Lorsque je dis « 2001 » au début de la vidéo, il s’agit bien évidemment de « 2011 ». Ce n’est pas une vidéo d’archive « prophétique » réalisée 10 ans plus tôt, juste un peu de fatigue !
La vidéo est aussi disponible sur Youtube pour celles et ceux qui rencontrent des difficultés avec Dailymotion
190 réponses à “LE TEMPS QU’IL FAIT, LE 16 DÉCEMBRE 2011”
La régulation des marchés financiers que vous préconisez ne pourrait-elle pas faire baisser la pression sur les attaques contre l’euro…si l’on y arrive à temps ?
Même si je suis d’accord avec P. Jorion sur un plan « rationnel » et « raisonnable » (nouveau Bretton Woods, sorte de bancor, etc.), je dis que ça ne marchera pas :
OK, à Bretton Woods, ce sont les USA qui ont fait capoter la chose pour conserver le $ comme monnaie impériale. Mais la bonne question n’est pas là ! La bonne question est : pourquoi ont-ils pu y réussir ?
Réponse : parce que le reste du monde n’avait d’yeux que pour le modèle US. (Enfin la moitié du reste du monde, l’autre moitié regardait à l’Est et s’est contentée d’une autre solution.).
Un « nouvel ordre monétaire mondial » n’a de chance de se mettre en place que si l’ensemble (ou au minimum une grande partie) des peuples et pays adhèrent à un modèle.
Or, je ne vois nulle part ce modèle émerger !
Il me semble me souvenir que la Chine, l’Inde, la Russie et vaguement la France sont pour. Ça commence à faire une « petite » partie du monde quand même, non ?
Pour la France vous vous référez sans doute au discours de Toulon du Président Sarkozy.
Mais n’était-il pas un pur effet d’annonce, dans la bouche d’un homme qui nous a habitué à dire tout et son contraire ?
Je trouve que vous allez peut-être un peu vite en besogne.
Le Président depuis qu’il est aux commandes, quelques années déjà, s’est engouffré dans les dépenses fiscales au profits de ceux qui n’en n’avaient le moins besoin.
Par quel retournement soudain se mettrait-il en tête de réguler la finance ?
Donc le « vaguement la France me semble un peu tiré par les cheveux.
Ils sont pour désacraliser le dollar… mais pas pour un modèle bancor… Legère différence!
@ Przyluski
Permettez-moi de respectueusement désapprouver, Valentin : http://www.pauljorion.com/blog/?p=30185#comment-246822
http://www.bis.org/review/r090402c.pdf
En tous cas , ça fait déjà du monde !
Et moi , et moi , et moi !
Déjà couché?
Autant qu’je m’souvienne, il me semble que même Geithner, « sur le principe » comme on dit, n’avait rien contre un nouveau Bretton Woods, non, non, ce qui le gênait dans le bazar, c’était l’agenda… pas l’temps quoi, trop lent, trop lourd le truc, tous ces traités à signer, à faire ratifier, le barnum, les procédures, bouhhhh, non vraiment y’a pas la place dans l’Filofax ! On peut pas faire ça à chaud, dans l’urgence. On verra ça après la guerre, ok ? Avec un seul négociateur armé, les discussions sont beaucoup plus policées.
En tout cas on attend que Larouche passe l’arme à gauche, sinon, pour le coup, il est capable de se faire passer pour le Keynes du troisième millénaire…
C’est vrai en ce qui concerne l’essai du vénérable Xiaochuan, mea culpa. On ne peut toutefois pas dire que cela apparaisse ouvertement comme une préoccupation principale. Peut être dans le but de ne pas « tuer l’idée’ comme on dit dans les milieux autorisés, mais bien d’habituer les dirigeants à cela.
La question dans le cas de la Chine et de la Russie est quand même la raison de leur soutien à ce système. Ce qui devrait nous inquiéter à mon avis… (à creuser).
@ Przyluski
Si par système vous entendez celui du bancor, je ne partage pas non plus votre assertion. L’idéologie me semble plus préoccupante qu’une certaine forme de pragmatisme dans ce cas précis.
Julien,
Oui et sans omettre de préciser que le pragmatisme sous certains cieux tient lieu quasiment d’idéologie…
Vérifier pour cela la place occupée par « Pragmatisme » dans le Wikipédia avec un accent comparativement à celle occupée par « Pragmatism » dans le Wikipedia originel, sans accent… édifiant, mais de quoi rester optimiste… Je sais pas ce qu’il en est du Wikipédia chinois ou russe, mais coté soleil couchant en tout cas…
Je suis un peu déçu, vous répondez tous à côté de ce que j’ai dit.
Je n’ai pas dit qu’un « nouvel ordre monétaire international » n’était pas souhaité par une majorité, j’ai dit que sa condition de réussite était qu’il y eut un modèle !
En 1944, il y avait un modèle : l’ « american way of life ». (= une voiture, un frigidaire et un presse-purée). En 2011, il n’y en a pas.
M’étonnerait que le Brésil ou l’Inde (et a fortiori ‘vaguement la France’) adhèrent au modèle du « chinese way of life », si vous préférez.
Note historique : c’est (comme par hasard) au moment où ledit modèle US a commencé à battre de l’aile pour cause d’essoufflement interne, de guerre du Viet-Nam finissante, etc. que s’est mis en place notre système actuel : non-convertibilité du dollar, changes flottants, loi Pompidou-Giscard en France, et tout ça.
Je suis d’accord avec @Leoned… (et ca correspond en partie à mon commentaire un peu plus haut). Sans modèle explicite qui apparait devoir guider ce système, reste à essayer de comprendre les motivations (cachées) de chacun pour tirer le système à son avantage.
On ne peut pas dire que ces accords soient neutres (à la fois l’accord de BWoods et sa suspension)…
Même si une bonne solution peut être introduite pour de mauvaises raisons, ce qui n’en demeure pas moins une bonne solution.
Bonsoir Monsieur Jorion,
Qu’en pensez vous de la solution des Eurobills proposé par Christian Hellwig et Thomas Philippon? (http://www.voxeu.org/index.php?q=node/7375)
Bonsoir,
Il n’y aura pas de sortie de crise ni avec un Bretton Woods, un Bancor, Euro-Bonds ou quoi que ce soit que vous puissiez imaginer..
Il n’y aura pas de sortie de crise et ce ni dans un an, ni dans 10 ans.
Tous les indicateurs de la pseudo-civilisation sont dans le rouge vif.
Démographie.
Energétique.
Alimentaire.
Bio-diversité.
Pollution.
Economie.
Education.
Egoisme, égotisme et égocentrisme exacerbés.
Perte totale des valeurs humaines.
Sauf à changer totalement, rapidement et malheureusement certainement très brutalement de paradigme, le mur se rapproche dangereusement et pas seulement pour les francais mais pour l’humanité.
Cordialement.
C’est comme si ce qui compte n’était plus le niveau où on est mais la différence par rapport aux autres. Autrement dit, c’est dans les écarts qu’il reste des « affaires » à faire. Du coup personne ne veut céder….Comme les femelles homard qui contrairement aux mâles, plongées dans de l’eau ébouillantée tirent leurs congénères vers le bas pour que tout le monde subisse le même sort. L’argument massue chaque fois est le même « ce que je fais n’est pas bien ni bon pour la planète ou ses habitants mais si ce n’est pas moi, ce sera un autre qui le fera ».
Je voudrais évoquer pour une fois un véritable scandale, non mais un vrai, attendez, on va parlez sérieusement quoi… non mais c’est inimaginable. Enfin il s’agit de la qualité de la restauration collective. Ce que l’on sert à nos fonctionnaires et ailleurs et je salue au passage la chance qu’on a de ne pas mourir de faim, parce que bon bref, mais enfin ce qu’on sert dans les cantines, j’aurais honte de le donner même à un cochon. Je veux dire que ce n’est pas se respecter soi-même que d’avaler cette bouffe dégueulasse, d’être ravalé ipso facto au même rang que cette mangeaille sans goût, cette lavasse de légumes infectes, etc. Il y a 10 ans, c’était meilleur et il y a 20 ans même les resto U avec leurs plats simples étaient bien meilleurs. C’est incroyable et ne plaide pas en faveur de la privatisation du tout ! C’est infecte et ignoble ! nos estomacs ne sont pas des poubelles, chaque plat est suspect comme une fausse facture, on soulève avec inquiétude chaque carotte pour voir ce qui s’y cache, c’est une escroquerie, caché seulement par le sourire affable du chef. Attendez, on est des animaux ? on se respecte un peu ou pas du tout ? et bien je ne savais pas ça.
jeûne.
En vitesse pcq peu de temps:
Une remarque du même ordre de ma part à un ami:
à l’hôpital, les medecins regardent plus leur ordinateur que les malades.
Réponse de l’ami: normal c’est pcq il y a plus de virus dedans.
Morale, c’est un peu comme dans l’économie actuelle.
@ Lisztfr
C’est la Sodexho dont tu parles ?
Là où je travaille , yavait la Sodexho , on a pétitionné , gueulé qu’on allait crever de mal-bouffe et pas du boulot , et maintenant c’est un restaurateur qui fait les repas , c’est délicieux et c’est pas plus cher …
Pour les amateurs de Mélenchon et les fans de la chanson de Dutronc, l’opportuniste, une archive INA
Bonjour
Je vous souhaite un jour de changer d’avis et de le proclamer publiquement . . .
Et vous travaillez pour ? D’une part, si c’était le seul à avoir changé d’avis, ce qui n’est pas le cas, je recevrais la critique, d’autre part, au mois lui ne fait pas de zig-zag. Sa progression est linéaire de la social-démocratie vers la gauche, quand la plupart des politiques de sa génération font le contraire…
Progression en dent de scie et non linéaire, avant la social-démocratie il s’était essayé au trotskisme, tendance Lambert, au sein de l’OCI.
Video très savoureuse
http://24heuresactu.com/2011/12/15/quand-melenchon-aimait-leurope-cynisme-et-politique-video/
Ah ok, c’est pour le groupuscule. A un moment, je pensais que c’était pour Marine…
C’est tout à son honneur d’avoir changer d’avis (il n’est pas le seul là-dessus),
J’ai le souvenir que certains opposé au traité de Maastrich, sont devenus pour celui de Lisbonne, et là c’est plus grave, car c’est persister dans l’aveuglement.
ça faisait longtemps… Comme d’hab’, vous vous trompez de combat.
Pour les autres qui ont encore un peu de jugeote, la réponse est ici :
http://www.jean-luc-melenchon.fr/2009/06/15/questions-existencielles/
« …L’une des choses les plus étonnantes pour moi est l’acharnement de ceux qui vont chercher dans mon passé ce qui s’y trouve en contradiction avec ce que je dis et fait à présent. Je pense à mes choix à propos de Maastricht en particulier. En fait quelques procureurs se disant marxistes ont récupéré trois textes où je défends le traité de 1989 que les socialistes avaient déjà mis en circulation contre moi en 2005. Les uns et les autres y trouvent la preuve formelle et incontestable d’une révélation destinée à me disqualifier. Voici le résumé de cette révélation: j’aurais changé d’avis. Qu’ai je à répliquer? Bien sur, je confirme que je suis bien l’auteur de tous ces textes. J’ai fait aussi de nombreux meetings en faveur du traité de Maastricht. J’ai réellement cru que c’était la bonne stratégie de construction d’un nouvel espace pertinent pour faire face au capitalisme. Puis, voyant ce que je voyais du résultat pratique, j’ai travaillé avec d’autres à essayer de comprendre pourquoi rien ne se passait comme nous avions cru que cela se passerait… »
@JIEL, mise au point utile. Fugisan a posté un lien ailleurs que devraient consulter certains…
http://cortecs.org/outillage/151-moisissures-argumentatives
Charles est menacé de perdre son A…
on a plus à gagner à travailler avec des gens qui ont cru et avouent s’être trompés, qu’avec ceux qui ont joué la comédie et avouent maintenant qu’ils n’y ont jamais cru : voyez les déclarations de Delors à la BBC concernant l’euro , qu’il a construit en pensant que ce n’était pas viable. Ils sont là les escrocs.
@Anne (pourquoi?) bis, très sage.
@Anne bis
C’est tout un métier la politique vous savez!
Un très vieux métier.
On racole, on stimule le désir, on négocie l’offre selon les besoins, on passe à l’acte, on fait jouir puis on finit par faire payer car le souteneur ne l’entend pas autrement.
La même loi est en vigueur sur le trottoir d’en face et dans tout le quartier. 🙂
Effectivement, Charles A, cette vidéo de Mélenchon que vous annoncez très savoureuse discrédite plutôt le délateur que l’accusé.
Il n’est qu’à lire les commentaires sous la dite vidéo.
L’exagération « très savoureuse » signe d’un a priori idéologique rigide ?
Delphin (qui n’apprécie pourtant pas particulièrement M. Mélenchon)
Il y a des falaises dans la distribution des richesses , il y a des falaises dans la distribution du travail pour produire des richesses , voir cet exemple du travail de nos concurrents en Inde entre autres
http://www.liadane.com/diaporama/albums/userpics/10001/schutz.pps
Quel tremblement de terre permettra d’aplanir ces distorsions , seulement un tremblement monétaire ?
Fitch met la Belgique, l’Espagne, la Slovénie, l’Italie, l’Irlande et Chypre sous surveillance négative. La note de la France est confirmée à AAA, mais avec perspective négative.
Pour la France, ‘AAA mais…’
L’agence de notation financière Fitch Ratings a abaissé à « négative » contre « stable » auparavant la note de la dette à long terme de la France, tout en maintenant la note de « AAA », la meilleure possible.
« La perspective négative indique qu’il y a un peu plus de 50% de chance d’un abaissement de la note d’ici deux ans », précise l’agence de notation.
http://www.lecho.be/actualite/marche_placements_marches/Fitch_la_Belgique_sous_surveillance_negative.9138871-3460.art
Une question
Peut on se passer des investisseurs étrangers à l’Europe ?
On peut souhaiter un nouvel ordre mondial et une monnaie universelle,
mais connaissant les hommes, il y a fort peu de chances que cela se déroule ainsi.
Rien ne bougera tant qu’un pays ne montrera pas à la voie, entrainant peu à peu autour de lui d’autres.
il faudra probablement la pression des citoyens pour faire bouger, mais là aussi, nous en sommes encore loin.
Peu de nos compatriotes se rendent compte de la cata qui approche.
Quand nous y serons, beaucoup entreront en sidération, comme un lapin paralysé par les lueurs de phares.
Euh !! Ne diront ils pas plutôt qu’ils ne veulent rien savoir de toutes ces magouilles incompréhensibles et tireront sur tout ce qui bouge ??
j’ai le plaisir de vous présenter un très bon moment radiophonique, à mon gout.
Jeudi 8 décembre, Jean-Luc Mélenchon était l’invité de Jean-Jacques Seymour sur Tropiques FM
http://www.jean-luc-melenchon.fr/2011/12/08/invite-sur-tropiques-fm/
SI_DE_RA_TION lapinesque.
PAUL !
C’est marrant parce que même en n’ayant jamais lu votre livre « l’argent mode d’emploi », j’ai l’étrange impression de vous connaître et de présentir le sens de vos propos. Vous ne voulez pas devenir président ?
Ou ministre ?
Pourquoi aucun ministre nous parle comme vous ?
Tout est en diagonale avec un vecteur de force 3 actuellement.
La machine.
OMI : Ordre Monétaire International
Why not.
Votre webcam est trop proche peut-être.
Reposez-vous un peu : vous êtes le nez dans le guidon.
Passez 1 mois dans l’audomarois (Saint-Omer 62500).
Tout est reposant ici.
C’est le marais.
Il faudra du temps, de la persuasion, et encore plus de crise mais nous connaissons maintenant le pouvoir d’internet, de la raison partagée. Facebook et twiter sont des armes de destructions massives. Le projet GlassThink va dans ce sens.
« A sensible starting point would be to develop policies which limit
the build-up of balance sheet mismatches – in particular,
maturity and currency mismatches – and the accumulation of
excessive leverage. Measures to improve the structure of
sovereigns’ external balance sheets should also be considered. »
« Faced with further increases in the magnitude and/or volatility
of capital flows, it is likely that some countries will choose to
introduce capital controls. »
« This is clearly a challenging task, not least because the global
nature of the problem will demand a co-ordinated policy
response. But while policy co-ordination will be a crucial
element of any first-best policy response, individual countries
may also be able to introduce unilateral measures to mitigate
their vulnerability to large and volatile capital flows –
including through macroprudential measures. »
http://www.bankofengland.co.uk/publications/fsr/fs_paper12.pdf
Une question pour messieurs Jorion ou Leclerc ou d’autres:
– le bancor de Keynes permettrait-il, en plus de la mise en place d’un nouvel ordre monétaire, de créer une sorte d’immense chambre de compensation où l’on s’échangerait des dettes (même pour une valeur après décote) et des créances?
Encore une belle analyse, nous sommes nombreux à saisir l’urgence de la situation, mais…Paul, il faut penser à dormir un peu et conserver les idées claires, pour nous éclairer encore !
Bonne nuit
FC
La machine s’est emballée et personne ne la contrôle plus.
Je lis le blog de Paul JORION auquel participe grandement F LECLERC, et leurs impressionnantes interventions (par leur nombre, la compétence et le travail de recherche et d’analyse qu’elles sous-entendent) depuis plusieurs mois sans arriver à comprendre grand-chose si ce n’est que la machine financière s’est emballée et que personne ne semble plus pouvoir la contrôler.
Sans doute PJ a-t-il raison (je suis bien incapable d’en juger de toute façon) quand il prône un nouvel ordre monétaire international mais la mondialisation a dépassé les frontières et il n’y a plus comme en 1945 de pilote américain dans l’avion « Monde ». En conséquence je vois mal qui pourrait décider aujourd’hui d’un tel changement et l’imposer à tous les pays.
La monnaie n’est rien que de la confiance et brûler tous les billets et les reconnaissances de dettes ne tuerait personne. Par contre la panique qui s’ensuivrait ne manquerait pas de faire de nombreux morts.
Il faut donc se munir d’un parachute, mais croyant plus aux initiatives locales qu’aux solutions globales radicales, je me demande si un tel parachute ne pourrait être une monnaie secondaire s’inspirant des nombreuses expériences de monnaie locale ou secondaire en cours (par exemple http://wiki.eco-sol-brest.net/index.php/Monnaies_locales) pour créer à l’échelle du pays_voire de plusieurs pays (de préférence complémentaires en matière d’industrie, d’agriculture, d’énergie, de tourisme…) qui le souhaiteraient_une monnaie secondaire débarrassée, avec l’aide de Paul, François et les autres, de ses défauts de jeunesse et protégée de la spéculation et de la finance internationale devenue folle ?
Je ne suis pas d’accord avec l’analyse de Paul qui condamne à priori toute forme de monétisation de la dette au prétexte des risques inflationnistes. Par contre je concède que les eurobonds ne peuvent pas régler le problème à cause de l’effet domino de ses éléments les plus faibles et aussi du fait de la massification du panel de dettes.
Le problème de la monétisation de la dette et du rôle de la BCE renvoie à un problème de fond qui est celui de la souveraineté monétaire des États et du rôle des banques. Il ne s’agit donc pas d’un simple problème technique mais d’un problème fondamentalement politique ainsi que le rappelle Stieglitz dans une récente déclaration: « Cela montre que les banques centrales sont des institutions politiques, avec des objectifs politiques et que les banques centrales indépendantes tendent à devenir le jouet (au moins au sens cognitif) des banques qu’elles sont supposées réglementer. »
Rappelons que si le principe de monétisation (très partielle) de la dette par les Banques centrales souveraines a été abandonné dans les années 70 en France cela s’est fait sous la pression des Banques et pour développer le marché des obligations souveraines permettant ainsi d’amorcer un formidable gisement de ressources financières. Cet abandon de souveraineté n’a d’ailleurs pas empêché les fortes inflations des années 70-80 mais a par contre indiscutablement provoqué le chômage qui a suivi et suit encore.
Rappelons également que la dette publique qui était encore de l’ordre de 90 milliards d’’équivalents euros 2010 en 1978 a pu atteindre ainsi les 1600 Mds en 2010 (au sens de Maastricht) et qu’elle serait restée au niveau de 1978 si elle avait été correctement financé par une Banque centrale souveraine.
Rappelons également que la masse monétaire mondiale en dollars a été multipliée par plus de 20 depuis ces quarante dernières années et que cela n’a pas affecté l’inflation nominale (hors bulles immobilières, boursières,…)
Par ailleurs la corrélation inflation-masse monétaire est tout sauf systématique ainsi que l’ont montré les études des nouveaux prix Nobel 2011-Sargent et Sims- ils ont étudié les relations interactives complexes entre ces différentes notions lors des 40 dernières années et ont relevé qu’il n’y a pas de relation simple du type cause-effet et proposent des modèles algorithmiques complexes dont ils reconnaissent eux-mêmes qu’ils ne peuvent l’appliquer à la situation actuelle !
Dans le contexte de la crise actuelle, à chaud, et faute d’avoir pu discuter en 2008 de la remise à plat du système monétaire et de la régulation globale de la mondialisation et de l’OMC suivant le modèle du bancor de Keynes, il me parait plus « facile » d’agir sur le comportement de la BCE et de quelques gouvernements européens directement concernés et de négocier quelques pistes qui pourraient être :
• Financement direct par la BCE d’une partie (négociée au niveau européen) des émissions d’obligations souveraines des États concernés.
• Émission d’un emprunt citoyen par les mêmes États d’un montant au moins comparable à des taux inférieurs à ceux du marché (nécessitant une forte campagne de communication gouvernementale et une adhésion des principaux partis)
• Financement par la BCE d’un plan Européen décennal de sortie de Crise : grands travaux, recherche, éducation.
Ce sera toujours mieux que d’attendre l’effondrement systémique puis la venue de l’Homme Fort Providentiel !
Le problème n’est pas tant l’inflation que le fait que la monétisation n’est qu’une fuite en avant, et certainement pas une « solution ».
Je ne parle ici que de moyens éventuels d’éviter l’effondrement systémique à la Grecque. La réorganisation à froid de solutions dans la durée est un autre problème. Il faut parer au plus pressé et reconnaissez qu’il serait plus simple d’agir sur la BCE pour réduire les tensions du Marché que de reconstruire le système monétaire international!.Les pays dont les Banques Centrales sont « interventionnistes » empruntent à des taux compris entre 1 et 1,7%.
Merci Paul Jorion,
Vous nous avez manqué lors du débat de jeudi sur le cahier de propositions de Sherpa.
Votre expertise à côté de celle d’Alain Supiot et Yuri Biondi entre autres nous aurait été utile. Partie remise! Le cahier vient d’être traduit en anglais et sera présenté lors d’une conférence en juin 2012 au MIT.
Pour rebondir sur votre temps qu’il fait, un new Bretton Woods gagnerait à se fonder sur un ADN à forte teneur extrafinancière. Le consensuel développement durable est à notre disposition. Encore aujourd’hui largement instrumentalisé par les entreprises multinationales, il s’immisce progressivement dans les stratégies. Cela contribue à une évolution profonde de la notion même d’entreprise et redonne du lustre à la doctrine de l’entreprise chère notamment aux professeurs Champaud et Paillusseau…et ce n’est pas seulement l’ancien étudiant de ce dernier qui s’exprime 😉
Les instances qui succèderont à la banque mondiale et au FMI ne pourront se départir de cette tendance lourde et féconde.
Pour info, le cahier « Réguler les entreprises : 46 propositions » est disponible sur ce lien http://www.world-governance.org/spip.php?article628.
fujisan 26 novembre 2011 à 13:13
😉
La remise en cause de ces mécanismes contractuels peut aussi reposer sur le droit existant.
C’est précisément pourquoi un gros travail s’impose sur des notions juridiques très bien établies et reconnues par la plupart des systèmes de droit : abus de droit, équité, loyauté, principes de proportionnalité, de cohérence, ordre public international, etc… et encore une fois les conventions, déclarations internationales publiques et privées sur le développement durable sont à notre disposition. Les conséquences sociétales des instruments financiers n’y échappent pas, d’autant plus que les établissements financiers ne se privent pas d’exprimer leurs engagements à longueur de chartes éthiques et code de conduite !
Pour information :
L’article L.214-12 du Code monétaire et financier qui contraint les investisseurs institutionnels (SICAV et sociétés de gestion) à prendre en compte des critères sociaux, environnementaux et de gouvernance dans leur politique d’investissement (maigre bilan du lobby de Sherpa lors du Grenelle, il s’agit d’un simple mécanisme de comply or explain » sans sanction…), il entre tout juste en vigueur.
La Commission Européenne a publié une nouvelle communication sur la Responsabilité Sociétale des Entreprises le 25 octobre – http://ec.europa.eu/enterprise/newsroom/cf/_getdocument.cfm?doc_id=7009
Il faut évidemment un nouvel ordre monétaire internationnal, mais il faut dans le même temps un nouveau modèle de création et de distribution des richesses;
C’est de cela que vous allez discuter à Larochelle, je me réjouis de lire le compte rendu et d’en débattre.
C’est très positif et il est clair que j’ai moi-même un avis positif vis à vis de la technologie tout en considérant que nous sommes en transition économique et que personne ne peut présager de l’avenir.
Merci pour tout ce que vous faites, soignez vous et ne surestimez pas votre résistance, dormez un peu plus.
Pour la gorge : quelques gouttes d’huile essentielle de propolis, et des tisanes de fleurs de coquelicots.
Bon rétablissement Pôle-Haut.
Cher Paul,
En parlant du plein emploi de l’époque de Bretton Woods, n’oubliez pas qu’il s’agissait alors du plein emploi des hommes ! Faut-il également rappeler que les femmes mariées n’ont obtenu le droit de gérer leurs biens, travailler et ouvrir un compte en banque sans l’autorisation de leur mari qu’en 1965…
Bref, nous sommes aujourd’hui beaucoup plus proches du plein-emploi que nous ne l’étions alors.
Autre mensonge récurrent dans les discours des « élites », le soi-disant chômage des « jeunes » (rendez-vous compte, 1 jeune sur 4, pauvres petits, mondieumondieumondieu…) utilisé à dessein pour exercer une forte pression à la baisse sur le premier salaire et faire accepter n’importe quoi aux entrants dans le monde du travail (quand on ne les renvoie pas à la frontière).
Là encore, attention, s’il est vrai qu’un jeune ACTIF sur 4 est au chômage, il ne faut pas oublier que 3 jeunes sur 4 ne sont pas actifs mais à l’école. Il serait donc plus juste de dire que 1 jeune sur 12 est au chômage, mais on tombe alors dans un chiffre commun à toutes les classes d’âge…
Bravo pour votre prestation chez Paoli, je suis heureux de voir que vous passez de France-Culture à France-Inter, l’audience monte, monte, monte et c’est réjouissant 🙂