2011 : UNE ANNÉE SANS HISTOIRE

Ce que l’année 2011 aura brillamment illustré, c’est comment la dérégulation et la privatisation engendrent le dérèglement. C’était prévisible me direz-vous, eh bien, apparemment pas pour tout le monde, et en particulier pas pour les personnes que nous nous évertuons, vous et moi, depuis quarante ans, à asseoir par nos votes à la tête des affaires.

On entend dire bien entendu dans certains cercles que l’effondrement que nous observons se déroule selon un plan prévu. C’est là une vue exagérément charitable de l’intelligence et de la compétence de ceux qui, tant sur le plan officieux que sur le plan officiel, nous dirigent. La panique qui règne en ce moment au sommet réfute à suffisance la thèse du complot.

Que retenir de l’année 2011 ? Une offensive en règle contre l’État-providence, à l’occasion d’une crise de la dette dont on a décidé en haut-lieu que seuls les salariés en règleront la note et dont on a oublié, là aussi, qu’il a été mis en place pour que le capitalisme soit supportable à la masse des perdants de ce système, qui ne protesteraient pas trop si on leur donnait de jouir quand même en paix des petits plaisirs de la vie.

Les salaires extravagants des dirigeants des grosses entreprises furent considérés en 2011 comme une curiosité dont il n’y a pas lieu de se préoccuper spécialement. De même, le fait que les dividendes augmentent alors que le résultat des sociétés baisse. De même encore, le fait que les grosses entreprises dépensent en lobbying des sommes plus importantes qu’elles ne versent en impôts. Simples curiosités que tout cela, tout comme les stock-options, qui tombent dans la catégorie fiscale des « gains exceptionnels », même si elles ont représenté dans les années récentes, 43% des revenus de la fraction la plus fortunée de la population française.

Quand ils ont tendu la main au secteur bancaire, les États sont tombés dans le trou où celui-ci se trouvait déjà. Pourquoi ? « Parce que nous avons vécu au-delà de nos moyens », nous serine la presse bien-pensante. Ah oui ? Ne serait-ce pas plutôt parce que les gains de productivité dus à l’informatisation et à l’automation ont précisément été confisqués sous la forme de dividendes et de rémunérations extravagantes, plutôt que de passer en salaires à ceux dont le travail produisait davantage ? Et que le pouvoir d’achat qui manque à l’appel a très généreusement été masqué par un accès facilité au crédit, lequel fragilise l’économie irrémédiablement en étendant le réseau des créances nécessairement douteuses puisqu’elles seront remboursées à terme à l’aide de salaires insuffisants et déjà hypothéqués. Il suffit alors d’un incident mineur, comme la crise des « subprimes » aux États-Unis, pour que le château de cartes s’écroule à l’échelle de la planète.

Il ne s’agit encore là que de la France, qu’en est-il de la zone euro dans son ensemble, et des mesures prises pour la maintenir en vie ? Trop peu, trop tard, et ceci depuis janvier 2010, quand les difficultés de la Grèce ne purent être ignorées plus longtemps. Les politiques, les financiers, s’efforcèrent de rétablir la confiance, de réunions de ministres des finances en réunions de chefs d’État, à 7, à 8, à 17, à 20 ou à 27. Comme si « la confiance des marchés » pouvait être restaurée à coups de phrases ampoulées ! La confiance, pour ceux-ci, signifie seulement que l’argent prêté leur reviendra, et grossi d’intérêts plantureux pour bien faire. Or les États, à l’image des ménages, sont aujourd’hui fauchés.

Les choses vont-elles pour autant mieux ailleurs ? La nouvelle classe des millionnaires chinois, nous révèle un sondage, ne rêve que d’une seule chose : de s’installer dans le XVIe arrondissement de Paris. Cela ne présage rien de bon pour l’économie chinoise. À moins qu’une bonne nouvelle ne se cache dans la mauvaise : que les dépenses des millionnaires chinois en exil boosteront les exportations de leur mère-patrie – qui ne peut plus vraiment compter sur nos propres achats, à nous Occidentaux, étant donné l’état de nos finances. Autre « BRICS » sur lequel nous comptons pour sauver l’économie mondiale, puisque nous avons nous jeté l’éponge : la Russie, où les manifestants hier se disaient prêts à faire une nouvelle révolution.

Et les États-Unis ? Le plafond de la dette publique a été rehaussé le 2 août pour atteindre le niveau confortable des quinze mille milliards de dollars. Toute amélioration de la situation est désormais impossible, l’opinion publique américaine s’étant clivée entre deux camps : ceux, d’une part, qui refusent toute imposition nouvelle du capital comme des gros revenus « pour ne pas pénaliser l’économie », ajoutent-ils sans rire, et ceux, d’autre part, qui entendent défendre les derniers vestiges de l’État-providence aux États-Unis. La vente des armes à feu dans le pays connaît un boum sans précédent, « dont il est difficile de deviner la raison », ajoutait de manière touchante le commentateur qui rapportait la nouvelle.

Dans le même registre des choses difficiles à expliquer, le fait que les camps d’« indignés » ont poussé comme des champignons à la surface du globe en 2011. Une autre curiosité sans conséquence, n’en doutons pas.

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361 réponses à “2011 : UNE ANNÉE SANS HISTOIRE

  1. Avatar de lou
    lou

    J’ai découvert le nom de Ron Paul en 2005 quand je me suis mise en quête d’info sur l’immobilier américain. Sur un blog lambda housebubble quelque chose, son nom apparaissait à longueur de commentaires, entre deux réflexions sur l’origine de l’augmentation des prix de l’immobilier: bien sûr, les clandestins mexicains…le coup de l’étranger je connaissais, mais pas celui du clandestin. J’ai vite arrêté ces lectures.

  2. Avatar de Imagine
    Imagine

    Une offensive en règle contre l’État-providence

    Cela ne peut se faire qu’avec la complicité des gouvernements politiques..
    Il va falloir exiger des garanties (sous peine de destitution immédiate)en 2012
    ou bien plus aucun dirigeant, ni public, ni privé !!

  3. Avatar de Jean
    Jean

    Je me souviens qu’étant enfant j’aimais bien trouver dans SPIROU -que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître- « les belles histoires de l’Oncle Paul ».

    Ben les voilà revenues les histoires, pas toujours très belles c’est sûr mais toujours bien contées et bien expliquées.

    Merci Mr Paul et je suis sûr que vous aussi vous les avez connues.

  4. Avatar de pierre gautier
    pierre gautier

    N’aviez-vous pas dit que l’euro devait disparaître avant noël?

    1. Avatar de Paul Jorion

      Bien sûr que non, où allez-vous chercher ça ?

      J’ai dit que, de la manière dont on est engagé – et on peut la changer – l’avenir de l’euro est un processus critique, c’est-à-dire que l’euro est condamné, mais qu’il est impossible de dire à quel moment précis il disparaîtra.

      De toute manière, je ne dirais jamais que l’euro « doit » disparaître.

      C’est toujours marrant, ces commentateurs qui interviennent pour la première fois, pour afficher leur ignorance.

      1. Avatar de Léoned
        Léoned

        Moi ce que j’aimerais c’est que l’euro perdure !

        D’abord, parce que quand je vais en Italie en Espagne ou en Allemagne, j’aime bien avoir la même monnaie dans mon porte-feuille !
        Ensuite, parce que quand je vais en Italie en Espagne ou en Allemagne, j’ai pas l’impression d’aller à l’étranger : je suis toujours chez moi.

        Z’avez eu une gamine Erasmus ? Moi oui ! Putain le pied : c’était en Italie (Florence) y’avait là des Français(e)s des Espagnol(e)s des Italien(ne)s des Belges des …., la VRAIE Europe, quoi !

        Quand est-ce qu’on va arrêter de confier la gestion de l’Europe à des gens qui n’en veulent pas ?

      2. Avatar de Jean
        Jean

        J’ai entendu Attali dire que l’euro pouvait « ne pas passer Noël

      3. Avatar de liervol
        liervol

        J’aimerais bien retourner faire les courses en Italie en lire, surtout qu’avec les dévaluations le peuple restait riche et les étrangers étaient heureux, d’ailleurs c’est avec cette même lire dévaluée x fois que les italiens ont acheté tout ou presque du bord de mer sur la côte d’azur, comme quoi encore une fois la monnaie forte, l’euro fort c’est un beau pipeau …
        il y a dix ans les kits euros de 15 euros de Monaco se vendait 1000 euros pour les collectionneurs
        c’est la seule chose positive qu’il arriva avec l’euro.

      4. Avatar de Marlowe
        Marlowe

        (…)ces commentateurs qui interviennent pour le première fois, pour afficher leur ignorance.

        L’ignorance, c’est parcequ’elle leur a été enseignée, à l’école et dans les supermarchés.

        Soyons patients avec ceux qui viennent à nous et voyons quelles sont leurs intentions.

        Merdre alors, je parle comme un curé aujourd’hui !

      5. Avatar de Léoned
        Léoned

        @Liervol

        J’ai pas dit que j’étais pour une politique de « l’euro fort » ! J’ai dit que j’étais européen !
        Que, où que j’aille en Europe (et sans doute ailleurs), je me sentais chez moi.

        On a confié la construction de l’euro à des gens qui sont contre la monnaie, pour qui la monnaie n’est qu’un « voile » (J-B Say) et on s’étonne que ça foire …

        Anecdote : le décor des billets. On a exigé que n’y soit présent que des choses qui n’existent pas ! Y’a eu un des billets qui a été refait par ce que son décor ressemblait trop à je ne sais plus quel pont réel. Pouvait pas mettre la tronche d’Européens dessus ? Style Beethoven, Cervantès, Dante, Shakespeare, etc. C’est pas ce qui manque ! Surtout pas ! Ça en aurait fait une monnaie populaire. D’ailleurs z’ont raté leur coup : les européens collectionnent les pièces à cause de leurs côté face : et pas celles de chez eux, celles des autres pays !

      6. Avatar de bertrand
        bertrand

        L’euro n’a rien à voir avec les dettes , il faudrait simplement créer un euro flottant ou dévaluable par pays.
        L’euro du pays et l’euro international commun ou 2 euros selon 2 zones géographiques à économie +- compétitives.

      7. Avatar de tchoo
        tchoo

        C’est toujours marrant, ces commentateurs qui interviennent pour la première fois, pour afficher leur ignorance.
        Il est possible de comprendre votre agacement
        mais, chacun peut faire une mauvaise interprétation de ce qu’il lit.
        Nous en avons quelques exemples ici, sans qu’ils se fassent vertement descendre

    2. Avatar de Léoned
      Léoned

      @ Bertrand

      Marre !

      Vous n’allez pas assez loin ! Je suggère de dévaluer l’euro corse (balance commerciale de la Corse déficitaire depuis au moins 40 ans), s’intéresser aussi aux cas de l’Auvergne, des Savoies, etc.

  5. Avatar de Pierre
    Pierre

    Salut,

    Quel est la valeur du CFA? Ca sert encore qq chose de le passer?

    Merci

  6. Avatar de Sylvain
    Sylvain

    « Crise de basse pression salariale » selon un certain Frederic L.

  7. Avatar de Lisztfr
    Lisztfr

    L’allocution du Président de l’Allemagne ce soir, Christian Wulff, à l’occasion des voeux de fin d’année, contenait un passage laissant entendre qu’il est possible de sortir de la Schuldencrise, la crise de la dette. Bon courage. On l’appelle monsieur smiley d’ailleurs, car trop souriant.

  8. Avatar de Genetais
    Genetais

    Le Canada supprime l’âge légal de départ à la retraite

    « Que retenir de l’année 2011 ? Une offensive en règle contre l’État-providence, à l’occasion d’une crise de la dette dont on a décidé en haut-lieu que seuls les salariés en règleront la note « 

    Sans doute parce que leurs fonds de pension n’ont plus un radis ou bien n’auront plus un radis très bientôt alors à quoi ça sert d’organiser la retraite, autant laisser les vieux travailler et puis comme les dépenses de santé coûtent cher, l’aspirine fera l’affaire…..

    http://www.lefigaro.fr/retraite/2011/12/23/05004-20111223ARTFIG00443-le-canada-supprime-l-age-legal-de-depart-a-la-retraite.php

  9. Avatar de izarn
    izarn

    Bonne lecture a recommander à tous. Et très pédagogique.
    Je repète ce qu’a dit Paul Jorion dans sa vidéo:
    Le TINA n’existe pas. Il y a bien des alternatives à ce système en train de crouler.
    Le capitalisme n’est pas « irrévocable », adjectif sorti par Draghi.
    Non cette Europe pas n’est pas irrévocable, non l’euro n’est pas irrevocable, et non le dollar n’est pas irrévocable.
    Si vous n’étes pas aveugles, vous les lecteurs de ce blog, vous l’aurez fort bien remarqué en 2011.
    Il y a bien une chose qui semble irrévocable: L’ultime fin de Bretton Woods et de l’hégémonie du dollar.

  10. Avatar de imagine
    imagine

    Après avoir créé la précarité de l’emploi, les rentiers prennent conscience de sa conséquence, la précarité de la rente.

    Les pensées, paroles et gestes sont comme des ronds dans l’eau
    Ils s’éloignent alentour, grandissant sans cesse en valeur
    Quand ils arrivent enfin, repus, au bout là haut, tout en haut
    Ils reviennent puissants, pour le meilleur ou le pire vers leur auteur

  11. Avatar de Arthurcouou
    Arthurcouou

    Deux propositions simples à l échelle micro economique:
    – imposer l utilisation de la pointeuses dans les entreprises, avec transmission à l administration du rapport mensuel de chaque salarie, de manière à ce que toutes les heures soient payées, y compris dans les petites entreprises.
    – bcp plus difficile, interdire les règlements en espèces de manière à régler le problème de l économie au chocolat.
    Bien évidemment ces mesures ne régleront pas le problème à l échelle macro, mais permettraient d eviter que l argent n échappe à l état, qui par hypothèse mettrait en place le « bon » système.

    1. Avatar de Ando
      Ando

      C’est une aliénation. Il y en a d’autres et d’autres exemples (ce jeune chinois qui a vendu l’un de ses reins il y a six mois pour acquérir un ipad..). La lutte contre cette forme d’aliénation est une discipline individuelle qui passe au minimum par le boycott de la publicité, si savante dans son art doucereux de la manipulation du désir (cet os/objet que l’on jette dans l’esprit du « consommateur » en lui susurrant « va chercher »), qui passe par la prise de conscience de cette culture du rien (non pas du vide) en passe de devenir la toile de fond culturelle planétaire, et qui permet à toutes les entreprises marchandes de se créer un semblant de légitimité par défaut (puisqu’il « n’y a rien d’autre »). La barbarie comme étape suivante de la consommation.

  12. Avatar de Mandarin
    Mandarin

     » Nous n’avons plus les moyens de leurs vies »

  13. Avatar de myrod
    myrod

    Dernièrement, j’ai lu de J. H. Reichholf « l’émergence de l’homme » ed. Flammarion : pas très récent, mais édifiant/passionnant. A prendre comme méthode d’analyse. Un ouvrage de biologie et écologie ici ? Ouvrir sur les questions restant à poser (même si c’est sans fin). Justement, l’explication du passé très lointain (à l’échelle de notre vie) peut permettre d’ouvrir une réflexion sur les fondamentaux de notre genre (même si comparaison n’est pas raison). Si j’ai bien compris, une de nos » branches » était fossoyeur, une autre chasseur et autre pasteur, .. Où a été la(s) bifurcation(s) maligne(s) ? celle qui a engendrait le pouvoir du petit nombre ? est-ce le néolithique : la possession de la terre ? la spécialisation qui donne les castes (guerriers, prêtres, et .. les autres) ? Quel ont été les sociétés qui ont respectaient l’équilibre interne et externe ? Pour comprendre et s’en inspirer, sachant que maintenant n’est comparable en rien avec le passé (en nombre de notre genre, en moyens techniques y compris de destruction).
    Suivre les « décroissants » ? retour aux noyaux de petits producteurs, voire aux réseaux ? C’est laisser la grande majorité de coté ; même si de leurs concepts, il serait bon d’en suivre certains.
    Suivre les « empires » ? castes et prédation : la chute a déjà eu lieu dans le siècle dernier. Nous n’avons plus de terres inconnues à coloniser.
    Continuer nos « démocraties » représentatives ? de quoi ? de nos affects tristes qui retournés sont devenus l’idéologie de la réussite/sécurité (cupidité devenu challenge, mensonge devenu marketing, jalousie/envie/peur devenue préférence nationale , etc)
    Ce qui a fait « l’émergence de l’homme » a été son adaptation, son nomadisme, sa transmission à la génération suivante : pas un gène nouveau du génie de la finance, du génie de la vapeur et du neutron, et même pas un nouveau langage/code. Un peu les communications : roue, voiles, internet (et des marchands, je ne garde que les logarithmes) ; et pas mal sa « culture » collective.
    Ce nouveau livre ne devrait-il pas être aussi collectif ? pas dans le sens, d’en enlever l’auteur (et ses droits). Mais, d’en rajouter la synthèse de près de 2 millénaires de réflexions et 7 milliards maintenant de membres. Nous sommes encore à « l’homme révolté » de Camus (à son analyse pertinente, froide aussi).
    Alors re écrire un nouveau contrat social, un cahier de doléances ? et surtout le faire passer pas les voies actuelles : le politique. Le moment serait opportun en cette année d’élection.

    1. Avatar de Delphin
      Delphin

      « Suivre les « décroissants » ? retour aux noyaux de petits producteurs, voire aux réseaux ? C’est laisser la grande majorité de coté ; même si de leurs concepts, il serait bon d’en suivre certains. »
      ———-
      Ca, c’est la caricature de la philosophie décroissance, telle que colportée par ceux qui n’en connaissant que « l’homme qu’a vu l’homme qu’a vu l’ours », affirment leur fantasme.

      Un monde de fin de l’économisme, où l’économie devient seconde, donc au service véritable du collectif, de l’intérêt général, s’intéresse plus que tout autre à la grande majorité et apporte justement à la fraction pauvre.

      Delphin décroissant diffamé (DDD)

  14. Avatar de Marlowe
    Marlowe

    La dette comme mondialisation réussie.

    Tous ceux qui ont voulu la mondialisation avaient-ils conscience que ce qui serait mondialisé ce serait la dette, comme je viens de le lire rapidement sur la version internet de Libé à propos de ces chefs d’entreprises chinois qui, faillis, tentent de fuir le pays, probablement pour rejoindre quelques devises égarées en Suisse ou aux Bahamas ?

    L’histoire retiendra avec quelle aisance la logique de la marchandise (le capital et sa loi d’accumulation) a triomphé de la vieille sagesse chinoise et des dogmes néo-staliniens.

  15. Avatar de Marc Croissant
    Marc Croissant

    Providence ; le mot est dérivé du participe présent de providere  » voir avant , prévoir  » et aussi  » pourvoir à  » …
    Comme  » manipulation génétique  » est devenue joliment OGM par la grâce du  » génie génétique  » !
    Providence de …prévoir…; dans Etat-providence serait devenu grâce aux manipulateurs qui nous  » gouvernent ,
     » Sainte-providence  » pour citoyens apeurés ;
    c’est la croyance religieuse qui nous est distillée chaque jour ; c’est bien cela  » le Prozac  » de notre époque !
    La bonne attitude , déchirer le voile pour que Vive l’Etat-prévoyant alimenté à la philosophie des Droits Humains .

  16. Avatar de Merl Mokeur
    Merl Mokeur

    Merci pour cette bonne synthèse. Contrairement à certains lecteurs, je ne mets pas gauche et droite dans le même panier même si je comprend les travailleurs anglais ou espagnols qui ont préféré s’abstenir que que renouveler leur confiance au social-libéralisme.
    En politique sans se faire d’illusion, il faut éliminer le plus mauvais et pour les 99% environ qui vivent de leur travail, le plus antisocial. Le programme caché de la Droite mais révélé par certains idéologues néolibéraux et le Medef est d’aggraver le chômage et la précarisation par leur politique de surévaluation de l’euro et de surendettement des Etats, puis d’imposer le démantèlement du salaire différé, protection sociale et services publics, ainsi que la baisse des salaires directs.

    « On entend dire bien entendu dans certains cercles que l’effondrement que nous observons se déroule selon un plan prévu. C’est là une vue exagérément charitable de l’intelligence et de la compétence de ceux qui, tant sur le plan officieux que sur le plan officiel, nous dirigent. La panique qui règne en ce moment au sommet réfute à suffisance la thèse du complot ».
    Cette phrase m’a fait penser à une vidéo qui parait-il ne plait pas en haut lieu sur l’exercice du pouvoir présidentiel depuis 2007
    http://videos.arte.tv/fr/videos/looking_for_nicolas_sarkozy-6273024.html

  17. Avatar de Genetais
    Genetais

    Mais où va t-il chercher tout cela Paul Jorion ?

    « Ne serait-ce pas plutôt parce que les gains de productivité dus à l’informatisation et à l’automation ont précisément été confisqués sous la forme de dividendes et de rémunérations extravagantes, plutôt que de passer en salaires à ceux dont le travail produisait davantage ? Et que le pouvoir d’achat qui manque à l’appel a très généreusement été masqué par un accès facilité au crédit, lequel fragilise l’économie irrémédiablement en étendant le réseau des créances nécessairement douteuses puisqu’elles seront remboursées à terme à l’aide de salaires insuffisants et déjà hypothéqués »

    Trois choses pour illustrer son propos, elles n’ont pas capacité à illustrer le capitalisme financier mais son fonctionnement ordinaire, domestique :

    Concernant les gains de productivité. L’histoire retient des 35h qu’il s’agit de lois Aubry I et II mais il y eut avant une phase De Robien obtenue par la CFDT, c’est à dire en fait un partage de la productivité par une baisse – négociée dans l’entreprise – du temps de travail et un partage du travail pour réduire le chômage. En fait en 97 lorsque la Gauche est revenue au pouvoir, c’est DSK qui a imposé la RTT par la négociation sociale en entreprise en obligeant celles ci à des gains d’au moins 12% de productivité par leur informatisation ou leur disparition. Ensuite Jospin a fait voter Aubry II pour faire passer toute la fonction publique à 35h sans trop se soucier de qui arriverait et surtout sans négociation locale.

    La régulation ne peut être qu’une démarche qui se décline dans tous les rouages de l’économie.

    Si la RTT s’est accompagnée très souvent d’un blocage des salaires, le crédit à cette époque là était aussi abondant. Je me souviens des demandes répétées et constantes des organisations de consommateurs déjà aux prises avec une deuxième loi sur le surendettement, exiger de Bercy l’encadrement stricte des crédits révolving. Ce que l’AFB s’était absolument refusée à faire en 97-98, considérant que les dégâts sur leurs comptes étaient insignifiants (1 à 2% de défaut) la suite allait se révéler bien plus dramatique et nécessiter deux autres lois sur le surendettement (Borloo 2003 et Lagarde 2009) qui encadraient enfin un peu le crédit.

    Comme le chômage augmente, que les salaires ne progressent que très peu, les dossiers de surendettement n’ont jamais été aussi nombreux et troisième illustration, Bercy et Grenelle viennent de décider de modifier le code du travail concernant les retenues sur salaire pour les saisie en vue de remboursement des créditeurs. Alors que les textes sur le surendettement se préoccupaient des charges familiales pour le « reste à vivre » cette fois, comme les financiers sont pris à la gorge, ils exigent les remboursements sans se préoccuper des conséquences sur les familles.

    Chômage, accident de la vie, rien à faire, je veux que vous me rendiez mon fric toutes affaires cessantes.

    Une autre illustration pour François Leclerc qui montrait que les banques en puisant dans les fonds de la BCE n’avaient que très peu de liquidités. En 97 encore, les organisations de Consommateurs avaient demandé à DSK la rémunération des comptes de dépôt. Durant près de deux années à raison d’une rencontre tous les dix jours à la Banque de France, les banquiers venaient avec 150 pages de rapport pour montrer que c’était le métier le plus misable de la terre et de l’autre, les organisation de consommateurs épuisaient un gros paquet de mouchoirs pour essuyer des larmes de tristesses devant les comptes des banquiers et de rigolade devant ce spectacle lamentable. On comprend aujourd’hui qu’ils y avait sans doute du vrai dans leurs propos, ce qui les rend encore plus lamentables.

    Trois ministres plus loin les OC épuisées constatairent que les banquiers eurent raison à l’usure.

    Si quelques personnes décident des chromosomes qui en assurent la reproduction du système financier, il faut aussi regarder toutes les nucléotides qui codent bêtement au quotidien pour son maintien.

    1. Avatar de Marlowe
      Marlowe

      A propos des gains de productivité et de l’irrésistible envolée du chômage.

      J’ai un exemple précis.
      Un imprimeur de livres remplace deux rotatives par une seule, tellement plus performante qu’elle produit la même quantité de livres que les deux anciennes sur une année.
      Sachant que les deux types de machine ont besoin de trois ouvriers pour fonctionner et qu’elle produisent en général en trois équipes de 40 heures, la nouvelle machine supprime 9 (3 ouvriers x 3 équipes) emplois.
      Les 9 emplois supprimés durablement deviennent une charge pour la société.
      Pour acheter cette machine dont la valeur est de 2.000.000 euros, les dirigeants de l’imprimerie ont emprunté à une banque et vont rembourser 2.400.000 euros, soit un produit pour la banque de 400.000 euros.
      Les dirigeants de l’imprimerie escomptent que la productivité de l’investissement va accroître leur profit, la « masse salariale » diminuant de 300.000 euros par an.
      Mais les clients, grandes entreprises d’édition, tiennent le raisonnement suivant : la nouvelle machine, plus productive, doit permettre à l’imprimeur de baisser ses tarifs, et d’au moins 10 %.
      Sachant que la nouvelle machine produit 3.000.000 euros de chiffre d’affaire par an, les 10 % représentent 300.000 euros, soit l’économie faite sur la masse salariale, mais les frais financiers demeurent, 80.000 euros par an et sont, par la grâce de l’Etat, déductibles.

      Cherchez l’erreur ! plutôt les erreurs !
      Le transfert de richesse se fait vers la banque et les gros donneurs d’ordre au détriment de la PME, des salariés et, in fine, de la société.

      Réfléchissez avant de parler des vertus de l’investissement et des gains de productivité.
      Dans l’exemple choisi, très réel, pour conserver l’équilibre social, il faudrait diviser le temps de travail par deux et doubler la charge salariale (terme comptable et non dénué d’idéologie).
      Où serait alors le profit ?

      1. Avatar de Ando
        Ando

        La diminution de la masse salariale est de 300 KE par an. Le prêt de la banque se traduit par un prélèvement de 400 KE sur la durée du prêt soit 57 KE par an pour une durée standard de 7 ans pour ce type de matériel (57 KE est une marge brute pour la banque, elle doit elle-même payer sa ressource). L’abandon de deux machines anciennes remplacées par une machine neuve doit se traduire en principe par des coûts de maintenance moins élevés, un coût énergétique moindre. On peut supposer que tous les clients ne seront pas en mesure de négocier une baisse de prix de 10%. Cet investissement n’enrichit pas la banque au-delà du raisonnable. Il est probable que les gains de productivité ne seront pas totalement consommés par une baisse des prix.

      2. Avatar de Leboutte
        Leboutte

        Oui oui oui !

        Il faudrait faire du taux de profit la valeur d’ajustement, comme ils disent actuellement de l’emploi et des salaires.

        Et ça, qui, ou quoi, fait l’ajustement, ça s’appelle un rapport social – qui est aussi un rapport de forces.

    2. Avatar de Marlowe
      Marlowe

      à Ando,

      On peut supposer que tous les clients ne seront pas en mesure de négocier une baisse des prix de 10 %

      On peut supposer n’importe quoi quand cela arrange le discours.

      Mon exemple ne vous a pas convaincu.
      Mais je ne voulais pas ne parler que des gains pour les clients, pour l’imprimeur ou pour la banque, mais du fait que pour des raisons de profit, et sous la grande justification nommée « gain de productivité » 9 emplois ont été supprimés durablement, ce qui n’a pas l’air d’être pris en compte par vous.

      1. Avatar de Ando
        Ando

        9 emplois ont été supprimés durablement, ce qui n’a pas l’air d’être pris en compte par vous. Vous avez raison, c’est la question centrale.

      2. Avatar de Maxfriend
        Maxfriend

        Démonstration intéressante Marlowe.
        Et comme vous nous suggérez de trouver les erreurs, voilà ce qui me gène dans cette histoire :
        Le fait que la PME se laisse imposer une baisse de tarif par son client. C’est signer son arrêt de mort. Parce que si le tarif est le seul argument sur la table des négociations entre PME et client, le client finira soit par imposer une (ou des baisses) à l’avenir jusqu’à l’insupportable par la PME, ou le client trouvera ailleurs une autre PME qui a faim et qui sera déjà moins chère. PME perdante dans tous les cas et là ce n’est pas 9, mais la totalité du personnel qui vient grossir les rangs des chômeurs.
        J’existe avec ma TPE artisanale depuis 14 ans en ne rentrant pas dans ce jeu. Des plus gros que moi ont mis la clé sous le paillasson en étant moins cher que moi. Mais ils ont trouvé sur leur chemin des moins chers qu’eux. Je me suis appliqué à faire « différent » et pas moins cher. Ce qui me permet de retrouver les gains de productivité liés à mes investissements dans mes résultats et pas de les « offrir » à mes clients.

      3. Avatar de Marlowe
        Marlowe

        à Maxfriend,

        Votre remarque est judicieuse.
        Je parle d’un exemple que je connais bien et je peux vous dire que les gros donneurs d’ordre ont réussi à faire baisser le prix de l’impression des livres au format poche depuis 10 ans alors que pendant les 7 premières années la capacité de production était insuffisante pendant quelques mois de l’année.
        Depuis, alors que la capacité a augmenté avec les mises en route de plusieurs équipements plus performants et que la demande a cessé d’augmenter, le niveau moyen des prix a encore baissé.
        Et certains imprimeurs ont transféré des machines anciennes vers des pays de l’Est…
        L’impression des livres en quadrichromie est encore plus sinistrée à cause de la présence sur ce marché des imprimeurs asiatiques et plus particulièrement chinois.
        Bien entendu il existe des secteurs d’activité pour les TPE et PME où la pression est moins forte, mais dans l’édition française, pensez que les 10 plus importants éditeurs, parmi environ 2000, font imprimer plus de 90 % des livres (non pas en nombre de titres mais en volume)
        Par ailleurs, mon propos n’est pas de proposer des cours de gestion, mais d’expliquer en quoi les « gains de productivité » sont une contradiction interne du capitalisme.

      4. Avatar de Maxfriend
        Maxfriend

        @ Marlowe

        Et certains imprimeurs ont transféré des machines anciennes vers des pays de l’Est…

        Délocalisation, comme dans tous les autres secteurs de l’industrie…C’est affligeant d’en être arrivé là, et je souscris pleinement à votre constat sur l’impact global des gains de productivité, lorsqu’ils ne sont destiné qu’à augmenter les rendements perçus par les investisseurs. Le « capitalisme » nous a quand même vendu ça comme une absolue nécessité, pour justifier des dégraissages massifs d’effectifs, massacré l’idée du rôle social de l’entreprise, et comme cela ne suffit toujours pas aux « rapaces-prédateurs-de-plus-value », ils délocalisent. Et la collectivité hérite des ruines qu’ils laissent derrière eux.
        J’ai par ailleurs, à travers votre exemple, une pensée pour mon père, typographe, 40 ans au contact du plomb, décédé après 5 ans de retraite…C’était il y a 25 ans. Cela donne une image de ce que doivent être aujourd’hui les conditions de travail des ateliers des pays de l’Est que vous évoquez…

  18. Avatar de jicé
    jicé

    En faisant le ménage dans mes fichiers, je tombe sur cette conférence de Jean Bricmont donné à Montpellier en 2010 : http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=18735

    50 minutes des plus utiles, qui recroisent l’essentiel de ce qui s’écrit ici en le plaçant dans l’horizon politique (c’est ce qui fait son intérêt). Le meilleur moment de la semaine, un sentiment tout spinoziste d’activation de l’intellect!

    Pour la conf audio en intégralité, voir le player en bas de page.

    Je précise de suite :

    1. que le site où j’ai retrouvé cette conférence n’est pas celui où je l’avais téléchargé initialement (pas retrouvé celui-là). Je ne renvoie qu’à la page de la conférence, au nez j’ai un poil de défiance à l’égard du site (détrompez-moi au besoin).

    2. Que je connaissais Bricmont pour son livre avec Sokal Les impostures intellectuelles, et qu’avant redécouverte du bonohmme sur la thématique de l’anti-impérialisme je n’en pensais pas du bien (eu égard à ce qu’il écrit sur Deleuze). Je n’ignore pas son positionnement anti-sioniste -il me semble qu’il est celui d’un Rony Brauman, cad rationnnellement et politiquement fondé-.

    Bonne écoute, ça vaut toutes les messes (sauf celles des grands compositeurs classiques, ça va de soi).

  19. Avatar de liervol
    liervol

    Voici pratiquement 2000 ans qu’on veut détruire le capitalisme, il est toujours là il n’a même pas eu besoin de ressusciter !!!

    Joyeuses fêtes à tous et oubliez de croire au Père Noël, relisez Candide ça n’a pas pris une ride !!!

    1. Avatar de Ando
      Ando

      Diable.. le capitalisme existait donc du temps de la Rome antique ?

      1. Avatar de alain audet
        alain audet

        Le capitalisme est le prolongement de l’instinct de conservation de l’homme des cavernes où il devait accumuler, quand il le pouvait, pour compenser les périodes creuses.
        Comme il n’avait pas de réel moyen de conserver sa nourriture les cycles abondances/ pénuries étaient court et ne pouvait jamais vraiment accumulé.
        Aujourd’hui la seule différence que nous avons avec l’homme des cavernes c’est la cravate, pour l’instinct ces la même chose.
        Mais, là où il y a différence c’est dans le cycle abondance/pénurie qui pour une bonne partie des préhumains de la planète ce cycle est presque inexistant. J’exclus évidemment le milliards et demi de personne qui actuellement ne mange pas à l’heure faim, mais c’est un autre sujet.
        Donc notre préhumain ne peut qu’accumuler encore et encore son instinct le poussant d’autant plus qu’il peut aujourd’hui conserver ce qu’il amasse ses moyens de faire étant entre autres l’argent.
        C’est un peu plus sophistiqué, en tant que moyen, qu’à l’époque des cavernes Mais mentalement très très compliqué et trop rapide comme changement parce que notre préhumain ne se rend pas encore compte qu’il en accumule beaucoup trop pour ses propres besoins au détriment de ses congénères. Au lieu d’évoluer cette instinct est devenu une déviation, espoir, nous le savons et sommes en mesure de corriger. Quand? c’est une autre question.

      2. Avatar de Ando
        Ando

        @ alain audet.

        Autre différence, avec la cravate: l’amour courtois.

      3. Avatar de Maxfriend
        Maxfriend

        @ Ando

        Diable.. le capitalisme existait donc du temps de la Rome antique ?

        C’est écrit au Capitole…en lettres capitales ! 😉

    2. Avatar de Charles A.
      Charles A.

      C’est inexact.
      Il y a 2000 ans, les rapports sociaux étaient dominés par l’esclavagisme,
      qui a cédé la place au féodalisme, écroulé lui-aussi sur ses contradictions,
      et qui a été dépassé par lecapitalisme.

      Son dépassement, comme les modes de production antérieurs,;
      n’a rien d’automatique, mais est sans doute à notre portée.
      Comme l’est la disparition de l’espèce,
      suite à la poursuite de la tyrannie du capital

      1. Avatar de Paul Jorion

        Charles A., ne fais pas l’idiot : la capitalisme C’EST LA NATURE HUMAINE ! Il a donc 2,5 millions d’années.

      2. Avatar de Pierre
        Pierre

        Non, c’est la massue LA NATURE HUMAINE…..
        Joyeuses fêtes.

      3. Avatar de Thom Bilabong
        Thom Bilabong

        Ah, je comprends mieux maintenant pourquoi il y avait des anthropophages dans ces époques reculées.

        C’était un moyen d’adorer à la fois Dieu, son prochain (la nature de son prochain) et le bien d’autrui (à savoir lui-même au sens premier) ! Lorsqu’on dit que l’homme est un loup pour l’homme, c’est faux ! Il faut dire que l’homme est un capitaliste pour l’homme, ce qui reflète beaucoup plus la réalité. Mais c’est difficile de regarder la vérité en face.

      4. Avatar de Tano
        Tano

        « Il y a 2000 ans… », mais non, cela existait avant comme nous le dit Paul Jorion.

        Par contre, si je voulais en provoquer certains, on peut même dire que Jésus est l’inventeur du capitalisme moderne:
        – bah! il multipliait bien les pains ex nihilo comme la FED et La BCE multiplient les billets, non?

      5. Avatar de liervol
        liervol

        entre le salarié qui trime en chine et l’esclave vous voyez une différence vraiment ???

    3. Avatar de RIOU René
      RIOU René

      @liervol

      Voici pratiquement 2000 ans qu’on veut détruire le capitalisme

      Vous faites coïncider la naissance du mouvement anticapitaliste avec celle de Jésus de Nazareth et vous avez raison. Par contre, je suis un peu plus gêné par votre deuxième prise de position…

      le capitalisme, il est toujours là….relisez Candide

      Tout est donc pour le mieux dans le meilleur des mondes…? Vous en êtes bien sûr ?

      Dans ce cas, ne vous sentez-vous pas un peu seul parfois ?

      1. Avatar de liervol
        liervol

        non je pensais à il faut cultiver son jardin, tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes c’est l’ironie de Voltaire qui s’exprime là, le jardin c’est ce qu’il est possible d’améliorer, ok c’est l’environnement proche mais avec des tas d’environnement proche mis bout à bout qui sait ???

    4. Avatar de Jérémie
      Jérémie

      2000 ans vous en êtes sûr ? Vous savez cela m’étonnerait fort que cela puisse perdurer tout le temps ainsi sur la terre. S’il vous plaît mon cher n’en soyez pas plus Candide de votre coté.

      Vous savez il n’y a pas non plus que les gens du socialisme qui croient beaucoup au Père Noël, non je vous en prie pour vos enfants et vos ami(e)s relisez plutôt le grand personnage de l’Avare dans Molière. Vous y verrez également des choses bien plus pathétiques à voir ça n’a pas pris une ride non plus, croyez-moi.

      Joyeuses fêtes aussi à vous.

    5. Avatar de zndeplus
      zndeplus

      Il se murmure même que les dinosaures ont disparus justement parce qu’ils n’ont pas adoptés le capitalisme… 2000 ans pourquoi s’arrêter là ? l’échelle des âneries est infinie…

      1. Avatar de RIOU René
        RIOU René

        @zndeplus

        Bravo! C’est comme cela qu’il faut répondre.
        Ça fait du bien de rire.
        Merci à vous

      2. Avatar de liervol
        liervol

        attention le rire c’est aussi commercial que le reste peut être même plus encore !!!
        voyez la publicité !!!

      3. Avatar de Marlowe
        Marlowe

        La seule explication à cette perdurence du capitalisme dans le temps serait que le capitalisme est d’origine divine.
        Misère.

      4. Avatar de zndeplus
        zndeplus

        @ liervol
        vous avez raison le rire est forcément un rapport marchand… Moi-même je ne ris jamais sans le ticket de caisse qui va avec, il me sert en quelque sorte de prompteur… et cela depuis 2 000 ans de publicité capitaliste !

      5. Avatar de zndeplus
        zndeplus

        @ Marlowe
        Il y a la très jolie formule de Jules renard : « J’ai toujours pensé qu’au dessus de Dieu il y avait quelqu’un qui préférait rester anonyme ».
        Un conseil d’administration peut-être ?

      6. Avatar de BasicRabbit
        BasicRabbit

        Meuh non! Le capitalisme et le communisme sont éternels. Et ils sont faits pour se fédérer harmonieusement. Pour l’instant on termine l’exploration des extrêmes.

      7. Avatar de vigneron
        vigneron

        La seule explication à cette perdurence du capitalisme dans le temps serait que le capitalisme est d’origine divine.
        Misère.

        Ouhhh ! c’est bien ça, Marlowe, d’essayer de faire perdurer un néologisme d’auteur catholique.

        Mon cœur ne bat plus le temps, c’est l’instrument de ma perdurance, Et l’impérissable esprit envisage les choses passantes. ( Claudel, Gdes odes, 1910, p. 241).

        C’est mieux que « perdurabilité » , hein ? Mais avec un A comme perdu-rAnce c’est beaucoup mieux encore…
        Et pas besoin de rajouter « dans le temps », pléonasme navrant.
        Et puis svp respectez les règles de temps, après « serait que » vous me foutez un subjonctif, « soit », ou mieux, « fût », sûrement pas « est », surtout venant d’un prétendu mécréant comme vous…
        Par contre je vous laisse votre « Misère. » final, je l’entoure de rouge, je note « Oui » à coté et ça fera mon appréciatio finale.
        Ps : il est manifeste que dans le secteur Edition/Imprimerie votre rayon c’était le commercial ou la comptabilité, pas la correction ou le comité de lecture.
        Allez, bon prince, je vous la refais à l’endroit votre lourdingue de phrase…
        « Misère… mais alors…une origine divine serait donc bien la cause unique de la perdurance capitaliste !? « 

      8. Avatar de liervol
        liervol

        Marlowe même les religions sont du capitalisme, vous souvenez vous entre autre de la vente d’obligations sur le paradis qu’on nomma les indulgences !!! lol

    6. Avatar de Macarel
      Macarel

      Le capitalisme s’est développé à la fin du moyen-âge avec les villes, les bourgs et donc les bourgeois. Donc il serait plus juste de dire que le capitalisme a 500 ans d’âge, mais sûrement pas 2000 ans. Par contre l’échange de marchandises ou de services, et certaines formes de marché existe depuis 2000 ans et plus.
      Le capitalisme c’est la volonté par une minorité de capter et d’accumuler le maximum de richesses en un minimum de temps, en faisant porter les externalités sur les autres et la nature.
      C’est en fait une forme d’aliénation mentale qui s’est emparée d’une classe, la classe des bourgeois à la fin du moyen-âge. Sans doute pour oublier les disettes des temps anciens. Thésauriser, thésauriser pour conjurer le mauvais sort et se battre pour la possession des ressources naturelles…
      Ce comportement est totalement inadapté aujourd’hui que nous aurions assez de nourriture pour nourrir tous les habitants de la Terre si la richesse était plus équitablement répartie. Tout comme le fait que nous mangions comme des goinfres en particulier lors des fêtes de fin d’année n’est plus adapté en ces temps d’abondance. Tellement inadapté que cela fait se développer l’obésité, et les maladies qui vont avec.
      Je parle des sociétés encore qualifiées de riche (et de ceux qui ont encore assez de pouvoir d’achat dans ces sociétés) et non des pays (ou des groupes humains) où malheureusement par suite d’une répartition très inéquitable des richesses, la famine sévit encore (ou la mal bouffe).

      1. Avatar de NewOdd
        NewOdd

        je pense qu’une bonne cure de « l’éthique protestante et l’esprit du capitalisme » par Max weber s’impose:
        http://fr.wikipedia.org/wiki/L'éthique_protestante_et_l'esprit_du_capitalisme

      2. Avatar de Merl Mokeur
        Merl Mokeur

        Sur le capitalisme le Que sais je de F.Perroux (ancien), l’article de S.Amin dans Encyclopédie Universalis, remplacé récemment par l’article de D.Plihon. L’article de Wikipedia ouvre quelques pistes. Aucun auteur important ne fait remonter le capitalisme aux débuts de l’humanité.

        http://fr.wikipedia.org/wiki/Capitalisme#R.C3.A9f.C3.A9rences

      3. Avatar de jducac
        jducac

        @Macarel 27 décembre 2011 à 15:21
        Vous dites :

        Le capitalisme s’est développé à la fin du moyen-âge avec les villes, les bourgs et donc les bourgeois. Donc il serait plus juste de dire que le capitalisme a 500 ans d’âge, mais sûrement pas 2000 ans. Par contre l’échange de marchandises ou de services, et certaines formes de marché existe depuis 2000 ans et plus.

        Si l’on s’intéresse au processus fondamental du capitalisme : épargne /accumulation / investissement dans des moyens plus performants et dans des endroits plus judicieux/ puis reprise d’un nouveau cycle, on s’aperçoit qu’il est bien plus ancien que ce que vous dites.
        Voyez cette robinsonnade. http://www.pauljorion.com/blog/?p=19059#comment-129478

  20. Avatar de Ando
    Ando

    Tout compte fait, l’année 2011 ne s’est pas si mal passée.

    http://www.youtube.com/watch?v=Tz1kjyE6kVg&feature=related

  21. Avatar de Thom Bilabong
    Thom Bilabong

    J’ai trouvé ce panorama de l’année absolument super. Merci Stéphane Paoli.

    Il était diffusé sur 3D, le Journal d’hier Dimanche 25.
    Bonne écoute.

    1. Avatar de Les déséquilibre de l'équilibre mondial
      Les déséquilibre de l’équilibre mondial

      On regarde le Zapping 2011….

      Puis on remet la phrase à Paul Jorion :

      La nouvelle classe des millionnaires chinois, nous révèle un sondage, ne rêve que d’une seule chose : de s’installer dans le XVIe arrondissement de Paris. Cela ne présage rien de bon pour l’économie chinoise. À moins qu’une bonne nouvelle ne se cache dans la mauvaise : que les dépenses des millionnaires chinois en exil boosteront les exportations de leur mère-patrie.

      Puis, on médite…….

      1. Avatar de ThomBilabong
        ThomBilabong

        Puis, on médite…….

        Non, moi je lis : « puis on hérite… » 🙂

      2. Avatar de Les déséquilibre de l'équilibre mondial
        Les déséquilibre de l’équilibre mondial

        lol ! Pas faux ^^

        L’élite mondiale se diversifie !

  22. Avatar de Gudule
    Gudule

    Merci et je vous souhaite d’agréables moments de partage pour ces fêtes de fin d’année .

    Je trouve les articles de ce blog pertinents, honnêtes et pédagogiques, ci joint le lien d’un billet interessant et lucide, lu sur contre info. par Michael Hudson (que je suis contente de lire et de découvrir à cette occasion.)

    http://contreinfo.info/article.php3?id_article=3140.

    Bien cordialement.

    Gudule.

    1. Avatar de alain audet
      alain audet

      Merci pour l’info. Bonne analyse.
      Maintenant attendons les solutions dans 1 et 2 ,peut-être.

    2. Avatar de liervol
      liervol

      Tout ceci je ne le sais que trop, mais je ne vois pas comment faire que les peuples se révoltent contre ceci, car malheureusement la seule chose que veulent ces peuples c’est utiliser leur carte bleue, alors comme ça nous ne sommes pas sorti de l’auberge et plus le temps passe plus l’étau se ressert d’autant plus qu’on les distrait avec les communautarismes en tout genre.
      En plus il règne un tel égoïsme en bas qu’il leur est facile de s’en servir, regardez donc le cas d’école de la Grèce, regardez donc les différences inter générations ici et vous voulez croire que vous pouvez changer le monde ??? c’est bien triste à dire mais on peut manipuler les foules dans ce qu’elles ont de pires mais les faire avancer dans ce qu’elles ont de mieux ça reste du domaine de l’utopie.

      1. Avatar de alain audet
        alain audet

        À ce jour c’est quand ça fait mal que l’humanité avance, je n’ai pas dit évolue, car même si elle avance ce n’est que dans la continuité c.à.d. après être reparti à zéro dans la même direction.
        Je reviens à mon film  »Un jour sans fin » ou après plusieurs et plusieurs faux départ le  »héros » finit par comprendre.
        Nous connaissons le phénomène.À quand le vrai départ?

    3. Avatar de ThomBilabong
      ThomBilabong

      Ce n’est pas un prophète mais un excellent analyste qui – en creux – met de surcroît en évidence des solutions allant des plus gentilles au plus radicales. Pas mal.

      1. Avatar de Gudule
        Gudule

        Oui, je partage ces points de vue, excellent analyste et developement clair, voyons pour la suite…à venir.

        Gudule

  23. Avatar de Imagine
    Imagine

    Après tout, pourquoi travailler ?

    http://fr.news.yahoo.com/le-chômage-à-son-plus-haut-niveau-depuis-170903255…

    puisqu’il n’y a que 3% de l’argent à gagner dans l’économie réelle..
    97% de l’argent restant est dans les coffres des spéculateurs tueurs

    La civilisation humaine n’est qu’une longue suite de génocides, que ce soit par les armes ou la misère créée volontairement !!

    1. Avatar de liervol
      liervol

      ¨Pourquoi travailler ? mais parce que sinon on s’ennuie, il faut des buts, et Paul en a trouvé un avec sa croisade sinon travailler pour consommer aucun intérêt, travailler parce qu’on aime ce que l’on fait devrait être le lot de tous, travailler par plaisir et non pas pour consommer stupidement, travailler pour améliorer la vie pour ajouter du sourire et des rires, pour concevoir une fraternité au lieu d’une compétition stérile et stupide comme aujourd’hui.

  24. Avatar de Marian Wielezynski
    Marian Wielezynski

    A propos du libertarianisme,
    Je suis d’accord avec Paul Jorion au sujet du silence à observer sur l’éventuelle candidature de Ron Paul. Inutile d’en rajouter. En revanche, lorsque l’on affronte un adversaire, il vaut mieux le connaître et montrer la faiblesse de ses armes. Les fanatiques du marché recherchent chez les économistes des arguments pour défendre un pseudo « ordre naturel » justifiant tous les conservatismes. Il faut « laisser faire », nous dit le libéralisme et alors les lois de l’offre et de la demande rétablissent automatiquement les équilibres. Mais il y a un domaine où le raisonnement ne tient pas : c’est celui du profit.
    L’économiste libéral soutient que le profit nait de la différence entre les recettes et les dépenses occasionnées par la production. Le problème c’est qu’une bonne partie des ventes se fait à des clients qui n’ont parfois que leurs profits pour vivre et qui doivent avoir vendu leurs marchandises avant de pouvoir connaître leurs ressources disponibles pour pouvoir acheter. C’est le cas notamment des salariés actionnaires qui participent aux résultats de leur entreprise. Tant que leur entreprise ne connait ni le montant définitif de ses ventes, ni celui de ses dépenses totales, il n’y a pas de profits à partager et donc pas de consommation possible de la part de ces actionnaires. Or, toutes les entreprises sont dans l’attente du résultat des ventes avant de connaitre leurs profits, donc le système dans son ensemble est constamment voué à être en état de surproduction. Les profits destinés aux actionnaires étant indisponibles pendant la période de production, il y a beaucoup de marchandises qui restent sur les étagères et de travailleurs qui doivent rester chez eux.
    Cette simple constatation fait voler en éclats le dogme de loi des débouchés, dite loi de Say, reprise par Ricardo, et qui est le fondement de tous les modèles économiques libéraux depuis deux siècles. Pour établir ce dogme, les économistes libéraux nous disent que la surproduction générale est impossible puisque la production crée sa propre consommation. Mais c’est le contraire que l’on observe : la surproduction est permanente et il faut trouver les moyens de s’en sortir.
    Parmi ces moyens, il y en a au moins un qui mérite notre attention. Un moyen qui permet aux chefs d’entreprises de payer aux actionnaires, et à eux-mêmes en passant, des profits en avance. Ces profits payés d’avance sont prévus par le Code de Commerce et ne sont pas du tout illégitimes. On n’en parle pas beaucoup parce que l’on ne se rend pas compte des effets qu’ils peuvent avoir sur la masse monétaire, mais on a tort. Sans ces avances, il n’y aurait pas d’équlibre entre l’offre et la demande. Il n’y aurait pas non plus de capitaux disponibles pour la spéculation. En effet, les avances font des dépôts bancaires et les dépôts bancaires font des sommes égales à 30 fois au moins leurs montants pour des opérations financières diverses et (a)variées.
    Voici quelques exemples d’acomptes sur dividendes 2012 (date et montant) versés en avance en France entre le 8 septembre et le 16 décembre 2011, alors que l’exercice 2011 n’est pas terminé :

    Gdf Suez (15/11/11; 1 868 608 756 €),
    France Telecom (8/9/11; 1 589 315 972 €),
    Total (3/12/11; 1 285 635 000 €),
    EDF (16/12/11; 1 053 854 000 €),
    LVMH (2/12/11 ; 392 513 786 €),
    Vinci (15/12/11 ; 306 018 297€), etc…
    .
    Ces profits seront « régularisés » mi-2012. En attendant les assemblées générales qui les valideront à cette période, ils auront été utilisés à quoi ?… Probablement à acheter des marchandises comme le prévoit la loi de Say, mais aussi des titres financiers sur des marchés à l’utilité douteuse. Dans quelles proportions ?, personne ne le sait, et les fanatiques du libéralisme encore moins que les autres, car ils refusent de voir l’inefficience des marchés tant qu’ils s’en amusent. Réfuter la loi de Say s’avère alors nécessaire pour renouveler la science économique.

    1. Avatar de RIOU René
      RIOU René

      Bien argumenté. Il ne faut pas oublier de préciser, comme le démontrent à l’envi Paul Jorion et François Leclerc, que les détenteurs de la richesse jouent au monopoly avec notre argent sans se préoccuper des règles du jeu puisqu’ils peuvent changer ces mêmes règles quand ça les arrange.
      Le système fonctionne comme une tyrannie sous le masque de la démocratie.
      Et bien sûr à leur profit.

    2. Avatar de liervol
      liervol

      Je ne vois pas du neuf là dedans, je ne vois pas ce que vous semblez découvrir ?
      qu’on soit en surproduction, ce n’est pas nouveau, c’est même né en occident depuis le siècle dernier, c’est pour ça qu’on organise la spéculation pour simuler la rareté.
      Les hommes sont tarés avec leur commerce et vous ne les changerez pas car ils ne savent pas concevoir autre chose que le commerce à la condition humaine.

  25. Avatar de keskizpass
    keskizpass

    Ce « Nous n’avons plus les moyens » vous donne des migraines sans pareil…

    Petit bilan et tour d’horizon de nos économistes sur la question de la dette

  26. Avatar de Perconoux
    Perconoux

    HS – A propos [entre autre] de l’usure dans les religions, voila un outil original: http://www.pitchinteractive.com/bibleQuran/#usury

    Relayeur: http://owni.fr/2011/12/26/data-en-forme-owni-florilege-2011-best-of/

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