Ce texte est un « article presslib’ » (*)
La concentration des richesses a atteint des sommets aux États-Unis en 1929 et en 2007. La machine économique s’est alors grippée parce que toute somme mobilisée pour la production ou la consommation donne lieu à versement d’intérêts, processus qui ne fait qu’augmenter cette concentration et libère des montants considérables pour des activités spéculatives qui encouragent des variations de prix qui ne font qu’aggraver encore les déséquilibres.
Les remèdes à la concentration des richesses sont connus : 1) la redistribution pacifique du patrimoine (seul exemple connu : les États-Unis du New Deal rooseveltien), 2) la révolution qui exproprie et redistribue pour un temps mais – faute de s’en prendre aux véritables causes de la concentration des richesses – remplace rapidement l’ancienne aristocratie par une neuve, enfin, 3) la guerre qui, détruisant tout, redistribue la richesse par un grand nivellement par le bas.
La guerre est la solution la plus commode puisqu’elle n’implique aucune autocritique de la part de personne et permet au contraire à chacun de s’exonérer de ses propres fautes en désignant un coupable ailleurs quelque part.
Les journaux européens sont aujourd’hui totalement muets sur la chose mais la bataille en règle qui a abouti la nuit dernière à la mort de vingt-cinq soldats pakistanais, tués lors d’un raid de l’OTAN sur des postes frontières avec l’Afghanistan, me semble avoir un excellent potentiel pour conduire à une nouvelle guerre mondiale – qui réduira la pression sur nos systèmes économiques et politiques par une baisse substantielle de la population, redistribuera le patrimoine (du moins ce qu’il en restera), et nous permettra de repartir pour un tour, sans avoir eu à résoudre (Dieu merci !) la question de la concentration des richesses et son mécanisme, et sans avoir dû formuler la moindre autocritique (ouf généralisé !).
(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction numérique en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.
433 réponses à “L’AVANTAGE DES SOLUTIONS SIMPLES”
Selon le quotidien italien La Stampa, le Fonds monétaire international pourrait débloquer entre 400 et 600 milliards d’euros, ce qui permettrait à la péninsule, très lourdement endettée, de disposer d’une fenêtre de 12 à 18 mois pour mettre en place des réductions budgétaires et des réformes économiques.
Et transformer les italiens en ouvriers chinois ?
Bonjour M.Jorion,
La question que je me pose c’est : A t on les moyens de faire la guerre. Le retrait en Irak et Afghanistan n’est pas anodin. (l’argent manque cruellement.)
Mais où est donc passé cet argent devenu rare ??
Aurait il quitté la planète ?
Je ne comprends pas ce qui est en train de se passer sur les places boursières. Tous les commentaires de ces derniers mois sur les raisons de la chute des marchés seraient-ils sans fondement ? Ou plutôt : que sont en train de fabriquer les quelques opérateurs qui font la pluie et le beau temps ? Une dernière flambée des cours avant la chute contrôlée ? +4% aujourd’hui alors que tout est au plus mal… Comment mieux illustrer que la bourse n’a rien à voir avec la réalité économique ? La perspective très hypothétique d’un renflouement par le FMI ? Mais qui renflouerait qui ? Besoin d’informations SVP.
C’est vraiment du grand n’importe quoi en effet
Toutes les infos du week end sont mauvaises. Tellement mauvaises que les spéculateurs spéculent sur la nécessaire mise en œuvre d’actions fortes de la BCE, du FMI, du père noël, et des petits lutins…
Ce n’est pas n’importe quoi.
La majorité des robots achètent et vont tenter de revendre à temps dans qq jours car leurs algos estiment que la chute est « suffisante » pour l’instant.
Les algos tiennent compte d’une fausse bonne nouvelle comme trigger.
Demain ou cette nuit un gros volume en sens contraire est possible.
Les bourses seraient elles habitées par des maniaco-dépressifs qui oscillent schizophréniquement entre euphorie et grande déprime ??
Je ne le pense pas..
Le système financier est devenu un monstre impersonnel, une chimère comme dans l’antiquité.
Système qui crèe volontairement des montagnes russes pour s’empifrer de plus en plus d’argent..
On ne négocie pas avec une chimère.. On la supprime !!
primo, ce sont des robots qui font la tendance, et comme ce sont des lapins mécaniques…voyez les résultats, déconnectés de l’économie réelle
secundo, ils suivent le vieil adage boursier: on achète la rumeur et on vend la nouvelle, quels que soient les démentis
tertio, vu la volatilité, les marchés font du yoyo au moindre signe d’espoir
conclusion, à moins d’un coup d’éclat au niveau européen, le soufflé va rapidement retomber
Les algos robots ont intérêt à créer une très forte volatilité puisque les opérateurs sur les marchés sont quasi inexistant. Pour preuve : l’activité de banque de marché de Goldman sachs etait en perte ce trimestre. Générer des millions d’opérations à la seconde c’est formidable … quand vous avez une contrepartie en face …
Je n’ai pas lu tous les commentaires et je m’en excuse auprès de leurs auteurs; Je voudrais tout de même rappeler qu’il y a plusieurs mois, sur ce blog, je mettais en avant cette hypothèse d’une guerre « salutaire » pour une remise à plat du système économique et financier. Je faisais une brève description des forces en présence au Moyen-Orient en particulier où tant le Hezbollah que le Hamas, appuyés par l’Iran veulent la destruction d’Israël. Il y a eu depuis l’aggravation de la situation en Syrie, la nervosité croissante de la Turquie (membre de l’OTAN) et les sabotages répétés du gazoduc du Sinaï, et enfin des milliers de tonnes d’armes qui ont purement et simplement disparu de Libye pour se retrouver comme par hasard à Gaza et au Liban. La dangerosité de la situation me paraît propice à un conflagration régionale à court terme. D’où viendra l’étincelle initiatrice ? C’est encore la seule inconnue, mais ce qui est certain, c’est qu’un conflit bien meurtrier et destructeur arrangerait tout le monde !
Reste à savoir qui est inclus dans « tout le monde ». Cette expression me paraît pour le moins réductrice…
La guerre ne remet rien à plat, elle tue des populations civiles surtout..
Pendant la dernière guerre mondiale les usines sidérurgiques ne reçurent aucune bombe, aucun obus, pas même une balle..
Il faut bien que quelqu’un donna des ordres aux bombardiers et forces armées, DES DEUX CAMPS, NON ?
Bonsoir,
@ Henri38.
Vous affirmez :
Peut-on connaître vos sources s’il vous plait?
Merci.
http://www.guardian.co.uk/world/2011/oct/26/gadaffis-arms-stockpile
http://www.slate.fr/story/45753/israel-victime-concurrence-hamas-djihad-islamique
et un autre article du NYT que je ne suis pas arrivé à retrouver. Ceci étant, tout article journalistique est à prendre avec précaution.
Bonsoir,
j’ai lu attentivement les articles dont vous donnez les liens.
Dans le premier, aucune trace de ce que vous affirmez.
Quant au deuxième article, il est issu d’une source particulièrement orientée.
Dans cet article, on trouve :
Il n’y a aucune trace d’une source fiable. On doit donc croire la bonne parole de l’auteur de l’article (qui est particulièrement impartial…) citant les services israèliens qui sont à la fois juge et partie dans cette affaire et ne sont pas du tout connus pour monter, à leur profit, en mayonnaise les menaces extérieures …
Juste un exemple, parmis d’autres : les roquettes (terme utilisé par tous les médias français, farouchements pro-palestiniens comme on le sait …) tirées par le Hamas sur le sud d’Israël (« amenant » à l’opération plomb durci) se transforment en « missiles » pour l’auteur…
Cordialement.
Bonjour Paul,
Bonjour les blogeurs
Je comprends et partage ces inquiétudes. Un conflit de grande ampleur n’est pas à exclure. Sa pertinence « symbolique » serait très forte pour tous les Etats impliqués et un bon prétexte pour maintenir leurs élites respectives sans remise en cause du modèle.
Mais je me pose des questions sur la pertinence « réelle » d’une guerre et sur la liste des protagonistes « obligés » ou « probables »
Est-ce encore « tenable pour les US de faire des guerres pour mettre la main sur les « ressources » pour maintenir leur « droit de tirage » sur le monde entier ?
Si j’ai bien compris, la plus grande part de la dette US est aux mains des Chinois et des Japonais. En cas de guerre, l’un des objectifs principaux ne sera t-il pas d’éliminer cette dette ?
Cela signifie entraîner ces pays dans un conflit où ils seraint nécessairement l’ennemi que l’on espère « vaincu à la fin » (Ainsi le premier dommage de guerre serait-il la suppression des dettes du passé !).
Dans la première approche, ne s’agit-il pas juste d’une période de consolidation des blocs ? Les US ne gagnent-ils pas juste un peu de temps avant d’en revenir inéluctablement à une confrontation avec ses créancier, mais avec plus d’ampleur encore ?
Merci
BAV
Le principal « avantage » d’une guerre n’est-il pas la maitrise d’un éventuel conflit interne?
Une mise au pas des protestaires d’opposition genre indignés, 99%, occupateurswallstr. ou teapartistes en tous genres?
Il me semble que sous Bush II une Loi d’exception avait été proposée par D.Rumsfeld.
PATRIOT ACT
http://fr.wikipedia.org/wiki/USA_PATRIOT_Act
Tous les valides inscrits à la garde nationale et conseil de guerre aux récalcitrants.
Si en plus çà arrose le Pentagone et donc le CMI de liquidités c’est cool.
Trève de cynisme …ou pas?
Effectivement c’est un second front auquel je n’avais pensé…
Merci
BAV
Je lis actuellement « Les Origine du Totalisme » de Hannah Arendt. Je ne peux m’empêcher de tenter d’en extrraire des parallèles. Mais je n’y parviens pas. Son ouvrage est brouillon, utilise des termes sans définition (populace, bourgeoisie, élites…). L’état d’esprit de l’entre deux guerres qui y est décrit est finalement difficilement compréhensible pour nous qui sommes plutôt éduqués au vocabulaire de la sociologie moderne. Inquiet de la situation présente (ce blog y est pour quelque chose !), j’aimerais pouvoir prédire l’avenir, être un peu plus acteur. Mais non, personne ne sait lire l’avenir !
Cet ouvrage est effectivement très dispensable.
En même temps, la plupart de ce qu’elle a écrit n’est pas sensasationnel, pour ne pas dire carrément médiocre, soit sur le plan de la recherche, avec sa compréhension à la truelle des concepts fondamentaux de la pensée politique classique, soit sur le plan moral, avec des textes ouvertement et ignominieusement racistes (ce que l’on sait beaucoup moins).
C’est pourtant un passage « obligé » de toute érudition bon tein, propre sur elle, locus classicus de la science politique moderne que des générations d’étudiants doivent assimiler. Une des pierres angulaires du catéchisme dont on instruit les futures élites.
Un terrain atteint par une explosion nucléaire est inutilisable pendant combien de temps ??
Tout dépend du type de bombe, de sa puissance et, encore plus, de son mode d’explosion (altitude, vents dominants, configuration du terrain, précipitations). Pour Hiroshima, une bombinette, en vérité, la ville fut reconstruite très vite et il n’y reste aucune pollution radio-active ; c’est maintenant une ville agréable et aérée avec espaces verts, qui s’étale « sur les 7 bras de la rivière Ota » (une des répliques lancinantes de Hiroshima, mon amour, d’Alain Resnais sur un texte de Marguerite Duras).
A Nagasaki, bien qu’il se soit agit de plutonium, la bombe, explosant en altitude, ne laissa guère de traces durables (bien sûr, il y eut des épisodes de « pluie noire » comme à Hiroshima, qui redoublèrent les victimes). De plus, elle explosa au nord de la ville dans la vallée encaissée d’Urakami qui contint (plus ou moins) les effets de la bombe ; c’est tant mieux, parce que la ville de Nagasaki est une merveille avec son quartier chinois, son îlot Dejima (comptoir des Hollandais pendant les siècles de fermeture du Japon), ses églises, ses musées, ses résidences occidentales 19e, résidence « Glover », etc. (cf. Madame Chrysanthème ou Madama Butterfly), sa rade très longue, sorte de fjord sub-tropical.
A l’inverse, on commence à documenter les terribles effets de la pulvérisation de centaines de tonnes d’uranium appauvri, ayant servi à durcir bombes ou obus US en Irak : explosion du taux de malformations sur des générations !
Les bombes françaises atmosphériques du Pacifique sont parmi les plus « propres » de toutes celles testées dans le monde : effectuées sous ballon et en fonction de conditions atmosphériques précises ; les personnels du CEP et du CEA pouvaient revenir le lendemain sur une partie de l’atoll ! Naturellement, ça ne veut pas dire que personne n’a été irradié (comme certains habitants des îles Gambier, à cause de vents changeants). Mais les Français ont été parmi les derniers à faire des tests atmosphériques et ils bénéficiaient donc des tristes leçons des grandes puissances, l’états-unienne, notamment. Les premières bombes H US, tirées sur des barges, ont pollué durablement les magnifiques atolls de Bikini et Rongelap où il est toujours à peu près impossible de vivre… et ne parlons pas de Semipalatinsk au Kazakhstan ou de la Nouvelle-Zemble !
Mais si guerre nucléaire il devait y avoir, même très limitée, « régionale » comme la possible guerre nucléaire entre le Pakistan et l’Inde au Punjab-Cachemire (10 – 15 « bombinettes »)… un premier danger possible concernerait « l’hiver nucléaire » pendant plusieurs années (un sacré refroidissement du coup !), avant même le problème de la dispersion des radio-nucléides. Encore que cette notion d’hiver nucléaire soit contestée…
Du manière générale, la dispersion de radio-nucléides due aux accidents de Tchernobyl et de Fukushima est très largement supérieure à celle des bombes (quelques kg de matières fissiles pour ces dernières, des dizaines de tonnes pour les centrales !).
Paul Jorion, une fois de plus, vous appuyez là ou ça fait mal, comme vous, je suis bien conscient que la probabilité d’une guerre très importante augmente mais peut être ne serait-elle pas mondiale. La dissuasion peut sans doute encore l’empêcher.
Je suis conscient aussi que les états-unis et leurs affidés (OTAN) Européens ont une « fenêtre de tir » pour l’engager.
La Chine, ni la Russie ne disposent pour l’instant, de la puissance de frappe états-unienne, pour soutenir une guerre centrée par exemple, sur le moyen-orient, ni de la gigantesque capacité logistique absolument indispensable dans une telle guerre.
Dans peu d’années ce ne sera plus le cas.
@FL
Il y a longtemps que les chinois lisent Sun Tzu « L’Art de la guerre » votre approche du problème logistique peut s’inverser en regardant un atlas.
Les russes disposent toujours de plusieurs milliers d’ogives nucléaires, les investissements, limités certes, l’ont été exclusivement dans la plus haute technologie militaire (missiles et anti-missiles supersoniques) qui se révèle équivalente voire supérieure à celle des USA.
Pour ce qui concerne les chinois ils sont suffisamment équipés et disposent également d’armement moderne, les budgets engagés paraissent ridicules comparé aux Usa, mais il faut comparer leur coût de fabrication local, et il y a tout de même une armée qui doit faire le double de soldats. N’oubliez pas qu’ils produisent presque tout eux-même et font aussi beaucoup de recherche.
Le pouvoir de nuisance est suffisant, surtout dans une région pétrolière pour croire à une dissuasion, mais la fuite en avant de l’empire US n’a souvent pas de limites et là ils tentent un coup de poker en visant l’Iran. Souhaitons que cela n’en reste qu’au stade de gesticulations, c’est d’autant plus explosif que chaque bloc joue sa survie économique.
Non, c’est totalement faux: la Chine achète essentiellement sur étagère aux Russes et aussi aux Israeliens. Il y a une production locale, mais il s’agit de copies dépassées de la production soviétiques. Quand aux soldats chinois, ils sont connus pour leur peu de disciplines et leur manque d’entrainements. Beaucoup de chinois d’ailleurs considèrent l’Armée Populaire comme une forme d’humiliation faites au pays du fait de son peu d’efficacité, soulignée par les guerres perdues en Corée, au Vietnam et contre l’URSS.
@blob
Si vous le dites, c’est sans doute « vrai »!
C’est marrant, mais moi j’ai du mal à m’imaginer une telle « imprévoyance » dans leur position et de part leur culture qui n’est pourtant pas née de la dernière pluie.
>Cavalier Ponzi
Vous avez du mal à l’imaginer simplement parce que vous avez une image un peu trop « jolie » de ce pays: la Chine, c’est un chaos sans nom, et pour tout dire, le caractère chinois est plus proche du caractère italien que de l’allemand…
@blob
Le chaos est sans doute lié à la course au temps qui est compté pour amasser, j’en ai d’ailleurs plutôt l’image d’un pays où règne la corruption, cependant lorsque je constate quelles stratégies ils observent globalement, j’ai la faiblesse de croire qu’ils (leurs dirigeants) ne sont pas si abrutis que ça, ils arbitrent en fonction des moyens disponibles et des inconvénients inhérents à leur développement.
A votre place je ne serais pas si catégorique et méprisant pour cette culture millénaire, à vous lire on pourrait penser qu’ils n’ont ni éducation ni recherche, vous les prenez vraiment pour des c…, vous croyez vraiment qu’ils n’ont pas investi pour leur sécurité, qu’ils ne connaissent pas le piratage informatique et la géopolitique, vous pensez qu’ esprit chinois est réfractaire à l’organisation lorsqu’elle est vitale. Vous devez regarder une carte postale d’il y a 30 ans.
Mais puisque vous semblez détenir la face toute noire de la vérité sur le pays du 太極圖/太æžå›¾, on ne va pas vous contrarier plus que ça!
>Cavalier Ponzi
De quand date votre dernier voyage en Chine? Ou votre dernière discussion avec des Chinois?
Si le BIEN ne se dresse pas, le MAL règnera sur cette planète..
Choisissez votre camp car on ne peut servir deux Maîtres à la fois ..
Stop avec le manichéisme binaire…
Pierre Desproges.
La libération de la dualité ne peut être qu’un chemin individuel !!
Oui mais, le bien n’existe que parce que son contraire existe. Alors que faire?…L’heure est Dieu, la parole à la France…Mais pourquoi dis-je cela?
@xian
Et la libération des points d’exclamations alors ? ça vient ?
L’individu c’est vous, tralala.
« L’heure est à Dieu, la parole à la France! »… Mais si, je sais pourquoi je dis cela, mais je ne vous le dirais, que si vous faites un chèque illico-presto pour le blog Paul Jorion et toute son équipe….N’y voyez pas là, un ultimatum, juste un avertissement.
même dix « heuros », c’est pas grand chose, mais multiplier par tous les « commentatorors de plus de dix lignes » c’est super.
Si la libération de la dualité est un chemin individuel, n’invoquez pas le MAL comme un ennemi à identifier. Ce type de discours est trop souvent mal interprété. Et même plus, ce discours est trop souvent utilisé a des fins de manipulation.
Le bien n’a pas besoins de mal pour exister.
Paranoïa
1) Une large part de l’histoire mondiale peut s’analyser en termes d’appropriation des ressources naturelles au profit d’ « entrepreneurs », au pouvoir politique et financier croissant.
2) L’influence de ceux-ci sur le gouvernement des Etats-Unis s’accroît dès les années 1920 et survit largement à la Première Grande Dépression.
3) En 1944-45, après avoir fructueusement collaboré avec l’Allemagne, les USA libèrent l’Europe. On vend cette Libération aux Européens comme on la vendra plus tard aux irakiens, libyens, etc. Dans les faits, on vend surtout des machines, à la campagne comme à la ville (plus tard, ce seront des ordinateurs).
4) En même temps, Bretton Woods accouche du Gold Exchange Standard, du FMI et de la Banque Mondiale. L’Etat d’Israël est né lui aussi, pas tout à fait n’importe où. On sabre le champagne et on prépare l’avenir au Mont Pélerin en 1947.
5) En 1961, Eisenhower a encore le temps d’annoncer le règne bientôt sans partage, à la tête des USA, du « complexe militaro-industriel », père du complexe militaro-financier. Kennedy lui succède (brièvement) pour finir comme on sait. De Johnson à Obama, ère des Présidents Potiches.
6) Pendant que la propagande mène grand train (golden sixties, le monde libre contre l’URSS), une stratégie générale d’appropriation des ressources mondiales par n’importe quel moyen peut se mettre en place et perdurer (Guerres, coups d’états, endettements, privatisation et prise de contrôle des infrastructures). Asie, Afrique, Amérique latine sont au menu.
7) A partir des années 1970, la pression sur les ressources conduit à accentuer celle sur les gouvernements européens. A partir des années 2000, la propagande ne suffit plus. La conjoncture impose de faire subir à l’Europe ce qu’ont connu les autres régions du globe.
8. Sont programmés et accompagnés : L’endettement massif des nations européennes, la corruption des politiques, la manipulation des opinions, la paupérisation de masse, l’instabilité sociale, au besoin le recours à des gouvernements autoritaires aux pouvoirs spéciaux.
9) Le démantèlement des USA est en cours, évoquant celui d’une « République de Weimar » bis, d’une taille colossale et dotée d’une puissance militaire et technologique sans rivale. L’armée US est en passe d’être totalement privatisée, au service d’un Etat dans l’Etat contesté mais tout puissant. « Etat » ou « nation » sont d’ailleurs des concepts définitivement périmés pour les entrepreneurs occidentaux.
10) La démocratie, même fictive, est une option coûteuse et inadaptée aux nouvelles échéances. Elle est abandonnée. Tout est prêt pour que le 21ème siècle soit au 20ème ce que le tyrannosaure est au ragondin.
Excellent !
Il y a encore des ragondins, les T.rex, les avaient précédé, me semble-t-il…
Parfaitement résumé Un Belge.
Et en fait, tout le monde le sait depuis bien longtemps, mais il ne faut pas le dire, ce n’est pas politiquement correct et puis ça dérange les citoyens quand on leur en parle, c’est comme les effets de cette crise, vous noircissez pas un peu le tableau disent-ils. Ils préfèrent regarder Nicolas et Pimprenelle, Pom popo pom popopom pom pom, bonne nuit les petits, le marchand de sable est passé.
François Mitterrand:
« La France ne le sait pas, mais nous sommes en guerre avec l’Amérique.
Oui, une guerre permanente, une guerre vitale, une guerre économique, une guerre sans mort apparemment.
Oui, ils sont très durs les américains, ils sont voraces, ils veulent un pouvoir sans partage sur le monde.
C’est une guerre inconnue, une guerre permanente, sans mort apparemment et pourtant une guerre à mort. »
ah ça me plait bien ce texte, faut dire que la parano j’aime bien aussi…
D’accord avec Nol. Même si au fond de moi, je sais que les théories du complot sont ridicules, j’adore tout simplement.
Je les trouve attractives, séduisante.
Bref tel un bon thriller ou livre de science fiction, la trame est la, le suspense aussi.
Meme les « occupy wall street » confondent la realite et la fiction, il n’y a qu’a regarder leurs masques. Ils rèvent d’être dans un film genre matrix ou Vendeta.
@sylv.
Le masque est celui des anonymous (récemment éradiqués du réseau IRC), eux mêmes inspirés pas le comic book VforVendetta.
Réaliser son film vedette, à la portée de tout anonyme ? Et gratos !
Il est où le truc ?
Moti V
@Sylv.
Faut pas confondre paranos mystiques et citoyens éveillés!
Il n’y a aucun complot, juste une géopolitique visant à l’hégémonie par le biais du « libre échange » concept maître de cette conquête qui a bien fonctionné jusque là par une redistribution équilibrée.
L’Amérique n’a plus les mêmes atouts et le contexte a évolué, elle change simplement le modèle imposé pour conserver sa position et celle des oligarques, comme tous les empires l’on fait.
En clair: moins de classes moyennes, ça consomme trop et ça coûte trop cher, une grosse partie des dettes abyssales des occidentaux concerne les rentes et retraites ainsi que le social, c’est là que tout va s’évaporer.
Regardez autour de vous et chez nos voisins, vous ne la voyez pas venir l’austérité ou plutôt le recadrage du modèle de société vers le féodal, la domination de la finance internationale, la perte de la démocratie?
Pom popopom popopom pom pom, disait nounours! 🙂
@VV,
oui, j’ai lu la Bd il ya 10 ans de cela.
je trouve la reference tellement evidente qu’elle en est ridicule.
il ne manque plus qu’un porte parole qui soit un Jedi !!!!
@ Cavalier Ponzi,
Je vis en Angleterre. L’austérité cela fait déjà 1 an qu’elle est arrivé. Aujourd’hui il y aura 2 millions de fonctionnaires dans la rue. On leur demande de baisser leur salaire de 3% et de travailler 5-10 ans de plus. La BBC a peur qu’elle soit la suivante sur la liste et n’ose pas même pas supporter la journée de manifestation. Pendant ce temps, le gouvernement menace de durcir le droit de grève et de retirer la notion de licenciement abusive des textes de lois. Croyez moi, l’austérité n’est pas encore arrivé en France.
Pour les conséquences, oui l’écart entre les pauvres et les riches semblent s’accentuer.
Pour les causes, non, je ne suis pas vos scenarios sur « l’empire » qui contrôle le monde et pousse les gens a la dette. L’endettement de la France a été le choix des politiciens français (pour de bonnes et mauvaises raisons), l’Europe libérale aussi. Rejeter les causes de déboires européens sur les Usas est je trouve beaucoup trop facile.
Donc le 1% est un mythe?
Le problème de l’Europe c’est qu’elle ne peut s’opposer à un système du libre-échange, un système où les règles ont été créées par et au bénéfice de celui qui détient l’hégémonie, le rapport de force est terrible quand le dominant contrôle la finance, la monnaie, les accès aux matières 1eres, vous ne pouvez que devenir un vassal allié pour obtenir le droit de jouer.
Mais bien entendu, nos marionnettes politique à nous ont leur part de responsabilité à dépenser n’importe comment les recettes dont ils se privent par le biais de l’impôt, c’est tout de même le socle social et les élections à venir qui jusqu’à présent ont retardé l’application de cette austérité en France, mais pas pour bien longtemps.
Une question Sylv., si vous êtes malade vous vous soignez aux frais de qui, du système UK où vous payez vos impôts ou par la Sécurité sociale. fr en déficit, ou vous crevez gentiment sur le trottoir à TINA?
Cavalier Ponzi,
Je ne nie pas la situation, encore moins l’arnaque du TINA.
Je dis simplement qu’on sent mis dans cette situation tout seul, que les cartes etaient entre nos mains et non dans les mains de l’empire americain.
tout le monde a voulu y croire, le peuple et les politiques en premier. Maintenant qu’on est dans le trou, c’est trop facile de dire que c’est la faute aux mechants americains.
autre point de tension pouvant déboucher sur une bonne purge guerrière: Turquie/ Syrie.
A suivre…
à suivre de loin, à l’abri sans abri.
Avez-vous vu (ou lu) La Stratégie du choc de Noémie Klein ? L’oligarchie financière a-t-elle décidé de mettre la main sur nos services publics ?
Indispensable pour prendre un peu de recul…
Il est visible (en 6 parties) là :
http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=WMqRPtKirWY
Je souligne :
Faute de s’en prendre aux véritables causes de la concentration des richesses nous pouvons avoir la guerre mondiale et en si on s’en prenait vraiment aux accapareurs, on déclencherait la révolution. Entre les deux, nos politiciens aidés de nos médias mainstream, chargés coûte que coûte de maintenir l’illusion que tout redeviendra comme avant.. Le tableau est noir.
La guerre militaire arrivera pour finir le boulot de guerre financière commencée avec la guerre économique. Aujourd’hui sur l’échiquier financier, On est Pat… et On balaiera de rage le jeu.
Qui va donc le faire le premier ?
Et si la 3ème guerre mondiale avait déjà commencé ? D’un genre nouveau, absolument différente des deux premières, échappant aux grilles de lecture antérieures?
Et si la mondialisation néo-libérale était en fin de compte une forme de guerre perpétuelle extrêmement sophistiquée ?
Internet n’est -il pas un moyen diaboliquement efficace pour un pays (son élite) de nuire à un autre pays, sans que l’agresseur puisse être identifié (Stuxnet et le programme nucléaire iranien par exemple) ?
Quand j’étais en DEUG de philosophie à Nanterre, un maitre de conférence en philosophie politique nous a enseigné cette phrase « N’oubliez jamais que toute civilisation repose sur un mensonge fondateur ». Aujourd’hui encore je ne sais comment interpréter cette phrase ! Même les roses poussent sur un tas de fumier ?
Lisez Girard et ses enfumages mystiques…
A moins que nous ayons recours à la guerre pacifique de notre ami jducac
http://www.pauljorion.com/blog/?p=28429#comment-224997
Ce n’est pas une solution simple déjà qu’il faut lever la contradiction entre guerre et pacifique
Pour aller plus loin: l’excellent site ‘dedefensa.org’.
Je vous conseil l’article sur ‘les transversales de l’autodestruction’.
Et pendant que vous y etes, faites un don !
Un électrochoc pour nous réveiller, Paul ?
Il ne faut pas en abuser, la ficelle est trop grosse.
Nous ne bougerons qu’au pied du mur, quand on saura qu’on n’a plus le choix.
Ce qui fait la stabilité de nos sociétés humaines est justement cette résilience, cette léthargie, cette non remise en cause de l’autorité sans laquelle chaque décision serait impossible à appliquer.
Ce n’est pas de la servilité, de la veulerie, de la velléité, c’est la base même de la stabilité de nos société.
Et un jour, une limite sera atteinte, trop tard bien sûr, et alors le peuple se lèvera, et se tournera vers les tours de verre de la Défense de Paris en brandissant le bras droit, le poing fermé, la bouche ouverte, criant d’un air acharné que l’on nous a trompé.
Alors que nous nous sommes trompés nous-mêmes, nous nous sommes aveuglés de ne pas vouloir voir la réalité.
Nous sommes juste resté nous-mêmes pourtant.
A la recherche de notre petit confort, notre petit repas du soir, notre verre de vin, notre petite femme, notre petite gymnastique vespérale, et nos bâillements de fin de soirée.
Ne désespérons pas d’être nous-mêmes.
Tenons en compte, cependant.
Très juste.
La révolution permanente et les révolutions culturelles c’est pour les agités du bulbe.
« A man would have to put his soul at hazard. He would have to say, okay, I’ll be part of this world. »
( « No country for old men » )
Oui et non. C’est aussi une question d’éducation. Prenez l’exemple de deux enfants, un à qui on répète inlassablement qu’il est le meilleur et l’autre qu’il n’est qu’un bon à rien. Le premier se conduira en adulte dominant, plein d’assurance et d’arrogance tandis que le second se conduira au contraire en adulte dominé, s’excusant presque de vivre.
Il y a bien des exceptions mais celles ci confirment la règle comme on dit.
TINA illustre bien ceci. Un nombre croissant de la population constate amèrement que « quelque chose ne tourne plus rond » mais l’idéologie néo-libérale répétant inlassablement depuis 30 « There Is No Alternative » a développé dans « l’inconscient collectif » un sentiment d’impuissance profondément enraciné. Ce dernier n’est pas exactement la même chose que « la servitude volontaire ».
Je pense au contraire que les sociétés humaines sont naturellement instables (entre les guerres, les famines, les épidémies), que la période de stabilité connue sous le nom des 30 glorieuses ne doit sa stabilité qu’à un « partage équitable des richesses » par un encadrement législatif de la cupidité vorace, de la soif insatiable de domination des « conquérants », que sans cet encadrement législatif, l’instabilité sociale réapparait fatalement à plus ou moins long terme (difficile à imaginer dans nos sociétés du « temps réel », mystification linguistique du « tout tout de suite »)
De même que l’enfant est soumis à l’autorité de l’adulte, ce dernier est soumis à l’autorité du « chef ». Cette soumission n’est acceptée qu’à la condition que l’autorité exercée soit juste et équitable, sans quoi elle est remise en cause, violemment contestée et fatalement renversée.
Dans ce cas TINA prend un tout autre sens : pour assurer la pérennité d’une société humaine stable, le pouvoir doit être exercé de manière équitable. Sans quoi c’est le chaos de la guerre civile (le mensonge de la guerre extérieure pour maintenir un ordre intérieure injuste ne tient qu’un temps) jusqu’à ce que celui qui exerce le pouvoir, sil veut assurer sa pérennité, finisse par abdiquer (se remettre en cause, faire son auto-critique dans le silence de sa chambre) car usé, fatigué et ruiné. « There Is No Alternative »
En définitif, nous sommes tous soumis au caprice du ventre et, comme le dit le dicton « Ventre affamé n’a point d’oreilles ».
Malheureusement je croyais la même chose que vous Cedric, et je me suis résolu à ne pas retenir cette explication.
La remise en cause de l’autorité n’est pas systématique ni continue.
L’autorité est remise en cause avec un effet de seuil.
Ceci est très bien mis en évidence par les expériences de Milgram.
http://www.youtube.com/watch?v=II-4Bb_s70o
Ce genre d’expérience met en évidence la psychologie humaine lorsque l’on doit rompre avec l’autorité.
Si la remise en cause de l’autorité était systématique et continue, l’horreur de l’Allemagne nazi n’aurait pas existé.
Ce qui a rendu nos sociétés stables depuis la fin de la guerre est cette destruction qui a permis la redistribution, l’énergie bon marché et en conséquence l’accès facilité à la nourriture, l’augmentation du niveau de vie global grâce, là encore, à l’énergie bon marché.
@Upwind :
L’expérience de Milgram ne vaut que pour un population donnée à une époque donnée, partageant une culture commune. Dire que son expérience vaut en tout lieu et en tout temps est tout simplement faux. Il a fallut au préalable l’émergence d’un état nation, dune culture commune, un travail d’éducation des classes dominantes sur les classes dominées (l’école comme apprentissage de la docilité). Je ne suis pas sûr qu’une population affamée se serait prêté à son expérience, à moins de lui promettre à manger…
Hitler a promis du travail (à manger) au peuple allemand et il lui a donné, ce dernier n’avait donc aucune raison de remettre le pouvoir en cause. La question juive arrangeait tout le monde, aussi bien à l’intérieure qu à l’extérieure, les ghettos juifs ne sont pas une invention du nazisme, l’exécution méthodique, « rationnelle » est le pendant de la chaine de montage des voitures d’Henri Ford (grand sympathisant nazi). Ce n’est pas pour sauver les juifs que les USA sont intervenus, mais parce que les sous-marins allemands détruisaient les navires marchands US.
C’est uniquement sa folie guerrière qui a conduit le 3ème Reich à sa chute.
Je ne dis pas le contraire : si les richesses sont distribuées équitablement, nulle raison de se révolter.
Si la guerre apparait comme l’unique solution c’est parce que le capitalisme produit plus que nécessaire, il doit donc organiser la destruction du surplus pour continuer à produire d’avantage (la croissance).
Essayez de transposer cette expérience chez les hommes des cavernes, ça marche toujours ou pas ?
C’est vrai, personne, pas même les Allemands, ne savait ce qu’il se passait dans les camps de concentration.
La croissance n’est plus une solution.
La croissance, c’est la destruction de l’humanité (la planète survivra, mais nous-même, c’est moins sûr …)
Quand j’étais à l’université en ethnologie, j’avais eu un cours sur une tribu aujourd’hui disparue(j’ai malheureusement oublié le nom et le lieu). celle-ci avait un chef au rôle purement symbolique, sans véritable pouvoir. S’il tentait de s’approprier le pouvoir, il était chassé et remplacé.
Chez l’homme des cavernes ?
Autre temps autre mœurs, j’imagine que la peur de voir 4 dollars s’envoler est semblable à la peur du coup de massue de l’homme des cavernes (dit positivement la récompense des 4 dollars et la reconnaissance du chef).
La soumission s’accompagne alors de la peur de la punition et de l’espoir d’une récompense. Enlevez la peur et l’espoir, la soumission à l’autorité ne tient pas longtemps.
Personne n’est assez fou pour obéir à un ordre en contradiction avec sa conscience s’il n’y a au bout l’espoir et la peur de quelque chose, le bâton et la carotte en somme.
Mais je m’aperçois que nous disons, à peu de choses près la même chose :
Absolument d’accord, (je ne pense pas avoir écrit le contraire mais dans le doute je corrige), l’autorité est contestée à mesure qu’elle apparait comme étant injuste. Ce n’est qu’une question de temps, trop long pour l’ancien adepte du tout tout de suite que j’étais. Mais ce n’est pas parce qu’une chose ne se produit pas « en temps » réel » qu’elle ne se produira pas. Peut être qu’accepter l’idée que nous ne récolterons pas les fruits des graines de nous semons est une forme de résistance au « après moi le déluge » des classes dominantes. L’une est porteuse d’espoir, l’autre n’engendre que la destruction.
Il y a dans ce blog une sous-estimation persistante: celle de l’importance et de la nécessité des mouvements sociaux pour que les sociétés s’ébranlent.
Il a fallu une Allemagne à genoux pour cent ans, au titre de réparations de guerre, pour que se développe le nazisme sans quoi la seconde guerre mondiale ne se déclenchait pas.
Aux USA, c’est le mouvement social qui a produit le New Deal. Sans la frousse que leur inspiraient la révolte dans les villes et la misère qui grondait, les élites n’auraient jamais produit cette massive intervention de l’Etat dans l’économie et la société. Et la guerre des précédents leur est tombée dessus.
Aujourd’hui il me semble, Paul, que vous allez beaucoup trop vite ! La souffrance sociale commence à peine à produire quelques effets dans quelques pays: Grèce, Espagne, …et USA où le mouvement Occupy est gros de toutes sortes d’avenirs, mais à ses débuts toujours.
L’Empire US n’est pas en état de de lancer une guerre d’envergure. Il ne l’est guère en termes logistiques, comme abraxas le note ici plus haut, un des rares sur cette page à ne pas se jeter dans l’hypothèse du la guerre mondiale lancée par notre hôte. Et il l’est encore moins en termes humains.
L’Empire US est en risque d’imploser économiquement et énergétiquement, très vite, à tout moment. Pour la première fois dans l’histoire, la marche vers son déclin est clairement inscrite dans le jeu mondial. Et la crise de confiance de la population étatsunienne envers l’avenir de son mode de vie commence à rendre plus que difficile la notion d’un engagement patriotique à la vie à la mort.
La guerre quand elle est inévitable et utile (du point de vue des dominants), n’est que rarement programmée froidement par les gouvernants. Ce choix ne peut être fait que si la société est en ébullition, que des faits extraordinaires arrivent, que des ruines tragiques et massives sont prononcées. Rien de tout ça n’a encore eu lieu. Quarante-six millions de gens reçoivent des bons alimentaires aux USA, mais ça ne produit encore que quelques milliers d’indignés. Cela nous donne une idée des forces terribles qui doivent être en mouvement pour que quelque chose d’historiquement significatif advienne.
Pour la guerre d’Irak déjà, l’armée US s’est trouvée incapable de recruter des soldats en suffisance. Elle a pourtant offert des plans d’études et des avenirs immobiliers à ceux qui acceptaient de s’engager, mais le recours à des officines privées a été indispensable.
Une guerre mondiale, c’est autre chose. Pour lancer toutes les forces du pays dans l’effort de guerre, il faut une cause réelle ou fantasmée qui n’a pas encore commencé d’exister, il faut un Pearl Harbor quand déjà la moitié de la planète est en feu.
Du côté chinois, ne rêvons pas. Ils sont rivaux de l’Oncle Sam, mais dans la même partie. Ils ne veulent pas, pas plus que Washington, donner un coup de pied dans l’échiquier. Si la Chine n’explose pas, c’est parce qu’il y a un accord massif de la population des villes pour l’enrichissement. Personne ne veut de la guerre là-bas: ils l’ont eue pendant un siècle sans discontinuer. Le ciment de la paix sociale en Chine, toute relative d’ailleurs, où trois cents millions avancent parmi un milliard de laissés pour compte, c’est l’idée selon laquelle la vie sera meilleure plus tard, pour soi-même et surtout pour la génération suivante.
L’ascension de la Chine vers la marche numéro un du podium mondial a commencé, et s’il y a une chose que les dirigeants chinois savent faire, c’est travailler dans des horizons temporels qui dépassent celui de la législature des démocraties représentatives, et même celui de leur propre existence individuelle.
Et les autres pays? Où voit-on un pays prêt à la guerre massive, la vraie? Celle où l’on tue, mais celle où l’on meurt aussi ? En Europe, pas un.
Il y a peut-être des généraux israéliens prêts à lancer une offensive sur l’Iran, qu’on laisserait faire le jour où la scène sociale justement, deviendrait ingérable en Israël. (Un opposant israélien disait que si son gouvernement cessait d’agiter la menace extérieure, le pays verserait dans la guerre civile.) Et cela serait le début d’une conflagration aux extensions imprévisibles, d’autant que la bombe israélienne, elle, n’a rien de virtuel, et que des militaires cinglés, du genre Folamour, ainsi que des anciens généraux devenus premiers ministres, il y en a plus là-bas que partout au monde.
Mais bon, tout ceci nous éloigne de l’objet de ce blog.
Pour que la crise financière et économique produise une guerre mondiale, chers amis, il faut que la guerre sociale qui sévit en démocratie représentative, connaisse une exacerbation telle que les élites soient prêtes à toutes les aventures.
Pour le moment, elles se remplissent toujours confortablement les poches, et les pauvres commencent à peine, mettez des guillemets si voulez, à trinquer.
Là encore, entièrement d’accord avec Leboutte : on ne fait pas une guerre mondiale avec une poignée de soldats. L’élite néo-libérale actuelle voulait une société de consommateurs anesthésiés et incapables de se révolter. Elle a tout fait pour l’obtenir et l’a obtenu. Le problème, c’est qu’on ne fait pas une guerre avec des anesthésiés. On peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre, une chose et son contraire.
Et je pense hélas que Nemesis a raison, et que l’on s’achemine vers un déclin et un pourrissement lents, style fin de l’empire romain. D’ailleurs la phase de décadence est déjà engagée depuis des décennies. Question subsidiaire : d’où viendront les futures invasions barbares ?
totalement faux !
il suffit d’un attentat ( ou de plusieurs ) qui abattent un symbole et fait des milliers de morts ………………
la bête sommeille en nous et les capitalistes ont acquis une puissance de manipulation ( merci les sociologues, les publicitaires, les ……. ) des peuples qui feraient palir d’envie les nazis
« Cela nous donne une idée des forces terribles qui doivent être en mouvement pour que quelque chose d’historiquement significatif advienne ».
Ce qui lui donne un caractère inéluctable quand le déchaînement se produit, ce qui le rend impossible à arrêter, à bloquer dans son élan, c’est la longue phase de maturation silencieuse, invisible, qui l’a précédé. Tout a un coût puisque tout est lié. C’est le charme bizarre de la chose.
Je ne vois pas de guerre car ce serait qui contre qui? Pas entre européens, enfin je n’en vois pas la raison. Peuple contre banquiers? Je ne vois pas nos banquiers aller se battre. Je vois plutôt comme une lente pourriture, corps social en putréfaction, mort de l’espoir, perte des savoirs et des connaissances, puis grande épidémie faisant des ravages faute de tout. Une lente érosion jusqu’à la disparition de tout ce que nous avons créé, aimé, pensé…
Nemesis a peut-être bien raison, c’est plus un pourrissement de la situation qu’une guerre qui nous attend en Europe, mais cela n’est guère nouveau. Je suis arrivé sur le marché du travail en 1975 avec une carte rose, souvenez-vous, les premières carte de demandeurs d’emploi.
« 20 ans en 1975 ou en 2012, même combat, pour les moins bien lotis.)
Rien neuf sous le soleil!…Hélas (°!°)
Outre PJ, il y a Robert Fisk qui était un peu amer il y a deux jours. Une réflexion sur le « deux poids deux mesures ».
http://www.independent.co.uk/opinion/commentators/fisk/robert-fisk-why-torturers-film-their-handiwork-6268166.html
Selon moi la 3ème guerre mondiale, menée par les Etats-Unis et leurs alliés, a commencé avec la chute de l’empire soviétique (année de début et pays attaqué) :
1991 : Irak
1992 : Bosnie
1992 : Somalie
1993 : Macédoine
1994 : Haiti
1995 : Bosnie-Herzégovine
1999 : Kosovo
2001 : Afghanistan
2003 : Irak
2011 : Libye
2011 : Syrie
2012 (?) : Iran
2013 (?) : Chine
Et le pire c’est que j’en oublie…
Oui, vous oubliez:
décembre 2011: ra
Oui Leboutte, la Syrie.
attention Leboutte si il m’arrive quelque chose au mois de décembre , vous serez le premier suspecté 🙂
1994 : Rwanda
2002 : Côte d’Ivoire
La France ne peut pas accueillir toute la misère du monde, mais elle doit savoir en prendre fidèlement sa part.
Vous avez tout à fait raison.
D’ailleurs une opération franco-étatsunienne semble en cours en Somalie
Deux articles de journalistes de défense français évoquent cette guerre secrète :
http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/archive/2011/10/24/somalie-un-coup-de-main-francais-pour-corriger-les-chebab.html
http://www.lepoint.fr/chroniqueurs-du-point/jean-guisnel/comment-les-francais-aident-le-kenya-dans-son-offensive-en-somalie-25-10-2011-1389036_53.php
Le site iranien PressTv a même affirmé q’un hélicoptère français se serait crashé le 11 novembre 2011 (http://presstv.com/detail/209582.html)
La guerre froide à partir de 1945 : conflits armés en Asie, en Afrique, en Amérique du sud (partis d’extrême-droite sur tous les continents armés par les USA au nom de la lutte contre le communisme ; explosion du marché de l’héroïne asiatique, de la cocaïne en provenance d’Amérique du sud pour financer les armes).
La guerre n’a pour ainsi dire jamais cessé.
Des manifestants attaquent l’ambassade britanique à Téhéran.
Là je suis d’accord un gros risque de guerre mondiale depuis longtemps préparé.
Une mise en contexte du Guardian
The Guardian’s diplomatic editor, Julian Borger, writes that today’s attack comes amid a background of – sometimes deadly – wrangling over Iran’s nuclear programme:
Today is the first anniversary of the assassination of a senior Iranian nuclear scientist Majid Shahriari, seen by Tehran as a martyr to the Iranian nuclear cause. A number of the demonstrators are carrying images of the murdered scientist, who was said by the Tehran government to be in charge of an unspecified ‘major project’ within the country’s Atomic Energy Organisation (IAEO).
Shahriari was killed by a hit-team on motorcycles, who drove up to the door of his car and stuck a bomb on it, detonating it as they drove away. A simultaneous and identical attack was carried out on another senior scienist,
Fereidoun Abbasi Davani, who survived and a few months later was promoted to head of the IAEO. Iran has blamed Mossad for allegedly
carrying out an assassination campaign against its scientists, but there is a widespread conviction in Tehran that Britain ultimately pulls the strings in plots against Iran.
So this is very much part of the Iranian push back against the diplomatic and economic pressure on Tehran following this month’s International Atomic Energy Agency (IAEA) report on the Iranian nuclear programme, reporting that there was ‘credible’ evidence that Iran had experimented with a nuclear warhead design and might still be. In the wake of the report, the UK was the first to take punitive action, cutting off dealings with Iran’s central bank. Hence, the call from the Iranian parliament, the Majlis, last week to downgrade diplomatic relations with London.
It is also very significant that some of the basiji, paramilitary youths, at the embassy, are carrying the picture of Qassem Suleimani, the head of the Quds Force of the Revolutionary Guard corps, which carries out external operations. This is a man who is clearly cultivating something of a personality cult around himself. He once wrote to General David Petraeus, then commanding coalition forces in Iraq, telling him if he wanted to talk about Iranian foreign policy he should talk exclusively to Suleimani.
The Americans blame Suleimani for masterminding the bizarre alleged plot, uncovered last month, to blow up the Saudi ambassador to the US in a Washington restaurant. Many diplomats and observers believe he is a growing, radical force emerging amid the constant power struggle in Tehran.
Trad. Mézigue :
Le spécialiste en diplomatie du Guardian, Julian Borger, a écrit aujourd’hui que l’attaque de l’ambassade avait pour fond la querelle à mort à propos du programme nucléaire iranien.
« C’est aujourd’hui est le premier anniversaire de l’assassinat du scientifique Majid Shahriari, une personnalité majeure du programme nucléaire, qui est perçu comme un martyr de la cause nucléaire iranien. De nombreux manifestants portaient des images du scientifique assassiné, dont le gouvernement a parlé comme le responsable du « projet principal » et non dévoilé de l’Organisation de l’énergie atomique du pays, l’OEAI.
Shahriari a été tué par un commando en moto qui a jeté une bombe par la portière de sa voiture et s’est enfui lors de la détonation. Une attaque similaire a été tentée à l’encontre d’un autre scientifique important du nucléaire, Fereidoun Abbasi Davani, qui y a survécu et qui fut promu à la tête de l’OEAI quelques mois plus tard. L’Iran avait accusé le Mossad d’avoir planifié une campagne d’assassinat de ses scientifiques, mais à Téhéran, l’intime conviction est que les Britanniques tireraient les fils de ces complots contre l’Iran.
Aussi, cet événement est très lié aux pressions diplomatiques et économiques accusées ces derniers mois à l’encontre de Téhéran depuis le rapport de l’AIEA selon lequel des preuves « crédibles » que Téhéran a testé et pourrait encore testé des ogives nucléaires sont apparues. Suite à ce rapport, la Grande Bretagne fut le premier État à prendre une mesure de rétorsion envers l’Iran en rompant ses échanges avec la banque centrale iranienne. En réponse, le Parlement iranien, le Majlis, avait appelé à limiter les relations diplomatiques avec Londres.
Il est aussi très significatif que certains bassiji, une organisation paramilitaire de jeunes, portaient, à l’ambassade, des portraits de Kacem Suleimani, le chef des gardiens révolutionnaires des forces Qods, spécialisées dans des interventions extérieurs au pays. Suleimani est quelqu’un qui stimule un culte de la personnalité ostentatoire. Il a même écrit au général David Petraeus, alors commandant de la coalition miltaire internationale en Irak, que s’il voulait prendre langue avec les Affaires étrangères iraniennes, il lui faudrait passer par lui exclusivement.
Les Américains accusent Suleimani d’avoir organisé l’étrange attentat du restaurant de Washington qui avait visé l’ambassadeur d’Arabie Séoudite aux États-Unis. De nombreux diplomates et observateurs voient en Suleimani figure montante et radicale émergeante du combat permanent dont le pouvoir de Téhéran est l’enjeu. »
Une dépèche de l’AFP citant l’agence iranienne IRNA évoque des étudiants qui « protègent (sic) des ressortissants étrangers » (http://www.romandie.com/news/n/_ALERTE___IranGB_attaque_d_un_deuxieme_complexe_diplomatique_britannique291120111511.asp)
Une chaine de télévision iranienne confirme la prise d’otage de 8 diplomates (http://www.zerohedge.com/news/iran-update-six-uk-embassy-staff-taken-hostage-iran-contra-redux)
D’après un diplomate britannique « Tous les ressortissants britanniques à l’intérieur de [l’ancienne résidence diplomatique britannique] sont en sécurité » (http://www.romandie.com/news/n/_IranGB_attaque_de_l_ancienne_residence_diplomatique_britannique_a_Teheran291120111511.asp)
Mon petit doigt me dit que l’attaque contre la Syrie, heu pardon, l’opération visant à protéger les civils va débuter incessament sous peu :
L’Arabie Saoudite vient de demander à ses ressortissants de quitter la Syrie (http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2011/11/29/97001-20111129FILWWW00523-arabie-saoudite-appel-a-quitter-la-syrie.php).
Le 23 novembre les Etats-Unis en avaient fait de même. La Turquie a appelé les voyageurs turcs de retour du pèlerinage à La Mecque à éviter de transiter par la Syrien (http://www.journalmetro.com/monde/article/1032456–syrie-la-repression-fait-34-morts-en-deux-jours).
C’est aussi le cas pour le Bahreïn et le Qatar. Les Émirats arabes unis ont conseillé aux leurs d’éviter ce pays (http://www.lematin.ma/journal/Syrie_Assad-sanctionne–par-la-Ligue-arabe/159387.html)
Si vous avez 5 minutes, allez jeter un oeil aux commentaires des abonnés de lemonde.fr sous l’article à ce sujet.
Vous constaterez le niveaun du succès de la théorie du choc des civilisations.
Et ils se croient fins analystes !
Je vais expliquer ma vision rapidement (au cas où on me dirait à moi aussi d’aller vivre en Iran).
Tout est lié (comme l’a expliqué PJ). Vaut-il mieux que les peuples occidentaux se réveillent et remettent en cause le plus grand casse de l’Histoire (Crise actes I et II) où qu’ils se contentent de haïr les arabes/musulmans (les iraniens sont perses et donc aussi arabes que Julien Alexandre ou Paul Jorion) ?
Oh sus aux dictatures !! en Iran, en Syrie (mais surtout pas au monarchie du Golfe). Honte aux pourfendeurs du droits des femmes (sauf le CNT en Libye et les monarchie du Golfe). Vive la démocratie !! (sauf en Grèce). Haro sur les criminel contre l’humanité !! (sauf les instigateurs de Guantanamo et Abu Graib). Combien de civils ont tué les boys ? Plus ou moins que que Bachar El Assad ? Rappel, c’est en centaines de milliers que l’on compte….
Voilà…
Vous pouvez me dire d’aller vivre en Iran ou en Syrie et m’accuser d’être Kadafiste je m’en tape, je suis révolté par tant et tant d’injustice. C’est tout. Et si les iranien explosent de colère en raison des sanctions qu’ils vont subir de plein fouet (contrairement aux pontes du régime), moi, je les comprends…Israel a la bombe, le Pakistan et l’Inde aussi et on vous dit quoi ?
« oui mais Israel, le pakistan et l’Inde n’ont pas signé le TNP !! » …. fermez le ban
Le shadow onu run ?
Sont-ils devenus fous ? Réaction des russes aux provocations des US video (cliquez sur cc pour le sous-titrage)
« Mais en se rapprochant, il fut déçu ; ce château n’était après tout qu’une petite ville misérable, un ramassis de bicoques villageoises que rien ne distinguait, sinon, si l’on voulait, qu’elles étaient toutes de pierre, mais le crépi semblait parti depuis longtemps et cette pierre semblait s’effriter. » KAFKA, Le château