Billet invité. Son auteur est chirurgien.
Parmi les deux gels utilisés dans la fabrication des prothèses PIP (voir par exemple, ici et là), l’un, « il est vrai, n’a pas reçu l’agrément des normes françaises », explique Me Yves Haddad. « Le problème est un problème de prix de revient et de coût, donc de bénéfice. C’est une démarche capitaliste, et c’est comme ça. » L’avocat a ajouté pour la défense de l’entreprise qu’il n’est pas démontré scientifiquement, à ce jour, que ce produit ait un caractère de dangerosité. « Le reste, c’est de la philosophie. Ce n’est pas bien (…) mais c’est comme ça », conclut-il.
Le philosophe peut il parler du reste ?
La pose d’implants mammaires est une intervention chirurgicale, et à ce titre comporte des risques pour la santé. Les bénéfices et les risques sont discutés au cas par cas et peuvent donner lieu à la réalisation de l’intervention moyennant un prix.
Comment est-on passé d’une procédure risquée (pour la santé et pour les conséquences économiques) consignée dans un contrat privé, à une catastrophe sanitaire, sortant du cadre privé et concernant le contribuable ?
« Une démarche capitaliste » est une notion qualifiée négativement par l’avocat de la société incriminée quand il dit : « ce n’est pas bien, mais c’est comme ça ».
L’expression « c’est comme ça » n’est pas sans rappeler le caractère amoral de l’économie libérale, mais existant et s’imposant cependant comme une évidence.
Jean Claude Michéa parle de ce point précis :
Il pourrait être utile, pour les citoyens que nous sommes tous, que le philosophe réponde à l’invitation de l’avocat à dire ce qu’est « le reste », avant que la justice ne le fasse dans le seul espace qui lui est imposé par le « droit libéral » qui n’est pas conçu pour réprimer un comportement social amoral et non vertueux, affaiblissant ainsi (concurrence déloyale) le comportement individuel moral ou vertueux, d’un médecin face à son patient, qui lui doit faire face au droit classique, et doit répondre de sa moralité (code de déontologie).
Si rien n’est fait, pour individualiser la justice au cas par cas, la logique libérale implacable fera passer à grande échelle, le médecin, du statut de victime collatérale possible de l’escroquerie, à celui de complice collatéral par construction logique (libérale).
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Notre commentateur Fod a réalisé une transcription de la vidéo de Jean-Claude Michéa, qu’il a l’amabilité de partager avec nous.
Jean Claude Michéa
La logique libérale
Une question que se pose un nombre croissant de contemporains, particulièrement dans les classes populaires du monde entier, c’est « comment se fait-il que le monde du progrès matériel et technologique soit un monde où se multiplient les évènements moralement inacceptables ? » En fait, je crois qu’il faut revenir aux sources de l’occident moderne et comprendre que son acte fondateur remonte aux traumatismes des guerres de religion. La guerre civile idéologique est la guerre désocialisante par excellence. Refonder une nouvelle société va supposer que l’on va trouver une solution. Puisque les hommes s’entretuent au nom de la morale, de la philosophie ou de la religion, il va falloir s’arranger pour neutraliser ces sources de disputes et de discordes et fonder la vie en commun sur une tout autre base : l’état devra être neutre sur la question des valeurs. Ses interventions devront simplement veiller à ce que la liberté des uns n’empiète par sur celles des autres. C’est ça le principe de la modernité et le libéralisme est le courant de la modernité qui a porté jusqu’à son point le plus radical et le plus cohérent cette exigence. Le seul langage commun entre les hommes, c’est leur aptitude supposée naturelle à être guidé par leur intérêt bien compris. Sur les questions d’argent tout le monde est de la même religion. Le commerce de tous avec tous permettra de mettre fin à la guerre de tous contre tous.
Quand je dis que dans la société libérale, la morale n’a plus sa place, ce n’est pas au sens où elle devrait être persécutée ou éliminée, c’est au sens où elle est privatisée. De même que les libéraux vont privatiser la distribution de l’eau, de l’électricité ou de l’enseignement, on va privatiser les valeurs morales. Chacun est toujours libre de dire «je trouve que le salaire des patrons du CAC 40 est indécent. Est-ce bien, est-ce mal ? Est-ce que la façon dont on exploite les ressources de la planète correspond vraiment au bonheur de l’humanité ? “. Toutes ces questions peuvent donner lieu à des colloques animés au sens où chacun vient apporter sa conception privée de la chose. Mais ce qui est entendu, c’est qu’aucune des solutions privées, distrayantes et décoratives en tant que telles ne doit servir de base à une politique. C’est pour cela que les libéraux se présentent toujours comme les tenants d’un discours qui signent la fin des idéologies. Le grand problème, c’est qu’il doit y avoir régulièrement des élections et que tous les 5 ans, il faut déployer une rhétorique électorale pour que le chaland accepte de valider, sous une forme de gauche ou de droite, la poursuite du programme libéral. Donc, c’est vrai que pendant les campagnes électorales, il est permis à des politiciens libéraux d’invoquer Dieu, la morale, l’écologie, de critiquer Mai 68. Tout est possible. Ce qui explique par exemple que le président Sarkozy peut dire qu’à titre privé, lorsqu’un ouvrier qui travaille depuis 30 ans va se retrouver à la rue parce qu’un patron voyou aura cherché dans le cadre de sa métaphysique de la rapacité à gagner des profits indécents, il pourra dire au moins devant les écrans de télévision que d’un point de vue moral, sans doute, il les comprend, mais que – et là est sa grandeur et l’ampleur de son sens du sacrifice – il doit sacrifier la voix de sa conscience morale qui n’est qu’une voix privée. Quand on en revient aux choses sérieuses, quand le pouvoir est remis en place, il faudra que tout jugement moral soit mis entre parenthèses.
Exemple de neutralité libérale : la prostitution
Pour comprendre l’idée que la société libérale est axiologiquement neutre, c’est-à-dire qui ne se réfère à aucune valeur religieuse, morale ou philosophique commune, il y a un exemple très simple. Au nom de quoi quand la prostitution est librement consentie ne serait-elle pas considérée comme un métier comme un autre ? C’est intéressant de voir qu’en Allemagne où la gauche a imposé l’idée que l’activité prostitutionnelle est un métier comme un autre, des ouvrières allemandes se sont vues très naturellement proposer par l’Anpe allemande comme métier, qu’elles devaient accepter sinon elles perdaient leurs indemnités chômage, des contrats d’hôtesses de charme dans un Eros Center. On est là au bout d’une logique libérale libérée de tous les tabous. Puisque la prostitution est un métier comme un autre, comme boulanger, électricien, l’éducation nationale ayant pour fonction première de former la jeunesse à tous les métiers possibles, je ne vois pas au nom de quoi l’éducation nationale ne prendrait pas en charge la construction de filières de formation à la prostitution (licence, master etc…) avec le corps d’enseignants adaptés, les examens correspondants, le corps d’inspecteurs qu’il faut. Et puisqu’il y a une logique libérale, la réalité dépasse toujours la fiction. Depuis 2008 en Nouvelle-Zélande, le gouvernement est en train d’étudier la construction d’une filière d’étude de la prostitution (licence, agrégation) qui sera enseignée à l’université, d’ailleurs pourquoi pas déjà au lycée si c’est un métier comme un autre. Si je suis libre de vivre comme je l’entends, dès lors que je me prostitue volontairement et que je ne nuis à personne, de quel droit pourrait-on brimer ce droit fondamental de l’homme et de la femme et de m’empêcher de vivre ? C’est toujours au nom des droits de l’homme que les avancées du capitalisme ont lieu.
Le nomade attalien
L’idée que pour devenir un véritable citoyen du monde, il faudrait rompre radicalement avec tous les enracinements particuliers qui nous définissent au départ de la vie : l’attachement à des êtres, à des lieux, à un cadre de vie, une culture, une langue, est au coeur du système libéral. Il est clair que le Dogon du Mali aura toujours plus de chance de comprendre le berger mongol qu’un cadre du FMI dont le seul horizon culturel est la croissance illimitée dans un monde sans frontières. De ce point de vue, l’acte émancipateur pour le libéral, c’est la délocalisation. Au fond, il faudrait, pour que l’humanité ait une chance de devenir une véritable humanité, produire à la chaîne des Jacques Attali : transformer l’homme en maître attalien qui, comme il s’en vante en permanence, consume sa vie entre deux aéroports, avec pour seule patrie, un ordinateur portable. C’est un mode de vie hors sol dans un monde sans frontières à la croissance illimitée que la gauche valorise comme le sommet de l’esprit tolérant et ouvert, alors qu’il est simplement la façon typique de la classe dominante d’être coupé du peuple. Combien de kérosène coute la réalisation d’un monde où chacun vivrait en nomade attalien ? On a souvent parlé de gauche caviar, je me demande si on ne pourrait pas parler de gauche kérosène pour désigner ce que devient la nouvelle gauche : ce nouveau type humain que l’on nous vend à longueur de journée et qui est cette transformation de l’homme de gauche en nomade perpétuel, en touriste politique, et qui vit sa dépense de kérosène comme sa grande contribution à l’avenir de l’humanité.
L’universel, c’est le local moins les murs. On n’accède pas à l’universel en détruisant le local et en délocalisant, c’est en abattant les murs qui séparent les cultures locales. Et de ce point de vue, on comprend la mise en garde de Rousseau quand il nous disait : « défiez-vous de ces cosmopolites qui vont chercher au loin des devoirs qu’ils dédaignent accomplir autour d’eux. Tel philosophe se flatte d’aimer les Tartares pour être dispensé d’aimer ses voisins. » Rousseau a décrit là quelque chose de fondamental de la mentalité libérale, et notamment des libéraux de gauche et d’extrême gauche.
Démission de la gauche
Quelle est la différence aujourd’hui entre un homme de gauche et un homme de droite sur le plan de la politique ? C’est que l’homme de gauche est rallié à l’économie de marché vaguement régulée et que sa différence électorale, il la jouera sur la légalisation de la drogue, du mariage homosexuel, ou tel ou tel problème sociétal qui feront le plus grand plaisir des bobos du monde entier et des classes urbaines, sans dire un mot de ces paysans qui composent presque la moitié de la planète et qui sont les grands absents de tous les programmes de la gauche moderne.
Quand on pense que deux des plus grandes institutions du capitalisme international sont dirigées par deux socialistes français, DSK et Pascal Lamy, on peut mesurer l’ampleur du drame, et c’est une des raisons qui explique que dans ce monde qui devient indécent, les forces qui devraient se faire entendre pour critiquer ce monde sont tragiquement muettes.
La croissance ?
Nous avons une gauche maintenant qui sur le plan de sa philosophie fondamentale, s’est ralliée à cette solution libérale et moderne qu’a formulé, une fois pour toutes, ce grand penseur commun à la gauche et à la droite qu’était George Bush, «la croissance n’est pas le problème, elle est la solution. Relançons la croissance et nous pourrons alors rentrer dans le meilleur des mondes ». Or la croissance est le problème. Quelqu’un qui a fait un peu de philosophie aura envie de dire « la croissance de quoi ?» C’est à dire que quand je m’amuse avec mes élèves à leur poser la question : « êtes vous pour l’augmentation de ? » – puis, je laisse un silence -, il y a toujours deux ou trois élèves qui commencent à dire « l’augmentation de quoi, Monsieur ? ». Je dis «bonne question dictée par le bon sens !», l’augmentation ne peut pas être un programme par lui-même. Eh bien, sachez que les maîtres de ce monde ont pourtant une position étrange : pour eux, la croissance, synonyme d’augmentation indéfinie, est une philosophie à part entière. Cette croissance incorpore les choses les plus diverses : le pétrolier qui s’échoue sur les plages de Bretagne ou d’Espagne, l’usine qui saute en Inde, les progrès de la délinquance. Tout ce qui produit de la valeur ajoutée engendre de la croissance et c’est donc bon pour l’humanité. Si 40 000 voitures flambent chaque année en France, à titre privé, n’importe quel libéral comprendra que le pauvre ouvrier qui ne peut plus se rendre à son travail subit là un préjudice particulier, mais placé à l’échelle de la croissance et à la relance de l’industrie automobile que ces incendies occasionnent, on peut regretter qu’il ne brûle que 40 000 voitures par an. S’il en brulait 400 000, peut-être que le chômage serait résolu, l’inflation diminuée et la compétitivité de nos grandes entreprises supérieures. La grande objection que produit la notion de croissance et qui commence à rentrer dans les cerveaux, bien qu’aucun homme politique n’en tire la moindre conséquence pratique, c’est que dans un monde limité, la croissance infinie et illimitée est une impossibilité technique, matérielle, scientifique. Si on ne part pas de là, du mur écologique qui attend l’humanité, aucune réflexion intéressante sur le sort de la planète n’est possible. Si 6 milliards d’habitants décident de se construire une piscine privée, il arrive un moment où la terre – un élève de CM2 peut le comprendre – ne pourra pas supporter la charge. Et pourtant, nous nous dirigeons tranquillement vers cet idéal impossible. Et donc qu’on le veuille ou non, il faudra changer de manière de vivre pour l’humanité, et notamment pour ses élites, tôt ou tard, et le plus tôt sera le mieux.
Le jeunisme
La jeunesse occupe une place extraordinaire dans l’imaginaire de la modernité. On en a un signe dans «nous voulons rester jeune à tout prix», ce qui aurait étonné tous ceux qui peuplaient les civilisations antérieures pour qui il fallait bien que jeunesse se passe. Quelles que soient les quantités de Botox et de lifting, rester jeune à tout prix est un idéal impossible. D’où vient ce mythe de la jeunesse ? Toutes les nations totalitaires, des komsomols aux Hitlerjugend ou les Gardes rouges de Mao, ont accordé une place centrale à la jeunesse, mais une société qui met à la place de la philosophie ou de la morale, la science ou la technique, ou plutôt l’imaginaire de la science et de la technique, va donc nous familiariser avec les idées que pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, les enfants sont les parents de leurs parents. D’où cette culpabilisation extraordinaire qui atteint la plupart des parents qui effectivement se sentent complètement désorientés dès qu’il s’agit de transmettre quelque chose ou de signifier une limite ou un interdit puisqu’au fond, c’est à eux à apprendre à l’école des enfants l’essentiel de la vie. Quiconque voit des enfants en bas âge comprend qu’au point de départ, il y a un idéal de toute puissance infantile que l’éducation va devoir civiliser. Comme le disait Lévi-Strauss, l’enfant n’est pas spontanément dans le donner-recevoir et rendre, il faut lui apprendre à attendre son tour, à passer après le frère, après la soeur. C’est d’ailleurs pourquoi les enfants uniques ont une facilité plus grande à s’intégrer dans les mécanismes de la modernité et du marché, et pourquoi la Chine, civilisation peuplée d’enfants uniques, au moins dans les zones urbaines, s’intègre dans le capitalisme avec une si grande facilité.
Éduquer l’enfant, c’est donc aller au rebours de sa nature. C’est lui apprendre à savoir donner, à savoir recevoir, à savoir rendre, et pas devenir un tapeur ou un futur exploiteur. Or, chacun voit bien que les principes de l’éducation libérale, c’est le contraire, émerveillés devant l’égoïsme de ce petit tube digestif sonore qui s’agite au départ.
Le parent est moderne, notamment quand il est de gauche, il retrouve le miroir des valeurs que le libéralisme lui enseigne et sa seule pédagogie est de mettre l’enfant au centre de tous les processus et de le laisser s’exprimer. Alors que je dois précisément lui apprendre à devenir humain c’est-à-dire à civiliser sa volonté de puissance infantile ; faute de quoi, il deviendra un de ces êtes égoïstes et égocentriques qui fournissent les élites du monde actuel.
Il faut comprendre que le projet libéral fonctionne en produisant un type d’homme nouveau qui est au fond un homme qui resterait en enfance, qui ne grandirait jamais, un « adulescent», ce qui explique aussi cette prolifération d’experts. Comme le disait un philosophe américain, «quand il n’y a plus d’adultes, alors commence le règne des experts », c’est-à-dire que puisqu’il n’y a plus d’adultes pour nous transmettre, nous allons nous tourner, faute de parents, vers un coach, des économistes ou des spécialistes en éducation ou des conseillers en sexualité, mariage, etc…
Les jeunes actuels vivent dans des conditions plus difficiles pour rentrer dans un monde plus dur, mais ça n’empêche pas que dans l’imaginaire de la société, ils sont objet en même temps d’une célébration. Cela dit, c’est un phénomène connu dans l’histoire : le prolétaire soviétique était un esclave du parti, mais chaque fois qu’il descendait dans la rue, il voyait affichées les images de son règne et de sa souveraineté. 80 % des jeunes vivent plus mal, mais dans un monde qui quelque part, célèbre leur valeur et produit cette sorte de désarroi de la jeunesse qui ne sait plus si elle est esclave ou maître. Suis-je le roi de ce monde ou la dernière roue du carrosse dans ce monde ? Essayez de vivre concrètement cette double injonction et il n’y a pas d’autre solution que de devenir schizophrène, et c’est pourquoi je pense qu’il n’a jamais été aussi difficile d’être jeune ou adolescent que dans la société dans laquelle nous sommes et plus encore dans celle dans laquelle nous entrons.
La logique du don
Le principe du libéralisme, c’est donc qu’il ne peut pas y avoir de valeurs communes et partagées en dehors de l’universalité du droit et de l’universalité du marché qui reposent sur des mécanismes axiologiquement neutres. Or, cette idée est fausse. Ce que montre Marcel Mauss, c’est que ce qu’il appelle la logique du don est ce qui organise les relations entre les hommes depuis la plus haute antiquité et qu’elle est une sorte de roc sur lequel l’humanité s’est construite. Aussi loin que l’on remonte dans l’humanité, les biens circulent et les services se rendent selon la triple obligation de donner, recevoir et rendre.
Donner qui fonde la générosité, savoir recevoir quelque chose comme un don et non comme un droit ou un dû, ça fait partie des qualités morales universelles, et savoir rendre ce que l’on appelle la reconnaissance et la gratitude. Ce roc universel que va détruire le donnant-donnant de l’échange marchand, c’est quelque chose qui n’est pas du tout une affaire du passé, c’est quelque chose qui continue à organiser une part essentielle de notre vie quotidienne. Quand vous êtes invité samedi prochain chez des amis pour une fête, qu’est-ce qui vous oblige à dire « qu’est-ce que j’amène ? » Rien. Pourquoi applaudissons-nous cet artiste qui a donné un concert magnifique ? Pourquoi applaudissons-nous alors que nous avons déjà payé ? Il est clair que notre vie quotidienne serait incompréhensible si elle devait se développer comme le veulent les économistes sous le signe exclusif de l’échange marchand. Si vous faites l’amour avec quelqu’un et qu’ensuite vous lui demandez « combien je te dois ? », vous verrez à travers sa réponse à quel point les structures du donnant-donnant ne sont pas la loi qui organise la totalité de nos vies quotidiennes, mais comment une part essentielle des échanges au sein de la famille, entre voisins dans le quartier, entre amis, relèvent d’une logique qui tient à distance celle de l’économie.
Les partageux
Quand on regarde les grands courants du socialisme, on s’aperçoit qu’au départ, l’ennemi premier des socialistes, c’est l’individualisme possessif et l’égoïsme radical. Et c’est pas par hasard si on appelait à l’époque les socialistes : les partageux. De ce côté là, j’ai lu l’autre jour avec étonnement que le magazine du NPA, parti anticapitaliste, avait choisi comme titre «tout est à nous». «Tout est à nous» comme mot d’ordre des partageux, je trouve ça étonnant qu’il ne soit trouvé personne pour faire remarquer que ce mot d’ordre est un mot d’ordre qui pourrait faire un tabac dans une crèche ou au bureau du Medef. C’est la devise anti-socialiste par excellence. C’est la négation du devoir de partage, d’entraide et de solidarité, mais ça en dit long sur l’inconscient qui mine la gauche et l’extrême gauche actuelle. «Tout est à nous» c’est confondant…
135 réponses à “UNE « DÉMARCHE CAPITALISTE », par Tigue”
Le montage, tout en « cuts » de quelques secondes,(quelle en est la raison?), rend la consultation de cette vidéo très pénible…
On croirait voir une de ces pubs pour lessive X ou Y….
Dommage.
c’est une maladie, on ne se moque pas
http://www.youtube.com/watch?v=Fna75UW84qY
On ne sait plus à quel sein se vouer 🙂
…Mais discours passionnant toutefois…;–))
Oui c’est mal monté.. on n’a pas le temps de comprendre
C’est carrément du spaghetti philosophique…
Malheureusement vers 15 mn. La jeunesse célébrée dans l’imaginaire collectif est déconnectée du fait de savoir si sa vie sera plus dure ! La jeunesse est la jeunesse !
Il y a l’imaginaire, et il y a la réalité et ça n’a rien à voir.
Bien d’accord ! Les coupes ne se justifient d’ailleurs pas.
On trouve facilement l’intégralité des entretiens de Michéa sur internet .
Vous ne voyez que la forme ! Michéa nous révèle que cette idéologie marchande est à l’opposé du « Don » (Marcel Mauss).
Sachez que cette idéologie a été programmée depuis au moins une trentaine d’années afin de nous rendre vulnérables.
Vulnérables à tout. Oublier qui vous êtes, d’où vous venez. Devenez dépendants. On s’occupe de vous. En clair, nous sommes devenus leurs esclaves.
Ils nous volent, il suffit de voir ce hold-up des banques .
Ils violent nos consciences avec des messages publicitaires redondants. Les bases humaines du Don (partage, équité, donner, recevoir, justesse et justice , droits et devoir, …) depuis l’aube des temps sont inscrits dans notre psyché (lire Annick de Souzenelle c’est conforme à tous les Écrits Sacrés et aux dernières avancées de la physique quantique)
Nos archétypes, ceux qui fondent « l’Arche intérieure » de notre vie la plus intime sont violés en détournant le langage et les symboles afin d’y déposer le doute, la méfiance, la peur, les angoisses de la nuit.
Le rapport marchand tue la relation humaine dans l’inconscient mieux qu’un couteau car c’est le caché, le voilé, le silence odieux dans ces usines à gaz des hypermarchés dits de la « grande distribution ». Ils ne distribuent pas, il t’achète ton silence et … crève ainsi. Le soleil, lui, distribue ses rayons sur ton visage et encore, on te le fera payer pour aller le retrouver sur les plages l’été…
Aussi, au lieu de ne voir que les « cuts » de la séquence, écoutez plutôt la voix d’Ulysse à travers ce philosophe.
Celui de l’Homme qui s’attache à son radeau avec tous ses Hommes et se bouchent les oreilles pour se rendre volontairement sourds aux sirènes de l’informations. Celles-ci ne visent qu’à étouffer ta Voix intérieure, la petite voix de ton intuition. Celle que nos Anciens de tous temps écoutent lorsqu’ils sont malades, blessés, mourants dans leurs prières. Avant de dire, si j’avais su !
Des gangsters aux pouvoirs veulent achever l’Homme Divin que tu ES à travers l’homme ordinaire que tu ne penses qu’être. C’est ton âme qu’il cherche à voler à la Source Originelle dont ils sont jaloux. Eux-même en sont dépourvus, peut-être ?
Ce sont des violents, des prédateurs prêts à quitter s’il le faut, notre planète, nous laisser mourir dans les mêmes conditions qu’au cours de l’Holocauste ! …
Sache qu’ils veulent nous achever : ils sont devenus fous.
C’est la raison pour laquelle aucune décision de grande envergure et à la hauteur de la situation à propos des Finances, n’est encore prise. On laisse la « main invisible » meurtrière faire le mal…. oui, le mal. Celui dont parle Michéa. Tout s’achète. Tout est corruptible. Vous êtes des coupables. Voilà leur diktat, véhiculée par la pensée unique du 20 h, la pub, les séries TV, les jeux, internet … Le Serpent vous fixe de ses yeux et vous hypnotise, son venin agit dans votre inconscient, la cigarette aux lèvres et verre de whisky à la main.
Aussi, nous laissent-ils désormais nous débrouiller seuls avec « nos » problèmes qu’ils ont scientifiquement et stratégiquement préparés. Ils les ont créés, testent nos réactions. Et, nous proposerons leurs solutions à savoir de nouvelles formes d’esclavage, de dépendance à tel point que drogue, sexe, alcool, prostitution, violence gratuite, fanatisme, jeux vidéo, malnutrition, …. sont déjà devenus des comportements sociaux normaux. Les symptômes d’une société malade explosent. N’oubliez pas que vous n’êtes qu’une cible.
Ne renoncez pas à vous éduquer, à chercher l’esprit de Vérité, à commencer par votre vérité personnelle. ! Michéa nous y invite. Les voies de l’Initiation sont pourtant ouvertes.
@ TOUILEB Mouloud 4 janvier 2012 à 19:42
Vous exposez très bien la situation dramatique dans laquelle vous, comme beaucoup d’autres, êtes tombés. En mettant tout ce qui vous arrive (nous arrive), sur le compte et la responsabilité de ces « ils», vous n’indiquez pas, à mon avis, la meilleure voie pour sortir de l’ornière dans laquelle l’humanité s’enfonce.
Il faut que les individus reconquièrent leur libre arbitre, leurs ancrages moraux, les expriment, les mettent en pratique au plan personnel afin de tendre vers un mieux collectif au lieu d’attendre et tout imputer aux autres. Ces «ils » que vous accusez de tous nos maux sont autant de « je » que vous oubliez de mettre en cause.
Où se trouve exprimée votre volonté d’agir sur vous-même dans le sens du bien, du mieux, du bon? Vous capitulez devant le travail qui est à faire sur vous-même, par vous-même.
Un homme ça se crée par d’autres hommes (et femmes), mais la meilleure part « d’être » de chacun ne peut exister sans un minimum d’auto construction, d’exigence sur soi, qui forge un caractère, une trempe, un ressort, une âme, une détermination, une personnalité, toutes choses qui s’acquièrent dans l’effort, les difficultés à surmonter, les réflexions à conduire, les remises en cause à opérer sur soi-même,par soi-même, pour progresser.
Vous êtes comme tous ceux qui mettent en cause « le système » ou comme Paul Jorion lui-même qui met en cause les structures et non la structure intime des individus. Celle qu’on ne sait plus faire se construire et s’armer elle-même pour mener une existence digne, heureuse et bénéfique à la communauté des hommes.
Comment peut-on rêver construire de belles superstructures sociales sans s’employer d’abord à façonner chacun des éléments de l’édifice de sorte qu’ils aient, au sein de l’ensemble, un comportement fiable qui ne mette pas sans cesse en cause la solidité globale ?
Il faut sortir du laxisme vis-à-vis de soi. Il faut reconstituer chez chacun de nous, une part d’autocritique suffisamment puissante pour amener à l’autocontrôle et à d’auto jugement, qui sont à la base de la responsabilité morale individuelle. A ce stade de l’évolution individuelle, il n’est pas besoin de multiplier les effectifs de police, les tribunaux, les juges, les avocats, les prisons, les lois, les parlementaires, et les conseillers pour les aider. Tout, ou presque, peut se traiter au niveau de la conscience de chacun, comme cela se faisait dans le passé quand l’influence des religions et de l’éducation primaire aidaient à y parvenir, par le travail sur soi.
J’ai bien conscience que mon discours colle mal avec les slogans qui ont fleuri et marqué les esprits pour longtemps, lors des révolutions de la fin des années 60, au moins en partie,auto destructrices pour notre civilisation.
Je voudrais bien savoir ce que faisait J.C. Michéa quand il avait 18 ans. « Il est interdit d’interdire » « Jouissons sans entrave » « CRS-SS » qui ont conduit à « Nique la police » puis à « Nique ta mère » ne lui rappellent-ils rien ? Ne voit-il pas où cela nous a conduit, lui qui jette un regard si critique sur le libéralisme?
Mon rêve est de voir les gens de cette génération gâtée, faire aujourd’hui un peu plus d’introspection pour contribuer eux-mêmes à corriger la trajectoire sur laquelle, il y a 40 ans, leur inexpérience avait placé la société. Cette génération influente, fut conçue dans les années où ses parents se sentaient enfin libérés de 10 ans de contraintes et privations de toutes sortes, y compris de liberté. Elle n’est probablement pas étrangère à l’avènement du libéralisme apparu en réaction à ce manque de liberté. Elle le critique maintenant, voyant l’impasse morale dans laquelle ce courant nous a menés.
Il y a des excès à corriger et la génération de J.C. Michéa est la mieux placée pour y contribuer, avant de tirer sa révérence. Elle a le temps et les talents pour le faire. Il lui faut faire preuve de courage plutôt que de se défausser sur les autres, les « ils », les structures, les libéraux, les néo libéraux, les ultra libéraux, le capitalisme et que sais-je encore. Il faut aider à rebâtir des consciences individuelles saines.
Monsieur Touileb, ne pensez-vous qu’il est un peu trop facile de taper sur le dos de la société ? Les « ils » que vous utilisez, et que tout le monde nous sert à toutes les sauces, y en a MARRE (pardonnez-moi l’expression). Et la conscience profonde de l’individu ? Vous en faites quoi ? Personne ne met un pistolet sur la tempe des gens pour qu’ils aillent se chercher un sachet de bouffe immonde au « drive » d’une grande chaîne de fast-food avant de s’installer avec un méga cola devant son écran plat de deux mètres sur trois pour regarder une stupide émission de télé-réalité ou une série américaine stéréotypée, avant d’aller se coucher tôt pour aller le lendemain au bureau de vote gauche ou droite (en voiture payée à crédit) et voter gauche ou droite « FMIste ».
On peut aussi rentrer chez soi, cuisiner des légumes sains même si ça prend une demi-heure, lire un livre, regarder un reportage sur TV5 Monde ou Arte, ou se mettre un bon vieux film de Louis de Funès, avant d’aller faire quelques pompes et abdos puis dormir pour ensuite et se lever le lendemain, prendre son vélo et se rendre aux urnes en votant pour des candidats proposant AUTRE CHOSE. Et il y en a; à gauche comme à droite. Le libre-arbitre, la liberté, c’est encore la seule chose qu’on a. Mais si on ne cherche pas à réfléchir, ce n’est pas pour autant qu’il faut jeter la pierre à « ils », ces méchants qui nous gouvernent, qui sont soi-disant partout, dans un scénario du genre de Big Brother mixé au « Prisonnier » et à « V ». Marre des théories du complot, marre d’entendre que « ils » cherchent à nous crever. D’ailleurs, si on y réfléchit, on leur rapporte bien trop que pour qu »ils » veuillent nous éliminer.
LA LIBERTE, ON L’A. Faut juste savoir ce qu’on veut en faire. Individuellement, déjà; collectivement ensuite, en faisant converger toutes les subjectivités.
PS : puisqu’on en est à parler de fric, de toute façon, on peut aussi dire que la télé écran plat ultra large coûte le prix d’UN très bon vélo ou de 4 vélo moyens chez « à fond la forme » (pour ne pas les citer) et qui sont une excellente façon de passer du bon temps en famille le dimanche… Vous voyez ? Tout est question de choix, et non d’idées imposées par « ils »…
Peut-être que cette malheureuse affaire permettra à certaines femmes de se rendre compte de la disproportion entre une opération portant atteinte à leur intégrité physique pour y introduire un corps étranger, et un bénéfice esthétique escompté somme toute très relatif.
Que ce marché en pleine expansion ait attiré des margoulins, on ne peut pas vraiment s’en étonner.
Par contre, pour les prothèses posées suite à une ablation, ces conséquences désastreuses sonnent comme une double peine.
Cet article me fait penser au documentaire « The corporation » où on y apprend comment les entreprises ont réussi ce coup de force presque incroyable de faire valoir des droits sans jamais avoir à assumer la moindre responsabilité notamment sur les « externalités » que font porter ces entreprises à la société. De mon point de vue, toute entreprise devrait provisionner financièrement les externalités potentielles de leurs activités. Là j’imagine que l’on se rendrait compte, dans la mesure où on serait capable d’évaluer quantitativement les risques, que certaines activités ne sont pas supportables tout court (par exemple, et sans parti pris : le nucléaire, le pétrole dont son transport et sa combustion, …). Certains me rétorqueront que si cela devait arriver plus aucune activité ne serait possible… peut-être mais on ne sait pas si du coup nos modes de pensée et la façon d’envisager la « prise de risque » de la création d’une activité serait différent.
C’est une excellente idée.
@ Tom : je me fais un peu l’avocat du diable : va t-on contraindre les fabricants d’automobiles, les fabricants de cigarettes ou les vendeurs de hamburgers gras à provisionner les risques potentiels de leurs activités ? les accidents de voiture, les cancers du poumon et l’obésité sont pris en charge par la société non ?
Ne sommes nous pas pris dans un engrenage infernal : d’une part la demande qui reste un choix individuel certes souvent provoqué par le marketing et d’autre part la nécessaire confiance que peut avoir le demandeur dans l’offre (le fournisseur) ?
Où se trouve le bon équilibre ?
@ Didier. SVP un peu de bon sens. Un escroc est un escroc. Ne mélangez pas et ne mélangeons pas tout. On parle de silicone industriel et non plus de silicone médical. Si il n’y avait pas intention de nuire à ces futures porteuses d’implants, il y avait intention de bénéfices financiers avant bénéfices médicaux. Soyons sérieux.
Si vous croyez au diable – puisque vous vous faites un peu son avocat, je vous cite – croyez à l’autre, vous savez le bon dieu. N’oubliez pas, s’il y a DIABLE, il y a BON DIEU. Je ne sais où mettre des majuscules, je ne crois ni à l’un ni à l’autre.
Je crois en l’honneteté intellectuelle et la responsabilité personnelle/individuelle (peu importe comment on la nomme).
A vous lire, il me semble que cela fase LA très grosse différence. Je ne supporte plus personnellement le genre de propos « ne sommes-nous pas pris dans un engrenage infernal ». Vous êtes libre de choisir ou pas ? Choisir est un acte libre. La liberté est un choix difficile.
SVP, ne nous infligez pas votre « engrenage infernal ».
Je comprends votre objection, cependant, si je prends l’exemple de la voiture, les « externalités » ne sont pas nécessairement supportées par la société. Le système des assurances fait en partie porter le risque sur le conducteur et lorsque ce dernier n’a pas souscrit d’assurance, il va en prison… Ce type de système a pour objectif de faire porter une partie de la responsabilité sur le « consommateur » ou l’usager dans le cadre de son utilisation et justement de sa « liberté » de faire n’importe quoi. Par contre, le consommateur n’est pas nécessairement au courant que les steacks hachés des hamburgers sont tellement gras que leur santé est mise en danger s’il en consomme trop.
Mon commentaire portait essentiellement sur les processus de production. Sur ce sujet, me revient à l’esprit l’exemple des fabricants de transformateurs électriques qui ont pollué le Rhône et autres fleuves et rivières de PCB. Bien d’autres exemples pourraient être cités comme la graisse de palme qui remplace toutes les huiles « habituelles » dans les aliments transformés de l’industrie agro-alimentaire et dont les acides gras ne sont pas généralement très bons pour la santé et dont la culture forcenée à travers le monde contribue à détruire nombre de biotopes naturels; tout ça pour gagner quelques dixièmes de centimes sur le prix de revient du produit sans que pour autant le prix ne baisse à la vente (mais c’est surement une autre question…).
Je m’y suis interessé dans le cadre d’un programme de recherche sur le partage de responsabilité et la gestion des externalités.
Aucune société n’a voulu me prêter de « terrain » (évidemment, il ne s’agissait pas de faire l’apologie du développement durable ou de la compliance qui ouvre des marchés), et ce même après avoir montré que ça pouvait être profitable en terme d’avantage concurrentiel sur certains marchés, dans des contextes bien déterminés.
Pour finir, j’ai été viré, d’ailleurs quelques jours avant Noël (sic). En revanche, j’ai toujours eu, occasionnellement, des demandes informelles de conseil pour la manipulation des frontières de sa firme, zfin de déporter en cas de pépin les responsabilités sur le voisin (ou plus souvent le type en bout de chaîne: le client final ou le citoyen qui paie la note).
Les entrepreneurs prennent des risques qu’ils ne devraient pas prendre, parce-qu’ils savent pouvoir parier sur la faiblesse de la réaction de l’autorité publique et du public lui-même.
Celà dit, le concept « d’externalité » est lui-même assez flou et difficile à manipuler quand on y regarde de près, surtout avec la généralisation des « firmes-réseaux ».
L’argument selon lequel il n’y aurait plus d’innovation ou d’entrepreneurs n’est pas franchement très solide.
Enfin je vais essayer de m’y prendre autrement. Il doit bien y avoir une manière de traverser ce mur.
Une idée symétrique ou parallèle de celle des externalités : que le donneur d’ordre pour la construction d’un bâtiment (personne morale ou physique) doive provisionner un système assurantiel garantissant l’entretien en bon état du bâtiment.
Je pense d’abord aux bâtiments publics, dont les entretiens sont laissés à veau l’eau,
mais en réfléchissant, on doit pouvoir le faire pour le priver, en alimentant un fond qui agira au cas où une entreprise fait faillite et qu’on n’a pas de ressource pour nettoyer le site (des pollutions par exemple)
« un fond qui agira au cas ou …pas de ressource »
Comme les fonds de retraite ?
Un fonds ça fond énormément (c’ est comme pour les éléphants et les trompes qui en sont indissociables).
Je préfère m’ assurer chaque fois que possible avec les vrais gens qui payent pour de vrai à la fin, ayant la « Common Decency » d’ attendre leur tour en laissant les femmes et leurs enfants passer d’ abord, plutôt que ces constructions foireuses qui éloignent les vrais gens de leurs vraies responsabilités au jour le jour.
Les responsabilités existent envers eux-même d’ abord, puis dans le même degré ensuite (le local faisant emerger le global qui contraint le local) : envers leurs parents, leurs enfants , leurs amis, leur région, leur pays, le monde globalisé.
Il existe probablement une voie pour concilier les positions de Pierre Yves Dugat, de Jean Claude Michéa, et de JCDucac dans ce qu’ elles ont d’ essentiel pour concevoir le noyau à partir duquel tout « le reste » serait reconstruit de façon pragmatique et pacifiée, dans le cadre des lois fondamentales de ce noyau : ce procédé de reconstruction dans un cadre donné, ressemble fort au phénomène de la formation du prix « issu » (qui emerge ?) de la confrontation des rapports de forces intra groupes et inter groupes décrit par Paul.
Jean-Claude Michéa : Quand je m’amuse avec mes élèves à leur poser la question : « Etes-vous pour l’augmentation de ? » et puis je laisse un silence. Et timidement, il y a toujours 2-3 élèves qui commencent à dire : « l’augmentation de quoi ? »
Michéa : Bonne question ! Dictée par le bon sens. L’augmentation ne peut pas être un programme en lui-même. Eh bien, sachez que les maîtres de ce monde ont pourtant une position étrange. Pour eux, la croissance – synonyme de l’augmentation indéfinie – est une philosophie à part entière ! »
Excellent !
Voir aussi son interview aux Matins de France Culture
http://www.youtube.com/watch?v=pruTD941O44
Vers 14mn00s , Marc Voinchet présente Brice Couturier qui considère JCM comme son adversaire idéal.
Ne pas manquer la présentation de Michéa par BC : socialiste , conservateur , populiste ?
J’ai retrouvé le texte de la chronique de Brice Couturier : Jean-Claude Michéa , Georges Orwell et le socialisme conservateur
alain21,
j’ai suivi votre lien et suis arrivé dans une impasse.
La croissance,au sens libéral du terme, est heureusement infinie puisqu’il s’agit, (où devrait s’agir) de l’augmentation du niveau de vie économique des êtres humains ! Les Grecs,qui n’en n’ont plus (de croissance , 😉 savent très bien ce que sait,eux !
Voilà pourquoi,pour un libéral, poser la question de « La croissance de quoi » n’a pas de sens :Il sait très bien,lui aussi,ce que sait que cette fameuse croissance.
Le seul vrai problème actuel avec LA CROISSANCE,c’est qu’elle est (très) mal partagée.
Et dire que « la croissance » dépends des seules ressources physiques n’est pas entièrement vrai non plus : On peut faire de la croissance avec…n’importe quoi. Par exemple Internet apporte certainement sa part de croissance !Soit dit en passant, c’est ce que n’a pas compris notre cher gouvernement actuel avec sa propension à vouloir bloquer et hadopiser le réseau,sous prétexte que…(Là,mettez y ce que vous voulez :copinage, morale vieux jeu,etc,etc…) Tout ce qui change la vie et l’améliore,c’est de la croissance!
Passez outre la notion de croissance et vous verrez le retour de la caverne se profiler avec,pour les plus réticents, une quasi-dictature écolo : La Yourte où la mort !
Désolé mais LA CROISSANCE est,selon moi,le seul bon truc à garder de tout le bazar libéral…
@ Juber
Je vais être très poli.
Penser ce que vous pensez de la CROISSANCE révèle que vous êtes – peut-être ? – érudit mais, en tout cas, pas du tout savant dans les sciences, du moins votre démonstration comportant des expressions utilisées par les créationnistes le laisse croire.
Peut-être n’avez vous pas souhaité faire des études scientifiques.
Et si je me trompe, si vous en avez fait, et ben … retournez en faire, pour approfondir !
Soyez certain toutefois, et je suis sûr que cela vous rassurera, le système croissanciste va perdurer ; un certain temps assez court pour être précis.
En effet, ni les libéraux, ni les socialistes, n’ont envie de voir se terminer ce « bon truc … de tout le bazar libéral » … et socialo-communiste, ajouterais-je. Tous vont faire en sorte qu’il en soit ainsi.
Pourtant, et c’est irréfragable, dans notre situation, les Lois de la Physique montrent qu’une croissance infinie ne peut pas être dans un volume fini et que tout a un coût physique.
Ainsi, lorsque dans votre argumentation vous considérez Internet comme déconnecté des réalités Physique il semble que vous oubliez de prendre en considération ce qui se passe au-delà de la prise téléphonique à laquelle votre ordinateur est branché.
Et je vous épargnerai de parler de ce qui entre en jeu pour faire venir la Fée électricité à votre PC, et encore moins de ce qu’il y a, encore, plus en amont : rien n’est magique !
Rappelez-vous seulement qu’Internet, aujourd’hui, c’est une consommation énergétique équivalente à celle du transport aérien mondial, qui – en doutez-vous? – ne se fait pas en planeurs sur les courants d’Eole.
Il en résulte que si vous faites croître Internet, alors vous consommerez plus d’énergie, chose physiquement bien réelle.
Et puis un petit plaisir !
Einstein a dit : » L’univers et la bêtise humaine sont deux choses infinies. Cependant, pour l’Univers, j’ai un doute. »
Alors continuez à ne pas vouloir examiner scientifiquement la réalité.
Au final, ce ne sera pas « la yourte ou la mort ! », slogan qui ne reflète en rien la réalité de ce qu’est la décroissance.
Non ! Ce sera bien mieux ! Plus sûr ! Plus certain !
Ce sera la mort … ou la mort, ou si vous préférez : la mort tout court.
Que voilà un bel avenir pour vos enfants si vous avez la chance d’en avoir.
Cher Juber, bonne année de croissance et au plaisir.
Je suis vraiment fier d’avoir été très poli.
I feel good.
@ Juber et Ecodouble
Croissance de quoi et progrès de quoi?
« Le progrès n’a au un sens tant qu’il y aura des enfants malheureux. »
Albert Einstein
Remarque sur internet
A part flinguer les parts de marchés des commerçants qui ont des magasins
dire qu’internet crée de la croissance c’est un peu suspect
en tout cas ça mériterai une argumentation
Internet c’est le principe du moins disant, en bout de chaine
il est peu probable qu’il y ai de la création de valeur
D’autre part peut on considérer que rester scotché a un pc pour faire de la maintenance de site est
un progrès humain, beaucoup de commerces se sont crées sur internet beaucoup ont du mettre la clef sous la porte , le bilan n’a jamais été réellement fait et ce au nom
d’une béatitude technophile qui tient lieu de posture philosophique pour beaucoup
Quand il y a concentration d’activité, il y a mécaniquement destruction d’emplois
L’informatique permet d’accélérer la productivité et la concentration d’activité et donc la destruction d’emplois ce phénomène est a prendre en compte et il est peu crédible de dire qu’on va créer des postes d’informaticiens car le but final c’est d’avoir le moins de maintenance possible pour maximiser les marges.
Combien d’emplois détruits dans l’industrie du cinéma ou de la musique grâce a internet
quel impact sur le chiffre d’affaire des vide greniers…
Des prix moins élevés mais a quel prix?
Une question s’impose somme nous en train de construire une société humaine, ou de la détruire au nom de la rentabilité? Vous savez dans le patrimoine génétique humain la plupart des gène n’ont aucun rôle direct mais si par souci d’efficacité pour alléger les cellules vous enlevez tout ce qui semble n’avoir aucune utilité , et bien rien ne fonctionne .
La dérégulation telle que l’envisage le libéralisme capitaliste c’est un peu comme un corps sans tête ou chaque organe veut sauver sa peau et ou aucun n’a la moindre idée de ce qui peut sauver l’ensemble du corps jusqu’au moment ou le coeur s’arrête
Sources?
(oups!)Le numérique sème-t-il la Révolution ?
Si vous avez le courage d’écouter, dans cette conférence de la revue ecorev, il y a plusieurs référence aux poncifs des décroissants qui ont zappé André Gorz après 91.
Avec Benjamin Bayart, Dominique Cardon, Hervé Le Crosnier (à partir de la 30ème minute en ce qui concerne la consommation énergétique du réseau), et Jean Zin, auteur notamment de « L’écologie politique à l’ère de l’information ».
pour resté morale je retiens > Une croissance illimitée dans un monde limité.
Oui, j’ai toujours trouvé la notion de « croissance à l’infini » (du reste, hypothèse de base de toute la comptabilité contemporaine) assez étrange… dans la nature, cela s’appelle « cancer », si je ne m’abuse….
Vous avez le tort de voir le futur avec les yeux actuels…Un peu comme cet américains annonçant ,au 19ième siècle que le téléphone ne pourrait jamais se développer parce qu’il n’y aurait pas assez de femmes sur terre pour jouer les standardistes…
Plus que les contribuables ce sont les cotisants qui sont concernés ce qui n’est pas tout à fait la même chose. Cette affaire comme celle des vaccins H1N1 constitue un scandale supplémentaire qui va permettre au pouvoir d’organiser tranquillement le trou de 2012 de la sécurité sociale. De toute façon la sécu est désormais tellement détournée de sa mission initiale qu’elle profite essentiellement aux catégories sociales qui s’étaient farouchement opposées à sa création en 1945 plutôt qu’aux salariés cotisants. Autant qu’elle disparaisse… pour mieux la reconstruire.
Merci
Passionant ce monsieur Michea!
Bien sur la logique libérale mène tout droit à des aberrations. Avec la peur institutionnalisée pour que les gens ne se posent plus de question, on arrive à des résultats terrifiants.
http://www.youtube.com/watch?v=es4lCzY2lac 🙂
Entre ( ), ces extraits de Michéa sont en bonus de « Solutions locales pour un désordre global », DVD de Coline Serreau.
C’est comme le principe du pollueur payeur quand il est bafoué par exemple avec le lisier en Bretagne.
Le principe du pollueur payeur est formidable. C’est la loi du talion moderne. Cela consiste à donner un prix à nos petites et grandes immoralités. Taxe soda par ci. Taxe obésité par là.
Les contribuables rétribuent les agriculteurs à un prix bas insoutenable qui les étrangle en passant à la caisse où pourtant ils encouragent la grande distribution à tirer encore plus bas le prix du porc en consommant selon ce paradigme.
De plus, la consommation de porc encourage la pollution des nappes phréatiques par l’excès de nitrates avec l’épandage de lisier… les nappes sont polluées, les côtes envahies d’algues vertes.
Enfin, la société de distribution de l’eau demande de grasses indemnisations à l’état au prétexte de faire commerce d’une eau… pleine de nitrates.
C’est comme ça de nos jours, dans la société des hommes. Le pollueur de poches de silicones destinées à élever le niveau d’appétence sexuelle des mâles ne devrait pas être le payeur… Le contribuable sait très bien faire ça…
Cette année on a introduit la TVA à 20%, une taxe sur les gros seins surnommée big boobs tax en Grande Bretagne.
En même temps:
1/ Le principe pollueur-payeur a un sens tant que ce qui est perdu peut-être réparé/racheté. La disparition d’une espèce, la destruction d’un écosystème, voire d’une portion de territoire n’a pas de prix assgnable.
2/ Il y a eu quelques imbéciles pour montrer que le principe pollueur-payeur était moins efficient, sur le plan économique, que le principe selon lequel devrait payer celui qui est le plus immédiatement concerné. En gros: les coûts de dépollution pour parvenir à un état du monde équivalent seraient en théorie moindre dans le second système que dans le premier.
Magnifique exemple de conflit entre rationalité morale et rationalité économique, n’est ce pas?
3/ Le cas de l’agriculteur exploitant une céréale transgénique, affectant en retour la qualité du miel produit par les abeilles qui viennent librement les butiner, faisant ipso facto perdre au producteur écolo voisin son précieux label « plus vert tu meurs », avec toutes les répercussions économiques que cela engendre pour lui, est également assez amusant.
Il me semble que l’affaire va aussi dans une autre direction …
Entendu ce matin sur France Info :
http://www.franceinfo.fr/justice-protheses-mammaires/les-protheses-pip-etaient-elles-remplies-de-silicone-a-usage-industriel-487477-2012-01-04
En gros, le fabricants d’implants aurait détourné la fonction des produits (silicone et huile) : d’industriel au corps humain.
En gros, on aurait fabriqué des implants avec des produits pour l’usage de machines pour des corps humain.
On retombe là sur les farines animales, avec les mêmes causes pratiquement (à la différence près que les farines animales ont été fourguées parce que moins chères mais aussi pour ‘valoriser’ des produits que l’on allait jeter à la benne) : le coût de revient.
3 fois moins cher qu’en utilisant des silicones et huiles conçues pour le corps humain.
Le capitalisme aurait donc pour ‘essence’ le détournement de fonctions et d’usages, afin de produire plus de ‘valeur’ (financière), en se fondant sur des ‘besoins’ humains que l’on suscitera si besoin était (implants mammaires).
Je ne crois pas que le capitalisme ne fasse que détourner une fonction d’usage. En médecine, vous l’ignorez sans doute, les scandales ne manquent pas, même si ils n’apparaissent le plus souvent pas aux yeux du public. Par exemple, utilisation dernièrement de médicaments à usage de chimiothérapie périmés. Réutilisation de matériels conçus à usage unique, après restérilisation, et entraînant des « incidents »( je pense entre autres aux sondes fogarthy). Que dire du scandale de l’hormone de croissance, les surrénales étant prélevées sur des cadavres de personnes parfois atteintes de troubles psychjatriques.
Le capitalisme fait feu de tout bois, saisit les opportunités là où elles se trouvent, au nom du dieu argent.
Dans un même cadre, que dire des 8 minutes montre en main imposées aux soignants en maison de retraite pour effectuer toilette, habillage, lit, nettoyage de l’environnement d’une personne âgée en maison de retraite?
La médecine capitaliste a surtout transformé la personne en objet, qui entre au même titre que tout autre objet dans un process à faire de l’argent. (la personne malade, mais aussi les personnes soignantes)
@ Ig :
« médicaments à usage de chimiothérapie périmés »
« Réutilisation de matériels conçus à usage unique »
Bien ce que je disais.
Dès lors où le capital se trouve face à la possibilité à la fois de produire plus de ‘valeur’ et de devoir détourner les lois, c’est la ‘valeur’ qui primera. Parce que la ‘valeur’ a force de loi dans le capitalisme.
Ce qu’exprime très bien et très cyniquement l’avocat en question : rien ne prouve que l’utilisation de produits en détournant son usage ou sa fonction soit la cause des décès.
En clair, prouvez-le !
La parade légale serait d’interdire tout usage autre que celui définit pour un produit, sous peine directement d’être comparu (immédiatement, tiens) en correctionnelle ou en pénal, ainsi qu’au civil. Avec interdiction de participer, de près ou de loin, à une entreprise pendant 10 ans.
Il y a bien un abus de bien social.
Pourquoi pas un abus d’usage et de fonction ?
Autre méthode, notamment pour la chimie et la pharmacie : prouver, à la charge des industries, leur innocuité, pour les usages qu’ils en définiront.
ça en calmera pas mal …
@ Zébu
« Ce qu’exprime très bien et très cyniquement l’avocat en question : rien ne prouve que l’utilisation de produits en détournant son usage ou sa fonction soit la cause des décès.
En clair, prouvez-le ! »
Je crois que l’Avocat en question est un peu léger dans ses Conclusions. Mais c’est du Théâtre pour les Médias. Le sujet a creuser est Pourquoi une Entreprise de Distribution de Produits Chimiques a livré des Produits dont les spécifications ne mentionnaient pas l’utilisation en milieu hospitalier ou alimentaire, alors que le Client s’appelait Poly lmplant Prothese (PIP). On ne peut être plus clair sur la destination des Produits ! Où est le Devoir de Conseil d’un Professionnel de la Distribution ? La jurisprudence est tout aussi claire sur les condamnations du fait de ce manquement. Le Capitalisme rend les Gens aveugles ou sourds. En plus de les rendre parfois fous… A interdire d’urgence.
Faut pas tout confondre.
Il y a toujours eu des escrocs, et ce n’est pas la faute du capitalisme.
Quant à la fonction de « ré-emploi », c’est justement l’argument des défenseurs de l’économie de marché contre l’écologie industrielle. Le marché est la plus puissante « machine à recycler »! Je vous vends mes déchets… vous en faites de l’or, et vice versa.
Sauf qu’il y a bien recycler et mal recycler, et qu’on ne recycle que ce qui est rentable…
« La parade légale serait d’interdire tout usage autre que celui définit pour un produit, sous peine directement d’être comparu (immédiatement, tiens) en correctionnelle ou en pénal, ainsi qu’au civil. Avec interdiction de participer, de près ou de loin, à une entreprise pendant 10 ans.’
Votre problèm en ce cas, c’est l’aliénabilité des droits.
»
Toute chose peut faire l’objet d’une convention si elle est dans le commerce (article 1128 du Code civil). Le droit de la vente s’aligne sur le droit commun des contrats, puisque l’article 1598 du Code civil pose le principe que toute chose dans le commerce peut faire l’objet d’une vente, à moins que son aliénation n’en soit interdite.
Quelles sont les choses dont la loi ou les conventions interdisent l’aliénation ?
Il existe quelques hypothèses d’inaliénabilité légales, qui viennent avant tout protéger l’intérêt général : la loi interdit par exemple à peine de nullité absolue toute vente portant sur le corps humain ; les stupéfiants ; les successions futures ; les droits civils ou politiques tels que l’autorité parentale ou le droit de vote. La question de la cession de clientèle civile a posé des problèmes en jurisprudence. Bien que ce type de contrat soit très courant (exemple : un médecin part à la retraite et fait payer sa clientèle à son successeur), il a pendant longtemps été annulable au motif que la clientèle des professions libérales, constituée de personnes libres (dont le professionnel n’est pas propriétaire mais simplement lié par leur confiance), ne pouvait faire l’objet d’une vente. Les professionnels ont de façon un peu hypocrite échappé au risque de nullité du contrat en qualifiant son objet de simple présentation du successeur aux clients moyennant finances. La Cour de cassation a résolu ce problème dans un arrêt Civ. 1re ; 7 novembre 2000 disant que « la cession de clientèle (médicale) à l’occasion de la constitution ou de la cession d’un fonds libéral d’exercice de la profession n’est pas illicite, à condition que la liberté de choix du patient soit sauvegardée ». C’est un revirement de jurisprudence puisque la Cour de cassation accepte l’idée d’une cessibilité de clientèle, mais seulement si des conditions sont remplies : la clientèle ne peut être vendue qu’à l’occasion de la cession générale du fonds, et non de façon isolée ; la liberté de choix de cette clientèle doit être préservée. Cette jurisprudence a été confirmée par un arrêt Civ. 1re ; 30 juin 2004 disant que « la cessibilité de clientèle n’est pas illicite à la condition que soit sauvegardée la liberté de choix du patient ». La Cour de cassation ne fait plus référence à la condition du moment de la cession.
L’inaliénabilité de la chose peut aussi être d’origine conventionnelle. Il s’agit de l’hypothèse où la propriété d’un bien est transférée à quelqu’un, mais le contrat prévoit que cette personne n’a pas le droit de revendre cette chose ; le droit de propriété transféré est donc limité par une clause d’inaliénabilité. Cette hypothèse crée un conflit entre le droit « absolu » de propriété et la volonté des parties du contrat. La jurisprudence ancienne a repris les principes posés par le Code civil, dans son article 900-1 qui réglemente les clauses d’inaliénabilité dans les donations ou les legs (donations posthumes), et a reconnu la validité des clauses d’inaliénabilité dans la vente sous deux conditions cumulatives :
la clause d’inaliénabilité doit avoir un caractère temporaire : cette condition est jugée avec une certaine souplesse dans la mesure ou l’inaliénabilité d’une chose pour la durée de la vie a été reconnue licite.
elle doit avoir une justification (sérieuse) : les juges vérifient que la clause d’inaliénabilité n’est pas liée à un caprice du donateur mais bien à un intérêt financier ou moral.
Toute clause d’inaliénabilité temporaire et sérieuse dans une donation un legs interdit l’aliénation (par exemple la vente) de la chose vendue. Cependant, même lorsqu’elles sont valables, ces clauses peuvent être levées par le juge (qui donnera l’autorisation d’aliéner le bien), soit parce que justification de la clause a disparu, soit parce qu’il existe un intérêt supérieur à cette justification.
Ces clauses d’inaliénabilité sont-elles encore valables à l’heure actuelle dans les contrats de vente ?
Les avis sont partagés. Les arrêts ayant admis les clauses d’inaliénabilité dans la vente sont anciens (début du XXe siècle et rares. Des auteurs tels que Boris Stark ou Hervé Malinge se fondent cependant dessus pour affirmer qu’un vendeur peut valablement stipuler qu’il interdit à l’acheteur de revendre le bien. D’autres auteurs tels qu’Alain Bénabent et Guillaume Retier considèrent que les clauses d’inaliénabilité dans la vente sont nulles car on ne peut pas raisonner par amalgame avec des contrats tels que la donation dans lesquels préside l’intention libérale.
Une vente, à proprement parler, ne peut en réalité contenir de clause d’inaliénabilité puisque ce contrat transfère complètement la propriété : il n’est donc pas possible de limiter les pouvoirs du nouveau propriétaire. »
Voilà.
Ce qui se rapproche du principe que vous avancez c’est le copy left, qui permet de subvertir/retourner la logique des droits de propriété. Peut-on imaginer des contrats de licence pour chaque type de produit, ou encore que de telles clauses puissent être inscrites dans des contrats de droit privé, alors qu’elles n’avantagent pas le vendeur? Faudrait-il, comme les clients des prostituées, rendre le vendeur corresponsable en cas de pépin, l’obligeant ainsi à contrôler l’acheteur après la vente (et donc à intégrer ces côuts dans le contrat), ou est-ce aller trop loin en matière d’extension du champ de la responsabilité? Ou devrait commencer et où devrait s’arrêter la négligence comme excuse de responsabilité? A mon sens, et le praticien et le fabricant sont absolument coupables.
Reste qu’il faut quand même pouvoir prouver le préjudice et le lien causal avec le dommage subi, si l’on veut pouvoir le condamner pour ça (je laisse de côté les avantages de la responsabilité sans faute lorsque le juge ne peut raisonnablement trancher qu’en équité).
@ Achille :
« Je crois que l’Avocat en question est un peu léger dans ses Conclusions. Mais c’est du Théâtre pour les Médias. » : c’est effectivement le rôle de l’avocat que d’entretenir ce théâtre. Pour autant, je ne le qualifierais pas de ‘léger’ mais bien de cynique, au sens où il ne fait que traduire ‘simplement’ que la réalité, y compris juridique, en cours. Le ‘Prouvez-le !’ sous-entendu n’est pas fortuit ou uniquement pour la galerie. C’est aussi une réalité juridique : il faudra prouver le lien de cause à effet, entre les produits utilisés (et le détournement de leurs fonctions) et les maladies engendrées.
« Le sujet a creuser est Pourquoi une Entreprise de Distribution de Produits Chimiques a livré des Produits dont les spécifications ne mentionnaient pas l’utilisation en milieu hospitalier ou alimentaire, alors que le Client s’appelait Poly lmplant Prothese (PIP). On ne peut être plus clair sur la destination des Produits ! » : je m’avance certainement trop, sur la base des seules déclarations des industriels. Mais rien n’interdit à ces mêmes industriels de vendre ces mêmes produits à une entreprise qui produit des implants mammaires et qui peut très bien avoir raisonnablement besoin de ces produits non pas pour les détourner et en fabriquer un autre mais bien pour l’usage qu’ils doivent avoir (industriel). A l’inverse, on peut tout aussi bien raisonnablement penser, il est vrai, que ces mêmes industriels ont vendu, en connaissance de cause, ces produits à une entreprise dont ils ne pouvaient pas ne pas savoir que sa finalité n’avait rien à voir avec l’usage de leurs produits …
J’ai effectivement un à priori, qui est que c’est l’entreprise PIP qui a détourné l’usage des produits livrés. Mais on pourrait envisager que les fournisseurs aient eux aussi détournée l’usage de leurs propres produits en livrant en connaissance de cause ces produits, sachant qu’ils serviraient à autre chose.
Dans un cas comme dans l’autre, l’entreprise ou les entreprises ont détourné l’usage de leurs produits pour fabriquer plus de ‘valeur’.
C’est effectivement cela qu’il faudrait interdire.
@ Antoine Y :
« Faut pas tout confondre.
Il y a toujours eu des escrocs, et ce n’est pas la faute du capitalisme. » :
Non, je ne confonds pas tout, me semble-t-il. Certes, l’escroquerie est aussi vieille que le commerce et même l’échange. J’imagine très bien qu’à l’époque préhistorique les hommes devaient se refourguer des omoplates de bisons en prétendant que c’étaient des omoplates de dinosaures …
L’essentiel n’est pas là. La ‘faute’ (entre autres) du capitalisme est plus spécifique : elle est, ontologiquement, de maximaliser la recherche de ‘valeur’. Pourquoi ontologiquement ? Parce que dans le capitalisme, celui qui n’effectuera pas cet ‘effort’ sera non seulement sanctionné économiquement (du fait de la concurrence généralisée, qui est une des règles du ‘jeu’ du capitalisme, sauf pour ceux qui peuvent s’en extraire du fait d’un rapport de force véritablement favorable) mais aussi ‘éthiquement’ : ce sera un idiot, un imbécile, un fou …
C’est la logique même du capitalisme : pousser à la recherche de la plus grande ‘valeur’, dusse-t-on en arriver à ce type de cas.
Car dans ce cas là, l’objet est clairement identifié : produire les mêmes objets que les autres mais avec un coût de revient 3 fois inférieur à ce qu’il devrait être.
On a donc un ‘double bind’, mais qui se renforce au lieu de s’opposer : c’est parce que cette recherche effrénée de la ‘valeur’ impose de réduire les coûts et parce que la concurrence est (prétendument) généralisée et permanente que l’on peut et même que l’on DOIT rechercher la production à moindre coût.
Au final, on dira toujours que c’est par souci ‘social’, de permettre l’accès aux produits à un plus grand nombre, que de rechercher ainsi à toujours baisser les coûts puis les prix.
En vérité, la recherche de la plus grande ‘valeur’ en est bien le moteur, pour les actionnaires et les entrepreneurs, au détriment des salariés et des consommateurs (et de la société).
En bout de chaine, on peut aussi s’interroger sur l’absence, totale, de questionnement de ces mêmes consommateurs, qui s’interdisent de se questionner (et de questionner l’entreprise) sur la ‘normalité’ de produits moins que tous les autres, si c’est le cas pour ce type d’affaire (je ne sais pas si les implants étaient vendus moins chers ou si au contraire la marge bénéficiaire était multiplié avec un prix équivalent à celui des autres concurrents) …
« Votre problèm en ce cas, c’est l’aliénabilité des droits. » :
Je crois que ‘mon’ problème n’est pas tant l’aliénabilité des droits mais bien ceux de la propriété : « Cette hypothèse crée un conflit entre le droit « absolu » de propriété et la volonté des parties du contrat. »
C’est bien la conception du droit absolu (abusus) qui permet justement tous ces abus.
Il est donc nécessaire, pour l’intérêt général, de le limiter : on ne peut pas faire ce que l’on veut d’un produit sous prétexte que l’on en est propriétaire. Si un produit à un usage, une fonction particulièrement, il doit être respecté et si ce n’est pas le cas, ce ‘détournement’ doit être mentionné et l’usage primaire, mentionné obligatoirement.
Point barre.
Récemment, on a même autorisé la réutilisation des déchets nucléaire dans le mobilier.
Or, j’imagine mal, vous, moi, n’importe qui d’assez censé, acheter ce genre de mobilier si la spécification de l’usage d’un tel matériau était mentionné …
Je pense qu’on ne résoudra pas la question du capitalisme, quant à la limitation de sa perversité intrinsèque, tant que cette question de la propriété et de son prétendu ‘droit absolu’ ne sera pas questionné et redéfini.
« A mon sens, et le praticien et le fabricant sont absolument coupables. » : le fabricant, certes. Le praticien, il faudra le prouver, qu’il agissait en connaissance de cause (à savoir que le fabricant n’avait pas tu l’origine des produits détournés).
En tant que salarié, j’avais détecté et signalé des produits médicaux défectueux, que fit la direction de l’entreprise, elle les a quand même vendus… Que fit à l’époque un des inspecteurs des autorités sanitaires que je j’avais informé du risque, rien…
Il est possible que des salariés de PIP aient aussi tenté de remettre en cause la fabrication, mais que peut un salarié soumis au principe de subordination et pouvant risquer d’être licencié, au mieux, et assigné en diffamation, au pire.
Preuve encore une fois que les salariés doivent s’organiser
pour contrôler les méfaits de la logique du profit,
jusqu’à mettre fin le plus vite possible à cette logique
par la socialisation des moyens de production.
Les pouvoirs publics mettent des radars sur les routes, alors on se demande pourquoi ils ne font pas des contrôles qualité sur les produits médicaux plutôt que se fier à la bonne foi des fabricants.
L’Afssaps devrait permettre aux salariés de signaler les produits défectueux afin de contrôler ces produits pour vérification. Ce sont les salariés qui sont ceux qui connaissent le mieux les produits qu’ils fabriquent et les défauts éventuels. Mais non, c’est l’omerta au pouvoir.
Le problème que j’ai détecté peut entrainer de graves séquelles, voire la mort du patient.
@ Charles A
Ceci n’arrivera plus jamais. La socialisation des moyens de production implique des modes de production révolus, liés à l’usine. Ou alors cela implique de donner à chacun un titre sur chaque unité d’énergie produite au niveau mondial. Vous revez si vous pensez que les russes ou les saoudiens accepteraient ça!
En plus ça ne résout pas toutes les situations. Voyez le sang contaminé. Les banques privées étaient plus sûres; justement parce qu’elles pouvaient répercuter le prix du contrôle à l’acheteur final, parce qu’elles étaient là pour faire du profit. En revanche, les banques d’Etat n’avaient pas pour missiond e faire du fric mais de répondre aux besoins des citoyens, avec des moyens limités. On a vu le résultat… Vous me direz, socialisation et étatisation ne sont pas la même chose. Vous avez peut-être raison.
En passant à l’entreprise c’était déjà plus difficile de socialiser les moyens de production. Alors quand on se situe dans le cadre actuel de la société-réseau ou de la holding/société par actions, c’est foutu.
Les conditions objectives de possibilié du communime sont irrémédiablement passées. Il faut trouver une autre solution.
@ Antoine Y
J’allais m’expliquer. Vous avez répondu vous même.
Effectivement je parle de socialisation non pas dans le cadre de la dictature
d’un parti ou d’une classe, mais d’une révolution sociale et de civilisation,
qui met la démocratie au dessus de tout, notamment du profit.
« En tant que salarié, j’avais détecté et signalé des produits médicaux défectueux, que fit la direction de l’entreprise, elle les a quand même vendus… »
C’est là le problème. Tant qu’il n’y a pas eu de pépin…
Et puis vous auriez pu être licencié pour faute, par exemple, si vous en aviez parlé à la presse ou sur votre blog.
La responsabilité individuelle se voit étrangement pénalisée quand ce n’est pas pour soutenir le projet entreprenarial… C’est un problème majeur, et ce n’est pas une question d’éthique des affaires, mais de politique (et l’une des plus graves qui soit, qui plus est).
Je connais une femme dont le mari a pris du médiator et qui est mort d’un cancer extrêmement rare du péricarde
Son médecin lui a dit que ça n’avait aucun rapport
En fait c’est peut être la solution empoisonner les vieux ,puis les soigner
de toute manière ils ne porteront pas plainte ni leurs conjoints
ça génère énormément de PIB
dans les maisons de retraites on appelle les vieux l’or gris c’est pas pour rien
C’est un fleuron du capitalisme je pense que le patron du labo servier est pressenti pour la légion d’honneur
circulez … mais franchement vous en connaissez beaucoup des veuves qui sont prêtes a se battre contre un labo pharmaceutique et des médecins prêts a la soutenir?
J’ai mentionné le problème via une lettre d’avocat à mon employeur qui m’a menacé de diffamation et m’a harcelé quotidiennement par les moyens les plus infects du mensonge.
Pour m’échapper de cet enfermement immonde, j’ai trouvé le moyen de me faire opérer chirurgicalement et d’obtenir un arrêt maladie incontestable, pas une déficience psychiatrique, mais un problème physique, avec anesthésie, du sérieux, du solide arrêt maladie.
J’ai finalement été licencié pour faute grave, j’ai intenté 2 procès contre mon employeur que j’ai partiellement gagnés, au moins symboliquement, des pages et des pages de conclusions à lire et à relire pendant des heures, sur plusieurs années, des milliers d’euros en frais d’avocats. Les indemnités étaient minimes, le quart de ce que j’aurai dû percevoir, rien à voir avec les 60000 euros de Seafrance.
Le plus écoeurant, c’est que j’avais sauvé la mise de cet employeur, des millions d’euros, en trouvant la solution à un problème majeur de son produit phare et à bien d’autres problèmes au sujet desquels ils n’avaient pas le début d’une réponse qui tienne la route. La récompense ? Ce qui s’est passé ensuite…de la dégueulasserie crasse en barres à tous les étages, bien pourrie comme il faut, aux petits oignons.
Tous ensemble, tous unis…qui disaient.
Donc, en presque un instant, ça s’est fait très vite, mais ça maturait depuis un moment, j’ai pris mes cliques et mes claques et j’ai pris mes jambes à mon cou, j’ai quitté la France.
Abracadabra, abracadabri, le magicien ce sera toi, et voilà.
On a l’air malins! …à brocarder les guirlandes de Noël made in China qui foutent le feu au sapin, les canapés farcis aux anti fongiques qui vous collent des boutons ( on dirait que la mémé est tombée dans la friteuse! )
On est très bons, vis à vis de l’industrie pharmaceutique, avec une foultitude de contrôles, de mecs et nanas grassement payés et censés tout vérifier!
chouette époque!
@Marx prénom Groucho
moi je vous conseil pour les repas entre amis le saumon norvégien d’élevage avec du diflubenzuron destructeur de termites ,deux produits en un ,le premier pour votre ventre le deuxiéme pour votre charpente
http://www.youtube.com/watch?v=AC-QNzviB2M
Du saumon au Mediator, ils ont pas ?
Si je vous ai bien compris, Tigue, vous posez la question de la philosophie dans cette histoire.
Maître Haddad en a une curieuse vision. Selon lui, si un produit n’est pas démontré dangereux, il est inoffensif. Comme ces tests coûtent très cher, moins on en fait, mieux c’est. Cela fait des économies et permet de garder plus de produits utilisables. C’est une seconde économie tout à fait notable. Considérer que cela expose les usagers de ces produits à des risques est de la philosophie selon Maître Haddad.
Il fait son métier, Nous n’avons pas la même vision de la philosophie. Une des questions possibles en philosophie (selon ma vision de la chose) est de savoir ce qui est bien et ce qui est mal. Le drame de cette question est que ce savoir est une morale.
La morale défendue par Maître Haddad est celle que je nomme « des bénéfices ». Si un truc rapporte, c’est bien. Si un truc coûte, c’est mal. Si ça rapporte plus, c’est mieux. Etc… Une morale de ce type est, selon mon jugement, active dans cette histoire.
Les personnes qui se sont faites poser des implants suivent la position de Bourdieu (capital social ou un truc comme ça). Elles transposent cette morale des bénéfices à leurs relations en société. C’est exactement le même principe.
Selon cette morale, il y a une médecine tout à fait réalisable. L’achat et la vente des organes en est un aspect bénin. Vous nous avertissez d’une révolution à venir dans les relations soignant-patient qui va devenir celle de prestataire de services – client et encore. Vu sa nouveauté et sa modernité, cette révolution représente ce que le libéralisme nomme Progrès (avec une majuscule). Les socialistes ne pourront qu’entérimer cette évolution. Ce type de relations évacue toutes les notions de morale, d’éthique, de bien, de mal. Elle est donc applicable à absolument toutes les sociétés, sur toute la planète. Tous les « archaïsmes » dans ce domaine sont menacés. Parmi ces archaïsmes, je vois l’histoire du Dr Schweitzer et Lambarene. Quand j’étais petit, c’était une référence de ce qu’est un bon médecin. Si l’évolution que vous dénoncez se poursuit, ce Monsieur sera un objet de risée, de ridicule, d’archaïsme. Un autre exemple d’archaïsme du même type est donné par Mère Theresa. Elle est du même acabit.
Je retiens de cette histoire que la médecine va très sérieusement évoluer vers une atrocité se voulant totalement amorale. Pour quand même savoir ce qu’il faut faire et quand il faut le faire, cette atrocité se base sur la morale que je nomme « des bénéfices ». Une morale est en action. Elle est simple, efficace, claire, rationnelle, facile à appliquer. Elle donne le cadre de cette évolution.
Sortir du cadre implique donc, à mon sens et parce que nous ne pouvons pas en faire l’économie, une autre morale. Michea parle volontiers d’Orwell et de ce que ce dernier nommait « common decency ». C’est une piste à explorer.
Ce ne sera pas du tout facile. Car celle des bénéfices s’opposera à toute idée dans ce sens. Elle a déjà tellement envahi notre monde que toute structure dépendant d’elle s’opposera à la « common decency » ou au « donner, recevoir, rendre » (une autre idée du même tonneau). Cette difficulté ne vient pas du tout d’un complot.
Il s’agit juste d’une vision de la réalité complètement admise comme étant complète. Toute personne qui en sort devant un adepte de cette vision de la réalité devient logiquement et naturellement irrationnelle, folle, délirante, obscurantiste, etc…. Cette personne doit donc être combattue pour le bien de tous. C’est logique.
Etre irrationnel selon ce critère est un grand honneur selon moi.
La médecine est en révolution, pas pour faire de la masse, mais du sur mesure. A default d’être égaux nous sommes différents.
Trop coûteux pour la masse. Le sur-mesure sera limité aux plus fortunés. Mon idée de révolution tient pour le 99% (peut-être le 99,9%).
Nos différences seront d’abord financières puis humaines en fonction des capacités financières de la personne.
Je garde mon opinion.
la révolution évoquée existe depuis bien longtemps. les réels révolutions de la médecine sont
-de passer de groupe d’individue à l’individue
-de proposer « l’amélioration », ça à commencé avec l’estétique je vous laisse imaginé ou ça va finir…
Morlocks et Elois cf HG Wells.
Séparation de l’humanité en deux espèces distinctes.
Le 1 % vit 300 ans et le reste 50 ans à tout casser.
Vous avez l’air de croire que les progrès actuels de la médecine profiteront à tous. Je n’y crois pas avec la logique qui s’installe. Ce que vous dites « exister depuis longtemps » est un tout petit avant goût inoffensif si nous restons dans le cadre actuel.
appelons un chat , un chat
Quand notre société et nos sociétés capitaliste en sont réduites a mettre un produit non homologué dans des implants mammaires pour faire une marge plus importante , il est temps de se poser la question si ce monde là est au service de l’humanité ? Ce produit acheté entre autre dans la région Toulousaine chez un distributeur de produits chimiques donnait la possibilité avec un prix de vente inférieur de 10%, d’avoir une marge supérieur de 20% par rapport a ses concurrents , et que l’avocat de la société PIP appel cela « une démarche capitaliste » , cela donne une image de là où nous en sommes dans notre société. Je me pose quand même plusieurs questions auxquelles je n’arrive pas à répondre .
le produit non homologué donnant une marge supérieur à ses concurrents pourquoi les deux derniers bilans sont
Date de l’exercice 30/06/2009
Chiffre d’affaires 9 950 K€
Résultat net -4 290 K€
Date de l’exercice 30/06/2008
Chiffres d’affaires 11 580 K€
Résultat net -3 557 K€
D’autre part Le parquet de Marseille a ouvert une enquête préliminaire début 2010 et l’on découvre l’affaire fin 2011!!!
« se poser la question si ce monde là est au service de l’humanité ? »
METTRE FIN À LA CRISE DE LA RECHERCHE ET DU DÉVELOPPEMENT DANS LA SANTÉ PUBLIQUE – Oxfam
Cher Ardéchoix,
la comptabilité d’entreprise a pour premier objet de ne faire apparaitre aucun bénéfice.
Ainsi, de splendides sociétés réalisent des marges très importantes alors que leur bilan ne montre pas le moindre bénéfice.
Ces marges sont entièrement absorbées par divers moyens, provision, reports, stocks…etc. l’imagination créative est sans limite dans ce domaine. Le tout est de rester dans le cadre de la loi qui est bonne fille quand on sait s’y prendre, c’est même un métier, voir plusieurs métiers.
La raison est sans mystère, pas de bénéfice! pas d’impôts sur le bénéfice.
Ainsi va la vie des entreprises…
@FL
Désolé je ne fonctionne pas comme cela ,et payer des impôts est pour moi la normalité , ok je sais je suis peut être fou , mais qu’est ce que je suis bien, en accord avec moi-même .Ma société a 25 ans j’en suis le créateur ,4 contrôles fiscaux , 4 zéro de redressement .Je voulais simplement dire dans mon commentaire que la société PIP ,avant ces deux années signalées faisait un profit logique .
Exercice du 30/06/2007 sur 12 mois
Chiffres d’affaires 13 150 K€
Résultat Net 827 K€
@ l’Ardéchoix
Mais mon propos ne vous visait certainement pas, mais voyez vous sans généraliser on peut quand même évoquer cet aspect de la comptabilité.
Dans de nombreuses boites c’est la règle.
La majorité des boites n’ose pas pousser trop loin ce comportement en général par peur, plus rarement par scrupule encore plus rarement par conviction.
Ici, dans ce blogue on parle des trains qui n’arrivent pas à l’heure et vous n’êtes pas le dernier, l’Ardéchoix à aller dans ce sens.
FL a raison.
L’écrasante majorité de la production est assurée désormais par des multinationales,
qui ont tout loisir de faire apparaitre les bénéfices dans les paradis fiscaux,
dont elles usent toutes, par le biais des prix de transfert.
C’est la raison de l’existence de ces paradis, que politiciens de gauche comme de droite
ont toujours promis de faire disparaitre, sans rien en faire,
car ce n’est pas la niche fiscale, mais le supermarché de tous ces brigands.
La société ne fait pas de bénefs (des pertes plutôt) donc ne paye pas d’impots, et ne verse aucun dividende aux actionnaires.
Mais qui sont les actionnaires?
ne sont-ils pas salariés de l’entreprise?
et sui oui, leurs salaires est-il en rapport avec leur activité?
Bonjour à toutes et tous!
Je n’ai pas encore eu le temps de regarder la vidéo, mais le sujet m’interesse. PIP, médiator, … ne sont que la triste et strict représentation de ce que le « toujours plus de fric » à fait au monde :
– plus de fric, on s’en fout des patients,
– plus de fric, on s’en fout des salariés,
– plus de fric, ….
Monsieur Jorion, voilà maintenant un moment que je lis votre blog… Et je vous remercie, ainsi que l’ensemble des intervenants d’essayer d’informer, ce qui à mon sens, est le plus justement possible sur les travers qui se sont petits à petits insinués pour devenir aujourd’hui « une évidence » (pour citer la fin du billet), quasiment une vérité acceptée de tous (ou presque… résignés?)… Est-ce le capitalisme qui a exacerbé ce phénomène (avec notamment l’avènement des méthodes de management « moderne » taylorisme, le toyotisme, le lean management, le tout profit, etc…), ou simplement (malheureusement?) la nature humaine qui est ainsi?
En rentrant hier soir, je suis tombé sur Mary Poppins (le film, hein! Pas un sosie de chair et d’os) et notamment une scène en particulier : Voir ici
Je crois que tout est dit? … Même Walt Disney nous avait prévenu! 🙂
Bonne journée à tous!
J’oubliais…
– Plus de fric, on s’en fout de l’environnement,
– Plus de fric, on s’en fout de nos ressources,
– Plus de fric, on s’en fout des enfants qui travaillent,
– Plus de fric, on s’en fout de la recherche fondamentale (Sida, Cancer, … vive l’esthétique!)
– Plus de fric, ….
Je pleure pour cette humanité qui part en c…. euh… qui marche sur la tête!
Il faut définir des grands projets mondiaux ambitieux concernant la santé, l’écologie …et les faire financer par une worldbank.
Cet avocat de PIP utilise des arguments foireux qui le font passer pour un guignol.
Tout entrepreneur « de base » possédant au moins un neurone comprends que son succès dépends de la satisfaction de ses clients. Ce cas est juste l’exception qui confirme la règle.
Il faut cependant renforcer les contrôles surprises et le nombre de contrôleur ainsi les peines encourus.
@glassthinK
J’ai bien peur malheureusement que ce cas n’est pas l’exception qui confirme la règle mais le contraire , les contrôles de la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes donne souvent des amendes qui représentante les un dixième des revenues engendrés par la dite fraude , et celui qui dénonce ses petits camarades et exonéré de la dite amende .Mais vous avez entièrement raison sur le faite que la satisfaction du client est sur le long terme est la seule solution pour pérenniser l’entreprise
Assez intéressante interview-vidéo d’Olivier Delamarche en décembre 2011, 45 minutes, gestionnaire de fond mais pas promoteur du système, sur les causes et conséquences de la crise.
Les dépôts nocturnes à la BCE sautent d’un record à l’autre. C’est pas bon.
Rien ne va plus en ce monde. L’argent est mal réparti, pas là où il devrait être. Certains en ont trop d’autres pas assez et le crédit ne fait qu’aggraver le tout.
Ex: subprimes = PIP.
Rébus
Mon premier n’est pas très intelligent
Mon second non plus
Mon troisième est le nom d’une ville d’Afrique du Nord
Mon tout fait tourner la machine que menace de nous écraser.
Qui suis-je?
@ Ardéchoix:
Bien vu. C’est la preuve supplémentaire que la réduction des coûts,
proposée par le MEDEF et ses politiciens ne garantit même pas la compétitivité…
A propos de la video de Michéa, propos bien vus sur le libéralisme,
avec une remarque cependant.
Il oublie un peu la division de la société en classe.
Et semble ignorer la vieille expression du mouvement ouvrier
» Tout est à nous, rien n’est à eux ».
Effectivement, la solidarité et la fraternaté, comme le don,
ne peut se faire au bénéfice des exploiteurs…
Sauf à vouloir perpétuer la société qu’il dénonce par ailleurs.
@Charles A.
La réduction des coûts ne peut être la solution , nos amis asiatiques ou autres seront toujours plus bas en termes de coût mo.Seul l`innovation ÉCOLOGIQUE dans tous les domaines sera notre industrie de demain .Dû moins je le pense
On peut certes parler des prothèses PIP, et de cet aveu cynique « C’est une démarche capitaliste »… Cela me fait penser à ce brave trader qui disait « Bah la crise, c’est l’occasion de faire du fric » et dont j’ai oublié le nom.
Ou bien on peut penser à ces reportages réguliers montrant des « restaurants » qui se contentent de servir des plats industriels réchauffés coûtant une misère, et vendus une fortune. C’est aussi une démarche capitaliste.
Au final, je pense qu’au delà du diagnostic de M. Jorion (l’argent n’est pas où il est nécessaire), on peut même aller plus loin : l’argent est devenu l’alpha et l’oméga de toute volonté productive. Ainsi, là où on pourrait espérer que n’importe quel système de production ou de service serait orienté vers le client, l’usager ou l’utilisateur, de préférence vers la réalisation d’un besoin ou de sa satisfaction, il s’avère que tout est n’importe quoi est à présent destiné à « faire du fric ».
C’est une démarche capitaliste…
Quelles solutions ?
Michéa est fort intéressant, comme d’habitude, mais il semble que nous voilà coincés entre deux apories. Car si l’on condamne l’indifférentisme moral libéral, conçu comme une réponse à la guerre civile religieuse, parce qu’au bout de sa logique il devrait conduire à l’exclusion du chômage d’une femme qui refuse un emploi de prostituée, la seule issue paraît conduire au conformisme moral qui débouche, lui, sur la saint Barthélémy…
Sauf à se demander, ce qui paraît nécessaire, si le conditionnement de l’octroi d’allocations de chômage à l’acceptation d’un emploi d’hôtesse de charme – comme cela est bien dit… – se situe bien au bout de la logique libérale.
C’est la journée « Couturier ou Orban, il faut choisir »?
Prenez Marcel Mauss dont Michea parle comme d’une alternative. Si la pensée de ce type est conformiste pour vous, je suis curieux de savoir ce qui ne l’est pas pour vous.
Prenez Orwell, la référence de Michea en matière de morale. Si cette référence amène au conformisme moral, je vous repose la même question.
L’aporie n’est en tous cas pas à cet endroit.
Mon opinion personnelle est qu’actuellement, il y a une morale des bénéfices. Elle permet de décider qu’acheter et vendre des organes est bien. Ce n’est qu’une de ses conséquences. Nous sommes là en plein conformisme moral si je comprends ce que vous entendez par là. Si nous voulons sortir de la situation actuelle, il nous faut un critère pour décider si une idée est bonne ou mauvaise. J’aimerais qu’il soit autre chose que « Ça rapporte, c’est bien. Ça coûte, c’est mal »
Je pense que vous n’aimez pas du tout la morale au nom de la liberté. Je pense même que vous la condamnez au nom d’une idée de la liberté. Vous la trouvez mauvaise au nom de cette idée de la liberté. C’est un jugement moral. Vous avez un critère du bien et du mal. Vous êtes donc moraliste.
Etes vous conformiste ?
Dis moi qui tu invites, je te dirai qui tu es
Bonsoir,
l’affaire de ces implants frelatés me donne à penser que dans une hypothétique constitution économique il devrait y avoir la definition d’une responsabilité juridique des actionnaires des entreprises. Poursuivre uniquement les dirigeants me semble insuffisant pour contrôler ces déviations horribles du commerce, le rendement à tout prix doit avoir des limites et les beneficiaires finaux de ces pratiques ont leurs part de responsabilité, il me semble normal qu’ils doivent en réponndre avec leurs deniers si l’entreprise est mise en liquidation judiciaire.
cordialement
Entendu un chirurgien qui a trouvé que le prix proposé par Pip était vraiment très bas (arguments mis en avant par les commerciaux a t-il dit aussi) et que cela avait éveillé sa méfiance et son refus d’utiliser ces prothèses. il déclara ensuite, que ce qui l’avait fait (les chirurgiens) c’était évidemment pour gagner plus( la patiente n’a pas vu la couleur de la réduction de prix).
Panique et grimace sur le plateau de C’dans l’air ou deux autres chirurgiens péroraient.
Cette logique capitaliste à bien amené les gouvernements à autoriser l’introduction de substance radio active dans les produits à petite dose, sans que personne ou quasiment s’en émeuvent.
Je peux donc produire de la m…., peu importe, puisque des quidams me l’achètent et que je fais tourner la machine économique.
C’est notre monde.
L’indignation n’est plus de mise, il faut passer à la phase suivante………..
Nous sommes de plus en plus nombreux à comprendre
et nous organiser non pas pour les élections, mais la « phase suivante »
de l’indignation, les révolte et une révolution de civilisation
déterminante pour la survie de l’humanité.
On peut aussi citer Paul ce jour dans le Journal le Progrès:
Le problème des médecins et des chirurgiens particulièrement, c’est qu’ils palpent parfois divers avantages quand ils achètent. Les prothèses orthopédiques sont un domaine très rémunérateur en termes d’argent de poche ou de vacances offertes en séminaires sur des iles ensoleillées.
« ils palpent parfois divers avantages »………………….
🙂
Je me demandais qui était ce Michéa dont beaucoup vantaient les mérites.
Ce que je viens d’entendre me donne de lui l’image d’un moraliste réac avec emballage air du temps pour bobo papyboumeur en voie de nième recentrage.
@ Renard
Si pour vous, évoquer la pensée de Marcel Mauss, c’est être un moraliste réac, je pense que vous allez faire la joie de tous ceux qui participent – dont Paul Jorion – à la revue du Mauss.
Au contraire de vous, je trouve les analyses de Michéa d’une grande lucidité et d’un grand intérêt quand on sait qu’il fait souvent référence à Orwell, le visionnaire de 1984, défenseur des gens ordinaires et de la décence ordinaire.
Il évoque Mauss il évoque Orwell, il cite Lévy-Strauss. La belle affaire. Et à quoi bon des raisonnements humanistes et de pureté révolutionnaire si on en revient à des propos du type :
« C’est toujours au nom des droits de l’homme que les avancées du capitalisme ont lieu. »
« L’enfant n’est pas spontanément dans le donner-recevoir et rendre, il faut lui apprendre à attendre son tour, à passer après le frère, après la sœur »
C’est du moralisme pur jus. Et il ne se cache pas qu’il faudrait revenir à des fonctionnements sociaux qui lui semblaient mieux fonctionner que ceux d’aujourd’hui, c’est la définition même du réactionnaire.
Cela dit, je dis pas qu’il se trompe, je dis la place qu’il occupe.
@ Renard :
Sous prétexte de dénoncer un moralisme, on en viendrait à refuser l’idée même d’éthique. L’amoralisme ne conduit nul part. Et je ne vois pas bien non plus en quoi les assertions, certes, liminaires, de Michéa que tu cites sont du ‘moralisme’ : de l’analyse, sur laquelle on peut ou non être en accord. Mais dire que c’est un moralisme, c’est une erreur sur la nature des propos.
Le don/contre-don et dette n’est pas un moralisme. Ou alors l’analyse maussienne aussi, ainsi que la structuralisme et pourquoi pas, toute analyse in fine. Un non sens.
Par contre, je partage un peu plus ton analyse sur son aspect ‘réactionnaire’, à savoir qu’il défend sans doute un ‘retour’ à des fonctionnements passés, identifiés comme étant plus pertinents que d’en inventer d’autres. De la même manière, Sarkozy et son discours de Toulon est un réactionnaire : il défend une vision du capitalisme ‘mythique’ contre celle d’un ‘capitalisme financier’ (sic). C’est donc une ‘réaction’, contre une situation donnée et analysée à un moment T.
Pour autant, il a-t-il ‘tort’ ? Dans le sens je veux dire d’une certaine pacification, d’utiliser cette vision d’un certain capitalisme comme ‘solution’ pour la crise actuelle ?
La réponse serait ‘non’, pour Sarkozy comme pour Michéa. A condition que l’on considère que revenir un statut quo ex ante est non seulement viable mais aussi pertinent.
Perso, ma réponse est ‘oui’, parce que revenir à une telle situation ne résout rien.
Mais cette réponse ne concerne que la position de Sarkozy, pas celle de Michéa, qui ne peut être réduite simplement qu’à seulement revenir, comme Sarkozy, à une position (certes différente de celui-ci, à l’opposé même) ex ante.
Cf. Tigue.
La recherche de l’apaisement (ou l’ex-ante) peut aussi être comprise comme la recherche d’une position préalable nécessaire à la recherche, tout autant nécessaire de la poursuite de la transformation sociale. Je crois que c’est la position de Michéa mais elle n’est pas évidente à percevoir ainsi me semble-t-il.
Michéa a raison de pointer l’amoralisme du libéralisme qui renvoie dans la sphère privée la question des valeurs. Mais sa philosophie reconduit à l’individualisme qu’il prétend combattre en ne reconnaissant pas la dimension sociale de l’éthique, notamment quand il oppose le bon peuple qui de façon innée distinguerait le mal du bien aux intellectuels — surtout de gauche — qui méprisent le peuple et serait dans l’erreur. En faisant l’impasse, et même, plus grave, en rejetant les explications sociologiques du coté de l’idéologie Michéa il se fait lui-même idéologue.
Un jugement moral, quel qu’il soit, émane bien de l’individu et donc d’une subjectivité, mais cette subjectivité elle-même ne peut s’abstraire des conditions objectives du monde social qui informent cette subjectivité de tout son poids et forment le sens commun, lequel n’a donc rien d’inné comme le prétend Michéa. Michéa fait partie de ces trop nombreux intellectuels qui sont incapables de penser ensemble individu et société, ou bien c’est l’individu qui est rejeté ou bien c’est la société qui est rejetée au titre des facteurs explicatif des faits humains. C’est pourtant un acquis de la pensée depuis Freud, Bourdieu et Foucault que de considérer qu’il faut articuler les deux facteurs explicatifs. On parle beaucoup aujourd’hui de la nécessité de sortir du cadre. Il me semble qu’elle ne pourra s’effectuer que si les sociétés humaines parviennent à traduire dans la loi et les institutions ce principe non univoque appréhendé par les penseurs précités ou apparentés.
Merci à Schizosophie pour le lien renvoyant à l’excellente analyse de la pensée michéenne par Max Vincent.
@Renard
Ici une lecture consistante qui va dans ton sens.
Pour ceux qui sont pressés et ont pas trop le temps, lire directement la fin du pavé proposé par schizo, c’ est le mobile du pavé :
« Le paradoxe étant que ce type de pensée “réactionnaire” se trouve repris et illustré par un philosophe venant de la gauche (et se réclamant de surcroît d’un socialisme des origines) »
Donc le gars qui parle là serait une sorte de facho, ou un émetteur de pensée facho.
Je ne crois pas cela.
Je crois le contraire : il provoque l’ apaisement, la réconciliation dont nous avons grand besoin.
@ schizosophie
Merci pour le texte.
Pire encore, ceux du bonhomme et ses vidéos qui trainent sur la toile.
La définition qu’il donne du « libéralisme » souffre d’une hémiplégie comparable et complémentaire à la dénonciation du totalitarisme par Arendt. Et est aussi dangereuse en terme de recomposition latente des alliances.
Mmmm, renard, Schizo : j’ai quand même apprécié la vision de Michéa du « ruban de Moebius » du libéralisme, avec les critiques sur les textes favoris des inrockuptibles, sur le « droit à la différence » à tout crin, qui fournit des arguments à considérer.
Un « juste milieu » me semble être l’éloge du « savoir-faire et savoir-vivre » à la façon de Bernard Stiegler, qui oscille effectivement entre un amatorat un brin Thélémite (Abbaye de Thélème, Rabelais) qui n’est pas forcément à la portée d’autant de gens qu’on voudrait (trouver l’antidote à la télé 50 ans après le début de l’empoisonnement ? hum… ), et une vision du savoir-faire comme l’étage de sublimation du tissage des rétentions et protentions, et tout un chacun n’a-t-il pas par son aptitude à se retenir une once d’infini de cette sorte en lui ?
Et est-ce que le poison des poisons ne serait pas que tout modèle ou argumentaire est critiquable, et que seule une bonne dose de « vie mouvante » donnée à ses modèles par un maximum de réciprocité (notion de « système associé » chez Stiegler et Simondon) fournit une dynamique qui sublime les déterminismes qui laissés à eux-mêmes nous humilieraient.
mais voyons timiota ; stiegler est également un affreux réactionnaire… 😉
j’ai essayé de lire le texte de schizosophie, j’y n’ai vu que des effets de manche et essais systématiques des retournements d’une logique contre elle même dignes d’un petit apprenti en dialectique issu probablement d’un groupuscule pseudo révolutionnaire et dont il est probablement membre unique…
je me rappelle aussi avoir essayé il y a assez longtemps de lire un texte poste par schizo sur « la face sombre d’orwell » tentative maladroite pour repeindre orwell en brute sanguinaire, au bout de 20 minutes de vide absolu et de tentatives pour déguiser ça en un argumentaire, je tombe enfin sur LE argument « vous vous rendez compte, pendant la guerre d’espagne il à écrit quelque part dans ses notes que la sagrada familia méritait de finir en flammes »… ça ma scié, j’ai souri et refermé le lien ; le type qui défend une position de type plus à gauche que moi tu tombes de l’échiquier politique et qui finit par dénoncer la velléité de certains à bruler des églises en temps de guerre ouverte contre des forces du clergé…
bêtises, bêtises que tout cela…
ça sent le groupuscule trotskyste ou les mecs passent le temps à s’exclure entre eux pour manquement à l’orthodoxie et qui voyant qu’ils n’arriveront jamais à convaincre personne de la validité de leurs idées, s’occupent à discréditer celles des autres, fussent ils de leur camp…
@troglodyte, le 5 janvier 2012 à 17 h 39
Je n’ai aucun souvenir d’avoir envoyé un texte accusant Orwell, que j’aime vraiment beaucoup et que je ne tiens pas pour un moraliste, il faudrait y voir de plus près.
Quoi que vous pensiez du texte de Vincent sur Michéa et de Michéa, le texte de Vincent n’est pas « de schizosophie », mais si vous aviez réussi à le lire et pas seulement « essayé », il vous serait apparu évident que Michéa et Vincent ne sont pas du même « camp ».
, écrit Vincent.
Je n’y lis aucun effet de manches, mais les conséquences de l’absence d’une critique du capitalisme comme mode de production au détriment de sa réduction à un système abstrait, appelé libéralisme, qui serait essentiellement producteur de valeurs, bonnes ou mauvaises, plutôt que de conditions dérisoires de toute existence auxquelles il conviendrait de s’adapter. Michéa s’en prend à la morale seulement parce qu’elle est privatisée, une morale privée aurait-elle, d’ailleurs, un sens.
Réac, cela m’étonnerait. Mais imbu de son discours.
Sa façon de mépriser toute la gauche, qui serait libérale,
est un jeu et pur amalgame entre politiciens professionnels,
tous réformistes et acquis de fait au capitalisme
et révolutionnaires, associatifs, écologiques et humanistes
le combattant tous les jours au nom de la solidarité.
Par essence le libéralisme politique historique était de gauche, alors la gauche de gouvernement depuis 1984 est par définition libérale. Depuis cette date, par ses « conquêtes » sociétale, par son marché économique ouvert, la gauche incarne à la perfection cette idéologie. Les révolutionnaires, les associatifs, les écologistes et les humanistes ne sont que des « appellations contrôlées » dont la gauche de gouvernement aime se parer tandis que ces catégories concernent des gens qui ne sont pas des politiciens professionnels.
Il me semble qu’ils n’étaient pas seulement frauduleux – bien que certifiés par la société allemande PUV – et à marge « améliorée », les implants PIP. Ils étaient apparemment aussi très appréciés des clientes et patientes comme des revendeurs-chirurgiens pour leur asymétrie assez spécifique et leur rendu particulièrement naturel, non ? Enfin à en croire la volaille qui s’extasiait dans ce forum Doctissimo en 2007 et la « réclame » des honorables docteurs Fitoussi, Couturaud, Laki, Alran, Salmon qui y est reproduite…
http://m.doctissimo.fr/#forums/formebeaute/chirurgie-esthetique/topics/174599/posts/?forum.posts.page=1&forum.posts.results_per_page=20
Le lien vers PIP est plus actif, banane !
Au fait c’est quoi le revenu moyen d’un chirurgien esthétique ? Trois fois plus qu’un pédiatre ou qu’un psychiatre non ? Dans les 130 ou 150 milles € ? J’crois qu’ils vont pouvoir à l’aise nous les faire à l’oeil les explantations, très solidairement, des clientes et patientes comme de leurs confrères ignomineusement abusés par PIP et TUV.
@ vigneron
Vous avez oubliez des mots pour faire correctement votre analyse de l’article ; en particulier « reconstruction mammaire » et « patientes vers la cinquantaine ».
Mauvais jour ! Il doit encore y avoir une pièce de 2 euros d’un certain type dans votre poche.
Écot double, en général, j’m’en déleste… bien joué 😉
@ Vigneron
L’ article que vous reproduisez est un article scientifique de 2005 publié dans une revue à comité de lecture, concernant des résultats de reconstruction du sein après cancer.
Une patiente a jugé bon de reproduire cet article en citant ses auteurs.
» Chirurgie Plastique Reconstructice et Esthétique » est le nom de la spécialité excercée par les chirurgiens que vous qualifiez de » revendeurs ».
Ils réimplantaient peut être une main sectionnée , reconstruisaient un traumatisme balistique de la face ou des membres, une malformation épouvantable d’ un enfant l’ empêchant de manger ou de respirer, …pendant que vous distilliez votre mauvaise bile.
La chirurgie esthétique pratiquée par ce genre de spécialiste est de la chirurgie : pas un commerce.
Oui les revenus des chirurgiens plasticiens peuvent être très élevés.
Mais ceux que je connais et ceux que vous dénigrez ne délocalisent pas, ils sont présents quand ça ne va pas, ils sont toujours et facilement accessibles quand il faut réparer la casse pour de vraies personnes en souffrance physique ou morale (pas de « la volaille ») alors que d’ autres ont délocalisé, sont opportunément insolvables, ou médiatiquement défendus par des pros.
Essayer votre héroïsme sur les banques ou les agences de notation qui ont certifié des créances pourries c’ est plus dur , pas vrai ?
Il ne faut pas juger les gens » en bloc » : ni les patientes, ni les chirurgiens, ni les établissements de santé. C’ est du cas par cas.
C’est bien de défendre ses contrères. Faut se serrer les coudes. Mais là on parle bien de bizness aussi et surtout puisqu’il s’agit de pure chirurgie esthétique pour 80 % du marché des implants PIP, soit 400 000 femmes sur les 500 000 qui en portent dans le monde, pas seulement de médecine. Des revendeurs donc, absolument, des « intermédiaires de confiance » si vous préférez. PIP avait eu des problèmes avec ses implants au sérum physiologique sanctionnés aux EU en 2000 ? Bohhh, simple accident de parcours pour nos experts controlés par votre « comité de lecture de revue », ils sont tellement novateurs, tellement performants, les nouveau produits PIP ! Les clientes et les patientes vont adorer. Around the world ! Nous les chirurgiens-experts en tous cas on adore les nouveaux implants PIP ! Et puis les experts-qualité allemands de chez PUV c’est des bons aussi, comme nous…
Qu’est-ce qu’ils vient foutre ici le discours de Michéa, le libéralisme, le capitalisme, la modernité, la cpmmon decency, etc ? Ah ouais, p’têt parce que, comme le dit le philosophe (sic) Georges Trow cité par Michéa, « quand il n’y a plus d’adultes (chez les chirurgiens), alors commence le règne des experts ». Des experts très bien payés mais irremplaçables, admirables techniciens à la chaîne de reconstruction de corps mutilés comme à celle d’implantation frénétique d’implants mammaires foireux, mais très zolis.
Elle n’a rien à voir avec le capitalisme cette histoire, quoi qu’en dise l’avocat de PIP. Juste une fraude sur la qualité classique, vieille comme mes robes, une chaîne de contrôle inefficace et des médecins pas très… on va dire regardants. Mais là non plus rien de nouveau, on a pas attendu de vivre en sociétés capitalistes pour savoir qu’ils ne valaient pas mieux que le reste de la population en terme déontologique. Par contre effectivement, au moins depuis les contrôles vétérinaires privatisés par Thatcher sur les farines animales, on sait que le privé fait pas mieux que le public dans le domaine de la certification, pour le moins…
Et pour vous dire le fond de ma pensée c’est surtout une tempête dans le verre de Margaux de la chirurgie plastique cette Kolossale et très médiatisée Affaire PIP, s’il se confirme bien sûr que le taux de cancer n’est pas plus élevé dans la population des femmes implantés que dans la population générale – pour laquelle, rappelons le, c’est une française sur neuf qui a dû, doit ou devra affronter un cancer du sein. La France est d’ailleurs un des seuls pays à avoir programmé une explantation systématique. Comme pour H1N1, on fait les choses bien en France, en grand, avec zéle…
Pffff,
Je ne sais que vous dire…
Peut être vous redire ?
L’ avocat dit en substance, que faire des économies sur la qualité de la matière première des dispositifs implantés dans le corps au mépris des règles communément admises dans ce domaine, n’ est pas bien, mais se fait. Il dit que c’ est une « démarche capitaliste », et que rien ne prouve que ce soit dangereux. Il est avocat, il connait le droit, pense qu’ il peut sauver la mise de ceux qui ont fraudé avec cette ligne de défense.
Je ne suis pas spécialiste du droit, mais je constate en vous lisant que cet avocat à trouvé l’ angle d’ attaque qui laissera le temps à des gens comme vous de couler des gens commes nous dans les médias et dans les tribunaux, pendant que des gens comme eux se rouleront par terre en rigolant.
Nous ne pouvons pas attendre éternellement , il y a les vrais personnes, leur angoisse , les réponses qu’ on ne peut donner avec certitude.
Si on n’ enleve pas et qu’ une tumeur rare survient on sera accusé d’ avoir provoqué une perte de chance; si on enlève et qu’ une complication post opératoire survient (statistiquement beaucoup plus fréquente que le cancer rare suspecté), on peut nous dire comme l’ avocat, qu’ il n’ y avait pas de preuve de danger pour prendre un tel risque.
En fait, vous n’ en avez rien à faire de tout cela…
Ne vous blessez pas surtout, les vocations chez les jeunes pour faire de la Chirurgie se font rares de nos jours, on se demande pourquoi…
Mais bon, il y a les vrais gens avec qui on échange, ça compense les faux ou les bougons qu’ on croise de temps en temps.
Bonne nuit à vous quand même, et bonne année à toutes et tous malgré tout !
Vigneron, à lire vos post sur le sujet je me dis: Méoni sort de ce corps!
Tigue a raison de pointer l’argumentation de l’avocat, et d’approfondir avec Michéa.
@ Vigneron :
Je crois que tu as raison sur le classicisme de l’affaire en question : escrocs et tromperies sont vieux comme le monde des échanges. Qui plus est, on a du mal à verser une larme sur des patientes pseudos-victimes d’elles-mêmes ou de l’extension du capitalisme jusque dans les corps (sauf pour celles qui devaient subir une ablation). De même pour des ‘professionnels’ qui comme toujours disent ne répondre qu’à des ‘besoins’ de ‘patientes’ qui ‘souffrent’ mais qui payent cher l’assouvissement de celui-ci. Pas de gouttes au nez non plus.
Mais il me semble que tu ne vois pas par contre cette recherche effrénée de la ‘valeur’ par dessus tout, qui pousse non pas à délocaliser la production en des cieux moins salariaux mais bien à détourner l’usage de produits (localement produits ; pour le coup la notion de ‘délocalisation’ n’a rien à y voir et c’est intéressant à ce titre aussi) pour arriver à ce même ‘rapport’ de 1 pour 3. Surtout, c’est la notion défendue ‘justement’ par l’avocat, qui est intéressante, à savoir que parce que PIP était propriétaire de produit qu’elle pouvait user et ‘abuser’ de ceux-ci, charge à la société de prouver le lien de cause à effet entre l’utilisation de ces produits et les maladies générées.
En aucun cas, la notion de propriété limitée n’est envisagée : l’abusus dans toute sa splendeur libérale et capitaliste !!
C’est cela que dit l’avocat et c’est cela aussi que montre Michéa : on ne peut pas interdire une entreprise propriétaire d’un produit de l’utiliser, on peut, au mieux, et à posteriori, lui intenter un procès pour tromperie ayant entrainé des décès, à condition de démontrer la responsabilité des dits produits dans ceux-ci.
On ne remet rien en cause en l’espèce : ni le droit qui consacre celui de la propriété, ni le détournement d’usage, ni encore moins les droits de la propriété. Ni même la preuve de charge qui incombe, toujours, à la société et jamais aux entreprises.
Zebu ,
Excusez moi mais je vous trouve léger de brocarder à la fois les patients et médecins comme vous le faites. Que certaines patientes soient « pseudo victimes d’elles mêmes » reste à prouver et quand bien même pourquoi leur denier toute considération? Et idem quand vous réduisez toute une profession à de malhonnêtes marchands.
On cherche un chirurgien ( voire même leurs syndicats ) capable d’explanter le capitalisme .
Si de plus les syndicats de magistrats , de juristes , d’avocats , le rejoignent , ça n’en sera que mieux pour les ‘ vraies gens « .
Sur l’abusus , et la « non possibilité d’interdire l’usage d’un bien par son propriétaire » , c’est le bon sujet à creuser .
Il y a bien un cas d’atteinte au droit de propriété que je connais , c’est la non constructibilité d’une propriété foncière . C’est peut être le seul (?).
Et dieu sait qu’il faut ramer et pas trop de peurs, pour le faire respecter .
@ Arnaud :
Je ne comprend pas votre réaction. Je ne dénie pas le droit aux femmes victimes de tromperie de déposer plainte (ce qu’elles font). Mais ne m’obligez pas à verser une larme pour celle qui considéraient que leurs poitrines n’étaient pas assez grosses à leur goût esthétique (et non pour des raisons physiques, dues à l’ablation par exemple). Une tromperie reste un tromperie mais si de plus la tromperie se double d’une tromperie de soit-même, cela devient encore moins laudatif quant à la considération que je doive porter à celles-ci : on ne se sait pas au jour d’aujourd’hui si la baisse du coût de revient n’a pas été partiellement retransmis aux patientes, lesquelles ont pu, nonobstant le fait qu’elles avaient été abusées de leurs propres abus de ‘valorisation’ de leurs propres corps (comme la ‘valeur’ financière l’est : un artefact), aussi être ‘abusées’ par leur goût du lucre si les dits implants étaient proposés à des prix inférieurs du marché, sans s’en être outre mesure inquiété.
Mais je le répète, une tromperie pour usage de faux est une tromperie. Le fait que l’on puisse se tromper soit même sur l’usage de ces produits quant à leur finalité n’y change rien.
Enfin, sur la malhonnêteté des professionnels, je ne vois pas ce qui vous fait dire cela. Le fait que les patientes aient payé cher ce type de service est un fait, indéniable. Que l’on ne vienne pas, hors cas médical, me faire pleurer sur le ‘bien-être’ que de tels professionnels propose à leurs patientes, moyennant (très) fortes contributions, en exploitant à fond les failles humaines qu’un capitalisme exacerbé à introduit dans les corps (concurrence acharné des corps, ‘valorisation’, etc.). ‘Malhonnêteté’ signifierait qu’ils aient menti sur la nature de leur profession ou de leurs tarifs. Il n’en n’est rien, à ce que j’en sache.
Si malhonnêteté il y avait, elle serait sur un plan moral, à savoir exploiter sans vergogne et fort cher une telle faille humaine.
Mais ils ne sont ni les seuls, ni les premiers et ni les derniers.
@ Juan :
oui, ce pourrait être intéressant. Par contre, contrairement à ce que l’on croit, le droit absolu de propriété ne l’est pas tant que cela.
Le Code de l’urbanisme est ainsi truffé de contraintes, sous forme de droits de passage, droits d’usage, etc. (servitudes) qui ‘mitent’ (et non qui mythent) cette absoluité.De même, l’intérêt général vient en contrepoint de celle-ci, rendant ainsi celle-ci ‘dépendante’ et non absolue.
On serait en l’espèce plutôt en présence d’une monarchie constitutionnelle, dont les droits sont bornés.
Sur ce plan, lire l’intéressante contribution de Joseph Comby :
« La propriété est un mythe créé à la Renaissance par l’invention « sur mesure » d’un droit romain, qui a influencé le Code Civil, et dont on démonte aisément l’argumentation. Nous vivons sur ce mythe : notre législation commence toujours « par faire semblant de croire » au droit de propriété, pour en multiplier les limites, contraintes et exceptions. Retrouvons le pluriel de la Déclaration de 1789 : ce n’est qu’en reconnaissant les droits réels que nous mettrons fin à une protection illusoire, pour instituer de véritables garanties. »
« Et tout d’abord cet étrange pluriel « Les propriétés étant un droit… » qui figure dans la rédaction primitive du texte. Le singulier ne sera introduit que plusieurs années plus tard … sous prétexte de corriger une erreur d’orthographe. »
Dès lors où l’on se positionne sur du pluriel, on retrouve la pluralité de propriété et/ou d’usages. LA propriété comme le décrit justement Comby définit LE propriétaire : on passe des droits des propriétaires ou des usagers d’une chose aux droits du propriétaire de la même chose …
Par ailleurs, le site internet devrait aussi vous intéresser :
http://www.agter.asso.fr/rubrique69_fr.html
Cordialement.
C’est en lisant un jour L’empire du moindre mal (essai sur la civilisation libérale) de Michéa que je suis devenu libéral et libertarien.
SK
Ne vous inquiétez pas Sam, un jour vous y arriverez.
Persévérez!
Samuel Katzman a raison, le libéralisme extrémiste devra beaucoup à Michéa qui mélange un peu tout à sa sauce très approximative.
fmur,
Au risque de vous vexer, je dois vous dire que je ne comprends pas votre affirmation. Pourriez vous préciser votre pensée ?
Je tente une hypothèse sur votre remarque. Vous nous dites que Michea nous montre que ceux qui veulent faire bouger le monde doivent être libéraux. Si mon hypothèse tient la route, les gens qui adoptent le libéralisme extrémiste (libertariens) sont des amateurs de pouvoir. Ils veulent dominer et c’est tout. Ces gens peuvent passer au libéralisme extrémiste. De toutes façons, je ne les vois pas contribuer à une société plus humaine. Alors ils vont se retrouver dans ce libéralisme violent. C’est un lieu (selon les bruits que j’en entends) plein de gens brillants, pas d’accord entre eux (concurrence oblige) et passant beaucoup de temps à déterminer lequel est le dominant. Mon image de ces gens fait que plus ils seront nombreux et plus ils se taperont dessus. Cela devrait les rendre un peu négligents sur leur contrôle de la société. C’est une chance à prendre, pas un malheur à déplorer. Naturellement, tout cela tient uniquement dans le cas où mon hypothèse correspond à votre idée. J’en doute car mon hypothèse ne tient pas compte du mélange approximatif d’un peu tout.
Je ne vois pas comment cela peut amener au libéralisme extrémiste. En prime, je me demande ce que cela signifie, libéralisme extrémiste, libertarien ?
« je me demande ce que cela signifie, libéralisme extrémiste, libertarien ? »
Tea party ?
fmur,
Vous répondez à ma question avec « Tea Party ? ». Je note qu’il y a un point d’interrogation après les mots « Tea Party ». Est-ce une proposition de réponse ou un aveu de votre ignorance ?
Si c’est le premier cas, j’ai noté que le Tea Party est une constellation de gens pas d’accord entre eux avec un seul slogan arrivé jusqu’à mes oreilles « Il faut réduire les dépenses ». En dehors de cela, il y a aussi une très grosse colère contre Wall Street. Mais ce second point a complètement disparu des radars. J’espère avoir une image vraiment parcellaire de la question. Si j’ai vraiment fait le tour, ces gens s’insultent eux-mêmes. Mais c’est ma vision de la question, quelle est la vôtre ?
Si c’est le second cas, nous sommes deux avec ce problème.
Vous pourriez s.v.p. répondre à ma question : que voulez vous dire quand vous écrivez « Michéa qui mélange un peu tout à sa sauce très approximative. » ?
Personne n’est parfait.
Les deux ensemble ? Epatant. Vous étiez socialiste ?
Sam Katzman… le légendaire producteur hollywoodien, 40 ans à faire la cash-machine pour les studios – et sa fiole – à coup de multiplication miraculeuse des navets…
Un grand homme, connu pour avoir très très généreusement fait bosser sous pseudos des scénaristes blacklistés par la commission des activités anti-americaines maccarthyste… tu m’étonnes… dociles et pas chers les scribouilleux. Un vrai défenseur des Libertés quoi. Ça s’est du libéralisme mon z’ami !
http://www.gizmodo.fr/2011/12/31/des-preservatifs-au-radium-pour-briller-au-lit.html
Au début du 20è s… !
La neutralité libérale et l’exemple de la prostitution?
Franchement, c’est complètement idiot comme exemple. Depuis quand les prostituées et les tenanciers de bordel ont attendu le libéralisme pour tapiner?
Hayek, Friedman et Adam Smith n’étaient pas nés que les louves de Suburra, le quartier de la Rome antique le plus connu pour ses lupanars bon marché, exerçaient leurs charmes pour quelques deniers d’argent sous les règnes de Tibère ou de Caligula.
Et les prostituées, sous les règnes des très catholiques rois d’Espagne et d’Autriche, les Habsbourgs. Ce n’est pas pour rien que l’expression « auberge espagnole » désigne une maison de passes.
Et les geishas dans le Japon médiéval des Shoguns.
Au contraire, il s’agit d’un excellent exemple : Il a fallu attendre l’avènement de la civilisation libérale pour que les « métiers » du sexe soient proposés comme tels à la jeunesse sans emploi. Michéa cite un autre exemple : Accepteriez-vous comme en Allemagne que pôle Emploi propose à votre fille un « métier » d’escorte en Eros Center ? J’imagine que la neutralité libérale absolue implique aussi qu’en cas de refus les allocations chômage soient supprimées.
@ Bertrand M
Si vous saviez le nombre de petites espagnoles et de portugaises qui vont dans les claques de Barcelone ou de Bilbao sans que la casa de empleo locale leur ait rien proposé.
Cela fait depuis l’éclatement de l’immobilier en Espagne.
Est-ce amoral de se dire que gagner 5 à 6000 balles par mois, c’est mieux que de crever la dalle?
Elles n’y vont pas par plaisir mais par nécessité. Leur morale c’est qu’avec l’argent qu’elles gagneront elles pourront être vivre un peu plus décemment.
Et le libéralisme, elles en ont rien à F……!
En Espagne aujourd’hui, il y a plus d’1 million de personnes sans aucun revenu, pas une alloc, même pas un RMI local.
Croyez-moi, ce sont les narcos qui se frottent les mains: un réservoir potentiel de main d’oeuvre pléthorique à pas cher !
Ce qui est indigne et vous dérange, c’est que le pôle emploi propose ce genre d’activité.
Mais quand c’est la faim, le besoin de se loger, ou de nourrir ses gosses, ou encore la contrainte d’être sous la tutelle d’un mac, pas besoin d’invoquer le libéralisme friedmanien ou hayekien pour s’en émouvoir.
N’invoquez pas le libéralisme n’importe comment, avec des exemples douteux comme la prostitution, pour mieux lui taper dessus et expliquer la misère.
La prostitution a existé avant le libéralisme, elle lui survivra, tant qu’il y aura un trop plein d’hormones qui rencontrera un besoin de pognon.
La misère se moque du libéralisme, du communisme, ou du fascime pour trouver son origine: l’inconscience des hommes y suffit largement.
J’avais fait remarqué à Paul qu’en allemagne, il n’y avait pratiquement plus que des espagnoles dans les eros centers.