Billet invité. Le projet décrit dans le « Manifeste des chrétiens indignés » est distinct de celui que nous élaborons collectivement ici. Il m’a semblé cependant qu’une convergence suffisante existait entre les deux pour qu’une discussion de ce manifeste, ici sur le blog, constitue un exercice utile et, espérons-le, fructueux.
En rédigeant le manifeste des chrétiens indignés, nous avons voulu exprimer l’incompatibilité profonde entre l’ordre libéral en vigueur et notre espérance évangélique.
Celle-ci, avant tout dans la conversion personnelle, et en prolongement par la transformation progressive de nos modes de vie, nous appelle à faire le choix radical de la sobriété et du partage, contre celui de l’avidité et de la compétitivité entre les hommes qui caractérise intrinsèquement l’ordre capitaliste.
Nous nous positionnons dans la continuité de Benoit XVI qui souligne cette incompatibilité de plus en plus fermement dans ses discours, tout comme la conférence des Evêques de France, encore récemment dans un petit livret intitulé « grandir dans la crise ».
C’est un choix de vie qui appelle à sortir de l’illusion mortifère de la croissance économique, qui sous-couvert d’une prospérité qui de fait ne profite qu’à un tout petit nombre, a engendré la division, l’appauvrissement et une destruction dramatique de l’ensemble des écosystèmes. A moins de s’obstiner dans le déni du réel, qui peut aujourd’hui contester cela ? Le combat catholique pour la vie se joue bien évidemment ici aussi.
Par ce positionnement, qui entend établir un lien entre la Doctrine Sociale de l’Eglise et les mouvements d’objecteurs de croissance, nous ne nous trompons pas de combat : nous ne croyons pas au paradis terrestre, l’espérance chrétienne n’est pas de nature politique, notre engagement politique au cœur des débats qui agitent la cité, ne peut donc qu’être relatif, subordonné à notre foi.
Mais entre l’illusion du paradis terrestre et la défense complaisante du statu quo libéral, il y a heureusement un vaste espace, vers lequel Benoit XVI, encore dans sa récente homélie de Noël, nous invite prophétiquement à converger : « si nous voulons trouver le Dieu apparu comme un enfant, alors nous devons descendre du cheval de notre raison libérale.
392 réponses à “MANIFESTE DES CHRÉTIENS INDIGNÉS, par Serge Lellouche”
Catholicos = universel…
En tant que Chrétien, ces paroles me touchent particulièrement.
Merci Paul de nous avoir fait partager cela.
« l’espérance chrétienne n’est pas de nature politique »
« subordonné à notre foi »
« Nous nous positionnons dans la continuité de Benoit XVI »
Difficile convergence …
Mais aux hommes de bonne foi, rien d’impossible.
(reste que tout anti-libéralisme n’est pas automatiquement un progrès : ce peut aussi être une réaction)
Pas mieux bézu.
Beaucoup trop d’ incohérences dans le texte (manifeste pas lu).
Y ‘ a embrouille sur la marchandise là.
Il y a un autre truc qui ne va pas : le titre qui englobe trop de monde, c’ est comme pour le groupe des économistes indignés, on peut être économiste et indigné sans faire partie du groupe, ni se reconnaître en tous points dans la représentation que fait ce groupe de ce qu’ un économiste indigné doit être.
Ensuite, on peut appartenir à ce groupe sans « être en actes » ce que l’ appartenance à ce groupe impliquerait.
Le copyright sur les idées n’ est pas la bonne methode, c’ est un carcan pas constructif , pas contributif qui rappelle trop l’ idéologie et s’ éloigne de la bonne méthode qui demande bien plus de courage et de travail sur soi même.
http://www.lejdd.fr/Election-presidentielle-2012/Actualite/Luc-Ferry-critique-Nicolas-Sarkozy-mais-ne-ralliera-pas-Francois-Bayrou-446943/
Pourquoi ne pas l’ appeler » manifeste de chrétiens indignés ».
Le « s » enlevé, et le sens et le but de la démarche en était tout changé.
Dommage.
Mais bienvenue aux hommes de bonne foi.
Politiquement, Sarkosy a déjà bien visité les chrétiens. C’était en 2007 avec son discours de Latran. Il a justement rappelé que la croix penche à droite et dans l’isoloir ce qui compte c’est la foi, la conviction. Posons-nous des questions sans trop d’illusions.
Enfin vous savez, les gesticulations élyséennes…
signé: l’un des « chrétiens indignés » du Manifeste.
… et les « libéraux » y croient dur comme fer
L’espérance chrétienne orientée vers l’Absolu de l’amour de Dieu, n’est ni conservatrice, ni progessiste.
Elle est une réalité qui est distincte (sans pour autant être dissociée!!!) de l’engagement politique vers laquelle elle nous appelle : annoncer l’horizon de la pauvreté évangélique, par la lente conversion de nos coeurs, par une transformation progressive de nos modes de vie, par une rupture radicale avec le capitalisme, qui dans sa substance s’oppose à la sobriété et au partage fraternel.
Merci à vous de votre belle conclusion : « Mais aux hommes de bonne foi, rien d’impossible. »
Bonsoir.
Je comprends fort bien votre engagement. Cohérent au regard de la Parole chrétienne à laquelle vous vous référez. Et l’engagement que vous professez vaut sans doute 10 de ceux qui prônent ‘Le partage maintenant !’ et de 1000 zébus …
Mais si l’espérance chrétienne n’est pas de nature politique, et puisque vous parlez de substance, qu’en serait-il alors du mystère de la transsubstantiation et de la présence du divin en Jésus pour racheter nos péchés sur terre ? La parole divine incarnée ne serait qu’une parole et n’aurait aucun incidence sur la vie de la cité, ni même sans prétention d’en avoir sur la cité des hommes ?
A l’évidence, non. Le seul partage fraternel est en soit une parole politique.
De même, il n’y a pas selon moi de subordination de la nature politique à la foi : c’est à l’encontre de ce qui fonde selon moi le message chrétien. La foi s’incarne dans le corps politique, l’accès au corps politique permet de vivre la foi. Il n’y a pas de ‘hiatus’, de césure, de subordination.
Mais le ‘pire’ est sans doute là pour moi : « Nous nous positionnons dans la continuité de Benoit XVI ». Or, que dit Benoît XVI de lui-même ?
« Si nous indiquons par ce mot la recherche d’un nouvel équilibre, après les excès d’une ouverture totale au monde, […] alors, oui, la restauration est souhaitable. »
http://www.lexpress.fr/actualite/societe/vatican-les-clefs-d-une-crise_740209.html?p=2
Le ‘pape de la restauration’ se situe donc bien dans un cadre temporel, celui des hommes et de l’Eglise, pour laquelle l’unité est la pierre de touche : elle passe avant tout. La théologie de la libération, certes, la remise en cause même indirecte de cette unité, non.
Dès lors, il vous faudra choisir.
Soit « L’espérance chrétienne orientée vers l’Absolu de l’amour de Dieu, n’est ni conservatrice, ni progressiste. »
Soit « Si nous indiquons par ce mot la recherche d’un nouvel équilibre, après les excès d’une ouverture totale au monde, […] alors, oui, la restauration est souhaitable. »
En aucun cas, vous ne pouvez à la fois vous situez dans la ‘continuité de Benoit XVI’ ET dans l’Absolu de l’amour de Dieu (perso, je mettrais un petit ‘a’ à ‘absolu’ et un grand ‘A’ à ‘Amour’, mais vous faites comme vous le sentez …).
Je réitère donc : l’opposition à l’ultra-libéralisme n’est pas forcément un progrès. Ce peut aussi être une réaction.
‘réaction’ peut avoir deux sens : l’un de ‘réagir’, ce en quoi il me semble que votre manifeste fait sens commun ; l’autre une tentative de retour en arrière, afin de rétablir un équilibre ex-ante, équilibre à l’évidence en faveur de celui qui souhaite le rétablir, le masochisme n’étant pas encore une religion (le sadisme est, lui, celle de l’ultra-libéralisme).
C’est, à mon sens, la signification des propos du pape de la restauration.
Je vous fais d’ailleurs remarquer que la restauration fut une période de tentative (réussie, en deux temps) de réinstaurer l’ancien régime, après la chute de Napoléon Ier.
On mesure donc à l’aune de cette terminologie la signification de ‘restauration’ …
C’est aussi le cas du discours de Sarkozy à Toulon : c’est un discours réactionnaire. Il réagit contre les méfaits de l’ultra-libéralisme mais pour mieux défendre les qualités intrinsèques du ‘capitalisme non financier’ (sic).
De sorte que si vous nous aviez juste parlé de votre foi chrétienne, les choses eussent été différentes. Mais comme vous vous situez dans la continuité de Benoît XVI et sans préciser jusqu’où commence et s’arrête celle-ci, permettez moi de rester dubitatif.
Il vous faudra bien, à un moment ou un autre, ‘subir’ le choix des théologiens de la libération face à ce même Ratzinger, pour lui demander ce que ‘restauration’ signifie : est-ce la parole du Christ sur cette terre ou est-ce celle de l’Eglise sur nos âmes ?
Par ailleurs, je vous signale aussi un risque de hiatus que je n’avais pas de prime abord relevé.
Le manifeste est celui des ‘chrétiens indignés’, pas celui des ‘catholiques indignés’. Or, si vous vous incluez tant dans cette ‘continuité’ de Benoît XVI, pourquoi dès lors ne pas avoir tout simplement intitulé le manifeste celui des ‘catholiques indignés’ en lieu et place des ‘chrétiens indignés’ ? Pour faire plus ‘œcuménique’ ?
Ou pour apparaître comme étant moins ‘marqué’ par cette même Eglise, dont vous vous revendiquez et en premier lieu, à son chef spirituel (du moment) ?
Il y a là encore une incohérence que je n’arrive pas à comprendre : encore une fois, soit vous vous situez dans la continuité du pape et vous en assumez cette inscription, soit vous vous présentez comme chrétien, ce qui, vous en conviendrez, n’est pas vraiment la même chose.
On peut se revendiquer même de l’Eglise catholique, sans pour autant s’inscrire dans un mouvement particulier, quelqu’il soit, qui a cours dans cette même église.
De la même manière, on peut s’inscrire républicain en République et sauvegarder toute la diversité des obédiences politiques, en assumant cependant tout l’actif et le passif de cette République (celle-ci, bien que plus récente, a aussi à son passif quelques ‘tâches’ que tout républicain devrait connaître).
Pourquoi donc vouloir apparaître comme ‘chrétien’ dans le titre et s’inscrire ‘dans la continuité’ d’un pape (et d’un seul) et non de l’Eglise dans son ensemble ?
Il y a là encore comme un acte manqué me semble-t-il …
Mais lequel ?
PS : vous présentez ce texte dans la continuité de la doctrine sociale de l’Eglise (depuis Rerum Novarum), tout en faisant un lien avec l’encyclique récente de Benoit XVI. Fort bien. Mais plutôt que de s’inscrire dans le sillage d’un pape qui se présente comme celui de la ‘restauration’ (i.e. de l’unité de l’Eglise avant tout, à commencer par les schismatiques lefebvristes et les négationnistes) contre les excès de la modernité (le libéralisme ne sont pas ‘la’ modernité, loin s’en faut : de sorte que l’on jetterait bien vite le bébé avec l’eau sale du bain capitaliste, pour ‘restaurer’ certaines conceptions qui n’ont rien de ‘modernes’), il me faudra bien d’autres preuves que tout ceci ne se fait pas au bénéfice de l’Eglise en premier lieu, quand bien même son nom n’apparaîtrait pas en haut de l’affiche, pour ne pas effaroucher les laïcs (lesquels sont plus ‘désarmés’ quand on parle du Christ que quand on parle de l’Eglise catholique).
Car celle-ci connaît parfaitement les rouages de l’instrumentalisation et de la domination, à fortiori ce pape-ci : demandez aux théologiens de la libération ce qu’ils pensent de ces mécanismes …
PS 2 : pour être plus clair encore. Au temps du CNR, les communistes frayaient avec des centristes de droite. Mais ils n’auraient pas acceptés que l’extrême-droite et des pétainistes défendant la vision pétainiste puissent y avoir droit de parole et encore moins de représentation. De sorte que si toutes les bonnes volontés dénonçant l’ultra-libéralisme sont les biens venues, il est aussi nécessaire, comme pour le CNR, de clarifier les choses. On ne peut pas à la fois selon moi dénoncer les méfaits du néo-libéralisme et en même temps prôner le dialogue avec des extrémistes, au nom de ‘l’unité’ de l’Eglise. Cela s’appelle très clairement : ‘jouer sur les deux tableaux’.
Et pour son compte propre. C’est le genre ‘d’ami’ dont on se méfie, fortement.
J’attends donc, avant que d’applaudir et d’unifier, de savoir ce que dit Benoît XVI sur ce point et de savoir s’il confirme Vatican II contre ses schismatiques ou si l’unité sacrée de l’Eglise passe avant la parole chrétienne.
‘Caritas in veritate’ ou pas.
Question de cohérence. Et chat échaudé craignant l’eau froide. Aussi.
A Zébu,
Nous ne disons pas que l’incarnation de Dieu en Jésus-Christ n’a pas d’incidence sur la vie politique. Dans ce cas, nous viverions notre vie de foi totalement déconnectés des questions qui agitent la cité, et n’aurions jamais écris ce manifeste : ce que nous voulons, c’est précisément rétablir le lien entre notre foi et notre présence au monde, à la situation historique qui est la notre.
Par contre oui, et sans l’ombre d’un doute : notre engagement politique (clair, net et radical) est subordonné à notre foi, et illuminé par elle.
En effet, Jésus-Christ n’est pas venu à nous vêtu des splendeurs de sa majesté éternelle, prèt à asseoir sa domination sur le monde. Il est venu de façon exactement inverse : en se manifestant sous les traits d’un petit enfant, dans la vulnérabilité.
L’incarnation bouleverse l’ordre du monde : le Tout-puissant, par amour pour nous, renonce à toute puissance, se fait plus petit que nous, s’abaisse au plus bas de notre misère, se fait insulter et crucifier. La force absolue de Dieu se manifeste dans la pauvreté du Christ. Reconnaissez qu’il y a de quoi perdre la raison devant un tel retournement !
C’est en cela que je dis que notre point de départ, le retournement de notre cœur devant un tel mystère d’Amour (je vous l’accorde, avec un grand A!), n’est pas politique. Je dis bien notre point de départ. De là, notre vision et notre rapport au monde se trouve bouleversé et nous appelle à un positionnement politique, qui pour être radical, n’est pas absolu.
L’ordre politique du monde flâte la puissance, la domination, la compétitivité, la conquête. La pauvreté et la justice du Christ, nous appelle à un renversement radical de ce paradigme. Mais nous savons que la conversion totale et définitive des personnes et de l’humanité entière relève des fins dernières. En cela, notre espérance n’est pas d’abord politique.
Exemple parfait de ce que peut-être la confusion entre la foi et l’ordre politique : l’illusion de restaurer la chrétienté, ou société politique chrétienne, autre forme de l’esprit de puissance et de domination.
Benoît XVI ? Mais c’est exactement à l’opposé de cette illusion, qu’il travaille à ouvrir les chemins de l’Eglise. Il n’a de cesse de nous appeler à découvrir le Royaume de Dieu, comme royaume des pauvres. Vraiment, vous vous enfermez dans un contre-sens profond en parlant de Benoît XVI comme « le pape de la restauration ». Quelles sont les annonces de l’Eglise concernant son propre devenir ? Voyez aux paragraphes 675-677 du catéchisme de l’Eglise catholique. Annonce-t-elle son triomphe glorieux, le renouveau de sa grandeur et de sa souveraine domination aux quatre coins de la terre ? Non, elle annonce son humiliation, son rabaissement, l’épreuve ultime de sa persécution :
« L’Eglise n’entrera dans la gloire du Royaume qu’à travers cette ultime Pâque où elle suivra son Seigneur dans sa mort et sa Résurrection. Le Royaume ne s’accomplira donc pas par un triomphe historique de l’Eglise selon un progrès ascendant mais par une victoire de Dieu sur le déchaînement ultime du mal qui fera descendre du Ciel son Epouse. »
Aussi, quel sens cela aurait-il pour nous d’avoir à choisir entre le pape et l’espérance chrétienne ?
@ Serge Lellouche :
J’avais répondu une longue réponse qui est partie dans les nuages …
Snif.
En substance.
1/ « Vraiment, vous vous enfermez dans un contre-sens profond en parlant de Benoît XVI comme « le pape de la restauration ». » : c’est lui-même qui se définit ainsi
2/ vous ne répondez pas à mon interrogation quant à l’intitulé de l’en-tête (chrétien/catholique)
3/ vous m’apparaissez de plus en plus soit comme un naïf refusant de voir la réalité de l’Eglise, comme outil politique, ou pire encore
Je me pose de plus en plus de question, non pas sur le bien fondé des thèses, mais de vos véritables motivations : je comprends de moins en moins votre référence forcené au pape en tant que ‘chrétien’ (beaucoup de chrétiens ne sont pas catholiques) …
Je l’ai écris plus loin : si c’est ainsi, pas de convergence. Aucune.
Je n’échange pas un baril d’ultra-libéralisme contre deux barils de simple libéralisme doublé de retour en arrière, pour servir la soupe à ceux qui surfent sur une vague pour leur propre compte.
Éternel Brassens : La Messe au pendu…
Bon ok, les gars, partageons le pain et le vin de messe. Mais pas plus, d’accord ?
Parce que le paradis non-terrestre…
…au fait le « Va t’y quand ? » est toujours coté AAAA+ ?
J’avoue que là , y’a comme une boule de pain qui passe mal dans la gorge !
Ch’uis apathéïste moi !
On ne peut qu’être d’accord avec ces grands principes.
Mais où donc est investit le patrimoine du Vatican?
Quels sont les titres qu’il possède et quels en sont les rendements.
Sous quels noms il transige etc.
Peut-on en connaître le (les) bilan (s)
Les intentions Oui, les actions( ) quand.
IDEM pour les autres religions.
Dommage que le pape actuel soit mis en avant dans la présentation de votre manifeste, car il est totalement absent de ce dernier, la figure tutélaire qui apparaît est plutôt celle de jean paul II avec son encyclique.
La libéralité, le sens commun, et les principes d’égalité que vous mettez en exergue sont de bonne augure, mais benoit XVI et son cénacle d’évêques feraient bien, s’ils l’osent, de nettoyer l’opus dei de fond en comble, pour nous montrer leur bonne foi.
Le papier qui suit date un peu pour illustrer les liens étroits qui unissent le gouvernement juppé de 1995 et l’obscur opus dei, mais le texte du bavard écrivain Manuel Vasquez Montalban qui fait dire à franco : « Ayant fréquenté pendant près de vingt ans des membres de cette institution, j’ai pu constater la diversité de leurs choix concrets ; mais, à l’évidence, ils étaient tous marqués du sceau d’une secte élue pour sauver le monde depuis le haut de l’échelle. »
est tout à la fois déplaisant et malheureusement représentatif.
http://www.monde-diplomatique.fr/1995/09/NORMAND/1804
Jean-Paul II, le pape le plus ‘réactionnaire’ qui ait été, depuis longtemps, avec juste un peu de com par dessus pour faire passer, opposé à Benoît XVI ? Eh bien, permettez-moi à tout prendre, moi qui suis un athée depuis l’âge de 12 ans, de préférer le second ! Au moins Benoît se réclame-t-il de la raison… Le traitement qu’on fait de ses textes dans les médias en épinglant de petites phrases tirées du contexte et en n’évoquant jamais sa critique du système économique est bien digne du journalisme actuel.
L’un était réactionnaire, l’autre est ultralibéral.
Ce ne sont pas les quelques vagues voeux pieux (« vieux pneus », Coluche) généraux opportunément prononcés qui changeront quelque chose à ses actes, vraiment révélateurs, eux, de sa pensée profonde.
Le monde chrétien, structurellement plutôt conservateur, est divers.
Delphin
@Delphin : Benoît XVI ultralibéral ??? Citez-moi quoi que ce soit à l’appui svp…
« L’homme doit être au centre de l’économie », « cela se confirme dans la crise actuelle (…) L’économie ne peut se mesurer par le maximum de profit » a-t-il dit…
Un athée agacé par la facile critique, très mode, du Pape.
Gruau, j’suis avec toi sur le coup. Ratzinger ultralib, là quand même, c’est à encadrer. Je suis pas sûr du tout que les rognures de l’OD ou de la Légion du Christ ne regrettent pas le béatifié histrion pinocho-oustacho-thatchérien (etc) défunt…
Je te recommande sa petite note perso sur la théologie de la libération de 1984 (en anglais sorry). On sait son action très discutable sur le sujet comme préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi après son travail remarquable avant, durant et après Vatican II (consultant du cardinal Frings…) avec les plus réformistes des théologiens (demandé par Hans Kûng à Tûbingen…) jusqu’au revirement progressif à partir de 68 puis son départ pour Ratisbonne, mais on peut pas dire que le gonze soit un idéologue ni un ankylosé des synapses, ultralib n’en parlons pas…
http://www.christendom-awake.org/pages/ratzinger/liberationtheol.htm
Mais c’est clair, pas un pape marxiste. Étonnant non ?
Réactionnaires, Jean-Paul II et Benoît XVI? Parlez-moi plutôt à ce sujet de Pie IX et de son Syllabus…
Plus sérieusement, la réaction, dans l’église catholique et romaine, elle est dans l’avant Vatican II.
A gruau et Vigneron
Benoist XVI est un pape très libéral, mais fin politique, ce qui peut abuser.
————-
« Lettre de Benoît XVI au sénateur Marcello Pera, à propos de son livre Pourquoi nous devons nous dire chrétien – Le libéralisme, l’Europe et l’éthique (Ed. Mondadori). Le professeur Pera, ancien président du Sénat italien, se définit lui-même comme “laïque et libéral”. Il avait écrit en 2004 avec l’ancien cardinal Ratzinger un livre intitulé Sans racine – Europe, relativisme, christianisme, islam. » :
(extraits)
« Cher sénateur Pera,
J’ai pu lire ces derniers jours votre nouveau livre Pourquoi nous devons nous dire chrétiens.
Ce fut pour moi une lecture passionnante.
Avec une connaissance remarquable des sources et une logique convaincante, vous analysez l’essence du libéralisme à partir de ses fondements, montrant qu’elle s’enracine dans l’image chrétienne de Dieu : sa relation avec Dieu dont l’homme est l’image et de qui nous avons reçu le don de la liberté. Avec une logique irréfutable vous faites voir que le libéralisme perd sa « base et se détruit de lui-même s’il s’éloigne de ce fondement.
[…]
Votre analyse sur ce que peuvent être l’Europe et une constitution européenne par laquelle l’Europe ne se transforme pas en une réalité cosmopolite, mais trouve au contraire son identité à partir de son fondement chrétien-libéral, est d’une grande importance.
|[…]
Au sujet de la signification de tout cela pour la crise de l’éthique contemporaine, je trouve important ce que vous dites sur la parabole de l’éthique libérale. Vous montrez que le libéralisme, sans cesser d’être libéralisme, mais au contraire pour être fidèle à lui-même, peut se lier à une doctrine du bien, en particulier à la doctrine chrétienne du bien, qui lui est connaturelle, offrant ainsi une contribution précieuse à la résolution de la crise.
[…]
Benoît XVI, »
—————–
« La banque du Vatican a un nouveau patron ultralibéral: Ettore Gotti Tedeschi
Le nouveau président de l’IOR est fermement partisan d’un capitalisme d’inspiration chrétienne. Selon lui, les naissances nombreuses sont le premier moteur de l’économie. Au même moment, en Italie, un autre changement important se prépare à la tête des médias appartenant à l’épiscopat »
« , Ettore Gotti Tedeschi est un proche du cardinal Tarcisio Bertone, secrétaire d’État.
Ancien consultant chez McKinsey, il aurait été l’un des experts consultés par Benoît XVI pour la rédaction de l’encyclique Caritas in veritate. (Source: Frédéric Mounier, La Croix) »
« . En 2007 Gotti Tedeschi, le plus catholique des banquiers, a signé un manifeste ultralibéral en 13 points lancé par l’ancien secrétaire du très laïc parti radical, Daniele Capezzone. Ce manifeste proposait une « flat tax » unique à 20 %, le présidentialisme sur le modèle américain ou français, le crédit d’impôt pour la santé et l’école, l’obligation pour les agents de la fonction publique de payer les dégâts qu’ils auraient causés, la retraite à 65 ans, la détaxation des heures supplémentaires, l’abolition des ordres professionnels et de la valeur légale des diplômes. »
Source : Sandro Magister
( Sandro Magister est, depuis 2010, consultant à la direction des programmes de TV 2000, la chaîne de télévision de la conférence des évêques d’Italie. Il est, entre autres, le créateur de l’émission « Le dimanche avec Benoît XVI. Art, parole, musique », qui présente les textes de chaque messe dominicale en s’appuyant sur le meilleur des homélies du pape Joseph Ratzinger.)
—————————————————————————————
1°- Il n’est pas du tout dans la « philosophie » d’un homme d’église, en l’occurence le Pape, de prendre partie pour une idéologie. Il faut un solide aiguillon idéologique pour franchir le pas.
2°- Ce sont les actes qui traduisent réellement les convictions (cf. nomination d’Ettore Gotti Tedeschi).
3°- Les commentateurs de la « vie vaticane » sont très majoritairement de ce même monde, ce qui fausse les analyses (idem analyses sur le nucléaire).
4°- Il est possible que l’adhésion enthousiaste de Benoît XVI à la doctrine libérale trouve ses fondements dans le besoin congénital de puissance de l’institution catholique (citation Benoît XVI : « l’essence du libéralisme à partir de ses fondements, montrant qu’elle s’enracine dans l’image chrétienne de Dieu « )(citation de la presse: « Le pape Benoît XVI a exprimé le Vendredi 13 Juin 2008 sa «gratitude» à George Bush, pour «son engagement dans les valeurs morales fondamentales» »). Le libéralisme, qui a vocation à être universel (pour le pape), serait alors le meilleur véhicule de la doctrine chrétienne (discours de Ratisbonne).
Citation blog « riposte laïque » :
« Le choc des civilisations prédit par Huntington, le maître à penser de Bush et de Benoit XVI consiste à vouloir perpétuer et à étendre la domination mondiale du capitalisme ultralibéral porté par les pays occidentaux au nom de valeurs chrétiennes qui allieraient la foi , justifiant une société inégalitaire, et la raison, sur des sociétés différentes , recensés d’un point de vue regional et ethnico-religieux.
Le grand théoricien théologique en a été Benoît XVI par son discours de Ratisbonne, dans lequel il assure que la Raison (de la philosophie grecque antique) au service de la foi (chrétienne de l’Eglise catholique de Rome) assure la supériorité intellectuelle et morale du christianisme face aux autres civilisations notamment celle islamique qui met de côté le fondement de la Raison pour se perpétuer. »
5°- Les fondements classiques de l’ultralibéralisme : liberté économique maxi + conservatisme humain (contraception,avortement, homosexualité…) + anticommunisme viscéral.
= Joseph Ratzinger
6°- Comme Sarkozy – le libéral qui prône actuellement la taxe Tobin d’Attac – Benoît XVI brouille les cartes (discours pour moraliser le capitalisme) et, le libéralisme ayant vraiment du plomb dans l’aile, il s’adapte jusqu’à vouloir maintenant apparaître antilibéral.
7°- Il est possible que ma définition personnelle de l’ultralibéralisme soit celle du libéralisme chez d’autres (pb. idéologique).
Delphin
« Disons-le pêle-mêle : des entreprises à taille humaine
soucieuses de leur enracinement dans la société ; des échanges économiques libres mais subordonnés à des
règles de solidarité impératives et débarrassés des artifices de la finance dématérialisée »
En clair, un capitalisme qui aurait la gentillesse de se subordonner à l’autorité morale de l’Église.
Un texte écrit à l’eau bénite, mais surtout à l’eau tiède…
Et si cet engagement est aussi fondamental à l’espérance évangélique, pourquoi n’en prendre conscience que maintenant?
Cela fait plusieurs décennies que les théologiens sud-américains qui pratiquent concrètement la solidarité évangélique ont considéré que l’exigence de vérité portée par le Christ imposait de commencer par un diagnostic sincère et sans concession de la situation présente et de ses perspectives d’évolution…
Avoir des ennemis en commun ne fait pas nécessairement l’amitié. L »alliance provisoire peut être…
Je comprends bien que, pour les croyants, un paradis terrestre n’est pas acceptable sinon comment continuer à vendre celui des cieux?
Donc, s’il y a lutte contre ce système et ses nervis à matraque, nous serons peut être côte à côte… le temps de la lutte s’entend. Parce que, après, je vous laisserais à vos brebis et à vos ouailles en me tenant le plus éloigné possible de tout ce que je considère comme vos contes pour enfants et mamies.
Je fais, toutefois, une différence de taille entre les croyants de la base, les curés besogneux et le clergé vaticanier.
On se souvient des soutiens à Franco, Pinochet et autres inquisitions…
Quant aux soutiens à Staline, Mao, Pol Pot, Castro… celui-là il est honorable !
« Quant aux soutiens à Staline, Mao, Pol Pot, Castro… celui-là il est honorable ! »
Réponse totalement absurde digne d’un lecteur du figaro !
On ne pourrait donc être contre les momeries et en même temps contre les autocrates aux mains rouges de sang auto proclamés communistes ??
Quand a mao je serai un peu plus réservé que vous : j’aimerais voir comment vous vous y prendriez pour unifier un pays d un milliard 300 millions d habitants,certaines choses ne se font pas sans casser d oeufs , hélas !!
100 millions d’ »oeufs » (en fait 100 millions d’etres humains qui ont été liquidés par le Parti) moitié en urss ,moitié en Chine c’est vrai que c’est une belle omelette !
Merci de m’avoir fait connaître ce manifeste. Je demeure cependant un peu sceptique car j’y trouve des choses intéressantes mais très vagues. Je suis particulièrement inquiet de voir l’itinéraire de ce Plunkett, responsable du blogue, qui me semble se situer dans une tendance libérale, lui qui vient de la droite. Catholique d’abord, puis dissident, il revient au catholicisme par le biais du mouvement charismatique: ça m’inquiète.
Je le trouve très révérencieux par rapport au pape, à la hiérarchie catholique française, entre autres.
J’éprouve donc un sentiment d’interrogation
Deux-Montagnes Québec
Plunkett n’est pas le responsable du blogue que viennent de créer les Chrétiens indignés. C’est en fréquentant son blog à lui qu’ils se sont connus. Nuance.
Plunkett est tout sauf libéral : c’est facile de voir ça si vous allez sur son blog. Il ne cesse d’argumenter contre le libéralisme ! c’est ce que les blogs catholiques de droite lui reprochent d’ailleurs.
Il est venu au catholicisme après des années d’athéisme (voir notice wikipedia) via les sessions charismatiques de Paray-le-Monial, mais ça ne veut pas dire libéralisme. Le mouvement charismatique en France n’est pas comme en Amérique du Nord. A la dernière session bioéthique à Paray- le-Monial, un conférencier à fait le procès du libéralisme économique dans le domaine de la santé publique !
Je répète ce que j’ai écrit «J’éprouve un sentiment d’interrogation» et ce n’est pas parce qu’un conférencier lors d’une session bioéthique est venu faire le procès du libéralisme économique dans le domaine de la santé publique, que ça change quoi que ce soit à ces mouvements de droite que sont ces groupes de Renouveau Charismatique tant que l’on ne critique pas les hautes instances de l’Eglise catholique. Si elle ne change radicalement, bientôt, elle pourra crier « Je suis la voix qui crie dans le désert »…
Deux-Montagnes Québec
Je confirme ; c’est à force de discuter entre nous dans les commentaires sous les billets de P. de Plunkett que le noyau de notre mouvement naissant est apparu. Avec des points communs : ne pas se retrouver dans « l’offre politique » de notre médiacratie, être en désaccord avec le « matérialisme mercantile » qui détruit notre société, la nature, etc.
…Et enfin un souci commun de ne pas balayer d’un revers de main tous les appels de cette Eglise dont nous faisons partie dès qu’ils touchent à ces questions.
Tendance libérale chez Patrice de Plunkett? Vous trouverez difficilement plus de radicalité que dans sa critique du libéralisme et des représentants du système dominant. Un exemple parmi tant d’autres : http://plunkett.hautetfort.com/archive/2012/01/05/la-grande-escroquerie-de-la-droite-americaine.html
En fréquentant un peu son site, je ne doute pas que vous en conviendrez très vite!
Quand au pape, vous avez le droit de penser qu’un bon catholique est un catholique opposé au pape et aux évêques, par principe. Etant un converti récent (baptisé en 2007), j’ai pour ma part si longtemps porté en moi, avant ma conversion, ce réflexe anti-papale. J’ai un peu cheminé heureusement, et suis assez libre pour aller contre l’air du temps, pour enfin voir, lire et entendre le pape pour ce qu’il est et non par ce qu’en disent les médias : je le crois, un prophète pour notre temps.
Serge,
Je vois de la sincérité dans votre démarche.
Mais croyez-moi, cher « coreligionnaire »… et, aller j’ose le dire ici devant tout le monde, cher frère en Christ. Vous n’avez pas besoin de vous en référer au pape, ni à quelque évêque que ce soit, pour assurer l’authenticité de votre démarche. Ça la déforce complètement. Cette démarche elle est à vous, « chrétiens indignés », qui vous revendiquez du message évangélique, tout comme moi, pour dénoncer l’inacceptable, le honteux, le scandaleux, dans une humanité qui est, vous le croyez tout comme moi, capable de beaucoup mieux puisque créée « à l’image et à la ressemblance de Dieu ». De grâce (c’est le cas de le dire ! 😉 ), laissez tomber les références au pape et aux évêques ! Vous n’en avez pas besoin ! Vous êtes un homme, nom de Dieu !
Si, comme certains l’ont fait apparemment, vous soulevez un coin du voile sur les pratiques de la banque du Vatican, je vous fiche mon billet que vous allez vite vous boucher le nez ! Ou si vous ne vous bouchez pas le nez, ça veut dire que vous êtes déjà habitué à l’odeur… ou que vous êtes solidement enrhumé. Je vais vous faire une confession : moi, je ne me suis pas du tout intéressé par ces questions. Ça ne m’intéresse absolument pas. Et donc, je peux me tromper, et jeter le discrédit sur une banque dont la vertu n’a rien à envier à la Vierge Marie. Mais en fait, tout ça, je vous l’affirme, ça n’a pas d’importance. Supprimez les références à d’autres que vous, gardez le message évangélique, et on ne pourra plus vous attaquer sur ces questions annexes. Et votre message y gagnera en « catholicité »… c’est à dire que beaucoup plus de gens pourront s’y retrouver.
Cher Olivier B,
merci beaucoup de votre réponse fraternelle.
Je crois qu’un des grands lieux communs de notre temps consiste à dire : oui à Jésus et aux Evangiles, non à l’Eglise et à ses institutions. Au début de ma conversion, j’ai vaguement été tenté par cette illusion, qui ne mène à rien.
Je ne vous jette pas la pierre. J’ai tellement connu ce conformisme anti-papale. Que de bétises n’ai-je pas exprimé il y a 10 ans encore au sujet des papes, de l’Eglise, de son institution et de ses dogmes (oh le vilain gros mot!). Vraiment j’en ai dis un gros paquet, croyez-moi. Bien difficile de résister à ce tsunami médiatique qui vend du coca-cola comme il vend du mépris anti-papale.
Qui connaît le pape, dans sa réalité?
C’est sûr que si l’on veut se conformer à l’air du temps, ça ne sera jamais « vendeur » d’exprimer notre fidélité et notre admiration profonde à l’égard de Benoît XVI. Mais nous n’avons rien à vendre, rien à perdre, seulement à témoigner, à notre petit niveau.
Amitié.
@ Olivier B :
C’est ce que j’essaye de faire comprendre à Serge Lellouche : la référence au pape est superfétatoire, au mieux. Sinon, un contre-sens, eu égard à certains actes récents, de primer l’unité de l’Eglise sur tout le reste.
Au mieux, c’est de la naïveté du premier communiant. Au pire, laisser se faire instrumentaliser par une Eglise qui en a fait d’autres.
De deux choses l’une :
– ou un manifeste de chrétiens indignés sans référence au pape (la seule référence à la doctrine sociale de l’Eglise catholique pourrait suffire)
– ou clairement un manifeste des catholiques indignés
Etre catholique et être chrétien, ce n’est pas vraiment la même chose mais il me semble que l’auteur n’a pas (encore) intégré la différence : l’Eglise.
@ Serge Lellouche :
« notre admiration profonde à l’égard de Benoît XVI »
Là, question convergence, faudra pas compter sur moi, c’est clair.
C’est niet.
PS : « ce conformisme anti-papale »
Parce que l’admiration profonde envers un pape, ce n’est pas du conformisme ???
Là, y a foutage de gueule.
Suis pas content, bordel !!! (comme la vague impression de m’être fait avoir, enfariné comme du merlu bien frais, pis bien fris dans l’huile anti-libérale, celle qu’attache pas, qui fait pas de tâches, qu’adhère pas, qu’est ni de droite ni de gauche mais bien réac au fond)
On m’y reprendra pas.
« un prophete pour notre temps », rien que ça.
Encore 2 ou 3 billets invités de ce calibre et j’appelle les hackers turcs, nan mais oh, on est en plein délire là ^^.
Je comprends bien que PJ cherche a federer en toute bonne volonté, mais si j’ai envie de me shooter pour voir des elephants roses et des prophetes ce sera pas à l’hostie (peut etre ostie mais comme je pense aussi hosto… 😉 ).
J’avais pas vu plus pénible depuis les syndicalistes CFDT d’une ancienne boite qui essayaient de me faire adherer à l’insu de mon plein gré à chaque fois qu’on se croisait (« oh regarde, ca tombe bien il me reste juste un timbre sur moi » 🙂
Après quand je vois un catholigue je ne sors pas forcément mon revolver, qu’on se rassure, mais si vous ne pouvez pas ranger la soutane quand vous essayez d’avancer « avec » d’autres sur des thematiques disons humanistes, alors restez dans votre chapelle et chacun son chemin.
Eh oui…
Vous voyez vous-même le résultat, Serge. Je n’ai pas grand chose à ajouter… « Chrétien » indigné ? Vous êtes-vous demandé ce que pouvait donner votre manifeste chez un Protestant, un Orthodoxe… un Copte ? Ça fait quand même pas mal de monde !
Je refuse de discuter sur le caractère de « lieu commun » de l’attitude en question. C’est votre avis et rien de plus. Ce n’est pas argumenté. Par contre, ce que vous avez rédigé, c’est un Manifeste. C’est bien autre chose qu’un avis-qui-vaut-ce-qu’il-vaut, un programme politique ou un programme d’évangélisation par récupération de ce qui ne peut obtenir que l’assentiment des intervenants du site de Paul Jorion ! Ne vous trompez pas de combat, Serge. Il ne s’agit pas du pape ici ! C’est bien plus grave que ça ! Pape ou pas pape (à répéter dix fois très vite 😉 ), l’humanité fonce dans le mur ! C’est pas le moment de finasser !
Et donc, je maintiens. Sans me prononcer aucunement sur le bien-fondé de l’attitude du pape et de ses homélies – en espérant qu’ils soient en concordance et je vous répète que je n’en sais rien et que la question n’est pas là – si vous ne l’évacuez pas de votre manifeste, votre manifeste va manquer sa cible. Et ça, c’est dommage, parce que d’une part, vous y avez mis de l’énergie, du coeur, et vous y croyez, mais ça, ça ne concerne que vous et votre groupe, mais d’autre part, il pourrait sensibiliser un grand nombre de gens, et ça c’est super-important « dans ces temps qui sont les derniers ».
Salutations fraternelles.
Vous fâchez pas Zébu!
En quoi l’admiration que l’on peut à voir à l’égard d’une personne serait en soit du conformisme? Ca peut l’être (les « papolâtres » qui disent « le pape, le pape, le pape, mais qui ne l’écoutent pas), comme cela peut relever d’une conviction que l’on s’est librement forgée. Non ?
@ Serge Lellouche :
NON
(cf. Olivier B et rototo)
Et encore moins un ‘prophète pour notre temps’ … (je l’avais pas vu celle-là non plus)
Allez évangéliser les laïcs et les catholiques dissidents ailleurs : on n’a pas besoin de ça, ni en ce moment, ni même plus tard.
Pour la dernière fois : soit vous êtes de bonne foi (dans tous les sens du terme) et vous enlevez la référence au pape, soit vous apparaissez comme ce que vous êtes, un catholique fervent admirateur du pape.
Arrêtez d’avancer masqué sous le faux-nez de ‘chrétien’, pour mieux attirer les soutiens aux positions de l’Eglise.
On n’attrape pas des mouches avec du vinaigre : c’est le cas de le dire, avec votre ‘admiration’ de Benoit XVI.
Point Final.
A Zébu,
Les chrétiens indignés avancent masqués? Des belles paroles radicales sapoudrées de bondieuseries, cachant un lobbying ecclésial et un projet obscure au service de l’oligarchie capitaliste ?
C’est risible. C’est bien dommage, mais effectivement restons en là.
Fraternellement quand même.
@Serge Lellouche :
« C’est risible. »
Effectivement.
Quand on fait une OPA sur tous les chrétiens du monde (maronites, coptes, orthodoxes, protestants et j’en passe et je m’en excuse) comme vous le faites parce que soit vous êtes incapables de vous présenter pour ce que vous êtes et ce que vous revendiquez, soit des catholiques dans l’admiration de leur pape (souffrez que nombre de catholiques ne le soient pas, du tout : mais cela ne vous viendrait évidemment pas à l’esprit), soit pour préférer pour d’obscures raisons dont je me contrefous vous présenter ainsi (que vous soyez un idiot utile de l’Eglise ou en mission revient au même pour moi), c’est effectivement risible.
Et c’est effectivement dommage pour l’indignation que vous dites porter, et in fine, pour les catholiques de votre obédience (admirative, forcément, du pape : TINA !!), qui en finiront par ne plus se reconnaître non plus dans ce préchi-précha d’amalgames consenti à l’air du temps, pour ‘faire consensus’.
Je serais chrétien, j’en serais tout simplement indigné, qu’on parle ainsi en mon nom.
L’écoutez pas Lellouche, le Zeb, ou pardonnez lui, au point où il en est j’soupçonne un vieil « accident de sachristie », j’vois qu’ça. D’habitude c’est un garçon plutôt intelligent… si si.
@ Zébu, Vigneron et tous les autres qui trouvent que « vous avez raison »,
Sans vouloir abonder dans le sens de Serge (ce que j’ai écrit ci-dessus le prouve assez !), je pense que chacun se définit en fonction d’une histoire, et que les éléments de son histoire que Serge nous a donnés – merci à lui – nous expliquent assez bien son attachement à la personne de Benoît XVI, même si pour beaucoup d’entre nous, cet attachement paraît pour le moins « déraisonnable ».
@ Serge
J’apprécierais beaucoup que vous répondiez à mes objections à moi, parce que j’essaye précisément – et avec une certaine persévérance, ne trouvez-vous pas ? – de vous faire comprendre que la question n’est pas là, la question est ailleurs, la question est ce qui est en train de se jouer au niveau de l’humanité tout entière, parce que l’humanité tout entière est à un tournant de son histoire et que toutes les forces, toutes les énergies doivent s’assembler pour négocier ce tournant au mieux. Et que pour ce faire, il vaudrait mieux passer certains attachements – sur lesquels, une fois de plus, je ne me prononce pas ! – au second plan.
Qu’avez-vous à répondre à cela ?
Olivier,
Tout d’abord merci beaucoup de votre franchise et de votre ouverture d’esprit.
Si je comprends bien votre objection : vous êtes sensibles à certains aspects de notre démarche, vous croyez en sa sincérité, mais restez plus que dubitatifs quant à notre inscription en Eglise, qui selon vous fait obstacle à la diffusion et à la crédibilité de notre message. Vous nous dites, la question n’est pas là (l’Eglise), la question est ailleurs (le combat politique). Vous nous suggérez, au nom de ce qui vous semble prioritaire historiquement, de mettre de côté notre fidélité à L’Eglise et à son pape, au nom de la lutte à mener contre la porcherie libérale, qui nécessite un rassemblement de toutes les énergies.
Ce que vous nous demandez est, du point de vue qui est le notre, impossible, et pour une raison simple : le rapport à l’Eglise (dans sa sainteté ET dans son péché), n’est pas une question secondaire, mais La question autour de laquelle l’ensemble des problèmes humains converge sous-terrainement. Le rapport à l’Eglise est symptômatique du choix radical face auquel nous sommes placés. J’ai pu lire sur ce très long et passionnant fil de commentaires, des personnes non-croyantes, ce que je respecte infiniment, adopter une position distante mais respectueuse à l’égard de l’Eglise.
En cela, nous préférons sensibiliser et convaincre 3 personnes en France dans la vérité de cette conviction intime, plutôt que de devenir un vaste mouvement regroupant des foules enthousiastes, au prix de ce qui serait une trahison de cette conviction de foi. Et là-dessus, nous ne transigerons pas, que cela plaise ou non, déchaîne ou non les mêmes lancinants sarcasmes. Je vous le redis, nous n’avons rien à vendre, rien à perdre, seulement à témoigner de notre foi, jusqu’au plus près de la bouillante marmitte politique sur le point d’exploser.
Comme vous le dites, l’humanité est à un tournant. Ce qui se joue sous nos yeux est d’autant plus vertigineux et renversant qu’il touche simultanément toutes les sphères de la vie et de l’activité humaine. Les hymalayesques questions économiques, politiques, anthropologiques, ecclésiales et spirituelles face auxquelles nous nous trouvons, sont traversées par un dénominateur commun qui ramène l’humanité entière vers un choix et une question de vie ou de mort : voulons-nous ou non renoncer à notre sentiment de toute-puissance ?
Toute puissance de l’homo oeconomicus, guidé par le calcul et la logique de l’intérêt, dans sa quête avide d’un toujours plus sans limites.
Toute puissance de l’action politique guidée par l’idolaterie de la croissance, par la surenchère productiviste, et par le « réalisme » du rapport de force géopolitique.
Toute puissance de l’homme guidé par ses pulsions sans bornes, qui sont son esclavage quand on lui fait croire qu’elles sont sa liberté. Je fais ce que je veux, quand je veux, si je veux. Que le pape et la morale catho nous laissent jouir sans entraves !
Toutes puissances en chaîne, toutes puissances enchaînent.
Un même fil conducteur traverse toute la couche de la réalité humaine, une même pulsion infantile conduit l’humanité dans le mur vers lequel son sentiment de toute puissance la conduit. L’idéologie qui se diffuse imperceptiblement au plus profond et dans tous les recoins de cette couche humaine a pour fonction de stimuler cette pulsion, de nous y enfermer en lui donnant la séduisante apparence de la liberté et du bien-être.
L’enfant, si une limite n’est pas posée à l’expression de ses pulsions, grandit dans le déni du réel et de l’altérité : il n’en finit pas de se représenter comme le centre du monde à qui tout est dû. Qui pose cette limite à l’enfant, sensé intégrer la loi ? Le père. Quelle figure anthropologique a subi les assauts de l’incivilisation libérale-libertaire? Le père.
De la vie économique jusqu’à la vie spirituelle, nous en sommes à un stade où le réel, à force que nous l’ayons fui, risque de très brutalement de se rappeler à nous.
Il est fort probable que du sommet de nos certitudes duquel nous nous trouvons, nous persistions sur tous ces plans, jusqu’au bout du bout de la limite, à faire le choix mortifère de préserver le statu-quo de nos toutes puissances.
Il est fort probable que la mutation se produise dans le vacarme de l’écroulement de notre civilisation. Tout laisse à penser qu’il faille attendre que nous nous trouvions à genoux au milieu des décombres, en larmes au milieu des cris de douleurs, pour qu’enfin s’ouvrent nos yeux et notre cœur, s’élèvent nos bras vers le ciel de Celui que nous reconnaîtrons comme notre seul sauveur. Nous reconnaissant enfin petits et vulnérables, nous vibrerons dans l’émerveillement de sa grâce.
C’est le genoux à terre qu’un beau jour de ma vie, j’ai reconnu le visage d’amour de notre Dieu. C’est de ce terreau qu’il m’a ouvert, pas à pas, le chemin vers Son Eglise, qu’il m’a appellé à y rencontrer mes frères. Rien de politique ce jour-là ! Presque 10 ans plus tard, le choix politique radical que je partage avec mes frères chrétiens indignés, s’inscrit dans la continuité de mon choix radical du baptême et du cheminement en Eglise. Celle-ci n’est pas une idée. Elle est une réalité vivante, où partout en son sein, en chacune des personnes, des communautés, des institutions qui la composent, se joue ce choix permanent entre la toute-puissance et l’humilité.
Pendant ce temps, aussi discrètement qu’imperturbablement, se jouant de nos caprices d’enfants gâtés, le travail de la grâce poursuit son œuvre…
Fraternellement.
Serge
Serge,
Tout d’abord, merci aussi pour cette réponse longue et instructive. Je pense avoir beaucoup mieux compris votre point de vue à présent. J’ai en particulier beaucoup apprécié le passage sur la toute-puissance et le rôle du père. Ça m’a l’air très bien vu !
Sachez en premier lieu qu’il n’est aucunement question de vous suggérer « de mettre de côté [votre] fidélité à L’Eglise et à son pape », ce qui serait à vos yeux « une trahison de cette conviction de foi ». Pour qui je me prendrais, n’est-ce pas ? Ce que je vous suggérais, c’était juste un peu de pragmatisme. Parce que du coup, vous faites de cette question que je continue à considérer comme secondaire au regard de votre Manifeste, une question centrale, une question de principe. Cette question, elle pourrait bien transparaître en filigrane, non, vous choisissez de l’exposer telle quelle, « dans sa sainteté ET dans son péché », et de facto, vous prêtez le flanc aux critiques, des critiques à mon avis inutiles, des critiques d’arrière-garde, eût égard aux enjeux de ce qui est en train de se passer. Je n’ai pas lu l’ensemble de « ce très long et passionnant fil de commentaires », mais j’en ai lu assez. Combien de fois ne me suis-je pas dit : « oui mais ça on s’en fout ! » (Plus exactement, on devrait.)
Mais vous avez choisi autre chose. Vous avez choisi :
Eh bien, si il s’agit de « témoigner de votre foi », ça devient de l’évangélisation. Et l’évangélisation, ça n’a plus rien à voir avec ce qui est en train de se jouer. Ça n’a plus rien à voir avec un Manifeste. En filigrane, je lis « convaincre », je lis : « Hors de l’Eglise, point de salut. » Je marque mon désaccord avec cela, de la plus vive manière qui soit. Toute l’humanité est sur le même bateau, ce bateau s’appelle « la terre », et vogue la galère ! C’est vraiment pas le moment de crier « ralliez-vous à mon panache blanc » (et jaune 😉 ). Et a minima, si c’est vraiment ça l’option que vous voulez prendre, vous devriez vraiment appeler ça le « Manifeste de (sans le « s ») catholiques (et non pas « chrétiens ») indignés ». En-decà, vous n’êtes vraiment plus crédibles. Et remarquez au passage le paradoxe : « catholique », c’est moins universel que « chrétien ». Ça pourrait peut-être vous donner à méditer… Et encore ceci (pour la route) : « Vous êtes le sel de la terre » (Matthieu, 5, 13). Vous avez déjà essayé de goûter un plat où il n’y a rien que du sel ?
Je vous salue fraternellement.
@ Serge Lellouche
Quelle idée que de remplacer la « toute puissance de l’homme » par la toute puissance d’un Dieu invisible dont une institution s’est arrogée la parole !
Quelle crédibilité pour ce Dieu, tiré au sort parmi tous les dieux du Panthéon par les hasards de votre propre naissance ? Quelle crédibilité pour cette parole, interprétée de mille manières avant sa version à la mode « Doctrine Sociale de l’Eglise » ? Quelle légitimité pour la DSE parmi les évangéliques du Midwest qui sont tout aussi chrétiens que vous ?
Rien d’universel là-dedans, rien de légitime, rien de solide.
Seul le Réel a la toute puissance.
Seule l’évidence factuelle et l’adhésion de la raison pourront emporter la conviction. Et on sait pourtant combien dur ce sera, ne serait-ce que parce que d’autres Chrétiens disent que Dieu veille sur l’humanité, que son Royaume est proche, et que quoiqu’on fasse c’est bien Sa volonté qui s’accomplit.
Croyance contre croyance, interprétation de la Parole contre interprétation de la Parole, la pseudo connaissance par « la croyance » et non par le réel mène l’humanité dans le mur.
Revenez au Réel et au Matériel, seul terrain commun à toute l’humanité, seul lieu possible de fédération, seul lieu où la partie se joue.
Ne vous inquiétez pas, Dieu vous sera reconnaissant d’avoir contribué au salut de l’humanité même si c’est au prix d’avoir mis Son Nom en sourdine.
A moins que clamer Son Nom soit pour vous plus important que le sort de l’Homme ?
Toutes les bonnes volontés sont bienvenues pour construire un monde.
Le nouveau monde se fera dans la diversité, avec une nouvelle formule d’unité du divers.
La renonciation au dogme libéral me semble un bon socle commun.
Et si chez certains la croyance en un paradis non terrestre motive une nouvelle attitude par rapport à certains problèmes terrestres pourquoi s’en plaindrait-on ! C’est précisément cela l’unité du divers, pouvoir en partant de perspectives différentes nous retrouver, partager un territoire commun : la terre humaine. Et puis si l’on suit la théologie chrétienne, le christ c’est dieu fait homme. Le paradis non terrestre est appréhendé dans l’incarnation, une incarnation tellement valorisée que corps chrétien ne meurt pas définitivement mais est voué à revivre à la fin des temps. La paradis non terrestre renvoie donc à la vie en chair et en os bien terrestre, une vie magnifiée spirituellement…Le temporel est impliquée dans la dimension eschatologique de la pensée chrétienne.
La chrétienté ce sont des églises et des institutions avant d’être des systèmes éthiques et des croyances, en tant qu’institutions elles sont donc nécessairement traversées par des courants divers et même parfois contraires.
@Pierre-Yves D. : « Le nouveau monde se fera dans la diversité, avec une nouvelle formule d’unité du divers. La renonciation au dogme libéral me semble un bon socle commun. »
Hmmm. J’ai un doute sur ce nouveau monde de la diversité (d’où bizarrement tu sembles exclure le libéralisme). Une société a forcément une idéologie dominante et forcément ça ne plaît pas aux idéologies minoritaires.
L’oecuménisme anti-libéral, c’est un peu comme le pacte germano-soviétique, ça tiendra ce que ça tiendra…
Moi,
si je dis nouvelle formule d’unité du divers c’est parce qu’il serait souhaitable que les Eglises en tant qu’institutions évoluent elles-aussi. Et d’ailleurs, elles évoluent, que ce soit d’elles-mêmes, quand le débat et les tensions font rage en leur sein, ou sous l’influence des transformations sociales externes. Je connais assez bien le milieu chrétien, je ne m’avance pas trop en disant qu’il rassemble des personnes dont les opinions politiques son parfois radicalement opposées. L’Eglise catholique, pour ne parler que d’elle, en tant qu’institution est conservatrice, mais ses fidèles le sont souvent beaucoup moins.
La diversité c’est celle des opinions et des croyances. J’indiquais donc seulement que le nouveau monde ne se fera pas, à l’instar de l’exemple soviétique ou même des épisodes peu glorieux de l’Eglise, par l’éradication de certaines pensées et croyances. Mais effectivement il y aura un nouveau cadre de pensée dominante. La formule n’est donc pas un éclectisme. Il faudra faire des choix.
@Pierre-Yves D.: « le nouveau monde ne se fera pas, à l’instar de l’exemple soviétique ou même des épisodes peu glorieux de l’Eglise, par l’éradication de certaines pensées et croyances »
« Mais effectivement il y aura un nouveau cadre de pensée dominante. »
On est bien d’accord.
« Je connais assez bien le milieu chrétien, je ne m’avance pas trop en disant qu’il rassemble des personnes dont les opinions politiques son parfois radicalement opposées. »
Certes. Et cela est très étrange. Pas bon signe pour l’Eglise, tout ça. Il y a chez eux un paquet de gens qui ne sont pas très catholiques. Mais bon, c’est leur affaire…
La contestation du capitalisme néolibéral par les chrétiens indignés devrait commencer en premier lieu par une remise en question de l’Institution EGLISE sur ses rapports à la politique et à l’économie . Historiquement , ce sont les jansénistes catholiques et les calvinistes protestants qui ont cautionné moralement et idéologiquement le développement du capitalisme dans les sociétés occidentales ( cf sur la naissance du libéralisme en Europe). Au XXème siècle , c’est aussi l’église catholique qui a combattu le mouvement des prêtres ouvriers en France et les prêtres et évêques d’Amérique Latine inspirés par la théologie de la Libération . Dans ces 2 derniers cas , des catholiques engagés ( au côté des plus faibles contre un ordre capitaliste sauvage et injuste ) ont été mis au ban par la hiérarchie vaticane . Rappelons aussi que la déchristianisation en Occident est aussi bien une conséquence de la modernité capitaliste née à la Renaissance que d’une église confortant les élites politiques et économiques de l’Occident à nourrir un système de domination des hommes fondé sur l’ordre capitaliste.
Le capitalisme ultralibéral n’est pas autre chose que l’étape finale d’un processus idéologique entamé depuis 4 siècles : un système de domination idéologique et économique affranchi de toute référence humaniste et judéo-chrétienne pour devenir à son tour RELIGION . Les chrétiens indignés s’indignent aujourd’hui parce que eux et leurs élites religieuses se sentent marginalisés et dissous par la RELIGION DU TOUT MARCHE ( Exit i le jour du seigneur , devenue une vieillerie , le calendrier liturgique , un RDZ commercial , l’éducation chrétienne une chimère qui n’a plus de prise sur les élites ….)
En partant de l’idée que toute les religions sont mortelles mais nécessaires à toute vie humaine et à toute société civilisée , les hommes sont mis devant la nécessité de dépasser la religion de la modernité ( le libéralisme ) et la religion de la postmodernité ( la religion du tout marché ) pour inventer les principes et axiomes philosophiques et pratiques présidant à une nouvelle religion . Sans nostalgie pour un retour aux religions pré-modernes ( les monothéismes ) . En cela je conseillerais aux « chrétiens indignés » d’évangéliser l’Eglise et leurs coreligionnaires et aux indignés qui ont la foi chrétienne de s’engager dans la transformation sociale en tant qu’homme avant tout !
Commençons par le commencement :
La Bible condamne fermement la pratique du prêt à intérêt ou usure.
Cet interdit est exprimé dans l’Ancien Testament, au vingt-troisième chapitre du Deutéronome (23-19)[2]: « Tu ne prêteras pas à intérêt à ton frère, intérêt d’argent ou intérêt de nourriture, de toute chose qui se prête à intérêt. »
Le verset suivant (23-20) ajoute cependant une restriction importante : « Tu pourras tirer un intérêt de l’étranger, mais tu n’en tireras point de ton frère, afin que l’Éternel, ton Dieu, te bénisse dans tout ce que tu entreprendras au pays dont tu vas entrer en possession. »
L’interdiction du prêt à intérêt figure également dans l’Exode (22-24), le Lévitique (25,35-37) et Ezéchiel (18,8 ; 13,7 ; 22,12).
Les rabbins juifs ont réagi à l’interdiction biblique en codifiant les choses dans le Talmud de Jérusalem au IVe siècle, et dans le Talmud de Babylone au VIe siècle, qui apportent de grandes innovations sur l’organisation sociale, en particulier les taux d’intérêt, l’usage des lettres de change, et les limites du profit en introduisant la notion de prix juste. La hallakha (jurisprudence rabbinique) autorise de charger l’intérêt aux non-juifs mais interdit de se prêter avec intérêt entre coreligionnaires allant jusqu’à recommander fortement la remise de dette chaque schmitta.
Dans le Nouveau Testament, la formulation de cet interdit est moins explicite. Dans l’Évangile selon Luc, les versets suivants mentionnent le prêt sans parler explicitement d’intérêt : « et si vous prêtez à ceux de qui vous espérez recevoir, quel gré vous en saura-t-on ? Les pécheurs aussi prêtent aux pécheurs, afin de recevoir la pareille. » Puis, « Mais aimez vos ennemis, faites du bien, et prêtez sans rien espérer. Et votre récompense sera grande, et vous serez fils du Très Haut, car il est bon pour les ingrats et pour les méchants. » Dans les Évangiles, les passages mentionnant l’argent sont très nombreux. Ils encouragent le don aux pauvres selon le principe de charité, ou condamnent sévèrement ceux qui ne font pas fructifier leurs talents, dans la parabole des talents. L’utilisation de l’argent n’est pas condamnée, à condition que cela ne soit pas une fin, mais seulement un moyen, ce qui rejoint la conception judaïque. Dans l’Évangile selon Saint Luc, n’est-il pas affirmé : « Si vous ne prêtez qu’à ceux dont vous espérez restitution, quel mérite ? Car les pécheurs prêtent aux pécheurs afin de recevoir l’équivalent »[3] ?
Si le droit romain autorisait le prêt à intérêt, l’Église catholique romaine l’interdit à ses fidèles, le droit canon prenant appui sur la Bible. En Occident, l’interdiction du prêt à intérêt est intégrée au droit laïc sous Charlemagne et perdure pendant tout le Moyen Âge. Elle est critiquée par quelques théologiens et juristes au XIIIe siècle. Le droit canon s’appuie sur la critique de la chrématistique par Aristote : pour le philosophe grec, l’argent ne devait pas pouvoir « faire des petits. » L’interdit est partiellement contourné au cours de la période médiévale. Les Juifs pratiquent le prêt à intérêt en vertu du verset 23-20 du Deutéronome : « Tu peux charger intérêt à un étranger, mais pas un frère israélite » (23-20)[2]. Philippe Auguste expulse les Juifs, puis les réintègre en 1198 et autorise le prêt à intérêt. L’interdiction est rétablie sous Louis VIII en 1223.
La Réforme protestante, par la voix de Jean Calvin en particulier, a contribué à la levée progressive de l’interdit du prêt à intérêt dans les pays européens. Sous la plume de Calvin, dans sa lettre sur l’usure[4], en 1545, le protestantisme justifie la légitimité de l’intérêt : le capital a un « caractère de bien immédiatement productif » et l’intérêt acquiert ainsi un caractère licite.
Les lois contre l’usure ne sont officiellement[réf. nécessaire] abrogées dans ces pays qu’au cours du XIXe siècle, le plus souvent. En France, le prêt à intérêt a été complètement libéralisé au début de la Révolution française. La législation canonique condamnera le prêt à intérêt jusqu’en 1830 et que le Vatican n’a rendu licite le prêt à intérêt qu’en 1917.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Int%C3%A9r%C3%AAt_%28finance%29
Y a jean et Jean … Mr le modérateur peut il faire quelque chose ? Merci !
Est-ce que le libéralisme est une religion, je dirais plutôt une idéologie…
Une religion et une idéologie sont statiques, or en ce moment, le monde n’a jamais été aussi hegelien, et dynamique : l’Esprit s’incarnant dans le monde, qu’on l’appelle Esprit où Raison, on le ressent maintenant. Avant cela pouvait être une lointaine abstraction, teinté de mysticisme, mais non, à chaque génération il y a une sorte de mentalité diffuse, un « esprit » qui traverse toute l’humanité, au niveau scientifique mais aussi au niveau existentiel, du rapport au monde. Et maintenant chacun de nous a des rapports quotidiens avec des personnes à travers le monde entier, avec des particuliers en plus… et on sait comment ça va, ou pas… on vit dans l’instant et dans le dynamisme.
Je n’avais jamais compris cette idée d’Esprit s’incarnant dans le monde, et Onfray non plus qui n’y voyait qu’une alternative à Dieu… mais il me semble que l’humanité est le substrat de cet esprit collectif donc, qui n’a jamais été aussi visible qu’aujourd’hui, et qui est en progrès. Alors est-ce que le but est l’absolutisme, l’Etat, la raison comme le croit Hegel ? Alors ce serait la fin de l’aventure aussi…
@ Upwind
Merci pour ce commentaire intéressant.
Si je comprends bien, en libéralisant l’usure, un des pères fondateurs du capitalisme était Jean Calvin.
Je pense qu’on peut admettre que sans l’usure, le progrès technologique n’aurait été possible.
On peut discuter sur l’utilité réelle du progrès technologique, le fait est qu’il existe et qu’il « faut faire avec », on n’a plus le choix.
La question qui se pose est de savoir comment utiliser ce progrès dans les limites planétaires pour le bien être de l’humanité.
Je pense que le prêt à intérêt a vécu et ne peut plus en aucun cas constituer une des composantes du futur.
L’interdire, et puis après?
Avant cela, je pense qu’il faudrait savoir par quoi le remplacer.
Sans prétention, voilà une file de discution qui lève un petit coin du voile
http://www.pauljorion.com/blog/?p=31301#comment-262254
@michel lambotte
« Je pense qu’on peut admettre que sans l’usure, le progrès technologique n’aurait été possible. »
Sauf en URSS et en chine.
D’ailleurs la référence en la matière est le livre de Max Weber, l’esprit protestant etc.
il ne s’agit pas simplement de l’usure…
J’ai l’impression que c’est plus la concentration du capital qui permet le progrès, pas nécessairement l’usure.
Historiquement, les scientifiques faisaient partie de milieux sociaux suffisamment aisés pour pouvoir réaliser des expériences et ayant l’éducation nécessaire à l’analyse et à la formalisation du résultat.
Les sujets sont devenus tellement complexes et gourmands en capitaux que les états financent maintenant ensemble des projets pharaoniques.
Exemple programme ITER :
Les premiers pays signataires de l’accord, l’Union soviétique, les États-Unis, l’Union européenne (via Euratom) et le Japon, furent rejoints par la République populaire de Chine et la République de Corée en 2003, puis par l’Inde en 2005. Ensemble, ces sept nations ou groupes de nations représentaient plus de la moitié de la population mondiale.
Jean 1, « Historiquement , ce sont les jansénistes catholiques et les calvinistes protestants qui ont cautionné moralement et idéologiquement le développement du capitalisme dans les sociétés occidentales («
Les jansénistes ? Z’êtes bien sûr de ça ? Ils condamnaient l’usure pourtant non ? Le prêt à intérêt tout court même. Voyez Duguet par exemple.
Voyez même sous la révolution, en 91, un curé et avocat ultra janséniste (et rousseauiste version jean-Jacques…) comme Jabineau qui s’en prenait aux membres de l’Assemblée en les traitant de « classe de capitalistes, agioteurs profitant du désordre universel des finances publiques pour ne s’occuper qu’à mettre à couvert leur fortune… »
Voyez l’ami Google… Taveneaux, « Jansénisme et prêt à intérêt. »
Je pense que le progrès technologique principalement d’ordre matériel a été déterminé par le besoin de compétitivité seul capable de payer la rente financière.
En fait, gràce(ou à cause) au prêt à intérêt, l’individu, l’entreprise, la société sont amenés à rechercher des formules plus compétitives pour vendrent leurs productions.
Cet état de fait occasionne un progrès qui n’est que d’ordre matériel et nous sommes tous pris dans cet enfer du toujours plus qui nous demande d’avancer sinon quelqu’un d’autre prendra notre place. Où cela va t il s’arrêter?
Il serait plus que temps d’entrevoir la productivité des ressources dans un ESPRIT DE COOPETITION comme le disait Jean Marie Pelt
http://www.ceca.asso.fr/JEA/SUPPORTS/rapport_entrepreneursdavenir.pdf
La diversité avec une religion qui prône un Dieu unique ? Ma foi, c’est osé.
Heureusement que les saints ont amené de la diversité pour nous éviter la monotonie.
Le progrès et les innovations qui en découle sont sous contrôle de l’oligarchie financière.
Une statistique .
Depuis 10 ans, en Amérique du Nord, l’efficacité énergétique des voitures a augmenter de 15%.
Dans le même temps, la puissance et le poids des véhicules augmentaient de 40% pour l’un et de plusieurs point pour l’autre (camionnette).
Si la puissance et le poids étaient resté les mêmes se serait une efficacité supérieur de 60% que nous aurions, ce n’est là qu’une très faible partie (puissance et poids) des innovations connues cachés sous brevets qui pourraient êtres utilisés.
Ce n’est là qu’un mince aperçu de la manipulation dont nous sommes l’objet.
Il n’y a pas besoin d’aller en amérique du nord pour avoir des chiffres identiques.
Voir page 231 : http://www.cgiet.org/documents/2011_06_16_voiture_de_demain.pdf
La masse est l’ennemi.
Ceci dit, une contrepartie de cette masse est la résistance aux crash tests.
La majeure partie de l’obésité de nos véhicules est cependant le résultat de l’ajout de dispositifs de confort (insonorisation, lèves-vitres, abs, esp, sièges chauffants, …).
Mais il est aisé de diviser par 10 la consommation d’un véhicule …
(Il suffit de diviser par 10 le kilométrage …).
Ces chrétiens ont au moins la sincérité d’admettre
qu’ils se préocupent plus du ciel que de la terre.
Cela les excuse d’ignorer tout ce qui se passe hors de France…
Ils ignorent notamment le tiers monde, où la hiérarchie religieuse,
gangrénée de plus en plus par l’ordre de l’Opus Dei du sinistre Escriva de Balaguer,
récemment sanctifié, mène, sous l’ordre des papes,
la répression contre les prêtres et les chrétiens
qui ne se soutiennent pas la dictature du capital.
Heureux les simples d’esprit…
Comment un chrétien pourrait-il se désintéresser des choses terrestres, alors que la religion chrétienne est par excellence une religion de l’incarnation? Selon la foi chrétienne, Dieu s’est fait homme en Jésus-Christ pour nous rejoindre et nous sauver au plus intime de notre condition humaine et terrestre.
La vie éternelle dans le Ciel n’exclut pas (bien au contraire!) l’enracinnement dans le plus concret des préoccupations terrestres, et la sensibilité, par exemple, au véritable massacre humain que la spéculation financière et la politique des agro-carburants ont engendré dans les pays les plus pauvres.
N’opposons pas « le ciel » et « la terre », deux réalités à la fois distinctes et unies dans le mystère de l’incarnation.
Exact, l’Eglise, à travers ses vaticaneries,
et leur relais de malfaisance,
encombrés de pédophiles et autres malades,
ne cesse malheureusement de s’occuper de la terre,
pour nous la pourrir, toujours couchée devant la classe dominante
Qu’elle s’occupe du ciel, et laisse en paix et ne pourrisse plus la vie des pauvres pêcheurs…
Charles, lisez- par exemple ceci (sur le blog de patrice de plunkett)
http://plunkett.hautetfort.com/archive/2011/10/24/le-document-antiliberal-du-vatican-souleve-l-interet-des-med.html
Des liens , j’en aurai à foison pour vous suggérer de changer votre regard sur le rapport de l’Eglise aux classes dominantes. Je vous conseille vraiment la lecture du petit livret « grandir dans la crise » publié par la conférence des évêques de France. Vous verrez que les temps ont bien changé à cet égard.
Exemple parmi tant d’autres, dans le monde entier des évêques se lèvent et s’indignent de la mainmise désastreuse des multinationales sur les pays les plus pauvres, entre autre dans le domaine agricole.
Ne pas confondre les chrétiens, ou autre croyants,
et les appareils qui vivent à leurs dépens,
et au service des pires causes.
Evidement, quand on défend la tyrannie du capital,
ou protège les pires exactions contre les enfants,
il faut faire des discours…
C’est exactement comme le discours de Toulon.
Des discours, ici ou là, pour retenir les ouialles.
Quand au même moment on sanctifie un fasciste, Escriva de Balaguer,
fondateur de l’Opus Dei, qui collabore étroitement dans le tiers monde
avec les pire tortionnaires.
les religions encore plus que le capitalisme ont une formidable capacité d’adaptation, histoire de ne pas couler avec le navire. Il sera difficile de se débarrasser du capitalisme, encore plus des religions. Mais il m’est plus facile de m’entendre avec un humain qui croit en dieu et qui pour cette raison est anticapitaliste, qu’a un capitaliste qui pour cette raison ne croit pas en dieu. Bref, fondamentalement athée, j’aspire a la fin des religions comme système de domination. Ce texte, me semble être, plus une recuparation de la révolte, qu’une preuve sincère d’indignation (et que ce mot m’agace, il est fini le temps de l’indignation, il s’agit maintenant de se révolter.)
Bonjour,
Je suis heureusement surpris de voir cette initiative posté sur ce blog.
Les temoignages joints ci-dessus http://www.chretiensindignonsnous.org/wp-content/uploads/2011/12/Annexes1.pdf
sont éloquents.
Cordialement,
Iader
…quel manque de foi 😉 …c’est bien là, pour moi, le problème.
Les Chrétiens sont en attente et en humilité ; leur espérance et leur foi passent par la relation entre les hommes, relation horizontale, qui évoque aussi l’immanence ; et par la relation avec Dieu, relation verticale, qui évoque la transcendance ; d’où l’opérant symbole de la Croix.
C’est admirable ; c’est incomplet …ou alors l’institution « Église » aura amoindri en ce sens le vrai message du Christ, pour mieux régner en ce monde.
Le bouddhisme, qui a maintenant plus mes faveurs (oh lui, là, l’ego beau parleur!), le bouddisme Zen en tout cas, aurait plutôt pour devise : chaque jour est un bon jour. Il convient de le vivre pleinement (« combustion complète » selon l’expression d’un maître) : faire en sorte que chaque jour soit LE bon jour (le meilleur possible) : nichi-nichi kore kô jitsu.
Comme l’aurait dit tel maître Zen – probablement le supérieur du monastère du Mont Hiei assiégé par la soldatesque à l’époque des luttes féodales au Japon – à ses bonzes affolés qui, courant en tous sens, lui demandaient : « Maître, comment faire pour échapper aux flammes ? – ..sautez au beau milieu ! ».
Comment transformer – ici et maintenant – l’enfer en paradis ?
…où l’on retrouve la responsabilisation permanente de l’individu dans le bouddhisme ; « aide-toi, le Ciel t’aidera »… sauf que les bouddhistes ne croient ni au Ciel ni à Dieu, à la rigueur à des témoins utiles, enseignant et agissant dans la vacuité : les boddhisatva.
Ceci posé, et qui n’était qu’une digression, bravo pour l’initiative !
Mais vouloir commencer d’appliquer sérieusement les préceptes des Évangiles, me paraît être un terrible engrenage … car pour bien et vraiment faire, et se dire suivant, sans compromission, du Christ, on risque vite de se retrouver en tunique et scapulaire, pieds nus dans la poussière, à prêcher les hommes et les oiseaux 🙂
…car : santé, sobriété, solidarité PLUS prière et contemplation, c’est l’idéal monacal. Y en a-t-il d’ailleurs un autre qui vaille, capable de racheter nos existences calamiteuses et peccamineuses ?
Mais vous allez désespérer les bourgeois du VIIe arrondissement, avec un tel brûlot communiste!
😀
En tout cas les pîquer et peut-être les réveiller de leur si long sommeil beaucoup plus bourgeois que catholique…
Les « piquer » au sens figuré j’espère, sinon ce ne serait pas très chrétien. 😉
Je crains malheureusement que, si d’aventure le pape reprenait votre discours, la ‘bourgeoisitude’ de beaucoup d’entre eux s’avèrera plus forte que leur ‘catholicitude’.
Et tout comme l’Action Française face à Pie XI, ils s’écrieraient : « Non possumus! »
Tja…
« Greed is good », comme disait Gekko…
La « bourgeoisitude » est DEJA plus forte, puisque « notre » discours est directement issu de celui de Benoît XVI ^^
A Amsterdamois,
La bourgeoisie catholique dit d’un côté « le pape, le pape, le pape » et s’arrange très subtilement de l’autre à faire semblant de ne pas entendre ses appels pressants à une rupture radicale avec le libéralisme.
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Christ%27s_Entry_Into_Brussels_in_1889.jpg?uselang=fr
😉
Le Christ avait dit un jour:
Leve-toi et marche!
Ce n’était pas une question de guérison miraculeuse.
C’était le pourquoi il a été crucifié comme terroriste.
Les sous-humains, sont les dominants.
Ils détruisent les lois fondamentales de l’espéce.
Allez donc voir le blog de Patrice de Plunkett ! Il y rend « les Lumières » responsables du libéralisme (qui pour lui, n’est pas que le libéralisme économique).
J’ai vu, autrefois, les dégats causés par un certain Patrice de Plunkett, alors responsable du Figaro-Dimanche et proche du Front National : il avait fait de son journal une machine de guerre contre le film de Scorsese. D’une façon générale, il était dix fois plus réactionnaire que Le Figaro quotidien, ce qui n’est pas peu dire.
Est-ce le même ? Et dans ce cas, s’est-il assagi ou tout bonnement centré sur la doctrine sociale de l’Eglise catholique (moins atroce, disons-le, que l’adoration des « marchés ») ?
C’est le même individu, devenu anti-libéral tout comme le Front National…
L’antilibéralisme, c’est souvent ne voir que l’écume,
et chez les politiques, c’est la volonté de sauver le capitalisme.
Au XIXème siècle, le Vatican paniqué par la montée de l’anticapitalisme,
avait lancé le bouclier encyclique « Rerum Novarum »,
qui dénonçait déjà les excès du matérialisme capitaliste,
devenu arme des partis conservateurs dit chrétiens démocrates.
Maintenant, le pape de service et homme de la secte Opus Dei,
née pour Franco et soutien des dictatures les plus atroces,
paniqué par le risque de révolutions contre la tyrannie du capital,
refait le même coup.
Le Vatican s’occupe plus de ses terres que du Ciel.
Si vous lisez le blog de Plunkett, vous constatez qu’il est en polémique fréquente contre les sites d’extrême droite qui l’attaquent avec violence. Il a fait plus que « s’assagir », il est passé à gauche sur le plan économique, social et politique en quittant le Figaro il y a 13 ans. C’est un changement radical. (Il vous en parle à vous personnellement, sur son blog, dans une note d’aujourd’hui sur ce débat).
La doctrine sociale de l’Eglise n’est pas « moins atroce » que l’adoration des marchés : elle la condamne, voir Jean-Paul II (encyclique Centesimus annus) et Benoit XVI (encyclique Caritas in veritate). .
Partout, l’Eglise catholique sous contrôle de l’Opus Dei,
autrement dit du capital et de ses appareils de répression,
soutient la tyrannie du capital, et met au rencart prêtres et chrétiens
qui défendent la dignité humaine contre les oppresseurs.
« Il y rend « les Lumières » responsables du libéralisme »: alors y a pas que lui. Dany Robert Dufour, par exemple, avec les Lumières anglaises. Adam Smith n’en est il pas? Je prefere ce genre de débat que celui qui a eu un temps rage, qui incriminait les Lumières dans le génocide perpétré par les nazis.
Voyez sa réponse sur son blog… http://plunkett.hautetfort.com/archive/2012/01/08/paul-jorion-ouvre-son-blog-aux-chretiens-indignes.html
Dans le manifeste : QUE POUVONS-NOUS FAIRE ?
1- D’abord, tous nous convertir…
à quoi ? sans plus précision de précision je suppose « église chrétienne »…je me trompe ?
Vous vous trompez… Mais c’est normal, le risque d’erreur vient de nous, nous avons utilisé ce terme dans son sens « interne » au christianisme : « se convertir », c’est entre autre « réaliser de véritables changements dans notre existence en se détournant du péché »
Je dis « entre autre », puisqu’évidemment la référence évangélique fait également partie de la définition ( http://www.eglise.catholique.fr/ressources-annuaires/lexique/definition.html?lexiqueID=265 ) ; mais c’est à la facette « modifier notre mode de vie » que nous faisons référence dans ce texte, et non pas au sens de « appeler les non-catholiques à devenir catholiques »
C’est effectivement important de spécifier que cela est « interne », cela se conçoit, merci pour la précision.
Peut-être faudrait-il faire une version qui s’adresse aussi aux non-catholiques alors, histoire d’éviter la confusion initiale pour ensuite avoir le privilège de nous dire que « nous nous trompons… » et « Mais c’est normal… » pour enfoncer le clou..
« …puisqu’évidemment… », l’évidence est aussi « interne » je suppose…
pas très subtil vous admettrez…
la conversion c’est simplement être un peu meilleur . cela semble peu mais c’est assez pour redresser toute situation catastrophique . un grain de sénevé , c’est pas ça ?
en fait c’est de l’homéopathie …
une étincelle dans la nuit,
ça ne s’oublie pas .
évidemment, la nuit revient puisque l’étincelle est sans durée .
alors, tous ceux qui ont eu ces « illuminations » ont tendance à vouloir imposer leur perspective : autant d’Églises que d’hommes …
Eg O
il faut aller sur le site de « golias »
http://golias-news.fr/
…et y découvrir certaines « turpitudes » de cette église qui se veut, comme les autres, dominatrice et profite de la désespérance en prêchant dans le monde ici-bas et promettant un paradis, quoiqu’elle est inventée entre temps le « purgatoire », elle participe activement comme béquille des pouvoirs et comme l’Histoire l’a montré elle est trop souvent complice des criminels !! les religions sont des « anesthésiques » des peuples !!
il faut faire barrage à l’intolérance et à l’obscurantisme : partout !!
http://www.union-rationaliste.org/index.php/20111108442/Informations/Non-a-la-regression.html
« La religion est le soupir de la créature opprimée, l’âme d’un monde sans coeur, comme elle est l’esprit des conditions sociales d’où l’esprit est exclu. Elle est l’opium du peuple. »
(Karl Marx / 1818-1883 / avec Engels, Critique de « La philosophie du droit » de Hegel, 1844)
Quelque part, ce sont aussi des démocrates chrétiens qui ont été le fer de lance de l’Europe actuelle et de ses principes qui prennent l’eau à tout va malgré les stratégies jésuitiques du pied dans la porte.
Un peu de foi, je suis pas contre, mais la foi aveugle, c’est un autre problème.
Je ne suis pas certain que la religion puisse apporter quoi que ce soit au merdier ambiant.
Mis à part le folklore des rites.
Croyez-moi, nous nous référons à tout sauf à la molle démocratie-chrétienne, mais bien plus à la radicalité des mouvements d’objecteurs de croissance…
J’ai un peu du mal avec la religion, bien que baptisé en bonne et due forme.
Si des chrétiens pratiquants souhaitent remettre en cause un état des lieux pour le moins problématique, je n’ai pas d’objection.
Si les chrétiens d’aujourd’hui se souvenaient de la radicalité contestataire des premiers chrétiens, au lieu de cette justification de l’ordre ambiant dans laquelle l’Eglise s’est trop complue pendant tant de siècles, on ne pourrait qu’applaudir.
Face au danger mortel qui menace l’humanité, les bonnes volontés ne sauraient être de trop.
Entièrement d’accord avec vous Amsterdamois! Et tel est le sens de notre engagement, dans la continuité de notre Eglise, qui nous le savons porte aussi ses fardeaux, ses lourdeurs, ses confusions. Que la conversion de l’Eglise comme celle de nos coeurs est lente! Mais les lignes bougent, j’en suis convaincu…
Viser l’autonomie plutôt que l’assistance.
Bien que comme vous je mette le plus faible au cœur de ma philosophie politique, je voudrais profiter de votre billet pour mettre en relief une différence. La question que je me pose n’est pas celle de l’assistance au plus faible, le fort qui s’occuperait du plus faible par charité, mais la question de l’autonomie du plus faible. Comment nous organiser, comment développer nos institutions et notre culture pour que le plus faible puisse contribuer à la vie collective, comment faire pour reconnaître sa liberté à contribuer, comment le rendre employable?
Ma question n’est donc pas ce que nous pourrions faire pour les faibles qui conduit à l’assistanat, une correction après coup, mais celle de l’autonomie, de ce que pourraient faire les faibles pour nous.
Et la liberté de ne rien faire ? La relation désintéressée c’est donner sans se sentir assistant ou charitable, juste parce qu’on peut.
Sido,
je parlais surtout de nos choix et de notre organisation collective, c’est à dire du pan philosophique politique. Le respect de la liberté de choix personnel, c’est à dire le pan éthique de la philosophie se traduit par des dispositions collectives incitatives pour l’essentiel plutôt que des dispositions coercitives, bien qu’il en faille aussi (songez aux réglementations routières qui me semblent un excellent champ de réflexion et d’observation pratique accessible à tous de la combinaison des choix collectifs et des choix individuels)
par le plus fort j’imagine ?
qui sommes quand même assez forts …
Aïe aïe aïe !
Tikarol,
vous me comprenez de travers. Tant pis.
Tikarol,
si vous souhaitez approfondir la question:
« Eloge de la faiblesse » d’Alexandre Jollien. Une petite discussion imaginaire entre lui, qui est assez lourdement handicapé moteur, et Socrate.
@ Michel Martin: « pour que le plus faible puisse contribuer à la vie collective » et « le rendre employable « c’est la même chose pour vous? Il y a un pas très loin dans le temps, un « psychopathe » de patron, détesté de tous les salariés ayant croisé sont chemin, m’a dit que j’avais un problème d’ employabilité. Et bien, vous savez quoi? je l’ai pris de sa part pour un compliment. Par contre, j’ai été bénévole pendant des années en soutien scolaire, je n’ai pas eu l’impression de mal faire ce travail. Et réfléchissez un peu à ce mot « autonomie » que vous brandissez: quelle idéologie il cache. Soyez entrepreneur de vous même, blabla…Rien à voir avec le premier sens de ce mot, il est utilisé pour juger des liens (de dépendances) qui sont non rentables au capitalisme.
Lou,
L’autonomie à laquelle je pense, c’est celle d’une attention à faire une place à chacun, s’il le souhaite. Par exemple, je suis à fond pour tous les aménagements qui facilitent la vie aux handicapés, de même que je trouve que les incitations à employer des handicapés ne sont pas suffisantes etc…
J’ai toujours su de quel côté de la barricade était Jésus, dommage qu’il traîne autant à rappliquer ici on va avoir besoin de bras pour la bataille imminente…
Alexandre Blok ne se posait pas la question ; la fin de son poème Douze (qui date de Janvier 1918, traduit par Olivier Kachler chez Alia) :
… Ils avancent ainsi d’un pas conquérant –
A l’arrière – le chien affamé,
A l’avant – avec le drapeau sanglant,
Et par delà la tempête, invisible,
Et pour toutes les balles invulnérable,
Avec une douce allure en surplomb des tempêtes,
Avec toute une floraison en perles de neige,
Et sa petite couronne de roses blanches –
A l’avant – Jésus-Christ.
Ca vient, ça vient …
Je rejoins le constat sur les causes de la crise que nous traversons et sur la nécessité d’une nouveau fonctionnement pour la société si on veut en sortir… Je connais le catholicisme j’ai été baptisé, j’ai fait mes communions et bien sûr suivi le catéchisme… Je m’en suis éloignée. Pour moi l’homme est et dois être responsable de son destin. personnellement laisser le dogme libéral pour le dogme de la religion serai une erreur gravissime .. les religions aux travers de l’histoire et encore de nos jours sont dévoyées par les hommes qui sont censés les représenter. De plus( mais c’est vraiment mon idée personnelle) pour moi suivre une religion c’est abandonner sont libre arbitre. Les religions pour les sociétés humaines « représentaient l’image du père » dans les débuts de l’histoire et à leur origine n’étaient pas négative dans les valeurs qu’elles prônaient. Mais comme à leurs habitudes, les hommes ont récupérés ce pouvoir et se sont permis toutes les exactions possibles au nom de l’église, de l’islam… voila pourquoi je respecte les personnes pratiquantes de toutes les religions. Je suis par contre vraiment inquiète de la résurgence de ces dogmes en temps de crise. On vois déjà chez nous apparaitre certains mouvements inquiétants qui montre que nos valeurs républicaines sont en danger (caricature de Mahomet pièce de théâtre envahi par des gens qui veulent empêcher d’autre personnes de voir un pièce qu’ils désirent voir au nom de leur religion). Pour conclure les religions comme les extrémismes sont les dangers qui nous guettent dans cette crise. Alors bien sûr on peut et on dois tous travailler main dans la main mais s’il vous plaît laissons les religions dans la sphère privée.
La religion, c’est de l’hypnose bien packagée. AMHA.
Je préfère un hypnotiseur qui s’affiche comme tel, disant j’hypnotise, qu’un prêtre et toute sa hiérarchie. Je ne pense pas que le 21 ème siècle sera religieux. Dans l’ensemble les gens ne sont plus dupes. Pas plus les populations arabes qui finiront par virer leurs imams, après avoir dégagé leurs autocrates.
Qui peut croire des fariboles comme Dieu a dit ceci ou cela, a fait ceci ou cela ?
Toutes ces histoires à dormir debout.
Faut pas forcément prendre au pied de la lettre….
Pourtant, c’est comme ça que ça marche.
C’est très basique.
C’est trés bien, j’aime beaucoup les chrétiens de gauche, les chrétiens résistants. Mais, si je peux me permettre de glisser mon petit grain de sel. Nous avons, les indignés comme mouvement, j’espère ne pas voir Paul Jorion invité des billets des Juifs indignés, des sépharades indignés, des chrétiens coptes indignés, des indignés de la rue de belleville… L’indignation ce ne devrait pas donné lieu à une nouvelle étape de l’affirmation de nos différences. Je suis indigné que le pape Benoit XVI n’offre pas toutes ces richesses pour que la faim dans le monde s’arrête. Je ne devrais peut-être pas être aussi « violent », mais les prises de position éthique m’indigne quand elles ne sont pas suivi de faits. Que l’église cesse offre au monde sa richesse et on en reparle?
Je vous invite à découvrir le site de l’ACO .
En le parcourant (ressources, résolutions etc..) vous verrez des chrétiens qui vivent leur conviction à travers leur engagement dans le mouvement social (dans les organisations syndicales et politiques, associatives ) et dans leur vie familiale.
Lire par exemple Résolutions Rencontre Nationale de Poitiers 2010 .
Dernier article sur TVA sociale
et bien d’autres.
Je retrouve dans ce mouvement bien des valeurs illustrées par le blog de Paul Jorion (que je suis depuis fin 2008) et exprimées par des intervenants.
C’est bien pour cela que le poids de tous les préjugés est un obstacle pour tous les gens de bonne volonté .
http://www.acofrance.net/index.php?ID=1011457
Personnellement ce n’est pas Dieu que je n’aime pas, seulement son fan club.
Guy Bedos
Alexandre Jollien
Si Dieu existe, il m’a tout l’air de penser la même chose : « qu’ils se démerdent »
Efarista,
la saillie de Jollien s’adresse surtout aux prosélites parce qu’il me semble bien que lui-même soit croyant.
Personnellement, tout en étant agnostique, je ne peux me restreindre à ne me considérer que comme une machine biologique. J’aime bien le texte de Jean Zin « L’improbable miracle d’exister « .
Mike,
on a les fans qu’on mérite
Dieu n’existe pas. C’est lui qui me l’a dit.
Dieu, je ne l’ai jamais vu. Satan par contre, je le vois tous les jours , il pète de santé.
« Personnellement ce n’est pas Dieu que je n’aime pas, seulement son fan club. »
+1
Hé Paulo t’as pris un sérieux risque.
Maintenant, attends toi au manifeste des islamo démocrates ou des vichnus écolos, sans oublier les librex judéo associés.
Pas sûr de trouver un plus petit commun multiple…
Réponse à Eomenos. Rien ne nous empêche d’avoir des actions communes avec des catholiques contre le capitalisme ou le racisme, si nous ne nous dispensons pas de les combattre sur la « morale sexuelle », et si nous leur faisons clairement savoir.
« la morale sexuelle culpabilisante de l’Eglise ». Cette vieille rengaine type fin des années 50 ne tient plus la route, sauf pour ceux qui aiment ressasser les ron-ron d’antan.
Nous sommes en 2011, connaissez-vous l’Eglise ? son évolution sur cette question? Doit-elle s’aligner sur le culte ambiant de la jouissance sans limites (autre face du libéralisme) pour être crédible à vos yeux?
Oui, enfin bon, parmi les ténors de l’homophobie politique en France, on trouve bon nombre de cathos…
Serge Lallouche,
Voilà bien un procédé de prosélyte, faire apparaître des « ou bien ou bien » artificiels pour convaincre, pour se convaincre. Les vendeurs utilisent le même procédé pour emporter les marchés et notre président aussi. Comme ça ensuite, quoi d’étonnant à ce que cette méthode conduisent à la division (ceux qui s’alignent sur le culte ambiant de la jouissance sans limite d’un côté et les valeureux résistants à ce culte de l’autre), alors que religion veut aussi dire relier, rassembler. Étonnant, non?
A Michel Martin,
Je ne vends rien, je n’applique aucune méthode prosélyte, croyez le bien. J’essaie de mettre le doigt sur une contradiction qui je le pense, nous mène à l’impasse. Vous n’êtes pas obligé de partager ce point de vue, et je respecte cela, sachez-le.
Sans esprit de division, au contraire, je vous redis ce qui me semble être de mon point de vue l’impasse dans laquelle nous n’en finissons pas de nous enfoncer : adopter d’un côté une position radicale contre le libéralisme économique (position que je partage ô combien!), et de l’autre, adhérer au libertarisme culturel, au culte de la jouissance sans limites, donc ressasser le bon vieux refrain sur « la morale sexuelle de l’Eglise ».
Oui, il fut un temps où sur cette question, l’Eglise s’est embourbée dans de tragiques confusions, réduisant le corps au lieu de tous les pêchés, et se figeant dans une morale sexuelle effectivement culpabilisante. Mais nous n’en sommes plus là, ce qui n’empêche l’Eglise de mettre en garde à juste titre, contre un rapport au corps purement instrumental et pulsionnel.
Je crois que nous n’en sortirons pas, tant que nous ne prendrons pas conscience de ce qui relie profondément le capitalisme économique et anthropologique : faire de l’individu un pur consommateur, en établissant le règne des pulsions, et en généralisant le fantasme de l’avoir et de la pulsion sans limites. Nous crevons de cette pulsion infantile du refus des limites.
Qu’en pensez-vous?
@Serge Lellouche,
J’en pense que nous devons raccorder nos paroles (qui ont la capacité de nous faire nous prendre pour Dieu), nos actes et leurs conséquences. Le premier modèle d’organisation qui me semble satisfaire à cette exigence est l’organisation sociocratique d’Endenburg qui permet de relier le je et le nous en pratique. La mesure, l’évaluation de nos actes est en général le point faible de la plupart des dispositifs auquel la liturgie de quelque nature qu’elle soit n’échappe pas. Je suis particulièrement sensible à des travaux comme ceux d’Esther Duflo qui a mis l’évaluation au cœur de son action de lutte contre la pauvreté. Ce n’est pourtant pas à vous que je vais apprendre que l’enfer est pavé de bonnes intentions. Mais la religion demeure bien trop souvent l’opium du peuple, c’est à dire un support de l’acceptation de la domination, une pratique rituelle charismatique très rodée de l’enfumage collectif (cf Bourdieu ou Levi-Strauss par exemple). Pour fixer les idées, j’éprouve une certaine admiration pour un homme politique comme Vaclav Havel qui a su se prémunir contre l’échauffement que procure le pouvoir, quel qu’il soit.
Je suis athée mais j’adhère complètement aux valeurs citées dans ce manifeste, comme la simplicité volontaire (à ce propos voir le site du colibris http://colibris.ning.com/), l’amour et le respect des hommes et de la terre, qui sont si merveilleux, la solidarité……
Ce sont ces valeurs qui orientent mes choix et la façon dont j’élève mes enfants.
Bonne journée à tous
Rappelons aussi que le message évangélique, le message chrétien, en insistant su l’éminente dignité de l’homme porte en germe les idéaux démocratiques, les droits de l’homme etc. (l’homme ‘créé à l’image de Dieu’, ‘Ce que vous avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait’ etc.), même si bien évidemment les hommes ont fait de ce message tout autre chose. Un athée comme moi se sent plus proche de ce point de vue du christianisme que de tout autre religion.
Ma religion, si j’en ai une, est celle ci :
« Nous nous battrons en France. Nous nous battrons sur les mers et les océans. Nous nous
battrons avec une confiance croissante et une force croissante dans les airs. ..
Nous nous battrons sur les plages. Nous nous battrons sur les terrains de
débarquement. Nous nous battrons dans les champs, et dans les rues, nous nous
battrons dans les montagnes. Nous ne nous rendrons jamais ! »
Winston Churchill
Trop tard, ça fait bien longtemps que la perfide Albion à capitulé devant les banques, et surtout les banquiers.
Laissez les religions à la croyance de chacun. Le désastre actuel n’est pas d’ordre religieux mais de l’asservissement imposé au plus grand nombre pour les intérêts et profits de seulement quelques uns.
Bonjour,
« C’est en gardant le silence, alors qu’ils devraient protester, que les hommes deviennent des lâches » (Abraham Lincoln).
Je ne suis pas chrétien, mais d’éducation arabo-islamique. Le quotidien français La Croix m’avait donné la parole dans les années quatre-vingt et quatre-vingt-dix à l’époque où j’étais le bienvenu pour donner une sensibilité arabo-islamique aux débats. Depuis, je me suis abstenu de participer aux débats médiatiques car l’environnement n’est plus même aujourd’hui.
Fin décembre 2011, j’ai mis à la disposition de tout citoyen indigné, un dictionnaire de 150 thèmes pour savoir mettre les bons mots sur ses maux. Ce Dictionnaire factuel des citoyens indignés est hors commerce. Téléchargement gratuit sur site : http://dico.indignes.free.fr
Ceux qui se reconnaissent parmi les citoyens ci-dessous sont ceux pour qui j’ai dédié ce Dictionnaire.
1) Le citoyen doit s’indigner de certains usages que font des deniers publics les gouvernements et les élus.
2) Le citoyen doit s’indigner de l’usage qu’ils font, en partie, de la confiance qu’il leur a accordée.
3) Le citoyen doit s’indigner de l’image qu’ils montrent aux peuples et nations du monde.
4) Le citoyen doit s’indigner du fait que l’hypocrisie et le cynisme font d’une activité noble (la politique), une activité dépréciée par des élites politiques indignes de gouverner les nations.
5) Le citoyen doit s’indigner de la fuite en avant du pouvoir politique qui ne sait que produire chaque année plus de lois et règlements sans arriver à éradiquer les causes des crimes et délits en augmentation.
6) Le citoyen doit s’indigner du comportement inacceptable des policiers dans de nombreuses circonstances, particulièrement contre les jeunes et les populations des quartiers pauvres.
7) Le citoyen doit s’indigner des liens tissés par le gouvernement de son pays, avec les dictateurs et tyrans, entretenus au nom des intérêts économiques nationaux au mépris des règles de justice.
8) Le citoyen doit s’indigner de la violation systématique des règles éthiques et morales dans son pays.
9) Le citoyen doit s’indigner de la promotion de « pseudo-libertés » qui servent de diversion afin d’empêcher les peuples d’exiger le respect des libertés fondamentales.
10) Le citoyen doit s’indigner de l’égoïsme des riches et de l’indifférence des institutions à l’égard de la misère des peuples pauvres.
11) Le citoyen doit s’indigner devant le harcèlement que font subir, aux plus vulnérables, les marchands et leurs auxiliaires (publicitaires, banquiers, assureurs) pour les inciter à consommer toujours plus.
12) Le citoyen doit s’indigner de l’indignation sélective des élites politiques et intellectuelles de son pays face aux drames et injustices dans le monde.
13) Le citoyen doit s’indigner du refus de réagir vigoureusement ensemble à la dégradation avancée de l’environnement physique et bactériologique de notre planète.
14) Le citoyen doit s’indigner du désordre moral sciemment entretenu par la prolifération volontaire de certaines productions culturelles décadentes servant à abrutir les classes populaires sans moyens d’auto-défense intellectuelle.
15) Le citoyen doit s’indigner des choix de société conçus pour que le futile (gaspillage) prenne la place de l’utile (nécessaire), en miroitant la perspective d’un bonheur éternel au consommateur.
16) Le citoyen doit s’indigner des choix de société sciemment établis pour protéger des intérêts particuliers, tout en œuvrant pour détourner l’attention des citoyens des problèmes inhérents à ces choix.
17) Le citoyen doit s’indigner du contenu des programmes éducatifs qui produisent en masse, parmi les enfants des classes populaires et moyennes, des citoyens intellectuellement désarmés ne pouvant jamais réfléchir seuls sans l’aide de « la voix» des medias, plus particulièrement celle de la télévision.
18) Le citoyen doit s’indigner du détournement des consciences, transformant certains citoyens en simples chambres d’échos aux slogans conçus par les «intellectuels escrocs » et les «intellectuels faussaires».
« Chrétien Indigné » marié avec une musulmane franco-marocaine, mon oeil n’a pu manqué d’être attirer par votre commentaire 😉
…Je le diffuse sur notre forum : http://dialogueabraham.forum-pro.fr/t569p30-manifeste-des-chretiens-indignes#18286
merci pour ce texte que je relaierais bien sur mon blog. Mais le lien http://dico.indignes.free.fr ne semble pas fonctionner.
N’y aurait-y pas une erreur d’écriture?
le lien correct est :
http://dico.des.indignes.free.fr/
ici