Les enfants d’Abraham sur Direct 8. La vidéo est en ligne.
Aux côtés de Jean-Marc Sylvestre, et face au grand rabbin Haïm Korsia, au père Alain de la Morandais et à Malek Chebel.
Fallait-il y aller ou ne pas y aller ? Je me pose chaque fois la question bien entendu. Parmi mes 142 interventions (je tiens une liste !) à la radio ou à la télé depuis que je suis rentré en Europe, je n’ai encore regretté qu’une seule fois d’y être allé (le « modérateur » n’avait qu’une intention : monopoliser le temps de parole, et l’un des intervenants se contentait de ricaner), mais il était imprévisible dans ce cas-là que ce serait une erreur (heureusement, les « organisateurs » perdirent (?) aussi la vidéo !).
Dans ce cas-ci, je suis très content d’y être allé (outre le fait que je me suis bien amusé – ce qui compte aussi !) : qui aurait rêvé de voir ces trois autorités « spirituelles » se faire les VRP du capitalisme et ajuster leur boniment chaque fois que je les défiais de se poser en « autorités morales » ? Personnellement, je ne m’y attendais pas, mais une fois que la chose est devenue claire, je ne me suis plus gêné.
Les gentilles dames du public « made my day » comme dit l’inspecteur Callahan, quand elles m’ont dit dans l’ascenseur qui nous emmenait après l’émission : « C’est bien Monsieur, il fallait le leur dire ! », « Il faut qu’on parle de nouveau de morale ! »
P. S. :
Comme personne n’a l’air de comprendre ma réponse à la question posée par le rabbin, ni les trois représentants des religions, ni vous ici, les lecteurs du blog, je l’explique.
Le présentateur me rappelle que le rabbin m’a demandé : « Que faudrait-il mettre à la place ? », et je réponds : « Le royaume de Dieu ! »
Dans le tumulte qui suit, je précise : « C’est pour leur rappeler qu’ils savent où il faut aller. Ils le savent. S’ils l’ont oublié, il faut qu’ils réfléchissent, et qu’ils retrouvent la réponse en eux-mêmes ! Je suis sûr qu’ils la possèdent ». Pour ceux qui ont lu les Évangiles (je sais, cela se perd), la référence est claire, Luc 17:20-21 : « Le Royaume de Dieu ne vient pas de manière à frapper les regards. On ne dira point : Il est ici, ou : Il est là. Car voici, le Royaume de Dieu est en vous ».
364 réponses à “DIRECT 8, Les enfants d’Abraham, mercredi 2 novembre à 23h55”
Monsieur Jorion, dans cette émission j’ai apprécié votre pointe de provocation bien utile à faire bouger les discours et les lignes des « hommes de Dieu ».
En trois mots : clap clap clap !!!
Quand à Sylvestre, cet homme est fort amusant à applaudir toutes formes de régulations et de polices au néo- libéralisme au moment de son effondrement… ça ressemblait à de la provocation mais ça n’en était pas !!! autant en rire pour de bon !!!
Merci pour cette vidéo en ligne 😉
Sylvestre a eu un moment de doute, il y a une dizaine d’années:
http://www.democratie-socialisme.org/spip.php?breve53
Mais il a rapidement repris son job de « chantre du néolibéralisme ».
Merci pour ce rappel gravé dans le marbre d’internet (;-)) de la repentance publique de Sylvestre ! Depuis, guéri, il se croit immortel et a repris ses vaticinations imbéciles…
Merci pour cet article.
La sécu, la régulation financière ne sont utiles à monsieur Sylvestre que si elles lui sont profitables à la fin de l’histoire lui permettant de garder santé et portefeuille quand tout vacille (et qu’il a les chocottes !!!) 🙂
+1
J’ai beaucoup apprécié le final en apothéose: conseiller, à des gens d’église, de s’en remettre au royaume de Dieu, il fallait oser. Vous ne vous êtes pas déplacé pour rien, certainement pas!
Sinon, il s’agit d’un détail, mais le croisement des bras, si je peux me permettre, il vaut mieux éviter, à priori. Mais peut-être l’avez-vous fait sciemment…
Ah, quelle époque ! Et s’il a envie de croiser les bras, PJ, il a tout de même le droit, non !
et, même de se gratter l’oreille ou le bout du nez !
peut-être pas de mettre les pieds sur la table, non ! ( mais, je remarque qu’il ne l’a pas fait : c’est prudent : il y a un risque de claquage, sans échauffement ! )
qu’est-ce que c’est que cette robotisation ! nous crevons aussi de ça ! cela fait partie de la mécanique déshumanisante dans laquelle nous sommes !
une société prétendument libérée (?), libérale, voire libertaire, et des codes de (fausse)bienséance rigides comme s’il en pleuvait !
les gens qui écoutent sentent la sincérité, et en ont marre de ces pontifiants-pas-un-poil-qui-dépasse – ah, sont trrrrrés corrects : brushing et dents de loup …mais ils disent des inepties à tour de bras ! =) feraient mieux de garder les bras croisés, tiens !
le charme est lié aux (petits)défauts le plus souvent ! j’ai dit « charme », oui ! et, ça ne se coatche pas !
est-ce que je viens de dire que PJ avait du charme ? …peut-être, ma foi ! vais y réfléchir …
Oui, c’était délibéré. Cela fait partie du message. Voyez au contraire l’entretien sur Arte Belgique.
Ceux qui m’ont connu dans les années 1968-72 savent que j’étais très présent dans les groupes d’intervention non-directive, de dynamique de groupe rogérienne, de psychodrame. C’était l’époque où on découvrait la communication non-verbale. Tout cela m’est devenu spontané à force de familiarité, mais il m’arrive à l’occasion de communiquer non-verbalement intentionnellement.
Normalement les postures peuvent être, – ou on tendance à devenir complémentaires, disait Md Zarka… je suppose que dans l’interaction chacun est obligé de se différencier, pour ne pas tomber dans l’imitation.
Carl Roger, théoricien du « growth ».
JMS en serviteur zélé a entretenu le mensonge qu’il dénonce.
sinon, Dieu n’est pas mort ??
Préparatifs de guerre:
Running out of money, the US and Britian ready for war.
UK military steps up plans for Iran attack amid fresh nuclear fears
British officials consider contingency options to back up a possible US action as fears mount over Tehran’s capability
http://www.guardian.co.uk/world/2011/nov/02/uk-military-iran-attack-nuclear
Le retrait d’Irak, va effectivement de pair avec un renforcement de l’armada anglo-américaine dans le golfe persique.
Quand on a de gros soucis sur le plan intérieur, une aventure militaire à l’extérieur est un bon échappatoire. Ceci dit cette aventure là risque d’être sans retour.
Car une explosion du prix du pétrole, dans le contexte économique actuel, risque d’ apporter le coup fatal au système.
Selon le démocrate Howard Berman, la Banque centrale iranienne visée par les sanctions finance le programme nucléaire iranien et soutient l’armée du pays. Tout établissement financier ayant des rapports d’affaire avec la Banque centrale iranienne se voit désormais interdite d’accès à l’économie américaine.
(source : http://french.ruvr.ru/2011/11/03/59812820.html)
Hello mes semblables (dans lesquels je m’admire)
Bon bin voilà, je rabâche ma deuxième solution..
Le cadre pour moraliser le monde est de remplacer les devises par du temps travail vertueux.
et de libeller les prix des produits et services en minutes de bonnes actions accomplies et validées.
Par exemple:
– faire des brouettes qui servent l’économie réelle pendant 20 ans au lieu de bombes qui ne servent qu’une fois.
– faire de succulents repas végétariens plutôt que d’abattre des milliards d’animaux par an.
(pour faire un gramme de viande, il faut 12 grammes de maîs, qui boit beaucoup d’eau)
– faire des choses réversibles pour pouvoir éventuellement revenir en arrière et prendre un autre chemin.
etc, etc..
Seules les minutes de bonnes actions accomplies et validées permettront de consommer..
Trois religieux qui expliquent doctement pourquoi et comment on ne peut pas appliquer ce que disent leurs livres.
Ou, comment, pour durer, une religion finit toujours du côté du manche.
Cela dit, pour avoir feuilleté leurs opuscules, je ne suis pas sur que le royaume de leur Dieu me conviendrait. Je n’y serais de toute façons probablement pas admis.
C’est surtout la harpe en continu qui est dure à supporter. L’éternité dans un ascenseur de centre commercial…
Le ciel peut attendre ! (cf Lubitsh)
une petite blague ( quoique !) circulait sur le web, il y a une 10 aine d’années :
« Une big DRH d’une multinationale ( avec réseau y afférent ) meurt brutalement .
Elle se retrouve devant Saint-Pierre, lequel lui fait une honnête proposition :
Il faut essayer les deux : paradis, enfer …et, ensuite seulement, fixer son choix …pour l’éternité .
On lui ouvre la première porte : un charmant homme en smoking l’accueille : » chère mâdâme »,
baise-main, » ravi de faire enfin votre connaissance » …salons huppés, champagne coulant à flot, rencontre de gens d’une grande amabilité, musiques variées, fêtes plus merveilleuses les unes que les autres, compliments, conversations intéressantes …Bref, le temps passe vite, et c’est parfait …
Mais Saint-Pierre n’a qu’une parole, et il s’agit d’essayer la deuxième alternative .
Une deuxième porte s’ouvre .
Voilà notre DRH installée moelleusement sur un nuage …des angelots jouant de la harpe : musique divine, un peu partout dans les nues …c’est trés bien, mais …la dame retourne chez Saint-Pierre, et lui dit « je m’ennuie un peu; je vais choisir la première proposition : je me sens chez moi, dans mon milieu « .
Saint-Pierre hoche la tête, et lui montre le chemin .
A peine la porte franchie, la voilà projetée dans un puits sans fond ; des personnages maléfiques
et ricanant la piquent avec des fourches, lui crachent au visage, la battent, l’insultent, lui font subir mille avanies ; l’odeur est pestilentielle . La DRH se fâche, et demande à rencontrer le Directeur.
C’est l’homme si agréable de sa première visite. Elle lui dit : « je ne comprends pas! je porte plainte!
Ce n’était pas du tout comme cela la première fois ! une femme de ma qualité , de mes compétences ! c’est inadmissible. »
Et, le Directeur – le Diable – de s’exclamer : » Ah oui, mais la première fois, nous vous recrutions ! Maintenant, vous faites partie du personnel ! »
Ils planent à 10 000 ces trois là. Impressionnant. Pas un pour sauver l’autre !
Lol le préambule « le capitalisme est mort »…. Quel aveuglement de votre part Mr Jorion… Alors qu’il est en train de gagner la partie et « enfoncer » tous ses détracteurs : les suppôts de la dette, de la fuite en avant, et de la planche à billets.
Le capitalisme ne s’est jamais aussi bien porté… « Market works »
Merci pour cette bouffée d’air frais hatoup. Il était temps que quelqu’un dise tout haut que finalement, tout va bien, même mieux que bien.
hatoup rentre dans un ministère, un gouvernement ??
Vous n’êtes pas un cousin de Optimiste alias espoir par hasard ? Sinon c’est bien gentil votre propagande, mais ses derniers temps j’en ai une indigestion..
Je ne comprends toujours pas comment certaines personnes peuvent être dans un tel déni.
Il suffit de prendre un peu de recul et de décrire le plus simplement possible le mécanisme qui fait marcher le monde et les paramètres dont il a besoin. On a alors les points suivants:
– Le capitalisme repose sur la croissance (je ne supporte d’ailleurs plus d’entendre ce mot dans les médias. Le dieu croissance a remplacé les autres religions), il faut produire toujours plus pour alimenter le système. Cette croissance est exponentielle.
– La population mondiale croit de façon exponentielle
– Les ressources mondiales ne sont pas inépuisables (jusqu’à preuve du contraire nous n’avons qu’une planète. L’épuisement de ces ressources est reliée à la production de biens, elle est donc également exponentielle.
– Les volumes d’échanges de biens à l’échelle mondiale reposent uniquement sur la magie d’une énergie qui ne coute pour ainsi dire rien: le pétrole. Pas de chance, il n’en reste plus que pour une petite 50aine d’année en prenant en compte sa production et consommation qui elle aussi…. est exponentielle.
L’équation de base ne peut tout simplement pas fonctionner.
Le plus grand malheur des hommes est sans doute de ne pas comprendre réellement la fonction exponentielle. Peu de gens comprennent qu’une croissance de 2% du PIB par an signifie que le PIB aura doublé en 35ans. Si la croissance est de 7% par an, vous doublez votre variable de départ en 10ans. etc…. Une exponentielle n’est raisonnable que quelques temps de doublement… après les chiffres deviennent très vite démesurés 🙂
lol… Ce qui me rassure c’est que vous ne comprenez rien à ce que j’écris…
1° je n’ai jamais dit que tout allait bien… Bien au contraire l’argent est trop bon marché ce qui explique les problèmes passés, les problèmes présents et la prochaine aggravation des problèmes. ne vous inquiétez pas comme les taux d’intérêt vont baisser les problèmes vont ; et c’est une conséquence directe de cette baisse ; s’aggraver (et non l’inverse)…
2° Optimiste est un gros nullos sur ce point je crois qu’à part optimiste nous sommes tous d’accord.
3° je n’ai jamais prétendu qu’une croissance à pourcentage constant sur une longue période était possible, ça c’est ce que l’on fait croire aux gogos.
Par contre croire que le capitalisme est en train de faillir est une grosse plaisanterie…
Ce qui est en train de faillir c’est le système des copains qu’il faut sauver à tout prix (les banques, l’industrie automobile, le BTP, …) à partir d’argent gratuit émis par les banques centrales (dont cette idiote de BCE en sous main…. et en dépit des traités) et ceci ne s’appelle pas le capitalisme.
« Par contre croire que le capitalisme est en train de faillir est une grosse plaisanterie…
Ce qui est en train de faillir c’est le système des copains qu’il faut sauver à tout prix (les banques, l’industrie automobile, le BTP, …) à partir d’argent gratuit émis par les banques centrales (dont cette idiote de BCE en sous main…. et en dépit des traités) et ceci ne s’appelle pas le capitalisme. »
Je ne comprends pas. Selon votre logique, vous démontrez que :
– il y a bien quelque chose qui faillit
– ce quelque chose n’est pas le capitalisme.
Du coup:
– vous n’avez pas dit ce que vous entendiez par capitalisme (« ceci ne s’appelle pas le capitalisme »)
– on ne peut pas en déduire si le capitalisme faillit ou non
Un petit rappel sur ce que constitue le capital….
On n’y parle nullement d’émettre de la monnaie à partir d’imprimantes à haut débit et d’alimenter les banques par un préteur en dernier ressort à un taux de presque 0%…
Ce que l’on fait actuellement… On ne dit pas non plus que le capitalisme constitue à émettre plus de dettes pour solder les précédentes 😉
Ne faut-il pas à un entrepreneur d’industrie quelque chose de plus que ses talents et son travail pour entreprendre la production ?
Oui ; il faut encore du capital.
Qu’est-ce qu’un capital ?
C’est une somme de valeurs acquises d’avance.
Pourquoi ne dites-vous pas une somme d’argent ?
Parce que ces valeurs peuvent consister dans beaucoup d’objets divers, aussi bien qu’en une somme d’argent.
A quoi sert le capital dans la production ?
Il sert à faire l’avance des frais que nécessite la production, depuis le moment où l’on commence les opérations productives, jusqu’à ce que la vente du produit rembourse à l’entrepreneur l’avance qu’il a faite de ces frais.
Qu’est-ce qu’une avance ?
C’est une valeur que l’on prête ou que l’on consomme dans le dessein de la recouvrer. Si cette valeur n’est pas restituée ou reproduite, ce n’est pas une valeur avancée, c’est une valeur perdue, en tout ou en partie.
Donnez-moi un exemple ?
Lorsqu’un homme veut fabriquer du drap, il emploie une partie de ses valeurs capitales à acheter de la laine ; une autre partie à acheter des machines propres à filer, à tisser, à fouler, à tondre son étoffe, une autre partie à payer des ouvriers, et le drap, lorsqu’il est achevé, lui rembourse toutes ses avances par la vente qu’il en fait .
Attend-il d’avoir achevé une grande quantité de produits pour se rembourser de ses avances ?
Cela n’est point nécessaire : du moment qu’il a terminé une pièce de drap et qu’il l’a vendue, il emploie la valeur qu’il a tirée de sa pièce de drap à une autre avance, comme, par exemple, à acheter de la laine ou bien à payer des salaires d’ouvriers ; de cette manière la totalité de son capital est constamment employée ; et ce qu’on nomme le capital de l’entreprise se compose de la valeur totale des choses achetées au moyen du capital, et dont une partie sont de produits commencés et avancés à différents degrés.
N’y a-t-il pas cependant une partie de la valeur capitale d’une entreprise qui reste en écus ?
Pour ne laisser oisive aucune partie de son capital, un entrepreneur habile n’a jamais en caisse que la somme nécessaire pour faire face aux dépenses courantes et aux besoins imprévus. Lorsque des rentrées promptes lui procurent plus d’argent qu’il ne lui en faut pour ces deux objets, il a soin d’employer le surplus à donner plus d’extension à son industrie.
Comment donne-t-on plus d’extension à une entreprise industrielle ?
En augmentant les constructions qui servent à son exploitation, en achetant une plus forte quantité de matières premières, en salariant un plus grand nombre d’ouvriers et autres agents.
Ne divise-t-on pas les capitaux employés en plusieurs natures de capitaux ?
On divise le capital d’une entreprise en capital engagé et en capital circulant.
Qu’est-ce que le capital engagé ?
Ce sont les valeurs qui résident dans les bâtiments, les machines, employés pour l’exploitation de l’entreprise aussi longtemps qu’elle dure, et qui ne sauraient en être distraits pour être employés dans une autre entreprise, si ce n’est avec perte.
Qu’est-ce que le capital circulant ?
Ce sont les valeurs qui se réalisent en argent, et s’emploient de nouveau plusieurs fois durant le cours d’une même entreprise. Telles sont les valeurs qui servent à faire l’avance des matières premières et des salaires d’ouvriers. Chaque fois que l’on vend un produit, cette vente rembourse sans perte à l’entrepreneur la valeur de la matière première employée, et des divers travaux payés pour la confection du produit .
A quelle époque un entrepreneur réalise-t-il son capital engagé ?
Lorsqu’il vend le fonds de son entreprise.
L’usure et la dégradation de valeur qu’éprouvent les machines et les constructions ne diminuent-elles pas constamment le capital engagé ?
Elles le diminuent en effet ; mais, dans une entreprise bien conduite, une partie de la valeur des produits est employée à l’entretien de cette portion du capital, sinon pour lui conserver sa valeur tout entière, du moins pour le mettre en état de continuer toujours le même service ; et comme, malgré les précautions les plus soutenues, le capital engagé ne conserve pas toujours la même valeur, on a soin, chaque fois qu’on fait l’inventaire de l’entreprise, d’évaluer cette partie du capital au-dessous de l’évaluation qu’on en avait faite dans une autre occasion précédente.
Eclaircissez cela par un exemple ?
Si l’on a évalué, l’année dernière, les métiers et les autres machines d’une manufacture de drap à 50,000 francs, on ne les évalue, cette année-ci, qu’à 45,000 francs, malgré les frais qu’on a faits pour les entretenir ; frais que l’on met au rang des dépenses courantes, c’est-à-dire des avances journalières que la vente des produits doit rembourser.
Vous m’avez donné l’idée de l’emploi d’un capital dans une entreprise manufacturière ; je voudrais me faire une idée de l’emploi d’un capital dans une entreprise agricole ?
La maison du fermier, les granges, les étables, les clôtures, et en général toutes les améliorations qui sont ajoutées au terrain, sont un capital engagé qui appartient ordinairement au propriétaire de la terre : les meubles, les instruments de culture, les animaux de service, sont un capital engagé, qui appartient ordinairement au fermier. Les valeurs qui servent à faire l’avance des semences, des salaires, de la nourriture des gens et des animaux de service, les valeurs qui servent à payer les réparations d’outils et de charrettes, l’entretien des attelages, et en général toutes les dépenses courantes, sont prises sur le capital circulant, et sont remboursées à mesure qu’on vend le produits journaliers de la ferme.
Une même entreprise peut donc être exploitée avec différentes portions de capitaux qui appartiennent à diverses personnes ?
Sans doute l’entrepreneur paie, sous une forme ou sous une autre, la jouissance d’une portion de capital qui ne lui appartient pas. Dans l’exemple ci-dessus, une ferme bien bâtie, et améliorée par des fossés de desséchement ou d’arrosement, et par de bonnes clôtures, se loue plus cher qu’un terrain nu ; d’où il suit qu’une partie du loyer est le prix du service rendu par le sol, et qu’une autre partie est le prix du service rendu par le capital répandu en améliorations sur la terre.
Je voudrais me faire une idée de l’emploi d’une valeur capitale dans une entreprise de commerce.
Un négociant français emploie une partie de son capital en soieries, et les envoie en Amérique : c’est une avance, une valeur qui momentanément a disparu de la France, pour renaître, de même que le blé qui a servi de semence. Ce négociant donne en même temps à son correspondant d’Amérique l’ordre de vendre ces marchandises, et de lui en faire les retours (c’est-à-dire de lui en renvoyer la valeur) en d’autres marchandises, telles que du sucre, du café, des peaux d’animaux, peu importe. Voilà le capital qui reparaît sous une nouvelle forme. Il faut considérer les marchandises envoyées comme des matières premières consommées pour la formation d’un nouveau produit. Le nouveau produit consiste dans les marchandises qui composent les retours.
Le capital au moyen duquel on conduit une semblable entreprise, peut-il encore appartenir à différentes personnes ?
Sans contredit : en premier lieu, le négociant qui fait un envoi en Amérique peut travailler avec un capital qu’il a emprunté à un capitaliste ; il peut aussi avoir acheté les soieries à crédit : c’est alors le fabricant de soieries qui prête au négociant la valeur de la marchandise que ce dernier a fait partir.
Vous avez employé l’expression de matière première ; donnez-moi une idée exacte de ce qu’elle signifie?
La matière première est la matière à laquelle l’industrie donne une valeur qu’elle n’avait pas, ou dont elle augmente la valeur quand elle en avait une. Dans ce dernier cas, la matière première d’une industrie est déjà le produit d’une industrie précédente.
Donnez-m’en un exemple ?
Le coton est une matière première pour le fileur de coton, bien qu’il soit déjà le produit de deux entreprises successives qui sont celle du planteur de coton, et celle du négociant en marchandises étrangères, par les soins de qui cette marchandise a été apportée en Europe. Le fil de coton est a son tour une matière première pour le fabricant d’étoffes ; et une pièce de toile de coton est une matière première pour l’imprimeur en toiles peintes La toile peinte elle-même est la matière première du commerce de marchand d’indiennes ; et l’indienne n’est qu’une matière première pour la couturière qui en fait des robes, et pour le tapissier qui en fait des meubles.
Comment un entrepreneur d’industrie sait-il si la valeur de son capital est augmentée ou diminuée ?
Par un inventaire, c’est-à-dire par un état détaillé de tout ce qu’il possède, où chaque chose est évaluée suivant son prix courant.
Qu’est-ce qu’on appelle le capital d’une nation ?
Le capital d’une nation, ou le capital national est la somme de tous les capitaux employés dans les entreprises industrielles de cette nation. Il faudrait, pour connaître à combien se monte le capital d’une nation, demander à tous les propriétaires fonciers la valeur de toutes les améliorations ajoutées à leur fonds ; à tous les cultivateurs, manufacturiers et commerçants, la valeur des capitaux qu’ils emploient dans leurs entreprises, et additionner toutes ces valeurs.
Le numéraire d’un pays fait-il partie de ses capitaux ?
La portion du numéraire que chacun possède, qui vient d’un capital réalisé, et que l’on destine à une nouvelle avance, fait partie des capitaux d’une nation. La portion qui vient d’un profit réalisé, et dont on achète ce qui est nécessaire à l’entretien des individus ou des familles, ne fait -partie d’aucun capital ; et c’est probablement la plus considérable.
Moi j’ai bien aimé la phrase de Aristote :Dans la grèce antique, Aristote (384, m.322 av. J.C.) qualifie la pratique du prêt à intérêt de détestable car elle consiste à créer de la monnaie à partir d’elle-même, alors que la monnaie a été créée pour l’échange, non pour se servir elle-même. Aristote reviens !!!!
Bon j’attends ,mais y vient pas alors on va remplacer le capitalisme par le royaume de Dieu , houaaa cela me rappel Robespierre avec son être suprême , cela me fait un peu terreur
est-ce une création ex-nihilo ??
Occupons la défense Vendredi 4 novembre à partir de 17H.
http://www.occuponsladefense.net/
Merci pour le lien.
J’y serai. Le temps d’un week end de formation à Paris…
Abraham doit en pleurer de désespoir et préparer sa pancarte ( sa canparte dit l’abbé) pour la prochaine hyper-manif des 99 % .
On comprend mieux comment les abus de quelques uns et la détresse du plus grand nombre ont pu croître dans le monde avec de pareils alliés objectifs .
Dans le cours de l’émission ( où , vous avez raison, la caricature offerte par ces trois fils d’Abraham bavards et sûrs d’eux , était telle qu’il valait mieux faire dans le direct simple ) , j’ai été surpris que le représentant du culte catholique ne rebondisse pas mieux sur le texte du Vatican , où il y a effectivement du grain à moudre au timing près . Sans doute ne l’a -t-il pas encore lu ou compris , enfermé qu’il est dans son vieux catéchisme et sa propre auto-satisfaction .
Toujours autant de confusions entre capital , capitalisme , libéralisme ( standard , néo ou ultra) . Ils auraient mieux du fréquenter le blog sur ces concepts , pour se faire une …religion .
A la question sur « que mettre à la place du capitalisme « , on aurait préféré que l’animateur ait eu le bon goût de vous laisser en préambule , dire en trois mots pourquoi le capitalisme était à l’agonie, mais il s’est sans doute trop rapidement contenté de la boutade puèrile ,digne des plus mauvais commentateurs du blog , du catholique de service qui a pensé faire un bon mot ( la « spiritualité » n’est plus ce qu’elle devrait être ) en déclarant que l’agonie n’est pas la mort , confirmant ,dans le meilleur des cas ,qu’il assimile un système économique à la nature humaine ( apparemment comme ses deux acolytes) . Mais votre coup de tonnerre ( même dit doucement ) final était ce qu’il fallait dire , digne de JC chassant les marchands du temple .
Si les fils d’Abraham en sont là , il faut que ses filles prennent la relève , et pas seulement dans les ascenceurs .
Et c’est peut être bien parce qu’Abraham ne s’appuie ( yait ?) que sur ses fils qu’ils l’ont ridiculisé hier soir .
Esprit d’Abraham et d’Aristote , restez sur ce blog .
Mr Jorion,
Juste BRAVO!
Il en faudrait plus des types désintéressés comme vous, avec comme crédeau la défense de valeures humaines,
Je partage à 100% votre conclusion et malheureusement, les autorités morales des grandes religions se sont perverties et ont perdu l’essence même de ce qui est censée les animer.
Lorsque vous avez la parole, n’hésitez pas à dire et redire ce que vous pensez …et bousculer l’ordre établi ….à votre manière c’est à dire simplement.
Le système est totalement imbriqué, il faudra une vision neuve « basée sur le royaume de Dieu », les valeurs de Dieu……..un homme neuf peut être.
L’histoire est en marche, serons nous faire ce que nous avons à faire?
je m’inquiète en entendant les bruits de bottes, les catastrophes naturelles, ce ne sont que des piqures de rappel pour nous dire HOMMES reveillez vous, soyez Homme là où il n’y en a pas afin de réparer le sytème….ou le désordre sera total pour vous obliger à reconstruire.
le rabbin qui dit ouvertement que le royaume de dieu ne fait pas parti de ses préoccupations (alors que la maintien de liquidité sur les marchés visiblement si), c’est juste surréaliste…
cela dit c’est très probablement LA raison pour laquelle ces gens (le curé des vedettes, l’islamologue libéral et le rabbin boursicoteur) se retrouvent à animer une émission chez bolloré plutôt que de s’occuper de leurs communautés…
On peut parler de morale ou bien du frelon asiatique . du peu de poids des abeilles face aux lobbies et aux vendeurs de poisons qui arrosent les colzas . on peut parler des porsches des nantis grec qui ne pèsent pas lourd face aux autres mafias drapés de morale .
on pourrait parler de sa propre inertie quand il est un peu trop tard . et de quoi encore ?
vraiment, nul ne pourra jamais gouverner les hommes . ceux qui pensent pouvoir ne font que hacher menu les hommes , ce sont des brutes. c’est tout .
n’y aurait il aucun salut possible ? aucun enseignement qui soit bon, et remette les choses et les idées en place ?
tout n’est qu’effets de cascades . lié à des principes simples . la nourriture par exemple .
tirez un seul fil et vous voyez où il vous mène .
quand on songe qu’il aurait suffit d’un décalage infime pour que cet univers n’existât pas …
cela signifie que tout n’est que trajectoire . eh ben, on a pris une mauvaise voie , et on n’en mesure pas toutes les conséquences .
pour redresser la barre et éviter le naufrage collectif, je me demande si la colère est bonne conseillère . indignez vous , certes , mais pourquoi exigez quelque chose de vos bourreaux ?
ne peut on rien faire sans passer par leur médiation ? n’est-ce point leur donner encore plus de pouvoir , leur confier des possibilités de décision , au lieu de faire, d’agir , et dire , afin de ne pas subir d’excessifs dommages ? anticiper , quoi .
sur ce plan, a-t-on jamais appris aux gens qu’ils pouvaient voir leur propre avenir ? non comme fatum , mais bien comme destinée , dessein à réaliser . image d’un futur qu’il importe de voir , pour pouvoir s’y rendre .
c’est plus simple qu’il n’y parait . pas besoin de grande école pour ça . instinct de survie ?
de toutes façons, les ministres et autres décideurs européens ou nationaux s’en foutent des peuples et de leur liberté , et du reste . on ne peut leur en vouloir d’avoir fait carrière . mais ces carrières ne sont pas une garantie de lucidité ni de conscience ( morale ) .
il parlent bien, mais ne savent pas ce qu’ils font .
C’est drole on aurait dit qu’ils avaient tous la même religion et les mêmes croyances mais juste un plan marketting et un logo différent.ILs se cachaient derriere la loi pour déterminer ce qui est usuraire ou non, le juif avait un discourt ultraconservateur on aurait dit un délégué de Goldman Sach en france, le musulman m’a ouvert les yeux sur la banque islamique qui n’a pas grand chose de moral apparemment non plus. Ils n’ont aucun idéaux ils prêtent pour recevoir, le don connait pas, les interrets sont protégés par tous on n’envisage pas le prêt d’honneur on se bat pour déresponsabiliser les banquiers, les entreprises. LA morale est utilisée comme une rente d’image elle n’a rien a changer dans la société , une belle brochette de tièdes de ceux dont Jésus aimait honorer le postérieur de son pied divin. Apparemment aucun d’entre eux n’a pris la peine de se renseigner sur Mr Jorion avant de l’accuser de collectivisme dangereux et aucun n’ a sourit a votre dernière remarque, de la suffisance ou du mépris je n’arrive pas a trancher les deux sans doute.
La loi sert trop souvent de morale a ceux qui n’en ont aucune apparemment ils connaissent bien les lois.
+merci a Paul pour cet excellent moment de télé
j’en suis au passage ou le rabbin dégaine son « collectivisme dangereux », de la même façon que nos amis vieux-et-neo/cons s’etouffent des qu’ils croient voir un drapeau rouge. C’est quand même hallucinant, à croire qu’il ignore l’histoire d’Israel et des kibboutz,
@rototo
Il est juste de nous rappeller l’esprit pionnier qui a animé les Kibbouts et les Moshavs, un peuple ou le collectivisme frisa l’utopie, ou les jeunes filles allaient à l’armée avec les garçons, cet Israel a existé; qu’en reste t’il ?
Les jeunes filles vont toujours à l’armée. 😀
C’est simple : cet Israël socialiste et laique est devenu capitaliste et religieux.
Cet Israel là avec des hommes et des femmes, collectiviste ou pas, socialiste ou pas, laïque ou pas, religieux ou pas a toujours été une entreprise au profit d’un projet colonialiste. Ne l’oublions pas tout de même.
Paul, n’avez vous pas gaffé en renvoyant l’alternative au capitalisme au » royaume de dieu » ?
Dans le contexte politique actuel, botter en touche était peut-être un peu trop subtile.
merci pour votre travail,
nathalie
@ Nathalie Perron
Botter en touche ? Éclairez-nous donc : à quoi servent – sur le papier – les religions ?
N’avez-vous pas été davantage choquée de voir 3 représentants du culte se payaient de « bons mots » en défendant l’indéfendable, là où leur mission divine devrait recommander de faire du lobbying jusqu’au-boutiste pour un retour de la morale, de l’éthique et du religieux dans la société ? C’est leur boulot non ?
Les religions ont un discours sur ce qui remplace la vie après la mort, mais elles seraient infoutues de tenir un discours sur ce qui remplace la pulsion de mort quand la vie est toujours là, et vous trouvez normal que ce soit un anthropologue qui soit obligé de rappeler à ces messieurs les fondamentaux de leurs métiers ?
à quoi servent – sur le papier – les religions ? ben a vrai dire , je sais pas trop et je crois que si notre vie présente , ce résume à prendre supportable notre après mort , c’est un peu facile ,je vois plus en l’humanisme et en la philosophie le mieux vivre de notre vie ici bas .Merci encore à vous pour ce blog
@Julien :
Je le répète mais Malek Chebel n’est pas un ‘représentant du culte’ musulman.
Il n’est qu’anthropologue. Ce qui fait que sa faute serait plus lourde encore 😉
(je n’ai toujours pas eu le temps de voir l’émission)
Tu as raison zébu. Enfin, vu le format de l’émission, il n’est pas vraiment invité en tant qu’anthropologue : un rabbin, un curé, un anthropologue ==> les enfants d’Abraham ?!? 😉
L’explication est simple : les « religieux », comme les « experts » sont des médiatiques, et comme tous les médiatiques, ils ont pour rôle, non la critique, mais l’apologie du capitalisme.
D’abord, à relier (religere), à cimenter un groupe social par des références qui transcendent tous les membres du groupe. Si l’on en croit l’histoire, c’est très efficace!
Secondairement, à considérer cette transcendance en elle-même, et à approfondir le rapport de chacun à ce qui transcende. Le ciment cristallise, et il y a parfois de beaux cristaux…
Marc Peltier,
Oulah, attention à ce sens étymologique courant pour religion que vous employez ici. Vous utilisez d’ailleurs le verbe relegere qui correspond grossièrement au sens de relire et non de relier qui provient lui de relegare. Sachant que ce lien est le lien entre l’humain croyant et le Dieu bien plus qu’entre les croyants au sein de la religion.
Entre l’origine relegere de Cicéron et celle relegare de Lactance au IVe siècle, thèse reprise par l’Eglise et Augustin, puis les batailles entre partisans de chacune, des philologues du XIXe aux controverses entre Benveniste et Derrida, y’a de quoi remplir quelques bibliothèques Ikea… Pensez donc !
http://fr.m.wikipedia.org/w/index.php?title=%C3%89tymologie_de_religion&mobileaction=view_normal_site
Cher Vigneron, c’est un plaisir de débattre avec un fin lettré, un qui a déjà vu de ses propres yeux un Gaffiot, voire même un Bailly!
Voici un Robert (Dictionnaire culturel en langue française) :
« Cicéron relie religio à relegere « recueillir, rassembler », de legere-> lire; Lucrèce à religare, relier, et religio serait alors le fait de se lier vis-à-vis des dieux. On a aussi proposé relegare « rejeter la cause sur quelqu’un, tenir pour responsable… », ce qui évoquerait la responsabilité suprême des dieux (voir Paulhan, la preuve par l’étymologie).
Ces origines, toutes douteuses, sont évoquées à des fins intéressées ; certains y voient la preuve que la religion est seule à même d’unir les hommes. »
La preuve par l’étymologie, vous parlez d’une preuve! Se servir de l’étymologie à des fins intéressées, pouah! quelle vilaine chose! Je l’ai fait, pourtant, et même en faisant une faute d’orthographe latine! Pardon! Je retire mon « religere » calamiteux! Ca m’apprendra à faire le pédant!
Cependant, je ne renonce à l’étymologie que pour mieux exprimer ma façon de voir les choses, puisque la question de Julien était « A quoi servent , sur le papier, les religions? ». Selon moi, pas à fonder la morale, qui vient, aussi ou surtout (choisissez!), d’un tréfond anthropologique, sur lequel les religions ne font que mettre un voile doré plus ou moins transparent.
La religion, c’est, aussi ou surtout (choisissez!), une fonction sociale, un ciment. Plus le dogme est déraisonnable, plus le ciment est fort. La religion est un « même » au sens de Dawkins : les sociétés « armées » de religions fortes bénéficient d’un avantage quasi darwinien lors de la confrontation avec d’autres. Le monothéisme était, à cet égard, une innovation très efficace, l’histoire l’a montré…
Cette approche n’est que partielle, bien sûr, car la religion est un objet très complexe. Le fait de partager une même religion n’a jamais empêché les affrontements. Par ailleurs, la religion, c’est aussi, au niveau individuel, l’un des modes possibles de la spiritualité, je ne songe évidemment pas à le nier…
On remarquera que, dans cette perspective, il n’est pas absurde de parler de « religion du marché ». Voyez comme le dogme absurde « le cynisme, c’est une vertu » a transformé le monde! « Chacun pour soi et le marché pour tous! », quel puissant ciment social! Combien efficace! Et résistant! Je suis sûr que vous goûterez le paradoxe en fin gourmet…
« Botter en touche « ?
Il y a quelque chose qui a du vous échapper .
Il n’y a donc pas que les nuances entre capitalisme, marché , libéralisme , qui restent à expliquer sans cesse .
Mais Dieu et Aristote reconnaîtront les leurs ( qui sont les mêmes) .
nathalie, voyez le Post Scriptum que je viens d’ajouter au billet, ci-dessus.
@ Paul Jorion 3 novembre 2011 à 11:55
Merci pour le Post Scriptum. Il n’est pas besoin d’attendre la fin du capitalisme pour le découvrir. Si, comme je le crois, le capitalisme, la capitalisation, la sacralisation du capital, comme beaucoup d’autres choses, sont naturels, il suffit peut-être de moins focaliser la haine sur les uns et sur les autres pour découvrir le Royaume de Dieu.
Merci jducac, la boucle est bouclée : le Royaume de Dieu, c’est le capitalisme. CQFD
Et pour rentrer au paradis, on peut payer à crédit ?
Eh oui Paul.. Il est en nous
Nous sommes faits de lui..
Dit à la mode extrême orientale:
« Il était UN, puis se fit deux, puis trois, puis multitude et il redeviendra UN »
Dit à la manière religio-scientifique:
« Au début était le Verbe et le Verbe planait sur le Néant et le Verbe dit: Que la lumière soit »
Et la lumière explosa en une myriade de micro-trous noirs enfermant la lumière nouménale (esprit) qui s’assemblent en une multitude de formes et de structures (englobantes-englobées ou poupées russes)..
Vous avez beau creuser gratter partout où vous voulez, vous n’y trouverez que des formes.
On ne voit bien qu’avec les yeux du coeur.. L’essentiel est caché derriere les phénomènes
– l’Amour (qui unit en faisant le bien), c’est l’influence d’un intérieur sur un ou plusieurs intérieurs
– la Connaissance (état des spins des photons de la lumière nouménale ou mémoire), qui est l’influence de l’extérieur sur l’intérieur.
– l’Action (énergie x temps), qui est l’influence de l’intérieur sur l’extérieur
– la Réflexion (brainstorming créateur) qui est l’influence de l’intérieur sur lui même..
jducac : et Saint Thomas a inventé le pay per view?
à Julien Alexandre,
La question n’est pas de savoir si pour rentrer au paradis, on peut payer à crédit, puisqu’il paraît évident que pour rentrer au paradis de la marchandise, c’était la voie à suivre.
La question est : comment en sortir, de ce paradis artificiel ?
@ Paul Jorion
…euh, si, j’avais trouvé (fil 25) !
Qu’est-ce qu’on gagne ?
@ Julien Alexandre
Pour rentrer au paradis, il faut étre actionnaire ………….avoir des actions de grace !
« In God We trust », comme le port salut c’est écrit dessus !
Pour entrer au royaume de dieu il faut acheter des indulgences au supermarché de l’idéologie libérale, c’est-à-dire remplir son chariot au supermarché et offrir son temps de cerveau disponible aux marchands d’illusions.
Nerima-kun,
tout à fait : vous m’avez même fait gagner un temps précieux en mentionnant le verset.
Je suis en train d’écouter l’emission. C’est juste hallucinant. tous les trois sont incroyables de bêtise. A défendre le capitalisme coute que coute. Peut être parce qu’ils reconnaissent dans le néo-libéralisme la nouvelle religion.
C’est désespérant.
Excellente intervention M. Jorion, mais certainement trop subtile pour une majorité. Renvoyez ces religieux devant leur devoir, il faut du culot et du courage !
Jean-Marc Sylvestre, vous avez très peu échangé avec lui, enfin devant la caméra. Très bonne attitude, ne jamais affronté de face un agent de l’empire.
À mon sens vous étiez à votre place, droit dans vos bottes, merci à vous Monsieur.
Ils confondent surtout tous économie de marché et capitalisme!
Les représentants des grandes religions débattent de la spiritualité:
« Un monde sans chèques vacances?! Vous n’y pensez pas! »
J’ai bien aimé le passage sur ces glandeurs d’indignés bobos qui trainent dans la rue alors que le Père Courage, lui, il a abrité des gens pendant la guerre d’Algérie.
Une belle leçon de fraternité.
Bravo Paul pour votre déclaration :
« Le présentateur me rappelle que le rabbin m’a demandé : « Que faudrait-il mettre à la place ? », et je réponds : « Le royaume de Dieu ! » »
Fallait oser, Merci, je sais, que je peux compter sur et que vous ne trahirez personne.
(De plus vous étiez le plus beau sur ce plateau, et cette fois-ci. c’est Victorien mon compagnon de vie qui le dit.)
Bonjour, la crise me rappelle une citation d’un homme d’église (je suis athée pour info).
Quand ils sont venu chercher les grecs, je n’ai pas bougé je n’étais pas grec. Quand ils sont venus chercher les italiens, je n’ai pas bougé je n’étais pas italiens, quand ils sont venus chercher les espagnols je n’ai pas bougé je n’étais pas espagnol … quand il n’y eu plus personne ils sont venus me chercher…
Citation de l’époque ou l’on entendait les bottes.
Texte originel en version bilingue…
http://foispiritualitepsycho.blogspirit.com/archive/2005/12/05/ls-die-nazis-die-kommunisten-holten.html
…du pasteur Martin Niemöller (un parcours de vie…intéressant !)
http://www.youtube.com/watch?v=L5U5Gsl2YFI
http://fr.wikipedia.org/wiki/Martin_Niemöller
Avez-vous remarqué où se tiennent les enfants d’Abraham dans le générique de l’émission : le quartier d’affaires de La Défense.
Les studios sont à Puteaux…
n’empêche, ils n’étaient pas obligés de faire le générique avec comme toile de fond les sièges d’Areva, Total, Société Générale, HSBC, Winterthur, AXA, etc. Pour moi c’est symbolique. Et les propos tenus par les frères d’abraham le confirment.
Vous connaissez le business model des chaînes de la TNT ? Faire des émissions sans mettre 1€ de pognon. Alors quand on tourne un générique, on sort du studio et on filme en extérieur sur le pas de la porte.
Je m’incline. Vous avez sans doute raison. Mais peut-être y-a-t-il une autre raison qui rejoint la votre : par soucis d’économie, ils ont raccourci la longueur des câbles 🙂
Ouais, économies d’échelles on va dire… faut pas gâcher. Et p’têt aussi qu’c’est pas plus mal d’avoir tout son p’tit monde sous la main, entre quatre z’yeux en moins d’deux, rapport à la théorie ou au dimemne de l’agence…
– Adresse de Direct 8 (siège et studios) : 31/32 rue de Dion Bouton, Puteaux. (j’ai pas dit Bouton au Fion ! )
– Adresse Groupe Bolloré : 31/32 rue de Dion Bouton, Puteaux. (j’ai pas dit Bouton au Fion ! )
vous avez été parfait: « le royaume de Dieu »!
Merci
« Car voici, le Royaume de Dieu est en vous »
Evangile de Luc, c’est-à-dire écrit par un grec tardif qui ne sait plus ce qu’est la religion.
On retrouve dans les Evangiles de nombreux passages où le Royaume de Dieu est entendu en son sens véritable (c’est-à-dire biblique) : le Royaume d’Israël, de David, avec Jérusalem comme capitale et le Temple au milieu. Parmi eux, celui-ci, que l’on interprète souvent de travers: » Il faut rendre à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu » (Matthieu 22:21). Jésus ne voulant pas dire qu’il y a une séparation spirituel-temporel, un non-sens pour l’époque. La question qu’on lui pose est « est-il permis, ou non, de payer le tribut à César? », ce qui était un piège tendu par les pharisiens. Donc soit Jésus répond oui et il passe pour collabo auprès des juifs, soit il répond non et il passe pour terroriste (un zélote à l’époque) auprès des romains. Avec sa réponse très subtile, il dit:
1) aux pharisiens : « vous êtes hypocrites car vous aimez les pièces de César mais rechignez à payer son impôt ».
2) aux romains: « rendez le Royaume de Dieu, Israël, à Dieu, il ne vous appartient pas ».
Demander à un religieux de séparer spirituel et temporel, c’est comme demander des non-religieux ou des faux religieux (c’est-à-dire un religieux capable de penser un Dieu dont un domaine lui échappe).
@ Paul Jorion,
Je sais que ça vous fera une belle jambe mais je tenais à vous le dire :
Tout d’un coup, comme cela, sans coup férir, vous êtes remonté au plus haut dans mon estime.
Signé : un Chrétien Anarchiste.
Anarchiste et Chrétien (croyant tout simplement) je trouve ça contradictoire.
Au cas où vous avez l’envie et le temps d’approfondir, ça m’intéresserait.
Bon impossible de voir la vidéo à 14H 30, plantages.
Mais j’aime bien la petitie musique de John Carpenter à la fin du premier reportage, Assault, un long suspense s’installe, L’affaire toune mal.
Pour éviiter l’enfer aux banquiers (à cause de l’usure)
L’Eglise a inventé le Purgatoire (annone pre-capiotalisme?)
Il faut s’adapter au monde, sauf pour les femmes
Vid., Le Goff (Jacques) La Naissance du Purgatoire
« Aux côtés de Jean-Marc Sylvestre » comme vous écrivez, ou ….contre ?
Tous pitoyables et incompétents… « Remettre de l »humain » Sylvestre plaidant pour l’existence de syndicats, on aura tout vu!
Finalement , même monopolisant tous la parole, ils donnaient par contraste valeur à l’impatience et à la parole de P Jorion
th MErcier:
Alain Minc, qui est un vrai homme de droite, se dit un « libéral de gauche ». L’existence des syndicats lui paraît essentielle.
Ça tombe bien, parce que les syndicats qui lui conviennent sont là.
Beaucoup de CFDT, un peu d’autre chose. Et tous consuméristes et croissantistes. (Enfin, ils évoluent un peu…)
Non Leboutte, c’est même le parangon du libéral de gauche, voire un idéologue du libéralisme de gauche ultra-soft (la gauche ultra-soft) et pas nécessairement un homme de droite pour autant. Même si ça y ressemble fort. Ne simplifions pas trop.
Consternant. Et Scandaleux.
Je crois que je vais me fendre d’un courrier, leur nullité en matière théologique ayant atteint des sommets (il faut voir le niveau de leurs méditations sur la place du prêt à intérêt dans leurs religions respectives…).
Le rabbin… fait office de VRP de la RSE (au secours). Il tient le discours du libéralisme standard: responsabilité individuelle du top management, c’est à dire des individus (on attendrait ce discours dans la bouche d’un protestant…), amoralité des « personnes morales »(au sens juridique) et des structures. Ceux qui connaissent un peu le judaïsme rabbinique apprécieront l’imposture….
L’usure étant définie par lui comme « ce qui excède la norme », sans que soit précisé le fondement de la norme en question (pourquoi pas vox populi vox dei pendant qu’on y est!), on peut donc supposer que tout est virtuellement permis et même justifiable. Comme critère de « partage » de risque équitable, pourquoi ne pas choisir « le libre consentement des parties » et son corrolaire « le prix juste est le plus bas du marché »???
Du grand n’importe quoi. De tous, c’est celui qui a franchement été le plus loin (les Etats aussi responsables que les banques/Puissance d’argent…)
L’abbé/aumônier veut sans doute éviter 3 écueils:
– les théologies de la Libération
– l’ouverture d’un nouveau front: catholiques+musulmans Vs juifs+protestants
– toute intervention qui pourrait laisser supposer que l’Eglise reinvestisse directement/ouvertement le champ politique, ce qu’elle assume en matière de « bioéthique » (c’est à dire d’éthique individuelle/ ou mettant en jeu l’essence même de l’humanité), mais pas pour des questions ayant pour objet la remise en cause du cadre, c’est à dire des questions d’ordre « politique »).
– Le tout en évitant l’instrumentalisation de l’Eglise par des puissances qu’elle ne contrôle pas (crainte d’être prise en otage), ce qui pourrait se retourner contre elle. Avec 2000 ans d’expérience au compteur, on peut supposer que l’Eglise sait ce qu’elle fait… mais j’ai quand même un sérieux doute…
Ce qu’il reste à dire est alors bien maigre, mais ce n’était pas une raison pour raconter n’importe quoi et pour laisser entendre que les raisons de l’interdiction du prêt à intéret sont les mêmes que por Aristote?
Le représentant de l’Islam a, contrairement aux deux autres qui renvoyaient à la sphère de responsabilité individuelle (le discours sur l’avidité…), mis l’accent sur la responsabilité des peuples, que j’ai interêter comme « il ne fallait pas élire des des politiciens incapables de mener à bien la recherche du bien commun et de dicter leur conduite aux banquiers ». Ce point de vue est dans l’esprit de la manière musulmane traditionnelle de poser les choses (non étanchéité des espaces politique/religieux; refus d’une distinction franche éthique individuelle/moralité publique, Jugement Dernier à la fois indiciduel et collectif, i.e. par communauté), mais charrie toutes les tares de la « pensée » arabe moderne et de sa servilité à l’égard du catéchisme bien appris des chercheurs en sciences politiques contmporains (Depuis quand du point de vue de l’Islam l’acteur majeur de la communauté politique est-il l’Elu de la démocratie représentative, et non le peuple lui-même??? Depuis quand est il conforme à la pensée musulmane que le peuple est-il responsable de la corruption morale de celui qui se laisse corrompre, tout en étant tenu de laisser le corrupteur en paix?).
On en viendrait presque à comprendre le mépris affiché des juifs/catholiques/musulmans traditionnels contre les croyants disons modernistes…
Un petit rappel pour ces messieurs:
« La Justice tient de près à la Piété »
Coran, V, 2
J’adore la capture d’écran ! La tête qu’ils font tous les trois…
C’est tellement drôle, on devrait rebaptiser l’émission : Jorion et les incrédules !
Cher Paul,
À nouveau vous mettez le doigt sur l’essentiel.
Je ne veux pas revenir sur les compétences des représentants « officiels » de la spiritualité. En tout cas, en matière économique cela ne dépasse guère celle du café du commerce.
Personne de peut prétendre décrire le dessein de Dieu, l’avenir, la fin du capitalisme où ce qui va le remplacer. Par contre, vous savez qu’ il faudra sortir du cadre et c’est finalement ce que vous leur avez dit. On en a tous tellement marre de ce système. Cela va bien au-delà du mental, c’est une conviction intime qui, me semble-t-il, est partagée, ouvertement ou non, par beaucoup de gens. Mais va-t’on remplacer un système par un copié collé, certainement pire que l’ancien, ou vas t’on vers le NOUVEAU . Je pense effectivement que cela doit sortir de notre cœur,individuel ou collectif, je ne sais pas encore comment et finalement n’est-il pas présomptueux de savoir ?. En tout cas ce qui m’intéresse chez les indignés, c’est l’absence de gouvernance. Ce mouvement collectif qui admet la différence, mais va vers un but commun. Ça c’est une piste !
Encore merci
Oui, vous avez remarqué comme le catholique ne supporte pas qu’il n’y ait pas de chefs chez les indignés. C’est ahurissant, comique, et tellement révélateur.
Il est vraiment à côté de l’histoire, ce type-là, qui se dit intéressé par l’action, point à la ligne.
Emission Comique de bout en bout, avec cerise sur le gâteau Jorion qui se lâche pour mettre un point d’honneur, courber la discursivité, réveiller la mine dépite des largués; Ciels à quel pouvoir se vouer!
je viens de découvrir Léon Bloy Exégèse des Lieux Communs, in extenso sur http://fr.wikisource.org/wiki/Ex%C3%A9g%C3%A8se_des_Lieux_Communs/Lieux_Communs#i