Je viens de relire les deux billets que Cédric Mas a consacrés à la notion d’abusus, ainsi que les commentaires qu’ils ont suscité chez vous. Logique d’un blog, ils se trouvent rapidement enfouis dans les profondeurs de la base de données, mais on les trouve encore ici et ici.
Première remarque : la réflexion sur l’abusus, le droit pour le propriétaire de disposer de la chose possédée comme il l’entend, ronronne jusqu’à ce qu’on tombe sur l’entreprise, forme particulière de la « personne morale », et là, ô surprise, on découvre d’un coup en celle-ci un tyran inaperçu, et dans son actionnaire, le tireur de ficelle inaperçu de ce tyran inaperçu.
Deuxième remarque : l’abusus masque le comportement colonisateur de l’homme à la surface de sa planète et la forme de son rapport vis-à-vis d’elle, à savoir, par défaut, le pillage. Dans la discussion, Jean-Luce Morlie a synthétisé cela de la manière suivante :
Le concept d’abusus fut, il me semble, développé dans un monde disposant de ressources illimitées dans lequel détruire un bien qui vous appartient importe peu, car un autre bien équivalent peut lui être substitué.
Les concepts du droit ne pourraient-ils pas être réécrits en fonction de la finitude du bien commun ? Ainsi, dans un monde limité, l’obligation de recyclage ne pourrait-elle être comprise dans le sens d’une limitation de l’abusus. Lorsqu’un titre de propriété, par exemple sur un interrupteur « Niko », est transféré à son acheteur, le producteur ne peut être libéré de sa responsabilité quant à l’abusus sur « la part commune de matières premières » incorporées dans l’objet, et qui ne peut être remplacée. Ce qui vaut pour la matière vaut également pour l’énergie incorporée, par conséquent, selon ce raisonnement, le principe de limitation de l’abusus serait, il me semble, applicable à la limitation de l’obsolescence des objets.
Dans différents billets, et en particulier dans C’est quoi moi ? (repris dans Le capitalisme à l’agonie : 289-297), j’ai cherché à situer les questions de cet ordre, dans le cadre le plus général possible, celui qui me semble susceptible d’apporter la clarification nécessaire pour continuer d’avancer. Ce cadre, c’est celui du pouvoir que nous exerçons sur les choses et celui que les choses exercent sur nous. J’ai déjà attiré l’attention (dans les billets ici, et dans le même livre) sur quelques exemples, sur la fortune par exemple, qui nous permet, comme l’a fait remarquer Adam Smith, de commander dans les deux sens du mot : commander au sens de « passer des commandes » et commander au sens de « donner des ordres » (cf. L’argent, mode d’emploi : 119-124) mais qui se constitue aussitôt en tyran qui nous force au rôle d’esclave entièrement dédié à son service.
Avec la « personne morale », nous avons créé un monstre parce qu’étant, au contraire de nous individus, potentiellement immortelle, elle est susceptible de devenir beaucoup plus puissante qu’aucun d’entre nous ne le sera jamais, de se subordonner d’autre personnes morales, et de soumettre à ses objectifs l’ensemble des hommes qui dépendent aussi bien de celles-ci que d’elle-même.
Les États nous contraignent par leurs lois, nous individus aisément repérables dans le temps et dans l’espace, alors que les personnes morales non seulement leur échappent (les paradis fiscaux constituent les traces résiduelles de leur ancrage dans l’espace) mais bien plus encore, et dans un rapport inversé, ce sont elles qui aujourd’hui dictent leurs lois aux États. Comme nous le constatons désormais tous les jours, la vie politique, qui se déroule nécessairement dans les limites que tracent les frontières des nations, a perdu tout pouvoir sur les personnes morales. La seule voie possible vers la libération est une constitution pour l’économie, par-delà les États, à laquelle les personnes morales seront elle aussi soumises, à l’instar de nous tous.
126 réponses à “LES TYRANS INAPERÇUS”
Si j’ai bien compris les deux passionnants billets de Cédric Mas, il suffirait de peu de choses, d’un point de vue juridique, pour améliorer la situation : qu’un actionnaire ne soit PAS considéré comme propriétaire mais juste comme prêteur (ou créancier).
Cette notion de propriétaire est historique : début (XIIIe et XIVe siècles) du « vrai » capitalisme en Italie du nord et en Flandres : d’où le mot « share » pour « action » en Français.
Je sais bien que la seule réelle efficacité de la chose se doit d’être internationale, mais il suffirait qu’un pays commence pour que ça gagne.
Imaginez qu’un pays comme la France (ou la Chine, ou l’Allemagne, peu importe) décide unilatéralement d’enlever leur statut de propriétaires aux actionnaires. Certes nombreux seraient ceux qui se réfugieraient ailleurs, mais, à votre avis, combien de temps faudrait-il pour que les « ailleurs » en fassent de même ?
Heu plus exactement une refonte intégrale de tout le droit actuel :
Si l’on conserve une personne morale en retirant toute notion de propriété à son égard, il faut organiser différemment la prise de décision (donc la répartition du pouvoir en son sein).
Sinon, il faut faire disparaître la notion même de personne morale, là encore, c’est juste une révolution…
🙂
CM
Où, précisément, et dans quels termes, est-il dit que l’actionnaire est propriétaire de la firme ?
Quelques extraits de Wiki :
La personnalité morale se définit comme étant le groupement de personnes ou de biens ayant, comme une personne physique, la personnalité juridique. Or n’étant pas une personne physique, la personne morale s’acquiert après un certain nombre de formalités.
Les sociétés ne jouissent de la personnalité morale (c’est-à-dire l’existence juridique propre, distincte de celle des associés qui la composent) qu’à compter de leur immatriculation au registre du commerce et des sociétés (RCS).
les associés ne sont pas copropriétaires des biens sociaux mais ils sont titulaires de droits sociaux c’est-à-dire parts sociales ou actions.
Au sens strict, l’associé est membre d’une société de personnes, là où l’actionnaire est membre d’une société de capitaux. Au sens large, donc, tout actionnaire est associé mais tout associé n’est pas actionnaire. Les droits sociaux de l’associé (entendu restrictivement) sont appelés parts sociales, ceux des actionnaires sont les actions.
Une société de capitaux est une société, généralement commerciale, qui est constituée en considération des capitaux apportés par les associés.
Les titres de propriété représentant ces capitaux sont appelées actions et sont librement négociables et transmissibles.
La notion de personnalité morale a pour conséquence précisément que personne n’en est propriétaire. Les détenteurs du capital ont des droits sur l’entreprise (perception de dividendes en particulier) mais ils n’en sont pas propriétaires. Il n’y a pas d’abusus, du moins directement. C’est bien sûr une fiction. Si l’entreprise vend ses actifs le produit de la vente pourra toujours être distribué en dividendes (ou sous forme de facturations de services à une société tiers). De sorte que la personne morale peut se retrouver à l’état de simple coquille juridique vide sans que formellement la notion abstraite de personnalité morale n’ait été violée.
On est bien d’accord (avec les trois intervenants précédents) : suffirait de pas grand-chose.
Bon, je suis pas juriste. Mais c’est le moment où jamais pour que l’un d’entre eux se manifeste !
Jusqu’à ce qu’on me montre (noir sur blanc) le contraire, un actionnaire est un créancier, pas un propriétaire. Donc, il a voix au chapitre, mais pas de pouvoir décisionnaire.
Je me réponds à moi-même en citant Wikipédia (France) :
L’actionnaire est le propriétaire d’un titre, l’action, lui donnant trois droits relativement à une entreprise ayant un statut de société commerciale: le droit de vote en assemblée générale, le droit aux dividendes, et le droit au reliquat en cas de liquidation. Le statut de l’actionnaire vis-à-vis de l’entreprise s’apparente donc davantage à celui d’un investisseur qu’à celui d’un propriétaire. À ce titre, il détient des actions de cette société dont chacune représente une part de son capital. Il est donc co-propriétaire – avec d’autres actionnaires – de la totalité de ce capital.
Donc, je maintiens : l’actionnaire (sauf s’il est majoritaire et sérieusement) n’est pas LE propriétaire de la boîte, ni le décisionnaire. On a assisté à une dérive ces 30 dernières années en ce sens, mais c’est tout. Suffirait de réaffirmer le droit.
@ Cédric Mas
Et en pratique, si l’on fait disparaître la notion même de personnalité morale, comment fait-on pour faire fonctionner une association loi 1901, un syndicat, un parti politique?
Que fait-on pour les sociétés autres que les Sociétés par Actions, comme les SARL, SNC, EURL, … ?
Ce que je trouve pittoresque est qu’on se demande sur le premier blog d’économie si un actionnaire est propriétaire d’une entreprise.
Annie Kahn en page 14 du Monde du 12/01/2010 évoquait la consanguinité du club très fermé des dirigeants et actionnaires du CAC 40, au point que 98 personnes physiques détiennent 43% des droits de vote sur le destin des personnes morales de l’indice.
Ce n’est pas seulement pour les jetons de présence, ni pour se faire des politesses que ces 98 sont là (On sait par les Pinçons qu’ils ne cessent de se croiser pendant leurs loisirs affairés). Ils viennent pour voter et décider majoritairement de l’usus de leur propriété, et en optimiser l’usufruit, jusqu’à en abuser à l’occasion au détriment de l’intérêt général.
Si le CNRTL me dit qu’une action est un « Titre remis en échange de son apport à toute personne qui, lors de la constitution d’une société de capitaux (société anonyme ou en commandite par actions) adhère à cette société en lui transférant soit une somme d’argent, soit des biens en nature (immeuble ou matériel).« (Suavet 1963) »
Je lis aussi en page 39 de L’argent mode d’emploi que P. Jorion articule 3 termes avec 3 modes de présentation de la richesse.
Richesse d’espèces : Propriété + possession + usage
Richesse du prêt : Propriété mais ni possession ni usage.
Richesse du dépôt : Ni Propriété ni possession ni usage (reconnaissance de dette pour compte courant).
P. Jorion commente sa lecture en affirmant que le dépôt est assimilable à un prêt.
Alors est-ce que la richesse d’un titre est assimilable à un prêt ?
Non ! Aucun actionnaire n’est instruit du montant du dividende à l’avance contrairement au prêt.
Non l’actionnaire a l’usage de l’entreprise qu’il commande par vote interposé.
Non il en a la possession à distance via cette prothèse juridique, sauf en cas de ce qu’on appelle perte de contrôle. C’est valable pour le corps propre, de perdre son contrôle, on a même parlé de possession en sorcellerie pour la prise de contrôle de l’autre etc. C’est aussi valable métaphoriquement pour d’autres corps constitués de personnes morales privés, puisque l’usage (tiens, pourquoi ?) fait qu’on parle ce corps constitués pour les personnes morales publiques seulement.
L’actionnaire est propriétaire de la société de capitaux, il en a la possession et l’usage, le tout avec d’autres associés, comme c’est le cas dans d’autres formes de regroupements complexes visant une œuvre collective.
La pétition de principe des actionnaires cherchant à enfumer leur statut de proprio, fait ré-pétition de principe ré-actionnaire.
CM,
une cogestion assortie d’un mode de prise de décision par consentement peut très fortement pondérer le poids de l’actionnaire.
La nuance consensus et consentement.
@Rosebud1871 le 23 janvier 2012 à 00 h 39
« Non l’actionnaire a l’usage de l’entreprise qu’il commande par vote interposé.
Non il en a la possession à distance via cette prothèse juridique »
Vous expliquez très bien la téléologie synchronique de la manière capitaliste du pouvoir. Son adoration de l’ici et maintenant (Vivre vite !) et sa négation accélérée et accumulatrice du passé, du jadis, du naguère, de l’hier et du cours du temps, et sa muséification en faux-vieux, est fondée sur un présent constitué pour qu’il ne dure pas. L’hystérisation et l’amnésie du normopathe étant rendues nécessaires par l’imposition d’un avenir prétendument déjà là parce que possédé par ses possesseurs avant même qu’il ne soit construit. Que le crédit soit la norme monétaire ou que Darwin ait été réduit au fitness que sont que des conséquences de cette Weltanschauung. C’est de plus en plus déjà demain.
La contestation communiste avait élaboré une conception diachronique, il fallait faire table rase du passé mais dans la perspective d’un présent en devenir où tous les hommes étaient censés décider de leur devenir. Sous la forme du capitalisme d’Etat, cette perspective s’avéra un horizon : il se réalisa comme une téléologie diachronique instituant un présent perpétuel par défaut, puisqu’en attente d’un avenir qui ne vint pas, celui de la prochaine société communiste, mais dont l’Au-delà temporel devint inaccessible puisque l’hostilité de la présence capitaliste bloqua l’évolution au stade socialiste, celui d’une transition qui n’en finit pas de transiter. C’était de plus en plus pas encore demain.
Reste qu’une conception diachronique implique l’usage du temps plutôt que l’usure qu’il nous impose.
Renard nous envoyé de Carpe diem d’Horace. Le minimum m’avait interrogé hier et aujourd’hui j’ai trouvé cette lecture.
Tout cela me fait dire que la téléologie au double sens de la logique des fins et de celle du faire faire est une bonne définition du pouvoir et que No futur n’était pas un constat mais un refus.
Dans la première version de L’Internationale il n’est pas écrit « Du passé faisons table rase », mais « Qu’enfin le passe s’engloutisse » et juste avant « Si les corbeaux si les vautours/Un de ces matins disparaissent…/La Terre tournera toujours. » Eugène Potier, juin 1871.
@ CM
Je me répète mais, en pratique, si l’on fait disparaître la notion même de personnalité morale, comment fait-on pour faire fonctionner une association loi 1901, un syndicat, un parti politique?
Que fait-on pour les sociétés autres que les Sociétés par Actions, comme les SARL, SNC, EURL, … ?
@ schizosophie 23 janvier 2012 à 13:23
Je savais qu’il existait une autre version de L’internationale, et je me suis cette fois fait un tableau comparatif, pour choisir la meilleure, selon la propriété moderne du consommateur. Je préfère la première pour ces strophes :
C’est nous le droit, c’est nous le nombre :
Nous qui n’étions rien, soyons tout :
à celle de la seconde qui dit :
Le droit du pauvre est un mot creux.
C’est assez languir en tutelle,
J’acquiesce sur le no futur qui me rappelle une note de bas de page, déjà recherchée jamais retrouvée, lue dans Marx il y a bientôt 40 ans qui m’aura poursuivit depuis. Marx rapporte une historiette, celle d’un noble anglais qui vend son château et part en Amérique avec son personnel, ses villageois etc. Là bas, tous le quitte, pour devenir coureur des bois ou autre chose. C’est dans mon souvenir rapporté pour imager ce qu’est l’idéologie en lien aux rapports de production. Ça vous dit quelque chose ? Le no futur est de cet ordre, une incapacité liée à l’ambiance.
Sur l’hostilité de la présence capitaliste, oui ça n’a pas été gratuit, comme le messianisme programmatique des grands leaders, et pleins d’autres ratages, dont la liste est longue.
Merci pour le PDF ; le texte latin (carpe diem quam minimum), lu objectivement, affirme et nie à la fois le carpe diem, selon qu’on y rattache ou non la négation quam minimum (= « le moins possible ») diem.
Cette figure de style ne m’est pas inconnue !
@Rosebud1871, le 23 janvier 2012 à 23 h 35
Vrai que cette première personne du pluriel-là, du rien au tout, chante et contredit heureusement son ordinaire qui « ne vaut rien à l’homme et sitôt qu’on » et qu’un droit et un nombre (qui ne sont, ordinairement, pas mes camarades) comme ça sont aptes à mon adhésion sans restriction. Le Grand Soie, déjà pas coton, n’est pas une question de pari ; plutôt d’ambiance, mot de plus en plus déterminant, presque une notion, pas encore un concept, au lieu et place de « déterminations » : le possible en acte ?
Je m’enquerrai de cette note arguant du châtelain devenu trappeur, sur laquelle je n’ai pas dû tomber (elle m’aurait retenu ne serait-ce que pour son côté western), qui sent les vicissitudes de la robinsonade et vous en donnerais des nouvelles.
@schizosophie 24 janvier 2012 à 08:58
Le « nous » que je qualifierai d’imaginaire, celui avec lequel le « on » fabrique du « nous » et s’emporte avec lui dans une communion identificatoire mais listable à la Prévert, n’est pas du même registre que le « nous » symbolique qui désigne une appartenance assez assise dans ses définitions qui ne laisse d’autres choix que l’acceptation, l’enrôlement ou l’insoumission.
Le « nous » auquel vous faites allusion semble avoir son coté batard, puisqu’il tient un peu des deux registres, mais il tient pourtant sa consistance précisément du moment de conclure dans le sophisme de Lacan que vous avez mis en ligne récemment, moment qui réalise le possible en acte. Si l’instant de voir (qui existe souvent) menait au temps de comprendre (mécaniquement), le moment de conclure que nous passeront ensemble nécessairement à autre chose serait arrivé depuis belle lurette. Le transcripteur officiel de Lacan a inventé hâtérologie là où son beau père parlait de « hâte en logique ».
C’est sans doute parce que le tissage est un des métiers les plus vieux du monde que la langue y source tant de métaphores.
@Rosebud1871, le 25 janvier 2012 à 01 h 52
Nous « batard » j’aime bien.
« Si l’instant de voir (qui existe souvent) menait au temps de comprendre (mécaniquement), », cela m’évoque (au mécaniquement près) le troisième genre de connaissance chez Spinoza, très difficilement accessible, et qui requiert de la patience et de s’être familiarisé aux sentiers escarpés, mais qui advient en quelque sorte comme une tierce nature après mille et une remise à l’ouvrage sur le métier ; puis même Debord fait appel à la patience : « il faut savoir attendre », non pas procrastiner, mais se mettre à l’affut et apprendre à voir le saisissable.
Le soyons tout délivre des sois toi-même, en acte. Filer la métaphore en tressant l’imaginaire avec le symbolique, je n’avais encore pas pensé à eux comme des fils, ça se présente bien.
La France, la Chine et l’Allemagne n’existent pas.
Ce qui est existe ce sont des territoires qui connaisssent des luttes et particulièrement la lutte des classes, comme on disait avant les temps modernes (ou post-modernes)
Si vous voulez dire qu’une lutte victorieuse du point de vue du prolétariat aurait valeur d’exemple, vous avez tout bon..
La question du pouvoir de l’argent et de son influence sur l’Etat mérite d’être posé tout comme son influence sur notre système démocratique. Il apparait essentiel de se battre pour conserver notre espace démocratique et éviter à tout prix les dérives connues par la Grèce qui n’a même plus la possibilité d’organiser un référendum sur son sol comme le précise l’article suivant: http://lespoir.jimdo.com/2011/11/05/r%C3%A9f%C3%A9rendum-grec-le-chant-du-cygne-de-l-euro/
Amicalement
C’est avec grand plaisir que je vois se mettre en place les ingrédients d’un prochain livre de Paul.
Peut-être « La propriété, mode d’emploi »?
THE CORPORATION (2003) :
http://www.youtube.com/watch?v=0ZmQ-YL63fM
Il y a 150 ans, la « société commerciale par actions » était une institution peu importante. Aujourd’hui elle est omniprésente. Comme l’église, la monarchie et le parti communiste en leur temps, ce type de personne morale est l’institution prédominante. Ce documentaire étudie la nature, l’évolution, l’impact et le probable avenir de la société moderne. Dotée d’un mandat légal limité, qu’est-ce qui lui a permis d’obtenir un pouvoir et une influence tel sur notre vie ? Notre enquête commence alors que les scandales ouvrent le débat sur l’absence de contrôle sur les grandes sociétés.
Réalisé par Jennifer Abbott et Mark Achbar.
Ce film est basé sur le livre « The Corporation, the pathological pursuit of profit and power »(La société commerciale par actions, la recherche pathologique du profit et du pouvoir) de Joel Bakan.
Dés les années 80, la science fiction a développé le style cyberpunk, où le corporatisme détruit la nation et où le citoyen n’est plus qu’employé. Et évidement, la rivalité des nations est remplacé par celle des corporations.
J’ai moi aussi, immédiatement pensé au Cyberpunk, en lisant ce court billet (William Gibson).
Ce blog explore les différentes voies de la science-fiction, après la Psychohistoire d’Asimov (cf. la vidéo de vendredi de Mr Jorion).
Intéressant tout ça non ?
CM
Disons que l’humanité est déjà veille, mais que les humains sont restés jeunes 🙂
Au début de la philosophie, on utilisait des histoires inventées pour expliquer un raisonnement comme l’Atlantide de Platon.
(enfin la mythologie, les conte sont aussi des transmissions de savoir indirectes)
La bonne science fiction ou anticipation, a le même principe (en plus réduit), mais elle vise extrapoler une tendance (en germes) pour dénoncer ces dérives possibles (par exemple, les murs écrans et la censure communautaire de Fahrenheit 451) .
L’aspect romanesque discrédite le genre, qu’on case dans la catégorie grand enfant.
Asimov a pourtant fait bien plus d’ouvrage de vulgarisation scientifique, que de roman.
Aujourd’hui, le roman est peut-être déjà du passé, c’est peut-être des films comme fight club qui jouent ce rôle.
La daube mythologique kitschissime et universelle du cyberpunk ? Intéressant ? Bullshit pour branleurs boutonneux oui. Interdit aux plus de 15 ans.
Vigneron avant les chemins de fer, y avait du (mauvais) vin produit partout en France, les cotes du Rhône n’existait que pour les papes, car on y faisait des colorants naturels (concurrencé par la suite par les colorants synthétiques moins chers). Puis l’évolution agricole a suivit la révolution industrielle. Y avait surement des boutonneux qui l’ont vu venir et d’autres qui ont suivit l’adage en ce moquant d’eux.
La création de monstre n’est pas rare.
Il suffit de lire les insultes récurrentes de vigneron pour comprendre que laisser faire n’est pas rendre service .
http://fr.wikipedia.org/wiki/Tous_%C3%A0_Zanzibar
beber, y à pas de mal, c’est vrai que le cyberpunk est assez kitch. Et puis mes parents ont les mêmes opinions, faut en prendre et en laisser (avec un peu de réparti 🙂 ).
Je n’ai pas lu zanzibar (avec le recul, les auteurs des années 60 avaient déjà une vision correcte de leurs craintes).
Mais je me souviens d’une nouvelle d’anticipation, d’un Français, Nulle part à Livérion, qui serait capable de plaire à Vigneron.
Un historien travaillant pour le Vatican qui doit retrouver les actes propriétés dans des documents du XIIIème siècle (de mémoire). Tout ceci dans un avenir ou les multinationales ont remplacés les nations (comme quoi). Et il ce lance dans une quête, qui est un peu comme un rêve des Lumières désabusés.
Et dans ce contexte « intellectuel », littéralement « postmoderne » la lutte des classes a, comme par enchantement, disparu.
Parce qu’on s’intéresse directement aux pouvoirs (technique, contrôle de l’information, innovation, eugénisme, etc…) et à ces dangers, dont le capital n’est qu’une extension, qui plus est peu romanesque (c’est les petits Jobs voulant conquérir le monde qui intéressent, plus que l’apanage et le protocolaire d’être bien né).
Quoique dans une anticipation comme Fight Club, la symbolique du capital, par les banques est bien mis en avant.
Pour revenir au chemin de fer, qui permette les avantages comparatifs de Ricardo.
Plus le coût de transport (énergie+taxe+main d’œuvre en pavillon low cost) est élevé, plus les avantages doivent être élevés (on en arrive vite au luxe, par les routes de la soie, ou à l’information, par l’aviation postal, le bas et le milieu de gamme sont exclus).
C’est ce qui m’avait choqué dans la théorie de Ricardo, ça ne marche qu’avec des coûts de transports quasi-nuls. Et aujourd’hui cela marche même trop bien (éplucher des patates ou lacer des chaussures à des milliers de kilomètre, du site de production, pour les faire revenir).
Les coûts de transport quasi nul, permettent des avantages dont les valeurs ajoutés sont ridicules.
Cela est permis, par la définition de la valeur ajouté comme un absolu, qui n’inclus que le produit final, sans les coûts indirectes (pour les écolos), sans les pertes de souverainetés (pour les nationalistes), sans le dumping social (pour les favorables à la démondialisation), sans la cohérence des monnaies (pour les favorable à un bancor), sans les enjeux stratégiques (pour les embargos et préférence type communautaire).
Reparler des avantages comparatifs (version 2.0) qui ne sont pas comme des absolus de la valeur ajouté (à la sauce libertarienne), mais comme le fruit d’une décision politique (avec un regard plus ou moins écologique, nationaliste, socialiste, militaire, économique) qui détermine la valeur ajouté (peut-être pas réel, mais souhaitable) au delà de son coût de transport.
Cela ferai déjà une base commune, pour déterminer des consensus, dans l’idéal à l’OMC/FMI, dans le souhaitable à la commission Européenne ou au moins dans le débat présidentiel.
@Samuel :
. Dans « L’Identité de la france » , de Fernand Braudel , T2 « les hommes et les choses , pp 262 (Le passé rétrograde), l’auteur montre Saint Antonin (82) (bien connu de Vigneron qui aime y ecraser les petons teutons) , groupe de communes enclavées , un temps valorisé par le chemin de fer puis délaissé par la modernité …. Il est curieux d’ y voir Braudel écartelé entre deux concepts , sa base de ref , progressiste , pronant le « progres » par les échanges et le centralisme …et la « perle » d’une autarcie presque parfaite ou l’argent est presqu’inutile et ou tout est fabriqué sur place , et de bonne « façon » . On le voit hésiter entre l’adimiration et la critique (rétrograde) .
Dans l’esprit du fil présent on voit que la liigne e chemin de fer a fait bénéficier la ville d’un boom économique , mais a supprimé les 2/3 de la diversité de ses productions …..qu’elle n’a pas récupéré , qd la « ligne » a préféré passer ailleurs ….
C’est pas pour rien (les semi-remorques faisait le détail), que les Chinois veulent acheter les ports. Mais pour ta réflexion, c’est vrai que le progrès n’a pas toujours eût le temps, ni d’être digéré (le tout local), ni de perdurer (le désintéressement du fret et des petites gares)
@cooloomat , merci vous m’avez devancé
On peu rajouter que cet excellent film montre comment la corporation a tous les attributs d’un psychopathe : Elle n’a pas d’empathie par manque de conscience
Une bonne piste pour changer de direction, je conseille le livre :
« Une nouvelle conscience pour un monde en crise, Vers une civilisation de l’empathie »
Jeremy Rifkin
EN 1890, le sénateur de l’Ohio, John Sherman disait : « Si nous refusons qu’un roi gouverne notre pays, nous ne pouvons accepter qu’un roi gouverne notre production, nos transports ou la vente de nos produits. »
Conformément à ses convictions, il fit voté le « Sherman Act », encore connu sous le nom de loi « Anti-Trust », où les Etats-Unis se sont débarrassés de trusts comme la Standard Oil. Cette loi imparfaite qui ne prenait pas en compte les « concentrations » d’entreprises a été complété en 1914, par le « Clayton Anti Trust Act », toujours en vigueur aux Etats-Unis. Microsoft avait été attaqué en justice e 1997 dans le cadre de ces lois.
En 2012, il faut clairement redéfinir les abus de positions dominantes et démanteler les giga-groupes qui ont des C.A. supérieur au PIB de nations comme la France.
Les propos du sénateur Sherman sont donc toujours d’une grande actualité.
Nous ne sommes plus en démocratie, mais en corporatocratie, néologisme inventé par un certain John Perkins, ex « Economic Hitman », c’est à dire un agent électron libre de la CIA chargé de créer les conditions idéales à l’implantation de grands groupes américains à l’étranger, quitte a passer par l’assassinat de dirigeants réfractaires, comme ce fut le cas au Chili. Il faut absolument lire » ses confessions ».
Wielgus,
Ouais ben là on va pas démanteler grand chose… Wall-Mart, premier CA mondial (et premier employeur privé aussi, plus de 2 millions d’employés), c’est pas un cinquième du pib tricolore, celui de l’Iran à tout casser, Shell, n° 2, pas un sixième…
D’accord, les comparaisons avec le PIB de la France sont erronées. Mais le fond est pertinent.
Le fond, c’est ça.
Rien de neuf sous le soleil.
« Compagnie néerlandaise des Indes orientales
Créée alors que le capitalisme est encore en gestation dans un monde féodal, elle a inspiré plusieurs grandes caractéristiques des entreprises modernes : le modèle de la société anonyme émettant des actions et obligations ainsi que le modèle de la multinationale implantée dans des pays à l’autre bout du monde. Elle est la plus influente des compagnies européennes fondées au XVIIe siècle pour exploiter les richesses d’Asie.
Sur le plan politique, les conquêtes de la compagnie permettent aux Provinces-Unies puis aux Pays-Bas de disposer d’un empire colonial significatif en Asie jusque dans la seconde moitié du XXe siècle.
…………….
Administration[modifier]
La VOC fut administrée par six chambres, chacune représentant une ville et ses alentours (Amsterdam, Zélande (Middelbourg), Delft, Rotterdam, Hoorn et Enkhuizen) et conservant un pouvoir autonome de décision. L’intervention de l’État fut déterminante pour les unir. En effet, les chambres devant constituer la VOC n’avaient pas accueilli l’idée d’une union avec enthousiasme. Parmi elles, cinq craignaient qu’une telle union ne se fasse qu’au profit de la sixième, la plus importante : Amsterdam6.
Le monogramme de la chambre d’Amsterdam de la compagnie néerlandaise des Indes orientales
L’unité entre les chambres est réalisée par une assemblée de directeurs, les Bewindhebbers, d’abord 73, puis 60, nommés à vie par les différentes compagnies regroupées. Leur fonction est d’assurer la communication et la collaboration entre la VOC et les États généraux7.
La direction des affaires de la compagnie est confiée au Conseil des Dix-Sept, de Heeren Zeventien, composé de dix-sept représentants des six chambres. Chacune a un nombre de représentants proportionnel à sa participation financière. Ainsi, sur les dix-sept membres, huit sont nommés par la chambre d’Amsterdam qui finançait la moitié des dépenses de l’organisation. Le Conseil ainsi formé se réunit trois fois par an7.
Structure financière et comptabilité[modifier]
Il ne s’agit pas de la première compagnie des Indes créée, puisque la compagnie anglaise date de 1600. Toutefois, la compagnie néerlandaise dispose dès sa création d’un capital de 6,5 millions de florins, soit dix fois plus que sa concurrente anglaise. Ce capital est divisé en actions de 3 000 florins8, la compagnie constituant ainsi la première grande société anonyme de l’histoire. Le pouvoir politique lui accordait par une charte le monopole du commerce avec les Indes pour 21 ans, commerce que la compagnie prétendit interdire aux autres marchands européens.
Une « obligation » de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales, émise en 1623
Au plan financier, la compagnie est une société anonyme cotée en Bourse. Elle distribue des dividendes qui atteignent jusqu’à 25 à 30% de la valeur faciale, ou initiale, de l’action, si bien que la valeur des actions boursières connaît une forte envolée, passant de 3 000 florins à la création de la compagnie en 1602 à 18 000 florins en 1670. Pour autant l’organisation financière de la VOC est relativement rudimentaire : elle ne possède pas de comptabilité régulière et n’émet pas de bilan officiel. Les résultats financiers présentés annuellement aux États généraux ne concernent que les avoirs et les dettes de la compagnie en Europe, ignorant celles des Indes7.
Parmi les premiers actionnaires, qui créent la compagnie, 38% sont des immigrés venus du sud des Pays-Bas, qui ont fui les guerres de religion et l’empire espagnol pour se réfugier au nord des Pays-Bas9, des immigrés qui forment aussi la majorité des 320 actionnaires9 de la Banque d’Amsterdam, créée en 160910 et jusqu’à 80% de la population de villes comme Middelburg ou Leyde, la nouvelle capitale de l’imprimerie succédant à Anvers.
La compagnie dispose de deux comptabilités, l’une à Amsterdam, l’autre à Batavia. Ceci signifie, entre autres, que le commerce avec Amsterdam constitue une affaire distincte de celui effectué à l’intérieur de la région en Asie qui, disposant de sa comptabilité propre, doit, en théorie, assumer lui-même ses dépenses. Ainsi, Amsterdam fait le bilan global des six chambres néerlandaises tandis que Batavia synthétise les livres de comptes qu’envoient les différents comptoirs d’Asie. De plus, le bilan de la compagnie ne tient pas compte de produits importants. Dans le même temps, elle omet, à l’actif comme au passif, les coûts de ses bâtiments, de ses navires, de l’argent qu’elle envoie vers l’Asie. Un bilan d’ensemble, permettant un calcul précis des profits de la compagnie, semble alors improbable11.
Cette comptabilité troublante qui pose des problèmes à l’histoire quantitative moderne pour appréhender les profits de la compagnie était aussi très critiquée à l’époque. À la fin du XVIIe siècle le président du Conseil des XVII, Johannes Hudde, tente de réformer le système comptable de la VOC, mais cette initiative n’aboutit pas. En fait, il existe au sein de la compagnie un conflit d’intérêts entre les actionnaires et les dirigeants. Les actionnaires ont toujours voulu des comptes et des bilans plus précis estimant que leurs dividendes étaient insuffisants et que la compagnie profitait de l’absence de système de comptabilité précis pour cacher ses bénéfices. Toutefois, les directeurs de la compagnie ont toujours réussi au final à maintenir des comptes obscurs favorables au bon déroulement de leurs affaires, ne laissant d’autre choix aux actionnaires que de vendre leur participation s’ils n’étaient pas satisfaits11.
………. »
http://fr.wikipedia.org/wiki/Compagnie_n%C3%A9erlandaise_des_Indes_orientales
La personne morale,
L’économie politique est la personne morale en soi et pour soi, aurait pu écrire Hegel, à moins que ce ne soit le contraire, aurait pu dire Coluche.
Et quand même quel extraordinaire oxymore que cette personne morale dénuée de toute morale mais non d’un unique objectif : enrichir, coûte que coûte, ses actionnaires et leurs complices !
Comme le dit la blague anglaise, en démocratie, c’est le vote qui compte, dans le féodalisme, c’est le compte qui vote.
…mondial ou rien, çà renvoie un peu le contrôle des flux de capitaux à la st glinglin, non?
Surtout que ce « féodalisme », lui, est déjà largement internationalisé…avec l’assentiment des principaux états…
Et wallons et flamands ont déjà du mal à s’entendre, alors un gouvernement mondial, ce sera au mieux à minima.
Ne faut-il pas écrire dans la version française : c’est le Comte qui vote ?
yes, mais çà ne rendrait pas le jeu de mot anglais (« In democracy it’s your vote that counts; In feudalism it’s your count that votes. »)
Rappelons nous également, au passage, que toute personne détentrice du moindre livret a, assurance vie et/ou autre compte épargne délègue a une entité « morale » d’aller investir en son nom, et bien souvent par tout moyen que ce soit, dans le but d’en tirer un profit personnel même minime. Les actionnaires sont partout en quelques sorte. Si nous avions une traçabilité claire de la circulation et de la finalité du parcours de cette épargne…(.imaginons que ce soit le travail d’un enfant ce qui aide sa famille pauvre dans une usine asiatique pour la plus grande gloire des magasins la foirfouille ou une belle usine d’armement qui emploi le cousin Gaston père de famille nombreuse)… quel pourcentage de possesseurs d’épargne préféreraient s’abstenir de tout profit ? Telle est la question morale a tous les étages.
Jeune je ne demandais qu’à peau-céder , vieux je ne veux que posséder,le cher a remplacé la chair , allô docteur Jorion?
Il faudrait sortir chaque année un bottin des filiations de personnes morales jusqu’aux personnes physiques les maîtrisant.
Il faut mettre à nu et rendre abondamment et mondialement public les personnes physiques qui maîtrisent vraiment ce qui nous asservit chaque jour.
Paul a parlé de ce travail de chercheurs prouvant que quelques centaines de personnes morales dominent un pourcentage impressionnant des personnes morales de la planète.
Il faut monter, plus haut, jusqu’en haut, en se déjouant des participations croisées et des larbins en or massif supposés être les dirigeants pour afficher publiquement qui sont les possesseurs maîtrisant réellement ces ulitmes personnes morales.
Ce serait interessant. Au moins, on saurait quelle est la part des personnes physiques, qui elles sont, quelle est la part des états, ou si une sorte de bureaucratie managériale privée, grâce à l’actionnariat multiple, a pris le pouvoir de la finance.
Tout ce petit monde serait à nu et devrait, au moins face à l’opinion publique, assumer leurs prédations.
Le capitalisme industriel fonctionnait car malgré tout, la plupart du temps, un homme mettait sa signature et assumait ses choix et décisions.
Le finianciarisme ne survit que par l’anonymat qui permet de contourner la morale publique. Sans cet anonymat, il mourra de lui même.
Si le vrai schéma de possession et donc de pouvoir était connu, là, pour de bon les peuples se révolteraient.
Aujourd’hui, contre qui se révolter sans ressembler à un taureau dans une arène?
J’espère que le Net sera le début de la solution.
Grâce à lui, une simple journaliste, sans bouger de chez elle, a mis terre la réputation de Monsanto.
J’espère qu’un chercheur ou journaliste avisé saura mettre notre système à nu.
Ce que je veux dire, c’est que JM Meissier qu’on décrivait comme « le maître du monde » a été dégagé en deux minute. Qui a eu le pouvoir d’appuyer sur le bouton. Ou alors qui a eu le pouvoir d’ordonner à quelqu »un d’appuyer sur le bouton.
Qui a vraiment pris la décision et a eu le pouvoir de la faire respecter?
Identifier tous les profiteurs autrement dit les personnes immorales
derrière les « personnes morales »?
Ce ne sera pas facile, car l’opacité règne en maitre.
A commencer avec la « personne morale » au dessus de toute moralité,
les dizaines de milliers de trusts où n’apparaissent que des prêtes noms…
A tout cela, un seul remède: la démocratie réelle,
comme le proclament de plus en plus d’indignés:
application des principes de la démocratie au monde économique,
donc expropriation de tout le capital,
gestion en fonction non plus du profit,
mais des besoins durables, cad compatibles avec la planète.
C’est à partir de là que pourrait commencer une révolution de civilisation,
une nouvelle ère pour l’espèce humaine,
ce que refusent tous les politiciens professionnels,
car au service du capital et son Etat qui les nourrit.
Pourrait commencer, car aucune révolution n’est écrite.
Eviter la barbarie dépend de notre détermination, calme et intelligence.
Les personnes qui se dissimulent derrière les personnes morales sont « les rentiers de première classe ».
Oui, tant qu’on en parle, tout va bien et l’idée est plaisante.
Mais notre quotidien n’est qu’abusus, si j’ai bien compris. Chaque litre de pétrole n’étant disponible qu’une fois pour l’humanité toute entière, et pour les siècles et les siècles, comme on dit :
Abusus, le temps que nous passons sur ce blog, abusus, notre espérance de vie, abusus, le sauvetage de cet enfant en hélicoptère….
Bien du plaisir à qui tracera cette ligne, et la fera respecter. C’est comme imposer à un carnivore de passer végétarien…
Je dis pas non, pour la constitution, mais plus tard, dans plusieurs décennies , quand chacun aura fait du chemin dans cette direction par son vécu, par la force des choses.
La question est à mon sens double :
– l’homme peut-il être différent de ce qu’il montré jusque-là ?
Il me semble que cette pulsion d’accumulation est intimement liée à une notion antientropique, c’est à dire à son rapport à la mort (et à l’analité dirait Freud). Bref, je n’ai pas la réponse mais il faut rester prudent sur cette question qui touche à notre essence même.
– notre monde est-il réellement fini ?
Là c’est plus facile, bien sûr que non.
L’univers recèle de ressources inexploitées, qui nous échappent seulement du fait de nos limites technologiques actuelles.
Nous sommes aujourd’hui engagés dans une course contre la montre pour la survie de notre espèce (et avec elle de tout notre environnement) : l’épuisement de nos ressources actuelles interviendra-t-il avant ou après que nous ayons réussi ce nouveau bond technologique nous ouvrant l’Espace ?
Ce n’est pas joué d’avance, mais j’ai confiance dans notre espèce même si cette course va nous apporter son long de souffrance (mais ça, ce ne sera pas nouveau).
CM
Dans 40 mios d’années, l’Homo 7.5.1.1.2 ne sera pas, pour n’avoir pas compris que l’univers est peut-être bien, comme la surface plane d’une sphère, un espace fini et sans borne.
Bon, on se donne rendez-vous sur Sirius ?
La destruction de notre écosystème pourrait précéder l’épuisement des ressources naturelles et d’un (éventuel) saut technologique nous ouvrant l’accès à d’autres formes d’énergies.
Alors pour l’instant il serait « souhaitable » de réduire nos émissions de gaz à effet de serre.
Si les Japonais sont capables (mais à quel prix) du jour au lendemain – ou presque – de se passer de leurs centrales nucléaires, serions nous capables de la même façon de fermer nos centrales à flamme ?
Je reste pour ma part convaincu, et c’est aussi un effet de pratique intense, que la question n’est pas tant celle des personnes morales – qui sont fondamentalement amorales -, que celle du gigantisme de ces personnes qui, pour ce qui les concerne, induit à la fois un impératif de gestion quantitatif (vs qualitatif) et la nécessité d’un matérialisme déterministe (pourtant contraire à l’historique de leurs fondations) destiné à assurer leur pérennité une fois une taille significative atteinte, et accessoirement et/ou en même temps, la garantie d’un retour sur investissement ou, a minima, la préservation des investissements consentis lors de la fondation ou au cours de la vie de ces personnes morales. Y compris par des méthodes indignes qui vont de la cartélisation plus ou moins explicite de marchés jusqu’à la corruption pure et simple.
Exprimé en termes concrets, si le capitalisme et ses personnes morales se résumait, en pratique, à des boutiques tenues par des commerçants de quartiers, l’essentiel des travers qu’on trouve aujourd’hui au capitalisme et aux personnes morales n’aurait pas lieu. Y compris pour ce qui est de la question de la répartition plus équilibrée des richesses.
Dérive morale et absence de régulations comprises, il faut en effet bien entendre que s’il se produit aujourd’hui des écarts de 1:400 de rémunération, c’est aussi que vous avez, aujourd’hui plus qu’hier, des ensembles économiques qui permettent ces écarts.
C’est d’ailleurs sur ce point clé que les politiques libérales ont échoué: elles ont, par les vagues de privations, livré au marché des ensembles économiques important sans voir que, par là, on autorisait ces dérives.
A cet égard, on peut symétriquement poser la question d’organisations socioéconomiques et politique, l’Europe par exemple mais pas seulement, qui ne savent pas faire autre chose que favoriser, développer voire imposer (cf. multiples barrières à l’entrée de marchés) le développement de personnes morales de tailles de plus en plus importantes.
Dans cette affaire encore, c’est la quantité, la taille en l’occurrence, qui finit par affecter la qualité.
C’est pas la taille qui compte ?
Plus sérieusement, je pense que l’argent qui devrait être une mesure d’un apport sociétal est détourné à l’état de pure richesse.
Oui cette vision est idéaliste, malheureusement.
Vous avez raison , le principal problème est structurel et non pas idéologique ..Il est des plus comique que le terme « personne morale » soit un oxymore . La structuration des groupes vivants est basé sur une économie double . Endogène et exogène …et ce , pour toutes les espèces animales ou végétales …Le système humain optimisé est basé sur un modèle ou le groupe est limité par un intrant affect structurant . La sortie de cette modélisation/structure a permis de booster nos caractères « agressifs » qui de vertueux (structurant) sont devenus pervers (Ubris) .
Le problème vient de ce que le modèle vertueux (parcellisé /fractal) est incompatible avec le gain de productivité…..
Sans la notion de personne morale qui est d’origine scolastique (on la trouve chez saint Thomas comme chez les franciscains), on n’a pas de définition d’une communauté limitée (l’Eglise étant la communauté universelle), donc pas de République et encore moins d’idée de Bien commun. Si se perd cette sorte de transcendance temporelle qu’est la perpétuité de cette fiction qu’est la personne morale (nation, entreprise, ordre) on en revient aux féodalités, aux liens du sang et aux alliances entre puissants, à l’assujettissement des autres
A mon sens, c’est moins à l’abusus, qu’à la problèmatique des personnes morales qu’il convient de s’intéresser.
La création des personnes morales est (comme très souvent une excellente mesure qui permet aux personnes physiques qui se lancent dans l’entreprise, de protéger pour partie leur patrimoine à l’exception de celui précisément dédicacé à l’entreprise).
Depuis de petits malins (ou plutôt de gros salauds) ont perverti la notion de société.
Pour qu’il y ait société, il faut qu’il y ai la volonté d’entreprendre en commun. (affectio societatis).
La plupart des détenteurs de parts sociales (les actions) surtout dans les entreprises cotées en bourse n’ont absolument pas cette volonté (cf trading haute fréquence) et ne devraient dès lors pas être considérés comme des sociétaires (avec les droits qui sont liés à cette qualité).
Par ailleurs il devrait être possible sur cette base d’absence d’affectio sociétatis pour une majeure partie des détenteurs du capital de faire constater l’inexistence légale des sociétés en question à défaut d’en posséder une des conditions existentielle, l’affectio sociétatis.
Je suis intimement persuadé que si une telle jurisprudence venait à se dégager on aurait fait un grand pas en avant dans la restitution aux travailleurs et aux vrais entrepreneurs du fruit de leurs efforts.
On y vient tout doucement…
En réponse à la proposition de Jean-Luce d’une obligation de recyclage, j’oppose l’exemple de l’abusus appliqué au logement: Dans une zone géographique à l’attractivité faible, laquelle se traduit par un déficit du solde migratoire, je vois mal comment l’obligation de recyclage pourrait être instaurée sans en passer par une contrainte sur les flux migratoires, ou plus logiquement sur l’attractivité de ces zones.
Vivant dans l’une de ces zones, je peux témoigner des conséquences de l’abusus sur l’immobilier: L’abandon de nombreux bâtiments jusqu’à leur ruine, ce qui est la seule issue possible dans le contexte: Beaucoup de gens partent pour trouver du travail, des services publics disponibles à proximité et tout ce qu’on peut résumer par l’expression (peu-être caricaturale) de meilleure vie ailleurs, et pour les mêmes raisons, peu de gens viennent.
Dans ces conditions, le marché de l’immobilier, à l’inverse de ce qu’on observe dans les grandes communautés urbaines, affiche une offre largement et durablement excédentaire, laquelle ne peut se traduire in fine que par l’abandon des bâtiments. Le recyclage – en l’occurrence la restauration ou même la maintenance – de bâtiments qui seraient de toute façon voués à être inoccupés sans action préalable sur le solde migratoire de la zone et donc son attractivité serait ainsi fait en pure perte.
Cela me rappelle quelque chose que j’ai très bien vécu dans ma vie,
Si j’étais le premier Marchand de Sommeil d’une ville, ne serais-je pas également en droit de me conduire comme un petit Tyran à l’égard de mes locataires, en plus dans un tel monde qui donc irait prendre la défense des pauvres gens sans moyens, sans réels défenseurs.
Psaumes 94
Lève-toi Jérémie, juge très sévère ! Rends aux superbes selon leurs oeuvres !
Jusques à quand le Jérémie, ô Éternel ! Laissera faire les marchands de sommeil ?
Ils discourent, ils parlent avec arrogance; Tous ceux qui font le mal se glorifient.
Tant de vieux beaux un peu partout pour les petites demoiselles en mal de logement.
ô Éternel ! ils écrasent ton peuple, Ils oppriment ton héritage. C’est le malheur partout !
Tout le monde est payé au rabais, c’est l’esclavage sans cesse des corps et des Ames.
Ils poussent sans cesse le monde à leur ressembler en conduite comme en propos.
Ils vendent les gens, ils égorgent la veuve et l’étranger, Ils assassinent les orphelins.
Et ils disent entre eux : L’Éternel ne regarde pas, L’Éternel et le Ciel n’existe pas plus.
Le Dieu de Jacob ou de Jérémie ne fait pas attention à tout ceci et cela en notre temps !
Du mal que l’on préfère causer en plus sur le juste cela retombera jamais sur nous.
Prenez-garde hommes avares ! Insensés de l’argent, quand serez-vous moins bêtes ?
Celui qui a planté l’oreille n’entendrait-il pas ? Celui qui a formé l’oeil ne verrait-il pas ?
Celui qui châtie les nations ne punirait-il point, Lui qui donne à l’homme l’intelligence ?
L’Éternel connaît les pensées des pingres. Il sait qu’elles sont vaines. Vanité de la rigueur !
Heureux l’homme que tu consoles, ô Éternel! Et que tu instruis par ta loi, ta justice.
Pour le calmer aux jours du malheur, Jusqu’à ce que la fosse soit creusée pour le méchant !
Car l’Éternel ne délaisse pas le juste, Il n’abandonne pas son héritage ; Il n’est pas avare !
Car le jugement sera conforme à la justice, Et tous ceux dont le coeur est droit l’approuveront.
Qui se lèvera pour Jérémie contre les pingres ? Qui me soutiendra contre ceux qui font le mal ?
Si l’Éternel n’était pas mon secours, Mon âme serait bien vite dans la demeure du méchant.
Quand je dis: Mon pied chancelle ! Ta bonté, ô Éternel ! me sert d’appui, je deviens glacial ?
Quand les pensées s’agitent en foule au dedans de moi, Tes consolations réjouissent mon âme, font tout de suite trembler tous les méchants et méchantes de la terre.
Les méchants te feraient-ils siéger sur leur trône, Eux qui forment des desseins iniques en dépit de la loi, des écritures ?
Ils se rassemblent contre la vie du juste, c’est le calcul. Et ils condamnent le sang innocent.
Mais l’Éternel est ma retraite, trop pauvre je suis, Mon Dieu est le rocher de mon refuge.
Il fera retomber sur eux leur iniquité, Il les anéantira par leur méchanceté, leur pingrerie.
Des tyrans, des marchands de sommeil, de poison et de choses, tant de mensonge.
Pourvu que nous puissions toujours mieux faire partout le mal et la bétise sur terre.
Mais quel Mal y-a-t-il mon Dieu à vouloir faire plus grande Pingrerie dans l’univers.
Comment faire confiance dans le bipède, alors que la couche homosapiens de sa cervelle ne fait qu’un millimètre d’épais, sa couche mammifère 5mm et les profondeurs étant reptiliennes, sauriennes ?? (un tyranosaure rex emballé dans du papier de soie, en somme)
Etant sans limite avec son mental demesuré, ne faut il pas mettre en place des systèmes contraignants et salvateurs pour les espèces vivant sur cette planète ??
« ….ce sont elles qui dictent aujourd’hui leurs lois aux Etats »
Voilà le réel problème. A mon avis, on se pose pas suffisamment la question de la responsabilité des citoyens, des gens qui votent pour un candidat, pour un parti, pour une forme de gouvernance. C’est flagrant aux Etats-Unis: les vicitimes des subprimes adressent leur colère aux personnalités politiques, aux banques, aux organismes financiers, s’imaginent des complots……Alors que le système économique américain n’est pas mise en cause.
Vous trouverez des ouvrages sur Hitler, Staline et d’autres sombres créatures, mais beaucoup moins sur les conditions qui ont favorisé leur ascension. La population a la tendance chronique à se déculpabiliser, à se décharger de sa responsabilité; il faudrait que cela change.
G.B. Shaw notait dans ses « Maximes for Revolutionists »: Liberté veut dire responsabilité, et c’est pour cela que les gens la craignent (« dread it »).
@Germanicus
C’est sur c’est la faute des gens un exemple les antibiotiques c’est la faute des gens ils se croient toujours malade une petit Rhume antibiotique alors que c’est un virus une petite grippe allez un peu antibiotique alors que c’est un virus Pour ceux qui ne le savent les antibiotiques ne doivent être utilisé que pour des maladie infectieuse( la peste le choléra la tuberculose) et non pas virale (Grippe rhume). Dans quelle que année les maladie infectieuse vont devenir florissante faute outil adapter pour les combattre car l’utilisation inconsidéré des antibiotiques font muté les bactéries et elles deviennent de plus en plus résistantes aux antibiotiques. Mais ce que l’on ne dit pas c’est que l’usage principale des antibiotiques se fait dans la production des élevages pour plusieurs raison . La première est sanitaire la concentration en batterie entraine la promiscuité et favorise la prolifération des bactéries et maladie.La deuxième est économique l’utilisation d’antibiotique a foison permet une croissance plus rapide des animaux Pour obtenir un poulet de 1Kg il faut 3 mois au lieu de quatre donc un profit substantiel.Donc nous nous exposons a un danger potentiel de notre plein grès. Moi individuellement quant je suis malade je demande des antibiotiques pour me rassurer ou pour consommer? Et bien non. Alors que le système industrielle de production alimentaire en utilise 1000 fois plus. Et c’est bien le précepte des libertariens après l’état est le problème nous voyons aujourd’hui ce poindre l’individu est le problème.Alors que le problème c’est les libertariens .
Je suis étonné que (presque) personne ne parle des universités américaines, telles que Harvard, une institution que je connais. Cette fac de préstige cultive des liens fructueux avec Wall Street et les institutions gouvernementales. Larry Summers, ancien directeur d’Harvard et d’autres de chez Harvard ont activement oeuvré aux dérégulations qui ont conduit au désastre de 2008.
je crois que cela est relevé dans le documentaire « Inside Job »
@PJ.
Pas un mot sur le block out de l’internet américain ayant fait suite à la fermeture de Megaupload ?
Les hackers s’en sont donné à cœur-joie et ne semble avoir épargné personne, visiblement les médias n’en sont pas très fier puisqu’ils n’en parlent pas. Bref un avis ?
Juste en passant. « Le concept d’abusus fut, il me semble, développé dans un monde disposant de ressources illimitées dans lequel détruire un bien qui vous appartient importe peu, car un autre bien équivalent peut lui être substitué. Les concepts du droit ne pourraient-ils pas être réécrits en fonction de la finitude du bien commun ? »
L’idée selon laquelle il fut un temps où les habitants de ce monde disposaient de ressources illimitées est une perception après-coup, une reconstruction. La question ne se posait pas selon les termes limitées/ illimitées. Les ressources disponibles étaient utilisées comme elles se présentaient, en qualité et quantité. Ces ressources semblaient même infiniment plus limitées qu’aujourd’hui à raison des moyens techniques mobilisables pour les exploiter. De même, l’idée de la finitude de la ressource est davantage une crainte maintenant (donc irréelle) du manque qui pourrait advenir que de la pénurie qui est effectivement constatée. On peut supposer que la ressource changera de forme « car un autre bien équivalent peut lui être substitué » en vertu d’un appareillage technique sans aucune commune mesure avec celui qui était autrefois.
Ando, que voulez-vous défendre ? Comment défendez-vous votre prémisse?
« L’idée selon laquelle il fut un temps où les habitants de ce monde disposaient de ressources illimitées est une perception après-coup, une reconstruction »
Pour l’agriculture sur brûli, ça durerait toujours ! la perception de la finitude de la forêt ne va pas de soi. L‘illimitation, il me semble, est dans la croyance dans la stabilité temporelle du système.
: au niveau de l’entropie il n’y a pas de substitution, et en plus, à mon avis, pour être humain, il faut savoir gaspiller !
J’ai été tres choqué qu’on veuille m’interdire le « brulage » ds mon jardin ! C’est un des premiers acquis humain ! … Bien sur , il est préférable de composter ou Brfer le bois de faible section et d’utiliser les reste soit en materiau architectural , soit en buches … mais mettre un interdit sur un brulage me semble obscène qd passe sans discontinuer des tas de vehicules inutiles , surdimentionnés …S’il y a trop de fumée , c’est qu’il y a trop d’hommes .
La culture sur brulis en France n’importe quoi AAA ah oui AA
… s’il y a trop de cons aussi.
@ kercoz
Le brulage, c’est pas interdit plutot à cause des aérosols ? (sujet récurrent du grand smog de tout le sud asiatique — inde, etc. où les aérosols sont les principaux effets sur l’atmosphère — santé humaine, rayonnement solaire, rien que du bonheur avec les aérosols…)
@Timiota:
Le problème du brulage est un problème qui dépasse le coté pollution . La conquete et l’ usage du feu est une de nos conquète majeure , et donc , me semble t il , une sorte de « droit » imprescriptible des individus ..(on est qd meme sur un blog antropo) .
cette problématique rejoint celle développée par G. Bataille , sur la nécessité d’abondance et de gachis , de gaspillage(système ouvert) . Poser le problème de la population humaine (densité) sur sa seule nourriture est , me semble t il se cacher les vrais problèmes . Le fait de ne plus pouvoir se baigner ou boire l’eau d’une riviere , est du meme ordre que le fait de ne plus pouvoir faire un feu ; règlementer l’acces a la baignade ou le brulage me pose problème .
@Jean luce Morlie :
Par chez moi le vigneron « réenchante » la technique sur bruli . (Pas con le vigneron). Comme pour les lampes du metro, il fait un max de gain de productivité , en arrachant toute une parcelle , plutot que les qqs pieds DCD . Pas besoin de main d’oeuvre , juste une grosse pelleteuse jaune sur chenille (plus de surface que le pied de boeuf)…..On arrache tout , mort ou vivant ! et qd c’est vivant le chevelu y va profond , y vient avec ….apres on fait un gros tas au milieu (pour pas que le blaireau vienne taxer pieds de vigne ou piquets d’accacia……..On arrose de qqs centaine de litres de fuel (pas cher , détaxé le fuel agri je crois bien) . Comme il y a bien 30% de terre et que la vigne vivante , ça brule mal , ça va fumer une ou deux semaines ….et on doit bien toucher une subv pour « jachère »…pas un « con « , le vigneron par chez moi .
Kercozette, coz pas viticulture, va. T’as beau habiter au milieu des vignes à Lurton & co, t’y connais vraiment que tchi.
À ce propos, un article étonnant en espagnol:
« Le coût des inégalités. Craintes des élites de Davos à cause de la polarisation économique entre le 1 % et le 99 %. »
http://www.lavanguardia.com/economia/20120120/54244656979/coste-desigualdad.html
L’article raconte que les milliardaires réunis à Davos ont des doutes sur la viabilité d’un système économique qui concentre de plus en plus les richesses, en ménaçant de transformer l’utopie de la globalisation qu’ils ont toujours proné en une dystopie dangereuse.
Et il explique que de plus en plus d’experts font la même analyse sur les raisons de la crise qu’on connaît bien ici depuis 4 ans déjà: salaires qui stagnent, recours au crédit pour continuer à consommer au même rythme, concentration de l’argent qui ne sert qu’à spéculer, etc, etc. Ou résumé dans une phrase: les riches commencent à comprendre que les inégalités sont en train de détruire le capitalisme.
C’est la conclusion du rapport « Global Risks 2012 », ébaboré à partir d’entretiens avec 469 experts de tout poil (économistes, patrons, syndicalistes, etc).
Global Risks 2012 – Seventh Edition
http://www.weforum.org/reports/global-risks-2012-seventh-edition
Faut il qu’ils aient le neurone engourdi pour ne pas l’avoir capté avant.
La question était pourtant simple : si on délocalise tous ….qu’est ce qui se passe ? je ne suis pas économiste mais cette question je me la suis posée il y a longtemps sans être milliardaire… je ne le suis toujours pas (milliardaire), par contre j’ai la réponse qui me venait a l »époque sous les yeux.
j’ai des doutes moi aussi, s’il n’en tenait qu’à leurs émois… abusus… l’éternelle « personne morale » a sur scène des habits d’arlequin, quelques approbations rapporteraient combien?
Les fils sont un peu gros, les coutures usées.
Fukushima, bonne actualisation sur fukushima ç¦å³¶ç¬¬ä¸€ +
Gundersen, risques de cancers minimisés pour les enfants… (s-t f)
Davos, avec nous ! Davos, avec nous ! Davos … !
@Paul,
Méfiez vous, les ralliés de la dernière heure ont souvent tendance à vouloir doubler la file, et pour la menez où ?
Faut être humble, on est pas encore tout à fait au point pour leur affecter la place ou ils pourraient éventuellement servir à quelque chose, il me semble préférable pour l’instant, de les laisser mariner dans leur jus.
Hé oui Davos c’est quand meme mieux que le Royaume du Danemark…
En cette période du carnaval de Rio….
Ca change avec « Etre ou ne pas etre »…
http://www.wat.tv/video/carnaval-rio-janeiro-hd-27psj_2ey0l_.html
Carnaval de Rio….
Quelle subtilité que de constater une évidence !
« les riches commencent à comprendre que les inégalités sont en train de détruire le capitalisme »
Il leur reste encore à comprendre que le capitalisme a pour code génétique la concentration du patrimoine, qu’il est intrinsèquement auto-destructeur. Comme résumé par la fin du jeu de monopoly : « Le vainqueur est le dernier joueur n’ayant pas fait faillite et qui possède de ce fait le monopole (mais en revanche ne dispose plus d’aucun client potentiel). »
http://www.youtube.com/watch?v=4A6O4vAOZiQ
Pas pertinente fujisan l’image du monopoly. Le gagnant n’a plus de concurrent ni de clients potentiels pour ses actifs, certes, mais n’oublions pas tout le petit ou beau monde dans les petites maisons vertes et les gros hôtels rouges, eux ils continuent à raquer même une fois la partie terminée. Même le bon prolétaire moscovite le payait à sa façon, le loyer dû au propriétaire monopolistique d’État vainqueur de la partie…
Le fait que le capitalisme, qui repose sur l’accaparement des richesses naturelles et du résultat du travail humain, concentre les richesses a pour corollaire que les inégalités ne cessent d’augmenter : c’est la contradiction interne du capitalisme.
L’autre contradiction qui peut être nommée contradiction externe, c’est le comportement du capitalisme avec les ressources naturelles qui peuvent facilement être vendues, comportement dont le mode majeur est le pillage.
Si même eux ne croient plus en la fable de la moralisation du capitalisme, où va-t-on !
…à supposer qu’ils y crussent jamais.
Croire et faire croire, voilà la nuance !
¡Viva la Constitución económica mundial !
Pile la tyrannique propriété(e) du Titanic passée en Super 8, face le cash cash de la possession…On parie ?
La bande annonce du film de Cameron, annonce, c’est son boulot : « Faites un voyage dans le passé à la recherche d’un secret enseveli au fond de la mer ».
Le texte annonce du film de J.J. Abrams, Super 8 annonce : « Des disparitions étonnantes et des événements inexplicables se produisent en ville, et la police tente de découvrir la vérité… Une vérité qu’aucun d’entre eux n’aurait pu imaginer ».
Par le biais de la fiction cinématographique je questionne l’assertion de J.L. Morlie mise en relief par P. Jorion
Un bien ?
Un bien c’est vague, très connoté moralement, alors remplaçons « un bien » par « un objet bien sûr articulé à un possédant, un possesseur, un propriétaire. Mais en gardant en souvenir la petite bombe à retardement introduite par Freud dès 1905 avec les « Trois essais sur la sexualité » où il délie sa pulsion de toute attache mécanique à son objet à contrario du fameux instinct. Les frileux de cette approche reconnaitront tout de même que les notaires sont rares dans le règne animal.
De quoi s’agit-il dans le Titanic de Cameron. D’une histoire d’amour transgressive de classe ? d’un film catastrophe ? Au début de la traversée en 1912 se noue un amour entre une fiancée Rose Dewitt Bukater promise à un bourgeois Cal Hockley auquel elle renonce pour le prolétaire artiste et aventurier Jack Dawson. Avec 7 apparitions un objet joue à cache cache mais est central comme le héros en coulisse qui tire les ficelles : un joyau nommé selon la langue anglaise « the heart of the ocean » et « le cœur de l’océan » ou « oceani cor » en V.F. Le bijou, apparaît dès la 10ème minute du film et disparaît 3 minutes avant la fin soit à 2 h 57 mn.
A la chute du film on apprend par Rose très âgée en 1995 qu’elle a changé son nom en Rose Dawson après le naufrage où elle a perdu Jack Dawson noyé : substitution ? On apprend aussi que « the heart of a women is a deep ocean of secret » dit-elle puisque qu’elle n’a jamais témoigné de son histoire d’amour. Enfin on apprend que le bijou « the heart of the ocean » n’est pas dans les entrailles du Titanic comme les pilleurs d’épaves le croient, mais avec elle, et justement elle s’en sépare en répétant la scène de la rencontre avec Jack Dawson sur la poupe du navire-expédition qui fouille les entrailles du Titanic.
On a donc une perte d’objet d’amour, Jack, sur laquelle elle a gardé le silence toute sa vie. Jack repose au fond de l’océan. Mais tout aussi secrètement elle a conservé le bijou nommé « le cœur de l’océan ». C’est objet qui semble mériter le qualificatif de substitutif, voilà qu’elle y renonce en deux temps : d’abord après avoir témoigné de son histoire d’amour jusqu’à présent secrète, ensuite après avoir, l’objet en main, rejoué une dernière fois la scène de la rencontre avec Jack. Elle jette « the heart of the ocean » avec un simple cri dans l’océan au dessus de l’endroit où repose Jack. Un cri, ni plus ni moins.
Un bijou aussi précieux (en valeur d’échange) soit-il, peut-il équivaloir à une personne (en valeur d’usage) : dans le film on entend une remarque du fiancé officiel le bourgeois Cal Hockley qui a un moment égaré Rose mais aussi le bijou : « Deux choses qui me sont chères ont disparues ce soir » affirme-il.
Après avoir laissé tomber « the heart of the ocean » Rose meurt en rêvant. Elle avait promis à Jack après le naufrage de survivre pour vivre. Promesse tenue. Elle rêve qu’elle retrouve son Jack en 1912 sur le Titanic où l’ensemble des passagers est en position de témoin de l’idylle et applaudit le couple signant ainsi qu’il n’est dorénavant ni secret ni clandestin, une sorte de coming-out rêvé, un faire-part du désir adressé au public du film.
Dans le scénario c’est bien un objet de valeur d’échange, conservé comme substitutif de la valeur d’usage de DiCaprio que Rose laisse tomber au fond de l’océan. Perte sèche, signe en acte de la fin du deuil.
Tous les biens, c’est à dire tous les objets ne sauraient être substituables, et quand bien même le caractère métonymique des objets est incontestable, quelle serait la mesure de leur prétendue équivalence, une fois écartée leur prix à savoir que quelques tonnes de patates équivalent à quelques nano secondes du coût de production du Titanic ?
La prétention scientifique de l’économie, à vouloir en chasser un irréductible agent singulier, rend public sa mission d’économie politique qui dissimule sa partialité engagée dans son soutien d’intérêts inavouables.
« Super 8 » comme « Les damnés » s’ouvre sur un scène d’usine, et montre qu’un accident du travail vient d’avoir lieu. Un jeune adolescent a perdu sa mère dans cet accident et intervient alors d’emblée un médaillon qu’il porte au cou, médaillon dont on apprendra plus tard qu’il contient l’image de lui bébé et de sa mère, médaillon dont elle ne séparait jamais et médaillon seul rescapé de son corps broyé dans l’accident. Ce médaillon apparaitra 10 fois jusqu’à la scène finale où il le lâchera (une forme du laisser-tomber de Rose dans le Titanic) mais là le médaillon partira au ciel aimanté par une sorte de vaisseau spatial.
C’est d’ailleurs le dernier objet qu’emporte le dit vaisseau spatial puisque les habitants de cette petite ville tranquille ont pu constater que leurs objets disparaissaient mystérieusement. Ça se passe pendant l’accident de Three Mile Island en 1979 et bien sûr les soviets sont accusés, de toutes ces disparitions des objets dont ils sont propriétaires.
L’envol est aussi l’acte final du deuil de sa mère, après il passera de toute évidence à un autre amour, laissant le débat ouvert de son caractère substitutif ou pas.
Verra-t-on un jour les possédants en attente de deuil – car leur perte n’est qu’en puissance – arriver à lâcher leur possession, faire acte de se séparer de leur propriété. C’est tout à fait improbable, parce qu’ils y tiennent autant qu’elle les tient par la barbichette.
Il faudra donc intervenir pour modifier le scénario dans lequel chacun joue de façon majoritairement répétitive et de façon semblant bloquée à l’échelle humaine.
Que les riches des nations pauvres et les riches des nations riches, réalisent qu’une autre vie est possible. Celle du Baron Empain qui a laissé tomber son petit doigt une fois qu’on le lui a coupé à son corps défendant. Cette perte semble avoir bousculé sa subjectivité, avec une vie avant et une autre après, mais il n’a pas perdu et la bourse et la vie. Gagnant au change au pas, je ne vois guère d’autre mesure de la substitution que son propre témoignage dont personne ne lui contestera la propriété.
À l’opposé, la vérité n’a pas de propriétaire, juste des amoureux qui y tiennent et qui les tient par la barbichette aussi.
Je ne suis pas tout sur vos développement, mais Bernard Stiegler, dans sa « prise en compte » d’un homme aussi-technique, analyse aussi l’humain comme ensemble de rétention et protention, avec sublimation et liaison des pulsions.
L’original vaut évidemment mieux que ma copie, mais je vais développer un peu :
C’est le trait que B Stiegler dessine entre « énergie libidinale » et « adoption/adaptation » aux techniques, « pharmakon » des techniques autour d’un savoir-faire, qui laisse pour moi les pistes ouvertes pour une humanité non envahissante.
Certes une humanité utopique aujourd’hui, mais dans les efforts techniques pour des objets, et quelque part derrière l’immense poussée de l’immonde sphère marchande en plastique made in china et objets culturels made in Endemol (silicon in Taiwan, silicone in PIP faut-il ajouter…), la technique commence à se préoccuper du « cycle de vie » des objets, fussent-ils à amiante, à nanoparticules ou à pyralène&dioxine.
Il n’y a pas de fatalité diabolique ou super-prométhéenne à s’empoisonner plus par la technique qu’une espèce ne s’empoisonne son milieu en général, les deux « paramètres » qui diffèrent entre espèces colonisatrices naturelles et humaine sont (1) le fait que sur une génération, l’évolution est très rapide. Plus rapide que la vie d’un individu, voire plus rapide que son âge mûr (25-50 ans). Et (2) l’illusion que nous contrôlons cela par le truchement d’un discours. Bien que ce discours puisse sublimer ce que nous sommes, il n’est pas en lui-même un moyen de contrôle. Seules des pratiques le sont.
Et on pourrait plutôt se poser la question des pratiques que nous transmettons un peu comme Todd se posent la question des idéologies que nous transmettons nolens volens à travers les sytèmes familiaux, ou comme les poissons participent à la transmission dans les familles pêcheurs de l’île d’Houat à leur façon.
Certes les Wii et autres video 3D donnent le vertige sur les pratiques que nous transmettons, mais à l’inverse, rien n’interdit que leur complexité laisse la place aux parasites utiles pour une synergie, qui rebeloterait la problématique de l’humain envahissant.
Ces parasites se nichent dans les plis du savoir-faire à mon avis. Main et ordinateurs n’ont pas fini de faire des chimères (avec un cerveau quelque part), chimères utiles un jour, future boite à outil quand le balancier de l’envahissement s’arrête. Je pense aussi aux fins de cycle de Jean Gimpel ; on pouvait faire les supersoniques (Concorde) on ne le fait pas; on pouvait faire plus de nucléaire, on est resté dans une phase « primitive » du nucléaire (peu de réacteurs tous d’une technologie au fond mise au point vers 1955), les signes de limites avec retour « au raisonnable » (au moins d’excès, disons) existent quand même…
@timiota 22 janvier 2012 à 13:12
J’ai tenté une réponse tardive et de circonstance à l’invitation de Zébu
http://www.pauljorion.com/blog/?p=31863#comment-270778
et si ce n’est pas sous la forme qu’il pouvait espérer, c’est tout de même un ajout sur le « « priver de ce qui est privé » ».
Si « la possession d’un bien meuble équivaut purement et simplement pour son détenteur à un titre de propriété sans pour autant disposer d’un quelconque document écrit », une forme de questionnement sur ce qu’est la possession est possible en questionnant les effets subjectifs produits par sa perte. On entend, on lit partout l’expression « travail de deuil » sans le plus souvent savoir que c’est une version du deuil que Freud a fabriqué en 17 devenue populaire de nos jours. Croyez vous que les capitalistes informés par le faire-part de Jorion sur l’agonie ont commencé leur travail de deuil si tant est que la version freudienne ait jamais été ou soit encore consistante de nos jours ?
Pour Bernard Stiegler, je n’ai pas fait de progrès depuis la dernière fois où j’ai du vous écrire que je ne connaissais pas. Mais je n’ai pas oublié ce qu’en écrit wiki : [Pour Bernard Stiegler la question politique fondamentale est celle-ci : comment sauver le « capitalisme » et la productivité de la consommation contre tous les phénomènes destructeurs qui les menacent et conduisent à ce que le philosophe appelle la « guerre ».]
Vous comprendrez que ce sauvetage me concerne peu. Si je ne suis pas indifférent au discours politique sur le recyclage, ses aspects techniques concernent le savoir-faire des techniciens sous réserve d’un débat qui ne mette pas leur gagne pain en jeu. Sur les bidules que la technologie produit, la publicité vend, et le pouvoir d’HT achète, je constate la fuite en avant, l’obsolescence, et que le bidule en cours grosso modo satisfait la jouissance espérée avant que le toujours plus ne prenne le relai. Castoriadis avait déjà posé la question dans les 70’ si changer de bagnole tous les ans et de frigo tous les 2 ans était une proposition de vie sérieuse ? Et réservée de plus à une infime partie de l’humanité. Sur le lien des pulsions aux objets, il ne peut en être autrement, mais j’ignore si Stiegler est bon connaisseur. La notion de sublimation autant que la version freudienne du deuil ne me parait pas très assise. Il y aurait de quoi, dans un autre genre de monde, utiliser les forces de travail disponibles à fabriquer autre chose que ce que les inégalités induisent comme créations à consommer.
Rosebud, Timiota
Ce que l’on peut critiquer chez Stiegler c’est surtout qu’il met sur le même plan l’individuel et le collectif, d’où la centralité dans son approche philosophique de la technique et de son rôle dans la société de son concept de système associé. D’où le reproche de Jorion à Stiegler, d’entrée de jeu, de la filiation platonicienne. Je pense connaître assez bien la pensée de Stiegler mais je n’avais pas bien perçu cette limitation jusqu’à ce que Jorion revienne dans leur débat au théâtre de la Colline sur l’antécédence de la structure sur l’individuel (ie en tant que singularité). A noter que cela rejoint le concept d’antisymétrie développé par Jorion dans Comment la vérité et la réalité furent inventés.
Pour autant je ne pense pas que la lecture de Stiegler soit inutile, car il introduit un certain nombre de notions qui permettent d’appréhender la façon dont s’articule la technique à l’économie capitaliste en phase avancée de concentration du capital, même si lui parle plutôt de financiarisation de l’économie que du capital proprement dit.
Poser comme le fait Stiegler les liens réciproques qui unissent sur un même plan individus et sociétés peut conduire à substituer des solutions techniques à des solutions qui ressortissent d’abord au politique.
L’individu contribue par sa singularité à la transformation globale de la société mais c’est moins les mécanismes techniques réalisant l’économie contributive que l’adoption de nouvelles règles collectives qui peut le permettre. Des règles qui ont n’ont pas pour but de prescrire des comportements mais d’accorder de nouvelles libertés, parce que le cadre général aura été profondément transformé.
Rosebud
sur la psychanalyse de l’obsolescence calculée, n’oublions pas que Freud est mort pourri de la gueule, ce qui pour le praticien de la talking cure est un symptôme.
« Titanic » peut aussi être lu dans une perspective d’épanouissement de l’éros amoureux dans le cadre épigénèse de la prolongation de la durée de vie, c’est, il me semble, un thème civilisationnel essentiel, et politiquement intéressant s’il s’agit de travailler le thème de la pulsion au objets
Bonne glissade. 😉
Pourri de la gueule,
Quand un homme fume 10, ou plus, havanes, par jour, la question est de savoir de quel goût ou de quelle odeur il souhaite se préserver : ceux du sexe féminin, du monde, ou de soi-même, ou de tous ?
PS. Marlowe est fumeur de cigares.
PS. Il n’est pas établi que pourriture et cancer soient des synonymes.
Marlowe,
D’après Roudinesco ou Grimbert , je ne sais plus, l’odeur n’était pas que celle du cigare (port de prothèses de mâchoire, etc.) elle était pénible pour l’entourage. Freud s’abrite sous le pessimisme d’une époque à dépasser. C’est une question de civilité et de civilisation, les hommes et les femmes doivent penser à se rendre aimables et désirables, largement après leur quatre-vingtième année, c’est tout !
à Jean-Luce Morlie,
Veux-tu dire que les vieux doivent s’appliquer à rester jeunes ?
Marlowe, c’est comme pour Hokusai et le dessin à l’encre de chine : aimer est un long apprentissage…
La jeunesse et la vieillesse sont des catégories économiques intériorisées ; mais il va falloir changer tout ça ! et vite 😉
@Jean-Luce Morlie 23 janvier 2012 à 11:06
Vous avez raison l’obsolescence humaine doit se calculer à l’œil : récemment dans une médina on m’a proposé du haschich, j’ai refusé, alors on m’a proposé du viagra, sans doute pour en user, voire en abuser. Cet objet là ne craint pas l’obsolescence il en vit, et vous ne trouverez guère là d’application à votre proposition de « limitation de l’abusus ».
Sinon, sans repasser par mon message 23 janvier 2012 à 00:39 où j’emploie le terme « enfumer » je discerne mal la raison de votre saut à la gorge de Freud.
L’âge de son désir peut varier dans la même journée, l’âge de ses artères ne fait que prendre de l’âge, et quand ça coïncide on n’a plus de souci ni avec l’un ni avec l’autre. Alors prolonger, non merci, et dommage que l’euthanazi se termine si mal, pour limiter l’abusus.
@ P. Jorion
L’entreprise est une forme privée ou publique de la « personne morale » mais l’Association et l’État en sont d’autres formes.
C’est déjà dire que tous ne poursuivent pas sous la même étiquette les mêmes objectifs et pas forcément tyranniques parce que sous la dénomination de « personne morale »
C’est justement pour regrouper des individualités que l’astuce morale opposée à physique a été inventée, et les entreprises sont bien plus mortelles que l’État.
Incendies de Denis Villeneuve a l’avantage en sus d’un remake d’Oedipe en terre chrétienne de rappeler ce qui arrive quand l’État dans sa forme moderne est impuissant. Quand il est trop puissant d’autres films existent…
Ce qui échappe à l’État advient par le biais de ses représentants pour lesquels les électeurs ont voté. Question politique sérieuse.
Je suppose qu’un constitutionnaliste dirait qu’il existe une constitution pour l’économie enchâssée dans ce qui existe au niveau de chaque Nation comme au supranational, réduite à un trognon qui ramifie le reste. En France comme à l’Universel c’est l’article 17. Je le rappelle pour les nouveaux !
« La propriété étant un droit inviolable et sacré, nul ne peut en être privé, si ce n’est lorsque la nécessité publique, légalement constatée, l’exige évidemment, et sous la condition d’une juste et préalable indemnité ».
« Toute personne, aussi bien seule qu’en collectivité, a droit à la propriété. Nul ne peut être arbitrairement privé de sa propriété ».
Les soviétiques n’auraient pas signé le premier, mais ont signé le second comme les chinois. Et ça ne bouge plus depuis.
C’est à ce niveau universel, au point où en sont les choses, qu’il faut intervenir, y compris quand l’intervention a déjà eu lieu au niveau national ou supranational.
Sinon comme disait Brel,
Allons c’est bien le vent
Qui gonfle un peu le sable
Pour nous passer le temps
Si seulement c’était vrai ! Parlons-en aux SDF .
@Mianne 22 janvier 2012 à 01:31
Des lois existent parce qu’elles ont été votées.
– Certaines sont oubliées et ne sont plus appliquées jusqu’à ce qu’un jour soit on les réutilisent en acte soit on les abroge.
– On peut consacrer beaucoup de moyens pour faire respecter certaines lois et très peu pour d’autres. L’exécutif et le législatif ne sont pas un couple sans histoires…
@ Mianne
Le statut des SDF ne contrevient pas à cette règle.
Ce dernier n’est en effet ni exclu (à titre personnel) ni privé (idem) d’une propriété qu’il aurait justement acquise.
Simplement, il n’a rien acquis.
Même remarque sur le fond, a contrario, à un commentateur qui prétendait opposer la DDHC à une velleité de réforme du système, qu’il interprêtait dans un sens quasi libertarien, et donc tout à fait à côté de la plaque.
L’important c’est « arbitrairement ».
Maintenant, qu’est ce qui est arbitraire, et qu’est ce qui ne l’est pas? Les droits sont ils des atouts (trump cards)? etc…
Le propriétaire qui fait expulser son locataire futur SDF, si nécessaire avec l’aide de la force publique (i.e du monopole de la violence légitime de l’État), se défendra haut et fort d’agir pour autre chose que faire appliquer, à l’esprit comme à la lettre, cet article constitutionnel.
Où l’usage de la violence pour faire respecter ses droits inaliénables d’usage et de fruit sur son bien s’assimile à l’abus. L’abus de droit.
Pour acquérir il faut pouvoir
et pour pouvoir il faut en avoir les moyens
Il me semble que dans le préambule de notre constitution il est écris de belle choses
http://www.conseil-constitutionnel.fr/conseil-constitutionnel/francais/documentation/dossiers-thematiques/2008-cinquantenaire-la-constitution-en-20-questions/la-constitution-en-20-questions-question-n-4.16623.html
lire les accomodements
Je crois que en effet c’est la cle de tout ,l’individu lui rencontre le temps et l’espace ,la personne moral est en dehors de tout cela ! mais n’est ce pas tout simplement l’idee de la chose?
Des Britanniques commencent à apercevoir un dangereux tyran qui se sert dans le trésor public.
@ Pierre-Yves D. 21 janvier 2012 à 13:14
En m’aiguillant vers ce billet, vous espérez une solution de ce côté-là, mais si l’actionnaire n’est plus que prêteur, qui sera propriétaire ? L’Etat ?
N’est-ce pas ce qui a été fait lors des nationalisations sous de Gaulle et Mitterrand et qui ont été privatisées ensuite, y compris sous Jospin, à court d’argent, comme on vend ses bijoux de famille parce qu’on dépense plus que ce que l’on gagne. Où l’Etat prendra-t-il l’argent ? Qui aura confiance en l’Etat français ? Un Etat sans ressources naturelles peut-il survivre en spoliant les richesses privées ? Ne serait-ce pas un sabordage ?
De plus, cela ne ferait que transformer une personne morale à caractère privé en une personne morale d’Etat placée de fait sous une nouvelle oligarchie qui en jouirait sans avoir fait le sacrifice d’épargner au préalable. Ce serait refaire avec un siècle de retard ce qui a avait été fait en Russie, une fuite en avant accélérée car, en France, il n’y a pas les richesses naturelles de l’Ex URSS.
Le projet, si c’en est un, mérite d’être précisé.
Jducac
En en vous aiguillant vers ce lien je précisais :
:
Ce lien par exemple où il est question de pacifier l’économie, ce qui passe par l’adoption d’un certain nombre de règles nouvelles aptes à nous délivrer de la tyrannie du capital, du pouvoir des choses sur les hommes. Entre le capital comme pouvoir des choses sur les hommes et l’adoption de nouvelles règles il faut choisir. On ne peut avoir tout à la fois vouloir le capitalisme et une économie pacifiée.
Maintenant pour répondre à votre question, je ne vois pas pourquoi le nouveau partage des rôles au sein des entreprises devrait conduire nécessairement à des nationalisations. Je vous rappelle le schéma tripartite de Jorion avec l’entrepreneur, le salarié et l’investisseur. Du point de vue économique il s’agissait de rééquilibrer le rapport de force entre ces trois acteurs aujourd’hui très défavorables aux salariés en orientant une partie des revenus aujourd’hui captée par les investisseurs et (aussi les entrepreneurs quand ils se confondent avec les premiers).
Cela suppose d’abord une action au niveau des institutions, au niveau politique, ce à quoi renvoie la constitution pour l’économie qui fixe le cadre général devant permettre les modifications qui seront introduites au niveau micro-économique, i.e dans l’entreprise.
Dans l’entreprise, c’est ce que suggère le présent billet, de nouveaux droits (et donc un pouvoir) devront être accordé aux salariés en tant qu’entité qui contribue à la création de richesses étant ben entendu que ces richesses produites perdront beaucoup du caractère abstrait qu’elles présentent pour les managers, la fonction sociale, environnementale de l’entreprise s’intégrant désormais dans tous les calculs. La propriété de l’entreprise sera donc de facto — dans des proportions qu’il faudra préciser — la propriété des travailleurs.
Quant au rôle de l’Etat, il faudra sans doute dans une phase de transition lui accorder un rôle.
Je vois mal par exemple comment une reprise en main du secteur bancaire pourra être opérée si l’Etat n’intervient pas, ce qui d’ailleurs n’implique pas nécessairement des nationalisations. Il suffit de redéfinir leur rôle social.
@ Pierre-Yves D. 22 janvier 2012 à 13:19
Suffirait-il de s’intéresser aux règles, pour les organiser différemment et ainsi changer radicalement notre destin ? Paul Jorion, comme vous-même et beaucoup d’autres, semblez espérer une solution en explorant cette voie. L’espoir aide à vivre et ne peut qu’être bénéfique, mais, il faut bien l’admettre, quoi que nous fassions, notre condition d’organismes vivants nous subordonne par nature, au pouvoir des choses.
Il ne faut pas se faire d’illusion, cette part de nous-mêmes, que nous considérons comme la plus noble, parce qu’elle nous permet de nous affranchir momentanément des pesanteurs de la vie, ne peut pas se passer des choses plus matérielles que spirituelles qui la nourrissent et nous maintiennent en vie.
Or, ces choses qui nous nourrissent et font fonctionner nos machines, sont des organismes vivants dont nous nous emparons de la matière, devenue chose. Nous en avons un impératif besoin pour vivre, en nous les appropriant de manière intime afin d’en extraire par ingestion et digestion, l’énergie dont nous avons un impératif besoin.
Vous qui vous interrogez sur la suppression de la propriété allez vous jusqu’à penser, qu’il faudrait aller jusqu’à nous priver de la propriété de la partie matérielle de notre corps, ce mauvais sujet qui pour vivre et transmettre la vie s’approprie la partie matérielle d’autres organismes vivants ?
C’est possible, il suffit que certains pervertissent nos pensées et moyens de réflexion pour nous convaincre que le droit de propriété est néfaste à l’humanité. Ça fait froid dans le dos, quand on pense que les derniers qui s’y sont essayés ont dû y renoncer parce que cela entraîner un retard de développement.
Jducac
Ce que je constate avec beaucoup d’autres c’est que le régime actuel de la propriété n’est plus viable, non seulement pour des raisons de justice sociale mais aussi pour les capitalistes eux-mêmes complètement dépassés qu’ils sont par le monstre financier qu’ils ont fabriqué, et qui maintenant sous nos yeux est en train d’agoniser.
Comme souvent vous caricaturez ma pensée alors que dans mon commentaire je vous indiquais le cadre dans lequel ce nouveau régime de la propriété pourrait voir le jour. Il s’agit simplement de
faire entrer la démocratie au sein des entreprises en recadrant le régime de propriété rendu possible par l’artifice de la personnalité morale.
Bien entendu il ne s’agit pas d’ôter aux individus la propriété de leur corps. Je vous fais d’ailleurs remarquer à ce propos que c’est déjà dans le cadre du régime capitaliste que la propriété des corps est de fait bafouée. Quand le pouvoir de l’argent aboutit à ce que certains ont beaucoup et d’autres beaucoup moins, les corps ne sont pas égaux pour user de toutes leurs capacités. Formellement les individus sont propriétaires de leurs corps mais dans la réalité ils sont tributaires d’un système qui en amenuisent les possibilités. C’est bien cela aussi le pouvoir des choses sur les hommes. Précisément parce que nous avons un corps. IL n’est donc pas exact comme vous le dites que c’est un fait de nature que nous dépendions des choses, puisque pour certaines choses, qui dépendent d’un certain type d’organisation de la société, il ne dépend que de nous de changer un certain état des choses.
une aparté :
mais l’Etat n’est-il pas maitre de ses recettes ? contrairement à « on »
Ecce homo juris
« Voilà enfin l’homme, membre de la société civile, qui s’affirme comme l’homme proprement dit, comme l’*homme distinct du *citoyen, car il est l’homme dans son existence immédiate, sensible et individuelle, tandis que l’homme politique n’est que l’homme abstrait, artificiel, l’homme comme personne allégorique, morale. L’homme réel n’est reconnu que sous l’aspect de l’individu égoïste et l’homme vrai que sous l’aspect du *citoyen abstrait »
(extrait de La Question juive, trad. M. Rubel 1982, les astérisques signalent les mots en français dans le texte, les autres italiques sont de Marx, pour les mots graissés, il faudrait vérifier sur le manuscrit ou la première édition, mais Rubel y eu accès et elles marquent bel et bien une contradiction fondamentale récurrente chez Marx)
Et un peu plus haut :
« En fait, la liberté de l’homme égoïste et la reconnaissance de cette liberté, c’est plutôt la reconnaissance du mouvement effréné des éléments spirituels et matériels, qui constituent le contenu de sa vie.
C’est pourquoi l’homme ne fut pas libéré de la religion ; il obtint la liberté des cultes. Il ne fut pas libéré de la propriété ; il obtint la liberté de la propriété. Il ne fut pas libéré de l’égoïsme du métier ; il obtint la liberté du métier.
La constitution de l’État politique et la désagrégation de la société civile en individus indépendants – dont le rapport a pour base le droit, tout comme le rapport des hommes, sous les ordres et les corporations, fut le privilège – s’accomplissent en un seul et même acte. »
L’atomisation inscrite dans le marbre, selon ma lecture.
Est-ce à dire que M. Marx était hostile à la liberté des cultes?
Est-ce à dire que M. Marx aurait souhaité qu’on force les membres de la communauté politique (voire l’humanité toute entière si le socialisme dans un seul pay est impossible) à exercer un métier qui ne leur « convient » pas (aztèques, système de castes indiens, clans/ethnies africaines)?
Si non, on ne voit pas l’intérêt de son commentaire, puisque la figure du citoyen constitue alors une base normative pour la justification de ces libertés. Si oui, on repassera pour le droit à la poursuite du bonheur… et il faut reconnaître que le Totalitarisme était gravé dans le marbre du Capital.
Extrait des statuts de l’Association internationale des travailleurs (1864)
« [Les membres du Conseil élu par l’assemblée tenue le 28 septembre 1864, à Saint Martin’s Hall] déclarent que cette Association internationale, ainsi que toutes les sociétés ou individus y adhérant, reconnaîtront comme devant être la base de leur conduite envers tous les hommes : la vérité, la justice, la morale, sans distinction de couleur, de croyance ou de nationalité »
merci schizo pour cette précision.
J’y reviendrai un peu plus tard, si vous le permettez.
@AntoineY, le 22 janvier 2012 à 15 h 04
Non, c’est-à-dire ce qui est écrit : que la liberté des cultes n’a pas libéré l’homme de la religion. Et plus généralement qu’une liberté inscrite dans le marbre ne se réalise pas du fait de cette inscription comme une libération. Par exemple, une constitution pour l’économie ne libère pas l’homme de l’économie. Mais nul ne vous empêche de prier. Ce fut au nom d’un Etat religieusement adoré que des marxistes décretèrent l’interdiction des cultes.
« L’émancipation politique constitue, assurément, un grand progrès. Elle n’est pas, il est vrai, la dernière forme de l’émancipation humaine, mais elle est la dernière forme de l’émancipation humaine dans l’ordre du monde actuel. Entendons-nous bien : nous parlons ici de l’émancipation réelle, de l’émancipation pratique.
L’homme s’émancipe politiquement de la religion, en la rejetant du droit public dans le droit privé. Elle n’est plus l’esprit de l’État où l’homme, bien que de façon spéciale et limitée et dans une sphère particulière, se comporte comme être générique, en communauté avec d’autres hommes; elle est devenue l’esprit de la société bourgeoise, de la sphère de l’égoïsme, de la guerre de tous contre tous. Elle n’est plus l’essence de la communauté, mais l’essence de la distinction. Elle est devenue ce qu’elle était originellement; elle exprime la séparation de l’homme, de sa communauté, de lui-même et des autres hommes. Elle n’est plus que l’affirmation abstraite de l’absurdité particulière, de la lubie personnelle, de l’arbitraire. Le morcellement infini de la religion dans l’Amérique du Nord, par exemple, lui donne déjà la forme extérieure d’une affaire strictement privée. Elle a été reléguée au nombre des intérêts privés et expulsée de la communauté considérée en son essence. Mais, il ne faut pas se faire illusion sur la limite de l’émancipation politique. La scission (Spaltung) de l’homme en homme public et en homme privé, le déplacement de la religion qui passe de l’État à la société bourgeoise, tout cela n’est pas une étape, mais bien l’achèvement de l’émancipation politique, qui ne supprime donc pas et ne tente même pas de supprimer la religiosité réelle de l’homme. »
(Même texte, autre traduction)
L’émancipation politique est un grand progrès, mais elle n’est pas le tout de l’émancipation, en matière de religion comme en d’autres.
Nota Bene : à partir d’aujourd’hui, depuis le mauvais augure du vote virginal méridional, on est prié de ne plus dire « neocons » mais « newtcons ». Du neocons à la sauce Gingrich quoi, ou ravigote…