Billet invité
Visant tour à tour États et banques européennes, rien ne semble pouvoir interrompre la frénésie des agences de notation. Dégradation de note, maintien « avec perspective négative », ou « mise sous surveillance », le vocabulaire des graduations de peine est soudainement devenu familier. Suscitant les réactions de dirigeants politiques les critiquant comme étant « irrationnelles » et « incompréhensibles », estimant qu’elles adoptent des méthodologies liées à des « facteurs politiques », ne tenant pas compte « des fondamentaux », et que pour tout dire elles conduisent à considérer que « l’utilité des agences pour guider les investisseurs n’est plus avérée aujourd’hui ».
Tels sont en effet les mots empruntés par Christian Noyer, gouverneur de la Banque de France, que l’on connaît plus serein mais pas plus crédible quand il défend la solidité des banques françaises, dont il est selon lui « à la mode » de la mettre en cause.
Alors qu’il est attendu assez fiévreusement de Standard & Poor’s qu’elle dégrade ou non, et d’un seul coup de deux crans, la note de la dette souveraine française, les commentaires de son économiste en chef, Jean-Michel Six, marquent un tournant. « Une stratégie de retour à la croissance, qui doit forcément contrebalancer le redressement des finances publiques, c’est vraiment les deux jambes sur lesquelles l’Europe doit arriver à marcher » vient-il de déclarer, sans toutefois donner la recette permettant de concilier deux impératifs qui semblent dans la pratique assez contradictoires.
Cette nouvelle préconisation exprime l’inquiétude qui se répand alors que plus en plus de pays européens entrent en récession, une perspective encore présentée il y a peu par l’OCDE comme devant être légère pour l’Europe dans son entier, estimation que ne semble pas partager Standard & Poor’s qui évoque « une récession vraiment sévère ». L’austérité budgétaire soutenue et le maintien de la croissance ne font pas bon ménage, quand un resserrement du crédit bancaire se profile, atteignant l’économie. Accentuant le risque que la récession annule les efforts de réduction des déficits et de la dette ; impliquant que les créanciers soient mis à contribution si l’on veut y parvenir alors que l’on proclame le contraire.
Tout n’est que contradiction dans la situation actuelle, résultat d’une politique à laquelle les marchés croient de moins en moins, si l’on en croit les agences, qui sont à la fois leurs conseils et leurs interprètes. La nouveauté est que ce qui était prédit est en train de se concrétiser. La stratégie poursuivie a pris un nouveau coup dans l’aile, ce qui explique peut-être la virulence avec laquelle les agences de notation ont été mises en cause.
L’art de conjuguer des mesures de réduction du déficit et de relance a déjà fait l’objet de beaux assauts de rhétorique, notamment de la part de la directrice générale du FMI, qui n’ont jamais dépassé le stade des généralités. Mario Monti, le président du conseil italien, préconise que la lutte contre le déficit s’inscrive « dans une approche durable de long terme » et tente de donner corps à cette politique. Mais, sous la pression globale des marchés, dans un contexte marqué par l’échec de toutes les tentatives de créer un pare-feu financier au niveau européen, sa tentative actuelle a toutes les chances de tourner court et qu’il soit exigé de demander aux Italiens « plus de sacrifices », ce qu’il affirme vouloir éviter. L’Italie est déjà entrée en récession.
Ce n’est pas du prochain sommet européen, qui devrait se tenir début février prochain, que l’on pourra en tout cas attendre des éclaircissements. Il aura en priorité à son ordre du jour un gros morceau : le projet de traité intergouvernemental portant sur « l’union de stabilité budgétaire », dont la signature est espérée pour la fin mars. Herman van Rompuy a toutefois précisé que « dans un second temps, seront discutés les points qui n’ont pu être abordés lors du dernier sommet européen concernant l’économie, la compétitivité et l’emploi ». « En période de stagnation, de récession, il est important d’aborder ces questions » a-t-il commenté, tout en se gardant bien d’employer le terme de croissance ; celui de compétitivité étant un terme codé, qui renvoie à réforme structurelle du marché du travail. Voilà qui donne une idée de l’angle sous lequel la croissance pourrait être recherchée.
L’agence Fitch, toute aussi négative à propos de la situation actuelle, s’est exprimée sous un autre angle, en réclamant « un engagement plus actif et explicite de la BCE ». Cela a été l’occasion pour Jürgen Stark, économiste en chef démissionnaire de cette dernière, de prononcer un morceau de bravoure sur le thème « n’en demandez pas trop à la banque centrale ! », en rappelant comme si c’était un point de doctrine le mandat actuel de la BCE à propos de la stabilité des prix. Poursuivant à propos de la Grèce pour considérer qu’elle « se tire d’affaire trop facilement », car « il n’est pas acceptable de rejeter la faute sur les autres quand on a soi-même pas accompli ses devoirs ». C’est dire le niveau pénétrant d’analyse atteint par ce brillant économiste lorsqu’il s’érige en conscience morale !
On a beaucoup parlé de l’école de Chicago, de Milton Friedman et de Friedrich Hayek, et des ravages que l’application de leurs conceptions ont produit. Les économistes regroupés au sein de la place forte de la Bundesbank, et le courant de pensée qu’ils représentent, personnifié aujourd’hui par son président Jens Weidmann et hier par Alex Weber, marquent à leur tour l’époque de leur sceau. Ces doctrinaires rigides imposent leur vision en Europe et on retiendra d’eux aussi ce qu’ils auront détruit.
N’avalisant pas la politique suivie, réclamant maintenant une stratégie de retour à la croissance, les marchés semblent faire preuve d’un réalisme dont les tenants de l’école de la Bundesbank ne disposent pas, pas plus que les dirigeants européens qui ne s’en démarquent pas. Ces derniers sont pris à contre-pied !
360 réponses à “L’actualité de la crise : PRIS À CONTRE-PIED, par François Leclerc”
Chèr prof. Leclerc,
Cela me fait penser au blocage du coté des conservateurs à Bretton Woods, contre la générosité universelle et non-raciste de Keynes.
C’est dur pour le dire, mais l’attitude Allemande me paraît une copie de ce même aveuglement conservateur.
Maintenant un Apartheid à l’allemande?
Herren und Damen versus les non-Herren-und-Damen?
Quand est-ce qu’on a entendu ce ton avant?
Je propose que nous n’oublions pas cette leçon de Bretton Woods qui finalement a certainément tué Keynes, au moins psycholiquement.. que c’était bien sûr du racisme pur et clair qui évitait la fondation du Bancor et de l’International Clearing Union, le rève de Keynes et autres.
Et surément pas dans cette nuit où nous avons tous perdu une âme merveilleuse.. symbole de la lutte contre l’Apartheid dans toutes ses formes.
Bien à vous tous,
Johan Leestemaker, Amsterdam
La pensée des partisans de Friedman et de Hayek à certes fait faillite.
Mais le keynésianisme est mort lui aussi. Non pas à cause d’un volontarisme des ultra libéraux mais parce que le système se dirigeait inexorablementt vers sa faillite, et ce dès les années 1970.
J’ai écrit un article sur ce sujet qui a circulé sur le net (« Marx et Keynes » Commentaires de lecture du livre de Paul Mattick…)
Oui, ça Nemo, vous pourrez le beugler tant que vous voudrez sur le net ou ailleurs, vous trouverez toujours des keynésiens pour vous expliquer que tout le barnum des trente glorieuses n’a jamais été authentiquement keynésien, comme des marxistes pour le bloc communiste durant 70 ans, comme des néo-libs pour les trente dernières années, comme des monétaristes pour la FED ou la BCE, comme des neocons pour les deux mandats de Bush, etc, etc.
Je le beugle peut-être. Autant que je veux c’est pas sûr parce que certains n’aiment pas entendre ça, par exemple ceux qui croient croient encore au bancor. La vérité est là: la crise du capitalisme.
Même si ça agace c’est une évidence. Aussi vrai que le bloc de l’est n’avait rien de socialiste et était sous la domination du capitalisme d’etat, qui a par ailleurs les mêmes fondements que le keynésianisme.
Hep hep hep, captain, partez pas si vite en plongée profonde en eaux troubles, le Bancor a jamais été essayé, donc pas d’épilogue hâtif, au risque sinon de couler votre Nautilus par manque de cohésion structurale…
Cette histoire de croissance ne fait rien d’autre que symboliser le mot doctrinaire d’un système sociétal en bout de course. Mécanisme de profit stupide qui, pour faire court – mais je crois réaliste, est représenté à ce jour par la main et le manche. Je veux dire par là l’axe City/Wall street qui, complètement aux abois, fait feu de tout bois afin de faire pencher une balance négative ailleurs que chez lui. Suivez mon regard.
Ces gens sont tout sauf des gentlemen.(voir Ricardo)
Ca ne veut pas dire que les autres, nous tous, ne sont pas de pauvres fétus, sans indépendance propre, emporté par le courant qui s’en est suivi après la victoire du capitalisme triomphant ; WW2, chute du mur de Berlin, Chine prise sans le même engrenage… comme presque tous.
Il est important que des gens fassent un gros effort intellectuel, sincère, réaliste et honnête, afin d’anticiper une suite pas trop catastrophique.
Essayons de les aider avec des axes de réflexion qui suivent leur logique (relancer la croissance pendant l’austérité):
-se tourner vers des marchés extra-terrestres?
-robotiser la demande?
-rendre les amphétamines obligatoires en entreprise?
C’est déjà fait!
« … en rappelant comme si c’était un point de doctrine le mandat actuel de la BCE à propos de la stabilité des prix. »
Ce n’est pas « comme si c’était un point de doctrine » : c’est bien entendu un point de doctrine. Quel autre point de doctrine pourrait-il y avoir pour une banque centrale que d’assurer la stabilité des prix ? La Federal Reserve a également pour mandat d’assurer le plein emploi mais c’est une particularité qui lui est propre.
En conséquence, ni Weidmann, ni Weber ne sont des « doctrinaires rigides » : dans l’affolement généralisé, ils défendent les seuls principes qui permettent qu’une banque centrale réponde encore aux commandes. Loin de « détruire », ils s’assurent que l’outil reste en état de marche. Nous devons leur être reconnaissants de garder la tête froide, alors que la plupart des autres dirigeants financiers ont simplement cédé à la panique ambiante.
Voila François pris à contre-pied, lui aussi…
Peut-on souhaiter que la BCE soit toujours en état de réponde aux commandes sans se demander aux commandes de qui?
Les commandes politiques de la BCE ont été volontairement supprimées par les concepteurs, qui pensaient que la question de la monnaie ne relevait en rien du politique.
Pas de politique dans la monnaie? Vraiment?
Je pense également que la création monétaire serait l’ expression d’une fuite en avant, mais je n’accorde pas pour autant aux dirigeants de la Bundesbank le mérite d’avoir la tête froide en préconisant la disette financière pour les États et en s’opposant à toute restructuration de dette.
Ils sont certes cohérents dans le cadre de leur propre conception monétariste, c’est bien à cette doctrine-là que je me réfère d’ailleurs, j’aurai du ajouter intangible.
Le sort réservé à la dernière décision de la BCE – le financement de l’achat par les banques d’obligations souveraines pour stabiliser le marché – me semble montrer qu’elle n’est plus aux commandes: elle maintient seulement le système bancaire le nez hors de l’eau, pas d’avantage.
Chacune des grandes banques centrales occidentales tente à sa manière de faire face, mais toutes sont aussi désarmées. C’est une des expressions de la crise.
Je suis parfaitement de votre avais.
J’ajoute que cette façon d’être « désarmées » des banques centrales vient du fait qu’elles émettent une monnaie dont la gestion leur échappe très largement.
En effet, que penser d’une situation où la monnaie est émise pour ne pas circuler dans une proportion supérieure à 90% de la masse émise?
Une telle monnaie n’est pas monnaie, et l’économie doit « bricoler » et tenter de survivre avec une monnaie qui ne circule guère et qui devient valeur refuge.
On demanderait aux banques centrales de gouverner un paquebot qui est bloqué dans des récifs rocheux.
Si la banque centrale émettait une monnaie qui circulerait inconditionnellement, il n’y aurait plus de problèmes pour contrôler à la fois l’inflation ou pour éviter éviter des défauts de paiement.
Mais, pour ce faire, il faut enfin produire une théorie de la monnaie cohérente.
Car une monnaie qui serait à la fois moyen d’échange et réserve de valeur n’est pas cohérente, ne l’a jamais été.
Imaginons que quelqu’un a consacré beaucoup d’efforts à mettre en place, pour sa maison située en zone aride, un système sophistiqué de gestion de l’eau (récupération de la pluie, recyclages, etc…). Chaque litre d’eau, précieux, est géré comme tel.
Survient un incendie. Est-il rationnel de s’en tenir à une politique de gestion parcimonieuse de l’eau? Est-ce vraiment « garder la tête froide »? Ne s’agit-il pas alors, comme le dit François, de rigidité doctrinale inopportune?
Je comprends bien qu’émettre de la monnaie sans création de richesse correspondante est une mauvaise pratique, qui peut conduire à l’inflation, voire l’hyper-inflation. Mais dans la situation tragique qui se met en place, cette inflation est-elle vraiment la menace la plus grave? Si elle reste maitrisée, « l’euthanasie du rentier » est-elle si condamnable? N’y a-t-il vraiment rien entre l’hyper-inflation et la politique actuelle de la BCE?
@ Marc Peltier
Imaginons maintenant un instant que le feu soit d’origine chimique, et qu’en réalité, il faille utiliser de la mousse sous pression pour le circonscrire, l’eau ne faisant qu’attiser les flammes sans réduire la portée de l’incendie.
Voilà où nous en sommes.
Bien trouvée, votre réponse, Julien! 😉
Pour autant, j’aimerais comprendre pourquoi un peu de souplesse attiserait l’incendie… Les anglais, par exemple, ne sont pas mieux lotis quant à la dette (loin de là!), mais ils ne semblent pas menacés de façon aussi imminente…
Pour le dollar, je sais, c’est différent.
Marc Peltier, vous nous dites que l’Angleterre n’est pas menacée de façon imminente, certes, mais c’est uniquement parce-que le sujet du moment est l’hyper-endettement des États mais aussi le pendant collatéral de ce sujet chaud : les bilans bancaires ou assurantiels de la zone euro chargés de cette désormais mauvaise dette. L’Angleterre partait de bas en terme d’endettement public et son augmentation massive (et combien plus si l’on tient compte des garanties publiques sur le secteur bancaire ! ) ne lui a pas fait atteindre aussi sec les plafonds de solvabilité touchés par la zone euro. Mais c’est la BOE qui détient désormais 25 % de la dette du royaume et les banques anglaises (comme américaines d’ailleurs) ne mangent que parcimonieusement de ce pain souverain là, z’ont assez de chats à fouetter avec la dette privée… contrairement aux banques et assurances européennes… Les fonds de pension n’en parlons pas, tout le monde s’en fout, pas assez risqués systemiquement sans doute… Sauf qu’au Royaume-Uni c’est 30 % de la dette souveraine qu’ils ont dans les poches les retraités ou futur retraités angliches… Suis pas certain qu’elles augmentent avant longtemps les pensions… s’il en reste.
Et rappelez moi l’inflation anglaise ? 5 % non ? Et le taux des emprunts d’État 10 ans ? 2 %, comme les Bunds allemands, non ? Doit y avoir plein de clients… Croissance ? Chômage ? Huh ?
« Pas de menace imminente… », j’sais pas, mais la ruine, elle, elle est pas imminente, elle est patente, y compris avec une BOE conciliiante et pour ainsi dire keynésienne à la lettre…
@ Marc
Est-ce si condamnable?
– L’euro n’est pas monnaie de réserve. Cela change tout. Nous ne pouvons pas nous autoriser ce que les US peuvent se permettre. Sans parler du fait que cecla revient indirectement à ce que tout le monde participe au paiement de la dette de tout le monde, et nous n’en avons pas les moyens.
– Mais admettons: Le problème, ce n’est pas juste « l’euthansaie patrimonaiale du rentier », c’est « l’euthananasie tout court des pauvres ». Imagine t-on les prix augmenter en mê-me temps que les exclus? Ce serait là semer les graines de l’extremisme et/ou de la guerre civile. Et ils le savent.
Vous parlez de l’Angleterre? Justement. La haine croît. Chaque jour davantage. De plus en plus franche. Et le pire est à venir.
AntoineY, ok pour le diagnostic de l’Angleterre, par contre l’euro est bien encore une monnaie de réserve, c’est même la seule « autre » monnaie de réserve (20 % je crois contre 60 % en $), considère seulement le montant de dettes souveraines détenues hors zone euro…
@vigneron
Au 30 juin 2011 l’euro représentait 26,7% des réserves de change en progression de plus 20 % en un an.
Le dollar continuait de reculer à 60,2 %, au plus bas depuis 1995.
Livres sterling : 4,2 % (désormais insignifiant…)
Yens : 3,9 %
En un peu plus de 10 ans l’euro s’est imposé comme 2em monnaie de réserve mondiale.
Pour mémoire le dollar est devenu la monnaie officielle des USA en …1792… Et pourtant il parait que chez nous les choses traînent…
Ouais Serge, exact, plus d’un quart des réserves mondiales, elles-mêmes en augmentation à cette date et d’après le FMI, à 10 000 milliards de $ (dont un â…“ pour la Chine, dont un quart en € là encore contrairement aux prévisions catastrophistes du FT en 2010…), soit grosso-modo 2 000 milliards € au total, probablement investis en obligations souveraines de la zone €… Ça ferait combien en Francs Français ces 2000 milliards de réserves en € ? 13 000 milliards et des prousts ? Non, zéro aujourd’hui…
merci Vigneron pour cette précision.
La mission de la BCE est de « stabiliser les prix EN EUROS ». Donc elle est autant de sauvegarder la monnaie Euro que de stabiliser les prix. A force de trop se focaliser sur la seconde partie, elle va tout manquer. Si l’Italie fait défaut, l’euro s’écroule.
Stabiliser les prix ….la BCE ? ce qui est étrange c’est que tout augmente au niveau des péquenots lambda !
cordialement
Si l’Italie fait défaut, les détenteurs des titres perdent le défaut.
Vraisemblablement, cela entraine un domino mondial aux effets ravageurs.
Mais le lendemain, sauf décisions politiques, l’euro est toujours là.
La mission de la BCE est aussi et surtout de sauvegarder la monnaie unique. A ce titre, elle ne fait pas son boulot. Sans création monétaire, un défaut est inenvisageable sans entrainer le chaos et chacun sait ici que le défaut est un des principaux facteur de sortie de crise. Attendre que nos dirigeants se mettent d’accord pour discuter d’un nouveau système monétaire est illusoire. IL faut que certains prennent la main et forcent cette discussion. L’Union me paraît être armée pour, si justement elle met au placard les idéologues monétaristes qui sévissent au sein de la BCE, entre autres…
La mission de la BCE est clairement définie. Elle ne peut en aucun cas jouer un rôle politique. Et c’est bien ainsi.
@Germanicus
La BCE joue précisément en ce moment un rôle politique en dehors de tout contrôle des électeurs, c’est bien le problème. Il est temps qu’elle redevienne un outil au service de l’économie comme la finance en général…
@ Germanicus
Qu’est-ce qui est « politique », qu’est-ce qui est « économique » ? C’est la même matière. Ou voyez vous une distinction ?
Certains, comme Krugman qu’il est difficile de qualifier d’imbécile, est d’avis qu’en situation de trappe à liquidité (grosso modo, tant que le PIB est largement en-dessous de la capacité réelle de l’économie), il n’y a pas de risque d’hyperinflation quand on utilise la planche-à-billet:
http://krugman.blogs.nytimes.com/2011/10/09/is-lmentary/
Paul et/ou François, que pensez-vous de son argument? Il ne semble pas reposer sur l’hypothèse que la monnaie dont on parle est une monnaie de réserve, et donc devrait s’appliquer aussi bien à l’euro qu’au dollar.
Egalement, le Japon est un exemple qui corrobore la thèse de Krugman: le yen n’est pas une monnaie de réserve, et la planche à billet japonaise qui a fonctionné à plein n’a même pas vraiment réussi à contrecarrer la déflation.
Dans ce même ordre d’idée, lire aussi la solution de Skidelsky: http://www.project-syndicate.org/commentary/skidelsky48/English
En résumé: faire tourner le planche à billet + programme d’investissement dans les infrastructures devrait permettre de sortir de la crise à court terme (détente sur les taux) et soutenir la croissance à long terme, seule condition pour envisager de dégonfler la dette, hors défaut.
Y a-t-il une chance que cela « marche » (disons, pour les 10 années qui viennent) si la volonté politique pour appliquer un tel programme était là?
S’il y a un enjeu à cette crise, c’est certainement de remettre à plat ce qui en a été la cause profonde pour le corriger. Au vu de sa profondeur et de sa dynamique, avoir comme objectif de faire repartir la machine comme avant est illusoire, quelque soit le mécanisme choisi.
Il me semble que vous éludez un peu la (ou les) questions:
1) la question de l’inflation/hyperinflation. C’est une question technique simple: est-ce que faire fonctionner la planche à billet en Europe comme la FED le fait aux US comporte un risque d’hyperinflation. Krugman a déjà répondu au moins 100x « non » à cette question, avec des arguments convaincants. Paul et vous dites « oui », mais il me semble avec beaucoup moins d’arguments. Pourriez-vous expliciter les vôtres, et les discuter en face de ceux de Krugman?
2) concernant la solution proposée par Skidelsky et en philigrane aussi par Krugman, cela ne peut pas être balayé aussi facilement que vous le faites. Paul Jorion répète souvent qu’on ne peut pas imprimer des billets sans créer de la richesse correspondante en contre-partie. Or si vous imprimez de la monnaie, et qu’avec cela vous contruisez des infrastructures utiles, ou vous faites de la recherche utile (plutôt que, disons, rembourser les dettes, ou payer des vacances de luxe perpétuelles à une petite minorité), cela ne semble pas interdit par l’argument de Paul.
3) De manière plus générale, faire fonctionner la planche à billet pour financer des choses utiles à long terme de manière à relancer la machine industrielle et pouvoir rembourser les dettes, ce n’est pas incompatible avec la « remise à plat du système » que vous appelez de vos voeux et qui comprendrait: interdication de la spéculation, allocation universelle, réorganisation juridique des sociétés privées, abolition des paradis fiscaux, mise en place d’une taxe carbone, refondation de la démocratie, constitution pour l’économie, nouveau bretton woods. Est-ce que votre argument est alors « on peut le faire, mais ce ne sera certainement pas suffisant, et on aura une crise similaire 10 ans plus tard? ».
On peut se poser une petite question sur la méthodologie européenne et celle des USA:
Obama refinance l’Etat Féréral pour 1000 milliards de dollars. (Je sais, Jorion n’est pas d’accord, mais pour sauver sa peau, tous les moyens sont bons, le Titanic coule, on en est plus à revoir ses plans pour l’améliorer, il faut penser au canot de sauvetage)
Les principes économiques ne sont pas les memes outre-atlantique?
L’agence Ficht, Fisc, Flouze,Fichtre ou je ne sais quoi, ne dégrade pas les USA?
Franchement c’est quoi un économiste comme Six? Un guignolo qui se prens pour un As?
Ma thése d’une stratégie politique d’une attaque contre l’euro me semble fondée. L’euro est meme attaqué de l’intèrieur, grace à des pions bien placés. Dont il est inutile de citer les noms, puisqu’ils sont les acteurs du billet de François Leclerc!
Les guignolos, il les a sous les yeux!
Sauf Christian Noyer qui semble se rebiffer…S’il continue, il va pas faire la carrière du spécialiste du retournement de veste et d’avaleur de chapeau comme Trichet. Vive Charlemagne qu’il disait! C’est ça, tiens fume l’escroc!
Le spectacle de la bétise me rends agressif. Désolé, je vais me coucher tiens….
Ce n’est pas sérieux : le dollar s’écroule à la suite si l’euro disparaît. Le fait que le sort de l’euro préoccupe davantage à Washington qu’à Bruxelles ne révèle pas une manœuvre mais une inquiétude justifiée devant l’incurie et l’inefficacité des Européens.
Le chauvinisme et la paranoïa dans la bouche des dirigeants sont les symptômes de la dégradation de la situation. Pas des méthodes d’analyse.
Le dollar s’écroule peut-être… Mais ils ont les moyens de changer les règles du jeu. Moins qu’hier certes, mais quand même… Sur ce coup je vous trouve naïf.. Les ricains ont tout intérêt a ce que ça pète en Europe en premier. Et c’est ce qui va se passer. Les anglais Itou. Du poker menteur. Ensuite, c’est une autre histoire….
Hum…
Vous avez vécu longtemps aux US, moi aussi. Où sont les chauvinistes et les paranoïaques ? Pas certain que ceux qui dénoncent cette volonté de nuire à la zone euro soient dans le faux.
Si la zone euro s’en sort comme elle l’a décidé, ce qui ne pourra évidemment que se faire dans la douleur (après tout dépend de qui…), le dollar s’écoulera de toute les façons, car il ne repose sur rien de solide, si ce n’est une banque centrale qui croule sous le poids de ces créances irrécouvrables et une population qui est à l’agonie.
Où est l’incurie et l’inefficacité ?
L’intérêt des US et de la GB est de faire en sorte que la BCE suive la voie de leurs banques centrales et la pression va être de plus en plus forte.
Ce qui ne serait pas sérieux serait de le nier.
Etes-vous certain de ce que vous avancez ? Moi pas…
A washington ceux qui sont inquiets sont les détenteurs de CDS au premier chef, et ensuite ceux avec des positions en levier.
Et puis, soyons optimistes, si ça casse bien sauvagement, ce sera l’occase de prendre les banquiers à la gorge. Et ne plus les lâcher. La leçon de 2008.
Bien sûr ! Mais si on prends pour hypothèse (très vraisemblable) que vous avez raison dans le fait que le système est à bout de souffle. D’autres que vous, aux plus hauts postes des USA, en ont sûrement également fait le constat mais leur situation ne leur permet pas de le dire. Dans ce cadre, leur tâche revient à gérer l’écroulement du système. L’idée peut alors de faire porter la responsabilité de l’écroulement du système sur les autres et dans ce sens alors de faire en sorte que l’Europe soit le premier domino à tomber.
Je suis d’accord avec les autres intervenants. Vous nous faites une crise similaire à celle de la prime des 1000 euros j’ai l’impression. Je crois en effet que les américains n’ont pas vraiment intérêt à ce que l’euro s’écroule en terme économique, mais sur le plan géopolitique, rester debout ne serait-ce qu’un petit moment après l’Union, c’est pourvoir mettre la responsabilité de la faillite du système sur le dos des européens et pouvoir se permettre de redéfinir les règles du jeu une nouvelle fois en leur faveur. Le Nouveau Bretton Woods ne peut venir que d’une émancipation de l’Union et d’une implication de la Chine.
C’est vrai ça Jorion ! Écoute un peu les zavizavizés du club des Stratèges réunis du dimanche à l’heure du thé dansant. Les cadors du Département d’État, du Pentagone, de la Trilatérale et de Wall Street peuvent se faire du mouron, y doivent se faire aux brailles les cocos si la NSA leur communique les visions de nos amis réunis du club de belote et du cercle de géostratégie avancée… Ces gaillards là lisent dans leur jeu avec dix coups d’avance… Prends en donc de la graine, Jorion ! c’est pas compliqué, c’est le paradigme de la dinde de Noël : qui va faire la dinde farcie aux marrons ?
Convives grimés en dindes (dites dindes « Hou Esses ») et dindes authentiques (dites « dindes tout court » ou « Hou Euhhh ») sont rassemblés dans le bâtiment d’élevage et le jeu consiste, par moult tractations, coups de Jarnac, complots, traités, traitrises, fausses alliances, coups de bluff, démonstrations de force, guerres de diversion et coups de Trafalgar divers, à savoir qui gagnera et finira à la table du dîner de Noël et qui perdra et finira sur la table du banquet de Noël, dressée pour l’occasion au beau milieu du poulailler à dindes. Le poulailler à dindes flambe et les issues sont bloquées ? Bah, fariboles, le jeu continue, rien n’va plus…
@Vigneron
Et pour les arguments, vous êtes aussi fort que pour le mauvais San Antonio ?
Quel standinge…
…
Oh pardon, Béru ! J’avais omis votre Panzer-argument :
Que voulez qu’il soit humainement possible de rétorquer à telle fulgurance ? Je ne puis que m’incliner respectueusement…
Ps : resservir les plats réchauffés de l’histoire, même à la sauce soft-cuisine moléculaire, c’est pas du meilleur goût, surtout venant d’un eurosceptique convaincu. Mais pour le Bretton Woods de Keynes et White, arrête moi si j’me trompe, mais les USA étaient debout et bien debout, quand leurs allies de l’ouest étaient couchés et bien couchés, non ? Certes l’URSS était bien debout elle aussi, en face, comme les BRICS aujourd’hui mais en beaucoup plus fringant. Mais explique moi pourquoi ils voudraient provoquer la chute de leur plus fidèle allié, l’Europe, entraînant immédiatement celle de la GB et la leur ? Pour arriver plus fort à la table de négo face à des BRICS au genou à terre ? Arrête le délire géopolitique, ils comptent juste sur une Europe malade à crever pour faire le max d’effort afin de maintenir le statu quo et soutenir avec eux les murs de carton-pâte du village Potemkine. Et retarder d’autant l’échéance qu’ils savent inéluctable d’un nouveau Bretton Woods. La seule alternative qui tienne encore avant cette échéance pour les US c’est : guerre ou pas guerre ? Pour un Gingrich et l’équipe de néo-neocons qui est derrière lui, j’ai peur qu’on ait la réponse, d’autant que le terrain est maintenant dégagé en Irak. Pour l’administration Obama bis, qui vivra verra…
@Nicks
Bien vu pour San Antonio’Style!
J’ai lu toute la collec’ Fleuve noir de mon frangin quand j’étais ado, j’avais pas fait le rapprochement avec le monde du Pinuche, du Béru et de la Félicie!
Vigneron t’as plagié le personnage du commissaire? 😉
Ben oui, tu comprends donc bien pourquoi ils veulent le QE de la BCE, conséquence immédiate des évènements militaires: retour au refuge des capitaux, relance du complexe pétro-militaro-industriel, et nous là-dedans? Faut donc pas leur faciliter la tâche, non?
Obama ou autre c’est kif-kif sauf les lobbyistes, à moins que tu ne crois encore à l’indépendance des politicards.
@Vigneron :
Pour resortir la débilité du « cigne noir » de cet escroc de Taleb :
http://www.lepost.fr/article/2011/11/24/2645353_obama-gracie-une-dinde.html
peut-être une bête question, mais j’aimerais comprendre pourquoi : « le dollar s’écroule à la suite si l’euro disparaît ».
« mais une inquiétude justifiée devant l’incurie et l’inefficacité des Européens » OK, mais Washington a-t-il une solution ? Une refondation du capitalisme, une belle sortie du cadre ?
@Vigneron
Un euro fringant , ce serait un plus pour les négociations ? Cela dit, vous avez raison, l’Union a toujours été tellement atlantiste qu’elle s’arrange pour la détruire toute seule, sa monnaie unique. Mais bon, avec un petit coup de pouce des agences, on peut avoir le double effet kiss cool : un QE plus l’austérité. Tout bénéfice pour le secteur financier. Si ça explose, l’effondrement sera du à ces gauchistes d’européens et le complexe militaro-industriel pourra se frotter les mains. Faut arrêter la chopine Vigneron, la vérité n’est pas toujours dans le vin…
Nicks, y’a une question que je me pose épisodiquement en lisant ton genre de prose : ça fait quel effet d’avoir le premier pilier de bistrot venu, lecteur exclusif, au mieux, de Bilto et gavé de séries US qui pense et cause exactement comme soi ? On se dit qu’on est tout plein à penser la même chose et donc qu’on a tout bon, huh ? Et quand S&P dégrade la signature US, on se dit « putain ! encore un coup d’la CIA et du complexe militaro-industriel uhesse ! dans six mois ils dégradent l’Europe ces enflures ! sûr ! ils l’ont dit dans Bilto et c’était annoncé en crypté dans l’épisode 777 de X Files ! et confirmation papale ! Bigard l’a dit aux Grosses Têtes ! Te dire si c’est sûr mon colon ! »
Ps : vais te dire le fond de ma pensée, c’est pas les ricains qui commandent le bazar chez ceusses de S&P, non non, faut avoir vu l’épisode manquant de X Files pour être des initiés qui savent le fin mot de l’histoire… comme moi…l’épisode 999… c’est des body-snatchers venus de Gliese 581g. à moins de 20 années lumières qui tiennent la boite dans leurs sales pognes… motus surtout, hein ? secret défense…
Ce n’est pas sérieux : Si austérité il y a dans l’ensemble de la zone euro, l’économie entrera en récession.
Ce n’est pas parce que les financiers calculent à un coup sans la moindre vision des implications multiples des coups qu’ils jouent qu’on peut dire qu’ils ne jouent pas les dits coups.
Ceci ne préjugeant pas de la réalité d’une « attaque » contre l’euro.
Et il peut y avoir aussi des phénomènes « involontaire » ou « inconscient » (c’est souvent bien de détourner l’attention sur d’autres problèmes que les siens, surtout quand ceux qui détournent l’attention veulent eux-mêmes ne rien voir).
@Vigneron
Parce que vous vous fréquentez le bar du Hilton du coin peut-être ? Vous avez vos entrées dans les services secrets du monde entier ? Savoir manier l’argot et parler haut ne suffit pas à m’impressionner, il va falloir trouver autre chose, d’autant plus qu’on trouve plus souvent ce genre de langage dans le troquet du coin, ce qui la fout mal pour un gars qui si j’ai bien compris se veut parler d’un peu plus haut en se dressant sur ses ergots.
Il ne vous aura pas échappé que la dégradation des Etats-Unis, par une seule agence, qui n’a pas été suivie, n’a eu aucun effet, pour cause d’ailleurs, puisque le dollar est encore le coeur du système. Sans doute S&P a du chercher de la crédibilité et s’est vite aperçue que personne ne lui en demandait. Les autres n’ont pas bougé…
Pour vous avouer également le fond de ma pensée, je ne crois pas au complot direct, bien davantage aux convergences d’intérêt et à leur possible instrumentalisation, plus ou moins contrôlée en effet. Reste tout de même que sur ce blog, nos hôtes ont parlé de guerre des monnaies. Faut-il en conclure qu’ils fréquentent eux même ponctuellement le tabac d’en bas ?
Quand ailleurs, le cercle des vertueux de l’Europe allument les agences au lance-flamme pour éviter de parler des absurdités qui sortent des conseils européens, n’ont pas peur de sortir la thèse du complot et l’anglophobie quant tout autre qui critiquerait un peu la rigidité allemande se fait parquer comme xénophobe, je remets les mécanismes de la crise en perspective pour leur conseiller de traiter les causes plutôt que les symptômes. Alors votre sens de la nuance, merci bien, mais j’ai ce qu’il faut.
Quand d’aucuns se permettent de traiter Paul Jorion de prophète, ils utilisent à peu près la même méthode que la vôtre en comparant le contradicteur à un allumé planté sur une chaise et vociférant la fin du monde sur une place publique. Ca n’en fait pas un argumentaire. Quand vous vous décidez à sortir le vôtre, force est de constater qu’il n’est pas moins recevable qu’un autre, mais pas plus.
Pour répondre à votre question donc, je crois que vous êtes bien plus à même que moi de savoir ce que ressens un amateur du petit blanc matinal…
Nicks-Philippulus,
Je crois que le lecteur de Bilto Magazine en sait plus que le prophète à tromblon national… Qu’est-ce que s’était permis de rajouter S&P au mois d’aout, au moment de la dégradation de la note US ? Que la note de la France et de la GB, « du point de vue présent » n’étaient pas sous la menace d’une dégradation dans les deux ans (dixit Kraemer, directeur de la notation Europe au quotidien… Hanselblatt…). Tain ! Des rois du billard à trois bandes ces Agences, hein ? Elles vous en font voir ces garces ! Ficelles qu’elles sont ces mégères inapprivoisées, pas vrai ?
Et alors comme ça Fitch et Moody’s n’auraient pas suivi l’avis de la grande soeur sur les US ? Mon pote Richard « moins l’quart » le turfiste m’avait pourtant affirmé que Fitch s’était résignée finalement comme Moody’s à mettre la note US en perspective négative au mois de novembre… Me serais-je fait enfumer par Ricard moins l’quart ? Mais à qui peut-on faire confiance, cher ultralucide de mes deux ? A vous, bien sûr, je sais, je sais… Il n’est besoin que de parcourir vos volumineux traités d’analyse géopolitique de quatre lignes… Je ne résiste pas à la tentation d’en illuminer mon piètre poste…
C’est beau et visionnaire comme… comme… comme du Gilbert Montagné ! j’vois pas mieux comme hommage. « Sous les sunlights des tropi-i-iques….«
@Vigneron
Décidément, vous ne savez faire que du San Antonio de bistrot. Désolé, si vous voulez qu’on vous prenne un peu au sérieux soit vous dites qui vous êtes (ce qui ne garantit rien), soit vous commencez à vous calmer et à montrer l’exemple en déroulant un argumentaire un peu plus étoffé. Bien entendu, au plaisir de lire vos précis de géopolitique. Je ne sais pas pourquoi, mais vous me faites penser à un Attali qui en aurait marre de parler comme à la Cour : prétentieux, bouffi d’orgueil, girouette et plantage à tour de bras.
Encore une fois, je ne dis pas qu’il y a complot. Je dis que les convergences culturelles ont la peau dure et toutes les agences, y compris Fitch, sont d’obédience anglo-saxonne, avec le petit substrat idéologique qui y est associé et qui n’est sûrement pas négligeable dans la « méthodologie » employée. Je vous rappelle aussi que dès la dégradation de S&P, il y a eu comme un recadrage aux Etats-Unis, du genre sérieux. Je ne sais pas s’il y a un lien de cause à effet…
Nicks, pour faire simple, tentons de répondre à la question suivante : si les agences de notation avaient été européennes ou thaïlandaises, leurs décisions auraient-elles été différentes ?
Comme la réponse est évidemment non, on peut passer au point suivant.
@Julien Alexandre
Je ne vois pas comment la réponse serait si évidente. L’agence chinoise a un comportement un peu différent des trois autres non ?
Ah oui, mais Nicks, pour vous paraphraser, l’agence chinoise, elle a certainement…
😉 Sérieusement, à part un coup d’avance sur les autres, elle a quoi de différent Dagong ?
Ben elle est dirigé par le Parti Communiste Chinois, ce qui lui permet de sortir les conneries néolibérales les plus crasses sans être inquiétés…
@Julien Alexandre
En préambule, je tiens à dire que je ne vais pas me mettre à défendre une agence de notation quelle qu’elle soit. Mais il semble tout de même que la version chinoise tape un peu plus fort sur les Etats-Unis que ses homologues anglo-saxonnes.
Enfin, il y a tout de même des enjeux géopolitiques derrière tout ça. On ne peut pas les évacuer d’un revers de main. Je ne les saisis peut-être pas très bien, mais ne pas en tenir compte, c’est je crois se couper d’une certaine réalité. C’est en cela que je trouve Paul Jorion parfois un peu naïf, par la recherche d’un consensus mondial qui viendrait un peu de l’action du saint esprit. Je vois bien les risques des polarisations, mais je vois aussi celui de ne pas avancer de peur de heurter tel ou tel, en laissant la mécanique en roue libre se diriger tout droit vers le mur.
@Julien Alexandre
Vous faites la modération, les questions et… les réponses.
Attention à la prochaine marche 😉
@ Vigneron
Pas besoin de théorie du complot, une simple pression spéculative suffit :
http://www.gecodia.fr/Hegde-Funds-Pression-a-la-baisse-record-sur-l-euro-face-au-dollar_a2806.html
Le refinancement de l’Etat US se passe au niveau des bons du trésors n’est-ce pas ? S’il y a inflation c’est à ce niveau, à savoir une dévaluation de ces bons, une moindre appétence des marchés pour ces produits (obligations…) en trop grand nombre.
Mais ce n’est pas une machine a détruire le dollar, la preuve c’est que nous sommes toujours là, après QE 1, 2, etc. Et sinon ce serait déjà la faillite. L’argent liquide, la liquidité si elle ne submerge pas l’économie, disparaît dans ces fameuses « trappes ». La concentration du capital évite l’inflation, la hausse des prix. Donc on gagne du temps.
L’attaque contre l’euro est justifiée car les allemands en refusant à la BCE d’agir vont nous conduire au désastre très rapidement. Donc c’est ça et effectivement les agences ont raison, et elle sont encore trop bonnes.
Izarn, quand on en est arrivé à jucher l’inénarrable sous-fifre du capitalisme financier à la française, le très balladurien, le très inamovible énarque gouverneur de la BdF, le très consensuel chairman de la BRI, le très chrétien Christian Noyer, non solum sur un piédestal, sed etiam à califourchon sur les genoux d’une Jeanne d’Arc en statue équestre boutant l’anglo-saxe hors de la vertueuse finance euro-hexagonale, alors oui, je confirme : il est plus que temps d’aller se coucher.
Meuh non, cultivateur de soleil liquide, Izarn, c’est son beau frère…. juste l’esprit de famille
@vigneron
Chapeau pour le résumé du CV du sieur Christian Noyer.
En plus on y lit qu’il est de la promotion Guernica, le hasard de cette rencontre avec l’Histoire nous fait rugir ou sourire amèrement suivant l’état de forme du moment.
Vigneron, je n’arrive pas savoir si vous êtes au top quand vous avez bu ou quand vous êtes à jeun.
Mais, bon c’est pas mal quand même, j’arrive à suivre. J’ai lu San A…
L’eau ferrugineuse oui,…
Némo, je suis au top quand j’ai suffisamment dormi, mangé et baisé, point. Tout ce qui m’ennivre, à faire sciure sous mon Gilette, c’est le tord-boyau de bootleggers patentés qu’est fourni à la vanne de 70 sur certains fils de ce blog.
« à faire sciure sous mon Gilette »
Une sorte de hair-cut mémoriel presque toujours lu comme une purge théoriste par les plus amnésiques ou les plus confusionnés, qui me soulage au point H. Interdum in speculum veritas. Un Emendatio mal compris comme « Réforme », dans un tout autre style.
Les Deschiens
C’est un peu pénible cette histoire : plus la note est mauvaise, plus les taux d’intérêt sont élevés, et moins les chances d’être remboursées sont grandes…. bientôt il ne restera plus personne à qui prêter… la fin du cycle vicieux ?
au fait, une idée au passage, pour les grecs, et bientôt les autres européens, à propos de ces casseroles de dette que l’on nous a accroché aux fesses… on ferait bien de se mettre à la cuisine argentine…
http://oclibertaire.free.fr/spip.php?article1095
autre réflexion : si l’argent-marchandise ne trouve plus à s’employer, à se vendre, sa valeur devrait chuter, en toute logique marchande… 🙂
Étrangement, les taux ne sont pas, sur certains pays, aussi terribles qu’ils pourraient être.
Il semble qu’un certain nombre d’acteurs ont pris conscience que l’arbitre n’était pas impartial et jouait avec le camp Wall Street.
A suivre : S+P va-t-elle dégrader la France d’un ou deux crans ? Si elle la dégrade d’un seul cran (c.a.d. si le tir de barrage anti-City du gouvernement français a fonctionné), les taux pourraient même se détendre un peu. Si elle y va de deux crans (comme apparemment promis à ses actionnaires), elle se décrédibilise car le cas de la France peut être comparé à celui d’autres pays qu’elle n’ose pas toucher.
Inventer des vérités est un art difficile.
Très juste Renard :
En moyenne les pays de la zone euro se financent donc moins cher
Il s’agit de taux d’adjudication. C’est le taux moyen qui est important. Il est évident que ce taux moyen ne cesse de progresser.
Ando.
Non c’est justement complètement faux, en moyenne ils se financent mois cher aujourd’hui que la moyenne des taux d’intérêt sur leur dette existante. Ca aussi c’est de la pure propagande made in GB et US.
Voici les chiffres rapportés sur le 5 ans (logique étant donné la maturité moyenne) :
Moyenne dette globale Allemagne : 3.47% aujourd’hui le 5 ans à 0.814%
Moyenne dette globale Espagne : 4.26% aujourd’hui le 5 ans à 4.515%
Moyenne dette globale France : 3.9% aujourd’hui le 5 ans à 1.992%
Moyenne dette globale Belgique : 4.34% aujourd’hui le 5 ans à 3.414%
Moyenne dette globale Autriche : 4.06% aujourd’hui le 5 ans à 2.031%
Moyenne dette globale Italie : 4.23% aujourd’hui le 5 ans à 6.351%
Moyenne dette globale Finlande : 3.56% aujourd’hui le 5 ans à 1.200%
Moyenne dette globale Pays bas : 3.57% aujourd’hui le 5 ans à 1.213%
….
Donc je confirme : les pays de la zone euro se financent, en moyenne, bien moins cher aujourd’hui et diminuent le poids des intérêts sur le renouvellement de leur dette existante. Après se pose bien entendu la question du déficit budgétaire mais c’est une autre histoire.
@ Serge
Pour la France. Les séries de l’agence France Trésor sur le Tec 10 ans http://www.aft.gouv.fr/article_180.html montrent une moyenne hors inflation de 3,19% pour 11 mois en 2010, de 3,29% pour 11 mois en 2011. Certes, les moyennes sont très stables. On note cependant la moyenne mensuelle des dernières adjudications (tec 10 ans):
Mai 2011 3,5
Juin 2011 3,39
Juillet 3,34
Août 2,94
Sept 2,62
Oct. 2,98
Nov. 3,42
et sans doute 3,10 pour les 11 premiers jours de dec.
@Ando
Analyser l’évolution du poids de la charge de la dette existante n’est pas évident, car le simple constat de l’évolution des taux, par exemple sur du 10 ans, même en période moyenne, n’apporte rien. Tout le travail d’AFT est de procéder à des achats ciblés à des moments opportuns. Par exemple, elle a émis aujourd’hui du 2 et 3 mois à taux zéro, en fait négatif, et du 6 mois et du un an à 0,034% et 0,176%.
http://www.boursorama.com/actualites/la-france-a-emis-de-la-dette-court-terme-a-taux-zero-7b40c89dcb5ee9cf2e2651a481421aac
La durée de vie moyenne de la dette négociable de l’état Français (maturité moyenne) est une des plus élevées d’Europe, 7 ans et 72 jours, ce qui est un gage de solidité.
En fait, à l’instant T, le coût instantané de l’ensemble de la dette de l’état français est de l’ordre de 3,9%. En règle générale, pour connaître l’évolution du coût de la dette d’un pays occidental on prend en référence le 5 ans.
Or que constate-t-on :
http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GFRN5:IND
Et bien que le 5 ans qui était bien au delà de 4% est très nettement descendu depuis mi 2008 pour naviguer vers 2% en ce moment. Si le 5 ans remonte à 3%, les médias nous expliqueront avec une grande certitude que la France va bientôt faire faillite puisque ses coûts de financement auront augmenté de 50%, ce qui est totalement absurde puisque avec un 5ans à 3% on continue à abaisser le taux moyen de 3.9%.
Il est simple de constater que le refinancement de la dette existante que l’on roule régulièrement nous coûtera de moins en moins cher jusqu’au moment ou le 5 ans repassera sur le coût moyen. Encore faut-il conserver la maturité moyenne, bien entendu.
Le vrai souci est moins le taux du moment que le déficit budgétaire qui chaque année nous rajoute de la dette à financer, par exemple pour cette année environ 95 milliards, une somme énorme qui apportent de nouveaux intérêts à l’ensemble augmentant ainsi la charge globale de la dette malgré des taux très avantageux.
Cela fait 30 ans que l’on empile de la dette sur de la dette, l’ennemi c’est le déficit.
C’est un peu pénible cette histoire : plus la note est mauvaise, plus les taux d’intérêt sont élevés, et moins les chances d’être remboursées sont grandes….
Oui, on dirait que le capitalisme financier se tire une balle dans le pied..
Vous dormez jamais tout les deux?
Pas le temps !
D’un œil.
Sleeping is way overated…
Curieusement, Einstein, qui dormait énormément, est l’auteur de cette formule :
« Je dors peu mais je dors vite »
ils surveillent leurs investissements boursiers…
Vu le tour que prend les choses,je serai assez tenté par l’hibernation.
Refonder le capitalisme ? Mais ne se porte-t-il pas comme un charme en Chine , au Brésil etc ? Pensez-vous réellement que les « investisseurs » aient cure de ce qui arrive en Europe ? Nous gagnerions peut être en enlevant nos oeillères et en considérant comme un fait l’essor de nouvelles puissances au lieu de nous croire toujours le centre du monde. Qu’en pensez-vous et tout d’abord êtes-vous d’accord, M. Jorion , pour envisager la Chine etc comme de nouvelles puissances viables et durables ?
La Chine, le Brésil ont besoin de nous et des US comme clients.
Si nous ne pouvons plus nous permettre d’être clients de la Chine, du Brésil etc, on peut supposer que les dirigeants chinois, brésiliens etc, comprendront qu’il leur faut trouver de la demande interne capable de remplacer la nôtre. Et qu’ils accepteront enfin d’augmenter les salaires de leurs consommateurs nationaux.
Ce faisant, leurs coûts de production s’élèveront et le carcan concurrentiel qui nous étouffe aura des chances de se desserrer. Ce qui incitera peut-être nos industriels à se relocaliser, entraînant alors ici, une baisse du chômage et un accroissement de la demande pour une production locale … Peut-être que d’ici à un siècle, le tube en U retrouvera-t-il son équilibre ?
C’est de moins en moins vrai.
@ multicarte… qui apparait comme par miracle le 18 décembre à 9h36…
Ce que vous décrivez est déjà à l’œuvre.
Ce phénomène existe déjà en Chine, certaines entreprises n’hésitant pas à relocaliser plus au nord pour trouver de la main d’œuvre moins cher puisque les salaires dans certaines régions ont déjà bien bien augmenté en %, en valeur réelle on a encore de la marge. Le niveau de vie de dizaine de millions de Chinois a réellement augmenté et ce n’est pas fini. La proportion des exportations dans le PIB ne cesse de baisser.
Le Bangladesh prend d’ailleurs pas mal de marchés aux Chinois depuis le début de l’année par rapport à l’augmentation des coûts de production des entreprises chinoises.
Et quand vous vous voyez un siècle, moi je vois plutôt une décennie.
@Serge
10 ans, cela me paraît un peu court d’autant plus dans un contexte de crise mondiale qui si elle voit l’occident chuter rapidement, provoquera de grave remous chez les émergents. Je crains malheureusement que le rattrapage même s’il est rapide ne puisse tempérer le caractère intenable des régressions sociales en occident, avec leur traduction politique…
Pour constater si la Chine est une puissance durable, il ne faudra pas attendre trop longtemps…
C’est le piège à deux sens de la Mondialisation, nous sommes interdépendants les uns des autres. Un écroulement de l’Europe, et les b.r.i.c. suivent à leur tour, avec des réactions populaires bien plus graves qu’ici.
Plus d’un demi siècle à inculquer à l’Allemagne le concept de responsabilité collective d’une nation.
Peut-on s’étonner qu’ils aient intégré la leçon ?
Yes.
excellent
Responsabilité collective et je rajoute, « transgénérationnelle… »
Un grand livre (1979) à destination des politiques : à propos de la justification théorique (et non subjective) de la responsabilité concernant les générations futures.
Hans Jonas, philosophe allemand ayant totalement intégré cette notion de responsabilité collective.
H. Jonas ne croit pas en la démocratie et est , « à mots couverts », davantage favorable à d’autres formes de gouvernance… Etc ce, en vertu même de sa conception de la reponsabilité « collective », comme vous dites. Il met d’ailleurs le doigt là où ca fait bien bien mal.
C’est bon avec Jonas, oublions svp, il a déjà contaminé l’Allemagne et la Constit française par tocade présidentielle, on va pas laisser en plus ce vieux machin envahir le blog. Sur la technique on a largement assez de matière avec Ellul, pas besoin de rameuter Heidegger et ses sbires.
La leçon oui, son domaine d’application non…
J’ai retrouvé une archive qui illustre l’inflation en Allemagne dans les années 20.
Le 20 juin 1923 il faut dépenser 80 millions de marks pour déjeuner (modestement mais avec une brouette) dans un restaurant d’Allemagne:
http://biblioteca2.uclm.es/biblioteca/CECLM/ARTREVISTAS/cuenca/dia_cuenca/pdf/n1167.pdf
Le 20 septembre 1923 ces 80 millions de marks valaient 5 pesetas Espagnoles contre 100 millions de pesetas avant la guerre de 14-18.
On comprend que les allemands soient encore traumatisés par l’inflation et qu’ils aient intégré la leçon.
Sauf que pour réellement traumatisante qu’elle soit, l’hyper-inflation a rapidement été jugulée et que ce sont les politiques d’austérité des années trente qui ont déblayé le terrain pour les nazis.
Des nouvelles du formidable modèle allemand qui a bien retenu les leçons :
http://lexpansion.lexpress.fr/economie/les-pauvres-en-allemagne-meurent-de-plus-en-plus-jeunes_274631.html
C’est de l’inflation, ou de la déflation ??
A choisir entre plusieurs modèles regardons bien ce qui se passe ailleurs :
http://beforeitsnews.com/story/1438/327/A_Hidden_America:_Living_in_Cars,_Tents_and_Cheap_Motels_Video_Report.html
Voici la vie de dizaines de millions d’américains…
@Serge
Qu’en concluez vous ? Qu’il vaut mieux le modèle allemand ? Vous êtes sûr que vous n’oubliez rien ?
Cette vidéo me fait aux « raisins de la colère ».
@ Nicks.
Celui de la France n’est pas si mal, non ?
@Serge
Vous ne me répondez pas. L’alternative, c’est juste l’Amérique ou l’Allemagne ? Je vous conseille de jeter un coup d’oeil au rapport OCDE croissance et inégalités de 2001 quand il sera paru. Vous allez voir qu’il y a comme qui dirait une troisième voie…
@Serge
Ah désolé, je n’avais pas vu votre dernière réponse. Mon objet n’est pas de dire que le modèle français est forcément meilleur, mais il semble ne pas être le plus mauvais et certainement pas moins performant que l’allemand, en terme de protection sociale notamment. Le mieux est évidemment de construire en prenant le meilleur de l’Europe, pas le moins bon, comme on s’y ingénie en ce moment…
Il y a des pauvres en DE, malheureusement, mais tout de même, ce pays montre moins de rigidités que ne le prétend Leclerc. Personnellement, je m’entends bien mieux avec les allemands qu’avec les français. Ce qui in fine amène des résultats économiques, je dirais, importants. Dans la mesure où quelques dizaines de millions d’euros annuels de gains nets le sont et que j’en aurai ma cote part, ce qui n’aurait pas été le cas en France. Mais bon, c’est un peu normal, j’ai trituré mes neurones qui ont produit des résultats.
Hé bé si précisément… et c’est tout le problème, enfin « le », « ton » problème plutôt.
Problème de croissance :
http://finance.blog.lemonde.fr/2011/12/18/la-dette-de-la-france-est-devenue-un-electron-libre/#xtor=RSS-32280322
Comment faire :
http://www.arte.tv/fr/La-guerre-des-brevets—Le-Blogueur/6276584.html
@Fnur
Je suis désolé, mais vous n’êtes pas le cour de cible de ma pensée politique. A titre personnel, je n’ai ni la volonté ni le pouvoir de vous interdire de préférer les allemands, alors faites donc. Je me contente de souligner certaines vérités.
@Vigneron
Les chiffres ne vous plaisent pas ? Désolé pour vous. Et vos procès d’intention ne sont pas reconnus par ma juridiction.
Ce que j’ai vu du modèle français, eh bien ce sont des escrocs, patrons et magistrats, aidés de leurs salariés rampants, collabos mielleux, et des syndicats inutiles. Une chose est sûre, je ne suis pas prêt de revenir travailler dans ce pays de mafieux. J’ai payé cher pour m’en rendre compte, me suis bien fait enflé…et pourtant, j’ai résisté, fortement, comme je sais le faire quand je suis convaincu.
La France, pays des droits de l’homme, des lumières, mouarf ahahaha !
Heureusement qu’il reste les livres d’histoire pour rêver.
En tous cas, je suis bien content de m’être fait la malle et de bien faire profiter l’Allemagne de mes services.
La retraite à 67 ans en Allemagne, c’est pour … 2029 . Mensonge par omission, c’est fréquent chez les journalistes et politiques de droite.
@ Nick :
Vous avez peut-être raison, mais en Allemagne, quand vous n’avez pas assez de revenus, la ville paie votre loyer+eau+gaz+électricité et vous donne en plus un pécule. Personne n’est mis à la rue sans nouveau logement. On a fait pareil en France avec la loi DALO, mais … elle n’est pas appliquée. Tout est si beau en France … sur le papier !
Quant à l’espérance de vie de petits revenus (et des SDF !) en France, vous la connaissez ? Que l’espérance de vie à l’Est soit moindre, c’est le reflet
1) du fait qu’à l’Est, en RDA, on travaillait plus (43 heures par semaine, vous ne pourrez pas me contredire, j’y ai vécu 7 ans)
2) que les revenus, actuellement, sont en moyenne plus bas qu’à l’Ouest.
A cela, il faut ajouter la réforme du SPD Schröder qui a commencé à faire payer les médicaments, tout en diminuant l’allocation-chômage (Agenda 2010). Devinez qui ne pouvait plus les acheter ?
… Et qui s’est empressé d’imiter cette « réforme » géniale dans notre si beau pays ?
« Hegel remarque quelque part que tous les grands faits et les grands personnages de l’histoire universelle adviennent pour ainsi dire deux fois. Il a oublié d’ajouter : la première fois comme tragédie, la seconde fois comme farce. » Karl Marx, Le Dix–Huit Brumaire
« Brüning […] estime que toute autorité ne peut émaner que du Maréchal. A cette fin, un recours est possible : le fameux article 48 de la contitution qui prévoit que « le président du Reich peut prendre les mesures nécessaires au rétablissement de la sécurité et de l’ordre lorsque ceux-ci sont gravement troublés ou menacés ». Selon Brüning, la crise crée, en effet, une situation de menace et de trouble graves, et nombre de juristes s’excitent à propos de cette interprétation qui doit permettre au Président de gouverner par décrets. […] Ces décrets avaient pour but d’asainir l’économie selon des procédés les plus classiques. Durant les quelques années de vaches grasses, le pays avait vécu au dessus de ses moyens, grâce aux crédits abondamment fournis par Wall Street. Mais Wall Street s’était effondré, et le Reich, les Länder, les communes et les entreprises privées étaient quasiment tous au bord de la faillite. Un seul remède aux yeux de Brüning : diminuer les dépenses dans tous les domaines, augmenter les impôts, comprimer les salaires et les charges sociales, bref pratiquer partout la déflation.
Le résultat ne pouvait qu’être catastrophique : ressources, consommation, emploi, tout s’anémiait. De plus en plus d’entreprises étaient mises en faillite, le nombre de chômeurs allait bientôt dépasser les six millions, et ceux qui travaillaient le faisaient souvent à temps réduit et avec des salaires diminués.
Brüning est pourtant de bonne foi. Il a même travaillé pour des syndicats chrétiens et crois sincèrement qu’en assainissant les finances, il suscitera de nouveaux investissements et une relance de l’économie. Il est tout simplement fidèle à ce qu’il tient pour les lois de l’économie, et, à l’époque, personne n’en connaît d’autres, pas même les sociaux-démocrates. Ces derniers ne savent d’ailleurs sur quel pied danser. Hermann Müller avait démissionné parce que ses partenaires voulaient réduire les allocations de chômage. Or, chaque jour, Brüning les force à des sacifices de plus en plus durs. Le nom de Keynes n’est pourtant pas inconnu en Allemagne puisqu’il a été le plus âpre critique anglais du Traité de Versailles, mais il n’a pas encore publié sa « Théorie générale ». Ce sera plus tard, Hjalmar Schacht qui d’instinct appliquera ces idées, là où sans doute elles pouvaient le mieux l’être, dans le pays qui disposait de la plus grande capacité de travail et du meilleur savoir faire industriel. En attendant, les socialistes, effrayés par les conséquences de la politique ultra-déflationniste qu’essaye d’imposer Brüning, finissent par s’associer le 16 juillet 1930 avec les communistes, les nationaux allemands et les nazis pour rejeter ses projets financiers.
Les élections de septembre 1930
Brüning avait déjà préparé le décret de dissolution du Reichstag. Et ce sont les élections du 14 septembre 1930, la première tornade électorale du N.S.D.A.P. [nazi], le plus fort bond qu’un parti ait jamais connu : de douze députés, il passe à 106 et cela en deux ans à peine. Il n’a toutefois conquis à ce stade que 18% de l’électorat. le S.P.D. reste le premier parti du pays, une majorité républicaine reste en principe possible. Mais qui, en dehors des socialistes, au demeurant si timides et si désemparés, reste encore attaché à la démocratie parlementaire ? […] Les politiciens eux-mêmes convenaient de leur faillite et en appelaient à plus d’autorité à l’intérieur et d’énergie vis-à-vis de l’étranger. D’une certaine manière, Hitler ne disait rien d’extravagant (rappelons que ses outrances en matière d’espace vital, de conquête par la race des seigneurs ou d’extermination des Juifs, il les réservait à ses intimes), il tenait le discours de tout le monde, mais avec plus de fureur et en tirant des conclusions «logiques» : tous ceux qui avaient accepté le honteux Diktat, tous les représentants du «système» non allemand, qui n’avait apporté qu’humiliation, discorde et misère, devaient retourner au néant politique sinon physique. »
Georges Goriely, 1933 : Hitler prend le pouvoir, Editions Complexe, 1982
@Fnur
Encore une fois, vous êtes libre de préférer l’Allemagne. je ne fais qu’indiquer que le modèle allemand à des zones d’ombres qui n’en font pas pour moi une alternative intéressante.
@Alain V
Le modèle français demeure le moins inégalitaire des grands pays développés, hors Scandinavie bien entendu. Est-il parfait pour autant ? Bien entendu que non, surtout qu’on ne saccage depuis près de 30 ans, avec intensification depuis 10 ans. Mais déjà, c’est la droite, finalement dans son rôle, qui l’exécute, alors que c’est la gauche qui a fait le boulot en Allemagne. Vous pourrez dire ce que vous voulez mais le fait est que la déflation compétitive a crée de la pauvreté et surtout de l’inégalité (là encore le rapport OCDE 2001 sur la croissance et les inégalités est édifiant, notamment au sujet de l’Allemagne). Les lois Hartz IV, les mni-jobs, les 20% de travailleurs pauvres, c’est indigne d’un pays qui pouvait se targuer d’un vrai modèle social, dont la mise en place était antérieure au nôtre.
Que nous puissions nous inspirer de la politique industrielle avec le soutien des PME par exemple en vigueur en Allemagne, pourquoi pas, mais en matière sociale, je suis désolé, ce n’est pas acceptable.
@Fujisan
Merci de rappeler certaines causalités funestes…
De toutes façons, au train où ça va, un peu partout il faudra se remettre aux potagers, comme en Grèce :
http://greekcrisisnow.blogspot.com/2011/12/vents-de-noel.html
@Nicks
Pour rester terre à terre, ne pas négliger 2 éléments très importants, le coût du logement est très inférieur à la France 35 à 50%, ainsi que le panier moyen d’alimentation 30%. Cela est du en France à l’organisation de la pénurie de l’immobilier et à la défiscalisation qui a favorisé la rente et abouti à des prix marchés disproportionnés, le panier moyen comparé d’alimentation est de 30% plus élevé en France, bien sûr du aux monopoles des copains de la grande distrib, il y a aussi les médocs génériques 50% plus chers en France car il n’y a pas de mise en concurrence pour les copains des labos. Lorsque tu ramènes ces dépenses incompressibles en taux sur les bas salaires, tu verras donc pour les pauvres une compensation sous forme de pouvoir d’achat, pour les extrêmes pauvres de meilleures conditions de survivance.
Les études ne comparent pas tout.
@Cavalier Ponzi
Il faut être sérieux deux minutes. Nous trouverons chacun des éléments particuliers qui avantagent tel ou tel pays au niveau individuel (j’ai cité l’énergie moins chère en France, mais la couverture médicale est meilleure également) mais de manière générale et c’est sans doute le plus important, les inégalités progressent plus vite en Allemagne qu’en France et nous savons sur ce blog que le modèle actuel n’est plus tenable par la captation des richesses qu’il a entrainé. Vous êtes en train de me dire que les pauvres allemands sont mieux lotis que les pauvres français. Très honnêtement, j’en doute, mais il se trouve qu’ils sont plus nombreux par rapport à la population totale. Il y a donc bien un problème de fond.
Par ailleurs, je suis d’accord pour dénoncer la politique immobilière en France et les ententes des centrales de distribution. Cela n’empêche pas que vous ne pouvez pas évacuer les politiques qui ont été menées en Allemagne ces dernières années et qui sont tout simplement anti-sociale. C’est à peine mieux en France du côté de l’évolution, mais on ne va pas tout de même faire un concours pour prendre le pire de tous les modèles non ?
Quand je cite le rapport à paraître de l’OCDE, il s’agit bien entendu de celui de 2011, pas 2001…
Schacht… grand prêtre du mercantilisme et de l’autarcie à l’allemande, grand manipulateur de dettes devant l’éternel financier, plus haut QI des accusés de Nuremberg (148…) et, accessoirement, keynésien « d’instinct » et ministre de l’économie et des finances décisif de Hitler… un banquier de génie quoi.
@Nicks
Je vous invite également à le mettre en pratique!
N’extrapolez pas ce que je dis hors de son contexte, je vous parle d’éléments ESSENTIELS, à savoir un toit et des aliments, que l’énergie soit plus chère, le différentiel n’atteint certainement pas la proportion du loyer dans le budget d’un foyer à faible revenu en France.
Si vous n’avez pas encore connu de personnes qui ont été SDF, il est encore temps, ils vous expliqueront que le logement est l’élément essentiel qui va ou stabiliser ou permettre d’améliorer la situation, alors que la rue va empirer la situation à tous niveaux.
Faites preuve de discernement, à ce stade ce sont les priorités qui comptent, pas le temps de faire de la politique à la petite semaine quand on vit dehors, il faut chercher l’hébergement, la toilette, la bouffe, toute la « sainte journée » partez du plus bas, qui est la menace permanente pour les ménages pauvres si vous voulez saisir la nuance entre les garanties qu’apportent ou non les 2 systèmes. Le logement est un garde-fou essentiel. Capito?
@Cavalier Ponzi
Vous en train de me dire qu’il n’y a pas de sdf en Allemagne ? Le problème des coûts du logement est bien entendu important mais la valeur absolue du revenu l’est aussi. Si vous n’avez aucune indemnisation quand vous vous retrouvez sans boulot, la possibilité d’avoir un logement se réduit comme peau de chagrin, même si son coût est restreint. Et encore une fois, il y a des éléments qui rentrent aussi ne ligne de compte comme le coût des études, celui de la santé, celui des garde d’enfants etc.
Votre approche est erronée car comme l’a dit un autre commentateur, c’est s’attacher à gérer la pénurie. Or je ne vois pas comment un modèle qui voit se creuser les inégalités pourrait offrir les meilleurs garanties de cohésion sociale. Le but c’est de ne pas faire en sorte que les gens se retrouve en situation de pauvreté, pas de gérer au mieux la pauvreté. A ce titre, le fait qu’après transfert sociaux (important), la part de la population pauvre en Allemagne soit bien plus élevée qu’en France, avec un écart qui progresse, malgré les attaques sociales dans notre pays, c’est quand même qu’il y a un gros problème.
@Nicks
Bis repetita
Vous déviez encore du sujet que j’aborde: le traitement des symptômes qui eux sont concrets.
Je vous parle d’un contexte bien précis, la chute sociale et non pas des causes, je vous parle de dispositifs sociaux en place, pas du marché du travail et du niveau de salaire, je vous parle d’un minimum d’humanité face à cette situation, qui n’existe pas en France car on se refuse à utiliser les logements vacants.
Je vous dis que les textes en Allemagne font obligation de fournir un logement à celui qui fait les démarches adéquates. La solution en Allemagne pour les plus pauvres ce sont les logements communautaires assorti d’allocations pour survivre c’est vrai, mais mieux que rien, ensuite dès que vos petits revenus évoluent, vous avez droit à un logement individuel avec un petit loyer aidé, je sais c’est petit mais en attendant il y a nettement moins de SDF qu’en France, et surtout pas les centaines ici qui meurent dehors, mais si vous considérez que le risque de mourir dehors est dérisoire, vous avez l’approche d’un petit bourgeois le cul bien au chaud derrière son clavier, qui ne veut que se faire mousser en exprimant des idées politiques qui ne sont pas d’hier, à moins que vous soyez aussi capable d’en revendiquer la paternité, on ne sait jamais!
Remballez-donc votre mépris.
Alors que faites-vous pour ne pas avoir la pénurie dans le système où nous sommes, d’un coup de baguette magique vous allez faire reculer la pauvreté? Blah blah blah!
Et pendant ce temps là, on peut peut-etre œuvrer plus rapidement, un peu d’efficacité ne peut faire de mal non? Je vous parle du traitement d’urgence face à une situation dont je ne nie pas les causes ou bien rappelez-moi où j’ai écris cela, mais vous avez sans doute la solution applicable ipso facto aux déséquilibres économiques et sociaux, démagogue que vous êtes, vous militez pour une justice sociale, je suis d’accord avec vous MAIS commencez par le commencement, la priorité, faites déjà en sorte dans un premier temps qu’on applique les réquisitions de logements vacants, qu’on applique enfin la loi existante, vous aurez le loisir de changer le monde de quelques uns, voire de les sauver avant qu’ils ne périssent en attendant que vous ayez les moyens de vous attaquer aux causes, qui relèvent d’un problème bien plus épineux et profond nécessitant bien plus de temps pour le régler.
Ceux qui sont déjà les victimes en grand danger de ce système inique, vous diront merci d’avoir aussi permis de limiter leurs souffrances.
@Cavalier Ponzi
Vous savez très bien que rester sur votre approche ne règlera pas la solution. J’entends bien qu’il faut faire des efforts de court terme et il est évident que la politique menée depuis dix ans en France ne va pas dans le bon sens, mais la discussion portait au départ sur la pertinence ou non d’un modèle global de société. Le problème est bien que l’Allemagne produit plus de pauvres que la France et qu’à moyen terme c’est intenable, quelque soit la bonne volonté des pouvoirs publics en aval, en Allemagne.
Je ne peux qu’être d’accord avec la prise en charge des personnes sans abri, et plus globalement de tous ceux qui ont du mal à se trouver un logement en mettant à disposition le parc vacant, en changeant les lois afin d’éviter les situations spéculatives, en mettant en chantier des immeubles HLM. Mais il faut agir également en amont et ne pas laisser exploser les inégalités comme c’est le cas en ce moment dans tous le monde occidental. Il se trouve qu’en France, l’inertie du modèle permet de freiner cette croissance. Il y a donc une base de travail meilleure qu’en Allemagne sur le plan de la distribution des revenus. Pour autant, non seulement, il faudrait mettre en terme à la politique actuelle qui tend à s’aligner aux standards anglo-saxons, mais aussi corriger un certain nombre de lacunes sur le traitement de court terme en effet.
Encore une fois, mon objet n’était pas de dire que le modèle français était en tout point supérieur, mais qu’en aucun cas le modèle allemand pouvait servir de référence. Ca ce sont des comparaisons qui font jouir les néolibs. Organisez la charité, nous on continue à creuser !
@Nicks
On finit par se rejoindre, synthétisons la gestion du curatif au mieux parallèlement au préventif.
Nous sommes d’accord. 🙂
@Cavalier Ponzi
A la bonne heure ( tiens la frappe est passee en qwerty ) (quel est donc ce sortilege ? )
http://epp.eurostat.ec.europa.eu/tgm/table.do?tab=table&plugin=1&language=fr&pcode=tsisc030
Polémique vaine, le modèle social de lutte contre la pauvreté, dit « modèle continental » est strictement le même pour la France ou l’Allemagne, à epsilon prés, par opposition avec les deux autres modèles, le « meilleur » dit « scandinave » et le « pire » dit « méditerranéen (Italie, Espagne, Grèce, Portugal).
Sur le « traitement » des sans-abris par contre, je maintiens, la France est à la rue.
@Vigneron
Les deux modèles originels sont en effet continentaux. Mais depuis Shroeder vous savez bien que l’Allemagne a bien davantage dérivée vers le néolibéralisme que la France, non pas que la droite française soit socialiste, mais parce que l’inertie de notre modèle est plus fort. Il y a bien en ce moment un problème allemand en matière de hausse des inégalités :
http://www.oecd.org/dataoecd/45/25/41525346.pdf
Cela n’empêche pas qu’en France il y ait de fortes corrections à apporter, au delà même du retour sur les politiques catastrophiques menées par la droite depuis dix ans désormais (mais en matière de structures économiques, le gouvernement Jospin n’a malheureusement pas fait mieux en privatisant et libéralisant à tour de bras)
Nicks, epsilon l’écart entre la France et l’Allemagne, la politique Schroeder, c’est juste le bon vieux mercantilisme teuton. Sur le taux de pauvreté qui faisait débat, c’est kif-kif. Sur les hauts revenus par contre là y’a pas photo. Si j’en crois ton doc Ocde, le dernier décile allemand cumule 25 % du revenu disponible alors qu’en France on est plutôt autour du tiers… comme en 45 quoi. Tu me diras c’est toujours mieux que le sommet de l’après-guerre, à la sortie de l’ère gaulliste, en 68, on etait monté à 37 % pour le dernier décile… Boh tu me diras 4 % d’écart c’est peanuts, hein ? Juste l’équivalent aujourd’hui de 50 milliards € par an qui passent de la poche de 90 % vers la poche de 10 %. La « France sociale » des années 60 quoi. La France qui résistera seule contre l’horreur néolib…
Si j’ai un conseil à te donner : ferme une bonne fois pour toutes le Grand Livre des Contes et Légendes du Roman National…
Je plussoie à tout ce que raconte Fnur sur l’Allemagne.
Quant aux gaulois, leur gros problème c’est les nerfs.
@Vigneron
Vous avez oublié Blair et Shroeder copains comme cochons ? Blair c’est du brave mercantilisme anglais ? Les lois Hartz IV feraient passer le RSA pour un dispositif de luxe. Et mon document est intéressant par l’évolution qu’il souligne : l’Allemagne est le pays de l’OCDE où les inégalités augmentent le plus vite. C’est bien ce point que je voulais mettre en exergue car il témoigne d’un choix de société qui est désormais clairement défini et s’éloigne définitivement du modèle rhénan. Alors la référence allemande ne m’apparaît pas plus qualitative qu’une autre, loin de là.
Quant au mythe national, c’est étrange mais les services publics dont j’ai bénéficié et dont je vois aujourd’hui la dégradation à vue d’oeil ne me sont pas apparus comme des objets de légende dépourvus d’existence. On passe son temps à les critiquer mais les investisseurs étrangers en font un des critères les plus importants pour leur implantation dans notre pays. Je ne sais pas si comme d’autres, vous estimez qu’il faut détruire l’héritage du CNR pour pouvoir s’autoriser une Union sans le boulet français, mais ça ne me semble pas être la bonne solution. J’estime la construction nécessaire mais pas si c’est pour assurer la victoire de la marchandisation…
Bien vu !
@ Nicks
Vous avez raison, bien sûr. Mais l’acharnement français contre les plus pauvres des pauvres, comme avec la nouvelle loi interdisant d’habiter un camping, n’est-il pas à dénoncer plus vigoureusement que les inégalités allemandes ? Balayons avant tout devant notre porte.
@Alain V
Je ne suis pas avare de critique face au gouvernement français. J’ai honte de ce pays depuis plus de dix ans maintenant. Mais il se trouve qu’on nous rabâche les oreilles avec le modèle allemand en ce moment, ce qui est une façon de mieux faire accepter les prochaines régressions. Puisque malheureusement, les néolib ont identifié ce vers quoi il veulent aller, nous sommes obligé d’éclairer en quoi ils ont tort.
Nicks
Accessoirement, j’ai un logement allemand équivalent, en taille et date de construction, 13 ans, à celui que j’avais en France qui pourtant était considéré de bonne facture.
L’écart de loyer est de -20% dans une ville considérée comme chère, quant à ma facture de chauffage, elle est presque négligeable en raison de l’isolation thermique très performante, alors que les températures descendent bien plus bas qu’en France, -20°C est fréquent ici. Sehr kalt. En France, je la sentais la douloureuse du chauffage électrique.
Les autoroutes sont moins bien que celles françaises, mais gratuites et nettement moins fliquées.
Je n’ai encore jamais vu un contrôle radar mobile. De plus le taux d’accidents mortels est inférieur à la France, étonnant.
Sinon, les études comparatives en Europe concernant le climat social dans les entreprises et le management convergent toutes vers une très mauvaise place de la France.
Ayant travaillé dans plusieurs pays, je confirme que le pire, point de vue ambiance, c’est en France que je l’ai trouvé, et pas qu’un peu, pas qu’une fois non plus, de l’ordre du sordide le plus crasse, le plus imbécile, le plus abject et surtout le plus contre productif à tous points de vue.
Je n’ai jamais vu dans les autres pays où je suis allé les gens se pourrir de face et surtout par derrière comme je l’ai vu en France, jusqu’à l’insulte et même la menace physique.
Concernant les allemands, c’est quasi rarissime qu’ils se disputent au boulot, en fait je ne l’ai jamais vu. Les problèmes sont abordés calmement, dans l’ordre, ou aussi le désordre d’ailleurs, mais ça reste toujours poli et civique.
Je connais des enseignants allemands, leur témoignages ne reflètent pas ce que l’on trouve de malaise dans
l’éducation nationale française. Le système d’apprentissage et autres Praktikant dans l’industrie fonctionne bien, permettant d’accéder à des postes de cadres. Même si les docteurs constituent une aristocratie du titre, ils n’ont pas la prééminence automatique que l’on trouve avec les grandes écoles en France.
J’ai des contacts avec des collègues malaisiens, israéliens, hongrois, suisses, autrichiens ou américains, là aussi, même si on est pas forcément d’accord sur certains points, ça reste très cordial.
Et d’après les témoignages d’anciens collègues encore en France dans diverses entreprises, ça semble bien empirer ce climat de guérilla. Dommage que P Jorion, anthropologue, n’ait pas une expérience récente en entreprises françaises, car c’est un bon thermomètre de la société.
C’est embêtant, tout de même, qu’un pays qui veut une économie meilleure traite aussi mal ses forces productives et créatives et qui plus est se croit à la pointe du savoir vivre et de la politesse.
Je pense qu’il y a un vrai malaise français, et que la crise n’en est pas l’unique raison, ne faisant que l’amplifier.
Alors il ne s’agit pas de tout copier de l’Allemagne, mais d’y voir ce qui y fonctionne, comme leurs syndicats, à côté desquels les nôtres sont des nains, ou bien le Kurzarbeit qui permet d’amortir les chocs économiques sur le social.
J’oubliais, mes horaires sont flexibles, je peux commencer comme je veux à 7 heures ou 11 heures le matin, finir à 15 heures ou 20 heures, m’absenter si j’ai une course à faire ailleurs. Je pointe un temps de présence minimal et il y a un temps de présence maximal récupérable, que je n’utilise pas, car je n’ai pas besoin de tant de temps de travail pour faire ce que j’ai à faire.
Ben ça non plus, cette flexibilité des horaires, j’avais pas vu en France, où les cadres s’éternisent le plus souvent à pas d’heures, pas comptées d’ailleurs, avec l’hypocrisie de celui qui en fait plus car il est présent plus longtemps.
Le schönen Feierabend est un truc sacré en Allemagne.
Rien que pour donner une idée de la bêtise d’un de mes patrons français, il fumait son clope le matin devant l’entrée de la boite pour fliquer les types qui arrivaient une minute en retard par rapport à l’horaire réglementaire, alors que le retard n’avait aucune incidence sur les résultats et tâches à accomplir. Ce pauvre type aura eu tous les honneurs, une grasse retraite et le pognon pour pourrir ses employés qui lui auront permis de lui engraisser le compte en banque. Ce brave réac qui appartenait au rotary club, à la franc maçonnerie et à toutes sortes de réseaux de dirigeants.
Sinon, ça s’arrange pas le beau système social français, pas de boulot et des lois de plus en plus raides :
http://www.actuchomage.org/2011121918412/Social-economie-et-politique/saisie-sur-salaire-le-gouvernement-resserre-letau-sur-les-endettes.html
@Fnur
Vous n’avez pas compris où je voulais en venir. Le modèle allemand est en faillite et pas mieux portant que le modèle français, pour des raisons différentes, mais qui au final ne lui permette pas la viabilité. Il s’agit de prendre le meilleur de l’Europe, pas le moins bon. En matière de politique sociale (ce qui n’a rien à voir avec le substrat culturel que vous avez décrit dans les relations de travail et que je déplore autant vous, avec tout de même des réserves), l’Allemagne a fait fausse route depuis Schroeder et elle le paie aujourd’hui avec une explosion des inégalités que toutes les études le montrent clairement (encore une fois le rapport OCDE sur la croissance et les inégalités va enfoncer le clou). En revanche, sur la politique industrielle, la représentation syndicale et la gestion du travail (y compris de sa réduction en terme d’horaires, puisque n’en déplaise à l’UMP, les allemands travaillent moins que les français et sont moins productifs, au passage), le modèle allemand est préférable.
@ Nicks:
Et il est définitivement certain que ce ne sera jamais le modèle social français. Il serait d’ailleurs temps pour certains de s’en rendre compte…
@Sylvain
Alors ce ne sera pas davantage le modele allemand et il serait egalement temps de s en rendre compte. Votre argumentation est ebourriffante, au passage…
@Nicks:
Si je fais cette remarque, c’est bien parce qu’il y a une crispation française sur ce point (en particulier à gauche de notre échiquier politique). A un moment donné on ne peut pas en même temps défendre les services publics français, souhaiter des services publics européens et s’offusquer dès qu’il en est question sous une forme non-française (je parle ici des « SIG », services d’intérêt général et des « SIEG », services d’Intérêt économique général).
Bref, à un moment donné il faut voir les choses en face ce sera soit le modèle social français soit un modèle social européen (qui reste à bâtir). Mais pas le modèle social français dans une Europe intégrée. Il y a un large déni là-dessus notamment dans la gauche qui a voté Non au référendum.
Il serait enfin temps de sortir de ce déni…
@Sylvain
Bien entendu, mais il faut bien partir de quelque chose. En l’occurrence le non de 2005 était motivé par la destruction programmé de tout monopole public et la mercantilisation à tout crin, portées par les dispositions économiques des traités. Sur ce point, les craintes étaient plus qu’avérées. Pour le reste, discuter d’un modèle social européen, c’est forcément confronter ce qui marche et ne marche pas. En matière de service public, je ne crois pas que notre pays soit le plus mal placé, une fois encore, malgré la casse engagée depuis dix ans en particulier. Il y a ensuite des choses à prendre en Allemagne pour la gestion du travail, en Scandinavie pour l’intégrité du personnel poltiique, par exemple, et sans doute ailleurs. Mais l’important c’est bien de ne pas céder à ces tropismes un peu mode, surtout en France d’ailleurs, car cela sert des projets de politique intérieure, qui veulent que tout est mieux ailleurs, alors que ce que ciblent les media, c’est souvent le pire ou relève du mensonge éhontée. Comme il se trouve que c’est l’Allemagne en ce moment, elles concentre les critiques de ceux qui souhaitent éclaircir le débat. Mais il y a dix ans, c’était l’Angleterre ou l’Irlande et cela servait aussi la propagande néolibérale.
@Nicks,
Pour ma part, j’ai la fâcheuse impression que le Non de 2005 était motivé par beaucoup de sujets parfois contradictoires les uns avec les autres. Quant au « monopole public » (sous-entendu service public à la française) et sa « destruction programmée », il constitue pour l’heure un obstacle sérieux à l’émergence d’un service public européen.
Le terme « monopole » n’est d’ailleurs pas anodin, c’est l’un des points de blocage: je ne suis pas sûr que nos partenaires souhaitent que l’organisation d’un service public prenne la forme d’un monopole public (forme qui n’existe d’ailleurs pas dans de nombreux pays). Désolé pour cette tautologie, mais Service public ça veut dire d’abord « service au public ». La qualité du service importe plus que la forme que prendra l’organisation (ou les organisations y compris privées) en charge de le dispenser…
Avec ce genre de blocage on ne risque pas d’avancer c’est sûr. Maintenant si la forme « monopole public » est non négociable, il faut en tirer les conséquences et prôner une sortie de l’Union. Pour l’heure je constate que le déni est manifeste, y compris chez vous…
Autre comparaison, la justice française est sous budgétée et en sous effectifs comparée à celle allemande ou d’autres pays européens. Pourquoi tant est dépensé dans le pôle emploi, le truc qui ne sert à rien, je n’ai encore jamais rencontré quelqu’un ayant trouvé un emploi par ce moyen, ni moi d’ailleurs…
On ne peut pas non plus résumer le modèle social allemand à ce qui a été fait récemment avec Hartz en particulier. Ce modèle trouve ses origines sous Bismark, c’est un peu plus que 10 ou 20 ans.
Ceci dit, ce qui aurait été le plus utile c’est que le gouvernement favorise une hausse des revenus,
ce qui aurait été un moyen de relance en Allemagne et en Europe aussi.
Mais c’est pas dans les cordes de Merkel qui reste au milieu du gué dans la lignée mercantiliste.
@Sylvain
Il est évident qu’un service public ne peut être soumis à concurrence et dépendre d’une autre autorité que l’Etat. Ce n’est en effet pas négociable. Le contraire c’est la marchandisation et la perméabilité au privé, il ne faut pas être naïf…
@Fnur
Là encore la droite a bien aggravé le bilan (sur la justice). Quoiqu’il en soit, je ne vais pas me livrer au match de l’analyse par secteurs, qui encore une fois donnera des pour et des contres dans les deux cas. Je me contentais de souligner que la direction prise par le modèle allemand depuis Shroeder n’était pas la bonne et qu’on ne peut la prendre en référence (pas davantage que celle de la France depuis dix ans). Si on se réfère au modèle rhénan, c’est déjà bien plus recevable, bien évidemment mais il est battu en brèche depuis Shroeder.
SERVICE au PUBLIC : Il me semble possible d’envisager une ou des solutions intermediaires ; un ex:
-Pour l’eau , l’elec , autoroute , gaz etc …
Un noyau de fonctionnaire ds les instances de décision et de surveillance (bien sur une autre façon de se salir les mains !) controlés en rétroaction par des organismes de consommateurs.
-Délégation /soustraitance a des entreprises privées LOCALES dont ma zone peut etre limitée au département , au canton , voire a la commune ..pour interdire le monopole .
Il me semble que ce système aurait l’efficacité d’un service public sans ses défauts , meme si la parcellisation des intervenants semble faire perdre de la productivité .
Bien sûr que non. Et c’est tellement pas évident, que même en France de nombreux services publics sont soumis à concurrence et ne dépendent pas de l’autorité de l’Etat. L’exemple le plus connu est bien entendu la gestion de l’eau (distribution + assainissement): 70% du marché à des entreprises privées (délégation de service public)…
On peut citer d’autres exemples de services publics: certains transports collectifs (bus) ou la retraite complémentaire Agirc-Arrco (qui s’en sort, financièrement parlant, bien mieux que la CNAV), la gestion des déchets ou même les Pompes funèbres.
Hé bé! Dans quel monde vivez-vous Nicks ? Qui est naïf exactement ? Assurément vous ne vivez pas dans la même France que nous !!
@Sylvain
Précisément, l’exemple de l’eau et des transports montre que le privé ne peut s’acquitter d’une mission de service public efficace quand des enjeux de rentabilité sont évident, même encadrés par la délégation de service public. La comparaison entre les tarifs pratiqués et le service rendu en matière de distribution d’eau sont éclairants à ce niveau.
@Kercoz
Le bien commun n’a rien à voir avec la consommation et les délégations de service public au privé sont dans la plupart des cas totalement en défaveur des usagers (on est usager d’un service public pas client). Reste la possibilité des agences comme en Suède mais la perméabilité avec les le « management privé » est alors trop importante pour ne pas se solder par les dérives habituelles en matière de gestion des « ressources humaines » et de considération « comptables » du service rendu (le quantitatif chers aux néolibs, encore et toujours)
es-tu dans ceux-là ? :
Ces milliardaires qui spéculent sur l’avenir de la planète
Ils possèdent des compagnies pétrolières, des gazoducs, des mines, des aciéries et même des médias. Ils influencent gouvernements et institutions pour empêcher toute réglementation trop contraignante. Et figurent parmi les plus grandes fortunes mondiales. Un rapport d’un centre de recherche aux États-Unis les considèrent, du fait de leur puissance et des pollutions que leurs activités génèrent, comme la plus grande menace qui pèse sur l’environnement et le climat. Qui sont ces multimilliardaires qui bâtissent leur fortune en hypothéquant l’avenir de la planète ?
http://www.bastamag.net/article1988.html
Mr LECLERC,
je lis avec plaisir toutes vos interventions éminemment pénétrantes.
Vous mettez souvent en évidence la difficulté pour les gouvernements de conjuguer; maîtrise des déficits tout en préservant la croissance.
Alors, au final existe-t-il réellement une voie, selon vous, qui pourrait conjuguer ces deux politiques?
Et si oui, laquelle?
Merci encore pour l’existence de ce blog.
Ce qui est répété depuis un moment par notre hôte, remettre le système financier à plat, un nouveau Brettenwood. Nous y serons contraints, mais dans l’urgence et la douleur, conformément à l’histoire humaine, toujours au dernier moment..
@Aries
Paul?
La maitrise des déficits passe par la restructuration de la dette, et la relance de la croissance par sa redéfinition.
Est-il raisonnable de considérer la totalité de la dette légitime quand on sait parfaitement qu’une partie non négligeable est le résultat de la mise sur le marché de fausse monnaie états-unienne « imprimer » en toute opacité par les banques prêteuses de subprimes…
Ca ne peut tout de même pas ce passer comme ça.
@ François Leclerc
Je vous retrouve.
Pourquoi ne pas essayer cette phrase comme unique contenu d’un prochain édito ?
Elle ouvrirait le débat encore mieux que votre savante description de l’écume d’un jour.
Merci évidemment à Mr JORION.
J’ai converti bon nombre de personne à venir s’informer auprès de ce blog. Certains furent sceptiques au début, mais vos interventions répétées sur différent média main stream ont données du poids à ceux qui pouvaient douter?
Pourquoi ne proposent-on pas des postes à responsabilité au sein des gouvernements à des personnes qui seraient sans doute capable de faire évoluer les choses dans le bon sens?
Ca je ne comprends toujours pas.
L’orthodoxie nous conduit dans un mur.
Reste à espérer que peut-être qu’un jour , »l’hérérique » que vous semblez être à leurs yeux sera enfin reconnu.
Donc dans la panique ou le désarroi , les élites tentent de maintenir le navire à flot .
Ils prennent des mesures logiques ,mais inefficaces , dans le cadre dont ils seraient prisonniers ….
Bref, ce capitalisme serait donc devenu le radeau de la méduse , sur lequel se débattent toutes sortes d’agents , dont les agences de notation qui feraient leur boulot de façon autonome , stéréotypées .
Il y a quelques jours une annonce n’a pas été beaucoup commentée : l’ exécutif de notre pays aurait vendu 40 tonnes d’or .
Ce n’est pas une mince affaire , il s’agit directement d’actifs, de réserves de notre pays , faites en des temps meilleurs .
Question : où se trouve cet or , aujourd’hui ?
Qui l’a capté ?
Et si un jour un Bretton Wood devait s’imposer ,sur quoi pourrons nous asseoir notre (future) monnaie .
Désolé , je pense que nos politiques , nos économistes ,nos circuits financiers sont aux mains d’un Attila des temps modernes et que quand nous ouvrirons enfin les yeux , nous ne pourrons que constater le désert qui a été laissé derrière son passage .
Bn.
Quelles sont vos sources?
.
Je n’en ai pas entendu parler.
Quelles sont vos sources ?
Source = grand n’importe quoi probablement…
Le Parisien du 09.04.2005:
« LA BANQUE DE FRANCE a vendu 40 t d’or en 2004. Il s’agit de la première étape d’un programme – révélé dans nos éditions du 30 novembre 2004… »
Peut être s’agit-il de cela?
En tout cas ce n’est pas ce qu’elle a fait de mieux!
Non évidemment il s’ agit d’une info bien plus récente .
J’ai commencé à rechercher dans les articles que j’ai conservés ….
Bien entendu je n’ai pas la berlue .
Mais si certains sont tombés sur la même info dont ils ont gardé la trace qu’ils la postent . Merci .
40 tonnes sur un total de 2500, pas bien significatif…
Le plus étonnant n’est pas tant cet acharnements face au factuel de ceux qui sont en responsabilité, que de ceux qui devraient en faire l’analyse et la présentation: les médias.
Je ne suis pas angélique, et je connais la répartition entre les grands groupes industriels des soi-disant « groupes de presse ». La « dictature » de l’éditorialisme est impressionnante, pas de lecture critique du modèle allemands dans les médias « mainstream », pas d’explication sur les quelques 6 millions d’allemands au seuil de pauvreté en toute légalité, ni de la diminution de l’espérance de vie. Pour la règle d’or, quel média a réalisé la lecture des statuts fiscaux afin de montrer comment cette règle est contourné via un amendement au budget?
Le modèle industriel avec la sous-traitance à bas coût dans les pays de l’Est? 0peine effleuré, le salariat à la limite de l’esclavage dans les landers agricole de ces populations Est européennes? Faut vraiment chercher pour trouver ( l’Espagne à fait de même dans les serres agricoles).
Attention, je ne fais pas de germanophobie, juste la constatation d’une situation où le plus rapace voit ses pratiques considéré comme les meilleurs, en dehors de toutes éthiques et constructions à long terme.
Les contractions de PIB sont en cours, et je ne vois pas trop comment les allemands pourraient échapper à un effondrement de ce modèle économiques, le niveau d’exportation maintenu par le renouvellement des stock industriel ne permettant pas d’imaginer autre chose qu’un effondrement qui aura lieu de manière brutale, lorsque les différentes mesures tels que chômage partielle seront arrivées à bout de capacité d’absorption.
Pour les pays tel que Brésil, les contre cout me semble déjà en cours, dans une économie de liaisons fortes, il ne peut en être autrement: la question n’est que temporelle, transmission du choc à travers les structures.
La Chine, par le ralentissement brutal de la zone euro, va devoir gérer les tensions sociales accumulées, et sa dépendance à l’export est encore gigantesque.
Pour en revenir aux médias, alors que le nombre de voix sur le net, osant comme P.Jorion, F.Leclerc, mais aussi des libéraux pur jus, prendre la parole pour fournir des explications structurelles, ponctuelles et générales, ces médias continus à éditorialiser des « éléments de langages ». Il n’y a pas pire aveugle que celui qui ne veut pas voir.
……la conclusion s’impose d’elle-même……..et votre résolution confortera la mienne…. la nôtre.
Etre pauvre en Allemagne, ce n’est pas la même chose qu’être pauvre en France, même si cela paraît paradoxal. Un Smicard en France est plus pauvre qu’un salarié en Allemagne qui gagne 5€ de l’heure. Pourquoi ?
Avec le Smic français, le salarié doit payer son loyer+eau+gaz+électricité et vivre avec le peu qui lui reste. En Allemagne, s’il a peu de revenus (5€ / heure) le salarié voit son loyer+eau+gaz+électricité pris en charge par les services municipaux. Vous ne trouvez pas que cela fait une grande différence ?
Ceci dit, je trouve scandaleux de payer quelqu’un 5€ de l’heure et milite pour une juste répartition des richesses, quel que soit l’activité effectuée (études, travail, bénévolat).
J’ai rencontré un ex parisien qui travaille dans le domaine de l’aide sociale, en Allemagne depuis 15 ans, et en France avant. Il connait les 2 systèmes et m’a confirmé que le système allemand était plus favorable.
Grosse différence, avec le logement il y a une chance de rebondir plutôt que de s’enfoncer en étant SDF.
« La Loi Fondamentale allemande de 1949 ne reconnaît pas, en principe,
le droit au logement. Toutefois, si ce droit n’est pas concrètement repré
senté dans la Constitution allemande, il est, néanmoins, inséré dans le
principe de l’État social matérialisé dans les articles 20 I, 28 de la Loi
Fondamentale. Conçu comme un concept générique, le principe de l’État
social, qui traduit « la reconnaissance de l’idée de solidarité, de la justice
sociale, de l’égalité factuelle et la complémentarité entre les libertés indivi
duelles et leurs conditions sociales » 32, permet au législateur d’adapter
rapidement le droit au logement. Par ailleurs, si l’on combine les articles
2 II et 1 I de la Constitution allemande qui parle du droit à un minimum
vital social, l’on en déduit un droit à « un minimum vital » au logement.
L’inscription textuelle du droit au logement a, donc, peu d’importance.
Ce qui est déterminant, c’est sa substance et sa structure en tant que droit
à prestation. »
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ridc_0035-3337_2001_num_53_4_17901
Si j’ai bien compris, on compare la gestion de la pénurie entre l’Allemagne et la France ? Intéressant…..quand même…..
On peut lire aussi les études des sociologues Pinçon et Pinçon-Charlot pour modifier
la pénurie.
« Priorité Nationale » que la lutte contre le « sans abrisme » (sic) en France ! La réalité ? Toute l’Europe la connaît : la France est bonne dernière dans la lutte contre la misère et l’exclusion ultimes, loin derrière l’Allemagne, l’Angleterre, la Pologne ou l’Espagne… Normal me direz vous, ne dit-on pas en Allemagne « heureux comme le bon Dieu en France », y compris à la belle, au pays de la Liberté.. sous le ciel de Maubeuge. La France est à la rue, ne sera plus dans la rue, n’y comptez pas, ou pour un très mauvais motif. Les bons, elle les a laissé passer depuis longtemps.
@Alain V
Ce serait intéressant de comparer les coûts de l’énergie et de l’eau entre les deux pays, l’électricité étant bien plus chère en Allemagne. Un bon point là bas,c’ est la qualité d’isolation et l’économie énergétique que cela permet. Pour le reste, les lois Hartz IV ont durcit les conditions d’indemnisation et je ne suis franchement pas sûr que le différentiel soit en faveur des allemands. Néanmoins, il faut bien avouer que depuis dix ans en France, la machine à casse sociale est en marche.
« . Qu’en pensez-vous et tout d’abord êtes-vous d’accord, M. Jorion , pour envisager la Chine etc comme de nouvelles puissances viables et durables ? »
———-
La Chine etc. va se retrouver très vite prisonnière d’une planète à l’agonie.
La Chine etc. puissance triomphante montante d’un système à l’agonie.
La Chine etc. dernier dinosaure d’un monde contraint de changer de comportement, donc de conception.
Ce qui semble triompher aujourd’hui ne préjuge pas de ce que sera demain (an 2000 triomphant)
Delphin
en résumé, la BCE offre des liquidités aux banques pour gonfler l’agrégat M3, la peur teutonne de l’inflation n’est pas fondée car l’euro chute aussi vite que le dollar, l’usine mondiale Chine produit suffisamment pour fournir la demande, seules les matières premières peuvent s’emballer. Mais surtout, ces liquidités généreuses pour éviter de gripper le circuit du crédit ne compensent-t-elles simplement pas la désintégration des sommes disparues suite au dégonflement des bulles ? Il y aurait comme une compensation. Pour parler hyper simple, la création monétaire nouvelle remplace la monnaie volatilisée. C’est une interrogation, enfin si vous avez le temps.
« la création monétaire nouvelle remplace la monnaie volatilisée »
oui c’est peut être ça ..si volatile signifie monnaie qui circule des créanciers -> vers les emprunteurs et des emprunteurs ->vers les créanciers. La création monétaire interviendrait quand la circulation monétaire génére trop de dettes et que les emprunteurs devenus insolvables ne remboursent plus les créanciers devenus trop riches
alors les riches bloquent la circulation de la monnaie et font du stock immobiliste. Remarquez l’absence d’intervention du triumvirat sur notre swap !
« alors les riches bloquent la circulation de la monnaie et font du stock immobiliste. »
ce ne sont pas les riches qui bloquent la circulation parce qu’ils veulent simplement récuperer leur argent + interet, de plus ils ne stockent pas d’argent mais des créances qui ne vallent plus rien puisque l’emprunteur est devenu insolvable, alors deux solutions: 1) on annule la dette et le créancier est ruiné ou 2) on demande à la banque centrale de rembourser à la place de l’emprunteur en faisant de la création monétaire mais la conséquence c’est la destruction de la monnaie
Merci pour ce billet !
Vous nous racontez au fil des billet notre descente aux enfers vers un éclatement de la zone euro soit à cause des dissensions politiques européenne soit à cause de refinancement de l’un ou l’autre pays qui se passera mal (l’Italie, l’Espagne, …).
Là où les journaux sont remplis de considérations de considérations sur la dette public et la fin de l’euro :
http://www.lalibre.be/economie/actualite/article/705764/la-fin-de-l-euro-une-option-couteuse-pour-tous.html
http://www.lalibre.be/economie/actualite/article/674797/l-integration-ou-l-eclatement.html
etc.
La presse en dit bien peu sur le devenir de la dette privée alors que nous savons sur ce blog que c’est l’autre moitié du problème, en effet que devient la dette privée des espagnols si l’Espagne quitte l’Euro ? De même, que devient leurs dettes si la zone Euro cesse d’exister ?
Est ce que leurs dettes sont transformés en Pesetas dans les deux cas ?
Il est vrai que la création de monnaie supplémentaire, que ce soit pour acheter de la dette souveraine et des bons du trésor directement ou par le biais du rachat des créances pourries des banques, dans tous les cas, « ce n’est pas sérieux » comme dit Paul Jorion, car, en fait, cela revient à actionner la planche à billets: émission de monnaie en échange de … rien!
Seulement, on observe que cette monnaie supplémentaire ne semble pas générer d’inflation pour l’instant, car beaucoup de cette monnaie est retiré de la circulation instantanément via les thésaurisations. Elle sert sans doute pour générer des bulles spéculatives pour être mise en repos après chaque coup réalisé ainsi.
Cette fuite en avant « non conventionnelle » et non doctrinaire semble pour l’instant réussir à repousser le problème, mais elle ne pourra résoudre le problème évidemment.
Les agences justifient, parmi d’autres raisons, la baisse de la note par l’augmentation des taux d’intérêt.
Les banques justifient les cessions massives des obligations des Etats par la baisse de la note.
Qui tire le premier?
Dans son communiqué du 15 décembre le LEAP va dans le sens de la « guerre » de propagande anti zone euro de la part des milieux financiers anglo-saxons.
Y-a-t-il ou non parti pris de leur part?
La Bundesbank ne se gênerait pas pour racheter de la dette allemande
.Est-ce une contradiction de plus?
Pouvez-vous nous éclairer sur ces points?
L’argument selon lequel la crise européenne serait attisée par les intérêts anglo-saxons est un effet de tribune, car elle est l’expression d’une crise qui les affecte également.
Ce type d’analyse n’éclaire en rien: il obscurcit.
Il y a guerre concertée et guerre opportuniste. Je ne crois pas trop non plus à la première, car prétendre à une stratégie au sein du chaos n’est guère envisageable par des esprits sains, mais vouloir profiter des oscillations avant que la barque ne se retourne, quitte à la faire basculer plus vite…avouez qu’il est raisonnable de l’envisager.
@ Jason
Bien sur, la compétition subsiste, elle est même acharnée. Mais il ne faut pas confondre les niveaux d’analyse.
La controverse récente des français attaquant les anglais sur le thème « mais pourquoi nous et pas eux alors qu’ils font moins bien que nous c’est pas juste » ( la notation ) me fait penser à cette scène du Dr Strangelove de Kubrik où l’ambassadeur soviétique et le général américain s’étripent dans la salle de commande sur une accusation d’espionnage alors que les B52 s’apprêtent à larguer leurs bombes H sur la Russie et provoquer l’annihiliation de la planète
http://www.youtube.com/watch?v=UAeqVGP-GPM
Le coup de téléphone du président américain à Dimitri fin beurré au fond de sa datcha est également un moment d’anthologie..
http://www.youtube.com/watch?feature=endscreen&v=6T2uBeiNXAo
Peut-être la meilleure
http://www.youtube.com/watch?v=DUAK7t3Lf8s&feature=related
avec ces deux lignes carrément bibliques :
» that’s private property »
et
» you’re gonna have to answer to the Coca-Cola company »
Je laisse le soin aux amateurs de nous coller des sous-titres en rapport avec la crise actuelle , à la manière de la scène du bunker dans » Der Untergang »
http://www.youtube.com/watch?feature=endscreen&v=2M7HjBD1z08
http://www.youtube.com/watch?v=hPLUG5F2_YA
Bon dimanche
Surtout quand les niveaux d’analyse des médias convergent vers l’intérêt bien compris de Wall Street et de la City, cad des pouvoirs US et GB. 😉
Oui mais :
Coller pointilleusement aux paramètres peut aussi faire perdre de vue des choses simples.
Et il y a des degrés : concurrent, adversaire, ennemi….
Tout ça s’enchaînant souvent sans volonté délibérée d’une des parties.
Ensuite quelques petites impulsions suffisent pour orienter les choses. Avez-vous une petit idée de la manière de raisonner du ricain ?…
J’aime à ressasser ce mot de Fisher » la stratégie vient toujours d’une position supérieure ».
Où sont les positions financières clefs de nos jours, qui sont les keys players ? Lorsqu’on parle des « marchés », y’a-ti pas un peu d’anglo saxons dedans ?
En bref : qui a le plus à perdre ? qui ne veut pas lâcher des commandes?…
Même si elles ne sont plus que l’équivalent de celles du petit avion qui faisait tournicoter mes enfants à la fête foraine.
En fait de « position supérieure » , même les drones ont l’air de perdre cette suprématie ces temps ci .
Et la guerre des étoiles est un peu plombée par tous les détritus qui tournenet déjà autour de nous .
…/…
je ne vois pas de pratique contradictoire, l’allongement de la durée du travail d’abord par le retard de l’âge de départ à la retraite (mais ça c’est un gain à long terme) prépare ce qui n’est pas dit pour le moment: l’allongement de la durée du travail pour une même rémunération.
Les grecs expérimentent pour le moment cet allongement par une diminution des salaires, mais les variantes seront en france diminution des périodes de repos (ça a commencé avec le travail les jours fériés, comme aujourd’hui par exemple avec l’aval des syndicats contre un soit disant volontariat qui n’en est pas: demandez aux caissières pour voir), puis disparition de jours/semaines de congés payés, avant l’allongement de la durée hebdomadaire, avec le chômage comme épouvantail.
Les plans de rigueur préparent une diminution de la demande intérieure par baisse du pouvoir d’achat, les excédents obtenus grâce à l’augmentation des gains sur la production se feront sur les exportations et renchérirons encore les comptes des possédants.
C’est la contre révolution capitaliste qui détruit patiemment tous les modèles sociaux, accompagnés par les « soit disant représentant du peuple » (qui se disent de gauche, syndicalistes ou autre) qui n’ont rien d’autres à proposer que d’accompagner cette contre révolution.
basta ya !!
Si ces modèles ne sont plus adaptés, c’est à nous d’en construire de nouveaux et de prendre le contre pied du capitalisme agonisant.
Par exemple ceci
http://villesentransition.net/
»ce qui n’est pas dit pour le moment : l’allongement de la durée du travail pour une même rémunération. »
Entièrement d’accord avec cette assertion.
La droite vocifère contre les 35 heures payées 35 mais ce qu’ils recherchent avant tout c’est d’arriver aux 37 voire 39 heures payées 35.
La peur du chômage fera accepter à la majorité de nos compatriotes ce marchandange.
Il est évident que lorsque nous étions aux 39 heures payées 39 jamais nous n’aurions accepté d’être rémunérés sur la base de 35 heures.
Alors qu’aujourd’hui l’inverse est possible.
Au final le passage aux 35 heures aura permis de formidables gains de productivité sans que le salariat n’y retrouve son compte.
Tout à fait, et à qui ont dit merci ?
Après tant que le salariat existera, les producteurices de richesses (salariés) ne pourront jamais trouver leur compte, c’est l’équation de base.
Eh bien qu’ils le fassent ! Oui,là,maintenant en pleine crise….Afin de précipiter la fin du bordel ambiant …
Car il est des moyens qui disqualifient toutes fins ! Baisser le salaires des gens?On peut toujours le faire…Mais je prédis,à terme, « quelques difficultés » (dont les plus « belles » seront économiques) au pays qui appuiera le premier sur cette gâchette.
Rah là là…Si seulement,doivent se dirent nos bons libéraux, les ouvriers et les consommateurs n’étaient pas une seule et même entité…
C’est surement ça,qui,en fin de compte, nous sauvera…après bien des vicissitudes,malheureusement…où pas…
Car si « la crise » (la période actuelle) est périlleuse,elle peut-être aussi salvatrice: Pour la première fois depuis bien longtemps,notre destin est véritablement entre nos mains!
Eh oui…Et c’est pour ça qu’il passer au 24 h hebdo, car il n’y aura de toute façon plus jamais assez de ‘travail’ pour tout le monde, ce qui n’empêche pas de faire plus si certains le désirent…
Le taux horaire est une supercherie de compromis d’échange de valeur. amha
La guerre aux pauvres continue…
Les sans-logis du Sarkozistan n’ont plus le droit d’être nulle part. Z’ont plus le « droit » de dormir dehors : interdit. Ni dans un hall d’immeuble : interdit. Ou dans un squat : interdit. Une cabane, un yourte, un tipi? Bin, interdit tiens! Bidonville? Devine : interdit. Camping : bientôt interdit. Et naturellement, faire un feu dehors, histoire de ne pas crever de froid : interdit. Amende. Prune.
Z’êtes pauvre? Faut casquer!
Z’ont juste le droit de respirer et de crever, ça oui.
Au fond, c’est comme au niveau des Etats : les pauvres, on les enfonce au lieu de les aider.
http://www.lemonde.fr/societe/article/2011/12/17/les-deputes-veulent-mettre-fin-a-la-vie-au-camping_1620069_3224.html
Salauds d’pauvres !!! Ils dénaturent nos beaux paysages
‘Z’ont juste le droit de respirer et de crever, ça oui.’
Et encore, à la condition que ce soit loin de notre vue …
retour vers le futur X
le peuple de l’âbime de Jack London
« Ce n’est pas du prochain sommet européen, qui devrait se tenir début février prochain, que l’on pourra en tout cas attendre des éclaircissements. »
Vous croyez qu’il faudra attendre si longtemps pour que le cirque européen se remette en scène ?
N’oubliez pas que C.Noyer (Banque de France) parle au nom de Sarkozy qui par sa politique budgétaire a été néfaste pour la France. Il a depuis 2007 creusé le déficit de 600 Milliards d’Euros. Je ne pense pas qu’il mérite les félicitations des Français en général et des économistes en particulier. Les Ageces de notation font le ravail que leur demande les Investisseurs : Peut-on prêter de l’Argent à la France et est-elle solvable.? La réponse est déjà donnée.
j’adore les films de zombies en ce moment, le scenario est simple; après une catastrophe d’origine indéterminée quelques survivants chanceux s’ingénient à survivre au milieu de hordes affamées toujours plus nombreuses qui s’insinuent partout comme la vague d’un tsunami.
même pas 1% de survivants très malins contre 99% de zombies stupides, crasseux, inutiles a ce monde soudain dans le chaos… il faut être très ingénieux pour la scène finale.
Question: à quoi sert l’OCDE? Toutes ses prédictions économiques sont fausses, toutes ses solutions thérapeutiques sont toxiques. Combien coûte le fonctionnement de l’OCDE? Qui paie?
J’ai appris que ses dirigeants s’augmentaient leur salaire bien au dessus du taux d’inflation.
Aristote, Poétique :
« C’est pourquoi la poésie est plus philosophique que l’histoire, et lui est supérieure ; car la poésie traite plutôt du général, et l’histoire du particulier »
(Histoire, Poésie) « …. mais en ce que l’un raconte des événements qui sont réellement arrivés, tandis que l’autre raconte des événement qui pourrait arriver. »
Il y a toujours au moins deux façons de voir les choses, une qui consiste à observer et l’autre à émettre des hypothèses, par exemple l’idée du Boson de Higgs, l’idée que rien ne se déplace plus vite que la lumière. Si on n’avait pas eu cette théorie du Boson, on ne l’aurait même pas cherché de même si Einstein n’avait pas fait ses expériences de pensé, on n’y serait pas parvenu par l’observation. En fait le discours de l’observation fait semblant d’être stupide pour ne pas avoir à discuter ses hypothèses absurdes, d’autant plus qu’il est défendu par de grossier personnages, l’incapacité naturelle s’ajoute ici à la nécessité stratégique d’ignorer ses présupposés pour ne pas avoir à un parler. – Vous savez, vous ne voulez pas savoir. SI l’un de vous venait à être capturé, le département d’état nierait avoir eu connaissance de vos agissement. –
Il y a donc deux façon de s’attaquer à un problème, l’une est de partir de l’observation et de consigner le réel, c’est un ressassement plein de non-dits, il n’y a pas d’auditeur neutre, mais on fait semblant d’être neutre pour ne pas avoir à dévoiler ses raisons. L’attention flottante de Freud.. bref, l’autre au lieu de partir de l’objet, choisit un autre point de départ, métaphore ou hypothèse, ou poésie, pour ensuite se rapprocher de l’objet. Il s’agit de faire une proposition, avec « SI », – acceptez un instant ma proposition a, voyons si les conséquences en sont vraies, sinon voyons si vos propositions (antagonistes) sont vraies.
D’où la légitimité d’avoir un discours abstrait sur le capitalisme, et plus il est concis plus ses propositions seront aisément vérifiables. Je cherche à introduire de la « probité » (K). Ce qui a manqué à Marx. En bref, la théorie d’ Einstein est fondée sur une hypothèse qui tient en une ligne (ou deux). Donc je ne suis pas pour les discours-fleuves et les idées Bourdieusiennes de lamentation à propos des 40 sec de temps de parole. Si Einstein tient sur une ligne et vous pas, c’est que vous avez un problème. Le laconisme, le fragment, la preuve que la pensée s’accommode du format court. E=mc2, encore plus court. Le format court concentre la vérité, avant il fallait tout apprendre par coeur, d’où la pensée en proverbes, maximes, etc.
L’avantage est qu’on cesse de raconter n’importe quoi à propos du réel qui est sans intérêt, pour meubler, pour éviter que les vraies questions ne surgissent. Il y a du discours qui n’est que genre Carlos à savoir que personne ne m’interrompt, – qui n’est là que pour que personne d’autre ne parle. C’est du baratin. Castro, l’UMP, tous les politiques.
Le laconisme oblige d’aller à l’essentiel, de concentrer sa pensée en sa vérité pure. De tourner sa pensée telle une arme, ou un marteau. Céline tournait des insultes de façon à faire mal, comme une gifle. L’abstraction oblige aussi à concentrer son discours. Cf les « abstracts ».
Donc nous avons tous des hypothèses, le discours sur le réel n’est qu’une façon de les cacher car elle sont inavouables, les hypothèses courtes sont les meilleures.
PS : Entendu Jacques Rancière ce matin sur FR I ou Q, très intéressant.
Laconique : élégance et cohérence, la prochaine fois, mettez donc votre maxime en introduction et conclusion.
« Aristote, Poétique :
« C’est pourquoi la poésie est plus philosophique que l’histoire, et lui est supérieure ; car la poésie traite plutôt du général, et l’histoire du particulier » »
Poièn c’est produire , l’action est sagesses supérieure à l’etude des causes passées , Audiard formulerait ça d’une façon plus crue ! ^^
si seulement les politiques agissaient de la seule façon saine c’est à a dire nationlisation/européanisation complete des banques et une mise aux fers « poutiniesques » des quelques oligarques , joueurs planétaires qui prennent otages des continents entiers …
mais preferent ils vivres couchés plutot que d’etre dans du sapin horizontal ?
Dimanche 18 décembre 2011 :
Une majorité de britanniques veut un référendum sur l’appartenance à l’Union Européenne.
Selon un sondage de l’institut ICM publié dimanche dans le Sunday Telegraph, 35 % des personnes interrogées sont favorables à un référendum sur l’appartenance à l’Union européenne dans l’année, 16 % souhaitent un référendum avant la fin du terme parlementaire dans 4 ans, et 8 % supplémentaires avant la fin du prochain terme parlementaire.
Seulement 25 % des personnes interrogées sont opposées à un référendum, et 16 % n’ont pas d’opinion.
http://www.boursorama.com/actualites/un-majorite-de-britanniques-veut-un-referendum-sur-l-appartenance-a-l-ue-f30a495ae99fec25971ed5c29d2f6c37
Et en Grèce ?
Et en Allemagne ?
Et en France ?
@BA
Le référendum n’est pas la panacée, loin de là. Il ne permet de poser que des questions simpl(ist)es, sans nuances et dont les réponses doivent de toutes façons faire l’objet d’un passage par la case « parlement » pour être traduites dans des textes ayant force légale. Et puis, gare aux effets polarisants inattendus… D’ailleurs, mon pays se souvient douloureusement de la raison pour laquelle les « consultations populaires » ne sont plus organisées sur son territoire.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Question_royale#La_gr.C3.A8ve_g.C3.A9n.C3.A9rale.2C_le_drame_de_Gr.C3.A2ce-Berleur
En Grèce:
Impasse économique et crise politique
http://alencontre.org/europe/grece/grece-impasse-economique-et-crise-politique-du-systeme.html
@ P.JORION,
Je vous trouve de plus en plus confu! vous dites:
Dans votre livre: L’ ARGENT mode d’emploi. vous dites à propos de la Banque centrale
Je ne vois pas dans ces conditions de quoi » féliciter » MM. wiedman et Weber en les remerciant d’être aux commandes!
De plus, dois je vous rappeler que la monnaie unique européenne est une construction qui marche sur la tête puisque les transferts fiscaux n’existent pas et que l’exigence d’une monnaie « forte » à pénalisée tout les pays de la zone à l’exception de l’Allemagne et aux garants de l’orthodoxie monétaire qui par une quasi « dévaluation compétitive ( déflation salariale depuis 10 ans et réhaussement de la TVA) et le « made by Germany » remplaçant le « made in germany »…
Le résultat nous le connaissons, l’Allemagne connait un excédent de sa balance des paiements financé à 80% par le déficits des autres états européens dont la france à 30%!
A vouloir opposeer les « vertueux » contre « les dispendieux » vous rejoignez en fait M. stark que f. Leclerc remet gentiment à sa place.
« celui de compétitivité étant un terme codé, qui renvoie à réforme structurelle du marché du travail. Voilà qui donne une idée de l’angle sous lequel la croissance pourrait être recherchée ».
On trouve ces ‘déclarations’ dans le discours de Rajoy après son élection, dans le discours de Sarkozy depuis longtemps (travailler plus…), et chez nos ‘guides’ Européens avec les formules « dévaluation interne » ou « modération salariale »…
Comme le résume Frédéric Lordon, « ce maquillage verbale est la marque d’une époque, et cette resucée de la désinflation compétitive des années 1980 (politique conduite par Pierre Bérégovoy de 1984 à 1993), connaîtra le même échec que sa version originale »
Quels seront les prochains citrons ‘pressés et jetés’ ?
Toutes les réformes économiques proposées par Paul, François et les autres…, me paraissent rationnelles et positives. Ce que néglige ce blog, c’est que ceux qui détiennent le pouvoir, ne sont certainement pas décidés à changer et à se laisser déposséder de leur pouvoir.
Et pour l’instant, comme le dit Warren Buffett, la classe qui a gagné c’est la nôtre, et elle est bien décidé à continuer à exploiter la terre entière.
Pourtant ça crève les yeux !!! La dette sera le moyen de les déposséder de leurs pouvoirs.
Pour le moment, il se passe exactement l’inverse !!
Exploiter la terre entière ?
Et pourquoi pas bloquer la rotation terrestre ? Tant qu’on y est.
ils bloquent la rotation des richesses. C’est déjà pas mal !
Qu’ils ne soient pas DECIDES à changer est une chose…Qu’ils DEVRONT le faire en ait une autre…Vous aimez les accidents de voiture,vous? Non,je crois pas…Surtout quand vous êtes dedans!
Et puis entendre Henri II (Buffet) dire « nous avons gagné! » est assez poilant…Gagné quoi,gros malin? « Tu » en fera quoi de ton pognon,abruti?En espérant que « tu » en ait encore vu que « tu » as tout placer en bourse et qu’à cause de pignoufs comme toi (obstinés et aveugles) « tes » p’tites économies partent,elles aussi, en « sucettes » même si « t’as pas d’actions « Haribo »!
Faut vraiment n’avoir rien dans la tête pour,au final, forger l’épée qui « te » tranchera le cou…
@ Patrick Juignet
Amsterdam, 18 décembre 2011
Chèr Patrick,
Et pour cette même raison (la combinaison de la concentration de capitaux et celle du pouvoir) c’est très nécessaire d’adopter une stratégie de changement.
Cette stratégie commence avec une bonne analyse, y compris l’identification des partenaires logiques pour démanteler les fortresses de concentration de pouvoir et les fortresses de concentration de capitaux.
Je supporte les profs. Jorion et Leclerc avec leurs analyses, je m’attache à l’identification des stratégies de changement du prof Bill Domhoff.
(« How the left can stop losing and win. » University of Santa Cruz, California. Je ne connais pas la cause, mais ses pages à www2.ucsc.edu sont actuellement non-accessibles.. essayez plus tard s.v.p.: http://www2.ucsc.edu/whorulesamerica/change/ ).
Pour améliorer les interconnexions entre ces deux terrains d’analyse et d’organisation, il nous faut urgemment une Constitution de l(a Socio-)Economie, comme nous a proposé le prof. Jorion.
Date ultérieure de contribution: 31 décembre prochain. (Voir ici au BLOG).
Ayant lu votre préoccupation justifiée, il me paraît logique de vous demander de contribuer des idées pour la mobilisation démocratique et pacifique et durable des forces de changement, orientées vers le ‘buen vivir’ de tous.
La cupidité me paraît une maladie endémique que vous nous pourriez mieux expliquer que n’importe quelle personne…
Pour vous inspirer un peu, écoutez notre très chère Césaria, décédée la nuit passée.. et souvenez vous de l’offre de l’Angola d’aider le Portugal avec un appui financier pendant la crise… the times they are a-changin… : http://www.youtube.com/watch?v=EEv88Ew1T5A
Bien à vous tous!
Johan Leestemaker
Merci, Johan pour vos encouragements.
Sur le sujet, il y a aussi les recherches de Michaélis :
http://vakaloulis.wordpress.com/
Premier temps, on supprime toutes les devises actuelles en les rendant obsolètes et inéchangeables.
Dans la foulée, deuxieme temps, on instaure le revenu universel renouvelable et non cumulable pour chacun.
L’humain ne doit plus être mû par le profit et la collection, mais par ses aspirations profondes..
Troisieme temps, plus tard (le temps de l’adaptation au deuxieme temps), on supprime l’argent et on le remplace par le temps passé à faire des bonnes actions pour engager une spirale montante de bien être généralisé.
Quatrieme temps, on développe les qualités extrasensorielles des individus. Intuition, télépathie, clairvoyance.. etc, permettant de résoudre plus rapidement les situations et évènements de plus en plus complexes en prenant des décisions rapides.