Billet invité
L’Italie se révèle être désormais le principal sujet de préoccupation de ce G20 qui sera donc pour l’essentiel consacré à la crise européenne, comme annoncé par Barack Obama. Une réunion impromptue du groupe de Francfort (qui réunit les Allemands, les Français, les autorités européennes et le FMI) s’est tenue hier soir après le dîner, auquel il s’est joint.
En dépit de ses affirmations, Silvio Berlusconi est venu au G20 avec peu dans les mains pour concrétiser ses engagements. Ce qui est considéré comme l’essentiel de ceux-ci – retraites et réforme de la législation du travail – n’a pu être décidé à Rome en raison des divisions internes à sa coalition. La liste des dirigeants sur le départ s’allonge : après celui de José Luis Zapatero à la fin du mois, et celui de George Papandréou qui semble imminent, Silvio Berlusconi devrait à son tour en faire les frais, ayant perdu toute crédibilité…
Cela ne sera de toute évidence pas suffisant. Raison pour laquelle la mise au point d’une pare-feu est en discussion. Il associerait le FESF dans sa configuration financière actuelle et le FMI. Celui-ci pourrait notamment signer des conventions bilatérales de prêt avec des Etats membres, comme précédemment entrepris, afin de renforcer ses moyens. Parallèlement, l’Italie pourrait être placée sous haute surveillance ; elle serait déléguée à une sorte de nouvelle Troïka, une formule déjà adoptée pour la Grèce et le Portugal, car la confiance est perdue. Progressivement, les pays de la zone euro entrent sous un régime de tutelle, préfiguration de la future gouvernance économique.
Selon la Allgemeine Frankfurter Zeitung, le G20 pourrait décider que le FMI s’engage dans des prêts à court terme destinés à soustraire du marché les pays dont les taux atteignent des niveaux trop élevés, qui seront probablement qualifiés de prêts par précaution. Dans l’hypothèse où il serait possible pour un pays d’emprunter jusqu’à 500% de sa participation au capital du FMI, cela représenterait des enveloppes de 45 milliards d’euros pour l’Italie et de 23 milliards d’euros pour l’Espagne.
On reste toujours très loin du millier de milliards d’euros, calculé en prenant en compte les besoins de refinancement de ces deux pays pour les temps à venir. Il ne s’agit donc que d’une solution d’attente, en attendant mieux.
Le FMI serait la clé d’un futur dispositif, qui commence seulement à se préciser, et qui viserait également à contribuer à la relance économique. Il s’appuierait sur une allocation par le FMI de droits de tirage spéciaux (les DTS), dont les modalités sont encore à l’étude. Le but de l’opération serait de faciliter des opérations de crédit entre pays intervenant hors marché et représenterait un élargissement du rôle des DTS, qui constituent une créance sur les monnaies sur lesquelles son panier s’appuie : dollar, euro, livre sterling et yen.
Les banques centrales ayant déjà beaucoup donné, le G20 n’a pas d’autre choix que de passer à l’étage supérieur, afin d’injecter encore des liquidités dans l’économie et d’étayer les finances publiques des Etats défaillants. Une création monétaire by proxy (par procuration).
226 réponses à “L’actualité de la crise : LE FMI MONTE EN LIGNE, par François Leclerc”
Hi
ALERTE – Italie: le taux des obligations à 10 ans à un plus haut historique
PARIS – Le taux à 10 ans des obligations de l’Italie ont atteint un plus haut historique à 6,404% vendredi après-midi, signe de la défiance grandissante des investisseurs vis-à-vis de la troisième économie de la zone euro.
Ce record suit de peu celui atteint par le spread, ou écart de taux, entre l’Allemagne et l’Italie qui évoluait près de 460 points de base (4,6%), quelques heures après la mise sous surveillance du pays par le FMI.
(©AFP / 04 novembre 2011 15h58)
Et le jour où les Italiens sortiront leurs interféromètres scalaires, que se passera t’il ??
Al Capone ou Two Gun Crowley x 100000 ??
Plus d’intégration entraîne plus d’externalités, ce qui devrait en toute logique se traduire par un gonflement de la sphère publique, Qui en est responsable autrement ? Accroître l’intégration et simultanément réduire l’importance de la sphère publique est un non sens. Plus d’externalités sont satellisées autour d’intérêts privés moins elles sont prises en compte. Plus grave encore, si elles le sont, la réponse passe par une marchandisation qui les renforce au lieu de les supprimer On rend les gens malades pour les soigner par exemple… De même, parler de productivité de la sphère publique est un non-sens puisqu’il s’agit de traiter des externalités qui par nature échappe à la mesure, souvent délibérément, dans la sphère privée. Dans la même veine, que l’on ne nous rendent pas malades et il y aura moins besoin de nous soigner ! ….. Quel bordel !
Le chaos est voulu par les ténébreux qui ont peur de la lumière du bien ..
Et ils veulent entrainer le monde dans leur chute..
@francois leclerc
5 choix : 1/ federalisme politique et surtout economique ( avec mecanisme de compensations internes pour equilibrer les ecarts de competitivité peu importe la formule a/ des mecanismes de dotations aux etats ou b/ des monnaies communes et une monnaie unique) 2/ inflation par la monetisation de la bce mais cette option est combattue en breche par merkel 3/ faillite globale de l eurozone avec retour aux monnaies nationales 4/ prise en pension des titres souverains européens par des créanciers soit etrangers ( chine, emergents) ou privés.5/ croissance = solution tautologique mais en ayant une veritable politique pour retrouver la croissance ce qui necessite une coordination des politiques economqiues et non leur homogeneisation on peut s en sortir. ( exemple : politique d austerite de certains pays de l eurozone et politiques d expansion d autres , en theorie c est a l allemagne les pays bas, la suede l autriche d avoir une politique d expansion pour stimuler nos exportations et reduire par un effet de causalite notre deficit budgetaire)
mon hypothèse : du fait des conflits politiques inetrenes natioanaux et de l incapacité des gouvernances politiques et/ou économiques à s’entendre on va tot droit vers la solution 4/ c ets a dire une perte de souverainete totale de l europe.
La troÏka peut se casser les dents en Italie. Mais de quelle Italie s’agit-il, celle du Nord ou du Sud ? Les discussions sont vives entre un Romain et un Milanais et ne dites surtout pas à un sicilien qu’il est italien et ce, depuis 1861 (date de l’Etat Italien). Même si Berlusconi tombe, l’hydre a plusieurs têtes. Il a porté le clientélisme à son apogée avec son lot d’ agapes, de « combinazione », recommandations e tutti quanti.
Muni de la toute puissance médiatique (il s’est payé l’édition, la télévision, etc…) il a l’approbation d’une grande majorité d’italiens avec des raisons très diverses et hétéroclites.
Et tout cela marche et tout cela l’intelligentsia de Bruxelles le sait jusqu’au jour où…….
La Grèce pourrait être l’arbre qui cache la forêt italienne ou plutôt le cas d’école avant les cas grandeur nature.
Pierre Milza est spécialiste de l’histoire du fascisme et de l’Italie.
Marc Lazar a écrit récemment l’Italie à la dérive (que je n’ai pas lu)