

    Faire passer l’usure pour de l’aide, quand même, faut pas être fin… ni s’étonner des réactions vindicatives en gestation.

    L’Histoire confirme l’expertise de Klein, mais nous n’avons toujours pas d’Orlov à l’européenne… on fera sans!!!

  5. Avatar de Jean-Seb
    Jean-Seb

    De quoi sont coupables les Grecs pour subir pareil traitement? La population qui endure ce régime d’austérité porte-t-elle vraiment en elle le virus de la mauvaise gestion économique? On entend autour de soi certaines personnes (bien peu conscientes de ce qui est en train de s’y passer) décrier leur « manque de compétitivité », leur « fraude fiscale élevée au rang de sport national », leurs « fonctionnaires pléthoriques » etc,. Cela a bien fait rire et jaser le reste de l’Europe à l’époque et encore maintenant, surtout les Allemands. Mais ces derniers se souviennent sans doute qu’au lendemain de la 2e guerre mondiale le Plan Marshall les a aidé à relever la tête, sans doute pas par solidarité gratuite mais car le communisme menaçait de l’autre côté du mur. En 2012, la solidarité ne se donne plus, elle se mérite sur base de sacrifices. Or ce qui guette de l’autre côté du précipie est encore plus sombre mais nous restons tétanisés, pressés de lâcher cet ex-compagnon de cordée bien encombrant… Pour ma part j’en parle autour de moi et essaye de sensibiliser mes proches, amis et collègues, mais la tâche est dure, les esprits restent enfermés dans ce fameux « cadre » dont il faudrait pourtant sortir

  6. Avatar de Franck
    Franck

    Bonjour, cet écrivain et chercheur a besoin de votre aide pour survivre et continuer à nous écrire ce qu’il se passe là-bas : vous pouvez désormais faire vos dons via paypal sur son site : en bas à droite sur la première page :

    http://greekcrisisnow.blogspot.com/

    Merci

    1. Avatar de ig
      ig

      Entièrement d’accord, s’il est possible de ne pas utiliser Paypal. Quel autre système proposez vous?

      1. Avatar de WOLF
        WOLF

        Paypal ou pas, il faut savoir s’ entraider.

        Pour le reste je vous lis.

      2. Avatar de ig
        ig

        Ok Paypal donc…

  7. Avatar de Charles A.
    Charles A.

    Les Grecs ont renoncé à se battre…

    Non, ils ont fait, comme nous le ferons ailleurs dans la crise en cours,
    l’expérience amère de la complicité de tous les politiciens professionnels ,
    des promesses électorales, des indignations et des manifestations sans lendemain.
    L’important, ce sont les actions sur la base de l’expérience, loin
    des illusions des urnes, rassemblant pour frapper puis exproprier le capital.

    En voici une parmi beaucoup:
    Un hopital grec sous contrôle ouvrier
    http://orta.dynalias.org/inprecor/article-inprecor?id=1264

    1. Avatar de taratata
      taratata

      A Charles A.
      A prendre avec des pincettes , cet article émane du bureau de la IVème internationale , les troskards quoi !

      1. Avatar de Charles A.
        Charles A.

        Cette publication a la réputation de vérifier ses informations.
        Si vous avez de quoi l’améliorer, elle le fera.
        Et pourquoi avec des pincettes ?
        Ce sont les tenailles du capital qui menacent le peuple grec.

  8. Avatar de Ardéchoix
    Ardéchoix

    d’aprés AFP (boursorama) Un accord « final sur le paquet de mesures » de rigueur réclamées par les créanciers de la Grèce, UE et FMI, a été conclu au sein du gouvernement grec de coalition, a indiqué jeudi une source gouvernementale. AU SUIVANT

  9. Avatar de Imagine
    Imagine

    ça paie de ponctionner le fric des Européens à la nanoseconde:

    http://www.20minutes.fr/ledirect/876732/etats-unis-baisse-inscriptions-chomage-intensifie

    1. Avatar de Olivier
      Olivier

      @ imagine : vous semblez ignorer le mode de fonctionnement des stats aux US.
      il s’agit là de chiffres provisoires qui sont quasiment systématiquement revus das un sens défavorable dans les mois qui suivent meix comme de nouveaux chiffres biaisés sont parus entretemps…..
      de plus, si vous lisez le rapport du BLS, vous constaterez un point surprenant à savoir la diminution de la population active aux US venant impacter les chiffres du chômage.
      il est tout à fait surprenant que la population active se réduise dans un pays tel que les US considérant sa démographie (solde migratoire positif et nombre d’arrivée sur le marché du travail notamment)
      il suffit sans doute de « sortir » un certain nombre population tels que les chômeurs non indemnisés, les contrats à temps partiels, les personnes ayant abandonné toute recherche d’emploi par découragement etc… pour parvenir à ce miracle !
      j’en suis même à me demander si ces chiffres ne sont pas directement trafiqués sans autre forme de procédure !!!
      si on se réfère aux chiffres « officieux » du chômage, il serait plutôt de l’ordre de 20% en lieu et place des 8,3% fanfaronnés par OBAMA et sa clique !
      bref, gardez un œil critique sur les chiffres produits, en tant qu’ancien auditeur, je peux vous dire qu’ils peuvent parfois exprimer une réalité toute différente de la vérité (cf : les capitaux propres des banques et plus précisément les titres subordonnés qui sont en réalité des dettes !!!)

  10. Avatar de BA
    BA

    L’Union Européenne est morte à Athènes.

    1. Avatar de Un naïf
      Un naïf

      Définitivement, oui.

    2. Avatar de Cyberpipas
      Cyberpipas

      La démocratie est née, a vécu, et meurt à Athènes.

      Ici nous avons la « démocratie participative ». Mais soit nous avons une démocratie, soit nous ne l’avons pas: plus qu’un pléonasme, la « démocratie participative » est un double foutage de gueule.

      1. Avatar de cougar19
        cougar19

        Quelle démocratie? C’est le pouvoir du peuple, non ? Alors si on veut la voir vivre ou revivre, il faut s’en occuper. Prenons le pouvoir en Grèce et aussi en France…. et partout. On attend toujours que quelqu’un s’en occupe à notre place.
        La Démocratie a perdu sa majuscule quand on a décidé d’élire un chef. Maintenant, il passe outre le référendum négatif, il prépare un traité le MES qui est un début de dictature (signature conjointe UMPSFN, le 21 février 2012). Le peuple, la démocratie, c »est mort tout ça. On a du boulot…

    3. Avatar de noursix
      noursix

      Honte aux politicards, aux traitres, qui nous ont « vendu » l’Europe puissance, l’Europe prospérité et j’en passe.
      Maintenant l’U.E. montre son vrai visage, celui de la dictature. Cette UE aussi est à l’agonie (c’est à la mode en ce moment), et elle laissera un champ de ruines derrière elle. Et qu’on ne dise pas qu’on aurait pu faire une Europe fédérale avec un euro qui marche. Ce qui a été fait l’a été sciemment, contre les peuples, pour l’oligarchie financière, avec pour objectif de détruire la protection sociale en provoquant une crise suffisamment grave.
      Révoltons nous pendant qu’il est encore temps!!!

    4. Avatar de jacques
      jacques

      taux de crédibilité à 10 ans des prévisions de BA : 10%

  11. Avatar de Denis Monod-Broca
    Denis Monod-Broca

    La zone euro n’est pas une zone monétaire optimale. On le savait. Elle ne pouvait pas tenir longtemps. Ce qui devait arriver arriva. Elle est en train de se disloquer. Le premier grave point faible est la Grèce. Alors on se dit qu’en guérissant la Grèce on sauvera la zone euro. Et, pour la guérir, comme il n’existe aucun remède connu, on expérimente. Nous traitons la Grèce comme il arriva à la médecine naguère de traiter des patients, en cobayes vivants, insensible aux souffrances qu’elle leur faisait subir, dans l’ignorance totale du bien-fondé des thérapies mises en œuvre. Le premier remède essayé fut l’austérité. Devant son manque d’effet, les doses furent progressivement augmentées. C’est à se demander comment le patient résiste encore. Cela fait plus de deux ans que ça dure et l’efficacité n’est toujours pas au rendez-vous. Au contraire, avec la récession, la situation empire. Alors on va tenter un deuxième remède, la compétitivité. On voit mal comment la Grèce pourrait, en un délai raisonnable, à vue humaine, rattraper le niveau de compétitivité de l’Allemagne. C’est totalement invraisemblable ! Qu’à cela ne tienne ! on va essayer. Et que les âmes sensibles se rassurent, la Grèce n’a que ce qu’elle mérite, cette pelée, cette galeuse ! L’expérience de Milgram, faux jeu télévisé, montre à quel point un individu ordinaire peut être, croyant bien faire, par obéissance, insensible à la souffrance qu’il inflige. La télévision ne nous passe rien de ce que vivent les Grecs, elle fait du « sauvetage » de la Grèce une expérience de Milgram en vraie grandeur, sans simulation…

    1. Avatar de Léoned
      Léoned

      Sauf que c’est juste l’inverse !

      Je passe sur les comparaisons sur la « compétitivité  » allemande face à celle de la Grèce. Renseignez-vous.

      Vous faites partie de ces gens qui voulaient d’avance (comme ses créateurs) que l’euro échoue. Et vous vous réjouissez, en vous léchant les babines, sur le mode : « je vous l’avais bien dit » !

      1. Avatar de Denis Monod-Broca
        Denis Monod-Broca

        « Sauf que c’est juste l’inverse ! » : quoi est l’inverse de quoi ?

        « Je passe sur les comparaisons sur la « compétitivité » allemande face à celle de la Grèce. Renseignez-vous. » : il faut que je me renseigne sur quoi ? sur le nombre de berlines de luxe que la Grèce produit et vend à travers le monde, damant le pion aux constructeurs allemands ?

        « Vous faites partie de ces gens qui voulaient d’avance (comme ses créateurs) que l’euro échoue. Et vous vous réjouissez, en vous léchant les babines, sur le mode : « je vous l’avais bien dit » ! » : les créateurs de l’euro voulaient qu’il échoue, c’est ça que vous dites ?!… quand aux babines que je me lécherais, le les laissent à votre imagination. Je suis en réalité consterné que l’idéologie entraine encore et toujours les hommes vers les mêmes errements, aveugles qu’ils sont aux enseignements de l’histoire…

      2. Avatar de Léoned
        Léoned

        Par « renseignez-vous » je voulais dire regardez les chiffres des temps de travail en Grèce et en Allemagne : à peu de chose près un Grec travaille deux fois plus dans sa vie qu’un Allemand.

        Remarque au passage : si vous trouvez que la production de berlines de luxe soit à l’honneur de l’Allemagne, vous m’en trouvez marri.

        Je répète (pour l’euro) poussons la logique jusqu’au bout : je suggère fortement le retour à la livre tournois et au denier parisis, ce sera plus commode.

    2. Avatar de phiphi the biker

       »La télévision ne nous passe rien de ce que vivent les Grecs, elle fait du « sauvetage » de la Grèce une expérience de Milgram en vraie grandeur, sans simulation… »
      Vous avez raison !
      J’ai honte du traitement que l’on laisse infliger au peuple grecque !
      Nous somme vraiment dans un système totalitaire !
      Europe : rise up !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

  12. Avatar de René
    René

    rigueur réclamées par les créanciers de la Grèce, UE et FMI TOUT EST DIT, c’est reforme pour les créanciers!!!! et non pour le peuple

  13. Avatar de Ardéchoix
    Ardéchoix

    La Bourse de New York a ouvert à la hausse jeudi, saluant l’accord intervenu au sein du gouvernement grec sur le plan de rigueur exigé par ses créanciers. En d’autres termes , les mecs qui ont prêté de l’argent avec intérêt , sont heureux de vous annoncer qu’ils ont gagnés et qu’ils vont tenter une dernière saignée, sans faire mourir le patient .
    Le malheur est dans le prêt

    1. Avatar de Inox
      Inox

      Oula, vous savez les marchés… Tenez, un pays annonce un esclavagisme moderne (ou travail forcé à 100€/mois pour faire bonne figure) pour booster les marges comme jamais, et les investisseurs s’y engouffreraient sans aucun souci éthique. Le marché n’est là que pour faire de l’argent, le reste, il s’en fou complètement. Les marchés ont peur d’une seule chose; perdre de l’argent.

      1. Avatar de sirius
        sirius

        Un peu court jeune homme………. les marches ont investi la place… toute la place
        Les marches controlent la pensée , font leur politique et grace aux banques centrales ne perdent pas d’argent …….à nos frais et aux votres

  14. Avatar de maroux
    maroux

    Bonjour,

    En fait il s’agit là d’un holdup démocratique tout simplement. En aucun cas le peuple n’a été interrogé sur l’avenir qu’il souhaitait pour lui même.

    Ce qui m’étonne c’est qu’il n’y ait eu aucune révolte dans le pays. Je ne comprends pas que les institutions ne soient pas prises d’assaut par la population dans une grande révolution pour se réapproprier son propre pays.

    En fait nous somme dans une situation bien simple :

    – Dans les années 70 les états ont été interdits d’emprunter à leurs propres banques centrales donc des emprunts sur les recettes fiscales futures ce qui était un système sain, efficace et sécurisé. (Merci Giscard avec son accord Rotschild)

    – A la place on a donné blanc sein à la finance pour organiser et financer les emprunts d’état et ils s’en sont mis plein les poches. on a ainsi vu s’opérer un transfert de pouvoir puis de souveraineté du peuple et de l’État vers les banques et créanciers. Donc début du déni de démocratie.

    – Les États ont donc commencés à s’endetter massivement pour financer leurs infrastructures et les taux usuriers étant très importants ils se sont aussi vu emprunter au final pour leur dépenses de fonctionnement. Tout cela à cause d’intérêt trop important et d’une gestion hasardeuse mais pas pour autant désastreuse.

    – La bourgeoisie mondiale qui prête l’argent aux états s’est aperçue du fort endettement de bon nombre de pays et s’est dit que pour maintenir sa rente de situation quasi éternelle basée sur la dette des États il importait de forcer ces mêmes états à équilibrer leurs comptes afin que la situation perdure. cela bien entendu au détriment des populations.

    Aujourd’hui nous sommes au carrefour, soit les peuples récupèrent leur souveraineté, construisent une Europe fondée sur les peuples et non sur des institutions européennes illégitimes et non élues, sur le pouvoir de la finance et sur les corporatismes financiers.

    C’est très simple à faire :

    – Révolte massive des peuples qui reprennent le pouvoir et refondent leurs institutions

    – Remise en place d’un système de monnaie nationales adossées sur un écu ou un euro en tant que monnaie d’échange entre états et en dehors de l’UE et de financement des nations par emprunts sur leur recettes fiscales futures et non plus un financement par des tiers qui avilit et asservit une nation. La BCE deviendrait la banque de gestion de l’Ecu ou de l’Euro et coordonnerait les taux de changes des monnaies locales. On comprend aisément que la Chine n’ait aucun intérêt à entrer dans ce système imbécile et refuse de ré-évaluer son yuan. Elle se protège tout simplement d’une guerre économique et monétaire de cette manière.

    Enfin pour éteindre l’incendie définitivement :

    – Nationalisation de toutes les banques européennes pour une durée incompressible de 10 ans renouvelable.

    – Mutualisation de toutes les réserves d’or européennes auprès de la BCE.

    – Mise en place d’un euro-bond global garanti par cette réserve d’or et un plan de désendettement coordonné.

    – Emprunt des état de la zone limité à la BCE qui se chargera d’emprunter à l’extérieur en émettant des euro-bond, mais interdiction totale d’emprunt sur les marchés extérieurs aux pays de la zone.

    – Enfin la création d’une cour des compte européenne chargée d’optimiser en coordination avec les politiques locales les mesures de financement des politiques sociales et d’infrastructures mais également les financement industriels européens.

    Pour cela il faudrait refonder totalement les institutions européennes, que le président européen soit élu au suffrage universel ou au minimum représentatif par les parlements nationaux. Et surtout que plus aucun pays n’ait de directives ou de pouvoirs étendus par rapport aux autres. Chaque pays conserverait sa politique, ses directives, son commerce et ses projets mais concernant les affaires extérieures comme les conflits et la gestion économique le gouvernement élu européen gère cela.

    Nous en somme très loin. Car aujourd’hui l’Europe n’est pas démocratique et personne ne souhaite de solution globale. Ce que l’on constate c’est que l’Allemagne et la France souhaite absolument tirer leur épingle du jeu et font prévaloir leur vision sur l’Europe c’est très loin d’être démocratique et juste. Et surtout ce sont les financiers qui font la loi et les lois ce qui est un déni de démocratie et une confiscation pure et simple du pouvoir au peuple. Pour l’instant la Grèce en fait les fais mais le 7 mai ce sera probablement notre tour … .

    1. Avatar de Marianne
      Marianne

      Les raisons de ce désarroi se comprennent aisément lorsqu’on s’inspire du titre que vient de publier Christian Saint-Etienne (« L’incohérence française »):
      Une erreur d’aiguillage majeure eut lieu pour la France, il y a vingt ans à Maastricht, en entérinant comme principe fondateur de l’Union la concurrence fiscale et sociale, par l’exception faite aux décisions à la majorité en ce domaine, ce qui donne un droit de veto à quiconque. Et ce traité a bien été négocié par un président et un gouvernement français socialistes en fin de règne, alors que Jacques Delors était président de la Commission européenne. Comment l’Europe, qui prétend se gouverner par le partage des souverainetés, a-t-elle pu poser le principe de concurrence fiscale et sociale comme principe premier de l’Union politique ?
      Omnubilée par la promesse d’un euro-mark, non seulement la France en accepta toutes les conditions mais elle consentit à l’affirmation, dans les traités européens régissant l’Union, du primat de la concurrence par les normes fiscales et sociales, vraisemblablement sans en comprendre toutes les implications. Ce primat, désormais constitutionnalisé par les traités européens, a semé les graines de la fin de l’Europe politique et peut-être de l’Europe tout court. En imposant la concurrence fiscale et sociale dans les faits, il affaiblit l’Etat ayant la fiscalité et les règles sociales les plus lourdes: la France.
      Ce n’est pas pour rien que la France a redescendu les marches de sa puissance économique et politique après 1990-1991: au même moment, lors de ces deux années qui menèrent à la négociation finale du traité de Maastricht en Décembre 1991, elle a construit le piège mortel dans lequel elle se trouve aujourd’hui.
      Ceux qui aiment les chiffres citent l’Allemagne qui a choisi les restrictions en abaissant son coût salarial unitaire dans l’industrie, d’abord de 15% entre 1995 et 1998, puis à nouveau de 20% entre 2002 et 2007, ce qui n’a rien d’une performance: La « compétitivité » d’un pays se juge-t-elle à la faculté de pouvoir conserver son niveau de vie ou de devoir s’aligner sur le moins-disant ?
      Et ce n’est pas fini, car la pression amont de la mondialisation est là, qui en demande plus, pour longtemps encore:
      Nous sommes au premier rang de la dépense en protection sociale avec 33% du PIB en France, contre 25% dans le reste de la zone euro, mais les Brics sont à quatre fois moins que nous, ce qui correspond aussi au rapport entre coût salariaux unitaires.
      Nous avons, dit-on, le système de retraite le plus généreux, avec 14 points de PIB en prestations contre 11 points dans l’UE, mais c’est oublier que les Brics sont à 3 points. Va-t-on s’échiner à les rejoindre ?
      La « vérité », face à cela, c’est qu’il n’y a que trois attitudes:
      – la « servitude volontaire » de la mondialisation
      – la rupture de la zone euro
      – la renégociation
      Mais certainement pas l’attitude en faux-semblant des candidats du consensus systémique !

    2. Avatar de Paul Jorion

      « – Dans les années 70 les états ont été interdits d’emprunter à leurs propres banques centrales donc des emprunts sur les recettes fiscales futures ce qui était un système sain, efficace et sécurisé. (Merci Giscard avec son accord Rotschild) »

      « – Mise en place d’un euro-bond global garanti par cette réserve d’or et un plan de désendettement coordonné.’

      Arrêtez de répéter ces âneries pour avoir simplement le plaisir d’écrire « Rothschild ».

      Arrêtez de trahir votre fièvre de l’or en présentant l’or comme la solution de tous les problèmes.

      Commencez svp à réfléchir, le temps presse !

    3. Avatar de Kazem
      Kazem

      « des emprunts sur les recettes fiscales futures ce qui était un système sain, efficace et sécurisé »

      L’emprunt sur « les recettes fiscales futures » ne garantissait pas plus la solvabilité qu’aujourd’hui, mais les ajustements par dévaluations rendaient possibles pour certains le financement par leur Banque centrale. Ces ajustements rétablissaient l’équilibre import/export.
      Ce qui était « sain efficace et sécurisé », c’ètait la souveraineté monétaire pour ces pays prétendant garder celle d’Etats-nations.
      Ce qui est aujourd’hui surprenant c’est que ceux-là mêmes qui se veulent en Europe les chantres du libéralisme oublient ces principes qui en sont le B-A-BA !

      Tous les économistes l’ont souligné: il n’y a pas d’exemple d’union monétaire à devise unique qui ait survécu avec des pays conservant leur souveraineté d’Etats-nations. L’émission d’emprunts d’Etat, lorsque celle-ci est récurrente, constitue en effet l’épreuve de vérité:
      1/ un pays souverain, qui la main sur sa propre Banque centrale, peut toujours alléger le fardeau par la monétisation, fut-elle indirecte. C’est le cas des Etats-Unis, pourtant plus mal en point que la zone euro, et où la Fed a procédé à près de 2000 milliards de dollars de rachats, depuis la crise.
      2/ un pays qui a renoncé à ce droit au profit d’une entité commune, se voit contraint d’en référer aux autres membres en cas de nécessité. Si les autres acceptent d’en partager les conséquences (accrocs à la BCE, FESF, bons européens, etc.), cela revient à faire bourse commune.
      Or, faire bourse commune c’est le fondement même de la fédéralisation…
      Croire que les iniateurs de la création de l’euro, où tous les banquiers centraux étaient partie prenante, auraient été inavertis de cette logique, serait leur faire injure.
      La zone euro n’a donc plus le choix qu’entre deux alternatives:
      – le retour en arrière par la dissolution de la zone… car la divergence grecque touchera vite d’autres pays.
      – la fuite en avant par le pas décisif de la fédéralisation monétaire… qui entraîne sans peine les suivants.
      Les politiques et les opinions ont beau se débattre, les faits et les échéances sont là! De Merkozy à Papandréou, le plus piégé n’a peut-être pas été celui qu’on pense.
      Ainsi se vérifie la stratégie esquissée par Jean Monnet lorsqu’il prononça les mots célèbres:
      « L’Europe ne se fera pas d’un coup, mais par petites touches, à petits pas… »
      l’un de ces pas dans l’esprit du banquier Monnet (c’était fatal) étant celui d’une monnaie européenne susceptible de disputer un jour au dollar son rôle de monnaie de réserve.
      C’était oublier que l’Europe n’est pas une nation, et la cour constitutionnelle de Karlsrhue est là pour le rappeler à tout le monde…

    4. Avatar de cougar19
      cougar19

      C’est formidable, vous étiez ministre des finances dans un vie antérieure? Vous savez ce qu’il faut faire:
      Une bonne claque, une définitive, dans la figure (je suis poli) et on reprend tout à zéro, mais c’est le peuple qui va décider ce qu’il faut faire et pas Marie-charlotte ou Jean-Bernard. Mais quand va t-on commencer au lieu de se lamenter à longueur de blog.

    5. Avatar de jean-yves
      jean-yves

      @maroux
      « – Révolte massive des peuples qui reprennent le pouvoir et refondent leurs institutions ».

      Avant ou après les émissions TV People ?

      1. Avatar de dede
        dede

        Ce que j’apprécie surtout c’est ce qui précède. Cette révolte massive est très simple à faire. Tout un programme.

    6. Avatar de jean-yves
      jean-yves

      @maroux
      « A la place on a donné blanc sein à la finance… « .

      Faudrait pas nous prendre pour des vaches à lait !

  15. Avatar de h-toutcourt
    h-toutcourt

    UN PLAN B POUR EN SORTIR

    La solution consistant à ce que l’Allemagne et ses satellites, comme ils commencent eux-même à l’évoquer, reviennent à une monnaie séparée comme le mark, résoudrait tous les problèmes à la fois:
    Il est important pour que cela fonctionne que les autres pays gardent nominalement l’euro, mais avec une nouvelle politique monétaire rendue possible par l’absence de l’Allemagne et son orthodoxie héritée de l’Ecole Autrichienne. La dévaluation factuelle de cet euro par les marchés réduirait en réalité continuellement le service de la dette libellée en euros, débloquant la situation pour les pays méditerranéens et la favorisant encore plus pour l’Allemagne et ses satellites dans leur nouvelle monnaie forte.
    Dans ce scenario, il est crucial que ceux qui s’accomodent de la surévaluation actuelle (Allemagne, Pays-bas, Luxembourg, Finlande et Autriche) soient ceux qui sortent de la zone euro, pour permettre aux autres pays de retrouver leur souveraineté sur cet euro en redonnant son statut normal à la Banque Centrale (privilège d’émission).
    L’euro redeviendrait ainsi une monnaie comme les autres (y compris le dollar), tout en laissant la monnaie forte à ceux qui s’en accomodent.

    Frédéric Lordon propose même une stratégie pour pousser l’Allemagne à ce scénario, le moment venu, c’est à dire lorsque que les longues tergiversations pour « parler à nos amis allemands » ou renégocier un traité auront depuis belle lurette disparu de la liste des solutions pertinentes:
    http://www.revuedeslivres.fr/%C2%AB-nous-assistons-a-l%E2%80%99ecroulement-d%E2%80%99un-monde-des-forces-immenses-sont-sur-le-point-d%E2%80%99etre-dechainees-%C2%BB-entretien-avec-frederic-lordon/
    Face à ce qu’il faut bien identifier comme des enjeux vitaux pour le corps social, un État, confronté au non-vouloir de la BCE, prendrait immédiatement la décision de réarmer sa propre banque centrale nationale pour lui faire émettre de la monnaie en quantité suffisante et reconstituer au plus vite un bout de système bancaire en situation d’opérer. Observant alors au coeur de la zone une ou des source(s) de création monétaire hors de contrôle, c’est-à-dire une génération d’euros impurs, susceptible de corrompre les euros purs dont la BCE a seule le privilège d’émission, l’Allemagne, cour constitutionnelle de Karlsruhe en tête, décréterait immédiatement l’impossibilité de rester dans une telle « union » monétaire devenue anarchique et la quitterait sur le champ, probablement pour refaire un bloc avec quelques suiveurs triés sur le volet (Autriche, Pays-Bas, Finlande, Luxembourg).

    1. Avatar de jacquesson
      jacquesson

      Ayant assisté aujourd’hui même à un point de conjoncture de la part d’un responsable d’une banque, je peux faire état que son analyse, partagée par la salle, est encore à des années lumière de celle de F LORDON. Les USA repartent, l’Asie va bien… En Europe, cela fait plus de 30 ans que les états financent leurs dépenses de fonctionnement par la dette. Il n’y a pas d’autre voie que de dégraisser la bête et d’abaisser le coût du travail… Tout ce qu’il y a de plus (néo)classique, et qui semble une évidence absolue devant laquelle il n’y a qu’à s’agenouiller. La certitude est massive, indéracinable…Ou on ne peut croire à ce que l’on voit, car ceci remettrait en cause fondamentalement notre « étant », ce qui, en l’état, est impensable au sens littéral du mot.
      Les malheureux déportés, dans leur for intérieur, savaient bien que rien de bon les attendait à la descente des trains, mais impuissants devant un « phénomène » qui les dépassait, ils se raccrochaient à l’autoillusion que peut être ils devraient travailler très dur, mais qu’ils n’étaient pas déjà condamnés à la destruction. Et ceux ( ROOSEVELT, CHURCHILL…)qui savaient, alertés par Jan KARSKI, n’ont rien pu faire, pour les meilleures et les pires raisons, abandonnant ces malheureux à leur sort. La conduite des affaires du monde exige de faire des choix cornéliens, et donc de passer par pertes et profits des populations entières qui ont eu la malchance de naître au mauvais endroit au mauvais moment…
      Et depuis cette sombre époque, combien de massacres? Alors, quelques grecs, puis quelques portugais, puis quelques espagnols, puis… ça ne va pas empêcher la terre de tourner… Mais à force de se le répéter, elle va finir par tourner sans nous les humains…

    2. Avatar de schizosophie
      schizosophie

      euro du nord et euro du sud de Christian Saint-Etienne ?

      1. Avatar de HP
        HP

        Un EuroMark et un EuroSud…
        Peu importe le nom, le fait est qu’il y a un problème entre la zone Allemagne et les autres pays.

  16. Avatar de Stéphane S.
    Stéphane S.

    L’exemple de la Grèce démontre la faillite politique et intellectuelle, de ceux qui nous gouvernent et du dogme économique dans lequel baignent leurs esprits étroits.

    La démocratie, ébauchée à Athènes, démantelée à Athènes, bientôt reconquise à Athènes.

  17. Avatar de LOLA
    LOLA

    Il me semble avoir lu : « LA SOLUTION FINALE BANCOCRATE »

    Il y a plus d’un an j’avais mentionné ici même l’expression : GENOCIDE FINANCIER

    Aujourd’hui, j’ai pu comprendre que cette expression -qui était mienne et qui correspondait alors à ma lecture très dérangeante de la mécanique en cours- n’est finalement qu’un euphémisme.

    Car, évidemment oui, les GENOCIDES sont toujours FINANCIERS, en fin de compte.

  18. […] background-position: 50% 0px; background-color:#222222; background-repeat : no-repeat; } http://www.pauljorion.com – Today, 4:42 […]

    1. Avatar de fan2BA
      fan2BA

      Tentative de hack manquée…

  19. Avatar de Stéphane S.
    Stéphane S.

    La Grèce n’est pas l’Equateur. Certes.
    Cependant, sur un plan technique, est-il possible que la dette grecque soit auditée, comme la dette équatorienne l’a été il y a quelques années, que l’analyse montre qu’une partie de cette dette est illégitime, odieuse ou illégale, et qu’enfin une partie de cette dette soit répudiée, sur une base juridique ?
    Si les faits sont prescrits (j’ai entendu dire que la prescription en Grèce pour détournement de fonds est très courte – moins que la durée d’une législature …), une partie de la dette peut-elle malgré tout être répudiée ?

    Evidemment, ni le PASOK, ni Nea Demokratia seraient à l’origine d’une telle initiative. Autant pour eux sauter à pieds joints dans les flammes de l’enfer des politiques.
    Finalement, je ne comprends pas pourquoi un nouveau parti politique grec, équipé d’un programme focalisé sur l’audit de la dette, emmené par des figures nouvelles, ne pourrait pas faire un carton aux prochaines législatives. D’après mes sources, un tel nouveau parti ou un tel mouvement politique n’émerge pas en Grèce.
    Mauvaise idée ou inertie psychologique ?

    1. Avatar de Stéphane S.
      Stéphane S.

      Plus généralement, que peut faire la Grèce pour s’en sortir ?

    2. Avatar de Charles A.
      Charles A.

      @ Stéphane

      Excellente idée !
      Tellement que cet audit citoyen, visant l’annulation, est en cours depuis un an.
      Voici justement un bilan d’un an et ses leçons pour toute l’Europe:
      Quelles priorités, tâches et ambitions pour l’audit citoyen de la dette publique en Europe aux temps de la Troïka ?
      par Yorgos Mitralias
      http://www.npa2009.org/content/quelles-priorit%C3%A9s-t%C3%A2ches-et-ambitions-pour-l%E2%80%99audit-citoyen-de-la-dette-publique-en-europe

      1. Avatar de Stéphane S.
        Stéphane S.

        Efcharisto para poly, Yorgos, pour le lien vers votre article.
        Est-ce qu’une telle commission citoyenne d’audit de la dette existe en Grèce ? Malgré les obstacles dressés par l’oligarchie pour empêcher que cette commission fourre son nez dans les comptes de la république hellénique, a-t-elle pu collecter des données intéressantes grâce au soutien nécessaire (comme vous le précisez dans votre article) de sources anonymes, témoins d’irrégularités ? Y a-t-il déjà des résultats d’analyse de cette dette ?
        Une question me taraude : dans les mains de quels créditeurs a atterri l’argent qu’a déjà versé la Grèce depuis le début de la crise de la dette, lorsque le swap des bonds grecs a décollé ? Parce que, tant qu’il n’y a pas défaut, ou hair cut, il y en a certains qui gagnent gros. Certains avancent que pour se refaire une santé, plusieurs banques US et européennes ont profité de la manne salvatrice de liquidités de 2008 pour « attaquer » les pays en voie de difficultés.

      2. Avatar de Delphin
        Delphin

        Merci Stéphane pour ce lien éminemment pédagogique, avec une délicieuse pointe d’accent belge en prime.

        Delphin

    3. Avatar de Alleluia
      Alleluia

      Pour sortir de cet enfer , il faudrait effectivement que les Grecs remettent en question leur dette , comme les Islandais .

  20. Avatar de bob dexter
    bob dexter

    1992 guerre civile en ex yougoslavie, siège de Sarajevo, déchainement de violence et de barbarie entre ex voisins de palier;atermoiements dipomatiques des européens mais ventes d’armes massives aux deux bélligérants malgré un embargo. Nous avions commencé à mesurer à ce moment précis que la construction européenne ne pourrait plus s’émanciper de ses pires travers historiques, le seul ciment de cette affaire étant la gestion de la situation vis à vis du bloc de l’est et du COMECON. Il est tout sauf surprenant que cette Europe mécanique et totalement désincarnée dépèce la Grèce sans aucun remord ni doute. Nous devrions tous nous insurger avec force et immédiatement contre un tel abus de pouvoir mais précisons tout de suite que sur l’adoption des derniers textes européens sur la règle d’or budgétaire et les contraintes qui y sont liées et notamment la mise sous tutelle seuls les députés du front de gauche pour la france ont voté contre. ça situe l’ampleur du combat et la duplicité évoquée dans l’article des socialistes européens. La liste est longue des pays sacrifiés et abandonnés(Haiti,Irak,Palestine,Russie).

    1. Avatar de Imagine
      Imagine

      Il ne tient qu’à Tous de donner 100% des manettes à Mélenchon dès le premier tour, vu que tous les autres sont vendus à la finance ..
      Il n’y a pas d’autres choix !!
      Soyons logiques et laissons nos valeurs et clivages de côté ..
      L’ennemi public n° 1 est la finance et le seul prêt à attaquer la finance est Melenchon..

  21. Avatar de Stéphane S.
    Stéphane S.

    Et si l’Allemagne commençait par verser sa dette à la Grèce, au titre des réparations de Guerre ?
    162 milliards d’euros, c’est pas mal, non ?
    Et hop !

    1. Avatar de Paul Jorion

      Vous êtes long à la détente, la nouvelle date de mars 2011.

      1. Avatar de Un naïf
        Un naïf

        Sorry Prof !! 😉 (n’empêche…)

  22. Avatar de daniel
    daniel

    La troika inflige à la Grèce un traitement que le FMI et le Club de Paris
    ont infligé aux pays du tiers monde sous le nom de programme d’ajustement
    structurel. Ce « programme » a été inauguré au Soudan en 1981
    (si mes souvenirs sont justes.) : émeutes et coup d’Etat.
    Il n’y a rien de nouveau sous le soleil.

    Jean Ziegler a fait une description poignante des effets de ce programme
    dans les pays sub-sahériens. En deux mots, apauvrissement, destructions
    sociales et mortalité avancée. Et, ici comme ailleurs ce sont les
    femmes qui souffrent le plus.

    Simon Johnson, ancien spécialiste au FMI de l’application de ces plans
    avait signalé au début de la crise des subprimes que les USA étaient
    parfaitement éligibles à un tel traitement… Il n’en a pas été question, bien sûr.
    Il est bon de rappeler que la Banque Mondiale, et à un degré moindre, le FMI
    sont considérés par le treasury US ( ministère des finances) comme de simples
    extensions de cette administration gouvernementale. Le gouvernement US
    les surveille, les oriente et les utilise. Joseph Stiglitz a été assez clair sur ce sujet,
    dans un livre ou il relate ses expériences gouvernementales.
    On peut facilement penser que les USA exercent une influence excédant
    leur droit de vote, aidés par la complicité de quelques pays européens….

    L’ Amérique du Sud, qui avant d’avoir du pétrole,
    a souffert du FMI et de la Banque Mondiale essaye par tous les moyens
    de se tenir en dehors de leurs tentacules. La présidente de l’ Argentine a fait
    un discours très ferme à l’ONU sur ce sujet. Sa collègue du Brésil a
    exprimé la même défiance.

    Tous les pays ayant subi un programme d’ « aide » d’ instances internationnales
    ont pour caratéristique d’être faibles. La Grèce est faible et l’ Europe bruxelloise
    n’a pas vocation à aider les faibles… Elle veut simplement son argent.
    Cet argent , ils l’ont bien emprunté, n’est-ce-pas?

    Pour notre petite Europe, j’espère que le TCE avec ses règles doublement
    gravées dans le marbre soulèvera la passion des foules. Après tout, il y a
    des prêteurs dans la foule française. Ils ont des droits. Et pour un certain nombre,
    ils ont déja connu les emprunts russes.

    1. Avatar de Martine-Bxl
      Martine-Bxl

      « Et, ici comme ailleurs ce sont les femmes qui souffrent le plus. » …Daniel si vous saviez à quel point Jean Ziegler à raison….Si vous saviez, comment, ici, aujourd’hui en Belgique, des milliers de femmes ne peuvent plus, tout simplement, offrir à leurs enfants un peu de gasoil , un peu de chauffage….Un peu de chaleur … En écoutant, ce matin à la radio leur détresse et leur pudeur ( à oser) demander un peu d’aide pour quelques litres de mazout …Je pleurais à chaudes larmes, moi qui ai encore tout juste « la chance » ( pour le moment) de de ne pas mourir de froid !!!

  23. Avatar de DUCASSE
    DUCASSE

    Babel II
    Le mythe de la tour de Babel (cf la Bible – Genèse 11, 1-9 ) qui aurait vu le jour en Babylonie serait-il en train de refleurir en Europe  » dans une plaine au pays » des Grecs ? C’est ce à quoi, votre article m’a fait penser : ce désir insensé de puissance du  » dernier méga-capitalisme bancocrate  » ( comme vous le définissez si justement ) avec sa Troïka dont l’orgueil à son « sommet pénètre les cieux »!
    Rien n’y manque vraiment puisque les tenants de  » la solution finale bancocrate », construisent ce stupide édifice avec  » des briques » (sic)….

    Faut-il y voir là, « la dispersion » annoncée de la Babel-Europa ?

  24. Avatar de BA
    BA

    Je reprends l’idée de h-toutcourt exprimée un peu plus haut sur ce fil de discussion. Cette idée commence à faire son chemin.

    Engagé à droite, François Lenglet, en seulement 2 minutes 43, dit tout ce qu’il fallait dire :

    « Le dogme de l’euro anéantit plusieurs pays en Europe. »

    « Il va falloir dissocier le destin des pays qui n’ont rien à faire dans l’euro et pour lesquels cette monnaie est délétère, et les autres pays, qui vont tâcher de s’arrimer à l’Allemagne. »

    http://auxinfosdunain.blogspot.com/2012/02/francois-lenglet-sur-leuro.html

    Engagé à gauche, Frédéric Lordon dit la même chose :

    « Face à ce qu’il faut bien identifier comme des enjeux vitaux pour le corps social, un État, confronté au non-vouloir de la BCE, prendrait immédiatement la décision de réarmer sa propre banque centrale nationale pour lui faire émettre de la monnaie en quantité suffisante et reconstituer au plus vite un bout de système bancaire en situation d’opérer. Observant alors au coeur de la zone une ou des source(s) de création monétaire hors de contrôle, c’est-à-dire une génération d’euros impurs, susceptible de corrompre les euros purs dont la BCE a seule le privilège d’émission, l’Allemagne, cour constitutionnelle de Karlsruhe en tête, décréterait immédiatement l’impossibilité de rester dans une telle « union » monétaire devenue anarchique et la quitterait sur le champ, probablement pour refaire un bloc avec quelques suiveurs triés sur le volet (Autriche, Pays-Bas, Finlande, Luxembourg). Quant aux autres nations, elles auront alors à choisir entre reconstituer un bloc alternatif ou bien retourner chacune à son propre destin monétaire, la France quant à elle tâchant de faire des pieds et des mains pour embarquer avec l’Allemagne, sans être le moins du monde assurée d’être acceptée à bord. »

    http://www.revuedeslivres.fr/%C2%AB-nous-assistons-a-l%E2%80%99ecroulement-d%E2%80%99un-monde-des-forces-immenses-sont-sur-le-point-d%E2%80%99etre-dechainees-%C2%BB-entretien-avec-frederic-lordon/

    En clair :

    – le Portugal, l’Irlande, l’Italie, la Grèce, l’Espagne, Chypre, etc, vont quitter la zone euro ;

    – les autres pays vont tâcher de s’arrimer à l’Allemagne.

    La zone euro va se disloquer.

    1. Avatar de h-toutcourt
      h-toutcourt

      Lenglet commence à se résoudre à l’évidence, sauf en ce qui concerne la France, où il prend ses désirs pour des réalités, car on souhaite bien du plaisir à ceux qui « vont tâcher de s’arrimer à l’Allemagne » !
      La France, à ce jeu là, a déjà perdu sa chemise:
      De 30% de taux d’industrialisation en 1982, elle est passée à 13% aujourd’hui.
      Les autres, dits du Nord (Autriche, Pays-bas, Finlande, Luxembourg), sont déjà des vassaux de l’économie allemande…
      Comme le fait remarquer Jacques Nikonoff, rester en euro-zone, c’est passer sous la coupe de « l’Empire allemand » avec l’euro-mark !

  25. […] depuis le Blog de Paul Jorion » 6e ÉTAGE OU 6e AVENUE ?, par Panagiotis Grigoriou. Partager/Marquer […]

  26. Avatar de Laurent Tirel
    Laurent Tirel

    je suis sidéré
    l’économie ou plutôt le système économique capitaliste est à l’agonie et les électeurs s’empressent de réélire les mêmes
    la terre s’essoufle, on va droit à la catastrophe et les électeurs ignorent les différents partis militant pour une refondation compléte de notre production
    alors…méritons nous notre destin ?

  27. Avatar de Contempteur
    Contempteur

    Les socialistes grecs rejoignent l’antienne sur les socialistes « toulousains »= tout pour moi et rien pour le voisin.
    La solution semble être ici, tant qu’il en est encore temps et que des énergies demeurent, de faire un audit de la dette, de l’ensemble de la dette. Sur la table posée, il amènera forcément les gens à choisir ce qu’il faut payer, ou pas et demander quelle réponse apporte l’UE. Beaucoup ici savent, à commencer par ceux qui animent ce blog. Mais ce qu’il manque c’est une prise de conscience de grande ampleur qu’il faut en finir avec certains pouvoirs et certaines modalités politico-économiques.
    Je ne vois pas d’autre solution. La voie institutionnelle est bloquée, car tenue par ceux qui ne veulent pas changer. La voie syndicale est anesthésiée et empêchée par une faiblesse structurelle et une opposition de tous les instants à leur action par le staff sarkozien.
    Après, on peut penser que l’aiguillon de l’austérité secouera les indifférences et dynamisera les refus.
    En tous cas les citoyens qui se bougent et les experts qui connaissent l’affaire ont une tâche essentielle, la vulgarisation en des termes simples des contours de la dépossession et de la spoliation dont nous sommes victimes. Fleaux qui frappent concrètement de plus en plus de gens, bien plus en tous cas que de simples revers d’une situation qui serait gérable. Il suffit de regarder le rapport de la Fondation Abbé Pierre et autres pour voir les dégats que provoque le désengagement massif de l’Etat, dans le secteur du logement notamment, par rapport à ses programmes sociaux et quant au soutien aux collectivités territoriales, sous prétexte de la Dette.
    Une initiative qui commence à être connue, mais manque de bras pour se développer :
    http://www.audit-citoyen.org/?page_id=54
    Déplorer c’est bien, agir c’est mieux.

  28. Avatar de Tano
    Tano

    @ Panagiotis Grigoriou

    J’ai retrouvé un article de vous sur Marianne.fr daté du 21 novembre 2011, où vous déclarez que ceux qui ont connu la dictature des colonels de 1967 à 1974 en viennent à regretter cette période.
    Vu d’ici, cela paraît improbable comme réaction. Pourtant…

    Pour être plus clair, je cite l’extrait de l’article :
    (…) « On entend donc, ici ou là dans les cafés ou entre deux rames du métro : « C’était mieux sous l’autre dictature, on fermait la gueule mais tout fonctionnait, et surtout on produisait, on se contentait de peu, on avait du travail et il n’y avait pas tous ces Pakistanais au centre ville. Nous avions une production nationale, des exportations, un marché intérieur assez auto-suffisant, des aciéries, des chantiers navals … Papadopoulos tapait certes sur les démocrates, et les îles de détention étaient ouvertes, mais sa dictature fut d’abord politique et non pas économique, on ne touchait pas à nos salaires, nos retraites ou notre sécurité sociale ». Paroles proférées souvent, par ceux qui ont vécu, déjà adultes, cette période.  » (…)

    Me viennent alors deux questions:
    – est-ce vrai qu’économiquement cette période était moins dure que l’actuelle?
    – est-il possible que l’armée et/ou la population se révoltent et virent les bancocrates comme vous les appelez?

    1. Avatar de jacoti
      jacoti

      Je ne vois qu’une chose, refaire la bataille des Thermopyles: http://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_des_Thermopyles
      Malheureusement encore du sang et des morts !!!
      Et si vous connaissez l’histoire il n’est pas bon de naître du côté des Balkans, l’histoire se répète et l’occupation de la Grèce ne date pas d’hier, elle n’a pas vraiment eu son indépendance en 1827 souvenez-vous de la bataille de Navarin: http://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_Navarin où les franco-russso-britannique intervenaient enfin pour arrêter les effusions de sang après que les grecs soient épuisés pour ensuite prendre le contrôle.
      Et ne parlons pas de la résistance grecque et des morts, puis la guerre civile: http://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%Résistance_grecque
      http://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_civile_grecque
      Les communistes ont participé activement à la résistance et se sont ensuite retrouvés traqués et trahis, emprisonnés.
      Et les dictatures… Metaxas 1936, les Colonels 1967… c’est sans fin….
      Bref, j’ai l’impression que l’on oublie l’histoire et les atrocités, est-ce que l’on a vraiment envie de revenir à la boucherie et de renier ce confort acquis depuis peu et prendre des risques !!
      Le risque de mourir, vous comprenez ?
      Je vis en Grèce dans une île agricole et peu touristique où la tranquillité des habitants est quelquefois confondante par rapport à ses voisines Naxos et Paros où la misère et la faim est bien installée.
      Je vous salue bien.

      1. Avatar de cougar19
        cougar19

        Je tiens à vous saluer bien bas pour cette mise au point sur l’état et l’histoire récente de ce beau pays qui est dénigré un peu partout sur la toile. N’oublions pas ce qu’a dit Karl Marx : »Celui qui ne connaît pas l’histoire est condamné à la revivre. » Pauvre pays que l’UE maltraite pour sauver ses banques. Espérons que votre histoire servira à nous rebeller, quand notre tour viendra.

    2. Avatar de Panagiotis Grigoriou

      Bonsoir et merci pour vos commentaires,

      Cette période était alors ressentie comme moins dure car l’économie était, disons plus frugale et plus autarcique, situation comparable à l’état du monde occidental avant les années 1980, même si la Grèce était un cas déjà à part. Surtout, tout projet économique (monter un petit commerce) sur le plan personnel était à la portée de beaucoup de gens et avec succès. Surtout il y avait de l’espoir. Je me souviens de certaines personnes dans mon entourage, ayant souffert durant la dictature, recevant même chez eux – comme chez nous – la police des colonels, venant nous intimider, poser des questions, à la recherche de toute preuve possible et imaginable sur notre participation à la lutte contre la dictature, mais en vain. Pourtant, ces gens de notre entourage, en somme bien impliqués dans un réseau agissant dans les quartiers Sud d’Athènes, n’ont jamais connu d’entraves dans leur activité de petits commerçants, bien prospère. C’est vrai pourtant qu’une autre personne, une femme appartenant au même réseau, fut renvoyée de la fonction publique par les colonels et elle a sombré dans la dépression, pour réintégrer son service à la fin de la dictature. Mais en règle générale, les colonels n’avaient pas surtaxé, ni asphyxié économiquement la population, non pas parce qu’il étaient « gentils » mais simplement parce que leur époque le permettait. Mais avec le temps, la mémoire collective reconnait cette période comme économiquement radieuse. Et comme l’économisme règne en ce moment, tout est redimensionné par « anamorphose anachronique »

      Pour ce qui est de votre deuxième question attendez un peu ce WE déjà…. je vais évoquer aussi cette problématique dans mon blog. Par contre, il demeure très « délicat » d’évoquer l’armée dans pareils cas. D’habitude apprend la nouvelle… après !

      Encore merci

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