Billet invité
“L’Union européenne apprécierait que les membres du G20, ainsi que d’autres pays membres du Fonds monétaire international financièrement solides, soutiennent les efforts visant à préserver la stabilité financière mondiale en contribuant à augmenter les ressources du FMI”, a déclaré hier soir Jean-Claude Juncker, le chef de file de l’Eurogroupe.
C’est par cet appel peu glorieux que la dernière réunion des ministres des finances s’est conclue, après enregistrement de promesses de prêts bilatéraux au FMI pour un montant de 150 milliards d’euros. Les Britanniques ont refusé leur écot et l’objectif de 200 milliards n’a pas été atteint : “Le Royaume-Uni a toujours été prêt à envisager des ressources supplémentaires pour le FMI, mais pour sa mission mondiale”.
Les discussions concernant le MES (Mécanisme Européen de Stabilité) n’ont quant à elles pas encore abouti : elles portaient sur le calendrier d’appel de son capital de 80 milliards d’euros, ainsi que sur le projet de son augmentation, avant d’aller ensuite sur les marchés pour emprunter et disposer de 500 milliards d’euros. On revient sur cette inconnue : le MES est un FESF mieux capitalisé mais pourvu des mêmes défauts de construction. L’appel du capital est prévu échelonné en cinq fois, mais les deux premiers versements pourraient être regroupés, afin de rendre le dispositif plus crédible. Toutes ces mesures sont à l’image des difficultés que les États européens rencontrent quand il s’agit de refinancer la dette des pays en difficulté, devant pour ce faire emprunter alors qu’ils doivent réduire leurs déficits, et que les soutiens extérieurs à la zone euro qu’ils appellent font défaut ou sont minimes. La Russie a annoncé pouvoir aller jusqu’à 5 milliards de dollars.
Une fois de plus, le compte n’y est pas si l’on prend en considération les besoins de financement italiens et espagnols, additionnés à la poursuite des programmes déjà décidés. La crédibilité de l’ensemble des décisions du dernier sommet est en cause par voie de conséquence. Devant le Parlement européen, Mario Draghi, le président de la BCE, a élargi le sujet et mis en évidence les tensions “sans précédent” qui parcourent le marché obligataire en donnant les chiffres tous besoins confondus pour le seul premier trimestre 2012. Ceux des États seront de 250 à 300 milliards d’euros et les banques auront besoin de 230 milliards d’euros, sans compter 200 milliards d’euros d’obligations collétarisées qui viendront à échéance courant 2012. Mener de pair l’ensemble de ces refinancements dans le contexte actuel est une tâche problématique.
Une fois n’est pas coutume, cette situation a conduit la BCE a faire part de ses inquiétudes à propos du système bancaire, au risque de contribuer à affoler les marchés. Celle-ci estime dans son dernier rapport semestriel que “l’augmentation ces six derniers mois de la probabilité qu’une ou plusieurs banques de la zone euro fassent défaut a été plus rapide et plus forte que par le passé, cet indicateur de risque systémique atteignant des sommets jamais observés depuis le début de son calcul en 2007”. Il tourne autour actuellement autour de 25%, selon la BCE.
Vitor Constancio, le vice-président de la BCE, en a tiré comme conclusion que les risques pour la stabilité financière “se sont accrus de façon considérable au second semestre”, ainsi que la contagion entre crise de la dette, fragilité du secteur et faible croissance économique. Pour estimer ensuite que les financements illimités décidés par la BCE “éliminent toutes les excuses [invoquées] pour réduire le crédit”. Une enquête réalisée en France par l’Association française des trésoriers d’entreprise” (AFTE) – les grandes d’entre elles – a cependant abouti à la conclusion que “les recherches de financement sont jugées quasiment aussi difficiles qu’elles l’étaient à la fin de l’année 2008”, les marges bancaires ayant par ailleurs tendance à augmenter.
S’essayant dans son nouveau costume au langage elliptique qu’affectionnent les banquiers centraux, Mario Draghi a délivré son verdict au Financial Times : “L’important est de restaurer la confiance des gens – des citoyens comme des investisseurs – dans notre continent”. “La politique monétaire ne peut pas tout faire” a-t-il excipé, campant sur ses positions et renvoyant à la discipline budgétaire, ainsi qu’aux réformes structurelles habituelles; à la nécessité d’également disposer d’un pare-feu, en référence au FESF dont la BCE s’apprête à devenir le gestionnaire (mais pas le financier). Critique implicite de ce qui a été accompli, il a considéré dans son interview que l’on a mis la charrue avant les bœufs, et qu’il aurait fallu que le fonds soit opérationnel avant d’envisager la recapitalisation des banques. De même que pour la décote de la dette Grecque, qui aurait dû attendre.
Cette dernière question a été l’occasion d’exprimer une chose peu fréquente de la part d’un banquier: un cri du cœur. “C’était une idée épouvantable qui a un impact fort en terme de manque de confiance des investisseurs”, a déclaré dans le quotidien économique italien Il Sole 24 Ore Baudouin Prot, depuis peu président de la BNP. Ajoutant “Il est très désagréable que cet incident ne soit pas encore terminé et il est inacceptable” que certains essaient de faire monter cette prise en charge par les banques du déficit grec.
Pouvait-on attendre ? La Grèce va traverser « une période cruciale », a averti Pantélis Kapsis, le porte-parole du gouvernement. Tout est suspendu, dont le versement d’une nouvelle tranche d’aide de 89 milliards d’euros, aux progrès des négociations entre le gouvernement et l’Institute of International Finance (IIF) sur la décote de la dette grecque, sans lesquels le dernier plan ne tient pas debout. Des signaux apaisants sont lancés à son propos, mais peu de progrès sont enregistrés. Tandis que les dérapages budgétaires se poursuivent et que de nouvelles mesures d’austérité vont être exigées : le bateau est ivre.
L’Espagne est bien placée pour la rejoindre. Alors que le taux de chômage officiel approche 23%, un nouveau train de mesures de rigueur budgétaire est en passe d’y être adopté, dont l’ampleur dépendra de la réduction du déficit cette année. Si celui-ci est comme prévu de 6%, il sera de 16,5 milliards d’euros, mais s’il devait s’établir à 7%, 10 milliards d’euros de plus d’économies seraient à trouver dans le budget 2012, qui doit être adopté avant la fin mars. Il était de 9,3% du PIB en 2010. La “loi de stabilité budgétaire” devra être adoptée en janvier, qui complétera la “règle d’or” adoptée en septembre dernier, selon laquelle le déficit structurel ne pourra pas dépasser 0,4% du PIB à partir de 2020, et la dette 60%. Cette première phase est toujours la plus facile, c’est ensuite qu’il apparaît que le navire ne répond pas comme prévu aux commandes.
Mariano Rajoy, le chef du gouvernement, a également estimé indispensable de poursuivre l’assainissement du secteur bancaire, afin de “dissiper les doutes sur la valeur des actifs, surtout immobiliers, qui empêchent un accès adéquat au marché des entités financières et contaminent aussi la crédibilité de la dette publique”, tout en appelant à ce que la valorisation des immeubles et terrains en possession des banques soit “très prudente”… De l’art de dire une chose et son contraire.
Poursuivant son tour du monde avec escales, Christine Lagarde vient au nom du FMI avertir à nouveau que l’économie mondiale “se trouve à un tournant très dangereux”, tentant ainsi de récolter des fonds pour sauver l’Europe. En France, la ministre du budget, Valérie Pécresse, justifie le montage impliquant le FMI, car “seul le FMI a la compétence pour mettre en place des plans de redressement des finances publiques et contrôler ces plans de redressement”, à l’opposé de la BCE.
Ainsi va cahin-caha le monde, ce matin.
158 réponses à “L’actualité de la crise : DES AMBITIONS SANS MOYENS, par François Leclerc”
Je rêve ?
Cela veut il dire que la BCE donne 25 chances sur 100 de faillite bancaire en 2012 ? ?
Je pense que dans nos anticipations pour 2012, nous pouvons inscrire :
1/ la défaillance du système bancaire privé (ce n’est pas une nouveauté) suite à la dégradation financière des États incapables d’honorer leurs échéances ;
2/ l’assèchement des fonds du FMI (c’est plus nouveau) suite au tarissement de ses sources (les pays solvables).
PS : je ne crois pas un instant à la promesse de don façon téléthon de l’UE (les 150 milliards d’euros). La « troïka » n’a toujours même pas été foutue de verser les 8 petits milliards promis à la Grèce ! Quant aux USA, ils bouchent fébrilement des trous de plus en plus abyssaux (les 1.000 milliards de dollars supplémentaires récemment votés par le Congrès pour éviter le blocage de l’État fédéral le 23 décembre à minuit !)
PPS : le plus drôle sera précisément la dégradation de la note du FMI par la troïka des agences de notation 😀
Le Yéti
AH oui j’avais pas pensé à ça. A la notre dégradée du FMI.
Mais après, les agences, que pourront-elles encore dégrader ?
Quand cette perspective deviendra évidente pour les décideurs, n’auront-ils pas d’autre choix alors que de sortir du cadre ? Ou bien trouveront-ils encore de nouveaux procédés dilatoires ?
à Pierre-Yves,
Ce que les agences ne pourront pas dégrader, c’est bien la vie sur terre puisque c’est déjà fait.
Les agences pourraient se dégrader entre-elles!
D’ailleurs c’est vrai, pourquoi on les dégrade pas les agences? Pourquoi on les note pas?
Tant qu’on est dans la cours de la maternelle, autant faire joujou jusqu’aux grandes vacances!
C’est pas moi, m’sieur, qu’il dit déja le p’tit, c’est le grand là-bas sur son île! C’est lui qu’il faut punir, pas moi, m’sieur, pas moi en premier! Mais ma fessée j’la veux quand même, m’sieur! J’l’ai méritée m’sieur…
C’est la dette qu’émet une entité qui reçoit une notation : c’est une évaluation du risque de non-remboursement du principal et de non-versement des intérêts. Si une agence de notation émet de la dette (= emprunte), elle peut bien sûr demander elle aussi que cette dette reçoive une notation. La différence dans le cas des États, c’est que les agences de notation évaluent la qualité de leur dette sans qu’ils n’aient rien demandé.
Bonsoir
Questions de néophyte : que faut-il penser des actions anglaises en matière de « découpe » bancaire ? Est-ce une voie efficace pour limiter la casse ? Si oui pourquoi n’est-ce pas « d’actualité » en France ou en Europe ?
Voir l’article des Echos ici http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/finance-marches/actu/0201803667307-londres-donne-le-coup-d-envoi-au-decoupage-de-ses-banques-265401.php
L’application des mesures qui devront faire l’objet d’une loi en 2015 est maintenant prévue pour 2019, à la demande des banques ! Dans ce domaine, le diable se cache dans les bilans et il sera nécessaire, pour se faire une opinion, de connaître le détail de la réforme. La réforme équivalente aux Etats-Unis, dénommée Volcker Rule a été purement et simplement sabotée au niveau de l’équivalent de ses décrets d’application….
Merci pour cet éclairage!
Mario Draghi a annoncé que la BCE qu’il préside allait prêter beaucoup d’argent aux banques européennes. Un virage à 180 degrés qui ressemble furieusement à ce que Bloomberg a révélé récemment du scandale du plan de sauvetage des banques américaines en 2008… On parle de 5000 Milliards d’Euros… (source Atlantico)
Quelqu’un peut commenter ?
Je ne pense pas que l’idée d’un transfert massif des riches de l’UE vers les « pauvres » soit une conception qui aurait été jugée acceptable…Il y avait mieux à faire:Que l’UE ne soit pas une zone sans frontière,ainsi les délocalisations pour cause des coûts de main d’oeuvre se seraient faites à l’intérieur ,amenant progressivement les retardataires vers le niveau des riches…Les choix ont été d’aller vers des zones hors de l’Europe,vers des pays sans loi du travail aux conditions d’hygiène catastrophiques dans l’industrie et aux salaires minables…Bien entendu nos industriels n’ont pas manqué d’y trouver leurs sous-traitants,en attendant de tout y transférer(la responsabilité est entièrement politique,les entreprises étant soumises à la concurrence)..De plus il y a eu des tricheurs qui ont anticipé un recul des salaires pour mieux nous inonder de produits venant pour l ‘essentiel d’ailleurs,Allemagne en tête…Et aujourd’hui il y a les admirateurs revanchards devant l’effondrement du social,nostalgiques du pétainisme et amis des rentiers,il y a aussi ceux qui attendaient que les emplois inférieurs partent vers l’Asie ,les meilleurs emplois restant chez nous..Ces irresponsables sont bien silencieux..et on ne doit rien attendre de ces chantres benêts de l’Europe(voir Hollande et Cie)Il reste un espoir ,l’effondrement de l’UNION dite EuropéenneQuel sera le prochain pays qui s’ajoutera à la Grèce dans la zone d’occupation allemande ?????
J’ai l’impression que « les marchés » escomptent une future inflation galopante – via euro-bonds -en Europe pour faire diminuer le déficit publique. Ils pensent que Merkel et la BCE cédéront sous la pression des faits. Ce serait, selon eux, la seule possibilité (risquèe) d’éviter un egouffrement dans une crise sociale avec des conséquences incalculables.
En tout cas, faire des économies, le fouet préféré de Merkel, ne servira à rien, il peut conduire à la catastrophe, comme en Allemagne sous le gouvernement Brüning.
Il n’y aura pas d’inflation galopante, avec les programmes d’austérité qu’on nous promet.
Il n’y a qu’une seule façon de créer de l’inflation c’est d’augmenter la demande, c’est à dire les salaires, car l’inflation porte sur les prix qui s’établissent dans une négociation informelle, virtuelle, ajustable, glissante.
Il y aura dévaluation des bons ou obligations d’Etat car elle seront trop nombreuses, peut-être, et « inflation » à ce niveau, car c’est ce genre de papier qui sera créé. Or ce genre de papier n’est pas utilisé pour acheter du pain.
De plus il n’y a pas d’inflation aux USA malgré les QE1, QE2, etc. et le rachat massif de bons par la FED.
@Lisztfr
Le phénomène de l’inflation andogène à une zone monétaire est simple: Dans ladite zone, la masse monétaire se dilate plus que proportionnellement à la masse des biens et services qu’elle représente. La création monétaire ex-nihilo (planche à billet) est donc l’unique cause de cette inflation (non importée).
Je vous accorde que l’opération peut avoir une certaine inertie comme l’exemple du QE1 ou QE2 US mais leur effet inflationiste est inéluctable à terme, sauf si la FED contracte la masse monétaire par une stérilisation sélective dans le temps de cette monnaie ex-nihilo.
Je ne suis pas moi-même un technicien de la finance, je me base sur ce que les chercheurs en économie et surtout les politiques me racontent.
Il y a aura inflation si la BCE déciderait de faire marcher la planche à billets, ce que certains gouvernements européens proposent (voir la remarque de Paul Jorion ci-dessous).
Les eurobonds, quant à eux, entraîneront, craint-on, une dépréciation dynamique de l’euro. L’Allemange ainsi que la France y laisseront des plumes, donc abaissement du côté des agences de notation et prudence de la part des investisseurs.
L’argument du gouvernement allemand contre les euro-bonds: le risque de l’inflation y est immanent.: fx.talks.com/index.php/component/content/article/40219-myart38587
La peur de l’inflation des allemands peut avoir une part de l’irrationnel, car les deux phases de dévaluation massive de la monnaie (le Mark) a eu lieu en 1923 et en 1945, donc après une guerre mondiale. On n’en est pas là. En revanche, personne n’est en mesure de prédire quelles seraient les conséquences et surtout les risques d’une intervention active pour réduire la masse de dettes publiques.
Les avis sont partagés sur la nécessaire inflation si la BCE monétise la dette.
pour certains ce n’est pas du tout évident, compte tenu que les capacités de productions sont loin d’être au maximum.
De toutes mes lectures, j’en retire que personne n’en sait vraiment rien, qu’il n’y a pas de solution idéale et que comme dans toutes démarches de gestions, il faut choisir la voie la moins pire pour atteindre des objectifs précis.
@Tchoo
Si la BCE émet de la monnaie ex-nihilo pour payer la dette des états de la zone, il y aura nécessairement inflation. Pour autant, l’inflation de conduit pas systématiquement à une baisse relative de sa devise. Dans un contexte international qui monétise à outrance, il s’agit d’une course où pour que sa propre devise s’affaiblisse, il faut monétiser plus que les autres.
Quant bien même l’€ baisserait par rapport à l’USD, la £, le yen, le yuan… c’est le plus grand souhait des exportateurs !
>Germanicus
Expliquez moi d’où peut venir l’inflation si les salaires en Europe n’augmentent pas, voir diminuent…
Par ailleurs, une petite info qui fera plaisir aux fans du solaire:
• Jackie Chang, Half of China solar firms halt production, says report, Digitimes, 9 December 2011.
La raison?
Du coup, comme on le voit tout se tient: quand vous avez un équipement industriel sur-dimensionné, faut pas s’étonner de ce genre de choses…
D’autant plus que la politique économique chinoise semble désormais reposer sur un principe simple: éviter par tous les moyens que la populace ne se saisissent des dirigeants pour les découper en morceau au hachoir…
D’après ma femme, qui a fait ces petites recherches sur ce qui se passe là bas, ça commence à monter un peu en puissance: d’autres villages seraient rentré dans le jeu.
« Expliquez moi d’où peut venir l’inflation si les salaires en Europe n’augmentent pas, voir diminuent… »
Comme d’habitude : du fait que la banque centrale imprime de l’argent sans que de la richesse n’ait été créée.
Si le patronat a l’habitude de hurler : « On ne peut pas augmenter les salaires, ça créerait de l’inflation ! », c’est parce que les patrons répercutent toute augmentation des salaires dans le prix des marchandises et des services. Qu’on puisse augmenter les salaires et baisser les dividendes et leurs super-salaires pour maintenir la stabilité des prix, ils ne l’envisagent pas une seconde.
Votre « Expliquez moi d’où peut venir l’inflation si les salaires en Europe n’augmentent pas, voir diminuent… » prouve malheureusement que la machine à décerveler fonctionne.
@Paul Jorion :
Concrètement comment vont s’y prendre les vendeurs si la demande ne suit pas, parce que les salaires n’ont pas augmentés ?
Méfiez-vous des fausses évidences…
Il y a eu l’augmentation du prix du lait en 2008 de quelques centimes, ça a fait un scandale, parce que les salaires n’augmentaient pas et qu’il était impossible à la demande de suivre ce qui était imposé par les coûts. En dernière instance la demande – insolvable – dicte son prix, sauf monopoles, etc.
Méfiez vous de ces idées monétaristes comme quoi il suffit d’imprimer de l’argent, si j’en imprime sur la lune ça ne change rien. C’est juste l’exemple absurde mais il suffit pour jeter le doute. L’argent imprimé, créé n’est pas dépensé, et ce qui compte c’est la quantité d’argent qui circule réellement pas celle qui est thésaurisée.
Euh… je suppose que c’est à un autre Paul Jorion que vous vous adressez, pas à moi !
Le patronat a le pouvoir, par le chantage à l’emploi, au crédit et à l’investissement. Sa seule vraie faiblesse, c’est sa division entre financiers et industriels. Mais c’est une oligarchie mondiale de plus en plus cohérente culturellement, sans aucune force pour lui résister si elle reste soudée.
S’il doit y avoir sortie par l’inflation, rien ne nous dit que ce ne sera pas l’occasion de réduire le niveau de vie européen à l’occasion, avec des retraites permettant juste la survie, comme jadis, et la poule au pot uniquement le dimanche pour les croquants. L’Europe est finie. Il n’y a plus aucune raison que l’Europe soit beaucoup plus riche que la Turquie. A terme, Istanbul = Paris (je parle des deux villes les plus importantes des pays).
Je comprends ce que vous dites, et d’ailleurs je pense qu’il y a une méprise sur ce que je disais: je ne suis bien évidemment pas partisan de la modération actuelle, ni même des politiques fiscales conservatrices la permettant, mais le problème, c’est que les hausses de salaires en question, elles ont lieu en Chine et pas chez nous! Pire, les conservateurs aux commandes de la BCE tirent prétexte de cette hausse des prix en Chine pour maintenir encore plus la pression sur nos salaires.
Donc l’inflation, je ne la constate pas chez nous. De plus, quand on parle d’inflation en Chine, elle a très certainement un but politique: acheter les classes populaires et dissoudre la bulle financière locale, quitte à sacrifier la classe moyenne locale. Cela durera un temps, grosso modo le temps caractéristique nécessaire à la création d’alliances entre les déclassés chinois, les plus pauvres et les perdants de cette stratégie au sein du PCC. Il n’est pas sur que cela puisse durer plus longtemps, puisque l’histoire chinoise nous montre que ce genre d’épisodes inflationnistes finit très mal pour les dirigeants laissant échapper le démon de la bouteille…
Les salaires des 99% en Europe n’augmentent pas, ceux des 1% de riches oui, mais l’argent en question, imprimés par les banques centrales ne retombent pas chez nous! Ce n’est pas que cela me plaise, bien au contraire! Mais les choses ont été faites de telles manières, et vous le savez sans doute bien mieux que moi, que le gros de la population n’a que peu de prise sur la politique monétaire de la BCE. Je ne vois donc pas comment de l’hyper-inflation pourrait alors surgir.
Pire cet argent permet finalement aux 1% d’obtenir ce qu’ils veulent: le pouvoir sur les états, par la corruption pur et simple!
Je ne vois donc pas par quel tour de passe-passe ces aimables personnages feraient augmenter nos salaires et réduiraient par la même occasion leur pouvoir…
Paul Krugman, dont vous ne partagez pas les points de vues, en parlait il y a quelques jours:
http://krugman.blogs.nytimes.com/2011/12/18/inflation-conspiracy-theories/?scp=2&sq=inflation&st=cse
Il faudrait sans doute un changement radical, notamment au sein de la BCE et de la politique fiscale pour arriver à une phase d’inflation en Europe: on ne peut l’exclure, et on peut même l’espérer, même s’il y a un risque d’hyper-inflation en cas d’erreurs de gestion (ce qui est loin d’être impossible je vous l’accorde…), mais pour l’instant, je n’en vois pas encore les forces politiques capable de le porter.
Mais bon, je préférerai avoir tort et me tromper tout comme Krugman: la déflation, on n’en guérir bien moins facilement que l’inflation, et la guerre fait partie des rares remèdes…
@Paul J.
Mais un peu d’inflation, pour les ‘salariés’, c’est plutôt bon, et pour les ‘rentiers’ c’est moins bon…
C’est ça, ou je n’ai toujours rien compris !?
@Paco76
Même réflexion pour moi.
Ou alors en prenant les rênes du pouvoir effectif, les rentiers sont arrivés à indexer ou sur-indexer leurs rentes sur l’inflation?
Je pense que le meilleur moyen de faire de l’inflation c’est d’augmenter le SMIG et de dévaluer pour compenser la perte de compétitivité. Dans ce cas là les rentiers sont défavorisés et les salariés sont favorisés. Mais si on partage la monaie avec un pays comme l’Allemagne, on ne peut pas dévaloriser et donc la perte de compétivité crée du chomage. En Allemagne il n’y a pas de SMIG, il y a donc moins de chomage, pas de dévaluation, la population qui comporte beaucoup de rentiers est satisfaite.
@Paul Jorion :
Il y a un mal entendu sur ce blog ? je m’adressais bien à Paul Jorion, sachant qu’il pense qu’il y a un risque d’inflation si la BCE intervient massivement…
L’exemple US doit amener à nuancer ces idées…
Autre sujet,
LETTRES AUX AMIS de Platon !
Le combat que nous menons ici est la suite de celui de Platon, il luttait déjà il y a 2000 ans contre une sorte de libéralisme de son époque, n’avoir en vue que les plaisirs de la vie (italienne, la dolce vitae) il disait que cela rend impossible un gouvernement juste.
Il essayait d’introduire son idée de vertu, de tempérance dans les meours politiques, pour plus de justice et pour le peuple, l’ensemble.
Toujours agréablement surpris par le ton très retenu de Platon et son grand souci de rationalité, comme pour Aristote d’ailleurs. La rationalité consiste à exploiter un argument jusqu’au bout même s’il apparait à un certain moment contre intuitif (Aristote, poétique)
J’espère tomber sur son programme de gouvernement ensuite car la tempérance c’est un peu mince. Le communisme sans doute…
Vive Platon ! P. Jorion est un peu notre Platon, revu et corrigé 🙂
Parce que aujourd’hui, il n’y aurait pas d’inflation?
ouvrez les yeux, et comptez votre porte-monnaie, vous le verrez vite, et si le thermomètre ne l’indique c’est qu’il est fait pour cela (masquer la réalité)
Le pain : + 7%
Les pâtes : + 17 %
Les légumes : + 11 %
Le gaz : + 21 %
Le gazole : + 30 %
L’essence : + 33 %
Le fuel domestique : + 21 %
Les assurances : + 5.6 %
Le péage des autoroutes : +7.8 %
Le forfait hospitalier : + 26 %
Ha!! non!!!
Ça c’est l’inflation des pauvres!!! panier de la ménagère et charges contraintes, compensée par la déflation consumériste (ordi, tv, voyages etc)
Yeah!!! y’a du génie dans ce système afin d’appauvrir les + pauvres.
Tchao, dans quelle mare, interdite à la baignade comme à la pêche, êtes-vous allé pêcher vos chiffres ?
Un litre de super qui aurait augmenté d’un tiers en un an, plus un litre de gazole, moins taxé, qui augmenterait de 30 % pour un litre de fuel domestique, encore moins taxé donc plus sensible aux fluctuations spéculatives du prix du baril, qui prendrait juste 21 %, désolé, ça sent pas la pêche miraculeuse mais fortement la tanche avariée.
@tchoo
C’est l’inflation par les coups, imposés. Dépenses contrainte etc, c’est l’exception, et ce n’est pas ce que moi je considère comme étant l’inflation dans une économie libre. Le pain ça date de X années, ensuite l’inflation c’est ce qu’on a connu dans les années 80 à 7 % et davantage.
L’inflation par les coûts est à opposer à l’inflation par la demande. La première est une prise en otage des consommateurs par les vendeurs qui ne produit au final que la destruction de la demande, parce que ce qui va au gaz ne va pas aux cadeaux, etc. La demande n’EST PAS extensible.
La « véritable » inflation ce n’est pas celle des prix contraints, mais celle due à une hausse de la demande, est ce que je suis clair ?
Ce sont deux choses différentes, l’inflation par les coûts est limitée parce que rien ne vient en fait réhauser la demande, elle se traduit par un appauvrissement. L’inflation par la demande est le signe d’un enrichissement des consommateurs. La première ne dure qu’un temps… et est limité, la seconde n’est limité qu’à long terme.
Donc selon moi, il n’y a pas d’inflation au sens où je l’entends, ce qu’on observe est forcément limité et conduit le consommateur à la ruine, et c’est faible de toute façon, par rapport à l’autre inflation.
Quel grand engrenage progressif du monde,
Devrais-je tout le temps essayer de prévenir l’univers entier,
Je vois souvent des gens ayant deux grandes bananes dans les oreilles,
Non comme Mme Irma je vois d’autres formes de taupes dans la basse cour,
Qu’avait-il alors annoncé ce jour là le pauvre témoin de l’histoire ?
@Lisztr
Allo Lisztr? Ici la NASA! La CIA nous a avertit que vous imprimiez de la monnaie sur la lune. Nous avons une bonne nouvelle pour vous, on vient la chercher! Le temps de faire le plein de la navette et on arrive! Bougez pas!
Quoi? Est ce qu’on va la dépenser? Non, non, rassurez -vous, c’est juste pour vous débarrasser, juste pour prendre un peu l’air…
Tous ne jurent que par la croissance du PIB, l’article qui suit montre de manière magistrale comment cette croissance tant adulée, nous appauvrit en fait chaque jour un peu plus et pourquoi la décroissance est physiquement inéluctable: il est temps de changer de lunettes.
http://www.manicore.com/documentation/decroissance.html
La crise, les crises ne sont pas finies, elles ne font que commencer.
L’économie oublie le principal, le fait que nous vivons dans un monde physique fini. « It’s physics stupid! »
Physics (from Ancient Greek: φÏσις physis « nature »), en effet: « C’est la nature stupide! »
L’article suivant vient en complément du premier:
http://www.manicore.com/documentation/energie.html
J’y ai relevé en particulier;
Or l’analyse économique du 20è siècle et du début du 21è montre aussi qu’il y a eu deux époques :
de 1880 à 1975, alors que l’énergie par personne croît, la planète ne connaît que 1 crise économique majeure, en 1929.
depuis 1975, après le changement de rythme de croissance, il y a une crise tous les 5 à 10 ans : 1975, 1980, 1991, 2000, 2008, et quelque chose vers 2012 semble raisonnablement assuré.
Cela semble en fait assez logique avec ce qui figure ci-dessus : moins d’énergie = moins de capacité de transformation = moins de PIB qui ne fait que mesurer cette transformation. De ce fait, si l’avenir européen doit être fortement contraint question énergie, et il le sera, en particulier sur le pétrole et le gaz, alors il faut envisager le futur avec une croissance économique qui devient aléatoire, et considérer la récession comme un épisode récurrent normal du parcours économique.
Contre info a repris du poil de la bête, 2 articles récents :
Pour sauver l’Europe, La BCE doit monétiser, par Ambroise Evans-Prichard (19/12)
Monétiser ou maintenir l’inflation endogène allemande sous les 2% ?
http://www.lacrisedesannees2010.com/article-la-reforme-de-la-finance-des-schemas-pour-bien-comprendre-les-enjeux-88221901.html
« Eurocrise : qui sont les vraies cigales : par Yanis Varoufakis » (19/12)
« L’affaire semble entendue : un sud européen, dépensier, imprévoyant et désormais impécunieux, aujourd’hui réduit à mendier des subsides à un nord vertueux qui juge sévèrement ces errements irresponsables, forcément irresponsables, en une réédition du vieil apologue opposant la gente des fourmis à celle des cigales. Est-ce bien sûr ? » ……………….
http://www.contreinfo.info/article.php3?id_article=3138
Au cas où, un article du 11/12 issu d’une analyse de novembre 2011 de Jean-Claude Werrebrouck
« Schéma de réforme du système monétaire »
« Dans le système monétaire et financier actuel, le bien public qu’est la monnaie a été privatisé au profit des banques et génère une « rente monétaire que les Etats doivent payer », constate Jean Claude Werrebrouck, qui analyse ici sous forme de schémas explicatifs l’architecture du système actuel et celle d’une finance réformée, mettant fin à la fiction de la pénurie monétaire, et où l’Etat jouerait à nouveau son rôle en impulsant les projets à long terme que le secteur privé, obsédé par les rendements à court terme, ne sait pas construire ».
Proposition d’un nouveau schéma d’architecture monétaire et financière en listant les groupes sociaux gagnants et perdants.
Salariés ou rentiers ? Et sans planche à billets svp.
http://contreinfo.info/article.php3?id_article=3134
http://www.youtube.com/watch?v=As0QHcUSGYY&feature=related
Ce qui m’étonne, c’est la placidité de la majorité des Américains. Selon cet article, les 6 héritiers de la famille Walmart auraient thésaurisé autant de richesse que… les 30 % les moins riches des Américains, soit près de 100 millions d’habitants…
http://www.huffingtonpost.com/2011/12/19/us-income-inequality-ancient-rome-levels_n_1158926.html
Quoiqu’il arrive chaque américain pense qu’un jour il pourra devenir riche.
C’est pour cela qu’il restent placide: ils attendent que ça passe…
En Europe, et en France en particulier ce n’est pas le cas: nous attendons de l’ Etat qu’il nous sorte d’affaire. L’américain se méfie de l’Etat et croit dans sa bonne étoile et dans le capitalisme: le mythe du self-made man.
Des cultures historiques très différentes…
On a les mêmes en France, regardez les, effarés quand on leur dit au dessus de 360 000€ je prends tout!
@tchoo
Il est vrai que les générations d’après-guerre en France se sont bien américanisées et puis Sarkozy n’avait pas d’autre projet que de nous transformer en américains abrutis par la publicité et déformés par la mal bouffe. Il a juste renoncé à temps aux subprimes à la française, au tous propriétaires même si on n’a pas les moyens. Je ne parle même pas « du travailler plus pour gagner plus », à moins que ce ne soit cumuler 2 ou 3 petits boulots mal payés comme aux USA, pour arriver à survivre. « The american dream » n’est plus ce qu’il était.
Heureusement pour l’ Oncle Sam que nous de ce côté de l’Atlantique, nous faisons tout, en nous sabordant, pour faire oublier que la situation US n’est pas si brillante que cela.
D’ailleurs, ironie de l’histoire, c’est le même ou plutôt son premier sinistre, qui nous explique aujourd’hui qu’il est très mal de s’endetter, de vivre au dessus de ses moyens et qu’il faut nous purger. Mais il est vrai que depuis l’automne 2008 et la crise des subprimes, le nouveau modèle est le modèle rigoureux prussien. Voilà la France ne fait plus que du suivisme, un jour on vante le « modèle » américain, un autre le « modèle » germanique, en étant déjà passé par l’anglais, l’irlandais ou l’espagnol, demain le chinois ???
Les élites françaises ne croient plus au génie français, plus grave elles abdiquent toute volonté dans le processus de construction européenne. Car il me semble que ce génie français serait de remettre au centre de la question européenne la coopération et la solidarité entre les peuples.
« Vitor Constancio, le vice-président de la BCE, en a tiré comme conclusion que les risques pour la stabilité financière “se sont accrus de façon considérable au second semestre”, ainsi que la contagion entre crise de la dette, fragilité du secteur et faible croissance économique. Pour estimer ensuite que les financements illimités décidés par la BCE “éliminent toutes les excuses [invoquées] pour réduire le crédit”. »
C’est triste : le vice-président de la banque centrale chargé de la stabilité de la monnaie – de notre monnaie ! – ne comprend pas, mais alors pas du tout que les banques endettent tout le temps tout ce qu’elles peuvent et ne sont limitées que par la solvabilité des ménages (et encore, on peut jouer sur des bulles en se retirant à temps) et par leur désir d’emprunter. Si la situation est trop risquée, aucune banque ne prend le risque de prêter la première à des emprunteurs douteux, pour aider tout le monde à avoir de l’activité. Elles attendent de voir ou exigent des intérêts élevés.
Cette passivité du crédit, incapable de relancer la machine économique, a été confirmée par les experts de la Banque des Règlements Internationaux, la plus ancienne de toutes les institutions financières internationales. Cette passivité, ou endogénéité du crédit est une des vérités depuis longtemps (re)découvertes et admises par Keynes, Kalecki, Minsky, etc. et bien sûr le courant néochartaliste défendu sur mon blog.
Comme le disait Keynes, on peut tirer avec une corde, mais pas pousser avec. Les banques sont impuissantes pour relancer l’économie et seuls les déficits budgétaires peuvent le faire. Mais il faudrait alors avouer l’inanité du néolibéralisme…
La Grèce a levé mardi 1,3 milliard d’euros en bons du Trésor à trois mois, à un taux de 4,68%, en légère hausse par rapport à celui consenti lors de la dernière adjudication du même type le 15 novembre (4,63%), a annoncé l’agence grecque de la gestion de dette publique (PDMA).
http://www.romandie.com/news/n/BONDSLa_Grece_leve_13_mrd_EUR_a_3_mois_taux_en_legere_hausse_a_468201220111212.asp
La Grèce n’a pas reçu la tranche prévue, qu’ils doivent se financer à du 19%/an? C’est suicidaire…
L’Irlande est toujours confrontée au spectre du référendum. La voie empruntée pour ratifier le traité intergouvernemental sera déterminée une fois le texte finalisé, mais le gouvernement pose d’ores et déjà ses conditions. Si jamais le peuple devait être consulté directement, l’Irlande aurait besoin de contreparties pour éviter l’écueil du ‘non’, dont le pays est adepte (Traité de Lisbonne en 2008, Traité de Nice en 2001). Pour le vice-ministre des Finances Brian Hayes, une « réorganisation substantielle » de la dette est essentielle. «Il nous faudrait avoir des garanties à ce sujet avant de soumettre la question au peuple, et cela commence à être compris au niveau européen », a-t-il fait savoir.
http://www.euractiv.fr/irlande-suede-veulent-accord-budgetaire-taille-mesure-article
le FMI estime que la situation de l’Irlande (second pays après la Grèce a avoir bénéficié de l’aide UE – FMI et du FESF) reste très fragile, et recommande à l’Europe de mieux sécuriser la situation du pays.
Cette fragilité est en partie due a une faible croissance, prévue à seulement 1% pour 2012 par le FMI (+1,3% selon Dublin).
Le FMI note par ailleurs que le niveau de chômage devrait rester très élevé dans le pays jusqu’en 2016.
http://www.professeurforex.com/2011/12/actu-forex-%E2%80%93-zone-euro-le-fmi-estime-que-le-cas-de-lirlande-reste-inquietant-ce-qui-plombe-leuro-sur-le-forex/
Sécuriser? Et avec quoi? De nouvelles dettes?
L’économie de l’Irlande s’est contractée de 1,9% au troisième trimestre, un chiffre nettement plus mauvais qu’attendu qui pourrait compromettre les objectifs de déficit et de dette fixés par l’accord avec l’Union européenne et le FMI. Les analystes tablaient sur une baisse de 0,5% du PIB sur la période juillet-septembre en données corrigées des variations saisonnières.
http://www.agefi.fr/articles/Leconomie-irlandaise-sest-contractee-1-9-trimestre-1204539.html
1% de croissance ou 2% de dépression?
Le Fonds monétaire international a annoncé lundi 19 décembre avoir approuvé un versement de 2,9 milliards d’euros au Portugal, troisième tranche d’un prêt de 28 milliards accordé en mai. Le Portugal a obtenu du FMI et de l’Union européenne un prêt de 78 milliards d’euros. En échange il s’est engagé à mettre en œuvre un vaste programme de rigueur et de réformes pour ramener le déficit, qui a atteint 9,8 % du PIB en 2010, à 4,5 % à fin 2012.
Début décembre, la Parlement portugais a définitivement adopté un budget 2012 placé sous le signe de la rigueur draconienne. Malgré ce programme d’austérité mené par le gouvernement, l’économie portugaise n’a pas encore renoué avec la croissance, et les économistes prévoient une nouvelle contraction du produit intérieur brut en 2012.
http://www.lemonde.fr/crise-financiere/article/2011/12/19/le-fmi-approuve-un-versement-de-2-9-milliards-d-euros-au-portugal_1620605_1581613.html
Le déficit budgétaire de l’Espagne a représenté 52,385 milliards d’euros sur les onze premiers mois de l’année, soit 4,84% du PIB, a annoncé mardi le ministère de l’Economie.
Il vise fin 2011 un déficit budgétaire (donc seulement de l’Etat central) de 4,8%, un déficit des régions de 1,3%, un déficit des collectivités locales de 0,3% et un excédent de la Sécurité sociale de 0,4%, soit 6% du PIB au total (contre 9,3% en 2010).
Elu nouveau chef du gouvernement espagnol par les députés, mardi, le conservateur Mariano Rajoy a prévenu que l’objectif de 6% pour 2011 pourrait ne pas être atteint: le chiffre « risque d’être dépassé, nous le saurons le moment voulu ».
Lundi, il avait dévoilé les grandes lignes de son programme d’austérité, dont une coupe budgétaire de 16,5 milliards d’euros en 2012.
http://www.leparisien.fr/flash-actualite-economie/espagne-deficit-budgetaire-encore-en-repli-a-fin-novembre-a-4-84-du-pib-20-12-2011-1777113.php
6% de déficit ou un peu plus, on comprend mieux pourquoi les taux sont si bas…
Alors que Jose Luis Zapatero passait officiellement la main à Mariano Rajoy à la tête du gouvernement, … les émissions de Letras à 3 et 6 mois ont reçu un bon accueil de la part des investisseurs.
Ce mardi, l’émission de dette espagnole à 6 mois a porté sur 1,9 milliard d’euros. Le taux réclamé a été plus de deux fois moins élevé que lors de la dernière émission sur cette maturité en novembre. Il est passé de 5,33 à 2,53%. Celle à 3 mois a porté sur 3,7 milliards d’euros. Le taux marginal a fondu passant de 5,22% en novembre à 1,88% ce mardi.
http://www.obliginfos.fr/2011/12/21/forte-demande-et-taux-en-nette-baisse-pour-la-derniere-emission-espagnole-en-2011/
…merci la BCE, qui peut très bien faire un effort pourvu que le gouvernement soit conservateur.
Quoi?
Oui on peut être indépendant et flinguer les gouvernements de gauche, pourquoi pas? Y a pas écrit « on ne fait pas de politique » !
L’agence de notation Fitch a annoncé aujourd’hui qu’elle envisageait d’abaisser les notes de huit établissements bancaires espagnols, dont les deux principales banques du pays, Santander et BBVA, en les plaçant sous surveillance négative. Cette annonce fait suite à la décision de l’agence de notation, le 16 décembre, de placer sous surveillance négative les notes des dettes souveraines de six pays de la zone euro, dont l’Espagne, actuellement notée AA-, écrit Fitch dans un communiqué.
http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2011/12/20/97002-20111220FILWWW00558-esp-8-banques-dans-le-viseur-de-fitch.php
à part ça tout va bien, joyeux noel et bienvenue dans l’an 4 de l’austérité.
HP, les 4,68 % obtenus par les prêteurs lors de la dernière adjudication grecque sur du trois mois, c’est un taux de rendement annuel, pas sur trois mois. D’ailleurs ça ferait sinon un taux actuariel de 20 %, et non 19, puisqu’il faudrait pour la Grèce emprunter tous les trois mois le même capital mais aussi bien sûr les intérêts échus…
« A whole generation of policy-makers have been side-tracked into cul-de-sacs like (Bernanke) creditism, or German religious theories of « expansionary fiscal contractions ». »
« the country’s 1980s experience used as the poster child for that credo is based on false data. It does not validate the theory at all »
http://blogs.telegraph.co.uk/finance/ambroseevans-pritchard/100013558/you-are-all-wrong-printing-money-can-halt-europes-crisis/
@ fnur
Planche à billet, tchi-poum, tchi-poum.
Planche à billet.
Les états ont sauvé les banques en 2008 …
Les banquiers ont recommençé leurs magouilles et sont de nouveau à sec …
Mais les états eux aussi sont ruinés …pour avoir sauvé les banques …et emprunté aux memes …
Donc Super Mario a décidé hier de preter à un pour cent ….aux banques …qui pourront ainsi preter …à sept pour cent ….aux états surrendétés comme l’Italie !
Et ces états vont avancer ces sommes …au FMI ….qui les avancera à l’Italie et aux autres !
Et dire qu’on accuse BA de noircir le tableau ! ….alors qu’il ne fait que constater des faits et des taux ….qui sont tétus comme des faits !
féminine illustration
Salle de PMU
Deux immenses glaces, l’une flanquée de quatre porte-manteaux vides, se font face, multiplient le lieu de la cérémonie. La salle est consacrée. Des micro-climats éphémères naissent et meurent, anticipent la fin d’une messe.
Des augures imprimés vomis par un dieu-boîtier monologuent interminablement, crachotent des noms et des chiffres, affolent les tautologies. Des hommes et des femmes, plongés dans leurs propres arcanes numérotés, viennent consulter ces sésames volatils qui gardent secrètes des fortunes.
Des enfants, des chiens aux dents étincelantes, passent et repassent, aèrent ou criblent la tension.
Chaque officiant est pétrifié dans son désir, aveugle, sourd, insensible aux coups, aux frottements, aux appels, aux caresses.
Les parieurs en procession avancent lentement vers le guichet, déposent leur offrande, s’ouvrent à nouveau au monde : « gardes ton fric pour la sixième » marmonne un prêtre débraillé. La marchande d’oeufs vient de jouer sa recette « moi je m’en fous des pronostics ! ». « J’ai pas pris mes lumettes ! « Un bedeau-bouffon maigrelet et vouté offre ses services : « si le 15 est là, le 3 il est là ».
« Rue de la Fuye ! » clame la rue derrière l’immense baie mais personne ne l’écoute. Compulsion du jeu. Fuite dans le désir inexpugnable. Une jeune dame vient de ranger ses tickets. Le double motif de l’infini orne son sac à main.
Quelle est la différence entre les Etats-Unis et l’Union Européenne ?
Etats-Unis :
1- L’Etat fédéral US lance un emprunt à 3 ans : l’Etat fédéral US doit payer chaque année 0,3 % d’intérêt.
2- La banque centrale US achète ces obligations de l’Etat fédéral US.
3- La banque centrale US encaisse les intérêts, mais elle ne les garde pas : la banque centrale US reverse ces intérêts au Trésor Public US.
4- Conclusion : à la fin, l’argent finit dans les coffres du Trésor Public US.
Union Européenne :
1- L’Espagne lance un emprunt à 3 ans : l’Espagne doit payer chaque année 3,4 % d’intérêt.
2- Les banques privées européennes achètent ces obligations de l’Etat espagnol.
3- Les banques privées européennes apportent ces obligations à la BCE : en échange, la BCE leur prête des dizaines de milliards d’euros sur 3 ans à un taux d’intérêt de seulement 1 %.
4- Conclusion : à la fin, l’argent finit dans les coffres des banques privées européennes.
Des ambitions sans moyens ?
Mercredi 21 décembre 2011 :
La Banque centrale européenne (BCE) a alloué mercredi 489,191 milliards d’euros à 523 banques de la zone euro lors d’une opération inédite de prêt à trois ans, a-t-elle annoncé sur son site internet.
C’est davantage que les 442,24 milliards d’euros que la BCE avait accordés lors de sa première opération à un an en juin 2009, et qui constituait un record. Les analystes prévoyaient une fourchette large comprise entre 100 milliards et 500 milliards d’euros.
http://www.romandie.com/news/n/_ALERTE___La_BCE_prete_489_mds_EUR_sur_trois_ans_aux_banques_de_la_zone_euro211220111112.asp
Je n’ai pu m’empêcher de jurer à l’écoute des nouvelles économiques ce matin. Donc j’ai changé mon pseudo par un juron occitan bien connu.
ABRACADABRANTESQUE comme aurait dit Jacques de Corrèze.
Après le prêt de 150 milliards des pays européens( moins les brits) au FMI pour reprêter aux pays européens dans le rouge, voici que ce jour, la BCE de Francfort ouvre un guichet avec distribution quasi gratuite sur 3 ans de milliards d’euros aux banques de l’UE.
Evidemment les cours des banques sont à la hausse ce matin. Il se dit que la distribution pourrait s’élever à 500 milliards d’euro à un taux défiant toute concurrence.
Mais il y a une grosse incertitude, sur ce que vont faire les banques de ce pactole. Car elles se méfient désormais des emprunts d’Etat (Merci les agences de natation), elles se méfient entre elles(merci la spéculation financière) et elles sont timorées pour prêter aux PMEs(à l’économie réelle), certains disent qu’elles pourraient finalement replacer au final ces fonds à la BCE, ou vont-elles prêter aux Etats encore AAA pour qu’ils prêtent au FMI (c’est à dire les américains) et que ce dernier reprête à des taux usuraires aux Etats mal notés et à la condition que ces Etats mettent en place des plans de rigueur drastiques.
Depuis la loi Loi n°73-7 du 3 janvier 1973 sur la Banque de France interdisant à la banque de France de prêter directement au Trésor, la France n’a pas connu un budget non déficitaire( puis reprise au niveau européen dans l’article 104 du traité de Maastricht, et enfin dans l’article 123 du traité de Lisbonne), c’est étrange non ?
Tout cela pour respecter le dogme germanique qui interdit à la banque centrale d’être un prêteur en dernier ressort. Allons nous respecter ce dogme jusqu’à en mourir ?
Pendant ce temps les brits si souvent associés au laissez- faire, s’activent à réformer en profondeur leur système bancaire, en séparant les activités de dépôt qui seront garanties par l’Etat et les activités commerciales qui ne le seront pas.
Pourquoi l’Europe continentale choisit-elle de se faire Hara-Kiri ??? Alors que le fond du problème est qu’il y a un déséquilibre des échanges entre l’Allemagne et les pays excédentaires comme elle et le reste des pays déficitaires et que par surcroît l’euro est surévalué. Dans cette affaire non seulement les pays européens ont perdu leur souveraineté au profit de Bruxelles, mais voici que maintenant Bruxelles perd lui même toute souveraineté au profit de Washington, Pékin, ou Rio de Janeiro. Est-il possible de tomber plus bas, alors qu’objectivement on reste la région la plus riche du monde.
Mais voilà l’Europe politique c’est du néant, du rien, nada… La faute à qui? A tous les princes locaux qui ne veulent rien lâcher de leurs prébendes et des avantages liés à leurs fonction et qui ne manoeuvrent qu’en fonction des prochaines élections nationales. Shame on you!!!
On nage en plein délire, il y a de quoi jurer Macarel!
@Macarel : il y a de quoi jurer : « qu’on ne nous y reprendras plus » mais quand on a voté contre toutes ces carabistouilles en 2005 et que le « traité de Lisbonne » a superbement ignoré ce vote ….ça laisse dubitatif …..
Surtout que , à Lisbonne , l’ emploi en vogue c’est cireur de chaussure !
Et Orange actualités d’ajouter : »on revient au Portugal aux emplois traditionnels » !!!