Ce texte est un « article presslib’ » (*)
Comment voulez-vous « démondialiser » quand la racaille se lève simultanément dans l’ensemble des pays ?
Si je parle de « racaille », à propos des « indignés » ou des « 99% », c’est qu’il y a quand même ici ou là quelqu’un que leur présence énerve, et en particulier M. Eric Cantor, président de la majorité républicaine au Congrès, l’homme qui a fait passer les vues du Tea Party dans les mesures prises au début du mois d’août pour permettre de renvoyer les décisions relatives au replafonnement de la dette américaine à fin novembre (mon Dieu, comme le temps passe : on y est pratiquement déjà !). Ceci dit, une partie significative de ses troupes présumées est dans la rue avec les autres. On serait du Tea Party, et on laisserait les autres scander « Nous sommes les 99% ! », « Occupons Wall Street ! » ? Non mais, quand même !
Parce que, vous avez vu : ils sont peu nombreux, très très peu nombreux à parler de « racaille », à propos des indignés, que ce soit en Europe ou aux États-Unis, de M. Bernanke à la tête de la Fed, à M. Soros, grand spéculateur devant l’éternel, en passant par quelques personnalités européennes de premier plan : tout le monde se montre extrêmement compréhensif, si ce n’est même, sympathisant. C’est que ce chiffre de 99 % impressionne. On a beau vivre depuis pas mal de temps dans ce qu’on pourrait appeler – si l’on est aimable – une « démocratie censitaire » (où la puissance du bulletin de vote est à la mesure de l’épaisseur du portefeuille), avoir 99 % de la population contre soi, ça ne s’écarte quand même pas d’un simple revers de main.
On est moins ambitieux ici : vous ne m’avez jamais vu dire « 99% », j’affirme plus modestement depuis quelques années que les idées défendues sur le blog reflètent celles de 70% à 90% de la population. Et je le répète inlassablement aux commentateurs qui prétendent que s’ils ne peuvent parler de ce qui se passe en ce moment ni à leurs proches, ni à leurs voisins, ni à leurs collègues de bureau, c’est parce que leurs opinions personnelles sont « ultra-minoritaires ». Je le redis : leur expérience de ne pas pouvoir parler de ce qui se passe m’est étrangère, et ce n’est pas non plus ce que je lis dans les sondages. Ne m’objectez pas les intentions de vote selon les lignes de partage des partis : depuis 2008, ce n’est plus là que la politique se passe (Hollande ou Aubry ? le suspense est à son comble !) mais sur l’internet et sur les places publiques.
« Oui, mais les banquiers ? » Au pire, ils votent avec les autres « 1% » auquel ils appartiennent, et au mieux, ils sont comme ceux d’entre eux avec qui j’ai personnellement l’occasion de m’entretenir et qui me glissent alors au creux de l’oreille qu’ils ont rejoint le camp des indignés de M. Warren Buffett : celui des « indigné des privilèges qu’on m’accorde, sans que j’aie rien demandé ! ».
(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction numérique en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.
275 réponses à “LA RACAILLE”
Lorsque M CANTOR aura réalisé où ça se passe vraiment, dans la rue et sur le Net, il sera trop tard… pour lui.
Ah, qu’il est difficile de regarder sa propre image dans un miroir et de réaliser combien cette image est décalée de l’idée qu’on s’en faisait ! Ah, qu’il est difficile – à froid – d’admettre qu’on peut être haï non par pour ce qu’on est mais pour ce qu’on représente. Alors quand les deux se confondent, c’est franchement insupportable et il faut dégainer le premier. Voilà où en est M CANTOR.
A moins que mr Cantor n’appuie la mise en place d’une ‘Junte de salut public’, afin de combattre et exterminer les ‘rouges’ qui s’agitent dans les rues… La fin de la démocratie US est en vue; faut dire qu’elle était déjà vidée de son contenu, la suppression formelle ne saurait tarder.
Ah mais, non, Moooonsieur Amsterdamois, la route est encore longue dans les esprits pour parvenir à la suppression totale de la démocratie américaine. Tout est question de temps, pas d’idées.
Il faut d’abord l’arrivée au pouvoir des tea-party.
Ensuite, il leur faudra déclarer inconstitutionnels de divers machins comme le droit de vote des minorités de différents acabits, dont le port d’armes pour les revenus faibles. Dans le même temps, soit la privatisation totale de toutes les banques, soit leur nationalisation totale. Cela revient au même dans leurs esprits illuminés. Le ménage intérieur fait, une ou deux bonnes guerres, par exemple contre le Mexique (ce pourvoyeur infâme de sans-papiers) et la Syrie (ça fait toujours bien, une bonne guerre) sera du meilleur effet pour rassembler tout le monde et interdire encore davantage quelques libertés individuelles au nom de la Défense Nationale.
Voilà ce dont tous les appointés du capital ont peur:
Communiqué mondial du 15 Octobre
http://www.cadtm.org/Communique-mondial-du-15-octobre
à Charles A.
Dans mon infinie naïveté, je pensais que la mondialisation était, par ses origines et ses fins, d’essence marchande.
Comment la révolte des peuples, dont les nations sont les produits de l’histoire, peut-elle être mondialiste ?
Pourquoi ne pas simplement être internationale ? et conséquemment internationaliste ?
Mondialisation, comme serait aussi le mot internationalisation,
ne se réfère pas seulement à la circulation croissante des biens marchands et capitaux.
Le mot se réfère aussi à la révolution des communications, des transports et des contacts, à la multiculturalité, etc.
Et le mouvement altermondialiste se bat pour une autre mondialisation, non marchande.
Cela s’inscrit dans la tradition de l’internationalisme, effectivement.
Les mots de l’ennemi.
Qui peut croire qu’on peut combattre un ennemi réel en utilisant sa syntaxe ?
Je vous propose une traduction pour trois termes que vous utilisez :
Communication : ce qui est communiqué ce sont des ordres, et ce sont ceux qui les donnent qui nous disent ce qu’il faut en penser.
Transport : ce sont des marchandises qui sont transportées. Le touriste étant l’électeur en déplacement.
Multiculturalité : toutes les personnes, quelles que soient leur origine, histoire, idées, rêves sont des consommateurs, citoyens, électeurs égaux.
Vous parlez d’expérience?
Quelques questions à l’attention de l’auteur du Capitalisme à l’agonie et à ses lecteurs:
– Sur les banques centrales et l’assouplissement quantitatif
Vous dîtes que l’inflation, voire l’hyperinflation nous guette, puisque les banques centrales ne peuvent plus détruire les capitaux qu’elles ont créées sans réelle richesse correspondante. Mais aujourd’hui, les banques centrales ont achetées des actifs dépréciés au prix où ceux ci étaient valorisés par les banques (en mark to model, donc avec un prix falsifiés). Qu’est ce qui empêche les banques centrales de continuer à vivre sur ce mensonge et cantonner les produits financiers dévalorisés comme on le ferait dans une bad-bank? Dans le cas contraire, on aurait une contraction de la masse monétaire globale, par rapport à ce qu’elle était en 2007, donc plutôt un risque de déflation que d’inflation? Je ne dis pas que cette solution est morale (très loin de là, même!), mais je ne comprends toujours pas par quel mécanisme l’achat notamment d’obligations d’état et des produits financiers pourris des banques ‘too big to fail’ à seule fin de les cantonner et de les monétiser conduit à de l’inflation. Sans doute me manque-t-il quelques notions d’économie?
Et par ailleurs, pour reprendre les mots de Keynes, anesthésier les rentiers, n’est-ce pas une manière de remettre de manière douce les compteurs à zéro et de pallier à cette tare consubstantielle au capitalisme qu’est l’accumulation de capital par un nombre de moins en moins élevé de personnes, plutôt qu’une guerre ou une révolution.
– sur l’hyperlibéralisme:
Vous dîtes que les gouvernements occidentaux actuels cherchent à terminer le programme libéral engagé par la révolution Thatcher – Reagan des années 1980. Mais, en France en tout cas, la part des prélèvements obligatoires sur la richesse créée chaque année n’a jamais été aussi importante qu’aujourd’hui, passant de 40% à 56% en l’espace de 30 ans. Si ce n’est pour mettre plus de fonctionnaires (+1 million depuis le début des années 1980 il me semble) au service des français et pour proposer plus de services sociaux, à quoi correspond cette augmentation de la dépense publique (même si une partie non négligeable est maintenant utilisée en dépit du bon sens pour payer les intérêts de la dette)?
De même, si l’on regarde la part des salaires dans la richesse créée au cours du temps, on voit qu’effectivement, elle a légèrement décrue depuis un âge » d’or » avant le premier choc pétrolier, passant d’environ 80% à environ 70%. mais ce pic à 80% correspondant à un rapport de force plus favorable aux salariés (de par le plein emploi) est historiquement élevé depuis plus d’un siècle. la déformation de la répartition me semble plus s’effectuer au sein des différentes catégories de travailleurs, certains étant directement soumis à la concurrence d’une main d’œuvre à bas coût ou à du travail non qualifié facile à trouver lorsque le chômage est élevé, et d’autres qui, soit par l’effet de règles (emploi à vie pour les fonctionnaires, syndicats forts dans les grandes entreprises publiques ou anciennement publique, corporatisme de certains corps de métiers) soit par leur position stratégique dans l’économie (salariés des banques…) ont pu maintenir ou élever leur niveau de vie et bénéficier dce la mondialisation en achetant des produits importés à bon prix, aboutissant effectivement à une société plus inégalitaire, mais pas nécessairement particulièrement en faveur des marchands ou des rentiers (j’exclue de cette analyse l’argument très valide de l’accumulation de capital via l’héritage et la rente).
Bref, on peut certainement dire que la pression de la dette sur les systèmes de sécurité sociale est forte et pourrait conduire à un désengagement de l’État, mais comment peut-on parler, en tout cas en Europe occidentale, d’un programme ‘ultralibéral’ au regard de ces chiffres?
– sur la mise au pas du système bancaire et de la spéculation.
Vous abordez fort peu la question du shadow banking. A supposer que les gouvernements, sous la pression de leur population, finisse par réguler fortement les marchés financiers (interdiction des paris sur les fluctuations des prix, fixing journaliers ou hebdomadaire sur les marchés), la plus grande part des activités des banques ne se reconstituerait-elle pas spontanément à l’abri des regards indiscrets du régulateur dans des paradis fiscaux dans des marchés de gré à gré? Même à supposer que les gouvernements se mettent d’accord pour contraindre leur système bancaire à plus de transparence vis à vis de leurs filiales off shore, ce système n’est il pas tellement juteux qu’il se reconstituerait dans l’économie parallèle, ou pire, serait accueilli par les pays émergents ce qui finirait de faire basculer le rapport des forces des pays industrialisés vers les BRICS? N’est on pas ici face à un processus autobloquant qui n’a pas vraiment de solution? (d’ailleurs, historiquement, la légalisation des ‘Coulisses’ que vous décrivez dans votre ouvrage est un parfait exemple de ce qu’il advient quand on interdit une pratique financière, il me semble).
Merci aux lecteurs assidus de ce blog – ou à l’un de ses auteurs – pour vos éventuelles réponses!
mettre ses fiches à jour !
Une histoire de la contre-révolution néolibérale
Serge Halimi, directeur du Monde Diplomatique, et François Denord, sociologue et chercheur au CNRS, et Jacques Généreux….
http://www.agoravox.tv/actualites/politique/article/une-histoire-de-la-contre-32136
-la « racaille » Capitaliste mettra sous perfusion les vampires bancaires ! seules les mobilisations populaires peuvent arréter ces « crimes » !
Pour répondre à la question sur l’hyper-inflation :
Classiquement, on considère que dans une économie fonctionnant normalement, l’argent change en moyenne dix fois de mains au cours d’une année. Autrement dit, la masse monétaire en circulation représente un dixième environ du produit intérieur brut.
A l’échelle mondiale, cela signifie que la masse totale monétaire en circulation devrait être de l’ordre de 5 000 milliards de dollars, pour un produit intérieur brut mondial de l’ordre de 50 000 milliards de dollars.
Maintenant, à chaque fois qu’un particulier, une entreprise ou un état sollicite un prêt auprès d’un banquier, celui-ci crée littéralement la somme prêtée ex nihilo. La création monétaire est donc en soi un phénomène inflationniste.
Le mécanisme est toutefois tenu sous contrôle dans la mesure où cette monnaie est détruite (rayée des comptes si l’on veut) au fur et à mesure des remboursements. Plus précisément, ce n’est pas tant le prêt initial qui est détruit (il y a bien eu création monétaire) que l’argent gagné d’une manière ou d’une autre par l’emprunteur et qu’il donne à son créancier pour que celui-ci puisse effacer son ardoise.
Quand l’emprunteur ne parvient pas à honorer ses échéances, le créancier va tâcher alors de se rembourser en procédant à la saisie des biens de l’emprunteur, et si cela ne suffit pas, il doit se résoudre à piocher dans ses fonds propres à due concurrence des sommes irrecouvrables.
Le fait est que les banques américaines ont accordé une masse colossale de prêts hypothécaires, censément adossés à des actifs tangibles, à savoir les maisons ou les appartements objets des crédits hypothécaires, et alimenté ce faisant une bulle immobilière gigantesque qui a commencé à crever en 2007, et qui n’en finit plus de s’effondrer, avec des prix ayant déjà chuté au delà de ce qu’il s’était passé dans les années trente, durant la Grande Dépression.
L’ardoise de la crise immobilière, qui s’est depuis doublée d’une crise économique profonde (le crédit hypothécaire était un moteur essentiel de la consommation américaine ainsi que des placements financiers : si on a de l’épargne financière ET un crédit hypothécaire sur le dos, cela revient strictement au même que si on a emprunté pour pouvoir investir en bourse), s’est avérée telle qu’il était rigoureusement impossible d’effacer l’ardoise en tapant dans les fonds propres.
A cet effet, les banques américaines ont donc pu confier leurs montagnes de créances à la FED, qui a accepté de prendre en pension plus de 10 000 milliards de dollars de créances complètement pourries. Ceci signifie donc qu’il y a une masse monétaire de 10 000 milliards de dollars, constituée durant les années 2000, susceptible d’errer en liberté n’importe où dans le système monétaire international, et qui représente plus du double de la masse monétaire optimale requise pour assurer le bon fonctionnement de l’économie mondiale.
Ajoutons à cela les sommes issues des plans de Quantitatives Easing menés par les grandes banques centrales, y compris la Banque Centrale Européenne qui achète des bons du trésor italiens ou espagnols avec répugnance mais qui le fait quand même, et on a une masse monétaire supplémentaire qui se chiffre là encore en milliers de milliards de dollars.
Ajoutons encore à cela le fait que les taux à court termes des banques centrales occidentales sont à des niveaux ridiculement faibles, et nous avons là aussi une masse monétaire formidable en circulation, résultant des prêts accordés à des individus ou institutions jugés solvables.
C’est ce mécanisme qui est hautement hyper-inflationniste. Pour y couper court, il eut fallu tirer tout de suite un trait sur ces montagnes de créances irrecouvrables, avec le risque évident de provoquer un arrêt cardiaque de l’économie mondiale, à tout le moins des économies occidentales, et plus particulièrement de l’économie américaine.
Mais alors, dans ce scénario hyper-déflationniste, la solution qui s’imposerait ne serait pas seulement de tirer un trait sur les seules dettes jugées irrecouvrables, mais sur la totalité des dettes, avec cet inconvénient de libérer du même coup tous ceux, particuliers, institutions, et états, qui pouvaient être tenus par le fardeau de la dette.
Cette solution serait donc revenue à décréter un arrêt de mort immédiat du dollar et de l’ensemble des monnaies fiduciaires, et tout particulièrement des monnaies occidentales (euro, livre sterling, yen). Pour cette raison même, l’hyper-déflation est inenvisageable (même si la succession des plans de rigueur ressemble furieusement à un scénario hyper-déflationniste pour les concernés…), et c’est bien le sceptre d’un scénario hyper-inflationniste qui se dessine inexorablement, parce que c’est le seul scénario permettant de « contrôler » la situation le plus longtemps possible (une bête fuite en avant).
@David Cayla: Merci pour cette réponse argumentée et convaincante. Donc en gros on fait de la planche à billet pour sauver les banques et comme on se rend compte que ça va faire de l’hyperinflation, on demande au reste de l’économie de déflater dans les mêmes proportions. En fait, c’est n’importe quoi. C’est bien ce qui me semblait…
Merci pour cet exposé.
Quatre questions :
– les 10 000 milliards que vous mentionnez comme mis en pension auprès de la FED sont bien des titres plus ou moins pourris, cad dette en large partie non recouvrable ?
– Et combien resterait en pension actuellement ?
– Votre prévision d’hyper-inflation s’applique-t-elle au contexte français et européen ?
– si oui, comment en voyez vous les conséquences sur les patrimoines et les revenus ?
Sur l’ultralibéralisme.
Disons très simplement que le libéralisme n’a jamais été autre chose que le faux nez du développement d’une politique ultra-agressive de rentes au profit d’une minorité vieille et aisée confrontée aux aspirations de la jeunesse bouillonnante issue du Baby Boom.
Minorité qui à sa décharge avait connu les deux guerres mondiales ainsi que la grande dépression des années trente et leurs cortèges de privations et qui de ce fait s’estimait en droit de ne rien devoir à une jeunesse dorée qui elle leur devait tout.
Le tout mâtiné d’une bonne dose de lutte des classes entre les possédants et les travailleurs, avec en contrepoint l’ombre menaçante de l’URSS qui reposait sur l’industrie lourde et l’exploitation des matières premières, et qu’il fallait mettre à genoux.
Ce qui fut fait avec un certain succès en réduisant à quasiment rien la valeur des matières premières grâce au développement des marchés à terme et de la finance de marché, la contrepartie étant une désindustrialisation rampante des pays occidentaux : c’est bien parce que la valeur des matières premières a été réduite à quasiment rien que les écarts salariaux ont pu jouer un rôle aussi prédominant dans les phénomènes de délocalisation.
Sur le dernier point
Vous touchez du doigt un point sensible : aussi longtemps que le dollar demeurera LA monnaie de réserve internationale, aussi longtemps que nos économies reposeront sur l’utilisation de monnaies fiduciaires devenues des monnaies électroniques qu’on peut déplacer d’un bout à l’autre de la planète en quelques fractions de secondes (très pratique au demeurant pour dissimuler la provenance des fonds manipulés en un clignement d’oeil), ces pratiques exotiques auront de beaux jours devant elles.
A contrario, dès lors que les monnaies fiduciaires, à commencer par le dollar, auront dégringolé de leur piédestal pour céder la place à des échanges de biens tangibles entre Etats (or, argent, blé, pétrole,… contre des biens ou des services), la question de la finance exotique deviendra sans objet. Les paradis fiscaux existeront sans doute toujours, mais leur activité se cantonnera à des échanges discrets entre nations et non plus entre particuliers ou entreprises.
Bonjour,
Petit élément de réponse au grand nombre de questions posées :
Dans le volet « Sur l’hyperlibéralisme », vous alignez une série de chiffres et d’analyses à mon avis à côté du problème. Vous éludez notamment :
– le phénomène de transformation radicale du marché du travail, en cours depuis plus de trente ans, qui voit la multiplication d’emplois précaires de courte durée, avec transformation du salarié en travailleur free-lance, engagé et désengagé comme un figurant sur un plateau de tournage;
– le surcoût évident de ces politiques de l’embauche pour la sécurité sociale : presque plus de « carrière », mais une succession de CDD très brefs (les plus brefs et les plus ciblés possibles) entrecoupés de périodes de chômage répétées… pour pallier au désengagement d’entreprises soucieuses de diminuer leurs coûts par tous les moyens possibles;
– la transformation, radicale elle-aussi, du rapport de force entre employeur et employé, dans ce contexte de « fragmentation du salariat » où chacun négocie seul son contrat de travail, au cas par cas, souvent même sous des formes ou selon des formules illégales (y compris dans les administrations publiques);
– dès lors, la transformation du marché du travail en marché semi-occulte, le système encourageant la fraude et la dissimulation de tous et de toutes, simplement pour obtenir un salaire viable… avec un impact considérable sur le fonctionnement de l’impôt et de la sécurité sociale.
– le fait que ces évolutions sont profondes et à l’oeuvre à tous les niveaux, pas seulement dans les filières de l’emploi peu ou non-qualifié.
Vos indicateurs ne permettent pas d’en rendre compte. Ils ne livrent qu’un survol trompeur de plusieurs époques qui n’ont pas grand chose en commun.
Comme dit mon garagiste: on ne connaît pas l’état du moteur en regardant le tableau de bord, il faut soulever le capot.
Enfin, anesthésie ou euthanasie des rentiers ? Anesthésie ou euthanasie des travailleurs ?
Anesthésie ou euthanasie de François Hollande ?
Vaste débat…
« Mais, en France en tout cas, la part des prélèvements obligatoires sur la richesse créée chaque année n’a jamais été aussi importante qu’aujourd’hui, passant de 40% à 56% en l’espace de 30 ans »
—-> La question n’est pas de savoir combien l’on prend, mais à qui et pour qui. Toute politique est une politique de redistribution.
Combien et à qui prend-on? Les analyses de Tomas Piketty, dans la révolution fiscale, montrent que les prélèvements favorisent les « 1% » (les « 0,1% » plus encore et ainsi de suite). Je souligne que ce fait est souligné dans le programme du Front de Gauche (je sais, les politiciens et les syndicalistes sont des menteurs machiavéliques et d’affreux représentants d’appareils, les indignés sont plus sérieux avec leurs dreadlocks et leur intolérance crasse à l’égard de ces veaux de partisans, blablabla…).
A qui donne-t-on? J’ai 23ans. Depuis que je suis né, j’entends qu’il faut faire des coupes budgétaires, parce que l’on a une horrible et monstrueuse dette. Pendant ce temps-là, le service de la dette représente un poste budgétaire important (selon les auteurs, 1er, 2e ou 4e poste… –> j’ai pas étudié assez la question), ce qui permet à l’état-prédateur d’alimenter régulièrement les marchés financiers en argent frais pour spéculer, récolté sur le dos des contribuables. Pour ce faire, on rogne sur NOS écoles, NOS hôpitaux, NOS retraites, NOS politiques environnementales (si l’on peut parler de politique environnementale). Donc, on prend aux pauvres (qui paient en nature la dette de l’état) et on donne aux riches (qui ont déjà beaucoup trop). Et cela, même sous Lionel Jospin (PS).
Dans ce contexte, considérer le taux des prélèvements obligatoires, c’est comme observer le mouvement d’un danseur par les ombres que le soleil projette de lui contre un mur de briques: http://www.effet-papillon.net/index.php/2007/09/09/38-la-danseuse.
Sur la part des prélévements obligatoire, lire Gadrey, limpide :
http://alternatives-economiques.fr/blogs/gadrey/2011/08/29/les-francais-travaillent-ils-pour-l’etat-plus-de-six-mois-par-an/
Et aussi Agnes Sinai sur Democratie et Entreprise dans un article intitulé: Réduire les inégalités est bon pour l’environnement.
J’appuie la première question (hyperinflation, ou pas, suite à l’utilisation massive de la planche à billet).
Paul Jorion et d’autres m’ont sembe-t-il répondu « oui », alors que d’autres, comme Paul Krugan ici et ici, ont répondu « non ». Jusqu’ici, il semble que c’est soit le « non » qui soit confirmé par les faits. La trappe à liquidité fait que le risque semble plus être la déflation ou l’inflation trop faible que la surinflation qui soit le danger.
Paul Jorion ou François Leclerc pourrait développer le sujet?
D’après le projet de loi des finances 2012, il est indiqué que le taux de prélèvements obligatoires 2010 est de 42.5% du PIB pour 2010. De plus, il semble que depuis 1970 (quand le TPO était de 35%) :
– la part des prélèvements obligatoires destinés aux administrations de Sécurité sociale est passée de 13,1 % du PIB en 1970 à 23.2 % en l’an 2010
– celle des prélèvements obligatoires destinés aux collectivités territoriales, passés de 3,4 % du PIB en 1970 à 4.6% du PIB en l’an 2010
– la part dans le PIB des prélèvements obligatoires destinés à l’État, aux administrations centrales et à l’Union européenne est de 18,6 % en 1970 et 14.8 % en l’an 2010 (ce taux était stable en 2000).
Vivons-nous donc plus « au dessus de nos moyens » qu’avant?
1/ Pour les services administratifs d’état et locaux, nous y consacrons une part égale à celle de 1970 (avec une population à servir ayant augmenté de 50 à 65 millions)
2/ Pour la santé, la part de la « richesse nationale » (enfin, celle qui a un prix!) a augmenté de 10 points.
En corrélant cela à la part de vieux bien portants en France en 2010 par rapport à 1970, j’en conclus (c-q-f-dément du haut de ma quarantaine triomphante) que, si l’état vit au dessus de ces moyens, c’est parce que ça coute de plus en plus cher de soigner les vieux!
… en suivant le raisonnement par ce bout jusqu’au bout : pour vivre au niveau de nos moyens, laissons mourir nos vieux, nos malades et aussi les pauvres (s’ils ne rentrent pas dans les 2 premières catégories).
Bon, maintenant on parle partage des richesses et d’une société juste?
@totor
Il me semble qu’il faut distinguer soigneusement la description des choses telle qu’elles se passent actuellement de la description des choses telles qu’on voudrait qu’elles soient et des manières possibles d’y arriver (éventuellement de n’y arriver que de manière imparfaite ou même pas du tout.)
Je viens de lire Nous on peut ! de Jacques Généreux, préface de Jean-Luc Mélenchon, qui fait sensiblement les mêmes analyses de la situation présente que celles qu’on fait sur ce blog, donne les grandes lignes d’une solution alternative et s’efforce de proposer les moyens de la mettre en place. Même si l’auteur n’a pas la prétention de tout décrire dans le détail, ni d’affirmer qu’il n’y a qu’une solution possible pour chaque problème qui se pose, c’est les propositions politiques qui, bien sur, sont les plus contestables.
Pour ce qui est du shadow banking et des paradis fiscaux (la version moderne de la traditionnelle fuite des capitaux) des solutions sont décrites dans le bouquin en question mais elles le sont de manière trop imprécises à mon goût. En réalité ça pose le question de savoir comment des activités financières seraient possibles sans le secours de l’autorité des états! On peut imaginer que les grandes banques internationales disposent de leurs propres moyens de faire respecter « les règles » et de faire payer leurs créanciers… On peut aussi imaginer que toute transaction financière doive être enregistrée auprès d’un organisme d’état réservé à cet effet quand les parties souhaitent qu’un recours devant la justice soit possible (sinon la réponse serait « rien à en connaître » !) En fait c’est toute la question des rapports entre les institutions internationales, les états et la finance et du « qui fait quoi? » dans ce domaine qui est ainsi posée: c’est un très gros morceau!
Si il n’y avait que cela…
Le programme du FdG est en fait le Flan de Gauche du PS,
dans la tradition des anciens ministres gauche caviar qui le dirigent.
Par exemple:
Il n’est pas pour l’expropriation des banques, ni de la ploutocracie du CAC 40.
Il n’est paspour l’interdiction des licenciements,
Il n’est paspour l’annulation de la dette,
Il n’est pas pour la régularisation de tous les sans-papiers
Logique altercapitaliste: il a dénoncé les efforts vers la grève générale à l’automne 2010.
« depuis 2008, ce n’est plus là que la politique se passe (Hollande ou Aubry ? le suspense est à son comble !) « : vous avez raison. Mais j’ai quand même quelques interrogations quand je vois qui a porté Hollande à la candidature des présidentielles.A ce propos, n’a pas été assez relevée la contrepèterie de la « gauche molle. » C’est bien la débandade.
@ lou
Ah oui ! Très bien , très bien la moche gaule !
Faites excuses ! je ne suis pas très contre -pet.
Je la garde à gauche !
La Canaille: » Le Soulèvement aura lieu »
http://www.youtube.com/watch?v=AVq1rdz-LuE&feature=related
…superbe chanson que je ne connaissais pas….
…
En effet le soulèvement aura lieu et il est DEJA en cours…je pense…
…Reste à savoir si il restera pacifiste…je le souhaite vraiment…
Oui je le souhaite personnellement…
moi modestement ainsi que des dizaines…des centaines de milliers d’autres…
…
Mais bon une chute brutale DES économies ou/et une bonne grosse guerre
pourrai ramener ce beau monde à la maison et à la » raison »…si j’ose dire…
…Et là…C’EST LE DRAME !!! ( merci d’employer un ton dramatique)
car…
…je ne suis pas certains que tous et toutes se laissent entraîner dans ce genre de spirale psyco-dramatique…ni à des affrontements civils d’ailleurs…
On verra bien…
@ KriGlo
On peut , si on en arrivait à des bruits de guerre , ce que je crains aussi , se dresser devant ce spectre ! Encore plus nombreux et décidés ! Autant s’y préparer .
Ben… pacifique, pas pour longtemps. Déjà quelques amuse-gueules sont servis
http://www.dailymotion.com/video/xlpw5e_emeutes-rome-15-10-2011_news
http://www.youtube.com/watch?v=X4WA7skLDfc
C’est triste qu’il y ait si peu de monde pour danser le sirtaki avec eux devant (et dans) la BNP !
Il suffirait d’apprendre et de tous s’y mettre! Ce serait sublime…
http://www.takis-jobit.com/Le%20Sirtaki.htm
la racaille (la caillera) peut, et doit, chacune dans son pays, retrouver des accents internationalistes, contre la mondialisation marchande.
Bien vu!
d’abord le rapport de force: 90% d’un côté, 10% de l’autre…à votre avis, qui va gagner si une frange même minoritaire de ces 90 % se met en branle ?
ensuite, après la force numérique, la force morale, la légitimité, la justice: de quel côté est -elle d’après vous ?
enfin, le passage de la croyance à la connaissance, objet du blog: l’économie, c’est quand même compliqué, mais quand on commence à comprendre ce qui se passe réellement, les manoeuvres et la situation objective, le TINA s’effondre…
Le problème étant que les 10%, avec l’argent (salaires), tiennent fortement 53% qui aime leur traitements (tu m’étonnes), et que dans les 47% qui seraient susceptibles de se réveiller, presque 80% n’y comprennent rien. Il reste donc 20% de 47% de 90% de la population mondiale qui est potentiellement « dangereuse » ,soit 8.5% de la population.
8.5% Contre 10%…
N’empêche que 8.5% de la population qui retirent leurs billes, ça fait mal.
Il n’y a pas d’autres armes.
Le procédé est simple:
Appel à la population par des manifestations, seul moyen d’être visible à grande échelle.
Une fois dans l’escarcelle médiatique et après pas mal de « crédibilité » accentuée, les messages délivrés par les représentants de ces mouvements auront une répercussion non négligeable.
Il suffit d’un appel au bank run via ces réseaux, et le système tout entier peut vaciller.
Les Indignés de quelque pays qu’ils soient sont éminemment sympathiques mais ils ne pèseront jamais sur le cours des évènements parce qu’ils ne sont pas du tout organisés, autrement dit : il n’y a pas d’alternative politique au systèmes politiques en place responsables de la crise financière et incapables de la résoudre. Ce dimanche Arnaud Montebourg est rentré dans le rang en appuyant l’héritier politique de Jacques Delors en oubliant bien tous ses thèmes de campagne le temps d’une primaire
Votre pessimisme n’est pas à la hauteur des possibilités déjà démontrées par le cours de l’Histoire…
Samedi, Place de l’Hôtel de Ville à Paris, Ils étaient près de deux mille en Assemblée Populaire, des balbutiements démocratiques prometteurs, où l’on s’écoutait, échangeait dans le respect pour entrevoir la manière de s’organiser, vers quelle direction aller.
Et les quelques militants communistes ou autres de tous bord ont très vites déchanté car comme tous les partisans de l’Oligarchie des Partis Politiques, ils n’étaient pas la bienvenue dans leurs tentatives de récupération.
Indignés Aujourd’hui. Résistants Demain.
Inorganisés ? Laissez leurs quelques semaines….des inconnus émergeront demain pour porter leur message et bien plus organisés que vous puissiez l’imaginer.
On disait la même chose des Sons of Liberty dans les années 1770 dans les colonies américaines. Des rebelles, de la racaille. Qu’en était il en 1788 en France ? Y avait il la moindre réelle organisation d’un point de vue national ?
Patience !! Patience !! Et Sachez Citoyen que la Démocratie ne se fera pas non plus sans vous.
Il est temps de sortir du confort du fauteuil….
Quant à Paul Jorion, je ne peux que saluer l’éclairante lucidité que la Politique ne se fait plus désormais dans l’Arène politico-médiatique, mais sur Internet et sur les places Publiques…
Il n’appartient qu’à nous de faire émerger au cours des prochaines semaines PARTOUT en France des Assemblées Citoyennes afin de reprendre le destin de nos vies en mains.
Représentants Politiques ? Représentants d’eux même, oui.
La question que nous devons tous nous poser : Des Citoyens, ou des Représentants Politiques, qui des deux a besoin le plus de l’autre ?
Quand l’Esclave redevient…..Maître
Ce n’est pas du pessimisme mais de la lucidité! Souvenez-vous du mouvement altermondialiste et de ses grands succès, qu’en reste-t-il ? Rien !!!
Depuis 62 à Alger, on a vu la « base » se soulever, ici et ailleurs.On vu aussi de quelle façon elle a été récupérée, trahie ou écrasée à chaque fois. La complexité croissante du monde rende l’amateurisme et l’improvisation sans effet réel sur la transformation souhaitée.
qui est prêt à mourir parmi eux ?
« Qu’en était il en 1788 en France ? Y avait il la moindre réelle organisation d’un point de vue national ? »
Si ce que vous dites était vrai: cela n’aurait été qu’un « pétard mouillé », les affaires auraient été reprises en mains par la monarchie. Il y a eu tout un mouvement philosophique – appelons le comme ça -, à travers le territoire, parfaitement structuré, qui a tiré les ficelles, « au bon moment » (la révolution ne s’étant pas faite non plus en un jour, en passant par la Terreur – la guillotine ayant fait son oeuvre, parmi l’adversaire -, jusqu’à ce qu’un militaire – Napoléon, adepte de ces idées -, prenne les choses en mains).
Ils pèseront d’autant plus que leur pauvreté grandissante ne leur permettra plus de faire marrcher le système ou/et que se développera (forcément) un système économique parallèle et des réseaux mafieux de plus en plius puissants armés et dangereux.(Voir les cartels de drogue). La suite logique de toute société humaine en décomposition.
Pas organisés? Pour camper pendant plusieurs semaines dehors, avec une bibliothèque, un dortoir, une cuisine, une cantine, une infirmerie, des toilettes, et tout cela sans le moindre débordement; avec des assemblées, ou tout un chacun peut donner son avis, partager discuter, réfléchir. . . Je crois que ce mouvement est nouveau, dans le sens ou justement, il ne ressemble pas à ce qu’on connait ( manifs habituelles); il n’y a pas de vraies revendications, c’est plutôt un appel à une prise de conscience générale! C’est une proposition de vivre autrement, avec la possibilité d’y arriver, ensembles!( we are the 99°) C’est un message très puissant ! Et ça va marcher, car le changement se fait en l’homme, et se concrétise dans son monde! C’est le message qui compte; il dit qu’on est assez nombreux à vouloir « créer » une nouvelle façon de vivre, et que les 1°/° restant feraient bien de s’y faire! Jeter vos oeillères! C’est un vent tout frais qui souffle!
Pas organisés politiquement, évidemment ! Il n’y a que cela qui compte, tout le reste n’est que du romantisme politique, c’est-à-dire des bons sentiments sans effets concrets.
Il est à noter que la couverture médiatique du mouvement des « indignés » est assez minimaliste. Le 15 octobre, des manifestations ont eu lieu dans plus de 80 pays et pourtant dans la presse il n’y a pas grand chose. Sur les vidéos que j’ai vues, on n’a jamais d’interview avec un journaliste à l’écran, est-ce qu’ils ont peur d’associer leur image au mouvement? La presse est elle encore indépendante?
Aux Etats Unis, les « main stream » medias ont tendance à se moquer du mouvement Occupy Wall Street, on se rend bien compte qu’ils servent des intérêts privés.
Un petit article dédicacé à Occupy Wall Street et au mouvement des indignés en général: « I have a dream » (en anglais) (la traduction française sera bientôt disponible)
Je suis obligé de montrer à tous mes collègues, ce lundi matin, la vidéo et les photos que j’ai fait à l’hôtel de ville pour leur prouver que NON, il n’y avait pas que quelques centaines d’ »occupants »!!!
La propagande, ça me fout les boules!
Je n’ai vu q’un camion de BFM, pas d’autre média, pas de journaliste.
Julian Assange a raison, les journaliste sont des criminels!!!
Prenons exemple sur le printemps arabe en ce qui concerne la diffusion de photos, clips, témoignages. Les médias traditionnels sont ce qu’ils sont, on ne va pas les changer. L’espace d’expression est sur Internet, comme le dit si bien Mr Jorion.
Pendant la révolution tunisienne je travaillais à coté d’une tunisienne en France qui ne dormait pas la nuit de toutes les vidéos, photos qu’elle voyait par facebook. Nous avons de formidables moyens de diffusion de l’information, youtube, dailymotion, vimeo, twitter, facebook, google+, les blogs, les sites internets. Nous pouvons créer un maillage informatif très riche alors partageons et engageons nous!
Pour samedi, j’avais prévu de prendre une caméra et un micro et de réaliser des petites interviews filmées puis de les poster et des les distribuer sur la toile pour donner une chance aux personnes qui ne connaissent pas le mouvement de se faire une idée qui va plus loin que « ah c’est une bande de hippies altermondialistes ». Mais malheureusement, j’ai eu un problème personnel et j’ai pas pu le faire. La prochaine fois j’irai jusqu’au bout de mon projet.
Le lien de mon article (en anglais) dédicacé au mouvement, qui n’est pas passé sur le post précédent est ici: http://anomaly.ccc.blog.free.fr/index.php?post/2011/10/09/%22I-have-a-dream%22
« Julian Assange a raison, les journaliste sont des criminels!!! »
Se rendre compte de cela c’est déjà une prise de conscience révolutionaire…
Restaurer la liberté de la presse devrait faire partie des revendications des indignés
Je comprends pas bien cet article.
Les banquiers seraient au final des « indignés » ?
Tout le monde, peu ou prou serait alors Indigné, sauf les fascistes républicains US et Tea Party ?
L’indignation deviendrait une nouvelle prose, une grammaire de la citoyenneté, un curseur de la politique, c’est ça ?
Et Internet le laboratoire de la Révolution, comme Nanterre fut l’épicentre du joli mois de Mai ?
Je me permettrai juste de signaler qu’un minimum d’activité politique militante, consistant par exemple à appeler sous forme de diffusion de tracts à une/des réunions sur la fameuse Dette qui nous étrangle, permet de relativiser quant à la connaissance que les couches moyennes à pauvres des français ont de ce qui les étrangle, comme de leur réelle adhésion au Net pour s’informer et élever leur conscience, comme leurs dispositions révolutionnaires.
La plupart des gens sont préoccupés, sentent que ça ne va pas, mais ne sont pas concernés par les indignés, par l’économie, et d’ailleurs y comprennent peu de choses. C’est donc vrai que 99% c’est symbolique vis à vis du 1% qui dirige le monde. Et je dirais même que les indignés effraient un peu, ça fait désordre.
Mais je pense que c’est pareil pour la politique. Qui vraiment sait pour quoi il vote. Ce que représente le programme du quidam – et qui il représente lui-même, qui a financé sa campagne,etc. Beaucoup de gens votent (quand ils votent) sur l’aspect extérieur, le beau parleur. Et vous savez bien que maintenant tous recourent à des prof’ pour s’habiller, parler, se comporter devant les caméras. Des sociétés spécialisées s’occupent maintenant des hommes politiques… et des chefs d’entreprise. C’est devenu un spectacle, on fait appel à des gourous
Quant au Net, je pense comme Paul Jorion que c’est un outil extraordinaire quand on sait l’utiliser.
Ce n’est pas ça. Ce que Paul Jorion veut dire, c’est que le système en est arrivé à un tel point de décomposition et d’imbécillité que même parmi le 1% de gens qui seuls en profitent, certains se sont rendus compte de l’impasse, et sont prêts à changer de voie. Ce qui ouvre pas mal de possibilités et offre une bonne dose d’espoir. Et il sait de quoi il parle : il les connait, il les fréquente.
Quant à organiser une énième réunion où seront constatées pour la énième fois les mêmes évidences, sans que jamais nulle action décisive ne suive, jamais nul résultat n’émerge, pas étonnant que ça ne rameute pas les foules. Perte de temps. Les gens utiles sont dans la rue.
6500 à Bruxelles samedi, et la solidarité de la ville a permis de nourrir quelques centaines d’Indignés venus de loin, dont les provisions avaient été détruites.
@Agnès
Pour ma part je suis plutôt aisé, mais ce n’est pas pour cela que j’accepte une société fondée sur la compétition, la cupidité, le cynisme commercial, la gabegie, la consommation sans limite, l’argent roi, la tricherie et parfois la corruption. Bref le triomphe de l’ultra-libéralisme. Cette société m’emrdr…profondément.
De plus, je pense, comme Paul Jorion, que la concentration croissante du capital et sa financiarisation vont provoquer une catastrophe économique.
Par contre, là où je ne serais pas aussi optimiste que lui, c’est sur un possible changement de société, car, précisément, cette concentration donne une puissance énorme à ceux qui contrôlent ces masses d’argent plus ou moins anonymement.
« Les banquiers seraient au final des « indignés » ? »
Certains se souviennent qu’ils sont aussi des humains et non seulement des rouages au service de la machinerie capitaliste. Par ex. Eric Verhaeghe qui a rédigé un billet sur ce blog.
Et le pauvre Georges Soros qui se lamente de voir le monde qu’il laissera à ses petits enfants ? Vous y pensez, hein ? Un monde où tout cet argent amassé n’aura servi à rien si tout s’écroule ? A quoi ça sert d’avoir émigré, vécu de peu, puis gagner beaucoup d’argent ?
@Agnes
Merci pour la traduction. Je veux bien, moi, mais je raisonne plutôt par rapport aux structures, ce qui pondère les états d’âme qu’auraient certains. Sans parler de la manip toujours possible..
@Fujisan
Oui, bien sûr, ils sont humains. Comme le pauvre con enfermé dans sa doudoune qui bave sur le col, endormi qu’il est sur son paquet de biscuits et sa bouteille de mauvais vin, dans l’encoignure de la porte cochère, à côté. Il a peut-être trente ans, mais la crasse ça rend difficile le jugement. Il pue à vingt mètres, mais il s’en rend plus du tout compte.
Ils s’indignent du hold-up de leur avenir, plombé par la dette. Mais sans la dette, ils continueraient de consommer, consommer, consommer… Aucune idéologie derrière cela, juste la frustration de ne pas pouvoir consommer…le dernier produit de la firme qui fait travailler les mômes en Chine pour enrichir un milliardaire porté aux nues (c’est clair ?)
Je croirai aux indignés quand mon chef de service s’indignera et refusera de gaspiller le budget, que la police s’indignera et cessera de verbaliser des excès de vitesse de 1km ou que Pujadas exprimera son indignation de se soumettre ainsi.
@Pas Glop
La société de consommation c’était Jean Baudrillard.
Baudrillard avait bien vu l’accroissement vertigineux de la dette mais il l’avait analysée dans le cadre de la société du spectacle. Or nous sortons peu à peu du virtualisme, de la société du spectacle. Attention, je ne dis pas que nous en sommes complètement sortis. Ce que je dis c’est que si mai 68, tout en protestant contre la société de consommation, n’était pas débarrassé de son lien avec elle, nous sommes à mon avis en face de tout autre chose aujourd’hui.
La demande des indignés n’est pas une demande de plus (de biens) ou d’autre chose en opposition aux biens matériels (amour & eau fraîche des hippies) mais une demande de mieux que l’on pourrait qualifier par : plus de mesure, pour tous. C’est la raison pour laquelle, les banquiers peuvent s’y associer (discrètement !) ayant eux mêmes conscience d’avoir vécu dans un monde en roue libre, ce qui, même si l’on se trouve du bon côté de la roue, est au bout du compte tout à fait épuisant.
Vous écrivez
Je crains que votre représentation d’un monde « en roue libre » ne fût que l’effet produit par l’organisation autrement structurée de la société de consommation et de la société du spectacle . Aujourd’hui, cette représentation rend plausible l’illusion du retour au réel, je crains qu’à suivre les développements logiques des analyses soutenues par Baudrillard et Debord, il ne nous faille être plus pessimistes.
Pour le Baudrillard du système des objets, la « société de consommation » n’est en rien un système de consommation « en roue libre », pléthorique et débridée, mais un système d’échange de signe sur le support de la consommation d’objets. Ensuite, L’économie politique du signe retracera l’ordre des simulacres depuis la renaissance jusqu’au « virtuel », dont le stade achevé » fut l’imposition de l’équivalence entre argent et reconnaissance de dette et, pour quelques-uns, sous nos yeux, de transformer des reconnaissances de dettes en bels et bons titres de propriété.
Ce cycle se termine par une « crise » mais n’instaure pas « un réel » au sens d’une représentation des rapports sociaux qui ne comporteraient qu’un sixième d’hypocrisie (L’ONNA). Pour Debord, la société du spectacle n’est en rien une accumulation d’images creuses, mais le fait que les rapports sociaux y sont médiatisés par des images, ce qui est tout différent. Je ne crois pas que nous quittions la société du spectacle, mais qu’au contraire, nous entrons dans son stade autoréflexif, pour lequel il est utile que ce soit son principe même qui se trouve affirmé par les indignés comme son propre ennemi. Cette apparence de paradoxe demande un mot d’explication ( remarquons déjà que le bouclage est puissant, car il assure autant la reproduction des armes que celle du champ de bataille ; de plus, le commerce est assuré comme en atteste le petit livre d’Essel.
Faisant suite aux spectaculaires diffus et centralisés, le stade spectaculaire intégré fut pensé par Debord comme la fusion des modes domination spectaculaires propre aux totalitarismes communistes et capitalistes; la disparition du communisme oblige la perpétuation d’une opposition spectaculaire entre « pouvoir légal » et « pouvoir corrompu ». Les indignés s’indignent de la corruption des gros, mais non pas de la corruption ordinaire. À ce stade, l’interdépendance des deux mode de commandement n’est pas pensée par les indignés, il n’est pas perçu que les voies offertes par la corruption sont, pour tous, les seules permettant d’espérer échapper, à l’organisation militaire du travail.
Pas plus que les nomenklaturas locales, dont la corruption est l’ordinaire, les vieilles lunes révolutionnaires ( toujours en mal de capitaliser les colères prolétariennes pour s’en instituer l’avant-garde) ne risquent pas d’attirer l’attention sur la corruption ordinaire. En ce sens l’indignation mondialisée contre la corruption, marque non pas la fin du spectaculaire intégré, mais signe l’affirmation de l’hypocrisie comme image inversée de son propre pouvoir. Comme le soulignait Henry Atlan encore assez récemment – de la fraude, le monde de l’Onaa, p. 262 « dans le monde réellement inversé , le vrai est un moment du faux ».
L’indignation qui ne ferait pas l’anamnèse, des classes sociales prises au piège de la consommation et du spectacle, comme du faux et de l’hypocrisie, conduit à la rejouer la pièce avec d’autres Parrains. La finance ayant donné tous les fruits qu’elle pouvait donner, les rugissements qui accompagnent la chute de la branche morte renforcent la puissance du spectacle du capitalisme s’automutilant. 70% d’indignation laisse libre jeu au mouvement brownien des alliances qui déterminent le sens de la pièce, en sous-main. Je ne vois vraiment pas pour quelles raisons nous ferions mieux que les Russes après la Glasnost et la Perestrïoka, et vous ?
Le retour au réel « par le travail autonome et utile, le respect écologique… », que rêver de plus sincère pour consolider les positions?
@Jean-Luce Morlie
Ce que j’entendais par « roue libre » c’est un monde où la prééminence de l’inflation conduit inévitablement à un malaise ressenti y compris chez ceux qui profite de cette démesure. Il ne s’agissait pas d’affirmer que cette roue libre n’était pas le fruit de la société de consommation – nous sommes d’accord sur ce point – mais de noter qu’une solidarité de malaise existe entre les 99% et le 1% des banquiers qui chuchotent à l’oreille de Paul Jorion.
Vous avez entièrement raison. Sauf que je pense que nous sommes doucement entrain de quitter ce stade. Précisément parce que comme vous le dites très bien il est « achevé« . Il nous faut donc, et c’est mon point de vue, quitter Baudrillard, Debord et j’ajoute Mac Luhan, pour comprendre ce qui se trame à présent. Et qui je pense est un retour cinglant au Sherlock de la livre de chair reconnaissance de dette du Marchand de Venise.
C’est un détail, mais tout de même, Stéphane Hessel s’écrie avec un H.
@Martine Mounier
Je ne saurais vous suivre, comme si la fermeture des livres de Baudrillard et de Debord devait naturellement accompagner la fin de la parenthèse de nos sociétés qui, pour un temps, se seraient ouvertes sur les nuages et seraient appelées, aujourd’hui, par « retour cinglant » à convertir la virtualité des contrats en « une livre de chair ».
Précisément, c’est l’argument de Shakespeare : Shylock ne peut appliquer le contrat, car il s’agit d’une livre de chair « ni plus, ni moins », le juste paiement de la dette dans réel est aussi illusoire que sa reconnaissance sur le papier. Je crains que l’abandon de la généalogie des virtuels n’aide à recréer des simulacres de réels.
@Jean-Luce Morlie
La vie étant cette possibilité de non répétition du même, la généalogie ne devrait jamais se départir d’une capacité à considérer le nouveau en tant que tel.
Par ailleurs, avez-vu lu L’Hostie profanée ?
Je me permets de vous citer ici Léo Scheer – nous étions alors au tout début de la crise –, citant justement J-L Schefer : « Ce qui en bonne logique doit être amputé de la valeur équivalente de la dette, c’est le corpus, autrement dit les biens, autrement nommés la substance, du débiteur. » Scheer étant un grand ami de Jean Baudrillard, ai-je besoin de préciser.
L’argument de Shakespeare me parait donc – si tant est que l’on puisse résumer un tel texte par un « argument » – davantage à chercher du côté de la Loi comme rappel du rapport entre la roue et la route, autrement dit si vous me permettez un pléonasme, des conséquences de chair de nos actes.
Au temps pour moi : Shylock et pas Sherlock.
Ben justement, il faut en diffuser une d’idéologie. L’idéologie de l’anticonsumérisme, du travail autonome et utile, du respect écologique, etc.. existe depuis les années 60. Mais, elle a été balayée par l’idéologie néo-libérale. Ça peut changer…
Cinquante ans c’est à peut près le temps qu’il faut pour réfléchir. Après la réflexion, le changement mettra encore cinquante ans avant de se mettre en œuvre. Il ne faut pas être pressé, comme lorsque l’on plante un noyer.
à Juignet,
L’idéologie, quelle qu’elle soit, peut être définie comme une conscience déformée des réalités au service d’un pouvoir.
Il ne peut donc exister d’idéologie qui soit une critique radicale d’un mode de production (et de consommation).
Ce rôle là est réservé à la théorie critique et à la praxis.
@ Pas Glop
« Aucune idéologie derrière cela, juste la frustration de ne pas pouvoir consommer »
Allez voir sur place au lieu de nous sortir les préjugés mainstream.
« D’abord ils vous ignorent, ensuite ils vous raillent, ensuite ils vous combattent et enfin, vous gagnez. » Mohandas Karamchand Gandhi
« Toute vérité franchit trois étapes. D’abord, elle est ridiculisée. Ensuite, elle subit une forte opposition. Puis, elle est considérée comme ayant été une évidence. » Arthur Schopenhauer
« Très très peu nombreux à parler de racailles à propos des indignés » ? Et ceux, parmis les policiers que l’on déguise (il y a des ordres, là !) en civils ; qui cassent la gueule, littéralement, à des gens à terre et entravés ; ou qui balancent des gaz sur une foule jusque là paisible ; on les range dans quelle catégorie ? Des sondages récents montrent que, jusqu’ici, près de 50% de la population belge ne ressent pas les effets de la crise. Ces gens-là s’en foutent encore, majoritairement ou, au mieux, trouvent ces manifestations sympathiques mais inutiles. Du genre « marche blanche ». « 99% », c’est un slogan, un voeux pieux. Et qu’on ne se méprenne pas : j’ajoute « hélas, cent fois hélas ». « 99% », c’est surtout l’objectif. Et là, on peut juste dire qu’enfin, cela démarre ; mais que de souffrances faudra-t-il encore pour que cela ne s’essoufle pas ? Car à mes yeux le danger est là : maintenant que c’est parti, il faut que cela passe … ou cela cassera et « ils » auront gagné.
99% représente le pourcentage des gens auquel le système ne profite pas.
Vous parlez du pourcentage des gens mobilisés aujourd’hui, pas du mouvement de contestation auquel est confronté le 1% concerné depuis toujours. Ce contre quoi ils se battent depuis le début pour garder leurs privilèges. Et je compatis, car c’est dur d’avoir la planète à dos.
L’évolution qualitative du mouvement de contestation dépend chaque fois de leur capacité à faire des concessions, mais aujourd’hui il faut en rajouter un : leur possibilité de le faire au stade où en est l’économie.
On pourrait faire des stats en tenant compte non pas de la mobilisation, mais des possibles de mobilisation, au jour le jour, dans chaque secteur de l’économie et dans chaque pays. Ce ne serait pas difficile. Je suis persuadée qu’il le font de leur côté. S’ils ont déclaré la guerre, ils ont forcément un QG quelquepart qui prend la température. Leurs sondages (outils anti-démocratiques par excellence) ne sont pas forcément publiés, n’est-ce pas?
Mais comme le dit si bien notre ami Paul, ils n’avaient pas prévu internet. Pas assez habitués à travailler et à réfléchir par eux-même.
Aussi, moins ils en parlent, plus le mouvement croît avec la peur du vide. Plus ils en parlent, plus ils dévoilent leur stratégie. Pour une fois, ils sont pris dans une alternative infernale. A ce signal bien connu, on ne peut pas dire que ce mouvement incarne la fin du capitalisme; mais juste que le capitalisme ne profitera plus à personne.
Mais ils ne s’en foutent pas! Plus nombreux les Indignés à Bruxelles qu’à Paris (et voir mon commentaire un peu plus haut). C’est l’absence de gouvernement pendant plus d’un an qui nous a permis d’échapper à l’austérité généralisée, avec pour résultat une économie encore relativement en bon état, et le meilleur PIB d’Europe. Ha!
Mais maintenant qu’un nouveau gouvernement est quasiment formé, ils savent très bien que le couperet va tomber brutalement, et ils attendent de voir à quelle sauce ils seront dévorés. Et ils savent déjà que quel que soit la recette, le plat sera immangeable.
(Pour la racaille flicaille, là je suis d’accord avec vous).
Petite rectification : la plus faute croissance du PIB, pas le plus haut PIB.
J’ai beaucoup hésité pour ce deuxième tour des primaires socialistes après avoir voté Montebourg la semaine dernière. Vote blanc, Aubry, Hollande? Renvoyer dos à dos la vraie gauche molle et la fausse gauche dure par le vote blanc? Puis dans l’isoloir, j’ai décidé : ce sera Hollande. L’unique raison de mon geste n’a rien d’idéologique, elle est de bon sens. C’est le seul « impétrant » ayant réussi à rassembler « tous » les perdants du premier tour. De plus, il avait terminé ce premier tour en tête assez largement. Enfin, il a dirigé le Parti Socialiste pendant une dizaine d’années (même si la ligne suivie ne me convient pas), ce qui démontre tout de même des qualités humaines indéniables. Il est en effet beaucoup plus facile de faire de l’idéologie tout seul dans son coin que de rassembler des êtres humains. Et peut-être vaut-il mieux être « flexible » dans un monde où tant d’intérêts sont (en apparence) discordants. Cela ne garantit nullement que je voterai pour lui lors du premier tour de la présidentielle. Il y a en effet un temps pour tout et le premier tour de 2012 est là pour respecter toutes les sensibilités politiques. D’autant qu’il est un mouvement qui prend de l’amplitude, celui des Indignés, dans le monde entier, et qui fait écho aux révoltes arabes et aux mobilisations espagnoles et grecques (il y a un lien très clair même si cela arrange les cercles de pouvoir de dire que c’est complètement différent, mais je ne peux pas développer ici). Ce mouvement planétaire est le prolongement des fortes mobilisations de la fin des années 90 et du début des années 2000, lorsque les alter-mondialistes et ATTAC (et bien d’autres) ont commencé, en précurseurs, à dénoncer la finance cupide en demandant une taxe sur les transactions financières (dite « Taxe Tobin ») et l’annulation de la dette « odieuse » des pays du Sud. Le manifeste de ce mouvement fût un livre inoubliable « No logo » qui dénonçait la tyrannie de la mondialisation à travers de grandes multinationales sans scrupules exploitant les travailleurs des pays pauvres, souvent des enfants, pour fabriquer des objet « de marque » connue, puis les vendre très cher en Occident grâce au prestige du logo, encaissant la différence et laissant le dégât sanitaire et social généré à régler par des Etats sans défense. Steve Jobs et sa marque Apple fût l’un des exemples les plus célèbres de ce système mortifère. Puis vint le 11 septembre et le retour au tout sécuritaire, le livre de Samuel Huntington, « Le Choc des Civilisations », où l’intellectuel conservateur considérait qu’après la chute du communisme et des ses régimes autoritaires, la fin de l’Histoire était advenue, et que le dernier combat à mener se résumait à un conflit entre l’occident chrétien et le Tiers-Monde musulman. Les guerres de Bush confirmèrent cette victoire idéologique mais autant les résultats obtenus (les talibans sont aujourd’hui de nouveau aux portes du pouvoir en Afghanistan), que les méthodes mensongères employées pour faire adhérer les populations (on cherche toujours les armes de destruction massives en Irak) semblent confirmer que ces thèses fumeuses n’ont absolument aucune réalité, sont fausses, et que donc, rien ne se passe comme les conservateurs l’avaient prévu. En 2009 et un peu en réponse à ce « choc des civilisations », Naomi Klein persiste et signe par un ouvrage clair et implacable, « La stratégie du Choc » où elle démonte point par point et analyse au scalpel la vraie logique en oeuvre cachée derrière l’idéologie de la peur vantée par les conservateurs. Profiter de l’état de choc causé par un drame (le 11 Septembre, une catastrophe naturelle, etc..), d’une crise (économique et là mon regard se tourne vers l’Argentine des années 90 ou la Grèce d’aujourd’hui), pour imposer des mesures que le Peuple aurait refusé en temps normal. L’illusion de démocratie est alors préservée puisque le Peuple (ou plutôt ses représentants parlementaires -> démocraticensitaire comme dit Paul) obtempère. Mais lorsque le Peuple commence à lire entre les lignes, à mieux interpréter les postures de certains dirigeants, et ne commence à s’en tenir qu’aux résultats tangibles et non aux beaux discours, alors advient quelque chose qui ressemble à une révolution. C’est les germes de cette révolte mondiale qui ont été tués dans l’oeuf après le 11 Septembre. Mais on ne retient jamais longtemps un fleuve qui coule, surtout quand ce fleuve s’appelle l’Histoire, quelqu’en soient les périls (Tea-Parties, extrême-droite, …). Ce fleuve se réveille et ce sont les Indignés du monde entier qui parlent à travers les germes d’un discours politique représenté en France par Arnaud Montebourg lors des primaires socialistes, ou bien encore Chevènement, plus à gauche par Mélenchon, à droite par Dupont-Aignan. L’enjeu n’est pas la guerre des nations contre les nations (comme voudraient nous le faire croire les incorrigibles chantres de la mondialisation financière), mais l’enjeu est la guerre du système financier contre le Peuple. Cette dernière phrase disqualifie et élimine automatiquement l’extrême-droite de ce mouvement historique plus fort que l’argent de 1% des plus riches de chaque nation, mais emportant avec lui les 99% de personnes dans le monde appartenant au même Peuple. L’inverse justement d’un mouvement « National », raciste et intolérant.
Aux Etats-Unis, le conflit idéologique entre Huntington et Klein est tout entier résumé par le mouvement des Tea-Parties à la droite des Républicains et celui du mouvement Occupy Wall Street, à la gauche des Démocrates. Large victoire dans l’opinion publique du mouvement « Occupy Wall Street ». Les masques sont en train de tomber, Internet et les réseaux sociaux achèveront d’en finir avec toute tentative des médias conventionnels de récupérer ce mouvement.
Deux dilemmes sont ainsi résolus par le rassemblement : au niveau de primaires françaises (c’est le plus rassembleur qui prime) dont la réussite est indéniable mais surtout au niveau mondial (les mouvements nationaux d’extrême-droite ne seront par définition jamais capables de le faire) puisque le mouvement des Indignés a pris hier une envergure historique et irréversible.
Je suis très optimiste aujourd’hui. Mais il faut rester très vigilants. La riposte va être terrible, il faut s’y attendre.
« Rassembleur » est effectivement le mot idéologique qui simplement recouvre le fait que François Hollande l’emporte dans les sondages et dans la primaire.
Pour ma part, je suis terrifié de voir son regard vide, sa rigidité posturale, l’extrême convention de son discours, sa perte de poids à l’arraché qui lui va comme une injure à soi-même. Il n’est pas encore élu, mais il est déjà sa propre momie. Il n’est pas encore à l’Elysée, mais il est déjà dans sa pyramide – et les pyramides sont des tombeaux, comme chacun sait. À mes yeux, sa victoire est le triomphe de la médiocrité.
Mon seul seul grain d’optimisme est celui d’Emmanuel Todd, qui disait chez Taddéi, à l’émission où Paul est intervenu, que le PS sera contraint à une politique de gauche lorsque les Français dans la rue l’y obligeront.
C’est exact mais je ne me résout pas à laisser le pouvoir à une droite qui n’a fait que diviser les français depuis quelques années. Hollande, par sa réponse écrite à Montebourg, si elle est sincère, donne tout de même quelques garanties de souffler un peu dans une atmosphère de crise déjà pesante mais amplifiée par des discours de division improductifs et anxiogènes.
» je suis terrifié de voir son regard vide.. »
Moi aussi ; l’effet du régime, sûrement.
Je ne sais pas qui est le génie ou les génies parmi ses conseillers en communication qui lui ont suggéré que pour battre Sarko il fallait être « lean » mais ils mériteraient d’être attachés au poteau et fusillés séance tenante. La politique c’est pas seulement un programme c’est de l’image et on demande aux français de voter pour un type avec une gueule de malade. Tonalité émotionnelle triste plutôt que de mauvaise humeur vu le personnage, fixation excessive sur l’image de soi-même, plus d’énergie celle-ci étant toute consacrée à surveiller son poids. Tu parles d’un leader. Merci le PS, merci les français, le peuple champion du monde toutes catégories de la consommation d’anti-dépresseurs et de psychotropes aura le choix en 2012 entre un neurasthénique et un speedé. J’attends avec impatience le débat télévisé où on pourra assister au spectacle lamentable d’un Hollande cherchant ses mots pour cause d’hypoglicémie…
terrible…mais je viens de sourire !
je n’en reviens pas moi-même, parce qu’il n’y a pas de quoi .
depuis ( au moins 2007 ), ils ont tous l’air – ceux en position de pouvoir; y compris nos feus-représentants du personn…pardon Peuple ( sauf exception : les quelques vrais « indignés-engagés ») d’être sous l’emprise de substances illicites, et, ou aux mains de docteurs-véreux-« laveurs de cerveau », dignes d’officines douteuses, et barbouzesques .
c’est tout-de-même la première fois que nous voyons ça dans notre Pays : ça « étonne » ! et, ce n’est pas bon signe.
« Cela ne garantit nullement que je voterai pour lui lors du premier tour de la présidentielle. » Merci de nous imposer un candidat pour qui vous n’êtes pas sûr de voter.
Cela confirme ce que je pense de ses primaires « ouvertes », et de ceux qui ont choisi Hollande.
Je vous préviendrai quand les sections recevront le materiel de campagne. Vous verrez, c’est super rigolo de boiter et tracter les WE et le soir après le boulot, dans le froid de l’hiver finissant. On se marre à aller coller des affiches à minuit, poursuivis par des voitures de l’UMP…
Et suis bien contente que vous soyez optimiste. C’est ce qui faut pour le porte à porte…
Moi, je prends des vacances, bien contente de voir la relève.
Qu’aurait-il fallu faire? Ne pas aller voter et laisser l’UMP se gausser d’une participation en baisse pour ceux dont les candidats n’étaient plus là au deuxième tour?
Les Primaires Ouvertes sont une réussite dans le sens où elles ont permis à des voix nouvelles de se faire entendre par le plus grand nombre.
Mais vous avez raison et il en va de mon intégrité morale : je voterai Hollande au premier tour en 2012 s’il tient ses engagements de défendre (pendant la campagne) les idées sur lesquelles Arnaud Montebourg le questionnait comme il l’a promis dans sa réponse écrite.
Je conserve sa lettre bien au chaud sur mon disque dur.
Intégrité morale contre intégrité morale!
On verra bien. J’espère juste qu’il le fera.
Désolé si je vous ai froissé, je respecte votre engagement.
Titi
Je ne sais pas si on peut dire que des voix nouvelles se sont faites entendre. Ce que je ressens, c’est la fin du PS comme parti: à quoi bon voter un projet si finalement, un candidat PS est choisi par l’ensemble des français. Aubry n’était peut être pas forcément plus à gauche (quoi que quand même) mais elle a, elle, défendu le projet du PS, donc les militants. Au vu de la géographie du vote, j’ai peur qu’Hollande soit le candidat du centre. et qu’une parti du PS ait enfin réussi à avoir la peau du parti.
Honnêtement, je préfère débattre en dehors du parti, sur le blog notamment. Mais il faut une médiation, un cadre, une structure, ce à quoi est censé servir un parti. Certes, il ne remplit plus ce rôle, mais jusqu’à maintenant rien n’est venu le remplacer réellement. Même si je suis d’accord avec Paul Jorion: faut rien attendre en l’état des partis politiques.
Donc d’un coté on fait sauter le parti socialiste avec les primaires ouvertes, et en meme temps , on reste dans une logique « partisane » en participant à ces primaires ouvertes.
Mais bon, c’est l’ère du flou, de la mollesse…et de la flexibilité. C’est à dire: surtout ne pas prendre parti. Du genre, je suis socialiste mais mon programme ne l’est pas.
Ah, j’allais oublier. Vous dites ne pas vouloir laisser le pouvoir à la droite. (en choisissant Hollande)
Je suppose que vous songez à Sarkozy au second tour, donc le duel qu’on nous vend à longueur de sondage. Mais moi, je crois tout bonnement que Sarkozy ne sera pas au second tour. Et le thème de la démondialisation, qui sera surement central, est défendu depuis bien longtemps par l’extreme droite (dans sa version nationaliste).
Merci d’avoir précisé : dans sa version nationaliste.
Montebourg, quand il parle de démondialisation, ne parle pas du tout de cela. Il parle seulement de réguler les échanges commerciaux au niveau mondial et si ce n’est pas possible de mettre des droits de douanes plus justes aux frontières de l’Europe. Il ne parle pas d’interdire l’accès à la nationalité française, bien au contraire (voir sa lettre). Le pb si cette régulation n’est pas faite mondialement, c’est que ce sont les pays les plus régulés (social, écologique, fiscal) qui perdent. Donc l’Europe. C’est pourquoi refonder l’Europe sur des principes plus juste (donnant-donnant) est très important et non pas se barricader derrière ses frontières nationales. Cette Europe-là qui est en train d’échouer sous nos yeux était bâtie pour les multinationales et non pour les Peuples. L’écroulement est logique puisque le but était de faire fabriquer dans des pays sans régulation et de vendre cher dans les pays régulés où les salaires sont élevés. Mais ce qu’il faut dire, c’est que le niveau du salaire contient en lui toutes ces normes sociales et environnementales. Allez faire fabriquer ailleurs sans respecter la dignité humaine pour revendre ailleurs très cher, cela pour moi s’appelle du vol. Cela fait partir le travail ailleurs et finalement les pays les plus avancés s’appauvrissent. Si être compétitif veut dire s’aligner sur les standards sociaux et écologiques de la Chine, vous comprenez que j’ai un gros problème avec ça. Et je suis de moins en moins seul à le penser 😉
La démondialisation dont parle Montebourg est donc diamétralement opposée à celle prônée depuis des années par le FN.
Personnellement, je ne pense pas que le FN sera au second tour.
Mais plutôt que de nous rebattre les oreilles avec un discours idiot sur l’identité nationale, pourquoi la droite n’a-t-elle pas plutôt lancé un vrai débat de fond sur la mondialisation financière et ses conséquences?
A titi un article sur Marine le Pen: Dexia : Marine Le Pen pour pousser la banque au bord de la faillite C’est pour cela que je pense qu’elle sera au second tour.
Je pense plutôt que Marine Le Pen passe son temps à commenter l’actualité. Elle parle beaucoup de social mais je ne l’ai pas encore vu dans la rue manifester pour préserver les acquis sociaux.
Croyez-vous vraiment que les élections de mai 2012 auront lieu ?
Pas sûr…
Hollande a été choisi par « le système » pour que le courant d’illusion populaire entretenu autour de lui calme le peuple …. quelques mois, disons 1 an ….
Ce sera déja ça de pris se disent ils.
« Un moment encore, rien qu’un moment, monsieur le bourreau » ….
Moi aussi je me le demande…
Il feront de l’argent avec des cailloux, de la paille, de la poudre aux yeux… Le don de prophétie est un amusement à la mode ces temps-ci.
Mme Irma, alors, vote utile, vote à gauche ?
C’est la rue quoi qu’il advienne Mr, Mme Tout le Monde
Merci Mme Irma
Il vont me rendre ma boule.
Il faut l’espérer car je ne crois pas à la vertu et à la justice des prises de pouvoir non démocratiques, de droite comme de gauche.
Quoique l’on vote, on votera pour goldman sachs
Finalement, qu’est-ce que cela changerait?
Oui, elles auront lieu.
Non, elles n’auront aucun sens. Quel que soit l’élu, il fera la politique de Sarkozy. Les gesticulations seront différentes mais ce sera toujours un élu sérieux. Il ne changera rien à la politique en cours.
Sauf un événement simplement énorme, du genre la volonté de la majorité serait respectée, mais là, je préfère nettement croire au Père Noël sur son traineau. C’est beaucoup plus probable. Parce que si le truc de la majorité respectée arrive, il aura de très gros pleurs chez des gens très riches et très chics. Ils arriveront même à me faire pitié. Mais je pense que le Père Noël arrivera sur son traineau et devant les caméra avant, bien avant. Je parie sur le Père Noël.
Je ne peux pas exclure le changement à cause de ce mouvement des indignés. Une des choses qui m’amuse est que ces gens seront récupéré dans la seconde qui suit un énoncé de leurs revendications. Le discours des politiques est si rôdé que n’importe quoi peut être récupéré et transformé en raison de se soumettre à nos maîtres.
J’espère bien !
Merci,
Votre analyse est très intéressante .
Nous somme nombreux à comprendre que les peuples peuvent
trancher entre socialisme ou barbarie.
A ce propos, dans la crise majeure en cours,
tous les politiciens professionnels, demain comme aujourd’hui,
vendront les peuples pour leur caviar quotiden,
de Hollande à Mélenchon, en France,
comme ils l’ont fait en bons mitterrandiens,
comme l’ont fait en Europe leurs « camarades »
Papandréou, Zapatero, Socrates, Brown
et des dizaines d’autres ailleurs.
Si vous voulez dire que l’Histoire avance par à-coups, je réponds : « oui ».
La démocratie, c’est se choisir des élus. Ils ne peuvent pas représenter l’ensemble des aspirations de chaque électeur. Je suis bien conscient que quelque soit le futur président, il ne pourra pas contenter tous mes désirs. Et c’est tant mieux car je n’ai aucune certitude d’avoir raison. C’est pourquoi la démocratie a un sens.
Réduit à cela, c’est la domination de l’oligarchie
à travers le Théatre de l’Alternance (gauche/ droite)
comme dans tous les regimes bourgeois électoraux.
Paul, vous me permettrez d’être sceptique sur la position d’indigné de Warren Buffett. Il souhaiterait plus de guerre économique et moins de privilèges, mais pas zéro privilège. Il veut tout gagner à la force du poignet, sans rien devoir à personne, une conception qui dans son esprit libéral-libertarien veut effectivement dire qu’il récuse les privilèges qu’il n’a pas demandés. Mais pour ce qui est de l’environnement social qui autorise et favorise son enrichissement, contribuant par exemple à la destruction de la société dans son propre pays et à l’assassinat de 36 millions d’humains par la malnutrition chaque année dans le monde (lire sur ce dernier point l’indispensable Jean Ziégler), il n’a pas d’analyse.
Pour la position de Soros, je ne suis même pas sceptique: je suis convaincu de sa tartuferie. J’ai eu l’occasion le même jour de lire un de ses propos de mécène éploré et un de ses conseils de placement: tueur d’un côté, beau parleur de l’autre. Ainsi va sa vie.
Bien entendu, si Soros me glissait une confidence dans les coulisses d’un plateau de télévision, ou à la fin d’un colloque, ou d’un dîner, cela compliquerait mon jugement sur son action, dont l’éventuelle toxicité pourrait inévitablement paraître contredite par des éléments humains, trop humains, propres au personnage.
En d’autres termes, je serais proche du constat fait par George Orwell, parlant de « ces députés travaillistes qui sont perdus à tout jamais pour la cause du parti, une fois qu’ils se sont fait taper sur l’épaule par un duc. » (Cité par Simon Leys, Orwell ou l’horreur de la politique, Plon, 2006, p. 12)
J’espère que vous êtes conscient de ces tentations. Rappelez-vous qu’à une certaine époque, vous avez cru en Obama.
Cordialement!
Déjà croiser un Soros dans un dîner ou sur les tréteaux médiatiques est l’aveu de l’appartenance à son camp.
George Orwell avait bien compris l’essence de la domination et de la soumission, modernes.
Oui. C’est d’ailleurs ce qui explique à mon avis la résistible ascension de François Hollande : il fera un excellent majordome chez Ces Messieurs.
@ Leboutte
« J’espère que vous êtes conscient de ces tentations. Rappelez-vous qu’à une certaine époque, vous avez cru en Obama. » ah bon ? Croyance ? j’ai jamais lu ça .
C’est vraiment pas sympa pour Jorion !
Moi je lui vois les reins plus solides !
Il est des rêves dont on fait le bois !Hé hé ………
Par prudence, c’est » La ferme des animaux » d’Orwell, qu’il faut relire actuellement.
Naturellement j’espère que ce mouvement des Indignés est vraiment une rupture et l’aspiration à l’invention d’une nouvelle citoyenneté etd’une nouvelle société.
http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Ferme_des_animaux
Si Saint Orwell a déjà tout dit , autant aller à la pêche et fermer le blog .
@ taratata
Si si, je le dis simplement, sans malice, je l’ai lu sous le clavier de Paul himself, je n’ai pas inventé ça. Je vous trouverai le lien si j’ai le temps, sur ce blog, mais vous pouvez peut-être le trouver vous-même.
J’ai répondu à ce billet en citant Howard Zinn qui expliquait comment Le New Deal n’était qu’assez fade en comparaison de ce qui se passait dans les grandes villes US, ou que le parti démocrate n’a quitté la défense des riches et le militarisme que lorsqu’il y avait un grand mouvement social.
Ah voilà ! Je viens de trouver mon post: http://www.pauljorion.com/blog/?p=25047#comment-190032
C’était en réponse à unne chronique « Le temps qu’il fait. »
à juan nessy
Non, non, Orwell n’a pas tout dit, il faut aussi ajouter Marx, et pour certains Jésus.
Monsieur Leboutte, vous êtes très désobligeant envers Jorion – pour le moins.
Toute argumentation de ma part serait, vous en conviendrez sans aucun doute, parfaitement superfétatoire.
« Rappelez-vous qu’à une certaine époque, vous avez cru en Obama. »
Vous confondez avec un autre blog.
« ces députés travaillistes qui sont perdus à tout jamais pour la cause du parti, une fois qu’ils se sont fait taper sur l’épaule par un duc. »
Ce qu’Orwell n’a pas vu, c’est que le duc n’y est pour rien : pour se faire élire quelque part, il faut avoir appris à se plier en quatre. Si on est du genre qui y parvient, on est perdu de toute manière.
En quatre ? Je croyais que c’était en un… de préférence à 99. 🙂
Ah mais non, suis-je niais ! Plié en quatre, c’est vrai que c’est genoux pliés et au sol, chevilles pliées, dos plié, nuque pliée.
En tout cas, avant de choisir son élu, il vaudrait vraiment mieux
avoir vraiment appris à vraiment compter vraiment jusqu’à cinq.
…. pour l’élection à la fonction suprême
Visiblement, il n’y a pas que des politiciens sceptiques sur ce mouvement. Du côté des médias, il y en a qui se distinguent aussi!
http://www.courrierinternational.com/article/2011/10/10/les-medias-ne-comprennent-rien-a-occupons-wall-street
« Ne m’objectez pas les intentions de vote selon les lignes de partage des partis : depuis 2008, ce n’est plus là que la politique se passe (Hollande ou Aubry ? le suspense est à son comble !) mais sur l’internet et sur les places publiques.»
Pas d’accord du tout, la politique, les futurs gouvernants, ce sont encore des élus, et leur offre, celle qu’ils veulent bien nous présenter et qui nous le savons, peut être en « léger décalage » avec la réalité.
Mais encore faut t’il correctement cerner ce que sont « les lignes de partage des partis ». Pour ma part, je soutiens (et certains think tanks ne peuvent me contredire), que les politiques savent que les élections se font « à la marge » et non sur les grands courants de fond.
Schématiquement, la grande masse des électeurs se repartira finalement 50/50 sur les deux derniers candidats. La différence se fera par les groupes catégoriels ou communautaires, encore relativement restreints ou minoritaires que l’on aura su caresser dans le sens du poil.
La majorité sera délaissée (même pas vendue, simplement sacrifiée sans contrepartie) au profit de ces groupes.
Les thèmes qui feront la différence sont : sans papiers, droit au logement (opposable), surenchère sociale (ciblée), mariage gay et adoption « étendue », légalisation du cannabis, ouverture à l’autre, lieux de cultes, accommodements raisonnables, cultures alternatives. Ah j’oubliais l’essentiel : peut être interdiction de la fessée.
Bien évidemment, sûr on n’oubliera le minimum pour les 50/50. : promesses pour l’emploi, l’éducation, et peut-être même encadrement de la finance. Peut être même évoquera t’on quelques sacrifices courageux.
Pour programme, nous aurons droit à une enfilade de slogans et de mots ronflants pour attirer les uns et culpabiliser les autres. Comment faire se sentir « tellement meilleur » (que les autres) par une action aussi simple que le vote.
Vous soupçonnerez dans mes propos une orientation extrême ; détrompez vous, je suis Gaullien et Chevènementiste, mais y aura-t-il une offre de ce côté ? Car une seule chose est sûre, il y a un gros problème d’offre et une grosse fatigue du sens dans notre monde politique.
Non, les politiques décident que les élections se font à la marge sur les thèmes idiots et superficiels que vous évoquez plus loin. Plus facile que de faire preuve de 3 minutes de courage.
Pour un peu je m’inquiéterais d’être d’accord…
Mais je ne suis pas sûr qu’ils « décident » ce point : je pense plutôt qu’une autre décision en amont de leur système de pensée politique conditionne beaucoup le report du discours sur des thèmes secondaires (voire idiots et superficiels, voire carrément nocifs).
Mr Séguin, par ex : http://www.lefigaro.fr/lefigaromagazine/2010/01/16/01006-20100116ARTFIG00053–un-remords-nomme-seguin-.php
« La République a enterré Philippe Séguin ; mais il y a belle lurette que Philippe Séguin avait enterré la République. Lors de sa campagne pour le non au traité de Maastricht, en 1992, il avait prophétisé le « fédéralisme au rabais », la fin de la souveraineté nationale, et de la démocratie.
La suite avait encore avivé son désabusement. L’Europe s’avérait l’agent efficace de la mondialisation libérale, et imposait la soumission des Etats au marché.
Dans ces aphorismes qu’il prononçait de son gros rire narquois, son regard exprimait tout le désespoir du monde. «La politique aujourd’hui, c’est comme un match de football où les deux équipes jouent encore mais il n’y a plus le ballon.» Ou : «La droite et la gauche sont deux détaillants qui ont le même grossiste, l’Europe.»
Il y avait dans Séguin un écho du Chateaubriand des Mémoires d’outre-tombe qui se dirige avec une parfaite lucidité vers les rivages des temps nouveaux, mais éprouve une nostalgie inextinguible pour les rivages qu’il a dû abandonner. «
« thèmes idiots et superficiels », c’est-y point un peu exagéré?
La problématique des drogues, ou celle de l’égalité des droits [je le souligne, car les réacs qualifient trop volontiers de communautarisme ce qui est au contraire une revendication d’égalité républicaine] sont certes des questions de société dont ‘l’urgence’ s’impose plus dans un contexte de sociétés prospères et pacifiées que dans celui d’un effondrement sociétal généralisé, mais cela justifie-t-il de tels qualificatifs?
Amsterdamois,
Vous faites semblant de ne pas comprendre à quels thèmes je faisais référence ?
Isabelle Stengers, Au temps des catastrophes – Résister à la barbarie qui vient, Ed. La découverte, Coll. Les empêcheurs de penser en rond (2009)
C’est le principe de l’os à ronger et du terrain sur lequel on l’enterre (comme les chiens vilipendés par plusieurs spécimens).
Si on est sûr que le terrain autour est dégagé, on le défend becs et ongles, histoire de focaliser l’attention sur soi et sur son terrain.
On a évidemment intérêt aussi à ce que l’os soit énorme pour attirer les convoitises quelque soit le terrain alentours. Il est toujours plus facile alors de dire « vous soyez ? J’avais raison, même l’opposition le reconnaît, c’est un sujet important »
Pour ma part, je préfère l’image de la roue du hamster.
C’est fou ce qu’elle peut dégager comme chaleur quand on y fait rentrer tout un tas de gens qui n’ont rien à y faire et qu’on les fait courir. Celui qui court pas se fait malmener en étant culbuté ou exclu de ladite roue.
De Gaulle est mort et Chevènement est vieux.
Et vous ?
De Gaulle est mort et personne ne m’a prévenu.
Aristote n’est pas tout jeune non plus, mais on peut le citer sans se faire railler :-).
Quant à moi, je pense donc j’essuie.
A Julien : Ils décident, oui sans doute. Bien sûr tous les thèmes cités en vrac ne sont pas idiots et superficiels ; j’ai fait « comme ça vient » un mélange entre des thèmes d’intérêt général, d’intérêt disons plus particulier, et d’intérêt « pas évident du tout », tous thèmes néanmoins très médiatisés.
@François78 « thèmes néanmoins très médiatisés »
C’est pas les thèmes qui sont médiatisés, c’est la manière dont les candidats se dépatouillent quand on leur lance ces thèmes à la figure (et si je dis mariage gay tu réponds quoi?)
C’est pas de débats politiques qu’il s’agit mais de jeux de télé-réalité!
C’était par exemple le cas lors du débat Hollande/Aubry où deux candidats, l’héritier spirituel de Delors et la fille du même Delors, qui s’étaient mis d’accord sur un même programme pour le PS, devaient s’opposer sur ce programme tout en montrant bien qu’il n’y aurait aucun empêchement a ce que l’un soit le premier ministre de l’autre et réciproquement. Fallait le faire et ils l’ont fait, même s’ils ne trouvaient visiblement ça rigolo ni l’un ni l’autre.
Julien a raison: ce sont les politiciens qui évacuent les alternatives
à la dictature des marchés, car cette dictature contrôle de mille façon les institutions,
à commencer par les partis.
Je me risque à penser que c’est ce qu’impliquait déjà la phrase de Paul:
Ce blog, comme toutes bien d’autres formes d’expression,
sont le signe d’une révolte contre ces politiciens,
qui se distribuent à leur gré et sans frais des étiquettes de droite et de gauche.
Dans un pourcentage il y a un numérateur et un dénominateur .
Le résultat est « sans dimension » quand la mesure de chacun d’eux est de même espèce ou nature .
Il ne « siginifie » alors rien car on ne sait pas de quoi l’on parle . Il masque dans ces conditions des différences de positionnements idéologiques qui laissent le champs libre aux plus malins ou avides au terme de la déflagration .
Pourtant le sentiment ( et sans doute la réalité ) que « quelque chose gonfle » est bien là . Comme un mal être .
Ce n’est pas à un féru d’analyse que j’apprendrai qu’on n’aide pas son patient en lui présentant le seul thermomètre de sa fièvre .
« les idées défendues sur le blog reflètent celles de 70% à 90% de la population. »
Je me demande si cette appréciation ne résulte pas d’une confusion : vos (nos) idées correspondent aux intérêts (en tout cas à moyen et long terme) de 70 à 90% de la population, mais ces gens en ont-ils conscience ?
Et sont-ils prêts à payer pour défendre ces idées (encore que là, je m’avance peut-être un peu en estimant que le changement de paradigme que vous préconisez, est celui que j’imagine et qui postule une certaine décroissance, ou en tout cas une consommation moins orientée vers le matérialisme).
Ah bah oui, tiens. Demain, on achètera de l’âme au supermarché…
M’enfin, lls ne vont pas payer, ces 90%, ils vont recevoir de l’argent, beaucoup d’argent, pour acheter des carottes, des couches pour bébé et des ordinateurs. C’est pour cela que c’est dans leur intérêt!
bonjour osiris
il me semble que vous croyez que vos idées puissent correspondre aux intérets de la majorité de la population.
Sur quels postulats est-il possible d’affirmer cela? connaissez vous les besoins du plus grand nombre?
Manger, se vêtir, se chauffer, voilà des besoins que chacun peut ressentir.
Le capitalisme ne repond-t-il pas à ces besoins? Il semblerait que ce système ait fait des miracles pour ce qui est de la satisfaction des besoins primaires pendant de très longues années.
Certes depuis quelque temps il semblerait qu’il existe quelques ratés. Faut-il changer de système parce qu’il ne marche pas de temps à autre.
Faut-il tuer le sujet à la première grippe? changer de voiture à la première panne?
Ce système entraine de toute évidence des disparités sociales. Certes mais quel système economique ne le ferait pas? une dictature du peuple? Qui a vu le peuple? Qui sait ce qu’est le peuple? on sait que… NON on ne sait pas ce qu’est le peuple, on le sens, on l’imagine, on ca la masse, le corps, ça…
Parfois émerge un leader parlant avec la voix du peuple. Un fuhrer, un duce, un chef, un Robespierre et puis bada boum crac boum hue.
Le peuple ne pense pas.
Comment le pourrait-il puisque il a besoin d’un avocat pour s’exprimer. Le corps correspond à un amas de personnes différentes, possédant des vies différentes, des histoires différentes, des envies, des joies, des rancoeurs différentes.
Un peuple ou plutôt des peuples unis par une histoire fait par les élites, par des têtes, par des avocats, des legistes, des autorités,
Supprimer les autorités et vous aurez d’autres autorités parce que le peuple le veut bien.
Alors comment reconnaitre une bonne autorité? qui doit diriger?
Voilà une bonne question que Platon aurait aimé…
Mais bizarrement Dante a placé Platon dans les enfers ( sourire )
Vous remarquerez que je n’ai pas de réponse à la question puisque la démocratie est nihiliste par essence. La démocratie est une voile pudique sur le dieu des élites.
bonne journee
Voilà qui vaut bien « Arbeit macht frei »
Décidément, toute forme de démocratie devient insuportable aux
défenseurs du capitalisme.
C’est le signe d’un effondrement idéologique dans une phase avancée d’agonie.
François2, nouvel Albin, me fait penser à « Leonce und Lena, » pièce de Buchner,
seule pièce que j’ai eu le plaisir, mais un grand plaisir, de jouer en allemand.
Le Roi :
« Ich muss für meine Untertanen denken, denn Die denken nicht, Die denken nicht »
(je dois penser pour mes sujets, car ils ne pensent pas, ils ne pensent pas).
pour ne pas mettre le pays bas : Hollande !
Hollande : le pays des moulins à vent.
Ca brasse de l’air.
Plus haut que les pâquerettes, la tulipe, mais ça ne sent quand même pas la rose.
Tout de même, n’en faisons pas tout un fromage…
La gauche caviar est morte.
Vive la gauche fromage.
Pauvre Hollande … n’a plus d’âme, à c’t’heure, Dame !
Peu de gens parlent de « racaille », bien au contraire. Pour une partie de la presse conservatrice en Europe, les révoltés sont simplement des jaloux qui ne supportent plus les gens laborieux et intelligents.
Francois Hollande et Obama exploiteront pour l’échéance de 2012 le mécontement, les frustrations, angoisses et colères de la « middle class ».
Les pauvres et chômeurs de longue durée sont peut-être les plus sereins – ils ne peuvent plus perdre beaucoup.
C’est de la provocation !?!
ou de la lucidité ?
J’appartiens à ces 2 « catégories », et s’il est vrai que je n’ai pas grand chose à perdre, je ne dirais pas que je suis serein.
@ dimezzano
Alors là où il y a la famine vivent des gens extra-lucides ?
Du calme! Ne ne voulais provoquer personne. Mais tout le monde qui a quelque chose à perdre va perdre, sauf ceux qui ont planqué leur pactole à l’étranger.
Si un pays comme la France serait gérée en « bon père de famillie », c’est-à-dire sans faire des dettes en dehors des investissements (juste pour entretenir l’infrastructure par exemple), il y aurait 30 à 40 pourcent de dépenses en moins, le pays retombera au niveau d’avant-guerre. Autrement dit: notre confort et notre système social est bâti sur des dettes. Et quelque soit le gouvernement en place en 2012, les marchés financiers frapperont à la porte de la maison France pour réclamer leur dû. Des rumeurs circulent selon lesquelles la France pourrait être prochainement déclassée par les marchés.
A moins qu’il y aurait une révolte ouverte entretemps. Tout est posible dèsormais.
Cela fait donc 20+20 pour-cents de feignasses envieuses… ^^’.
http://www.20minutes.fr/societe/807296-paris-deux-employes-pole-emploi-pris-otage-agence-11e-arrondissement
Lui n’attend pas 2012.
J’espère qu’il s’en sortira vivant.
Je ne dirais pas que les pauvres et les chômeurs sont sereins, mais il me semble certain en revanche qu’ils ne doivent pas être particulièrement enclins à partager les angoisses de ceux qui s’inquiètent aujourd’hui pour le devenir de notre société.
A la rigueur, même, je dirais qu’ils seraient d’avis de jeter des cailloux à ceux qui s’aviseraient de leur demander de partager ces inquiétudes risibles voire déplacées pour qui s’efforce de survivre au quotidien et ne s’inquiète certainement pas ni du devenir de son épargne (ils n’en ont pas) ni de leur avenir professionnel (désespérément bouché).
Vous confondez « devenir de son épargne » avec « devenir de notre société ». Je suis pauvre et chômeuse et si je n’ai effectivement pas l’angoisse de perdre une épargne que je ne possède pas, cela ne m’empêche pas de me poser beaucoup de question sur le devenir de notre société.
Catégoriser les pauvres et chômeurs de longue durée dans une zone éteinte où seule compterait la lutte pour la survie est du même niveau que « le peuple ne pense pas ». Venez-y voir pour vous faire une idée…
@ Germanicus,
Précisons de quel étranger il s’agit : seuls les paradis fiscaux artificiels sont susceptibles de rendre le service que vous évoquez, à savoir « planquer son pactole » ! In greed we trust…..
Le ministre a pris à part Christophe Régnard, le président de l’USM, pour
lui demander de ne pas lire un passage de son discours très virulent sur Philippe Courroye, discours qui lui avait été transmis jeudi par courtoisie. Christophe Régnard a refusé
@ Laranat
La magistrature est acculée ; si elle lâche maintenant …
Je ne suis pas convaincu du formidable courage de ce Christophe Régnard , 6 mois avant les élections et bénéficiant d’un fort soutien…
M’enfin !
99% c’est le pourcentage de la population qui détient 1% des richesses aux USA. Cela est-il exact ?
En France, s’il fallait faire une comparaison parlante ce serait plutôt 85% qui détient 10%. C’est à vu de nez, car je n’ai pas de chiffres exacts.
Si les chiffres étaient ceux que vous donnez, la révolution aurait eu lieu depuis bien longtemps. Le différentiel de richesse est extrêmement important, mais pas à ce point.
Les 99 % sont ceux qui sont indignés par la façon dont les choses fonctionnent, c’est tout.
Justement, c’est ce qui me gène tant dans ce slogan : il ne correspond à rien.
Car il est bien évident que la proportion de ceux qui profitent du système suffisamment pour en souhaiter et en assurer la pérennité, dépasse largement la catégorie des ‘superriches’.
Qu’on songe aux sondages d’opinion ‘catastrophiques’ du fourbe magyar : il se trouve toujours un quart à un tiers de sondés à être ‘satisfait de sa politique’, à lui ‘faire confiance’ ou quelque soit la question posée…
les choses fonctionnent plutôt mal : explosions sociales, paralysie ou instabilité politique, retour à la récession mondiale, peur sur les banques, guerre monétaire, disparition des actifs fantômes, chômage durable et en hausse généralisé…
Les banques risquent d’en prendre un coup des les mois à venir avec probablement leur rentabilité en chute libre, leurs bilans en pleine déconfiture, combien d’entre elles vont passer à la trappe ?
celui qui se prenait pour dieu : le Pdg de Goldman Sachs (tout du moins maître de la planète) risque fort de déchanter dans les mois à venir tout comme Wall Street et la City..!
99 %
99 %, c’est un slogan publicitaire directement produit par l’idéologie démocratique.
Nous n’avons pas besoin d’être 99 % pour avoir raison, ni pour faire entendre raison.
Très sûr de lui le 1% car c’est très exactement ce qu’il pense.
Attention Marlowe.
We are anonymous,
we are legion,
we are 99%,
we don’t forget,
we don’t forgive,
expect us!
C’est plus clair?
précisez aussi qu’il faut voir le film « V for vendetta » et remplacer le fond sonore édulcorant des JT par un peu de Tchaïkovsky (ouverture 1812)!
à Hervey et à Julien,
Pensez-vous vraiment qu’en répétant à l’infini un slogan publicitaire vous allez avoir raison ou comprendre l’histoire ?
Pour le dire autrement, croyez-vous, ou voulez-vous faire croire, que la révolution française apparue en 1789 a été voulue et faite par 99 % des français ?
Sur ce coup je suis en phase avec Marlowe .
99% , chef d’oeuvre du slogan qui fait mouche , selon les meilleures traditions du marketing à l’américaine , m’évoque rapidement Frédéric Beigbeder et son 99 francs .
Je pense aussi à l’un des frères Sanguinetti ( Alexandre peut être ) qui disait : donnez moi une dizaine d’hommes déterminés , et je vous mets Paris à feu et à sang .
L’histoire se fait sur le verbe , qui est le mot suprême .
Encore faut il que le verbe soit authentique , c’est à dire l’expression sensible du mariage du coeur et de la raison .
On aura selon moi trouvé le bon verbe , quand on aura trouvé celui qui concilie durablement l’individu ( le 1 ) et le monde ( soit plus que 100% – l’infini ?) .
Un monde , une République peut être .
Hors sujet.
A l’heure où plus d’une discussion tourne autour de la taxation des riches, Jean GADREY nous propose ses reflexions pour savoir qui sont ces riches.
http://alternatives-economiques.fr/blogs/gadrey/2011/10/07/a-partir-de-quel-niveau-de-revenu-est-on-riche/
Sur ce sujet je préfèrerais les analyses du SNUI , car il me paraitrait plus réaliste de faire des agrégats ( qui sont toujours cependant frustrateurs des commentaires de détails souvent plus révélateurs de l’origine de la dynamique de creusement des écarts ) tenant compte de l’ensemble des revenus ( travail , patrimoine , rentes …) avant et après impôts , et corrigés des variations saisonnières de l’évasion fiscale , rapporté au » foyer fiscal » .
Énorme fadaise ce truc.
Il ne met pas dedans le patrimoine dur dont on bénéficie (cela compte de financer sa résidence principale achetée au sommet de la bulle, en étant taxé a mort sur son seul travail). Alors ce truc ne vaut RIEN.
Soit on compte toute la richesse, soit on ne compte rien.
En fait, je crois qu’ on peut dire que, faire tous ces savants calculs en omettant de dire que le propriétaire d’ une luxurieuse villa a antibes gagnant 4000 euros par mois, sera considéré en gros comme aussi riche qu’ un habitant d’ une lointaine banlieue parisienne dont la moitié du salaire sert a payer un 2 pièces cuisine a perpète, et l’ autre moitié le gasoil qu’ il respire pour aller bosser, et ses impôts de quasi « riche ».
Il a pas honte le mec ?
Vous vous trompez Paul. Etre ici ne signifie pas faire partie des 99%, des 90% ou même des 70% (n’est donc pas lié au revenu ou au patrimoine), mais d’être convaincu que le système économique actuel est foutu et qu’il est temps de passer à autre chose.
… et quelque chose me dit que beaucoup de gens parmi « le » 1 % en sont convaincus également… Ils sont aux premières loges ! Mais leur raisonnement à eux est autre : ils se disent toujours qu’ils s’en sortiront… ce qui n’est pas forcément vrai pour tous !
Le saviez-vous? Dans les grandes villes européennes, comme Paris ou Bruxelles, il y aurait deux rats pour un habitant.
Dans les mégalopoles thermo-industrielles capitalistes, beaucoup d’individus surnuméraires, indésirables aux yeux des « élus », sont affublés de qualificatifs tels que racaille ou encore parasite.
Prions le temple de Bikaner que l’idée saugrenue d’une dératisation massive ne traverse pas l’esprit vicié de nos hiérarques.
Recevez mes salutations de rat de bibliothèque numérique non encarté 8)
@ Cyberpipas
» …l’idée saugrenue d’une dératisation massive… »
Ya un livre dont l’argumentation centrale est que nous sommes trop nombreux sur terre ,ce livre est parvenu dans les mains du diablotin Sarko , d’après le Canard Enchaîné .
C’est imprécis , je sais , mais je ne retrouve aucune référence ( titre , auteur , date )
Profitez, hurlez, criez, défoulez-vous,
Vous en serez d’autant plus tendre, quand il faudra vous tondre.
La tonte viendra. Sera-ce celle du bétail meuglant d’aujourd’hui, ou des jugés collaborateurs demain?
That’s the question. Et c’est déjà pas mal de pouvoir se le poser.
Enfin un peu de haine… ça nous manquait!
L’actualité de la crise:
Une section du GIGN serait affectée à la reprise du dialogue social.
« TINA » there Is No Alternative..
la rebellion anti-systeme fait partie aussi dans le système , avec bientot ses tshirts ses mugs et autres produits dérivés !
excusez moi d’etre ironique mais certains peuples ne bougeront pas ,jamais , même si une guerre civile de type syrienne s’installait en Europe continentale .
les gouvernements en place le savent tres bien .
faux :
En dehors du masque « V for vendetta » (produit commercial), pas de tshirts, pas de mug, juste des bannière en carton.
Le résultat, c’est que je suis en train de découper un pochoir 99% dans du papier canson A2.
TINAFY, there is no alternative for you
Julien,
Je me permets de te tutoyer parce qu’on a certainement à peu près le même âge.
C’est quoi la finalité de vos manifs?
Après, vous faites quoi?
Dans nos pays: on ne peut être un consommateur et un manifestant. Certains ne bougeront jamais et feront en sorte de toutes leurs forces que ça ne change pas. Puisque la plupart à 99% ne sommes plus que des consommateurs et des puits à souhaits, enchaînés à de bêtes besoins matériels, c’est le pat échiquéen. Renverser l’échiquier nécessite le basculement d’une société industrielle à une société de l’information où toutes les choses importantes seront dématérialisées et n’auront de valeur que par la somme d’information qu’elles représentent. La désindustrialisation en cours de la société accélère son informatisation.
Impression: la décimation des banques c’est la suite logique de la révolution napster.
Un tacle, un râteau et un petit pont de bois
Le 7 octobre, France 2 diffusait un documentaire édifiant sur les nouvelles méthodes de recrutement. La Gueule de l’emploi de Didier Cros est à voir de toute urgence.
http://www.soymalau.com/lagueule/
Version actuelle d’ »On achève bien les chevaux ».
Merci pour le lien.
Percutant, mais l’entreprise et la téléréalité n’ont hélas plus le monopole de ce genre de rallye.
Situations comparables dans certaines écoles, troupes de théâtre, ateliers de développement personnel, stages de management, … partout où il se trouve quelqu’un pour incarner l’Autorité et quelqu’un pour la servir et la désirer. Milgram encore et toujours.
Par contre, ce qui me frappe surtout, d’une manière prémonitoire, c’est la concentration en une seule figure (le recruteur) d’une autorité de patron, de psychanalyste, de parent voire de prédicateur. En cela, le film est une bonne introduction à la politique et au management contemporains: fusion de l’économique, du politique, du religieux et de l’intime.
Merci pour ce docu. La présentation de la boîte et son marché à 1h01 vaut le détour : « On est sur un marché où il y a énormément de choses à faire. Le désengagement de l’État sur des choses essentielles que sont la santé, la dépendance, la retraite et l’épargne même – par rapport au taux de garantie du livret A qui s’effondre complètement. Voilà, vous avez de la matière. »
Ne serait-ce pas plutôt qu’ils ont senti le vent du boulet, nos amis les banquiers, puisque leur décimation est proche (décimer, étymologiquement hérité de la violente civilisation romaine du glaive, veut dire punir une légion en « en tuant un sur dix par tirage au sort »).
Message des cassandres de LEAP2020 aux conseillers bancaires:
« Si on vous fait une offre de départ volontaire intéressante, saisissez-la car d’ici quelques mois, les départs ne seront plus volontaires et se feront dans des conditions peu favorables. »
La dernière récession dans les années 90 on l’a pas trop sentie en France, ce sont les autres pays, les pays pauvres où les lignes bougent et où les « rouges » d’ici ont une chance d’exporter la révolution. On ne fera pas, en France, une révolution en traînant nos déambulateurs et nos poches à urine dans des manifs du troisième âge. Et ces manifs de l’âge numérique ont l’allure de flashmobs molles, inconséquentes lorsque la mobilisation ne fait pas que se réduire à la signature de pétitions virtuelles qui font soupçonner que ceux d’en haut ont parfaitement appris à amidonner la révolte. Les candidats de notre gauche sont mous depuis des générations d’échecs aux élections importantes. Qu’on ne s’étonne pas d’avoir hérité d’une droite à tendance dure.
L’anti racaille, qui fait passer les blackblocks pour des ados immatures incapables de négocier leur fièvre dans la dignité (hat tip Beigbeder) c’est l’héritage de Mohandas Gandhi, parfaitement mis en oeuvre du côté de la sphère de Bandoeng, dans la révolution non violente tunisienne dite « du jasmin ».
Tout commencera par « Sois le changement que tu veux voir en ce monde. »