Billet invité.
Mesdames, Messieurs les journalistes,
La manière dont vous, les médias, présentez à la population la grève de lundi n’est pas digne de votre vocation de journaliste ; vous trahissez la responsabilité qui est la vôtre dans le décodage et la transmission de l’information. Il n’y a chez vous, ni analyse de fond, ni explications sur l’origine profonde de la crise actuelle du système financier.
Une enquête digne de ce nom vous aurait fait découvrir rapidement que la dette monstrueuse que l’on demande aux peuples de rembourser, la cause de cette austérité qui provoque cette grève générale qui aura lieu lundi, cette dette enfin, NOUS N’EN SOMMES PAS RESPONSABLES. Elle nous a été imposée par un système financier dévoyé dirigé par une minorité d’acteurs internationaux qui se jouent des lois, et qui ont la possibilité de faire payer les montants astronomiques qu’ils ont perdus en jouant au casino, à une population mondiale sans défense.
Vous vous contentez plutôt de présenter ce mouvement social comme la énième manifestation de mauvaise humeur de travailleurs, ou de relayer un discours culpabilisant, comme quoi la population aurait vécu au-dessus de ses moyens. C’est FAUX ! La vérité est qu’ils ont vécu au-dessus de NOS moyens, jouant avec l’argent et la vie de millions (voire de milliards) de personnes. Et moins il sera donné l’occasion à cette population de montrer qu’elle n’est pas d’accord avec cette situation – si ces problèmes ne sont pas analysés de manière factuelle, professionnelle, juste – plus ces irresponsables se sentiront justifiés dans leur attitude, et continueront à faire payer aux autres leur crise, et celles qui viendront après.
Si vous refusez de jouer le rôle de contrepouvoir qui est le vôtre, PAS NÉCESSAIREMENT FACE AU POLITIQUE comme vous en avez l’habitude, vous porterez la responsabilité finale de la destruction du modèle social qui a mis des centaines d’années à émerger, le résultat de combats incessants pour lutter contre la barbarie, ces luttes qui ont placé l’être humain avant l’argent.
Il ne vous est pas demandé davantage que d’approfondir le débat. Interrogez des personnes ayant une vue neutre, ou en tout cas qui se situent en-dehors des milieux financiers ou bancaires qui, de leur côté, ne cherchent qu’à promouvoir l’idéologie correspondant le mieux à leurs intérêts. Lesquels sont bien sûr en totale contradiction avec ceux des représentants les plus fragiles de la société.
Chacun sait que les inégalités se creusent et pourtant, vous vous désintéressez des raisons profondes d’une telle évolution. Ah ! pour des journalistes, vous n’êtes vraiment pas très curieux ! Pourquoi ne pas prendre exemple plutôt (il y en a d’autres heureusement) sur M. Paul Jorion, à la fois anthropologue – ce qui lui permet d’adopter une certaine hauteur de vue ainsi qu’une rigueur scientifique que les politiques ou les financiers peuvent se permettre d’ignorer – et aussi économiste ayant évolué au cœur de la crise des subprimes – ce qui lui permet cette fois d’avoir une compréhension globale des mécanismes en jeu dans le contexte actuel ?
D’où vient la dette ? Par quel mécanisme a-t-elle été transférée du privé vers les États, et pour quelle raison précise nous est-il demandé, à nous in fine, de la rembourser ?
Cette dette n’est PAS UNE FATALITÉ, et la présenter comme telle est une grave erreur.
Cette grève n’est pas une grève comme les autres : elle préfigure le combat de société qui va se jouer bientôt à une autre échelle, entre les peuples et un petit monde qui réclame l’argent qu’il a perdu, et ceci, quel que soit le prix à payer par ceux-là.
Avec mes sincères salutations,
Érik Lambot
184 réponses à “À MESDAMES ET MESSIEURS LES JOURNALISTES, À PROPOS DE LA GRÈVE GÉNÉRALE EN BELGIQUE DE CE LUNDI 30 JANVIER, par Érik Lambot”
Vous confondez journalistes et chiens de garde, j’en suis confus…
CETTE DETTE N’EST PAS LA NÔTRE, C’EST DONC PAS à NOUS LES TRAVAILLEURS DE PAYER!!
Les journalistes ont réagi bien sûr. Il se défendent et affirment faire leur travail au mieux, en donnant les clés aux gens pour comprendre les enjeux de société etc..
Voici la réponse, toujours cordiale, mais aussi impérative :
Un lien déjà posté sur ce blog, je pense :
http://www.acrimed.org/article3741.html à propos de la grève du secteur public organisée par les syndicats le 22 décembre dernier.
J’ai l’impression que l’offensive anti syndicale a, depuis, pris des proportions inquiétantes. TINA s’étale à longueur de pages…
Et pendant ce temps…..
L’Espagne en crise franchit la barre historique des 5 millions de chômeurs.
http://www.lalibre.be/toutelinfo/afp/358634/l-espagne-en-crise-franchit-la-barre-historique-des-5-millions-de-chomeurs.html
Elle est ‘belle’ l’Europe de M Barroso et de ses technocrates au seul service de la
finance.
Encore une preuve de la compromission du politique…pseudo socialiste:
Le retour à l’équilibre est la priorité du gouvernement belge.
M. Di Rupo a toutefois demandé que cet effort soit accompagné de mesures qui assurent un « rebond de l’espérance aux citoyens européens ».
Le Premier ministre Elio Di Rupo (PS) a indiqué vendredi, à l’issue d’une rencontre avec le président de la Commission européenne, que la Belgique soutenait pleinement les projets de discipline budgétaire renforcée pour les pays de l’Union européenne.
« Il faut une hiérarchisation des priorités, et au top, il y a le retour à l’équilibre. Nous le ferons », a assuré le chef du gouvernement lors d’un point presse avec José Manuel Barroso au Berlaymont avec qui il s’est entretenu vendredi durant une heure trente…
http://www.lalibre.be/economie/actualite/article/715819/le-retour-a-l-equilibre-est-la-priorite-du-gouvernement-belge.html
Tous ces politiques et technocrates coupables auront des comptes à rendre aux peuples dans quelques années quand nous serons tous en dépression économique, ce pour avoir voulu essayer ‘de sauver’ la finance.
Que leurs faut il?50 pct de taux de chômage chez les jeunes partout en Europe et 25 pct chez les autres?Et ils s’imaginent que les gens vont accepter cela encore longtemps?
Dans leurs rêves.
Can the Germans stop being German?
…If only everyone was more like Germany, Mrs Merkel seems to be saying, then everything would be fine. In any case, Germany won’t be backstopping the system any further than it already has. With her Lutheran, East German roots, she almost mocks her many critics. “You namby-pamby Westerners know nothing of austerity,” is her central message (I exaggerate only a little). “You have to come from the once-communist East to know what real deprivation is, as well as what it takes to achieve economic rejuvenation. Just shut up and take your medicine. Eventually it will work.”
It’s a view with which one is bound to have sympathy. Unfortunately, it is also wrong. The European periphery has fundamental problems surrounding its lack of competitiveness, but right now the main problem is absence of demand. This is not going to be solved by repeated rounds of growth-stultifying austerity. Even the International Monetary Fund, that great bastion of financial orthodoxy, has begun to accept that the policy prescription simply isn’t working.
To regain competitiveness, most of these countries need to leave the euro and devalue, and at least two of them need to default on their public debts as well. But assuming that’s not an option, then there has to be some give on Germany’s part…
http://www.telegraph.co.uk/finance/financetopics/davos/9041788/Davos-2012-Can-the-Germans-stop-being-German.html
LE complot anglo-américain contre l’euro, pour sauver le dollar !!!!
(just kidding)
Bien sûr qu’ils vont l’accepter et ils auront le sourire encore quand ils verront comment ça se passe ailleurs. Voyez tous ces gens expulsés de chez eux au pays de l’oncle Sam et d’Obama. A part quelques indignés, vous voyez un mouvement de fond, quelque chose qui ressemble à de la révolte et encore moins de Révolution? NON. Circulez, il n’y rien à voir, passez votre chemin, allez mourir ailleurs. Et en plus ils votent ces gens là ! Ils ne sont pas connus. Oui, mais direz vous, ils sont les 99%. C’est pas une raison, ils ont toujours voté comme on a voulu. Il n’y a pas de raison que ça change.
A propos des élections US, un bon décapage…
Le triton Gingrich est un animal au sang froid
http://alencontre.org/ameriques/americnord/usa/etats-unis-le-triton-est-un-animal-au-sang-froid.html
@alexandre le libraire
Je partage tout à fait votre sentiment mais le traitement qu’inflige la presse à la grève de lundi pose sérieusement question.
Cette grève générale semble incompréhensible à beaucoup. Les syndicats étant les premiers à ne pas expliquer les enjeux RÉELS de tout ce qui se passe en ce moment. C’est du pain bénit pour la presse mainstream qui se garde bien d’investiguer plus loin que le bout du nez du lecteur lambda et d’un monde politique entièrement voué à la perpétuation d’un système qui lui garantit sa pérennité.
La voix de son maître ; il suffit de se poser la question de savoir à qui appartiennent les médias et vous aurez la réponse.
J’ai tenté à quelques reprises de laisser quelques commentaires sur l’excellent blog de P. Jorion (avec qui j’ai échangé aimablement par e-mail sur ce sujet) mais hélas le filtre anti-spam du blog ne m’en a pas laissé un seul en ligne.
L’outil Akis…(à compléter chez vous pour éviter sa censure), présenté comme pratique, inclus dans WordPress, gratuit ou presque, exerce une exclusion définitive à tout le moins gênante pour ne pas dire suspecte.
Il déteste tous les intellectuels non alignés mondialement reconnus (P. Bour…, N. Choms..), ainsi que tous les termes recouvrant de près ou de loin l’idée d’un possible « complot mondial ».
Les origines – créateurs, fonds d’investissement…-de ce logiciel mériteraient peut-être qu’un informaticien curieux et compétent s’y intéresse.
Si l’on devait découvrir que la blogosphère mondiale est filtrée à 40% par un service d’intelligence étrangère type CI…, NS…, avouez que ce serait ballot.
Ne pas être parano est sans doute indispensable, mais être naïf est souvent de la bêtise.
J’espère que mon commentaire vous aura amusé et vous aura permis un instant de regarder la lune plutôt que le doigt.
Chomsky et Bourdieu ne sont pas des noms qui tombent sous le coup d’Akismet. La preuve : plein de commentateurs s’y sont référés ces deux derniers jours.
Merci pour votre réponse mais j’avais remarqué pour C. et B., c’était de l’humour. Par définition, la censure automatique d’Akismet ne vous permet pas de savoir à priori quels termes ne sont pas autorisés, et pourquoi donc votre message a été modéré.
@ Rabajoie
Vu les horreurs qui passent le filtre d’Askimet, je crois que leur filtre ne retient en réalité que les spams les plus longs et c’est tout (du genre 50 adresses de sites Viagra d’affilée).
Heureusement, le second volet de modération veille 😉
Va z’y mon chou, c’est open-space rien que pour toi, face de lune ! Fais nous des révélations explosives et lunaires qu’on n’aurait lues cent fois, ici ou ailleurs… qu’on se marre un peu plus.
Restes correct, et si tes moeurs te font dialoguer avec tes amis garçons de cette façon, bonne bourre mais sans moi, face de clown
La vérité, c’est qu’il va falloir stopper,
en Belgique comme aileurs, les reculs qui ne mènent qu’à la servitude.
http://www.lcr-lagauche.be/cm/index.php?view=article&id=2350:on-solde-&option=com_content&Itemid=53
Bravo pour vôtre analyse
Europe , rise up !
Le problème est aussi que l’on tient à cette Pax Romana universelle, même invalidée car elle protège de l’avenir incertain. La prison est aussi une protection. L’universel même faux est une protection, car valeur partagée, scintillante de son universalité. L’universel de Marx (Le soleil de l’universel), en ce moment existe sous une forme individualiste en théorie mais le paradoxe n’est qu’apparent. La valeur est partagée. Bref, on peut tenir a des mensonges plus qu’à la vérité pourvu qu’ils soient une norme mondiale rassurante … La norme rassure, la croyance partagée ou supposée telle.
Une sorte de nostalgie nous tient prisonniers de ce monde qui malgré tout est le nôtre, celui où on a grandit, qui nous promettait tellement, dans l’euphorie des années 70-80…
Oui sans doute. Mais à l’âge de 10 – 15 ans je n’aurais jamais imaginé que ce monde puisse devenir comme une prison… à ciel ouvert. Et vous ?
A quand une grève coordonnée au niveau européen, pour bien montrer à nos gouvernants que nous ne voulons pas de leur Europe des marchands et de la finance.
Chaque grève nationale est instrumentalisée par les autres gouvernements des états membres pour accuser les salariés du pays en question d’irresponsabilité.
Voir mon message sur la construction d’une autre Europe ici
http://www.pauljorion.com/blog/?p=33182#comment-286844
Paul
C’est prévu le 29 février, organisée par la CES la veille du sommet du 1er mars à Bruxelles.
Le lien n’est pas apparu
Le voici j’espère
http://www.pauljorion.com/blog/?p=33182#comments
En fin de discussion commentaire N° 22
Désolé pour ces messages à répétition, je ne sais pas modifier un message pour corriger une erreur…
Paul
Ok, mais si vous cliquez-droit sur la date et l’heure de votre commentaire, et que vous prenez « Copier l’adresse du lien’, pourrez coller un lien qui y renvoie exactement: http://www.pauljorion.com/blog/?p=33182#comment-286844
Suite de la saga » Patrons VOKA ( du nord ) V.S. ????…ce qui reste de démocratie » :-(((
Le cabinet d’avocats Claeys & Engels demandera lundi, à l’occasion de la grève générale, à des huissiers et à la police de faire lever des piquets devant des entreprises. Il attend des ordonnances de présidents de tribunaux de première instance, après avoir introduit des requêtes….
http://www.lalibre.be/actu/belgique/article/715834/le-droit-de-greve-n-est-pas-absolu.html
Réplique :
Le professeur émérite de droit social de l’UCL Gilbert Demez estime que les requêtes unilatérales auprès de présidents de tribunaux de première instance visant à faire lever ou même interdire un piquet de grève devraient être déclarées irrecevables car elles ne respectent pas la charte sociale européenne….
http://www.lalibre.be/actu/belgique/article/715805/l-interdiction-des-piquets-est-illegale.html
Oui, mais le brillant Roger Blanpain (émérite de la KUL) rétorque que la grève est illégale (dans le Standaard…)
Pourquoi paralyser les transports? Pourquoi ne pas faire une journée « tarif 0 » au moins sur ce terrain? L’impact serait le même, et ne ferait pas chier les indépendants qui comptent travailler car ils n’ont pas un syndicat qui assure leur arrière et leur journée financièrement parlant… Mais je suppose que c’est trop demander…
C’est surtout que c’est illégal !
Alors il est urgent de faire passer une loi OBLIGEANT un service minimum… Car les grévistes ne devraient pas avoir le pouvoir de paralyser les gens qui veulent travailler. Ça, ça devrait être illégal.
@ Jérémie
Ok. Mais alors à la condition expresse que toutes les avancées sociales obtenues par les grèves ces 200 dernières années soient refusées aux travailleurs qui préfèrent aller travailler.
Bon retour au Moyen-Age social 😉
Allons, le « cavalier seul » a toujours existé, pb qui se pose aussi dans la gestion individuelle des ressources communes.
@ Jérémie :
service minimum = 1 train de quatre voiture par heure là où il en roule normalement 5 de huit voitures duplex…
Je suis certain que les non-grévistes désireux d’aller travailler se presseront en masse sur les quais pour rejoindre gaiement, dans la joie et la bonne humeur, leur poste de travail.
Jérémie, faire un tarif zéro, c’est contraire à l’esprit de la grève générale qui est en partie mythologique, et qui, aussi, sert à donner du moral.
En revanche, je suis absolument favorable à ce que les grèves des transports en commun proprement dites soient « commuées » en gratuité!
♀C’est illégal? Eh bien, que les syndicats se battent! Leur seule existence elle-même était illégale au XIXème siècle !
♂Ça ferait mal au patron, ce qui tout de même le but d’une grève, et ça cesserait de faire mal à toutes sortes d’usagers faibles qui n’ont pas de transport personnel!
♀♂♪ Syndicalistes, de la créativité que diable, et de l’audace !
Cher Monsieur Lambot,
Je ne connais pas votre position alors, je suis allé voir qui vous pouviez être.
Vous êtes donc infirmier gradué. Peut-être même syndicaliste au centre de cyclotron.
La crise comme la dette n’est pas une fatalité. Elle est même bénéfique pour réveiller les endormis.
Elle était prévisible et Paul étant sur place, de visu; l’a fait.
Tant que tout va bien, que fait-on, on encaisse.
La grève, j’en ai parlé de multiples fois. Le dernier « les champignons de la grève » Je ne vais pas citer l’adresse, ce n’est plus la journée porte ouverte sans médiation. Mais je suis assez visible sur Internet.
Que vous le faisiez en direct ou en différé par l’intermédiaire de votre épargne de votre pension légale vous y participez à cette descente aux enfers.
Mais poussons plus loin, quand vous voyagez à votre compte (pas celui du centre de cyclotron), où allez-vous à Bruxelles nationale ou bien allez vous utiliser un avion de la Ryanair?
En d’autres mots, êtes-vous un des nombreux fossoyeurs de la Sabena?
Quand vous achetez quelque chose, regardez-vous d’où cela vient et ensuite allez voir si le prix n’est pas un don de l’esclavage d’un autre pays moins riche que le nôtre.
Cherchez-vous à casser les prix, à obtenir le prix le plus bas?
Attention, dans notre monde en manque de solidarité, ce n’est pas les journalistes que vous allez trouver sur votre chemin. Ce sont les autres qui ne voient pas l’intérêt d’une grève alors que le gouvernement vient juste de prendre son départ.
Je ne suis ni de gauche ni de droite. Je pourrais m’en foutre royalement.
J’observe, c’est tout. Un journaliste observe aussi.
Avec mes sincères salutations
Les journalistes du Soir sont-ils impliqués dans votre critique?
La CSC ne suit d’ailleurs pas la grève.
Je vais chercher ce qu’en disent la DH, La Libre Belgique….
Visible sur internet, mais ici bien caché derrière son pseudo L’enfoiré. Et attaquer l’homme pour le plaisir plutôt que d’alimenter le débat sur la responsabilité des médias dans la crise actuelle. Internet a du bon mais il permet aussi ces petits plaisirs pervers…
Soyons sur la défensive puisque c’est ce que vous voulez : je n’ai jamais pris Ryanair et ce n’est pas demain que ça va commencer. Et effectivement je fais attention à ce que je consomme, je réfléchis aux conséquences de mes actes.
Pour le reste, la grève de lundi arrive tôt je suis d’accord. Mais il n’est pas dit qu’elle ne soit pas pilotée par un Elio di Rupo assez retors pour avoir deux fers au feu : d’un côté « Priorité à l’austérité européenne », et de l’autre « Faites bien gaffe aux réactions des peuples ».
Et les syndicats doivent effectivement encore apprendre à identifier l’adversaire, pour ne pas sombrer dans des automatismes qui leur porteraient préjudice dans les combats ultérieurs.
Mais comme expliqué dans le billet, cette action ne fait probablement que préfigurer ce qui risque d’arriver lorsqu’on va VÉRITABLEMENT commencer à toucher au patrimoine ou au pouvoir d’achat de tous « ceux qui ne voient pas l’intérêt d’une grève alors que le gouvernement vient juste de prendre son départ ».
Le rôle d’un journaliste n’est pas que d’observer bêtement. On lui demande d’être les yeux de la démocratie, de questionner, d’enquêter, de révéler, de comprendre et d’expliquer.
@Erix le Belge,
« Visible sur internet, mais ici bien caché derrière son pseudo L’enfoiré. Et attaquer l’homme pour le plaisir plutôt que d’alimenter le débat sur la responsabilité des médias dans la crise actuelle. Internet a du bon mais il permet aussi ces petits plaisirs pervers… »
Erix le belge, c’est quoi. Est-ce vous l’auteur du billet? Peut-il répondre si ce n’est pas le cas. Il n’a pas besoin d’interprète à mon avis.
Je ne suis pas Anonynous, n’ayez aucune crainte. Cherchez et vous trouverez.
Alimenter le débat, vous rigolez avec votre intervention? Où est l’alimentation?
Un enfoiré peut en cacher un autre.
Quant à la perversion, je ne vois pas où elle se cache dans ce que j’ai demandé avec beaucoup de gants.
« Soyons sur la défensive puisque c’est ce que vous voulez »
Encore une fois à côté de la plaque. Il n’est pas question d’être sur la défensive.
« je n’ai jamais pris Ryanair »
Bravo. Mais je retourne au début de mon intervention à ma question, êtes-vous l’auteur du billet?
« Priorité à l’austérité européenne », et de l’autre « Faites bien gaffe aux réactions des peuples ».
Absolument.
« Et les syndicats doivent effectivement encore apprendre à identifier l’adversaire »
Comme pour tout le monde d’ailleurs. Comme je viens de le dire, un enfoiré peut en cacher un véritable.
Mais comme expliqué dans le billet, cette action ne fait probablement que préfigurer ce qui risque d’arriver lorsqu’on va VÉRITABLEMENT commencer à toucher au patrimoine ou au pouvoir d’achat de tous « ceux qui ne voient pas l’intérêt d’une grève alors que le gouvernement vient juste de prendre son départ ».
Si je vous disais que j’ai fait la grève avant vous, vous en tomberez raide?
« Le rôle d’un journaliste n’est pas que d’observer bêtement. »
Cela peut-être, en effet. Comme tout le monde les leurres existent.
« On lui demande d’être les yeux de la démocratie, de questionner, d’enquêter, de révéler, de comprendre et d’expliquer. »
Cela n’empêche rien. En fait il y a deux types de journalistes.
Celui qui se doit de suivre l’actualité comme un candidat à l’erreur et l’autre, qu’on appelle le journaliste d’investigation qui se fout de l’actualité, qui prend son temps avant de sortir son article.
Est-ce plus clair?
INDUSTRIAL ACTIONS ON MONDAY 30th January 2012 .
http://aclvb-cgslb.blogspot.com/2012/01/industrial-actions-on-monday-30th.html
Délocalisons l’ensemble des gouvernements européens et mettons des chinois à la place.
Agir ensemble (tous les pays européens) ne sera pas simple,en france par exemple il y a encore trop de bien-etre et c’est le chacun pour soi,malheureusement.
Par contre pris individuellement tous le monde vous dira son ras-le-bol des élites qui nous gouvernent
@Julien
Ce raisonnement ne tiens pas. On ne peut pas sous entendre que parce qu’on accorde de la valeur à certaines actions syndicales, on « signe » systématiquement pour toutes, même les plus abusives. Chaque avancée doit être prise indépendamment, et peut, ou non, être validée selon l’avis personnel. Penser « c’est tout ou rien », c’est se rapprocher d’une manière de penser nettement plus dangereuse que ce contre quoi soit disant les syndicats luttent.
L’important c’est le choix.
Les grévistes n’ont pas à considérer leur action plus « juste » que l’action des gens qui veulent travailler. De facto, le « droit de grève » est devenu de nos jours j’ai l’impression « l’obligation de grève ». Et là, ça pose un très sérieux problème. Car le choix n’existe plus. Un groupement de personne vient contrôler la liberté des autres (au travers des piquets ou pressions morales par exemple). D’ailleurs, si comme lu plus haut, faire sauter les piquets est réellement illégal, alors je me dis « pauvre Europe »… Et ça me fera hésiter à engager ici plutôt que dans des pays plus « avantageux » le jour venu. Et je le ferai sans scrupule si cela me permet de ne pas être soumis à ce que je considère comme la « main mise omniprésente des syndicats au sein des entreprises ».
Ensuite, sans être un expert en économie, il me semble que cette grève mets en péril l’activité économique globale. Et ça, c’est dangereux. Ces grèves représentent des pertes sèches pour le secteur privé. Si à force, cela provoque des licenciements de masse, c’est vous qui aurez creusé votre propre tombe, car le système social n’a pas la capacité de supporter un afflux massif de chômeurs.
@ Jérémie
Oui, liberté individuelle, blabla. La dernière fois que j’ai regardé, les avancées sociales étaient le fait du groupe, pas de l’individu isolé. Petit rappel : pour qu’une grève instaure un rapport de force, il faut qu’elle ait un impact. Sinon, elle ne sert à rien.
Ah bon ? Si c’était le cas, il y aurait 100 % de grévistes non ? Là aussi, il me semble que c’est loin d’être le cas.
Bon vent ! D’autres investisseurs et patrons un peu centrés sur l’homme seront ravis de le faire à votre place en traitant leurs employés dignement (ce qui soit dit en passant évite en général d’en arriver à la grève à l’échelle d’une entreprise).
Ah ! Et parce que l’austérité et la crise depuis 4 ans ne mettent pas « en péril l’activité économique globale » peut-être ? Ben non, suis-je bête, c’est un jour de grève en Belgique qui a cet effet.
Petit bout de la lorgnette, quand tu nous tiens…
Et alors concernant les avancées poussées par le groupe? Faut il donc englober toute la population dans ce dit groupe juste parce que cela arrange les initiateurs du mouvement? Tiens tiens… Mais cela ressemble doucement à vouloir formater la pensée tout ca… Chose que vous semblez reprocher de l’autre côté… Donc, j’en reviens au raisonnement de base, ce n’est plus un droit de grève, mais un devoir de grève. Je suppose que vous pensez que 100% de la population devrait faire grève…
Si il n’y a pas 100% de grévistes, cela n’empêche que vous paralysez le système, du moins en partie (je m’attaque principalement au transport je l’admets où j’estime à la limite du scandaleux l’arrêt de travail fort probable de tout le personnel de la STIB, ou l’impossibilité de sortir des dépôts à cause des grévistes zélés qui bloqueront leur propre collègue dans l’irrespect le plus absolu). Chez un de mes clients, étant donné l’absence de transport, la majorité des employés seront en « homeworking ». Mais auront ils accès à tout ce dont ils ont besoin pour être aussi efficace que si ils étaient au bureau? Rien n’est moins sûr. Cela impacte donc la rentabilité. Car même si ce mot peut rendre certaines personnes malades, il correspond à la réalité.
Bien entendu. Je laisse avec plaisir le choix à d’autres d’être verrouillé par le système qui accorde un pouvoir nettement trop important aux syndicats au sein des entreprises. Encore plus quand j’entends certaines anecdotes de réaction de syndicats dans certaines entreprises qui sont à la limite du gag tant c’est risible. On en est arrivé tellement loin dans certains cas (chez Belgacom entre autre) ou les syndicats défendent des gens qui annoncent pratiquement ouvertement ne juste pas vouloir travailler. Des gens qui devraient être foutu à la porte sans autre forme de procès. Et ces gens là aussi coûtent à l’entreprise.
L’ensemble des PME et indépendants perdent environ 50 millions d’euros par jour de grève sur l’ensemble du pays. C’est un chiffre colossal. Je ne sais pas combien il y a eu de grèves générales récemment (trop en tout cas), mais on en est à 2 en même pas 2 mois, ca fait 100 millions de perdu. Si on ramène le tout à l’échelle d’une entreprise, il est évident que le manque à gagner devrait se compenser par le licenciement de personnel.
J’en arrive à ma conclusion finale car de toute façon, je me doute que sur un tel blog avec un tel sujet initial, je représente une minorité et débattre n’apportera rien de plus vu que lundi, vous pourrez de toute façon aller en rue et faire chier une autre partie de la population, si vous voulez plus, travaillez plus plutôt que vous plaindre.
@ Jérémie
Ah, les ravages du simplisme et de la caricature.
Non, encore une fois, je vous souhaite de retourner aux 100 h par semaine, sans congés, sans allocations quelconques, sans protection sociale, etc. Aucune raison de faire profiter des avancées sociales ceux qui se sentent « pris en otage » par les mouvements sociaux.
En effet, c’est « colossal »… Vous dormiez pendant ces 4 dernières années ? Non, parce que les « millions », c’est obsolète, tout comme les milliards. Aujourd’hui on compte les pertes de la crise en trillions. Alors vos 50 millions « colossaux »…
Je vous invite à lire le billet de FOD. C’est quand même préoccupant de voir que même les gens aux manettes des entreprises n’ont toujours pas compris que l’augmentation de la durée du travail était totalement anachronique.
@ Julien Alexandre
Hors sujet:
Comment poster une image personnelle , source: mes images ?
Merci d’avance.
@ Béotienne
Réponse hors sujet : il faut que l’image soit en ligne. Vous utilisez la balise « image » dans le champ commentaire et vous renseignez l’URL de l’image en ligne.
@ Julien Alexandre,
merci.
Vous avez quand même de la chance de ne pas vivre en Amérique du nord car ici, beaucoup plus de journalistes encore sont acquis à la cause du capitalisme et du néolibéralisme.La propagande est énorme.
« NOUS N’EN SOMMES PAS RESPONSABLES. Elle nous a été imposée par un système financier dévoyé dirigé par une minorité d’acteurs internationaux qui se jouent des lois, et qui ont la possibilité de faire payer les montants astronomiques qu’ils ont perdus en jouant au casino, à une population mondiale sans défense. » FAUX ! FAUX! FAUX! Mensonge et/ou connerie!
Si, mille fois NOUS EN SOMMES RESPONSABLES. Elle a été le choix de nos ÉLUS, que nous réélisons sans cesse pour avoir les mêmes après plus de 500 jours de non-gouvernement, qui sont corrompus avec le logement social même (!), qui nous promettent que demain on rase gratis, qui pour cela NOUS ENDETTENT AUPRÈS DES USURIERS DONT ILS CONNAISSENT LES CONDITIONS ET LES PRATIQUES (pour des travaux inutiles mêmes) et qui après cela se défaussent sur le monde de la finance dont ils lèchent les couilles, qu’ils engraissent et auquel ils participent comme administrateurs.
Qui va être affecté par la grève ? En aucun cas comme jadis l’industriel qui se voyait ainsi privé de ses exploités, en aucun cas aujourd’hui les financiers qui s’en tapent, l’argent n’étant pas dans des usines ni dans les services publics en grève, mais partout et nulle part dans le monde.
Moi je suis cohérent. Je n’ai plus de voiture, je mange très peu de viande, je ne prends jamais l’avion pour aller dans un solarium exotique, quand j’ai trop froid je n’oublie pas que le pull cela existe, je m’informe sur où et comment ce que je consomme a été produit et le tout à l’avenant. Je suis un révolutionnaire modeste et de tous les jours.
Lundi je n’aurai aucun moyen de transport, même les taxis seront overbookés, les camarades ne peuvent pas m’aider disent-ils et le CEGEC, mon patronat non-marchand « humaniste », est intraitable : ceux qui ne donnent pas cours sont réputés grévistes. Je n’en ai pas les moyens, j’ai la charge –que j’assume- d’enfants encore aux études et cela à 60 ans, et je me trouve en triple tenaille entre un premier ministre socialiste wallon, un patron non-marchand humaniste sans humanité et un syndicalisme borné, rétrograde et réactionnaire, qui défend ses intérêts en vue des élections sociales, qui bénéficie de privilèges fiscaux et qui n’hésitera pas à prendre la bagnole pour aller bloquer les services publics.
Les défenseurs patentés des travailleurs et des humbles font ainsi le lit de révoltes qui ne conduisent pas à des lendemains qui chantent mais au fascisme, que l’étiquette soit de gauche ou de droite.
Voilà mon état d’esprit. Lundi je vais souffrir, pas la HAUTE FINANCE !
Je comprends votre colère, mais je vous suggère de prendre un peu de hauteur. Nous vivons une période charnière de l’histoire contemporaine, cela vaut bien quelques inconvénients personnels.
Les politiques et les syndicats sont ce qu’ils sont bien sûr, mais vous vous trompez d’adversaire dans ce cas-ci. Qu’avons-nous fait de plus, nous les citoyens, que les politiques pour arrêter la prise de pouvoir insidieuse des banques et de la finance. Tout le monde est un peu dépassé, je crois. Vous ne comprenez pas que cette crise vient de bien plus loin, elle est d’une ampleur potentielle gigantesque et, comme un tsunami, elle pourrait tout emporter sur son passage.
Cela mérite un combat, non ?
Quel combat?
Bonjour,
Je suis déléguée syndicale dans mon entreprise et je peux vous assurer que je ne tire aucun profit de ce statut : je suis déléguée parce qu’aujourd’hui, c’est le seul contre pouvoir qu’il nous reste face aux pouvoirs politiques et financiers. La grève de lundi, n’est pas un énième mouvement syndical mais une action citoyenne contre les décisions politiques, dirigées par le financier et non par l’intérêt général. Je trouve dommage, si les statistiques sont exactes, que les citoyens voient en ce mouvement un adversaire, ils ont tendance à oublier que les avantages qu’ils obtiennent, viennent de l’action syndicale. Le mouvement syndicale n’a pas toutes les qualités, les centrales peuvent être critiquées sur plusieurs points mais la militante que je suis reste convaincue qu’il n’existe pas d’autre moyen pour se faire entendre. Si ceux qui se contentent de critiquer, réfléchissaient à l’amélioration de la contestation, aux moyens à mettre en oeuvre, nous pourrions certainement être plus fort face à un pouvoir qui ne semble plus intéressé à nous représenter.
Je ne suis pas dans une situation économique difficile, je peux envoyer ma fille à l’école et aller en vacances mais aujourd’hui, d’autres que moi, de plus en plus nombreux, rencontrent des difficultés et c’est aussi pour eux que nous nous exprimerons lundi !
D’accord Wendy, mais avouez que les syndicats – que moi aussi je tiens pour indispensables – ont beaucoup péché ! La liste est énorme de leurs fautes non seulement personnelles mais surtout structurelles: collaboration de classe (la concertation à la belge, bien institutionnalisée, source de places diverses et de contamination idéologique par l’adversaire, pardon, le « partenaire » « social »), soutien consanguin aux partis de gouvernement, participation au modèle consumériste, réduction des objectifs, et trop souvent de la réflexion, à la cause salariale et aux « moyens » (des chiffres et des budgets), clientélisme, cooptations plus qu’élections. Le machisme aussi est fabuleux.
Rien que pour les transports en commun, moi j’enrage de constater leurs arrêts de travail anti-pauvres, et j’ai donc écrit ce petit mot ici plus haut: http://www.pauljorion.com/blog/?p=33215#comment-287130 .
Dans l’enseignement, où j’ai travaillé trente ans, le marche-pied quasi obligé dans tous les réseaux, en tout cas ultra-majoritaire, avant d’atteindre un poste de direction, est désormais celui de délégué syndical. Devinez donc pourquoi aujourd’hui certains profs deviennent délégués !
Qu’en savez vous qu’il n’existe pas d’autre moyen de se faire entendre, j’ai pas attendu qu’on me dise ce qu’est la crise pour entreprendre un combat alternatif à mon niveau, mais vous ne descendrez jamais de votre piedestal pour venir examiner ces alternatives, vous êtes figées dans un mausolée qui date du 19 eme siècles alors qu’il n’y avait pas à ce moment d’autres alternatives.
Si vous voulez l’amélioration de la contestation et bien faites un pas de côté et venez nous voir.
Commencez par lire mon site avec tous ses liens.
Merci pour cet article salutaire.
Par rapport à certaines réactions plus que navrantes :
Je pensais naïvement que, justement, sur ce blog on pouvait s’attendre à voir des gens ayant un esprit un peu plus ouvert, éveillé et capable d’analyser les choses au-delà du ronron quotidien et de la bien-pensance ambiante.
Une grève générale interprofessionnelle, ce n’est pas, contrairement à ce qu’affirment les gens qui ne savent pas de quoi ils parlent, un événement courant. Il n’y en a pas tous les ans, ni même tous les 5 ans. Retournez donc lire vos livres d’histoires, les bouquins du CRISP, et ensuite vous reviendrez un peu plus instruits.
Une grève générale, c’est plus qu’un avertissement. Et, oui, ça sert à quelque chose. Oui, contrairement à ce que tous ceux qui beuglent et vomissent leurs « de toute façon tous du caca ça sert à rien – bandes de salauds vous allez m’emmerder moi, moi, moi, moi, moi !!!! » affirment. Le patronat est mort de trouille à l’idée que cette grève soit un succès. Les politiques aussi, surtout le PS qui sent enfin arriver le moment où il va devoir payer les conséquences de sa trahison de celles et ceux qui l’ont porté au pouvoir. Si vous étiez syndiqués, si vous alliez dans les assemblées syndicales – ah ben oui, ça demande du temps, c’est pas bieeeeeen – si vous daigniez écouter les délégués dans les entreprises quand ils viennent expliquer pourquoi ils appellent à rejoindre le mouvement, vous le sauriez. Mais c’est tellement plus facile de surtout refuser de voir, de savoir, de se concentrer sur son petit nombril et de râler comme un enfant pourri gâté.
@Richard Kneip : contrairement à ce que vous affirmez, si je lis la description que vous faites, vous n’êtes pas un révolutionnaire, vous vous accommodez du système, et vous faites ce qu’il faut pour survivre dedans, et non pas vous placer en opposition. Bref, vous faites le gros dos, et vous laissez faire, vous acceptez.
Je ne reviens pas sur les balades dominicales, d’autres ont déjà dit que ce n’est pas en rassembler les dames patronnesses à la sortie de la messe du dimanche matin qu’on établira un vrai rapport de force. Le jour où on établira un rapport de force en faisant une balade qui ne gêne personne et ne frappe pas l’activité économique, on me préviendra. Ce genre de machin ne sert qu’à une chose : se donner bonne conscience en préparant déjà l’atterrissage.
J’en ai aussi plus qu’assez des grands donneurs de leçon qui viennent cracher sur « le syndicat » sans la moindre nuance, en faisant des amalgames qui sont insultants pour les militants et les délégués qui se décarcassent et font un boulot ingrat, difficile pour défendre les gens, les informer, les mobiliser – et souvent sans même connaître. Qu’il y ait des problèmes, des doutes, des incompréhensions avec certaines instances, soit. Mais c’est le terrain qui compte.
Ceux qui provoquent des discussions, des débats, ceux qui aident à la prise de conscience dans les entreprises, ce sont les délégués syndicaux. Je viens de passer deux jours à rencontrer tous les travailleurs de mon entreprise, à expliquer les enjeux, à expliquer les injustices des mesures, et à débattre avec ceux qui le souhaitaient, et je peux vous affirmer qu’il y aura du monde au piquet lundi, et que ceux qui ne pourront pas venir ne se contenteront pas de se dire « on a un jour de congé en plus grâce à ces cons de syndicats » : ils seront en grève.
Si nous ne faisons pas ce travail, ce ne sont certainement pas les réfractaires à tout, qui crachent sur tout, mais qui ne font rien, qui le feront. Si le monde change un jour, c’est parce que nous l’aurons fait changer en bougeant nos fesses. Pas en dénigrant tout avec la facilité et l’absence de risque si commode et confortable de faire couler son fiel sur un blog internet.
Enfin, je termine par une réaction aux propos de Richard Kneip. Je ne peux pas accepter de lire des inepties comme : « Nous sommes responsables » de la dette et de ce qui arrive.
Encore une fois, il faudrait se sortir la tête hors du sable, et avoir un peu de recul et d’analyse. Non, ce n’est pas notre faute si on a donné le pouvoir aux agences de notation. Non, ce n’est pas notre faute si les états ont décidé de se financer sur les marchés plutôt que de passer par leurs banques centrales. Non ce n’est pas notre faute si l’Allemagne a mené et continue à mener une politique sans pitié de destruction des plus pauvres et des plus fragiles dans son territoire, et veut l’imposer à tous les autres. Non, ce n’est pas notre faute si des emplois piège ont été créés – plans « Activa », plans « Win-win », plans « Rosetta » et tous les autres – dont l’effet a été de vider les recettes de la sécu sans être le déclencheur d’une vague de création d’emplois (pur effet d’aubaine), et d’enrichir les actionnaires via les dividendes payés par les entreprises qui se mettaient en poche les cotisations sociales qui sont pourtant partie intégrante du salaire différé des gens. Non, ce n’est pas notre faute si les US of A ont sombré à l’automne 2008, emportant tout le monde avec eux. Non, ce n’est pas notre faute si les états ont plombé leurs dettes en sauvant le système financier qui, en remerciement, s’est ensuite retourné contre eux. Non, ce n’est pas notre faute si la BCE prête à 1% aux banques privées qui ensuite prêtent aux états à 6, 7 % ou bien plus pour la Grèce !
Quant à l’argument simpliste « c’est nos politiques qui l’ont fait, nous les avons élus », il faut donc encore rappeler les bases de raisonnement que tout un chacun devrait avoir :
– en Belgique, le scrutin est proportionnel. Il est donc pratiquement impossible d’y avoir autre chose qu’une coalition. De plus, il y a deux grandes communautés linguistiques qui doivent chacune amener une coalition majoritaire dans leur « territoire » pour former un gouvernement. En Flandre, la droite est hyper-majoritaire et sectaire envers la gauche, particulièrement les Ecolos (Groen!). En Wallonie, le PS est le plus grand parti, mais il n’est pas majoritaire. Au cours du temps, la gauche n’a donc JAMAIS été au pouvoir en Belgique, dans le sens où l’entend un français. Il n’y a donc jamais eu de vraie politique de gauche. Je passe sur le gouvernement actuel, j’ai assez exprimé mon rejet du PS dans un débat qui a duré un weekend sur ce même blog.
– en Europe, la majorité des gouvernements sont de droite. Et que l’on arrête de me bassiner avec le SPD et le Labour ou encore Zapatero. Ces gens sont de droite, quelle que soit l’étiquette qu’ils se donnent. De plus, les pays de l’Europe de l’Est font des crises d’angoisse et de paranoia dès qu’ils voient le nom de Marx, le mot communisme ou – même au sein de la CES – quand les organisations syndicales belges comme la FGTB se battent pour qu’il y ait des actions beaucoup plus fortes.
– et puis, l’évidence : je ne permets à personne de me dire que « c’est ma faute », je suis responsable de mon vote, je vote – hé oui, tant de grands critiques sont trop feignasses pour bouger leurs fesses et voter, surtout en France, où une vraie gauche existe encore, tellement plus facile de tout rejeter en bloc, ça demande moins d’effort – et si une majorité de gens a une opinion politique opposée à la mienne, leur choix m’est imposé, c’est la démocratie.
Je propose à tous les « anti », tous les pauvres petits malheureux qui vont « souffrir lundi » de demander immédiatement leur naturalisation comme allemands, et d’aller vivre dans un vrai bon système qui tient les cordons de la bourse, ou on gère bien l’argent, et de profiter de toute l’épanouissement dont ils pourront bénéficier !
Je leur propose aussi de signer un document que je me charge de leur rédiger, où ils expriment leur rejet de la racaille que nous sommes, nous tous qui refusons de courber l’échine, et surtout où ils affirment leur cohérence et s’engagent à abandonner leur droit à jouir de tout ce que nous aurons préservé en nous battant pendant qu’ils nous crachent dessus.
A bon entendeur, salut.
@ Hououji Fuu : Si cela peut vous mettre un peu de baume au coeur, je souscris à 100 pour cent à vos propos.
@ Hououji Fuu …. merci !
Un dernier élément pour Richard Kneip :
Cher ami, ton attitude est tout bonnement incroyablement folle. Tu expliques travailler dans une entreprise du non marchand, et tu tiens les propos qui sont les tiens ? Tu craches ta haine par rapport à ceux qui se battent pour sauver tes fesses, en même temps que celles des autres, le sais-tu seulement ? As-tu seulement lu les mesures prises par le gouvernement ?
L’enveloppe de liaison des allocations et autres au bien-être a été rabotée de 40%. La norme de croissance des soins de santé est rabotée de 4,5% à 2% !
As-tu bien compris ce que ça voulait dire, cher ami ? Il semble que non. Je vais donc traduire : ton emploi est le premier visé par les mesures gouvernementales. Oui, le tien. Au même titre que ceux de toutes les personnes travaillant dans les services publics.
Et ce n’est qu’un début. Contrôle budgétaire de février, injonctions du FMI, Fitch se fout de nous, future négociation d’AIP à l’automne…
Encore besoin d’un dessin ?
Je ne suis pas du tout d’accord avec vous
Je sais qu’on évitera pas le rapport de force, mais quand on se trompe d’une guerre, c’est toute la population qu’on met en danger.
Faites un pas de côté et allez voir ce que font les autres alternatives, vous n’êtes plus les seuls à combattre le système que vous le vouliez ou non.
Tout cela est bien schizophrène venant de la part des occidentaux. En disant que c’est le peuple contre la finance le choses paraissent bien simples mais comme la finance est d’abord un outil occidental, attaquer la finance revient à attaquer le pouvoir d’achat occidental.
Quid de l’évaporation des fonds de pension ? Qui y perdra ?
Le laotien qui n’a jamais vécu à crédit et qui n’a aucune notion de ce qu’est une pension.
Quid de l’évaporation des fonds militaro-industriels ? Qui y perdra ?
L’irakien qui prie pour ne plus avoir de pétrole sous ses pieds.
Quid du jour où la finance se bloquera et/ou s’évaporera ? Qui y perdra ?
Les grands perdants seront les peuples occidentaux qui ont profité de la finance parce qu’elle leur a permis de vivre à crédit et de ponctionner de façon impérialiste les ressources de la Terre entière (et on pourra parler de pillage si les occidentaux ne devait pas rembourser leurs dettes).
Et quand le système basculera / se paralysera, les 1% et autres apôtres de la finance ne seront pas à la joie, car nous rentrerons TOUS dans un telle zone d’incertitude que personne n’aura à y gagner, sauf peut-être les victimes de l’impérialisme occidental.
Je suis prêt à parier que les élites se rendent bien compte de la situation dans laquelle nous sommes et qu’ils en sont tellement affolés qu’ils n’osent tout simplement plus dire le choses, aussi de peur de devenir un facteur aggravant. Et comme ils n’ont pas le courage de confronter leurs peuples à la situation folle dans laquelle ils se sont laissés embarqués, ils ne leur restent plus d’autre alternative que de gérer ce qu’ils peuvent encore gérer en essayant de sauver les apparences.
[…] Si vous refusez de jouer le rôle de contrepouvoir qui est le vôtre, PAS NECESSAIREMENT FACE AU POLITIQUE comme vous en avez l’habitude, vous porterez la responsabilité finale de la destruction du modèle social qui a mis des centaines d’années à émerger, le résultat de combats incessants pour lutter contre la barbarie, ces luttes qui ont placé l’être humain avant l’argent. Blog de Paul Jorion » À MESDAMES ET MESSIEURS LES JOURNALISTES, À PROPOS DE LA GRÈVE GÉNÉRALE … […]
A ce propos (du traitement de l’information socio-économique par les journalistes), voir l’excellent documentaire de Gilles Balbastre et Yannick Kergoat : « Les nouveaux chiens de garde ».
Lire sa critique sur http://leplus.nouvelobs.com/contribution/230297-les-nouveaux-chiens-de-garde-ou-le-monotheisme-de-la-pensee-mediatique.html.
Félicitations à Ricard Kneip, Erix le Belge, Alexandre le libraire pour leur propos réalistes.
Quant aux propos d’Erik Lambot, je n’y vois que le langage doctrinaire du syndicalisme ventripotent Belge qui ne réagit que lorsque ses intérêts propres sont mis en cause.
Madame Demelenne, au soir de la dernière grève, signalait sur la RTBF » quelle défendait ses affiliés ».
Pourquoi un ou 3 « clubs d’affiliés » peuvent-ils exercer leur « droit de grève » en dehors de leur lieu de travail et anti-démocratiquement limiter la liberté des autres citoyens.
Quelques constatations?
Il y 3 partis politiques important en Belgique.
3 syndicats de même couleur!
Qui nierait les rapports direct entres partis et syndicats?
La crise est bien présente depuis plusieurs années et tous les partis ont nié cette évidence. Les partis Belges ont bien signé le traité de Maastricht et ses répercutions financières.
Tout ceci n’est qu’intoxication politique pour s’amender des responsabilité écrasantes des politiques et de la collusion totale qu’ils ont entretenu avec les banques et les multinationales….
Multinationales… banques…? … n’y a-t-il pas de syndicats dans ces sociétés? Les syndicats et leurs affiliées étaient-ils malheureux de leurs situation, en interne n’ont-ils rien vu venir ?
N’étaient-t-ils pas au courant des actions de leurs sociétés?….
Cette grève est totalement inutile, les politiciens nous conduiront au mur, sans chercher de solution car ils sont irremplaçables….
C’était bien dit et bien ciblé, mais je ne pense pas que les journalistes soient en cause, ni leur motivation à faire un vrai travail d’investigation.
Je pense plutôt que leur direction les musèle parce qu’elle est elle-même muselée par des investisseurs qui prennent le pouvoir sur tous les journaux du monde.
Nombre de journalistes sont terrifiés de voir ce qu’est devenue leur profession et sont atterrés de n’avoir plus aucune possibilité de faire leur travail. Certains s’en vont et passent à autre choses, les autres restent en place pour assurer leur survie, mais à quel prix… celui de la négation de tout ce qui faisait leur plaisir de travailler.
Seuls les journaux constitués de journalistes devenus indépendants comme Mediapart par exemple peuvent exercer leur profession correctement, faire un vrai travail d’investigation.
Moi je suis consternée par ce que sont devenus les journaux suisses, comme la Tribune de Genève par exemple. Depuis qu’elle a été rachetée par Edipresse, la descente se voit à vue d’oeil. Depuis que l’interface du site a été changée, ce n’est plus qu’un copier-coller de deux autres journaux romands, qui ne contiennent plus que des copier-coller de dépêches AFP bourrées de fautes d’orthographe en plus…
Si le net n’existait pas, on ne saurait plus rien de ce qui se passe sur terre ! Et cela aussi, on veut maintenant le museler, de façon à pouvoir contrôler la totalité de l’information !
C’est grave, très grave, mais les journalistes n’y sont pour rien du tout et en souffrent encore bien plus que nous.