L’actualité de la crise : LE POUVOIR DESTRUCTIF DE LA DETTE… AMÉRICAINE, par François Leclerc

Billet invité

Depuis des semaines et des semaines, les rebondissements européens mobilisent toutes les attentions, faisant de la zone euro l’épicentre d’une crise abusivement réduite à celle de la dette publique. Plus fortes que jamais, les incertitudes qui y sont liées vont devoir également intégrer celles que suscitent la dette américaine, qui revient dans l’actualité et dont les implications sont d’une toute autre dimension.

Un couperet va tomber dans deux jours, le 23 novembre prochain. A cette date, la commission composée à parts égales de membres démocrates et républicains du Congrès va devoir rendre sa copie, dont le sujet imposé est de réduire une dette s’approchant des 15.000 milliards de dollars. Elle a pour mission de fournir un plan d’économies budgétaires de 1.200 milliards de dollars sur dix ans, reposant sur un savant compromis, toujours introuvable à ce jour, fait de coupes dans le budget et d’accroissement des recettes. Si elle n’y parvient pas, les coupes seront automatiques, taillant à la fois dans les programmes sociaux et les dépenses militaires, en vertu des décisions déjà prises par le Congrès. Mais rien ne sera pour autant réglé.

A ce montant de 15.000 milliards de dollars, il faut en réalité ajouter les engagements pris au titre de Fannie Mae et Freddie Mac, de Medicare, Medicaid et de la Social Security, ainsi que la dette des Etats fédéraux et des municipalités. Pourtant, les Américains ne rencontrent pas encore de difficultés à financer leur dette fédérale, ses taux d’intérêts restent à un niveau très bas, même après la baisse de leur notation. A cet égard, le parallèle s’impose avec le Japon, dont la note est AA-, la dette proche des 200% de son PIB, mais qui continue de la financer au taux de 1%.

Mais combien de temps cet état de grâce peut-il durer côté américain ? Le statut du dollar n’est certes pas étranger à la bonne santé de la dette, mais il ne la prémunit pas éternellement d’un accroissement de son taux, qui ferait augmenter de manière insupportable son coût dans le budget fédéral.

Sans attendre cette échéance, les Etats-Unis doivent faire face à l’explosion de leur dette. Elle a augmenté d’un tiers en l’espace de quelques années, faisant considérablement croître les besoins de son financement. Les facteurs de cette augmentation brutale sont connus. Par ordre décroissant d’importance : la baisse des recettes des taxes et impôts (en raison de la dégradation de la situation économique), la multiplication des exemptions au fil des années, l’importance des crédits militaire, les intérêts de la dette et, in fine, les mesures de relance économique… Les deux premiers facteurs ont à eux seuls dernièrement contribué à la moitié de la croissance de la dette, les dépenses militaires d’environ 15%, les intérêts de la dette 11% et les mesures de relance 6% seulement ! Voilà qui donne une idée des marges de manoeuvre disponibles du côté de la réduction des dépenses.

Quels sont par ailleurs les acheteurs de la dette et leurs poids respectifs ? Les fonds souverains et banques centrales étrangères ont actuellement absorbé environ un tiers de celle-ci, Chine et Japon en tête, suivis par les pays producteurs de pétrole. La Fed et les Trusts funds (dont la Social Security) en sont détenteurs d’environ 40%, et les fonds de pension et de gestion, banques et assurances d’environ 25%.

Après avoir augmenté jusqu’au début de la crise – elle était alors de 50% – la part les investisseurs étrangers est en régression, depuis tombée à 30%. Celle de la Fed est au contraire en pleine progression ; à la faveur de ses opérations de création monétaire, qui ont financé 70% de l’accroissement de la dette. La mutation est donc importante, soulevant la question de savoir par qui la dette va-t-elle continuer à être financée.

Les perspectives peu optimistes de croissance économique concourent à son augmentation, diminuant encore les recettes d’impôts et de taxes dans le budget fédéral. D’autant que, servant en priorité à financer la machine militaire, la consommation des ménages et à consolider le marché immobilier, l’endettement américain n’est pas utilisé au profit d’investissements productifs avec pour objectif la relance économique, laissant peu de chances à l’inversion de cette tendance.

D’autres considérations doivent entrer en ligne de compte dans l’analyse. Si la dette a toujours bénéficié du statut du dollar, cette situation privilégiée n’est pas destinée à durer. La disproportion entre le rôle du dollar et le poids économique des Etats-Unis est telle aujourd’hui, comparée aux lendemains de la Seconde Guerre mondiale, que la reconsidération de ce statut privilégié n’est qu’une question de temps.

La dépréciation du dollar est désormais continue, effet voulu d’une politique qui vise à relancer les exportations américaines et à faire baisser le taux de la dette US pour en diminuer le coût. C’est désormais une tendance profonde, qui accélère le désengagement progressif des investisseurs étrangers de la dette, car ils ont tout à y perdre. Mais ils sont pris au piège, condamnés à en assurer au moins le roulement pour ne pas constater leurs pertes.

Il n’y a pas d’autre issue que de réduire la dette, mais comment cela se présente-t-il ? Mal, et pas uniquement en raison du blocage des républicains qui ne veulent pas entendre parler d’augmentation des impôts et taxes. Si l’on y regarde de plus près, il est en effet dans la logique de la fiscalité américaine de favoriser l’endettement. Au fil des mandats, quelle que soit la couleur politique des présidents, les exemptions de tous ordres ont prévalu, diminuant les ressources de l’Etat. Aujourd’hui, faute de remettre en cause la distribution inégalitaire de la richesse, il est illusoire de prétendre rétablir la situation seulement en accroissant la pression fiscale sur les plus riches.

Une augmentation de la très faible TVA, dont il est question, aurait comme conséquence inévitable de pénaliser la consommation, déjà en berne, alors qu’elle contribue à hauteur de 70% à la croissance économique, la pénalisant davantage et accroissant par ricochet la dette publique… L’équation n’étant pas proche d’être résolue, la solution de plus grande pente, celle de la facilité, va être suivie à nouveau.

Elle repose sur des expédients qui ne sont pas durables, la Fed ne pouvant pas ad vitam aeternam financer la dette en multipliant des programmes de création monétaire, vu la taille déjà colossale atteinte par son bilan et les dégâts que créent ces émissions massives de liquidités. Tirer de telles traites sur l’avenir dans le contexte du basculement économique planétaire en cours a des limites déjà dépassées.

La proposition de créer de la dette perpétuelle – qui périodiquement resurgit dans des cercles restreints – est par ailleurs difficilement concevable. Destinée à ne pas être remboursée, seuls ses intérêts seraient versés, mais elle pourrait être négociée sur le marché secondaire en cas de besoin. Cela reviendrait à consolider la dette, à la restructurer dans la pratique, et cela représenterait une nouvelle formule de la fuite en avant actuelle.

Dans l’immédiat, les opérations de carry trade déstabilisatrices de l’économie des pays émergents se poursuivent. Elles s’appuient sur le différentiel des taux d’intérêt entre les Etats-Unis et les pays émergents, qui pratiquent des taux d’intérêts plus élevés. Cela crée un cercle vicieux, car ces derniers augmentant leur taux d’intérêt pour se protéger de l’inflation que les afflux de dollars créent, ce qui les attire encore plus. Des barrières à la circulation des capitaux sont dressées, circonvenant à la libre circulation des flux financiers et grippant à la marge le fonctionnement du système monétaire international.

La dépréciation du dollar a aussi pour conséquence indirecte la hausse des matières premières, car leur commerce est généralement libellé dans cette monnaie. Le remède employé par les Américains pour tenter de temporiser la crise de leur dette a plus que jamais des effets nocifs et destinés à perdurer.

Plus souterraine, une autre conséquence risque à terme de se produire. On constate déjà en Europe que l’accroissement du risque lié aux obligations souveraines atteint l’équilibre du système financier européen (et pourrait atteindre, via les CDS qu’elles ont émis, les banques américaines). Si le risque lié à la dette américaine devait à son tour augmenter, cette déstabilisation prendrait une toute autre ampleur. La solvabilité des banques et du système financier international en serait profondément affectée, les obligations américaines étant très utilisées comme collatéral dans le cadre des transactions financières, ou pour construire des produits financiers structurés.

Le pouvoir destructif de la crise de la dette américaine est sans commune mesure avec celui de la dette européenne.

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140 réponses à “L’actualité de la crise : LE POUVOIR DESTRUCTIF DE LA DETTE… AMÉRICAINE, par François Leclerc”

  1. Avatar de Germanicus
    Germanicus

    Les USA sont un pays doté d’une immense richesse à tous les points de vue, mais personne – même pas les revenus modestes – ne veut contribuer à stopper un processus autodestructif – la dette publique – par une taxation plus étendue voire radicale, selon des cas, des fortunes et gros salaires. L’Amérique n’a pas encore intégré la nécessité de changer sa mentalité et son système, bien au contraire, on estime qu’il est le meilleur du monde et que le monde entier doit copier son modèle.
    Mais je me demande si cela suffirait pour arrêter le crash global qui nous attend, je crains qu’il est bien trop tard.

  2. Avatar de BA
    BA

    Lundi 21 novembre 2011 :

    L’Allemagne est restée ferme lundi sur son opposition à la création d’euro-obligations, et sur son refus d’une plus forte intervention de la Banque centrale européenne (BCE) dans la lutte contre la crise de la dette, jugeant qu’aucune de ces solutions n’étaient « un remède miracle ».

    « Aucune de ces pistes qui sont avancées dans le débat public ne sont un remède miracle contre la crise », a déclaré lors d’un point de presse le porte-parole de la chancelière Angela Merkel, Steffen Seibert.

    Les appels à une implication massive de la BCE dans la crise qui secoue la zone euro se font de plus de plus pressants, mais l’Allemagne y est catégoriquement opposée au nom de l’indépendance de l’institution et de son mandat de préserver la stabilité des prix.

    Berlin s’oppose aussi toujours aux « eurobonds », titres de dette garantis en commun par les Etats membres de la zone euro, dont la création fera l’objet de propositions officielles par la Commission européenne.

    http://www.boursorama.com/actualites/crise-l-allemagne-campe-sur-ses-positions-sur-les-eurobonds-et-sur-la-bce-cba90c45a5f2096ed17512971d45dcd4

    1. Avatar de Jérémie
      Jérémie

      Seule les choses que je préfère avant tout voir et entendre retient mon attention, mon crédit, mon bénéfice, mon prêt, mon avance, le reste et le débat public sans intérêt. Seule je suis une personne de toute confiance et solvable, seule je pense toujours bien correctement seule je prends toujours les bonnes décisions pour mon pays, seule je ne me trompe jamais, seule je fais beaucoup moins tomber l’europe de nouveau dans l’abime, seule je suis bonne à entendre, seule je suis bonne à suivre, seule je suis la bonne Allemagne de tous les temps.

      Seule tout ce qui sort de mon chapeau est une bonne idée, le reste sans intérêt pour le débat public. Oui on n’est plus très loin d’une autre petite dictature de plus en Europe. Trop de fermeté et de rigidité c’est alors que le monde se met à se détériorer, casser, fracturer, rompre, fracasser. Oui vraiment aucun intérêt le débat public, seuls les élites sont toujours mieux placés et aptes de juger ce qui est bon ou pas pour vous, pour elles.

  3. Avatar de Genetais
    Genetais

    Une lettre de Une lettre de Goldman Sachs au Journal Le Monde

    A la suite de l’article  » Goldman Sachs s’entiche de l’Europe « , paru dans notre édition du 10 novembre 2011, Goldman Sachs nous a adressé le courrier suivant :

     » Votre journal écrit « l’image de savoir-faire de Goldman Sachs a souffert du maquillage des comptes grecs que la banque a orchestré pour permettre à Athènes de rejoindre l’euro ».

    Cette affirmation, factuellement incorrecte et déjà relayée à plusieurs reprises dans vos colonnes, nuit gravement à la réputation de notre institution.

    Les transactions financières effectuées par Goldman Sachs l’ont été plusieurs mois après que le conseil des ministres européens a approuvé l’entrée de la Grèce dans la zone euro, il est donc totalement faux d’écrire qu’elles ont permis à la Grèce d’intégrer la zone euro.

    L’impact combiné des opérations réalisées par Goldman Sachs a été limité à une baisse de 1,6 point de la dette des administrations publiques grecques rapportée au PIB, celle-ci passant de 105,3 % à 103,7 %.

    Les transactions effectuées par Goldman Sachs étaient similaires à plusieurs opérations précédemment réalisées par d’autres grandes banques pour certains autres pays européens. Goldman Sachs a consulté Eurostat, l’agence en charge des statistiques européennes, pour confirmer le traitement approprié des échanges de devises.

    Il est par ailleurs inexact d’écrire, dans la suite de ce même article, que Goldman Sachs « n’a jamais caché son hostilité à l’égard de l’euro ». Goldman Sachs, qui a en effet toujours soutenu la monnaie européenne, a régulièrement exprimé cette opinion dans ses notes de recherche mises à disposition du public.  »

    © Le Monde

    1. Avatar de ERIX le Belge
      ERIX le Belge

      …dans ses notes de recherche mises à disposition du public

      , on se doute bien qu’en privé il en va autrement.
      L’Euro ne les dérange probablement pas vraiment, mais surtout pas une Europe politiquement unie qui leur ferait de l’ombre ou exercerait des pressions sur les Etats-Unis (vu que Goldman est une annexe du gouvernement américain)…

      1. Avatar de Jean Valjean
        Jean Valjean

        « vu que Goldman est une annexe du gouvernement américain »

        C’est l’inverse.

  4. Avatar de Jérémie
    Jérémie

    C’est incroyable tout ce qui peut-être dit de plus ou moins correct dans le débat public et sur tout ce qui se passe, moi je n’arrive plus à tout lire, à suivre. Je décroche ça fait mal aux yeux, comme dans le fait bien maladroit de vouloir trop en dire et alors chacun en prend peu à peu conscience, car malgré tout ce qui peut se dire, être écrit, pensé, exprimé, partagé, échangé, dans le grand age communicant du monde moderne, en réalité la Merkel et compagnie s’en contre fiche bien du débat public, oui on n’est vraiment que de la chair à canon. Maudites soit-elles alors !

  5. Avatar de BA
    BA

    Lundi 21 novembre 2011 :

    Allemagne : la Bourse de Francfort finit en baisse de 3,35 %.

    L’indice vedette Dax de la Bourse de Francfort a fini lundi en baisse de 3,35 %, après des déclarations venues d’Allemagne montrant que Berlin reste sur une ligne dure face à la crise de la dette.

    Le porte-parole de la chancelière Angela Merkel a ainsi balayé lundi les propositions sur un rôle accru de la BCE, ou sur l’émission d’euro-obligations, en estimant qu’il ne s’agissait pas d’un remède miracle.

    France : la Bourse de Paris s’enfonce de 3,41 %.

    La Bourse de Paris a terminé lundi sur un recul de 3,41 %, passant sous la barre des 2.900 points, dans un marché en totale perte de confiance, paniqué par les risques de contagion de la crise de la dette.

    Espagne : la Bourse de Madrid chute de 3,48 % à la clôture.

    La Bourse de Madrid a clôturé lundi en chute de 3,48 % à 8.021 points, au lendemain d’élections législatives qui ont porté la droite au pouvoir, dans un climat général de panique sur les places européennes face à la crise de la dette.

    Les valeurs bancaires ont notamment été pénalisées : Santander, numéro un en zone euro par la capitalisation boursière, a perdu 3,45 % à 5,38 euros, BBVA a baissé de 3,48 % à 5,716 euros, et CaixaBank a glissé de 4,47 % à 3,63 euros.

    Italie : la Bourse de Milan clôture sur une chute de 4,74 %.

    La Bourse de Milan a clôturé lundi sur une chute de 4,74 % à 14.510 points, paniquée comme les autres places financières par les problèmes de dette publique dans la zone euro.

    1. Avatar de Renard
      Renard

      Et mon Footsie ? Il est ou mon Footsie ?

    2. Avatar de edith
      edith

      Bonnes affaires en perspectives pour les acheteurs …

  6. Avatar de Alain
    Alain

    On va avoir droit à encore plus de rigeur, l’excité de l’Elysée doit si préparer avec son premier ministre… a quand un vrai dirigeant qui a des couilles, qui va envoyer promener ses agences de notations ?

    Menace sur le AAA français : pour Moody’s, le plan de rigueur n’a pas suffi

    http://www.leparisien.fr/crise-europe/menace-sur-le-aaa-francais-pour-moody-s-le-plan-de-rigueur-n-a-pas-suffi-21-11-2011-1731468.php

  7. Avatar de beaufou
    beaufou

    J’aimerais voir les membres de la super commission expliquer a un extra terrestre le but de leur mission:
    Une bande de banquiers a la reserve federale creent ce que nous appelons l’argent, de rien du tout, ils l’inventent. Ensuite ils pretent ce rien du tout a leurs amis et leurs amis pretent ce rien du tout a la populace qui travaille et se stresse toute sa vie pour rembourser le rien du tout. C’est un systeme pyramidale de dettes. Mais nous sommes tres inquiets du fait que nous avons produit trop de rien du tout et allons peut etre un jour ne plus avoir de rien pour creer du rien du tout.
    Donc, il faut absolument que les populaces souffrent pour que le rien du tout revienne a son createur. Ce rien du tout est tout, il nous permet de polluer, de tuer et d’asservir le monde.

    Que penserait l’extra terrestre?
    Probablement qu’il a trouve l’espece la plus debile de l’univers.

    1. Avatar de M
      M

      excellent !
      j’ai ri ! toujours ça que les « capitalisses » n’auront pas !

  8. Avatar de Cash.
    Cash.

    Merci pour ce topo sur la situation américaine, ce n’est pas brillant.

  9. Avatar de titi

    Merci pour ces explications précises et précieuses.

  10. Avatar de edith
    edith

    Est ce que « Sam le retréci » va nous bassiner longtemps avant d’accepter une monnaie commune mondiale ?

  11. Avatar de Papimam
    Papimam

    La matinale de France Culture accueillait ce lundi Jean-Pierre Jouyet, un homme crédible que j’appréciais même du temps où il servait la mandature actuelle et était chargé des relations avec l’Europe.

    Il a abordé la situation des USA :
    leur notation a été dégradée et pourtant c’est l’Europe qui est pilonnée.
    Pourquoi : la dette US est « liquide » par opposition à celle de l’Europe où ce sont 27 ou 17 dettes qui sont à considérer et la planche à billets fonctionne.

    http://www.franceculture.fr/emission-l-invite-des-matins-jean-pierre-jouyet-2011-11-21

    Autres points que j’ai noté à la volée :
    il y a une forte concentration de la puissance financière
    il faut se désendetter en douceur
    il faut prêter à faible taux au lieu d’encourager la rente
    la BCE prête à 1% même à des fonds qui placent à 3 jours à 7%
    il y a 190 Ma d’obligations
    le peuple paiera la facture (bigre, encore et toujours)
    les responsables de la crise, de droite ou de gauche sont ceux qui sont encore en place
    Les Echos de ce jour analysent les causes de la dette grecque

    Suzan George est ébahie et nous rappelle que le risque systémique est le fait de 50 grandes banques sur un total de 45.000 banques !
    Elle nous signale aussi que les 150 plus gros groupes se concentrent actuellement en structure encore plus méga pour passer ainsi à 50 (analysé sur le blog il y a quelques semaines).
    Chronique hebdo de Susan George (7’23), décapant :
    http://www.franceculture.fr/emission-le-monde-selon-susan-george
    mathématique, GS, chaos, publication d’un travail de chercheurs de l’université de Zurich : réseau des interconnections mondiales, peu d’acteurs super connectés et degré élevé de domination : 737 entreprises contrôlent 4/5 de la valeur du monde, centre du centre : 50 groupes dont 45 banques ==> risque systémique.
    « L’épée de Damocles est suspendue au dessus de nos têtes », la réponse est là.
    Bravo, droit au but.

    Ce jeudi la parole sera donnée à Jean Pisani-Ferry.

    1. Avatar de J.Gorban
      J.Gorban

      la BCE prête à 1% même à des fonds qui placent à 3 jours à 7%

      là Jouyet la science n’a rien dit et pour cause ………………………….

      PS : après avoir servi sa suffisance, Jouyet « aiderai » Hollande de ses bons conseils économiques

      cette versatilité est preuve de compétences ………………………..

      1. Avatar de Papimam
        Papimam

        Vous avez peut-être raison mais Jouyet me semble plus crédible que bien d’autres.
        Je le considère comme un honnête homme.
        Ma préférence va à Susan George pour les intervenants de cette matinale, une femme remarquable.

      2. Avatar de Pierre-Yves D.
        Pierre-Yves D.

        Jouyet fait partie de cette catégorie d’hommes à laquelle j’associe par exemple un Patrick Artus qui bien que tout à fait conscients que le système n’est plus viable ne font pas le pas supplémentaire qui ferait d’eux de francs adversaires du système. D’une part parce que les fonctions qu’ils occupent leur interdisent de tenir un discours dissident, et d’autre part parce que d’un point de vue intellectuel ils peinent à envisager un autre système qui signerait l’abandon de tout ce qu’ils ont connu. Des circonstances exceptionnelles seules pourraient faire sauter ces verrous. Difficile de dire lesquels parmi ces hommes se détacheront du lot quand le moment critique venu il faudra choisir entre la servitude et la liberté.

  12. Avatar de jarrige
    jarrige

    Vous parlez de dépréciation du dollar et donc de hausse du cours des matières premières:
    Hausse pour les Américains ou pour tout le monde ?

  13. Avatar de Bernard James
    Bernard James

    La dette perpétuelle

    Attention, dans ce monde la réalité peut avoir plus de consistance que la science-fiction.

  14. Avatar de Béotienne
    Béotienne

    @ Monsieur Leclerc

    les obligations américaines étant très utilisées comme collatéral

    Quelle est dans ce contexte, la signification de « collatéral » ?

    Merci pour cette exhaustive chronique de la crise au jour le jour, je la suis attentivement, en profane .
    Nous sommes tous sujets de l’Histoire de la Grande perdition, grâce à ce blog nous pouvons en dépasser la lecture passive.

    1. Avatar de Un Belge
      Un Belge

      Replongé dans L’Argent mode d’emploi, je me permets de vous répondre :

      L’existence du « collatéral » permet éventuellement de prêter des sommes importantes à des consommateurs dont les moyens financiers sont en réalité modestes. (Paul Jorion, L’Argent mode d’emploi », p. 89)… Consommateurs… ou tout autre candidat au crédit, par exemple une banque en posture difficile.

      Le « Collatéral » est une marchandise que l’on possède (ou va bientôt posséder) et qui est « mise en gage » comme garantie pour obtenir une avance de fonds. Le prêteur exige a priori de l’emprunteur un « collatéral » de qualité, dont la valeur est supposée stable dans le temps, et qu’il peut récupérer en cas de défaut de paiement.

      Les obligations US sont des reconnaissances de dettes d’un état en faillite… Drôle de marchandise pour servir de garantie! Mais elles restent encore traitées comme un « collatéral » de qualité… sous peine de voir tout l’édifice financier s’effondrer.

      C’est un peu comme interdire de prononcer le mot « amiante » en vivant dans un building qui en est bourré.

      1. Avatar de Béotienne
        Béotienne

        Un grand merci pour cette explication lumineuse.
        Je n’ai pas encore lu « l’Argent mode d’emploi », c’est au programme.

  15. Avatar de Charles A.
    Charles A.

    Des données utiles
    Une crise de désendettement global du secteur privé, Etude CitiGroup
    http://contreinfo.info/article.php3?id_article=3128

    1. Avatar de bertrand
      bertrand

      DANK U WELL.

    2. Avatar de yvan
      yvan

      Et pour te compléter, Charles, un graphique des pays « développés » de dettes :
      http://contreinfo.info/breve.php3?id_breve=10655

      Et il n’y a que la GB qui nous bat en possession de dettes étrangères par personne…
      Surprenant, non..??

  16. Avatar de FL
    FL

    Drôle: En Grèce, on voit les socialiste tenir la main de l’extrême droite pour accepter le plan de Bruxelles et du FMI quand la droite le refuse.
    On aura tout vu!
    Les Etats-Unis d’Amérique n’échappent pas à la confusion, faisant tout pour tenter de sortir d’une situation sans solution dans le système économique et politique actuel.
    Ils cherchent à tirer le profit maximum de leur placement en Europe, à faire que leur monnaie les sauve encore et toujours, quel qu’en soient les conséquences.
    Sur le pont évacuation, on se bat pour monter dans des canots de sauvetage dont le fond est percé.
    Tout va bien ce matin, il fait beau ici, la campagne est belle, la journée sera lumineuse dans la clarté rasante d’automne…

  17. Avatar de Amsterdamois
    Amsterdamois

    Mr Leclerc : petite erreur, d’inattention certainement, à la ligne 14 : « la dette des Etats fédéraux et des municipalités. » Il s’agit bien entendu des Etats fédérés.

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  1. Dans ce cas, effectivement, c’est plus délicat.

  2. nb : j’ai écrit imaginer et non croire.

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