Billet invité
Demander leur aide aux pays émergents, Chine en tête, est un symbole fort des nouveaux rapports de force mondiaux. En procédant ainsi, les dirigeants européens viennent de mettre en évidence qu’ils n’ont pas les moyens de refinancer l’endettement de l’Europe, puisque c’est la stratégie qu’ils poursuivent envers et contre tout.
Quand certains d’entre eux récusent cette voie, c’est pour se réfugier dans une autre fuite en avant, en préconisant que la BCE éponge la dette en créant de la monnaie, afin que tout puisse repartir comme si de rien n’était, à des aménagements mineurs près.
Or, la planète n’a pas changé d’axe, mais le monde si ! Les pays de l’OCDE doivent céder le pas devant de nouvelles puissances économiques, qui disposent des moyens financiers allant de pair. Cette nouvelle donne est issue du processus de mondialisation, qui a redistribué les cartes, dont on n’a vu que les délocalisations, puis l’invasion de produits venus d’ailleurs. Le monde pivote pour de bon et il faut désormais résoudre une nouvelle équation.
Epuisé pour avoir été trop exploité, le vieux monde cède maintenant le pas devant un nouveau monde qui s’impose irrésistiblement. Pour le système financier, c’est un nouvel eldorado en puissance, où il va pouvoir reproduire les recettes qui ont fait sa fortune après avoir entraîné la désolation sur ses anciens terrains de jeu. D’Occident, cet inacceptable renversement de situation pourrait apparaître comme le match retour d’une exploitation coloniale qui a fait la fortune de ceux qui en ont été les maîtres, si cet épisode n’était pas oublié.
La tentation du déni est grande, comme toujours lorsque la peur est grande. Ainsi que celle du repli, qui l’accompagne. Accompagnée de fortes réactions de rejet, telles qu’on les observe en Allemagne par rapport aux Grecs. Elle évite de se confronter à la seule problématique qui vaille, celle d’une autre mondialisation ayant pour objectif de mieux répartir la richesse, à la fois sur la planète et au sein des sociétés qui l’habitent. Les deux échelles vont en effet de pair, imposant si l’on prétend régler l’une de s’attaquer à l’autre ; de définir de nouveaux modèles de développement globaux, intégrant tout à la fois les besoins économiques, sociaux et environnementaux.
Une telle démarche est constitutive du nouveau paradigme qui progressivement se dessine. Mais il n’est pas surprenant, étant donné les mises à plat et remises en cause qu’elle implique, que les héritiers de la social-démocratie historique ne la partagent pas, puisqu’il ne s’agirait plus de mieux gérer un système mais de le transformer. Ils négligent l’étroitesse de leur marge de manœuvre, singulièrement réduite en situation de crise durable, font abusivement confiance à leurs capacités de gestionnaires, et préparent la désillusion.
La période où des pays pouvaient symboliser un avenir radieux est révolue : il n’y a plus de patrie d’un socialisme qui n’a pas rempli ses promesses tandis que les Etats-Unis connaissent le déclin, le miracle américain ne faisant plus recette. L’Union européenne a pu un temps cristalliser des aspirations, mais elle n’en est plus capable dans ses soubresauts actuels. S’impose progressivement, comme un repoussoir, l’image d’un pouvoir oligarchique, transnational, qui non seulement dispose des leviers de commande mais est désormais assis sur la colossale finance grise du shadow banking. Sommaire, cette vision est aussi désarmante, car comment lutter contre l’insaisissable ?
La première réponse est qu’il faut connaître ce système davantage afin de mieux le décrypter. La seconde est qu’il faut lui opposer une alternative qui est en premier lieu programmatique. Puisqu’un grand saut doit être effectué, le système étant en train d’imploser sous nos yeux, sur quels principes fondateurs peut reposer une alternative ? A quelles aspirations doit-il être répondu et comment ? L’exercice réclame de sortir des sentiers battus et de ne pas s’enfermer dans un réalisme qui se trouve dans l’impasse et procède du manque d’ouverture d’esprit quand ce n’est pas de l’imposture. Mais au contraire d’affronter le vent du large.
La crise a ceci de positif qu’elle met à nu des mécanismes qui étaient ignorés, qu’elle dévoile une réalité auparavant dissimulée. Dans quelque domaine que l’on étudie un peu, y compris les plus vitaux comme ceux de l’alimentation et de la santé, on observe et comprend que les objectifs poursuivis répondent souvent à des critères qui nous sont pour le coup étrangers. Quant à l’activité financière, qui domine toutes les autres, elle apparaît désormais pour ce qu’elle est : fondamentalement parasitaire.
Dans tous ces domaines, et dans d’autres encore, des analyses et des réflexions sont en cours, des expériences sont tentées, de nouvelles pratiques sociales se dessinent. Aujourd’hui, le choix est de savoir de quel côté on se situe : de ce côté-ci ou de celui de ceux qui ont comme horizon borné de redémarrer la machine à décerveler, en limitant si possible ce que l’on appelle le coût social, celui-là même qui devrait plus que tout autre être considéré.
205 réponses à “L’actualité de la crise : ILS MARCHENT SUR LA TÊTE, par François Leclerc”
@ François Leclerc
Merci pour ce billet, très intéressant (comme toujours !), mais j’ai des difficultés avec la phrase ci-dessous :
Objectifs poursuivis par qui ?
Quels critères ?
Voulez-vous parler des fins poursuivies par l’industrie agro-alimentaire dans un seul but de profit étranger aux critères de la santé ? C’est ça ?
Je n’arrive pas à saisir ce que vous voulez-vous dire….
Oui, de la même manière qu’une corrélation étroite est établie entre la pandémie mondiale du diabète et les produits de l’industrie agro-alimentaire.
Il y a un début de commencement de prise conscience au travers de la taxe sur les boissons sucrées…Smiley…
Près de 300 millions de diabétiques dans le monde, soit plus du double qu’en 1980.
De très belles perspectives de croissance mais… diabète et junk food allant souvent de pair, ce n’est pas encore aujourd’hui que le marché sera solvable.
Peut-on encore décemment soutenir que le métier de financier est de tout repos ?
pas que le diabète… toutes les maladies auto-immunes ! Avec leur cortège de ce qu’on a tenté pendant longtemps de faire passer pour des maladies indépendantes : problèmes articulaires, problèmes cardiaques, hypertension (soit-disant « essentielle »), dépressions et pire encore. J’en sais quelque chose :/
@ Bidouille
Vous n’êtes pas le seul à en savoir quelque chose…
Maladies indépendantes? Mon oeil!
Le diabète est un point particulier d’un problème + large concernant les méthodes et moyens de production alimentaire ayant une implication sur la santé publique et l’environnement, je pense aux OGM, aux engrais et xxxcides, et j’y ajoute le gaz de schiste qui promet d’etre catastrophique pour les nappes phréatiques à long terme.
Là il ne s’agit plus de dettes laissées à nos descendants, les dettes on peut refuser de les payer, il s’agit de pollutions et de destructions définitives ayant une influence directe sur notre et leur qualité de vie.
Les histoires de gros sous dans lesquelles se débattent nos dirigeants ne sont que des histoires d’argent à court et moyen terme, des péripéties sans grande importance qu’on peut regarder en souriant, les conditions de vie détériorées dans un monde en déclin d’énergie et de projets sont un sujet autrement + grave et préoccupant.
Pourra t-on juste préciser ici qu’il existe deux types de diabète, un qui est génétique et n’est pas corrélé à l’alimentation de la personne, et un autre qui touche lui les personnes d’un certain âge mais effectivement de plus en plus de jeunes.
Je tenais à apporter cette précision,
Merci.
L’humanité est de plus en plus nombreuse et il est normal qu’il y ait de plus en plus de malades ! La croissance démographique a été rendue possible par les « progrès » en agriculture et dans l’industrie agroalimentaire. Le problème principal généré par ces progrès ne se situe pas au niveau sanitaire. Ces progrès et la productivité actuelle ne sont pas durables : quand le pétrole sera épuisé, la productivité agricole et agroindustrielle chutera de manière dramatique et le problème sera alors de nourrir toute cette population. En France on se mordra les doigts d’avoir tué le paysannat pour moderniser l’agriculture. Les savoirs acquis par des génération de paysans sont en train de se perdre et le réveil sera laborieux. On maudira l’Europe et sa PAC par contre on regrettera le bon temps de la crise financière qui fait le succès de ce blog car la crise alimentaire sera alors infiniment pire: la famine fera des ravages même en France !
L’alimentation des français n’est plus confiée à des paysans à qui on achetait souvent la nourriture directement en allant au marché, mais à une chaîne d’entreprises contraintes à faire des bénéfices au moins égaux à ceux des concurrents. C’est seulement dans la mesure où cette nourriture est contrôlée par l’Etat qu’elle nous permet de survivre!
Même situation pour l’industrie pharmaceutique où le contrôle de l’Etat est primordial (y compris aux US: Surgeon General dès 1870, Food and Drug Administration crée en 1906 par Th. Roosevelt.)
La contradiction entre la nécessité pour ces entreprises de faire des bénéfices conformes aux normes financières en vigueur et la santé des citoyens est évidente. On peut estimer que pour ceux qui n’étaient pas trop pauvres la chaîne alimentaire traditionnelle était préférable. En ce qui concerne la médecine, en revenir aux charlatans des siècles précédents ne serait pas forcément idéal. Dans ces deux domaines le « moins d’Etat » me semble inacceptable pour au moins 99% de la population.
Cette contradiction entre l’intérêt du plus grand nombre et celui d’un tout petit nombre de gens très riches qui peuvent espérer se débrouiller sans que les états n’interviennent plus et ne contrôle plus rien se retrouve dans tous les domaines. Elle n’est pas toujours évidente: même les plus riches sont menacés par les catastrophes nucléaires, par contre ils peuvent espérer disposer de cliniques privées aussi coûteuses qu’efficaces réservées à leur usage exclusifs (etc, etc, etc .)
En réalité, du point de vue des plus riches c’est assez simple: il y a plusieurs milliards d’individus en trop sur la planète!
N’ont qu’à se faire une soupe au potiron, au lieu de bouffer de la m….
C’est tout de même aussi un problème culturel quand les gens se remplissent de saloperies même pas bonnes au goût.
La viande de bœuf n’a aucun goût dans certaines régions françaises.
Les bêtes sont en stabulation à coup de soja importé, et mises en steak trop jeunes. Manger cette viande insipide dans un restau qui se casse les pieds à faire de la cuisine, c’est ridicule, du théâtre, de la pantalonnade.
L’assiette, même peinte par Picasso, ne fera jamais d’une viande anémique un bon plat.
« il y a plusieurs milliards d’individus en trop sur la planète! »
Non , car il faut de la main d’œuvre pour produire et des consommateurs pour consommer .
De toute façon , les très riches annexent des petits paradis privés pour ne pas avoir à supporter la présence des « pauvres » .
Ce qui est rassurant c’est qu’ils ne sont pas très nombreux.
Relire Sun Tse (L’art de la guerre) à 1000 contre un on peut y aller sans autre.
On va me taxer d’anti-humanisme [alors qu’au contraire l’avenir de l’humanité me tient à coeur], mais…
Du point de vue des ressources et des contraintes pesant sur l’environnement aussi, il y a plusieurs milliard de ‘criquets’ en trop sur cette planète!
Le mode de consommation occidental est un énorme facteur aggravant, mais n’est point seul en cause; que l’on considère la famine qui règne en Somalie, entretenue par le chaos politique mais aussi fondamentalement lié au fait qu’une zone désertique ne peut indéfiniment subvenir à une population en croissance exponentielle. Si l’on ne réduit pas volontairement la fécondité humaine, l’épuisement des ressources naturelles [énergie, terres arables…] au cours de ce siècle se chargera de réduire la population humaine, drastiquement et de façon fort peu ‘humaniste’.
Il serait temps qu’on introduise à l’échelle mondiale de lourdes taxes sur les familles de 3 enfants et plus [proportionnellement aux revenus de celles-ci, histoire que le caprice de faire des gosses ne devienne pas un luxe de riches], et supprimer les allocs et autres ‘fokpremies’ chez nous.
Ça, ça serait une bonne mesure de fiscalité verte!
A Amsterdamois.
Non, le problème n’est pas tant la surpopulation – d’accord, de toute l’histoire humaine, il n’y a jamais eu autant d’êtres humains sur la planète – mais dans la répartition et l’utilisation des ressources alimentaires. Rien que des actions possibles, à notre portée, si la volonté politique y était, comme par exemple :
Rendre les terres arables à l’agriculture alimentaire. Les biocarburants sont une aberration.
En revenir à l’agriculture locale plutôt que d’importation, tant chez nous qu’ailleurs. A quoi rime pour un européen d’acheter des fraises du cap et des patates d’Israël? A quoi rime pour une africain de cultiver en masse des bananes et de l’huile de palme à exporter, quand les petites fermes familiales meurent devant l’afflux de junk food occidental à bas prix?
Diminuer (je ne dis pas supprimer!) la consommation de viande et de sucre à l’échelle mondiale, afin qu’une part des cultures et des pâtures soient rendues aux céréales et aux légumes.
Etc.
En Europe la PAC a poussé les paysans à laisser POURRIR sur pieds les fruits des vergers ou à détruire leurs arbres.
En Afrique, des multinationales rachètent à la pelle des terres arables, en expulsant les paysans qui y vivaient (parenthèse, où qu’il est, là, leur sacro-saint respect de la propriété privée, hein?!) – pour y créer des monocultures d’exportation, tandis que les gens crèvent de faim.
Arrêtons d’abord ces idioties avant de prôner l’eugénisme.
« La terre a assez de ressources pour satisfaire les besoins de chacun, mais pas l’avidité de certains » (ou à peu près), quà dit l’aute vieux, là, tout nu dans son pagne. 🙂
@Amsterdamois
Nous sommes trop nombreux sur Terre? OK suicidez-vous d’abord et on en discute ensuite! C’est bientôt un crime d’avoir trois enfants… et si on taxait lourdement vôtre bêtise plutôt? Entre jducac qui pense que l’homme n’est là que pour perpétuer l’espèce et vous qui voulez nous couper les choses pour nous enlever nos caprices ridicules d’avoir des enfants on n’est pas aidés!
Vous vous êtes déjà dit qu’on peut faire un peu de place aux autres en consommant et gaspillant moins et en répartissant mieux les richesses? Oui, mais bien-sûr ce n’est pas idéal pour vôtre petit confort, ayez le courage de l’admettre!
Il ne faut pas nier que le nombre d’habitants terriens est un vrai défi pour nous autres humains. Nous allons symboliquement « fêter » les 7 milliards d’individus demain soir. A quand les 10 ou 15 ? Si nous continuons sur le même mode de consommation et de répartition des richesses, ce n’est pas jouable.
Du point de vue agricole il y a un rapport récent de l’ONU donnant des pistes pour produire différemment et mieux tout en respectant notre terre. Tout n’est pas encore joué.
Quant à pénaliser les familles nombreuses ou supprimer les allocs, vous pointez du doigt des politiques de protection des familles européennes voire françaises. Or ce n’est pas dans ce continent que les problèmes se posent dramatiquement. Le développement exponentiel touche surtout d’autres continents.Très peu de familles européennes ont encore beaucoup d’enfants; une telle diminution des politiques natalistes toucherait surtout les populations frâichement immigrées. Quoi qu’il en soit, cela n’aurait très certainement aucun effet sur l’ensemble de la planète.
merci à Agnes pour avoir recadré le débat.
Arrêtons l’auto-flagellation et le défaitisme de rigueur.
Le problème premier est celui de la répartition des richesses et des choix politiques.
Tout le reste est littérature
« redémarrer la machine à décerveler »
S’est elle jamais arrêtée ? Si vous voulez parler d’une nouvelle impulsion, inégalée depuis longtemps, je suis d’accord, car c’est ce que je constate aujourd’hui.
http://www.romandie.com/news/n/CRISELe_cout_de_la_dette_italienne_grimpe_encore_malgre_l_accord_europeen281020111510.asp
Bravo et merci, cher François Leclerc, comme je pourrais vous l’écrire presque chaque jour. Mais nous voilà devant l’absolue nécessité de penser un prochain et nouveau système sans nous laisser prendre aux fausses bonnes solutions offertes par l’actuel, qui domine néanmoins nos vies et nos pensées. Dire que je me sens démunie devant cette tâche est faible. J’attends donc beaucoup de vous et d’autres, que j’ai lentement appris à repérer et qui vont dans la même direction.
Merci une nouvelle fois pour cet éclairage ô combien important !
Depuis 2007, on tourne autour du pot, sans jamais s’attaquer frontalement au nœud du problème. La finance grise est en roue libre et n’a cure du coût social que cela provoque en Occident, du moment que la machine s’engraisse toujours plus.
Dans ce paradigme renversé où désormais les émergents (Chine, Inde, Brésil & consorts) donnent le tempo, l’Occident se retrouve en situation de dépendance. Mon avis sur les émergents : tant que la finance grise leur rapporte plus qu’ils n’y perdent, ces pays n’ont pas d’intérêt objectif à le démanteler.
Est-ce que l’Occident a encore l’énergie pour demeurer un laboratoire d’idées comme il l’a été pendant ces derniers siècles? Le débat est ouvert.
J’attends de pied ferme, le sommet du G20 à Cannes.
Enfin, un optimiste.
Entendu ce matin à France-Culture, par un banquier : » Le G20 de Londres -avril 2009- a tenu toutes les promesses du communiqué final. » Surtout sur les paradis bancaires .
Espérer être du même avis qu’un distingué banquier est réconfortant.
A propos de pétrole – à la louche, 100 dollars les 159 litres- de combien est le surcoût dû à la spéculation?
Après votre billet d’hier j’etais perplexe, ne sachant pas trop qu’en penser.
Votre billet ci-dessus me réjouis par la précision avec laquelle vous décrivez le réel d’aujourdhui et le possible de demain. Quoique cette dernière partie de votre billet soit plutot sybilline.
En tout cas votre diagnostic concernant la social-démocratie me parait exact:
« Ils font abusivement confiance à leurs capacités de gestionnaires, et préparent la désillusion »
Je crois que tout est dit, et en particulier pour l’élection presidentielle Française en 2012.
Le possible de demain est nécessairement création collective !
Bonjour,
Il serait certes souhaitable que demain survive une organisation collective, tant il existe d’écarts entre le niveau de production de l’organisation collective et celui de l’organisation individuelle.
mais ce n’est pas parce que c’est souhaitable que c’est nécessaire, et encore moins possible.
Demain, c’est l’adaptation qui sera probablement reine, et son champion est l’individu, plus souple par nature.
Car c’est à l’échec d’une organisation collective (la civilisation industrielle) que nous allons assister. Par « panne d’essence », pour la cause première, et en conséquence de la rigidité extrême de nos modes de fonctionnement économiques et sociaux en second lieu. Que des organisations collectives moins consommatrices en matières premières ne réapparaissent après cet échec n’est guère douteux, mais sur la phase de transition, qui se rapproche (deux ans ? cinq ans ? Dix ans ?) j’ai de gros doute sur la capacité de formes d’organisations collectives un peu importantes à résister ou s’imposer dans les tensions qui vont s’exprimer.
Evidemment, tout dépend de ce qu’on appelle demain.
@ J-Philippe
Déjà posté ailleurs, mais de circonstance ici :
Demain c’est tout de suite (Brassens)
création collective certes..! encore faut-il ensuite des élus pour la mettre en application…et là ce n’est pas du tout évident hélas. !
« En procédant ainsi, les dirigeants européens viennent de mettre en évidence qu’ils n’ont pas les moyens de refinancer l’endettement de l’Europe, puisque c’est la stratégie qu’ils poursuivent envers et contre tout. »
Il y aurait donc la possibilité de ne pas refinancer l’Europe? Les conséquences, en particulier sociales, ne seraient-elles pas désastreuses?
José Manuel Barroso vient de déclarer que la décote grecque est « unique et exceptionnelle » alors que la situation portugaise va de mal en pis. Cela avait déjà été dit lors de la première décote, qu’il ne fallait pas y revenir. Croyez-vous qu’il y aura une autre solution pour le Portugal comme pour l’Italie, que de restructurer leur dette ? L’idée est de consentir des crédits à titre préventif aux Italiens, quand l’argent sera trouvé, car ils ne peuvent pas longtemps se refinancer à plus de 6%, étant donné le volume de leur dette. Ils essayent même de la vendre via Internet aux Italiens, alors que les banques en sont gorgées. Tout cela ne tient pas debout !
Merci pour l’explication: j’ai ainsi compris ce que vous sous-entendiez.
La crise européenne ne se limite pas à la crise grecque, loin s’en faut. L’abandon d’une partie de la dette pourrait avoir lieu ailleurs.
J’ai aussi entendu lors d’un débat sur la présidentielle en Irlande évoquer une demande d’égalité de traitement avec la Grèce surtout concernant les banques car en Irlande c’est surtout la reprise de la gigantesque dette de ces banques qui a mis le pays ‘dedans’,la dette publique était tout à fait gérable.Il faut donc s’attendre à une prochaine demande de l’Irlande de faire passer sa douloureuse en partie via le EFSF.
Autre chose l’Allemagne vient de retrouver comme par magie 1 pct de GDP suite à une erreur de calcul dans HRE….
Germany « Raises » €55.5 Billion, or 1% Of Its Debt/GDP Ratio, Thanks To Derivative « Accounting Error »
http://www.zerohedge.com/news/germany-raises-%E2%82%AC555-billion-or-1-its-debtgdp-ratio-thanks-derivative-accounting-error
Monsieur Leclerc,
Qu’est-ce qui vous gêne tant dans la proposition d’autoriser les Etats à emprunter à la BCE à 0 ou 1% ?
Quel avantage trouvez vous à la situation actuelle où les Etats empruntent sur le marché à des 10, 12, 15, 20 %
La première solution casse la spéculation, le terrain de jeux, du jour au lendemain, se trouve en zone interdite, la seconde entretient la spéculation et toute les joyeuseté qu’elle nous promet.
La première interdit de repartir comme avant, le terrain de jeux est cadenassé, la seconde l’encourage, comme après chaque plan de relance européen.
un début de réponse ici http://www.cadtm.org/Francais
le « tiers-monde » est devenu les 99%. Ils ont peut-être raison d’avoir peur de l’inflation, après tout…
Le plan de sauvetage a convaincu, c’est évident. J’ai fait un peu le tour du net des sites « économie » non conventionels. Ils sont d’un optimiste dévastateur.
Pour beaucoup de pays de l’OCDE (les endettés) il voient au mieux un scénario à la Japonaise, en médian un défaut généralisé au moins en Europe, au pire une révolution ou une guerre.
PS :
Merci à nos élites, celles qui conduisent Brest à importer du granit de chine pour le chantier du tramway. Je ne vous rappellerai pas la blague de l’énarque qu’on met dans le Sahara, et qui est rapidement conduit à importer du sable.
Le soufflé va vite retomber, car comme le dit François, rien n’a été changé, ils continuent à vouloir relancer le système sur les mêmes bases qui nous ont conduits dans l’impasse actuelle.. mais c’est normal, c’est ce système qui leur apporte la richesse, changer de système n’est pas dans leur intérêt et l’issue risque d’être fatale.
Patrick Artus était un des invités de « l’éco en question » ce samedi sur F Inter.
Il vient de publier avec Marie-Laure Virard un livre » La France sans ses usines »
Sa thèse expliquée de manière très convaincante : il faut réindustrialiser la France.
http://www.franceinter.fr/emission-on-n-arrete-pas-l-eco-l-invite-patrick-artus-auteur-de-la-france-sans-ses-usines-aux-editio
A 7′ Emmanuel Lechypre et Gilles Raveaud nous éclairent sur les +/- de la longue nuit d’Angela et Nicolas et tentent nous éclairer sur qui a gagné et qui a perdu.
J’ai trouvé les réponses à 2 questions :
pourquoi ce rebond boursier ? ouf, pas étonnant, ne tirer pas sur les banquiers, voila qui va ravir Frédéric Lordon.
Qui paie quoi ?
Dangers :
les mécanismes de la crise des années 30 se mettent en place.
retour au FMI des mauvaises années, on va morfler !
Patrick Artus (30′) nous livre quelques vérités essentielles et simples qui participent au bon diagnostic des problèmes français.
Industrie : France 1/2 Italie, de l’Allemagne, Grèce. L’Allemagne exporte 3x plus que nous
PME : Allemagne 260.000, France 80.000
Pourquoi : 17% des PME sont absorbées chaque année par les grands groupes et alors plus de dynamisme.
Et point majeur, comme les USA, nous faisons du bas de gamme pas cher à l’inverse de ce qu’il faudrait faire, échec total.
L’allemagne, la Suède,le Japon ne font que du haut de gamme cher.
Et ce ne sont pas les 3 niches (Airbus, TGV, nucléaire) qui nous sauverons car marginal.
CQFD, clair et net.
J’avais découvert le problème des PME dans ma région frontalière lorsque j’avais pendant un temps de nombreuses PME/PMI clientes de la SSII où j’exerçais.
La Grande majorité appartenait à des dirigeants suisses ou allemands.
@françois78
les contraintes envrionnementales ne sont pas les m^mes … je ne sais pas si les bretons actuels seraient heureux de voir leur falaises granitiques grignotées par de gigantesque carrieres .
beaucoup de matérieux de remblais , de pavés etc sont importés de chine , le pire c’est que même en ajoutant le transport le cout est inferieur à une production locale !
c’est effectivement ce qu’on peut constater mais je continue à avoir du mal à accepter qu’une heure de vie/travail d’un Chinois vaut moins que celle d’un Européen, de même que ce serait a priori moins grave d’abimer un coin de la planète plutôt qu’un autre, d’autant plus qu’elle est ronde et que les coins dans ce cas…
j’ai raté un rdv mais je suis resté dans ma voiture pour écouter Patrick Arthus parler de ce livre à mettre en grande quantité dans les mains du patronat, des dirigeants français (leaders politiques et économiques de tous bords..!)
On en revient toujours au même : il faut changer le système
et bien peut-être qu’il faut ajouter d’autres éléments de coût que celui du transport et de la matière première, non ?
vous ne voyez pas ?
Extraordinaire , finalement depuis que la chine a eu acces a la tresorerie de l’europe l’occident a avoué officielement son impuissance et a succombé………. desormais un monde nouveau s’ouvre ……….les puissants pays « emergents » (finalement ils ont emergé) prennent petit a petit les manettes du pouvoir mondial et amha vont dans les années qui vont suivre imposer leur point de vue………. et j’espere de tout mon coeur que ils ne seront pas rencuniers apres des siecles d’exploitation et de malheur sous notre joug
François résume bien le diagnostic élaboré sur la base de mille analyses
régulièrement faites sur ce blog, par un collectif de plus en plus large.
Quant à la thérapie, il invite aussi à réfléchir et échanger:
Pour sa part, je trouve qu’il a répondu souvent, notamment en mettant en avant,
dès le départ, le mouvement des indignés, qui devient planétaire,
pour une autre mondialisation, celle basée sur la démocratie réelle.
La démocratie dans tous les domaines,
en commençant par le contrôle social sur la production,
comme le Nord d’une révolution de civilisation en germe,
j’y souscris régulièrement sur ce blog, non pas à 99, mais à 100 %….
Certes la démocratie réelle est le but, une démocratie non hiérarchisée, la plus directe possible, étayée par une éducation et une profonde conscience sociale etc…
Mais le problème c’est le moyen d’y arriver.
Je crois que mettre un système économique universel ou universellement accepté aboutira à terme à une démocratie généralisée.
La démocratie ne se décrète pas, elle se met en place (ou se démet) après moult maturations.
Notre démocratie faite de faux semblants n’est pas simplement indexée sur un système économique, elle est surtout indexée sur un taux de croissance, d’où l’effondrement généralisé de nos systèmes politiques actuels.
Mais je crois qu’une monnaie et un système économique dédiés aux peuples seront à terme générateurs d’émancipation, mais pour cela ils devront être compatibles avec tous les régimes politiques.
C’est l’universalité d’un système économique qui cassera les enjeux géo-économiques et géo-stratégiques et permettra après maturation l’émergence d’une démocratie réelle.
C’est totalement illusoire de parler de démocratie réelle tant qu’il y a affrontement,
soit sur le plan économique soit sur le plan militaire. A la limite seules les nations dominantes peuvent se permettre un semblant de démocratie.
« C’est totalement illusoire de parler de démocratie réelle tant qu’il y a affrontement, »
A ce compte là on n’y arrivera jamais.
C’est pour moi une erreur : il y a toujours affrontement. Une forme politique n’est que le reflet du gagnant d’un jour et cela ne dure pas.
C’est toujours à reconstruire
@Campos Philippe
« C’est totalement illusoire de parler de démocratie réelle tant qu’il y a affrontement, »
Phrase tronquée, sens dénaturé
« C’est totalement illusoire de parler de démocratie réelle tant qu’il y a affrontement,
soit sur le plan économique soit sur le plan militaire. »
Phrase complète
C’est drôle, c’est une idée marxiste ça.
J’en suis toujours à me demander s’il faut sortir d’un système de classes sociales. En fait, on s’est bien débarrassé de l’aristocratie nobiliaire. Personne ne s’en plaint aujourd’hui, pas parmi les 99%. Se sortira-t-on des autres aristocraties, celles de l’argent et puis la noblesse d’Etat aussi?
Je ne vois pas en quoi un système économique peut aboutir à plus de démocratie. La mondialisation en gestation est une ébauche de système économique universel et bonjour les dégâts et le déficit de démocratie.
La démocratie, elle, peut aboutir à un système économique universellement accepté pour peu qu’elle soit réelle et que les décision émanent du plus grand nombre.
////// C’est totalement illusoire de parler de démocratie réelle tant qu’il y a affrontement,
soit sur le plan économique soit sur le plan militaire.////
L’ économie ..est de par sa nature conflictuelle …L’économie ne fonctionne pas sans sa pile : L’ ALTERITE et donc le conflit .
@RV
» La mondialisation en gestation est une ébauche de système économique universel et bonjour les dégâts et le déficit de démocratie. »
Tout à fait exact
Mais un autre système économique universel est possible
Non pas basé sur des rapports de dominations et d’exploitations.
Un système économique fait par les peuples, pour les peuples et pour les générations futures.
Aucune politique économique de redistribution ou écologiste ne peut sérieusement aboutir dans un cadre uniquement national, car par le biais de la compétition elle se heurtera toujours au moins-disant social et écolo et c’est incontournable, sauf si réglementation supra-nationale.
« La bourgeoisie a délibérément brouillée la critique du capital de K Marx en l’amalgamant avec son message révolutionnaire afin de pouvoir tout rejeter en bloc » P Jorion
C’est une spécialité du système … partir de certains concepts potentiellement intéressants et les réorienter à son profit et/ou en pervertissant les buts originels
c’est le cas avec l’internationalisme
c’est le cas avec l’économie qui a un potentiel fédérateur très fort si justice et équité en sont le moteur (et non affrontement, pillage et loi de la jungle)
Bravo encore pour ce billet.
Je contribue modestement à votre point de vue, coïncidence ou pas, mon billet sur mon blog de ce matin ressemble un peu au votre :
« La science doit s’accomoder à la nature. La nature ne peut s’accomoder à la science. » Ferdinand Brunot
On a le devoir de s’interroger aujourd’hui. L’après-guerre, où chaque nation s’est appliquée à reconstruire la société avec l’enseigement tiré de deux conflits mondiaux et de la crise des années 30, fût une ère d’espoir. Les années 60, où un vent d’idéalisme souffla sur l’Occident, avec l’homme libéré des anciennes contraintes matérielles, permirent d’entrevoir ce que pourrait être un monde de culture et de progrès humain. Puis le couvercle fût refermé. Le choc pétrolier des années 70 rappela à tous que cette prospérité avait un prix : l’exploitation des ressources énergétiques, naturelles et humaines d’autres pays. Les grandes nations instaurèrent alors des « protectorats » autoritaires sous le masque de politiques de décolonisation en organisant, le plus souvent, des coups d’état militaires pour leur garantir une stabilité « politique » et « sociale » dans ces contrées à exploiter. Le prix que l’Occident doit aux autres Peuples est infini. Cette dette morale est aujourd’hui matérialisée par l’immense dette financière des pays les plus « avancés ». Comment ce renversement a-t-il pu être possible? Mettons-nous un instant à la place de dirigeants des multinationales occidentales. Faisons fi de toute question morale et tentons de réfléchir à la voie la plus sûre pour faire le maximum de profit. Les progrès sociaux dans les pays les plus avancés on renchéri le coût du travail. Où dois-je investir? Evidemment, à l’endroit où ce progrès n’a pas eu lieu et où je peux m’assurer que les ressources me reviendront le moins cher avec l’appui de mes amis politiques et militaires. Je reviendrai ensuite vendre mes produits dans les pays les plus avancés où les salaires me permettent de vendre très cher (par rapport à ce que cela m’a coûté) et je me mettrai la différence dans la poche. Oui mais, problème : les salariés des pays avancés sont en concurrence avec les autres et, dans un marché libre (qui est dans mon intérêt de dirigeant de multinationale où ma fortune dépend du différentiel social et écologique entre pays), je dois délocaliser mes usines pour continuer de bénéficier de ce différentiel. Je téléphone aussi à mon ami politique pour lui demander de faire pression sur sa population et lui demander de faire des sacrifices. En effet, dans un contexte mondialisé, il faut être compétitif. Je lui demande également d’aider les banques, en limitant les règles de prudence, pour que l’accès à l’endettement soit facilité pour contrer cette baisse des salaires. En s’endettant, les ménages pourront continuer à consommer donc je pourrai continuer à vendre mes produits sur le seul marché où ils peuvent s’écouler : l’Occident, et mes amis banquiers pourront s’enrichir encore plus par les intérêts des dettes des ménages ou des Etats sociaux. Et tout le monde est content : les gens peuvent continuer à consommer, les banquiers font beaucoup d’argent, les multinationales encaissent les différences de standard social et écologique, et les politiques maintiennent le calme social via les emprunts à la consommation. Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes. Après, à charge à chaque Etat, et c’est la démocratie, de partager la dette entre le privé et le public selon qu’on est un peu plus à droite ou un peu plus à gauche. Plus de privé dans les pays anglo-saxons, plus de public en Europe. La boucle est bouclée… Sauf que… Sauf que les dettes atteignent aujourd’hui un niveau insoutenable et qu’il n’est plus possible de les payer puisque la charge de la dette (les intérêts d’emprunt) atteint un niveau insoutenable pour les acteurs privés et publics. Il reste donc à trouver un cadre cohérent à l’économie. Tous les sommets depuis 3 ans visent à garder l’ancien cadre en tentant de sauver les acteurs qui exploitent ce système, bien que démentis de manière implacable par les faits. Multinationales, banques, Etats complices, contribuables endoctrinés par le « toujours plus de tout ». L’enjeu n’est pas de faire un arbitrage entre qui doit payer un peu plus ou un peu moins (contribuables, banques, multinationales,…) mais de totaement changer le cadre de cette nouvelle économie. Cela prendra des années car les technologies n’existent encore qu’à l’état larvé puisque le fait de vouloir sauver à tout prix un système désuet (à qui profite le crime?) nous a fait déjà perdre beaucoup de temps. L’espoir est que cette matérialisation de la dette (sociale, écologique, économique), qui apparait dans l’économie en premier et avant les grandes catastrophes écologiques et humanitaires qui seraient inévitables si rien ne change, peut nous permettre de prendre les mesures par anticipation. En tout cas, le jeu est clair pour qui veut ouvrir les yeux. Hélas, on peut encore décider de regarder ailleurs et proposer des mesures d’austérité sans rien changer aux règles du jeu, ce qui se traduira par une accélération des catastrophes sociales et des risques dont l’Histoire du XXème siècle devrait pourtant nous protéger. Culture ou divertissement abrutissant? Il va falloir choisir.
Ne soyez pas modeste (et faites des paragraphes!).
J’en prends bonne note 😉
@ titi
Tout à fait pertinent.
Avec des paragraphes, effectivement, ce sera encore plus clair!
Et puisque que vous évoquez en conclusion « l’Histoire du XXème siècle devrait pourtant nous protéger », j’ajouterai pour ma part :
socialisme ou barbarie !
Socialisme ici ne veut pas dire la fortfaiture du « socialisme réel » du XXème siècle,
mais la démocratie réelle.
Charles,
Vous avez tendance, il me semble, à vous payer de mots issus de cadres anciens…
Qu’entendez-vous, en tout cas, par « démocratie réelle » ?
@ Charles A.
Merci.
Le socialisme doit évoluer effectivement. Politiquement, je ne fais pas trop d’illusions. Le changement de paradigme viendra d’en-bas ou il ne viendra pas. Une masse critique de gens peut faire évoluer les choses, cette quantité n’est pas encore atteinte. Ce blog (et d’autres) y contribue en atteignant aujourd’hui la respectabilité qui lui est due. Mais il y a encore du boulot et les partis politiques ne nous aident pas beaucoup aujourd’hui, obnubilés qu’ils sont par l’échéance 2012. L’itw de jeudi fait mal. La réaction de vendredi aussi.
En fait, selon toi, Charles A., peu importe le -isme dans socialisme, la démocratie réelle en prendra inévitablement la forme si tant est qu’elle apparaisse, si tant est que le socialisme soit « une idée qui prenne forme »? Ne doit-on pas alors envisager de parler de démocratie réelle (ou dirai-je « sociale »?) plutôt que d’invoquer le « socialisme »? Comment dire?
Très clair (malgré la mise en page). Bravo et merci. Vous avez rédigé un condensé très pédagogique.
Merci et je veillerai à la mise en page à l’avenir. Promis. 😉
En me passionnant pour l’histoire, j’ai très vite appris que l’homme a la mémoire courte surtout quand il doit avoir une transmission entre génération..
Après la première guerre mondiale les hommes avaient bien dit « Plus jamais ça », on a vu le résultat..
Oui. Alors profitons de chaque occasion qui nous est offerte dans nos relations pour rappeler cette Histoire et faire les parallèles indispensables qui feront réfléchir les autres pour atteindre la masse critique qui peut faire changer les choses.
Le problème, à rappeler les pages sombres du XXe S et à esquisser pour la présente situation un parallèle aver les années Trente, est qu’il faut continuellement se farcir des point Godwin de la part des béats. 🙁
« Les années 60, où un vent d’idéalisme souffla sur l’Occident, avec l’homme libéré des anciennes contraintes matérielles, permirent d’entrevoir ce que pourrait être un monde de culture et de progrès humain. »
Pour « l’homme libéré des contraintes matérielles », je ne m’en suis jamais aperçu et il ne faut pas confondre libérer de l’ancienne idéologie pour en adopter une nouvelle « un monde de culture et de progrès humain. » pour un changement de paradigme parce que cela ne jette pas la précédente au panier : on a largement gardé les contraintes matérielles en s’en inventant d’autres.
« Culture ou divertissement abrutissant? Il va falloir choisir. » ça ne donne pas un système politique. Pour l’instant, entre Herr BlaBla et Guimauve le conquérant on est pas dans le changement mais dans la stricte continuité.
lol
Je parlais du consumérisme effréné et du gaspillage des ressources comblant un vide culturel (voire spirituel). C’est effectivement de la guimauve et du bla-bla pour les tenants de la continuité dans la société de consommation à outrance, je l’assume donc fièrement!
Maintenant, un système politique ne s’impose pas d’en-haut (on voit ce que donne l’adoption du traité constitutionnel contre l’avis des Peuples) et de manière autoritaire. D’où l’intérêt de bla-blater pour que chacun puisse échanger ses idées même si vouloir tenter de comprendre les choses pour tenter de les améliorer vous semble de la guimauve!
Excusez-moi Philippe pour les points d’exclamation (je viens de me relire et je ne suis pas fier). Je suis pour le reste en accord avec votre point de vue sur les contraintes matérielles mais je voulais dire que l’automatisation des moyens de production semblait promettre un avenir avec plus de temps libre, et c’est là que la culture aurait pu devenir plus importante et une vue plus humaine des choses possible. Mais effectivement il n’en a rien été. La crise, bien que douloureuse, peut peut-être ramener ces valeurs sur le devant de la scène si l’on tente d’en décrypter les causes ou la situation peut empirer si on tombe dans le misérabilisme.
Et ce blog pose des jalons pour aller dans la bonne direction, à mon point de vue.
Mercititi !
Francois, vous n’avez pas rappelé l’existence d’une rubrique dont vous êtes à l’origine « L’inventaire de demain » véritable cahier de doléances qui mériterait d’être enrichi encore et encore.
Voila une admirable synthèse de ce qu’un certain nombre d’entre-nous (je veux dire, ceux qui fréquentent ce blog), pensent.
Je mettrai deux bémols (désolé) : – L’implosion n’est pas encore avérée et la bête est probablement coriace. – Quant à un programme alternatif, il est bien flou et pas partagé par beaucoup de monde.
L’implosion est avérée mais la bête est effectivement coriace ! Ils ne vont pas se débarrasser de la dette qu’ils ont crée, mais ils vont nous plonger dans une longue récession. Peut-être cela contribuera-t-il à accélérer l’avènement d’une alternative.
D’accord avec ce diagnostic .
Je pense que le point critique sera atteint lorsque le problème de l’Europe touchera les USA, qui sont plus endettés et plus déficitaires que nous. La crise économique et politique sera énorme et mondiale, mais les conséquences sont hélas imprévisibles …
@ François Leclerc
Vous écrivez, « Peut-être cela contribuera-t-il à accélérer l’avènement d’une alternative » ; retournons la chaussette. Si nous n’y faisons attention, l’appel à une réorganisation radicale ne détourne-t-elle pas l’attention de la réorganisation des racines.
Vous opposez ceux, « ceux qui ont comme horizon borné de redémarrer la machine à décerveler » à ceux pour lesquels «un grand saut doit être effectué » ; il semble entendu que l’arrivée du chaos est acquise et que, précisément, vous partez de ce désastre pour appeler à « affronter le vent du large ».
Pourtant, devant la crise, globalement nous constatons l’immobilisme, lequel me semble correspondre à la « paralysis » de Dubliners », celle que Joyce présentait comme le symptôme de l’hypocrisis sociale (1) et de chacun (2).
En histoire, les ruptures radicale sont quelque peu illusoires, une part de l’ancien subsiste, l’appel au vent du large fait oublier l’odeur du «charnier natal ».
Nous allons au chaos dans l’immobilisme, Il me semble intéressant d’explorer ce paradoxe pour en tirer parti: quelle serait l’utilité (3) pour chacun d’engendrer le chaos que chacun redoute ?
Voici ma proposition : lorsque la fin d’un système est perçue, par tous, comme inévitable et lorsque des mesures dilatoires ne font qu’en retarder la fin, comme nous y assistons, l’effet auto réalisateur est de laisser du temps et d’ouvrir les espaces à ceux qui ont les moyens d’imaginer comment conserver leur position dans le monde en gestation.
Dans l’hypothèse où quelques forces se voudraient construire un avenir plus universel, autant que d’appeler à une réorganisation radicale, ce que la société cherche à éviter, précisément par son immobilisme, n’aurions-nous pas intérêt à examiner, d’où quelles surgissent, la sortie des racines traçantes par lesquelles les forces de l’ancien système s’apprête à renaître. Comment la « décentralisation », » le care », « les amaps », se transformeront-ils en instrument de domination, si nous n’y prenons garde ?
« 99% » veulent taxer la spéculation, mais pas l’interdire. Le temps du « round up » est fini, sauf pour les la gloire des OGM et les nostalgiques du « grand soir » ; sans doute, il nous faudra travailler la terre à la main, longtemps…
1 finance grise
2 Cet aspect est souvent commenté, par exemple dans James Joyce, The Citizen and the Artist, Charles Peake
3 je recycle, une intervention d’il y a une heure
Longue récession ou violente dépression? Me trompé-je si je dis que la dépression est la multiplication de la récession par un facteur déflation?
mais si, je compte au moins 10% des votants en France qui veulent l’interdire, c’est insuffisant, mais c’est un début . . .
deux courts extraits de « Nous on peut ! » de Jacques Généreux :
[page 31]
[page 32]
Le vrai-faux sauvetage de la zone euro
Le Point.fr –
Le sommet du 26 octobre devait être le dernier pour résoudre la crise. Il pourrait au contraire marquer le début d’un long chemin.
http://www.lepoint.fr/economie/le-vrai-faux-sauvetage-de-la-zone-euro-28-10-2011-1390516_28.php
En Grèce, les banques devront renoncer à 100 milliards d’euros sur les 350 milliards de dette du pays. L’objectif est de ramener son taux d’endettement à 120 % du PIB en 2020, contre 165 % prévu fin 2011.
A cela s’ajouteront cent milliards d’euros de prêts de l’Europe et du FMI, ainsi que 30 milliards d’euros de garanties du FESF aux banques créancières de la Grèce qui acceptent la « décote »: soit un effort total de 230 milliards d’euros.
Mais même si le gouvernement Papandréou réussit à convaincre ses créanciers, la Grèce, contrainte à une austérité maximale, risque de s’enliser dans la récession.
Dans ce cas « la dette sera beaucoup plus importante que 120 % en 2020 et, par conséquent, de nouvelles restructurations ou un nouveau défaut grec restent très probables à l’avenir », écrit Jonathan Loynes, analyste à Capital Economics.
« Les problèmes structurels en matière de croissance et de consolidation budgétaire demeurent énormes en Grèce », souligne Guntram Wolff, du centre de réflexion Bruegel.
L’Italie est elle aussi au centre des attentions. Si les partenaires européens du chef du gouvernement Silvio Berlusconi ont paru satisfaits des réformes qu’il leur a présentées mercredi, notamment un relèvement de l’âge de la retraite à 67 ans, les investisseurs restent sceptiques sur leur mise en oeuvre : vendredi, les taux d’intérêt auxquels l’Italie finance sa dette publique ont grimpé.
L’Espagne fait aussi partie des pays auxquels des efforts ont été demandés pour relancer la croissance, mais les grandes économies de la zone euro n’offrent pas non plus de perspectives flamboyantes : en France, le président Nicolas Sarkozy a annoncé jeudi une révision drastique de la prévision de croissance pour 2012, ramenée de 1,75 % à 1 %, – comme en Allemagne -, avec à la clé un nouveau plan d’austérité de 6 à 8 milliards d’euros.
« Nous nous attendons toujours à ce que la crise provoque une récession prolongée et à ce que la zone euro dans sa forme actuelle finisse par disparaître », écrit, pessimiste, Jonathan Loynes.
http://www.boursorama.com/actualites/la-zone-euro-a-gagne-du-temps-mais-la-sortie-de-crise-reste-incertaine-22c4464289fcf27d3deac1e5d216a653
Je ne comprends pas bien pourquoi ce n’est pas l’ensemble de la dette des pays (ex-)développés que les médias critiques envisagent.
Se préoccuper du futur de chacun des pays de la zone euro et chercher à deviner dans quel ordre il vont être renversés par l’effet dominos, sans tenir compte ni de la situation de la Grande Bretagne ni de celles des Etats Unis et de quelques autres me semble équivalent à accepter que le sujet débattu ne soit que celle de maintenir les populations le plus tranquille possible le plus longtemps possible.
La question qui aurait du être posée Sarkozy : d’accord, on suppose que ça va marcher, mais dans ce cas combien de temps vos solutions vont-elles tenir?
Si les français n’avaient pas pour principale préoccupation de se venger (quoi qu’il arrive en suite) et qu’ils souhaitent retarder l’échéance au maximum, il ne serait pas illogique qu’ils préfèrent Sarko à Hollande !
Pour ma part, je ne comprends pas bien pourquoi ce n’est pas l’ensemble de la dette des pays que les médias critiques envisagent.
Il est gentil, le petit Jonathan. Cela fait des mois, voire des années, que les anglo-saxons prévoient (espèrent ?) la fin de l’euro. Qu’il se soucie donc de la récession anglaise et américaine, ainsi que de leurs dettes. Les cris d’orfraie de David Cameron contre « Bruxelles » me paraissent assez éloquents.
@ BA
Les banques ne doivent même pas ‘renoncer’ à 100 milliards d’euros : selon Georges Ugeux, banquier de son état, les responsables Européens maquillent les chiffres.
http://finance.blog.lemonde.fr/2011/10/29/la-fiction-des-cent-milliards-de-reduction-de-la-dette-grecque/
Selon la liste des 40 principaux détenteurs de dette grecque présentée par la Barclays Bank – qui représentent 260 des 350 milliards d’euros d’endettement public grec, soit les deux tiers.
On y constate que sur ces 260 milliards, 38,5 milliards sont répartis entre 25 obligataires qui ne sont ni grecs ni publics; ce sont eux qui sont touchés par la décote de 50%.
« Les 80 milliards d’obligations détenus en dehors de ces 40 obligataires sont apparemment répartis parmi plusieurs centaines d’obligataires détenant moins de 500 millions d’euros chacun.
A contrario, le secteur public et les banques grecques en détiennent 221,5 milliards.
Même si tous les obligataires non identifies étaient des obligataires du secteur privé, ils n’atteindraient au total que 118,5 milliards d’euros.
Si tous ces obligataires se présentaient à l’échange volontaire de leurs obligations –ce qui est peu probable, leur contribution ne dépasserait pas 59 milliards d’euros.
Une hypothèse réaliste ne dépasserait pas 40 milliards d’euros.
Sur ces 40 milliards d’euros, il est peu réaliste de croire que plus de la moitie soit exécutée sous forme d’abandon de créance.
Si mes hypothèses sont correctes, l’impact immédiat sur la dette grecque ne devrait pas excéder 20 milliards d’euros, ou 6% de sa dette. »
Donc les banques ne perdraient que 20 milliards. Cherchez l’erreur!
En plus, selon le plan affiché, la dette publique grecque ne devrait revenir à 120 % du PIB qu’en 2020. 120% du PIB, c’est l’actuelle dette publique italienne, dont on nous dit aussi aujourd’hui qu’elle n’est point tenable : faudra donc encore demander des ‘efforts’ aux Grecs; du moins, à ceux d’entre eux qui n’ont pas de comptes en Suisse, naturellement.
Et les dirigeants Européens s’imaginent-ils que la population hellène va accepter de subir l’actuelle austérité pendant des décennies?
A propos de la dette publique grecque, personne n’a les mêmes chiffres. Jean Quatremer vient d’écrire que les banques privées grecques détiennent 140 milliards d’euros d’obligations d’Etat.
La dette grecque restructurée.
On a évité «l’événement de crédit», a plastronné, hier, Nicolas Sarkozy, à l’issue du sommet. Mais en réalité le chef de l’Etat joue avec les mots. En effet, les investisseurs privés (banques, assurances, caisses de retraites, etc.) sont priés de tirer «volontairement» un trait sur 50% de leurs créances sur la Grèce. Il s’agit de ramener la dette publique du pays à 120% du PIB en 2020 au lieu de 173%, ce qui est censé la rendre soutenable… Cela représente un sacrifice pour le secteur privé de plus de 100 milliards d’euros sur les 210 milliards qu’il détient. Ce sont surtout les établissements grecs qui seront touchés, puisqu’ils détiennent environ 140 milliards d’obligations d’Etat.
http://bruxelles.blogs.liberation.fr/coulisses/2011/10/euro-le-sommet-europ%C3%A9en-restructure-la-dette-grecque-et-ouvre-la-perspective-f%C3%A9d%C3%A9rale.html
On s’accorde à dire que l’année 2012 sera terrible, mais on a encore rien vu ! Pourquoi est -ce personne ne dit jamais que le capitalisme ne fonctionne pas, tout simplement (parce qu’une entreprise ne met jamais sur le marché le pouvoir d’achat correspondant à ses propres produits ? ). Même les indignés semblent l’ignorer, ou Occupy WS. Donc tous les plans européens sont voués à l’échec car ils ne sont qu’une remise de dette, or en fait le crédit est consubstantiel au système. On a cru qu’il était un simple adjuvant, sans doute en considérant les comptes de certaines entreprises profitables mais elles ont toujours engrangé parce qu’ailleurs existait un crédit.
Tant que personne n’acceptera de voir que mathématiquement ça ne marche pas, je considère qu’il n’y a aucune avancée dans la prise de conscience. L’être humain semble étrangement fermé à la démonstration… on m’avait raconté un jour cette histoire, on explique à un panel de gens qu’il existe un oiseau chanteur tel que lorsque l’un meurt, l’autre après un long silence, reprend le chant de son compagnon, ou de sa compagne. Lorsqu’on présente la chose sous forme d’une observation, elle est mieux admise que si on la présente sous une forme expérimentale. Et là c’est pareil, l’engeance humaine en général est incapable de prendre acte d’une démonstration, d’un calcul. Le calcul et le cerveau de la plupart ça fait 2, comme si l’on pouvait passer outre parce que c’est trop stupide, un signe « + ». C’est sujet à caution, il peut y avoir une erreur, on ne sait jamais, un petit trou par lequel le fantasme retourne dans le réel… Or une addition est aussi mortelle qu’une tragédie.
Xian a raison d’exiger 3000 e par mois, le reste est indigne d’être évoqué. Or ceci exige une législation sur les prix pour commencer, et de proche en proche la socialisation de l’économie.
engeance, nom féminin
Sens Catégorie de personnes jugées méprisables.
selon http://www.linternaute.com/dictionnaire/fr/definition/engeance/
Misanthrope, le bon lisztfr ?
Ils ne méritent un tel adjectif ceux qui ne comprennent pas, mais
pédagogie et explication . Sans cesse sur l’ouvrage… lutter contre la Presse
est long. Un sacerdoce…
Lisztfr : Pourquoi est-ce que personne ne dit jamais que le capitalisme ne fonctionne pas, tout simplement (parce qu’une entreprise ne met jamais sur le marché le pouvoir d’achat correspondant à ses propres produits ? ).
Ne vaudrait-il pas mieux expliquer qu’il ne fonctionne que dans certaines conditions?
Il a par exemple fonctionné aux Etats Unis (malgré des crises) tant qu’il y avait une énorme quantité de ressources naturelles inexploitées, qu’on pouvait y importer facilement la main-d’oeuvre manquante et que l’Europe (essentiellement la Grande Bretagne je crois) y investissait les capitaux nécessaires. (o; Sauf quelques grincheux, ;o) le reste du monde a rêvé et rêve encore de faire pareil que les Etats Unis!
Il a aussi fonctionné dans plusieurs pays d’Europe où la main-d’oeuvre et les capitaux ont été trouvés sur place pour l’essentiel, une partie des ressources étant prélevées dans les colonies.
Pou être vraiment crédible il faudrait expliquer pourquoi il marche – certes avec beaucoup de problèmes non résolus – dans certains pays à certaines époques mais déraille complètement dans d’autre pays et/ou à d’autres époques.
Idem réchauffement climatique.
Comme on ne peut pas absolument pas « négocier » avec le climat ni la physique (et chimie) qui sous-tend ce phénomène inéluctable, on ne fait plus rien, on n’en parle presque plus, et tout va encore s’accélérant (idem perte de la biodiversité, idem polluants organiques persistants, etc., etc.).
Le « créneau » d’amélioration du phénomène (10 à 20 ans) va être perdu, du fait de l’ignoble campagne de dénigrement de 98% des scientifiques (dont le GIEC).
Et toujours pas de pédagogie pour les nouvelles générations à la hauteur de ce problème mortel…
Rassurez vous, le sujet n’est pas enterré et pour comble, les climato-sceptiques en sont marris. Le Monde du 26 octobre. « Le réchauffement confirmé grâce à l’argent du pétrole »
Extrait :
Charles Koch n’en a pas eu pour son argent. Voilà quelque dix-huit mois, celui qui est l’un des principaux soutiens financiers des organisations climato-sceptiques américaines accordait une bourse de recherche à un groupe de chercheurs réunis autour de Richard Müller, physicien à l’université de Californie à Berkeley. Pour le patron de Koch Industries – gigantesque conglomérat pétrochimique américain – ,le programme de recherche proposé par M. Müller semblait alléchant : il s’agissait de reconstruire la courbe d’évolution de la température moyenne de la terre.
Conclusion : c’est pire que ce que le GIEC prévoyait, hihihi,.MDR.
Rien que ce soir sur Planète Thalassa YAB parlait de +6% d’ici la fin du siècle.
Il faut être à la masse pour nier le réchauffement climatique, à mon humble avis.
Pour ma part, il me suffit de me déplacer de 150 km pour constater le recul des glaciers suisses.
Une banque centrale n’a pas besoin de « trouver » l’argent.. elle le crée, simplement. La conséquent peut être l’inflation, mais ce n’est même pas certain comme le montre le taux de croissance monétaire les 7 années qui ont suivi la création de l’euro.
Oui, elle le crée quand les emprunteurs en ont besoin, pour investir, et elle le détruit quand ces mêmes investisseurs, grâce aux richesses produites par ces investissements, le rembourse.
Mais, la BCE ne prête pas aux Etats . . . grâce à des décisions de nos « politiques » et pas par de quelconques fumeuses « lois du marché ».
Tout est affaire de décisions politiques.
Demain vous autorisez à la BCE de prêter aux Etats et du jour au lendemain vous cassez la spéculation sur les emprunts d’Etat.
L’aide des émergents ? Ouaf, ouaf !
Le PIB du brésil n’est que depuis peu supérieur à celui de l’Espagne. Par habitant, il est 3 fois inférieur.
Le PIB de la Russie ? Inférieur à celui de l’Espagne. Et par habitant, 3 fois moindre.
La Chine ? En proie à des montagnes de dettes privées et publiques. Avec le particularisme d’un système bancaire parallèle (450 Milliards d’euros d’en-cours / 8% de l’en-cours total / 1/10ème du PIB) pratiquant souvent l’usure et les méthodes subséquentes de recouvrement.
Le tout avec un PIB par habitant 10 fois moins important que celui de la France ou de l’Allemagne.
Alors, il faudra attendre un peu pour que les émergents nous aident.
L’exemple actuel de la Thaïlande devrait aussi inviter à la réflexion car les pays précités ne sont guère exemplaires sur le terrain de l’environnement.
En un mot, décréter que la relève est prête, c’est aller un peu vite en besogne. Annoncer qu’elle va payer notre ardoise, une douce rêverie.
L’Occident est seul face à ses insurmontables dettes, « et pis c’est tout ». Il n’a le choix qu’entre une interminable récession, si les créanciers répondent présents ad vitam aeternam (Vu l’actualité, on peut en douter) et la monétisation.
La faillite me semble à exclure : trop dangereux politiquement.
En France vous imposez les « revenus » du capital à un taux moyen de 40% et vous renflouez les caisses de l’Etat de 100 milliard par an. Le service annuel de la dette est de 45 à 55 milliard, donc il y a de la marge !
Une marge « politique » . . .
Hélas non, pas 100 milliards, mais même 60 milliards, c’est bon à prendre, sans hésitations, sans gants et sans scrupules.
http://blogs.mediapart.fr/blog/terra-nova/140311/fiscalite-du-patrimoine-diagnostic (2010)
Bonjour,
Savez-vous qu’il existe un indicateur plutôt objectif, apparemment, de ce qu’on pourrait nommer l’équité individuelle C02 ?
Raisonnement carbone :
– La biosphère est capable de recycler environ 3 GT (3 milliards de T)de carbone (océans, biomasse terrestre…)
– Nous sommes 6 milliards.
Le « droit » individuel carbone de tout humain est donc de 3/6 = 0,5 Tonnes/hb/an
Raisonnement CO2 :
C + 02 —> C02
12 + 32 —> 44 (masses atomiques, ce qui compte c’est le rapport entre elles).
Une unité de carbone brûlée (alliée à l’oxygène) donne donc 3,66 (44/12) unités de C02.
Le « droit » individuel CO2 de tout humain est donc de 1,8 T/hb/an (0,5 x 3,66)
Qui prend l’avion pour aller, par exemple, à New York et revenir doit s’abstenir de se déplacer, se chauffer (fuel, gaz) pendant un an. Idem pour 20 000 km/an en voiture (100g C02/personne/km en moyenne).
Remarquons que l’Africain rural moyen, lui qui se situe sous le seuil, est en droit de nous demander des comptes.
Ceci n’est évidemment pas l’apologie de la misère, qui est plutôt le lot de l’Africain, du Sud Américain, de l’Indien venus s’agglutiner dans les villes (« quand la misère chasse la pauvreté de Majid Rahnema).
PS : Nous sommes maintenant 7 milliards, mais le problème n’est pas le nombre, comme veulent le faire croire certains intellectuels occidentaux, mais l’empreinte écologique. La terre supporte très bien 9 milliards d’Africain ruraux, mais pas du tout 4 milliards d’Américains.
Amicalement,
Delphin
Source : Réseau Action Climat
Pour 4 milliards d’américains, il faut au moins 4 planètes…reste à en trouver 3 supplémentaires et les y expédier ( on cherche, on cherche, on en a trouvé -peut être une ou deux, mais c’est très loin – 2 à 3 années lumières )
@ Marx.
De quel côté vous situez vous ? Il faut sortir des sentier battus, affronter le vent du large….
Expédions les 4 milliards d abord, cherchons les planètes après.
A voire. Au sahel, dans la Corne de l’Afrique et bien d’autres coins, le mode de vie n’est pas ‘américain’, et pourtant, les ressources sont quand même insuffisantes face à une démographie galopante. La mégafaune africaine, par exemple, est de plus en plus menacée par l’extension territoriale des humains.
Le problème est double : mode de vie occidental ET démographie démentielle de l’être humain, assortie d’un comportement prédateur et destructeur qui n’est pas l’exclusive du méchant occidental.
Il faut réduire notre empreinte environnementale personnelle ET cesser de faire comme les lapins.
tout à fait d’accord
A vrai dire l’empreinte écologique concerne aussi dans une certaine mesure les 9 milliards d’ Africain ruraux, la déforestation ne sévit pas seulement à cause de l’exploitation commerciale mais aussi sous la pression des besoins domestiques.
Oui, il faudrait arrêter de subventionner l’agriculture du nord, Europe et Etats Unis, de faire de la monoculture en Afrique destinée à l’exportation, et rééquilibrer une production locale auto-suffisante, à l’échelle d’une région, d’un pays d’un sous-continent . . .
Non le diabète et les maladies qui s’y apparentent ne sont pas une fatalité. On sait tous ce que l’on peut faire pour les éviter, manger selon des règles diététiques de bon sens et faire de l’exercice physique régulier…Je puis vous assurer que ça marche…On ne peut pas éviter tout mais déjà se prémunir de mal de choses, après ça peut être un choix de vie…Se servir de sa capacité de réflexion est à la portée de tout le monde, NON l’industrie alimentaire ne fait pas la loi sur mon corps ! (réponse aux blogueurs)
« Vie de merde, bouffe de merde, corps de pauvres » par Laurent Chambon
« À chaque fois que je rentre dans la banlieue où j’ai grandi, dans le neuf-un, je suis frappé par plusieurs choses: tout est bien propre avec des fleurs partout malgré les voitures qui brûlent, les zones commerciales à l’américaine (des magasins/entrepôts construits à la va-vite autour d’un parking) remplacent les dernières forêts, on voit que les gens ont de moins en moins d’argent et les supermarchés ont supprimé les produits les plus luxueux au profit des gammes premier prix, la laideur commerciale et l’indigence des publicités omniprésentes sont d’une violence extrême et il y a plein de gens vraiment très gros partout. Plus que gros. Carrément obèses, en fait. »
http://www.minorites.org/index.php/2-la-revue/716-vie-de-merde-bouffe-de-merde-corps-de-pauvres.html
“Les obèses sont-ils plus nombreux que ceux qui ne mangent pas à leur faim ?
C’est ce que mettent en avant certains articles au sujet du rapport de la Fédération internationale de la Croix-Rouge (IFRC), présenté aujourd’hui à New Delhi, en Inde (World Disasters Report 2011). «Selon les statistiques de la Croix-Rouge, 1,5 milliard de personnes souffraient d’obésité dans le monde en 2010 tandis que 925 millions d’autres souffraient de malnutrition» selon la dépêche de l’Agence France Presse.”
Source : Sciences et Avenir du 22/09/11, pour qui il faudrait plutôt parler d’important surpoids (1 milliard), qu’obèses (500 millions).
Amicalement,
Delphin
Les gros devraient adopter un maigre…
J’ai assisté, il y a peu, à une soutenance de thèse en médecine, par une pédiatre qui prend en charge beaucoup de cas d’obésité chez des enfants et adolescents. A la question portant sur le rôle des parents qui, bien qu’informés sur les dangers courus par leur enfant en surpoids – le diabète, puis toutes les complications possibles- ne font rien pour le ramener vers une alimentation plus saine, la pédiatre a répondu (je cite de mémoire) :
Ces parents n’ont pas les moyens de compenser les frustrations de leur enfant : ils ne peuvent pas lui payer le dernier gadget à la mode (téléphone, ordinateur, etc) qui positionne leur enfant dans la cour de l’école comme « admiré ». Le seul moyen qu’ils trouvent pour lui procurer du plaisir, c’est avec l’alimentation, parce que les aliments qui donnent une satisfaction immédiate ne sont pas chers. Malheureusement, ce sont aussi les plus gras et surtout les plus sucrés, donc ceux qui mènent à l’obésité et à ses complications.
Ces constatations provenaient de son expérience de terrain, et je peux vous assurer qu’il n’y avait aucun mépris dans ses propos, elle comprenait l’impasse dans laquelle se trouvent ces parents.
Merci à Isabelle,
je voulais juste dire que l’obésité n’est pas l’apanage de ceux qui mangent « trop », mais de ceux qui mangent « mal », et que la première mesure est l’éducation (la prévention) et la seconde un revenu « décent »
Mais on n’a pas besoin de beaucoup d’argent pour manger sainement, déjà on peut être végétarien, c’est super pour la santé. Manger des fruits et des légumes de saison, manger de petites quantités, des céréales pour l’énergie et faire du sport. Peut-être que cela est trop austère pour beaucoup mais c’est à la portée de la plupart.
Georges qui venait de lire la dernière édition du Monde sur son écran, se tourna vers Melinda : « Aux States, les écologistes se joignent aux Indignés. Ils protestent contre la construction d’un oléoduc entre le Canada et le Texas. Ça craque de partout. » Melinda lisait le dernier roman de Franzen, vautrée sur le canapé. Elle lui demanda si le Grand Soir était pour demain ou pour après-demain. Il haussa les épaules et reprit sa lecture tandis que Me-linda, qui n’avait pas levé les yeux, replongeait dans son roman. Il avait essayé, avec patience, de lui montrer le plus clairement qu’il pouvait, comment les montagnes de dettes accumulées par les grands états occidentaux allaient provoquer, comme il disait, l’implosion du système. Elle l’avait écouté pendant quelques semaines. Mais comme la crise écono-mique et financière semblait être la situation durable dans laquelle on devait vivre, qu’elle lui paraissait ne concerner vraiment que ceux qui avaient de l’argent à placer ou des dettes à rembourser et que ce n’était pas son cas, elle ne lui avait plus prêté qu’une oreille très dis-traite. Cependant, Georges continuait à faire la chronique de cette implosion qu’il voyait se produire inexorablement. Comme Melinda ne l’écoutait plus quand il prédisait la désagrégation imminente du système, il descendait quatre étages et se rendait au Bar du Centre à deux pas de son immeuble. Il était sûr de trouver là des auditeurs plus attentifs, un cercle d’amis aussi intéressés que lui aux ultimes soubresauts du capitalisme qui allait mourir. Quand ils le voyaient arriver avec son chapeau et son écharpe, ils disaient en riant : « Tiens ! Voilà Mitterrand ! ». Il détaillait pour eux les dernières informations et les dernières analyses qui les confortaient dans leurs vues. Il y avait là d’anciens trotskystes qui étaient parmi ses plus fidèles auditeurs. Les autres étaient des hommes et des femmes qui, pour la plupart, travaillaient dans le grand hôpital du quartier. Un professeur de lycée qui enseignait les sciences économiques et sociales se joignait quelquefois à eux. Malgré sa formation et ses diplômes, il devait reconnaître qu’il ne pouvait pas toujours suivre le décorticage du système financier que Georges pratiquait avec virtuosité. Quand il avait trouvé les formules percutantes qui concluaient la discussion, Georges remontait dans son appartement. Il était plongé dans une demi-obscurité et Melinda s’était assoupie, son livre sur le ventre. Elle entrouvrait un œil et disait : « Ah ! C’est toi ! » Puis elle demandait, les paupières closes : « Qu’est-ce qu’on fait pour le week-end ? »
Hi ! hi ! La suite, c’est pour quand ? ( On s’identifie pour sûr ! ).
La suite, gros suspense quand Georges réalise que ses incantations et l’autisme de Melinda sont des placebos pour conjurer la peur du changement.
Superbe.
Si ça n’est pas de l’auto-fiction, c’est que vous m’avez espionné. 😉
Pourquoi n’y a-t-il qu’un seul W dans votre texte ?
Et le prix Goncourt est décerné à Melinda.
@ MH
La suite ! La suite ! La suite !
Que ce passe-t-il à la fin…
Le bistro du coin devient le lieu de l’émergence d’un nouveau contre pouvoir politique?
Ou c’est une fin du genre, ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants?
ouf! je ne suis pas seul
@ MH
Bravo!
La suite dans une chanson de Stéphane Eicher qui colle comme un gant:
« J’abandonne sur une chaise le journal du matin
Les nouvelles sont mauvaises d’où qu’elles viennent
J’attends qu’elle se réveille et qu’elle se lève enfin
Je souffle sur les braises pour qu’elles prennent
Cette fois je ne lui annoncerai pas
La dernière hécatombe
Je garderai pour moi ce que m’inspire le monde
Elle m’a dit qu’elle voulait si je le permettais
Déjeuner en paix, déjeuner en paix
Je vais à la fenêtre et le ciel ce matin
N’est ni rose ni honnête pour la peine
» Est-ce que tout va si mal ? Est-ce que rien ne va bien ?
L’homme est un animal » me dit-elle
Elle prend son café en riant
Elle me regarde à peine
Plus rien ne la surprend sur la nature humaine
C’est pourquoi elle voudrait enfin si je le permets
Déjeuner en paix, déjeuner en paix
Je regarde sur la chaise le journal du matin
Les nouvelles sont mauvaises d’où qu’elles viennent
» Crois-tu qu’il va neiger ? » me demande-t-elle soudain
» Me feras-tu un bébé pour Noël ? »
Et elle prend son café en riant
Elle me regarde à peine
Plus rien ne la surprend sur la nature humaine
C’est pourquoi elle voudrait enfin si je le permets
Déjeuner en paix, déjeuner en paix »
Magnifique. Je ne connaissais pas. Merci.
https://www.youtube.com/watch?v=TzRaXr3cat8&feature=related
Le nouveau monde est déjà surexploité, il faudra quand même changer les recettes. La surpopulation ne fait l’affaire de personne, la pire solution est la plus évidente. Ne croyez surtout pas au miracle. L’avenir est entre nos menottes.
J’ai envie de répondre un peu différemment.
Je ne parle pas trop de la réelle oligarchie financière qui est ce qu’elle est.
Mais je souhait évoquer la réalité commerciale.
Il est certain que les partenaires se tiennent mutuellement, et nous savons que l’essentiel du commerce mondial se fait entre zones riches et prospères.
A ce titre, la nouvelle prospérité d’une partie de chinois impose, de par leur nombre, un changement des voies commerciales principales qui avaient été longtemps les voies entre les pays dits occidentaux.
Mais, au fond, est-ce que l’on ne dramatise pas un peu notre soi-disant « déclin »?
Il convient de noter que nous ne sommes pas (encore) en récession, et, évidemment, les BRIC progressent encore fortement, tout comme le reste du monde.
Mais ils sont loin, très loin, de notre niveau de vie!
Ne pourrait-on pas penser que l’élévation du niveau de vie des BRIC ne pourrait, à terme qu’améliorer les échanges commerciaux, car à mesure que cela se produira (si cela se produit), ces pays pourront faire aussi appel à nos habitudes de consommation en matière de logement, de santé, etc.?
Evidemment, les graves déséquilibres financiers finiront par produire des réajustements douloureux, mais il me semble évident que les créanciers actuels devront tout simplement abandonner l’essentiel de leurs créances, simplement parce que les débiteurs sont les clients, il n’y en a pas d’autres.
L’europe n’est pas en récession – en êtes-vous sûr.?
Seul l’Allemagne tient encore la route, elles est d’ailleurs pour cela le partenaire et interlocutuer privilégié des chinois. Un haut cadre chinois m’a dit récemment: « Vous connaissez la plaisanterie: Henry Kissinger demandait s’il y a un numéro de téléphone de l’Europe. Pour nous, c’est Madame Merkel. »
Je doute que le chinois considèrent encore l’Europe comme un exemple à suivre: crise financière, crise des institutions, une classe politique méprisé, crise de la civilisation européenne, crise, crise, crise.
L’objectif consisterait essentiellement à placer leur trop en liquidités, et demander en retour la levée de l’embargo (vente des armes), des facilités pour pénétrer les marchés européens où ils sont déjà fortement représentés…………Et puis, la Chine est un pays exportateur, comme l’Allemagne. Une chute des exportations serait pour les deux parties une catastrophe.
Ce qu’on ne pourra pas imposer par le haut, il faudra l’imposer par le bas.
Ce qu’on ne pourra pas changer mondialement (globalement), il faudra le changer localement.
Le local restant ouvert sur le monde afin que le monde global fonctionne sur le mode local.
Un peu d’enfumage
La dette et les déficits publics, priorités des Français selon un sondage
Moi, je suis d’accord pour travailler jusqu’à 67 ans et même plus, dès que j’aurai retrouvé un travail (*).
* Ce commentaire est illustratif et ne correspond pas à ma situattion, mais malheureusement …
* un travail intéressant et agréable, dans des conditions qui rendent la vie joyeuse. 🙂
Mais à la mienne, et je souscris entièrement
à 50 piges suis trop vieux, mais à 60 trop jeune pour la retraite
t’y comprends quelque choses?
Oui, c’est assez simple, les richesses produites par le plus grand nombre sont accaparées par un tout petit nombre.
USA : Grève générale votée pour le 2 Novembre 2011
http://dailynuts-news.over-blog.com/article-usa-ca-y-est-ils-ont-vote-la-greve-generale-87439021.html
Quelle sacrée synthèse de la situation actuelle, merci.
Il faut sortir des cadres, des sentiers battus et surtout disposer d’un diagnostic infaillible puis avancer avec des solutions nouvelles, en expérimentant, en marchant et non en marchand.
1. J’ai retenu pour cette semaine une analyse et proposition de solutions de Pierre Larrouturou parue dans le Monde du 25/10.
« Pourquoi les « indignés » ont raison »
« Le G20 doit cette fois imiter l’action courageuse de Roosevelt après 1929 et abandonner son obsession : rassurer à tout prix les marchés financiers. »
Ceci est effectivement peu ambitieux et à très courte vue.
Roosevelt, étrange : die Welt = le Monde.
Extraits :
« En quelques semaines, le climat a changé. Début 2010, quand nous expliquions que la crise n’était pas finie et qu’une réplique plus grave encore était en préparation, nous étions à contre-courant du discours dominant : tout était sous contrôle ! Il y a cinq mois encore, nous étions « trop pessimistes » : le G8 de Deauville, fin mai, n’a pas consacré une minute à la crise financière ! Mais aujourd’hui, nul ne conteste la gravité de la situation : le président de l’Autorité des marchés financiers (AMF) affirme que nous risquons « un effondrement de l’ensemble du… »
Les dangers majeurs sont exposés et les politiques sont paralysés,
« Si le diagnostic est faux, il n’y a aucune chance qu’on parvienne à vaincre la mal »
Les solutions préconisées s’inspirent de Franklin Roosevelt qui a agi en opposition totale aux actionnaires, (A voir le rebond actuel de la bourse, c’est pas la direction prise.).
Il ne s’agit pas de rassurer les marchés financiers mais de les dompter. (Je pourrais demander conseil aux nombreux dresseurs de chevaux qui ont élu domicile à proximité pour le concours national de dressage …….amateur Pas sur que cela sera suffisant, en outre le cavalier ou la cavalière fait corps avec son brillant pur sang pour exécuter des figures harmonieuses).
Comment a procédé Roosevelt : mise en oeuvre en 1933 en 3 mois, de 15 réformes majeures.
Rappel : Angela Merkel le 19/10 à Francfort « ‘attaquer la crise à la racine » au lieu de s’attaquer seulement aux symptômes.
Nous n’éviterons pas une nouvelle crise, de quel acabit, quelques grosses turbulences ou tsunami ?
« Le G20 va t’il enfin déclarer la guerre à la spéculation et à l’injustice sociale »
Brièvement : il faut réguler les marchés, taxer les revenus, faire baisser le chômage, créer enfin la taxe Tobin.
Un leitmotiv qui rejoint le mien ressort chez Pierre Larrouturou : Justice sociale
Un appel au G20, sous forme de pétition, avec 10 mesures « pour éviter l’effondrement » est proposé par Pierre Larrouturou
http://www.poureviterleffondrement.fr/
Voir sur le site de Politis :
http://www.politis.fr/Pierre-Larrouturou-Nous-sommes,15719.html
2. La chronique de Jean-Claude Guillebaud dans le Nouvel Obs de cette semaine nous prend à rebrousse poils : « De quelle « crise » parlez-vous »
Il présente un livre « éblouissant » et providentiel d’André Orléan, directeur de recherches au CNRS et directeur d’études à l’EHESS : « L’Empire de la valeur ».
Discours dominant : la crise est une cata en soi, un « processus » sans intention ni responsable et nous contraint au pain dur et à la diète.ou plus astucieusement résulterait des tricheries de quelques spéculateurs US (Madoff, Lehman Brothers,….)°.
Alors que « le prétendu accident provient surtout de la faillite d’un système, d’une théorie économique délirante, d’une vision du Monde « abracadabrantesque »…. »
Que faire : « au delà de l’affrontement classique entre keynésiens et néolibéraux, régulateurs et dérégulateurs c’est toute la tradition économique qu’il faut interroger et notamment l’idée que nous nous faisons du concept de VALEUR ».
3. Pour finir, attention aux solutions à court terme qui négligeraient l’environnement comme le semble être le miracle argentin qui s’appuie sur une culture intensive du soja.
Le Monde du 25/10 » En Argentine le soja tire l’économie, la faillite est oubliée »
Extraits :
La bonne santé du pays dépend du maintien des cours élevés des matières premières agricoles. Quand je vois les «indignés» en Grèce, leurs visages désespérés, il me semble revivre la débâcle de l’Argentine des années 2001 et 2002 », confie, à Buenos Aires, l’architecte Ana Lopez. C’était il y a dix ans : la plus grave crise économique et sociale de l’histoire argentine avait plongé plus de la moitié des 37 millions de citoyens dans la pauvreté et le chaos. Sans travail et après avoir perdu ses économies, englouties dans les banques, Ana Lopez était partie tenter sa chance à Madrid.
« La « sojisation » du pays a métamorphosé la campagne : en été, c’est un monotone désert vert, et en hiver, à perte de vue, des terres grisâtres, brûlées par les herbicides avant l’époque des semences. Près de 60 % des terres cultivées sont consacrées au soja transgénique, soit 19 millions d’hectares. Cinq ou six multinationales contrôlent 90 % des exportations sans se soucier des dangers d’une monoculture intensive. ».
« Angela Merkel le 19/10 à Francfort « ‘attaquer la crise à la racine » au lieu de s’attaquer seulement aux symptômes. » Le seul problème de Mme Merkel est que la racine de la crise est le capitalisme et donc la branche sur laquelle elle est assise : ce ne sera pas demain…
Papimam
Larrouturou est génial et très convaincant. Il appuie sa démonstration sur le New Deal de Roosevelt, mais ce dernier « n’a fait que » sauver le capitalisme, et 80 ans plus tard on recommence. Il y a en outre des tas de différences aujourd’hui, qui compliquent les choses. (Je n’y vois pas très clair.)
Pour le soja (et aussi le maïs pour agrocarburants) en Argentine, il y a une terrible vidéo quelque part sur la toile, qui montre la dépendance totale du gouvernement par rapport à cette industrie, et donc la corruption qui suit, et la loi du silence sur les problèmes de santé publique graves provoqués par les épandages toxiques qui se font par avion, donc vous imaginez les dégâts collatéraux, sur les autres cultures, les écoles et les communautés rurales. Effrayant.
Ich weiß nicht was soll es bedeuten, Dass ich so traurig bin ; Ein Märchen aus alten Zeiten, Das kommt mir nicht aus dem Sinn :
C’est sans doute à cause du dernier plan de sauvetage, et de cette phrase de fin de la nouvelle « Saison de grand cru », de Henry Kuttner et Catherine L. Moore :
« C’était une des futiles tentatives pour arrêter l’inexorable expansion de la mort bleue. »
(Que l’on peut lire entre autres dans « La grande antholoigie de la science fiction » – « Histoires de voyages dans le temps »).
La trouille bleue…
Tous les germanistes la connaissent cette poésie de la Lorelei, c’est vrai elle s’adapte à la situation, je l’aime beaucoup
Parler de crise, n’est ce pas en accepter l’existence ? Pourtant il suffit d’observer un corps en bonne santé..Ce dernier est une société d’organes, de cellules, de molécules, d’atomes, voir de micro-trous noirs emplis d’esprit. Assurément, le vide n’est pas vide, mais au contraire empli d’une fantastique énergie.. Y a t’il place pour le hasard lorsque l’on contemple nos bras, nos jambes, nos pieds.. fonctionner ?? Y a t’il un élément de ce corps qui soit délaissé sans que la maladie n’aparraisse bientôt ??
Et la stratégie de réussite la plus rapide n’est elle pas le copiage ??
Alors copions ce que la nature nous montre et donne avec tant de générosité