Billet invité
Décidément, les banques ne font jamais ce qui est souhaité, et leur procès n’est jamais fini.
Après enquête, le Financial Times dévoile ce matin qu’elles n’envisagent pas d’acheter en grand de la dette souveraine, comme cela leur a été aimablement suggéré. Les banques européennes ont bien enregistré que, pour l’avoir déjà fait en utilisant les libéralités de la BCE de l’époque, elles se sont ensuite retrouvées très exposées et vulnérables, et qu’elles ont du en conséquence se délester dans l’urgence. Elles détiennent toujours 455 milliards d’obligations souveraines, sur les 497 milliards qu’elles possédaient, et c’est encore beaucoup. Tout au plus ont-elles acheté de la dette de leur pays, comme cela semble avoir été le cas en Espagne, accentuant une dangereuse situation, celle que connaissent les banques grecques qui avaient fait de même et en subissent actuellement les effets de plein fouet.
À cette réaction s’ajoute la pénurie de collatéral, qui restreint leurs capacités d’emprunt, en dépit des assouplissements décidés dans ce domaine par la BCE. Selon les analystes, les banques ne devraient donc emprunter la semaine prochaine que de 160 à 250 milliards d’euros au guichet la banque centrale.
Selon Mario Draghi, son président, la réduction du ratio de réserve de 2 % à 1 % devrait par ailleurs leur éviter l’immobilisation d’environ 100 milliards d’euros, diminuant d’autant leurs besoins de refinancement. Mais cela ne réduit pas pour autant les tensions qui affectent le crédit et qui menacent de s’aggraver. Soulignant que trois-quarts du financement des entreprises provenaient des banques en Europe, le Luxembourgeois Yves Mersch, l’un des membres du conseil des gouverneurs de la BCE, a considéré qu’une pénurie de crédit « jetterait toutes les économies dans la récession », appelant les banques à ce « qu’elles continuent d’alimenter l’économie en crédit ».
Participant au concert de mauvaises notes délivrées aux banques par les agences, et prenant la suite de Standard&Poor’s et de Moody’s, Fitch a abaissé la note de six grandes banques mondiales, dont Barclays, BNP Paribas, Crédit Suisse et Deutsche Bank en Europe, en dépit des mesures prises par ces établissements pour renforcer leurs capitaux et leurs liquidités. De toutes parts, on assiste en effet au ballet effréné des cessions d’activités – ainsi qu’aux réductions d’effectifs – les banques réduisant en priorité la taille de leur bilan, au lieu d’accroître leurs fonds propres.
Longtemps dissimulées, des faiblesses jaillissent des profondeurs de leurs bilans. C’est le cas en Espagne, où les plus grandes banques qui affectent d’être solides, comme Santander et BBVA, s’opposent au projet gouvernemental de création d’une bad bank où seraient parqués leurs actifs pourris, sur le modèle de la Nama irlandaise (National Asset Management Agency). Selon la Banque d’Espagne, les banques détiendraient la valeur de 176 milliards d’euros d’actifs hypothécaires ou liés à la promotion immobilière et au BTP, dont la moitié auraient comme destin d’être fortement dévalorisés. Une situation qui a conduit Moody’s a baisser la note d’une dizaine d’établissements bancaires, pour beaucoup des Cajas (caisses d’épargnes).
Mais les grandes banques ne veulent pas d’une solution qui impliquerait une dépréciation avant de céder ces actifs à une bad bank. Car cette opération vérité aurait un coût : elle imposerait un gros effort de recapitalisation supplémentaire, alors qu’elles tentent d’obtenir de l’EBA (European Banking Authority) des aménagements, pour au contraire de prévenir cette perspective. Afin d’éviter les défauts, elles préfèrent restructurer les crédits défaillants en les roulant, les étalant sur des périodes allant jusqu’à 40 ans.
Ce qui a comme conséquence de restreindre le crédit disponible pour l’économie, effet que le gouvernement cherche au contraire à combattre. Ce dernier n’a d’ailleurs pas les moyens de financer largement une bad bank, en raison de la nécessité de restreindre son déficit. Comment, dans ces conditions, partager les pertes, entre des banques qui ne veulent pas déprécier et un État qui ne peut pas financer la structure de défaisance ?
L’immobilisme continue donc de prévaloir, contribuant à enfoncer l’Espagne dans la récession, lui faisant suivre une pente identique à celle que le Japon a déjà descendue. Signe que la situation empire, et que les banques sont de plus en plus coupées du marché, leur dette vis-à-vis de la BCE augmente. Elle était de près de 100 milliards d’euros en octobre dernier, son plus bas ayant été de 42 milliards d’euros en avril dernier et son plus haut de 132 milliards en juillet 2010.
Si, toutes occupées à se tirer d’affaire, les banques ne sont même pas en mesure d’intervenir moyennant finance en soutien de la dette publique, et si par ailleurs elles restreignent l’accès au crédit, que restera-t-il à faire : attendre qu’elles soient mieux disposées ?
50 réponses à “L’actualité de la crise : MAUVAISES DISPOSITIONS, par François Leclerc”
Au plus ça va ,au moins je comprends ;pénurie de collatéral ,c’est quoi pour une banque?
Le collatéral, c’est la garantie financière apportée : titres négociables ou cash.
En gros, c’est la doublure de poche, en ce moment…
les banques vont se recentrer sur la collecte traditionnelle, normal, c’est la base, pour assurer leurs liquidités et ne plus recourir aux marchés pour se refinancer. Le redressement se fera avec les banques et pas sans elles.
Toujours la même litanie: Tous ceux qui trouvent une opportunité de se mettre à l’abri en se réfugiant dans la liquidité le font.
En supprimant l’argent, on supprime toute cette valse de milliards.. (plutôt un Rock !!)
Une valse avec des réfrigerateurs et des sacs de pommes de terre sera plus lente et compatible avec la musique de l’univers
Monsieur Leclerc,
une question naïve : les banques sont-elles obligées de rembourser à la BCE ? Ne serait-ce pas un moyen de contenir la crise de la dette privée ? Car si la BCE est le prêteur en dernier ressort pour les banques et qu’il leur faut tout de même rembourser à un moment donné (elles ont tout de même emprunté près de 400 milliards en deux semaines, sans compter les nouveaux emprunts que vous mentionnez dans votre billet), je ne vois pas comment elles pourraient s’en sortir avec les gigantesques dépréciations d’actifs à venir.
La BCE fait crédit aux banques, à un taux et une durée fixée à l’avance. Quand une banque la rembourse, elle récupère le collatéral en garantie.
Les banques font comme les Etats, elles font rouler leur dette.
La réponse, claire,en amène une autre ! Si a BCE compte pour 100 la garantie offerte par une banque et lui prête donc 100, la banque rembourse 100 à la BCE mais ne récupère t-elle pas un collatéral dévalué ? Autrement dit, elle reprend mettons 60 avec 100. C’est un cercle vicieux non ?
En le prenant en garantie, la BCE applique un coefficient a la valeur du collatéral, et la banque le récupère ultérieurement en l’état. Il n’est pas nécessairement dévalorisé. La valeur initiale du collatéral est donc supérieure au montant du prêt de la BCE.
Désolé pour le hors-sujet mais bon, tout est dans tout n’est-ce pas.
Les Américains réclament la libération de Gao Zhisheng.
Les chinois ne réclament pas la libération de Bradley Manning.
Il ne reste donc aux banques que leur rôle de prédateur!
Moody’s abaisse la note de la Belgique
L’agence d’évaluation financière Moody’s a abaissé vendredi de deux crans la note attribuée à la dette de la Belgique, à « Aa3 ».
Moody’s a invoqué la détérioration des conditions de financement pour les Etats de la zone euro, les risques pour la croissance de l’économie belge et le coût budgétaire que pourrait avoir le sauvetage de banques, dont Dexia.
belga
http://www.lecho.be/actualite/marche_placements_marches/Fitch_et_Moody_s_taclent_la_Belgique.9138871-3460.art
Détails de Moody’s:
http://www.zerohedge.com/news/moodys-takes-sps-place-downgrades-belgium-two-notches-aa3
Comme toujours quel excellent billet de F Leclerc mais quel souk sans nom dans les banques qui visiblement ne savent plus quel bidule, machin ou truc inventer en leur donnant un nom savant pour que le système perdure un peu plus longtemps.
P. Jorion a pourtant bien martelé dans son « temps qu’il fait » d’aujourd’hui la seule et unique possibilité de sortir par le haut de cette crise qui commence tous à nous sortir par les yeux et les oreilles.
Je n’ai plus qu’un seul souhait : qu’on en finisse bon sang !!!
Vu que je suis convaincu que ce n’est qu’une fois seulement que tout sera par terre qu’on pourra construire sur de nouvelles bases, je viens de terminer mon bankrun personnel : j’ai liquidé mon prêt immobilier pourtant avantageux et je viens d’obtenir un congé sans solde d’un an. Nous partons avec ma petite famille pour un voyage à moto de 11 mois, année à l’issue de laquelle nos finances seront à sec mais où nos têtes devraient être pleines de rêve. Malheureusement, j’ai encore besoin de ma banque pour mes comptes courants mais j’avoue que si quelqu’un a un autre moyen je suis preneur, étant exclu bien entendu que lors de ce voyage, je me promène avec mes économies physiquement sur moi en espèces.
Départ le 03 janvier. Premier pays l’Espagne… (rien à voir avec ce qu’il s’y passe économiquement).
Dans un an, j’espère que ce système pourri aura trépassé. Sinon ! Sortez les rames pour la galère !
C’est terrible, l’enfer prolétaire du troisième millénaire…
super ricou, bonne ballade ( sans faute )
Vous avez raison, profitez encore un peu de cette société consumériste qui peut permettre à certains de buller pendant un an, tandis que d’autres, presque voisins, triment pour un salaire de misère, dorment dans leur voiture et vont aux restaus du coeur pour un repas sur deux.
J’ai pas de plan B (comme banque), s’il y a banqueroute, eh ben faudra revenir en avance…
Si, toutes occupées à se tirer d’affaire, les banques ne sont même pas en mesure d’intervenir moyennant finance en soutien de la dette publique, et si par ailleurs elles restreignent l’accès au crédit, que restera-t-il à faire : attendre qu’elles soient mieux disposées ?
finalement à quoi vont-elles servir?
Grosse info tirée de romandie news.ch :
« USA: la Chambre vote 915 milliards de dépenses, évite la paralysie de l’Etat
WASHINGTON – La Chambre des représentants américaine a adopté vendredi un gigantesque ensemble de mesures de 915 milliards de dollars pour financer l’Etat fédéral jusqu’au 30 septembre 2012, évitant ainsi une paralysie des services administratifs.
Les élus ont adopté ces mesures par 296 voix pour et 121 voix contre.
Les leaders de la Chambre et du Sénat ont trouvé un accord jeudi soir sur ces mesures budgétaires évitant ainsi une fermeture de certains services administratifs qui serait intervenue vendredi à minuit.
Le Sénat devrait se prononcer d’ici à samedi sur ces mesures. La Chambre a voté une mesure de financement provisoire de 24 heures pour lui laisser le temps d’agir.
Le porte-parole de la Maison Blanche, Jay Carney, n’a pas répondu vendredi à la question de savoir si le président Barack Obama allait ensuite promulguer la loi. Mais il s’est dit encouragé par la coopération que nous avons observé des deux côtés.
Un vote dans une seule des deux chambres suffit à empêcher le gouvernement de fermer ses services, ont indiqué les élus.
Les mesures préparées par les républicains de la Chambre représentent une économie de 31 milliards par rapport à l’exercice budgétaire 2011 et 95 milliards par rapport à 2010.
Mais l’énorme projet de loi reste encore controversé y compris chez certains républicains qui ont voté contre.
Les mesures adoptées vendredi financent le fonctionnement des ministères de l’administration fédérale.
Après des semaines de difficiles négociations avec nos partenaires du Sénat (…) nous sommes parvenus à un compromis bipartite, bicaméral qui diminue les budgets fédéraux, a estimé le républicain Hal Rogers, le président de la commission chargée de répartir les fonds publics.
Les républicains ont fait des concessions au cours des négociations, abandonnant une mesure visant à remettre en place d’importantes restrictions sur les voyages à Cuba, adoucies par l’administration Obama.
Ils ont aussi accepté de débloquer 10 millions de dollars pour la mise en place de la réforme de Wall Street chère au président Obama.
Une paralysie de l’Etat fédéral, qui serait intervenue à la veille des congés de Noël, aurait eu un impact néfaste sur l’économie du pays où le chômage reste élevé à 8,6% et la croissance encore vacillante.
Aucun des deux partis, qui font campagne pour la présidentielle de novembre 2012, ne souhaitait que cette énième crise budgétaire au Congrès ne se termine par un tel scénario.
En revanche, les deux partis du Congrès ne parviennent toujours par à se mettre d’accord sur le sort des allègements de charges salariales de 160 millions d’Américains, ainsi que sur l’extension de la durée des allocations chômage, deux dispositifs expirant le 31 décembre.
Les deux partis sont d’accord pour reconduire ces mesures mais selon des plans différents. »
Une info dont nos quotidiens économiques se foutent complètement et je ne parle même pas de la télé où à part la neige pour les sports d’hiver et Noël, c’est le silence radio.
Comment peut on regarder la télé avec le tsunamis économique qui vient droit sur nous? soit il y a addiction soit le peuple est devenu C. Le temps d’austérité étant à la mode je n’ai pas de télé et j’économise la redevance.
J’ai l’impression que le fond du problème est politique. Que le pouvoir financier agit sur des motivations qui ne sont pas économiques.
Car il n’y rien à comprendre.
J’ai vérifié l’inflation de la Grece avant Mastricht jusqu’en 2000.
Ce n’est pas la rentrée dans la zone euro qui a résolu les problémes de la Grèce.
Bien au contraire en 1999, la Grèce avait déja un taux d’inflation aussi bas que celui de l’Allemagne, avec sa propre monnaie! Alors?
Ensuite la dette de la Grèce, avant 2008, n’était pas si énorme que ça, pas pire que celle de l’Italie ou la Grand Bretagne. Donc?
Pourquoi l’attaque des marchés contre la Grèce? Elle me semble peu justifiable.
de fait il y aurait plutot un plan politique, pour s’attaquer à la zone euro. On commence par les petits, pour peu à peu toucher les lus plus forts…
Pourquoi cette attaque, qui semble provenir des anglo-saxons, car eux ne sont pas touchés par les agences de notations.
Pourtant les grosses dettes se trouvent aux USA et en Grande Bretagne. Alors?
Sans faire de conspirationisme, il semblerait que cela vienne de la City.
Les motivations? Pour éviter que l’euro supplante le dollar? Parceque la zone euro est finalement bien plus fiable que la zone dollar/livre?
On ne tirera rien des calculs économiques, des dettes en % de PIB, tout ces chiffres ultra pipeau…
La vérité est ailleurs…
Comme dirait Fox Mulder.
Dans le marigot, un vieux croco observe un des petits de la famille qui cherche une proie. Le voyant s’approcher d’une femme blanche qui marche le long de la rive, il l’appelle:
« Petit! ici tu peux bouffer tout le monde, oui tout le monde, mais tu ne touches pas à Madame Lacoste ». 😉
Ah! ces messieurs de la Banque… Me font penser à Fernando Rey rongeant son reste de gigot sous la table, les yeux hors de la tête, dans « Le Charme Discret de la Bourgeoisie ».
L’urgence du prêt entre particuliers , du paiement cash qui empêche le recours au banquier pour la trésorerie.
Vous verrez que dans 2 ans l’économie aura su se passer de ses caissiers véreux.
Messieurs Jorion et Leclerc , voudriez vous faire une étude sur la réelle nécessitée de sauver les banques.
Exemple Fortis perte de valeur des actions et pertes de la dernière année d’exploitation = 100 milliards d’€
Que je sache l’épargne des belges est au moins 10 ou 20 fois supérieure , alors une banque ne peut mettre en péril l’épargne de la population.
Le sauvetage des banques est donc une escroquerie de plus , il n’est motivé que par les politiques qui tiennent à leurs dettes révolving , comme est une escroquerie la création monétaire d’une banque centrale pour abonder un crédit.
Il est d’évidence urgent de recréer un nouveau systeme car plus personne ne sait ce qu’il y à dans l’actuel , vos valeurs ne valent rien , qu’elles soient financières ou physiques.
à relire: Le voleur de Georges Darien, 1897……pas une ride!
http://www.inlibroveritas.net/telecharger/pdf_domaine_public/oeuvre4296.html
Désolé, mais je ne comprends toujours pas comment un pays riche comme la France, avec un patrimoine privé et publique de dizaines de milliers de milliards d’euro, peut être en difficulté face à une dette de ‘seulement’ 1700 Mds€ ?
La re-nationalisation de la dette de France-Tresor, qui s’appuierait sur les résidents plutôt que sur les marchés (banques françaises ou autres) ne permettrait-elle pas de faire tomber la pression des taux ?
Une participation du capital national en quelque-sorte à l’effort demandé.
Le problème n’est pas tant le volume de la dette, mais son évolution. Quand un créancier ne cesse d’augmenter ses dettes, il est normal que les prêteurs finissent par se crisper, surtout s’il s’avère que cette augmentation s’accélère. On touche à des limites à la fois mathématiques et psychologiques.
la rente Pinay, l’emprunt Giscard, que de bonnes solutions ……….
Absolument mikatypat, nous nous sommes simplement laissé prendre par les marchés
Sans même parler des stocks et en raisonnant qu’en terme de flux, les Français mettent tous les ans des centaines de milliards d’euros de côté, plus que suffisant pour mettre les marchés au tapis. C’est un sujet qui avancent dans les salles tamisées…
On y viendra très certainement après la restructuration de l’ensemble des dettes occidentales et la nationalisation d’une bonne partie du secteur bancaire.
@Serge
Ce serait le fameux bazooka « crédible » de dernier recours selon vous, articulé avec une sorte de City de l’EZ et la BCE? Il faudrait alors se débarrasser de l’or papier et acheter massivement de l’or physique pour « chambouler » le marché et faire grimper les cours? pourriez-vous développer ce qui se dit dans les « salles tamisées »?
Si on en arrive là que vaudra l’épargne dont vous parlez plus haut, j’ai du mal à comprendre?
Cavalier Ponzi
Il est acquis qu’une bonne partie des dettes occidentales est irrécouvrable.
Les dettes, in fine c’est nous, ou le patrimoine des ménages si vous préférez.
Donc il y a deux niveaux de raisonnement, les stocks et les flux.
Sur les stocks on estime qu’il y a environ 30% de dettes en trop compte tenu de nos potentiels structurels de croissance, donc 30% des richesses qui n’existent pas. Plusieurs façons de les éliminer, repousser les maturités, l’inflation, la déflation, les restructurations, nationalisations, saisies…chacun suivra ce qui lui semble le mieux pour son pays et cela dépendra in fine de la réalité de la richesse nette des populations respectives.
Une fois ce travail accompli, la machine repart, et là on pourra retravailler sur les flux de l’épargne des ménages, en évitant une trop grande intermédiation financière et donc en gardant une plus grande indépendance vis à vis des marchés.
Bien sur, si les flux du off shore pouvait être captés cela pourrait permettre d’éviter une restructuration des stocks, mais qui y croit, le père noël peut être, et encore…
@Serge
Cette solution ne serait qu’un palliatif très provisoire et reste celle du chacun pour soi contre les autres dans une économie mondialisée, et surtout dérégulée.
A condition que ces flux représentent quelque chose de tangible en valeur autre que de la monnaie dopée elle-même à la dette et que cette capacité d’épargne perdure par une illusoire croissance, ce qui semble bien compromis dans le cadre actuel.
La croyance au Père-noël à mon sens, se situe précisément là, si le système monétaire mondial et la captation des excédents ne sont pas préalablement réformés et rééquilibrés.
C’est bien cette notion de valeur qui repose sur la dette et non sur de véritables richesses créées (elles-mêmes de plus en plus exploitées et qui seront de moins en moins exportables) qui pose le problème d’une manière systémique.
Ca ne repartira pas car la machine s’est déjà arrêtée, nous sommes encore dans une phase d’inertie où les dominants cherchent à préserver ce système et leurs positions, maintenant les uns contre les autres.
Le gâteau de l’industrie financière internationale qui n’était qu’un soufflé se réduit inéluctablement, et de plus en plus rapidement au fur et à mesure qu’ils paniquent et le piétinent pour tenter d’en préserver une part conséquente mais qui ne sera malgré tout que résiduelle.
La solution sera politique et internationale ou ne sera qu’un ersatz préfigurant d’autres affrontements.
Il faut contraindre à une solution globale, il n’y a pas d’autre voies que le rapport de forces économique pour ceux qui souhaitent y parvenir d’une manière pacifique, sinon sans nul doute et au vu des limites, la lutte pour l’appropriation des ressources finira par la guerre, déroulement logique dans ce cadre de référence.
C’est bien ce pouvoir de nuisance qui s’auto-entretient dans tous les blocs et nécessite une concentration de capitaux toujours majorée qu’il faut neutraliser.
@ Cavalier Ponzi.
Je partage en partie votre constat et, bien que cela va vous surprendre, je pense que nous avançons dans un certain nombre de directions que vous indiquez.
Samedi 17 décembre 2011 :
Evolution du CAC 40 :
Depuis un an : baisse de 23,14 %.
Depuis 5 ans : baisse de 46,25 %.
http://www.boursorama.com/cours.phtml?symbole=1rPCAC
Evolution du cours de l’action BNP Paribas :
Depuis un an : baisse de 44,19 %.
Depuis 5 ans : baisse de 65,67 %.
Evolution du cours de l’action Natixis :
Depuis un an : baisse de 44,80 %.
Depuis 5 ans : baisse de 84,64 %.
Evolution du cours de l’action Société Générale :
Depuis un an : baisse de 59,93 %.
Depuis 5 ans : baisse de 85,50 %.
Evolution du cours de l’action Crédit Agricole :
Depuis un an : baisse de 59,93 %.
Depuis 5 ans : baisse de 87,38 %.
A propos de ces chiffres: quel est sensé être le rapport entre le cours de l’action d’une banque et les notes que lui attribuent les agences de notation?
impossible actuellement pour les banques de faire appel aux marchés pour augmenter leur capitaux propres, ce qui est un frein au nécessaire renforcement des fonds propres. Mais souvent le cours d’une valeur n’a rien à voir avec l’entreprise, si un marché est baissier, il est baissier pour tous, même si l’entreprise fait du profit.
@G L : ‘censé’, pas ‘sensé’ !!!
En somme une banque ne prête que ce que vous apportez comme garantie.
C’est déjà un progrès que la banque prêteuse prennent des garanties, A A A.
Celà limite le volume prêté.
Mais dites moi si les banques ont 455 Milliards de crédit , c’est qu’on leur a fourni 455 milliards de garanties , A A A, .
Qu’ont elles fait de ces garanties?, les ont-elles perdues, prêtées, revendues ?
Ces garanties avaient elles la valeur qu’on leur prêtait ? ( 🙂 )
Ou plus exactement ces garanties ont elles été utilisées par les banques pour augmenter leur capacité d’emprunt et développer leur propre activité d’investissement dites sur fonds propres.
Activité d’investissement qui en réalité consiste essentiellement à faire du tradinq spéculatif sur les marchés générant pas mal de commissions avant de faire un plouf magistral tôt ou tard.
Ce qui est clair, c’est que certains acteurs du marché de l’emprunt sont allés très au delà de leur capacité de préteurs et d’emprunteurs, confisquant une large part des capitaux disponibles.
La fixation arbitraire par les banques centrales de taux d’intérêts ridicules privent les investisseurs avisés des rendements élevés qui auraient du être provoqués par la raréfaction des capitaux. Cet échec de la gestion du marché des capitaux par les banques centrales, indépendantes du pouvoir politique mais dépendantes de centres d’intérêts bien identifiés, montre l’inutilité de laisser les corporations s’autogérer.
Maintenant la dégradation des notes des états et des banques est une bonne nouvelle, c’est le retour au réalisme. Contracter un prêt ou un emprunt est une opération risquée, dont le dénouement est vivement souhaité mais hypothétique.
Malgré l’ambiance cosy, y a t il une raison d’être plus confiant quand vous entrez dans une banque ou lorsque vous entrez chez votre garagiste.
C’est la définition même du banquier : « un banquier est quelqu’un qui accepte de vous prêter de l’argent si vous lui démontrez que vous n’en avez pas besoin. »
D’ailleurs, si un riche veut se faire passer pour un pauvre, il lui suffit de demander un prêt.
Je reprends un mail surprenant qui détaillait les dettes souveraines à 10 ans des principaux pays de la zone euro, mais en le réactualisant à la fin de cette 1ere semaine de réaction des investisseurs suite aux décisions de la BCE et à l’annonce du pacte de stabilité.
Spain : de 5.745% à 5.305% Donc baisse de 7.7%
Italy : de 6.36% à 6,592% Donc hausse de 3.6%
French : de 3,265% à 3.057% Donc baisse de 6.4%
Germany : de 2.149% à 1.852% Donc baisse de 13.8%
En moyenne les pays de la zone euro se financent donc moins cher malgré la pression énorme des agences de notation, notre entrée confirmée en récession et l’explosion programmée, voir pour certains évidente, de l’euro.
La FED finance la dette US, même schéma en GB. Sans leurs banques centrales ces 2 pays feraient tout simplement défaut, ils sont totalement insolvables.
La BCE ne rachète quasiment rien sur le marché secondaire et absolument rien sur le marché
primaire. Seuls des investisseurs privés achètent notre dette.
Où sont les fous dans cette histoire ?
Patience... 🙂
Il faut donc Prier très fort. Prier et s’en remettre aux psychologues. C’est notre seule issue pour être écouté de Dieu.
Merde, pardon, Psychologues. Bien sûrs. Et Docteurs, bien sûr.
Prions Omar Khayyam.
j’en appelle aux forces telluriques pour nous sortir du trou avant que celui-ci ne se referme.
PS: nous ne voyons plus le ciel
Donc chacun pour soi et Dieu pour tous.
En tout cas chez nous pauvres zonards
Nous fesons du credit pour avoir de la croissance, Toujours de la croissance et toujours plus de Credit. Une boulimie de Credit pour rembourser les dettes puisque moins de croissance, la richesse de la terre étant limité. C’est l’histoire d’un homme qui fit une partie d’échèque avec un roi.
Le roi ayant perdu la parti lui demanda quel était le prix de sa dette et l’homme lui répondit vous me placez 2 grains de riz sur une case de l’échiquier puis vous le multipliez par son même résultat la case suivant !
Arrivé a la moitié de l’échiquier le roi s’est retrouvé en faillite.
Alors le roi fit exécuter l’homme.
« La monnaie c’est la dette, la dette c’est de la création d’assets, les assets c’est de la production etc etc ».
Bref, une administration par l’Etat (sans nationalisation couteuse) apparait comme l’unique solution pour les banques.