Ce texte est un « article presslib’ » (*)
Si vous avez jamais eu la malchance de vivre dans une famille fauchée, les discussions à l’infini vous sont familières sur « qu’est-ce qu’on pourrait bien faire pour arranger un peu nos affaires ? ».
Ça n’avance pas, ça tourne en rond, puisque le plus souvent, la solution n’est même pas du ressort de ceux qui la recherchent désespérément, mais dans un monde extérieur qui devrait retrouver sa santé pour que les choses puissent enfin un peu s’arranger.
La seule chose qu’on parvienne à faire dans ces ruminations vaines de la raison, c’est tuer le couple, puis la famille toute entière. Léo Ferré (*), qui trouvait toujours des mots simples pour tout, nous parlait de
Cette fameuse fin du mois
Qui depuis qu’on est toi et moi,
Nous revient sept fois par semaine
Et nos soirées sans cinéma,
Et mon succès qui ne vient pas,
Et notre pitance incertaine.
Tu vois je n’ai rien oublié
Dans ce bilan triste à pleurer
Qui constate notre faillite.
L’Europe en est là : on tourne en rond, on s’engueule comme entre Allemands et Grecs : « Feignasse ! » – « Tu t’es déjà regardé ? Grippe-sous ! » et on ne parle que d’une seule chose en réalité : on ne parle que du fait d’être fauché. Comme dans les familles, on se blâme l’un l’autre, plutôt que de se rebeller contre un système injuste qui nous tient prisonnier, contre ce cadre global qui, avec la régularité du pendule, concentre la richesse – jusqu’à ce que la machine économique soit complètement grippée, et laisse aux 99% perdants, le soin de se débattre avec le trou de l’argent qui manque à sa place.
==============================
(*) Léo Ferré et Francis Claude.
(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction numérique en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.
146 réponses à “LA MOUISE”
un « petit » film précieux, jubilatoire, émouvant, humoristique :
la rencontre de gens improbables; les idées qui s’entre-choquent, s’emmêlent, se nourrissent, finissent par se respecter …
la lutte a duré 10 ans.
tout est à recommencer :
ces personnes ont un regard vif et fier, celui des gens qui n’ont pas courbé l’échine …
pourtant vu le rapport de force, c’était pas gagné !… ( 103 contre le bras armé de l’Etat, au départ …)
post-scriptum :
à noter, sortant de la bouche d’un « spécial » : » pour être non-violents, il faut avoir l’esprit guerrier »
( j’y faisais un jour allusion / Gandhi et la non-violence )
à noter encore : même les gens habitant autour du Champ de Mars – pas des anarcho-gauchos, même à l’époque, font leur « part du colibri »…
et tout un tas de surprises …
à ne pas rater et à faire tourner « urbi et orbi » …un cadeau nécessaire pour les fêtes !
Il me semblait bien avoir lu de la pub…
J’ajoute que ces paysans témoignent de leur transformation subjective par cette longue aventure, sur laquelle ils ont gardé la main, jusqu’à pourtant devoir en passer un jour par un vote à bulletins secrets et qu’enfin s’ils ont gagnés ce n’est pas simplement à force d’inventivité, de soutiens, de persévérance, ni de légitimité mais parce que le pouvoir a changé en 1981, et que Mitterrand a au moins tenu son engagement sur l’abandon du projet d’extension du camp militaire du Larzac. Ce mouvement a aussi formé une autre génération qui a embrayé sur d’autres luttes.
En sortant de « tous au Larzac », je suis rentré dans la métaphore d’Andrew Niccol « Time out » où ce n’est pas le capital qui manque à sa place, mais le temps. À refiler la concaténation du « time is money » Niccol nous montre un monde de fiction parfaitement identique au notre avec une classe de riches éternels dont la vie est bornée par l’angoisse de perdre, et des pauvres en sursis de vie au quotidien, soumis aux contrôles d’une délinquance mandatée par les gardiens officiels du temps. Simpliste, mais d’une distraction efficace.
merci de citer ce vieux Ferré!
merde alors, j’en ai les larmes aux yeux!
mais dans quelle époque vivons nous?
Bloomberg dévoile des milliers de milliards d’aide US aux banques
Le plus grand plan de renflouement de l’histoire est resté secret pendant deux ans
Combien d’argent public l’Etat fédéral américain a-t-il débloqué pour aider les banques opérant aux Etats-Unis ? On avait surtout retenu les 700 milliards de dollars (environ 500 milliards d’euros) d’aides du plan Paulson de 2008. L’agence de presse Bloomberg vient de révéler un plan de soutien d’une toute autre ampleur, resté jusqu’alors largement inconnu : entre 2007 et 2009, la banque centrale américaine, la Réserve fédérale, a mis sur la table… onze fois plus, pour sauver …
Chiche.. Et si l’Histoire repasse les plats et que Mr Hollande se trouve aux manettes à ce moment, cette page sera-t-elle encore disponible? :
http://francoishollande.fr/le-reve-francais-2/
Un nouveau panorama pour la finance
Un qui s’y connaissait en mouise c’est Jehan RICTUS.Il faut lire ou relire
« les Soliloques du Pauvre » et « le Cœur populaire », c’est toujours d’actualité .Jehan-Rictus (1867-1933)
L’hiver
Merd’ ! V’là l’Hiver et ses dur’tés,
V’là l’ moment de n’ pus s’ mettre à poils :
V’là qu’ ceuss’ qui tienn’nt la queue d’ la poêle
Dans l’ Midi vont s’ carapater !
V’là l’ temps ousque jusqu’en Hanovre
Et d’ Gibraltar au cap Gris-Nez,
Les Borgeois, l’ soir, vont plaind’ les Pauvres
Au coin du feu… après dîner !
Et v’là l’ temps ousque dans la Presse,
Entre un ou deux lanc’ments d’ putains,
On va r’découvrir la Détresse,
La Purée et les Purotains !
Les jornaux, mêm’ ceuss’ qu’a d’ la guigne,
À côté d’artiqu’s festoyants
Vont êt’ pleins d’appels larmoyants,
Pleins d’ sanglots… à trois sous la ligne !
Merd’, v’là l’Hiver, l’Emp’reur de Chine
S’ fait flauper par les Japonais !
Merd’ ! v’là l’Hiver ! Maam’ Sév’rine
Va rouvrir tous ses robinets !
C’ qui va s’en évader des larmes !
C’ qui va en couler d’ la piquié !
Plaind’ les Pauvr’s c’est comm’ vendr’ ses charmes
C’est un vrai commerce, un méquier !
Ah ! c’est qu’on est pas muff en France,
On n’ s’occupe que des malheureux ;
Et dzimm et boum ! la Bienfaisance
Bat l’ tambour su’ les Ventres creux !
L’Hiver, les murs sont pleins d’affiches
Pour Fêt’s et Bals de charité,
Car pour nous s’courir, eul’ mond’ riche
Faut qu’y gambille à not’ santé !
Sûr que c’est grâce à la Misère
Qu’on rigol’ pendant la saison ;
Dam’ ! Faut qu’y viv’nt les rastaqoères
Et faut ben qu’y r’dor’nt leurs blasons !
Et faut ben qu’ ceux d’ la Politique
Y s’ gagn’nt eun’ popularité !
Or, pour ça, l’ moyen l’ pus pratique
C’est d’ chialer su’ la Pauvreté.
Moi, je m’ dirai : « Quiens, gn’a du bon ! »
L’ jour où j’ verrai les Socialisses
Avec leurs z’amis Royalisses
Tomber d’ faim dans l’ Palais-Bourbon.
Car tout l’ mond’ parl’ de Pauvreté
D’eun’ magnèr’ magnifique et ample,
Vrai de vrai y a d’ quoi en roter,
Mais personn’ veut prêcher d’exemple !
Ainsi, r’gardez les Empoyés
(Ceux d’ l’Assistance évidemment)
Qui n’assistent qu’aux enterr’ments
Des Pauvr’s qui paient pas leur loyer !
Et pis contemplons les Artisses,
Peint’s, poèt’s ou écrivains,
Car ceuss qui font des sujets trisses
Nag’nt dans la gloire et les bons vins !
Pour euss, les Pauvr’s, c’est eun’ bath chose,
Un filon, eun’ mine à boulots ;
Ça s’ met en dram’s, en vers, en prose,
Et ça fait fair’ de chouett’s tableaux !
Oui, j’ai r’marqué, mais j’ai p’têt’ tort,
Qu’ les ceuss qui s’ font « nos interprètes »
En geignant su’ not’ triste sort
S’arr’tir’nt tous après fortun’ faite !
Ainsi, t’nez, en littérature
Nous avons not’ Victor Hugo
Qui a tiré des mendigots
D’ quoi caser sa progéniture !
Oh ! c’lui-là, vrai, à lui l’ pompon !
Quand j’ pens’ que, malgré ses meillons,
Y s’ fit ballader les rognons
Du Bois d’ Boulogn’ au Panthéon
Dans l’ corbillard des « Misérables »
Enguirlandé d’ Beni-Bouff’-Tout
Et d’ vieux birb’s à barb’s vénérables…
J’ai idée qu’y s’a foutu d’ nous.
Et gn’a pas qu’ lui ; t’nez Jean Rich’pin
En plaignant les « Gueux » fit fortune.
F’ra rien chaud quand j’ bouffrai d’ son pain
Ou qu’y m’ laiss’ra l’ taper d’eun’ thune.
Ben pis Mirbeau et pis Zola
Y z’ont « plaint les Pauvres » dans des livres,
Aussi, c’ que ça les aide à vivre
De l’une à l’aute Saint-Nicolas !
Même qu’Émile avait eun’ bedaine
À décourager les cochons
Et qu’ lui, son ventre et ses nichons
N’ passaient pus par l’av’nue Trudaine.
Alorss, honteux, qu’a fait Zola ?
Pour continuer à plaindr’ not’ sort
Y s’a changé en harang-saur
Et déguisé en échalas*.
Ben en peintur’, gn’y a z’un troupeau
De peintr’s qui gagn’nt la forte somme
À nous peind’ pus tocs que nous sommes :
Les poux aussi viv’nt de not’ peau !
Allez ! tout c’ mond’ là s’ fait pas d’ bile,
C’est des bons typ’s, des rigolos,
Qui pinc’nt eun’ lyre à crocodiles
Faite ed’ nos trip’s et d’ nos boïaux !
L’en faut, des Pauvr’s, c’est nécessaire,
Afin qu’ tout un chacun s’exerce,
Car si y gn’ aurait pus d’ misère
Ça pourrait ben ruiner l’ Commerce.
Ben, j’ vas vous dir’ mon sentiment :
C’est un peu trop d’hypocrisie,
Et plaindr’ les Pauvr’s, assurément
Ça rapport’ pus qu’ la Poésie :
Je l’ prouv’, c’est du pain assuré ;
Et quant aux Pauvr’s, y n’ont qu’à s’ taire.
L’ jour où gn’ en aurait pus su’ Terre,
Bien des gens s’raient dans la Purée !
Mais Jésus mêm’ l’a promulgué,
Paraît qu’y aura toujours d’ la dèche
Et paraît qu’y a quèt’ chos’ qu’ empêche
Qu’un jour la Vie a soye pus gaie.
Soit ! – Mais, moi, j’ vas sortir d’ mon antre
Avec le Cœur et l’Estomac
Pleins d’ soupirs… et d’ fumée d’ tabac.
(Gn’a pas d’ quoi fair’ la dans’ du ventre !)
J’en ai ma claqu’, moi, à la fin,
Des « P’tits carnets » et des chroniques
Qu’on r’trouv’ dans les poch’s ironiques
Des gas qui s’ laiss’nt mourir de faim !
J’en ai soupé de n’ pas briffer
Et d’êt’ de ceuss’ assez… pantoufles
Pour infuser dans la mistoufle
Quand… gn’a des moyens d’ s’arrbiffer.
Gn’a trop longtemps que j’ me balade
La nuit, le jour, sans toit, sans rien ;
(L’excès même ed’ ma marmelade
A fait s’ trotter mon Ang’ gardien !)
(Oh ! il a bien fait d’ me plaquer :
Toujours d’ la faim, du froid, d’ la fange,
Toujours dehors, gn’a d’ quoi claquer ;
Faut pas y en vouloir à c’t’ Ange !)
Eh donc ! tout seul, j’ lèv’ mon drapeau ;
Va falloir tâcher d’êt’ sincère
En disant l’ vrai coup d’ la Misère,
Au moins, j’aurai payé d’ ma peau !
Et souffrant pis qu’ les malheureux
Parc’ que pus sensible et nerveux
Je peux pas m’ faire à supporter
Mes douleurs et ma Pauvreté.
Au lieu de plaind’ les Purotains
J’ m’en vas m’ foute à les engueuler,
Ou mieux les fair’ débagouler,
Histoir’ d’embêter les Rupins.
Oh ! ça n’ s’ra pas comm’ les vidés
Qui, bien nourris, parl’nt de nos loques,
Ah ! faut qu’ j’écriv’ mes « Soliloques » ;
Moi aussi, j’en ai des Idées !
Je veux pus êt’ des Écrasés,
D’ la Mufflerie contemporaine ;
J’ vas dir’ les maux, les pleurs, les haines
D’ ceuss’ qui s’appell’nt « Civilisés » !
Et au milieu d’ leur balthasar
J’ vas surgir, moi (comm’ par hasard),
Et fair’ luire aux yeux effarés
Mon p’tit « Mané, Thécel, Pharès ! »
Et qu’on m’ tue ou qu’ j’aille en prison,
J’ m’en fous, j’ n’ connais pus d’ contraintes :
J’ suis l’Homme Modern’, qui pouss’ sa plainte,
Et vous savez ben qu’ j’ai raison !
1894-1895
http://av.r.ftdata.co.uk/files/2011/12/Nomura_PostEZcurrencies.png
Estimation du % de dévaluation en cas de sortie de l’euro, je ne vous dis pas le K des banques espagnoles à – 35%
L’Edito du Mercredi 7 Décembre 2011 : A propos de S&P et de la grande politique par Bruno Bertez
« Tout système évolue en fonction de ses contradictions internes » Mao Tsé-Toung
Il nous faut nous répéter. Les enjeux de la crise sont politiques.
Politiques au plan intérieur pour chacun des pays concernés, politiques au plan extérieur vis-à-vis du monde global.
Au plan intérieur, il est évident que l’enjeu qui est dissimulé derrière les solutions, c’est : l’ordre social, la répartition des revenus, la répartition des richesses et, bien sûr, la répartition des Pouvoirs.
Au plan extérieur, l’enjeu, c’est : la place dans le monde, le pouvoir de prélèvement sur les ressources, la part dans la richesse globale, le surproduit pour s’armer et se défendre, l’emploi de la main d’œuvre, son niveau de vie.
Il est dommage, il est navrant que, parmi ceux qui prétendent aux responsabilités, pas un seul ne pose les problèmes et les solutions en ces termes. La discussion entre la droite et la gauche françaises sur la question de la germanophobie est d’un pathétique extrême. On se bat dans le camp européen au lieu de faire front contre l’extérieur. L’indigence de l’analyse politique confine à l’idiotie.
[…]
Bruno Bertez Le Mercredi 7 Décembre 2011
EDITO PRECEDENT : L’Edito du Samedi 3 Décembre 2011 : La soif, la très grande soif de liquidités par Bruno Bertez
http://reut.rs/uwBvJ7
http://www.bastamag.net/article1963.html?id_mot=38
Plus optimiste
Oui eux discutent, pour ne rien dire, et pendant ce temps personne ne dispose de son ordre du jour, ni le Parlement, ni le peuple de sorte qu’ alors que tout va nous tomber sur la tête on trouve urgent de discuter de la prostitution, ou alors des apatrides (200-300 pers en France) bref on noie la majorité, sous les minorités. On ne parle jamais… que, soit des jeunes, soit des séniors, soit des femmes (encore qu’il y en a beaucoup), et des mères porteuses, des couples homoparentaux… etc. Chacun est sommé de trouvrer sa place dans sa case, et de se fermer les oreilles lorsqu’on parle d’une autre catégorie. Jeunes, Séniors, femmes seules, CE, DSK, et pourquoi pas chiens qui viennent en remuant la queue comme dirait Borges… Evidemment c’est un effet des statistiques mais aussi j’ai l’impression que cela participe d’une entreprise délibérée de déposséder les gens de leur parole et de leur ordre du jour, de leur pensée. Tout est fait pour que le peuple ne s’entendent pas penser. D’autres sous couvert de réfléchir à sa place, mènent leurs sombres manigances.
Vous, moi, savons que le système est moribond est que les jours noirs s’approchent.
mais à part ça qui?
pas grand monde, si c’était le cas, l’heure de la révolte aurait déjà sonnée.
mais plus le temps plus, vous moi, et les autres seront sonnés et privés de réaction (d’ailleurs si on réagit, ya des virus, déjà près à faire leur job! )
On peut se dire aussi que lorsque la crise deviendra une réalité quotidienne pour la quasi totalité de la population les solutions reléguées au second plan sortiront en pleine lumière.
J’ai bien dit les solutions reléguées au second plan, pas au troisième. Il me semble que celles que Paul et quelques autres préconisent sont précisément au nombre de ces solutions déjà connues mais encore dans l’ombre sans être non plus dans l’obscurité. Les autres solutions, en réalité pour la plupart anciennes, elles auront été démenties par l’évolution de la crise elle-même.
Il manque juste le petit coup de pouce qui fera devenir indispensables les quelques solutions avancées ici. Dans le pire des cas ces solutions seront combattues par des moyens qui ne seront pas d’ordre intellectuel, mais alors cela signera leur victoire idéologique, prélude à la défaite complète de celles qui auront été démenties par les faits.
Il se peut aussi que d’autres solutions concrètes encore inexistantes, auxquelles on n’a pas pensé, surgissent dans le feu de l’action.
Dans ce cas le travail de réflexion sur les causes de la crise et les moyens d’y remédier n’aura pas été inutile car il donnera des arguments solides à tous ceux qui ne voudront pas se résigner à la reconstruction du système à l’identique, ou au retour d’un système historiquement connu, comme par exemple le féodalisme.
Bref, faut se tenir prêts.
@ Pierre-Yves, oui, mais quelles stratégies? Pour appliquer , par exemple, l’interdiction des paris sur les fluctuations de prix, il faut que la machine sociale continue de tourner à un régime plus ou moins civilisé, au stade des émeutes et pillages de supermarchés, la stratégie du choc a déjà gagné !
Jean-Luce, Marlowe
Je suis pour la stratégie de l’infusion des savoirs et des connaissances alimentée par la réflexion et le débat de tous ceux qui pensent. C’est cela qu’il faut préserver et faire croître à tout prix. Les solutions avancées comptent moins que le cheminement intellectuel, la pensée d’un nouveau cadre de réflexion dont elles sont seulement les signes les plus visibles. Certaines solutions mises en avant aujourd’hui ont une valeur stratégique dans le combat des idées pour faire advenir une société plus juste, plus solidaire, mais en effet elles s’avèreront peut-être sans objet devant une situation inédite ou très dégradée.
La question plus politique des rapports de force existants est importante mais elle n’a qu’un caractère secondaire par rapport à celle plus déterminante du type de représentations partagés ou pas par les différents acteurs de la société en évolution.
Peut-être devrions-nous inspirer du Descartes perdu dans la forêt qui fait le choix de poursuivre sa route en ligne droite sans savoir combien de temps il lui faudra pour sortir de l’obscurité de l’épaisse forêt.
Non pas que les choses évoluent de façon linéaire mais que ce qui importe avant tout est de poursuivre le chemin intellectuel sur lequel on s’est engagé, sans quoi, il n’y a plus rien à discuter, à débattre avec les autres que des opinions.
à tchoo,
Certes, mais pensez-vous qu’il existe une unanimité à ce sujet ?
De plus le moribond comme vous dites est soigné en permanence et chaque camp du système (les USA, l’Europe, la Chine, etc) tente de s’en sortir en abandonnant les autres.
Nous vivons une époque historique où des maladies inguérissables sont soignées pendant des années.
Pensez à tous les types de soins qui n’ont pas encore été envisagés (de la nationalisation massive à la grande guerre)
à Pierre-Yves D.
Ma réponse est valable pour ton commentaire.
Par ailleurs, je ne suis pas persuadé que les moins mauvais des analystes (ne vivons-nous pas l’empire du moindre-mal ?), soient en accord sur les causes profondes de la crise…
Quelles sont-elles vraiment ?
à Jean-Luce Morlie,
Je viens d’envoyer mon message et je vois le tien qui ne manque pas d’esprit.
Mais, ne faudrait-il pas des émeutes et une grande insurrection pour que les réformistes soient entendus si, comme je le pense, les grandes réformes sont la dernière solution pour repousser la fin de la propriété privée. ?
@ Marlowe, c’est une vraie question, je sais pas la réponse, je pose le problème
je crois que le basculement du plus grand nombre vers l’usage du langage révolutionnaire à l’ancienne serait catastrophique. Nous vivons les Cigognes d’Aquilées, je crois que l’émergence d’une culture différente est en cours, cela ne veut pas dire que je comprenne ce qui se passe sur les site des « indignés » américains, il me semble qu’à travers leur recherche, une nouvelle carte des rapports de forces entre groupes sociaux va apparaître, (Wallon a raison 1% /99%, ça ne tient pas la route, les sociétés ne fonctionnent pas comme cela )
Avec une nouvelle carte, ils sauront construire un monde. Il faut bien connaître la forme et le nombres des cubes, comprendre les forces qui les lie, pour reconstruire une maison qui tienne.
A+
Ce billet je le prend au premier degrés pour moi.
Nous sommes dans la « mouise ». Dépôt de bilan à court terme.
Un projet mort ,à peine né. Plus de revenus, pas droit au chômage.
Fin.
Allez vous pouvoir faire jouer la solidarité, familiale, amicale? Il y a urgence à organiser, au mieux, des réseaux de soutien mutuel.
Donnez des nouvelles. Ne restez pas isolés.
La solidarité familiale nous soutient depuis toujours, en dépit de nos efforts pour nous en sortir par nous même. Nous avons grillé presque toutes nos cartouches. Mais bon on verra.
Merci pour ce petit mot. Du baume.
Cordialement votre.
saule,
Déjà vécu cette situation , l’entreprise qui vous a mangé ce que vous croyez être votre dernière énergie. Et puis vous vous retournez vers ceux que vous aimez, ils sont toujours là, vous avez toujours autant d’amour à leur donner, et eux aussi pour vous. Alors vous vous rendez compte que vous n’avez pas perdu grand chose a part l’illusion de pouvoir anticiper un peu les difficultés futures avec les moyens dont vous disposiez, même maigres. Vous avez prouvé votre capacité a prendre des risques, à essayer. Dans ces moments de redéfinition totale des règles collectives vous êtes armée pour trouver les nouvelles manières de protéger les vôtres, de développer les solidarités qui vont devenir incontournables (et que vous avez déjà mis à l’épreuve dans votre projet). Il vous reste 99% de ce qui compte et vous reconstruirez le reste (notre vie matérielle) avec nous tous, comme vous pourrez, avec les mêmes qualités que celle qui vous ont permis d’essayer, et l’expérience en plus. Ne plus rien avoir à perdre (matériellement) donne une grande mobilité et une grande liberté dans cette période. Je n’irai pas jusqu’à dire « réjouissez vous » …en écrivant me revient les vers d’un poème magnifique de Nicolas Bouvier, écrivain voyageur, philosophe et poète: « Love song III »:
« …
ce jour-là
quelqu’un t’attendra au bord du chemin
pour te dire que c’était bien ainsi
que tu devais terminer ton voyage
démuni
tout à fait démuni
alors peut-être… »
Vous avez fait le voyage, vous cherchiez ce moment, vous y êtes…tout reste à vivre, ensemble.
Cordialement
Le Coupeur d’eau de Marguerite Duras
« C’était un jour d’été, il y a quelques années, dans un village de l’Est de la France, trois ans peut-être, ou quatre ans, l’après-midi. Un employé des Eaux est venu couper l’eau chez des gens qui étaient un peu à part, un peu différents des autres, disons, arriérés. Ils habitaient une gare désaffectée – le T.G.V. passait dans la région – que la commune leur avait laissé. L’homme faisait des petits travaux chez les gens du village. Et ils devaient avoir des secours de la mairie. Ils avaient deux enfants, de quatre ans et d’un an et demi.
Devant leur maison, très près, passait cette ligne du T.G.V. C’étaient des gens qui ne pouvaient pas payer leur note de gaz ni d’électricité, ni d’eau. Ils vivaient dans une grande pauvreté. Et un jour, un homme est venu pour couper l’eau dans la gare qu’ils habitaient. Il a vu la femme, silencieuse. Le mari n’était pas là. La femme un peu arriérée avec un enfant de quatre ans et un petit enfant d’un an et demi. L’employé était un homme apparemment comme tous les hommes.
Il a vu que c’était le plein été. Il savait que c’était un été très chaud puisqu’il le vivait. Il a vu l’enfant d’un an et demi. On lui avait ordonné de couper l’eau, il l’a fait.
L’employé a parlé. Il a dit qu’il était venu couper l’eau. Il n’a pas dit qu’il avait vu l’enfant, que l’enfant était là avec sa mère. Il a dit qu’elle ne s’était pas défendue, qu’elle ne lui avait pas demandé de laisser l’eau. C’est ça qu’on sait.
Elle n’a pas dit à l’employé des Eaux qu’il y avait les deux enfants, puisqu’il les voyait, les deux enfants, ni que l’été était chaud, puisqu’il y était, dans l’été chaud.
Elle a laissé partir le Coupeur d’eau. Elle est restée seule avec les enfants, un moment, et puis elle est allée au village. Elle est allée dans un bistrot qu’elle connaissait. Dans ce bistrot, on ne sait pas ce qu’elle a dit à la patronne. Je ne sais pas ce qu’elle a dit. Je ne sais pas si la patronne a parlé.
Donc, cette femme dont on croyait qu’elle ne parlerait pas parce qu’elle ne parlait jamais, elle a dû parler. Elle n’a pas dû parler de sa décision. Non. Elle a dû dire une chose en remplacement de ça, de sa décision et qui, pour elle, en était l’équivalent et qui en resterait l’équivalent pour tous les gens qui apprendraient l’histoire. Peut-être est-ce une phrase sur la chaleur.
J’ajoute à l’histoire du Coupeur d’eau, que cette femme, – qu’on disait arriérée – savait quand même quelque chose de façon définitive : c’est qu’elle ne pourrait jamais plus, de même qu’elle n’avait jamais pu compter sur quelqu’un pour la sortir de là où elle était avec sa famille. Qu’elle était abandonnée par tous, par toute la société et qu’il ne lui restait qu’une chose à faire, c’était de mourir. Elle le savait. C’est une connaissance terrible, très grave, très profonde qu’elle avait.
Ils sont allés tous les quatre se coucher sur les rails du T.G.V. devant la gare, chacun un enfant dans les bras, et ils ont attendu le train. Le coupeur d’eau n’a eu aucun ennui.
Dans une bibliothèque, il y avait un livre intitulé « Marguerite Duraille », qui m’avait intrigué, – juste pour ajouter une petite note d’humour….
Oui il y a des gens dans cette société et à mes yeux qui ne méritent vraiment pas d’occuper certaines positions et cela à tous les degrés de l’échelle sociale.
Car s’il n’y avait plus de coupeurs d’eau comment pourraient-ils faire maintenir plus longtemps les mêmes peurs sociétales dans les têtes, surtout en ce moment ou le contexte est un peu plus favorable à une meilleure cogation des choses tant au niveau de l’individu que pour une autre famille prise à la gorge ?
C’est ce que j’ai souvent constaté dans ma modeste existence d’acheteur, faut pas gâcher sa vie. Com quoi il n’y a pas non plus que les seules personnes du marché qui rivalisent de violence comportementale.
» Dis moi comment tu auras préféré traité et jugé d’abord ton prochain, toi le premier coupeur d’eau d’une société et je te dirais alors comment tu sera pareillement traité demain »
Ah si seulement mon Dieu les nombreux petits fonctionnaires de la terre pouvaient mettre autant de zèle à tourmenter la vie des plus affligés, que celle des plus grands dirigeants plus chanceux de la terre, alors peut-être que les plus pingres rechercheraient déjà moins à prendre les pauvres gens de plus pour du bétail expérimental.
Les plus dures paroles de ce monde, ne blessent pas seulement l’ame humaine et le corps des pauvres gens, mais elles peuvent tuer tout aussi graduellement et à petit feu la confiance d’une société, rabaissant par conséquent à longueur de temps la dignité humaine, pourquoi tant de bétise ?
Tout ce que je dis est même très subjectif, pourtant c’est assez visible dans un bon nombre d’endroits, pourquoi tant de monde en perd graduellement la foi, les boules, la santé, l’espoir, la vie, l’amour de son prochain, pourquoi tant de peur et de violence comportementale partout ?
Tout d’ailleurs en période de crise nationale ou supranationale est vraiment bien organisé, pour ça que le monde vit un peu plus dans la peur de se faire marquer, étiquetter, quelle grande cocotte minute mondiale. Le tout progrès du monde pour te faire avancer bien droit, pardonne-leur mon Dieu car ils ne voient toujours pas ce qu’ils font subir aux autres.
http://agonist.org/brian_downing/20111205/is_iran_preparing_to_strike_back
Bonjour,
cet article est très orienté, mensonger sur certains aspects et s’apparente à de la pure propagande pro-empire américain.
Pour le démontrer, il suffit de constater que cet article tient pour acquis le complot iranien de l’assassinat de l’ambassadeur de l’Arabie saoudite aux états-unis.
On a su très rapidement que cette affaire était une manipulation grossière de la CIA …
Quant à la conclusion de l’article, elle parle d’elle même… nous serions dans le monde des bisounours avec des gentils et des méchants.
Cordialement.
Je viens de découvrir que Jean-Claude Werrebrouck publiait sur le blogue d’un think tank libéral.
J’en suis encore tout stupéfait.
http://blog.turgot.org/index.php?post/Lettre-aux-libertariens
ça n’empêche pas de faire de fines et intéressantes analyses. Idem pour Bruno Bertez du blog à lupus.
A chacun de juger en fonction de sa propre idéologie.
PS: Pour moi le terme « idéologie » n’est pas infamant: il est synonyme de « vision du monde ».
Perso je viens de découvrir qu’on ne pouvait pas avoir deux visions à la fois, visions qui se fondraient en une hypothétique synthèse. Une révélation!
Sur ce blogue Turcot, on retrouve la crème des néolibéraux. De Madelin jusqu’aux responsables de l’institut économique de Montréal où je vis (Nathalie Elgrably-Levy, David Descôteaux, Michel Kelly-Gagnon). Ces derniers font un gros travail de lobbying.
@ BasicRabbit
Voilà la dernière étude de l’institut économique de Montréal :
http://www.iedm.org/files/note1211_fr.pdf
Excusez-moi du peu, si ce n’est pas un discours néolibéral idéologique.
Ce n’est pas que les familles qui ne bouclent pas leurs fins de mois… mais nombres d’Artisans que les banques et les organismes d’états asphyxient peu à peu à coût de charges majorées d’intérêts de retardes prohibitifs… Quand on est pas du bon coté de la barrière… on y est pas.
La France affiche un nouveau déficit commercial record
Source : La Tribune – 08/12/2011 | 23:00 – 441 mots |
|
Il a atteint 61,5 milliards d’euros en octobre, soit 5,3 milliards d’euros de plus qu’en 2008. La compétitivité industrielle est en cause.
J’aimerai qu’on nous donne le détail de nos achats extérieurs histoire de savoir ce qu’on ne produit plus en France et ce qui reste :
ça fait seulement 1000 euros par français de déficit commercial vu sous cet angle c’est peu.
Heureusement, il existe aussi dans les familles pauvres de l’amour, de la rage, une solidarité et une ingéniosité dans la débrouille; un dédain sublime de l’enrichissement rivalisant avec l’apitoiement bourgeois, les rouages capitalistes ou même la haine de Ferré, regardez sa haine. Cette haine enlaidit le reste de son oeuvre.
Puis considérez la haine de certaines familles « pauvres » (mais le plus souvent en passe de le devenir) envers elles-mêmes, jouant aux grandes familles bourgeoises déchues, feignant toujours de confondre pauvreté (une vertu) et misère (un malheur). Et tout cela pour quoi? Pour une voiture neuve? Pour un meilleur pouvoir d’achat? Un meilleur rang? Pour un droit d’entrée au tribunal? Pour accéder à la justice bourgeoise et enfin sortir des discussions qui tournent en rond? Pour jouer aux Bettencourt?
Les familles réellement dans la dèche ont des membres en prison pour vol de barquettes de viande. Elles n’ont pas attendu que le cadre extérieur se détériore davantage pour être atomisées, elles le sont par la justice capitaliste. Mais elles se sont déjà rebellé, c’est un premier pas après les engueulades liées au fric.
Le programme oublié du Conseil national de la résistance :
II – MESURES À APPLIQUER DÈS LA LIBÉRATION DU TERRITOIRE
Unis quant au but à atteindre, unis quant aux moyens à mettre en oeuvre pour atteindre ce but qui est la Libération rapide du territoire, les représentants des mouvements, groupements, partis ou tendances politiques, groupés au sein du C.N.R. proclament qu’ils sont décidés à rester unis après la Libération :
1 ) Afin d’établir le gouvernement provisoire de la République formé par le Général de Gaulle pour défendre l’indépendance politique et économique de la nation, rétablir la France dans sa puissance, dans sa grandeur et dans sa mission universelle ;
2 ) Afin de veiller au châtiment des traîtres et à l’éviction dans le domaine de l’administration et de la vie professionnelle de tous ceux qui auront pactisé avec l’ennemi ou qui se seront associés activement à la politique des gouvernements de collaboration ;
3 ) Afin d’exiger la confiscation des biens des traîtres et des trafiquants de marché noir, l’établissement d’un impôt progressif sur les bénéfices de guerre et plus généralement sur les gains réalisés au détriment du peuple et de la nation pendant la période d’occupation, ainsi que la confiscation de tous les biens ennemis y compris les participations acquises depuis l’armistice par les gouvernements de l’Axe et par leurs ressortissants dans les entreprises françaises et coloniales de tout ordre, avec constitution de ces participations en patrimoine national inaliénable ;
4 ) Afin d’assurer :
l’établissement de la démocratie la plus large en rendant la parole au peuple français par le rétablissement du suffrage universel ;
la pleine liberté de pensée, de conscience et d’expression ;
la liberté de la presse, son honneur et son indépendance à l’égard de l’État, des puissances d’argent et des influences étrangères ;
la liberté d’association, de réunion et de manifestation ;
l’inviolabilité du domicile et le secret de la correspondance ;
le respect de la personne humaine ;
l’égalité absolue de tous les citoyens devant la loi ;
5) Afin de promouvoir les réformes indispensables :
a) Sur le plan économique :
l’instauration d’une véritable démocratie économique et sociale, impliquant l’éviction des grandes féodalités économiques et financières de la direction de l’économie ;
une organisation rationnelle de l’économie assurant la subordination des intérêts particuliers à l’intérêt général et affranchie de la dictature professionnelle instaurée à l’image des États fascistes ;
l’intensification de la production nationale selon les lignes d’un plan arrêté par l’État après consultation des représentants de tous les éléments de cette production ;
le retour à la nation des grands moyens de production monopolisés, fruit du travail commun, des sources d’énergie, des richesses du sous-sol, des compagnies d’assurances et des grandes banques ;
le développement et le soutien des coopératives de production, d’achats et de ventes, agricoles et artisanales ;
le droit d’accès, dans le cadre de l’entreprise, aux fonctions de direction et d’administration, pour les ouvriers possédant les qualifications nécessaires, et la participation des travailleurs à la direction de l’économie.
b) Sur le plan social :
le droit au travail et le droit au repos, notamment par le rétablissement et l’amélioration du régime contractuel du travail ;
un rajustement important des salaires et la garantie d’un niveau de salaire et de traitement qui assure à chaque travailleur et à sa famille la sécurité, la dignité et la possibilité d’une vie pleinement humaine ;
la garantie du pouvoir d’achat national par une politique tendant à la stabilité de la monnaie ;
la reconstitution, dans ses libertés traditionnelles, d’un syndicalisme indépendant, doté de larges pouvoirs dans l’organisation de la vie économique et sociale ;
un plan complet de sécurité sociale, visant à assurer à tous les citoyens des moyens d’existence, dans tous les cas où ils sont incapables de se les procurer par le travail, avec gestion appartenant aux représentants des intéressés et de l’État ;
la sécurité de l’emploi, la réglementation des conditions d’embauchage et de licenciement, le rétablissement des délégués d’atelier ;
l’élévation et la sécurité du niveau de vie des travailleurs de la terre par une politique de prix agricoles rémunérateurs, améliorant et généralisant l’expérience de l’Office du blé, par une législation sociale accordant aux salariés agricoles les mêmes droits qu’aux salariés de l’industrie, par un système d’assurance contre les calamités agricoles, par l’établissement d’un juste statut du fermage et du métayage, par des facilités d’accession à la propriété pour les jeunes familles paysannes et par la réalisation d’un plan d’équipement rural ;
une retraite permettant aux vieux travailleurs de finir dignement leurs jours ;
le dédommagement des sinistrés et des allocations et pensions pour les victimes de la terreur fasciste.
c) Une extension des droits politiques, sociaux et économiques des populations indigènes et coloniales.
d) La possibilité effective pour tous les enfants français de bénéficier de l’instruction et d’accéder à la culture la plus développée quelle que soit la situation de fortune de leurs parents, afin que les fonctions les plus hautes soient réellement accessibles à tous ceux qui auront les capacités requises pour les exercer et que soit ainsi promue une élite véritable, non de naissance mais de mérite, et constamment renouvelée par les apports populaires.
Ainsi sera fondée une République nouvelle qui balaiera le régime de basse réaction instauré par Vichy et qui rendra aux institutions démocratiques et populaires l’efficacité que leur avaient fait perdre les entreprises de corruption et de trahison qui ont précédé la capitulation. Ainsi sera rendue possible une démocratie qui unisse au contrôle effectif exercé par les élus du peuple la continuité de l’action gouvernementale.
L’union des représentants de la RÉSISTANCE pour l’action dans le présent et dans l’avenir, dans l’intérêt supérieur de la patrie, doit être pour tous les Français un gage de confiance et un stimulant. Elle doit les inciter à éliminer tout esprit de particularisme, tout ferment de division qui pourraient freiner leur action et ne servir que l’ennemi.
En avant donc, dans l’union de tous les Français rassemblés autour du C.F.L.N et de son président, le général De Gaulle !
En avant pour le combat, en avant pour la victoire, afin que VIVE LA FRANCE !
LE CONSEIL NATIONAL DE LA RÉSISTANCE
C’est que pour que le système meurt, il nous faut d’abord accepter que nous mourrons avec :
– soit de façon symbolique et métamorphique
– soit de façon réelle
Je crois que lorsque l’on considère la situation depuis cet angle, alors entre en ligne le facteur temps. Même si le temps presse, accepter de mourir prend un temps plus long.
Et nous sommes dans ce temps.
POur ceux qui sont ds le coin , ne pas rater , tiré de Knut Hamsun : « LA FAIM » .
J’espere que la piece est regardable , car le livre est insoutenable . Une meilleur approche de cet auteur (tardivement viré facho), c’est plutot « MYSTERE »
http://newsbook.fr/knut-hamsun-adapte-au-theatre/
Que j’ai, si je le retrouve…C’est H. Miller qui attendait chaque nouvelle de K. Hamsung il me semble, avec impatience… d’ailleurs j’habite pl de Clichy, en connexion avec toute cette époque…. Place de Clichy, la place la plus mystérieusement mythique de Paris.
Acheté hier, « Ma Vie », de Trotsky.
En criant « Haro sur les riches » comme le font tant de gens, nous faisons comme ces tribus qui croyaient qu’en sacrifiant leurs jeunes ils allaient calmer la fureur des Dieux. C’est touchant.
Et bien faites donc, butez les riches (je m’en fous et j’ai jamais rêvé d’en être), histoire que l’on passe à autre chose, et surtout histoire que vous constatiez que le problème est infiniment plus profond que la seule existence du riche (ou du puissant), et qu’il a toujours existé et qu’il existera toujours sauf à faire une société de pures clones (c’est comme vous voulez).
Problème … Par rapport à la moyenne terrestre, un retraité occidental avec une retraite maigrichonne, un rmiste ou un chômeur restent encore des riches.
Vous avez le droit de crier, mais pas d’affabuler.
Les hôtes de ce blog, et les commentateurs dans leur immense majorité,
ne crient pas sur les riches, mais sur un régime social de domination,
le capitalisme, qui crée un désastre économique, social et écologique.
Personne n’a appelé à dresser des guillotines, seulement à changer de cadre.
On peut faire les deux .
Mais en changeant le cadre d’abord , ça laisse une chance aux riches d’échapper à la guillotine , en se retrouvant ,de toutes façons, bien moins riches selon leurs critères , mais peut être plus riches , selon ce qui ne devrait pas être des critères .
J’ai tout de même l’impression que les riches sont les méchants à abattre pour beaucoup. Et si cela a du bon à certains égards, c’est catastrophiste si c’est pour continuer à se voiler la face sur l’essentiel.
Sinon attaquer le capitalisme c’est le meilleur moyen de réunir des gens sur un flou général. Attaquer le capitalisme c’est attaquer tout le monde et personne à la fois. Qui est contre la propriété privée ?
La ficelle est énorme, comme une corde de points Godwin…
De grâce, c’est le blog de Paul Jorion, pas l’Almanach du Petit Boursicoteur…
Poser la question c’est déjà reconnaître que c’est peut-être là que se trouve le noeux de l’affaire.
D’une façon ou d’une autre il va bien falloir reconsidérer la propriété privée car la crise actuelle est pour beaucoup le résultat de la non remise en question de la propriété privée dans sa définition et dans son extension.
Si la propriété de titres financiers dont il n’existe pas de contreparties véritables n’avait pas été rendue licite nous n’aurions pas assisté à l’immense concentration des richesses que nous constatons aujourd’hui.
Par le biais des intérêts la possession de choses qui n’existent pas en réalité permet à une minorité de s’enrichir considérablement, qui plus est en faisant porter le fardeau des ruptures du schéma (à la ponzi) à l’ensemble de la société comme aujourd’hui avec les plans d’austérité, des pans entiers de la population se voyant alors dépossédés du peu qu’ils avaient.
Les riches et les faits ( dans mon canard local d’aujourd’hui) :
Le magazine Bilan vient de publier la liste des 300 plus grosses fortunes en Suisse .
Ces 300 individus ou familles se partagent 440 millards d’euros . S’ils étaient un pays , ils seraient au 19 ème rang mondial devant la Suède , l’Autriche ou la Pologne .
Il y a 44 français dans ce palmarès ( 37 l’an passé) , « pesant » plus de 30 milliards d’euros ( surtout des familles de vieille souche industrielle) .
Le plus riche est le suèdois Ingvar Kamprad , fondateur d’IKEA , un avare puissance 1000 . Il vit sur les rives du Léman dans le canton de Vaud .( Ha le modèle social suèdois , c’est pénible )
Parmi les français les plus riches :
Wertheimer près de 4 milliards ( Chanel ) / Castel près de 4 miliards ( eaux de Thonon , Saint Yorre …) / Primat autour de 2 milliards ( Schlumberger ..) / Benjamin de Rotschild près de 2 milliards ( finance ) / Peugeot près de 1,5 milliards ( PSA ) / Lescure près de 1,5 milliards( Seb …) / Bich près de 1,5 milliards ( groupe Bic ..) /Mimran près de 1,5 milliards ( agro-alimentaire ) / Héritiers Louis Dreyfus près de 1 milliard ( Olympique marseillais ) / Claude Berda près de 1 milliard ( AB Prod ) / Paul-Georges Despature près de 1 milliard ( Damart ..)….
Aznavour , Loeb , Forget et Johnny Halliday … n’ont pas encore l’honneur d’entrer au palmarès des 300 .
Même les Suisses , au moins à « gauche » , commencent à se sentir un peu merdeux avec les » forfaits fiscaux » consentis aux grosses fortunes chez eux .
Mais , tant que ces humanistes pourront trouver un autre hâvre , même exotique , la votation pour mettre fin à cette pratique est un peu courte en signatures .
Qui est contre la propriété privée ?
La propriété privée c’est un état transitoire, on emporte rien et ce qui reste est pulvérisé façon puzzle en une ou deux générations.
En fait nous sommes éventuellement dépositaires de quelques biens dont nous avons l’usufruit pour un temps relativement court, on ne possède jamais rien.
La propriété privée et l’accumulation de capital sont des illusions, le jour où cette évidence sera admise par le plus grand nombre on aura franchit une étape vers une civilisation supérieure.
@ Eg.O.bsolète 8 décembre 2011 à 09:58
C’est pire. Pour moi, c’est affligeant, désespérant même, si l’on mesure les efforts qui ont été consacrés à l’éducation dans nos pays, par rapport à ce qui se faisait à l’immédiat après guerre.
A cette époque, l’enseignement supérieur ne concernait qu’une faible part de la population. L’autre part était amenée à vivre sa vie avec moins de savoirs, tout en disposant de beaucoup plus d’aptitude à s’interroger, à réfléchir, à raisonner, à se remettre en cause et conduite à chercher à s’élever, malgré le faible niveau de son éducation.
Le fait d’avoir amené un plus grand nombre d’individus à faire des études supérieures a conduit une part de cette population à ne pas pouvoir atteindre un statut social aussi élevé que celui auquel elle aspirait, compte tenu de ce que leur avait dit leurs professeurs et leurs parents.
Une proportion non négligeable de ces déçus s’est retrouvée déclassée et amenée à intégrer les secteurs du fonctionnariat, notamment celui de l’enseignement. Elle y a insufflé et communiqué un état d’esprit de dépit, de rancœur, de contestation, de rébellion, de critique et d’opposition systématiques aux classes qu’elle n’a pas pu intégrer. Beaucoup nourrissent à l’égard de ceux qui ont mieux réussi qu’eux, de la jalousie, de l’aigreur, de la haine. Ils sont même tentés de se venger en liguant autour d’eux le plus possible d’insatisfaits.
C’est tristement humain. Mais cela témoigne aussi d’un sérieux manque, dans leur éducation morale de base qui, de fait, n’était pas vertueuse.
Ce n’est pas un problème d’individus, et la manière dont is se représentent les choses n’a aucune influence sur le processus, c’est une question de structures.
@ jducac
Vous savez ça me parle beaucoup tout ce que vous dites, ça me rappelle surtout un prof d’histoire, le plus grave c’est que pour la géo c’était guère mieux au niveau des notes.
Comme tant de gens sans grande grandeur d’Ame dans ce monde et ayant forcément souvent tendance à vouloir faire plus de mal pour en retirer plus de plaisir d’efficacité, toute la grande hypocrisie du monde c’est partout hélas la même bétise comportementale.
Alors forcément j’étais souvent plus mal noté, enfin vous voyez tous ces trucs c’est pas vraiment de bonnes choses à enseigner, les doigts dans les oreilles et tout le reste.
Il y en a tellement des comme ça dans beaucoup d’endroits. Hmm pour ça que le Jérémie n’est pas toujours bien vu et noté pour son plus grand amour envers les écritures, pourquoi tant de haine, de jugement, de jalousie, d’aigreur.
Ouais beaucoup ne sont pas toujours plus heureux à devoir tous se conformer ainsi dans la peur, le bel enseignement du monde. A force bien sur tout le monde en finit par attraper un peu la tremblotte du mouton, à chacun son tour.
Vous inquiétez pas Mr Jducac avec le temps on finit même par ne plus ressentir tout ceci et cela, tant de coups et de morsures, tant de petites gens très bien formatés et conditionnés par la chose publique.
Quelle grande comédie humaine dans beaucoup d’endroits, ha si seulement je pouvais en faire un film, en écrire un livre. Allo, Allo Mr Claude Lelouch c’est moi, c’est moi le pauvre Jérémie, vite dépéchez-vous car le monde va bientôt prendre feu et fourches un peu partout.
Oui croyez-moi le Diable ne s’habille pas uniquement qu’en Prada dans le pays.
@Paul Jorion :
J’ai moi aussi cru déceler , que même le très chrétien patron de Plastic -Omnium , en appelait aussi aux structures au delà de Jésus Christ .
Mais j’ai pu me tromper .
@juan nessy: c’est pas incompatible. « Priez et abêtissez-vous, la foi vous viendra de surcroît », disait Pascal. Et le caractère volontaire du « priez » n’est pas même nécessaire, cela l’Eglise le sait depuis bien longtemps (d’où l’inquisition).
C’est pas du structuralisme tout ça?
http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Grand_Inquisiteur (à noter que le récit n’est pas impartial et que Dostoïevsky y défend son opinion existentialiste)
@ Paul Jorion 8 décembre 2011 à 15:41
Oui les structures façonnent les individus, leurs pensées et leurs représentations, mais l’inverse est également vrai. Il me semble même que de plus en plus d’individus, animés du désir de faire évoluer les choses dans ce qu’ils croient être la bonne voie, s’emploient à déstructurer les structures traditionnelles, sans même s’interroger sur les risques qu’ils encourent ou qu’ils font encourir.
En une vie, j’ai vu par exemple, se déstructurer la cellule familiale traditionnelle, sans avoir l’impression que cela ait rendu les gens plus heureux.
J’ai aussi vu l’enseignement primaire, le seul que j’ai connu en sus de l’enseignement professionnel, régresser au lieu de s’améliorer sans que les enseignants, les enseignés et leurs parents soient satisfaits de l’évolution.
Tout cela me semble résulter une volonté de pousser à l’extrême un objectif d’égalitarisme et de liberté qui ne s’est pas imposé de lui-même dans la nature, bien au contraire. C’est plutôt le résultat de mise en application de théories d’individus, qui ont œuvré pour structurer la société et imposer leurs idées d’apprentis sorciers aux autres.
En final, la société est elle plus heureuse aujourd’hui ? On peut en douter très sérieusement quand on mesure l’insatisfaction engendrée par les différences de toutes natures qui subsistent dans l’environnement de ceux qui s’en plaignent. Ces frustrés s’abstiennent d’ailleurs de retenir les cas où eux-mêmes sont privilégiés au regard de tels ou tels de leurs semblables situés à l’autre bout de la planète.
Pour moi une morale vertueuse serait celle qui permettrait de rendre les gens heureux de vivre en harmonie, quelles que soient leurs différences, sachant qu’il faut de tout pour faire un monde.
@Moi :
En évoquant Pascal et Dostoïevsky , vous me renvoyez à la phase la plus émotionnellement chahutée de ma vie , soit autour de 15 -16 ans , où je dévorais leurs écrits ( et les frères Karamazov en particulier où je me reconnaissais -ou croyais me reconnaître – dans Aliocha) .
Cet Aliocha là , qui pouvait comprendre beaucoup de choses , mais tombait les deux genoux à terre , à la fois désespéré et révolté ( comme Camus) , devant la mort d’un enfant , m’a rattrapé au vol , plus tard ,sur une situation comparable . Il n’est pas près de me quitter avec quelques autres couleurs qui se fondent et me quitteront pourtant .
Pour que naissent et vivent des enfants .
Tous les parents sont confrontés aux conflits nécessaires entre structuration et liberté de leurs enfants .
Mais ça en vaut la peine , et l’enfance est sans limites de temps .
@Jduc:
/// C’est plutôt le résultat de mise en application de théories d’individus, qui ont œuvré pour structurer la société et imposer leurs idées d’apprentis sorciers aux autres. ////
là vous pigez tout a l’envers. La structuration etait le modèle originel …et la modernité a boosté le phénomène de destructuration inhérents aux civilisations .
Apres etre passé par une individuation , l’individu tente de reconstituer des groupes non géographiques , mais corporatistes ou spécifique …ce qui accroit l’entropie ……mettez des spectacteurs de foot ensemble et vous fabriquez des ….hooligans .
@ kercoz 10 décembre 2011 à 19:26
Êtes-vous bien certain que je n’ai rien compris ? Il me semble pourtant que nous disons à peu près la même chose.
Je cite en exemple, la cellule familiale qui maintenant éclate très facilement, se recompose et souvent se décompose. Cela entraîne en conséquence, la nécessité d’avoir fréquemment 2 logements suffisamment grands avec les frais associés, pour recevoir les enfants en alternance. Est-ce que cela n’entraîne pas un accroissement d’entropie ?
J’ai aussi cité l’enseignement primaire. On apprenait à lire, il y a encore 40 ans en 2 trimestres, alors qu’il faut maintenant 2 ans. N’est ce pas un autre exemple d’accroissement d’entropie qui rejoint votre observation ?
Sur ce sujet, au fond, ne sommes-nous pas d’accord ? C’était moins le cas ici : http://www.pauljorion.com/blog/?p=31647#comment-268784
Bonjour,
Un avis sur le slogan des 99%.
Ce slogan, outre son efficacité marketing porte différents aspects positifs :
– il pointe bien le phénomène de concentration des richesses extrême que nous connaissons et qui cause cette nouvelle crise majeure du capitalisme.
– il porte en germe l’espoir d’une société sans classe
Cependant; il convient de ne pas négliger ses limites :
– Il ne s’agirait pas de nier les raisons de la concentration de richesses. Pas de mesure aval comme dirait Paul.
– Il ne servirait pas à grand chose de raser le haut pour laisser ensuite les mêmes phénomènes reproduire les mêmes situations.
– Il laisse à penser que les 99% forment une seule classe sociale. Ce serait plus facile, c’est certain, mais prétendre que ceux qui sont entre 98 et 99% sont dans la même classe que ceux qui sont entre 0 et 1% par exemple est tout de même…comment dire sans s’énerver…indécent.
Pour cela, il faudrait qu’une très forte majorité réalise une lourde prise de conscience, suivie d’une forme de processus de deuil (je ne sais pas si ce concept s’applique quand on parle de groupes de populations, un sociologue ou un anthropologue peut-il m’éclairer ?), et qu’au final on aboutisse à une organisation non régénératrice de classes et donc qu’un bon nombre renonce à des « prérogatives sociales » qu’ils pensaient acquises et surtout méritées et durement acquises (sous entendu, pas comme ces « feignasses de pauvres »…)
Bref, va nous en falloir des efforts et des discussions avant d’arriver à cela. En plus va falloir qu’on le fasse à l’échelle mondiale, chacun de son côté et tous ensemble à la fois…
Va falloir qu’on connaisse bien notre passé si nous ne voulons pas insulter l’avenir.
Pour ce qui est de « La mouise », je n’aime pas trop, j’entends « la destinée », « la main invisible », « la volonté divine », « la faute à pas de chance », « j’ai pas assez bossé »…bref, ça ne mène pas à la révolte consciente et raisonnée.
Pour finir, un bout de texte de Skalpel qui semble bien demander qu’on ne prenne pas de mesures avals. :
@Vincent Wallon, 70% considèrent qu’ils font partie « des classes moyennes », la conscience de classe possible des classes moyennes n’est-elle pas de comprendre comment, dans leur diversité, elles se sont « fait avoir ». Le capitalisme détruit les classes moyennes, partant, il les unifie. Que pensez-vous de l’idée d’une capacité révolutionnaire des classes moyennes, je pense qu’elle est tout à fait capable de s’allier les classes les plus exploitées?
Faut-il au contraire espérer qu’une prolétarisation des classes moyennes réactualise les schémas selon lesquels la révolution a jusqu’ici, été pensée ?
A+
@Jean-Luce Morlie
C’est un espoir et tente d’apporter ma part pour que cela arrive.
Voici ce que je vois de potentiel positif :
– effectivement, dans les faits, tant qu’un prolétaire sera quelqu’un qui ne vit qu’en louant sa force de travail, on a espoir de voir émerger une véritable conscience de classe si massive qu’elle porterait le germe d’une société sans classes. Si en plus cette conscience envisage notamment de déconnecter la condition d’assurer sa vie pleine et entière de sa capacité à travailler individuellement.
et en potentiel négatif :
– pour faire court et tenter de synthétiser les classes moyennes me font penser aux députés de « La Plaine » qui se sont plus illustrés pour leur côté mouton que par leurs convictions politiques bien ancrées. seule une réelle éducation et culture populaire sur un temps long peut lutter efficacement contre ces tendances, et je ne vois pas que cela a été réalisé massivement où que ce soit dans le monde.
Je suppose que vous avez noté vous aussi qu’à la base, ça bouge, et ce malgré l’approche des élections. De très nombreux collectifs sont très actifs partout à l’échelle locale, portant des actions unitaires locales fortes et réellement populaires, pas encore massivement, mais ce sont des prémisses.
Par contre, je constate aussi qu’il est de plus en plus difficile de parler politique et économie avec un inconnu rencontré par hasard sans qu’au bout de 5 minutes chronos il ne te lâche un truc du genre « on a vécu au-dessus de nos moyens », ou « les chinois vont nous bouffer » ou « y’a trop de feignants et de profiteurs » ou « y’en a marre de toutes ces racailles » … le germe de fascisme ordinaire gagne du terrain lui aussi et cela m’inquiète beaucoup.
Qu’en pensez-vous ?
A+ aussi, et à bientôt dans la rue, camarade 😉
C’est des crétins ils pêchent par vanité, ils se croient au dessus des pauvres comme ils disent mais par rapport aux vrais riches ce sont des clochards les classes moyennes très supérieurs.
Il y a 20 ans, la chute de l’URSS
http://www.lepoint.fr/culture/il-y-a-20-ans-la-chute-de-l-urss-07-12-2011-1404859_3.php
Le capitalisme comme on le connait actuellement n’aura pas mis longtemps à suivre son rival… l’histoire est fini qu’on nous disait !
Il est bien vivant le capitalisme, le dollar règne alors qu’il ne devrait plus rien valoir, vous êtes un rêveur vous, et la FED se propose de remplacer la BCE, réveillez vous on est entrain de se faire voler le peu qu’il nous restait pour les 1% plus riche de la planète.
Vous appelez ça la mort du capitalisme ??? pas moi
D’après ce que j’ai pu comprendre la démocratie en Russie aujourd’hui n’est plus qu’un mince filet d’eau tiède. Càd que 20 ans auparavant elle était plus vivante.
Tolstoï repose dans sa clairière lumineuse ; là-bas c’est ЯÑÐ½Ð°Ñ ÐŸÐ¾Ð»Ñна.
Le coq se lève tôt ; mais le voleur encore plus tôt. (Tolstoï)
Je deviens pessimiste (et/ou provocateur et/ou découragé) :
On se rend compte que beaucoup de gens n’en ont rien à faire de la crise » actuelle, des inégalités, etc…et donc encore moins du système et de son cadre! Ils disent bien que c’est inadmissible mais ne sont pas prêts au changement, et ont encore moins envie d’en devenir auteur. Quand je vois beaucoup de gens :
– qui préfèrent regarder des émissions débiles à la TV,
– qui préfèrent manger de la m…,
– qui s’insurgent car les taux de rendements des placements d’épargne ne sont pas assez élevés,
– qui ne veulent même pas essayer de comprendre ce qui se passe,
– qui s’endettent à en crever pour des broutilles et autres objets « tape à l’oeil »,
– …
ainsi que la bêtise humaine de certains (pour ne pas dire de beaucoup), permettez moi, ce matin, de penser « A quoi cela sert d’essayer de vouloir faire tomber ce système, de changer les choses, de faire un système nouveau équitable, etc… » et « pourquoi finalement ne pas essayer de faire ce qu’on peut pour personnellement accrocher le bon wagon, puisque la majorité se fait spolier, s’en fout, et à la limite, en redemande…. ?
C’est pour ça que je préfère mes chats aux moutons stupides qu’on appelle des êtres humains,même en famille essayez donc d’œuvrer pour le bien commun et vous avez compris qu’il n’y a rien à attendre des humains sauf de les manipuler, je suis vache mais réaliste !!!
Tout à fait d’accord avec monsieur Jorion, il ne reste plus qu’aux prolétaires et qu’aux classes moyennes la Révolution pour s’en sortir. Comme en 1848, l’Union européenne est une prison des peuples. Mais la Révolution est elle encore possible en 2011 2012?
La révolution pour la révolution n’a aucun sens, ci ce n’est de maximiser la frustration, mais bon comme cela ne fait de commencer, on aura un peu de cela aussi.
Il y a deux semaines je suis allé à la rave party des « indignés » belges pour secouer les politiciens, cet événement était surréaliste vu qu’un accord national venait d’être trouvé juste avant le happening.
J’ai pris mes distances quand en arrivant sur place j’ai vu qu’il y avait presque plus de policiers que de manifestants, aller au clash pour le clash ne m’intéresse pas.
J’ai eu l’occasion de discuter avec un papy boomer qui lui aussi ne voyait pas l’intérêt d’aller en cellule juste pour aller en cellule d’autant plus que c’est quelque chose qu’il avait déjà vécu en 68. Cet échange m’a fait chaud au cœur dans tout ce bazar où l’incompréhension régnait en maître.
Un ami me trouvait que je ne m’impliquais pas assez franchement et me dit que ce n’était pas la révolution canapé ici. Je lui dis que je veux débattre. Après l’événement on va dans un café.
Je tente de débattre mais me rend bien compte que ce qui anime beaucoup de révolutionnaires c’est tout autre chose que d’essayer comprendre de quoi il en retourne.
Avec les révolutions toutes les frustrations remontent … pour souvent plus de frustrations … pour au final une profonde désilusion … car le réel a toujours le dernier mot.
Le dernier mot n’existe pas .
Les révolutionnaires sont des frustrés, et mal baisés.
Ils ont inventé toutes les contradictions des modes de production
qui se sont succédé depuis les débuts de l’humanité,
pour dénigrer l’oeuvre du Grand Architecte.
Leur frustration a un nom en psychologie de bazar: le complexe de la brioche.
Marie-Antoinette leur en a offert: ils l’ont refusé, en réclamant du pain !
Sans nul doute le réel a le dernier mot . Comme nous ne nous connaissons pas de prédateur , le réel qu’on invente a le dernier mot.
Il faut bien que les choses trouvent en dernier ressort leur règle, ce sur quoi elles se fondent ou s’effondrent, c’est selon .
Voilà la liberté.
mais pas de liberté sans culpabilité . ( tordu, hein ?)
on est tous coupable et certains plus que d’autres ( immensément coupables dirait Blanchot )
mais devant quoi , devant qui le sommes nous ?
Hé, ne le prenez pas avec cette hauture 😉
amicalement
[…] Blog de Paul Jorion » LA MOUISE Après la fin du simulacre est-ouest, le capitalisme n'a plus d'extérieur ; la théorie économique néolibérale dont la fonction était de masquer la domination, fait tourner ses équations en roue libre, lesquelles montrent alors leur … Source: http://www.pauljorion.com […]