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Catastrophe ou pas catastrophe, la perte par la France de son AAA, auprès de Standard & Poor’s ?
– Catastrophe !
Catastrophe prévisible ou imprévisible ?
– Prévisible ! Hautement prévisible.
Pourquoi prévisible ? Parce que la finance était devenue au XXIe siècle un château de cartes, et qu’une fois donnée la pichenette des subprimes, le reste s’écroule automatiquement.
Parce que, voyez-vous, toute cette belle construction n’était prévue pour marcher que d’une seule manière : « excellemment ». L’homme étant « rationnel » au sens des économistes – entendez : cupide, misanthrope et sociopathe – le capitalisme était parfait, et son immortalité assurée n’était que l’une des multiples facettes de cette immense perfection.
Mauvais esprit !
– Oui, je sais (je viens de l’entendre dire encore à Lyon) : « Le capitalisme a récemment sorti un milliard d’êtres humains de la pauvreté »… à moins que, plutôt que le capitalisme, ce ne soit la mise à sac de la planète dans son stade final, … « Regardez l’efficacité de la Chine aujourd’hui… »… à moins que, plutôt que le capitalisme, ce ne soit le temps de réponse très court propre aux régimes autoritaires, « Les trains roulaient à l’heure sous Mussolini ! » (je sais, ce n’est qu’une légende !)
La perte du AAA, ce sont des taux plus élevés exigés par le marché des capitaux lors de l’émission de dette souveraine, autrement dit quand les États empruntent. Pourquoi ? Parce que la part « prime de risque » augmente au sein du taux exigé. Ce qui ne serait pas encore trop grave si n’était intervenue l’invention géniale – je l’ai écrit l’autre jour dans Le Monde, mais je le répète, en insistant – l’invention géniale, du pacte financier européen, qu’on appelle aussi « règle d’or » quand on ajoute encore au génie en l’inscrivant dans sa constitution.
Qu’exige le pacte de stabilité ? Que le taux de croissance de la nation soit supérieur au taux moyen (oui, je sais : en réalité pondéré par le calcul de la duration) auquel un État emprunte. Donc un pays qui emprunte à du 2% doit avoir une croissance supérieure à 2%, à 3%, supérieure à 3%… à 7%, supérieure à 7%…
– Euh… comment on fait dans ces cas-là ?
Eh bien on travaille davantage, bande de feignants (il y en a vraiment qui ne comprendront jamais rien et à qui il faut tout expliquer !)
Sans compter les petits camarades à qui on avait juré – croix de bois, croix de fer ! – qu’on ne les laisserait jamais tomber – plus solidaire que moi, tu meurs ! – et qui, constatant votre pâleur soudaine, se demandent si ce n’est pas vous maintenant qui allez devenir un poids supplémentaire, plutôt que le Chevalier Blanc promis initialement à grand renfort de sonneries de trompettes.
La solution : comparer les dépenses des États à leurs recettes au lieu de les comparer au PIB ou à la hauteur de la Tour Eiffel. Réduire les dépenses mais pas celles qui font que les perdants du système arrivent à trouver quand même supportable la vie qui leur est faite. Augmenter les recettes, en supprimant dans un premier temps les cadeaux faits aux riches parce qu’ils sont un exemple à suivre pour tout le monde (comme le prouve suffisamment leur Rolex à 50 ans), et en leur demandant de mettre la main à la poche s’ils veulent encore sauver le système qui les a rendus si riches. Parce que le château de cartes qui s’écroule en ce moment, après tout, c’est bien eux qui l’ont voulu, c’est bien eux qui l’ont bâti.
(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction numérique en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.
290 réponses à “LA BAISSE D’UN CRAN : CATASTROPHE, OU PAS CATASTROPHE ?”
Quelqu’un peut-il m’expliquer comment il est possible que l’Allemagne paye avec une certitude totale sa dette quand la France ou l’Italie présentent des risques plus ou moins importantes?
En cas de défaut Français, Italien ou autre (autre d’importance), comment l’Allemagne pourrait-elle résister à la contagion via son système financier (sans même prendre en compte les garanties au FESF et autres outils de sécurisation financières utilisés depuis 3 ans).
Est-ce que le personnel des agences à la moindre compétence en matière d’évaluation des notes financières???
L’Europe fabrique un château de cartes et les marchés jouent au poker avec les annonces des agences.
Je passe ou Fold -> Rendre vos cartes au dealer sans avoir à les montrer.
Vous sortez du coup. Vous perdez les jetons éventuellement investis.
Quand vous pensez que la Grande Bretagne a un AAA, vous avez la réponse à votre question…
Est-ce que , par hasard , nous n’aurions pas été sanctionnés ( ou « dégradés » ) pour notre bêtise?Monter des usines à gaz comme le FESF et le MES , alors qu’on n’a pas d’argent et qu’on doit l’emprunter pour le prêter …au FMI ! Voilà en effet de quoi donner confiance aux investisseurs ! J’ai bien apprécié la comparaison avec le banquier qui vous interpelle sur le découvert de votre compte et à qui vous répondez » Pas grave ! Je vais vous faire un chèque ! » Non! C’est trop facile de s’indigner ! On n’a que ce que l’on mérite , pour avoir élu Bling Bling et l’avoir supporté ! Tout cela est parfaitement logique . Je dis MERCI aux Yankees qui le remettent à sa place !
L’enfumage, et pas « notre bêtise » c’est de prétendre avoir besoin de donner confiance aux investisseurs.
Si le banquier de votre « fable » vous prête à un taus usuraire, c’est vous qu’il ruine, non ?
Ne me dites pas que vous, vous avez voté pour ce gusse.
(Moi pas. Donc je n’ai pas ce que je mérite.)
On est en droit de se poser la question, à laquelle je n’ai pas encore trouvé de réponses argumentées, quant au jeu auquel jouent les riches de cette planète en ce moment et auquel les valets de type Sarkozy, Fillon ou Merkel se prêtent en courbant l’échine.
Une chose est certaine: lorsqu’on regarde la courbe d’endettement des pays dit riches, il est incontestable que la généralisation de la pensée reagano-tatcherienne est à l’origine de la flambée de celle-ci.
Pire, c’est lorsque des pays encore réticents à l’ultra-libéralisme se sont « lâchés » dans la dérégulation reagano-tatchérienne, c’est à dire dans notre pays, à l’arrivée du nabot agité du bocal, que la courbe s’est dangereusement verticalisée.
Alors pourquoi cette brutale découverte de l’existence de l’endettement des pays? Quel est le but recherché par les riches (en dehors de l’augmentation des taux d’intérêts) en sortant du chapeau un monstre qu’ils ont créé de toutes pièces en accusant les moins nantis d’être à l’origine de son existence. Jusqu’où ira la prédation du 0,1% de très riches de cette planète vis à vis des 99,9% du reste de la population.
Il y a pourtant une solution pour remettre les compteur à l’heure. Une imposition lourde des transmissions de patrimoines, comme l’avait fait en son temps Roosevelt, que l’on ne peut pas traiter de gauchiste.
La France serait riche de près de 10.000 milliards d’Euros d’économie et de placement en tout genre, selon un éditorialiste de France Inter, ce matin.
Sachant que 90% des français gagnent moins de 2500 euros/mois, on peut vite savoir où se trouve ce pactole, qui ne va que continuer de contribuer à la fortification de féodalités, alors qu’il faudrait tout mettre en oeuvre pour les démanteler.
Alors que veut le peuple? De peur de ne pouvoir transmettre son « do-mi-si-la-do-ré » à sa progéniture, ils ne feront que suivre les arguments des féodaux, qui parleront de spoliation à la soviétique, alors que l’impôt sur l’héritage est très certainement le plus égalitaire qui soit.
C’est environ 80 % des salariés Français qui gagnent moins de 2500 Euros par mois ; c’est encore beaucoup.
Pourquoi se limiter à l’héritage : alignons aussi tous les salaires à 1650 Euros par mois ou moins pour être encore plus juste. Cà a déjà eté fait ailleurs, renseignez vous.
PS : j’ai planté des noyers sur un terrain acheté par mon travail. Je ne récolterai probablement jamais une quantité significative avant ma mort. C’est donc pour mes enfants. Je vous invite à prélever ce que vous voulez dans une dizaine d’années, à une seule condition, que vous le fassiez vous même … si ce n’est pas encore trop contraignant pour vous.
Quelle mauvaise foi, quelle manière lapidaire d’évacuer un des problèmes fondamentaux de toute notre civilisation. Votre réponse n’est pas argumentée, elle n’est pas pertinente et encore moins juste.
Pourquoi répondre de manière sensée lorsque la caricature est si facile. Souhaiter rétablir l’éthos égalitaire par le biais de la succession, ce n’est pas souhaiter une société alignée dans la médiocrité. C’est simplement éviter la constitution de bastions, de féodalités et de castes prédatrices. Mais visiblement la propagande des bien-nés de cette planète fonctionne toujours.
Lisez en détail la proposition faites par Leon Blum dans le lien proposé par « Timiota ».
Quand la situation devient mauvaise, les « bien nés » auront moins tendance à vouloir changer les choses que les « mal nés ». Le premiers attendront (souhaiteront) que leurs vieux claquent tandis que les autres, en plus de les avoir à charge, maudiront les leurs de n’avoir rien laissé. Au passage, les « bien nés » auront aussi tendance à s’accaparer le pouvoir et à mettre en place les structures pour se protéger des « mal nés », ces deux mondes ne se fréquentant guère. Un beau modèle de société, tout çà ! Certes, certains pays européens sont plus concernés que d’autres par cette situation. Par exemple, en tant que belge, il est très difficile de propager autour de soi un discours anti-héritage…
dit celui qui ne possède rien!Ou n’a pas de descendance?
Roosevelt l’a fait en 1930. Il a osé dire que lorsqu’une famille s’enrichie de manière indécente, il faut que l’Etat agisse pour que les petits enfants de cette famille reviennent à la case départ.
Roosevelt, un communiste? un gauchiste? C’était le new deal, une époque où les héritages étaient taxés à 85%. Une mesure prise après la débâcle de 1929.
Il est toujours extraordinaire de constater combien le conservatisme règne, même chez ceux qui aimerait changer le système.
Le patrimoine, la propriété privé, un sujet à aborder sans à priori, sans dogme, dans un monde où 99% des humains ne possèdent rien ou pas grand chose.
Mr. John Difool, j’ai 3 enfants et je fais parti des privilégiés en terme de revenu, mais je ne suis pas un héritier. Mes parents ne m’on rien laissé, parce qu’il n’avait rien. Des immigrés.
@ John Difool
Vous n’êtes pas de bonne foi, ou vous avez mal compris.
Il s’agit de plafonner les héritages, d’empêcher la perpétuation des gros patrimoines et la concentration croissante de la richesse dans les mains d’une caste restreinte, et non d’interdire à la grande masse des parents de laisser quelque chose à leurs enfants!
C’est la tactique habituelle de la classe possédante, de susciter auprès des classes moyennes et tous ceux qui possèdent un petit quelque chose la peur des ‘partageux’.
On en a un très bel exemple ici aux Pays-Bas avec la question lancinante du Hypotheekrenteaftrek, cette mesure fiscale permettant de déduire de ses impôts les intérêts de son emprunt immobilier.
Cette mesure est à l’origine de la bulle immobilière aux Pays-Bas, qui a rendue très ardue la primo-accession à la propriété; et surtout, elle n’est pas plafonnée, de sorte que plus on est riche, plus on peut déduire de ses impôts, et votre somptueuse villa de millionnaire est donc financée en définitive à 50 % par l’Etat, elle n’est pas belle la vie?!
Au final, la mesure coûte au fisc des centaines de millions d’€ chaque année, et 80% de ce manque à gagner bénéficie aux 20 % les plus riches. Mais sans cesse, les partis de droite font peur à la grande masse des petits propriétaires en leur disant que si la gauche arrive au pouvoir, leurs traites grimperont en charge : même si les partis progressistes ne proposent que de plafonner le hypotheekrenteaftrek, de sorte que l’on cesserait de subventionner les palais des plus aisés, et poussent même la timidité jusqu’à exclure tout effet rétroactif sur les contrats existants, il suffit de dire « ja ja, ils commencent comme ça, et puis après ils s’attaqueront à vous », le doute est instillé, la peur installée, et le tour est joué : le H-woord est tabou, et le petit propriétaire vote pour le parti des oligarques…
Héritage limité : Réforme oubliée de Léon Blum
Rappelé par Thierry Pech dans son ouvrage « Le temps des Riches », Seuil, 2011.
Thierry Pech est journaliste à Alter Eco (dir de la rédaction ?).
http://www.toupie.org/Textes/Blum_reforme_oubliee.htm
Ma foi c’est vrai qu’en ces temps de lecture Toddienne sur les systèmes familiaux, l’héritage est une de ces gares de triage dont il nous faut choisir les nouveaux aiguillages.
Une sublimation s’acquiert par les savoir-vivre et les savoir-faire, sans préjudice de la classe sociale , et donc d’autant mieux qu’on transmets ces savoir là, et pas les bons à valoir sur des Rolex qui laissent croire qu’on peut s’en passer.
La gare de triage inclura donc un aiguillage bancor et un aiguillage héritage. Prévoir d’autres voies tant qu’à faire.
Merci à Amsterdamois et Timiota pour ce complément d’explications.
« Nous assistons à l’écroulement d’un monde, des forces immenses sont sur le point d’être déchaînées » , entretien avec Frédéric Lordon dans La Revue des Livres:
(…)
C’est une leçon de choses historiques. Ouvrons bien les yeux, on n’a pas souvent l’occasion d’en voir de pareilles. Nous assistons à l’écroulement d’un monde et ça va faire du gravât.
L’histoire économique, en tout cas celle qui a fait le choix de ne pas être totalement bornée (…) a depuis longtemps médité l’effrayant pouvoir de destruction de la finance libéralisée.
Il fallait de puissants intérêts (…) pour remettre sur les rails ce train de la finance qui a déjà causé tant de désastres ; en France, comme on sait, c’est la gauche de gouvernement qui s’en est chargée.
De sorte que, à la lumière de ces leçons de l’histoire, on pouvait dès le premier moment de la dérégulation financière annoncer la perspective d’une immense catastrophe, et ce sans pourtant savoir ni où, ni quand, ni comment exactement elle allait se produire.
La catastrophe en question aura pris vingt ans pour survenir, mais voilà, nous y sommes.
(…)
Et nous voilà en 2007. 2007, n’est-ce pas, et pas 2010.
Car le discours libéral n’a rien de plus pressé que de nous faire avaler l’idée d’une crise des dettes publiques tout à fait autonome, européenne dans son principe, et imputable à une fatalité d’essence de l’État impécunieux.
Or le fait générateur est bien la crise de la finance privée, déclenchée aux États-Unis,
expression d’ailleurs typique des contradictions de ce qu’on pourrait appeler, pour faire simple, le capitalisme de basse pression salariale,
dans lequel la double contrainte de la rentabilité actionnariale et
de la concurrence libre-échangiste
voue la rémunération du travail à une compression continue
et ne laisse d’autre solution à la solvabilisation de la demande finale que le surendettement des ménages.
(…)
Donc, depuis 2010 et l’éclatement de la crise grecque, la finance rescapée massacre les titres souverains sur les marchés obligataires alors qu’elle aurait trépassé si les États ne s’étaient pas saignés pour la rattraper du néant. C’est tellement énorme que c’en est presque beau…
Pour couronner le tout, les marchés exigent – et bien sûr obtiennent – des États des politiques de restriction coordonnées qui ont le bon goût de conduire au résultat exactement inverse de celui supposément recherché :
la restriction généralisée est telle que les recettes fiscales s’effondrent aussi vite que les dépenses sont coupées, si bien qu’in fine les dettes croissent.
Mais l’austérité n’est pas perdue pour tout le monde : son parfait prétexte, « le problème des dettes publiques », aura permis à l’agenda néolibéral d’engranger de spectaculaires progrès, inenvisageables en toute autre circonstance.
On l’a déjà compris, la leçon de choses est bien moins économique que politique.
Elle est d’ailleurs tellement riche qu’on ne sait plus par quel bout l’attraper.
Il y a, d’un côté, l’extraordinaire position de pouvoir conquise par l’industrie financière qui peut forcer les puissances publiques à son secours, puis aussitôt se retourner contre elles dans la spéculation sur les dettes souveraines, et pour finir refuser toute re-régulation sérieuse.
Il y a, d’un autre, la force de l’agenda néolibéral qui, inflexible, poursuit sa route au milieu des ruines qu’il a lui-même créées : jamais le néolibéralisme n’a connu si prodigieuse avancée qu’à la faveur de… sa crise historique, l’explosion des endettements publics ayant créé une formidable opportunité pour une entreprise de démantèlement de l’État social sans précédent, par plans d’austérité et « pacte pour l’euro » interposés.
(…)
Il y a enfin, et peut-être surtout, la crise historique de l’idée de souveraineté, attaquée de deux côtés.
Du côté des marchés financiers, puisqu’il est maintenant évident que les politiques publiques ne sont pas conduites d’après les intérêts (seuls) légitimes du corps social, mais selon les injonctions des créanciers internationaux (…)
Et du côté de la construction européenne, puisque, en « bonne logique », il faut reconduire et approfondir ce qui s’est déjà montré toxique à souhait : en l’occurrence le modèle européen
(…)
Mais peut-être la vraie leçon de choses commence- t-elle maintenant seulement car des forces énormes sont sur le point d’être déchaînées.
Si, comme on pouvait le pressentir en fait dès 2010 au moment du lancement des plans d’austérité coordonnés, l’échec macroéconomique annoncé conduit à une vague de défauts souverains, l’effondrement bancaire qui s’ensuivra immédiatement (ou qui le précédera par un effet d’anticipation des investisseurs) sera, à l’inverse de celui de 2008, irrattrapable, en tout cas par les États puisque les voilà financièrement sur le flanc ;
il ne restera plus que l’alternative de l’émission monétaire massive,
ou de l’éclatement de la zone euro si la Banque centrale européenne (et l’Allemagne) se refuse à cette première solution.
En un week-end, nous changerons littéralement de monde et des choses inouïes pourraient se produire : réinstauration de contrôles des capitaux, nationalisations flash, voire réquisition des banques, réarmement des banques centrales nationales – cette dernière mesure signant d’elle-même la disparition de la monnaie unique, le départ de l’Allemagne (suivie de quelques satellites), la constitution d’un éventuel bloc euro-sud, ou bien le retour à des monnaies nationales.
Quand cette conflagration surviendra-t-elle ?
Nul ne peut le dire avec certitude.
On ne peut exclure qu’un sommet européen parvienne enfin à taper suffisamment fort pour calmer un moment la spéculation.
Mais ce temps gagné n’empêchera pas la macroéconomie de faire son oeuvre : lorsque s’imposera, d’ici six à douze mois, le constat de la récession généralisée, elle-même résultat de l’austérité généralisée, et que les investisseurs verront monter irrésistiblement le flot des dettes publiques supposées devoir être arrêtées par les politiques restrictives, la conscience de l’impasse totale qui se fera à ce moment entraînera les opérateurs à nommer eux-mêmes une « capitulation »,
c’est-à-dire une ruée massive hors des compartiments obligataires et,
par le jeu des mécanismes de propagation dont la finance libéralisée a le secret,
une dislocation totale des marchés de capitaux tous segments confondus.
(…)
Je vis au Brésil où la note attribuée par S&P est BBB (depuis novembre 2011). Puisque j’en entends beaucoup se faire des gorges chaudes de l’économie brésilienne, dois-je en déduire que l’économie de la France (bien mieux notée à AA+) est en excellente forme ?
@ FrancisJ
merci de relever l’ineptie de cette affaire de notation….je ne vois pas comment S&P,Moody,Fitch liraient mieux dans le marc de café que MMe Irma , eux qui n’ont pas « vu » les subprimes , ni même cet été la faillite d’une banque américaine dont je ne me souviens plus le nom, désolé.
Hahahahaha!
C’est pour ça que l’euro a dévalué de 30% par rapport au réal depuis 2009?
Or donc les marchés achètent du réal BBB contre de l’euro AAA?
Bonne remarque sur la valorisation du real, un real autour duquel se constitue une bulle spéculative. Une de plus !
La comparaison entre les dépenses et les recettes de l’Etat, c’est bien la première qui est faite quand on dit que le budget est en équilibre ou en déficit. Aux tolérances d’appréciation près, la « règle d’or » c’est basiquement d’avoir un budget en équilibre. Alors qu’on dise que le déficit doit être égal à 0% des recettes ou à 0% du PIB, il n’y a pas de quoi d’étriper…
Je ne comprends pas que vous insistiez sur l’incohérence qu’il y aurait à calculer le ratio du déficit budgétaire par rapport avec le PIB. Ce ratio est pourtant significatif, le PIB étant une statistique connue avec assez de précision dans tous les pays développés et représentant la capacité d’un pays à « produire des richesses » donc à rembourser ses dettes.
A moins d’en venir au Bonheur National Brut cher au roi du Bhoutan !
Le PIB est fondamentalement privé. Si l’Etat n’a pas de recettes, qu’importe le PIB. Ensuite le PIB est souvent truqué, contradictoirement à ce que vous dites. Quand on y met les profits de la spéculation…Qui avec les places offshores ne paient pas de taxes…
Bref c’est de la blague. Ou alors il faut interdire la libre circulation des capitaux et criminaliser les paradis fiscaux: Menace de bombardement comme sur la Libye.
Donc le PIB c’est désormais de la foutaise qui permet de déclarer « qu’un milliard de pauvres sont sortis de la misère ». Statistiques moyennes qui ne prennent pas en compte la concentration des richesses. Meme Stiglitz, pourtant pas un Alter, le dénonce depuis 10 ans…
Quand à la régle d’or, c’est une lapalissade imbécile. Il est clair que meme des entreprises, des banques, s’endettent pour propsperer…Pourquoi pas l’Etat et les services publics qui participent au bien et à la richesse commune?
A vu de tout cela la « Régle d’Or » est bien une inanité sortie de cerveaux dinosauriens rescapés de l’ère mesozoique.
Argumentez plutôt que de tomber dans des images outrancières et dinosauriennes. Les entreprises s’endettent certes, mais elles paient des intérêts à leurs créanciers et les remboursent à ce que je sache, sinon c’est la faillite…
L’Etat, lui, depuis 35 ans ne fait qu’accumuler les dettes pour les raisons qu’on connaît tous : manque de courage des politiciens soucieux d’abord de leur ré-élection, gestion calamiteuse des personnels fonctionnaires, maintien abusif de rentes de situation et d’organisations obsolètes, etc… L’OCDE avait publié une étude montrant que là où il faut 1,3 fonctionnaire, le même travail pouvait être fait par 1 personne du privé ! Cela, tout le monde le sait et a pu le vérifier cent fois autour de lui…
En tout cas avec les Allemands, il va bien falloir qu’on l’applique cette règle d’or, sinon la sanction sera automatique à savoir payer 2 ou 3 fois plus cher le service de la dette et, comme je l’explique ci-dessous, renoncer à sa monétisation progressive. La BCE et les Allemands nous tiennent par le garrot. Bien vu, n’est-ce pas ? Ou alors, il faudra quitter le navire euro avec à la clé, un appauvrissement généralisé du pays.
@ eereipg
Bravo, il fallait un sacré sens de l’humour pour commencer par ça :
et continuer avec ça :
@erreipg
Encore une fois, établir des budgets équilibrés peut s’envisager si le secteur financier est restructuré et que le financement des états n’en dépend plus, c’est à dire si la politique reprend ses marges de manoeuvre. On en discutera à ce moment là.
Pierre G.
Et l’ocde, dites moi, avait-il essayé de corréler l’endettement privé avec la proportion de «personnels du privé» remplaçant chacun soi-disant si avantageusement 1,3 fonctionnaires ? C’eût été non seulement instructif mais encore plus complet, non ?
« … la capacité d’un pays à « produire des richesses » donc à rembourser ses dettes »
Vous pouvez expliquer le mécanisme qui se cache derrière votre « donc » ? … sans mettre entre parenthèses bien entendu la manière réelle dont sont taxés les revenus du travail et du capital…
@Paul Jorion
Rembourser ses dettes bien évidemment en jouant sur le niveau des impôts et des taxes. Cela ne préjuge nullement de la couleur du pouvoir qui pourrait selon ses convictions, frapper plutôt la consommation ou les successions ou les impôts sur les Sociétés etc…
Après les accords du 9 décembre 2011, je suis persuadé que l’Allemagne acceptera que la BCE monétise partiellement et progressivement la dette de tel ou tel pays qui aura respecté durablement la règle d’or. Ce que les Allemands ne veulent pas et ils ont raison, c’est qu’une dette annulée soit immédiatement reconstituée par l’inertie des mauvaises habitudes.
@ erreipg
Je ne peux oublier que l’Irlande et l’Espagne étaient des pays montrés en exemple par les néolib pour leur faible taux de dette publique / PIB. Et pour cause, c’étaient des pays où l’état était bien moindre que chez nous. Par contre il y avait surendettement privé. Vouloir comparer dette publique / PIB, c’est de fait tenir un discours néolib et vouloir le moins d’état possible.
A mon sens, si la règlementation Bâle III est appliquée et elle devrait l’être progressivement par étapes jusqu’en 2018, les abus de la dette privée devraient disparaître du fait de la plus grande responsabilisation des banques qui prêtent l’argent.
Il est en effet choquant qu’en 2008, le barrage bancaire ait sauté comme un bouchon plaçant de ce fait les États en première ligne et aggravant considérablement la dette publique.
N’ayez crainte, si les banquiers constatent qu’il leur est impossible désormais de refourguer la dette privée à l’État en cas de crise, ils veilleront à ce qu’elle soit contenue…
En gros je suis d’accord avec Jorion, mais ni redéfinir un critère pour les déficit, ni augmenter les impôts ne suffiront, il faudra d’une manière ou d’une autre couper largement dans les dépenses, avec je suis bien d’accord, la limite du « pas celles qui font que les perdants du système arrivent à trouver quand même supportable la vie qui leur est faite », sans quoi, il en va de la paix sociale à court terme. Est-ce que ce sera possible ? j’en sais rien.
Mais savez-vous d’où provient le déficit actuel?
entre le paiement des intérêts de la dette actuel
et le remboursement du capital, nous en sommes à plus que le montant des recettes.(50 mds d’intérêts, 300 mds de prêts, 200 mds de recettes fiscales)
il ne reste donc plus rien pour le fonctionnement du pays.
on les fait où les économies?
et pour faire quoi?
Un budget primaire contracyclique à – 50 Mds (? – 4% du PIB) par choix (keynésien) d’investissement n’est pas une absurdité dans une période de récession en macroéconomie standard.
Dixit un Krugman par exemple.
Cela maintient des jobs et évite l’érosion de productivité par déqualification des classes au chomage, lequel use ceux qu’il touche en leur ôtant l’émulation d’un milieu de travail, les savoir-faire associés, etc.
La paix sociale ? Pensez-vous aux centaines de milliers de SDF et à tous ces Français qui vivent au camping du fait qu’ils ne peuvent pas se loger convenablement ( Loyers trop chers ) … et qui ne » dérangent pas » ?
Une loi vient d’être voté par le gouvernement » Fillon » pour expulser ces français qui vivent à l’année dans les campings faute de pouvoir se loger.
Vous savez, c’est ce même gouvernement qui a refusé les 20 % de logements sociaux dans chaque grande commune de France…
Et, vous vous parlez de » Paix Sociale » ? Sans compter les millions de chômeurs ? De quelle paix sociale parlez-vous ? Celle qui ne vous dérange pas ?
si cela m’a révolté et j’ai écris des mails bien sentis à un certain Jean Louis Léonard… m’a pas répondu… lol
« Les experts continuaient à chercher des solutions »
http://www.elpais.com/vineta/?d_date=20120114&autor=El%20Roto&anchor=elpporopivin&xref=20120114elpepivin_3&type=Tes&k=Roto
@Pablo75
Dans un autre style…
http://a5.sphotos.ak.fbcdn.net/hphotos-ak-ash4/383655_2423295029718_1471754586_31775448_1840312696_n.jpg
@ Paco76
LOL !! Forges est souvent génial mais intraduisible… Un étranger sait vraiment l’espagnol quand il peut comprendre l’humour « forgiano » (aussi subtil qu’irrésistible).
Celui-là est traduisible:
« Tailleur de la BCE et du FMI »
– Je sais pas… je ne ne le trouve très approprié…
– Pourtant, pour les fonctionnaires c’est le dernier cri…
– Oui, oui… j’en doute pas…
– L’essentiel c’est l’ergonomie…
– Oui…
@Pablo75
Merci pour la traduction, j’avais plus ou moins compris avec mes maigres bases en espagnol…!
Ce dessin étant cette fois assez explicite…J’en reçois de temps en temps, de Valence ou Madrid.
Mais étant ‘padrino’ depuis quelque temps, il va falloir que je progresse, ou bien je serais le seul à ne pas être bilingue !
@ Paco76
Ce n’est pas la meilleure école pour apprendre l’espagnol, Forges… ll joue beaucoup avec les mots. Mais parfois c’est très clair:
http://www.elpais.com/vineta/?autor=Forges&d_date=20111208&anchor=elpporopivin&k=Forges
« Grands moments de l’Humanité: Fin 2011, Ère de l’Épargne Budgétaire, mise en place du monument mixte à la Refondation du Capitalisme + la Refondation de l’État Providence ».
(dans l’autre, dans la 2e ligne il fallait lire – je ne ne le trouve PAS très approprié…)
Bonjour,
Hold up un commentateur du Blog de Jean-Luc Mélenchon nous recommande tes écrits ,celui-ci est très intéressant ,il montre comment la culpabilisation du monde du travail allant de la classe ouvrière en tête ( coûts du salaires à la place de dû à faire baisser coûte que coûte) jusqu’ aux cadres de direction DRH compris est au jour le jourla ligne de route, la conduite à tenir
Mais ce qui doit nous concentrer et comprendre c’ est l’ incroyable retour à l’ envoyeur du prêt à 1% de la BCE vers la zone euro et ces mêmes banque mettent au chaud leurs liquidités de l’ ordre de 490 milliards ce WE à o,25%,et accéléré depuis fin 2011 alors que Lagarde en AOUT 2011 de renforcer les liquidités car risque de pénurie ,vite démentie d’ ailleurs et qu’ à la même période des 200 millards se stockaient à la B.C.E.et ça s’ est accéléré depuis ,alors liquidités ou pas ? La haute finance a toujours été d’une opacité telle que ces fainéants de banquiers véreux ont toutes leurs lois pour eux et surtout avec cette B.C.E. et cette U.E.
Vivement le Pôle Public financier et bancaire avec gestion du personnel,de la citoyenneté ,et des élus républicains contrôlés par la Révolution citoyenne avec la maîtrise de la création monétaire en euros ou s’ ils le foutent en l’ air en francs.
Mais je pense à une offensive avec le GMT de 2015 des financiers véreux crapuleux mafieux à l’ oeuvre dans tout cet embrouillamini ,bordel ,une stratégie de soumission où la monnaie dollar prévalente et unique comme dans la pensée d’ailleurs. Je sais ça fait très parano mais nous sommes en guerre et ce sont les financiers et pas n’ importe lesquels qui veulent nous asservir ,d’ où la culpabilisation de tout ce qui va mal et de traiter de pas assez de travail,vous gagnez trop,vous nous coûtez trop cher et nous vous devons rien,ça rappelle le pire 33/45;
Résistance et Prenons le pouvoir avec le Front de Gauche avec seulement notre petit bulletin de vote.
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« La perte du AAA, ce sont des taux plus élevés exigés par le marché des capitaux lors de l’émission de dette souveraine, autrement dit quand les États empruntent. Pourquoi ? Parce que la part « prime de risque » augmente au sein du taux exigé. »
Cette part risque fort, dans les semaines à venir, à augmenter aussi au sein des taux exigés par les banques pour les emprunteurs de crédits immobiliers, les banques suivant en cela le taux de l’OAT 10 ans.
De sorte que les taux augmentant tout en aillant déjà des restrictions d’accès au crédit depuis plusieurs mois déjà (moindre exposition des banques au risque, réduction de la taille du bilan, …), qui produisent une raréfaction de la demande par l’augmentation de non solvabilité suffisante pour accéder au crédit immobilier (ceux possèdent une épargne désirant encore moins l’utiliser pour augmenter les apports nécessaires pour pallier à cette restriction du crédit), on obtiendra bientôt un décalage croissant entre revenus disponibles des ménages (plans de rigueur ‘aidants’ par ailleurs), offre surabondante (contrairement à l’antienne de l’absence d’offres) et prix toujours très élevés (bien qu’ayant baissés très faiblement ces derniers mois, les prix immobiliers en France sont les 3ème plus hauts du monde !).
Ajouté à cela la livraison d’une nouvelle offre qui continue à être à niveau élevé dans le neuf, la disparition de la défiscalisation dans l’immobilier locatif qui permettait de drainer l’épargne des plus riches vers la construction et la fin du Prêt à Taux Zéro pour l’ancien (afin de préserver à minima les promoteurs immobiliers et la construction), on obtient toutes les conditions pour une baisse de prix très importante dans l’immobilier, le crédit ne pouvant plus pallier à la faiblesse des revenus, comme ce fut le cas à partir de 2008 où les taux d’intérêt ont chuté fortement.
Pour ne pas dire un effondrement, si des plans ‘d’ajustement’ (pour ne pas dire ‘rigueur’) se concrétisent dans les semaines à venir …
http://www.immobilier-danger.com/Perte-du-triple-A-AAA-de-la-France-475.html
L’immobilier, c’est 2/3 du patrimoine des français en ‘valeur’ (laquelle est exprimée en euros, lequel risque fort d’exploser en vol, à la vue de la dégradation généralisée en cours et celle qui est annoncée pour les mois à venir avec les ‘perspectives négatives’ des notations). Et la construction, plusieurs millions d’emplois directs et indirects.
Quand une part importante de cette ‘valeur’ partira en fumée, disons plus de 10% (pourquoi 10 % ? : parce que ce fut à peu près le niveau de ‘correction’ réalisé sur le marché entre 2008 et 2009), on commencera alors sans doute dans la population à se poser des questions, quant aux choix qui sont proposés, du moins parmi les 57% de propriétaires.
Sans compter les locataires, qui pâtissent eux-aussi de la situation et en pâtirons plus encore, pour une raison simple : ceux qui trouvaient un ‘débouché naturel’ dans l’achat et qui ne le pourrons de moins en moins sauf baisse importante des prix s’en iront grossir la masse des locataires, confortant ainsi 2 choses :
1/ la hausse des loyers, qui n’ont toujours pas été encadrés
2/ la hausse des demandes en HLM, ceux-ci ayant évidemment été les parents pauvres de la construction et de l’investissement, alors même qu’en période de crise comme celle d’aujourd’hui, il serait plus que nécessaire de disposer d’un ‘stock’ de logements sociaux pour répondre à une demande de plus en plus fragilisée financièrement par la crise
Bref, comme vient de le faire Eric Cantona, il est plus que temps de faire du logement une des pierres d’achoppement de la campagne présidentielle, en lieu et place du remboursement de la dette.
Il y aurait bien quelques solutions, mais …
A- Imposer les plus-values liées à la vente du domicile principal, selon le barème progressif : plus la plus-value est importante et plus le taux le sera aussi.
2 effets : en premier lieu, augmenter les recettes fiscales de l’Etat. Comme le dit Paul Jorion, ceci est impératif, si l’on cherche un tant soit peu équilibrer le budget de l’Etat. En second lieu, mettre la pression sur la formation des prix, pour tous ceux qui parient sur un différentiel important car ayant acheté un bien il y a longtemps ou non mais à un prix inférieur : il faut leur annoncer que ce différentiel sera taxé, progressivement. Et que c’est une mesure de justice sociale : il n’est pas normal qu’une minorité recherchant la maximisation des bénéfices impose à tous des prix spéculatifs. Ils devront donc s’acquitter d’un ‘ticket modérateur’ pour sortir avec leurs plus-values, ticket qui contribuera à financer d’autres actions.
Non seulement les résidences secondaires seront taxées de la même manière, avec un barème progressif, mais plus encore que pour la résidence principale. D’abord, afin, là encore, de rechercher la justice sociale : ceux qui possèdent une résidence secondaire ont évidemment moins de besoins vitaux que ceux qui n’ont qu’une seule résidence en propriété. Mais aussi pour décourager tout investissement spéculatif, national ou étranger (surtout), qui participent à la formation de prix spéculatifs.
Pour les propriétaires qui vendraient avec des moins-values, un système de crédits d’impôts progressifs (selon le montant et le barème fiscale des ménages, avec une limite en montant maximum) permettrait à ceux qui ont acheté récemment de pouvoir néanmoins revendre avec des prix inférieurs, jusqu’à une certaine limite, afin de contribuer à dégonfler les prix immobiliers.
Enfin, l’arrêt de tout dispositif de défiscalisation pour les investissements immobiliers, ce qui contribuerait à redresser aussi la situation financière de l’Etat et l’encadrement des loyers indirectement par la fiscalisation progressives des revenus locatifs et directement dans les zones où ceux-ci sont par trop déconnectés des revenus disponibles (l’ajustement par la fiscalité devant se révéler normalement suffisant pour se faire, mais l’existence d’une telle mesure étant en soit aussi un vecteur de décroissance des loyers en tant que menace).
B- Lancer un grand plan de construction de logements sociaux. Ce plan serait financé en partie par les recettes apportées par la fiscalisation des plus-values immobilières mais aussi par l’imposition progressive des mutations et des donations du vivant sur le patrimoine transmis, avec un seuil d’exonération assez faible global pour chaque foyer fiscal. Enfin, la collecte du Livret A serait recentralisée par la CDC, au bénéfice de l’Etat et non des banques.
Ce plan aurait de multiples avantages :
– apporter une offre adaptée aux besoins actuels des ménages en termes financiers et resolvabiliser les ménages sur la part de dépenses des loyers, qui en ont bien besoin ;
– contribuer au dégonflement des prix immobiliers sur le marché privé, que ce soit dans le neuf ou l’ancien, dans l’achat ou la location mais surtout sur ce dernier marché ;
– relancer l’activité de construction dans le neuf, afin de réduire les effets de la crise et des plans de rigueur, tout en ayant un développement d’activités quantitatif adapté à des besoins qualitatifs.
Pour se faire, encore faut-il que les politiques aient la volonté de le faire.
Mais aussi que les propriétaires d’actifs immobiliers acceptent une diminution volontaire de la ‘valeur’ de leur patrimoine (ce qui reviendrait à devoir enfin examiner ce qu’est une ‘valeur’ et son concept, au profit d’une ‘revalorisation’ de l’usage que l’on en fait).
Dans le cas contraire, ils subiront de toute façon une telle ‘décote’.
Ils risquent néanmoins de ne l’accepter qu’à partir d’un certain niveau de perte.
Quand il sera trop tard pour enrayer un effondrement, comme dans les années 90.
Ce plan me paraît cohérent.
Ne faudrait-il pas aussi s’intéresser aussi à l’immobilier non résidentiel? Car il me semble, qu’au moins dans les grandes métroploes, les m2 vides sont une insulte à l’intellgence.
Tout à fait. Et concernant les m2 vides, augmenter la pression fiscale sur l’absence de mise en location. Sans parler du foncier. Et encore moins, une fois la situation d’urgence affrontée, la mise en oeuvre d’une réflexion sur la propriété.
à zébu,
Certes, mais il me semble que les politiques n’ont pas la volonté de le faire, ni même sans doute l’idée.
Et, si vous me permettez une question, quels sont donc ces politiques dont vous parlez ?
Par ailleurs permettez moi de vous faire remarquer qu’il y a un moyen très simple de mesurer la part (énorme) de spéculation dans l’immobilier : c’est le prix de vente du m² comparé à son prix de revient et en tenant compte des dépenses énergétiques indispensables pour l’usage du logement.
Savez-vous que la norme à venir (BBC : bâtiment basse consommation) ne pourra pas être appliquée dans les constructions à venir dès le début de 2013 pour des raisons économiques et pour des raisons de savoir-faire ?
Je pense que c’est pour celà que tant de constructions neuves, dites locatives, ont été édifiées ces dernières années, n’importe où et n’importe comment, à grands frais pour l’Etat, et avec beaucoup de survaleur pour les grands groupes du bâtiment.
Un chef d’entreprise dans le domaine des constructions individuelles me disait récemment que la profession anticipait pour 2012 la bagatelle de 350.000 suppressions d’emploi dans son secteur d’activité.
Vous vous trompez ; les électeurs l’accepterons, comme ils ont déjà tout accepté de la falsification de l’air qu’ils respirent, de leur nourriture, de ce qui est nommé culture ou vie démocratique, et de la transformation des services publics en entreprises concurrentielles. Tout au plus voterons-t-ils pour un front ou un autre en se disant que l’élection de leur leader résoudrait tous les problèmes, et que si ces leaders ne sont pas élus, ce ne sera pas de leur faute à eux, les électeurs, même pas indignés.
@ Marlowe :
‘L’objectivation’ des prix spéculatifs par des raisons empiriques est une fausse route. Celle des coûts de construction ne l’explique, au mieux, que pour 2 à 3%. Si on s’attache plutôt aux prix du foncier, là, on commence véritablement à appréhender le phénomène dans ses profondeurs, à savoir la mise en valeur dans toute sa splendeur des rapports de force sociaux, qui passent en la matière par les promoteurs (mais aussi par les collectivités publiques, qui prélèvent leurs parts du gâteau). C’est cette réalité là, empirique et non ‘objective’, fondée sur la ‘valeur’, laquelle se cacherait derrière des coûts de production croissants : vaste foutaise !!
Le BBC en est le plus bel exemple. Car le BBC n’est pas une norme (RT, réglementation thermique) mais bien un … label. La RT 2012 (et pas le label BBC) s’appliquera effectivement en 2013 mais elle s’applique déjà pour les bâtiments publics.
La vérité ?
On a vendu à prix d’or, par les promoteurs, des logements soit disant à la ‘norme’ BBC (qui n’en n’est pas une) pendant des années, sachant qu’une RT arriverait ensuite (inscrite dans les accords du Grenelle de l’environnement dès 2009), alors même que la norme était publiée en 2010 pour application un an plus tard. Le label BBC est donc une vrai plus-value, du moins pour eux qui l’ont vendu. Et les surcoûts de production n’ont pas grand chose à voir par rapport à cela, ni même de la formation.
Tout ceci pour ‘créer de la valeur’, en faisant passer un label pour une norme RT, sans ses surcoûts (of course) et le tout en le liant à différentes défiscalisations (notamment Scellier BBC, le ‘top du top’ de l’arnaque pour tous), qui ont largement contribué à former des prix spéculatifs : quand on n’a pas assez de fluctuations de prix, rappelez-vous, il est nécessaire de les amplifier.
D’où l’utilité :
– de la ‘norme’ BBC
– des outils de défiscalisation sur l’investissement locatif (lié ou pas sur cette norme’)
– pour drainer l’épargne des plus riches sur ces produits,
– sur lesquels ‘on’ tirera un maximum de profits [le on’ est une typologie réduite socialement].
De sorte qu’il n’est pas (du tout) étonnant) que la RT 2012 ne soit pas applicable en l’état, tout simplement parce qu’en lieu et place de former les intervenants à la mise en oeuvre de celle-ci, on a surtout cherché à maximaliser la ‘norme’ BBC, si juteuse et surtout bien moins exigeante que la RT 2012.
Voilà donc où nous a conduit la spéculation et la défiscalisation sur le marché immobilier : des prix exorbitants au profit d’un nombre toujours plus restreint, pour le désavantage de tous avec des recettes fiscales réduites, des niveaux de formation inadéquat au regards des impératifs à venir et au final, oui, du chômage massif dans un secteur qui ne devrait pas en connaître, au regard des véritables besoins sociaux, à savoir en logements sociaux, qui rapportent peau de balles pour les promoteurs, of corse.
Quant à votre prévision concernant la réaction des concernés, je ne voudrais pas vous contredire mais quand on touche au patrimoine, notamment à celui que l’on a constamment (à dessein …) présenté comme étant le plus sûr, en particulier dans ces temps difficiles (comprenez, quand vous toucherez votre misérable retraite ans 30 ans, serait bon de parier sur une bonne ‘valorisation’ de ce même patrimoine, un investissement, un pari sur l’avenir, comprenez …), je crains, passé un certain seuil de décote, que ceux qui auront déjà perdu leurs illusions et une bonne partie de leur (futur) patrimoine (à ‘valoriser’) et auxquels il ne restera plus que les dettes continuelles à payer pour un actif dont la valeur deviendra inférieure à la seule somme des intérêts payés ou qui ‘escomptait’ (comme on escompte une créance future à payer) sur cet actif pour ‘valoriser’ leurs maigres retraites, n’aient point le même regard que vous.
C’est sans doute la dernière des choses, avec un bank run, à laquelle un politicien aimerait avoir à se confronter : une République de petits propriétaires qui deviennent in fine des petits débiteurs en solde net.
Dans cette République là, on peut porter atteinte à la qualité de l’air, à celle de la nourriture, de la culture ou de la vie démocratique, aux services publics.
Mais toucher au patrimoine, à la propriété privée, à sa ‘valeur’ individuelle, c’est porter atteinte au pacte social tel que constitué actuellement.
On a fait la révolution pour moins que ça …
à zébu,
Merci pour la réponse.
J’aurai du parler comme vous l’avez fait de la RT 2012.
Je parlais par ailleurs des objectifs d’économie d’énergie, non seulement pour les immeubles d’appartement, mais surtout pour les maisons individuelles et je suis bien d’accord que le couple « Scellier-BBC » est une escroquerie.
Vous ne répondez pas à ma question concernant les politiques que vous évoquez.
Je pense que la colère des petits propriétaires, devant la perte d’un pourcentage important de leur richesse illusoire (celle qui repose sur la spéculation et non sur la possession d’un bien d’usage) ne pourrait surtout nourrir que les mouvements d’extrême-droite et ceux qui se présentent comme étant « de gauche » mais qui sont pour l’essentiel des mouvements du ressentiment, différents des mouvements de la colère.
Je pense que ceux qui tiennent les rênes de la République, comme ceux qui aspirent à les tenir, veulent maintenir intacte l’illusion que l’endettement pour « constituer un patrimoine immobilier » est la bonne option et qu’il faut repousser au plus tard l’aveu de la faillite.
De ce point de vue, il est commode que les mauvaises nouvelles soient annonçées de l’extérieur ; cette manière de faire permettant la création des boucs émissaires dont notre époque a tant besoin.
Par ailleurs, je continue à penser que, comme le disait Bernanos, « les lâches et les imbéciles » ne sont pas ceux qui pourrait faire une révolution, révolution que j’appelle pourtant de tous mes voeux et qui est le passage obligé pour que l’humanité continue à vivre.
Que le FMI se tourne vers Colin Campbell pour demander des explications quant à la dynamique du PO n’est qu’un signe de plus que l’on y est et que c’est là le cœur du problème.
A ce propos rappelons que Campbell avait prévu le crédit crunch dès 2005, ceci expliquant probablement l’intérêt nouveau qui est porté par l’institution financière pour le travail du géologue.
Alors la perte du triple A, catastrophe ou pas, ne doit pas être vu autrement qu’un symptôme de la décroissance forcée à laquelle nos pays sur-développés sont confrontés.
juste à côté de chez moi, sur la plage d’Erdeven, git le TK Bremen
pour s’en débarrasser : les cisailles de la grue géante croquent peu à peu et à une vitesse impressionnante la coque du TK Bremen échoué dans la nuit du 16 décembre dernier sur la plage d’Erdeven.
belle métaphore ??
Hi,
Ce matin, j’ai lu sur le site de Paul Jorion cette participation d’un internaute :
« Sur France 5 hier soir dans l’émission « C dans l’air » titrée « On a perdu notre triple A », il fallait voir et entendre le touchant unanimisme réjoui et rassuré, des Roland Cayrol, Jean-Pierre Gaillard, Marc Fiorentino, Philippe Dessertine annonçant que l’avenir certain de la France était celui déjà en œuvre partout ailleurs, comme en Italie ou en Angleterre, soit la baisse du pouvoir d’achat des ménages, la baisse des salaires, la baisse des prestations familiales etc… afin de rembourser la dette, à la manière de n’importe quel ménage bien tenu. Enfin la raison l’emporte (et nous avec) ! Cette émission était abjecte de tant de consensus et de propagande hilare. »
http://www.france5.fr/c-dans-l-air/index.php
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Ce matin, j’ai commencé l’écoute de cette émission de Colombani, la Rumeur du monde : (30 minutes sur 43 m’ont suffi) avec Laurence Boone, chef économiste à la banque America Merrill Lynch et membre du Cercle des Economistes, et de Marc Lazar, Professeur à sciences Po et à l’université ainsi que l’ineffable Casanova.
http://www.franceculture.fr/emission-la-rumeur-du-monde-l-italie-l-europe-et-les-agences-de-notations-2012-01-14
La Rumeur du monde relève parfaitement de ce qui est dénoncé dans le documentaire « LES NOUVEAUX CHIENS DE GARDE » … que je vous recommande plus vivement encore.
Ces 4 personnes partagent la même idéologie marquant régulièrement leur accord tout au long de l’émission dont l’intérêt devient nul.
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Ce matin, j’ai entendu, sur France Info, Minc mollement très mollement questionné par l’employé de service.
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Hier je suis allé voir LES NOUVEAUX CHIENS DE GARDE.
Merci aux réalisateurs et au producteur pour ce très bon travail. Et que le bouche à oreille fasse son oeuvre, enfin souhaitons-le.
J’ai écouté, oui da, ce matin…
Ha ben ça, ils n’ont pas inventé le fil à couper le beurre!
Ron Ron soporifique néolibéral…
Mieux encore, il semble que le Monde n’existe pas (la Rumeur du Monde, Arf!) … Comme je le disais, ils sont enfermés dans un monde feutré de méso économie qui pretends etre globalisée…
Remarquons surtout l’étonnante myopie de leur vue… Ils prévoient l’avenir à la semaine…
Je dirais meme la petite semaine…Meme la c’est risqué, prudence!
@Bossuet,
D’accord à 100% avec vous, faites comme moi et beaucoup d’autres, ne les regardez (ou écoutez) plus, ils ne le méritent pas, laissons-les se contredire eux-mêmes, la suite des évènements de l’histoire leur tordra le bras…
Au sujet ‘des nouveaux chiens de garde’, j’ai lu le livre à l’époque, et vu avec plaisir le film, comme une bonne piqûre de rappel !
C’est pareil sur FRANCE INFO après la dégradation de la note de la France, seuls les »économistes » du système ont été invités et un seul remède l’austérité et deux coupables : les Etats et peuples européens! C’est ce qu’on appelle le pluralisme des opinions!!
Aïe, aïe !! Les karmas d’enfer qu’ils se préparent pour après leur court séjour sur Terre..
L’univers va s’en charger …
Massive Attack : Karmacoma !
http://www.youtube.com/watch?v=Vi76bxT7K6U&ob=av2e
« Ils sont tous réunis.
Que c’est triste !
Un père de famille prend la parole.
Ils se mettent tous à pleurer. (Citation de la célèbre mazurka de Schubert)
Pauvres bêtes !
Comme il a bien parlé !
Grand gémissement. »
Erik Satie, Embryons desséchés No 2 D’Edriophthalma
Ce qui se passe est gravissime :
L’héritage laissé par ce gouvernement qui a creusé la balance commerciale et tous les déficits de façon éhontée , avec ses cadeaux fiscaux dés le départ , électoraux actuellement , en gavant les élus , les nommés, les dirigeants des sociétés bancaires et privatisées , en engageant aujourd’hui le pays dans des PPP ruineux ( et couverts de malfaçons ) va rendre impossible une alternance économique dans le cadre d’une alternance politique .
Il n’y aura pas d’autre solution que d’essorer le peuple dans des politiques de rigueur qui rendra le futur gouvernement insupportable …
Il me semble que c’est ainsi qu’un S. Berlusconi a réussi à se maintenir , qu’un Papandréou s’est fait virer , etc …
Paul,
Je vous ai déjà lu plus « apaisé ».
Est-ce votre passage à Lyon ou le véritable souk socio-économique qui nous attend à brève échéance qui contrarie votre flegme habituel ?
C’est un total « non événement » pour les observateurs de l’économie.
Néanmoins, la dégradation d’un cran avec perspective négative vaut-il mieux qu’un abaissement de deux crans (à priori déjà « pricé » ?) avec perspective stable ? Nous savons bien que les « investisseurs », hautement rationnels, aiment la stabilité… bien qu’ils participent plus qu’activement au bordel ambiant pour bon nombre.
Réponse lundi sur les marchés, de la dette notamment.
Sans transition, livret A maintenu à 2,25% pour une inflation 2,50%. C’est que la BDF a des prévisions à 6 mois qui indiquent blablabla… qu’elle nous donne des prévisions à 6 jours ce sera déjà pas mal.
Pour sûr, ce n’est pas les intérêts du livret A qui font le pouvoir d’achat des « feignants » de chômeurs, mais ca fait toujours sourire les recommandations de la BDF.
Cette dernière ferait mieux de demander à un de ses nombreux stagiaires d’établir et mettre en réseau interbancaire un tableau excel « Fico-sans-ba-de-laine » centralisant les détenteurs de crédit consommations.
Ah Mathieu ! Que ferions-nous sans vous ? Vraiment…
A propos du ‘passage à Lyon’…C’était filmé, une vidéo bientôt ?
La BdF ne fera jamais de fichier positif pour la bonne et simple raison que les banquiers s’opposent à toutes mesures de régulation du crédit à la consommation et plus encore du crédit Révolving. La dernière à avoir annoncé cette régulation et avoir fait marche arrière c’est Lagarde (2009-2010).
Les banques surveillent mais ne freinent pas le crédit à la consommation. Ce sont des marges particulièrement juteuses pour elles.
Pour l’instant elles considèrent que finir ses fins de mois avec une carte de crédit révolving ça rapporte plus que cela leur coûte en dossier de surendettement où ils ne retrouvent souvent que le capital. Mais comme ils ont souvent facturé du 18% ils peuvent encore tenir.
Celle qui s’oppose à l’augmentation des salaires, politique du MEDEF, a été portée par les Services et l’un de ses parains c’est le même qui fait le visiteur du soir au Chateau.
….
Tiens à ce propos ma compagne, qui lit les papiers que la banque lui envoie (la BP des PO) m’apprends que depuis le 25 12 2011 le taux lié à l’utilisation d’un découvert autorisé a grimpé de… 7,60 %, passant à 16 et quelques… Et que ce chiffre est susceptible, dit ma chère agence, d’être modifié à tout moment. Chouette cadeau de Noël.
« Le capitalisme a récemment sorti un milliard d’êtres humains de la pauvreté »
Cette phrase est une absurdité absolue puisqu’on ne peut comparer le capitalisme actuel à rien…Si nous étions sous un autre système humain, combien de pauvre en moins alors ? « 6 milliards ? »
Dans ce système capitaliste, c’est simple, les chiffres sur vos comptes en banque reflète votre taux d’exploitations d’autrui, plus le chiffre est gros, plus vous avez exploité d’autres individus…Même le lotto, les autres joueurs ont payé avec leur sueur leur billet perdant et vous raflez la mise…
C’est absurde.
De plus, In fine, l’aboutissement absolue du capitalisme, c’est tout le monde très très pauvre et un seul individu très très riche.
Et combien de gens que le capitalisme a rejeté dans la misère et le désespoir dans le monde et plus particulièrement dans les pays occidentaux depuis le début de la crise?
Blague de fin d’époque ( néolibérale) :
» Si à 50 ans on est pas cupide, misanthrope et sociopathe, c’est qu’on a raté sa vie ! «
5,4 millions de chômeurs en Espagne.
Le chef du gouvernement conservateur espagnol, Mariano Rajoy, a estimé samedi à 5,4 millions le nombre de chômeurs en Espagne fin 2011, une chiffre “astronomique”, a-t-il dit, qui confirme la progression alarmante du nombre de sans-emploi dans le pays. “Cette année (2011) va se terminer avec 5,4 millions” de chômeurs, a déclaré M. Rajoy, soit plus de 400.000 chômeurs supplémentaires par rapport à la fin septembre, lorsque l’Espagne affichait déjà un taux de chômage de 21,52%, le plus élevé du monde industrialisé.
http://www.lesoir.be/actualite/le_fil_info/2012-01-14/5-4-millions-de-chomeurs-en-espagne-890299.php
Il va bientôt regretter d’avoir gagné les élections… 😀
Sans doute une bonne nouvelle pour les notateurs de S&P. L’Espagne va redevenir « compétitive ». Très compétitive.
Bah, attendons qu’Hollande se fasse élire, pour qu’il continue le dépecage en règle de tout ce qui tiens de la Chose Publique, mesures d’austérité imposées par le marché, comme l’a fait en Grèce son collègue Papandréou, puis cela ne suffisant pas, on nous mettra un gouvernement d’union nationale Goldman Sachs pour terminer le boulot. Elle est pas belle la vie ? (Enfin ça, c’est le scénario optimiste…)
Naked / Mike Leigh : attention, chef d’œuvre !
J’y pense tous les jours à ce film. Quasiment. Parfois j’oublie et puis je me souviens de la claque prise en son temps. Depuis, je vais moins au cinéma. Les chef d’œuvre sont rares et résistent à la notion de simple » produit « . Pas de divertissement nul ou de diversion dans » Naked « . Tout le monde à la sortie du film ressort » à poil » & » à oilpé » . Quel écho avec l’aujourd’ hui !
Et on peut embrayer avec l’œuvre d ‘ Agamben si on veut :
Nudités | Giorgio Agamben : http://www.payot-rivages.net/livre_Nudites-Giorgio-Agamben_ean13_9782743619947.html
Perdre son tripla ou perdre sa fille…
Turn up the music…
Selon F. Fillon, « les agences de notation ne font pas la politique en France »… Certes! Mais qui fait la pluie et le beau temps dans ce pays si ce n’est la financiarisation de l’economie et de la politique! Tout le problème est là, il n’y a pas de politiques à la hauteur des enjeux! Ils sont justes bons à constater les dégâts et les minimiser tous les jours. Le débat politique est complètement creux. Ce qui m’embête le plus, c’est qu’il n’existe aucune voix, aucun homme ou femme, dans ce monde politique qui soit assez forte pour proposer une alternative crédible et nous proposer autre chose que ce spectacle pathétique. Tous semblent resignés à suivre une seule doctrine, celle qui emmène le troupeau que nous sommes droit vers la falaise. La crise sera t’elle alors du meme cou le fossoyeur du paysage politique actuel? À ce rythme, il risque fort d’être balayé dans la tourmente si lui aussi ne réforme pas vite fait. La campagne de 2012 arrive fort à propos pour montrer à ceux qui en doutaient encore, l’éloignement de cette caste inutile et à côté de la plaque. Il nous faut des hommes et des femmes plus courageux!
http://geektionnerd.net/
On peut prendre le problème par n’importe quel bout : on ne peut pas dépenser durablement plus qu’on ne gagne. Quand arrive l’heure du bilan et des décisions difficiles, la couleur politique n’a plus aucune importance. A tout prendre, je préfère que la vis soit serrée par la gauche : elle le fera en termes humains. Comme dit le chanteur : c’est mieux d’être traité de con en chanson.
Pour vous répondre, je dirais que vue la situation aussi bien en France qu’en Europe et… Dans le monde finalement, la réponse apportée par tous les parties de droite comme de gauche se trouve très très éloignée des défis que nous allons devoir tous relever. La crise est un fleuve en crue, sorti de son lit et qui emmène tout sur le passage. Le politique est un tronc d’arbre arraché sur la berge ou il penchait un peu trop. Il se retrouve maintenant balloté par les flots à demi immergé. Certains s’accrochent à lui y voyant un radeau de fortune. Tout ce petit monde souffle et sourit car ils se croit finalement sauvé. La suite reste aujourd’hui à écrire…
La tâche urgente, ce n’est pas de serrer la vis,
c’est de la libérer, en mettant fin à la ploutocratie capitaliste,
qui menace de détruire l’humanité et la planète.
Claundre, vous oubliez le principal
Les Etats sont maitres de leurs recettes.
En prenant en compte ce paramètre, le parallèle avec la gestion bon père de famille est un enfumage de première classe.
Une politique de « gauche » rétablira les recettes de l’Etat et serrera la vis aux spéculateurs,
autrement c’est une gauche Canada Dry.
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à Jef
si la crise est un fleuve qui est sorti de son lit c’est qu’une certaine politique libérale de dérégulation a supprimé les berges du fleuve, alors ce qu’une politique a fait, une autre politique peut le défaire. Le politique n’a jamais perdu son pouvoir, il l’a simplement mis au service d’une oligarchie. Se remémorer le New Deal, comme de l’expression de la puissance du « politique » sans le prendre comme « modèle »
++++++++++++++++++++++++++++++++++++
à Charles,
pour une fois, ça s’arrose ! je suis bien d’accord avec vous, le serrage de vis est une erreur économique et politique,
mais la planète peut se passer de l’humanité et pas l’inverse, alors restons humbles vis à vis de la vie de la planète et élaborons la planification écologique . . . pour l’humanité !
La « planification écologique » est une blague.
La planification est exlcue par le FdG, puisqu’il refuse
l’expropriation du capital
L’écologie dans ces conditions, ce n’est même plus
la négo des centrales nucléaires contre des fauteuils de députés,
mais la proposition d’un référendum pour ne pas faire campagne,
avec tous les écologistes sérieux, pour la sortie du nucléaire.
à Charles A. 15 janvier 2012 à 15:28
c’est beau comme le grand soir . . . mais la planification écologique ne se réduit pas à la question nucléaire, loin s’en faut.
@ Claundre
Il y a des bouts du problème que vous ne voyez pas.
Vous comparer un pays à un ménage. La chose est erronée, ne serait-que parce qu’un Etat, contrairement à un ménage, détermine lui-même le montant de ses revenus [bon, ok, je simplifie, c’est plus compliqué, mais bon…]; et c’est l’Etat qui frappe la monnaie.
Mais si vous voulez rester dans l’analogie du ‘ménage’, alors c’est d’un ENSEMBLE de ‘ménages’ qu’il faut parler; ensemble dans lequel certains ménages accaparent une part disproportionnée des revenus. Dans cette situation, bon nombre de ménages sont obligés de dépenser plus qu’ils ne gagnent, et donc de s’endetter; tandis que d’autres non seulement ne dépensent qu’une partie de leurs revenus [dépenses ‘contraintes’ + dépenses somptuaires], mais en plus voient ceux-ci encore s’accroitre par le biais ‘magique’ de la rente rapportée par leur épargne ‘placée’.
Et donc, on peut prendre le problème par certains bouts, et y trouver une solution : la redistribution des richesses, un partage plus équitable du gâteau.
La France ne frappe plus monnaie depuis un bon bout de temps. D’ailleurs, y a-t-il vraiment un État français ? ou une grosse collectivité territoriale au sein de l’Empire américain, avec des apparences de république indépendante qui ne trompent plus guère personne ?
Le Monde des Ā.
Roman de science-fiction (!?), écrit en 1945 par A. E. van Vogt (Canada) et traduit en français en 1953 par Boris Vian (France). Le titre se prononce « Le Monde des non-A ».
L’ouvrage est considéré comme une œuvre majeure de van Vogt. Il possède une suite, Les Joueurs du Ä€, puis La Fin du Ä€ et fait partie du Cycle du Ä€.
Oeuvre très intéressante même si nous ne pensons qu’au A (A-oui), bien qu’il soit supprimé.
(texte pris sur Wikipedia)
Le monde des Â.
Le but de l’auteur n’était-il pas d’établir une logique non-aristotélicienne ?
Marlowe
En fait de logique non aristotélicienne il s’agit surtout de faire valoir l’idée que la carte n’est pas le territoire. A est non A en tant que l’on ne peut identifier des « choses » qui relèvent de plans de réalité distincts. Le mot « flèche » n’est pas la flèche véritable qui atteint sa cible. Il s’ensuit pour l’auteur l’idée d’une hygiène de l’esprit, — le « héros » dans le Monde des  se nomme Gossain (go sain), apte à nous délivrer des identifications abusives. C’est une illustration psychologique du positivisme logique pour lequel beaucoup de nos maux peuvent être évités si nous savons nous éviter de nous poser des questions qui n’ont pas de sens en pratiquant une analyse rectificatrice du langage.
La « logique » non aristotélicienne, qu’il emprunte en réalité à Alfred Kozybsky auteur du livre Science and sanity est, me semble-t-il , une réfutation superficielle d’Aristote car elle concerne les présupposés métaphysiques d’Aristote et non pas le principe même de la logique d’Aristote que Jorion a notamment mis en évidence en qualifiant d’antisymétrique la logique propositionnelle du stagirite consistant à emboiter des concepts selon un certain ordre non contradictoire, ce dont procède précisément l’invention conjointe de la réalité et de la vérité, toujours à l’épreuve du monde empirique et ouvrant l’univers des mondes possibles. Aristote reste certes prisonnier d’une métaphysique en essentialisant certaines de ses catégories mais sa logique ouvre l’ère scientifique. Aristote n’a pas inventé une logique qui confond la carte et la territoire. Aristote propose des cartes mais pour explorer un territoire dont les limites sont révisables. Les cartes ont d’abord une portée pratique. La métaphysique d’Aristote ne peut se comprendre si l’on fait l’impasse sur sa dimension éthique et politique.
Mais il est vrai Kozybski est le témoin de l’essor de la toute nouvelle Théorie quantique. Ainsi postule-t-il que la logique elle même doit être congruente de l »état de la science d’une époque déterminée. La logique en 1933 ne peut donc pas pour lui être celle de l’antiquité. De même il refuse l’élémentalisme de certaines propositions, à savoir celles qui font appel à la verbalisation d’objets sans référents, comme par exemple l’espace et le temps, ou l’onde et le corpuscule. A noter que sur ce point Jorion pourrait s’accorder avec ce dernier lorsqu’il pointe les insuffisances de la théorie quantique. Kozybski insiste aussi sur la nécessité des propositions engageant un « je » au détriment des propositions plus générales. Ainsi il considère chaque « objet silencieux » comme évènement unique. Mais, pourra-t-on alors objecter, difficile si l’on suit jusqu’au bout cette méthode de faire une critique sociale du langage et une critique linguistique de la société, le risque étant de tomber dans un différentialisme radical qui nous renvoie à l’individualisme méthodologique ….
(voir l’article Sémantique générale dans Wikipédia pour les références à Korzybsky.)
Ce qu’on sait moins aussi c’est que van Vogt participa en 1950 à l’ouverture d’un centre de dianétique en Californie, méthode exposée à l’origine dans un magazine de science-fiction et qui fut promise à un brillant avenir puisque son inventeur n’est autre que Ron Hubbard le fondateur de l’Eglise de scientologie. Précisions tout de même que Vogt n’approuva pas la tournure religieuse prise par la dianétique sous l’emprise de Hubbard, si bien qu’il finit par créer son propre centre. (voir wikipédia.)
Ce qui permet d’identifier des « choses qui relèvent de plans de réalité distincts » est une démarche intellectuelle, qui procède donc d’une certaine forme de logique. Ici c’est une pensée tautologique puisqu’elle prétend découvrir ce qu’elle a elle-même créée. Mais si l’on accepte l’absence de nature propre, chaque chose n’apparaît dans le réel qu’en relation de dépendance avec une autre. D’après la théorie habituelle de l’identité : (A est A) donc (A n’est pas B). Selon une autre logique (qui a existé deux ou trois siècles avant celle d’Aristote) si rien n’a de propriété dans l’être : (A n’est pas A) alors (A n’est ni A ni B). La conjonction d’identité A = B (syllemme) est également rejetée par la même logique. « Un agent qui est et qui n’est pas n’effectue pas une action qui est et n’est pas ; où aurait-on […] l’existence et l’inexistence, mutuellement contradictoires ? un agent existant n’effectue pas une action inexistante. Un agent inexistant n’effectue pas une action existante […] ». Nâgârjuna. C’est-à-dire que dans cette autre logique A n’est à la fois ni A ni non-A. Ce n’est plus ici une pensée tautologique mais abolitive dont les conséquences sont tout à fait surprenantes, et intéressantes…
Oeuvre très intéressante ouais bof , dites-moi, vous vous les êtes envoyés les tomes complets ? Parce que moi le monde des A c’était l’indigestion après 10 pages. Le genre de lecture pré-adolescente où l’on pense que tout se passe mignonnement dans la petite pensée……..
Jorion / Généreux même combat ?
La preuve par l’image.
http://www.dailymotion.com/video/xday9w_j-genereux-l-esprit-de-munich-a-env_news
Que valent vraiment les notations des agences dont on nous rebat les oreilles ?
Leonard Mlodinov, dans son livre « The Drunckhard walk, How uncertainty rules our lives » montre à quel point une connaissance précise des concepts de sondages, des probabilités, des statistiques et des méthodes de modélisation en économie et plus généralement en sciences sociales fait gravement défaut dans la population en général, et est particulièrement grave pour les acteurs plus directement concernés par ces sujets: personnes du monde politique, de l’entreprise privée ou publique et les professionnels des médias, surtout ceux chargés de transmettre et de commenter les sujets économiques et sociaux.
Par mon métier d’économiste statisticien j’ai pu me rendre compte à quel point l’observation de Leonard Mlodinov s’appliquait dans le monde de l’entreprise : mes exigences techniques sur la représentativité des échantillons et sur les méthodologies d’extrapolation des données de l’échantillon à l’ensemble de la population face aux consultants en charge d’enquêtes que nous leurs commandions, n’étaient pas comprise par ma hiérarchie.
Des sommes considérables ont ainsi été dépensées pour des études dont la validité statistique était faible ou même nulle et dans certains cas les données obtenues erronées.
Je constate par ailleurs assez souvent, des imprécisions notables dans les discours politiques ou les commentaires des médias dès que l’analyse statistique devient un peu complexe.
Leonard Mlodinov donne par ailleurs dans son livre un exemple flagrant de l’incapacité de grands spécialistes de la finance à prédire les performances des placements à l’échèle micro économique. Il montre aussi comment les techniques d’évaluation des performances des dirigeants des très grandes organisations privées et publiques sont peu fiables ils sont souvent jugés à ½ point de retour sur investissement prévisionnel, alors que les prévisions sont elles-mêmes au mieux dans une fourchette de + ou – 5% voir même 10%. Je peux en témoigner ayant été prévisionniste dans une très grande entreprise du secteur électronique et informatique.
Les agences de notation ne peuvent échapper à cette analyse: comment pourraient-elles le faire? Elles sont soumises aux mêmes incertitudes de mesure et de modélisation que les autres prévisionnistes. Comme par exemple les agences de placements financiers.
Voici en deux images une illustration de la gravité de la situation :
Qualité des prévisions sur 5 ans des mêmes agences financières sur deux périodes consécutives:
D’abord pendant les 5 années 1991-1995
http://nsm05.casimages.com/img/2011/07/03/110703102654653748416327.jpg
Puis, les 5 années suivantes 1996 2000:
http://nsm05.casimages.com/img/2011/07/03/110703102715653748416328.jpg
la comparaison montre qu’on ne peut accorder aucune confiance à ces agences et je rajoute qu’on ne peut très probablement pas accorder plus de confiance aux agences de notation…
Dans mon expérience professionnelle j’ai pu constater que des consultants pourtant mondialement reconnus faisaient eux aussi des erreurs monumentales montrant parfois un manque alarmant de connaissances en analyse statistique et en modélisation.
J’ai vu l’un d’entre eux présenter des résultats bruts sortis d’un échantillon tels quels, comme représentant la population totale, alors que l’échantillon comprenait 100 grosses entreprises, 100 entreprises moyennes et 100 petites entreprises…
Or dans la population totale on trouve approximativement 200à 300 grosses entreprises, 10000 à 20000 entreprises moyennes et 500 000 à 1 000 000 de petites entreprises (distribution de Pareto) Vous voyez l’erreur j’espère…
A votre disposition pour des exemples précis.
Ne laissons pas nos gouvernants mesurer la température de nos économies avec des thermomètres à la fiabilité incertaine.
Il serait temps que les dirigeants politiques, les médias et les spécialistes de l’économie dénoncent ce scandale de l’incompétence des agences de notation.
Paul Tréhin
EUh, Paul Tréhin : La géguerre des obus et des blindages ne vous guette-t-elle pas ?
Si vous faites plus de rigueur dans la thermométrie, les incongruités (lire : les conneries) iront se cacher un cran plus loin.
A Fukushima, il y avait plein de bons thermomètres, jusqu’à ce que …
Il y a aussi du « pharmakon » dans cette histoire.
Mon avis est qu’on n’a pas tant à demander un meilleur usage du thermomètre qu’un monde « à réciprocité » , un « système associé » suivant Stiegler/Simondon, qui fonctionne avec assez de liens pour que les inconnues sous-jacentes à votre proposition soient raisonnablement repoussées dans l’obscurité et le bruit qu’elles méritent.
Je voulais seulement dire combien les notes des agences de notation sont sans valeur, en essayant d’argumenter un peu mon affirmation.
Or tous les chefs de gouvernements se laissent influencer par ce que j’ai comparé à un thermomètre dans une métaphore imagée.
Un des intervenants a fait remarquer quelques messages plus haut, qu’il n’y a pas de gouvernement en France. Le problème est pire que ça; il n’y a plus de gouvernants ni de gouvernance les gouvernements ne gouvernent plus ils « réagissent » et le peu de gouvernance qui découlait des « marchés » aussi mauvaise et contestable soit-elle, n’existe plus. Il n’y a plus de gouvernance des marchés. Les marchés eux mêmes sont en pleine déliquescence. Ce sont des canards sans tête.
En espérant la chute du capitalisme, il faudra tout de même trouver une système de gouvernance permettant de partager les ressources limitées de notre planète et pour cela il faudra qu’émerge un mode nouveau de gouvernance le plus proche des membres de la société, sans en oublier aucun.
Paul
Dans le domaine de la Recherche (cf le texte sur la Désexcellence de Gosselain et al. de l’ULB publié il y a qqs mois sur ce blog), le mot gouvernance fini par avoir la même connotation que le mot « Réforme » dans la bouche de nos gouvernants actuels (néolib, UMP, et autres émissaires de l’austérité expansionniste).
Je comprends l’idée que quand on se sent un tant soit peu intelligent/expert on ait envie d’aller mettre son tournevis là où les « gouvernant » ne veulent plus le mettre, mais pour construire un maniement collectif du tournevis (collectif au sens où on accepte un gouvernement d’un petit nombre dans la mesure où la collectivité y retrouve plus de satisfaction que de frustration), il me semble qu’il faut …. il faut … un dépassement de la gouvernance. Ou un dépassement du cadre langagier qui met la gouvernance au pinacle comme c’est le cas actuellement.
Actuellement, « gouvernance » désigne le fait que les élus/gouvernants seront capables de mécontenter leurs supposés mandants, et que ceux-ci l’ont bien mérité car ils s’étaient sclérosés, endettés à l’excès, que sais-je !
Rarement l’idée vient aux gouvernants que lesdits mandants pourraient avoir en eux des ressources permettant l’émergence de solution qu’il suffit alors de favoriser, et là je vous l’accorde il faut sortir les thermomètres.
Pour revenir à la Recherche, des tribunes publiques dans Nature, je crois, pointent le fait que les N systèmes de distribution de l’argent de recherche n’ont pas été comparé entre eux en terme de résultats/type de fonctionnement, et que les agences changent d’une politique (y c façon de distribuer) à une autre sans aucune idée précise du bilan de la politique précédente, ni aucune idée d’aller faire un tour d’horizon comment ça marche autrement ailleurs.
Du coup les chercheurs passent leurs temps à rédiger des monceaux de projets, (cf Discours d’Eisenhowever (farewell address) ou la nouvelle « The Mark Gable Agency » dans Voice of the Dolphins du merveilleux emmerdeur & visionnaire que fut Leo Szilard (1961) (peu dispo hélas), qu’avait pointé SLR (Sauvons la recherche) notamment.
Les consultants « mondialement « connus appartiennent forcément à de grosses entreprises ce qui explique peut être celà ( sur-valoriser le poids de grandes entreprises) .
Ce rappel aux nombres d’entreprises et leurs poids ferait bien d’être martelé si l’on veut un jour, vraiment, résoudre le problème du chômage .
@Beber
Les consultants mondialement connus n’appartenaient pas à de grosses entreprises, ils étaient des grosses entreprises dans leur domaine: ils vendaient leurs services de consultance, aux grandes entreprise ou même à des entreprises de taille moyenne, mais plus rarement car les honoraires de ces consultants n’étaient le plus souvent pas à la portée des moyennes entreprises.
Je parle au passé car je ne suis plus dans la vie active. Le milieu a changé depuis que de très grosses entreprises industrielles et commerciales se sont elles aussi lancées dans la consultance, secteur plus lucratif et moins risqué au niveau des investissements de base nécessaires, que ceux dans la production ou la distribution, où comme je l’ai expliqué dans un autre message sur ce blog, il devient quasiment impossible d’investir en équipement productif à moyen ou long terme, compte tenu de l’évolution de plus en plus rapide des technologies.
Non seulement les entreprises privées ne savent plus où investir dans des équipements productifs, mais même les entreprises publique, les gouvernements nationaux ou locaux ne savent pas plus où mettre l’argent public qui leur a été confié dans des infrastructures que l’évolution technologique risque de rendre obsolète avant même qu’ils ne soient réalisés.
Dans mon message précédent je parlais d’une incompétence sur les techniques de base en statistiques dont j’ai pu constater les dégâts dans mon activité professionnelle. J’ai dû stopper une présentation d’n consultant très connu dans le domaine des télécommunications dès que la première diapositive de la présentation a été projetée: elle était tellement entâchée d’erreurs et d’erreurs graves que prenant la situation par la dériqion, j’ai dit au chef de projet : « Stop, arrérez vous immédiatement car si ce que vous présentez est correct vous devez aller le plus vite présenter vos résultats pour le prochain prix Nobel d’économie. Sinon, votre édute est totalement incohérente… J’ai dû convoquer cette équipe de recherche pour leur faire un cours de statistiques fondamentale (anecdote certifiée authentique) . Ces consultants en études de marchés habitués à faire leurs présentations à des ingénieurs techniques peu au fait des analyses statistiques en économie, n’avaient pas en général devant eux un spécialiste des statistiques et pouvaient vendre leurs salades sans contradiction… Ce que font les agences de notation avec les gouvernements actuels…
Il faut rajouter maintenant à ces défauts de connaissances statistiques combien l’évolution technologique accélérée rend les prévisions impossibles, tant pour les consultants que pour les agences de notation.
Leurs analyses sont donc sans valeur et ont de moins en moins de valeur. Il faudrait que les politiciens et les dirigeants comprennent ces carences graves et disent clairement aux agences de notations d’aller se faire voir ailleurs (et je reste poli) et qu’en conséquence ils reprennent les initiatives dans leurs fonctions, en écoutant plus les populations cela devenant par ailleurs plus aisé avec les nouveaux médias et les réseaux sociaux: en finir avec une politique de haut en bas sans respect pour les « petits »
Si vous ne connaissez pas cette présentation PowerPoint réalisée par des enseignants qui ont réfléchi au problème de quelles formation auraient besoin les élèves pour pouvoir s’insérer dans la société de demain, je vous recommande de la regarder. Il s’agit d’enseignants du secteur public aux USA, secteur connu pour son attitude critique face aux politiques conservatrices des gouvernements américains qui se sont succédés
En anglais ici:
http://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=did%20you%20know%202011&source=web&cd=1&ved=0CCQQtwIwAA&url=http%3A%2F%2Fwww.youtube.com%2Fwatch%3Fv%3Dd8W1WuxGniE&ei=hz8TT9DlAcW-8APEub3WAw&usg=AFQjCNEyCl_fxcMF-G1NYI4BtUn4D6yeeA&cad=rja
En français ici:
http://www.dailymotion.com/video/x7p9el_did-you-know-french-francais_news
Et celui ci plus spécialement sur l’évolution des médias et leur impact sur nos sociétés.
http://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=did%20you%20know%20french&source=web&cd=2&sqi=2&ved=0CC0QtwIwAQ&url=http%3A%2F%2Fwww.youtube.com%2Fwatch%3Fv%3DO8_73lzFjZs&ei=xD8TT629NYPc8gPupoD-Aw&usg=AFQjCNGqNTWm5WF6OB8UXTlgIxVg5k0NwA&cad=rja
Et ne pensez pas qu’il soit possible de stopper cette évolution, elle vien de n’importe où sur la planète et de n’importe qui; plus forcément des grandes entreprises capitalistes. Cela peut venir d’un jeune étudiant ou d’internautes travaillant en réseau, souvent dans un premier temps sans objectif de profit.
Dans l’exemple suivant un jeune chercheur indien démontre les possibilités d’un système qu’il a conçu tout seul, de centaines de milliers de lignes de code informatique. Quand l’organisateur de la conférence lui demande « Qu’allez vous faire de cette invention fabuleuse, allez vous la vendre à une entreprise? » Il répond, « non je vais mettre ce logiciel sur internet sous forme de logiciel ouvert. Ma récompense sera de savoir que des millions de gens y auront accès… »
http://www.pranavmistry.com/projects/sixthsense/#VIDEOS
Il y a comme cela des millions de passionnés qui inventent de nouvelles applications numériques, en grande partie depuis que la puissance informatique est devenue accessible à un grand nombre de créateurs. et que la disponibilité de réseaux rapides et relativement abordables ont été développés, parfois même par des premières générations de passionnés. On connait la photo célèbre de Steve Job, Bill Gates et une bande de farfelus, barbus et chevelus, dont la légende dit « Auriez vous investi sur une pareille équipe? »
Dans un tel environnement les notations des agences du même nom ne peuvent qu’être fausses sur le fond, ce que j’ai essayé de démontrer dans mon message précédent..
Il y a une autre explication à ces notations: une croyance de nature fondamentaliste en l’économie de marché croyance de type « fondamentaliste » comme l’appelle Joseph Stiglitz, et comme toute croyance fondamentaliste elle ne peut être discutée rationnellement.
Paul
@ Paul
Merci d’avoir pris le temps de partager un peu de vos connaissances dans un domaine essentiel.
Ce sera peut être une autre perception de l’espace et du temps, une autre culture, derrière un langage développé pour de nouvelles correspondances avec le monde. Certains goûteront la profondeur d’un ciel étoilé, d’autres seront effrayés par tant de beauté comme évidence de n’être rien ou si peu face au spectacle. De la contemplation. Un Livre entre les mains, sans déchirer les pages avec la rage au cœur ; l’ennui, la solitude font le reste jusqu’à la pointe du désespoir. Cependant une grande question demeure : Pourquoi quelque chose plutôt que rien ? C’est le feu qui a ravagé ma maison, c’est l’eau qui a apaisée ma soif.
Et s’il faut en arriver aux chaloupes ? (parallèle économie/évènement maritime)
Je reprends comme trame de ce commentaire l’invraisemblable naufrage/échouage du Costa Concordia lors d’un certain Vendredi 13 janvier 2012.
Comment ne pas être frappé par la coïncidence () un vendredi 13 et (ii) cent ans après le Titanic (1912) ?
Bien sûr, rien de vraiment surnaturel, juste le même effet qui permet au Chaman ou au griot de rendre malade un membre de la tribu en ne s’en prenant qu’à ses cheveux, son ombre, ou quelque chose qui lui est associé : le système de pensée fait le reste. Et le système de pensée du capitaine du Costa Concordia n’a peut être pas été influencée de façon très différente du fautif par le chaman. Impressionnante force irrésistible au vu de ce résultat d’aller se planter dans un endroit farpaitement répertorié par jour calme, sans problème de sonde Pitot s’il vous plait.
Je me demande si la poursuite obstinée par les élites d’une orientation néolibérale face à des évidences chaque jour plus claires, et face au droit à la comprenette après Keynes, n’est pas, mutatis mutandis, le même type « d’empoisonnement psychologique » ?
L’envoûtement agit donc par le truchement d’un quelque chose à quoi ces élites s’identifient aussi fort que notre cerveau associatif le permet (associatif et non primitif, ne pas confondre, merci P Picq).
Et ce truc est forcément tellement gros qu’on ne le voit pas.
C’est le chiffre, et la relation d’ordre dans le chiffre, qui permet d’imaginer comme toute simple une supériorité (j’en ai plus, le chiffre est plus grand).
Voila, c’était le quart d’heure « les structuralistes en croisière étudient l’économie cent ans après le Titanic » (hips) . Subventionné par Zermelo et Fraenkel.(brggrrp).