Billet invité
En annonçant sans crier gare son intention d’organiser un référendum, George Papandréou a brutalement fait monter la tension et les enchères. Les bourses ont depuis dévissé, le marché obligataire s’est cabré au détriment de l’Italie, le spread entre l’Italie et l’Allemagne s’est creusé. Le scénario du pire est en marche si rien ne l’arrête.
Les motivations qui ont présidé à ce geste de dernière extrémité s’effacent devant sa portée. Le G20 va s’ouvrir sous les auspices d’un rebondissement de la crise prenant tout le monde à contre-pied. Il exprime l’impasse dans laquelle se trouve le gouvernement grec, ainsi que celle de la stratégie européenne qu’il a cru devoir accompagner. La situation sociale est devenue intenable en Grèce et la constitution d’un gouvernement d’unité nationale – tentative illusoire d’y faire face – n’a pu être concrétisée.
Les autorités européennes sont placées dans une situation imprévue et inconfortable. Les amenant soit à assouplir les nouvelles mesures de rigueur exigées de la Grèce, en contre-partie de l’annulation du projet de référendum, soit à espérer que le gouvernement tombe, suscitant des élections anticipées aboutissant à la victoire de Nouvelle Démocratie, l’opposition de droite. Il suffirait pour cela d’un déplacement de trois voix au sein de la très réduite majorité de députés du Pasok au parlement, afin que la motion de confiance prévue soit repoussée. Six membres du Conseil national du Pasok réclament la démission du Premier ministre George Papandréou, favorables à un gouvernement d’unité nationale.
Les deux options sont aussi périlleuses l’une que l’autre. La première parce qu’elle met en cause le nouveau plan de sauvetage de la Grèce, alors qu’il n’est même pas bouclé. Et au-delà toute une stratégie poursuivie envers et contre tout, sans qu’une autre de remplacement ne soit prête. La seconde, car l’arrivée d’un gouvernement de droite dans les circonstances grecques actuelles est porteur d’une exacerbation de la crise sociale. Un scénario qui, au passage, menace aussi l’Espagne.
Les marges de négociation avec George Papandréou, qui a repris l’initiative, sont donc très étroites. D’autant que la panique peut s’emparer davantage des marchés. Il faut donc couper court à l’incertitude dans les plus brefs délais, mais comment ?
Les dirigeants européens qui pensaient pouvoir faire vaille que vaille bonne figure au G20 sont au contraire placés au dépourvu devant la menace d’un effondrement de leur stratégie.
176 réponses à “L’actualité de la crise : UN PAVÉ DANS LA MARE, par François Leclerc”
Bravo ! Voilà enfin une décision courageuse, même si elle est porteuse d’incertitudes, voire de dangers. Cela fera peut-être progresser plus vite les choses vers une issue de toute manière inéluctable…
Enfin, courageuse, finalement, je ne sais pas trop, car on ne sait pas quelle est la motivation de GP… Se serait-il rendu compte de l’écrasante responsabilité qu’il a vis-à-vis de son peuple, pour ne pas dire de l’Histoire ? Serait-ce un sursaut de bon sens ? Cheche-t-il à donner au peuple grec une chance de prendre son destin en main, de donner son avis, d’échapper au carcan européen, quitte à plonger dans l’inconnu ?
En effet, qu’est-ce qui serait pire ? Les conséquences sociales du plan d’aide européen ou celles d’un défaut et d’une sortie de l »Euro ?…
Mais soyons optimiste et voyons-y surtout un signe de démocratie dans ce pays qui en est l’un des berceaux.
Ça me rappelle la décision de Chirac de soumettre l’approbation de la Traîtrise de Lisbonne, pardon, du Traité de Lisbonne, au referendum chez nous…
On peut être candide sans être dans la confusion entre TCE et traité de Lisbonne ( même si sur le fond …) , Chirac et Sarkozy .
Mais dans les deux cas le PS était dans un joyeuse pagaille .
Bien avant Hollande candidat à la présidentielle par promotion primaire…
Gracias Juan,
Merci d’avoir corrigé. Il n’y avait pas dans ma tête confusion sur le fond mais sur la forme, c’est-à-dire l’appellation de la chose. Cela dit, effectivement, vous avez raison de souligner que l’un et l’autre sont bonnet blanc et blanc bonnet.
Comme tout bon politicien, il tente de se laver les mains
après les avoir mis jusqu’au coude dans le cambouis des banquiers
Qu’il dégage, avec tous les autres!
De toutes façons quand on a plus grand chose à perdre, on peut quand même garder un peu de dignité !
C’est même le moment idéal pour en mettre une bonne à cette clique.
Mais attention, la bête est très très loin d’avoir dit son dernier mot !
Comparer le geste politique majeur de Papandréou au milieu de la panique financière, économique, politique, sociale en Grèce et dans le chaos diplomatique européen et mondial actuel avec le choix opportuniste de Chirac de passer par la voie référendaire en 2005, j’ose croire que Julien vous dirait grosso-modo : « Vous voyez la plaque ? Eh bé à coté. Pi bien… »
En tout cas, sûr, moi je vous le dis.
@Charles A
Vous c’est comme d’hab, donc ça va sans dire, mais là quand même c’est tellement gros que je vous le dis.
Proposer un référendum, c’est un grand classique quand le peuple menace
de faire payer la note à la classe dominante et ses politiciens appointés,
dont Papandréou est l’archétype.
Mais il pourrait manger son chapeau, comme a du le faire De Gaulle,
balançant un référendum pour casser la révolte en Mai 68,
et qu’il a été incapable d’organiser.
[…] Blog de Paul Jorion » L’actualité de la crise : UN PAVÉ DANS LA MARE, par… […]
Mardi 1er novembre 2011 :
Le président de la Banque mondiale Robert Zoellick a critiqué mardi le référendum annoncé par la Grèce sur la restructuration de sa dette, estimant que c’était un coup de dés et que si les électeurs votaient non, ce serait le bazar.
« Si ça passe, ce pourrait être un signal positif pour les gens. Si cela échoue, ce sera le bazar ! », a estimé M. Zoellick lors d’une conférence téléphonique organisée avant le sommet du G20.
http://www.romandie.com/news/n/_Zoellick_Banque_mondiale_craint_le_bazar_en_cas_de_non_en_Grece011120111511.asp
Italie : taux des obligations à 10 ans : 6,291 %.
http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GBTPGR10:IND
Il ne précise pas la taille géographique du bazar (origine perse ) , du souk … mais ,en somme, ce sont des synonymes de marché, et l’on peut penser que la banque mondiale s’y connait en matière de bazar , tremblement , bordel , bataclan , résultat de la brillante évolution des comportements financiers .
A chacun son bazar .
le « B ache vé » !!
🙂
L’improbable enfin!
George Papandréou vient de prendre une décision sage, courageuse et pleine de bon sens, il tire la sonnette d’alarme et le train va enfin s’arrêter…Un pause enfin.
Je souhaite que les pendules s’arrêtent et que les compteurs soient remis à zéro.
Même si les plus fortunés perdent beaucoup et les petits aussi…L’heure à sonnée, le fric n’est plus tendance et cela est un don du ciel…Aujourd’hui fête de la TOUSSAINT, acceptons le et remercions l’univers de la grâce qui nous est accordée. Devenons Tous Saint for change.
GP vient de prendre la seule solution qui le laisse premier ministre encore trois mois.
Dites-vous bien que du peuple il n’a rien à faire,
Durer, durer encore un peu, c’est tout ce qu’il veut.
« du peuple il n’a rien à faire »… Qu’en savez-vous?
Au contraire, il sacrifie sa carrière politique, en ce moment même.
Pour Gunther Krichbaum (CDU) – président la commission des affaires européennes au Bundestag – GP joue avec le feu : voir ici
Sa conclusion : plan B d’urgence pour recapitaliser les banques
C’est vraisemblablement la démission de Papandréou, (donc l’annulation du référendum) et des élections anticipées qui se profilent.
Retour à la case départ de la démocratie : choisir entre la peste et le choléra.
Ce soir, je me sens Grecque jusqu’au bout des ongles (normal me direz vous lorsqu’on est née à Massilia).
S’ils annulent le référendum se sera vraiment la guerre civile, cette fois. Alea jacta est! Qu’il prenne la forme d’un vote pour le candidat qui annulera la dette (ou qui exigera un audit de celle-ci), ou pour la réalisation ou non du plan prévu, c’est du pareil au même.
Avec 500 000 manifestants/jour et l’activisme des syndicats, le pays était techniquement ingouvernable et Papandreaou n’avait pas le choix.
Hhmm…
Bien vu Edith.
Déjà, ça bouge et s’ « oriente » :
http://www.lemonde.fr/crise-financiere/article/2011/11/01/grece-la-majorite-vacille_1596980_1581613.html#ens_id=1268560
Papandréou a été contraint à ce référendum pour cause de manque d’appuis.
Et pour les gens de droite ici présents, regardez Berlusconie qui ne tiendrait pas deux secondes sans la « Ligue du Nord »… Une autre Mafia.
Dans tous les cas, les pouvoirs de l’argent n’accepteront pas d’être contrariés.
Le peuple doit crever, point barre. Et en silence, s’il vous plait.
Hourra, hourra pour la Grèce qui a eu le courage de dire non au diktat bureaucratique autant q’impérialiste des autorités européennes!
Eurêka !
Soit un accumoncellement d’initiatives ineptes des dirigeants européens, de gardes fous opaques des dirigeants des banques et des paradis fiscaux, de faux semblants des élus de tous bords et de tous pays qui ne pensent qu’à leur réélection rance, face à 99 % de gens qui en ont marre.
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Pour comprendre la réaction des grecs , il faut faire un peu d’ uchronie : créer une bifurcation simulée d’un modèle grec refusant le passage a l’ Euro ….
Ce modèle montre de façon évidente qu ‘ aucune dérive financière de cette ampleur n’aurait pu se mettre en place …ce modèle montrerait aussi que les classes les moins favorisées ne seraient pas autant touchées qu’aujourd’hui et que seuls les classes favorisées auraient du mal a accéder a l’acran plat , la rollex et au 4×4 … Un pays a la monnaie faible protège ses « bras » et son marché interieur , sa production interieure …L’ utopie de la « planétisation » comme dit Theillard des Chardin montre ses limites et son extreme sensibilité a la pénurie d’abondance .
Surtout que je vous rejoins sur qui possède la dette grecque, car cette dette quoi qu’on en dise n’est pas une dette honorable, c’est à l’origine un vol organisé du peuple grec mais je n’ai pas envie de m’étendre ce soir sur ce que nous savons tous ici des procédés du capitalisme sauvage au nom de l’intégration à l’Europe, c’est comme une nuée de sauterelles qui s’abat sur un pays et qui se retire ne laissant à ses habitants que les dettes, les profits étant depuis longtemps apatrides. Et puis toutes ces dettes qui sont détenues à 60% par des étrangers, elles ont pu être acquises à cause de quoi sinon du robinet ininterrompu du dollar qui coule et qui ramasse à lui tout ce qu’il peut. Donc les dettes européennes sont comme celles du tiers monde en majeur partie des dettes honteuses qu’il faut annuler.
Trés juste.
En l’absence d’euro la drachme aurait depuis longtemps dévalué, diminuant les salaires réels et les avoirs financiers libellés dans cette monnaie.
Or ce qu’on demande à la Grèce c’est d’obtenir le même résultat qu’une dévaluation (restaurer sa compétitivité) en s’attaquant uniquement aux revenus (baisse des salaires et des pensions) sans toucher aux avoirs. Bref l’euro protège les grecs riches des effets d’une dévaluation, et reporte toute la nécessaire rigueur sur ceux qui vivent de leur travail ou de leur retraite. Les bienfaits de l’euro sont sélectifs.
Quand au plan approuvé et déjà périmé il avait un aspect sympathique : la réduction de 50% s’appliquait à la dette bancaire, les autres détenteurs n’étant pas à priori concerné; de même M. Papandréou avait pris l’engagement (oral..) que les fonds de pension grecs, ruinés par la décote, seraient soutenus par l’État. On commençait ainsi à dire qu’on pouvait traiter différemment les créanciers, selon qu’ils avaient plus ou moins besoin de cet argent pour vivre. C’est une approche symétrique du CADT qui demande l’annulation des dettes odieuses. Toutes deux tendent à réévaluer les obligations juridiques à la lumière des exigences morales.
Confronté à la succession rapide des événements, Athens News met en place un blog de nouvelles en direct pour permettre à tout le monde de suivre l’évolution de la situation en Grèce.
Ca se passe ici : Live news blog, Nov. 1 (en anglais)
Visiblement, la fièvre et le désordre sont en train de s’emparer des partis politiques. ND exige des élections anticipée maintenant. SYRIZA en appelle au président de la république pour ordonner des élections anticipées d’urgence, faute de quoi le référendum donnera un « non ». Le KKE appelle à une manifestation de masse devant le parlement vendredi, jour du vote de confiance. Venizelos, ministre des finances, annonce qu’il ne savait pas que Papandréou avait décidé de la tenue d’un référendum (il a été hospitalisé une partie de la journée à Athènes à cause de maux d’estomac), des députés du PASOK, dont une députée renommée de Thessalonique, appellent à la démission de Papandréou et la constitution d’un gouvernement d’union nationale pour éviter un référendum qui donnerait « non » et, selon ses termes « plongerait le pays dans la faillite ». Et une autre députée PASOK démissionne du parti et annonce siéger en tant qu’indépendante, ce qui réduit la « majorité » de Papandréou à 152 sur 300.
Si le vote de confiance n’est pas accordé, il n’y aura pas de référendum, le gouvernement tombera –> élections anticipées et la droite au pouvoir.
Bref, tout va bien, tout le monde garde son sang-froid !
La démocratie c’est trois sièges d’écart? Il est temps d’appeler partout à des referendums pour plus de « démocratie participative », à la suisse…
Ce n’est pas aussi simple ! Maintenant que le peuple Grec a touché du doigt la possibilité de s’exprimer (en dehors d’un quelconque choix électif) il va être très difficile de le contenir et de lui retirer cette possibilité ! Si GP tombe, il laissera derrière lui une situation intenable à n’importe quel politique qui voudrait annuler le référendum Désormais, les 2 options sont Référendum (et non quasi assuré) ou guerre civile.
Je ne voudrais pas être rabat-joie, mais l’un n’empêche pas l’autre.
Tout à fait !
Mon propos était plutôt de dire qu’envisager simplement un changement de majorité sans autre problème et que tout rentre dans l’ordre me semblait plutôt illusoire !
Parfaitement: rien n’est réglé.
Euh, moi je veux bien, mais je pense que ce n’est pas aussi simple que cela.
Une chose est claire : si Papandréou n’obtient pas la confiance, son gouvernement tombe. Ensuite :
–> Soit il y a des élections anticipées, et la Nouvelle Démocratie (la droite) revient au pouvoir, et elle ne veut pas d’un référendum qu’elle a fustigé aujourd’hui dans les journaux grecs comme « irresponsable ». ND a déjà dit qu’elle était contre les taxes et les impôts, ce qui veut dire une politique d’austérité encore plus dure qui touchera encore plus les fonctionnaires, une destruction des droits sociaux en matière de négociation collective, des privatisations à tous crins et à vil prix – je rappelle tout de même au passage que Papandréou a peut-être promis de privatiser mais qu’il tarde et qu’il ne veut pas de mesures qui « feraient de la Grèce une copie de l’Inde » (du point de vue du droit du travail et des droits sociaux). Je vois mal une majorité de grecs voter pour SYRIZA et le KKE. Donc, si élections anticipées, ND au pouvoir, sachant que ND ne fera pas de référendum.
–> Soit un gouvernement d’union nationale est formé (intervention du président, ou autre « miracle » de ce style), avec le PASOK et ND, sur la base d’une application des mesures et surtout pas de référendum.
Alors, certes, les grecs ne voudront pas laisser passer – ou plutôt les grecs qui sont salariés ou fonctionnaires qui vivent dans les grandes villes, on oublie trop facilement qu’ils ne représentent pas l’ensemble de la population. Mais cela fait deux ans qu’ils font manif sur manif, grève générale après grève générale. J’étais en Grèce pendant 5 semaines en septembre et octobre : Athènes est paralysée au moins un jour sur deux par des grèves – et ce depuis des mois – les gens sont dans la rue, mais cela ne change rien, le gouvernement, jusqu’à cette annonce, ne réagissait pas. C’est facile de dire que ça va être la révolution demain, mais c’est loin d’être aussi simple que vous semblez le penser. D’autant plus que l’ensemble de la population grecque n’est pas unie sur cette question.
Pour nous, les créanciers et spéculateurs de tous poils doivent réintégrer l’économie réelle et non pas entasser l’argent énergie qui sert au fonctionnement de l’économie réelle..
Je dirais donc qu’ils sont tous complices co-créateurs de la situation actuelle et il est hors de question que les Peuples en patissent de quelque manière que ce soit.. Nous sommes venus ici bas pour maintenir la paix et non le chaos !!
C’est ce qui s’appelle ouvrir le jeu…
Sacré coup de pied dans la fourmilière, si l’on en croit les réactions affolées des importants…
Le politique en train de se poser face au financier…Enfin!
Peut-être trop tard?
Tant que le « militaire » dort (ou fait mine de…)
Il va en avoir besoin de courage
Les feux nucléaires sont sur lui.
Tiendra t il ? Tiendra t il pas ? Là est la question.
soit, où que nous soyons, occupons wall street même et surtout depuis l’acropole
Papandréou et un, un indigné ?
délicieux dénouement à toutes ces mesures prises contre la volonté et les intérêts d’un peuple dont on consent à peine qu’il doit s’en tenir juste à acquiescer
Le Loup et le Chien
Conte grec d’Esopilant
Revu par Jean de La Fontaine
Relu à la sauce financière
Mais quel peuple a donc inventé la « funeste » Démocratie?…
Un Loup grec n’avait que les os et la peau,
Tant les chiens faisaient bonne garde.
Ce Loup rencontre un Dogue allemand aussi puissant que beau,
Gras, poli, qui s’était fourvoyé par mégarde.
L’attaquer, le mettre en quartiers,
Sire Loup l’eût fait volontiers ;
Mais il fallait livrer bataille,
Et le Mâtin était de taille
A se défendre hardiment.
Le Loup donc l’aborde humblement,
Entre en propos, et lui fait compliment
Sur son embonpoint, qu’il admire.
» Il ne tiendra qu’à vous beau sire,
D’être aussi gras que moi, lui répartit le Chien.
Quittez les bois, vous ferez bien :
Vos pareils y sont misérables,
Cancres, hères, et pauvres diables,
Dont la condition est de mourir de faim.
Car quoi ? rien d’assuré : point de franche lippée :
Tout à la pointe de l’épée.
Suivez-moi : vous aurez un bien meilleur destin. »
Le Loup reprit : « Que me faudra-t-il faire ?
– Presque rien, dit le Chien, donner la chasse aux gens
Portants bâtons, et mendiants ;
Flatter ceux du logis, à son Maître Banque Centrale complaire :
Moyennant quoi votre salaire
Sera force reliefs de toutes les façons :
Os de poulets, os de pigeons,
Sans parler de mainte caresse. »
Le Loup déjà se forge une félicité
Qui le fait pleurer de tendresse.
Chemin faisant, il vit le col du Chien pelé.
» Qu’est-ce là ? lui dit-il. – Rien. – Quoi ? Rien ? – Peu de chose.
– Mais encore ? – Le collier dont je suis attaché
De ce que vous voyez est peut-être la cause.
– Attaché ? dit le Loup : vous ne courez donc pas
Où vous voulez ? – Pas toujours ; mais qu’importe ?
– Il importe si bien, que de tous vos repas et de vos, Euh, rots
Je ne veux en aucune sorte,
Et ne voudrais pas même à ce prix un trésor. »
Cela dit, maître Loup s’enfuit, et court encore.
Mouais je préfère l’original. Dévier un si joli poème pour en faire une crotte de chien, me semble ni bon, ni utile, sauf pour celui qui espère encore soumettre son frère à son bon désir…Ne projette que ce que tu souhaites, a bon entendeur …Salouté!
On devrait tous être capable d’une telle réaction car en fait la grande majorité d’entre nous n’est pas libre dans la mesure où elle dépend de tellement de biens matériels, nous sommes de véritables esclaves du « toujours plus » qui ne nous apporte aucune satisfaction durable ni aucun bonheur, il faut avoir l’honnêteté de le reconnaître.
Vivanco, si j’apprécie votre honnêteté, de grâce parlez pour vous et non pour tous les autres,car d’autres,il y en beaucoup de différents. En ce qui me concerne, je cultive mon jardin et mon esprit et je sais depuis belle lurette que l’accumulation de biens matériels n’apporte pas le bonheur.
@ libertad
Certes, il existe quelques personnes, un petit pourcentage, qui savent se détacher du matérialisme.
Dans mon travail, je suis amené à rencontrer un grand nombre de personnes surtout issues des milieux modestes. Elles n’ont qu’un rêve: consommer toujours plus (et principalement des choses inutiles)
Merci de me rappeler cette fable si opportune .
A mon avis, la sortie de la Grèce de l’euro se précise!
Et cela est heureux pour la Grèce et aussi pour toute l’Europe!
car tous ceux qui ont appris à calculer, c’est-à-dire tous ceux qui ont réussi en CE1, peuvent savoir qu’une mise en faillite réglée est toujours moins couteuse que des refinancements qui aggravent un sur-endettement.
Cela est même moins couteux pour les créanciers, car l’espoir renaît.
Après une période moratoire de peut-être deux ans, le gouvernement grec pourra sans doute, en ayant retrouvé une croissance grâce à une nouvelle monnaie nationale (l’idéal serait une monnaie SMT…), reprendre une partie des remboursements, comme c’est le cas pour l’Argentine.
pour le reste de la zone euro, il y aura évidemment des ajustements douloureux, d’autant plus douloureux que d’autres pays vont suivre.
A la fin, l’euro s’appellera Mark…
Ou Franc germain pour éviter un nouveau Verdun !
warum nicht!
Effectivement… La foire d’empoignes est telle que l’origine du coup devient secondaire.
Passé un certain niveau de désordre, l’analyse des causes perd beaucoup de sa pertinence…
Ce bon vieux Karl doit bien rigoler dans sa barbe… Ce système est à bout de souffle. On se perd entre aveuglement et imbécilité. Ou un mélange des deux. Ça n’y changera rien. Et notre Sauveur du Monde doit en rager. Il va finir en toupie à force de tourner fou. y’a un moment que la Grèce aurait du quitter l’Euro à tel point qu’elle n’aurait même pas du y entrer. Les techno et les libéros qui font bon ménage l’y ont poussé moyennant un petit traficottage des comptes. Deux louches de dettes privées plus tard nous voici au bord du gouffre. Chacun se tourne et se retourne cherchant l’issue. Papandréou a compris que la seule issue c’est le peuple et pas comme la pensée de droite nous le annônne une histoire d’homme providentiel. La démocratie du XXI siècle va concerner un maximum de participants. Chacun dans son coin en invente un bout comme le Parti des Pirates en Allemagne… Pour en sortir. Va falloir collectivement inventer le Socialisme. J’entends déjà des couinnements…
Exact, faute de mette la démocratie au centre,
aucune alternative au capitalisme n’a fonctionné encore.
Qu’on l’appelle socialisme ou pas, peu importe.
L’essentiel, c’est de mettre fin au capitalisme,
et entamer une nouvelle civilisation,
où la démocratie décide, pas les banquiers et leur Etat.
Si Papandreou tombe , ce sera un crime contre la democratie,!
Est ce la le resultat du coup de fil de Sarko a Merkel?
Annoncé publiquement, le referendum ne peut qu’avoir lieu même si Papandreou tombe. Sinon, le pays va vers une guerre civile.
une source officielle à citer ?
http://fr.euronews.net/tag/manifestations-en-grece/
Le référendum a lieu au mois de janvier. Sur les marchés, cela représente une éternité.
Quelle sera sa portée si jamais ? Quid des autres pays européens ?
mais qu’est ce qui a été dit à Monsieur Papandréou lors du fameux dernier sommet européen
on parlait déjà de rumeur de référendum avant le sommet
cette hypothèse n’a t-elle pas été envisagée par les génies qui nous dirigent ?
le premier ministre grec avait-il une autre solution
allait-il laisser son pays et son gouvernement se désintégrer sans rien faire
sa situation était et allait encore davantage devenir impossible
mieux vaut-il un référendum dans les urnes ou dans la rue?
mais , n’y a t il personne qui ouvre les yeux dans ces grandes messes internationales
peut on faire fi des peuples espagnols , portugais , irlandais , italiens , etc …
alors qu’on souhaite leurs imposer des situations très difficiles sans jamais les convaincre
sans autre espoirs que de voir des courbes enfin ascendantes sur des graphiques abscons
+de21% de chômage en Espagne aujourd’hui , quelle population peut en supporter davantage …
qu’est ce que c’est que ce bricolage ; l’Europe pour exister devra retrouver du travail pour ses citoyens avec un salaire descend le reste est de la littérature égarée d’économiste,politicien et journaliste
Beau lapsus !
Exactement mais l’Europe ce n’était pas ça, c’était de grands chantiers de grands travaux pour de petits pays en retard avec une amorce l’aide Européenne et ensuite tout à crédit, pendant ce temps l’effet richesse joue l’immobilier monte les salaires survivent tant bien que mal et les gens achètent sur 30 ans ce qu’il pouvait sur 10 ans avant, c’est la phase d’expansion, le gouvernement fait pareil dépense à tout va, et un jour coup de sifflet : fin de la partie la nuée de profiteurs quitte le pays pour un autre où elle refait le même scénario les poches pleines, laissant aux grecques rien d’autre que des dettes parce que la croissance sur 10 ans à ce rythme ça a un nom ça s’appelle faire de la cavalerie.
En résumé, Notre belle Europe n’a rien fait de mieux que semer des argentines ça et là…
et croyez vous qu’il n’en soit pas de même à l’est ?
la seule différence c’est que l’aide européenne l’argent est arrivé en premier en Grèce au Portugal et en Espagne et seulement bien plus tard dans les pays de l’est.
Pour finir il n’y a pas grande différence entre les subprimes à l’Américaine où on a été chercher les pauvres pour continuer à vendre et les pays du sud où on a aussi continué à vendre à tout va sachant qu’un jour ou l’autre cela finirait pas exploser.
C’est ça le capitalisme sauvage, de l’escroquerie et bien sûr la rigueur ensuite c’est pour les peuples, souhaitons que les grecs tiennent bon et refusent de payer, il faut que cela cesse, enough is enough
A la fin, l’euro s’appellera Mark…
Manque plus que Dominique !
Ou Franc?
Espérons que cette fois-ci, le résultat d’un référendum concernant l’Europe sera pris en compte par les hiérarques, ce qui n’est pas gagné d’avance.
Solidarité avec les émeutiers, le peuple de Grèce en mouvement!
Il n’y aura pas de référendum. Reste le peuple à qui on va enlever cet os qu’on lui a promit. Et le peuple Grec….
Les indignés vont bientôt changer de nom…
Un pavé dans la mare ??
Une grande claque dans leur gueule, plutôt !
Pire que cela, un uppercut du gauche.
L’arbitre est en train de compter ;1,2,3,4…
Une seule vidéo pour cette sage décision:
http://www.youtube.com/watch?v=MBfvMJ4Thaw&feature=related
Et cette version je l’ai vu sur scène en corse au nuit de la guitare trop génial ce mec
http://www.youtube.com/watch?v=hr9ayIJ_VVc
« Selon les services du Premier ministre, Angela Merkel « a exprimé sa compréhension et souligné qu’elle comprenait les évolutions en Grèce ». »
http://www.lepoint.fr/economie/g20-referendum-papandreou-annonce-qu-il-se-rendra-a-cannes-mercredi-01-11-2011-1391428_28.php
« Le président et la chancelière « ont convenu de se retrouver à Cannes le mercredi 2 novembre dans l’après-midi pour une réunion de consultation avec les institutions européennes et le FMI ainsi que pour une réunion avec les autorités grecques, afin de prendre toutes les mesures nécessaires pour la mise en oeuvre dans les meilleurs délais de l’accord conclu le 27 octobre à Bruxelles ». »
http://www.boursier.com/actualites/economie/la-france-et-lallemagne-determinees-apres-l-annonce-grecque-11477.html
A mon avis? G P saute vendredi (lors du vote de confiance, prévu en Grèce).
Je crains fort que le referendum Grec n’ait jamais lieu:
Une partie du PASOK peut s’allier à la droite pour faire tomber le gouvernement Papandreou, et gouverner avec elle jusqu’aux prochaines elections generales.
La droite aura une majorité aux elections (par réaction à la politique suivie par Papandreou) et le pays continuera de souffrir sous la règle d’airain de « l’europe ».
Non, il n’y aura pas de référendum car la Finance Internationale va provoquer le départ de Papandréou par tous les moyens, et vite fait … Tant que ce dernier restait bien gentiment sur les lignes souhaitées par les « Maïtres du Monde », tout se passait bien et même s’il était menacé (mollement …) celà n’aurait jamais conduit son parti à déclencher un tir de barrage immédiat et aussi puissant pour s’en débarrasser.
Etonnant quand même de voir des responsables « socialistes » démissionner pour cause de référendum, et donc de recours à la voix du peuple, alors qu’aucun ne l’a fait pour protester contre la férocité des mesures appliquées contre le peuple.
.
Non, ce qui est étonnant c’est que l’on continue de les affubler de cette étiquette de socialiste . . .
De plus en plus de voix concordantes annoncent la chute du gouvernement de Papandréou pour ce soir…Et hop, envolé le référendum ! Et rien dans les médias sur les réactions des grecs. Les journaux sont remplis de réactions de politiques zé de responsables mais quid de la réaction des grecs qui manifestent depuis des semaines dans les rues…rien trouvé!