UN AUTRE G20 POUR RIEN ? OU BIEN… OU BIEN…

Ce texte est un « article presslib’ » (*)

Bien sûr, trois quarts au moins du temps qui aurait pu être consacré aux objectifs prédéfinis du G20, l’ont été plutôt à éponger les sueurs froides suscitées par la fronde initiale de Georges Papandréou (dont on saura cette nuit à minuit s’il est toujours carrosse ou est redevenu citrouille) et à tenter de maîtriser le dérapage de l’Italie (dont le prix d’un sauvetage éventuel dépasse et de loin les fonds disponibles dans la caisse du Fonds Européen de Stabilité Financière), et l’aboutissement de ce sommet en termes de résultats tangibles est certainement l’un des plus décevants des récents G8 et G20 (même si ceux qui l’ont précédé ont fait que la barre est désormais placée très très bas). Et pourtant, l’on constate comme un frémissement qui oblige à se poser la question : en viendrait-on finalement à prendre le taureau par les cornes – du moins sur le papier ?

C’est que même si les réponses apportées sont inadéquates, les questions posées semblent enfin baliser le problème dans son ensemble. En particulier pour ce qui touche à la reconstitution d’un ordre monétaire international – le plus récent étant né à Bretton Woods en 1944 et étant mort de sa belle mort en 1971 par une décision unilatérale du président Richard Nixon.

Les cotisations au Fonds Monétaire International – et donc le poids décisionnel des nations contributrices – représenteront désormais, et toujours davantage, le véritable poids économique des nations. Ceci signifie que l’on émerge enfin d’une hiérarchie de la puissance fondée sur l’ordre politique hérité de la guerre froide, pour entrer dans une nouvelle logique : celle de la réalité économique présente.

Ceci ne ferait qu’entériner bien entendu le déplacement d’un certain arbitraire vers un autre, si ne se dessinait pas en filigrane, comme l’ordre monétaire à venir, celui proposé sans succès par John Maynard Keynes en 1944, qui vise lui à une pacification des relations économiques entre nations. Va également dans ce sens d’une pacification, le fait que les aides financières ponctuelles accordées par le FMI à des pays en difficulté, ne seront plus nécessairement associées à l’obligation pour les bénéficiaires de se couler dans le moule ultralibéral qui était devenu l’image de marque du FMI : réductions budgétaires imposées dans des domaines aussi futiles du point de vue des marchés que l’éducation ou la santé par exemple. Encore que, comme l’ont montré des événements récents, la diète imposée au peuple grec relève toujours de la même philosophie hayékienne, de la confirmation dans ses droits du nouvel ordre féodal fondé sur une aristocratie de l’argent.

Va-t-on suffisamment vite dans la bonne direction ? Évidemment non, et l’écroulement final aura lieu bien avant que l’on n’atteigne les échéances fantaisistes par leur optimisme que le G20 mentionne dans son communiqué final : 2013… 2015… 2016…, mais ce qui s’esquisse cependant, c’est une prise de conscience « conceptuelle » : que c’est le cadre-même qu’il s’agit de changer, et que les rafistolages au sein d’un ordre caduc pris comme argent comptant ne déboucheront plus jamais sur rien.

Mine de rien, c’est le constat de la fin de l’hégémonie américaine qui se lit dans ce communiqué final d’un G20 caractérisé par ailleurs par son encéphalogramme plat. Ce n’est pas grand-chose peut-être, mais à l’échelle de l’histoire, ce n’est certainement pas rien.

(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction numérique en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.

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149 réponses à “UN AUTRE G20 POUR RIEN ? OU BIEN… OU BIEN…

  1. Avatar de Grégory

    (dont on saura cette nuit à minuit s’il est toujours carrosse ou est redevenu citrouille)

    Ah j’aime bien ça. J’aime bien.

    1. Avatar de Charles A.
      Charles A.

      Il en restera quelquechose d’utile:
      Le sommet des peuples, contre point africain du G20
      http://www.forumdespeuples.org/spip.php?article413

      1. Avatar de d0d01
        d0d01

        Ressouvenir à propos d’un’ p’tit’ dette qui monte, qui monte :
        http://www.youtube.com/watch?v=DbqyXxqcOPE&feature=related

      2. Avatar de Papimam
        Papimam

        Merci Charles pour cette vidéo, c’est énorme, que de vérités, de leçons aussi.
        Cela me rappelle à 2 collègues de secondaire avec lesquels j’avais accompli 1 année commune et dont je garde un souvenir ému. L’un d’entre eux serait même devenu, un temps, ministre.
        Burkina Fasso ; pays intègre. Il s’appelait avant Haute Volta, est t’il pour autant devenu intègre !

    2. Avatar de jérôme
      jérôme

      @ Grégory,

      Bonsoir,

      Bé alors, fini les BD chez paul ?

      Nom d’un chat, les mouches effraieraient-t-elles vôtre humour que vous ne la preniez illico et crayon dardé vers le trait d’union manquant ?

      Perlimpimpin et carabistouilles ?

      SAINT ACHILLEUS, EVEQUE DE LARISSA
      Achilleus, ce grand Hiérarque et Thaumaturge, naquit en Cappadoce. Il participa au Premier Concile Oecuménique de Nicée en 325, où il ridiculisa les hérétiques, et tant par son érudition que par sa sainteté, il commanda un grand respect. Prenant un morceau de rocher, Saint Achilleus cria aux ariens : « Si le Christ est une créature de Dieu, comme vous le dites, alors dites ‘que de l’huile coule de ce roc’. » Les hérétiques restèrent silencieux et étaient surpris d’une telle demande de Saint Achilleus. Alors le Saint reparla et dit : « Et si le Fils de Dieu est égal au Père, comme nous le croyons, alors que coule l’huile de ce roc. » Et en effet, à la surprise générale, l’huile en coula. Saint Achilleus s’endormit dans le Seigneur en paix à Larissa en 330. Lorsque le roi macédonien Samuel conquit la Thessalie, il transféra les Reliques de Saint Achilleus de Prespa sur une île dans un lac, qui porta dès lors et jusqu’à nos jours le nom d’Achilleus ou Ailus.

      Un grecs orthodoxe qui par son interpellation sur des problèmes idéologiques obscurs aujourd’hui réussit à attendrir les bons ariens et faire miraculeusement couler la liquidité et pourquoi pas trés sainte huile du roc desséché. Au Concile de Nicée..cet’là tu peux pas ne pas la faire arf !

      L’égalité du père et du fils, une vieux roc de liquidités momifiées à attendrir…mouais ?

      http://fr.wikipedia.org/wiki/Guy_Fawkes_Night

      http://www.lepoint.fr/monde/grece-papandreou-demande-la-confiance-pour-demissionner-04-11-2011-1392442_24.php

      Le juste prix de nos représentants….c pô juste ?

  2. Avatar de juan nessy
    juan nessy

    Et si on délèguait PSDJ au prochain G21 ( G20 + le blog ) ! ?

    1. Avatar de idle
      idle

      Excellente idée!

      1. Avatar de Tikarol
        Tikarol

        mais avec traducteurs alors !

  3. Avatar de Anatine Shan
    Anatine Shan

    Et l’on saura cette quinzaine si la guerre entre l’Iran et les US et leurs affiliés aura lieu avant la fin de l’année….

    1. Avatar de sp
      sp

      Les Etats-Uniens n’en ont plus les moyens, de plus les Iraniens auraient l’idée surprenante de ne pas accueillir dans l’allégresse les bombes civilisatrices de la plus-grande-démocratie-du-monde.

      1. Avatar de RV
        RV

        Oui c’est vrai ils n’ont que 700 000 hommes en armes de par le vaste monde . . .
        Et depuis quand consulte-t-on les citoyens avant de les bombarder ?

      2. Avatar de RIOU René
        RIOU René

        Les Moyen-Orientaux qui refusent les bienfaits de la démocratie selon Bush 1,2 et 3 pourraient bien rester de marbre face à l’intimidation des commis de la haute finance. Les protagonistes de cette affaire ont tous le dos au mur et la gâchette facile. Le pire n’est jamais certain, mais la menace grandit de jour en jour.

  4. Avatar de edith
    edith

    C’est peut être le premier G20 où les balises ont été posées.

    Il me semble assez évident que le nouveau système financier est en route, sans doute par le biais du FMI, dans l’escarcele duquel l’aide financière chinoise va aboutir.

    J’imagine que l’on voit les prémices de ce que l’on appelle le monde multipolaire, le coup d’envoi ayant été donné par les Chinois à travers le couple Merkelle/Sarkozy, obligeant ainsi les Américains à avancer d’un pas vers la multipolarité.

    La gouvernance mondiale se met en place, pour autant je ne suis pas sûre qu’elle soit en faveur des 99 % des habitants de cette planète.

    1. Avatar de edith
      edith

      rectification : système monétaire à la place de système financier.

  5. Avatar de Le Yéti

    « Et pourtant, l’on constate comme un frémissement qui oblige à se poser la question : en viendrait-on finalement à prendre le taureau par les cornes – du moins sur le papier ? »

    Bon, retenons l’expression « sur le papier ». Parce que je viens de le lire, le communiqué final de ce G20, et franchement je n’y ai vu… que le papier des déclarations d’intentions habituelles.

    Ah, ces promesses
    – de « stratégie mondiale pour la croissance et l’emploi » ;
    – de « système monétaire international plus stable et plus résilient » ;
    – de « réformer le secteur financier et [de] renforcer l’intégrité du marché » ;
    – de « s’attaquer à la volatilité des prix des matières premières et [de] promouvoir l’agriculture » ;
    – d’ « améliorer les marchés de l’énergie et [de] poursuivre la lutte contre le changement climatique ;
    – de « faire face aux défis du développement  » ;
    – d’ « intensifier notre lutte contre la corruption » ;
    – de « réformer la gouvernance mondiale pour le XXIème siècle ».

    NB : je ne fais que recopier dans l’ordre et en totalité l’intitulé des différents chapitres du communiqué final… à l’exception d’un seul, celui qui m’a paru le plus crédible :
    – « Éviter le recours au protectionnisme et renforcer le système commercial multilatéral »

    1. Avatar de Contempteur
      Contempteur

      Tu aurais pu ajouter :
      « des réformes destinées à accroître la demande intérieure, associées à une plus grande flexibilité des taux de change ».
      Adieu les services publics et vive la spéculation sur les taux…

      1. Avatar de vigneron
        vigneron

        @contempteur
        non, ça n’a pas grand chose à voir, c’est juste un message personnel à l’attention des chinois, qui s’en contrebalancent, sauf que la prise en compte du poids réel du yuan dans les échanges mondiaux au sein du FMI est à cette condition…
        « Nous sommes convenus d’actions et de principes qui contribueront à recueillir les fruits de l’intégration financière et à renforcer la résilience à la volatilité des flux de capitaux internationaux. Ceci comprend des conclusions cohérentes pour nous guider dans la gestion des flux de capitaux, des cohérentes pour nous guider dans la gestion des flux de capitaux, des principes communs de collaboration entre le FMI et les accords financiers régionaux et un plan d’action concernant les marchés obligataires en monnaie locale. Nous reconnaissons que la composition du panier du DTS doit continuer à refléter le rôle respectif des devises dans le système commercial et financier international. L’évaluation de la composition du DTS devra être fondée sur les critères existants et nous demandons au FMI de les clarifier davantage. Pour tenir compte de l’évolution au fil du temps du rôle et des caractéristiques des devises, la composition du panier du DTS sera révisée en 2015, ou plus tôt, au fur et à mesure que les devises respecteront les critères définis pour intégrer le panier. »

      2. Avatar de Contempteur
        Contempteur

        @Vigneron

        Oui, ton explication me paraît crédible.
        Les chinois vont sans doute ajuster sans tarder leur économie à ces impératifs catégoriquement exigés…

      3. Avatar de schizosophie
        schizosophie

        @vigneron
        L’échéance 2015, ça sent l’agenda, devenu extra-européen du point de vue européen même, transat et DTS, donc plan sur comètes de l’avaleur-travail à la mesure des échéances urbanistiques de, par exemple, le Grand-Paris. « Je le note ! » comme disait l’autre Léotard (… que jamais du Gaccio-World-Cie d’la télé) de déjà d’antan. Comme on ne peut pas lutter, il faut… nolens volens. Quand les efffets de leur mondialisation fait flipper les mondanités itou, le temps de la dialectique revient, sans solutions préconçues. Veau-s’y faire ! Le roi n’est pas seul à être nu. Ni pas Cr, on n’a pas l’choaurd (niark, niark), c’est l’hôte qu’a commencé. C’est pas de gaîté de coeur, c’est comac, chaud devant, Marcel. A la tienne.
        @contempteur
        Pas que les Chinois, c’est le message du palais mondial de ces derniers jours hystériques. « Interconnectés » qu’il a dit, Obazy. Faire avec ou sans (Jorion dirait « ou sang », mais c’est pas nous qui décidons, pour l’heurt).

      4. Avatar de Contempteur
        Contempteur

        @Schizosophie

        Bien ce qu’il me semblait…
        « c’est pas nous qui décidons, pour l’heurt »…Rappelle-moi ce qu’on disait déjà, au temps où Sarkozy n’était même pas une très mauvaise idée de la droite des fouilles, sur l’humour et le désespoir…

  6. Avatar de Piotr
    Piotr

    En résumé on va dans le mur,mais dieu soit loué,comme dirait le père de La Morandais ,on est bien parti pour changer de cadre,je ne sais pas trop ou on va l’accrocher, mais bon…

  7. Avatar de Cyberpipas
    Cyberpipas

    Paul Jorion vous êtes de mauvaise foi! Vous omettez sciemment les déclarations de la plus haute importance faites en cette fin de G-20 à l’encontre des paradis fiscaux, ou pour une taxation des transactions financières. 8)

    La brigade anti-criminalité chez les cols blancs monégasques ou la légion d’honneur pour Denis Robert ne sont hélas pas au menu.

  8. Avatar de Pas glop
    Pas glop

    Le géant du courtage en matières premières et produits dérivés, MF Global Finance, a déposé son bilan ce 31 octobre en raison de son exposition à la dette publique européenne à hauteur de 6,3 milliards de dollars , dont plus de la moitié à l’Italie et plus d’un milliard à l’Espagne

    Huitième plus grosse faillite des Etats-Unis depuis 1980.

    Silence radio. Très peu d’écho.

    1. Avatar de Glop Glop
      Glop Glop

      D’aucuns n’hésitent pas à affirmer que le « coup de projecteur médiatique » sur Papandréou n’a d’ailleurs servi que ce but : occulter cette faillite de MF Global Finance. Le mécanisme des évènements déclencheurs de paiement qui a présidé à la faillite ne va pas s’arrêter là. Dommage que Pujadas n’ai pas eu la présence d’esprit de poser la question à Mr Obama ::)

      1. Avatar de Tikarol
        Tikarol

        Ah ! Enfin un peu de morale dans ce monde de brutes

      2. Avatar de vigneron
        vigneron

        Glop glop,

        D’aucuns n’hésitent pas à affirmer que le « coup de projecteur médiatique » sur Papandréou n’a d’ailleurs servi que ce but : occulter cette aillite de MF Global Finance.

        Qui c’est « d’aucuns », à part Glop Glop bien sûr ? Pas Glop ? Pas glop.

      3. Avatar de renou
        renou

        @Vigneron, un peu de charité pour les aveugles qui lisent dans les événements ce qu’ils appliquent dans leur vie, le calcul…

      4. Avatar de Papimam
        Papimam

        Silence radio peut être mais plusieurs articles dans le Monde dont le plus éloquent :
        « Jon Corzine ou la chute d’un financier sans scrupules » (réservé aux abonnés).
        L’article est signé par les 2 pro du Monde sur le sujet : Marc Roche et Sylvain Cypel
        « A 64 ans, l’ancien gouverneur du New Jersey est responsable de la plus grosse faillite à Wall Street depuis Lehman Brothers. Le patron de la société de courtage MF Global est l’archétype du spéculateur ».
        Sacré bio où l’on dissèque les arcanes de ces financiers avides, celui ci particulièrement, il voulait concurrencer Paulson de GS. Comme la grenouille ou le crapeau qui …..

  9. Avatar de liervol
    liervol

    L’administrateur chargé du dédommagement des victimes de Bernard Madoff réclame près d’un milliard de dollars à BNP Paribas.

    Dans sa plainte déposée jeudi auprès du tribunal des faillites de Manhattan, l’administrateur Irving Picard explique qu’un « feeder fund » de Madoff baptisé Harley International, basé aux Iles Caïman, a en 2008 transféré 975,5 millions de dollars à BNP Paribas Arbitrage SNC, une filiale de la banque française.

    Picard ajoute qu’il a bénéficié en novembre dernier d’un jugement favorable contre Harley mais n’a pu récupérer une somme de 1,07 milliard de dollars dont il était redevable par cette décision.

    Il ajoute que le droit fédéral des faillites et les lois de l’Etat de New York l’autorisent à récupérer ces 975,5 millions de dollars transférés à la banque française.

    BNP Paribas juge dans un email cette plainte sans fondement et ajoute qu’elle entend se défendre énergiquement.

    Picard a déposé dans les 1.050 plaintes au nom d’anciens clients de Bernard L. Madoff Investment Securities. La plainte déposée contre BNP Paribas est l’une des ses plus lourdes à l’encontre d’une banque et impliquant un feeder fund de Madoff.

    L’administrateur a dit qu’il avait recouvré jusqu’à présent 8,7 milliards de dollars pour les victimes de Madoff.

    Jonathan Stempel, Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Catherine Monin

    1. Avatar de Boson
      Boson

      Les victimes de B. Madoff sont largement victimes de leur cupidité …Pensaient avoir des rendements à 20 % ?
      Bêtise et manque de clairvoyance !

  10. Avatar de Sylvain
    Sylvain

    Il y a plus d’un carrosse en passe de redevenir citrouille, au vu du calendrier électoral européen…
    On peut donc sans crainte considérer que les « prises de conscience » s’énoncent en termes purement performatifs, par des dirigeants-candidats pour qui « dire » c’est faire (campagne}

  11. Avatar de fathi
    fathi

    Bonjour ,
    Merci Paul pour cet article.
    Je voudrais savoir comment est il possible de mettre en place concrètement ce qui a été préconisé par Keynes en terme de chambre de compensation internationale?
    Est ce que les BRIC accepterons de perdre leur « future » revanche sur les maîtres d’aujourd’hui?
    Enfin, concernant « l’écroulement final » est ce que vous parler du point de vue américain? ou occidental ou l’économie mondiale?

    Ps : J’étais à la manifestation anti-G20 à Nice et je n’ai pas senti un espoir collectif, juste de la souffrance, de la dignité et parfois de la colère chez certains.

    1. Avatar de Tikarol
      Tikarol

      Fathi,
      çà commence forcément comme çà …

  12. Avatar de Cavalier Ponzi
    Cavalier Ponzi

    Les Usa ne veulent ni d’une taxe financière, ni que les émergents n’obtiennent leur juste place au Fmi en fonction des capitaux qu’ils apportent. Maigres avancées en effet.

  13. Avatar de Nerima-kun
    Nerima-kun

    « Fin de l’hégémonie américaine » …dans le détail, on en est encore loin…
    Ce « détail » s’appelle Julian Assange, je ne suis pas sûr qu’on en ait parlé encore ici, c’est pourtant un même continuum : il y a certes de belles proies pour le Léviathan (l’euro, la Grèce) mais il n’y a jamais de trop petite proie pour le monstre froid …échaudé par les « leaks ».

  14. Avatar de baillergeau
    baillergeau

    L’ordre monétaire proposé par Keynes en 1944 ne serait plus renvoyé aux calendes grecques.
    La réalité économique présente pourrait présider au fonctionnement du FMI.
    Les aides financières accordées par le FMI ne seraient plus associées à l’obligation pour les bénéficiaires de se couler dans le moule ultralibéral.
    Ces constats positifs exposés dans ce papier mériteraient un travail de vulgarisation qui éviterait que l’attaque démagogue des structures internationales ne soit confondue avec celle de leur usage.

    1. Avatar de Cyberpipas
      Cyberpipas

      Ouais et ben en attendant de voir ce nouveau FMI d’un monde meilleur, on a vu de quoi était capable l’ancien. De plus, ce FMI 2.0 se referait de facto dans le moule néo-libéral de notre époque, ce qui invite à la plus grande circonspection structuraliste.

    2. Avatar de Nerima-kun
      Nerima-kun

      J’ai l’impression qu’il n’y a plus grand chose à faire, qu’aller de crise en crise, et de clash en guerre… la classe qui nous gouverne est trop acquise, corps et âme, au néolibéralisme TINA (même ceux qui n’en sont pas issus, cèdent aux sirènes ; ex. naguère Lula au Brésil).
      Il faut attendre un renouvellement de génération, pas moins…
      Mais …le temps n’attend pas, le temps de la faillite et de l’oppression…
      l’autre temps, aussi, n’attend pas ; et c’est le pire…
      (y a-t-il eu seulement un mot sur cette menace ultime au G Vain ?)

  15. Avatar de Moi
    Moi

    « Ceci signifie que l’on émerge enfin d’une hiérarchie de la puissance fondée sur l’ordre politique hérité de la guerre froide, pour entrer dans une nouvelle logique : celle de la réalité économique présente. »

    Tut, tut, les divisions de blindés prévaudront toujours. Et si celui qui en possède tombe à sec, il se servira sur la bête. Nunc et semper.

    1. Avatar de vigneron
      vigneron

      Tut, tut, les divisions de blindés prévaudront toujours.

      On retrouve avec délectation l’esprit rafraîchissant de l’éternel amoureux du dialogue, de l’infatigable défenseur de l’État de droit, du chantre de la coopération et du multilatéralisme, de l’héroïque gardien des institutions pacifiques…

    2. Avatar de Lien
      Lien

      Sans pétrole à mettre dedans?

  16. Avatar de Pierre
    Pierre

    Un signe de la fin de l’hégémonie américaine, ne serait-il pas de pouvoir tutoyer son pote « Barack » au cours d’une intervention télévisée quand on n’est qu’un petit sous-préfet ?
    Mais je dois être terriblement vieux jeu…….. You know .
    Au fait, comment traduit le traducteur dans l’oreillette ? You or You ????

    1. Avatar de Tikarol
      Tikarol

      Il n’a pas toujours le choix.
      « M’avez-vous vu » , par exemple , nous plonge dans des abîmes de perplexité.
      Alors que « m’as-tu vu  » fonctionne tout de suite très bien.

    2. Avatar de vanishing point
      vanishing point

      thou….

  17. Avatar de jean louis senior
    jean louis senior

    Mièvrerie ce soir à la télé…
    Tristesse.
    Bon sens quand même pour Paul Jorion ? Il vous faut être bien optimiste ou encore ému de commisération. Et pourquoi pas d’ailleurs ?
    Là ,vraiment,ce soir après ces conclusions très provisoires,je pressens amertume,déception et « lâchage » des « Coachs » de tous bords.
    A qui irons nous???
    Parce qu’en effet ça sent plus que jamais le sapin.
    Et ,ici ,dès lundi,on nous remet une couche !
    Donc une autre histoire « grecque »,puis tout proche une histoire « italienne »…
    IL y aura foule aux funérailles des mondialisés d’office.

  18. Avatar de RIVA MARC
    RIVA MARC

    Bonsoir Paul.

    « Ceci ne ferait qu’entériner bien entendu le déplacement d’un certain arbitraire vers un autre. »

    –Un arbitraire certain– serait plus juste vers un autre aussi certain.

    « celle de la réalité économique présente. » On peut rajouter et fabriquée.

    « Mine de rien, c’est le constat de la fin de l’hégémonie américaine qui se lit dans ce communiqué final d’un G20 caractérisé par ailleurs par son encéphalogramme plat. Ce n’est pas grand-chose peut-être, mais à l’échelle de l’histoire, ce n’est certainement pas rien. »

    L’avenir de la Grèce n’est déjà plus européen, il sera américain, les dollars vont y couler à flot, la base aéronavale de Sounda bay en Crète est une priorité géostratégique.

  19. Avatar de Hououji Fuu

    Une question :

    Ceci ne ferait qu’entériner bien entendu le déplacement d’un certain arbitraire vers un autre, si ne se dessinait pas en filigrane, comme l’ordre monétaire à venir, celui proposé sans succès par John Maynard Keynes en 1944, qui vise lui à une pacification des relations économiques entre nations. Va également dans ce sens d’une pacification, le fait que les aides financières ponctuelles accordées par le FMI à des pays en difficulté, ne seront plus nécessairement associées à l’obligation pour les bénéficiaires de se couler dans le moule ultralibéral qui était devenu l’image de marque du FMI

    Y a-t-il donc dans les déclarations finales quelque chose qui va dans ce sens ? Les commentaires que j’ai pu lire sur le site du Guardian qui couvrait en ligne étaient pourtant assez clairs sur le néant qui ressortait de ce G20. Alors, un virage vers une politique qui est pourtant à l’opposé de tout ce qui a été prôné et imposé, depuis les pupitres mêmes de ce G20 où Merkozy a ordonné à la Grèce de bouffer de l’austérité pour des années en crevant la misère… Désolée, mais je me sens un peu perdue, là. Ca ne cadre pas, et me semble totalement incohérent par rapport à ce qui se passe en réalité.

  20. Avatar de Pierre
    Pierre

    Les affaires continuent pendant les travaux…..
    « Le liquidateur chargé de récupérer des fonds pour les victimes de l’escroc Bernard Madoff a porté plainte contre la banque française BNP Paribas, l’accusant de receler 975,46 millions de dollars placés par le fonds rabatteur Harley International, basé aux îles Caïman. »
    http://www.boursorama.com/actualites/affaire-madoff-le-liquidateur-reclame-975-m-usd-a-bnp-paribas-arbitrage-3740acd8df8fb37dfe2125509d92b743

  21. Avatar de logique
    logique

    En tout cas, je pense qu’il y a moins a craindre du coté américain, il viennent de comprendre que bousiller l’europe leut coutera la peau des couilles, si il leur en reste. Les pourparlés vont donc pouvoir commencer et le maintient du systéme, par le nouveau gourvernement mondial va devoir s’organiser. Il ont maintenant le choix, soit les financiers les font tomber les politiques soit les politiques font tomber les financiers.
    De toute façon cela terminera d’une maniére ou de l’autre, car se n’est rien d’autre qu’un conflit de pouvoir et que deux chefs cela ne fonctionne pas.

    1. Avatar de Renard
      Renard

      deux chefs cela ne fonctionne pas

      Si je suivais votre raisonnement, ce qui n’est pas tout à fait le cas, je parlerais plutôt d’un bref épisode schizophrénique de la caste dirigeante.

    2. Avatar de RV
      RV

      Où avez vous vu un conflit de pouvoir entre la finance et les politiques ?
      Les politiques ont fait le lit de la finance depuis 30 ans en dérégulant à tour de bras.
      Les différents plans de « relance » imposés à la Grèce ont permis de gonfler sa dette, merci pour eux, les dettes des Etats sont des placements financiers, accessoirement . . .

    3. Avatar de johannes finckh
      johannes finckh

      « les américains », c’est vague!

      1. Avatar de Nerima-kun
        Nerima-kun

        Les « États-Uniens » (il est temps que l’emploi s’en généralise, et il se généralise, jusqu’au Monde)

    4. Avatar de logique
      logique

      Je n’avais pas compris que l’annonce de papandréou n’était qu’une manoeuvre politique est non pas un ultimatome a la finance. Je suis nul en politique …..

      Du coup je retire mon analyse du précedent post. Sauf le fait que

      « soit les financiers les font tomber les politiques soit les politiques font tomber les financiers.
      De toute façon cela terminera d’une maniére ou de l’autre, car se n’est rien d’autre qu’un conflit de pouvoir et que deux chefs cela ne fonctionne pas » Je rajouterais juste que si le peuple devaient venir a s’en meler, se serait la politique et la finance qui perdront le pouvoir.
      Je pensais que papandréou voulais faire une sorte d’acte héroique et terrorisé le marché. Et non pas une menace de politique interne pour obtenir ancore plus de pouvoir.

      J’ais révé deux seconde ……

      1. Avatar de vigneron
        vigneron

        @logique

        si le peuple devait venir a s’en meler, ce serait la politique et la finance qui perdront le pouvoir

        Rien que ça ? La politique et la finance ? Et qui que c’est alors qui le gagnerait le pouvoir ? Le dalaï lama ? Les canaris roses ?

      2. Avatar de Tikarol
        Tikarol

        Ce n’est pas parce que Logique a un peu perdu les pédales à l’idée d’ un ultimatome à la finance – et du cataclysme nucléaire qui pouvait s’en suivre – qu’il faut se montrer désagréable envers les canaris.

      3. Avatar de Nerima-kun
        Nerima-kun

        …un ultime atome de bon sens démocratique, qui est parti et ne reviendra plus…

  22. Avatar de RIOU René
    RIOU René

    Bien sûr,

    la fronde initiale de Georges Papandréou

    n’aura été qu’un combat d’arrière garde. Le fait que…

    l’écroulement final aura lieu bien avant que l’on n’atteigne les échéances fantaisistes par leur optimisme que le G20 mentionne dans son communiqué final

    semble n’inquiéter personne (ou presque)

    http://www.dailymotion.com/video/xm2mko_olivier-delamarche-bfm-business-01-11-2011_news
    .
    Les chiens enragés de la finance ont cassé leur laisse. La maison brûle. Les institutions financières sont en train de tourner de l’oeil l’une après l’autre. Et les hauts dirigeants lâchent un moment leur brosse à faire reluire les possédants pour se tresser des couronnes pendant que les journalistes bien pensants poussent des cris de joie.

    Vous avez dit grand guignol? Non, et bien permettez moi de le rajouter.

  23. Avatar de Perceval
    Perceval

    Suis à la Défense
    Blocage de l’accès par les CRS

    1. Avatar de Moi
      Moi

      Tu m’étonnes.

  24. Avatar de Rosebud1871
    Rosebud1871

    .

    les rafistolages au sein d’un ordre caduc pris comme argent comptant ne déboucheront plus jamais sur rien

    Mieux vaudrait quelque chose plutôt que rien ? Gorgias and Co

    1. Avatar de Rosebud1871
      Rosebud1871

      …c’est le cadre-même qu’il s’agit de changer, et que les rafistolages au sein d’un ordre caduc pris comme argent comptant ne déboucheront plus jamais sur quelque chose. Mine de quelque chose, c’est le constat de la fin de l’hégémonie américaine…
      ça dit quelque chose, plutôt que rien ? Puisqu’un G20 c’était déjà quelque chose, avant de devenir un G vain selon le blog, ce qui n’est pas rien mais est plutôt Fidel

      1. Avatar de vigneron
        vigneron

        Fidèle à lui-même, mais en attendant son Frangin Raul vient de faire sauter le dernier tabou, ou quasiment : après la vente des bagnoles, c’est la vente des logements qui est autorisée, moyennant une taxe de 4 % seulement pour le vendeur et l’interdiction de posséder plus d’une résidence principale et une secondaire… Castro, c’est bien fini.
        http://www.liberation.fr/depeches/01012369388-cuba-autorise-la-vente-et-l-achat-de-logements

      2. Avatar de Klaki
        Klaki

        Bonjour,

        je me suis toujours demandé : « rosebud », est-ce un hommage à Orson Welles?

        Cordialement

      3. Avatar de Rosebud1871
        Rosebud1871

        80% de proprios, mazette ! 20 % d’exclus ? Quel scandale !

      4. Avatar de schizosophie
        schizosophie

        @Rosebud1871, 5 novembre 2011 à 00 h 43

        Fidèle à quoi ? En 1973, dans un monde à l’imaginaire territorialiste où deux camps, constitués de méga-États aux projections idéologisés, faisaient danser les prolos sans musique sur le registre géopolitique, Samir Amin écrivait Le développement inégal, essai sur les formes sociales du développement inégal, la thèse très juste de l’économie comprador. C’est à cela que m’a renvoyé le verbatim de la fidèle abuela, avec ses bon et mauvais côtés. Le bon paraît désormais illusoire. Car, la mondialisation de la distribution spatiale de l’appareil de production, au temps de l’avion charter et des surveillances universelles des flux de population où les PAF bureaucratico-policières scandent le rythme des papiers distinguant les émigrations touristiques des travailleuses… en ce temps contemporain de celui où des compagnies chinoises déboulonnèrent le moindre détail des machines de Longwy sous le regard silicon vallée de Rocard, cette distribution s’est territorialisée effectivement.

        Du coup les États-nation n’ont plus de rôle historique dans le procès du Capital. Je ne m’en gausse ni m’en offusque. L’assassinat symbolique de la démocratie représentative en Europe vient de le souligner. Aussi, les traces des critiques léninistes, version impérialisme occidentalo(européano, puis américano-)-capitaliste, où les États-nations étaient les acteurs principaux de ce marxisme-là, celui d’État, n’ont plus prise sur les consciences. Fidel, dans son île d’Utopie mal réalisée en est le dernier parangon. Il s’est peut-être dit des choses très intéressantes au Paraguay, mais le registre géopolitique est désormais tari, ce dont je me félicite.

        L’aspect tiers-mondiste de ce registre a servi l’affranchissement des colonisés à l’égard des vieux empires européens, mais au prix d’une transition dans la manne des transnationales, malgré d’authentiques moments de liberté. Et je n’oublie pas (mais sans volonté polémique, Victor) que ce registre a permis à Fidel d’émettre sa contradiction dans la contradiction illégal, voire illégitime ; mais sauvegarde du camp socialiste) pour justifier tout en contorsions les chars dit-soviétiques en Tchécoslovaquie (le chavezisme, dans sa version géopolitique, me fait le même effet). Fidel, « destinalement » scotché à ce registre, croit encore que le J’ai vin se passe « d’un côté de la table, et de l’autre côté ». Mais non ! Le Forum mondial s’approche de l’OMC, au grand désespoir, sans doute, de Samir Amin, un Lamy y veille.

        Cela dit la thèse du fonctionnement comprador de l’économie est d’autant plus à réévaluer que l’écologisme est devenu son masque. Cette thèse, telle quelle, mérite un héritage, pas son packaging anciennement agit-prop.

      5. Avatar de Rosebud1871
        Rosebud1871

        Schizosophie, ça sonne je pars à l’aeropuerto, back vendredi : je répondrais !

      6. Avatar de Rosebud1871
        Rosebud1871

        @schizosophie 5 novembre 2011 à 16:20

        back vendredi : je répondrais

        Enfin je répondrai…
        Cette fote d’ortho que j’ai longtemps pratiqué malgré le savoir scolaire, était un symptôme car mon futur dans ma vingtaine était suffisamment hypothéqué par des conditions énigmatiques que l’écrire renvoyait toujours au conditionnel. Je remarque sans plus d’étonnement que ma bascule vers la soixantaine et l’inconnu du changement qui résonne avec celui de la situation politique à venir, remet le couvert. Jorion n’a pas tort de réfléchir avant d’avancer, car ça dépend de la direction à prendre.

        Les États-nation n’ont plus de rôle historique dans le procès du Capital.

        Vous allez vite en besogne. Il a beau circuler, si on prend comme définition sa représentation en mouvement, il n’empêche qu’il est aussi matérialisé ici ou là, et immatriculé ici ou là, et il n’y a d’ailleurs que des États-nations sur terre, même pour certains bancals, provisoires, instables, artificiels etc. J’ai d’ailleurs difficulté à lire votre remarque à mon sens antinomique avec l’autre puisqu’il y a bien « la mondialisation de la distribution spatiale de l’appareil de production » qu’il s’agissent d’export de machines-outils ou d’import d’immigrés. Je pense à ma femme qui s’est retrouvée seule femme sur un Katmandou-Bahreïn (bénéfice : upgrade en first class – solidarité de classe des hôtesses !). Lhong-Wi, ils n’ont pas embarqué le staff accroché à ses pénates.
        n’ont plus prise sur les consciences
        J’ignore si Marx a prétendu avoir trouvé quelque chose, mais je lui attribue volontiers la découverte de la lutte des classes (et l’aveuglement en pays socialiste fut de croire à sa disparition en interne). N’empêche que pour faire passer le message, il n’a pas cherché une chaire universitaire, mais il a commis un manifeste avec une proposition conclusive : unissez-vous. Pour ce faire, il y avait une organisation qui a provoqué à son tour quelques changements. La prise de conscience, comme on dit prise de la Bastille, suppose un porte voix qui opère car il énonce quelque chose qui parle et fait effet de vérité entendue. Cette vérité là s’est refroidie mais elle couve comme le feu sous la cendre. Marx est mort mais sa trouvaille lui survit vaille que vaille. Il reste que le déchiffrement de certains phénomènes peut très bien se passer de l’ouvre boîte « lutte des classes », on s’en passait avant, comme on se passait de la trouvaille de Freud, et d’autres régimes de pensées opéraient avec d’autres conséquences. Les religions essentiellement.
        Fidel est resté fidèle à ses lubies de jeunesse sans trop céder à des lobbies de rencontre. Le cas tchécoslovaque en était, c’était une erreur peut-être l’a t-il reconnu depuis comme d’autres erreurs, je l’ignore mais ça vaudrait mieux. Bien sûr qu’avec Castro comme père spirituel Chavez récupère et recycle quelques points de vues ayant fait leurs preuves (discutables et à discuter !) N’empêche que le fantôme du monde bipolaire n’a pas fini de faire le revenant. Sur l’OMC, Lordon faisait la même remarque que vous à savoir, que l’OMC continue en sous-main son bonhomme de chemin. Mais ce sont les États-nations qui en sont l’ossature, pour le compte des multinationales à l’occasion je n’en doute pas. Le GATT aussi impliquait de renoncer à certaines prérogatives, d’où le refus jusqu’au milieu des 80’ de l’Urss de s’y mouiller. On verra bien si les russes goutent les effets de l’OMC. Je ne doute pas qu’au Paraguay il soit possible de causer sur un autre mode entre latinos, que ce qui se fait dans d’autres lieux.
        Vous n’êtes pas un abonné d’Hérodote si vous croyez à la disparition de la géopolitique, mais le « dessous des cartes » a son public.

      7. Avatar de Rosebud1871
        Rosebud1871

        @Klaki 5 novembre 2011 à 14:29
        Bien vu je m’en suis déjà expliqué longuement, et le rosebudweiser même pas rouge diffère déjà du j’ai vin en attente de se jeter une mise en bière plutôt qu’être propre à rien, de rien, à personne, de personne. .

      8. Avatar de schizosophie
        schizosophie

        @Rosebud1871, le 12 novembre 2011 à 01 h 38
        I would had answered.
        Vous n’avez pas tort, je suis allé même plus vite que leur musique en ayant affirmé que « les Etats-nations n’ont plus de rôle historique », je faisais une lecture tendancielle. J’aurais dû écrire « n’ont plus le principal rôle historique » ou bien « le rôle historique des Etats-nation se dilue ».
        Je ne lis pas la revue Hérodote, le Diplo me suffit. Battre monnaie est encore distribué géographiquement, comme concentrer des arsenaux et contrôler l’application des lois locales, mais il y a de plus en une transnationalisation de ces rôles et l’entérinement progressif d’un Etat mondial (l’enchévêtrement des machins ONU, CPI, OMC…) au nom de « l’interconnexion » réelle comme l’ont dit Obazy et Sarkoma qui ont encore la force de réaliser encore leur utopie capitaliste.

        De l’autre côté, prolétarien, les effets historiques sont de plus en plus contemporains, d’où leur heureuse propagation encore embryonnaire s’agissant des « Indignés ». Bien entendu les guerres réévaluent les Etats-nations, mais au forceps, et la notion de peuple au détriment de celle de prolétariat.

        Entre l’Association internationale des travailleurs et la Ligue pour la paix ces questions étaient déjà à l’ordre du jour, que la Deuxième internationale et plus généralement les marxisme léniniste et maoiste ont effacées : « La Ligue a une fois de plus invité l’A.I.T. lors de son congrès à Berne, qui se tient du 21 au 25 septembre 1868, dans la foulée du congrès [de l’A.I.T.] de Bruxelles. La résolution de Bruxelles est lapidaire : « Les délégués de l’Internationale croient que la Ligue de la paix n’a pas de raison d’être, en présence de l’oeuvre de l’Internationale, et invite cette société à se joindre à elle, et ses membres à se faire recevoir dans l’une ou l’autre section de l’Internationale » » (L’Emancipation des travailleurs, une histoire de la Première internationale, Matthieu Léonard, éd. La Fabrique, 2011, p. 122) Emprisonné à Sainte-Pélagie, Varlin était contre la résolution de Bruxelles et Bakounine s’était rendu à la Ligue, pour faire la peau aux proudhonniens tout en se disant collectiviste mais communiste.

        Sur Marx et la lutte des classes, qu’il n’a pas inventé mais dialectisée, ceci :
        « En ce qui me concerne, je n’ai ni le mérite d’avoir découvert l’existence des classes dans la société moderne, ni celui d’avoir découvert leur lutte. Les historiens bourgeois avaient bien avant moi exposé le développement historique de cette lutte de classes, et les économistes bourgeois l’anatomie économique de ces classes. Ce que j’ai fait de nouveau consiste dans la démonstration suivante : 1° l’existence des classes ne se rattache qu’à certaines luttes définies, historiques, liées au développement de la production ; 2° la lutte de classes conduit nécessairement à la dictature du prolétariat ; 3° cette dictature elle-même constitue seulement la période de transition vers la suppression de toutes les classes et vers une société sans classes. »
        Karl Marx (Lettre à Weidemeyer, 5 mars 1852)

        Le fantôme du monde bipolaire n’a certes pas fini de revenir, mais par éclats multiples sous la croute du puzzle géopolitique, c’est le fantôme du prolétariat. Oakland est un point potentiel d’explosion d’une sécession prolétarienne aux Etats-Unis. Il revient de partout et mieux encore là où il n’est pas attendu, pas comme au Népal.

      9. Avatar de Rosebud1871
        Rosebud1871

        @schizosophie 13 novembre 2011 à 15:26
        I would had answered, sûr que le passage dans une autre langue contourne certains effets, mais je ressors toujours le dire de Jakobson qui parlait une vingtaine de langues mais toutes en russe disait-il.
        Bien d’accord sur la tendance, à ausculter en détail puisqu’il y a division du travail entre divers représentants et leurs cousins. Je ne bougerai pas sur les machins : c’était une forme d’organisation de lutte contre l’expansion de ce qu’ils appelaient le communisme et ses succès d’estime à la fin de WW2.
        Sur peuple et prolétariat, il me semble bien qu’après avoir été un État se revendiquant comme prolétarien (du temps de la fameuse dictature) il y a eu ensuite le passage à l’État du peuple tout entier (Cette nouvelle entièreté dit bien les restes…). Ce sont des notions délicates et je crains toujours le tranchoir avec ses effets concrets.
        Sur Bruxelles, je vote pour la position de Varlin. Les machins élaborés, bien structurés, et qui voient loin ont tendance à être donneurs de leçons, ce qui passe mal, puisque si la leçon était passée, les indignés feraient déjà autre chose que s’indigner.
        Merci pour la Lettre à Weidemeyer. Pour que le prolétariat, organise une dictature, il faut qu’il se constitue et se reconnaisse comme tel (d’où ce porte à porte du témoin du prolétariat enrôlant de nouveaux pratiquants à l’organisation de la lutte des classes révélée) ) puis fabrique des représentants, auxquels mandat est donné …mais si j’entends bien la théorie de la lutte des classes comme moteur de l’histoire, je vois mal une fin de la lutte des classes, sinon dans les coordonnées actuelles de définition de « classe ». Car les contradictions nécessairement existent, y compris quand à première vue les choses semblent calées et stables.
        J’ai écrit bipolaire par facilité puisque c’est une approche triviale, mais dans un précédent échange j’évoquais la fonction du tiers en puissance dans ce qui parait réductible au binaire. Entre 17 et 41 les contradictions internes au capitalisme, nationaliste, ne lui donnait pas une unité face à l’évènement d’octobre. Après 49 l’unité de façade du camp socialiste n’a pas perduré et le ménage à trois s’est installé jusqu’à la Sorbonne, dont les conséquences perdurent encore chez nos intellos. C’est de la geopolitique d’états supposés incarner des forces …
        Je crains qu’une tradition état-unienne de gauche n’ait été éradiquée sous le maccarthysme avec le soutien des trente glorieuses et son capitalisme populaire plus les effets du XXème congrès du PCUS. Donc Oakland ou ailleurs là bas, je doute d’un potentiel autre que jacqueries. Les grandes concentrations ouvrières sont en extrême orient, bien gardées et aspirant à ce que Samir Amin avait remarqué dès 1973. Alors le retour du prolétariat organisé, c’est comme le retour du refoulé, il faut un symptôme pour l’établir comme tel.

      10. Avatar de schizosophie
        schizosophie

        @Rosebud1871, le 13 novembre 2011 à 17 h 52

        J’oublie souvent les « pas », dans les négations, impatience sans doute. A propos de Bakounine j’avais voulu écrire « tout en se disant collectiviste mais pas communiste. » Il me faut aussi préciser que Bakounine assimilait les proudhoniens de la Ligue aux bourgeois, tout en adoptant certaines thèses de Proudhon sur le plan économique et qu’il avait des problèmes de russe, de même que Marx assimilait les proudhoniens de l’A.I.T. à des bourgeois, mais que leurs assimilations différèrent.

        Je savais que vous opteriez pour Varlin, admirable camarade du passé, sur ce coup-là. Mais, sur ce coup-là, était-il confronté à un choix sur la préséance d’un machin à l’égard de l’autre, l’un prolétarien et l’autre bourgeois ?

        Il m’intéresserait que vous précisiez « Je ne bougerai pas sur les machins » pour deux raisons. La première est que je vous suis sur le rôle anticommuniste, au sens du péril géopolitique, dévolu à la genèse de ces machins, mais que je crois que leur rôle s’est modifié, comme s’il s’était produit une inversion de la cible (le communisme) et du registre (la géopolitique). La seconde étant, qu’au cours de nos discussions, il me semble, peut-être à tort, que vous développez une théorie, ou du moins que vous avancez une conviction, selon laquelle l’Etat ou la loi serait un tiers nécessaire.

        Sur Oakland, il me semble des chemins détournés ont permis d’échapper à la totalité de l’éradication effective dont vous faites part.

        Buen viaje, hasta pronto. Que se cayó el viente mundial !

      11. Avatar de Rosebud1871
        Rosebud1871

        @schizosophie 13 novembre 2011 à 19:14
        Pour Bakounine, j’avais lu le « pas » malgré son absence !
        J’ai été curieux de l’histoire du mouvement ouvrier, des internationales, jusqu’au milieu des 80’ et puis autre chose m’a (r)attrapé. Il en reste des restes, pas étrangers. Mon gamin m’avait offert l’an dernier un bouquin écrit par un prolo de Limoges coincé en Russie pendant la révolution, qui rapporte du trucs truculents sur les parties fines organisées à Stockholm par Kollontaï pour séduire les diplomates occidentaux ! C’était pour la bonne cause ! Rien à voir avec l’actualité ! Pourtant la rigidité morale exigée à certaines périodes de l’histoire par les représentants de la classe ouvrière, valait (valet ?) son idéal bourgeois. Je vous dis ça, à propos de votre « préséance d’un machin prolétarien et l’autre bourgeois » ce genre d’approche a fini par produire l’énormité de science bourgeoise/prolétarienne. Donc je suis méfiant sur les anathèmes.
        Oui votre question précise mérite développement. Une autre fois, j’y reviendrai plus longuement. Mais en quelques mots, coté loi, quelques soient les formes de société qu’on a pu connaître, orale ou écrite, les lois sont toujours déjà là, et la première est celle qui implique d’accepter la langue qui vient de l’Autre (sens de Lacan – et dont il a fait varier les sens). Y a quand même des gamins qui refusent manifestement de se soumettre à employer le code (même si la langue excède la notion de code), du coup ils sont étiquetés diversement. La loi est incontournable. Pierre Legendre a beaucoup commis sur le sujet, mais trop à mon goût. L’état au sens moderne n’est jamais seul, il s’articule avec ses 2 compères de fiction que sont la nation et le peuple. D’où certaines contraintes juridiques pour articuler les trois, avec des subtilités diverses selon les époques et la tradition juridique common law ou pas. C’est pour cette raison que je n’arrive pas à imaginer une société sans État, autre que les sociétés du passé, tribales, qui survivent mais sont intégrés aux États-nations. Depuis « tristes tropiques » les contacts sont devenus inévitables. On ne va pas changer le droit dans son inventivité millénaire, ni les produits de la philosophie. Donc dès qu’il s’agit de propriété fut-elle collective, quelque chose doit en rendre compte symboliquement, en répondre réellement, et c’est l’invention de la personne morale de l’État qui occupe la place.
        Si vous avez une vision claire du fameux stade du communisme et de la disparition de l’État, j’aime bien la science fiction !
        Pour Oakland, ou ailleurs, oui bien sûr qu’il existe « des chemins détournés » qui permettent « d’échapper à la totalité de l’éradication effective ». En 1976 à Tbilissi Althusser, Roudisnesco et quelques autres avaient organisé un colloque sur l’inconscient. Ils avaient découvert quelques survivants auxquels avaient été transmis clandestinement la technique freudienne depuis les années 20 ! Donc les voies de la transmission sont impénétrables …
        À la proxima vez !

      12. Avatar de schizosophie
        schizosophie

        @Rosebud1871, le 14 novembre 2011 à 01 h 45

        Je me doutais que vous aviez lu le « pas », mais je ne voulais pas laissez ce trou publiquement, à la lecture d’aucuns et par souci de cohérence avec la source.

        « L’état au sens moderne n’est jamais seul, il s’articule avec ses 2 compères de fiction que sont la nation et le peuple » et « Si vous avez une vision claire du fameux stade du communisme et de la disparition de l’État, j’aime bien la science fiction ! ». Cela donne à la fiction un statut d’idéologie fonctionnelle qui mérite d’être creusé, choix typographiques sur la lettre inaugurale de l’institution des institutions et ironie et double sens (j’ai retenu de certaines de vos contributions précédentes que vous aimez bien la science-fiction) compris. J’ai une compréhension qui se précise de ce qui en a été dit et de ce qui n’a pas été fait du dépérissement de l’État. Je laisse les visions claires soit aux prophètes qui négligent l’étape pour y substituer de la foi, soit aux réalistes de principe qui se satisfont d’une éternelle attente en l’imposant.

        J’aime bien l’expression « la langue qui vient de l’Autre » que j’ai lue en contraste avec « la langue de l’Autre qui vient », cela en suggère sur vos « 2 compères ». Sur la morale, ou plutôt sur ce que vous donnez à lire comme deux tendances polaires, celles de la rigidité réelle et de la personne fictive, c’est, pour moi, en jachère théorique ; mais en pratique j’ai mon sextant.

        Bien d’accord avec le parallèle que vous faites entre Oakland et la transmission de la technique freudienne des années 20 en Urss : à défaut d’en faire des symptômes, peut-être par mon inaptitude à les comprendre comme tels, il s’agit au moins d’heureux signes de ce que le système ne nous prend jamais tout entier.

        Je reviendrai sur cela, ici ou ailleurs.

  25. Avatar de alex
    alex

    Le point de départ du problème est que la BCE ne crée pas d’argent. Quand la BCE veut augmenter la masse monétaire, elle baisse ses taux, de manière à ce que les banques lui empruntent plus d’argent. Mais cet argent doit être remboursé un jour, c’est juste une création monétaire temporaire.

    Sous ce régime, on devrait logiquement avoir de la déflation, c’est à dire baisse des prix et des salaires. Or la déflation est un problème, non pas parce que le pouvoir d’achat baisse : Si les prix baissent dans la même proportion que les salaires, le pouvoir d’achat reste stable. Non, c’est un problème car ça tue l’investissement. Il suffit de garder son argent bien planqué, et celui ci prend automatiquement de la valeur.

    La BCE a donc un objectif d’inflation modéré, et le moyen qu’elle utilise est de pratiquer des taux d’intérêts faibles. Les banques ont donc tout intérêt à lui emprunter de l’argent et donc d’augmenter la masse monétaire.

    Ce système à l’air marcher assez bien en période de croissance, mais comme beaucoup de personnes l’ont remarqué, c’est au final de la cavalerie, et, fatalement, un jour, tout s’écroule.

    Pour revenir à un système qui a du sens il n’y a pas 36 solutions :

    – Accepter la déflation. Ça favorise énormément ceux qui ont de l’argent de coté. Les conséquences sociales sont difficilement imaginables. L’économie marche au ralenti.

    – Que la BCE crée vraiment de l’argent, c’est à dire sans aucune contrepartie. Le problème est combien d’argent faut il créer, et à qui les donner. Si elle crée trop d’argent, c’est l’hyperinflation. Si elle le donne aux banques, elles vont jouer au casino avec et rien ne sera réglé. Si elle le donne aux états, il y a un risque de voir cet argent détourné par la corruption.

    – Changer le système monétaire. Comment ? En quoi ?

    En fait rien n’est simple.

    1. Avatar de Julien Alexandre

      Si la BCE ne crée pas la monnaie, qui le fait ? Il est évident que la BCE ne crée de la monnaie qu’en contrepartie de la création de richesses réelles : c’est sa mission. Sinon cela s’appelle de l’assouplissement quantitatif, ou en français courant « la planche à billets ».

      Ne vous fatiguez pas à me répondre « les banques commerciales ». On a fait le plein de fantaisie pour aujourd’hui.

      1. Avatar de alex
        alex

        C’est ceux qui empruntent de l’argent qui créent la monnaie. La BCE ne crée pas la monnaie en contrepartie de richesse réelle ! J’aurai l’air fin en me présentant à un guichet avec une côte de bœuf et réclamant un billet de 50 euros en contrepartie. Par contre si je me présente avec une créance, ça passera peut être. La BCE parie sur le fait qu’avec cet argent je vai me faire m’embêter à élever un boeuf, rien du tout, j’achète du B40 et à moi la belle vie.

        1. Avatar de Julien Alexandre

          J’allais mettre à la poubelle (j’avais prévenu : pas de fantaisie !), mais c’est si joliment dit :

          C’est ceux qui empruntent de l’argent qui créent la monnaie.

          Et moi si j’emprunte la voiture du voisin, et ben ça veut dire que je crée la voiture. Et toc !

      2. Avatar de RIOU René
        RIOU René

        Merci pour votre humour pertinent Monsieur Alexandre.
        Ça fait du bien.

      3. Avatar de alex
        alex

        Ceux qui comprennent l’anglais, et qui veulent du sérieux sur le sujet, peuvent lire Modern Money Mechanics. C’est un livre écrit par la Federal Reserve Bank of Chicago qui explique le fonctionnement de la monnaie.

        http://www.amazon.com/Modern-Money-Mechanics-Workbook-Expansion/dp/1442143223

        Le PDF se trouve instantanément sur l’internet.

        The actual process of money creation takes place primarily in banks.(1) As noted earlier, checkable liabilities of banks are money. These liabilities are customers’ accounts. They increase when customers deposit currency and checks and when the proceeds of loans made by the banks are credited to borrowers’ accounts.
        In the absence of legal reserve requirements, banks can build up deposits by increasing loans and investments so long as they keep enough currency on hand to redeem whatever amounts the holders of deposits want to convert into currency. This unique attribute of the banking business was discovered many centuries ago.

      4. Avatar de MM
        MM

        @ alex

        Avec le concours de mon voisin, je viens de mettre en pratique l’expérience proposée par Julien.
        Résultat : une voiture au départ et une voiture à l’arrivée. Dommage !

        😉

      5. Avatar de alex
        alex

        @MM

        Il est plus facile de créditer un compte en banque que de fabriquer une voiture. Lorsque vous empruntez de l’argent à une banque, vous signez une promesse de remboursement. Cette promesse a de la valeur pour la banque tant qu’elle a confiance en vous. En contrepartie elle ajoute le montant correspondant sur votre compte. Ce chiffre sur votre compte est une promesse de la banque de le transformer en billet quand vous en aurez besoin. Ce chiffre a de la valeur pour vous tant que vous avez confiance en la banque.

        Certains considèrent que ce chiffre sur vote compte est de la monnaie, d’autres non. De mon point de vue, peu importe, ce n’est pas un débat qui m’intéresse.

        Ce qui m’intéresse, c’est : Quels sont les moyens dont dispose la BCE pour mener une politique monétaire. Et parmi ces moyens, quel est celui qu’elle utilise principalement, pourquoi, et quels en sont les conséquences ?

        Julien Alexandre dit : « Il est évident que la BCE ne crée de la monnaie qu’en contrepartie de la création de richesses réelles ».

        Par quel mécanisme ?

      6. Avatar de zebulon
        zebulon

        pas doué, il suffit d’empunter l’argent à ton banquier
        d’acheter la voiture de ton voisin
        qui lui va s’en acheter une autre avec le cash que tu lui as donné
        et vous avez deux voitures
        où est le problème ?

        tant que tu ne rembourse pas ton banquier personne ne se plaindra.

      7. Avatar de francois2
        francois2

        Bonjour monsieur Alexandre.

        je vous cite: « J’allais mettre à la poubelle (j’avais prévenu : pas de fantaisie !), mais c’est si joliment dit :

        C’est ceux qui empruntent de l’argent qui créent la monnaie.

        Et moi si j’emprunte la voiture du voisin, et ben ça veut dire que je crée la voiture. Et toc ! »

        Ainsi donc la voiture non mobile du voiture est à l’arret figée déprimée sur un parking. Elle est une voiture inerte inanimée. Son image interpelle une personne qui va l’emprunter au propriétaire.

        Il va la conduire et donc la rendre mobile. Cette voiture va donc devenir une voiture moibile ce qui est bien dans sa fonction.

        Le conducteur crée donc l’auto mobile,

        Ne serait ce pas une bonne idée de poursuivre cette métaphore, ce véhicule?

        Au plaisir de vous lire

      8. Avatar de vigneron
        vigneron

        François2,
        Pour filer la métaphore, moi y’a trois jours c’est deux ou trois p’tits branleurs animés de bonnes intentions qu’ont animé / mobilisé ma titine inanimée / immobilisée avec ses clefs d’dans d’vant chez bibi. P’tite tentative de cambriole à vingt bornes, brûlage intégral à trente – prés d’un joli lac de gravière en pleine forêt de pins, coin charmant… – et, cerise de Groupama sur le kugloff, bibi réveillé par trois cognes à trois du mat…
        Chèquiers, permis, carte grise, CB, une tronçonneuse d’élagage, très très très grosse somme en liquide (10cts), plus le clébard oublié dans la malle, ma p’tite nièce de six mois idem mais derrière sur l’siège auto, mes oeuvres complètes manuscrites en 21 volumes écrits serrés et surtout ! ma paire d’aviator à peine rayées et trois paquets d’Ajja rouge, pffft ! envolés ou en fumée.
        Et qu’est-ce qu’elle me dit ma (jolie) banquière ? Z’êtes assuré chez nous ? Passqu’avec nous, voyez-vous, vous avez un droit à l’erreur… rapport aux clefs que c’est très mal de les laisser avec titine.. Ben non qu’j’lui dis, et pis ça change rien t’façon, rapport qu’l’erreur c’est quand j’les laisse pas les clefs, sur l’tableau d’bord ! C’est un principe chez moi – un d’mes rares : jamais fermer ma caisse ni sortir les clefs quand elle est à l’oustaou, c’est comme ça et c’est marre (gueule de la banquière… moins jolie du coup).
        Cerise de Groupama, j’en parle même pas, celle du tel s’est déjà bien faite avoiner, vu que « prévention / précaution, vous comprenez, les clefs dessus kamêêême », mais c’est rien à coté du direct live avec la cerise du bureau local si le geste commercial est pas rapide est substantiel. Et si elle me sort « vous n’avez toujours pas un compte bancaire chez nous ?.. parce que vous savez, là vous auriez un droit à l’erreur… », là je réponds plus de rien…
        Merde quoi ! Mon chien, ma p’tite nièce, ma belle-mère (j’l’avais oubliée au premier dépôt de plainte, l’a fallu qu’j’y r’tourne.), titine, mon tabac !
        Les p’tits branleurs… j’espère au moins qu’ils se sont bien marrés avec titine…

      9. Avatar de francois2
        francois2

        @ Monsieur Vigneron.

        tout d’abord merci pour votre réponse qui à première vue peut sembler interessante. On reconnait le décor onirique du rêveur endormi. Cependant le rêve devient vite cauchemar perforant à la foreuse Bosch ( appellez moi Hieronymus Bosch 6 ).

        Tout l’intérieur de la malheureuse voiture d’occasion y passe dans un immense auto da fé à la Canetti. L’évocation du départ retombe vite dans une réalité prosaîque sans pouvoir évocateur hélas. la veine s’est thrombosée et le flux s’est tari. Le sentier n’a aboutit à aucune clairière, un sentier Moebien un va et vient sans direction. Aucune flèche sur le logo médical, aucune flèche dyonisiaque.

        Sanguin drôle de bonhomme. Gonnella voilà l’image qui m’apparait. Et Fouquet savait peindre si on en juge aussi d’après le diptypique de Melun. Ca a une autre gueule qu’un aspirateur branché sur le gaz dans le mumok.

        Encore merci pour la réponse amusante.
        Ca fait du bien de temps à autre.

      10. Avatar de timiota
        timiota

        @Julien Alexandre, MM, Francois2, Moi, Riou : Suite à l’analogie de la voiture « et hop je te l’emprunte, et hop je te la crée, et …pas glop ça marche pas » :
        une analogie, la multi-propriété, pour expliquer la nuance entre création monétaire réelle et ce que crée le crédit m’est passée par la tête.

        Peut-être parlera-t-elle au gus lambda qui vient par ici avec la question en bandoulière et ne peut savoir qu’elle a été traitée :

        Ce que font les banques dans le crédit, c’est comme la multi-propriété, c’est de l’argent sous forme « partagée ».

        La multi-propriété est une formule qui est je crois encore un peu en usage pour les appartements de station d’hiver, où l’on possède une ou deux semaines fixes de l’année, parmi N autres multi-propriétaires qui possèdent en tout les 50 autres de l’année.
        En effet, la voiture dans votre exemple est en mode « multi-propriétaire ».

        Et à l’inverse, les banques et leurs emprunteurs, quand elle créent un couple « crédit/reconnaissance de dette », sont dans la même situation que les multi-propriétaires : emprunteur et banque sont obligés de se faire confiance pour le remboursement, le risque étant la prime d’intérêt (pas seulement, je sais, c’est la différence avec le taux auquel emprunte la banque, et il faut aussi payer son fonctionnement et son profit, m’enfin…), et de la même façon, les multi-propriétaires doivent se faire confiance pour retrouver un bien en bon état, et le prix de la multipropriété est très certainement grevé d’une prime sur ce risque, qui fait qu’il est plus élevé que le prix du logement standard multiplié par le facteur idoine, « prorata temporis ».

        Au total, on se retrouve après une opération de crédit avec de « l’argent partagé » ( le long de chaine de reconnaissance de dettes qu’on active avec un vrai-faux billet, comme à Condé sur Gartempe), comme en multi-propriété, c’est une situation qui nécessite une opération sur la confiance et sur le temps (aspect que PSDJ pourrait commenter à loisir, c’est la réalité sous-jacente du truc etc. la critique — de PSDJ — est facile).

        Tandis que l’argent « bona fide » « sonnant et trébuchant », n’est pas attaché à quoi que ce soit, ne requiert d’autre confiance que celle du prêteur en dernier ressort (la banque de France pour le franc), le cadre du grand tout, pas sur le même plan en terme de confiance (parfaite) ni de temps (liquidité totale).

        On pourrait même in fine dire que l’argent est juste la limite singulière au sens quasi mathématique de tout le « mauvais argent » des reconnaissances de dette, une singularité dans l’espace des affaires d’échanges anthropiques par sa parfaite fluidité et confiance (en laissant à l’homme le droit d’oublier l’histoire des krach monétaires). Thom nous dirait alors si l’euro est un ombilic hyperbolique ou seulement l’outil d’une reconnaissance de dette qui a oublié d’être assez singulière. Il est vrai que le spectre du dollar à concurrencer, monnaie maitresse des autres monnaies, a du perturber le logiciel de nos eurocrates quand ils écartèrent d’un revers de la main les questions des dettes nationales en euros.

      11. Avatar de francois2
        francois2

        @ Monsieur Timiota

        assez d’accord avec vous avec votre analogie mais elle éclaire moins bien que la véhicule. Comme vous le savez une métaphore provient du grec métaphorà ( transport). De même le véhicule correspond un terme bouddhiste qui peut se décliner en petit et grand: collectif et individuel.

        je trouve la métaphore du véhicule très parlant à plusieurs niveaux.

        Qu’est ce l’argent si ce n’est une parole qui se matérialise in fine dans des actes concrets.

        Encore une piste de reflexion: il est traditionnel de dire que la parole divine nécessite une transmission corporelle orale qui lui donne toute sa puissance d’évocation. Un exemple. Cela est très bien montré dans Dune de David Linch.

        Qui crée le véhicule monétaire en tant qu’idée? Qui le matérialise en générale puis le diffuse et l’utilse en fin de parcours….

        bonne journée à vous.

      12. Avatar de timiota
        timiota

        Mmoui, mais il me semble que pour beaucoup de gens, l’équivalence est un peu trop dure entre un bien et de l’argent, question de scélrose mentale.
        Tandis que la propriété 100% = valeur bona fide
        et la multipropriété = valeur si les autres veulent bien ne pas gacher la mise, donc pas si « bona fide », ca parle plus.

    2. Avatar de Moi
      Moi

      @Julien: il avait déjà annoncé la couleur d’entrée: « Le point de départ du problème est que la BCE ne crée pas d’argent. Quand la BCE veut augmenter la masse monétaire, elle baisse ses taux, de manière à ce que les banques lui empruntent plus d’argent. Mais cet argent doit être remboursé un jour, c’est juste une création monétaire temporaire. »
      Et la conclusion, j’adore: « En fait rien n’est simple. » C’est sûr…

      1. Avatar de Cyberpipas
        Cyberpipas

        Pour voir plus clair dans cette histoire de création de « monnaie » par les banques, je pense indispensable de maintenir séparées les notions d’argent et de dettes, trop souvent amalgamées sous le concept d’argent/dette.
        Oui, les banques créent de la dette, mais ce n’est pas la même chose que de l’argent.

      2. Avatar de zebulon
        zebulon

        Et pourtant il n’y aucune différence apparente entre le client qui paie cash et le client qui paie à crédit.

        Il verse cependant beaucoup plus de commissions à divers intermédiaire et bien sûr les intérêts
        c’est donc un meilleur client qui fait vivre davantage de monde.

        Mais il y a encore des gens qui pensent qu’il doit y avoir une limite à l’endettement, c’est triste.

  26. Avatar de Pablo75
    Pablo75

    Le Cardinal de Retz sur le G20:

    « Il est bien plus naturel à la peur de consulter que de décider. »
    (Mémoires)

  27. Avatar de johannes finckh
    johannes finckh

    Un nouvel ordre monétaire international?
    On n’entend aucun projet véritablement constructif allant dans ce sens!

  28. Avatar de Matthieu
    Matthieu

    Merci M. Jorion pour votre décryptage de l’actualité.

    A mon avis, une question importante concerne la transition entre le SMI actuel et un autre SMI (comme le bancor). Il est irréaliste d’imaginer que tous les pays acceptent ensemble de changer de cadre. Pour juger de la probabilité de réussite d’un nouveau SMI, l’important est alors de savoir si les pays ayant d’abord refusé sont ensuite incités ou non (économiquement et/ou politiquement) à rentrer dans ce nouveau cadre. J’imagine qu’il doit y avoir une taille critique à dépasser pour ensuite inciter mécaniquement les autre à rejoindre la zone bancor.

    Pour faire avancer la réflexion, imaginons que quelques pays et/ou zones monétaires adoptent le bancor. Comment s’effectuerait le commerce avec les pays n’ayant pas adopté ce nouveau système monétaire international ?

    Par exemple, le pays A (ayant adopté le bancor) importe des biens du pays B (en dehors de la zone bancor). Le pays A paie-t-il le pays B avec de la monnaie nationale A ? Ou bien est-ce la chambre de compensation internationale du crédit qui, après avoir réglé ses comptes avec le pays A, paie le pays B avec de la monnaie internationale ?

    Dans ces deux cas, cela aura pour conséquence de retomber dans les travers que l’on dénonce aujourd’hui : le pays B accumulera des réserves de change qu’il réinvestira probablement pour financer la dette du pays A ou de la zone bancor.

    La solution serait alors d’interdire les échanges commerciaux « non équilibrés » avec chacun des autres pays ne faisant pas partie de la zone bancor. Mais est-ce réaliste ? Et qui serait le plus affecté ? Comme dit dans l’introduction, cette solution ne serait bénéfique qu’à partir d’une taille critique de la zone bancor. Mais de quelles variables dépend cette taille critique ? J’ai l’impression qu’il serait utile de fouiller un peu plus cette réflexion. Des avis ?

  29. Avatar de Paul Jorion

    Papandréou obtient la confiance.

    1. Avatar de zébu
      1. Avatar de Julien Alexandre

        Ne reste plus qu’à savoir si c’est bien Venizelos qui entre en piste.

    2. Avatar de lorimiera
      lorimiera

      ζαριών είναι χυτό
      Deux-Montagnes Québec

      1. Avatar de Moi
        Moi

        φορτώνονται τα ζάρια

      2. Avatar de Tikarol
        Tikarol

        Ah ! Quand même …

    3. Avatar de schizosophie
      schizosophie

      Quels hommes honorables ! ?

      BRUTUS
      Marc-Antoine, faites : prenez le corps de César. Dans votre discours funèbre vous ne nous blâmerez pas, mais vous direz de César tout le bien que vous pouvez penser, en déclarant que vous le faites par notre permission : sans quoi vous ne prendrez aucune part à ses funérailles. Et vous parlerez à la même tribune que moi, après mon discours terminé.

      ANTOINE
      Soit, je ne demande rien de plus.

      BRUTUS
      Préparez-donc le corps et suivez-nous.

      Tous sortent, excepté Antoine.

    4. Avatar de RIOU René
      RIOU René

      Un euro qu’on maintient à un niveau sans rapport avec l’état de nos économies.
      Un bon coup d’effet de levier pour animer la danse de l’endettement en Europe.
      Une cécité voulue du G20 sur l’état de la Grèce et sur sa marche vers le gouffre.

      Et…

      .Papandréou obtient la confiance.

      Ils ne se reposent jamais????

      1. Avatar de mike
        mike

        Ce qui s’enchaîne sous le chiffre 30, cad le mot de PJ, fait irrésistiblement penser à un épisode de Tintin. On y retrouverait San Teodoros, le général Alcazar, Rastapopoulos….

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