Billet invité
Une très discrète réunion tenue en mars dernier au Brésil est à l’origine du vent nouveau qui souffle sur la planète. C’est dans un discret hôtel abrité par la base militaire de Cumbica (*), qui jouxte et protège l’aéroport international de Garhulos, à Sao Paulo, que les banquiers centraux des BRICS se sont rencontrés durant plus d’une semaine, en mars dernier. Il n’en a rien transpiré à l’époque.
Dans une atmosphère de conspiration, il y avait là le Chinois Zhou Xiaochuan, le Russe Serguei Ignatiev, l’Indien Duvvuri Subbarao, le Sud-africain Gill Marcus, ainsi que leur hôte, le Brésilien Alexandre Tombini. Quel était l’objet de leurs discussions ? Rien de moins que la fondation d’un nouvel ordre mondial, clé selon eux de la fin de la crise économique et financière qui dégénérait et menaçait leurs pays. Afin, en désespoir de cause, d’imposer par un coup de force une redistribution des cartes monétaires en prenant le pouvoir au sein du FMI, dont ils entendaient faire une super banque centrale mondiale.
Ils avaient en tête un précédent, lorsque fut fondé la Federal Reserve (Fed) sur Jekyll Island en 1910, par une poignée de banquiers et de haut fonctionnaires, dans des circonstances extrêmes à certains égards analogues, mais avec des intentions plus nobles. À un an près, c’était il y a un siècle.
Le plan qui fut conçu à Cumbica est depuis connu, puisqu’il a été mis en pratique et que le monde s’est brutalement réveillé un beau matin de novembre, la veille d’un énième G20, avec à la tête du système financier international une direction collégiale formée par leurs soins et élue sans tambour ni trompette à Washington par un conseil d’administration du FMI tiré du lit, qui n’avait plus d’autre choix que d’obtempérer. Comme s’il s’agissait d’un pronuncamiento militaire mettant en place une junte de salut public, les cinq banquiers centraux rendaient immédiatement public un communiqué.
Une nouvelle monnaie était crée, le goldban, s’appuyant sur un package de devises nationales, dont les leurs, et fonctionnant selon le mécanisme inventé par Keynes pour le bancor. Un Tribunal arbitral mondial (TAM) était mis sur pied, présidé par le Français Michel Camdessus, tiré lui de sa bucolique retraite béarnaise.
Toutes affaires cessantes, une gigantesque opération était entamée, les transactions financières interrompues pour les 96 heures à venir, les systèmes informatiques des chambres de compensation et des bourses désactivés, leur alimentation électrique interrompue. Prise au dépourvu, la planète finance n’eut d’autre ressource que de retenir son souffle pendant ces 4 jours qui ébranlèrent le monde, mais beaucoup de ses acteurs ne résistèrent pas à l’épreuve, privés de leur refinancement. Il s’en suivit un tourbillon systémique.
Radical, le plan n’en était pas moins fort simple. Le FMI engageait à l’intention des États, et à marche forcée, une opération de création monétaire de goldbans, une faculté prévue par ses statuts dès son origine, mais restreinte à l’émission de ses droits de tirage spéciaux (DTS). Sous les auspices du nouveau Tribunal arbitral mondial (TAM), il était procédé à une opération de swap (échange) de la nouvelle monnaie avec les détenteurs de réserves dans les différentes devises qui dominaient le système monétaire international, à commencer par le dollar. Suivant des parités fixées proportionnellement au PIBP (le produit intérieur brut pondéré, un nouvel indicateur prenant en compte les besoins sociaux et environnementaux), avec pour objectif de contracter brutalement la masse monétaire mondiale.
Dans un même mouvement, la dette souveraine faisait l’objet d’une restructuration d’ensemble, afin que les États retrouvent leur solvabilité perdue ; un guichet permanent était ouvert à leur intention auprès du FMI, afin qu’ils puissent dorénavant s’y financer à des taux fixes bonifiés suivant des besoins définis collégialement, dans le cadre d’une péréquation.
En contre-partie, l’activité des banques privées était suspendue sine die, leurs actionnaires intimés d’éponger les pertes de leurs bad banks. Reprenant leurs dépôts, quand elles en possédaient, des good banks étaient créées en leur lieu et place par la puissance publique, gérées par leurs usagers. Enfin, un ensemble de réformes et d’interdictions était promulgué avec effet immédiat, autour de la notion centrale d’interdiction des paris sur les fluctuations des prix, en vue de réorienter le système financier vers le soutien prioritaire aux activités économiques engagées dans le développement durable.
Mais, le cinquième jour, le plan dérapa sans crier gare. Les assemblées d’indignés se multiplièrent et une bulle désormais contestatrice enfla irrésistiblement, l’indignation éclata et il fut décidé de ne confier à personne d’autres qu’à ceux qui la partageaient l’organisation de la future vie collective, sur le mode même du fonctionnement de leurs congrégations laiques. Il se dégagea des discussions – immanquablement qualifiées d’enfiévrées – un programme intitulé : « Un seul monde, quatre richesses », qui se répandit immédiatement dans tous ses coins, même les plus reculés, via les réseaux sociaux. Comme si une bouteille tombait du ciel devant le nez d’un Aborigène, qui s’en emparait. Que réclamait-il ?
1/ La distribution égalitaire de la richesse produite.
2/ Une division internationale du travail en conséquence.
3/ L’optimisation de l’utilisation des ressources afin de les préserver.
4/ La distribution à toutes et à tous d’un revenu de vie selon une liste de biens publics sortis de la sphère des échanges marchands.
Dans la foulée, les indignés s’instituaient en assemblées constituantes, afin de définir les principes d’une « Déclaration universelle des droits des femmes et des hommes. »
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(*) strictement authentique.
135 réponses à “L’actualité de la crise : LE RENDEZ-VOUS DU 3 NOVEMBRE, par François Leclerc”
DSK avait aussi comme projet une monnaie mondiale.Quand on voit que cela ne fonctionne déja pas pour 17 malheureux pays Européens.
Cumbica(GRU),cela me rappelle de bons souvenirs…pas l’aéroport car le quartier est moche, mais Morumbi, les Jardims…saudade do Brasil entao François?
Est-ce que ça vous arrive, Dissy, de lire ce qui se raconte ici sur le bancor ou une monnaie mondiale ? Entre deux séjours au Brésil, deux crises de saudade, ou en venant y déposer vos petits posts ou liens que personne ne lit ? Absolument rien à voir avec une monnaie unique.
Un siècle plus tard : » Docteur Leclerc et les mystères de Jekyll Island. »……
Belle réactivité à la demande de Mike. Je me suis pncé…..
Vous risquez d’être poursuivi pour « prophétie auto-réalisatrice » !!!!
Rendez-vous le 11 / 11 / 11 pour confirmation !
Vive BRIC-O-MARCHE !!!! Vive le GOLDBAN !!! 🙂
Saudade dos brasileiros ! (regret des brésiliens, pas du Brésil – saudade est intraduisible).
Sauf, peut-être, en musique…
Nostalgie sera toujours mieux que regret…
Saudade, c’est aussi une profonde tristesse et une langueur…
C’est un fait de culture, un spleen propre aux portugais.
M’intéresserai de savoir si vous faites une différence avec le Saudade ressenti par un brésilien, ou si c’est fondamentalement un attribut issu du Fado ?
http://www.youtube.com/watch?v=szymxkjK0uQ&feature=related
c’est comme brandade ! intraduisible
Sans un an près et au mois d’octobre, c’était la révolution chinoise de 1911, le renversement du régime de la dynastie Qing , la fin de l’empire multi-millénaire du milieu, l’avènement de la république chinoise et la revanche de l’ethnie han sur l’ethnie de l’envahisseur mandchoue.
Encore des histoires de nationalisations qui auraient mis le feu au poudre, ici les chemins de fer, plus une petite inondation catastrophique du Yangtsé en juillet (100 000 morts seulement) qui « indiqua clairement et spontanément » que l’Empereur avait perdu le « mandat du ciel »…
Sun Yat-Sen le premier président Chinois prononçât plus tard ce terrible acte d’accusation contre le colonialisme et l’impérialisme :
Le 16 septembre 1949 Mao, lui, écrivait :
Ça vous a un air de révolution d’Octobre réactualisée criant de vraisemblance … et de guerre des 6 jours très, très, revisitée. Sans parler des derniers jours de Pompéi.
Vraiment, François Leclerc, vous faites à la fois office de poète et d’oracle, ce qui n’est pas rien.
Mon petite doigt me dit qu’il y a quelque chose de très réalisable dans votre narration, quelque chose de prophétique, comme si vous étiez au courant de certaines informations d’initiés. On dirait les Bilderberg façon constituante.
Bravo.
Le Brésil veut une réforme du FMI avant d’injecter des capitaux .
http://tempsreel.nouvelobs.com/economie/20111014.REU0298/le-bresil-veut-une-reforme-du-fmi-avant-d-injecter-des-capitaux.html
Tentative: Dans un même mouvement, la dette de chaque État était entièrement annulée afin que ces États n’aient plus à utiliser une part trop importante des impôts à les rembourser ; un guichet permanent était ouvert à leur intention auprès du FMI, afin qu’ils puissent dorénavant y emprunter à des taux fixes, inférieurs à ceux pratiqués habituellement et suivant des règles décidées collégialement ayant pour but d’assurer une redistribution des moyens de développement entre les plus riches et les plus pauvres.
C’est péréquation qui m’a donné le plus de fil à retordre! C’est un point qui me paraît essentiel dans la description du bancor: il évite que les riches ne deviennent de plus en plus riches au dépend des pauvres, et, comme c’est contraire à l’intérêt à court terme des plus riches (donc des plus puissants), j’ai peur qu’on soit tenté de laisser cet aspect dans l’ombre…
Bof, le Brésil, un pays confit de sectes, comme les US, l’Afrique ou le moyen orient, ça me fait pas rêver. Des débiles qui en rajoutent une couche…
Quand ils auront rasé leurs ressources naturelles, ils feront moins les malins, plus rien à produire ou à vendre.
Ils font du protectionnisme à outrance, dévaluations monétaires…
L’UE et les US se cassent la gueule, les BRICS et de broc suivront.
Joli scénario fiction….mais comme pourrait le dire Vigneron: « le Bordeaux est un peu lourd pour le soir… »
Le futur c’est toujours bâti à partir d’imaginaire.
Bon signe!!!… même si des rumeurs, surement fondées, prétendent que c’est en rapport avec une ingestion de produits psychotrope et illicites
« Déclaration universelle des droits des femmes et des hommes. »
Si on refuse de se souvenir qu’en français comme en latin « homme » (« homo ») signifie « être humain » (et non « mâle » humain (« vir »),par différenciation avec « femelle » humaine (« mulier »)), au moins vous pourriez écrire « droits des êtres humains » ou, à la rigueur, plus brièvement, « droit des humains » (et, précisons, non, à l’anglaise, « droits humains » qui veut dire autre chose en français).
Ca chauffe à Roma…
http://www.corriere.it/index.shtml?refresh_ce
live
http://videochat.corriere.it/index_H2401.shtml
Cette histoire ne fait elle pas (trop) peu de cas, de la force des armes, qui est toujours sous-jacente, et qui est encore exclusivement américaine, et étatique ?
Excellent travail !
Un scénario bienheureux mais impossible, la réaction des États-Unis serait évidemment immédiate.
Non pas par une contre-proposition d’un énième plan financier ou un blocage du FMI, mais tout simplement en mettant en alerte son armée dans le monde. Le Pentagone ne pourrait pas accepter une telle situation. Et le retour du problème iranien par la grande porte démontre la capacité à réagir de Washington…
La question d’Assemblées constituantes mondiales unissant les peuples est illusoire à ce jour. D’ailleurs le terme « indigné » est significatif dans un certain sens, on reste « pacifique », on crie notre mécontentement et après? C’est le problème de ce mouvement, il est sans avenir…
Obama sera notre Gorbatchev ?
Haha! Peut-être!
http://economicedge.blogspot.com/2011/10/weekend-funnies_15.html
Terrible…
bien caustique
bien aimé le gros chat
Anyhow muito obrigada Francesco « El Claro » für diese hübsche Geschichte.
Concoctée si rapidement, et joliment… suite à ma proposition.
extrait de libération
Vous voyez tout s’arrange toujours, M. Draghi a compris le pourquoi de l’indignation des jeunes et va surement tout faire pour qu’elle n’ait plus lieu d’être.
Quelle erreur que de croire que ce mouvement n’est composée que de jeunes. Ca prouve bien que le milieux des banques ne prennent pas au sérieux le mouvement.. car déclarer ce genre de choses c’est vraiment ce foutre de notre gueule.
Mr Draghi, aux manettes de la haute finance dans le prive (Goldman Sachs) puis dans le public depuis 30 ans, trouve que les indignés ont raison d’être indignés contre le monde de la finance.
Ben mon cochon, t’en as du culot, toi.
@François
Vous proposez un virage à 180 » et c’est impérativement ce qu’il faut faire.
Je mettrais cependant l’option 3 en premier car sans ressources les trois autres sont impossible.
Il faudrait mettre les indignés de la planète sur la piste car je ne suis pas certain qu’au delà de l’option »changement » il est d’autres alternatives que le retour à la croissance infini et son pseudo confort, si on leur proposait par une quelconque manœuvre soporifique.
L’alternative 180 » même pour certain blogueur semble difficile à envisager, laisser les vieux paradigmes semble un exercice fort difficile, comme le trapéziste qui doit passé par une période à vide pour transférer d’un appareil à l’autre il y a beaucoup d’hésitation, et le statu quo est sans issues.
Peut-on dire que vous venez de posez la seconde brique où simplement de vérifier la solidité de la première?
Il y a des filles sur le trottoir qui ont plus de dignité que certains messieurs de la « Haute ».
Mise en jambes
La première « journée planétaire » des Indignés
http://www.lemonde.fr/crise-financiere/article/2011/10/15/la-premiere-journee-planetaire-des-indignes_1588559_1581613.html
Global photos…
http://cryptome.org/info/ows-16/ows-16.htm
Cette émission était bien aussi, très proche de ce que défend P.J.
LA SUITE DANS LES IDEES – \ »L’empire de la valeur: refonder l’économie politique\ »
http://www.franceculture.com/emission-la-suite-dans-les-idees-la-suite-dans-les-idees-l-empire-de-la-valeur-refonder-l-economie-p
Ti-Jean
Malheureusement le début est totalement faux, et induit en erreur. Et l’émission dont j’ai posté le lien prend le contre-pied, étonnant non ?
L’introduction de l’émission induit en erreur.
L’argent « outil », « convention ». Ce n’est pas comme ça que l’on comprend son fonctionnement.
1) « L’argent n’a de valeur que parce que nous décidons, par convention qu’il en a une »
Qui décide ? Bizarrement le gouvernement peut décider de beaucoup de sujets sans que ceux-ci n’aboutissent, par exemple la traque aux dealers, le durcissement des peines, etc Or concernant l’argent, « nous décidons », par convention, etc, ce serait bien la seule « convention » de son espèce qui ne rencontre aucune opposition de la part d’aucun parti groupe, personne privée. Bizarre non ? Il s’agit de bien autre chose que d’une convention mais le terme permet de faire passer subrepticement l’idée que tout le monde a accepté la dite convention, autrement dit d’effacer toute idée d’opposition.
2) « L’argent n’a de valeur.. que pour autant qu’un groupe donné y croit. »
Ceci est le point de vue du capitaliste, qui a besoin de la « rareté du capital » pour que l’on « croit » en sa puissance. Bizarrement l’Offre et la Demande qui sont pourtant les principes même de l’économie, ne sont pas encore évoqués, tandis qu’une vague croyance est sensée tout expliquer.
On ne croit pas à l’argent, on a confiance oui, si l’on veut, lorsque l’autre n’en a pas. La confiance si vous voulez, c’est que l’autre en manque, qu’il n’y en ait surtout pas trop. C’est tout, la confiance c’est en la pauvreté de l’écosystème économique environnant, qu’on la place. Ceci est la condition nécessaire pour que l’argent fonctionne, en dehors de toute « convention » qui laisse entendre que les pauvres ont donné leur accord à ce pseudo contrat social !
L’argent est la forme quotidienne du scandale de notre économie, que je suis malheureusement seul à mettre en exergue, comme Finkh avec sa monnaie fondante.
Je ne supporte pas cette émission, ni Morin (encore que) ni Onfray. « l’argent n’est pas mauvais en soi » etc. Mais si, lorsqu’on l’utilise comme aujourd’hui et ça n’a rien à voir avec la spéculation, phénomène spectaculaire qu’on met en avant sous entendu, on va ériger une loi pour ces lascars etc, cela concerne l’inflation ! Il faut réfléchir à cela.
A voir l’émission de france 5 hier soir avec d’un côté Emmanuel Todd, Cynthia Fleury, Michel Onfray et Edgar Morin et de l’autre Alain Minc qui s’en prend plein la binette.
http://www.pluzz.fr/2012–les-grandes-questions.html
Ça fait quand même plaisir à voir, malgré l’insupportable Giesbert.
Ah! Génial ouais! La comparaison entre dieu et l’argent est quand même absolument géniale! Sur l’euro pareil…
Bon Alain Minc, ce représentant pitoyable de la bourgeoisie française, appartient vraiment au monde d’avant.
Très intéressant. Le diable a des avocats ravissants, arborant de bien jolis sourires.
La question entre moralité et finance me semble désuète . La moralité est souvent un exosquelette dessinant une silhouette humaine à une réalité intérieure informe. Ce qui fait le lien entre la morale et la finance c’est l’humain. Donc la question centrale c’est l’ »Homme ».
Nos jolies avocates, perdraient assurément leurs jolis sourires si pendant une minute elle prenaient pleine conscience de ce sur quoi l’édifice de leur réussite est construit. A savoir qu’a l’autre bout de la chaîne se trouvent des vies brisées, des individus humiliés.L’ignorance protège. Le jeu de la finance consistant à prendre ici pour redistribuer ailleurs. Le bien que l’on fait ici dissimule à notre conscience le mal que l’on fait ailleurs. In fine tout l’édifice repose sur des sacrifices humains consentis comme un mal nécessaire. C’est le jeu.
La question centrale n’est pas d’ordre idéologique. Car quelque soit le système que l’on bâtit , si le socle est merdique, top ou tard l’on n’en revient toujours au même résultat.
C’est dans les fondations de l’architecture que se trouve le Mal. Le socle commun est l’Homme, l’idée que nous nous en faisons, la valeur que nous lui accordons. C’est une vision commune , une idée et une valeur de notre Humanité et de sa dignité qui seule peut constituer un socle commun et un garde fou nécessaire pour nous éviter les grands écarts ,les distorsions causes de tous les désastres.
Une idée et une valeur commune partagée par tous dans un cadre écologique universel. L’Ecosystème planétaire, étant lui même un ensemble d’écosystèmes intriqués les uns dans les autres. D’où la nécessite d’avoir toujours le soucis de l’équilibre, la compréhension et la prudence avec les grands équilibres. Une spéculation ancrée dans la connaissance du réel dans un soucis d’équilibre est ici une bonne utilisation de nos capacités spéculatives.
C’est une éthique fondée sur l’Equité , le respect sacré et l’amour d’une même valeur,qu’il nous faut bâtir.
L’humain, l’espace vital, les ressources nécessaire à sa croissance mais aussi à l’existence de l’écosystème planétaire, dont nous sommes dépendants.
Quand le centre et le cadre sont définis, cela autorise une grande liberté que seule la conscience du Bien Commun à tous suffit à limiter. Par l’interdit fondamental de porter atteinte au Bien Commun, bien de chacun. Cela n’empêchera pas les dérives, mais les limitera donnant à chacun la possibilité de réajuster les comportements afin de ne pas aller trop loin au risque de faire s’écrouler tout l’édifice. L’exercice de la liberté consiste à jouer avec une certaine élasticité des règles sans aller jusqu’au point de rupture.
La maîtrise dans un sport de combat, consiste à rivaliser avec un adversaire , dans un duel ou toute la beauté de l’art et du jeu consiste à vaincre l’autre sans le détruire. En retenant ses coups. Cela suppose de partager un même interdit, le même esprit des règles du jeu. Ici l’adversaire et aussi partenaire ,le but, l’expression de l’art.
Le choix d’un socle sacré et commun à tous est la seule garantie d’éviter le point de rupture par l’exercice de la conscience de chacun, d’une conscience collective d’un Bien Sacré, notre Humanité, notre planète, la Vie
J’imagine que la question s’est posée à l’aube de l’humanité: comment partager le produit de la chasse, la viande.
Celle du chasseur solitaire, sa proie lui appartenait ( propriété ), mais probablement partager le surplus (périssable) avec d’autres selon ses intérêts et amitiés.
Celle de la troupe de chasseurs, efficacité accrue en groupe, dans ce cas des règles se sont probablement imposées pour le partage en fonction du bien commun.
Serions-nous plus imbéciles que nos lointains ancêtres ?
Mauvaise question? Bon je sors
Un début de réponse dans : Paul Jorion, Non-Monetary Distribution of Fish as Food in Béninois Small-Scale Fishing Villages and its Importance for Self-Consumption, PMB/WP4, F.A.O., 1985, 26 pp.
Bravo François! Bingo (si je puis dire).
J’étais cet après-midi à l’Hôtel de Ville (Paris), beaucoup de monde assis sur l’ancienne place de grève et respectueux de la parole de ceux qui la prenaient au micro.
Des interventions courtes mais percutantes, de parisiens mais aussi des représentants d’autres mouvements dans le monde, avec la prise de parole tout d’abord de la présidente du mouvement étudiant pour l’éducation au Chili. Un témoignage d’un américain pour Denver où des participants ont été embarqués par la police, un message de soutien a donc été envoyé illico avec vidéo à la clé. Un autre intervenant a répété en arabe puis traduit un slogan du printemps tunisien qui appelait à abattre le système pourri, une espagnole nous a dit que dans un village de quelques milliers d’habitants en Espagne le maire réunissait régulièrement en assemblée tous les membres de sa commune, tous les habitants partageant un même salaire ! Des femmes de chambre contraintes à un rythme de travail impossible nous ont parlé de leur lutte, pas loin, au Châtelet dans un hôtel quatre étoiles du groupe ACCOR. Une jeune femme a récité un poème. Un jeune homme avec son fils dans les bras nous a dit en quelques mots son désir d’un monde plus humain. Un italien a évoqué la nécessité du partage de l’eau, de l’air, de l’éducation en tant que biens communs de l’humanité. Une femme encore a évoqué la terreur dont use le système pour nous imposer son dictat. Et d’autres thèmes encore dont beaucoup sont aussi abordés ici même.
J’invite tous ceux qui n’ont pas encore assisté à ce genre de « réunion » à y aller. Il faut y avoir participé pour se rendre compte que c’est plus et autre chose qu’un simple mouvement de protestation.
Pour résumer je dirais que c’est un état d’esprit, que sa force réside précisément dans ce sentiment tranquille qui en émane d’un inéluctable changement à venir. Il y a bien sûr l’aspect organisé, les tours de paroles minutés, discipline minimale mais indispensable pour la pratique de la démocratie directe, mais surtout la parole spontanée simplement entre ceux qui viennent là et ont envie de partager un moment ensemble pour un mieux, pour un monde meilleur. C’est aussi un lieu où circulent les idées, où celles-ci se chargent d’une parole vivante, chacun de dire comment il voit la crise, et de communiquer alors à son interlocuteur une référence qui pourrait l’intéresser. Pour ma part j’ai bien entendu informé de l’existence du blog et ai vivement recommandé Le capitalisme à l’agonie, car mon interlocuteur venait de me dire qu’il lui manquait certaines clés pour se faire une idée de la façon de sortir de cette crise. Calme, ouverture et détermination, de quoi installer un mouvement dans la durée en germe porteur de transformations inéluctables, l’isolement et la peur ayant été vaincues.
D’autres mouvements plus ciblés sous d’autres formes apparaitront, n’en doutons pas, mais ce mouvement mondial des indignés et autres opposants à Wall Street, constitue, il me semble, un jalon, une référence, une pierre de touche dans le mouvement général qui devrait nous conduire vers la sortie du système capitaliste, pour amorcer une transition avec ou sans révolution(s). Ce mouvement n’accouchera pas de lui-même de toutes les solutions, mais c’est un moment d’une évolution déjà en cours, chérissons le, prenons le pour ce qu’il est, il en accouchera un jour de beaux enfants.
Super… et merci d’y être allé 🙂
AAA+
C’est tout-à fait ça, vous décrivez très bien ce que j’ai moi-même ressenti aujourd’hui à Genève, « ce sentiment tranquille d’un inéluctable changement à venir ». Mais j’ai aussi pu constater que les idées élaborées et débattues sur ce blog ne sont pas encore vraiment partagées et relayées sur le terrain. Il y a du pain sur la planche!
Merci !
Bonsoir
J en fus.
Tu omets de relater l épisode au cours duquel un bonne partie des indignes assis s en furent rejoindre les Ivoiriens qui se faisaient charger et gazer par les CRS sur la place du châtelet a un jet de Pierre de l hôtel de ville.
Les Ivoiriens s étaient rassembles pour crier leur opposition a la francafric, l ingérence de la France en cote d ivoire et en afrique de manière générale, et l imposition comme monarque d un prétendant par la communauté internationale et non nationale.
J ai essuyé une petite charge et n ai pu m aprocher du foyer, une femme a été vue la tête ensanglantée.
Je n’ai pas été témoin direct de faits de violence place du Châtelet étant moi-même resté place de l’hôtel de ville. Mais effectivement, je confirme, il y a eu une intervention à la tribune appelant une partie de l’assemblée à se diriger vers le châtelet pour s’interposer entre police et manifestants.
« Les Ivoiriens s étaient rassembles pour crier leur opposition a la francafric »
Tiken Jah Fakoly – Francafrique
Merci.
La fiction économique est un genre littéraire qui a de l’avenir .
L’imagination peut s’inventer milles complots , milles devenir de l’humanité .
Mais le scénario le plus probable est celui d’une monnaie devenant définitivement virtuelle grâce aux possibilité de l’informatique .
Rendez vous ici , dans 20 ans.
» ha ben mince alors , il avait vu juste … le cancre ! »
Mais si , c’est possible !
http://www.dailymotion.com/video/x2m1ed_newton-archimede_ads
Bonsoir à tous,
Le schéma proposé par Monsieur François Leclerc , est en parti réalisable même pour la France en cas de volonté populaire de changement de notre système financier et bancaire ?
J’en prends bonne note .
Rosay à +
« Maintenant, en plein ciel, le soleil d’avril rayonnait dans sa gloire, échauffant la terre qui enfantait. Du flanc nourricier jaillissait la vie, les bourgeons crevaient en feuilles vertes, les champs tressaillaient de la poussée des herbes. De toutes parts, des graines se gonflaient, s’allongeaient, gerçaient la plaine, travaillées d’un besoin de chaleur et de lumière. Un débordement de sève coulait avec des voix chuchotantes, le bruit des germes s’épandait en un grand baiser. Encore, encore, de plus en plus distinctement, comme s’ils se fussent rapprochés du sol, les camarades tapaient. Aux rayons enflammés de l’astre, par cette matinée de jeunesse, c’était de cette rumeur que la campagne était grosse. Des hommes poussaient, une armée noire, vengeresse, qui germait lentement dans les sillons, grandissant pour les récoltes du siècle futur, et dont la germination allait faire bientôt éclater la terre. »
E.Zola 1885
Magnifique!
Merci
Monsanto, une armée noire et vengeresse ?
La révolution fast-food des Zozos gère-minables sera transgénique ou ne sera pas.
TINA ! ):
En francs belges (j’en suis un, de Belge) : 2.500 x 40,3399 = 100.849,75. Dites 2.500 milliards a un pequin moyen, il pensera que c’est beaucoup. A 100.000 milliards, il ira vous acheter une camisole.
100 trilliards de francs belges ? Mouaif… la dette des États de la zone euro c’est 400 trilliards de francs belges, c’était moins de 300 il y a deux ans…
Si je peut vous rappelez chez les chrétiens ou crétin l »argent c’est caca boudin chez les chrétiens orthodoxe l’argent c’est caca boudin débile je croit que c’est la croyance majoritaire en Grèce Bizarre bizarre
Vous venez de réinventer le crédit mutuel, mais c’est très bien
Au commencement, Dieu créa les cieux et la terre. (Pentateuque 1:1)
Puis l’Éternel Dieu planta un jardin en Éden, du côté de l’orient, et il y mit l’homme qu’il avait formé. (Pentateuque 2:8)
Dans la suite du Pentateuque, si on remplace serpent par banquier et arbre par crédit (de temps à autres), cela donne ce qui suit (chapitre 3, adaptation libre) :
Le banquier était le plus rusé de tous les animaux des champs, que l’Éternel Dieu avait faits. Il dit à la femme: Dieu a-t-il réellement dit: Vous ne contracterez point de crédit ?
La femme répondit au banquier: Nous mangeons du fruit des arbres du jardin.
Mais quant au crédit qui est au milieu du jardin, Dieu a dit: Vous n’en consommerez point et vous n’y toucherez point, de peur que vous ne mourriez.
Alors le banquier dit à la femme: Vous ne mourrez point;
Mais Dieu sait que, le jour où vous en consommerez, vos yeux s’ouvriront, et que vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal.
La femme vit que le crédit était bon à consommer et agréable à la vue, et qu’il était précieux pour ouvrir l’intelligence; elle prit de son fruit, et en consomma; elle en donna aussi à son mari, qui était auprès d’elle, et il en consomma.
Les yeux de l’un et de l’autre s’ouvrirent, ils connurent qu’ils étaient nus, et ayant cousu des feuilles de figuier, ils s’en firent des ceintures.
Alors ils entendirent la voix de l’Éternel Dieu, qui parcourait le jardin vers le soir, et l’homme et sa femme se cachèrent loin de la face de l’Éternel Dieu, au milieu des crédits du jardin.
Mais l’Éternel Dieu appela l’homme, et lui dit: Où es-tu?
Il répondit: J’ai entendu ta voix dans le jardin, et j’ai eu peur, parce que je suis nu, et je me suis caché.
Et l’Éternel Dieu dit: Qui t’a appris que tu es nu? Est-ce que tu as consommé du crédit auquel je t’avais défendu de toucher?
L’homme répondit: La femme que tu as mise auprès de moi m’a donné du crédit, et j’en ai consommé.
Et l’Éternel Dieu dit à la femme: Pourquoi as-tu fait cela? La femme répondit: Le banquier m’a séduite, et j’en ai consommé.
L’Éternel Dieu dit au banquier: Puisque tu as fait cela, tu seras maudit entre tout le bétail et entre tous les animaux des champs, tu marcheras sur ton ventre, et tu mangeras de la poussière tous les jours de ta vie.
Je mettrai inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité et sa postérité: celle-ci t’écrasera la tête, et tu lui blesseras le talon.
Il dit à la femme: J’augmenterai la souffrance de tes grossesses, tu enfanteras avec douleur, et tes désirs se porteront vers ton mari, mais il dominera sur toi.
Il dit à l’homme: Puisque tu as écouté la voix de ta femme, et que tu as consommé du crédit au sujet duquel je t’avais donné cet ordre: Tu n’en consommeras point! le sol sera maudit à cause de toi. C’est à force de peine que tu en tireras ta nourriture tous les jours de ta vie,
il te produira des épines et des ronces, et tu mangeras de l’herbe des champs.
C’est à la sueur de ton visage que tu mangeras du pain, jusqu’à ce que tu retournes dans la terre, d’où tu as été pris; car tu es poussière, et tu retourneras dans la poussière.
Adam donna à sa femme le nom d’Eve: car elle a été la mère de tous les vivants.
L’Éternel Dieu fit à Adam et à sa femme des habits de peau, et il les en revêtit.
L’Éternel Dieu dit: Voici, l’homme est devenu comme l’un de nous, pour la connaissance du bien et du mal. Empêchons-le maintenant d’avancer sa main, de prendre du crédit, d’en consommer, et de vivre éternellement.
Et l’Éternel Dieu le chassa du jardin d’Éden, pour qu’il cultivât la terre, d’où il avait été pris.
C’est ainsi qu’il chassa Adam; et il mit à l’orient du jardin d’Éden les chérubins qui agitent une épée flamboyante, pour garder le chemin du crédit.
Il faut être enfant de 1789 pour écrire cela.
La suite est très attendue, notamment les épisodes suivants les plus rudes.
Vous pouvez dorénavant signer; François Leclerc de Saint Juste.