Billet invité
Du « sang et des larmes » sont promis aux Grecs par Lucas Papadémos, le nouveau premier ministre. Mario Monti, le nouveau président du Conseil italien, à qui il a été demandé s’il reprenait cette expression à son compte, a prudemment préféré parler de « possibles sacrifices », tout en demandant des délais aux marchés. Il n’est pas surnommé « le Cardinal » pour rien.
Václav Klaus, le président tchèque, a de son côté déclaré : « Je crains que l’Europe (…) ne soit exposée à une décennie perdue, comme le Japon dans les années 1990. Une décennie sans croissance économique, une décennie de mesures d’austérité et de coupures permanentes, une décennie de troubles sociaux », tandis qu’Angela Merkel estimait que « L’Europe vit l’une des heures les plus difficiles depuis la seconde guerre mondiale, peut-être même son heure la plus difficile ».
L’heure est d’autant moins aux réjouissances du côté des autorités que Nouvelle Démocratie et le Pasok traînent la patte pour s’engager par écrit à appliquer le nouveau train de mesures de rigueur exigé et que les consultations express de Mario Monti en vue de former un gouvernement de technocrates se déroulent à Rome, Silvio Berlusconi s’étant déjà placé en embuscade. Mais cela ne serait rien si le gros nuage noir qui s’avance vers l’Espagne ne menaçait pas d’éclater en orage, et si le spread – l’écart des taux obligataires – entre la France et l’Allemagne ne continuait pas de grimper vers de nouveaux sommets. Cela semble ne pas avoir de fin, le même scénario répétitif est suivi : les uns après les autres, les pays européens rejoignent la zone des tempêtes. Les bourses jouent au yoyo à un rythme qui s’accélère, leur enthousiasme étant de plus en plus de courte durée.
Après avoir été encensée, la croissance espagnole ne reste pas seulement introuvable, elle est maintenant décriée, se traduisant aujourd’hui par l’explosion difficilement contenue d’une gigantesque bulle immobilière, et de tout ce qui l’accompagne, le surendettement des entreprises et des ménages, ainsi que le chômage. Le développement du cólchon (le matelas de la solidarité familiale), des petits boulots et d’une économie informelle non déclarée est la condition de la survie pour de plus en plus d’Espagnols. Selon l’UGT, la principale centrale syndicale, 1,3 million d’Espagnols ne recevraient plus aucune allocation chômage. Le pays se tiersmondise a vitesse accélérée.
Devenues propriétaires d’immeubles invendables et de terrains saisis, les banques ont sur les bras 176 milliards d’euros de crédits au remboursement problématique, Les particuliers et les entreprises ne peuvent plus faire face à leurs dettes, leur taux de défaut continue de progresser. Remettant en cause le schéma qui ne voit comme seul danger que la dette publique, l’Espagne est un contre-exemple en raison de la prédominance de la dette privée.
La droite espagnole, qui s’apprête à remporter les élections législatives de dimanche prochain, prétend néanmoins appliquer le programme dont l’application s’étend à toute l’Europe : rigueur budgétaire au niveau central et des régions d’un côté, réformes structurelles du marché du travail de l’autre. Mariano Rajoy, le leader du Parti Populaire, aurait déjà entamé des négociations avec Angela Merkel, selon El Economista, prévoyant un plan de réduction de la dépense publique de 30 milliards de dollars et cherchant à négocier une aide de 100 milliards d’euros afin de recapitaliser les banques et refinancer la dette publique. Il va falloir les trouver, alors que le montage du FESF piétine et que la guerre est presque déclarée entre les Chinois et les Américains…
Alors que les polémiques politiques se poursuivent en France à propos de sa note AAA – donnant une occasion ratée de se taire à ceux qui estiment « irresponsable » de reconnaître qu’elle est déjà perdue dans les faits, comme si le dire c’était l’entraîner et se taire la conserver – une étude est aujourd’hui rendue publique à Bruxelles, sous les auspices de la banque allemande Berenberg et du Lisbon Council, en présence de Herman van Rompuy.
La situation économique française y est présentée comme difficilement compatible avec sa notation AAA, la plaçant plus proche, dans un classement prenant en compte croissance, compétitivité et soutenabilité de la dette, de l’Espagne et l’Italie que de l’Allemagne et des Pays-Bas.
Sans qu’il soit besoin d’écouter le bruissement des feuilles de chênes, d’interpréter le vol des oiseaux ou de se pencher sur les entrailles des victimes, comme les dieux grecs dotés de facultés divinatoires, les marchés ont rendu sans équivoque leur verdict ce mardi matin : le taux des obligations italiennes est repassé au dessus de la barre des 7 %, alors qu’un emprunt espagnol s’est passé dans de très mauvaises conditions. Un taux de 5,022 % a du être concédé pour une émission de bons à 1 mois et de 5,159 % (à maturités égales, il était inférieur à 4 % il y a un mois). Le taux à 10 ans est à 6,3 %.
Il se confirme par ailleurs que la BCE n’intervient sur le marché obligataire que très mollement, n’enrayant pas la hausse des taux afin de ne pas inciter les pays européens à relâcher leurs efforts. Elle-même divisée sur l’opportunité de poursuivre.
Continuant de se délester de leurs obligations souveraines, les banques européennes participent à la déstabilisation du marché obligataire. Christan Clausen, le président de la Fédération européenne des banques, n’a pas hésité à publiquement approuver ces délestages dans une interview à Bloomberg et à conseiller aux banques de continuer, afin de réduire leurs risques. Baudouin Prot, PDG de BNP Paribas, l’a revendiqué, tandis que la Société Générale se félicite de l’arrivée à maturité dans l’année et demi qui vient des obligations qu’elle possède, tout en supprimant des centaines d’emplois pour diminuer ses charges et améliorer son compte d’exploitation. Deux raisons concourent à cette politique : ces actifs sont devenus à risque et il est désormais obligatoire de les valoriser au prix du marché. Ce qui pèse sur leur ratio et accroît leurs besoins en fonds propres pour le rétablir, alors qu’elles peinent déjà à remplir les objectifs qui leur sont assignés.
Cette défiance généralisée n’a pas comme seule conséquence de faire monter les taux obligataires, sans qu’il soit besoin d’aller fouiller du côté des CDS, mais elle implique également que le marché est désormais déserté par ses acheteurs naturels, les banques et les compagnies d’assurance, quand il ne s’agit pas des obligations-refuge. Un long chemin devra être parcouru avant que puisse intervenir un retour relatif à la normalité, car les banquiers reconnaissent que cela ne redeviendra jamais comme avant. Le financement de la dette publique ne rencontre donc pas seulement des difficultés majeures à court terme, les solutions palliatives qui tardent à être mises en place sont appelées à durer.
Une nouvelle machine infernale a été lancée le jour où une décote de la dette souveraine a été décidée, en dépit de toutes les précautions et aménagements dont elle a été entourée. Dans une situation plus précaire qu’elles ne veulent bien le reconnaître, les banques ne veulent pas prendre de risque et attisent ainsi la crise dont elles sont au passage les victimes. Après cela, on parlera des prophéties auto-réalisatrices des agences de notation ! Pointer le doigt sur les agences, c’est protéger les banques.
Plus discrètement encore, les banques cherchent à améliorer le ratio entre fonds propres et engagements en utilisant des subterfuges. Une fois acquis pour elles qu’il faut protéger les actionnaires et les managers en n’augmentant pas le capital et en préservant les salaires et les bonus, il ne reste pas trente-six solutions. Restreindre la distribution du crédit est politiquement sensible et doit être fait avec doigté. Chaque banque va donc se replier partiellement sur ses terres et privilégier ses entreprises nationales au détriment de la poursuite de ses opérations à l’étranger. Les cessions d’activité ayant par ailleurs des limites, que reste-t-il en magasin, une fois réduit autant que possible la taille du bilan ?
Comme d’habitude, il faut descendre à la cave pour y observer les opérations de réévaluation qui sont en cours. Oh, il ne s’agit pas de celles des actifs eux-mêmes ! pour lesquels on use et abuse d’un artifice comptable bien connu, qui consiste à ne pas dévaluer les actifs destinés à être conservés jusqu’à leur maturité. Car si l’astuce n’est plus possible pour les obligations souveraines, les régulateurs n’ont pas parlé des autres actifs. La réévaluation en question est celle de la pondération des risques des actifs de la banque.
Le calcul du ratio prend en effet en compte ce risque pondéré. C’est là où les choses se compliquent, offrant ainsi des marges de manœuvre aux banquiers, qui adorent cela. Les banques elles-mêmes procèdent à cette pondération, selon des modèles qui doivent ensuite être approuvés par les régulateurs ! Fort de notre expérience, nous savons désormais ce qu’il faut penser de ces modèles qui ont montré leur absence de fiabilité. Ils sont conçus pour la circonstance et ne permettent pas de mesurer le risque qu’ils prétendent déterminer. Modifier cette pondération en diminuant le risque permet ainsi d’améliorer le ratio final sans plus de soucis immédiats. Parce qu’à terme, c’est une autre affaire !
Afin d’améliorer leurs fonds propres, les banques européennes ont deux fers au feu. Elles minorent leur RWA (Risk-Weighted Assets, ou actifs à risques pondérés) en modifiant les modèles qui permettent de les calculer, et il est estimé que ces manipulations permettraient de diminuer de près de moitié les 106 milliards d’euros de renforcement de leur fonds propres qu’elles doivent opérer. Elles exercent une pression maximale sur les autorités politiques et les régulateurs, afin que soit permis et ouvert le champ des obligations convertibles éligibles au noyau dur de leurs fonds propres. Il leur suffit pour cela d’évoquer la triste nécessité devant laquelle elles pourraient sinon se trouver de diminuer davantage leur encours de crédit…
Mansuétude pour les unes, rigueur pour les autres, rien ne change !
284 réponses à “L’actualité de la crise : LA DÉCENNIE PERDUE, par François Leclerc”
Tant de gens sacrifiés,
Tant de cultures sacrifiés,
Tant de familles sacrifiés à la hate,
Tant d’espèces animales et végétales en voie de disparition forcée,
Aux premiers nantis de la terre qui réclament constamment plus de gens à sacrifier pour le seul autel du tout ceci et cela, mieux vaudrait surtout arrêter de se mentir plus longemps en société, d’arrêter tout de suite les frais, les grands dégats moraux, et autres nombreux sacrifices inutiles et le remplacer par exemple par un seul sacrifice universel. Au moins le monde souffrira un peu moins à tour de rôle le martyr devant la perte d’argent et de valeur.
Tant de gens que l’on préfère bien traiter com des sous-hommes, des numéros naturellement à force ça n’incite plus guère le respect envers les premières idées de liberté et de laisser faire enfin si tout cela finit très mal ils l’auront bien cherchés sur les marchés.
Si Dieu existe bel et bien, peut-il toujours bien agréer les premières grandes fraudes financières de la planète ? Enfin moi je ne prends plus grand plaisir à les voir, à les entendre parler continuellement de rigueur, de sacrifices, pourquoi vouloir faire tout le temps plus grande Saignée mondiale ? Hémorragie ? Apoplexie ?
Mardi 15 novembre 2011 :
Espagne : taux des obligations à 10 ans : 6,336 %. Record historique battu.
http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GSPG10YR:IND
Italie : taux des obligations à 10 ans : 7,068 %.
http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GBTPGR10:IND
Plus je lis Leclerc, plus j’ai plus rien à fiche des magouilles de la finance pour surnager…
Qu’ils coulent et basta…
Le peuple survivra…
Eux non!
Je crains hélas que le peuple n’en ressorte pas indemne, tout se délite, tout se destructure, tout se décompose, tout part en couilles ma brave petite dame, tout semble même devenir de plus en plus iréel et bien réel à la fois.
Le peuple a-t-il seulement bien existé dans le tout marchand mondial ? Je vous assure ils se sont vraiment tous bien jurés dans le secret des caves d’avoir la peau de tout homme et toute femme étant les plus ceci ou moins cela, quand bien même il n’y aurait plus grand monde de vivant sur terre, mort et persécution de plus aux idées les plus contraires à eux, d’abord et avant tout les premiers intérêts du système, c’est la matrice.
Faut toujours triompher, gagner, écraser, tuer, opprimer, dominer, remplacer, conduire, guider, éclairer, enseigner principalement tout le temps l’illusion mettre en croix, occuper toute la place, vous connaissez l’histoire.
Le peuple ne survivra pas, les nations non plus, pas sur non plus que la terre puisse toujours permettre à l’homme de faire principalement Gloriole et Marché sur toute la terre. Je sais, je sais on se rapproche bien plus en fait d’un très mauvais film catastrophe, du Dies Iræ tant ricané par beaucoup d’hypocrites de première dans le monde.
J’espère au moins que vous ne faites pas lire tout cela à vos propres enfants en bas age, soyez gentils éloignez-les même de mes propres commentaires, de toutes façons c’est pas trop grave je n’interviens pas tout le temps.
Pardonnez-moi je ne suis plus trop non plus dans la tendance, paquerettes et marguerites à la bouche, enfin vous voyez le truc au sujet de notre nouvel age de mes deux, un peu comme les très sottes publicités bien naives et illusoires du moment pour le plus grand nombre de dévots au système sur toute la terre.
Le dernier petit poisson dans les eaux n’en survivra pas, le dernier arbre non plus, l’humanité se meurt je me demande d’ailleurs pourquoi la civilisation recherche-t-elle tant à s’autodétruire dans la concurrence.
Vous savez j’aimerais tellement me tromper à son sujet.
Le protectionnisme, mon Dieu quelle horreur!!!
Et le libre échange, le laisse-faire ??? C’est trop cool pour le patronat…
Illustration
http://www.lemonde.fr/societe/article/2011/11/15/psa-se-separe-de-la-moitie-de-son-personnel-de-recherche-et-developpement-en-france_1603713_3224.html
Peugeot supprime 5000 emplois( en plus dans la recherche développement) en France et va renforcer ses centres de Sao Paulo et de Shangaï.
Alors messieurs et mesdames les thuriféraire de l’ouverture totale, quelle entreprise non française va compenser en créant 5000 emplois en France de même niveau?
Réponse aucune, car « nous ne sommes pas compétitifs, coût du travail trop élevé. »
Donc braves français si vous voulez voir des emplois revenir en France, il va falloir accepter les conditions d’exploitation des travailleurs chinois ou indiens.
Heureusement le gouvernement qui nous protège(sic), s’emploie à nous niveler par le bas.
Quant à la gauche molle, rien silence, elle fait du pédalo…
les ingénieurs et techniciens l’ont dans cul
à partir des années 80, ils ont participé à la délocalisation des salauds d’ouvriers rouspéteurs et syndicalisés
je me souviens d’un copain d’école d’ingé travaillant pour un équipementier, courant le monde pour suivre la qualité dans les usines délocalisées ……………
maintenant c’est leur tour de voir leur boulot délocalisé ………..
Certes, mais ce n’est pas en montant les catégories socio-professionnelles les unes contre les autres que l’on fera avancer le schimblick.
Rhoo, que je l’aime celui-ci !
http://www.lalibre.be/actu/international/article/700014/benigni-jaloux-des-belges-et-de-leur-modele-politique.html
Benigni est un des plus grands bouffons de l’histoire ! …c’est un compliment, bien sûr, car les bouffons ont toujours dit la complète vérité…
Depuis ce mardi nous(les Belges) sommes quasiment aussi devenus des PIGGS, faudra adapter à PIIGBS et bientôt à PIIGBF.
Dissy, cher compatriote, pour arriver à prononcer ces nouveaux anagrammes tarabiscotés, que diable faudrait-il donc avaler de travers ? Ah, j’ai trouvé ! Des couleuvres…
Il y a donc « Récréation » au parlement EU.
Bonjour à tous,
J’aimerais être sûr de bien comprendre une chose:
Si un Etat émet 1 milliards d’obligations à 10 ans et que les prêteurs lui en donne un taux de 10%, l’Etat doit alors payer 100 millions par an, pendant 10 ans. Au bout des 10 ans, l’Etat doit rembourser les 1 milliards.
C’est bien ça ? S’il vous plait pas de réponse du genre « oui, en gros c’est ça », car je voudrais être sûr de comprendre exactement.
Merci d’avance à ceux qui répondrons !
Oui, c’est cela.
N’empêche qu’en plus, il y a un marché desdites obligations (vendables à tout moment), et que si le taux a tendance à monter (=nouvelles obligations ont un taux plus attractif), lesdites actions (plus anciennes, et à un taux moins attractif), baisseront, sur le marché.
Et inversement.
Ce qui est important, c’est le taux d’intérêt réel: je préfère emprunter à 12,5% quand l’inflation est à 10% (x1,25), plutôt qu’à 6%, quand l’inflation est de 1,5% (x4…).
« lesdites actions »: il fallait bien évidemment lire « lesdites obligations »….
Bruno,
Oulah ! très mauvais calcul… manifestement vous n’avez pas connu de périodes d’inflation, sinon vous sauriez l’effet que ça fait d’emprunter à taux fixe à 12,5 avec une inflation à 10 et de se retrouver 4 ou 5 ans plus tard avec une inflation ramenée à 3 ou 4% (ou mieux, inflation France 1981 : 13,4%; inflation France 1986 : 2,7%…).
Oui, c’est ça (pas en gros) : l’émetteur du titre paie un coupon annuel et à l’échéance, il doit rembourser.
Bien sûr, il ne rembourse pas avec de l’argent qu’il a mis de côté : dans les faits, il émet un nouveau titre dont le produit sert à rembourser le premier titre. C’est le roulement de la dette dont F. Leclerc a plusieurs fois fait état.
Oui, c’est cela. D’où l’importance cruciale de l’inflation. Si le prêteur anticipe une inflation de 2 % et qu’elle monte à 5 % en deux ans… le taux consenti de l’État passant de 3 % à 7 %. Je vous laisse faire le calcul de la perte de l’investisseur par rapport à attendre (vous pouvez prendre un taux d’actualisation de 3 %).
Merci pour vos reponses !
Encore une petite question: c’est quoi un taux d’actualisation concernant les obligations d’Etats ?
Un taux d’actualisation ne concerne pas que les obligations. Il sert à introduire dans le calcul la dépréciation subie par un montant monétaire du fait de sa disponibilité différée. Si ce taux est de 3 %, 100 € dans un an ne valent que 100 / 1,03, soit à peu près 97 (97,09). On peut ainsi ajouter 100 € dans un an à 100 € aujourd’hui et obtenir 197,09 €.
Un cas particulier est le taux actuariel, qui suppose une valeur uniforme au temps (ce qui n’est pas observé exactement sur les marchés). Au 15 novembre, d’après l’observation des marchés obligataires à 10 ans, il valait environ 3,67 %. On ajoute les dix versements en les divisant par 1,0367, 1,0367², 1,0367^3, etc. et l’on obtient la valeur actuarielle observée.
On peut ainsi comparer la valeur obtenue selon diverses hypothèses de placement différents.
Le QE qui vient…
http://www.zerohedge.com/news/presenting-deutsche-banks-pitchbook-ecb-go-all
Et pourquoi y aurait-il une fin? En se mettant à la merci du marché les États ont accepté les règles du jeu dans un rapport de force en leur défaveur. Après avoir eu des prêts pas cher façon subprime il est l’heure de payer les intérêts au vrai prix. Aie, ça c’était pas prévu, ça fait mal…
L’Allemagne va avoir très bientôt un choix à faire : soutenir l’Euro tel qu’il est, en acceptant un emprunt européen ou une monétarisation de la dette italienne (et espagnole voire française) par la BCE, ou quitter l’Euro pour créer une zone EuroMark (sans la France). Le choix coutera (très) cher quel que soit la solution choisie.
Quitter l’euro valorisera le patrimoine des allemands via un taux de change élevé pour l’EuroMark, qui par contre pénalisera les exportations, et inversement une perte de valeur pour l’euroSud, mais on ne demandera pas leur avis aux perdants, bien sur.
Soutenir l’Euro coutera plusieurs points de PIB à l’Allemagne, je doute que les allemands l’acceptent, mais bien sur on ne leur demandera pas leur avis. A moins qu’ils ne perdent leur élégance et ne s’invitent de force au Bundestag?
Les banques de la zone euro vont morfler dans tous les cas, et les états ne pourront pas les soutenir toutes.
Et ça c’est seulement si tout va bien, s’il ne se passe pas un « accident imprévisible », mort d’un chef de gouvernement, tremblement de terre important, cata nucléaire, hiver particulièrement glacial, effondrement du dollar, déstabilisation du proche-orient, prise de bec et bruit de bottes ici ou là, etc.
L’Allemagne et les pays du Nord prédateurs c’est bientôt fini.Ils auront vécu le plus longtemps possible sur les déficits des pays du sud.La facture arrive et cela sera perdant/perdant + récession voire dépression.
+1
Vu la récession qui s’en vient en Allemagne même pour l’année prochaine, il est clair que si l’Italie et l’Espagne venaient à plonger, les voisins vont le sentir passer, le vent du boulet …
Les Bisounours avaient prédit que les emplois de haut-niveau viendraient chez nous..Voir l’exemple Peugeot ..Mais ces capitaines de pédalo ne reconnaîtront jamais leur irresponsabilité!!!
Hollande est un hologramme…. images différentes selon inclinaisons.
Il y a autre chose qui m’interroge, c’est le silence de la faculté. Tant que l’on donne à ces professeurs du foin, ils s’en fichent. Un peu comme les médecins, on leur donne leur sous sous et ils vous foutent la paix.
Pour détendre un peu l’atmosphère, voyons plutôt un peu le bon coté des choses.
Soyez gentille Lisztfr, il a quand même fait l’effort de perdre quelques kilos ce n’est pas rien non plus pour le pays, moi par contre je prends des kilos, du jambon pas bon pour la ligne.
Pour ça que le message de la Pro Fait Scie à Gland-Doux se perd progressivement dans l’océan des mass médias. Mais quelle époque de bons à rien je vous assure. Et oui on trouve encore des gens qui veulent si peu se tuer à la tache pour le marché, si encore on pouvait mieux trouver le temps de les connaître, fréquenter, approcher, de les aimer, mais non vivement alors les prochaines sentences budgétaires histoire quand même de mettre un peu plus de gens mauvais et bien mal pensants au pas de l’oie, déjà tant d’estropiés et de malades dans les premières industries de croissance, quel monde de dingues, d’insensés, d’irresponsables.
Au sujet du silence de la Faculté faut savoir aussi que c’est du bon foin, qu’en dirait également le grand Hippocrate sur tous ces premiers professeurs de médecine bien vendus ? Tout devient si coûteux, machinal, inhumain, démotivant, démobilisant aussi bien les corps et les esprits de plus en plus résignés et sollicités à longueur de vie, comment voulez-vous alors que les peuples et les braves citoyens puissent mieux en retrouver enfin bref.
Etonnant de voir pas plus de gens, de virus, de microbes circulaient plus rapidement dans les hopitaux et les premiers bidonvilles de ce monde, bientôt peut-être dans l’empressement des corps et des enfants, on arrête pas non plus comme ça le grand progrès mercantiliste d’une meilleure sélection de l’espèce.
Sommes-nous bien encore des hommes ou des singes ?
Jérémie
Je vois que vous êtes au meilleur de votre forme, et ne me dites pas encore « Ah si vous saviez mon bon monsieur ! »
Laissez-moi goûter ce menu plaisir. Vous savez, ils sont si rares de nos jours 😉
Bravo Jérémy pour le symbole subliminal, la France doit faire son régime pour réussir son projet! 😉
Mais il a malgré tout mauvaise mine depuis qu’il a maigri, prémonition?
Certains soirs, sur ce blog, j’apprends beaucoup des commentaires.
D’autres soirs, j’ai l’impression d’une meute lâchée, cherchant à se faire les crocs sur tout ce qui passe.
Ce soir, sur l’Alboche en particulier.
Vous saurez tout sur le boche sur… Arte ! …quoi qu’il en soit, les noms d’oiseau fusent en désUnion Européenne…
Ne serions-nous pas plutôt des chiens jaunes, hagards, nerveux et désemparés… de ne trouver aucune meute quand les vautours volent bas, en bande organisée, pour nous voler le dernier os tout rongé qui nous reste…
Malheureusement, vous n’avez rien vu encore.
Pour poursuivre l’exploitation, la classe dominante
détourne la colère vers l’étranger.
Elle met en tête de gondole tous les arguments et politiciens
qui la défendent le mieux, adaptés à chaque segment du marché politique:
souverainistes, nationalistes, xénophobes et racistes.
SVP Arrêtez de pleurer pour les 5000 licenciés de PSA.
Bientôt ils seront pauvres, certes, mais ils auront surtout l’occasion de leur vie: penser Démerde, liberté et érudition, prendre le temps de réfléchir à leur vie, de s’organiser autrement, peut-être même en dehors des rapports salarial et marchand, ou alors de se révolter et de saboter la Défense, ou encore de s’occuper de leurs gosses…
Pourriez-vous sincèrement, ce plan social évincé, vous réjouir de la conservation de ces emplois? De vies dilapidées à s’abrutir dans la préservation du culte automobile, qu’elles que fussent leurs rangs ou pouvoirs d’achat associés? Sincèrement?
Encore moins d’efforts, camarades indignés par ces licenciements, et vous confondrez exploités avec privilégiés!
Arrêtez de pleurer pour les 5000 libérés de PSA! Bon sang!
Arrêtez de pleurer sur le chômage!
Le chômage n’est pas un problème, c’est même une solution!
Ma foi c’est aux licenciés qu’il faut demander leur avis, s’il sont d’accord avec vous très bien.
Je ne suis pas sûr qu’ils partagent votre enthousiasme pour le chômage, mais sans doute suis-je à côté de la plaque.
Petite mise au point..
Votre cerveau est un instrument à votre disposition et à chaque fois que vous vous voyez dans un miroir en disant ceci est mon corps, ma tête, mon, bras, ma jambe,…., le propriétaire du corps, qui n’est pas le corps (la propriété ne peut être le propriétaire) se manifeste..
Ou locataire du corps … ?
« Vous venez de toutes parts avec l’idée de chercher le Bouddha, de chercher la Loi, de chercher la délivrance, la sortie du Triple Monde, imbéciles ! Pour aller où ? » (Lin-tsi)
The Black Dog – Reverse Dorian Grey
http://www.youtube.com/watch?v=3x5ETKL2-10&feature=related
Du sang et des larmes en Grece
Des sacrifices en Italie
Et pour la France…Voila le programme : http://www.lepoint.fr/economie/le-programme-choc-du-patronat-pour-la-presidentielle-15-11-2011-1396628_28.php
Voici enfin le programme fantôme de l’UMP…
C’est la menace fantôme : Sarkvador à la manoeuvre (pour le compte de l’Empire) !
Et dire qu’Hobillande Kenadi n’est pas encore Jedï …
Que la force soit avec nous !!
le programme choc du patronat , la représentativité de celui-ci ? Baisser le cout de la masse salariale pour essayer de venir concurrencer des salariés d’Asie ben en voilà une connerie .Une entreprise n’existe qu’à travers ses salariés tout le reste n’est qu’illusion , salaire décent , ancienneté , prime sur les résultat , développement de nouveaux produits permettant une diminution du cout d’utilisation du dit produit , écologique et recyclable, voilà notre seule porte de sortie , l’augmentation ou la stabilisation de la marge ne doit pas se faire sur le coût salarial .Pour moi les 35h sans diminution de salaire c’était signer l’arrêt de mort des PME déjà limite en terme de marge. Un plaisir politique , sans autre forme de calcul ,qu’électoraliste. Quand on voit comment nos hommes politique cernent les problèmes économiques ,imaginez ce qu’il peut arriver dans le milieu industriel ,j’ai vu il y a quelques années des entreprises traverser des frontières départementales pour des exonérations de charges , des terrains voir des bâtiments gratuits , résultat concurrence déloyale par rapport à la PME enracinée dans son village , et en finalité disparition de la première arrivée a l’échéance de l’exonération ,voir plus grave des deux .
Ce qui se manifeste aujourd’hui (cf. l’article du FT : http://www.ft.com/intl/cms/s/0/c9efa9fe-0fb5-11e1-a36b-00144feabdc0.html#axzz1do42RitS), c’est la panique sur la dette souveraine de tous les pays de la zone euro sauf l’Allemagne: on ne parle plus de la Grèce ni même de l’Italie ou de la France mais des Pays-Bas, de l’Autriche et de la Finlande.
Ce qui est intéressant, c’est que nous arrivons (enfin!) au moment où la position allemande « orthodoxe » (la BCE ne doit pas être prêteur en dernier ressort, le financement de la dette des Etats par les banques centrales est inadmissible etc.), rappelée pas plus tard qu’avant-hier par le gouverneur de la Bundesbank, devient matériellement intenable.
Il n’y a plus que deux solutions : soit la zone euro explose en vol (et certains milieux, en Allemagne et ailleurs, y semblent prêts), soit, si elle doit continuer à exister, l’Allemagne doit manger son chapeau en acceptant que la BCE crée un océan de monnaie pour noyer la dette. Pour les allemands, c’est idéologiquement abominable, mais au fond pas plus que la nationalisation d’AIG ne le fut pour George W. Bush. Quand vous êtes en train de couler, si c’est votre pire ennemi qui vous tend la main, vous êtes bien obligé de la prendre.
Et puis au final et parce que cela n’est jamais assez pour les hommes et les femmes.
« … et pour comble de malheur, on entendra une trompette, selon le témoignage de la Sibylle, qui retentira du haut
du ciel. Il n’y aura point de cœur où ce triste son ne jette l’épouvante et le tremblement. Alors le fer, le feu,
la famine et la maladie servant comme de ministres à la colère de Dieu, se déchargeront sur les hommes qui n’auront point connu sa justice, sa patience, son amour, sa plus grande rigueur. Mais l’appréhension dont ils seront agités les tourmentera plus cruellement qu’aucun autre mal. Ils imploreront la miséricorde, et ne seront point exaucés ; ils invoqueront la mort, et ne recevront point son secours ; ils ne trouveront aucun repos ; dans la nuit, le sommeil n’approchera point de leurs yeux ; ils seront affligés par l’insomnie et par l’inquiétude du corps ; de sorte qu’ils fondront en pleurs, jetteront des cris, grinceront les dents, déploreront la condition des vivants et envieront celle des morts. La multitude de ces maux et de plusieurs autres, défigurera et désolera la terre, comme la Sibylle l’a prédit, quand elle a dit que le monde serait sans beauté et l’homme sans consolation5. » Lactance, Institutions divines, VII, XX, 3-4.
vraiment très inquiétant :
Qui sera le Papadémos français?
Panagiotis Grigoriou – Tribune | Mardi 15 Novembre 2011 à 18:01 | Lu 1935 fois
(anthropologue grec)
http://www.marianne2.fr/Qui-sera-le-Papademos-francais_a212537.html
Rappelons-nous le processus dans lequel l’Argentine était entraînée il y a dix ans ? Parfaitement identique à celui qui est appliqué aux Grecs actuellement. Et lorsque le peuple grec va finir par être rendu furieux par tant de violence à son égard, le gouvernement ne maîtrisant plus rien, fera t il,comme en Argentine, tirer sur le peuple pour le soumettre ?
En l’occurrence, moins que le peuple, ce fut la classe moyenne qui s’énerva un tantinet quand elle vit son argent pris en otage dans les banques. Cette même classe moyenne qui fustigeait peu de temps auparavant les pilleurs de supermarchés.
@ Messieurs Leclerc et Jorion,
Je suis bien sur un lecteur assidu de votre blog à ce titre je constate que malgré les explications excellentes sur les contradictions du système et sur les contorsions des dirigeants financiers et politiques de la zone euro, nul ne s’avance(vous, ici, à fortiori toujours très prudent) à « prédire » une date ( disons à 6 mois près ) pour nous dire quand le moteur va exploser et même s’il va exploser! Pour ma part, sans prétendre jouer les Cassandre, l’explication la plus raisonnable que je puise envisager et celle de la théorie du choc que Naomie Klein a si brillamment dénoncé dans son livre (théorie largement mis en pratique depuis plusieurs décennies par l’oligarchie financière et le complexe militaro-industriel par ailleurs très imbriqués l’un dans l’autre )
Comment ne pas ignorer que ce système à toujours eu de nombreuses marges de manœuvres pour sortir des crises que ses contradictions engendrent ( Bulles, Guerres, mesures drastiques contre les 99% des populations, c’est le cas aujourd’hui,la Guerre pourrait venir tantôt!)
Comment feindre d’ignorer avec qu’elle délectation, même si la mine contriste est de circonstance chez Sarkozy, Merkel, Fillon, Barnier, sans oublier les ministres du gouvernement et les soit disant experts des plateaux TV , en particulier ceux de Y. Calvi (dont les producteurs avaient réalisés à la demande de Sarko , son dernier show TV!)
Les voilà en Europe et surtout en France sur le point de réaliser tout ce qu’ils n’avaient pu faire depuis 65 ans!
Pressions sur les salaires, baisse du pouvoir d’achat, destruction des services publics, de santé d’éducation et des transports, Hold up sur les retraites. Sarkozy aujourd’hui traite de voleur les salariés du privé et du publics en congés de maladie ainsi que ceux qui prescrivent ces arrêts. l’Afep et le Medef de Mme Parisot ( qui rappelons le est aussi propriétaire de l’IFOP et au conseil d’administration de laBNP et de Michelin) en profitent pour demander que les prélèvements sociaux sur les salaires soit abaisser, en comparant ce qui ne peut l’être tant il est vrai que depuis trente ans le patronnât français en particuliers les entreprises du CAc 40 se gorgent de niches fiscales et sociales ( plus de 50milliards par ans!) ce qui bien sur les a rendues encore plus performantes au point que notre balance commerciales cette année va « exploser » aux environs de 80milliards de déficits.
Je crois qu’il faut aujourd’hui plus que d’essayer de « comprendre » (ce qui n’empêche surtout pas de ne pas le faire) c’est de dénoncer et d’appeler à la résistance car la meilleure façon de voir ce système exploser c’est de ne pas lui faciliter la tache!
Voila quelques mois parce que financer sa dette à 2%n’était pas un problème, Sarkozy et Fillon ( Mr Faillite) ne s’en sont pas privés eux qui l’ont accentués de plus de 500 milliards en 5 ans!
Les solutions existent pour contre carrer le projet néolibéral ( JPP Chevènement propose des solutions réalistes et courageuses, Mélanchon, Dupond Aignantvont dans le même sens avec les économistes attérés)
Il est grand temps, Messieurs Leclerc et Jorion, de prendre position et de participer à cela, même si ce n’est pas votre position préférée, vous préférez observer, combien de temps sans paraître suspect de connivence avec le système? Sur ce système mourra un jour certes mais l’urgence aujourd’hui c’est que le plus grand nombre s’y oppose.
Faut croire que les intellectuels sont à la remorque des syndicats…
Où sont les Bourdieu, Castoriadis, Guattari, Deleuze…
Et notre mémoire…
Tout le monde ne voulait plus être à la remorque du train, du grand cirque ambulant, tout le monde croyait bien faire, tout le monde faisait concurrence, tout le monde voulait se faire entendre, aussi bien le pauvre descendant de Jérémie toujours bon dernier de la classe parmi les premiers intellectuels de son temps. Hélas ils n’empêchèrent pas plus l’impensable où l’impondérable de se produire à la chaîne, putain il fait vraiment chier son monde le JJ et en plus de ça il devient vulgaire et grossier au sujet de nos plus précieuses. J’espère au moins que demain il pensera au moins à se retirer, histoire quand même de laisser les choses sérieuses aux gens sérieux.
Peu importe où cela se produira, quand cela se produira, mais cela se produira inévitablement dans un tel monde devenu à 85% matérialiste, comme l’aboutissement logique d’une très très grande erreur commise par les premières élites dirigistes de l’époque contemporaine.
Faut pas trop faire lumière et cupidité ça aveugle trop les yeux, ça fait pas moins ténèbres et autres faillites.
M. Jorion étant Belge, je ne vois pas comment il pourrait prendre parti dans la bataille présidentielle. Il est tout autrement pour M. Leclerc. Mon rêve serait le suivant : que les économistes hétérodoxes qui auraient acquis une certaine notoriété publient un manifeste de sortie de crise et qu’ils en fasse don aux politiques dont ils se sentent idéologiquement proches. Le parti politique ainsi doté aurait une légitimité supplémentaire pour peser au moment des élections. Le manifeste pourrait regrouper (sous l’égide de M. Jorion qui a acquis une respectabilité énorme depuis la crise des subprimes) des propositions émanant d’économistes tels que François Leclerc, Jacques Sapir ou Frédéric Lordon.
en voila une bonne initiative ! mais j’ai bien peur que ce soit un peu trop tard desormais.
Les économistes aterrés pourraient prendre l’initiative. Par exemple quelles sont les 10 mesures qui vous paraissent les plus urgentes?Aglietta, Généreux, Jorion, Lordon, Krugman, Stiglitz ont déjà écrit sur le sujet. Un manifeste commun pourrait permettre de relancer le débat et de peser sur les élections en France et ailleurs.
A dire vrai, j’étais à mille lieux de penser que je pouvais prêter le flanc à cette suspicion de connivence ! Mais je m’en tiens à dire que je ne connais pas la fin du film.
Et vous proposez quoi ? Les solutions existent… ah bon ?
Ces discutions purement financières m’évoquent toujours la phrase de Thomas Bernhard, à savoir qu’au moment de mourir une petite larve entre par les yeux, mais les chercheurs ne savent pas encore si c’est l’oeil droit ou l’oeil gauche.
a) Non, les marges de manoeuvre n’existes pas. La crise a démarré en 2008 cela fait donc 3 ans…
b) votre ton primesautier pour le moins, me parait un petit peu léger pour tout dire.
lisztfr : Ces discutions purement financières…
Au moment où un grand nombre d’européens trouvent normal que les états remboursent les dettes qu’ils ont faites « à leur profit » et espèrent que tout redeviendra comme avant une fois ces dettes remboursées, les discutions – même quand elles sont purement financières – qui montrent que ça n’est pas ce qui s’est passé, que le remboursement n’est pas possible et que toute façon ça n’arrangerait rien sont utiles.
Il est exact qu’une fois qu’on a l’impression d’avoir saisi l’essentiel, s’intéresser au détail des évènements peut lasser et/ou paraître une perte de temps. Le système est tellement complexe et basé sur des dissimulations qu’on ne peut pas prévoir l’enchaînement des prochaines étapes. Personnellement je regrette plutôt de ne pas trouver sur le blog plus d’informations sur « l’économie réelle » qui est l’aspect le plus directement sensible à tous (du moins tant qu’on peut encore utiliser sa carte bancaire) mais à chaque blog son domaine.
N’est-ce pas plutôt aux politiques de s’approprier les propositions du blog ?
En faisant le chemin inverse grand est le risque qu’à l’arrivée le soutien accordé à tel ou tel parti n’aurait été qu’un moyen de récupérer des électeurs sans faire grand cas des propositions elles-mêmes. Le jour où un chef de parti martèlera urbi et orbi les idées qui sont défendues ici, alors peut-être, mais pas avant.
J’ai beau être partisan du Front de Gauche, je ne pense pas qu’une prise de position partisane de la part des auteurs de ce blogue soit vraiment une bonne chose... Enfin, je n’en suis pas sûr. Je pense au contraire qu’il vaut mieux, à leur âge surtout (;p), garder une certaine distance à l’égard de tout cela et permettre à tout le monde de nourrir sa réflexion dans un cadre universel.
Ils font comme Saint Just: « Je ne suis d’aucune faction, je les combattrai toutes. »
J’avais cette discussion avec un Indigné, qui ne voulait pas entrer dans le combat des partis. Et j’étais d’accord avec lui sur le fait qu’il fallait conserver une société civile, avec des acteurs qui agissent comme citoyens, peuvent s’exprimer avec tel ou tel membre de tel ou tel parti (les Verts, le Front de Gauche, etc) sans pour autant trancher entre les différents acteurs, tout simplement pour garantir que les conditions d’un dialogue inter-partisan existent, qu’il y ait toujours ce « tiers » impartial quelque part.
Quant à la « connivence », toute personne censée ne peut croire que Messieurs Leclerc et Jorion en sont là. En quelque sorte, nous sommes dans la même équipe, mais nous ne jouons pas au même endroit.
Les Verts préfèrent s’entendre avec le PS plutôt qu’avec le Front de Gauche. En échange de leur vassalité, ils « marchandent » un minimum de 15 députés aux prochaines législatives. Leur avenir dans les assemblées serait beaucoup plus incertain avec le Front de Gauche ( il leur faudrait alors vraiment mouiller la chemise sans certitude de réussite ). De plus tout comme la gauche molle, il y a une écologie molle ; et qui se ressemble …
« Dans les temps de tromperie universelle, dire la vérité devient un acte révolutionnaire. » George Orwell
Pouvez-vous me dire si la décision d’interdire les CDS à nu en Europe aura une incidence sur la spéculation? Je précise ma pensée : sera-t-il possible d’y souscrire aux USA ou au Royaume-Uni?
La planète finance se moque des frontières !
Les investisseurs s’enfuient d’Europe, seule l’Allemagne résiste. Le financement de la dette française a passé la barre des 5% aujourd’hui, selon die Welt et Financial Times Deutschland.
Je n’ai pas trouvé l’information en français. Est-elle confirmée ?
Où donc avez-vous vu cette information dans le FT Deutschland ? Je ne la trouve pas.
Les 5 pct ce mardi c’est la Belgique,quelques minutes pour finir dans les 4.88 par la.
Par contre nouveauté Pays Bas, Finlande et Autriche sont un peu contaminés.
« Intérêts records pour la France.(titre) « Le rendement obligataire a momentanément dépassé les 5% » (début du paragraphe.).
« Rekordzinsen für Frankreich
Zeitweise überstieg die Rendite die Fünf-Prozent-Marke »
Ce texte a été étudié en cours de traduction économique aujourd’hui : les étudiants ont constaté une anomalie dans l’emplacement du titre. Dans son ensemble, le texte semble avoir été rédigé à la va-vite.
Comme Dissy le signale, ce doit être une coquille. Les personnes qui mettent les titres ne sont pas toujours les auteurs, m’a-t-on dit un jour aux Dernières Nouvelles d’Alsace.
Il doit s’agir de la Belgique, en effet.
Le spread français de 190 reste par contre alarmant. Celui de 200 pour l’Autriche pose question.
Voici un point de vue euro-béat sur la situation européenne:
http://www.leap2020.eu/GEAB-N-59-est-disponible-Crise-systemique-globale-30-000-milliards-USD-d-actifs-fantomes-vont-disparaitre-d-ici-debut_a8138.html
Entre autre les changements de pouvoir en Grèce et en Italie sont décrits comme très bénéfiques pour les grecs et les italiens.
Chacun son point de vue, moi il me semble qu’il y a quand même un problème avec la démocratie, mais je ne dois pas avoir chaussé les mêmes lunettes.
Extrait de l’article du LEAP2020 concernant la Grèce et l’Italie:
Ainsi un gouvernement d’unité nationale s’est enfin mis en place en Grèce (11), où il faut littéralement construire un Etat moderne doté d’un cadastre, d’une administration efficace et permettant aux Grecs d’être des citoyens « normaux » de l’Euroland et non pas des sujets d’un système féodal où grandes familles et église se partage la richesse et le pouvoir. Trente ans après son intégration sans conditions dans la Communauté européenne, la Grèce va devoir passer par une phase de transition de cinq à dix ans comme l’ont connue les pays d’Europe centrale et orientale avant leur accession à l’UE : douloureux, mais inévitable.
Ainsi, l’Italie est enfin parvenu à se débarrasser d’un leader typique du monde d’avant la crise caractérisé par son « bling-bling », son affairisme, son rapport sans scrupules à l’argent, son autosatisfaction tout aussi récurrente qu’infondée, sa main-mise médiatique, son eurocriticisme récurrent et son nationalisme de pacotille (12), et bien entendu sa libido débordante. Les scènes de joie dans les rues italiennes montrent qu’il n’y a pas que du mauvais dans la crise systémique globale ! Comme nous l’indiquions dans le GEAB précédent, nous considérons même que 2012 sera pour l’Euroland l’année de transition permettant d’entamer la construction du monde d’après … et non pas seulement de subir la déconfiture du monde d’avant la crise.
Finalement ça ira mieux chez nous lorsque J-C Trichet sera nommé par Bruxelles pour nous faire passer au monde d’après. Les processus démocratiques nationaux étant visiblement fondamentalement viciés par la démagogie et empêchant l’émergence d’ une fédération européenne. Annulons donc les élections de 2012, elle sont non seulement inutiles, mais contreproductives. Les français risquent en effet eux aussi de reconduire un Président « bling bling », même s’il fait des efforts.
Doit-on en déduire qu’il faut en passer par une phase de dictature technocratique, pour forcer le passage à une Europe Fédérale à économie libérale?
Ils sont toujours comme ça.C’est du Quatremer (libé) 10ème puissance ou de l’anti Daily Telegraph.
Mais de temps en temps ils voient assez juste sur certains points.
Pour faire bonne mesure un point de vue euro-sceptique sur la situation européenne, d’un chroniqueur anglais (Ambrose Evans-Pritchard)
http://www.telegraph.co.uk/finance/financialcrisis/8890144/Utopian-Germans-risk-full-blown-EMU-depression.html
AEP est aussi un agent du MI6 fils d’agent du MI6…ceci explique son atlantisme et anti Européisme.
Ce sont de bons journalistes, de bonnes analyses mais ils sont tout sauf neutres.
Faut aussi lire le Guardian un peu plus progressiste, enfin pour le RU.
J’ai moi aussi été choqué, mais pas vraiment surpris, par cette façon de passer par pertes et profits la démocratie.
Après tout le LEAP (Laboratoire Européen d’Anticipation Politique) monnaye ses conseils, entre autres aux investisseurs. C’est un laboratoire pas tout à fait indépendant.
C’est vrai que ce point est choquant. Mais par contre, je ne vois pas trop quels investisseurs ils conseillent; SI vous faites référence aux abonnés de la lettre mensuelle, oui, c’est clair, comme quelqu’un l’avait déjà dit sur ce blog: ils font des recommandations sur les cours des matières premières, pétrole…bonjour la morale.
Pour le reste, surtout quand ils invitent avec leurs anticipations, les états à envoyer les spéculateurs se faire empapaouter, par des décotes généralisées des dettes, là, j’acquiesce. Etant une européenne convaincue (j’ai voté non en 2005), je ne vois pas forcément leur position d’un mauvais oeil.
lou
En effet, je faisais allusion à La lettre confidentielle de LEAP.
Il y a dans la ligne éditoriale du site LEAP2020 un fort biais anti anglo-saxons, c’est leur droit.
Je pense avoir compris qu’ils sont pour une Europe puissance qui s’impose face au reste du monde, pour autant est-ce que la fin justifie les moyens, est-ce qu’il faut mettre entre parenthèse la démocratie au risque de la tuer pour atteindre cet objectif d’une Europe puissance de type fédéral ?
Personnellement j’ai dans mes jeunes années été un fervent supporter de l’idée des Etats-Unis d’Europe, idée développée par Victor-Hugo en son temps:
http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89tats-Unis_d%27Europe
Je suis plus réservé aujourd’hui, depuis que ce bel idéal a été récupéré par une bande de technocrates autistes et de banquiers sans foi ni loi.
Au fond de moi même je n’ai pas abandonné cet idéal, mais pour moi il ne pourra pas être atteint, s’il l’est un jour, sans l’assentiment des peuples. Tous les tyrans européens que ce soit Napoléon, ou Hitler qui ont essayé d’unir le continent par la force on provoqué de grands drames et ont échoués.
Aujourd’hui sous une forme plus économique que militaire heureusement, il semblerait que la tentation autoritariste revienne à l’ordre du jour chez les dirigeants et les bourgeoisies européennes, au motif que nous sommes plongés dans un conflit économique mondial entre grands blocs. Même s’il s’agissait de despotes éclairés, je pense que c’est une mauvaise voie, qui va provoquer de grands désordres et échouera elle aussi, qui plus est en discréditant au sein des peuples ce bel idéal dont parlait Victor-Hugo.
Donc je confirme que les commentaires assez satisfaits de LEAP2020 sur le regime change en Grèce et en Italie me reste en travers de la gorge.
Faire l’Europe avec les peuples c’est aussi faire l’Europe de la culture et non seulement par la contrainte économique, ils faut que les peuples apprennent à mieux se connaître.
D’ailleurs Jean Monnet, aurait dit je crois que si c’était à refaire il commencerait par la culture, ou en tout cas il n’oublierait pas la dimension culturelle.
Merci Joan pour ce tour d’horizon, je partage votre opinion sur ces démocraties, qui finalement n’en sont pas, il semblerait que nous chaussions les mêmes lunettes.(°!°)
Il y a dans la ligne éditoriale du site LEAP2020 un fort biais anti anglo-saxons, c’est leur droit.
Je pense avoir compris qu’ils sont pour une Europe puissance qui s’impose face au reste du monde, pour autant est-ce que la fin justifie les moyens, est-ce qu’il faut mettre entre parenthèse la démocratie au risque de la tuer pour atteindre cet objectif d’une Europe puissance de type fédéral ?
Personnellement j’ai dans mes jeunes années été un fervent supporter de l’idée des Etats-Unis d’Europe, idée développée par Victor-Hugo en son temps:
http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89tats-Unis_d%27Europe
Je suis plus réservé aujourd’hui, depuis que ce bel idéal a été récupéré par une bande de technocrates autistes et de banquiers sans foi ni loi.
Au fond de moi même je n’ai pas abandonné cet idéal, mais pour moi il ne pourra pas être atteint, s’il l’est un jour, sans l’assentiment des peuples. Tous les tyrans européens que ce soit Napoléon, ou Hitler qui ont essayé d’unir le continent par la force on provoqué de grands drames et ont échoués.
Aujourd’hui sous une forme plus économique que militaire heureusement, il semblerait que la tentation autoritariste revienne à l’ordre du jour chez les dirigeants et les bourgeoisies européennes, au motif que nous sommes plongés dans un conflit économique mondial entre grands blocs. Même s’il s’agissait de despotes éclairés, je pense que c’est une mauvaise voie, qui va provoquer de grands désordres et échouera elle aussi, qui plus est en discréditant au sein des peuples ce bel idéal dont parlait Victor-Hugo.
Donc je confirme que les commentaires assez satisfaits de LEAP2020 sur le regime change en Grèce et en Italie me reste en travers de la gorge.
Faire l’Europe avec les peuples c’est aussi faire l’Europe de la culture et non seulement par la contrainte économique, ils faut que les peuples apprennent à mieux se connaître.
D’ailleurs Jean Monnet, aurait dit je crois que si c’était à refaire il commencerait par la culture, ou en tout cas il n’oublierait pas la dimension culturelle.
J’ai vraiment l’impression que les américains essaient de noyer le poisson. Je ne serais pas étonné d’apprendre qu’ils faussent leurs statistiques pour faire monter la bourse (et rendre les européens responsables d’un « éventuel » carnage). Et Warren Buffet qui vient d’acheter des actions IBM pour montrer l’exemple, ça sent l’entourloupe!
La démocratie est-elle compatible avec une société technologique, basée sur des systèmes complexes dont seuls des experts ont une bonne connaissance du fonctionnement ?
Après la démocratie, nous y sommes déjà, c’est le gouvernement des experts: tant en économie, qu’en ce qui concerne le nucléaire ou les OGMs par exemple.
Le peuple n’existe plus, il est dissout dans le marché, le citoyen s’évanouit au profit d’un consommateur abruti par la publicité et la propagande officielle.
Comme un petit parfum de 1984…
Joseph Stiglitz: « L’austérité ne marchera pas ».
http://www.youphil.com/fr/article/04419-joseph-stiglitz-l-austerite-ne-marchera-pas?ypcli=ano
Aphatie se lâche !
«
http://www.rtl.fr/blog/aphatie/mystification-collective-15-11-7735292884
Attali se fâche ?
« Il faut REMBOURSER ! Il faut REMBOURSER ! »
Je rajoute ceci :
Banquiers boucs-émissaires, c’est pas nouveau, vieille rengaine, vieux comme la politique. Gagnant à tous les coups, de Méluche à Marine-hélas en passant par Sarkopte ou même Madeleine Linlin… comme de Chavez à Vaclav Klaus en passant par Merkel, Obama ou « l’héroïque » économiste-président d’Islande depuis… 15 ans, Olafur Ragnar Grimson…
Vigneron, vous voulez dire quoi ?
Intérêts élevés; Les spéculateurs votent contre l´Espagne, la Belgique et la France (journal Spiegel)
http://www.spiegel.de/wirtschaft/soziales/0,1518,797960,00.html
Chronique télévisuelle :
Excusez moi de venir poster sur le blog de Paul Jorion pour dire ce que j’ai à dire mais enfin cela a son sens tout compte fait. Car dans la foulée de la catastrophe anthropologique que nous vivons et de l’effondrement ontologique concomitant, on nous demande en plus de subir la présence de Michel Godet sur France 3 à l’émission » Ce soir où jamais « . Un comble vraiment ! Tandis que je regardais cette émission pour pouvoir entendre Jacques Sapir et Susan George de l’association ATTAC France, c’est Michel Godet qui a bavé sur l’écran. Trop, c’est trop.
Qu’il était consternant d’écouter chacune des stupidités de Michel Godet égrenée comme des perles du St Esprit ! Il braillait si fort sur le plateau télé de France 3 que Jacques Sapir et Susan Georges semblaient se tasser ou exploser sur leurs fauteuils respectifs. Cela m’a blessé une fois de plus de voir l’excellence en rabattre face à la bêtise incarnée.
Il est troublant tout de même que lorsque des gens de qualité sont invités dans une émission, on ressente parallèlement la nécessité inversée de lâcher un clown de service pour parasiter le débat et le détruire de fond en comble. Étrange masochisme répétitif qui fait l’essence de la télévision en plus de sa vacuité bien ordonnée.
Tout y est donc passé. Le speech réactionnaire d’une bêtise crasse à honteusement encore pris le dessus sur la clarté, la démonstration et la pensée équilibrée. Rien n’y a fait. Il a fallu se taper les sombres inanités de Michel Godet pendant que Rama Yade faisait son petit numéro d’hypocrisie en appelant à la taxation du capital via la taxe Tobin. Le spectacle ne faisait plus rire, on sentait trop la ficelle et l’odeur de sapin.
Pourtant Michel Godet a parfaitement joué sa partie. Il s’est réjouit du Putsch financier en Grèce et en Italie et a appelé à un gouvernement en France d’unité nationale. Cela fut un étrange moment. J’avoue en avoir été glacé. Que la stupidité soit sans gêne et qu’elle en appelle à la fin du débat démocratique m’a affreusement peiné. Pourquoi ? Non pas que je sois de petite nature mais parce que je sens bien que Michel Godet était un peu en service commandé. Il envoyait un premier ballon d’essai. Pour voir. Et personne n’a vraiment bronché.
Susan Georges est une sympathique personne mais elle semble désarmée devant les bulldozers de « la connerie humaine ». Jacques Sapir a pu s’exprimer pendant quelques minutes mais ce moment de grande clarté spirituelle a tout de suite été avalé par un second couteau qui servait de caniche de rabattage à Michel Godet. Lui -même en cheville avec Rama Yade. La boucle néolibérale fut ainsi parfaitement bouclée.
Pour couronner le tout, celui qui était censé représenter la Culture avec un grand C, Monsieur Jean – Jacques Annaud s’est conduit comme le dernier petit porteur d’eau du capitalisme financier et bien sûr … de Michel Godet ! Jean-Jacques Annaud censé incarner la Culture européenne dans ce qu’elle pourrait avoir de plus noble s’est conduit comme un tout petit rentier qui s’angoissait pour ses grosses économies et il en a appelé à l’austérité et au plan sadique de paupérisation généralisé. Il ne l’a pas dit tout à fait comme ça, mais sa démonstration pitoyable allait dans ce sens. Ce n’était plus le cinéaste que l’on voyait soudain, c’était le vieillard sénile qui compte ses petits sous pitoyables dans la cale tandis que le bateau fonce vers l’iceberg. On aurait dit Louis de Funes criant » ma cassette ! » ma cassette ! » Pauvre Harpagon cinéaste définitivement perdu pour l’art et l’esprit. Il me faisait penser à ces personnes qui demandent à Paul Jorion sur son blog ce qu’il pense du cours en bourse du métal précieux, si celui-ci va bien encore monter…
Michel Godet a applaudi aux banques, au nucléaire, au gaz de schiste, au OGM, à l’uniforme à l’école, au chômage de masse et à la politique qui va avec, il a craché sur Keynes et en a donc appelé à un gouvernement d’union nationale ( UMP- PS – FN ? ). Michel Godet en a appelé aux plans d’austérité en France sous inspiration et commandement Allemand pendant qu’un peuple qui n’a pas tout compris au film sent bien qu’on joue en bourse sa peau et ses os.
Pourquoi ce trop grand laïus de ma part ? Parce que nous assistons déjà au gouvernement de la peur. Une classe sociale bénie des dieux depuis trente ans tandis que la majorité des Français était à la peine, sent bien que le vent tourne. Timidement, mais il tourne. Alors les personnes nanties qui ont peur de tout perdre, intimident la majorité. Majorité du peuple entrevue chez elle comme une masse aveugle et facile à mener comme un troupeau d’élevage.
Mais avant de le conduire à l’abattoir ce bon peuple , il faut d’abord penser à le gaver et lui faire peur. C’est pourquoi on envoie Michel Godet sur tous les plateaux télés, parce qu’il saoule, parce qu’ il abrutit, parce qu’ il obscurcit, parce qu’il est efficace pour tout éteindre de ce qu ‘il nous reste encore de raison.
Remerciement à la modération.
Tout à fait d’accord …
F.Lordon explique très bien cette difficulté, il répond à la question d’un spectateur sur la participation à ce type d’émission …
http://www.marc-candelier.com/article-la-bas-si-j-y-suis-a-la-fete-de-l-huma-frederic-lordon-86314415.html
Hello,
J’attire votre attention sur le fait que ce monsieur intervient régulièrement sur RTL dans le cadre d’une émission qui s’intitule « on refait le monde ». Emission dans laquelle le Figaro se taille la part du lion (Rioufol, Thréard pour ne citer que ces deux là). Je vous épargne le florilège de ces apologistes du système. Ils sévissent quotidiennement. En face, une pâle opposition fait office de punching ball.
À la fin de l’émission, une langue de vipère (sic) est désignée par un vote des auditeurs et obtient un temps de parole sur l’antenne de la première radio de France. Inutile de vous dire qu’un « bon mot » sur les Roms ou un coup de gueule contre tous ces « assistés » mettant en danger la nation suffit pour décrocher ce petit lot.
L’émission dispose d’un blog, des amateurs ?
La distribution de ce mardi 15 novembre
Michel Godet, Professeur d’économie au Conservatoire National des Arts et Métiers
Anne-Sophie Mercier, Journaliste politique au journal Le Monde
Denis Tillinac, Ecrivain
Alberto Toscano, Journaliste Italien/ correspondant à Paris
La distribution de ce lundi 14 novembre
Elisabeth Levy, Rédactrice en chef du magazine Causeur
Alain Duhamel, Éditorialiste quotidien sur notre antenne
Joseph Macé-Scaron, Journaliste et écrivain
Ivan Rioufol, Éditorialiste au Figaro
Ce ne sont pas les seules configurations mais elles ont une fâcheuse tendance à se reproduire.
« Langue de vipère » du lundi Thrèard, du mardi Rioufol.
Lévy gagne également très souvent cette petite tribune.
À vos téléphones ?
la lumière peine toujours à se frayer un chemin dans la boue
Les Causeurs, Grandes Gueules et Langues de Vipère, même combat, victoire assurée pour les néocons de tout poil. Le règne de la Réactiophonie est advenu. Celui des néo-vieux-cons. Le temps ne fait rien à l’affaire chantait le Georges.
@ Jeff 16 novembre 2011 à 01:52
Et bien pour ce qui me concerne, j’apprécie Michel Godet qui sait faire preuve de simplicité, de pédagogie et de bons sens. Il intervient aussi dans C dans l’air, émission qui s’efforce de donner la parole à des experts de toutes les couleurs et notamment à Bernard Maris.
Je connais quelqu’un d’important pour le blog qui a plusieurs fois évoqué la possibilité d’un recours à un gouvernement d’union nationale
Préférez-vous une situation de Chaos national, éventuellement étendu à l’Europe et plus si affinité ?
@Jducac
Question idiote s’il en est : c’est un peu comme si vous nous demandiez de choisir entre la peste et le choléra.
Quant à la « personne importante sur ce blog », si vous faites référence à Paul Jorion himself, il s’agirait alors de ne pas interpréter une prévision comme un espoir. Les gouvernements d’Union Nationale n’ont en réalité d’uni que le nom. Sur le fond, c’est un amalgame au mieux hétéroclite, au pire contre nature, et vous savez aussi bien que moi qu’une seule chose risque de sortir d’une telle confusion de principes : de l’instabilité politique.
Comme les marchés ont horreur de l’instabilité, vous verrez que ceux-là même qui applaudirent hier à quatre mains au départ de Papandréou et Berlusconi, trouveront dès demain que les nouveaux ne sont pas non plus rassurants que les anciens pour leurs petites économies.
Fausse solution que tout cela.
@jducac
Pourquoi est-ce que je ne suis pas surpris que vous appréciez Michel Godet ?
Cher jducac, vous avez souvent dit que vous évitiez soigneusement de polluer votre merveilleuse et exemplaire expérience personnelle de toute influence néfaste des ignobles penseurs qui pervertissent les esprits sain(t)s.
Vous me voyez confus que vous n’appliquâtes point ce précieux principe à tous les ignobles penseurs, sans exception. Vous eussiez ainsi évité de n’ouvrir votre temps de cerveau disponible à d’effectivement avérés ignobles « penseurs » dont l’évocation du patronyme (de lui ou d’un autre Néo-con) restera probablement dans l’histoire de la pensée humaine comme une évocation métaphorique du freudo, reicho, lacano, trucmachino, complexo-malo-assumo, truc qui marche pas bien dans sa relation en soi et aux autres.
NB: l’usage affreusement prétentieux des formes précieuses de la grammaire française n’est présent ici qu’en hommage aux efforts d’un autre « grand penseur ». Par ailleurs, n’ayant qu’un vague souvenir de la dite grammaire, je suis à peu près certain d’avoir commis des fautes.
@ Martine Mounier 16 novembre 2011 à 13:12
Bonjour Martine,
Le n’ai connu qu’un seul gouvernement d’Union Nationale, celui de 1958. C’était le bon temps de ma jeunesse (je me suis marié en novembre). Je le prends pour un bon gouvernement qui nous a amené la stabilité institutionnelle de la 5ème république et une période de prospérité avec le lancement de grands programmes donnant à notre pays une stature encore honorable pour l’époque. Nous en profitons encore.
Les temps ont changé et c’est probablement au dessus du niveau national que l’union, si elle peut intervenir, pourrait être utile et efficace. Il s’agirait alors d’une union des nations s’instaurant au dessus des partis nationaux, laissant leurs dirigeants avec une hauteur de vue au raz des flots, se conduire comme des chefs de clans dans des cours de récréation.
Il reste à trouver l’homme ou la femme apte à traiter de ces questions qui me semblent surtout relever de considérations bassement matérielles plus que d’idéal politique. En attendant, il faut toucher le fond pour ressentir un besoin d’union. Il faut ravaler tous les orgueils partisans à leur rang d’insignifiance puis, pragmatiquement, tenter de rebondir.
Une politique d’accompagnement par du care ne peut pas nuire, mais ne constitue pas une solution. Comme vous m’avez convaincu qu’elle pouvait tout aussi bien être le fait d’un homme que d’une femme, tout le monde a sa chance….
Puisque sarkolito s’en réfère au CNR , il serait peut etre temps d’embaucher un nouveau « Marcel PAUL » …
@Jeff
Merci pour ce commentaire, je pense exactement la même chose, mais je n’aurais pas pu l’écrire aussi bien. Cette émission était lamentable. Rien que d’y repenser, je suis encore en colère…
@ Jeff
Bien vu.
Il n’ y a pas de meilleur moyen pour désactiver une contribution que de mettre à ses côtés un faux ami (sorte de trou noir conceptuel).
Quand on met dans » votre camp », de votre côté de la scène médiatique , ce type de masse (négative), c’ est pour diluer votre conception, ou la faire dérailler (la corrompre ).
Il ne faut pas vivre trop intensément les sentiments générés par un spectacle, sinon on devient maboul. Il faut voir ces trucs comme ce qu’ ils sont : des oeuvres artistiques très réalistes.
http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Dramaturgie
@Jeff
Merci. Je n’ai pas vu l’émission (je vis sans télévision depuis 1999…) mais, je ne sais pas pourquoi, ça fait du bien de lire ça. Enfin si, je sais pourquoi, mais je ne le dirai pas forcément sur un blog accessible à tous.
un peu d’économie fiction, ce serait rigolo : racontez-nous messieurs Jorion et Leclerc, ce qui se passerait si un gouvernement Hollande + FDG + Verts déclarait que la dette souveraine était annulée et les sommes dues considérées comme un impôt non perçu sur la fortune et les transactions financières, encaissé retro-activement ?
autre chose : puisque gouvernements, banques et industries se retrouvent simultanément sur le marché du crédit, entrainant une hausse des taux d’intérêt, qui va produire la liquidité (autrement dit, qui dispose des liquidités pour prêter, et où ces liquidités se trouvent-elle ? Pas dans les banques, donc où ?)