Ce texte est un « article presslib’ » (*)
Un des crédos des tenants de l’ultralibéralisme est que le marché des capitaux (celui que l’on appelle à voix basse : « les marchés ») est nécessairement dans leur camp. La manière dont ces « marchés » réagissent depuis deux jours au putsch ultralibéral opéré durant le weekend par la « Troïka » (Banque Centrale Européenne, Commission européenne et Fonds monétaire international) en Grèce et en Italie, doit faire souffler un vent de panique au sein de ces augustes instances.
Le putsch a consisté à confier le pouvoir en Grèce et en Italie à des gouvernements d’unité nationale dirigés par des banquiers, et appliquant le programme hayékien (ou « friedmanien », c’est la même chose) : dérégulation, privatisations, démantèlement de l’État-providence. Programme démenti par les faits – faut-il le rappeler ? – depuis 2008.
Comment a réagi le marché des capitaux à ce « scénario de rêve » ? Le taux obligataire dix ans en Italie a repassé hier la barre des 7%, tandis que le taux grec plane toujours autour des 28 %. De tels taux sont bien entendu insoutenables. Autrement dit, et l’on ne peut que s’en réjouir, le putsch a d’ores et déjà échoué.
Que s’est-il passé ? Rien d’autre que la confirmation que « les marchés » font eux aussi partie de ces faits qui démentent le programme ultralibéral depuis 2008. Pourquoi, parce que « les marchés », ne sont rien d’autre que l’incarnation de la loi du profit, qui est rationnelle à sa façon et est sans pitié pour ce qui contrevient à sa logique, à savoir qu’il n’y a pas d’argent à faire de cette manière-là.
Me revient en mémoire, un bout de conversation avec un banquier à qui j’avais été opposé dans un débat radiophonique et qui m’avait décontenancé en étant d’accord avec moi sur absolument tous les points. Je lui avais alors demandé dans le couloir qui nous conduisait vers la sortie ce qui déterminerait selon lui le basculement de notre système économique vers celui qui prendrait sa suite. Sa réponse : « Quand les marchés auront déterminé que l’ancien n’est plus rentable ! »
Les marchés sont sans pitié vous dis-je, et le moment prédit par mon banquier d’interlocuteur est apparemment venu.
Taux obligataire à dix ans italien
Taux obligataire à dix ans grec
(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction numérique en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.
232 réponses à “LES MARCHÉS SE REBIFFENT !”
@Paul Jorion
Il y a peu, vous faisaiez référence à une étude qui prouvait que quelques centaines de multi appartenaient en fait à quelques dizaines.
Pourraient-on pousser la logique au bout?
peut-on savoir qui sont les principaux actionnaires de Goldman Sachs(avant le plus gros était Axa)?
Puis qui sont les plus gros actionnaires de ces gros actionnaires?
Ainsi de suite jusqu’à ce qu’on arrive soit à un fond anonyme absolument infranchissable soit à des noms de personne physique.
Je pense que ça doit être facile avec le net pour qui sait comment pratiquer.
Car au bout d’une chaine de sociétés anonymes, de mulettas tenues par des mains, agitées par des bras de toreros, employés par des apoderados il y a forcément des gens. Attention, pas des gens qui représentent, style Bebear, mais des gens qui possèdent.
Je crois que si on connaissait vraiment les NOMS des principaux actionnaires physiques, tout en haut de la chaine, de GS, mais aussi des 30 plus grandes institutions financières mondiale, on aurai le vrai panorama de ce qui est entrain de se jouer.
Il serait bon qu’on arrête de dire BNP fait ceci, et Deutschbank cela, tandis que GS place ses pions ici.
Il serait bon de savoir que Messieurs x et y et z regroupés s’oppose à messieurs a, b, et c.
Ou il serait encore plus interessant que le même groupes de propriétaires active deux entités supposées antagonistes.
Il est temps d’arrêter de charger dans des muletas. Pourquoi personne n’ose nommer ces gens. Sont-ils de l’ordre du divin que leurs noms soit imprononçables?
@ Kerjean
C’est en effet très facile : http://fr.transnationale.org/entreprises/goldman_sachs.php
C’est simple : tout le monde est actionnaire de tout le monde. Il faut voir après qui siège au conseil d’administration et peut avoir une véritable influence sur la marche stratégique de ces entreprises.
Chèrs Julien et Kerjean,
Vous me permettez, s’il vous plaît, de vous mentionner aussi:
http://sociology.ucsc.edu/whorulesamerica/power/corporate_community.html
Je pourrais y ajouter:
http://sociology.ucsc.edu/whorulesamerica/power/bohemian_grove.html
avec l’objectif de vous donner une ‘inspection’ (ad literam) dans une des ‘machines’ de la fabrication de consensus social et politique aux Etats Unis, et ses extravagances.. Je trouve que pas mal de journalistes, mais surtout des étudiant(es) pouvaient apprendre quelque chose de la ténacité qu’ont montré Bill Domhoff et ses collègues dans leurs investigations et leurs publications.
A mon avis très important, comme Bill Domhoff poursuit une approche longitudinale, qu’il applique depuis de décennies déjà avec une grande discipline à ses recherches de pouvoirs et de rêves également. Les résultats sont publiés avec rigueur sur son site.
(Bill est sociologue et psychoanalyste.)
Bien à vous! JL
@ Johan
Merci, je suis familier des travaux de Bill Domhoff, qui sont frappés au coin du bon sens pour ce qui concerne la recherche du consensus en opposition aux théories ridicules de conspirations.
@JA
J’avais déjà remarqué ça.
Par exemple qu’Axa, à une époque, était actionnaire principal de GS. Actionnaire principal d’AXA, BNP. Actionnaire principal de BNP, AXA.
C’est de ce tournage en rond que j’aimerai bien sortir. Qui dirige pour de vrai?
Il ne s’agit pas de conspirationnisme. Il s’agit d’être édifié.
@ Kerjean
Les membres du CA sont connus : http://www2.goldmansachs.com/who-we-are/leadership/board-of-directors/index.html
Quant au conspirationnisme, je ne vois pas ce qu’il y a de conspirationniste dans la constatation que les puissants savent passer au delà de leurs divergences, concurrences, haines pour agir dans leurs intérêts commun.
Konzern, trust, zaibatsu, cartel, et sinon Syndicats patronaux comme le medef ou ses homologues d’ailleurs. C’est être un conspirationniste de penser que ces regroupements là agissent puissamment sur tous les leviers dont ils disposent pour que les choses aillent le plus possible dans leur sens?
Si tous ces gens là agissaient au grand jour sans concertation, pourquoi alors les rencontres en douce, les valises de fric, le lobbying de coulisse, le pantouflage?
Il ne s’agit pas de conspiration, il s’agit de nature humaine.
Mais en fait , de quelle conspiration parlez vous?
Chèr Kerjean,
Parlant des « conspirations » dans le contexte de la discussion avec vous et Julien Alexandre, il nous faut de la discipline scientifique pour éviter des malentendus.
Pour vous donner une idée claire, il suffit de traduire quelques phrases du prof. Domhoff, ensuite je vous donnerai la source.
« C’est vrai aussi que la CIA a été impliqué dans l’espionage, le sabotage, et était illégalement impliqué dans la chute des gouvernements et que le FBI a fait de l’espionage parmi des partis tiers Marxistes et a essayé de les détruire, comme aussi avec le Mouvement des Droits de Citoyens, et avec le Ku Klux Klan. Mais des études précises montrent que toutes ces actions ont été autorisées par des hauts membres gouvernementaux, ce qui est le point critique ici. Il n’y avait pas d’ « équipe secret » ou « gouvernement à l’ombre » exécutant des actes illégaux, ou donnant des instructions aux représentants gouvernementaux à tromper le public et détruire des mouvements sociaux. Une telle distinction est cruciale pour faire une différence entre toutes les théories de pouvoir en sociologie et une théorie de conspiration. »
Pour vérifier mon boulot de traduction:
« It is also true that the CIA has been involved in espionage, sabotage, and the illegal overthrow of foreign governments, and that the FBI spied on and attempted to disrupt Marxist third parties, the Civil Rights Movement, and the Ku Klux Klan. But careful studies show that all these actions were authorized by top government officials, which is the critical point here. There was no « secret team » or « shadow government » committing illegal acts or ordering government officials to deceive the public and disrupt social movements. Such a distinction is crucial in differentiating all sociological theories of power from a conspiratorial one. »
(source: http://sociology.ucsc.edu/whorulesamerica/theory/conspiracy.html ).
Si vous me permettez: M. Julien Alexandre vous a donné la composition du Board de Goldman Sax. Maintenant vous pourriez dire: « Oui, c’est beau et belle, mais je ne sais pas qui a dit quoi, et pourquoi et comment quelle décision a été prise! »
Et vous avez parfaitement raison. C’est exactément CELA ce qui est l’objet des recherches socio-économiques. Et vous comprendrez facilement comment ça c’est difficile!
Maintenant, j’espère que vous me comprenez mieux quand je fasse un plaidoyer permanent sur ce BLOG pour la transparance dans le style du Board de la banque centrale de la Suède, qui ne publie pas seulement les agendas du Board du Riksbank, mais aussi en détail les minutes des réunions du Board. Maintenant vous pourriez dire: « mais comment je sais que c’est vrai ce qui a été mis dans les minutes? »
(source: http://www.riksbank.com/templates/Page.aspx?id=51146 )
Et de nouveau vous avez complètement raison!
Et j’espère que vous comprendrez mieux maintenant POURQUOI je fasse des plaidoyers à ce BLOG pour l’innovation Brésilienne des ‘procesos participativos presupuestales’, puisque c’est l’objectif de tels procesos que VOUS, estimé Kerjean, n’est pas seulement un observateur passif pendant des meetings où on prépare des décisions (dans ce cadre-ci: sur des taxes et dépenses communales), mais également que VOUS est une personne qui PREND des décisions avec des autres. Les résultats de toutes ces décisions individuelles doivent être prises en accord avec des principes de processing les prises de décision, quant à ces principes: décidés démocratiquement.
Dans les entreprises coopératives, normalement on suit les mêmes principes.
(Pensez à ‘Lu’ dans le passé, bref il y a plein d’autres, dans sa majorité détruits ou bien par le laxisme de ses membres, ou bien par des attaques extérieures, ou bien pour d’autres raisons).
Je suis très heureux avec vos questions, et je vous propose de ne pas hésiter de me donner beaucoup plus de questions si je n’arrive pas à m’exprimer d’une façon consistente et/ou complète.
Parceque: ce sont VOS questions qui touchent au coeur de nos préoccupations, et qui méritent une attention détaillée et aimable.
Bien à vous! JL
@Kerjean: « Si tous ces gens là agissaient au grand jour sans concertation, pourquoi alors les rencontres en douce, les valises de fric, le lobbying de coulisse, le pantouflage? »
En fait, ils n’arrêtent pas de se réunir dans des fondations franco-américaines ceci, transatlantiques cela, des clubs, des écoles privées, groupes et autres, etc. Tu parles d’une concertation spontanée télépathique… Cela tient plutôt de la répétition de théâtre où chacun vérifie constamment que l’autre connaît son texte et tiendra correctement son rôle.
Sauf que Julien a raison sur un point, c’est pas vraiment secret.
@Julien
merci, mais un conseil d’administration d’une multinationale ne me dit pas qui en est le propriétaire. Un conseil d’administration, même de luxe, reste une assemblée de larbins. Un eunuque n’est pas l’Empereur, l’affranchi n’est pas la patricien qu’il sert.
Ce qui m’intéresserait au plus haut point c’est de savoir qui a les pépètes. Qui nomme les administrateurs. Encore une fois, je prenais l’exemple de Bébéar(on peut aussi prendre Pebereau ou d’autres). Ils ne sont que des larbins de luxe. L’affaire Messier a prouvé que ces gens là ne pèsent que dans la mesure où ils ont la confiance des proprios.
Comme le disait Paul dans la BD , à la base il y a le capitaliste. Le capitaliste se choisit des managers.
On connait les managers.
J’aimerai moi, connaitre de quoi les propriétaires sont propriétaire. Je suis persuadé que ça éclairerait beaucoup de chose.
@John
Merci pour toutes ces précisions.
@ Kerjean
Je t’ai donné la liste des principaux actionnaires ainsi que la composition du Board. Il me semble que Mittal a vaguement des « pépètes » comme tu dis. Il te suffit de regarder parmi les sociétés d’investissement américaines : FMR, Vanguard, Janus, Northern Trust, Janus. Et derrière cela, à l’exception de FMR, tu retrouveras toujours les mêmes, puisque comme je te l’ai dit, tout le monde possède tout le monde, c’est la loi du genre. Si tu cherches le « puppetmaster », ne te fatigue pas trop.
Les administrateurs sont cooptés par le conseil d’administration.
@Julien
j’avoue que ma vision d’un organigramme reste assez franchouillarde et classique. Quand vous parlez conseil d’administration ou de surveillance, je vois une équipe d’administrateur et un président. Mais version Française(celle que je connais) , les administrateurs ne sont pas actionnaires. Ils les représentent. Et c’est là que ça se corse car, comme vous le dites, l’actionnaire a très souvent des participation croisées.
C’est ainsi que aujourd »hui, je ne sais pas si beaucoup de Français savent qui actionne vraiment les manettes de BNP, AXA, SG et autres.
Ce que je veux dire, c’est que derrière tous ces paravents, j’aimerai savoir qui est la petite équipe de personne qui décide qui décide chez BNP.
Par exemple, état français, M. X, M. Y et M.Z, les autres comptant pour du beurre.
C’est ça que j’aimerai savoir. Quelles sociétés contrôlent MM. Arnaud, Rotschilf, Lagardère et autre Français et étrangers.
Malgré tout, j’aimerai savoir si c’est un fantasme de penser qu’à peine quelques milliers de noms reviendraient systèmatiquement dans le contrôle des 500 plus grosses entreprises mondiales et de toutes leurs filiales.
Savoir aussi quelle est la part des états, et lesquels.
http://www.newscientist.com/article/mg21228354.500-revealed–the-capitalist-network-that-runs-the-world.html
La révélation de l’existence de ce réseau déjà publiée sur le blog est très intéressante. La question qui se pose est de savoir :
1- Comment ce réseau capitaliste peut-il continuer de se nourrir une fois que la plupart des salariés-esclaves-consommateurs auront été exclus du système par l’accélération en cours du rythme des licenciements et qu’ils se seront créé, par instinct de survie, des réseaux de voisinage, d’amis, avec une économie souterraine non basée sur la finance et la monnaie.?
Tant que les salariés ne sont pas touchés personnellement par un licenciement et que leur revenu leur permet de se loger et de nourrir leur famille, ils ont tendance à vouloir perpétuer le système, estimant qu’ils auraient trop à perdre en agissant contre lui . Mais comme les licenciements s’accélèrent sans qu’aucune inversion du phénomène ne soit visible à l’horizon, on peut supposer que la résistance verra grossir ses rangs.
2- Toutes les formes de résistance existantes sont à mobiliser et d’autres à imaginer pour que ce système mortifère d’accumulation de richesses entre quelques oligarques soit progressivement asséché et remplacé au fur et à mesure par un système d’échanges plus humain afin que l’idolâtrie du profit ne puisse renaître de ses cendres .
Certaines cités déshéritées où le chômage est quasi général survivent depuis une trentaine d’années grâce au commerce de produits illicites ou de petits trafics tout en blanchissant l’argent collecté pour lui faire rejoindre les circuits financiers internationaux . Ce n’est pas vraîment un changement de système, loin de là car l’esprit de lucre est toujours là, mais cela présente l’avantage de démontrer qu’une économie parallèle est possible .
Par contre, les nouveaux chômeurs ont tendance à développer d’autres systèmes d’échanges non monétisés : retour à une alimentation saine, à un niveau de vie modeste et à une vie pleine de sens, au troc, à l’échange de services, à la solidarité pure et c’est là l’économie parallèle durable porteuse d’espoir.
@ tous,
S’agissant de terminologie, j’ai une question à poser : comment appelez-vous le fait que des individus au pouvoir aient un discours lénifiant pour les masses qu’ils sont chargés de « diriger » en poursuivant simultanément de manière occulte un objectif d’intérêt privé (de castes ou catégoriel) en utilisant les moyens légaux à leur disposition mais en les détournant de leur objectif et en cachant consciencieusement les leurs ?
En droit administratif, ça s’appelle de l’abus de pouvoir ! En droit constitutionnel, ça pourrait s’apparenter à de la haute trahison et justifier un renversement ou une destitution de ce pouvoir qui a volontairement et méthodiquement failli à sa tâche. En sociologie, peut-on considérer que ce procédé déloyal est un complot ?
Quelqu’un a-t-il une réponse à cette question cruciale ?
Quels sont les personnages au pouvoir que l’on peut attaquer en justice et quelles sont les associations qui ont les reins assez solides et qui disposent d’avocats à la hauteur pour représenter en justice les intérêts du peuple ? On n’entend plus parler du crime de trahison ou de forfaiture .
Je n’arrive pas à admettre qu’à un certain moment de la République le président ait pu cesser de rendre des comptes au peuple, ait pu se permettre de faire ce qu’il voulait y compris doubler son salaire et s’auto-attribuer l’immunité présidentielle . Je croyais que c’était l’apanage de la monarchie absolue . A quel moment la République a-t-elle dévié ?
Il faut exiger de revenir à l’Assemblée Constituante comme en 1789 .
Autre problème, je ne suis pas anglophone ou trop peu.
@ Kerjean,
Ce que vous demandez, fort intéressant, nécessiterait une enquête longue, très fastidieuse (car les cartes ont été volontairement brouillées), demandeuse en temps et en argent. Quel en serait le résultat (que d’ailleurs beaucoup de monde subodore) ? Une preuve que ce qu’on appelle couramment le capitalisme ne concerne que quelques personnes dans le monde alors que les autres seraient plutôt sans en avoir conscience dans un esclavagisme subliminal ?
Et alors ? D’abord, il faudrait se faire entendre (vraiment pas gagné), ensuite il faudrait se faire croire (beaucoup de gens préfèrent le doux endormissement aux narcotiques qu’un réveil douloureux ; jusqu’au moment où dormir devient impossible évidemment), et enfin réussir à ébaucher et réaliser une résistance à l’oppression de grande ampleur (pas gagné non plus, vraiment…)
JP, GS, Citigroup etc… personne chez eux ne veut révéler le montant de ses CDS, Par crainte que le montant gigantesque ne soit mal interprété (non ? c’te blague!… ). Et personne dans ces sociétés n’est capable de déterminer exactement son exposition à une autre contrepartie, dixit un ex de la SEC…
Si qqn veut que la situation évolue, c’est là qu’il faut frapper…
http://www.bloomberg.com/news/2011-11-16/jpmorgan-joins-goldman-keeping-investors-in-dark-on-italy-derivatives-risk.html
@Erix le belge
Lisez le rapport du lien en dessous, y’a déja pas mal à moudre…
http://www.occ.gov/topics/capital-markets/financial-markets/trading/derivatives/dq211.pdf
« OCC’s Quarterly Report on Bank Trading and Derivatives Activities. Second Quarter 2011. »
@Vigneron
A propos de Deus: je me suis laissé dire mais peut être ai-je mal lu, que Llyod Blankfein a déclaré
» j’ai le sentiment s’accomplir l’oeuvre de dieu ».
Vous avez bien lu : http://blogs.wsj.com/marketbeat/2009/11/09/goldman-sachs-blankfein-on-banking-doing-gods-work/
Pauvre Dieu auquel chacun fait dire ce qui l’arrange !
Dans toutes les guerres les deux camps adverses croient que Dieu les soutient contre l’autre camp. Certains groupes religieux croient qu’il protège ceux qui font de l’argent pendant que les chrétiens pensent que Dieu est contre l’argent et l’appât du gain et que le Christ a commencé son oeuvre en chassant les marchands du temple …
Dieu, le Tea Party et le réchauffement climatique.
« Il faut néanmoins reconnaître que les responsables américains du Tea Party ont imaginé une solution assez ingénieuse pour concilier le point de vue chrétien et le principe libéral d’un Etat non interventionniste. Interrogés sur la politique à suivre pour combattre le réchauffement climatique, ils déclarent ainsi que « la régulation du dioxyde de carbone dans l’atmosphère doit être laissée à Dieu et non au gouvernement » (cité dans la revue Eléments d’avril 2011). La « main invisible » d’Adam Smith peut alors retrouver, en toute cohérence philosophique, son véritable propriétaire. »
Jean-Claude Michéa. Le complexe d’Orphée. La gauche, les gens ordinaires et la religion du Progrès. Editions Climats. 2011.
Grandgilou, ben tu m’étonnes ! Faut s’mettre à sa place ! C’est Blankfein tout-puissant ! Tu mets Jim Carrey à sa place, ce s’rait juste tout pareil ! C’est mieux que Godfather, c’est en plus Crésus et Belzebuth ! Tout ce qu’il veut, ça arrive et quand on révèle ses pires turiptudes – vis à vis de ses plus grasses brebis comme des plus anonymes de ses bidourics ou des plus vénérables institutions – dans tous les journaux du monde, sur tous les écrans du monde, keskispasse ? La,machine à cash crache de plus belle et on refuse des clients… Faut l’comprendre.
Personne chez JP, GS, Citigroup ne veut donc révéler le montant de ses CDS qui seraient en fait une « vaste arnaque » ?
Après la disparition de 15 000 milliards USD d’actifs devenus « actifs fantômes » s’annonce la disparition de 15 000 milliards de US dollars supplémentaires sur un total de 45 000 milliards de US dollars .
C’est du moins ce qu’annonce GEAB/LEAP dans le résumé public du contenu de sa p.9
http://www.leap2020.eu/GEAB-N-59-est-disponible-Crise-systemique-globale-30-000-milliards-USD-d-actifs-fantomes-vont-disparaitre-d-ici-debut_a8138.html
Le sort des Européens frappés par les plans d’austérité est très préoccupant, pendant qu’une minorité d’oligarques continue de gonfler son patrimoine tant que dure le système . Mais les classes moyennes européennes paupérisées ne seront pas les seules à souffrir. De plus en plus de chômeurs ne sont plus indemnisés aux USA comme en Europe et les pensions de retraite par capitalisation rétrécissent comme peau de chagrin quand elles ne disparaissent pas totalement avec la faillite de l’employeur ou celle du fonds de pension.
Tant que les gouvernements sont sous les ordres des financiers qui payent les campagnes électorales de leurs serviteurs, il est difficile de s’affranchir du système sinon sur le plan individuel
Ajoutez le contrôle des médias, de mille façon, de l’essentiel de l’enseignement,
plus le chantage sur l’emploi, la menace permanente et la répression par
les divers corps de chiens de garde…
Il faudra une révolution.
D’ailleurs, aucune classe dominante n’a jamais cédé la place autrement.
Toute autre proposition relève des rêveries innocentes
ou des professionnels de l’arnaque politique.
C’est très exactement ça en effet ; une appropriation complète du système par une caste de malfaisants et malfaiteurs (qui a détourné à son profit toutes les institutions et supprimé tous les contrepouvoirs que le peuple avait mis des centaines d ‘années à conquérir et juste quelques décennies à perdre par paresse et par faiblesse, c’est-a-dire par corruption).
Voir aussi ça : http://www.corporateeurope.org/sites/default/files/Corporate%20EUtopia%20French.pdf
Oui, il faudrait une révolution mais avec une assemblée constituante déjà prête , composée d’honnêtes gens désintéressés à la forte personnalité, soucieux du bien-être de toute l’humanité sur le long terme, intelligents, au passé irréprochable, prêts à affronter une tempête médiatique de démolition et des menaces de mort de la part des hommes de main de l’ancien régime.
Sinon, sans la mise en place de cette assemblée constituante honnête et déjà préparée, ,une révolution mettra en place un personnage « providentiel » au charisme exceptionnel qui sortira de l’ombre , bref un margoulin qui installera vite fait sa dictature .
En attendant, même si l’on n’est pas encore atteint par le chômage et la misère, il est conseillé de changer volontairement sa façon de vivre pour une vie très modeste et rationnelle, de fuir la frime et l’acquisition d’objets clinquants et inutiles de sortir des circuits financiers et de participer activement aux réseaux de solidarité de proximité, de préférence sans circulation d’argent.
@ Mianne,
Je suis d’accord avec vous.
Pourquoi seulement 30 % en moyenne ?
Le coup de grâce: Junkers affirme
http://www.eleconomista.es/economia/noticias/3535881/11/11/Juncker-afirma-que-el-nivel-de-deuda-de-Alemania-es-preocupante.html
Bonsoir,
Merci pour l’article !
Merci aussi pour les graphiques. Pourquoi ne pas en mettre plus souvent ? Je trouve les idées plus claires ainsi illustrées.
Central banks’ gold buying at 40-year high
http://link.ft.com/r/YIQXNN/NJTUO0/2C28D/B5WPW6/KQPHHA/50/h?a1=2011&a2=11&a3=17
D’ordinaire considéré comme une simple formalité, le placement d’emprunts d’Etat français (pour 8,2 milliards d’euros au maximum) sera aujourd’hui suivi de près. Etant donné les tensions actuelles, l’émission sera un test. Les spécialistes en valeur du Trésor (SVT), qui représentent 20 banques et servent d’intermédiaires entre l’Etat émetteur et les investisseurs, se sont réunis il y a quelques jours pour préparer l’opération dans un climat pesant. « Je n’ai jamais effectué une adjudication dans des conditions pareilles, avec une prime de risque aussi élevée par rapport à l’Allemagne, avoue l’un d’eux. Tout le monde est stressé, mais on va faire notre métier. » Ce qui veut dire que les SVT vont essayer d’éviter que le résultat de l’enchère ne soit alarmant. Il leur faudra peut-être prendre quelques risques car le marché, lui, craint que la France perde bientôt son AAA. « D’après nos données, la France a une notation implicite de simple A dans le marché », indique Markit, le fournisseur de cotations de CDS (« credit default swaps »).
Le CDS français bat des records, il a franchi 230 points ces jours-ci. L’écart de taux avec l’Allemagne est lui sur des niveaux jamais vus depuis 1990, à 190 points de base. « Parmi les pays AAA, la France est celui qui présente les fondamentaux économiques et les perspectives de finances publiques les moins bons », souligne UniCredit. La tourmente des dernières semaines tient pour beaucoup à la crise italienne et aux incertitudes sur la croissance. Par ailleurs, certains institutionnels préfèrent peut-être céder des titres français, plus liquides que d’autres, pour compenser des pertes dans leurs portefeuilles. « Le prix moyen pondéré des obligations françaises est encore supérieur à leur valeur nominale – il vaut actuellement 103 % du pair, note BNP Paribas. Cela incite à vendre des titres afin d’enregistrer une plus-value en capital. » Le seul vrai soulagement pour la France est qu’après l’émission de jeudi, elle pourra annuler sa dernière adjudication de l’année, le programme de financement de 2011 étant bouclé.
L’Autriche est un peu dans la même situation. En raison de son exposition à l’Italie et à l’Europe de l’Est, le pays vient de voir sa prime de risque s’envoler à 184 points de base. Les rumeurs de dégradation de sa note ont poussé le gouvernement à faire des annonces. Hier, Fitch a salué l’idée d’inscrire dans la Constitution une limite à la dette. « Cela démontre l’engagement du pays à garder sa note AAA », dit l’agence, en ajoutant qu’un « plan de consolidation plus ambitieux donnerait des marges supplémentaires » au pays.
Le FESF touché à son tour
La contagion gagne tous les Etats bien notés, comme le montrent les tensions sur les Pays-Bas et la Finlande cette semaine. L’Allemagne est la seule valeur refuge de la zone euro. Ses taux flirtent avec leurs plus bas niveaux et certains titres de court terme ont même des rendements négatifs (l’investisseur perd de l’argent pour les détenir). « Mais on peut se demander si l’Allemagne ne sera pas à son tour rattrapée si jamais l’Italie et l’Espagne n’avaient plus accès aux marchés et que la France restait sous pression, avertit Evolution Securities. Dans le pire scénario, les banques allemandes auront des besoins de recapitalisation élevés, tandis que l’Allemagne devra potentiellement garantir les dettes de ses partenaires européens. » Ce qui pénaliserait forcément les finances du meilleur élève de la zone euro. A ce stade, l’Allemagne est encore à l’abri, même si le président de l’Eurogroupe a fait des déclarations étonnantes hier, alléguant que « son endettement était plus élevé que celui de l’Espagne ».
Dernière victime parmi les AAA, le Fonds européen de stabilité financière (FESF) voit son taux à 10 ans culminer à 3,65 %. Les marchés voient mal comment cet organisme peut contenir ou même résister à la tourmente.
ISABELLE COUET, Les Echos
je me permets de vous inviter à lire cet article de mon blog:http://leblogdebernardhawadier.hautetfort.com/archive/2011/11/15/tout-craque.html