AGRICULTURE : LA CHIMÈRE D’UN CAPITAL QUI VOUS PROFITERA, par DIX

Billet invité.

Paul, merci à vous et bonne année !

Je suis producteur de lait en Alsace, jeune installé en pleine crise. Vous décrivez la toile de fond du paradigme économique comme peu de gens. A vrai dire, lorsque j’ai découvert vos propos sur la concentration des richesses, et le remplacement du salaire par le crédit… j’ai de suite adhéré puisque c’est ce que j’ai vécu en 2009 avec ma famille.

Ingénieur de formation dans le secteur agricole et agroalimentaire (spécialité développement des territoires ruraux), mon expérience professionnelle en tant que conseiller d’entreprise puis exploitant agricole m’a permis d’asseoir confortablement dans mon esprit la thèse de la concentration des richesse et du déterminisme des trajectoires sociales de mon milieu. Après tant d’années passées sous la protection parentale et celle de mes anciens patrons qui me payaient en tant que jeune cadre dynamique pour « rendre service » aux professionnels du secteur : les agriculteurs ne pouvaient se payer mes services et je ne pouvais accepter de me faire payer par ceux qui ne les payaient pas, j’ai découvert lors de mon installation la façon brutale dont on a traité mes parents qui ont bien failli perdre tout leur courage en 2009, après 40 ans de bons et loyaux service à l’État, l’Europe, les Industriels, les Syndicats, les Élus, les Consommateurs, 7/7, 12/24, 365/365.

PAUVRE COMME JOB EN TRÉSORERIE, RICHE EN CAPITAL COMME UN PETIT SEIGNEUR MAIS QUI NE DEGAGE AUCUN PROFIT. Une collectivisation masquée du capitalisme : ni perte, ni profit mais tout nous est garantie pour la banque, rien de bien concret pour les paysans. Si et pis : un patrimoine trop difficile à partager, qu’on essaye de dévaluer pour pouvoir le transmettre !

D’ailleurs, si le monde agricole avait déprimé, le crash n’aurait pas été que financier, il serait (ou sera ?) peut-être aussi alimentaire chez nous, les prétendus riches ! (cf. les publications du think tank MOMAGRI à ce sujet).

Les spéculateurs nous font vivre une vraie inquiétude, une profonde désorientation, une insécurité profonde dans un contexte de contingentement, de règlementation environnementale, de volatilité et d’insécurité climatique croissante et finalement, la dernière arme de la vie étant le cannibalisme : la concurrence croissante entre paysans !

Ce monde qui change continue pour autant de nous faire fuir en avant et il ne nous reste comme seule solution que de trimer, produire pour ne pas gagner plus, juste s’en sortir. Cette année, j’ai augmenté depuis la crise la productivité de 20% avec des prix en hausse, mais des charges aussi en hausse. Résultat :  NI PERTE, NI PROFIT, MAIS TOUJOURS PLUS DE LABEUR, DE PRODUCTIVITÉ (sans réelle profitabilité ni compétitivité).

Mes réflexions personnelles sur la situation économique de notre secteur correspondent clairement à ce que vous décrivez sur les relations que les « dominants » et « dominés »  entretiennent dans leur rapport au « capital désordonné » :

– du capitalisme (nous rendons profitable le capital des autres sauf le nôtre),

– de l’économie de marché (le commerce nous vole et nous répercute le risque du marché des produits transformés, sans en prendre sa part !)

– et du libéralisme (la circulation libre des produits dumpisés pour nous concurrencer inégalement)

Ce pourrait aussi être le pire du communisme, avec des plans, des contrôles ultra-pointilleux et inapproprié à notre échelle de production, des connivences entre le pouvoir et un syndicat majoritaire de moins en moins majoritaire, des contingentement, des subventions, du stakhanovisme entretenu par les revues de politique agricole, les aristocraties du milieu en proie au conflit d’intérêt avec l’aval de nos exploitations (les « cumulards » et les profiteurs du « parti »).

Bref, de quoi écrire un beau livre en fin de carrière et peut être, comme vous, du succès.

J’espère que votre compétence en anthropologie vous permettra un jour d’échanger et de découvrir les incroyables défis et difficultés que rencontre ce microcosme particulièrement bien ancré dans les jeux de pouvoir du grand capital et représentatif des plus grandes injustices et de la plus grande manipulation que ce grand capital a pu exercer de manière espiègle sur nous, les 99%. Ce que nous vivons en tant que travailleurs de la terre risque d’arriver à l’ensemble de la population.

J’espère que nos dirigeants ne cautionneront pas la suite de cette tendance car, espérer, c’est bien la seule chose qu’il nous reste parfois, tant nous nous sentons si petits, si seuls et si isolés.

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345 réponses à “AGRICULTURE : LA CHIMÈRE D’UN CAPITAL QUI VOUS PROFITERA, par DIX”

  1. Avatar de xynthiadevannes
    xynthiadevannes

    une bonne solution pour soutenir les jeunes agriculteurs et les aider à s’installer: les GFA!

  2. Avatar de Monsieur HR
    Monsieur HR

    Vous devriez vous retrouver dans les analyses et les perspectives dégagées par Gérard Lepuil (« Demain nous aurons faim » Ed Pascal Galodé)

  3. Avatar de ROB414
    ROB414

    Et pour sortir de cette machine infernale , moins produire pour mieux respecter le vivant , du local et du direct pour éviter les intermédiaires et virer le crédit agricole……changer de paradigme !
    facile à dire me direz vous , j’en suis bien conscient , mais on peut essayer

    Bonne année à tous ceux qui ne se laissent pas gruger par le système et sa com.

  4. Avatar de Campos Philippe
    Campos Philippe

    « J’espère que nos dirigeants ne cautionneront pas la suite de cette tendance car, espérer, c’est bien la seule chose qu’il nous reste parfois, tant nous nous sentons si petits, si seuls et si isolés »

    Botter les culs est la solution.
    Pas l’espérance.

    1. Avatar de Charles A.
      Charles A.

      Nos « dirigeants  » ?
      Espérance illusoire puisque pas UN SEUL politicien au pouvoir,
      comme dans l’opposition, ne propose d’exproprier le capital,
      Ils veulent seulement, depuis des décennies, « répartir les richesses »,
      pure chimère dans le cadre désormais vermoulu du capitalisme.

      La démocratie réelle passe pourtant par l’expropriation des 0,1 %.

      1. Avatar de zebulon
        zebulon

        « se répartir les richesses » me semble plus approprié

      2. Avatar de Vincent Wallon
        Vincent Wallon

        @Charles A.

        La démocratie réelle passe pourtant par l’expropriation des 0,1 %.

        Je vous trouve peu révolutionnaire sur ce coup. Vous défendez les petits capitalistes contre le Grand Capital ? Faites gaffe, ça glisse sur ce chemin là.
        Parce que si vous visez les 0,1 seulement, ça va laisser pas mal d’exploiteurs, des petits certes, mais exploiteurs tout de même.

      3. Avatar de Charles A.
        Charles A.

        @ Vincent

        Je peux me tromper, car 0,1% ,c’est à la louche, simplement pour désigner
        les grands propriétaires du capital.
        En fait, et cela se discute sans doute,
        je pense que pour que fleurisse la démocratie réelle,
        il suffit d’exproprier et donc arracher tout pouvoir
        aux propriétaires des grands moyens de production,
        les petits ne pouvant se regrouper pour agir comme classe dominante
        exploitant la majorité.

        L’innovation sociale commencera alors vraiment,
        et nous dira ce que l’on fait du reste.
        Mais exproprier le CAC 40, en dédomageant le tout petit actionnaire,
        c’est la condition de la démocratie.
        Pas la réalisation, car c’est alors que tout commence,
        mais une condition suffisante.

      4. Avatar de Renard
        Renard

        @ Charles A.

        0.1 %, c’est pas vraiment une louche. Au mieux, c’est une cuillère. Une petite cuillère. Une tout’ ‘tite cuillère. En argent, bien sur. 😉

      5. Avatar de Vincent Wallon
        Vincent Wallon

        @Charles A

        Si le découpage du partage des richesses pouvait être fourni par l’INSEE, ce serait un outil pratique pour faire des plans venus d’en haut. Mais ça ne reflaiterait toujours pas la réalité complexe de terrain.

        Où commence l’exploitation ?

        – à l’ignoble grand Capitaliste manitou grand prêtre du libéralisme (avec toutes les variantes complotistes et autre conspi) .
        – Au moyen gros patron type MEDEF ou CGPME ? Qui veut faire baisser le coup du travail et faire monter le taux de profit ?
        – Au petit patron de PME qui peut plus payer les CHARGES sociales, faut dire qu’avec les trous qu’il fait dans la caisse de temps à autre, les temps sont durs…
        – Au sous-traitant de 5ème échelon d’une multinationale du BTP française, capitaliste à Papa bon teint (y’à bon), qui dit à son travailleur sans-papier tu vas devoir bosser au marteau piqueur pendant 8 heures d’affilé les 3 ou 4 prochains jours. Surtout, si les gars du ministère te demandent, tu dis surtout bien que les équipes tournent toutes les 3 heures. Sinon, je pourrais rien faire pour toi, tu seras peut-être expulsé ou au moins placé en C.R.A. en attendant l’OQTF.
        – Au couple aisé qui propose un boulot d’assistante maternelle diplomée du mardi au samedi de 10H30 à 16H30 pour un billet de 30€ par jour (30€ parce que tu es diplomée, la précédente ne l’était pas, c’était 25€, allez, tape là ! et dit moi merci de te faire travailler. Bien sûr, hors de question de te déclarer, c’est trop cher, on a pas les moyens. Il te faudra économiser ces 30€ pour te soigner, subvenir à tes besoins à la retraite, bref le « travaillez plus et consommez moins de jducac »…

        On peut continuer la liste à l’infini…. On doit séparer les droits fondamentaux (dont je vous rappelle, qu’il existe des textes officiels dits universels).

        Le partage des richesses, c’est pas juste un découpage de gâteau frelatté aux pesticdes et autres molécules de synthèse qui se baladent partout dans la nature. Sinon, on ne fait que s’empoisonner mutuellement au Capitalisme sous toutes ses formes.

        J’arrête là, j’ai plus les idées super claires…à bientôt camarade.

      6. Avatar de Vincent Wallon
        Vincent Wallon

        On peut continuer la liste à l’infini…. On doit séparer les droits fondamentaux (dont je vous rappelle, qu’il existe des textes officiels dits universels).

        Incomplet..; « On doit séparer……de l’aliénation par le travail hiérarchisé et surtout découpé, tronçonné, ce qui n’est pas une remise en cause de la spécialisation, mais pas de spécialisation autiste du travail, à aucun niveau ni dans aucune activité. Libérons les créativités infinies (par leur multitudes de possibles) de chacunE ».

      7. Avatar de jducac
        jducac

        @ Vincent Wallon 4 janvier 2012 à 13:05

        Il te faudra économiser ces 30€ pour te soigner, subvenir à tes besoins à la retraite, bref le « travaillez plus et consommez moins de jducac »…

        Bonjour Vincent Wallon et bonne année.

        Mais, pour que ce vous retenez de moi soit profitable, encore faut-il ne pas le dénaturer en le transformant. Rassurez-vous je prends cette falsification (qui n’en est pas vraiment une) pour une aimable et sympathique provocation. En effet, vous ne résistez pas au désir de m’entendre commenter davantage ce slogan capitaliste d’autant plus surprenant, que petit à petit, vous le voyez s’imposer à nous tous, occidentaux grands consommateurs, faute d’être tous grands capitalistes.

        Ce précepte capitaliste « Travaillez beaucoup et bien, tout en consommant le moins possible » vous intrigue d’autant plus qu’il émane de personnes, travaillant sans salaire dès l’âge de 13 ou 14 ans parce qu’il n’y avait tout simplement pas de quoi les nourrir au sein de leurs familles nombreuses. C’était il y a seulement un peu moins d’un siècle dans un pays, à l’époque l’un des plus riches de la planète, la France.

        Oui, mes ancêtres n’avaient pas fait de longues études, par conséquent ils n’avaient pas été influencés tendancieusement par les théories anticapitalistes de Marx qui ont fait tant de dégâts en Europe et au-delà vers l’Est, mais pas seulement. Ils se sont contentés d’observer autour d’eux comment évoluaient ceux qui amélioraient leur condition alors que d’autres, pourtant mieux pourvus voyaient la leur régresser. Partant de pratiquement rien, hormis un excellent bagage moral, ils ne s’en sont pas pris au capital des autres, mais se sont employés à exploiter au mieux le leur, leur aptitude à travailler, leur principal richesse, l’une de celle, avec l’aptitude à observer, s’interroger et à réfléchir, qui distingue le plus l’animal humain des autres animaux.

        Ils ont bien vu que ceux qui étaient initialement bien pourvus avaient, pour certains, tendance à se laisser vivre, à prendre du bon temps, à ne pas se soucier du futur, à ne pas maintenir leur capital à hauteur, puis à l’entamer, à le manger et en final à se retrouver déclassés. Ils l’ont constaté dès le plus jeune âge, aidés en cela par un enseignement primaire qui savait mettre en lumière les vertus de la fourmi travailleuse et habile à prévoir, alors qu’aujourd’hui, l’instituteur devenu pourtant professeur des écoles, est davantage enclin à montrer en le stigmatisant et le couvrant de honte, que le petit insecte besogneux n’est pas prêteur.

        C’est un processus qui se vérifie au niveau des individus, mais aussi des pays et des générations.

        Il est classique de constater qu’une affaire prospère soit d’abord montée par un individu travailleur, entreprenant, fin spéculateur, au bon sens du terme. Puis dans la suite, elle est notablement développée par son descendant direct exploitant les mêmes principes de bases. Enfin, souvent, elle vient à être complètement dilapidée par une troisième génération inconsciente et jouisseuse. Née dans une relative opulence, elle n’a pas mesuré ce qu’exige, comme travail (notamment de réflexion et d’anticipation) la préservation et l’adaptation du capital qui était à l’origine de la prospérité familiale.

        Il en est de même pour des civilisations entières.

        C’est ce qui arrive avec la civilisation de l’énergie non renouvelable. Pour prendre le relais et adapter le capital qui lui permettra de vivre, la civilisation qui doit lui succéder est condamnée à travailler beaucoup et bien, tout en consommant le moins possible afin de constituer les réserves nécessaires à un nouveau déploiement de moyens. Le drame de la situation actuelle vient de ce que l’on a trop attendu.

        Cette civilisation qui s’est développée inégalement sur la planète, a besoin de remettre en marche le précepte universel qui vous fait sursauter. Depuis près de 2 siècles, ceux qui profitent du filon des énergies non renouvelables, n’avaient pas vu (ou ne voulaient pas voir) que le capital sur lequel ils vivaient s’épuisait et imposait de « consommer le moins possible » pour éviter le déclassement .

        Ainsi, l’Europe, qui est pourtant mal pourvue en énergie non renouvelable stockée dans son sous-sol, en est arrivée jusqu’à devoir fermer ses productions de panneaux photos-voltaïques, parce qu’elle est détrônée dans ce domaine, comme dans beaucoup d’autres, par des gens issus d’une très ancienne civilisation qui, après une éclipse de plusieurs siècles, « travaillent beaucoup et bien, tout en consommant le moins possible »

        La puissance de ce slogan tient aussi au fait qu’il satisfait aussi aux exigences écologiques. On voit bien que les notions d’équité auxquelles vous êtes sensible doivent conduire à un rééquilibrage des empreintes écologiques. http://fr.wikipedia.org/wiki/Empreinte_%C3%A9cologique

        Si tout le monde consommait autant qu’un Etasunien, il faudrait 5 planètes. Autant qu’un Européen, il en faudrait 3. Il faut bien arriver à consommer moins et, pour tenter de ne pas voir s’effondrer le niveau de vie, il nous faudra bien travailler plus, nous qui nous étions mis à travailler moins (35h et 60 ans) au risque d’être déclassés, ce qui est en voie de l’être, si nous ne réagissons pas.

      8. Avatar de fujisan

        @jducac
        « Si tout le monde consommait autant qu’un Etasunien, il faudrait 5 planètes. Autant qu’un Européen, il en faudrait 3. Il faut bien arriver à consommer moins »

        Vous posez de bonnes questions, bravo !

        A mon tour de vous en poser. Vous n’êtes pas sans savoir que les USA importent beaucoup de la Chine. Quelles seraient les conséquences pour les chinois si les étasuniens se mettaient à consommer moins ? Soyons bons princes, juste moitié moins (et non cinq fois moins, si on tenait compte de l’empreinte écologique). Comment, dans ces conditions, les chinois pourraient, eux-mêmes, continuer à « travailler beaucoup et bien tout en consommant le moins possible » et épargner alors que les étasuiniens, importeraient deux fois moins de produits chinois ?

        PS une bonne année deux mille douce.

      9. Avatar de Fod
        Fod

        @ jducac

        Une question simple. Travailler plus ok, mais dans une société qui compte 4 000 000 de chômeurs, pour faire quoi ?

        Bonne année à vous.

      10. Avatar de jducac
        jducac

        @ fujisan 4 janvier 2012 à 22:03 & Fod 4 janvier 2012 à 23:04
        Merci pour vos bons vœux. Bonne année à vous deux aussi.

        Quelles seraient les conséquences pour les chinois si les étasuniens se mettaient à consommer moins ?

        Les Chinois pourraient alors consommer plus chez eux, car ils disposent d’un très grand nombre de consommateurs potentiels loin d’être à saturation d’équipement. La Chine s’enrichirait moins mais elle se trouve dores et déjà installée pour longtemps sur le marché mondial, à la tête de productions compétitives. Si elle s’emploie à faire croître la qualité de ses productions comme a su le faire en son temps le Japon, la Chine est promise à un bel avenir, surtout en partant avec un coût de travail aussi bas. Le salaire minimum qui vient d’être augmenté de plus de 13% ne se trouve qu’à 185 €uros par mois et ça n’est pas pour 35h par semaine. http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2012/01/04/04016-20120104ARTFIG00555-l-asie-se-prepare-a-une-annee-difficile.php
        A ce prix là les Chinois n’auront aucune peine à s’imposer face aux productions occidentales pour vendre à des pays ayant des matières premières, notamment de l’énergie, à fournir en échange

        Une question simple. Travailler plus ok, mais dans une société qui compte 4 000 000 de chômeurs, pour faire quoi ?

        Ce qu’il vous faut comprendre, comme beaucoup d’autres, c’est que lorsque l’on travaille beaucoup et bien, tout en consomment le moins possible, (y compris pour produire) on accroit la compétitivité de ses productions et on trouve plus facilement des acheteurs notamment parmi ceux qui nous vendent l’énergie et les matériaux que nous n’avons pas chez nous. Nous sommes condamnés à produire et à vivre pour moins cher, car notre zone d’Europe est loin de pouvoir être auto suffisante. Il nous faudra toujours vendre pour pouvoir acheter.

        La gauche était dans l’erreur avec les 35 heures et la retraite à 60 ans, la droite avec Mme Lagarde prônant, il n’y a encore pas très longtemps, une politique économique fondée sur la consommation, l’était aussi. La gauche serait encore dans l’erreur en prônant l’accroissement des impôts et des fonctionnaires qui ne servent qu’à nourrir nos faiblesses, couvrir nos laxismes, entretenir notre progressif déclassement. Ce qu’il nous faut, ce sont des responsables qui dominent les bases de l’économie productrice de richesses à partir de nos territoires et des hommes qui s’y trouvent.

        Bien sûr, on peut, comme l’ont choisi certains pays, s’arranger pour vivre en commerçant et prélevant sur les flux financiers, mais je ne crois pas que cela soit une voie d’avenir.

      11. Avatar de Fod
        Fod

        @ Jducac

        lorsque l’on travaille beaucoup et bien, tout en consommant le moins possible, (y compris pour produire) on accroit la compétitivité de ses productions

        En êtes-vous si sûr ? La compétitivité n’est-elle pas plutôt dépendante d’autres facteurs comme l’innovation, la qualité des produits ou services, les coûts,… ? L’innovation repose sur des politiques éducatives volontaires et audacieuses, et il est fort possible qu’en ce domaine – que je ne connais pas bien – un certain nombre d’ajustements et d’initiatives soient nécessaires. Pour la qualité, il est également possible que des efforts soient à faire (à mettre en relation avec votre « travailler bien »).

        En ce qui concerne les coûts, il n’y a pas pour les entreprises 36 000 moyens de les réduire : soit elles réduisent le coût de leurs consommations intermédiaires (biens et services nécessaires à la production), soit elles diminuent leurs charges de gestion dont le plus gros poste reste la masse salariale. Pour le premier poste, il existe certainement des marges de manoeuvres sur certains produits ; par contre, sur les matières premières, le coût dépend en partie des prix négociés sur les marchés ad hoc, donc plus contraignant. Reste donc la masse salariale, corvéable, serviable et jetable. Pour la réduire, il n’y a pas, là non plus, 36 000 façons de faire : soit on délocalise vers des pays à bas salaires, soit on automatise les tâches, soit on exerce une pression à la baisse sur les salaires.

        De quelques façons que vous preniez le problème, la fameuse « compétitivité » dont on nous rebat les oreilles à longueur de journée et qui derrière son apparente douceur cache la réalité d’une concurrence des plus barbares, s’appliquera en priorité à la masse salariale et se soldera soit au mieux par une stagnation des salaires, soit au pire par une destruction nette d’emplois dont le chômage est le meilleur baromètre. Donc, je vous repose ma question à laquelle vous n’avez pas répondu : dans un tel contexte, faute d’emplois dont sont privés actuellement 4 millions de personnes et faute d’innovations qui créent de nouvelles filières d’emplois, travailler plus pour faire quoi ?

        Si votre projet de société se résume à travailler plus pour une poignée de cacahuètes, juste pour survivre et encore…, je doute que vous fassiez beaucoup d’émules.

        Quant à trouver des acheteurs, c’est plus facile à dire qu’à faire. Encore faut-il que les autres pays veuillent de nos bidules ou de nos services ! Or, il est fort probable qu’à court terme, les pays émergents, susceptibles d’importer certains de nos produits, soient autosuffisants. Dès lors, faute d’un marché intérieur, vous arriverez rapidement à une crise de surproduction avec toutes les conséquences délétères qu’une telle crise peut engendrer.

        Les déséquilibres actuels engendrés par le libre-échange appellent d’autres réponses qu’un simple «travailler plus et consommer moins» qui ne ferait que pérenniser ces déséquilibres, et sur le fond ne réglerait rien. La création d’une chambre de compensation et d’une monnaie internationale de type bancor serait certainement une meilleure réponse pour un règlement pacifique des échanges marchands, et peut-être – je n’ai pas réfléchi plus avant à cet aspect – de nous sortir progressivement du cycle infernal de la surconsommation.

        La gauche était dans l’erreur avec les 35 heures

        Elle n’était pas dans l’erreur, mais allait dans le sens de l’histoire. Si comme je viens de le faire, vous consacrez une journée entière à collecter des données sur le site de l’OCDE ou de l’OIT sur le temps annuel de travail et que vous faites de beaux graphiques, vous verrez que sur les séries longues (30 ans, OIT) et sur les courtes (10 ans, OCDE), la tendance générale est à une diminution du temps de travail. Sur les 32 pays disposant de série longue, seuls 3 ont augmenté la durée du travail ( Russie, Mexique, Suède). Sur les séries courtes concernant 35 des pays de l’OCDE, on en retrouve un seul (Belgique). Tous les autres ont diminué le temps de travail.

        C’est un mouvement de fond qui semble assez inexorable. Dans de telles conditions et face à cette lame de fond, votre «travailler plus» perd de sa pertinence, à moins que soit mise en place une politique mondiale d’uniformisation des temps de travail, mais je crains là que dans un contexte hyper concurrentiel, ce soit un voeu pieux et irréaliste.

        Je vous renvoie aussi à cet article de Dominique Méda, grande spécialiste des questions sur le travail.

      12. Avatar de jducac
        jducac

        @ Fod 5 janvier 2012 à 19:47
        Excusez mon retard. A tort, je vous ai une fois reproché de ne pas me répondre. Voilà que cette fois, c’est à mon tour d’avoir laissé passer votre réponse, à laquelle vous avez apporté beaucoup de soin, ce dont je vous remercie.

        La compétitivité n’est-elle pas plutôt dépendante d’autres facteurs comme l’innovation, la qualité des produits ou services, les coûts,… ?……. plutôt que de s’astreindre à travailler plus (et bien) tout en consommant le moins possible

        Certes, les éléments que vous citez interviennent aussi, c’est vrai. Mais ils jouent sur le long terme parce qu’ils nécessitent de consacrer beaucoup d’efforts pendant longtemps (travailler beaucoup et bien) pour en recueillir les fruits. En attendant, il faut bien continuer à vivre et même survivre quand on est tombé bien bas.

        Quand vous êtes pris de court, quand vous êtes en train de décrocher (c’est un peu comme à l’école) et c’est le cas depuis 40 ans pour la France, il vous faut réagir pour ne pas couler définitivement. Travailler d’avantage pour le même salaire (c’est le cas pour l’écolier) cela permet de recoller au peloton. C’est ce qu’a bien compris Schröder il y a une douzaine d’années. Travailler beaucoup, cela veut dire travailler plus que d’autres, et en particulier travailler plus que ceux qui sont en train de ce faire larguer et dépasser, notamment, parce qu’ils ne sont pas conscients de perdre en compétitivité. Ils sont en train de se faire éliminer de la compétition.

        En travaillant plus longtemps dans une vie (par exemple au-delà de 60 ans) et dans une semaine, par exemple 50 h au lieu de 35h tout en restant payé au prix de 35, un travailleur produit moins cher sans qu’il ait besoin de dépenser plus pour vivre, bien au contraire, si dans le pays, tout le monde se met à travailler plus pour le même salaire, les prix baisses. Ça équivaut à une dévaluation, mais en évitant de payer plus cher ce qu’on est obligé d’importer. De plus, les productions ainsi réalisées peuvent être plus facilement exportées parce que plus compétitives qu’une production à 35 heures de travail par semaine. C’est indispensable d’exporter quand, comme en France, on est contraint d’importer les matières premières que nous transformons (énergie & métaux)

        L’allongement de la durée du travail sans augmentation de salaire en situation de crise, a déjà été appliqué par la force des choses. Nos ancêtres l’ont fait lors des deux grands conflits mondiaux du 20ème siècle. La plus grande part de la population était alors employée à l’agriculture, profession dans laquelle traditionnellement « on ne compte pas son temps ». En effet, lorsqu’ une bonne partie des forces vives de la nation, les hommes en âge de combattre, étaient engagés dans la guerre, il fallait bien que d’une manière ou d’une autre les autres (femmes, enfants, vieillards, quitte à mourir plus vite) compensent le détournement de main d’œuvre opéré par la guerre, en travaillant plus qu’avant afin de nourrir tout le monde. Ils devaient en plus produire l’armement.

        Pardonnez-moi de toujours me référer à ma famille et à mon cas personnel. Mais dans le cas de mes parents qui n’avaient rien en commençant à travailler à 13 et 14 ans en étant seulement nourris et logés bien chichement, leur aptitude à travailler était leur seul capital, comme tous ceux qui se trouvaient dans leur cas. Ce qui leur a permis de mieux s’en sortir, c’est de travailler plus et mieux que d’autres, tout en consommant le moins possible. Le pauvre diable qui travaille juste ce qu’il faut pour financer ce qu’il consomme est assuré de ne pas s’en sortir, même s’il vote socialiste ou anticapitaliste. C’est le processus de base du capitalisme qui permet de mettre en réserve le profit réalisé, (ça existe aussi chez le travailleur), en dépensant moins que ce qu’on produit. C’est comme cela qu’on s’enrichit, ce qui, contrairement à ce que beaucoup voudraient faire croire, n’est pas honteux. Puis, dans une seconde phase, de faire fructifier la réserve d’épargne constituée (le capital) en l’investissant afin d’accroître l’efficacité de son existence et s’écarter ainsi du seuil en dessous duquel on entame son capital de base, c’est-à-dire sa liberté en tombant au niveau d’esclave ou au-delà en perdant la vie.

        Dans mon cas, ce fut la même chose. Ayant hérité (faute de mieux, comme beaucoup d’autres) d’une aptitude à travailler beaucoup et bien, (ça n’est bien souvent qu’une question de volonté) je n’ai pas eu d’autre solution pour mieux m’en sortir, que de mettre en œuvre ce capital de base en travaillant plus que d’autres sans gagner plus. Il faut mobiliser sa volonté, (ce que beaucoup renoncent à faire), pour suivre des cours du soir après son travail ou par correspondance, le samedi quand on a déjà travaillé 45h par semaine. Le capital complémentaire de connaissances ainsi constitué, m’a permis de gagner (sur sélection par concours) la possibilité d’une formation de technicien puis d’ingénieur.

        Cela m’a conduit, au lieu d’exercer un simple et respectable métier d’ajusteur, à pouvoir mieux gagner ma vie par l’animation d’équipes, au sein desquelles beaucoup avaient accumulé un capital de connaissances supérieur au mien. Il s’agissait à partir de la mission et des objectifs assignés à la collectivité, d’amener chacun à définir ses propres objectifs et responsabilités, et, pour tenir son rôle, à travailler beaucoup est bien en consommant le moins possible. C’est ainsi qu’une entreprise, et au-delà un pays, voire même l’Europe, peuvent s’en sortir en cherchant à progresser au lieu de se laisser larguer et éliminer de la compétition internationale.

        C’est bien connu et vérifié ; lorsqu’on ne cherche pas à progresser on régresse. C’est valable au plan individuel, au plan d’une génération, au plan d’un pays, au plan d’une civilisation et probablement au plan de l’humanité entière. J.C. Michéa demanderait tout de suite, oui mais, progresser en quoi ?

        La réponse pourrait être: Dans l’aptitude à survivre pour perpétuer l’espèce humaine (et celles qui lui sont associées) en lui laissant une situation qui le permette. Là encore le slogan travailler beaucoup et bien tout en consomment le moins possible devrai permettre de sélectionner les plus aptes.

        De quelques façons que vous preniez le problème, la fameuse « compétitivité » dont on nous rebat les oreilles à longueur de journée et qui derrière son apparente douceur cache la réalité d’une concurrence des plus barbares, s’appliquera en priorité à la masse salariale et se soldera soit au mieux par une stagnation des salaires, soit au pire par une destruction nette d’emplois dont le chômage est le meilleur baromètre.

        Ci-dessus, j’ai déjà en partie traité du sujet. Oui, en occident, on va certainement vers une stagnation des salaires et peut-être vers un accroissement du temps de travail. C’est déjà le cas pour l’âge de départ en retraite. Au niveau de chaque grande zone géographique, ce sont les pays les plus performants qui s’en sortiront le mieux. Idem au niveau du globe dans la compétition entre grandes zones géographiques. A mon avis, la France n’a probablement pas été bien inspirée d’aller à contre-courant avec les 35h et la retraite à 60 ans, et il va falloir du temps pour que tout le monde le comprenne.

        Donc, je vous repose ma question à laquelle vous n’avez pas répondu : dans un tel contexte, faute d’emplois dont sont privés actuellement 4 millions de personnes et faute d’innovations qui créent de nouvelles filières d’emplois, travailler plus pour faire quoi ?

        Les économies d’énergie, les énergies nouvelles, sans toutefois abandonner le nucléaire qui nous permettra d’exporter de l’électricité quand le vent et le photovoltaïque n’en produiront pas assez. La fabrication de confitures, (ce qui évitera d’en importer d’Allemagne), et de beaucoup d’autres choses quand tout le monde comprendra l’intérêt de s’en donner la peine (prendre son courage à deux main) au lieu de toujours vouloir s’en prendre aux riches ce qui les incite à délocaliser et à s’expatrier.

        La création d’une chambre de compensation et d’une monnaie internationale de type bancor serait certainement une meilleure réponse pour un règlement pacifique des échanges marchands, et peut-être – je n’ai pas réfléchi plus avant à cet aspect – de nous sortir progressivement du cycle infernal de la surconsommation.

        Il faut souhaiter que cela se fasse, mais ce sera difficile car certains en vivent et ils feront tout pour en empêcher dès lors qu’ils en tirent un pouvoir. Ils ont compris depuis longtemps comment fonctionne le monde et s’emploient à travailler beaucoup et bien pour préserver leur capital (leur pouvoir) en le consommant le moins possible, au contraire. La compétition pour le pouvoir ça existe aussi, parce que ça existe partout, même en amour.

        La gauche était dans l’erreur avec les 35 heures. Elle n’était pas dans l’erreur, mais allait dans le sens de l’histoire

        Il faut tenir compte de l’histoire, certes, mais cela ne suffit pas. Il faut aussi savoir identifier ce qui est à l’origine des évolutions. Il est quand même assez facile de voir que cette tendance à la réduction du temps de travail est grandement liée à l’utilisation de plus en plus intensive de ressources non renouvelables (énergie fossile & métaux) et que, dans un espace fini cela posera un jour un problème.

        Certains ont identifié ce problème depuis 40 ans et trouvent même que c’est pratiquement trop tard pour l’humanité s’en sorte sans voir sa population retomber à moins de 2 milliards à la fin du siècle. http://www.countercurrents.org/chefurka201109.htm

        Paul Chefurka ne s’est pas contenté de voir les choses sur une tendance longue. Aussi, on peut s’interroger si c’est une bonne chose d’encourager la natalité dans ces conditions, surtout quand les Chinois limitent leurs naissances. Vous qui êtes jeune vous pourrez peut-être voir, dans quelques décennies, quel pays, entre la France et la Chine, aura été le plus clairvoyant dans ce domaine.

        Quant à savoir de quels individus sera constituée la population survivante à la fin du siècle, je ne suis pas en mesure de savoir comment se fera la sélection; mais je ne serait pas surpris que cela se fasse sur la base du slogan qui m’est cher. Si je devais recommencer une vie, sachant ce que je sais, je crois que je recommencerais encore par travailler beaucoup et bien tout en consommant le moins possible.

        Et vous, quel serait votre slogan ?

  5. Avatar de Bruno
    Bruno

    Je n’arrive pas à comprendre que les agriculteurs n’aient pas encore court-circuité la grande-distribution, en ayant créer un circuit de distribution leurs appartenant (sous forme coopérative, par exemple, ou de GES). Cela aurait certainement un grand succès, le producteur et le consommateur final étant gagnants (prix, qualité/prix des produits).

    Il suffirait de commencer par les grandes agglomérations, tout ne pouvant se faire en un seul coup.

    Dans certains village, les épouses des agriculteurs du coin se sont regroupées pour reprendre une épicerie du village, pour vendre strictement leurs productions (Lyons-la-Forêt, en Seine-Maritime, par exemple).

    La grande-distribution comprendrait très rapidement…

    1. Avatar de mike
      mike

      Ouaip, faut aller plus loin que ce qu’imaginent certains,… Créer, améliorer, entretenir une économie parallèle, dépendant le moins possible du système.
      Avec des idées simples : monter des réseaux alternatifs, redondants si possible… ainsi, en cas de panne de la gestion des systèmes de paiement, on se démerdera.
      Et ce sera reparti sur le troc, les échanges de réserves personnelles, de services, la solide hilarité, l’entraide, la démerde, le vivre avec peu… le refus de jouer un jeu frelaté, mené par des imbéciles endimanchés qui, du haut de leur diplômes, obtenus via des cursus qui les ont mis au pas, continuent leur jobs de valets d’un système qui ne survit plus que par inertie… et même, pourrait-on dire, par acharnement thérapeutique.
      La pauvreté se partage, pas comme la richesse. Et puis il faut se bouger tant qu’on a encore la patate, la santé, à bouffer… après ce sera difficile, d’autant que bcp des jeunes sont déjà atrophiés par un système lobotomisant… en cas de coup dur ils risquent de morfler un max…

      Quant aux crétins encravatés qui nous ont mené là, soit on les ignorera… soit on leur fera la chasse.

      1. Avatar de Bruno
        Bruno

        Un film que je viens de voir concernant l’agriculture (on me l’a offert):

        « Solutions locales pour un désordre global »

        Je fais très rarement de la pub…

        La question est mondial, et va au-delà du simple domaine de l’agriculture.

        PS Il existe un bouquin

    2. Avatar de Samuel
      Samuel

      un peu plus de 2% de la population, pour assurer la production, la transformation et la vente, c’est tranquille, ça ne nécessite évidement aucun investissement, aucun temps 🙂
      La vente c’est la moitié du temps, la production 10% la transformation 40%.
      Faut juste qu’on passe de 2% à 10% et vous avez des filières locales pour classe supérieur (dans un système ou l’énergie et la concentration sont plus économes que la main d’œuvre).
      Les fermes et les petits commerce ont déjà du mal en étant loin des 35 heures, les salariés ont déjà pas le temps de faire les courses, mais l’illusion d’une alimentation local pas cher perdure.
      On est vraiment trop con, devrai y avoir mille repreneurs pour une ferme et pour les petits commerces, bizarrement 1 pour 4 fermes depuis 40 ans et un commerce par jour qui disparait.

      1. Avatar de Samuel
        Samuel

        de 2 à 20% 😉

    3. Avatar de Lien
      Lien

      Au niveau local, beaucoup d’initiatives existent.
      A une échelle supérieure, beaucoup d’organismes sont issus du coopératiivisme agricole.
      Leur fonctionnement n’est pourtant pas très différent…

    4. Avatar de TOUILEB Mouloud
      TOUILEB Mouloud

      Il se sont organisés pour nous spolier légalement ! Organisons-nous à notre tour ! Je pense aux Systèmes d’Echanges Locaux (S.E.L.) au sein desquels il y a création monétaire Les seuls intérêts sont des ….. solidarités humaines bien vécues concrètement, vivantes !

      1. Avatar de Bruno
        Bruno

        Avec les S.E.L.: se méfier! Ne pas proposer comme activité, quelque chose ayant un rapport avec son activité professionnelle.

        Sinon: direction le redressement fiscal…

    5. Avatar de DIX
      DIX

      Les agriculteurs devaient d’abord court-circuiter l’industriel privé. Ils l’ont fait par la coopérative mais il y a eu erreur : elles jouent actuellement le jeu des multinationales en se concentrant, en cumulant des réserves de fonds propres qu’elles font fructifier par l’épargne ou qu’elle investissent dans des filiales d’agrofurnitures…bref, certaines sont devenues si grosses que mêmes les acheteurs privés se plaignent de leur concurrence sur les prix !!! Alors, pour tenter l’aventure de la distribution, il faudra bien réfléchir aux erreurs passés.

    6. Avatar de DIX
      DIX

      Les agris ont d’abord cherché à maitriser le maillon transformation en créant les coopératives.

      Aujourd’hui, celle ci ne cessent de se concentrer, d’engranger des fonds propres pour les épargner ou de les injecter dans l’investissement de filiales avec des organigrammes qui ne cessent de se déploier. Beaucoup d’entre elles intègrent et subventionnent certaines exploitations qui choissisent des contrats de pseudo intégration : achat d’aliments des filiales, achat du béton pour construire etc….et ce sont elles les exploitations modèles de la filière alors que dans le même temps, celles qui n’intègrent pas la démarche souffrent ! Finit l’indépendance. Pendant ce temps, la coop joue la concurrence avec les multinationales privés ce qui entraine la peur de certains acheteurs et transformateurs qui se plaignent même de la concurrence des coops ! Alors, avant de lancer la même chose en matière de distribution…..faudra y réfléchir à deux foix

      Il faudrait commencer par reprendre ce qui a été merdé. Certains agriculteurs pensent qu’il faut scinder la production et de la transformation pour retrouver l’indépendance, en créant une organisation horizontale des relations commerciales entre producteurs et industriels plutôt que verticale. On n’y est pas encore….

      1. Avatar de Pol
        Pol

        @Dix
        Le principe de coopératives agricoles n’est pas critiquable, il est meilleur que le système capitaliste. Par contre, les agris ne s’impliquent pas suffisamment dans leur gestion et toute latitude est donnée aux dirigeants. Les administrateurs doivent s’affirmer et mieux contrôler les salaires des cadres et la pertinence des investissements au sein des coops.

      2. Avatar de hema
        hema

        @Dix
        J’ai constaté exactement la même évolution dans la plus grande coopérative industrielle d’Europe; le groupe MONDRAGON, au pays basque Espagnol (plus de 10 000 pers).
        Cette société est souvent citée comme l’exemple à suivre, en fait, sans renier les vertus du modèle, il faut être conscient des limites.

        Au fur à mesure de la croissance de ce groupe (digne d’un dragon asiatique depuis plus de 25 ans), 2 phénomènes sont apparus:

        -En jouant (avec succès) dans la cour mondiale, cette société à adopté les pratiques capitalistes classiques (rachat de société à l’étranger , course à la taille critique (qui n’est d’ailleurs jamais atteinte avant le monopole), diversification, financiarisation, essorage des sous-traitants), en bref, seuls les salariés basques du groupe s’en tirent, mais le bénéfice pour la communauté globale se réduit.

        -Avec l’augmentation de la taille, et malgré l’égalité supposée entre tous les salariés (un homme, une voix) une aristocratie décisionnelle, s’appuyant sur une administration complexe se recrée (les écarts de salaires restant toutefois raisonnable à ce que j’en sais) et de nouveaux rapports de force se créent à l’intérieur du système pseudo-égalitaire, avec toute l’hypocrisie qui va de paire.

        Je vois, à vous lire que c’est un peu pareil dans les coopératives agricoles, et c’est probablement similaire dans les grosses coopératives de la banque ou de l’assurance.

        La question que je me pose est la suivante, est-ce la taille qui fait que le principe coopératif, auquel je suis très attaché, se corrompt, ou est-ce l’environnement concurrentiel capitaliste, en pensant à l’union soviétique j’aurais tendance à penser que l’effet taille suffit, mais on peut aussi dire que c’est l’environnement capitalisme mondial qui à tué le principe communiste?
        A suivre…

      3. Avatar de michel lambotte

        @ hema,
        Je pense qu’on a besoin d’un système horizontal sans exclusives, agriculteurs, relais commerciaux, consommateurs, jardins collectifs doivent travailler main dans la main afin de construire ensemble une autre agriculture.
        Sans même savoir ce qui remplacera le capitalisme, c’est en marge du système que se créera le nouveau.
        Il faut d’abord que le citoyen mette la main à la pâte pour ensuite faire remonter les infos d’abord à la municipalité jusqu’au gouvernement.
        En ne faisant rien, il ne se passera rien.
        Je pense que le chemin de ma retraite est tout tracé, collaborer avec lui http://www.aggra.org/ http://www.pointferme.be/contact/ qui me soutient sur le plan agricole pour le développement de l’astm, et de ce fait aider les agriculteurs de ma région.

      4. Avatar de Pol
        Pol

        @ Ema

        dans les coopératives agricoles, et c’est probablement similaire dans les grosses coopératives de la banque ou de l’assurance

        L’exemple du Crédit Agricole est à méditer. La principale déviance (financière) du CA provient de son « véhicule quoté » CASA qui est en fait une SA et non plus une coopérative. Quant aux Caisses Régionales, doublées par les Caisses Locales, elles sont toutes statutairement dirigées par un conseil d’administration formé de sociétaires, lequel a juridiquement tout pouvoir. Dans la lutte pour le pouvoir, les directeurs l’ont emporté sur les présidents. Les seconds sont cooptés par les premiers et donc aux ordres. Mais en lui-même, le système est bon, il convient qu’il ne soit pas dévoyé. Par la loi, c’est possible de s’en assurer.

      5. Avatar de vigneron
        vigneron

        Pol, vous savez très bien qu’ancun réseau bancaire, quelle que soit sa taille, quel que soit son statut juridique initial, société cotée, banque mutuelle, banque contrôlée par l’État, ne pouvait faire l’économie de ce que vous nommez la « déviance financière » s’il voulait survivre dans le cadre dérégulé tel qu’il s’instaurait. Il fallait courir derrière le modèle-leader, en France celui de Pèbereau/BNP/BNP Paribas, écouter les « magiciens-conseillers » des banques d’affaires, internationaliser, ou crever sur le bord de la route.
        Sur les rapports administrateurs/directeurs dans les caisses régionales, je suis pas du tout sûr que la situation soit aussi simple que vous la présentez. Je me souviens certes du bail-out de CASA par les dodues CRCA, mais je me souviens aussi du conseil d’administration de ma Caisse Régionale d’Aquitaine décidant en urgence après Lehman de racheter au prix d’émission (i.e à prix d’or) les actions CASA vendues aux sociétaires et autres jolis comptes-clients de la Caisse Régionale… Décision largement diffusée, y compris par voie de presse à l’époque. C’est beau la solidarité mutualiste. L’échange de bons procédés direction/administration est assez patent.
        Actionnaires/sociétaires/coopérateurs/mutualistes/représentants citoyens, même rémoulade de gouvernance si on touche pas au cadre.

      6. Avatar de Pol
        Pol

        @Vigneron

        ne pouvait faire l’économie de ce que vous nommez la « déviance financière » s’il voulait survivre dans le cadre dérégulé tel qu’il s’instaurait. Il fallait courir derrière le modèle-leader

        « s’il voulait suivre » en effet mais statutairement rien n’obligeait les CR à suivre la dérégulation. Les parts de marché qu’elles détiennent leur laisse une large autonomie de gestion.

        Actionnaires/sociétaires/coopérateurs/mutualistes/représentants citoyens, même rémoulade de gouvernance si on touche pas au cadre

        Non ! vous mélangez tout. Les intérêts des uns n’ont aucun rapport avec ceux des autres. Un actionnaire est propriétaire de l’entreprise, un sociétaire ne possède qu’une part sociale symbolique et n’a qu’une voix pour le vote.
        Pour l’avoir longuement observé et vécu, le défaut du système coopératif réside dans le rapport de force entre les sociétaires et les salariés, les derniers ont la prétention d’imiter le système K et les premiers se désintéressent de la gestion car ils n’ont pas conscience de leur intérêt réel.

      7. Avatar de vigneron
        vigneron

        Pol, pour un banquier vous êtes lent à la comprenance… vous étiez juriste dans la banque pour être aussi formaliste ou quoi ? Sans compter que des actionnaires « propriétaires » quand des sociétaires ou des coopérateurs ne le seraient pas… parlez en à Jorion du statut de l’actionnaire…
        Mais bon, peu importe, la réalité est que les groupes mutuels ont fait exactement comme les sociétés du CAC, avec juste un temps de retard, course à la taille critique aidant.
        Quant à limiter les problèmes de la gestion coopérative au primat de la direction sur des administrateurs irresponsables et insouciants, soit quasiment à un simple problème de théorie de l’agence ou d’asymétrie d’information voire de complexité, j’ai peur que vous mépreniez, tout au moins dans un certain nombre de cas…

  6. Avatar de 2ddg
    2ddg

    Très bon billet Dix , en tant que producteur de lait aussi depuis une trentaine d’années je trouve
    en votre intervention une belle description du problème , nous avons en 2009 , comme les indignés aujourd’hui , essayé de faire bouger les lignes en créant l’association des producteurs de lait indépendants , à l’origine du mouvement de grève du lait européenne , ceci pour dénoncer en grande partie les motifs exposés dans votre billet , mais comme pour le mouvement des indignés , beaucoup soutiennent le mouvement mais ne s’investissent pas dans l’action , beaucoup aussi pensent qu’ils pourront passer le cap ( mais quel cap ? ) mieux que leur voisin , enfin pour beaucoup aussi le salut semble dans la fuite en avant , on nous rabat les oreilles avec la compétitivité comme dans les autres branches , produire plus , toujours plus , au détriment du prix bien sûr , fixé par la main invisible du marché … ( mais guidé par les industriels ) et non en fonction de nos coûts de production , les politiques , comme dans la finance , en sont réduits à suivre le mouvement , ne gérant que le quotidien , les clefs du camion étant bien entre les mains des neolibéraux et lobbyistes de la commission Européenne , ici aussi nous fonçons dans le mur .

    1. Avatar de @lm
      @lm

      Toujours fidèle à ton engagement, impossible de renoncer au I d’indépendant.

      « Ça va le faire.  »
      Kenavo, ar wech all.

    2. Avatar de Pol
      Pol

      @2ddg
      Ne vous résignez pas, ni ne soyez acerbe, si vous avez un fils dans la filière, son heure semble arriver. Nous nous approchons des fondamentaux: la faim. La croissance démographique, celles des émergents, le climat, la pollution, la réduction de la surface arable dans les pays industrialisés… Tous les paramètres se conjuguent pour inverser le rapport de force en faveur des producteurs contre les marchands.

      1. Avatar de Jason
        Jason

        Tout à fait d’accord. C’est ce que je dis à mon épouse (éleveuse ovins/bovins) quand elle se décourage. Mais il ne faudra pas rater le coche: réorganiser les filières pour favoriser les circuits courts.
        En attendant, la profession est bien fragile. La sécheresse du printemps dernier en a mis au tapis plus d’un, alors que ceux qui avaient encore les moyens de faire le dos rond ont pu faire deuxième, voire troisième coupe en fin d’été.
        En plus, comme c’est dit plus haut, il n’y a plus de solidarité. Les prix des fourrages ont été multipliés par deux, mais ne sont pas redescendus malgré les récoltes tardives.

    3. Avatar de Jason
      Jason

      Il faut aussi reconsidérer la façon de pratiquer son métier. Réduire son volant de trésorerie et la dépendance aux intrants, utiliser moins de céréales, réapprendre à gérer les pâtures et à produire du fourrage de qualité.
      Poussé par le productivisme encouragé par tous (chambres d’agriculture, banques, FNSEA), les producteurs de lait se sont majoritairement rués sur la prim’holstein de fait de sa productivité. D’où consommation de céréales plus élevée, d’où consommation d’intrants plus élevée, d’où investissements plus élevés.
      En fin de vie, les réformes sont pitoyables et vraiment difficile à valoriser en carcasse.
      Les races plus rustiques comme l’Abondance ou la Jersiaise (produisant lait de bien meilleure qualité) produisent moins mais plus longtemps, et peuvent se contenter d’une alimentation beaucoup moins riche. Avec une bonne gestion fourragère, la dépendance aux céréales est fortement réduite.
      Au final, quitte à ne pas atteindre ses quottas, il vaut mieux réduire son CA pour augmenter ses revenus. Jusqu’ici, on a toujours poussé le monde agricole à l’inverse.

      1. Avatar de Pol
        Pol

        Dans ma région bourgogne, il y a de plus en plus de producteurs qui vendent leurs produits (fermiers) à la ferme. Ils ont de plus en plus de clients. Cette concurrence aux supermarchés est salutaire pour toute votre profession pour laquelle j’ai la plus grande estime et affection, car je sais (en ex banquier) ce que tout citoyen doit aux galériens de la terre.

  7. Avatar de Bibules
    Bibules

    Inutile de réfléchir à un modèle qui ne prenne pas comme socle, le revenu de base citoyen.
    Après, beaucoup de solutions sont envisageables, et dans tous les domaines.
    Dans le domaine agricole, la multiplication de petites exploitations par exemple.
    Ensuite évidemment, il faut aussi un autre regard sur l’agriculture, l’alimentation, la médecine, … l’économie. 🙂
    En bref sortir du cadre et cela dans toutes les disciplines.
    Un jour peut-être ; en attendant cultivons notre jardin. 🙂

  8. Avatar de fx
    fx

    quand on dit « nous les 99 % », oui c’est vrai, mais pas tout à fait encore.

    car parmi nous, les 99 %, il y en a, disons 50 % au moins, qui se croient, pour faire vite, dans les 1 %, et du coup, ils ne veulent pas que ça change. Soit environ 50 % des gens qui pensent encore que c’est à cause des feignasses de chômeurs et des immigrés bouffeurs d’allocations etc. qu’on est dans la mouise. Oui, j’ai fait l’expérience autour de moi, famille, collègues de bureau, discussions sur d’autres forum, c’est évident, c’est tragique. Je crois même que c’est 90 % des gens qui pensent que les chômeurs+immigrés+faire la guerre en Lybie+renflouer les grecques+etc. sont les causes de la dette. Qui écoute et adhère à Paul Jorion, Jacques Sapir, etc. , hein ? 10 % des gens peut-être, pas plus.

    nous les 99%, ben non, pas encore, car tant que les gens resteront comme ils sont (certains d’avoir raison malgré les démonstrations des auteurs ci-dessus), nous resterons minoritaires. Nous sommes minoritaires à 99 %, oui voila, c’est pas autre chose. Et l’histoire confirme cela sur la durée, sauf peut-être quand il y a une révolution mais ça dure pas longtemps.

    et ce n’est pas l’attitude de ce matin de notre ami Brice Couturier, face à J Sapir, qui me donnera de l’espoir. Ces types là, ils ont la parole, les éditoriaux, des vrais perroquets oui.

    je suis très en colère là.

    1. Avatar de Marcel
      Marcel

      Tout à fait d’accord. J’étais moi-même encore à l’étape de la colère il y a peu, avec rechutes épisodiques ; depuis je suis plus résigné et je n’essaye plus de convaincre qui que ce soit.

      La plupart des gens veulent surtout que demain soit comme avant 2008, et râlent après des catégories de boucs émissaires plutôt qu’après le système. Le système s’effondrera donc, ou ne sera réformé que par et pour la partie lucide de ses bénéficiaires et tout au plus jusqu’à la crise suivante et à condition que les riches de type Warren Buffet l’emportent sur les riches de type frères Koch, ce qui est loin d’être assuré (réponse dans les mois qui viennent via le financement des candidats US ?).

      Cela dit, en tant que slogan, l’argument des « 99% » semble relativement efficace pour mobiliser des manifestants… Même si l’indignation ne mène pas loin, comme le montrent les dernières élections en Espagne.

    2. Avatar de tchoo
      tchoo

      J’ai malheureusement la même expérience que toi Fx, avec le regard torve des gens qui connaissent ma situation ou la découvre et se détourne vite de peur d’être eux aussi atteint., ce qui les en rends d’autant plus virulent.
      Ils ne le savent pas, mais c’est la peur qui les dirigent…

    3. Avatar de hema
      hema

      @fx, marcel et tchoo

      ce n’est pas l’attitude de ce matin de notre ami Brice Couturier, face à J Sapir, qui me donnera de l’espoir

      depuis je suis plus résigné et je n’essaye plus de convaincre qui que ce soit

      le regard torve des gens qui connaissent ma situation ou la découvre et se détourne vite de peur d’être eux aussi atteint

      Hé les gars, vous allez pas passer l’année, si vous commencez comme ça.
      Changez d’échelle de temps, trouvez votre levier, et appuyez au même endroit de plus en plus fort,(en appelant quelques copains si il faut, c’est plus facile si vous êtes en action que si vous essayez de les culpab.. ,heu, sensibiliser) et le monde changera (au moins le vôtre).

      1. Avatar de fx
        fx

        vous essayez de les culpab.. ,heu, sensibiliser

        impossible, l’esprit résiste

      2. Avatar de michel lambotte

        @hema
        Ben ça, ca me fait bien plaisir!!!
        +1
        Cela fait trente ans que j’essaye de convaincre et je ne perd pas espoir.

    4. Avatar de zebulon
      zebulon

      le 50% qui croit faire partie du 1% , c’est le syndrome du cadre qui croit faire partie de la direction mais qui ignore ce qu’est une retraite chapeau etc…
      un jour ou l’autre ils atterrissent , au final on fini toujours par connaître quelqu’un qui s’est fait avoir, c’est comme le permis à points c’est éducatif.

    5. Avatar de A
      A

      fx, oui, l’indécence des 1% est une source d’indignation, mais est-ce une raison pour cautionner la fraude aux allocations sociales? Les allocataires que j’ai croisés au fil des ans sont tout sauf pauvres. Ils sont bien mieux payés pour faire leurs mots croisés et leurs jeux informatiques ou pour se vautrer devant la télé du matin au soir, que le citoyen lambda qui trime pour les subventionner et qui peut se taper jusqu’à trois heures de transport par jour. En privé, ils confient qu’ils ne travaillent pas parce qu’ils seraient bien bêtes. Vous n’imaginez pas leur train de vie. Comme ils se prélassent dans d’immenses logements, certains ont même des colocataires non déclarés pour s’en mettre encore plus dans la poche incognito, d’autres ne se déplacent qu’en taxi, à nos frais, grâce à des certificats médicaux de complaisance. Une amie qui passe régulièrement devant un bureau d’aide sociale quand elle va faire ses courses me dit qu’elle en voit fumer leurs joints en pleine rue, totalement décomplexés. Une ex-assistante sociale me disait qu’elle était moins bien payée que les personnes dont elle gérait les dossiers. À côté de cela, je vois de vrais handicapés, aveugles ou en fauteuil roulant, prendre les transports en commun tous les jours pour aller travailler. Gloire à eux! Les vrais pauvres n’ont pas les moyens de se tourner les pouces. Malheureusement, quand on tente de dénoncer ce type de fraude, soit on est censuré, soit on se fait traiter de raciste. Or, je ne sais pas pourquoi on associe toujours « immigré » et « allocations sociales », car toutes ces personnes que j’ai à l’esprit sont des « souchiens » dans leurs pays respectifs et je connais beaucoup d’immigrés qui cumulent deux emplois pour pouvoir envoyer de l’argent au pays. Vous trouvez mesquin de fustiger le manque de civisme des personnes qui vivent à nos crochets? Nous en reparlerons quand aura sonné l’heure de la retraite et qu’il faudra survivre pendant 20 ou 30 ans avec 400 euros par mois.

      1. Avatar de Marcel
        Marcel

        Vous trouvez mesquin de fustiger le manque de civisme des personnes qui vivent à nos crochets?

        Pas du tout. Je trouve qu’on devrait taxer davantage les revenus du capital.

      2. Avatar de pladao
        pladao

        vivez vous dans une citée ou un beau quartier?

    6. Avatar de schizosophie
      schizosophie

      @A
      « souchiens », ça en dit sur votre manière d’envisager les autres. Votre éloge de la laisse laborieuse par soustraction d’autrui vous fait apparaître à un stade d’évolution situé entre le « souchien » et le « maître-chien ».

      1. Avatar de A
        A

        « souchien » n’est pas de moi. Quel terme utiliseriez-vous à la place? Autochtone? Non-immigré? Vous faites semblant de ne pas comprendre. Tout le monde connaît des parasites (faux chômeurs qui travaillent au noir, malades imaginaires, etc.), mais quand ils font partie de l’entourage (soeur du gendre, cousin de la petite-amie, collègue sympa…), on les trouve « débrouillards » et on s’amuse de leurs combines, en oubliant qu’ils tapent dans la caisse commune. Les slogans du style « Y a bon les allocs » (allusion à la pub pour Banania) insinuent que ce sont les étrangers, bien-entendu basanés, qui vivent au crochet des contribuables. Ce sont eux qui vont trinquer en premier si l’extrême-droite arrive au pouvoir.
        Quand à votre commentaire narquois sur la masse laborieuse, il suggère que vous ignorez ou que vous avez oublié les conséquences de la prolétarisation de la classe moyenne dans les années 30. La politique de l’autruche ne mène nulle part.

      2. Avatar de louise
        louise

        Je rigole toujours avec cette histoire de « souchiens » !
        La dame qui a parlé de ça lors d’une émission de télé a été bien surprise des réactions provoquées par ce mot malheureux, elle aurait dû dire « souchais » ou « souchois » ou « souchains ».
        Connaissez-vous les habitants de Lacombe ?
        Ce sont les « lacombois »
        Et les habitantes de Lacombe ?
        Ce sont les « lacombaises » !!!
        🙂

      3. Avatar de schizosophie
        schizosophie

        @A
        « Quel terme utiliseriez-vous à la place ? » Aucun. Et puisque vous continuez à faire l’apologie de la schlague, je dois vous dire que c’est exactement cela l’extrême droite : « parasites », « rats ». Votre inversion chromatique n’y fait rien. Vos « eux » ils trinquent déjà Dugland !

        Sinon il y a Souchon

        @les modos
        Vous vous ennuyez à décompter le temps de la chute du capitalisme de manière inversement proportionnelle à celui de la prise du conscience ou bien vous passez au stress test de résistance des commentateurs de ce blog ? Parce que si vous faites entrer le reste de cet alphabet-là, ce blog va devenir digne des chats de supporters de foot.

      4. Avatar de ig
        ig

        @schizosophie

        Je pense que les modos attendent de nous une des deux attitudes sensées: l’ignorance de tels propos, ou passer au niveau de la métacommunication. En aucun cas l’escalade symétrique n’est, à mon sens, une réponse à ce genre de propos.

      5. Avatar de zébu
        zébu

        @ Schizosophie :
        Mazette … (terme qui doit probablement signifier quelque chose dans un contexte précis mais qui dans ce cas, exprime plutôt la surprise, teintée d’un voile de ravissement lexical)
        Vu d’ici, il me semble que A souhaite tout simplement dire que les immigrés, qu’ils soient ou non français par ailleurs, seront les plus sûrement prochaines victimes d’une droite s’extrêmisant à n’en plus finir ou d’une extrême-droite débutante au pouvoir. En cela, nul surprise : comme le dit la publicité, c’est comme le porc-salut, c’est écrit dessus le programme du FN (et en petites lignes, en bas, dans celui de l’UMP).
        Ce faisant, valorisant par ailleurs l’attachement de ces immigrés à la valeur travail, il en vient à mettre en exergue ceux qui ne sont que des ‘conséquences’ du système actuel et qu’il pointe du doigt. C’est à mon sens une erreur, double. D’abord parce qu’elle identifie encore un coupable (je sais, je sais, n’oublions point la part de ‘responsabilité’ si cher à l’ultra-libéral que je suis) social. ensuite, parce qu’elle fonde cette identification sur ou au sein d’un système qui a de plus en plus d’absence de sens.
        Reste qu’il me semble comprendre en filigrane que si l’on peut très bien ne pas partager le travail comme valeur, on peut néanmoins respecter ceux qui font de celui-ci un tome placé sur l’étagère humaine, entre ‘honneur’, ‘droiture morale’, ‘partage’ et même ‘générosité’.

        Je crois que A essaye de dire maladroitement qu’en bon nombre d’immigrés on retrouve ces deux figures, à la fois bouc émissaire et figure morale de dignité face à un travail qui l’écrase, mais qu’il accepte comme faisant partie de son humaine condition.

        Mais ces deux figures peuvent se trouver en chacun.
        Il n’y a pas lieu selon moi de les opposer.
        On devrait pouvoir leur parler de ce qui les écrase.
        Qui n’est pas humain.
        Sans montrer d’autre bourreau dans le même temps, qui ne sont, in fine, que des victimes.

        Pas facile, l’équilibrisme, dans la colère.
        Les deux vôtres sont respectables.
        Elles devraient se parler. Vous êtes sur le même fil (enfin, ce que j’en dis, j’en dis rien …).

      6. Avatar de zébu
        zébu

        Bon, on dirait que l’hiver approche, avec le froid ainsi jeté …

      7. Avatar de schizosophie
        schizosophie

        @ig et zebu

        A exprime, en bon français, la langue, que les travailleurs devraient culpabiliser de ne plus pouvoir travailler, chômdu ou jour de carence pour maladies en voie d’augmentation (les jours, en nombre et donc les moinsss en pépètes) ou journée supplémentaire de congé offerte à la solidarité, quand ils sont fatigués de travailler jusqu’à rendre malade.

        « Noirs ou blancs sont ressemblants/ Comme deux gouttes d’eau » au chagrin, ce qui donne une gueule moins utopique à la réalité.

        Travailler… comme si on n’avait rien de mieux à foutre, s’affranchir par exemple au gré de ses efforts décidés et dénués de propriété. Y a pas à tortiller.

        « Vous n’imaginez pas leur train de vie. », dit A. Pas besoin d’imagination pour ça, le prole ne vit que par son rapport au travail et presque jamais pour lui-même, aussi bien quand il n’en a pas, de travail ou de vie décidée.

        Que ceux pour qui ce n’est pas évident restent accrochés à leurs crochets, au sens où A dit « nos » crochets. Cave canem

      8. Avatar de zébu
        zébu

        @ Schizosophie :
        « Vous n’imaginez pas leur train de vie. » : l’imagination est parfois mauvaise conseillère …
        La réalité tout autant. J’avais une voisine, qui, parce que son métier d’aide-soignante en maison de retraite présentait de moins en moins de sens (au sens de ‘place’ socialement et de ‘projection’ individuelle) qu’elle a ‘préféré’ (sic), une fois son congé maternité terminé, se ‘déclarer’ (resic) femme isolée à la CAF, ne pas ‘déclarer’ son compagnon qui travaillait néanmoins, afin de pouvoir ‘bénéficier’ de l’allocation idoine et des ‘avantages’ complémentaires (CMU, …). De fait, plus çà que de repiquer à la seringue de son travail qui lui injectait du non-sens à doses quotidiennes …
        Quelques temps plus tard, elle a déménagé, sans doute parce qu’elle s’était fait pécho comme dirait VGE par le ‘contrôleur’ et pas des lilas celui-là.
        On a toujours des réactions ambivalentes dans ces cas-là. ‘Heureusement’, elle n’était point immigrée à pigmentation foncée (ça fonctionne aussi avec pigmentation claire, du moment que la personne soit roumaine).
        Mais je reste néanmoins persuadé que ces personnes sont des victimes. D’abord, du système de production, qui fait que si l’on souhaite justement préserver son soit sans l’écraser, il ne reste parfois comme solutions que ces ‘écarts de conduite’, que la morale moralisante, forcément, réprouve. Ensuite, de leur propre ‘choix’, qui n’en n’est pas un mais que l’on ‘valorise’ comme d’autres parlent de plus-values, comme en étant un : la résilience fait qu’il vaut mieux ainsi apparaître comme ‘malin’, ‘débrouillard’ comme figure sociale, voir même comme ‘résistant social’ (copiright) à un système qui écrase, statut qui correspondrait in fine mieux à la réalité subie mais qui impose tellement de ruptures (quant à la normalité sociale) que cette figure est très difficilement endossable, sauf avec ceux qui la partage, au moins en esprit. Et pourtant ! Que l’on examine bien les choses : échanger un statut de travailleur avec une figure de femme isolée, faut-il bien que la dépravation des âmes se soit laissée emporter … se disent ceux qui travaillent … ceux pour qui celui-ci signifie encore.
        Il faudrait arriver à montrer à tous ceux là combien il n’y a là que conséquences et non causes, et combien tout ceci produit des traumatismes individuels et sociaux. Mais pour se faire, il faudrait pouvoir montrer et déconstruire combien le travail ne produit plus suffisamment de sens pour ceux qui y participent pour continuer à y participer, les conduisant comme la voiture sans pilote dans le mur, à ‘préférer’ une figure honteuse socialement (attention, je parle de la figure sociale de ce cas, pas de la situation des femmes qui élèvent seules leurs enfants, travaillant ou non).
        Il faudrait arriver à montrer combien, tous, ceux qui survalorisent le travail comme ceux qui soit-disant le dévalorisent, que la monétisation de celui-ci se fait au détriment d’un nombre croissant, au profit d’un nombre de plus en plus restreint, pour des montants croissants.
        Pour d’autres, notamment les cadres, on parle du ‘syndrome de la chambre d’hôte’, comme ‘rupture’ d’avec ce travail mais forcément, dans ce cas là, rapports de force sociales aidants, la terminologie se fait plus douce et plus compréhensible que pour les prolos, aide-soignante ou pas, surtout si ceux-ci doivent s’occuper de ceux d’en haut …
        C’est aussi ces mythes là qu’il faudrait déconstruire, car ils participent au maintien d’un ‘hors système’ à double vitesse ou à normalité sociale double : permis dans un cas, répréhensible dans l’autre (forcément, un prolo qui veut faire une chambre d’hôte, c’est aussi suspect, à moinsssss qu’il n’ait hérité, auquel cas, c’est permis).
        Bref, toutes ces fuites sont illusoires car l’absence de sens finit tôt ou tard par rattraper : il n’y a que collectivement que celui-ci se fait.

        Reste que nous sommes bien seul face à tout cela. Et que l’on réagit, comme A le fait, selon ses propres corpus. Celui du travail comme outil de dignité, sans doute dépassé, n’en n’est pas moins digne que celui du refus d’être écrasé par ce même travail.
        L’urgence est de les réconcilier.

        Non ?
        Cordialement.

      9. Avatar de fx
        fx

        @Zebu
        oui, faut réconcilier les gens, on va pas dire le contraire.
        Mais la fixette de « A » sur les prolos-grugeurs, même avec les précautions du discours, montre clairement, démontre pour les non-convaincus, que la cible de beaucoup de nos chers compatriotes, c’est les pauvres qui grugent, et de plus, si ces derniers gagnent 100 € de plus que les smicards, je t’explique pas ce qu’ils prennent, les pauvres … !!!

        non, le pb pour moi, c’est que la fixette ne s’exprime qu’envers les « pauvres ». Merci de ne dénaturer en rien cette phrase, chaque mot est à sa place. Je regrette que les vols des riches, des politiques (lire « la république des valises »), des banquiers, non pas les personnes physiques, quoique, mais des institutions, qui représentent (les vols) des sommes sans mesures aux gruges que font les pauvres, ne provoquent pas autant d’indignation chez (en gros) 50 % des gens.
        « A », reste scotchée à ce petit pb, sans élever le regard sur les fils qui tiennent sa marionnette (je suis méchant mais ils n’ont qu’à couper les fils eux-mêmes)

      10. Avatar de schizosophie
        schizosophie

        Dans The Shawshank Redemption, en français Les Evadés (1994), le personnage de James Whitmore, Brooks, est décrit ainsi par celui incarné par Morgan Freeman : « …il est institutionnalisé, nous le sommes tous… ». Plus tard, Red (Freeman) précise « Ces murs ont un effet bizarre, au début on les déteste, ensuite on s’y habitue, et on finit par en avoir besoin, c’est ça être institutionnalisé. »

        Red : These walls are funny. First you hate ’em, then you get used to ’em. Enough time passes, you get so you depend on them. That’s institutionalized.
        Heywood : Shit. I could never get like that.
        Prisoner : Oh yeah? Say that when you been here as long as Brooks has.
        Red : Goddamn right. They send you here for life, and that’s exactly what they take. The part that counts, anyway.

        Le travail ça travaille, et pas que du chapeau.

      11. Avatar de zébu
        zébu

        @ fx :
        zébu, avec un petit z mais avec un accent, por favor …
        Merci de la réponse, d’autant qu’elle suscite une autre réflexion.
        Je ne partage pas, je l’ai écris, la réaction de A pour les raisons évoquées. Mais il me semble qu’il y a un fait intéressant à creuser. Cette réaction est souvent celle qui est produite par ceux-là même qui travaillant ont le sentiment, y compris parfois ‘objectivement’ (au sens purement économétrique) de subir un déclassement. Et même un trahison de ‘classe’.
        Déclassement, car leur respect quant à la valeur qu’ils attribuent (à tort ou à raison n’est pas la question : cela ne peut pas être la question si c’est un fait social) au travail s’en trouvent selon eux du même coup déclassée par l’absence de travail dans la rémunération acquise. Ceci est d’autant plus ressenti par ceux qui se considèrent eux-même comme prolos, n’ayant donc que leur salaire, maigre, comme rémunération, d’autant plus que ce salaire est faible. Je pense en particulier aux salariés en contrats précaires et surtout à temps partiel (notamment les femmes).
        Et trahison par ailleurs, de ‘classe’, puisque la plupart du temps, ils ressentent d’autant plus difficilement qu’un des leurs, un prolo, puisse à la fois renier ce qui faisait sens hier ainsi que leur appartenance de classe, pour aller gonfler la classe, d’une manière totalement tronquée et fausse, des ‘rentiers’ : ceux qui ont des revenus autres que les salaires (les rentiers, les vrais, sont ceux qui tirent des revenus suffisants de leurs placements pour pouvoir en vivre).
        Soit, l’ennemi de ‘classe’ des prolos, par excellence.
        Plus le revenu tiré du travail sera faible et plus ce sentiment sera exacerbé. Et pour peu que les ‘bénéficiaires du système’ comme ces prolos les dénomment soient immigrés, on a parfois la totale FN pour le même prix (ce qui n’est pas, au contraire, il faut le noter, le cas de A, mais qui, pour défendre le statut social des immigrés, en vient à s’attaquer à ces ‘rentiers’ d’un genre nouveau).
        On en vient évidemment à complètement oublier d’où provient tout ceci mais aussi tout le contexte (véritables rentes, véritables profits, véritables accumulations : toutes au détriment de l’intérêt général, lequel s’est abaissé à fournir à tous ces ‘véritables’ les instruments contondants de son martyr, à savoir l’abandon fiscal entre autres choses).
        On peut se focaliser sur le contexte et la structuration (à raison, ô combien !) de la richesse, qui produit cela.
        Il me semble que l’on ne devrait pas oublier ce qui fait (ou faisait) sens socialement, que ce soit à tort ou à raison importe peu encore une fois : l’essentiel étant de refonder ce sens pour tous et de permettre aux prolos qui travaillent ou aux prolos de la ‘rente sociale’ (dixit certains des premiers) de s’inclure dans une réflexion sur le travail.
        Le travail et la relation à celui-ci est un des éléments à mon sens de la refondation de la création et de la répartition de la richesse, un élément important.
        Même s’il sonne creux, il en occupe encore une place essentielle pour un nombre encore majoritaire de nos concitoyens, que ce soit sans ou avec.
        Et corrélativement, celle des revenus, avec ou sans.

        Cordialement.

      12. Avatar de zébu
        zébu

        @ Schizosophie :
        Belle référence.
        Mais nous sommes bien placé icite me semble-t-il pour savoir qu’un artefact, pour artefact qu’il soit, soit la conséquence d’une réalité objective, est aussi une réalité empirique (ou en produisant). C’est le cas de la valeur. Mais aussi celui du travail.
        Pour autant, nier à un artefact qu’il a aussi une réalité empirique ne permettra pas de déconstruire sa réalité objective.
        ‘Simplement’, sans doute montrer ce qu’il est : un artefact.
        Qu’est-ce qui, dans le travail, est un artefact et qu’est-ce qui ne l’est pas ?
        Car que la partie appartenant à la réalité objective du travail nous institutionnalise aussi, j’en conviens.
        Mais j’ai l’impression que cela ne nous aide pas à discerner … (à moins que ce ne soit mon discernement)

  9. Avatar de Paul Stieglitz

    C’est en lisant ce texte poignant et lucide que l’on se dit qu’il n’y a vraiment rien à faire dans le système économique capitaliste pour rétablir un peu d’équité entre les producteurs, les industriels, les distributeurs, les consommateurs, les banques, les spéculateurs…. Si l’on suit le discours de Toulon on n’arrivera pas à grand chose, n’est-ce pas PJ ?

    1. Avatar de Bruno
      Bruno

      Ah, ce discours de Toulon, que de vagues fait-il!

      Peut-être est-ce plus important que ce que l’on croit (…), qu’il reste au moins ceci de « positif » – même si totalement virtuel à ce jour, du côté de ses applications sur le terrain -, à l’actuel locataire de l’Elysée?

      C’est ainsi que je « lis » la position de PJ, à ce sujet: certes, entre les lignes…

      Peut-être me trompé-je?

  10. Avatar de ERIX le Belge
    ERIX le Belge

    Essayez une AMAP. Je sais que ce n’est pas évident, mais pour un cadre comme vous, jeune, qui s’exprime bien, qui a des idées, ça me semble raisonnable. Je suis certain que vous pourrez convaincre les clients potentiels, Ils existent, c’est certain, il faut juste les motiver; les accompagner : enthousiasme, entiéreté du budget nourriture, propositions de recettes de légumes, les faire goûter etc..
    Et pour ceux qui n’ont pas de travail mais sont habiles de leurs mains : apprenez à réparer des machines à laver, des frigos, des télévisions, on aura toujours besoin de vous, et de plus en plus si je ne me trompes 😉
    Bonne année.

    1. Avatar de DIX
      DIX

      J’y travaille…

    2. Avatar de BATMAN
      BATMAN

      Réparer des machines à laver, des frigos… Ouaip ! Je ne sais pas si vous avez essayé, ça devient de plus en plus difficile. Les fabricants de ce type d’engin font tout pour que vous ne puissiez pas réparer sans vous adresser à eux et de vous vendre des ensembles de pièces détachées qu’il veulent bien, et cela à des prix de plus en plus élevés…
      Essayez de réparer une voiture millésime 2011… Si vous ne disposez pas de la prise « diag » et du logiciel qui va avec, ce n’est même pas la peine d’ouvrir le capot…

      1. Avatar de michel lambotte

        Vous avez tout à fait raison et je sais de quoi je parle.
        C’est pour cette raison qu’il faudra changer de structure, passer du marché obligatoire à open source.
        Il y en a qui s’y emploient parcequ’ils ont compris que le système actuel a atteint ses limites.
        http://opensourceecology.org/

    3. Avatar de de passage
      de passage

      je connais un responsable d’amap maraichère qui vais vivre 5 employé et lui en totale autonomie. il se verse de quoi vivre confortablement +-2000€ par mois.

      sans prime ni autre.

      c’est possible un autre avenir que l’assistance.

    4. Avatar de stef
      stef

      Concernant les AMAP : dans un documentaire de Yann Artus Bertrand, le créateur du concept des AMAP explique comment il a découvert cette idée. Il se rendait chez un membre de sa famille à New York, lorsqu’il a vu des gens en plein milieu de la ville qui débarquaient des fruits et légumes de leurs coffres. Il les a interrogé, et c’est ainsi qu’il a pris connaissance de l’existence des CSA (Community-supported agriculture).
      Le concept originel, importé aux USA depuis l’Allemagne et la Suisse en 1984, a été formulé pour la première fois aux environ de 1919 par Rudolf Steiner. Ce concept ne concerne pas seulement l’agriculture, mais tous les secteurs de la vie économique.
      Il s’agit du concept de l’économie dite « associative » : producteurs, distributeurs et consommateurs collaborent au sein d’ »Associations économiques » au sein de chaque branche de l’économie, pour découvrir ensemble le « vrai et juste » prix des biens et services, convenir d’arrangements pratiques ou juridiques répondant aux intérêts réciproques de tous les partenaires, déterminer les modalités de la production et de la distribution (leur nature, les quantités produites et distribuées, etc…), déployer une connaissance objective et précise des processus économiques concrets dans un certain secteur de l’économie dans une région donnée, orienter les flux de capitaux selon les besoins objectivement reconnus, etc. etc.
      Pour plus d’infos au sujet de ce concept (qui constitue en réalité un nouveau paradigme économique et social très peu connu dans les pays de langue française), voir le livre de R. Steiner « Éléments fondamentaux pour la solution du problème social », un ouvrage demeurant, hélas, brûlant d’actualité.

  11. Avatar de lucien lerouffe
    lucien lerouffe

    La productivité sans profit et sans perte? Le crime était presque parfait…

    Votre témoignage m’évoque irrésistiblement le triste spectacle du lait épandu dans les champs alors que les restaus du coeur n’en ont pas assez.

    Mais à qui profite le crime? Les intrants, qui les vend? Une vache qui produit 7000 litres par an ne peut s’être nourrie que d’aliments fortement concentrés. D’autre part il existe un ratio prix du lait/prix du carburant.

    Les céréales sont dans un coin, les élevages dans un autre, la paille et le fourrage dans un autre.

    C’est le fameux syndrome pétrole contre nourriture.

    Le lait de vraie vache a disparu il y a longtemps, les trayeuses ne tire plus que de l’eau de ces pies gonflés d’hormones. Je rêve parfois d’un flan au lait jaune de vraie vache et aux oeufs oranges de vraie poule.

    1. Avatar de Samuel
      Samuel

      pas d’hormone productive en France, depuis des décennies, ni en Europe (depuis une ou deux). Pour le lait jaune, faut du bêtacarotène, qui ce trouve dans l’herbe de printemps et les tubercules, mais il n’y en a peu dans le maïs et le foin.

    2. Avatar de DIX
      DIX

      Epandage de lait : je n’y ai pas participer mais il aurait fallut le faire plus massivement pour donner une bonne claque. Problème, nous aurions eu tous une grosse perte, mais potentiellement un gros gain, et je ne parle pas que d’argent. Je parle d’impact au niveau rapport de force, changement de ligne politique au niveau de l’europe. A noter également que pendant les épandages, les paysans de l’APLI ont réalisé des dons de lait.

      Concernant la productivité : c’est vrai que le concept du « vrai lait » prête à débat. moi même j’ai été écoeuré un moment donné lorsque mes vaches étaient malades….d’une mauvaise gestion de l’alimentation, car les systèmes zéro paturage, ration ensilage avec tourteau sud américain sont très très délicat à maitriser. Le paturage à l’ancienne, c’est plus cool, mais ce n’est pas possible partout. Enfin, à 7000 L c’est encore soft. Moi je travaille à 12 000 et aujourd’hui, j’ai une excéllante santé animale (sans hormone) avec une efficacité alimentaire de ma bouffe et une autonomie optimisé quand je regarde le ratio achat / autoproduction de fourrage et de concentré. Ces systèmes sont idéaux pour faire face à la hausse de la demande alimentaire au sein d’un pays mais il doivent évoluer. Le jour le pétrole sera remplacé par une energie propre qui reste à trouver, je pense que ces systèmes perduront et qu’ils seront accepté largement si on gagne la bataille de l’eau (on fait de grave effort dans l’investissement de solutions agrienvironnementales, souvent improductive pour le porteufeuille mais génératrices d’aménités environnementales) et celle de l’énergie, le manque croisant de paysan fera que les systèmes intensifs en production par travailleur et en aménités environnementales seront la clef. MAIS : sans réparatition équitables des richesses, sans investissement d’avenir dans les fermes, les progès agrienvironnementaux seront dix fois plus lents !

      Autre aspect : les excédants structurels d’azote dans certains territoire. Là, l’historique du développement agricole de certaines régions rend l’inversion de vapeur beaucoup plus balaise. Pour l’eau, il faudrait exporter l’azote de ces territoires vers d’autres. Les coûts cachés sont énormes. C’est vrai, il y a eu des erreurs mais les agriculteurs ne pourront réussir seuls.
      Le capital à mobiliser est gigantesque, et malheureusement en corollaire, des profits d’intérêts énorme….

      Ce genre de problème doit nous ramener à la question essentielle : les producteurs authentiques de richesse et d’aménités environnementales (état + agriculteurs + citoyens) devraient pouvoir se financer avec une simple reconnaissance de dette car il s’agit d’investissement pour le bien commun ! La notion de bien commun devrait être au centre du nouveau paradigme. MAis tant que les écologistes, les agriculteurs et les citoyens s’affronteront, faire plier les grandes lois du système capitaliste sera impossible à mon sens.

      1. Avatar de Efarista
        Efarista

        La notion de bien commun devrait être au centre du nouveau paradigme.

        Oui cela serait bien de préserver les nappes phréatiques polluées a outrance par les nitrates agricoles.
        Ce serait également bien d’utiliser des races de maîs qui ne demandent pas tant d’eau….quel gaspillage du bien commun.

      2. Avatar de Samuel
        Samuel

        Efarista, tout simplement limiter le maïs en dessous de la Loire, certains éleveurs le font déjà en le remplaçant en partie, par du Sorgho, la luzerne (en sol basique) ou de la bettrave.
        En céréale le soucis c’est que le maïs, le colza, le blé tendre sont des produits spéculatifs aux niveaux mondiales (c’est pas toujours intéressant sauf les 2 dernières années), mais le tournesol, les pois, le blé dur (et toutes les graines en petite quantité) ne le sont pas.
        Ce qui donne des trucs bizarre, l’hiver passé, valait mieux donner du blé dur (pour faire des pâtes, une qualité supérieur) à ces vaches et vendre sont blé tendre fourrager. Le tournesol a plus d’huile que le colza (l’huile est la meilleur valorisation de la graine), mais le colza est plus cher, etc..

      3. Avatar de Jason
        Jason

        Enfin, à 7000 L c’est encore soft. Moi je travaille à 12 000 et aujourd’hui, j’ai une excéllante santé animale (sans hormone) avec une efficacité alimentaire de ma bouffe et une autonomie optimisé quand je regarde le ratio achat / autoproduction de fourrage et de concentré.

        Non, non et non ! Comment pouvez-vous écrire ça après avoir décrit votre désarroi et vos faibles revenus ? Vous êtes dans l’erreur absolue, encore victime de ce mythe productivisme qui vous a conduit a des investissement disproportionnés par rapport à votre revenu disponible.
        Osez faire le calcul: avec des races rustiques à 5000 L, vous gagneriez bien mieux votre vie, et vous bosseriez moins.

      4. Avatar de dix
        dix

        A Jason,

        Pas dans mon cas. Déjà étudié. L’extensification ne marche pas dans mon contexte !!!

        Pour moi ça veut dire travailler avec de l’herbe chez les VL et l’herbe j’en ai à peine assez pour en rajouter au maïs ensilage des vaches. Le principal de la production d’herbe passe dans l’élevage des génisses. Si je veux plus d’herbe, il faut que je consacre plus de terres labourables à l’herbe. Problème, je sous valorise les terres qui sont d’excellante qualité, l’herbe n’y poussera pas au dessus de 25°C, j’ai trop d’amplitude thermique en plaine, dans les côtes d’amor et en montagne, c’est pas pareil. En cette année de sècheresse, si je n’avais pas le maïs, j’aurais pas boucler le bilan fourrager c’est sûr. Les plus mauvaises terres, sont, chez moi, en luzernière cher ami.

        Travailler avec du maïs pour faire 5000 L ça ne marche pas. Trop d »énergie fermentiscible pas assez de protéine, qui dit énergie fermentiscible dit aliment riche en protéine en face, d’ou soja, lupin ou autre. Produire alors sa propre protéine me direz vous : plus de boulot pour un bilan technico économique équivalent à l’achat de tourteau et spécialisation de la surface dans une seule production : le lait, alors que je peux utiliser les terres vers d’autres marchés pour limiter la case quand il y a dans une année donnée une crise dans une filière et pas dans l’autre.

        Concernant les investissements « énormes » soit disant, j’ai une étable ammortie, louée, la moitié du matériel et fait appel aux entrepreneurs.

        Enfin, à 5000 L, je vous dis de suite qu’il faut passer au bio. Mais alors mon étable ne tient plus. Pour faire le quota, faudra doubler la place dispo et construire une nouvelle étable. Soit une charge dure dure dure à supporter.

        Et vous, le calcul, vous l’avez fait. Je le répète, les producteurs des zones herbagères ont tout à y gagner dans l’extensification et le passage au bio ! Pas les producteurs de plaine ou de zone intermédiaire qui on moins de 40% de la SAU en herbe. Si vous ne me croyez pas, faisons les calculs ensemble ! Et puis, si les races rustiques font plus de taux, c’est bon pour le porte monnaie, mais je peux dire aujourd’hui qu’a 42 de TB et 36 en TP, on produit un lait riche pour de la holstein !

        Ce n’est le productivisme qui est responsable. C’est le choix du système le plus efficace économiquement dans son contexte qui n’est plus en adéquation avec le marché lorsqu’il y a un crash. Enfin ,posez vous la question de savoir qui a le plus souffert de la sècheresse : les herbagers ou les polyculteurs ?
        Qui est venu à l’aide des herbagers ? ON NE PEUT PAS DEPLOYER LE MEME SYSTEME PARTOUT !!

        Je ne suis pas pour le productivisme à outrance, je vois juste que les autres solutions me mettraient encore plus bas en trésorerie etc. Je voudrais bien passer au slow food, mais il faut une valorisation supplémentaire. J’y travaille.

        Je n’ai rien contre vous car votre remarque me fait penser à ce que j’imaginez il y a 4 ans, avant mon installation…..j’ai très vite déchanté en analysant la chose, seul, puis avec 3 conseillers différents…

        Merci de votre remarque.

      5. Avatar de Samuel
        Samuel

        dix, pour l’herbe on peut faire de bons rendements (en 4 récoltes certes).
        Mes dérobés productifs en RGI, m’ont autant sauvés que le maïs (cette année c’est 55%trêfle/45%RGI), mais je l’ai paturé, il faisait doux (un pic de 38.9 de TP avec 42 de TB et sans méthionine ajouté, à 36 en noir j’en doute un peu:) ).
        Le truc, c’est que des qu’on fait plus de protéine, ce qui limite le rendement. (le soja a plus de protéine que le colza mais rend moi, pareil entre le lupin, la féverole et les pois, ils ont essayés de faire un maïs ogm avec 10% de protéine en plus, ils auraient du me demander, c’est de la dé-selection, résultat 20% de rendement et de sucre en moins, le rendement d’une féverole ensilé à peine sélectionné).
        Et les protéines sont soit en dollars (soja), soit subventionné par l’huile de colza, ce qui permet l’indexation sur le soja.
        Après y aussi l’inertie des subventions sur le maïs, tout le monde a accès à un semoir et une ensileuse, y des milliers de variété qui sorte chaque année ( alors que les autres fourrages n’en ont qu’une ou deux), on maitrise le produit. Et c’est plus facile de récolté une plante en surface, qu’en profondeur, puisque avant le maïs les vaches de pleines mangeaient des betteraves.
        Histoire de donné une exemple autre sur l’herbe, j’ai travaillé au pays-bas, ration VL standard 8 kg de maïs, 8 kg d’ensilage d’herbe pré-fané brin long, 8 kg de concentré et 2 kg de fécule.
        Les pays-bas sont plus intensifs, pourtant quand je leur disais que nos rations hivernales VL étaient à 80%, ils me disaient: vous êtes riche 😉

      6. Avatar de jérôme
        jérôme

        @ Dix,

        Bonsoir,

        Et des algues en complément alimentaire ?

        http://www.technap-spiruline.org/content/view/5/
        http://www.spirulinefrance.fr/lavis-des-specialistes/cfppa-formations-spiruline-hyeres

        « Et si l’on n’a pas de produits chimiques ?

        Il suffit d’ajouter 17 litres d’urine (c’est une dose moyenne puisque la concentration de l’urine est très variable en fonction du sujet et de l’heure) par kg de spiruline récoltée. L’urine apporte aussi un peu de carbone, ce qui réduit la tendance du pH à monter et permet d’augmenter la productivité de 2 g/m²/jour en l’absence d’alimentation carbonée. Cette solution n’est proposée que pour répondre à des situations de survie, ou pour fournir de la spiruline destinée à l’alimentation animale, ou encore pour ceux qui préfèreraient une spiruline vraiment « biologique ». Attention à répartir la dose régulièrement (comme pour l’urée) et à ajouter l’urine juste après la récolte (en tous cas pas le soir) et seulement par beau temps; en régime de croisière, il est recommandé de limiter la productivité à 7 g/j/m², donc de ne pas ajouter de sucre, et de maintenir une hauteur de liquide assez élevée (minimum 20 cm) et aussi une concentration en spiruline d’au moins 0,4 g/l. Pour une consommation personnelle de la spiruline produite, la stérilisation de l’urine avant usage n’est pas une nécessité (l’auteur ne l’a jamais pratiquée), mais sinon elle parait indispensable au moins pour des raisons psychologiques. »
        http://www.spirulinasource.com/cultivez/cultivez2d.html

        http://www.temoust.org/algerie-la-spiruline-une-algue-en,14170

        http://petites-nouvelles.pagesperso-orange.fr/pnaout2011.pdf

        http://quiperdgagnespiruline.blogspot.com/2009/04/la-chlorelleou-chlorella-aliment.html

        Peut être éloigné des VL, peut être pas ?

      7. Avatar de Dix
        Dix

        OUi samuel. OK sur le RGI mais c’est 4 tonnes. Chez moi le maïs c’est mni 15 et maxi 20 t de MS (l’alsace est propice au maïs). enfin, une récolte par type de produit dans un même silo par produit, c’est moins de transition, donc plus de santé pour les VL car moins de perturbation de la flore du rumen et donc, moins d’histamine, moins d’acidose.

      8. Avatar de Samuel
        Samuel

        Dés que tu limite le maïs, tu limites l’amidon (à moins de ramener des concentré fermiers), donc l’acidose.
        4 tonnes avec du RGI?, c’est à peine la première coupe, luzerne ou RGI/trêfle tu as minimum 8 tonnes, mais si tu le conduis comme un maïs plutôt 12, mais à 80 de PDIN, pas 50 (si légumineuse potasse/magnésie/souffre, si gaminé pure 80 à 100 unité d’azote).
        C’est pas la plante qui fait le rendement, mais la sélection par les sucres et la conduite de la parcelle.
        Après je suis d’accord, on peut pas refaire 60 ans d’évolution à l’envers, pour déculpabiliser un modèle qui ne nous nourrit pas.

      9. Avatar de Jason
        Jason

        @Dix, Samuel,
        Pour ma part je suis en allaitante, donc je vais pas vous faire la leçon. Mais les seuls laitiers que je connaisse qui vivent bien (revenu ET mode de vie), ils n’ont pas des holsteins. Et ils utilisent pas de maïs. Et y’en a qu’un en bio.
        Alors OK, ici on est en moyenne montagne, et on peut pas déployer le même système partout. Mais le fait est que votre système « optimisé », bien en accord avec ce vers quoi tous les laitiers ont été poussés, bien en accord avec les techniciens de la chambre, eh ben il vous rend fragile et pas heureux.
        Sinon, nous, la sécheresse, on l’a passée avec un stock de foin de l’année précédente. C’est ce que faisaient les anciens, avant la religion des flux tendus.

    3. Avatar de Delphin
      Delphin

      L’agriculteur industriel fait du faux lait ( vache Holstein, non pas 7 000 l, mais 10 000 l par an, avec de l’ensilage et des tourteaux), mais ce n’est pas bien grave, car ce faux lait est « mort » après procédés de conservation par stérilisation (la bouteille ou le carton de lait stérilisés sont des conserves, faire du fromage blanc « naturellement » n’est plus possible), mais ce n’est pas grave car le flan du boulanger n’a de flan que le nom (dépôt infâme d’une « gélatine » jaune sur une pâte et le citadin moyen, qui n’a jamais connu autre chose n’en rêve pas (humain hors sol, consommant le produit issu d’un animal « hors sol »)

      Quant aux pauvres bêtes près de chez moi, définitivement entravées le temps de leur engraissement, , elles sont les victimes d’une politique de profit aux procédés concentrationnaires.

      Décidément, la « crise de la dette » n’est qu’une des innombrables facettes de la crise de la vie.

      Il n’y a pas « des agriculteurs », mais là aussi, un puissant lobbye qui a aliéné une grande partie à son modèle de production. Ce modèle bât lui aussi de l’aile et les plus petits découvrent qu’ils sont finalement les dindons (investissements, agriculteur simple maillon pieds et poings liés aux gros fournisseurs et industriels clients).

      Un conseil à cet éleveur, qu’il rejoigne le mouvement initié par André Pochon il y a 40 ans des vaches retour à l’herbe, en prairies conduites scientifiquement,sans azote (label récent INRA !, lequel retourne sa veste comme les économistes orthodoxes), avec plus de mille exploitations sur le grand ouest, peu d’investissements, peu d’intrants donc une bonne rentabilité et des vaches heureuses.

      Une minute trente de l’inimitable André Pochon :

      1. Avatar de Kaiel

        @ Delphin
        Je connais bien André Pochon. C’est un clairvoyant, contrairement à de nombreux agriculteurs bretons il s’est enrichis en évitant de s’endetter et en inventant un modèle agricole durable!

      2. Avatar de Samuel
        Samuel

        Et pourtant même Pochon n’a pas eût à sa suite un éleveur laitier, mais un allaitant, car c’est moins de boulot. C’est encore la génération des vocations, où on ce consacre corps et âme à son travail (le médecin qui court les routes, le fonctionnaire qui prend pas toute ces semaines de vacance, le couvreur, le plombier, toujours disponible, etc…).
        Dans une société qui consacre beaucoup a ces loisirs (temps et argent), évitez s’il vous plait les retours facile au bon vieux temps.

  12. Avatar de Maud
    Maud

    Quel beau texte ! Quel beau témoignage !
    Espérons qu’il sera de plus en plus partagé car ainsi commence la vraie résistance celle qui conduira à terme à l’émergence d’un réel changement.

  13. Avatar de Michel Martin

    Ce qui ressort de ce témoignage et qui me semble assez incroyable, c’est la coupure technique qui s’est opérée dans la pratique agricole après les années 60. Les presque 1000 CETA (Centre Technique Agricoles) avaient pourtant contribué fortement à faire émerger l’agriculture de l’autarcie et accroître comme jamais les rendements, sans pour autant que ce soit au détriment de l’environnement. Mais le miracle du Maïs et de l’élevage « carcéral » n’avaient pas encore distillé son chant de sirène, coupant les agriculteurs de cette base d’échange de bonnes pratiques qu’étaient les CETA pour les rapprocher des fournisseurs de l’agro-industrie et des banques. André Pochon est un témoin attentif et averti de cette histoire malheureuse et un résistant au chant des sirènes productivistes. Dans son dernier livre de 2009 « Le scandale de l’agriculture folle » il donne enfin les bilans d’exploitation comparés de fermes des Côtes d’Armor productivistes et de fermes durables. Par exemple, la VA d’un kg de bœuf productiviste est de 0.25 Euro, alors qu’elle est de plus de 1.30 Euro en agriculture durable.

    1. Avatar de DIX
      DIX

      Pochon, j’ai travaillé dessus. Problème : les territoires ou l’herbager est à 15 tonnes de MS parceque pluie et température optimale ça passe. Mais ce n’est pas reproductible partout. Dans mon cas : parcellaire morcelé, amplitude thermique trop forte en plaine d’alsace. Voila…

      1. Avatar de Michel Martin

        Pochon a en effet développé l’agriculture qui convenait bien au lieu où il était (Côtes d’Armor), mais ce que je retiens, c’est sa méthode d’évaluation, il compte tout et ne cède à aucune mode. Il est très en phase avec les partisans actuels de permaculture. Il avait aussi noté l’importance du couvert végétal (c’est dans son livre « Les champs du possible »). Ce que je retiens aussi, c’est l’idée de réseau pour la mise en commun des meilleures pratiques, comme l’ont été les CETA à partir de 1944. Je crois que c’est indispensable, pour éviter de se faire embobiner par les bonimenteurs et pour consolider et enrichir ses propres observations.

      2. Avatar de Michel Martin

        Une expérimentation plus proche de votre situation, c’est en Belgique, vers Liège, Le CTA du pays des Condruses.

  14. Avatar de schizosophie
    schizosophie

    @DIX

    « Ce pourrait aussi être le pire du communisme, avec des plans, des contrôles ultra-pointilleux et inapproprié à notre échelle de production, des connivences entre le pouvoir et un syndicat majoritaire (…) »

    Pourquoi « pourrait » ? Ne l’est-ce pas déjà ?

  15. Avatar de Lisztfr
    Lisztfr

    « Ingénieur de formation »

    Vous pouvez donc comprendre la Loi des débouchés de Say, et voir pourquoi le capitalisme est logiquement à l’agonie (et pas de façon fortuite)

    De l’idée de la concentration du capital, il est moins immédiat de déduire que nous avons un problème, car il faut passer par l’absence de croissance (assèchement de la demande), voire la dette, qui par l’intermédiaire du crédit qui concentre et donc assèche etc.. On pourrait Aujourd’hui doubler l’avoir de tous les grands capitalistes, il n’en résulterait dans les prochains jours rien de grave, or la concentration du capital serait doublée (en tout cas il faut passer par des détours pour expliquer pourquoi ça irait mal). Ou bien diviser la somme et pourtant cela n’irait guère mieux ! Les chaines logiques sont plus longues et moins évidentes que ce qui est décrit par l’équation de Say, qui montre pourquoi chaque entreprise produit plus d’offre que de demande, ce qui induit une surproduction inévitable.

    P.Jorion, parce qu’il vient du milieu financier, part du domaine des banques et de la finance pour expliquer nos ennuis, mais ce n’est pas le seul point de vue sur le problème.

    Pourquoi l’argent manque, selon P. Jorion ? Parce qu’on le prête et qu’il faut payer pour l’obtenir. C’est le « debt backed money ».

    Oui mais pourquoi on le prête ? Parce que les salaires sont trop bas. Et pourquoi sont ils trop bas est-ce structurel ou conjoncturel, conséquence de l’ultra libéralisme ?

    Les salaires sont trop bas parce que l’épargne (le profit) est trop élevée, mais l’équation de Say explique pourquoi le rééquilibrage n’est jamais possible : il faudrait que l’épargne soit de ZERO pour que le système soit en équilibre. Et ça P.J. ne peut pas l’expliquer à partir de son angle d’attaque. Bref, P.J. est un optimiste 🙂

    J’espère que j’évite les sottises … 🙂

    1. Avatar de fx
      fx

      à propos de l’argent – dette, il y a qqchose que je ne comprends pas : une fois la dette payée, l’argent s’est auto-détruit au fur et à mesure des remboursements auprès de la banque, mais cet emprunt a pu créer un patrimoine (une maison). En vendant cette maison, il y a injection immédiat d’argent (créé ?) dans le circuit non ?

      1. Avatar de Julien Alexandre

        @ fx

        L’argent, ça ne se détruit pas (en tout cas pas comme ça). Les reconnaissances de dette oui. Nuance… majeure !

      2. Avatar de fx
        fx

        bien, l’argent est créé par la banque alors dans ce système. Finalement, quel est le pb, hormis le taux d’emprunt qui fait que je paye le banquier ? je crois ne pas saisir le fond du pb là

        1. Avatar de Julien Alexandre

          @ fx

          Non, l’argent n’est pas créé par les banques commerciales. Un bon point de départ pour saisir le problème serait de lire « L’argent, mode d’emploi », disponible dans toutes les bonnes crémeries.

      3. Avatar de Pol
        Pol

        @fx
        Vous décrivez le processus de création de richesse, de la croissance !
        Idem pour le céréalier qui ensemence 1 ha de blé… ou un médecin qui s’installe dans le Berry !
        Quant à la masse monétaire, c’est à la banque centrale de veiller à l’équilbre entre celle-ci et la masse de biens et services créés. La BC émet donc de la monnaie à due proportion de la création de richesse (pour stabiliser les prix). Il n’y a que la banque centrale qui crée de la monnaie.

      4. Avatar de Pol
        Pol

        @fx suite
        A l’exception des faux monayeurs !

      5. Avatar de juan nessy
        juan nessy

        Relisez le blog depuis le billet d’Etiennne Chouard ici même , et vous allez trouver tout seul des éléments de réponse à votre propre question .

  16. Avatar de Lisztfr
    Lisztfr

    PS : instabilité climatique :

    Nous avons pour la première fois des cigognes dans l’Oise, qui ne migrent donc pas. 5 qui se promènent dans les champs. jamais vu cela depuis 1976.

    1. Avatar de taratata
      taratata

      à Liszt
      C’est la preuve de quoi , les cigognes ?
      Un vol d’hirondelles ne fait pas le printemps .

    2. Avatar de chris
      chris

      Déjà vu il y a plus de 15 ans …rien de bien nouveau
      et quand bien même, voir un migrateur se promener dans un champ n’est la preuve de rien du tout

    3. Avatar de Maxfriend
      Maxfriend

      Pas nécessairement dû au climat. Elles peuvent faire partie des cigognes que nous acclimatons en Alsace et qui ne mignent plus. Cette méthode a évité leur disparition certaine il y a 35 ans. Ne vous inquiétez pas, lorsqu’elles auront le mal du pays, elles reviendront. 😉
      Allez voir le site cigognes-loutres.com pour des infos…

    4. Avatar de DIX
      DIX

      En alsace, les cigognes réintroduite ont été élevées l’hiver dans des parcs. Les descendants ne savent plus ce que migrer veut dire. Enfin, peut être viennent elles d’Alsace ?

    5. Avatar de arkao
      arkao

      @ Listz

      Ce n’est pas qu’elles ne migrent pas. Elles prennent leur temps en raison d’un automne particulièrement doux. Tant qu’il y a à manger en cours de route, autant s’accorder de plus longues poses et prendre des forces pour la suite du voyage.

  17. Avatar de RIOU René
    RIOU René

    Merci et bravo pour cet article clair et percutant !

    Vous nous dépeignez le tableau detestable de la situation d’un monde agricole aux prises avec une logique capitaliste débridée. Entendez que l’ensemble du corps social souffre des menées des pirates de l’économie et du TINA ambiant. Un grand nombre de docteurs ingénieurs en toutes sciences et dont les émoluments frisent le SMIC pourraient vous en raconter de belles à ce sujet. Les professeurs des grandes écoles contraints de dissuader les étudiants de poursuivre leur démarche scientifique au delà du BAC+5 parce qu’ils connaissent l’aversion des entrepreneurs pour ces intellos de doctorants auraient beaucoup de choses à dire s’ils ne risquaient pas de perdre leur poste en témoignant au grand jour.
    L’industrie nucléaire elle même vend son âme au diable pour respecter le dogme. Corinne Lepage, les syndicats, mais également plusieurs personnalités indépendantes, affirment tranquillement, et elles ont raison, que nos centrales nucléaires ne sont plus entretenues depuis des années afin de dégager des dividendes pour les actionnaires. Prenez une carte du Japon et pointez sur celle-ci la position des différents sites nucléaires. Vous constaterez que Fukushima n’est pas la centrale atomique la plus proche de l’épicentre. A présent demandez-vous pourquoi c’est ce centre de production qui a été touché plutôt qu’un autre. Entendez les remarques d’après-coup de nos politiques sur la gestion de la maintenance par TEPCO.
    Comme d’habitude, tout est dit. L’oligarchie nous mène tout droit vers l’enfer et par toutes les voies possibles. Si jamais une branche de l’activité des sur-riches échoue à nous mener dans le mur, d’autre voies vers le malheur ont été ménagées avec le plus grand soin.

    1. Avatar de Julien Alexandre

      @ René

      Pour Fukushima, vous confondez les dégâts causés directement par le tremblement de terre et ceux causés par le Tsunami…

      1. Avatar de RIOU René
        RIOU René

        @Julien Alexandre

        Le tsunami est en liaison directe avec le tremblement de terre dans sa forme et jusque dans son amplitude. Vous me permettrez d’insister lourdement, je trouve tout à fait interessant de noter qu’entre deux sites nucléaires exposés au même tsunami ce soit le plus éloigné qui ait le plus souffert. Cette différence de robutesse se justifie notamment par un moindre investissement de TEPCO dans l’entretien de son parc. En tous cas c’est ce que semblent affirmer pas mal de gens bien placés.
        Nous savons tous que la gestion de la maintenance est aussi une affaire de choix économiques. Le choix de la privatisation partielle de la production nucléaire française avec son cortège d’économies imbéciles réalisées sur le dos de la machine pour assurer des dividendes confortables aux actionnaires produira ses effets un jour ou l’autre.

        Merci pour votre remarque qui me permet d’éclairer et de conforter mon propos

        1. Avatar de Julien Alexandre

          @ René Riou

          Votre raisonnement pourrait se tenir si :
          – les 3 centrales touchées par le Tsunami n’étaient pas toutes 3 opérées par des prestataires privés, Tepco pour Daiichi et Daini, Tohoku Electric Power Company pour Onagawa, tenus donc aux mêmes pratiques néo-libérales observées par l’ensemble du secteur privé du nucléaire de maximisation du profit par la réduction des protocoles de sécurité.
          – les 3 centrales aient été de conception similaire ;
          – que la vague ait touché chacun de la même façon.

          Bref, ça fait beaucoup de « si » pour tirer la conclusion que vous faites, à mon sens. Sans que sur le fond les critiques ne soient justifiées. C’est leur valeur d’explication a posteriori que je questionne.

      2. Avatar de RIOU René
        RIOU René

        Pour ne rien oublier, je dois signaler que dans le cas du nucléaire comme dans celui du Crédit Lyonnais, un système d’alliance façon carpe et lapin est aussi dangereux qu’un système libéral monomaniaque aussi brutal soit-il. En clair, on ne peut pas demander à la même entreprise de s’exposer à la foire aux requins tout en poursuivant des objectifs sociaux. (péréquation tarifaire, sûreté nucléaire…et spéculation, par exemple)

      3. Avatar de Thomas

        Tiens, à propos de Japon, quelques photos avant/après qui témoignent du travail accompli….

        http://blogs.sacbee.com/photos/2011/09/japan-marks-6-months-since-ear.html

      4. Avatar de RIOU René
        RIOU René

        les 3 centrales touchées par le Tsunami n’étaient pas toutes 3 opérées par des prestataires privés,

        Je dois encore enfoncer le clou…

        Les centrales atomiques doivent répondre à des exigences qui ne s’évaluent pas en termes de moyens mais de résultats. Une installation dont la défaillance peut mettre en jeu la vie et la santé de milliers de gens doit pouvoir encaisser tout type d’agression sans JAMAIS sortir du cadre de fonctionnement pour lequel elle a été conçue. Or la sûreté nucléaire pâtit facilement d’une gestion de la sûreté qui s’appuie sur de l’à peu près en termes de conception ou de maintenance. L’analyse du retour d’expérience du nucléaire américain privatisé fait apparaître de nombreux incidents plus ou moins graves dus à des défaillances dans la conception ou au manque de rigueur dans l’exploitation (TMI). Les japonais ont également connus d’assez nombreux incidents avant Fukushima. L’Allemagne et la France ont étés relativement épargnées grâce au sérieux germanique ou aux contraintes rigoureuses imposées par l’état français à une EDF 100% nationale et donc controlable.
        Je vous épargnerai la longue litanie d’accident qui ont suivi la privatisation des services publics en Angleterre pour en venir à l’essentiel de mon propos et à l’histoire de l’aiguilleur qui tousse. Bien sûr que les catastrophe n’arrivent jamais systématiquement, mais elles arrivent d’autant plus fréquement et d’autant plus fort qu’on accumule en amont des erreurs de jugement et de management. Dans la foulée des privatisations le gouvernement français à fait le choix de la privatisation d’EDF et de son parc nucléaire et un jour nous le payerons. La seule chose dont je ne sois pas certain c’est de la forme et de l’intensité de la punition.

        1. Avatar de Julien Alexandre

          @ René

          Le clou que vous enfoncez est en papier crépon : la seule chose mise en relief dans mon commentaire est l’inutilité du lien que vous tentez d’établir en illustrant l’inégalité de traitement devant la catastrophe de deux centrales qui étaient fondamentalement opérées de façon similaire. Rien de plus.

  18. Avatar de Paco76
    Paco76

    Quelle belle réflexion de Dix, ‘producteur’ de lait Alsacien…
    Ado, je passai quelques semaines l’été chez un cousin agriculteur (exploitant agricole !) en Bretagne, près de Messac pour ceux qui connaissent…
    Ferme de taille moyenne pour la Bretagne, on y retrouve cette ‘fuite en avant’ obligatoire pour ne pas disparaître, modernisation, diversification, productivité, labeur intensif malgré la mécanisation…
    L’un des fils a repris l’activité aujourd’hui, il lui faudra beaucoup de courage, d’imagination, et d’humour !
    Sketch P. Font 1977 ou 78, « le ministre de l’agriculture »…
    http://www.dailymotion.com/video/xaxwdi_font-et-val-l-autogestion-le-paysan_fun

  19. Avatar de Rodrigue
    Rodrigue

    Que penser de Pierre Rabhi et des solutions qu’il préconise ?

    1. Avatar de alain audet
      alain audet

      Moins de1% de la population est en production agricole soit une personne devant en nourrir 99 autres. Cette proportion devrait être ramené à 20% soit une personne devant en nourrir 5 incluant elle-même.
      Celui-ci aurait plus temps à vraiment faire de l’agriculture, meilleur soins aux plantes et animaux moins de pétrole que l’on retrouve partout aujourd’hui sur une ferme, carburant, plastique, herbicides, pesticides.
      Les aliments seraient beaucoup plus sains, rendant moins malade le consommateur qui par le fait même fréquenterait moins les hôpitaux etc.
      Le crédit que ces agriculteurs ont supporter est trop considérable, ceux-ci réagissent en travaillant plus ce n’est pas la solution.
      Ils sont crédito-pétroli dépendant
      Le nouveau cadre anticipé qui doit avoir comme base d’édification la disponibilité des ressources et leur pérennité doit en priorité s’assurer du bien être de ces gens.
      Se nourrir est la chose que nous ne pouvons pas ne pas faire dans une journée

      1. Avatar de Delphin
        Delphin

        « Nous redeviendrons paysans » de Philippe Desbrosses, agriculteur, docteur en sciences de l’environnement (fondateur de la ferme Sainte Marthe).

        (préface de l’abbé Pierre) 1ère édition 6/12/2007

        Delphin

    2. Avatar de DIX
      DIX

      Toutes les solutions alternatives doivent pouvoir s’intégrer au territoire et trouver les politiques publiques qui les soutiennent. Dans de nombreux cas de figure, il n’y a pas de réponse facile. Des années sont nécessaire pour revitaliser un territoire agricole qui a connu la déprise. Et toutes les solutions alternatives font un moment donnée appel soit à la compétitivité d’une technique de production ou d’un marché porteur (circuit court). Si il n’ya pas de ville ou de territoire périurbain à proxmité, le producteur est isolé et ne pourra donner de la viabilité.
      L’agri ruralité qui consiste à exercer plusieurs activités dont l’une est agricole et l’autre pas devient alors la seule solution pour garder un aménagement du territorie par l’agriculture. Le pouvoir d’achat des territoriaux est également nécessaire. Si il y a crise, il n’y a potentiellement pas de marché car les produits fermiers sont généralement plus chers hormis les légumes.

      1. Avatar de DIX
        DIX

        Autre remarques : « produits fermier plus chers ». En réalité ils ne le sont probablement pas si l’on retire les subventions et que l’on prend le prix de revient des productions hors aides. Vos impôts vous permettent d’acheter la nourriture à moitié prix dans certains cas. Les aides sont là pour compenser ce que le marché n’intègre pas à savoir le coût réel de production. Elles permettent enfin de vendre à moindre prix pour envoyer l’excédant commercial sur le marché mondial, ce qui a des répercussions significative dans les pays du sud !

      2. Avatar de michel lambotte

        Je suis fils d’agriculteur laitier, j’ai connu l’époque de l’industrialisation de l’agriculture dans les années 50 et 60
        A cette époque, j’avais l’intuition que quelque chose clochait dans le développement, le toujours plus grand ne me plaisais pas.
        J’ai entrepris des études et suis aller travailler en usine.
        Aujourd’hui, près de la retraite je pense que le monde est à un tournant important et que même pour nous les travailleurs salariés, ils ne sera pas évident de préparer l’avenir.
        Voici un projet qui vient de démarrer http://www.pointferme.be/ il est animé par un ingénieur agronome actif au Centre Technique Agricole de Strée en Belgique, je pense que cela répond à l’attente de nombreux agriculteurs de la région.
        je pense que ce qu’il veut mettre en route va dans le sens de vos souhaits

        Il faudrait commencer par reprendre ce qui a été merdé. Certains agriculteurs pensent qu’il faut scinder la production et de la transformation pour retrouver l’indépendance, en créant une organisation horizontale des relations commerciales entre producteurs et industriels plutôt que verticale. On n’y est pas encore….

        Je vous remercie de votre billet et vous souhaite la réussite de tous vos projets.
        Mes meilleurs voeux pour 2012

    3. Avatar de Lien
      Lien

      Elles sont assez radicales…
      Probablement viables sur le long terme, notamment du fait de la prochaine fin du pétrole, elles ne sont pas compétitives à l’heure actuelle.

  20. Avatar de Dissonance
    Dissonance

    J’ignore ce qu’il en est dans le détail pour le secteur laitier, en revanche pour ce qui concerne l’élevage avicole cela ne fait aucun doute: Les agriculteurs ne sont plus de longue date que des exécutants sans aucun pouvoir décisionnel.

    Le système par intégration notamment fait que ceux-ci ne sont même plus propriétaires du cheptel dont ils s’occupent. Ils ne sont par conséquent plus que les métayers au service du suzerain que sont au choix les abattoirs, les vendeurs d’aliment ou les couvoirs (lesquels peuvent éventuellement être concaténés aux sein d’un unique groupe industriel) ce qui permet à ces derniers « d’externaliser les risques » (ça ne vous rappelle rien?).

    Le principe de la coopérative agricole, un peu à l’image de la banque mutualiste, a été dévoyé au dernier degré (voir l’exemple Triskalia).

    L’activité névralgique de l’installation des lots d’animaux à la sortie du couvoir puis de la désinstallation au départ vers abattoir jouit par ailleurs d’un prodigieux flou en matière de droit du travail (via le statut d’ouvrier occasionnel – dont il est bien difficile de trouver une définition en dehors du site de la MSA).

    Bref, c’est sans doute en fait tout le modèle agro-industriel qui est à revoir, et pas seulement l’un ou l’autre secteur. Là aussi, poser les questions c’est déjà en partie y répondre, mais d’une réponse qui ne satisfait pas les acteurs de la filière, car la remise en cause que cette réponse implique est bien trop profonde pour leurs frêles épaules.

    1. Avatar de Bruno
      Bruno

      « Le principe de la coopérative agricole, un peu à l’image de la banque mutualiste, a été dévoyé au dernier degré (voir l’exemple Triskalia). »

      Il serait bien d’aborder ce sujet: le dévoiement du statut de coopérative: « super »… sur le papier (à l’égard des salariés, en particulier), mais dans la réalité, cela semble être une autre affaire; dans un certain nombre de cas, ces coopérative semble avoir plus que profiter dudit statut, et être devenu pire que les meilleures entreprises privées « capitalistique », dans le genre…

      Cf. par exemple ce qui semble se passer du côté du Crédit Mutuel de Bretagne (par un montage idoine: l’encadrement payé par une SA créée de toute pièce, et facturant la prestation à ladite mutuelle, si j’ai bien compris cette histoire: merci pour « le petit personnel »…), ainsi que d’autres (j’ai eu l’expérience d’un cas – de l’ordre d’un millier de salariés, à travers le monde -, en tant que salarié: des plus caricatural dans le genre! Heureusement, cela n’a pas duré très longtemps, pour moi…).

      1. Avatar de toutouadi
        toutouadi

        « Le principe de la coopérative agricole, un peu à l’image de la banque mutualiste, a été dévoyé au dernier degré (voir l’exemple Triskalia). »

        Oui oui… Je connais des cas qui confirment cela…
        Et d’après ce que j’avais compris, c’est la « réalité financière » par l’intermédiaire de placements « juteux » qui est souvent à l’origine des ces dévoiements.

      2. Avatar de Dissonance
        Dissonance

        Je voudrais en outre préciser une chose qui n’est pas forcément évidente pour qui ne connait pas la filière à propos du système par intégration, lorsque couplé au « phénomène triskalia »: Le producteur se retrouve alors pieds et poings liés en face d’une seule entité qui est à la fois son client (détient les abattoirs qui achètent sa production) et son (ses) fournisseur(s) (détient la production d’aliment et éventuellement les couvoirs) qui conduisent à des effets pervers assez ubuesques:

        Sur le marché de la dinde notamment, qui est en crise de surproduction de façon assez récurrente, un intégrateur détenant à la fois abattoirs et production d’aliment a tout intérêt à laisser les lots qu’il a placés le plus longtemps possible chez le producteur. Il peut ainsi écouler ses excédents tranquillement et par ailleurs continuer de gagner de l’argent sur le dos du producteur en continuant de lui vendre de l’aliment (éventuellement en pure perte pour le producteur puisque passé un certain stade, les animaux ne prennent plus de poids – c’est sur ce critère qu’est principalement indexé le prix de la production – mais continuent néanmoins de manger).

  21. Avatar de lars
    lars

    Il y a dix ans, le lait produit en Aquitaine atterrissait dans l’usine Chambourcy de Carbon-Blanc à côté de Bordeaux, maintenant, il part à….Barcelone.

  22. Avatar de lars
    lars

    Et j’oubliais un tout petit détail, les quelques centaines d’ ouvriers de l’usine Chamboucy sont partis à Pôle-emploi.

    1. Avatar de fx
      fx

      quelle hypocrisie lorsque les dirigeants disent lutter contre l’effet de serre : on envoie le lait par camion à Barcelone…

  23. Avatar de Kercoz
    Kercoz

    Il vous faudrait changer de métier ….devenir Paysan par exemple.

    1. Avatar de Julien Alexandre

      @ Kercoz

      2012, année des solutions simplistes et insultantes ?

      1. Avatar de toutouadi
        toutouadi

        @JA

        Pourquoi insultante???

        Non non !!! y’a de l’idées là… c’est déjà jouable avec un peu d’astuce et avec la stratégie des petits pas:
        Cotisant solidaire à la MSA, réseaux solidaires, journée chinoise (mutualisation de certains travaux), AMAP, SEL etc… Et même que ça marche parfois très bien.

        Bon ok !! pas de sous, mais qualité de vie et sommeil de bébé garantis.

        Mais bien sur … cela pourrait être bien plus développé et pérennisé en changeant de cadre/ paradigme… la Solution locale ne devant, ne pouvant pas camoufler la foret.

      2. Avatar de Kercoz
        Kercoz

        Tous mes voeux cher modo …. Le terme Paysan est le contraire d’ une insulte sur mon clavier. J’essayais la concision , il ne faudrait pas se méprendre . Passer d ‘agriculteur a Paysan , serait une solution. La mono activité est une calamité pour celui qui en vit , celui qui en mange et pour le décor. Il est , je le sais tres difficile de le faire sans passer par la case départ . Pas le meme matos , pas les memes procédures , pas les meme filieres ….mais quitte a gagner peu , autant le faire plaisamment. La poly activité permet de stabiliser les risques et meme d’éviter des TVA.
        avec le NPK à 80% en prix de gaz et le cout élevé du petrole (partiellement détaxé donc plus « sensible » pour l’agri)… l’agriculture indus n’a plus aucun avenir , si elle réussi a perdurer ce sera en affamant (craburant) et avec des esclaves .
        Si j’ai un conseil a donner à Dix , c’est de se réfugier sur ses meilleures terres , diversifier ses activités, et attendre ….pas trop longtemps d’ailleurs , les réfugiés Urbains qui ne tarderont pas a fuir les zones urbaines sans boulot et dangereuses .

      3. Avatar de Dup
        Dup

        Bien d’accord avec le modo,

        Pourquoi ne pas devenir intelligents messieurs (dames?) qui ne trouvez pas ça insultant???

        Sinon pour Dix : +10 sur le fond et +9 sur la forme

      4. Avatar de toutouadi
        toutouadi

        Paysan (agriculteur non productiviste) = insulte!!!!

        Visiblement on ne partage pas les mêmes valeurs et on ne bouffe pas les mêmes rillettes!!!

        1. Avatar de Julien Alexandre

          @ toutouadi

          Vous ignorez certainement l’historique et le contexte du blog dans lequel Kercoz tient ces propos. Etre paysan n’est absolument pas une insulte. En revanche, venir faire la leçon d’un trait de plume en soutien d’une propagande survivaliste et en niant l’engagement et le métier (ou agriculteur est un métier, nourrir la population à une certaine échelle n’est pas plus une tare que de le faire en tant que paysan à une plus petite), c’est insultant. Ce n’est pas le mot, mais l’invitation sans encombre à la transition qui l’est.

      5. Avatar de toutouadi
        toutouadi

        Oui… je commence à connaitre ses engagements…et sans les partager j’ai bien aimé sa formulation un tantinet provocatrice et pleine d’humour.

        « Il vous faudrait changer de métier ….devenir Paysan par exemple. »

        Mais c’est vrai merde!!! kercoz, tu fous le bordel !!!

      6. Avatar de vigneron
        vigneron

        Dup, Bingo ! + 10

      7. Avatar de kercoz
        kercoz

        Panne d’ ordi …..
        @Julien :
        Si « Paysan » est un compliment dans mon esprit …Survivaliste est pire qu’ insultant a mon oreille , une GRRRosse erreur … Je ne pense pas qu’on redescende a ce niveau .
        La pluspart des gens (sur ce site ou ailleurs) sont marqués d ‘ un scientisme aggravé et l’ affect de ta réaction agressive en est le la marque . Croire que les délitements a venir sont plus graves que la majorité ne le croie (ou craint ?) est jugé « extrémiste » … Peur de la réalité ? il y a d’autres termes impliquant le refus d’ icelle.
        Pour alimenter le débat , je te signale que pour l’élevage indus intensif , je peux témoigner de réalités vécues : je connais des éleveurs et des habitants voisins …tte ma famille habitant a moins de 3 km de St michel en grève et je connaissait personnellement une personne décédée en footing trouvée ds les algues ….3 ans avant le « cheval » .Mais pour St M .les problèmes viennent plus des lisiers de porcs sur choux que des bovins .

    2. Avatar de Cyberpipas
      Cyberpipas

      +1

      L’autonomie de l’exploitation assurée, les surplus de production permettent d’effectuer des échanges, pas forcément marchands. Le bon sens paysan n’est pas celui des affaires.
      Cela peut être, par exemple, creuser des cuves à Biogaz plutôt que continuer à couiner après réception de la facture d’énergie.

      Chaque expérience locale contribue au changement de cadre, l’une après l’autre.

      1. Avatar de Dup
        Dup

        payer la facture d’énergie = 10
        creuser les cuves = 100

        On va chez le banquier???

        C’est ça le capitalisme : l’argent n’est pas là où il y en a besoin, Bref Jorion vous expliquera mieux que moi.

      2. Avatar de toutouadi
        toutouadi

        Il n’y a pas que le problème financier, mais aussi la confrontation avec tout un système qui de part sa philosophie ne pérennise que des structures commerciales ayant des taux de croissances positifs et pénalise les entreprises aux ambitions limitées et à développements faibles.
        Entreprises pourtant viables potentiellement.

      3. Avatar de Cyberpipas
        Cyberpipas

        Pas besoin de 10 ni de 100, encore moins de banquier: il y a le woofing, et tellement plus encore.
        C’est ça le post-capitalisme.

      4. Avatar de Dup
        Dup

        @toutouadi

        La philosophie c’est bien joli mais ça vient quand t’as le fric pas avant.
        Moi, si j’avais eu du fric, au lieu d’arracher les vignes que j’avais planté avec papa étant petit pour liquider les MSA, Warrant et autres délicieux produits dérivés et de partir bosser salarié, j’aurais certainement pris la suite. Mais ces messieurs avaient alors besoin de terrain à bâtir bradé et à profusion d’où les subventions d’arrachage et le durcissement des conditions de financement à court terme. Un jour ils sont venu d’une banque, nouvelle dans l’agriculture à l’époque, nous proposer du moyens terme avec garantie sur vignoble, Je les ai foutus dehors avec pertes et fracas, mon paternel en est resté tout abasourdis mais avec un petit sourire en coin, j’ai pris mon pied ce jour là je dois dire 😉
        Car quand on a besoin d’un prêt, en agriculture, le prêteur s’implique dans la « philosophie » d’investissement et on ne fait plus ce que l’on veut mais alors plus du tout!! Et dans ce genre de situation où c’est la garantie (terrain) qui intéresse le prêteur : t’es mort, il fera tout pour que tu coule et aura le terrain à moins d’un dixième de sa valeur.
        Mieux!!! : pour t’installer Jeune Agriculteur on te subventionne avec des taux réduits où l’argent ne passe même pas sur ton compte, il vas direct à la banque pour payer les intérêts si si ! des fois que t’ai des idées et que tu le dépense pas comme c’était prévu 😉 mais si ! on en est là et depuis longtemps déjà, moi c’était ya 15 ans.

        Donc j’ai pris ma valise et suis partis voir ailleurs vu que s’était l’option productiviste sur-endetté à gratter pour eux et à la manière qu’ils l’ont décidés, eux ; où rien du tout.

        Nota : A ce jour je regrette pas sauf quand j’ai le mal du pays (mais quand on y revient ça fait parfois plus mal que quand on n’y est pas…..).

        Ceci dit je fais de la Résistance, j’ai gardé 4 ha (les meilleurs 😉 les subventions d’arrachages ça sait pas faire la différence entre le bon grain et l’ivraie lol) je suis aujourd’hui agriculteur à titre secondaire et cotisant solidaire avec même pas une Couverture Maladie en échange ; alors les Chantres du cotisant solidaire sur ce blog y me font rire à me faire péter la rate ( vu que le foie dans la profession, il est déjà suffisamment sollicité 😉 ). Heureusement je suis couvert par la sécu étrangère (sic!) de mon boulot salarié, si ça c’est pas être solidaire et patriote en plus ;-).

        Voilà la réalité de ce que l’on réserve aux petits Vilains dans mon genre : allez hop à louer tes bras pour payer ta protection sociale, ton loyer (sur la maison qui était pourtant fini de payer ! SIC! les subventions d’arrachages furent judicieusement calculées pour que les petits ne puissent s’échapper sans piocher dans leur capital amorti et dussent lâcher au moins un peu de terrain ou d’immobilier), ta bagnole (à crédit) et surtout tes taxes. Ton lopin ce sera pour les dimanches et les congés : pas rentable, pas la SMI, mais t’as vu l’EBE jamais t’aura les ratios si tu vends au cours etc etc!
        J’avais étudié le bilan avec mon prof de conta-gestion agricole, conclusion : tu vas bosser ailleurs et tu reviens quand t’a économisé au moins 100K€ les banquiers y te suivront pas, c’était un mec cool en plus qu’avait une exploit légumes bio et qui était prof au CFA surement pour le plaisir tellement y devait gagner avec son agriculture non conventionnelle……, je l’ai pris aux mots.

        Bref, j’ai sauvé la baraque et le sol (comme dit Vigneron on a pas les terres au bilan chez nous!) ainsi qu’un vieux chai tout délabré mais c’est dans les vieux pots…..
        A noter ici que 5 ans après la fin de l’emprunt initial de mes parents l’hypothèque était encore en vigueur vu qu’elle se reconduisait automatiquement même sur une dette de 0 et re-sic! et comme de bien entendu frais de dossiers pour la lever, Je sais pas comment ya pas eu gifle quand on m’a expliqué ça, juste une petite, ça aurait pas été du luxe 😉

        En somme je suis un homme heureux de les avoir envoyer paître, malgré mon fondement meurtri 😉

        Mais un jour – I’ll be back !!!- et aussi Bio que possible et le premier qui se pointe avec un cahier des charges ou un quelconque porte document je tire à vue (à l’âge que ça me fera d’ici là, j’aurais plus grand chose à perdre vu qu’au rythme ou je vais plus que 90 ans pour économiser 100K€ ! 😉 )

        Garanti 100% que du vécu de Paysan, expérience locale.

        « Le vieux moujik éberlué : Ils vous laissent avoir des chèvres !!!
        L’agriculteur Européen : Oh oui! et en plus ils vendent le lait…. »

        @ Ciberpass : Le woofing ??? kezako? faut que je cherche.
        A l’époque y avait pas internet, donc ces messieurs étaient de plus notre principale source d’information avec leurs acronymes et leur prestige de notable et tout et tout, beurk!.

  24. Avatar de Didier
    Didier

    En lisant ce genre de constat, je me dis que l’avenir appartiendra aux nations de taille moyenne qui auront su reprendre en mains leur destin. Il faudra retrouver des systèmes gérables, avec droits de douane, contrôle des changes et crédit bancaire administré. La situation actuelle débouche sur des crises qui ne peuvent plus être maîtrisées. Sans hégémonie américaine éclairée, les marchés ouverts internationaux ne peuvent être régulés.

  25. Avatar de baretous
    baretous

    ancien producteur de lait comme 2ddg et comme l’auteur de l’article Dix je ne peux qu être d’accord. J’ai tout balancé.

    1. Avatar de Efarista
      Efarista

      Té le baretous et ses mousquetaires ! la laiterie d’ Ance rachetée par Salakis à seule fin d’être en définitive fermée !

  26. Avatar de Reno Future
    Reno Future

    Oui, demain il faudra bien continuer à boire autre chose que la soif, à manger autre chose que la faim. Comme vous le soulignez, l’agriculture est vraiment paradigmatique, pour le pire comme pour le meilleur : le meilleur, c’est l’aventure intellectuelle, technique, scientifique, culturelle, voire spirituelle et même politique que constitue l’invention somme toute récente de l’agrobiologie.

    Paradigmatique, en ce sens que l’agrobio demande aux agriculteurs conventionnels d’opérer une véritable « conversion », de changer le cadre du raisonnement : n’est-ce pas justement le défi auquel la crise financière nous confronte ?

    Il y aurait peut-être matière à études anthropologiques à propos des conversions à l’agriculture biologique. Quels sont les déclencheurs ? Je repense à ce qu’écrit Lordon dans sa postface à  » D’un retournement l’autre, comédie sérieuse sur la crise financière », écrite en alexandrins. Il cite Spinoza :

     » La connaissance vraie du bien et du mal ne saurait réprimer aucun affect en tant qu’elle est une connaissance vraie mais seulement en tant qu’elle est considérée comme un affect » (Ethique 4, 14).

    Spinoza, nous dit Lordon, « énonce froidement l’impossibilité des conversions purement intellectuelles ».

    Qu’est-ce qui pousse un agriculteur « chimique » à se convertir à la bio ?
    Et qu’est-ce qui pourrait pousser un banquier, un trader, et même n’importe quel détenteur d’assurance-vie à se convertir au « jorionisme » (ou au « lordonisme » , ou à tout ce qu’on voudra, c’est juste une image…) ?

    D’après ce que j’ai pu observer, concernant les « affects » pouvant amener à la conversion à la bio, on trouve :
    – des problèmes de santé (hommes, animaux, sols), liés à l’emploi de la chimie.
    – des problèmes financiers
    – des altérités (la conjointe…)
    – des exemples, tel voisin, tel beau-frère s’y est mis, et sa marche
    – des rencontres (suite à une conférence de Claude Bourguignon, par exemple)
    – des opportunités (aides financières, …)
    – liste non exhaustive !

    Pour ma part, je me suis intéressé à la bio suite à une expérience bouleversante : le ramassage de volailles industrielles. Il s’agit d’un travail qui s’effectue la nuit, quand les volailles sont endormies, dans ces hangars que l’on peut voir en nombre dans les campagnes bretonnes. On les attrape par les pattes, deux dindes dans chaque main, on les charge dans le camion qui les emmène à l’abattoir. L’odeur est pestilentielle. De nombreuse dindes gisent, à moitié mourantes, malades, attaquées par leurs congénères. Scènes d’horreur. Qui rappellent ce que l’on sait des camps de concentration. Impression que si l’on est capable de faire ça à des animaux, rien ne dit que nous ne pourrions pas être amenés à recommencer avec des humains. Et ce serait donc ça de la nourriture ?  » Pour notre consommation personnelle, on en élève quelques unes en plein-air » me rassure « l’exploitant »…

    Voilà, c’est juste une petite allégorie pour commencer deux mille douze en douceur ; à tous, amour, paix, santé, bonheur.

    1. Avatar de Delphin
      Delphin

      C’est parce que le concentrationnaire des camps pensait que les juifs n’étaient pas tout à fait des humains comme les autres qu’il pouvait oeuvrer.

      C’est parce que l’agriculteur concentrationnaire pense que ses prisonniers ne sont pas tout-à-fait des animaux comme les autres qu’il peut oeuvrer.

      Que se recréent des conditions sociales dérivées de la crise de 29 aux Etats Unis et réapparaîtront le même genre de symtôme social, adapté à notre modernité :
      – misère noire
      – humiliation (Allemagne écrasée par les conditions de la défaite de 14, financières, territoriales).
      ———-
      Les lobbies sont tellement puissants, que même les agriculteurs bios ont intégré les termes »agriculture conventionnelle », utilisés au lieu de « agriculture industrielle ».
      L’agriculture industrielle actuelle n’a rien de conventionnel. 50 ans d’existence, c’est un peu juste pour parler de conventionnel.

      Pour une bonne agriculture, une agriculture et des agriculteurs (polyculture) à choyer, il faudrait une participation de tout le corps social (payer plus cher les produits, service national civique d’aide aux agriculteurs « nounous » des animaux 7 jours sur 7, 365 jours par an pour les soulager un peu etc.)

      Delphin

      1. Avatar de ouannesseuponneutime
        ouannesseuponneutime

        Pour une bonne agriculture, une agriculture et des agriculteurs (polyculture) à choyer, il faudrait une participation de tout le corps social …

        Une de mes filles (au chômage depuis plus d’un an) et son conjoint ont choisi d’aider un agriculteur voisin en difficulté (refus de crédit de la banque) en lui prêtant ce qui leur reste d’une prime de licenciement pour l’aider en partie à racheter un troupeau de moutons et son pré. En cas de difficulté majeure à rembourser le « capital » prêté, il a été convenu que le dit agriculteur leur paierait le solde en nature (viande, légumes, etc), au fur et à mesure des besoins, ainsi le couple s’est-il assuré de pouvoir nourrir la famille (5 enfants) dans les années à venir.

        Je ne connais pas les termes exacts de leur contrat, ni ne sais si le futur leur donnera tort ou raison, mais j’ai trouvé que l’idée (pragmatisme et inventivité) qui la sous-tend (au moins ce qu’ils m’en ont dit tout récemment) était belle.

        Bonne année à tous et à tous merci pour le blog !

    2. Avatar de nol
      nol

      Que Dieu prenne soin de nous et des dindes.
      Croyant à la réincarnation depuis le berceau, je ne suis cependant pas au fait des procédures post-mortem qui décideront comment ma petite âme sera réabsorbée dans la Grande Soupe Primordiale puis réactivée dans un autre organisme. Je prie donc humblement mon Créateur de m’épargner ce cauchemar récurrent où je me réveille halluciné dans le corps d’un poulet d’élevage industriel, à me disputer avec d’autres psychopathes aux yeux injectés de sang les pauvres 550 cm2 alloués par la réglementation, rendus fous par la vomissure blanche des néons, picorant non stop, et je peux apercevoir au bout du hangar, assis dans son bureau vitré qui surplombe le champ de ses esclaves, l’infâme humanoïde, une calculette dans la main, occupé à vérifier le montant des subventions européennes.

      1. Avatar de Dissonance
        Dissonance

        @nol

        Les 550cm² ne concernent que les cages dans lesquelles sont placées les poules pondeuses en élevage hors-sol. Il n’en va pas de même pour les élevages de pondeuses en semi-liberté, pas plus que pour les élevages de poulets de chair. Dans ces deux derniers cas, exit les cages, l’espace disponible est bien plus conséquent, mais il subsiste néanmoins bien d’autres problèmes pas moins lourds, tel que notamment, le microbisme se développant dans ces hangars confinés. Les mouvements de foule provoquant des étouffements en masse ne sont pas rares non plus dans ces élevages, comme quoi l’espace…

  27. Avatar de taratata
    taratata

    Merci pour cet exposé si juste et touchant .
    J’apprécie tout particulièrement « l’espièglerie  » du grand capital…
    Bon courage . Ecrivez de votre belle plume , mais des tracts aussi ! Nous ne nous laisserons pas faire !

  28. Avatar de Lisztfr
    Lisztfr

    http://cjoint.com/12jv/BAbw7RqRA3n.htm

    « Made in France ».

    Ca mérite d’être vu ! Y a pas écrit « Made in China »

    1. Avatar de Achille
      Achille

      Collector ?

  29. Avatar de DIX
    DIX

    PS : pour ceux qui parle de changer de stratégie, c’est mon projet d’installation.

    Je vais construire un local de transformation de mon lait avec un produit de qualité et un projet de magasin collectif.

    Je voulais vous montrer ce que vivent les paysans qui ont le sentiement de ne pas avoir d’issues.

    1. Avatar de Paco76
      Paco76

      @DIX
      Y’a t-il des aides financières nationales ou européenne pour ‘changer de stratégie’ avec votre ‘projet’ ambitieux ou bien les ‘gros’ céréaliers de la Beauce ramassent le tout ??
      Quand au ‘sentiment de ne pas avoir d’issues’, je vous assure qu’il est malheureusement partagé par beaucoup de salariés du privé ou du public (ouvriers, techniciens et même cadres)…

      1. Avatar de Dix
        Dix

        L’europe a ce que l’on appelle dans notre vocabulaire le « deuxième pillier de la PAC ». Il s’agit de cofinancement Europe – Région via le fond FEADER. Dans mon, 40% d’un plafond de 120 000 €

      2. Avatar de Paco76
        Paco76

        @DIX
        Merci pour cette information.
        Les choses peuvent donc évoluer dans le bon sens avec les Conseils Régionnaux et notre « Europe » souvent critiquée (à juste raison) en ce moment !?

      3. Avatar de Dissonance
        Dissonance

        @Paco76

        Dénoncer les gros céréaliers de la Beauce c’est une chose, ceci dit eux au moins sont vraiment producteurs. En revanche quand un groupe agro-industriel comme Doux (abattage et transformation de volailles) touche 62 millions d’euros en 2009 au titre de « l’aide à l’exportation » de ladite PAC, et que dans le même temps il délocalise l’essentiel de son activité en Amérique du sud, c’est à mon sens bien plus choquant. Moins image d’Epinal en revanche, sans doute.

      4. Avatar de dix
        dix

        Dans le cadre actuel, des solutions et des aides publiques existent pour « faire autre chose ». Autrement dit, comment sortir du cadre à partir du cadre. MAIS, comme je le disais plus haut, rien n’est gagné ! Si le porte monnaie des consommateurs n’est pas correctement pourvu, ces tentatives restent anecdotiques, des niches de marché. Dans un sens, c’est une façon de s’adresser aux consommateurs de l’étage supérieur pour redistribuer. Mais c’est élitiste de développer une commercialisation à forte valeur ajoutée en circuit court. Tout le monde n’en profitera sans doute pas….C’est pourquoi je pense que le cadre général est effectivement à revoir.

    2. Avatar de Jean
      Jean

      Avec des vaches à 12000 l de lait (par an, c’est à dire que la vache produit environ 15 fois sont propre poids en lait…), ça va être difficile de faire de la qualité !!!

      1. Avatar de dix
        dix

        TOTALEMENT FAUX Jean !

        Aujourd’hui mes taux cellulaire, les germes et le taux de matière grasse et de matière protéique n’a jamais été aussi bon dans mon exploitation (je suis en passe de gagner le challenge qualité de ma laiterie) ! Le seul hic sur la qualité que je vais resoudre en 2012 consistera à ne plus alimenter les bêtes en soja OGM, mais en PCR négatif (sans OGM). Enfin, sur la matière grasse, je vais intégrer la démarche bleu blanc coeur qui consiste à utiliser la graine de lin en alimentation animale pour augmenter significativement les OMEGA 3 du lait. Tout celà est possible à 10 000 L par VL. Viens chez moi on en discutera autour d’un bon verre…de lait frais. Et tu verras que j’ai des vaches qui brillent ! Comme toi, je pensais que nos systèmes au maïs ensilage c’était de la merde. Et en essayant de retrouver de l’efficacité et de la rentabilité dans ce système, j’ai découvert qu’il n’était en aucun cas incompatible avec la santé animale ou la qualité organo ou nutritionnelle du lait si y met les moyens.

      2. Avatar de michel lambotte

        Admettons, cependant, avez vous déjà calculez le rendement énergétique de l’entièreté de l’opération?

      3. Avatar de Michel Martin

        Pour le maïs, une expérience peut-être intéressante, celle de Michel Lucas, mais c’est en vendée. Un des points qui me semble intéressant, c’est de ne pas laisser le sol à nu qui produit des coulées de boues lors de grosses pluies et l’inutilité des désherbants.

      4. Avatar de dix
        dix

        Comme je l’ai dis dans ce blog, la question énergétique est cruciale ! Dans l’état actuel des choses, le bilan planète (NRJ directe et indirecte) n’est peut être pas aussi bon au 1000 L qu’un bilan sur une ferme POCHON, c’est vrai. Mais je suis en step by step. Si on veut changer de modèle énergétique pour la ferme laitière, il faut accepter de revoir à la baisse la productivité. Il faut que les économies d’energie humaine et pétrolière s’équilibre avec la perte de productivité. Et encore, ce n’est pas gagné que l’on réalise une plu value. Personnellement dans mon cas, parcellaire morcelé + production d’herbe pas sécuritaire pour le bilan fourrager, je pense que la conversion énergétique ne passerait pas. Pour l’instant je fais tourner la boutique et je prépare une valorisation de la matière première pour espérer un jour pouvoir me payer le luxe d’un système plus sobre…c’est ça le rêve mais je pense que le coût énergétique du système doit exploser pour passer à un autre. MAIS QUID DU RESULTAT SUR L’ENTREPRISE ?

      5. Avatar de michel lambotte

        Merci de votre réponse, mais je ne pense pas que le prix de l’énergie va exploser, il me semble qu’à un certain niveau (environ 100$ le baril) c’est tout le système capitaliste qui s’éffondre.
        Cela les riches ne le veulent pas et ont opté par obligation pour une réduction artificielle de la consommation pour les moins favorisés, c’est à dire nous (rigueur).
        Ils font coller la consommation d’énergie à un certain niveau de telle manière que le prix du baril soit limité.
        Nous n’avons pas le choix, c’est sur base volontaire qu’on devra passer à autre chose en se basant sur la satisfaction des besoins des plus démunis en consommant moins de ressources planétaires.
        Je sais que c’est pas gagné mais c’est nécessaire, il faudra que les agriculteurs et les citoyens puissent discuter de ce sujet autour d’une table.
        D’une manière ou d’une autre, nous devrons nous entraider.
        Nous n’en sommes encore qu’au début et je considère que l’évolution que vous entrevoyez va dans le bon sens.
        Votre démarchevis à vis du blog va dans ce sens et je vous en remercie.

  30. Avatar de Ardéchoix
    Ardéchoix

    Notre système capitaliste est fou ,le dernier scandale sur les implants mammaire est un exemple flagrant , histoire
    Si ces prothèses mammaires se vendaient comme des petits pains, c’est parce que leur prix était imbattable. Alors que l’entreprise commence à gravement souffrir de la baisse du dollar et de la concurrence asiatique, Jean-Claude Mas président du conseil de surveillance prend un virage stratégique qui lui sera payant: il décide de remplacer le gel de silicone traditionnel par un gel non-conforme, dix fois moins coûteux.Un additif pour carburants figurait-il dans la composition des prothèses mammaires défectueuses de l’entreprise PIP ? C’est ce qu’affirme RTL lundi 2 janvier; Cette opération lui permet de réaliser une économie d’environ un million d’euros par an. En 2008, PIP emploie 116 salariés et affiche un chiffre d’affaires avoisinant les 10 millions d’euros. Entre temps, en 2003, elle s’attire les faveurs du fonds d’investissement américain GEM, qui rentre au capital. L’avocat de l’entreprise PIP évoque une »démarche capitaliste »et »C’est un probléme économique ,c’est ça la réalité » .Nous y voilà « une démarche capitaliste » .En France On estime à 60 millions d’euros le coût de l’opération d’explantation, qui sera prise en charge par la Sécurité sociale.
    je crois qu’il est vraiment temps de changer de cadre

    1. Avatar de michel lambotte

      En plus toute l’opération sera comptabilisée en positif dans le PIB.
      Mais pourquoi se faire installer des implants mamaires ? Dans le domaine de l’épanouissement, il faudrait aussi changer de cadre.

      1. Avatar de gennesson
        gennesson

        Sauf la chirurgie réparatrice qu’il faut prendre en compte

      2. Avatar de Soizik
        Soizik

        Posez la question aux femmes ayant subi l’ablation d’un sein,suite à un cancer…

      3. Avatar de Efarista
        Efarista

        @ Soizik………. là bien sur s’impose une prothèse mammaire mais je pense que les implants dont parle Ardéchoix sont majoritairement un problème de gestion de l’apparence physique….qui s’apparente a la connerie humaine dans ce cas de figure.
        Ceci dit Messieurs, c’est quand même vous qui ne nous parlez pas les yeux dans les yeux !! éh oh ça va…. je plaisante !

      4. Avatar de Ardéchoix
        Ardéchoix

        @Efarista
        Cela doit être parce que je suis timide 🙂
        En ce qui concerne la suite du labo PIP ,deux autres sociétés se sont crées pour continuer la vente de protheses mammaires GEMCARE sociétés fille de GEM fond d’investissement , et France Implant Technologie toutes deux situés dans le Var .

      5. Avatar de michel lambotte

        @ soizik
        Veuillez me pardonner, je n’avais pas pensé à ce cas que j’excluais bien entendu de mon commentaire.

      6. Avatar de Bruno
        Bruno

        Cela doit être parce que je suis timide 🙂

        http://www.youtube.com/watch?v=opmX-X7XAd4 😉

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